(Huit heures vingt-deux minutes)
La Modératrice
:
Bonjour, bienvenu à ce point de presse du Parti québécois. Ce matin,
M. Pascal Bérubé, notre chef parlementaire. Il sera suivi de M. Paul
St-Pierre Plamondon, le chef du Parti québécois. La parole est à vous.
M. Bérubé : Bonjour, je vous
invite à vous intéresser à ce qui s'est passé hier et ce qui se passera
aujourd'hui concernant un projet de loi passé inaperçu, le projet de loi
n° 219, un projet de loi privé qui s'intitule : Loi concernant un
immeuble situé sur la rue University à Montréal. Quel est cet immeuble? Le
Royal Victoria, l'ancien hôpital, des bâtiments d'une grande valeur et une
partie du Mont-Royal. Qu'est-ce qui va se passer avec ce projet de loi? Bien,
on va céder tout ça, une valeur de 1 milliard de dollars, à l'Université
McGill.
Ce projet a commencé à la fin de la
législature où le Parti libéral était au pouvoir, donc en juin 2018.
Après, il y a eu l'élection, puis on s'est dit : Jamais la CAQ va faire
une telle chose pour le français, pour le centre-ville de Montréal. Bien non,
ils ont dit : On va continuer. Ils l'ont mis dans le projet de loi
n° 66. Ils vont même l'accélérer. Et hier, ce projet de loi privé,
présenté par une députée libérale, celle de Westmount—Saint-Louis, a reçu
l'appui de Sonia LeBel, la Sonia LeBel, là, vous vous souvenez? La commission
Charbonneau.
Alors, on fait passer 1 milliard de
dollars à McGill, avec tout ce que ça implique, tous les avertissements des
experts, que j'ai lus un par un pendant trois heures hier. Ce n'est pas
rien. Ce n'est pas l'Université de Montréal qui va avoir ça. Ce n'est pas
l'UQAM. Ce n'est pas les universités en région. C'est McGill, l'université la
plus riche au Canada.
C'est un scandale. C'est une dilapidation
de notre patrimoine public. Ça, là, c'est une des pièces législatives les plus
douteuses que j'ai vues en 14 ans de vie politique. Ça s'est terminé hier,
ça reprend ce soir. Pourquoi la CAQ a dit hier, Sonia LeBel : Nous allons
vous aider à faire passer ce projet de loi là? La CAQ qui fait la promotion du
français, mon oeil. C'est le sentiment qui m'habite aujourd'hui.
Toujours sur la langue, nous avons fait
des propositions d'individu ou de groupe pour participer au projet de loi
n° 96. On a envoyé une première liste, quelques noms ont été retenus,
d'autres n'ont pas été retenus, et je vous dis lesquels et pas les moindres.
Frédéric Lacroix, chercheur indépendant,
chroniqueur et essayiste, l'auteur du livre de l'année, politique, à
l'Assemblée nationale, refusé. Charles Castonguay, auteur et mathématicien qui
est régulièrement dans vos médias pour faire une analyse au plan des chiffres,
refusé. Marc Termote, démographe émérite, refusé. Impératif Français, refusé.
Partenaires pour un Québec français, refusé. Mouvement Québec français, refusé.
Société Saint-Jean-Baptiste, refusé. Association des municipalités de banlieue,
ça c'est les municipalités, surtout à Montréal, qui ont moins de 50 %
d'anglophones. Moi, j'aurais aimé les entendre. Non, non, non, le gouvernement
dit : Ne prenez pas la peine de venir, ce n'est pas très contraignant.
Refusé. Collège Dawson, qui est au coeur de l'affaire, refusé. Restez-là, ça
va. Union des artistes — nous, on met la culture au coeur de notre
projet en matière de langue — refusé. Tourisme Montréal, un des
acteurs les plus importants de l'image francophone de Montréal, refusé. Et
enfin, Institut de la statistique du Québec, refusé.
