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Point de presse de M. Pascal Bérubé, chef du troisième groupe d’opposition, M. Martin Ouellet, leader parlementaire du troisième groupe d’opposition, et Mme Véronique Hivon, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de justice

Version finale

Friday, June 11, 2021, 7 h 45

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Sept heures quarante-neuf minutes)

La Modératrice : Bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois sur le bilan de la session.  S'adressera à vous M. Martin Ouellet, notre leader parlementaire. Il sera suivi du chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon. La parole est à vous.

M. Ouellet : Bonjour à tous. Bon matin. Je suis très heureux de vous voir en grand nombre pour le bilan du Parti québécois.

Avant de passer la parole à mon chef, M. Paul St-Pierre Plamondon, je veux juste vous dire qu'à titre de leader je suis extrêmement fier du travail de notre aile parlementaire ici, à l'Assemblée nationale. Vous le savez, ça n'a pas été nécessairement une année facile, dans le sens où on a plusieurs mesures qui nous ont amenés à modifier notre travail ici, à l'Assemblée nationale, des mesures de distanciation, on a vu apparaître les plexiglas en commission parlementaire, le masque aussi. Et ça, ça a demandé, quand même, une certaine adaptabilité pour tous les collègues à l'Assemblée nationale, mais particulièrement pour les collègues ici du Parti québécois.

Je veux vous dire ça ce matin, parce qu'on a voulu… et on a maintenu l'importance d'avoir des débats, ici, démocratiques, à l'Assemblée nationale, toujours en respect de la Santé publique. Mais je peux vous confier que ce n'est pas évident non plus être ici, à Québec, en train de travailler de façon différente et d'être aussi disponibles pour nos citoyens en circonscription, parce qu'on a eu plusieurs questions, plusieurs demandes de rencontres par Zoom ou par Teams, considérant les enjeux qui étaient soulevés par la Santé publique, notamment avec les différentes mesures sanitaires.

Donc, je veux lever mon chapeau aujourd'hui à l'équipe du Parti québécois, mais je pense aussi à l'ensemble des 125 députés ici, d'être capables… d'avoir été capables d'être à l'Assemblée nationale et d'avoir été capables aussi de répondre à ses commettants dans cette année exceptionnelle, avec ses mesures particulières.

Vous nous avez entendus, notamment, sur la gestion de la pandémie, et on a été une opposition efficace et équilibrée, axée sur la transparence et surtout sur le retour du débat démocratique. On a demandé beaucoup plus de transparence pour le gouvernement, notamment par sa gestion par décret. On a demandé qu'il rende publics tous les contrats de gré à gré pendant la pandémie, mais qu'il rende aussi publics tous les sondages qu'il a faits pendant la pandémie aussi.

L'urgence sanitaire, on en a parlé. On a déposé une motion du mercredi pour que les partis de l'Assemblée nationale conviennent ensemble des critères objectifs pour le retour à la normale. On a essayé d'avoir une rencontre avant la fin de la session. Le gouvernement a refusé. Il maintient le cap, mais, pour nous, il semble encore essentiel et nécessaire que nous allons avoir ensemble cette discussion afin de déterminer à quand l'urgence sanitaire sera levée pour un retour des pleins pouvoirs ici, à l'Assemblée nationale, pour l'ensemble des 125 députés.

On a aussi été une opposition efficace, proche des gens, proche des entreprises, pour la gestion de la pandémie. On a parlé beaucoup d'aide aux entreprises. On a parlé beaucoup de santé mentale, aussi, pour les étudiants. Et on a parlé aussi beaucoup de services publics et de justice sociale.

On a mené le combat pour que le gouvernement s'engage à faire un rattrapage salarial pour les éducatrices et aussi qu'on trouve des solutions très concrètes et très court terme aussi à la pénurie de main-d'oeuvre qu'on voit du côté des services de garde, dans les CPE, mais aussi à l'intérieur même du réseau en milieu familial, et qu'on soit capables de donner une réponse satisfaisante aux millions de Québécois, mais surtout aux papas et mamans qui attendent une place pour être de retour sur le travail.

Effectivement, on a fait aussi beaucoup de travail pour s'assurer qu'on augmente le financement pour les maisons d'hébergement pour femmes victimes de violence, qui a été refusé, malheureusement, par le gouvernement.

Et on a eu aussi une pensée particulière pour toutes les Premières Nations et les Inuits, avec tous les enjeux qui ont été mis de l'avant, notamment par des drames qu'on a vécus ici, au Québec, mais ailleurs au Canada, parce que, pour nous, c'était essentiel et il demeure encore essentiel d'initier un nouveau discours et une nouvelle relation avec les Premières Nations. On ne doit pas s'attendre à ce qu'à chaque fois qu'il y ait un drame il faut convoquer une rencontre pour trouver ensemble les solutions qui vont faire que toutes ces nations auront, ensemble, entre les mains, les solutions à adopter.

