(Neuf heures)
La Modératrice
:
Bonjour à tous. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Alors, prendra
la parole M. Sylvain Gaudreault, notre porte-parole en matière d'environnement
et de lutte aux changements climatiques. Il sera suivi du chef du Parti
québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon. La parole est à vous.
M. Gaudreault : Alors, Laura
Chouinard-Thuly, notre attachée de presse, qui est un modèle pour moi...
Une voix : …
M. Gaudreault : Bien, c'est
ça. Non, ça, c'est dur. Ça, c'est dur, M. Bossé, focus.
Alors, nous savions déjà que la CAQ était
un parti nationaliste de façade. Maintenant, bien, on a des preuves
supplémentaires que c'est un aussi parti environnementaliste de façade.
Trois éléments. Les aires protégées. Le ministre
Benoit Charette a annoncé un projet pilote sur l'île d'Anticosti et autour du
lac Moïse, hier, et, en fait, il n'y a toujours aucune inscription au registre
officiel des aires protégées, de sorte que le 17 %, qui est la cible, n'est
toujours pas atteint. On est à 16,70 % et on ne connaît toujours pas la
définition «d'activités industrielles». Donc, est-ce qu'il y aura des coupes ou
pas dans une aire protégée, notamment sur l'île d'Anticosti?
Deuxième élément, bien, on est toujours en
attente du règlement sur la traçabilité des sols contaminés. Et ça, vous savez
à quel point le Parti québécois a fait avancer ce dossier-là, notamment en
modifiant la loi n° 66 pour s'assurer que tous les
projets d'infrastructures publiques, quand il y aura des sols contaminés, on
pense au REM par exemple, bien, que ça soit décontaminé, traité au Québec, pas
ailleurs, dans des sites autorisés. Alors, qu'on n'ait pas aujourd'hui encore
de règlement applicable, c'est de l'environnementalisme de façade.
Et, troisième élément, bien, c'est le
suivi du dossier GNL Québec. Présentement, il y a des échanges entre la
compagnie et le ministère de l'Environnement derrière des portes closes. Depuis
le dépôt du rapport du BAPE, le 24 mars, dans une obligation, je dirais, plus
qu'un souci de transparence, il faut que le ministre respecte sa propre Loi sur
la qualité de l'environnement, l'article 118.5.0.1, forçant de déposer, dans un
registre public, les questions de la compagnie, les questions du ministère, les
réponses de la compagnie, pour savoir si la compagnie respecte les trois
conditions énoncées par le gouvernement, ce que je doute.
Alors, on ne peut pas rester derrière des
portes closes. Il faut que le gouvernement rende publics ses échanges. Donc,
sur la transparence concernant GNL, sur le retard inqualifiable sur les sols
contaminés et sur les aires protégées, qui n'en sont pas vraiment, ce gouvernement
est un gouvernement d'environnementalisme de façade.
Là-dessus, je laisse la parole à Paul
St-Pierre Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci, Sylvain. Bonjour, tout le monde.
Comme vous le savez, on a fait parvenir
une lettre au premier ministre et aux autres partis pour demander à ce qu'on
donne suite à la motion de la semaine dernière, qui portait sur l'urgence
sanitaire. On s'est entendus, par motion, on s'est unanimement entendus, sur
l'identification de critères objectifs sur la base desquels on va mettre fin à
l'urgence sanitaire, qu'on va mettre fin à la gouvernance par décret.
Eh bien, hier, on a eu une réponse de la
part du gouvernement qui nous dit que ça va aller jusqu'en septembre, parce
que, pour l'instant, ils veulent se concentrer sur la vaccination. Et c'est
très inquiétant, parce que ce que le gouvernement est en train de nous dire,
c'est : Même en l'absence d'une urgence sanitaire, parce que je ne vois
pas, là, maintenant que tout le monde est sur les terrasses, puis qu'on est
dans un déconfinement accéléré, comment on peut qualifier la situation actuelle
d'urgence sanitaire au sens de la loi, le gouvernement ne voit pas de problème
à étirer l'urgence sanitaire à sa propre discrétion, ne voit pas de problème
non plus à ne pas respecter la motion qui a été votée unanimement. Parce que le
but de la motion, c'était justement de ne pas avoir une chicane sur le moment
du déconfinement, mais plutôt se donner des critères intemporels, objectifs, et
là le gouvernement nous dit : Non, on ne vous rencontrera pas pour
déterminer ces critères-là.
