(Sept heures quarante-neuf minutes)
La Modératrice
:
Bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois sur le bilan de la
session. S'adressera à vous M. Martin Ouellet, notre leader parlementaire. Il sera
suivi du chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon. La parole est à
vous.
M. Ouellet : Bonjour à tous.
Bon matin. Je suis très heureux de vous voir en grand nombre pour le bilan du
Parti québécois.
Avant de passer la parole à mon chef, M.
Paul St-Pierre Plamondon, je veux juste vous dire qu'à titre de leader je suis
extrêmement fier du travail de notre aile parlementaire ici, à l'Assemblée
nationale. Vous le savez, ça n'a pas été nécessairement une année facile, dans
le sens où on a plusieurs mesures qui nous ont amenés à modifier notre travail
ici, à l'Assemblée nationale, des mesures de distanciation, on a vu apparaître
les plexiglas en commission parlementaire, le masque aussi. Et ça, ça a demandé,
quand même, une certaine adaptabilité pour tous les collègues à l'Assemblée
nationale, mais particulièrement pour les collègues ici du Parti québécois.
Je veux vous dire ça ce matin, parce qu'on
a voulu… et on a maintenu l'importance d'avoir des débats, ici, démocratiques,
à l'Assemblée nationale, toujours en respect de la Santé publique. Mais je peux
vous confier que ce n'est pas évident non plus être ici, à Québec, en train de
travailler de façon différente et d'être aussi disponibles pour nos citoyens en
circonscription, parce qu'on a eu plusieurs questions, plusieurs demandes de
rencontres par Zoom ou par Teams, considérant les enjeux qui étaient soulevés
par la Santé publique, notamment avec les différentes mesures sanitaires.
Donc, je veux lever mon chapeau
aujourd'hui à l'équipe du Parti québécois, mais je pense aussi à l'ensemble des
125 députés ici, d'être capables… d'avoir été capables d'être à l'Assemblée
nationale et d'avoir été capables aussi de répondre à ses commettants dans
cette année exceptionnelle, avec ses mesures particulières.
Vous nous avez entendus, notamment, sur la
gestion de la pandémie, et on a été une opposition efficace et équilibrée, axée
sur la transparence et surtout sur le retour du débat démocratique. On a
demandé beaucoup plus de transparence pour le gouvernement, notamment par sa
gestion par décret. On a demandé qu'il rende publics tous les contrats de gré à
gré pendant la pandémie, mais qu'il rende aussi publics tous les sondages qu'il
a faits pendant la pandémie aussi.
L'urgence sanitaire, on en a parlé. On a
déposé une motion du mercredi pour que les partis de l'Assemblée nationale
conviennent ensemble des critères objectifs pour le retour à la normale. On a
essayé d'avoir une rencontre avant la fin de la session. Le gouvernement a
refusé. Il maintient le cap, mais, pour nous, il semble encore essentiel et
nécessaire que nous allons avoir ensemble cette discussion afin de déterminer à
quand l'urgence sanitaire sera levée pour un retour des pleins pouvoirs ici, à
l'Assemblée nationale, pour l'ensemble des 125 députés.
On a aussi été une opposition efficace,
proche des gens, proche des entreprises, pour la gestion de la pandémie. On a
parlé beaucoup d'aide aux entreprises. On a parlé beaucoup de santé mentale,
aussi, pour les étudiants. Et on a parlé aussi beaucoup de services publics et
de justice sociale.
On a mené le combat pour que le
gouvernement s'engage à faire un rattrapage salarial pour les éducatrices et
aussi qu'on trouve des solutions très concrètes et très court terme aussi à la
pénurie de main-d'oeuvre qu'on voit du côté des services de garde, dans les
CPE, mais aussi à l'intérieur même du réseau en milieu familial, et qu'on soit
capables de donner une réponse satisfaisante aux millions de Québécois, mais
surtout aux papas et mamans qui attendent une place pour être de retour sur le
travail.
Effectivement, on a fait aussi beaucoup de
travail pour s'assurer qu'on augmente le financement pour les maisons
d'hébergement pour femmes victimes de violence, qui a été refusé,
malheureusement, par le gouvernement.
Et on a eu aussi une pensée particulière pour
toutes les Premières Nations et les Inuits, avec tous les enjeux qui ont été
mis de l'avant, notamment par des drames qu'on a vécus ici, au Québec, mais
ailleurs au Canada, parce que, pour nous, c'était essentiel et il demeure
encore essentiel d'initier un nouveau discours et une nouvelle relation avec
les Premières Nations. On ne doit pas s'attendre à ce qu'à chaque fois qu'il y
ait un drame il faut convoquer une rencontre pour trouver ensemble les
solutions qui vont faire que toutes ces nations auront, ensemble, entre les
mains, les solutions à adopter.
En terminant, je veux juste souligner
aussi que notre aile parlementaire a proposé trois projets de loi qui n'ont pas
encore été appelés, mais on l'espère encore pour la session d'automne, soit
d'interdire les nominations partisanes, la protection des lanceurs d'alerte, et
surtout la loi sur l'agence des transports, en créant une agence pour les
infrastructures.
Donc, sans plus tarder, je cède la parole
à notre chef, M. Paul St-Pierre Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci, Martin. Bonjour, tout le monde.