En terminant, je veux juste souligner aussi que notre aile parlementaire a proposé trois projets de loi qui n'ont pas encore été appelés, mais on l'espère encore pour la session d'automne, soit d'interdire les nominations partisanes, la protection des lanceurs d'alerte, et surtout la loi sur l'agence des transports, en créant une agence pour les infrastructures.

Donc, sans plus tarder, je cède la parole à notre chef, M. Paul St-Pierre Plamondon.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci, Martin. Bonjour, tout le monde.

Dans un premier temps, je veux adresser un mot directement aux Québécois. L'été arrive, et ça complète plus d'un an… une séquence d'un an... un peu plus qu'un an de pandémie. Je veux dire aux Québécois qu'on a vécu... On a fait beaucoup de sacrifices, collectivement et individuellement, puis on s'en sort enfin maintenant grâce à la collaboration des Québécois, grâce à plusieurs efforts. Et je tiens à féliciter tous ces gens qui ont contribué à la sortie de crise, les gens qui participent à l'effort de vaccination, plus spécifiquement le personnel de santé qui a fait des miracles, littéralement, durant cette crise-là. Donc, il arrive un moment, cet été, où est-ce que les terrasses sont ouvertes, où est-ce qu'on peut passer du temps avec nos proches, et je pense que c'est amplement mérité. Et j'ai cette pensée-là pour l'ensemble des Québécois, que je veux remercier.

Maintenant, je veux revenir sur ce qui nous a animés comme formation politique au cours de la dernière session. Ce dont nous sommes le plus fiers, c'est d'avoir, durant cette session parlementaire, réussi, pour la première fois en 20 ans, à faire du français l'enjeu de l'heure, à faire du français un enjeu qui touche les Québécois, à faire du français un véritable débat qui importe et qui va définir notre avenir. Et, dans ce débat-là, alors que les trois autres partis se sont dits satisfaits du travail de la CAQ, seul le Parti québécois est venu dire : Ça prend des objectifs, il faut mesurer ces objectifs-là, mais surtout ça prend des mesures, des propositions à la hauteur du défi, des mesures véritablement susceptibles de renverser le déclin de la langue française. Et ça, c'est une source de fierté et c'est une source de spécificité pour le Parti québécois, dans un débat qui est très, très important pour les Québécois.

Je suis également fier d'être le chef de la formation politique qui a déposé un plan de relance économique qui est définitivement le plus ancré dans le XXIe siècle, le plus crédible et le plus précis en matière de relance verte et équitable, un plan susceptible de nous amener dans la nouvelle économie, un peu à l'image de ce qu'on voit aux États-Unis, alors que le gouvernement actuel s'entête à prendre des recettes du siècle passé. Puis on a fait preuve, comme parti, de courage là-dedans en n'hésitant pas à utiliser les leviers financiers de l'État pour accélérer cette transition-là. Et c'est une source de fierté d'avoir un plan qui est aussi crédible, aussi pertinent, aussi spécifique à notre époque, déterminant pour notre avenir.

En matière d'environnement, parce que c'est une valeur importante pour nous, je mentionne également que nous avons proposé que le Québec sorte définitivement des hydrocarbures. Nous avons également critiqué les pesticides, mis de l'avant des solutions pour sortir de notre alimentation ces pesticides-là. Donc, on voit un Parti québécois qui est vraiment tourné vers l'avenir et très, très proche de l'aspiration d'une grande majorité de Québécois qui veulent faire de l'environnement une priorité.

Sur le plan de l'éthique, également, le Parti québécois a été très présent, puis c'est une valeur qui est très chère pour nous. Pensons, par exemple, aux 3,8 milliards de dollars de contrats qui ont été octroyés sans appel d'offres et pour lesquels le Parti québécois a fait presque une dizaine de suivis dans l'espoir d'avoir la vérité, dans l'espoir d'avoir l'heure juste.

Pensons également au projet de loi qu'on vient de déposer sur les nominations partisanes pour empêcher la CAQ de continuer à nommer ses amis dans les postes clés. Nous avons également fait adopter une motion par décret… pour que la gouvernance par décret, pardon, prenne fin puis pour qu'on puisse s'entendre sur des critères objectifs de retour à la démocratie, de retour au fonctionnement de notre Parlement. C'est quand même des valeurs fondamentales, et c'est le Parti québécois qui porte ces valeurs-là avec le plus de sincérité.

Même chose lorsque la CAQ remet en question certaines de nos institutions, comme la Commissaire à l'éthique, le Parti québécois était là régulièrement pour rappeler au gouvernement son devoir envers le fonctionnement de notre Parlement, de notre démocratie.