Donc, je sais que les gens sont dans une phase
où est-ce qu'on sort de la pandémie, on va profiter des terrasses. Mais je lève
la main pour vous dire : C'est un autre exemple d'un mépris assez frappant
de la démocratie, un mépris assez frappant de choses qui devraient être
normales, à savoir, s'il n'y a plus d'urgence sanitaire, bien, il n'y a pas de
raison d'être en urgence sanitaire, puis, si on a voté une motion, bien, on
agit avec intégrité pour identifier les critères objectifs, de manière
cohérente avec ce qui a été voté.
C'est inquiétant et ça me fait penser au
rapport de la CAQ avec la Commissaire à l'éthique. Ça me fait penser à tout le
travail que les journalistes font pour déterrer des affirmations, des faits qui
ne sont pas cohérents avec les affirmations du gouvernement. On s'en va en
vacances. Mais, je le note au procès-verbal, ce n'est pas un détail. Un gouvernement
qui maintient l'urgence sanitaire, alors qu'il n'y a objectivement pas
d'urgence, ce n'est pas un détail, un gouvernement qui ne respecte pas la
motion, pourtant, qui vient d'être adoptée à l'unanimité sur un sujet aussi
important.
Autre point qui est important, qui passe
un peu sous silence, parce que le gouvernement ne s'en occupe pas, puis on
finit par ne plus savoir comment aborder le sujet, mais la crise du logement est
une réalité. Elle va nous frapper le 1er juillet de manière spectaculaire,
parce que le gouvernement ferme les yeux et n'agit pas dans un contexte où il y
a vraiment une bulle, une absence de disponibilité de loyers à prix abordable. Donc,
sur ce sujet-là, on revient à la charge.
D'abord, je veux vous annoncer une très
bonne nouvelle, c'est Véronique Hivon qui est notre nouvelle porte-parole en
matière d'habitation. Puis, face à un gouvernement qui nie carrément la crise,
je pense qu'on a la bonne personne pour talonner le gouvernement avec
efficacité.
Et je vous annonce également une autre
prise de position, puis ce n'est pas la dernière, parce qu'on va arriver avec
un plan complet en matière d'habitation avant la fête nationale, mais je vous
annonce tout de suite que le Parti québécois se prononce en faveur d'un
registre public pour les loyers.
Donc, on trouve ça très désolant de voir
la population s'organiser elle-même, alors que c'est vrai que la règle sur
l'augmentation des loyers est presque inapplicable, ne peut pas fonctionner,
si, en fait, l'information n'est pas là. Ce n'est pas une mesure coûteuse. Donc,
on prend position pour ça. Et, au cours des deux prochaines semaines, on va
vous présenter notre politique d'accès au logement, en préparation d'un 1er juillet
qui, malheureusement, risque de mal se dérouler, parce que le gouvernement,
ouvertement, sans même s'excuser, nie l'existence d'une situation très
difficile partout au Québec en matière de logement.
Là-dessus, je vais prendre vos questions.
M. Bergeron (Patrice) :
Concernant la réponse que vous avez obtenue du gouvernement sur la discussion
sur la fin de l'urgence sanitaire, est-ce que c'est une lettre officielle que
vous avez reçue du cabinet? Qu'est-ce que vous avez reçu comme réponse claire,
là?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Moi, je n'étais pas partie… C'est un échange entre les chefs de cabinet.
M. Larin (Vincent) : …le
gouvernement, selon l'atteinte de la cible, là, de vaccination, qui était deux
doses, 75 %…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ça, c'était notre proposition qui n'était pas dans la motion. C'est-à-dire que
la motion, elle, elle dit : Les partis s'entendent pour identifier les
critères objectifs de déconfinement de la démocratie. Nous, on est sortis pour
dire : On met sur la table… Puis c'est par voie de lettre que… Je pourrai
le rendre public, par voie de lettre, on a dit : Bien, nous, on lance la
discussion, là, puis on veut une rencontre à brève échéance. On dit : 200
hospitalisations puis 75 % de premières doses, mais, tu sais, c'est à
discuter.