Dans un premier temps, je veux adresser un
mot directement aux Québécois. L'été arrive, et ça complète plus d'un an… une
séquence d'un an... un peu plus qu'un an de pandémie. Je veux dire aux
Québécois qu'on a vécu... On a fait beaucoup de sacrifices, collectivement et
individuellement, puis on s'en sort enfin maintenant grâce à la collaboration
des Québécois, grâce à plusieurs efforts. Et je tiens à féliciter tous ces gens
qui ont contribué à la sortie de crise, les gens qui participent à l'effort de
vaccination, plus spécifiquement le personnel de santé qui a fait des miracles,
littéralement, durant cette crise-là. Donc, il arrive un moment, cet été, où
est-ce que les terrasses sont ouvertes, où est-ce qu'on peut passer du temps
avec nos proches, et je pense que c'est amplement mérité. Et j'ai cette
pensée-là pour l'ensemble des Québécois, que je veux remercier.
Maintenant, je veux revenir sur ce qui
nous a animés comme formation politique au cours de la dernière session. Ce
dont nous sommes le plus fiers, c'est d'avoir, durant cette session
parlementaire, réussi, pour la première fois en 20 ans, à faire du
français l'enjeu de l'heure, à faire du français un enjeu qui touche les
Québécois, à faire du français un véritable débat qui importe et qui va définir
notre avenir. Et, dans ce débat-là, alors que les trois autres partis se
sont dits satisfaits du travail de la CAQ, seul le Parti québécois est venu
dire : Ça prend des objectifs, il faut mesurer ces objectifs-là, mais
surtout ça prend des mesures, des propositions à la hauteur du défi, des
mesures véritablement susceptibles de renverser le déclin de la langue
française. Et ça, c'est une source de fierté et c'est une source de spécificité
pour le Parti québécois, dans un débat qui est très, très important pour les
Québécois.
Je suis également fier d'être le chef de
la formation politique qui a déposé un plan de relance économique qui est
définitivement le plus ancré dans le XXIe siècle, le plus crédible et le
plus précis en matière de relance verte et équitable, un plan susceptible de
nous amener dans la nouvelle économie, un peu à l'image de ce qu'on voit aux États-Unis,
alors que le gouvernement actuel s'entête à prendre des recettes du siècle
passé. Puis on a fait preuve, comme parti, de courage là-dedans en n'hésitant
pas à utiliser les leviers financiers de l'État pour accélérer cette
transition-là. Et c'est une source de fierté d'avoir un plan qui est aussi
crédible, aussi pertinent, aussi spécifique à notre époque, déterminant pour
notre avenir.
En matière d'environnement, parce que
c'est une valeur importante pour nous, je mentionne également que nous avons
proposé que le Québec sorte définitivement des hydrocarbures. Nous avons
également critiqué les pesticides, mis de l'avant des solutions pour sortir de
notre alimentation ces pesticides-là. Donc, on voit un Parti québécois qui est
vraiment tourné vers l'avenir et très, très proche de l'aspiration d'une grande
majorité de Québécois qui veulent faire de l'environnement une priorité.
Sur le plan de l'éthique, également, le Parti
québécois a été très présent, puis c'est une valeur qui est très chère pour
nous. Pensons, par exemple, aux 3,8 milliards de dollars de contrats
qui ont été octroyés sans appel d'offres et pour lesquels le Parti québécois a
fait presque une dizaine de suivis dans l'espoir d'avoir la vérité, dans
l'espoir d'avoir l'heure juste.
Pensons également au projet de loi qu'on
vient de déposer sur les nominations partisanes pour empêcher la CAQ de
continuer à nommer ses amis dans les postes clés. Nous avons également fait adopter
une motion par décret… pour que la gouvernance par décret, pardon, prenne fin
puis pour qu'on puisse s'entendre sur des critères objectifs de retour à la démocratie,
de retour au fonctionnement de notre Parlement. C'est quand même des valeurs
fondamentales, et c'est le Parti québécois qui porte ces valeurs-là avec le
plus de sincérité.
Même chose lorsque la CAQ remet en
question certaines de nos institutions, comme la Commissaire à
l'éthique, le Parti québécois était là régulièrement pour rappeler au
gouvernement son devoir envers le fonctionnement de notre Parlement, de notre
démocratie.
Le Parti québécois incarne également la
justice sociale. Donc, c'est indissociable de notre identité. Donc, pensons,
par exemple à notre combat pour que les parents trouvent des places en garderie,
des parents qui ont déjà souffert beaucoup de la crise et qui ont besoin de
retourner sur le marché du travail. Pensons à ce qu'on a fait en matière de
crise du logement, alors qu'on a un gouvernement qui nie complètement la crise.
On a proposé des solutions notamment en matière de logement social. Pensons
également à tout ce qu'on a fait pour s'assurer que nos aînés puissent vivre
dans la dignité en demeurant à la maison.
Ce que je vous dis là est notre conviction
la plus profonde, qui est celle que le Québec a vraiment intérêt à devenir un
pays. Vous le retrouvez dans notre plan pour un Québec plus vert, plus juste et
plus indépendant. Et ce plan-là, il nous définit parce qu'il nous distingue.
Nous sommes la formation politique qui portons le français, l'environnement, la
justice sociale, et surtout l'indépendance du Québec, d'une manière unique,
indispensable et hautement pertinente à la lumière de ce que le gouvernement de
la CAQ nous a réservé durant la dernière session.
Et je n'hésiterai pas, comme chef, à
retourner défendre ces valeurs-là, défendre également les intérêts des
Québécois, comme je l'ai fait dans l'affaire Attaran. On voit cette semaine
encore beaucoup de dénigrement autour de la loi n° 21. Le Parti québécois
jouera son rôle de défense des Québécois.