Le Parti québécois incarne également la justice sociale. Donc, c'est indissociable de notre identité. Donc, pensons, par exemple à notre combat pour que les parents trouvent des places en garderie, des parents qui ont déjà souffert beaucoup de la crise et qui ont besoin de retourner sur le marché du travail. Pensons à ce qu'on a fait en matière de crise du logement, alors qu'on a un gouvernement qui nie complètement la crise. On a proposé des solutions notamment en matière de logement social. Pensons également à tout ce qu'on a fait pour s'assurer que nos aînés puissent vivre dans la dignité en demeurant à la maison.

Ce que je vous dis là est notre conviction la plus profonde, qui est celle que le Québec a vraiment intérêt à devenir un pays. Vous le retrouvez dans notre plan pour un Québec plus vert, plus juste et plus indépendant. Et ce plan-là, il nous définit parce qu'il nous distingue. Nous sommes la formation politique qui portons le français, l'environnement, la justice sociale, et surtout l'indépendance du Québec, d'une manière unique, indispensable et hautement pertinente à la lumière de ce que le gouvernement de la CAQ nous a réservé durant la dernière session.

Et je n'hésiterai pas, comme chef, à retourner défendre ces valeurs-là, défendre également les intérêts des Québécois, comme je l'ai fait dans l'affaire Attaran. On voit cette semaine encore beaucoup de dénigrement autour de la loi n° 21. Le Parti québécois jouera son rôle de défense des Québécois.

Donc, si on regarde en avant puis on se pose la question : Où se situe le Parti québécois en prévision de la prochaine session à l'automne?, moi, ce que j'ai à vous dire ce matin, c'est qu'il y a un choc des titans, il y a un choc de vision du Québec qui va avoir lieu cet automne. Pourquoi? Parce que la pandémie sera terminée, et on pourra aller au fond des choses relativement à plusieurs décisions du gouvernement qui sont vraiment difficiles à accepter, à comprendre, un gouvernement qui gouverne comme au siècle dernier, alors que tout ce que je vous présente dans le plan du Parti québécois vous parle d'avenir, vous parle de changement également, parce que, malheureusement, on est devant un gouvernement de la continuité par rapport aux années libérales.

Je vous donne quelques exemples. Un gouvernement qui investit dans le béton au lieu d'investir dans son monde. On est prêts à faire des places, dans la maison des aînés, à 1 million de dollars par place, mais on n'est pas prêts à faire des investissements substantiels pour donner des soins à domicile à nos aînés, alors que c'est ça que les Québécois demandent. Un Québécois qui… Un gouvernement qui ne prend pas ses décisions en fonction de l'intérêt des Québécois, de l'intérêt public, mais, plutôt, ouvertement, là, de manière transparente, le dit…

Ils prennent les décisions en fonction de leurs intérêts électoraux dans la région de Québec. Je fais référence, bien sûr, à un tunnel qui coûterait jusqu'à 10 milliards, peut-être plus que 10 milliards de dollars. Le Parti québécois s'est positionné clairement sur cet enjeu-là et se trouve à être au même endroit qu'une grande majorité des Québécois sur la nécessité ou non de construire un tunnel à ce prix-là, alors que nos infrastructures ont de grands besoins.

C'est également un gouvernement qui, en matière d'éthique, commence de plus en plus à ressembler au Parti libéral, qui a même le potentiel de dépasser le Parti libéral dans le nombre de manquements sur le plan éthique et dans leur gravité. Et le Parti québécois maintient, garde sa place comme chien de garde, comme formation qui scrute dans le détail chacun des manquements éthiques pour améliorer la qualité des décisions, améliorer notre démocratie.

On est devant également un gouvernement qui ne tient pas sa parole. Prenez, par exemple, la déclaration de ce gouvernement-là qui avait juré de ne pas faire comme Justin Trudeau et de ne pas reculer sur la réforme du mode de scrutin, ce qu'ils ont fait. Mais, comme dans plusieurs dossiers, un gouvernement qui démontre qu'il ne ressent pas de scrupules ou de remords à changer de position sur des promesses qui ont pourtant été faites de manière très solennelle…

En général, on est devant également un gouvernement de communication et de marketing, qui gouverne à coups de sondages, et c'est ressorti pendant la crise. Il viendra un moment des bilans, un moment pour un examen, une enquête publique et indépendante sur des questions aussi simples et fondamentales comme pourquoi est-ce qu'il y a 43 % des décès qui eu ont lieu au Canada qui proviennent du Québec, alors qu'on est seulement 23 % de la population dans le Canada, des questions aussi simples que pourquoi les avis de Santé publique ne sous étaient pas divulgués, et, lorsqu'ils l'étaient, ils étaient divulgués en différé et révélaient malheureusement trop souvent que le gouvernement ne suivait pas les avis de Santé publique. Pourquoi cette opacité? Pourquoi ce manque de transparence?