Mais ce que le gouvernement fait, il dit :
Je n'aurai pas, avec vous, la discussion, on va simplement étirer l'état
d'urgence en n'identifiant pas les critères sur la base desquels on va
déconfiner. Et ça, c'est une violation de la motion, parce que, si on reporte
aux calendes grecques ce sur quoi on s'est entendus, pour prendre un exemple
absurde, si on s'entend sur les critères objectifs dans 10 ans, c'est une
façon de ne pas donner suite à la motion, mais c'est une façon aussi de
contourner la finalité de la loi. S'il n'y a pas d'urgence sanitaire, on ne
peut pas être en gouvernance d'urgence sanitaire. Ça n'a pas de sens et c'est
très inquiétant, moi, je pense, par rapport au respect de la démocratie. On ne
peut pas prendre ça comme un détail.
M. Larin (Vincent) : …du
totalitarisme sanitaire?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est un manque de respect pour la démocratie. Et ce n'est pas un détail dans
la mesure où un gouvernement qui se permet d'étirer à sa discrétion l'état
d'urgence sanitaire, alors qu'il n'y a pas d'urgence, c'est un gouvernement
qui, comme dans le cas de la Commissaire à l'éthique, n'a
pas de respect pour la démocratie. Et ça, ça devrait être une source
d'inquiétude pour tout le monde en ce moment.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Donc,
à ce moment-ci, selon vous, est-ce qu'il y a un état d'urgence ou pas? Est-ce
que c'est justifié à ce moment-ci? L'état d'urgence sanitaire est-il justifié à
ce moment-ci?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Nous, on dit : Lorsque 75 % de la population a eu une première dose
et lorsque les hospitalisations descendent sous le seuil de
200 hospitalisations découlant de la COVID, on n'est manifestement plus en
urgence au sens de situation hors de contrôle mettant en péril la vie des gens.
Ça, c'est nos critères. Donc, on n'a pas encore atteint tout à fait, là, mais
on s'en va là très rapidement… au niveau des hospitalisations. Pour nous, rendu
là, c'est impossible de défendre l'idée qu'il y a bel et bien urgence.
Il faut être très clair. Si jamais il y a
une urgence parce qu'il y a une autre vague ou parce qu'il y a d'autres
situations, le gouvernement a la faculté de replacer l'état d'urgence sanitaire
très rapidement. C'est juste une question de respect de la démocratie. S'il n'y
a pas d'urgence sanitaire, le gouvernement a l'obligation morale de retirer la
gouvernance par décret. Puis ça implique quand même des choses en matière de
négociation collective. Ça implique des choses en matière de contrats sans
appels d'offres. Il y en a pour 3,9 milliards pour lesquels on n'a pas
d'info. Si on jumelle ça avec le manque de transparence, qu'on apprenait ce
matin, pour les sondages, par exemple, si on jumelle ça avec le manque de
transparence à plusieurs niveaux, moi, je pense qu'il faut prendre la situation
au sérieux. Ce n'est pas un détail.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Vous
n'avez pas la capacité de sonder, justement, du cabinet du premier ministre, du
ministère du Conseil exécutif. Mais, selon vous, est-ce que les Québécois sont
moins attachés à la prestation, à la réception de services à visage découvert,
au terme d'une pandémie où on voit nos proches, les gens porter un masque ou un
couvre-visage pratiquement en tout temps?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Vous faites référence à la déclaration de Justin Trudeau comme quoi, parce
qu'on a porté un masque dans une pandémie, la loi n° 21 ne serait plus
utile, puis les Québécois auraient changé d'idée là-dessus. Laissez-moi
répondre avec le plus de sincérité possible. Parce que ce n'est pas que Justin
Trudeau, c'est également des chroniqueurs, un peu partout au Canada anglais,
qui, devant une situation tellement désolante sur le plan humain, tellement
triste, au lieu de commenter sur le drame humain puis la perte de vies humaines
en raison de la haine, s'en servent à des fins politiques pour à nouveau
condamner le Québec et sa loi n° 21. Ces commentaires-là décrivent à
quel point il y a un mépris senti pour les Québécois puis les choix
démocratiques du Québec dans le reste du Canada.
Comment expliquer que le premier ministre
du Canada, dans le contexte qu'on vit, là, de gestes haineux en Ontario, prenne
le sujet des masques sanitaires et en fasse un lien avec la loi n° 21?