En date d'aujourd'hui, tous ces groupes
sont refusés. À moins d'avis contraire, ils ne pourront venir s'adresser à la
commission. À moins qu'on m'indique plus tard qu'on les accepte, mais la
dernière version que j'ai, c'est celle-ci, et on a refusé pas mal de monde et
on veut concentrer ça, on ne veut pas que ce soit trop long.
Donc, en matière de langue, je conclus
là-dessus, le projet de loi n° 219, c'est scandaleux.
Et c'est une belle collaboration, une belle continuité entre le Parti libéral
et la CAQ, qui vont recréer un Golden Square Mile anglophone en plein centre de
Montréal, une belle enclave de McGill où on va parler anglais et où le contrôle
immobilier va appartenir à la riche Université McGill, pendant que tous les
cégeps francophones du Québec, les universités vont regarder ça en disant :
Mais pourquoi pas nous? À quelle époque est-on revenus, avec McGill qui devient
une université hégémonique à Montréal avec l'appui du Parti libéral du Québec
et la Coalition avenir Québec? Je vous remercie pour votre attention.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci, Pascal. Bonjour, tout le monde. Alors, premier sujet, les nominations
partisanes. Aujourd'hui, notre leader, Martin Ouellet, va déposer à l'Assemblée
nationale un projet de loi visant à mettre fin aux nominations partisanes.
Et, parce que la mémoire est une faculté qui
oublie, je vous présente ce matin le projet de loi déposé en 2009 par
François Bonnardel, intitulé Loi encadrant la nomination de certains titulaires
d'emplois supérieurs. J'ai également avec moi le projet de 2013, présenté
par Christian Dubé, avec exactement le même titre. Et ensuite, encore une fois
le même projet de loi, mais déposé cette fois-là en 2014 par Benoit
Charette.
Donc, c'est pour vous dire qu'à chaque
législature la CAQ voulait, a déposé des projets de loi pour encadrer les
nominations partisanes. Et pas plus tard qu'autour des fêtes 2018 Simon
Jolin-Barrette avait promis à nouveau de déposer le projet de loi avant la fin
de 2018. Qu'est-ce qu'il en est, aujourd'hui? La CAQ est rendue à
13 nominations partisanes : Stéphane Le Bouyonnec, Alain Sanscartier,
Denis Dolbec, Catherine Loubier, Guy LeBlanc... Je ne les nommerai pas tous. On
est présentement en train de discuter, entre autres, une nomination pour la
Grande bibliothèque.
Il y a clairement des relents de gouvernement
libéral dans cette idée de promettre quelque chose au nom de la démocratie et
de l'éthique puis ensuite faire exactement l'inverse, pelleter par en avant une
obligation ou un projet de loi qui a été mentionné à plusieurs reprises. Et ça
démontre à nouveau le caractère élastique de l'éthique à la CAQ, surtout dans
le contexte où on a entendu François Legault, en campagne électorale, maintes
et maintes fois dire : Il n'y aura pas de cadeaux pour les petits amis, ce
ne sera pas comme le Parti libéral. Le thème de changement, tout ça a pris le
bord une fois rendu au pouvoir.
Donc, le projet de loi qu'on dépose,
essentiellement, va encadrer les nominations, les renouvellements de mandat,
permet également de resserrer les critères de renouvellement d'allocation,
d'indemnité de départ. Mais on n'invente pas la roue. Ce qu'il est important de
dire, sur ce sujet-là, c'est qu'il y a plusieurs nominations, en ce moment, qui
fonctionnent aux deux tiers de l'Assemblée, donc, dans le cadre desquelles les
autres partis sont impliqués, puis on est obligés d'aller chercher un consensus
sur qui ou quelle candidature serait une bonne candidature pour un poste donné.
Donc, ce n'est pas comme si la solution
est très difficile à trouver. On le fait déjà. Mais on propose de le faire de
manière élargie, et c'est ce que Martin Ouellet va présenter, aujourd'hui.