Donc, si on regarde en avant puis on se
pose la question : Où se situe le Parti québécois en prévision de la
prochaine session à l'automne?, moi, ce que j'ai à vous dire ce matin, c'est
qu'il y a un choc des titans, il y a un choc de vision du Québec qui va avoir
lieu cet automne. Pourquoi? Parce que la pandémie sera terminée, et on pourra
aller au fond des choses relativement à plusieurs décisions du gouvernement qui
sont vraiment difficiles à accepter, à comprendre, un gouvernement qui gouverne
comme au siècle dernier, alors que tout ce que je vous présente dans le plan du
Parti québécois vous parle d'avenir, vous parle de changement également, parce
que, malheureusement, on est devant un gouvernement de la continuité par
rapport aux années libérales.
Je vous donne quelques exemples. Un
gouvernement qui investit dans le béton au lieu d'investir dans son monde. On
est prêts à faire des places, dans la maison des aînés, à 1 million de
dollars par place, mais on n'est pas prêts à faire des investissements
substantiels pour donner des soins à domicile à nos aînés, alors que c'est ça
que les Québécois demandent. Un Québécois qui… Un gouvernement qui ne prend pas
ses décisions en fonction de l'intérêt des Québécois, de l'intérêt public, mais,
plutôt, ouvertement, là, de manière transparente, le dit…
Ils prennent les décisions en fonction de
leurs intérêts électoraux dans la région de Québec. Je fais référence, bien
sûr, à un tunnel qui coûterait jusqu'à 10 milliards, peut-être plus que 10 milliards
de dollars. Le Parti québécois s'est positionné clairement sur cet enjeu-là et
se trouve à être au même endroit qu'une grande majorité des Québécois sur la
nécessité ou non de construire un tunnel à ce prix-là, alors que nos
infrastructures ont de grands besoins.
C'est également un gouvernement qui, en
matière d'éthique, commence de plus en plus à ressembler au Parti libéral, qui
a même le potentiel de dépasser le Parti libéral dans le nombre de manquements
sur le plan éthique et dans leur gravité. Et le Parti québécois maintient,
garde sa place comme chien de garde, comme formation qui scrute dans le détail
chacun des manquements éthiques pour améliorer la qualité des décisions,
améliorer notre démocratie.
On est devant également un gouvernement
qui ne tient pas sa parole. Prenez, par exemple, la déclaration de ce
gouvernement-là qui avait juré de ne pas faire comme Justin Trudeau et de ne
pas reculer sur la réforme du mode de scrutin, ce qu'ils ont fait. Mais, comme
dans plusieurs dossiers, un gouvernement qui démontre qu'il ne ressent pas de
scrupules ou de remords à changer de position sur des promesses qui ont
pourtant été faites de manière très solennelle…
En général, on est devant également un
gouvernement de communication et de marketing, qui gouverne à coups de
sondages, et c'est ressorti pendant la crise. Il viendra un moment des bilans,
un moment pour un examen, une enquête publique et indépendante sur des
questions aussi simples et fondamentales comme pourquoi est-ce qu'il y a
43 % des décès qui eu ont lieu au Canada qui proviennent du Québec, alors
qu'on est seulement 23 % de la population dans le Canada, des questions
aussi simples que pourquoi les avis de Santé publique ne sous étaient pas divulgués,
et, lorsqu'ils l'étaient, ils étaient divulgués en différé et révélaient
malheureusement trop souvent que le gouvernement ne suivait pas les avis de
Santé publique. Pourquoi cette opacité? Pourquoi ce manque de transparence?
Et un gouvernement qui fait preuve, au
final, d'arrogance. Quand on questionne le gouvernement sur des décisions, de
manière tout à fait normale, comme par exemple pourquoi croyez-vous que c'est
une bonne idée de mettre 10 milliards dans un tunnel?, on ne nous répond
pas sur le fond des choses. On nous répond à coups de sondages, de projections
électorales. Et cette arrogance-là, à mon avis, aura un prix lorsqu'on
retournera à un environnement parlementaire normal à l'automne.
Donc, ce qui nous attend, c'est un choc au
niveau de la conception de ce qu'est un gouvernement, surtout que, si on prend
un pas de recul, puis on ne regarde pas chaque dossier spécifique, et on se
pose plutôt la question : Quels sont les grands enjeux de notre époque, qu'est-ce
qui, dans 50 ans, seront les quelques sujets qui auront marqué notre époque actuellement…
Mais moi, je vous dis, il y a l'urgence climatique, pour laquelle la CAQ a un
demi-plan, alors que les États-Unis mettent 2 000 milliards dans un
plan de transition énergétique. La CAQ a un plan qui, de l'avis des experts,
est nettement insuffisant, manque terriblement d'ambition.
On est dans une époque marquée par
l'urgence sociale en raison de la pandémie qu'on vient de vivre. Et
malheureusement on est devant un gouvernement qui n'a que peu d'empathie pour
le sort de plusieurs de nos concitoyens, notamment les 86 000 enfants qui
cherchent toujours une place en garderie. Et on est à une époque, dans
l'histoire du Québec, où le Québec joue, d'une certaine manière, son destin
linguistique. On a deux options : soit on accepte le déclin puis on
accepte le plan d'embellissement de ce déclin-là que nous propose la CAQ, c'est-à-dire
qu'on va continuer à décliner, mais ça va paraître mieux, on va se sentir mieux
par rapport à ça, ou soit on renverse la tendance. Mais ça me semble être un
enjeu majeur, quand on regarde la trame narrative historique du Québec, notre
capacité ou non, sur cet enjeu-là, de renverser le déclin de la langue
française. Et là-dessus il n'y a que le Parti québécois qui propose de véritablement
changer les choses et renverser la tendance.