C'est une incompréhension complète du sujet, mais c'est surtout méprisant pour
les choix démocratiques des Québécois. De la même manière que, lorsqu'on voit
des chroniques qui viennent dire, à Toronto, qu'il y a un lien entre les gestes
haineux qu'on vient… dont on a été témoin et la loi n° 21 au Québec,
c'est inqualifiable, là. Puis ça parle de toute l'hypocrisie puis les enjeux
que le Canada anglais a par rapport à certains sujets, là. Comment est-ce qu'on
peut interpréter qu'un geste haineux commis en Ontario, où est-ce qu'il n'y a
pas de loi n° 21, serait, en fait, lié à la loi n° 21 au
Québec?
Ça vous montre l'étendue de l'obsession
d'une partie du Canada anglais par rapport à ce que fait le Québec, du manque
de respect profond qu'il y a pour le choix des Québécois dans le Canada. Et
malheureusement le premier ministre incarne ça par des déclarations comme celles-là.
M. Bélair-Cirino (Marco) : C'est
parce que, là, vous…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Il y a un lien entre les deux.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui, il y a un lien entre les deux, mais je veux juste… Pour être clair, là, le
premier ministre fédéral n'a pas… a rejeté ces amalgames-là entre la loi
n° 21, qui nourrirait l'islamophobie et qui aurait peut-être joué un rôle
dans l'attentat… Donc là, lui, il a fait le rapprochement entre la pandémie, les
masques, puis qu'on ne serait peut-être plus nécessairement majoritairement
d'accord avec l'obligation des services offerts à visage découvert.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, vous faites bien de préciser. Au final, moi, je dis que, quand vous
regardez ces amalgames-là, dans l'ensemble, pour une situation qui n'a rien à
voir avec le Québec et la loi n° 21… Le masque sanitaire, là, est porté
depuis des mois. Il y a, dans ces amalgames-là, une révélation très frappante
de ce que pense vraiment le Canada en ce qui concerne le Québec. C'est très
révélateur de comment on est perçus et comment on était traités par le passé,
comment on est traités aujourd'hui, comment nos enfants seront traités, tant
que nous demeurons dans ce pays-là. Et c'est pour ça que je suis
indépendantiste et c'est pour ça que j'espère voir, une fois qu'on sera sortis
de la pandémie, une vague de fierté, où est-ce qu'on se dit qu'on refuse ce
genre d'amalgame réducteur, mais surtout méprisant, pour les Québécois.
Mme Gamache (Valérie) : Donc,
en aucun cas la loi n° 21, pour vous, ne peut
être source d'islamophobie ou encore entraîner la peur face à des gens qui
porteraient des signes religieux?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
En aucun cas on ne peut faire un lien entre les événements qui se sont produits
en Ontario, une juridiction où il n'y a pas de loi sur la laïcité, et
l'existence d'une loi sur la laïcité au Québec. Faire un tel lien démontre à
quel point il y a une partie du Canada anglais qui non seulement méprise le
Québec, mais en fait est prête à toutes les gymnastiques hypocrites sur le plan
intellectuel pour faire du «Québec bashing».
C'est impossible de faire un lien. S'il y
a un lien, c'est le fait qu'il y a de la haine partout au Canada, indépendamment
des lois sur la laïcité, et, à preuve, c'est qu'il y a plus de gestes haineux
par année à Vancouver et à Toronto qu'il y en a à Montréal. Mais tous ces
faits-là ne comptent pas quand il y a encore une occasion de faire du «Québec
bashing» et de se servir du décès de gens innocents, qui ont été victimes d'un
geste haineux, dans une juridiction autre que le Québec, qui est l'Ontario. S'en
servir pour à nouveau faire du «Québec bashing», je trouve ça inqualifiable,
inqualifiable.