Un petit mot également pour vous dire
qu'on va déposer une motion pour condamner toutes les formes de haine et de
violence. Parce que, comme on le sait, la société québécoise, c'est une société
qui est profondément pacifiste, allergique aux actes haineux. Mais aussi, dans
cette motion, on va dénoncer les amalgames douteux faits par certains
politiciens et certains médias, au Canada, qui font des liens entre nos lois au
Québec et la tragédie qui vient de se produire, à London, qui nous a tous
bouleversés. C'est honteux de faire des liens comme ceux-là, et l'Assemblée
nationale doit parler d'une seule voix, de manière claire et forte.
Sur ce, je vais prendre vos questions.
La Modératrice
: On
prend une question, une question et sous-question.
M. Larin (Vincent) : M.
St-Pierre Plamondon, en ce moment, vous avez parlé de la BANQ, je pense qu'il y
a une candidate qui appartenait à l'ADQ, avant, qui est en tête, là. Est-ce que
vous considéreriez la nomination de Mme Grégoire comme une nomination
partisane?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, elle est une ancienne députée, là, c'est plus qu'une candidate, puis je
pense que c'est un cas qui, si on adopte les projets de loi qui ont été maintes
et maintes fois mis de l'avant par la CAQ, c'est un cas qui ferait l'objet
d'une discussion au niveau des liens avec la CAQ, et on aurait une évaluation beaucoup
plus objective si tous les partis étaient impliqués pour trouver la meilleure
candidature eu égard aux compétences, eu égard aux connaissances du
fonctionnement de la Grande bibliothèque. Donc, oui, c'est un enjeu qui
s'apparente aux autres nominations, là, aux 13 autres nominations partisanes
faites par la CAQ.
M. Carabin (François) : Sur
le sujet du Royal Victoria, vous aimeriez le voir devenir quoi, ce terrain-là,
idéalement?
M.
Bérubé
:
Juste avant, sur le cas de la Grande bibliothèque, parce que je suis porte-parole
en culture aussi, la candidature qui est évoquée, Marie Grégoire, est une
ancienne candidate de l'action démocratique du Québec, l'ancêtre de la CAQ, et
il est clair que ça fait partie des rentes que le gouvernement de la CAQ veut
rendre accessibles aux anciens. Alors...
M. Laforest (Alain) : Donc,
si tu as fait de la politique, tu ne peux plus avoir de job après, là?
M.
Bérubé
: Non,
c'est une nomination partisane. C'est notre opinion. Je...
M. Laforest (Alain) : ...
M. Bérubé : Bien, je réponds à
la question initiale.
M. Laforest (Alain) : ...si
tu as fait de la politique, tu ne peux pas avoir d'emploi après, là. Tous ceux
qui ont milité et qui ont été impliqués au Parti québécois...
M. Bérubé : Non, pas...
M. Laforest (Alain) : ...se
retrouver dans des fonctions, à moins qu'ils soient nommés par un autre
gouvernement qui n'est pas de la même couleur politique.
M. Bérubé : Deux tiers,
premier élément. Deuxième élément, la Grande bibliothèque, ils ont demandé, les
gens qui connaissent ça, d'avoir un scientifique, quelqu'un qui connaît ça. Mme
Grégoire a sorti un livre, mais je ne pense pas que c'est ça qui la qualifie.
Ceci étant dit, pour votre question, il
n'y a eu aucune consultation ni... Il y a à peu près une cinquantaine
d'organismes qui sont sortis pour dénoncer le projet, il y a un avocat à l'ONU
et il y a également un ancien journaliste de La Presse, qui s'appelle
Gilles... J'oublie son nom de famille.
Une voix : Paquin.
M.
Bérubé
:
Paquin. Écoutez, aucune consultation du milieu. Donc, c'est vraiment, là, un
patrimoine important que s'approprie l'Université McGill. Et j'ai même appris
hier... J'ai dit : Qui a approché qui? Le ministre de la Santé aurait
approché McGill, en disant : On a ça, ça vous intéresse-tu? Bien oui. Puis,
au début, ils voulaient même payer McGill, puis finalement on leur a dit :
Non, non, non, on vous le donne puis on vous redonne 37 millions en plus
pour vous accompagner.