Donc, pour chacun de ces trois défis-là,
la CAQ n'a pas de crédibilité, n'a pas d'ambition et fait des communications et
du marketing. Pour chacun des enjeux que je vous ai mentionnés, le Parti
québécois est ailleurs et regarde en avant, alors que la CAQ incarne la
continuité, le passé, je vous dirais, même, une certaine forme de fatigue.
Donc, en terminant, je veux dire aux Québécois
de nous regarder bien attentivement. Plusieurs Québécois ont, à juste titre, de
l'affection pour le Parti québécois. Ils savent qu'on est le parti des grands
projets d'avenir, mais aussi le parti de la spontanéité, de la sincérité, du
courage. Même quand on se fait dire que nos propositions sont extrémistes, on
ne recule pas puis on ne met pas le genou à terre parce qu'on a des
convictions, parce qu'on fait de la politique par conviction. Et, pour moi, ça,
ce sera ce qui va définir le Parti québécois lors de la prochaine session,
devant un gouvernement usé, fatigué, qui incarne une vieille façon de
gouverner.
Donc, je vous dis, la session prochaine,
la vraie partie va commencer, dans un environnement où tous les sujets que je
viens de vous mentionner auront toute la place requise, où on ne sera pas, à juste
titre, là, ce n'est pas une critique… mais on ne sera pas en train de discuter
du nombre d'infections, d'hospitalisations, des chirurgies. Cette période politique
là prendra fin. Et le choc dont je vous parle aura lieu de manière éclatante.
Donc, je vous dis : Regardez-nous bien aller. On a hâte à la prochaine
session. Le Parti québécois va rebondir.
La Modératrice
: On va
prendre les questions, une question, une sous-question.
M. Larin (Vincent) : Est-ce
que vous êtes convaincu, M. St-Pierre Plamondon, qu'on va revenir à un environnement
politique normal à l'Assemblée nationale l'automne prochain?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, on voit que le gouvernement n'est pas pressé d'aller là. Moi, ça m'inquiète
de voir un gouvernement qui, en l'absence d'urgence, maintient l'urgence
sanitaire sur une base discrétionnaire. Mais comptez sur nous pour revenir à un
fonctionnement normal. C'est essentiel, là.
Je reviens sur le 3,8 milliards de
dollars... c'était 3,9, le dernier chiffre, c'est très, très inquiétant puis c'est
comme si, en temps de pandémie, on ne peut pas s'occuper de tout dans l'espace
public, on ne peut pas penser à tout. Mais, à l'automne, il va falloir se
pencher sur ce manque criant de transparence suite à une enquête qui disait que
des compagnies bidon recevaient ces contrats-là.
Donc, oui, il faut absolument revenir à un
environnement normal, dans le cadre duquel vous pourrez poser des questions au ministre,
puis on pourra parler des sujets d'affaires publiques pour lesquels il y a des
inquiétudes majeures et pour lesquels le Parti québécois a des solutions
pertinentes. Puis c'est ça, la dernière session, un environnement qui n'était
pas facile sur le plan de l'espace médiatique, mais dans le cadre duquel on a
montré qu'on était pertinents, utiles, à la défense des Québécois, puis c'est
ça qui va ressortir à la prochaine session.
M. Larin (Vincent) : Vous
dites que vous allez vous assurer qu'on revienne à un environnement normal. C'est
quoi, vos leviers pour vous assurer de ça? Parce que je n'en vois pas beaucoup.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
On va aller chercher rapidement l'appui de la population. Si le gouvernement,
de manière injustifiée, contourne l'Assemblée nationale puis la démocratie, à
force d'en parler, la population va nous suivre là-dedans en disant : Non,
non, attendez, là, vous allez jouer de manière juste. Il y a des limites à
l'arrogance. Il y a des limites à l'électoralisme. Il y a des limites au
patronage qui atteint notre démocratie.
On l'a vu, par exemple, dans le cas de M. Fitzgibbon.
M. Fitzgibbon, là, la CAQ a tenté de jouer un bras de fer avec la Commissaire à l'éthique jusqu'à tant qu'ils se sont rendu compte
que la population commençait à en avoir marre de voir un gouvernement qui se
fout des règles d'éthique et se fout d'une institution aussi importante que ça.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
M. St-Pierre Plamondon, en termes de démocratie, vous n'êtes même pas élu.
Est-ce que vous allez vous présenter dans une élection partielle s'il y en a
une à l'automne 2021?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, à nouveau, là, je vous donne la même réponse que j'ai dû répondre, à
juste titre, à plusieurs reprises. En ce moment, il n'y a personne qui a
démissionné, il n'y a pas de partielle. Puis je ne prendrai pas de position sur
ce sujet-là tant qu'on n'aura pas des informations concrètes. Il y a trop
d'hypothèses pour pouvoir me prononcer.
Mme Côté (Claudie) : …pas une
candidature dans Marie-Victorin, là? Vous ne ferez pas ça cet été?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
En ce moment, il n'y a pas de démission dans Marie-Victorin. Il n'y a pas de
siège vacant. C'est une hypothèse parmi tant d'autres. Je prendrai position
seulement si et quand cette situation-là survient.
M. Carabin (François) : …vous
avez encore un député de moins ne fait pas en sorte que ça revient un peu dans
votre esprit de temps en temps, vous y pensez un peu plus?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non. En fait, je reviens à ce qu'on a réussi puis ce qu'on va continuer à faire
lors de la prochaine session, être pertinents, poser les bonnes questions,
proposer. Nos budgets… Tout demeure stable. Puis on voit de l'intérêt pour des
nouveaux candidats qui veulent se joindre parce qu'on porte avec conviction
puis sincérité des questions fondamentales pour le Québec.