Mme Côté (Claudie) : En
tenant ces propos-là, M. Trudeau a alimenté les commentateurs? Parce que, comme
disait Marco, bon, il a fait la différence entre les deux, mais il a quand même
réagi sur la loi n° 21.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est ça. D'où sort la loi n° 21 dans le contexte actuel? Bien, c'est un
gouvernement Trudeau qui profite du contexte pour ramener le sujet de la loi n° 21,
en sachant très bien que ce que ça enclenche comme processus, c'est un
processus de condamnation du Québec, dans un contexte où le Québec n'est
nullement, en fait, impliqué et où la loi n° 21 n'a aucun lien avec le
masque sanitaire, là. Mais, sur le plan intellectuel, c'est d'une pauvreté
impressionnante. C'est vraiment de la haute voltige. Puis on n'a pas à accepter
ça. C'est ça, mon message à titre de chef du Parti québécois. On n'a pas à
accepter ça sur une base régulière. Et la solution, c'est notre indépendance,
se libérer de ce mépris-là, pour le bien des générations futures et pour le
bien de notre démocratie.
M. Larin (Vincent) : …est-ce
que vous, vous pensez qu'on a besoin de tester la confiance envers les
ministres pour lutter efficacement contre la pandémie?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Moi, ce qui m'inquiète énormément, toujours sur le thème de l'intégrité et du
respect de la démocratie, c'est que, là, je comprends que ce n'est pas 1 million,
mais c'est près de 3 millions, puis vous me corrigez, là, mais c'est ce
que je comprends de l'article de ce matin. Et ça veut donc dire que le premier
ministre a menti, il a littéralement menti, en disant : Non, non, ça ne se
rend même pas jusqu'à 1 million.
Il y a le conseiller, aussi, du premier
ministre, M. Gobeil, qui a corrigé votre collègue, Mme Lajoie, en disant :
Il manque une info importante dans l'article de Geneviève Lajoie, c'est que les
sondages sont liés à la crise sanitaire. Moi, ce que je comprends de votre
travail d'enquête, c'est qu'il y a plusieurs sondages qui ne portent absolument
pas sur la crise sanitaire. On teste la notoriété des ministres, leur
popularité, la notoriété de certaines personnes qui ne sont même pas dans le
gouvernement. On a testé la loi 101 pour s'en servir comme outil de
promotion, faire croire aux gens que les gens étaient d'accord avec le projet
de loi. On a dû le vérifier, puis ce n'était pas le cas.
Donc, moi, je demande deux choses. Je
demande à ce que le gouvernement rende publics tous les sondages, parce que
moi, je veux pouvoir faire le lien entre les décisions qui ne respectaient pas
la Santé publique, d'une part, et les sondages qu'ils ont effectués, d'autre
part. Je veux également que le gouvernement rembourse chacun des sondages qui
portaient sur des sujets autres que les mesures sanitaires, portaient sur des
évaluations de popularité de leurs propres ministres, pour essayer de mousser
leur popularité dans les sondages. Ce n'est pas acceptable.
M. Larin (Vincent) : …le
gouvernement rembourse, vous parlez du parti politique?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Pardon, je me suis mal exprimé. En effet, c'est la CAQ qui rembourse ce que le
gouvernement a payé à même les fonds publics. Ce n'est pas aux fonds publics de
payer pour des sondages qui n'étaient pas pertinents, sauf pour les fins partisanes
de la CAQ, surtout quand le premier ministre et son conseiller spécial ont
menti lorsque vous avez sorti la première histoire qui parlait d'autour de 1 million
de dollars. On a tenté de minimiser… On a vraiment tenté de détourner, de
pointer dans une direction qui n'était pas très honnête, de la part du
gouvernement, maintenant qu'on sait qu'il y en a pour 3 millions.
Mme Gamache (Valérie) : M.
Gaudreault, peut-être une question sur les sols contaminés. À votre avis,
pourquoi la CAQ tarde à adopter finalement ce règlement sur les sols
contaminés?
M. Gaudreault : Bien,
j'aimerais être capable de vous répondre. C'est absolument incompréhensible et
inacceptable. Ce que je comprends, c'est qu'il y a des enjeux… Bien, ce que je
devine, en fait, c'est qu'il y a des enjeux technologiques, de choisir la bonne
technologie. Au début, on parlait de GPS. Là, on parle de photos et de pesées.
Alors, ça a changé de technologie, mais c'est inacceptable. Et c'est quand même
des milliards de dollars qui sont en jeu avec les projets d'infrastructures
publiques, et c'est affecter également le passif environnemental, là, des
générations futures, avec des déversements de sols contaminés en campagne ou en
Ontario. Et également on le sait, que le crime organisé n'est pas loin derrière
le transport de sols contaminés en des lieux non autorisés, et ça, c'est
absolument inqualifiable également.