On ne s'est pas tourné vers l'UQAM, on n'est
pas tourné vers l'Université de Montréal. Alors, je ne sais pas qui sont les
lobbyistes de McGill qui ont réussi à convaincre deux gouvernements de faire
une telle chose, le gouvernement de M Couilard et le gouvernement de
M. Legault, mais ils sont efficaces pas à peu près. Et je regrette que mon
alma mater, l'Université du Québec à Rimouski, n'ait pas de tels lobbyistes
pour obtenir de tels cadeaux pour son bénéfice.
M. Larin (Vincent) : Est-ce
que, M. St-Pierre Plamondon, vous reniez aujourd'hui votre alma mater?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Pourquoi je renie mon alma mater?
M. Larin (Vincent) : …allé à
McGill?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, je suis allé à McGill.
M. Larin (Vincent) : O.K., c'est
ça. Bien, vous devez déplorer le…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Le fait que je suis allé à McGill, ce n'est pas une raison pour consentir des
cadeaux de 1 milliard de dollars et ce n'est pas une raison non plus pour
ne pas se pencher sur l'équilibre dans le financement des diverses universités
au Québec. Parce que McGill est largement mieux financier que la moyenne des
universités francophones.
Donc, la question qu'on pose est
totalement légitime. Pourquoi un gouvernement, de son propre chef, qui se veut le
changement par rapport aux libéraux, va continuer l'oeuvre des libéraux en
faisant un cadeau de 1 milliard de dollars et va prendre l'initiative de
s'assurer que ça ait lieu? La question est totalement légitime, indépendamment
du lieu où j'ai fait mes études, bien sûr.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais
l'Université McGill, comme l'Université de Montréal, comme d'autres
universités, est-ce que vous considérez que c'est un joyau pour le Québec de
l'avoir sur notre territoire?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien sûr. En quoi une universitaire est un joyau? Toutes nos universités sont
importantes au Québec et donc toutes nos universités méritent un financement
adéquat puis les ressources pour pouvoir concurrencer, être présentes à
l'international. Si on a une mentalité où il y a juste les institutions
anglophones qui sont célébrées et qui sont à caractère international ou à
caractère d'élite… pour les élites intellectuelles, bien, de facto, on dévalorise
l'éducation en français.
Puis, moi, ce que je prône, ce n'est pas
du favoritisme pour l'éducation en français, je demande seulement que les
cégeps et les universités francophones soient financés de manière équitable par
rapport au financement des institutions anglophones. Et, quand les libéraux
donnent des cadeaux de 1 milliard à une université qui est déjà largement
mieux financée que l'Université de Montréal, l'Université de Sherbrooke,
l'Université Laval, il faut poser des questions. Ça se justifie comment ça, un
cadeau de 1 milliard de dollars? Pourquoi ça a lieu dans un projet de loi
privé? Pourquoi est-ce que ça a lieu de la part d'un gouvernement qui se veut
protecteur de la langue française, alors qu'on sait qu'il y a un phénomène
très, très clair d'anglicisation de notre système d'éducation. Toutes ces questions-là
sont très légitimes.
M. Carabin (François) : Si l'Université
de Montréal avait le même projet sur le même terrain, pour le même prix, ça ne
poserait pas de problème?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, non, ça poserait le problème au niveau de la transaction financière, là.
Il n'y a pas personne encore qui nous a expliqué pourquoi le gouvernement,
lorsqu'il a du patrimoine immobilier, est dans l'obligation que s'en départir
pour zéro dollar auprès d'une institution et non pas une autre. Il y a quelque
chose là qui mérite une question fondamentale : Est-ce que c'est comme ça
qu'on administre les biens de l'État? En partant, il y a un enjeu. Puis, le
deuxième enjeu, c'est que, clairement, ça n'a pas fait l'objet d'une évaluation
des besoins du réseau universitaire au Québec. Il y a d'autres choses qui s'est
passé. Pascal parle de lobbyisme, mais il y a des questions à poser puis il y a
plusieurs luminaux rouges sur le tableau, disons.