Donc, c'est ça qu'il faut voir, il faut
voir qu'on va regarnir nos rangs puis on va continuer, avec les mêmes moyens, à
être aussi pertinents, dans le cadre de sujets tellement structurants pour
l'avenir du Québec, puis je dirais même de l'avenir de l'humanité, en termes de
réchauffement climatique, par exemple. Donc, il n'y a pas de presse. Il faut
continuer à être pertinents. Il faut continuer à être courageux puis énergiques
dans ce qu'on porte avec sincérité, nos convictions.
Mme Côté (Claudie) : Dans
votre bilan, on ne peut pas passer sous silence le départ de Sylvain Roy.
Est-ce que ça vous a fragilisé?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non. Je pense que la vérité, c'est que ça faisait un bon bout de temps que le
lien de confiance entre lui et le caucus était brisé. Donc, c'était un
dénouement inévitable, puis lui-même le dit dans sa vidéo, puis je l'ai dit. Moi,
je voulais qu'il y ait quand même une bonne part d'humanité puis de
professionnalisme, de respect dans la gestion de cette situation-là. Il en
vient à la même conclusion. Donc, je lui souhaite la meilleure des chances. Je
le remercie pour sa contribution. Nous, on va faire le plein de nouvelles
candidatures inspirantes puis on va continuer à être aussi pertinents, aussi
uniques dans nos prises de position. Ça ne changera pas qui on est.
M. Bossé (Olivier) : C'était
votre deuxième session. Comment vous évaluez votre propre performance, au sens
où qu'est-ce que vous avez fait de mieux ou qu'est-ce que vous avez appris?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, c'est sûr que je suis très fier de notre équipe, très fier des positions
qu'on a prises, parce que, notamment, sur certains enjeux, on s'est fait
rapidement dire qu'on était extrémistes, qu'on allait trop loin. Mais, en ne
pliant pas le genou, certaines données sont venues nous dire que la population
était derrière nous. Donc, j'ai une certaine fierté d'avoir eu une équipe
soudée autour de positions audacieuses en matière de langue française, en
matière d'environnement. Je pense que c'est ma plus grande fierté.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Vous
ne repoussez pas l'étiquette d'extrémiste parce que vous la répétez. C'est rare
qu'un parti politique répète la façon dont les oppositions la dépeignent. Donc,
vous, vous l'acceptez, cette étiquette-là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, mais essayer de me qualifier comme un extrémiste, là, n'importe qui qui me
connaît depuis quelques années, là… c'est parce qu'il y a une part qui est
drôle, mais il y a une part qui parle de comment ce gouvernement caquiste pense,
c'est… plutôt que de débattre du bien-fondé d'une mesure ou d'un projet, c'est
d'intimider, d'agir avec arrogance, de parler de ses circonscriptions dans la
région de Québec, de donner des épithètes, à son adversaire, comme extrémiste.
Donc, je le ramène non pas parce que je
m'identifie à cette expression-là, mais c'est parce que je suis très fier de la
position qu'on a prise en matière des cégeps en français. Puis on se retrouve
aujourd'hui dans la situation où 69 % des Québécois francophones sont
d'accord avec notre position.
Donc, c'est pour vous montrer qu'être au
Parti québécois, c'est aussi, régulièrement, devoir faire preuve de courage.
Et, malgré une dose de mépris qui peut venir des partis fédéralistes, c'est de
garder le cap, demeurer droit, debout, puis dire : Moi, c'est ça que je
pense. Nous, c'est pour ça qu'on est en politique. On ne change pas d'opinion.
Puis c'est drôle encore, des fois, les résultats que ça donne ensuite,
lorsqu'on tient notre bout par rapport à ces questions-là.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Comment expliquez-vous que, malgré le bilan dévastateur que vous présentez du
gouvernement aujourd'hui, le premier ministre Legault est quand même le
premier ministre le plus populaire, celui qui a traversé la pandémie le plus
populaire au Canada, et que sa formation politique est toujours en tête dans
les sondages?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui. Il y a bel et bien un paradoxe dans le fait qu'il y a substantiellement
plus de décès au Québec, puis on a eu plusieurs enjeux vis-à-vis la gouvernance
et la Santé publique, d'une part, et la popularité du gouvernement. Je ne suis
pas dans l'analyse, mais ce que je sais, c'est que l'automne qui vient va
complètement changer cet environnement-là. Puis les multiples enjeux que je
vous ai nommés, ils sont réels puis ils ne sont pas près de partir.
Donc, moi, je comprends la population
d'avoir hâte de siroter un cooler ou un vin rosé puis de prendre l'air, de voir
des proches, là. Il faut comprendre la population là-dedans, qui fait des
sacrifices depuis plus d'un an. L'écoute politique n'est pas la même en temps
de pandémie. La volonté de s'en sortir, chez les Québécois, nous a aidés. Donc,
célébrons-la, mais elle a un impact politique.
Mais moi, je vous dis : Regardez-nous
bien aller à l'automne, parce que ce que je viens de vous nommer comme enjeux,
il y aura une écoute différente, puis ce n'est pas des enjeux légers. C'est des
enjeux fondamentaux dans l'histoire du Québec, et des enjeux pour lesquels le
Parti québécois a une position sentie, unique et très pertinente.
Mme Prince (Véronique) :
Bonjour. J'aimerais savoir quels sont vos plans pour cet été, parce que la
pandémie, un an et demi sur quatre ans, là, ça a fait perdre beaucoup de temps
à tous les partis politiques. Alors, est-ce que, dès cet été, vous allez vous
mettre à sillonner le Québec? Comment vous allez faire, dans la prochaine
année, pour aller assez vite pour rattraper ce temps perdu là?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
La réponse est toute simple. Moi, j'attends depuis des mois de pouvoir
sillonner le Québec. Donc, cet été, je me promène. Bon, je me donne quelques
jours de vacances, là, après la fête nationale, mais aussitôt que je peux
recommencer à voyager puis aller parler aux Québécois… C'est de ça dont je rêve
depuis des mois, puis ce n'était pas possible.