M. Bossé (Olivier) :
M. Plamondon, j'aimerais ça vous entendre rapidement, probablement, sur
les bals. Est-ce que vous trouvez que les jeunes ont eu un bon deal ou, le
8 juillet, les écoles, de toute façon, c'est fermé?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, moi, je réitère ce que j'ai dit plus tôt. J'ai beaucoup de difficulté à
concevoir qu'on ne puisse pas organiser des bals, dans les données qu'on a
actuellement, là, qui ont des règles spécifiques, sécuritaires. Je comprends qu'en
repoussant dans le temps on minimise le risque. Mais je pense que, vu… C'est
surprenant, disons, vu l'ensemble des activités qui sont autorisées en ce
moment, qu'il n'y ait pas moyen, à court terme, d'organiser des bals qui sont
dans le respect des mesures sanitaires qui ont cours. Maintenant, si le fait de
le reporter, pour certains, ça leur donne un bal plus intéressant, c'est quand
même mieux que la position d'origine du gouvernement. Espérons que personne ne
soit pénalisé là-dedans.
La Modératrice
: On va
passer en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Good morning.
Mme Senay (Cathy) : I would like to understand your point of view, Mr. St-Pierre
Plamondon. Yesterday, a CBC journalist asked Prime Minister Justin Trudeau, on
Bill 21… and in the follow-up of the attacks in London, Ontario. You think
he should have never taken that question just to not… tensions between the rest
of Canada about Bill 21 and Québec? He should have not answered the question?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Of course, he should have answered. I
answer every question that is asked to me. But then you answer : There is
no causation, no link possible between heinous acts in Ontario, that doesn't
have any law on «laïcité», on secularism,
there's no possible link between this and the law that exists in Québec. It
doesn't make any sense. By answering the question and saying that, because we
are wearing masks during the pandemic, people in Québec will change their
opinion about secularism…
Mme Senay (Cathy) : …
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : …might, really, it's unjustifiable.
From an intellectual standpoint, it's impossible to justify, but it's always… It's
also a way to sponsor a few columns that we've seen, in Ontario, making a link
between what just happened to this poor family… People just died, and some
people that are columnists think it's the right time to blame Québec or to
make, at least, a link between what happened in Ontario and the law in Québec.
They think this is a human and a logic way to address the dramatic event.
And what I have to say
about that is : In Ontario, there's no law about secularism, and yet there
are heinous, very serious things, events, like we've just seen. And, when we
look at the data, there is more heinous crime in Vancouver and Toronto than there is in Montréal, yet we have a law about
secularism.
So, at some point, Canada needs to stop blaming Québec for everything that happens within Canada, and it's a very strong illustration,
both what Justin Trudeau said and those columnists, as to how much Canada does not consider Québec and its democratic choices, has... How
do you say «mépris»?
Mme
Senay (Cathy) : Raquel, think!
Mme Fletcher (Raquel) : It
depends on the context…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Le mépris pour le Québec?
Mme Fletcher (Raquel) : Du
mépris? Contempt.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Contempt is the right word. Thank you. It's just a very clear-cut
example of the contempt there is against Québec, an event in Ontario, and a Prime Minister that makes links between the masks during the
pandemic and the law. That topic of Bill 21 has no possible link with what
happened in Ontario, a
jurisdiction where there's no law on secularism. So it's really worrying.
Mme Senay (Cathy) : …the question. Yesterday,
Prime Minister Justin Trudeau was...
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : No, all questions are…
Mme Senay (Cathy) : ...wearing the masks for 16 months. People don't just ask why...
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : No, no, no. Journalists are welcome
to ask any questions, then it's up to the politician to answer something that
is intelligent and justifiable. When you try to make a link between a mask
during a pandemic and a religious symbol, please, someone, explain to me how this
mask might be interpreted as a religious symbol and how the fact that the State
should not represent religions is linked to this thing. Please, someone, help
me, someone.
Mme Fletcher (Raquel) : Well, so it's not the State, it's the individual person that's wearing
the mask and…
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : The Bill 21 is about people
representing the State, it's not about individuals.