M. Laforest (Alain) : Sur les
frontières, le gouvernement Trudeau a commencé à faire son lit, là. Est-ce
qu'on va trop vite? Est-ce qu'on doit laisser rentrer les Américains sans deux
doses? Comment… vous vous placez où, par rapport à ça?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, l'ouverture des frontières est inévitable. Et, dans le contexte où il y a
une preuve de vaccination puis il y a un test à l'entrée, là, on est dans des
niveaux de risque extrêmement bas. Donc, est-ce qu'on va empêcher les Québécois
d'aller au Vermont ou est-ce qu'on va empêcher les Américains de venir au
Québec?
M. Laforest (Alain) : …les
Américains, ils ne veulent pas en avoir, eux autres, de preuve vaccinale, là,
Biden ne va pas l'imposer…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, mais dans notre cas, en termes de risque, à nous, si on impose nos
conditions, il faut évaluer le risque pour ce qu'il est.
M. Laforest (Alain) :
…laisser rentrer s'ils ne sont pas vaccinés puis qu'ils n'ont pas de preuve
vaccinale.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, moi, je pense qu'une preuve vaccinale serait logique, comme critère, si
on veut vraiment minimiser le risque à zéro. Il y a déjà un test à l'entrée.
Mais est-ce qu'on va priver l'industrie touristique de toute activité alors que
les données en Amérique du Nord, en ce moment, puis on regarde l'ampleur du
déconfinement aux États-Unis, là, les activités reviennent à la normale? Puis
il faut penser aussi aux petites, moyennes entreprises dans le secteur
touristique. On a juste à placer nos critères, puis ça va bien se passer.
M. Bergeron (Patrice) : Sur
le projet de loi n° 96, les groupes qui ont été refusés dans les
consultations, à partir du moment, donc, que le leader du gouvernement a refusé
ces groupes-là, qu'est-ce qu'on fait? Est-ce qu'on revient à la charge? Est-ce
qu'on consulte les autres groupes parlementaires avec une nouvelle liste?
M. Bérubé : On envoie une
première liste, le gouvernement a sa liste et là nous envoie son choix. Alors,
on peut voir les noms qu'on a proposés, s'ils sont là ou pas. Ce que je vous ai
lu, c'est la liste de ceux qui n'ont pas été retenus. Le gouvernement prétend
qu'il y a encore des échanges. On continue de plaider pour ces groupes-là. Mais
je n'ai toujours pas de confirmation que, notamment, Frédéric Lacroix, qui est peut-être
l'acteur de l'heure sur cet enjeu-là, est confirmé. Il me confirme qu'il n'est
pas confirmé. Alors tant mieux s'ils disent oui. Mais là c'est public, je vous
ai dit la liste. Ils peuvent dire : Ce n'est pas terminé, mais peu me
chaut, ça ne m'importe pas. Moi, ce que je veux, c'est qu'ils me disent :
Ces gens-là sont confirmés. Guy Rocher, Marc Termote, Charles Castonguay, et
les autres, je pense que c'est important qu'ils soient là.
Là, ils veulent concentrer ça sur
trois jours. On peut prendre le temps qu'il faut, là, c'est la langue française.
Alors, moi, je suis disposé, j'ai du temps pour écouter les gens, soyez
assurés, puis je vais prendre des notes. Puis on ne fera pas ça à la sauvette.