Puis c'est important, pour le Parti
québécois, de faire ça, parce que nos projets fondamentaux, là, l'indépendance
du Québec, la promotion de la langue française, la transition vers une économie
verte et juste, c'est des projets qui sont portés autant dans l'intellect que
dans le coeur des gens. C'est très… autant émotif qu'intellectuel. C'est
important d'aller vers les gens puis dire : Nous, c'est avec sincérité et
courage qu'on porte ces idées-là, encouragez-nous. Il faut être là en personne.
Puis, moi, ça fait plusieurs mois que je voulais faire ça et que je ne pouvais
pas faire ça. Donc, c'est clair que je vais consacrer, en famille, une partie
substantielle de mon été à me promener puis à parler aux gens, échanger,
écouter, puis j'ai très hâte de faire ça.
Mme Prince (Véronique) : Là,
vous êtes rendu à sept députés. On dit qu'à chaque élection l'avenir d'un
parti se joue, mais là, plus que jamais, à sept députés, là, c'est
l'avenir de… si vous continuer d'exister carrément, au Parti québécois. Alors,
est-ce que vous sentez, dans la prochaine année, tout le poids que ça implique
d'être capable de vous faire connaître et de vous démarquer suffisamment pour
la prochaine élection?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Tout ce que je sens, c'est l'urgence de porter, avec toute la sincérité, la
force, la vigueur possible, les convictions qui nous anime. Toutes les
histoires de projections puis le nombre de députés m'intéressent peu, parce que
moi, ce qui m'intéresse, c'est combien de candidats de grande qualité lèveront
la main pour défendre l'indépendance du Québec, la promotion de la langue
française, l'éthique puis la transition vers une économie juste et verte. Puis,
s'il y a des gens de qualité qui lèvent la main, puis si on a une équipe
vraiment inspirante aux prochaines élections, je ne me pose pas des questions
statistiques.
Tout ce qui m'intéresse, puis c'est la
même chose de la part de mes collègues, c'est de porter ces idées-là qui sont
au coeur de ce qu'est le Québec, qui sont fondamentales. C'est ça qui m'anime. Puis
le nombre de députés n'a rien à voir avec le nombre de candidats excellents,
candidates et candidats excellents qui vont lever la main pour ce que je viens
de vous dire, qu'on incarne au Parti québécois de manière unique et pertinente.
Moi, c'est ça qui m'intéresse. Puis je vais donner toute l'intensité, la
sincérité, la vigueur, l'énergie que ces sujets-là méritent, puis c'est ça qui
va déterminer, qui va animer la prochaine session.
M. Carabin (François) : On
parlait des élections. Vous semblez dire que, malgré les 10 000 morts
et plus qui sont…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
11 000.
M. Carabin (François) :
…11 000 au Québec, il n'y a aucun moyen de critiquer le gouvernement sur
sa gestion de la pandémie. Avez-vous avantage à que ça devienne une question
électorale, la pandémie, la gestion de crise?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, je ne dirais pas ça. En fait, ce qui arrive, c'est que ce n'est pas… La
gestion de la pandémie ne devrait pas être dans la joute politique, mais elle
devrait être gérée pour l'éventualité ou la possibilité d'une autre crise. Ça,
par exemple, c'est un sujet très sérieux. C'est-à-dire que, si on politise la
gestion de la crise, on ne tombe pas dans un dialogue très, très constructif. Je
pense qu'également les gens vont ressentir, à juste titre, le besoin de tourner
la page.
Par contre, s'il y a eu des manquements
qui ont causé des décès puis s'il y a des erreurs qu'on pourrait ne pas refaire
advenant une situation similaire à l'avenir, ça, on a juste le devoir, envers
les familles qui ont perdu un être cher, de faire ces devoirs-là. C'est pour ça
que nous, on prône beaucoup plus une approche non partisane ou d'enquête
publique indépendante, bien faite, comme l'Ontario, comme d'autres juridictions
qui ont décidé de le faire.
Donc, ce n'est pas tant dans la joute
politique que dans l'importance de mieux planifier certains aspects pour ne pas
qu'on soit la province au Canada qui a eu le plus de décès per capita si jamais
il arrivait une autre crise, ça, ça me semble juste un devoir envers les
familles puis les Québécois en général.
M. Carabin (François) : Une petite
question d'actualité. Hier, il y a un projet de loi qui a été déposé pour abaisser
l'âge du vote à 16 ans. C'était une idée qui avait été évoquée en congrès
dans le passé, mais avez-vous l'intention d'appuyer ce projet de loi?
M. Bérubé : Écoutez, ce n'est
pas une idée nouvelle. C'est une idée du Parti québécois, du comité national
des jeunes, qui a déjà été adoptée en congrès. Il y a une réforme des institutions
démocratiques qui est en cours. Ce n'est pas un des enjeux qui est traité présentement.
Évidemment, il y a toujours de l'intérêt pour cette proposition-là. J'ai vu ça
hier. Bon, je sais d'où ça vient. Ça vient de la boîte de propositions du Parti
québécois.
Donc, ce n'est pas un enjeu pour
l'instant. Mais ce qu'on peut retenir toutefois, c'est que la jeunesse du Québec
s'est beaucoup exprimée dans le cadre de la pandémie, a eu des choses… D'abord,
ils ont été remarquables pour la vaccination jusqu'à maintenant. Ils se sont beaucoup
impliqués. Ils ont écrit des lettres. Ils ont manifesté. Ils ont parlé à l'école.