Et un gouvernement qui fait preuve, au final, d'arrogance. Quand on questionne le gouvernement sur des décisions, de manière tout à fait normale, comme par exemple pourquoi croyez-vous que c'est une bonne idée de mettre 10 milliards dans un tunnel?, on ne nous répond pas sur le fond des choses. On nous répond à coups de sondages, de projections électorales. Et cette arrogance-là, à mon avis, aura un prix lorsqu'on retournera à un environnement parlementaire normal à l'automne.

Donc, ce qui nous attend, c'est un choc au niveau de la conception de ce qu'est un gouvernement, surtout que, si on prend un pas de recul, puis on ne regarde pas chaque dossier spécifique, et on se pose plutôt la question : Quels sont les grands enjeux de notre époque, qu'est-ce qui, dans 50 ans, seront les quelques sujets qui auront marqué notre époque actuellement… Mais moi, je vous dis, il y a l'urgence climatique, pour laquelle la CAQ a un demi-plan, alors que les États-Unis mettent 2 000 milliards dans un plan de transition énergétique. La CAQ a un plan qui, de l'avis des experts, est nettement insuffisant, manque terriblement d'ambition.

On est dans une époque marquée par l'urgence sociale en raison de la pandémie qu'on vient de vivre. Et malheureusement on est devant un gouvernement qui n'a que peu d'empathie pour le sort de plusieurs de nos concitoyens, notamment les 86 000 enfants qui cherchent toujours une place en garderie. Et on est à une époque, dans l'histoire du Québec, où le Québec joue, d'une certaine manière, son destin linguistique. On a deux options : soit on accepte le déclin puis on accepte le plan d'embellissement de ce déclin-là que nous propose la CAQ, c'est-à-dire qu'on va continuer à décliner, mais ça va paraître mieux, on va se sentir mieux par rapport à ça, ou soit on renverse la tendance. Mais ça me semble être un enjeu majeur, quand on regarde la trame narrative historique du Québec, notre capacité ou non, sur cet enjeu-là, de renverser le déclin de la langue française. Et là-dessus il n'y a que le Parti québécois qui propose de véritablement changer les choses et renverser la tendance.

Donc, pour chacun de ces trois défis-là, la CAQ n'a pas de crédibilité, n'a pas d'ambition et fait des communications et du marketing. Pour chacun des enjeux que je vous ai mentionnés, le Parti québécois est ailleurs et regarde en avant, alors que la CAQ incarne la continuité, le passé, je vous dirais, même, une certaine forme de fatigue.

Donc, en terminant, je veux dire aux Québécois de nous regarder bien attentivement. Plusieurs Québécois ont, à juste titre, de l'affection pour le Parti québécois. Ils savent qu'on est le parti des grands projets d'avenir, mais aussi le parti de la spontanéité, de la sincérité, du courage. Même quand on se fait dire que nos propositions sont extrémistes, on ne recule pas puis on ne met pas le genou à terre parce qu'on a des convictions, parce qu'on fait de la politique par conviction. Et, pour moi, ça, ce sera ce qui va définir le Parti québécois lors de la prochaine session, devant un gouvernement usé, fatigué, qui incarne une vieille façon de gouverner.

Donc, je vous dis, la session prochaine, la vraie partie va commencer, dans un environnement où tous les sujets que je viens de vous mentionner auront toute la place requise, où on ne sera pas, à juste titre, là, ce n'est pas une critique… mais on ne sera pas en train de discuter du nombre d'infections, d'hospitalisations, des chirurgies. Cette période politique là prendra fin. Et le choc dont je vous parle aura lieu de manière éclatante. Donc, je vous dis : Regardez-nous bien aller. On a hâte à la prochaine session. Le Parti québécois va rebondir.

La Modératrice : On va prendre les questions, une question, une sous-question.

M. Larin (Vincent) : Est-ce que vous êtes convaincu, M. St-Pierre Plamondon, qu'on va revenir à un environnement politique normal à l'Assemblée nationale l'automne prochain?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, on voit que le gouvernement n'est pas pressé d'aller là. Moi, ça m'inquiète de voir un gouvernement qui, en l'absence d'urgence, maintient l'urgence sanitaire sur une base discrétionnaire. Mais comptez sur nous pour revenir à un fonctionnement normal. C'est essentiel, là.

Je reviens sur le 3,8 milliards de dollars... c'était 3,9, le dernier chiffre, c'est très, très inquiétant puis c'est comme si, en temps de pandémie, on ne peut pas s'occuper de tout dans l'espace public, on ne peut pas penser à tout. Mais, à l'automne, il va falloir se pencher sur ce manque criant de transparence suite à une enquête qui disait que des compagnies bidon recevaient ces contrats-là.

Donc, oui, il faut absolument revenir à un environnement normal, dans le cadre duquel vous pourrez poser des questions au ministre, puis on pourra parler des sujets d'affaires publiques pour lesquels il y a des inquiétudes majeures et pour lesquels le Parti québécois a des solutions pertinentes. Puis c'est ça, la dernière session, un environnement qui n'était pas facile sur le plan de l'espace médiatique, mais dans le cadre duquel on a montré qu'on était pertinents, utiles, à la défense des Québécois, puis c'est ça qui va ressortir à la prochaine session.