Je ne sais pas ça cadre où, là, dans le plan électoral de la CAQ, là, entre tel
mois et tel mois, il faut faire ça, dans la stratégie de communication, mais,
pour nous, ce n'est pas une stratégie de communication, c'est notre être. Le français,
là, ça nous habitait au début du Parti québécois et encore aujourd'hui. Ce
n'est pas une volonté nouvelle, là. Alors, je demande à la CAQ, qui est très
pressée d'en parler, après n'en avoir jamais parlé, de prendre le temps qu'il
faut pour en parler.
La Modératrice
:
Dernière question.
Mme Gamache (Valérie) :
J'aimerais vous entendre sur le plan pour les chirurgies, la reprise des
chirurgies qui sera annoncée cet après-midi. Avez-vous l'impression qu'on sera
véritablement en mesure, dans l'état où est le réseau de santé, de reprendre le
rythme pour les chirurgies et faire vraiment diminuer les listes d'attente?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, comme je l'ai souligné hier, de manière très, très inquiétante, le
gouvernement ne reconnaît pas la fin de l'urgence sanitaire et veut faire durer
le régime de gouvernement par décret jusqu'à l'automne. Pourtant, lorsqu'on
regarde le nombre d'hospitalisations, on se dirige lentement, mais sûrement,
vers moins de 200 hospitalisations COVID. Donc, dans ce contexte-là, moi, je ne
suis pas surpris qu'on reprenne les chirurgies parce que le nombre
d'hospitalisations baisse de manière constante, le nombre d'infections
également. Là, évidemment, avant de commenter dans le détail, on va attendre de
voir ce sont quoi, les annonces, mais c'est une attente légitime de la part de
la population compte tenu du nombre très faible d'hospitalisations.
Là où moi, je suis vraiment alarmé, puis
je m'inquiète, même… je me pose la question : Est-ce qu'on prend ça trop à
la douce? Un gouvernement qui refuse de revenir à une démocratie normale, qui
va se servir de son pouvoir discrétionnaire pendant plusieurs mois pour nous
maintenir en urgence sanitaire sur le plan démocratique, avec ce que ça
implique en octroi de contrats sans appels d'offres et en termes de
négociations collectives, moi, ça m'inquiète beaucoup. Et je crains qu'on
prenne ce sujet-là un peu à la légère en ce moment. Mais la preuve qu'on n'est
plus en urgence, c'est justement des annonces comme celles-là, qui démontrent
clairement que le système va recommencer à fonctionner à la normale parce qu'il
n'y a plus un nombre substantiel d'hospitalisations ni d'infections.
La Modératrice
: On va
passer en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning. Bonjour. Regarding
the…
Une voix : …
Mme Senay (Cathy) : Pascal
Bérubé. Regarding the plan for the surgeries, there are many,
many people that are still very anxious, just waiting to get the signal that
their surgery will go forward.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Take place.
Mme Senay (Cathy) : Yes, and... but then you have health care workers that are
exhausted. So the Health Minister was saying, a few days ago, that they have
this backlog that they want to tackle, but, at the same time, they have to care
for health care workers that are really exhausted, and we want them to have
their holiday, their summer vacation. So what are your expectations for this
afternoon?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Well, of course, if your employees
within the system, they leave or they get sick because they can't take it
anymore, you're not in a better situation afterwards. So, you need to respect
the workers. But obviously we're heading towards less than 200 hospitalizations
related to COVID, so we're back to a system that functions quite normally. So
there is some backlog to get back to, and at the same time, I think, if
employees are close to giving up because it's been so hard on them for the past
year, you need to hear them. You can't push again and then have employees leave
or get sick, it doesn't make sense. But I'm quite
confident, because we've seen it after the second… the first wave, there's been
a period where we took again the momentum, in terms of surgeries, and I'm quite
confident…
Mme Senay (Cathy) : …workers holding the fort for so long.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Yes, yes. So you need to balance
both, but I'm quite confident, based on the previous sequence, that that
backlog will be taken care of in a reasonable amount of time.