Mme Fletcher (Raquel) : But there are people who are wearing it. For the last 16 months,
people have been wearing a mask. So the average person who is going to either
receive or give services is used to, by now, someone wearing a mask. The
argument about security…
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : OK, I'm 44 years-old and, for the
past 44 years, I've been wearing a tube during the winter. How is this related
to the fact that we, in Québec, have decided to pass a law that prevents
religious symbols from being involved in the representation of the State in
certain circumstances? How is this connected? There's no possible link. And
it's very traumatizing, it's very unexplainable that this conversation we're
having right now is in connection with something as dramatic and inhuman like
what we've just seen in Ontario, and the context where Ontario does not have
that bill. It is very worrying that we're having that conversation about
Bill 21 in Québec, in the
specific context of an event that is really, really hurting me from a human
standpoint, and that happened in Ontario. It's just disconnected with Québec. Again, they're going to find a way
to connect this to Québec. I
mean, what is this? What is this?
Mme Fletcher (Raquel) : But what Mr. Trudeau's saying is that he believes people in Québec will be less islamophobic after this
event, that there's more awareness about islamophobia, and that's why people
might be less inclined to be in favor of Bill 21. He wasn't blaming Québec. He was saying Quebeckers will become less islamophobic.
Wasn't that the intent?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : So we started by uniting ourselves
against heinous crimes and we ended that conversation, based on an event in
Ontario, on the fact that, and I'm quoting you right now, Québec could be less islamophobic. How is
this not the representation of the contempt and the Québec bashing there is in Canada? How is this… I mean, if an event happens in California, are we
again going to blame Bill 21 in Québec? When heinous crimes happen everywhere… And one point where we can
all agree is that, faced against an event like this one, we should unit against
hate. That's very, very consensual. But how do we get from there to blaming or
making a link with Québec's
stance on secularism? I just can't believe it.
Mme Senay (Cathy) : Overall, Mr. Trudeau concluded that it's worrisome to see…
it's possible to see a rise in islamophobia and intolerance. This is what he
said. And I think this is not just in Québec, but across the country. But, at the same time, he said that
Bill 21 was not fostering… So, I mean, do you have the impression that Mr. Trudeau just tried
again to say that he was against that law, and that was the occasion, the
chance he had?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : He's signaling, a few months before the election, his stance
on Bill 21 in Québec, in the context of very, very serious and dramatic
events in Ontario. It's irresponsible. And, from an
intellectual standpoint, to say that this is connected with religious symbols
used by employees of the State in Québec is also irresponsible and unqualifiable, from an intellectual
standpoint.
La Modératrice
:
Une dernière question en anglais.
M. Grillo
(Matthew) : On a bit of a lighter subject,
proms, do you think they could be held right now?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : I think I'm just surprised that we
cannot come up with any version, any adapted version of proms. Based on the
data we have, in terms of number of infections and hospitalizations, I'm just surprised
that we could not come up with measures during the proms that are like measures
that are authorized right now for certain activities, because a large part of
our society right now is deconfined. And, in that context, I'm just surprised
that there's… It's very hard to follow the logic, why that activity could not
be supervised. In my stance, from the start, is that it's up to the Public
Health to consider solutions, because what I don't want to see, and we've seen
news of that this morning… we don't want to see parties that are held in
parallel, where there's no distanciation, no public health measures at all.
That's going to be hurtful in terms of public health.
M. Grillo (Matthew) : …discrepancy, though, given that, you know, we see people at the
Canadians' games or we see people gathering outside the Canadians' games, we
see proms, now, with no masks and no distancing, of course… but, then, you
know, other events, that's not the case, you know, the rules are much more strict.
Do you think that could pose a problem for…
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Of course, it's been the topic since
the beginning of the crisis, coherence and the part of science versus the part
of politics.
For instance, for
funerals, funerals is something that is… It's the most important event in a family, as far as I am concerned, with… in terms of
symbolic… If someone dear passes away, you have or you want to be able to say
goodbye, and that event is still under very heavy constraints.
So it's hard to find the
coherence, but that's been the case for, now, eight months, because there's no
transparency in the scientific data or the scientific opinions that are sent to
the Government. There's a large
share of politics. We think it's linked to the $3 million worth of polling,
and that's how we've governed ourselves during the crisis. And I hope there'll
be a time, during a public inquiry, where we'll try to find out how that worked
exactly during the crisis.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Bonne journée.
(Fin à 9 h 33
)