M. Larin (Vincent) : Vous dites que vous allez vous assurer qu'on revienne à un environnement normal. C'est quoi, vos leviers pour vous assurer de ça? Parce que je n'en vois pas beaucoup.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : On va aller chercher rapidement l'appui de la population. Si le gouvernement, de manière injustifiée, contourne l'Assemblée nationale puis la démocratie, à force d'en parler, la population va nous suivre là-dedans en disant : Non, non, attendez, là, vous allez jouer de manière juste. Il y a des limites à l'arrogance. Il y a des limites à l'électoralisme. Il y a des limites au patronage qui atteint notre démocratie.

On l'a vu, par exemple, dans le cas de M. Fitzgibbon. M. Fitzgibbon, là, la CAQ a tenté de jouer un bras de fer avec la Commissaire à l'éthique jusqu'à tant qu'ils se sont rendu compte que la population commençait à en avoir marre de voir un gouvernement qui se fout des règles d'éthique et se fout d'une institution aussi importante que ça.

M. Pilon-Larose (Hugo) : M. St-Pierre Plamondon, en termes de démocratie, vous n'êtes même pas élu. Est-ce que vous allez vous présenter dans une élection partielle s'il y en a une à l'automne 2021?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, à nouveau, là, je vous donne la même réponse que j'ai dû répondre, à juste titre, à plusieurs reprises. En ce moment, il n'y a personne qui a démissionné, il n'y a pas de partielle. Puis je ne prendrai pas de position sur ce sujet-là tant qu'on n'aura pas des informations concrètes. Il y a trop d'hypothèses pour pouvoir me prononcer.

Mme Côté (Claudie) : …pas une candidature dans Marie-Victorin, là? Vous ne ferez pas ça cet été?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : En ce moment, il n'y a pas de démission dans Marie-Victorin. Il n'y a pas de siège vacant. C'est une hypothèse parmi tant d'autres. Je prendrai position seulement si et quand cette situation-là survient.

M. Carabin (François) : …vous avez encore un député de moins ne fait pas en sorte que ça revient un peu dans votre esprit de temps en temps, vous y pensez un peu plus?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non. En fait, je reviens à ce qu'on a réussi puis ce qu'on va continuer à faire lors de la prochaine session, être pertinents, poser les bonnes questions, proposer. Nos budgets… Tout demeure stable. Puis on voit de l'intérêt pour des nouveaux candidats qui veulent se joindre parce qu'on porte avec conviction puis sincérité des questions fondamentales pour le Québec.

Donc, c'est ça qu'il faut voir, il faut voir qu'on va regarnir nos rangs puis on va continuer, avec les mêmes moyens, à être aussi pertinents, dans le cadre de sujets tellement structurants pour l'avenir du Québec, puis je dirais même de l'avenir de l'humanité, en termes de réchauffement climatique, par exemple. Donc, il n'y a pas de presse. Il faut continuer à être pertinents. Il faut continuer à être courageux puis énergiques dans ce qu'on porte avec sincérité, nos convictions.

Mme Côté (Claudie) : Dans votre bilan, on ne peut pas passer sous silence le départ de Sylvain Roy. Est-ce que ça vous a fragilisé?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non. Je pense que la vérité, c'est que ça faisait un bon bout de temps que le lien de confiance entre lui et le caucus était brisé. Donc, c'était un dénouement inévitable, puis lui-même le dit dans sa vidéo, puis je l'ai dit. Moi, je voulais qu'il y ait quand même une bonne part d'humanité puis de professionnalisme, de respect dans la gestion de cette situation-là. Il en vient à la même conclusion. Donc, je lui souhaite la meilleure des chances. Je le remercie pour sa contribution. Nous, on va faire le plein de nouvelles candidatures inspirantes puis on va continuer à être aussi pertinents, aussi uniques dans nos prises de position. Ça ne changera pas qui on est.

M. Bossé (Olivier) : C'était votre deuxième session. Comment vous évaluez votre propre performance, au sens où qu'est-ce que vous avez fait de mieux ou qu'est-ce que vous avez appris?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, c'est sûr que je suis très fier de notre équipe, très fier des positions qu'on a prises, parce que, notamment, sur certains enjeux, on s'est fait rapidement dire qu'on était extrémistes, qu'on allait trop loin. Mais, en ne pliant pas le genou, certaines données sont venues nous dire que la population était derrière nous. Donc, j'ai une certaine fierté d'avoir eu une équipe soudée autour de positions audacieuses en matière de langue française, en matière d'environnement. Je pense que c'est ma plus grande fierté.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Vous ne repoussez pas l'étiquette d'extrémiste parce que vous la répétez. C'est rare qu'un parti politique répète la façon dont les oppositions la dépeignent. Donc, vous, vous l'acceptez, cette étiquette-là.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, mais essayer de me qualifier comme un extrémiste, là, n'importe qui qui me connaît depuis quelques années, là… c'est parce qu'il y a une part qui est drôle, mais il y a une part qui parle de comment ce gouvernement caquiste pense, c'est… plutôt que de débattre du bien-fondé d'une mesure ou d'un projet, c'est d'intimider, d'agir avec arrogance, de parler de ses circonscriptions dans la région de Québec, de donner des épithètes, à son adversaire, comme extrémiste.