Mme Senay (Cathy) : …well, we just have to take the means and attract health care workers
who left the profession because they were exhausted, get them the same
conditions that… or at least, for example, like... The CAQ Government was quite fast putting the
conditions to attract… Is this what you're thinking about?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : I'm thinking about that, among other
things. Because one part of the problem is it's one thing to say : You are
our guardian angels and you are so important to us, but if you don't give
proper working conditions, people, they leave, and we've seen this. So, in the
plan... we'll see what they come up with, this afternoon, but in the plan, they
should be thinking about the workers and the time they need or the incentives
and the working conditions they need to stay. Because if people leave the
system, then the situation is even worse. Yes.
Mme Fletcher (Raquel) : We're hearing a lot of stories about people trying to… their
appointment… and they're going on Clic Santé, and they're getting error
messages. I'm sure you've had calls about the same thing. But then, at the same
time, younger people are going to the… getting their second dose. What is going
on? What is your…
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Yes. So, you will think that, based
on all the experience we have, that kind of situation would be taken care of.
Obviously, there is confusion about the vaccines, about the flexibility of the
system in terms of changing appointments, making sure there are no queues when
it's 33 °C outside. So, once again, these clinics need to be well
prepared, and the level of preparation could be better, and that's up to the Government to address. It should have been
taken care of in a more preventive way, the planification should have been
better, but, now that we see those problems, we expect that, over the next
days, those situations are corrected or addressed.
Mme Fletcher (Raquel) : The Minister, the last time, and all the days… but the last time he
had a… he said that, at least, the technical… were taking care, and it seems
like they're not.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : No, always take the word of the
people on the street and in the clinics.
Mme Fletcher (Raquel) : …opening the borders?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : The what?
Mme Fletcher (Raquel) : Opening the border with the U.S.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Yes. Well, obviously, the data we
have about the U.S. and about our level of infection shows us that we will get
back to normal. That means : let tourists come to Québec. And, we're free
to set our own criteria.
So, if we want to ensure
that there's no possible wave or infections related to tourism, we are already
asking for a negative test and we can ask for an evidence of vaccination, a
proof of vaccination. And, if we have both, the level… of course, at the end of
the day, it's up to the Public Health, but obviously the level of risk will be
very low. And we need to be thinking about small and medium size businesses in
the sector of tourism, that need tourists to get their business going after a
long, long year of financial distress. So we need to consider that. It seems to
me that the risk would be very low and that it's inevitable. We are getting
back to a normal society. It's true with the hospitals, it's true with
workplaces and it's true with tourism.
The only place, right now,
where we are not getting back to normal is democracy. And that, to me, is very
worrying. I mean, I know I'm getting back on that topic, but it should not be
taken lightly. If a government does not respect democracy and says, even though
there's no emergency state : I'm going to keep on governing in the
emergency state «gouvernement par décret», government by decree, I'm going to
keep on acting like this, I think it's disrespectful to our institutions. We
need everything to get back to normal because that's what the data tells us :
we are getting back to a normal society with low levels of infection.
La Modératrice
:
Dernière question en anglais, s'il vous plaît.
M. Grillo
(Matthew) : What upsets you the most with the
situation with regards to McGill?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : I would say it's the process through
which certain institutions get advantages and others don't get it, the fact
that there's no planification behind this. Really, like, when you have a
private bill that goes around everything, and they try to sneak it, and it's
worth a billion dollars that is just given to an institution... We have
data that French-speaking universities are less financed than McGill, that
already receives a lot of money from the Federal Government, from the Québec
Government and also in terms of donations.
So, I love McGill, I've
been there and I'm very proud of McGill, but we will not have a solid education
system if we put all our resources only on a few institutions, and other
institutions are underfinanced. And, I think that's the issue here. Why should McGill get a present of 1 billion, given that other
institutions are underfinanced right now? We have the same issue with Dawson,
and I think it's an issue of fairness. And what we're seeing, right now, is not
fare, and it doesn't look good in terms of their real motives behind that bill.
La Modératrice
:
Merci beaucoup. Bonne journée.
(Fin à 8 h 49)