Ils sont de plus en plus responsables. Donc, déjà, de s'intéresser à la
jeunesse, parce que les décisions qu'on prend, c'est pour elle, c'est déjà beaucoup.
Quant à la question du droit de vote, le Parti
québécois, on l'a déjà abordée, mais, pour un enjeu comme celui-là, ça prend
l'assentiment de tout le monde. Et on est toujours en attente, le leader
pourrait vous le dire, d'une réforme démocratique au Québec, qu'elle soit du
DGE ou qu'elle soit de l'Assemblée nationale. Et, si l'enjeu venait à être
abordé, bien, évidemment qu'on a déjà une réflexion là-dessus, mais, pour
l'instant, ce n'est pas un enjeu prioritaire pour nous.
M. Bergeron (Patrice) : Vous
avez parlé 18 minutes, je pense, c'est peut-être un record du monde, là,
pour un troisième parti d'opposition, et je comprends que vous avez fait un
bilan très étoffé. Mais vous êtes conscients, comme moi, que les citoyens ne
retiennent pas 18 minutes de bilan, puis toutes les projections que vous
pouvez faire, puis tout ce que vous avez pu faire comme interventions intéressantes,
et les gens vont tenter de vous définir. Puis là vous dites que vous êtes le
vrai parti du nationalisme, le vrai parti de l'indépendance, de la langue.
Mais, par rapport à un autre parti qui incarne encore, aujourd'hui, ça, ce
n'est pas ça que les gens vont retenir. Qu'est-ce que les gens peuvent bien
retenir de ce que vous avez fait, là, durant cette session-ci, là?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, l'énumération, c'est vrai qu'ils ne peuvent pas la retenir. Mais ce
qu'ils peuvent retenir, c'est qu'on est drôlement pertinents puis proactifs sur
plusieurs enjeux. Donc, ça, c'est quand même un message que les gens vont
retenir.
Puis, maintenant, en termes de sujets qui
nous définissent de manière distinctive, là, l'indépendance du Québec, le
courage puis l'ambition pour la langue française, une transition énergétique
verte et juste, qui est crédible, réfléchie, qui inspire confiance, puis de
multiples interventions sur l'éthique, sur l'importance d'avoir une démocratie
qui ne tolère pas les passe-droits, qui ne tolère pas qu'on se moque
d'institutions comme la Commissaire à l'éthique, moi, c'est ça
que je retiendrais qui sont les thématiques qui ont marqué le plus la dernière
session.
M. Bergeron (Patrice) : Et,
par ailleurs, parmi votre caucus, donc vous avez des collègues parlementaires
qui échangent avec d'autres parlementaires de d'autres formations. Vous avez
perdu un député. Mais il y a certains de vos collègues qui disent que, bon, il
y a quand même des cellules dormantes de souverainistes, on dirait, chez les
caquistes. Est-ce qu'il y en a qui seraient tentés, par exemple, de se joindre
à ce nouveau Parti québécois, avec qui vous avez des échanges?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, je ne peux pas parler pour les députés des autres formations. Mais je
pense que tous les Québécois vont devoir se poser la question : Combien de
temps est-ce qu'on peut demeurer encore dans le mensonge? Combien de temps
est-ce qu'on va continuer à se répéter qu'on va faire des gains dans le Canada
puis que le Canada va nous respecter?
À la lumière de ce qu'on a vécu cette
semaine puis de ce qu'on a vécu avec le professeur Attaran, les chroniques, les
refus lorsqu'on demande que l'armée demeure, de fermer les aéroports, les refus
quand on demande le 6 milliards en retour sur la santé, combien de temps
ces députés-là… combien de temps, individuellement, les Québécois vont tolérer
qu'on ne se dise pas la vérité, à savoir que le seul projet d'avenir, qui donne
à nos enfants puis aux prochaines générations autre chose que le déclin, le
mépris puis les refus qu'on obtient dans le cadre du Canada, ce seul projet-là,
c'est celui de l'indépendance du Québec?
Et ça, c'est un examen de conscience que
peut-être certains députés vont faire, mais c'est une réflexion que les
Québécois vont entreprendre. Et vous allez voir qu'on va être très proactifs.
En temps de pandémie, parler d'avenir, c'était un peu difficile parce que
justement tout était monopolisé autour de l'évolution de la pandémie. Mais
attendez-nous également sur notre sujet fondamental, là, à savoir : nous,
on rêve d'avenir, puis cet avenir-là, c'est dans un pays qui s'appelle le
Québec. Attendez-nous sur ce sujet-là avec des initiatives qui sont originales,
qui sont rafraîchissantes.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
…plus de précisions. Donc, vous, vous allez proposer de mettre fin aux
mensonges si vous prenez le pouvoir en 2022. Quelque part entre 2022 puis 2026,
il va y avoir un référendum sur l'indépendance du Québec, dans le premier
mandat du PQ, assurément, de façon…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui. Un vote pour le Parti québécois, c'est un vote pour que le Québec devienne
un pays, c'est le vote des gens qui considèrent que ce projet-là, il est
important et qu'il a une valeur, qu'il est légitime. Et, en temps de pandémie,
je n'ai pas pu en faire une promotion comme je l'espérais, mais attendez-vous à
ce qu'une fois… maintenant que la pandémie est terminée, on prenne de l'espace
puis qu'on parle d'avenir. C'est important de parler d'avenir, de parler de ce
qu'on a vécu en temps de pandémie puis ce qu'on voudrait vivre différemment
dans un contexte d'un pays indépendant à l'avenir.