Donc, je le ramène non pas parce que je m'identifie à cette expression-là, mais c'est parce que je suis très fier de la position qu'on a prise en matière des cégeps en français. Puis on se retrouve aujourd'hui dans la situation où 69 % des Québécois francophones sont d'accord avec notre position.

Donc, c'est pour vous montrer qu'être au Parti québécois, c'est aussi, régulièrement, devoir faire preuve de courage. Et, malgré une dose de mépris qui peut venir des partis fédéralistes, c'est de garder le cap, demeurer droit, debout, puis dire : Moi, c'est ça que je pense. Nous, c'est pour ça qu'on est en politique. On ne change pas d'opinion. Puis c'est drôle encore, des fois, les résultats que ça donne ensuite, lorsqu'on tient notre bout par rapport à ces questions-là.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Comment expliquez-vous que, malgré le bilan dévastateur que vous présentez du gouvernement aujourd'hui, le premier ministre Legault est quand même le premier ministre le plus populaire, celui qui a traversé la pandémie le plus populaire au Canada, et que sa formation politique est toujours en tête dans les sondages?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui. Il y a bel et bien un paradoxe dans le fait qu'il y a substantiellement plus de décès au Québec, puis on a eu plusieurs enjeux vis-à-vis la gouvernance et la Santé publique, d'une part, et la popularité du gouvernement. Je ne suis pas dans l'analyse, mais ce que je sais, c'est que l'automne qui vient va complètement changer cet environnement-là. Puis les multiples enjeux que je vous ai nommés, ils sont réels puis ils ne sont pas près de partir.

Donc, moi, je comprends la population d'avoir hâte de siroter un cooler ou un vin rosé puis de prendre l'air, de voir des proches, là. Il faut comprendre la population là-dedans, qui fait des sacrifices depuis plus d'un an. L'écoute politique n'est pas la même en temps de pandémie. La volonté de s'en sortir, chez les Québécois, nous a aidés. Donc, célébrons-la, mais elle a un impact politique.

Mais moi, je vous dis : Regardez-nous bien aller à l'automne, parce que ce que je viens de vous nommer comme enjeux, il y aura une écoute différente, puis ce n'est pas des enjeux légers. C'est des enjeux fondamentaux dans l'histoire du Québec, et des enjeux pour lesquels le Parti québécois a une position sentie, unique et très pertinente.

Mme Prince (Véronique) : Bonjour. J'aimerais savoir quels sont vos plans pour cet été, parce que la pandémie, un an et demi sur quatre ans, là, ça a fait perdre beaucoup de temps à tous les partis politiques. Alors, est-ce que, dès cet été, vous allez vous mettre à sillonner le Québec? Comment vous allez faire, dans la prochaine année, pour aller assez vite pour rattraper ce temps perdu là?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : La réponse est toute simple. Moi, j'attends depuis des mois de pouvoir sillonner le Québec. Donc, cet été, je me promène. Bon, je me donne quelques jours de vacances, là, après la fête nationale, mais aussitôt que je peux recommencer à voyager puis aller parler aux Québécois… C'est de ça dont je rêve depuis des mois, puis ce n'était pas possible.

Puis c'est important, pour le Parti québécois, de faire ça, parce que nos projets fondamentaux, là, l'indépendance du Québec, la promotion de la langue française, la transition vers une économie verte et juste, c'est des projets qui sont portés autant dans l'intellect que dans le coeur des gens. C'est très… autant émotif qu'intellectuel. C'est important d'aller vers les gens puis dire : Nous, c'est avec sincérité et courage qu'on porte ces idées-là, encouragez-nous. Il faut être là en personne. Puis, moi, ça fait plusieurs mois que je voulais faire ça et que je ne pouvais pas faire ça. Donc, c'est clair que je vais consacrer, en famille, une partie substantielle de mon été à me promener puis à parler aux gens, échanger, écouter, puis j'ai très hâte de faire ça.

Mme Prince (Véronique) : Là, vous êtes rendu à sept députés. On dit qu'à chaque élection l'avenir d'un parti se joue, mais là, plus que jamais, à sept députés, là, c'est l'avenir de… si vous continuer d'exister carrément, au Parti québécois. Alors, est-ce que vous sentez, dans la prochaine année, tout le poids que ça implique d'être capable de vous faire connaître et de vous démarquer suffisamment pour la prochaine élection?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Tout ce que je sens, c'est l'urgence de porter, avec toute la sincérité, la force, la vigueur possible, les convictions qui nous anime. Toutes les histoires de projections puis le nombre de députés m'intéressent peu, parce que moi, ce qui m'intéresse, c'est combien de candidats de grande qualité lèveront la main pour défendre l'indépendance du Québec, la promotion de la langue française, l'éthique puis la transition vers une économie juste et verte. Puis, s'il y a des gens de qualité qui lèvent la main, puis si on a une équipe vraiment inspirante aux prochaines élections, je ne me pose pas des questions statistiques.

Tout ce qui m'intéresse, puis c'est la même chose de la part de mes collègues, c'est de porter ces idées-là qui sont au coeur de ce qu'est le Québec, qui sont fondamentales. C'est ça qui m'anime. Puis le nombre de députés n'a rien à voir avec le nombre de candidats excellents, candidates et candidats excellents qui vont lever la main pour ce que je viens de vous dire, qu'on incarne au Parti québécois de manière unique et pertinente. Moi, c'est ça qui m'intéresse. Puis je vais donner toute l'intensité, la sincérité, la vigueur, l'énergie que ces sujets-là méritent, puis c'est ça qui va déterminer, qui va animer la prochaine session.

M. Carabin (François) : On parlait des élections. Vous semblez dire que, malgré les 10 000 morts et plus qui sont…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : 11 000.

  M. Carabin (François) : …11 000 au Québec, il n'y a aucun moyen de critiquer le gouvernement sur sa gestion de la pandémie. Avez-vous avantage à que ça devienne une question électorale, la pandémie, la gestion de crise?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, je ne dirais pas ça. En fait, ce qui arrive, c'est que ce n'est pas… La gestion de la pandémie ne devrait pas être dans la joute politique, mais elle devrait être gérée pour l'éventualité ou la possibilité d'une autre crise. Ça, par exemple, c'est un sujet très sérieux. C'est-à-dire que, si on politise la gestion de la crise, on ne tombe pas dans un dialogue très, très constructif. Je pense qu'également les gens vont ressentir, à juste titre, le besoin de tourner la page.

Par contre, s'il y a eu des manquements qui ont causé des décès puis s'il y a des erreurs qu'on pourrait ne pas refaire advenant une situation similaire à l'avenir, ça, on a juste le devoir, envers les familles qui ont perdu un être cher, de faire ces devoirs-là. C'est pour ça que nous, on prône beaucoup plus une approche non partisane ou d'enquête publique indépendante, bien faite, comme l'Ontario, comme d'autres juridictions qui ont décidé de le faire.

Donc, ce n'est pas tant dans la joute politique que dans l'importance de mieux planifier certains aspects pour ne pas qu'on soit la province au Canada qui a eu le plus de décès per capita si jamais il arrivait une autre crise, ça, ça me semble juste un devoir envers les familles puis les Québécois en général.

M. Carabin (François) : Une petite question d'actualité. Hier, il y a un projet de loi qui a été déposé pour abaisser l'âge du vote à 16 ans. C'était une idée qui avait été évoquée en congrès dans le passé, mais avez-vous l'intention d'appuyer ce projet de loi?

M. Bérubé : Écoutez, ce n'est pas une idée nouvelle. C'est une idée du Parti québécois, du comité national des jeunes, qui a déjà été adoptée en congrès. Il y a une réforme des institutions démocratiques qui est en cours. Ce n'est pas un des enjeux qui est traité présentement. Évidemment, il y a toujours de l'intérêt pour cette proposition-là. J'ai vu ça hier. Bon, je sais d'où ça vient. Ça vient de la boîte de propositions du Parti québécois.

Donc, ce n'est pas un enjeu pour l'instant. Mais ce qu'on peut retenir toutefois, c'est que la jeunesse du Québec s'est beaucoup exprimée dans le cadre de la pandémie, a eu des choses… D'abord, ils ont été remarquables pour la vaccination jusqu'à maintenant. Ils se sont beaucoup impliqués. Ils ont écrit des lettres. Ils ont manifesté. Ils ont parlé à l'école. Ils sont de plus en plus responsables. Donc, déjà, de s'intéresser à la jeunesse, parce que les décisions qu'on prend, c'est pour elle, c'est déjà beaucoup.

Quant à la question du droit de vote, le Parti québécois, on l'a déjà abordée, mais, pour un enjeu comme celui-là, ça prend l'assentiment de tout le monde. Et on est toujours en attente, le leader pourrait vous le dire, d'une réforme démocratique au Québec, qu'elle soit du DGE ou qu'elle soit de l'Assemblée nationale. Et, si l'enjeu venait à être abordé, bien, évidemment qu'on a déjà une réflexion là-dessus, mais, pour l'instant, ce n'est pas un enjeu prioritaire pour nous.