La Modératrice
:
Dernière question en français.
M. Larin (Vincent) : …Mme
Hivon, mais on apprenait ce matin que les élèves de la CSDM vont pouvoir faire
leurs cours d'été en présentiel. Dans le reste du Québec, ça va être à
distance. Est-ce que vous voyez là une iniquité? Puis est-ce qu'on ne devrait
pas offrir des cours en présentiel aux élèves partout au Québec?
Mme
Hivon
:
Bien, écoutez, très certainement que je pense que le maximum de cours en
présentiel devrait être offert, surtout pour des élèves qui ont vécu une année
aussi difficile de manière générale, et particulièrement pour ceux qui doivent
prendre des cours d'été parce qu'ils sont en échec. Être en présence, être avec
un humain devant soi, ça fait un univers de différence.
Donc, j'y crois profondément, mais moi, je
vois, là, encore une fois un problème de planification et de leadership du
ministre de l'Éducation et du gouvernement. Il y a maintenant plusieurs
semaines qu'on sait où on se dirige. Le plan de déconfinement est connu. On
sait que ça a été une année extrêmement difficile pour les élèves. Le taux
d'échec a bondi. Donc, comment se fait-il qu'il n'y a pas eu des directives
claires et du soutien de donnés pour qu'on puisse agir en présentiel?
La Modératrice
: On va
passer en anglais pour une question, une sous-question, s'il vous plaît.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning. Mr. St-Pierre
Plamondon, what's your plan for this summer, noting that the election campaign
will be happening in about 12 months?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : I'll be traveling around Québec. I'll be… Of course, we're
always listening to what are the public health measures in place.
Mme Senay (Cathy) : …since you're a leader, so how crucial is it?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : It is something that I've been waiting for, something that
I've promised. I have promised that I would be very active on the field,
meeting with people, talking about what we believe at the Parti québécois. So
I've been waiting for this for a long period of time. So any opportunities that
will be available during the summer to talk about what we think is the future
of Québec, to talk and listen to what people have to say about those topics, I
will take them gladly.
Mme Senay (Cathy) : For the Fall, you want Quebeckers to realize that, even though the CAQ is a young government, it's a
tired government and it's a government… an old-fashioned…
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : It's an old-school government. It's
the same mentality than the one that was characteristic of the Liberals. And
we, in this context, are the change. We are the option that talks about climate
change, that comes up with a genuine and credible plan about climate change,
whereas the CAQ is just doing more communications than delivering new measures,
as usual. We are the party that are worried about the social emergency for
young families, for people who suffered from the crisis. We are also the party
that takes the linguistic issue and really tackles, puts forward the measures
that are proportionate to the challenge.
So those topics are very
important for Québec. If we take a step back, they are fundamental issues. And
the CAQ, unfortunately, on those issues, are an old-school government, a tired
government. So it will be very interesting to see the clash of those visions
during a Fall where we will have genuine and normal debates here, at the
National Assembly.
Mme Senay (Cathy) : Some people will tell you that you have no chance, you're so far
away in the polls, and the CAQ is very popular.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : I think the polls…
Une voix
: …
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est ça, just watch us. Just watch what we'll put forward. If
we're right, if we're correct on fundamental issues, if we are precisely where Quebeckers would want their Government to
be, if we are relevant, those polls will change, because we will come with the
sincerity and the energy that those topics deserve.
La Modératrice
:
Prochaine question, s'il vous plaît.
Mme Fletcher
(Raquel) : Good morning, Mr. Plamondon.
When you were first elected, you said that you felt like you had more
flexibility not having a seat in the National Assembly, as opposed to running
in a by-election. However, this session, as we saw, instead of winning another
seat, you lost a seat with Mr. Roy. How would you evaluate your leadership
this session?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Well, I would evaluate my leadership
and the work by the whole team in terms of relevancy, in terms of whether or
not we came up with relevant propositions, with relevant criticism of the
Government. And I think we are exactly where we need to be in terms of
important topics, such as independence, language, environment, ethics. So that's
the main, the most important part.
Mme Fletcher
(Raquel) : But on your own leadership?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Well, that's where my leadership, I think, needs to be evaluated,
are we on the right topics and are we connected to what Quebeckers expect from us and except from a government in general? And we're exactly
where we want to be. The context will change during the Fall, and then the
clash between a tired and a very dubious government, from an ethical standpoint, will clash with a team that is
energetic and oriented towards the future.
La Modératrice
:
Prochaine et dernière question en anglais, s'il vous plaît.
M. Grillo (Matthew) : Over the last year, how difficult would you say it's been to make
up ground on the CAQ and on the Government, because we see the polls?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : I hope that democracy is not only
about polls, especially in the context of a pandemic. I hope democracy... I'm
sure, actually, that democracy
is about being relevant, being connected with what Quebeckers want to see, want to hear, and that's the issue. I think, exactly
as I just said, if we are on the right topics, if we are connected with a
majority of Quebeckers on the
most important issues, and if
those issues are really, naturally connected with what we really believe in
terms of political involvement, in terms of political ideas, I think we're in the right direction. That's what's important for the upcoming year.
M. Grillo (Matthew) : Has the pandemic made it difficult for your party to really
distinguish itself over the last year?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : For all parties. It's just a
distinct, different environment, and, for all parties, it was an issue, but it
will not be an issue during the Fall, and we will get down to the fundamental
topics that are important, such
as the French language, the environment, ethics, social justice. And, on those
topics, we're solid, we're prepared and we're looking forward for the Fall.
La Modératrice
:
Merci beaucoup. Bonne journée.
(Fin à 8 h 33)