M. Bergeron (Patrice) : Vous avez parlé 18 minutes, je pense, c'est peut-être un record du monde, là, pour un troisième parti d'opposition, et je comprends que vous avez fait un bilan très étoffé. Mais vous êtes conscients, comme moi, que les citoyens ne retiennent pas 18 minutes de bilan, puis toutes les projections que vous pouvez faire, puis tout ce que vous avez pu faire comme interventions intéressantes, et les gens vont tenter de vous définir. Puis là vous dites que vous êtes le vrai parti du nationalisme, le vrai parti de l'indépendance, de la langue. Mais, par rapport à un autre parti qui incarne encore, aujourd'hui, ça, ce n'est pas ça que les gens vont retenir. Qu'est-ce que les gens peuvent bien retenir de ce que vous avez fait, là, durant cette session-ci, là?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, l'énumération, c'est vrai qu'ils ne peuvent pas la retenir. Mais ce qu'ils peuvent retenir, c'est qu'on est drôlement pertinents puis proactifs sur plusieurs enjeux. Donc, ça, c'est quand même un message que les gens vont retenir.

Puis, maintenant, en termes de sujets qui nous définissent de manière distinctive, là, l'indépendance du Québec, le courage puis l'ambition pour la langue française, une transition énergétique verte et juste, qui est crédible, réfléchie, qui inspire confiance, puis de multiples interventions sur l'éthique, sur l'importance d'avoir une démocratie qui ne tolère pas les passe-droits, qui ne tolère pas qu'on se moque d'institutions comme la Commissaire à l'éthique, moi, c'est ça que je retiendrais qui sont les thématiques qui ont marqué le plus la dernière session.

M. Bergeron (Patrice) : Et, par ailleurs, parmi votre caucus, donc vous avez des collègues parlementaires qui échangent avec d'autres parlementaires de d'autres formations. Vous avez perdu un député. Mais il y a certains de vos collègues qui disent que, bon, il y a quand même des cellules dormantes de souverainistes, on dirait, chez les caquistes. Est-ce qu'il y en a qui seraient tentés, par exemple, de se joindre à ce nouveau Parti québécois, avec qui vous avez des échanges?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, je ne peux pas parler pour les députés des autres formations. Mais je pense que tous les Québécois vont devoir se poser la question : Combien de temps est-ce qu'on peut demeurer encore dans le mensonge? Combien de temps est-ce qu'on va continuer à se répéter qu'on va faire des gains dans le Canada puis que le Canada va nous respecter?

À la lumière de ce qu'on a vécu cette semaine puis de ce qu'on a vécu avec le professeur Attaran, les chroniques, les refus lorsqu'on demande que l'armée demeure, de fermer les aéroports, les refus quand on demande le 6 milliards en retour sur la santé, combien de temps ces députés-là… combien de temps, individuellement, les Québécois vont tolérer qu'on ne se dise pas la vérité, à savoir que le seul projet d'avenir, qui donne à nos enfants puis aux prochaines générations autre chose que le déclin, le mépris puis les refus qu'on obtient dans le cadre du Canada, ce seul projet-là, c'est celui de l'indépendance du Québec?

Et ça, c'est un examen de conscience que peut-être certains députés vont faire, mais c'est une réflexion que les Québécois vont entreprendre. Et vous allez voir qu'on va être très proactifs. En temps de pandémie, parler d'avenir, c'était un peu difficile parce que justement tout était monopolisé autour de l'évolution de la pandémie. Mais attendez-nous également sur notre sujet fondamental, là, à savoir : nous, on rêve d'avenir, puis cet avenir-là, c'est dans un pays qui s'appelle le Québec. Attendez-nous sur ce sujet-là avec des initiatives qui sont originales, qui sont rafraîchissantes.

M. Bélair-Cirino (Marco) : …plus de précisions. Donc, vous, vous allez proposer de mettre fin aux mensonges si vous prenez le pouvoir en 2022. Quelque part entre 2022 puis 2026, il va y avoir un référendum sur l'indépendance du Québec, dans le premier mandat du PQ, assurément, de façon…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui. Un vote pour le Parti québécois, c'est un vote pour que le Québec devienne un pays, c'est le vote des gens qui considèrent que ce projet-là, il est important et qu'il a une valeur, qu'il est légitime. Et, en temps de pandémie, je n'ai pas pu en faire une promotion comme je l'espérais, mais attendez-vous à ce qu'une fois… maintenant que la pandémie est terminée, on prenne de l'espace puis qu'on parle d'avenir. C'est important de parler d'avenir, de parler de ce qu'on a vécu en temps de pandémie puis ce qu'on voudrait vivre différemment dans un contexte d'un pays indépendant à l'avenir.

La Modératrice : Dernière question en français.

M. Larin (Vincent) : …Mme Hivon, mais on apprenait ce matin que les élèves de la CSDM vont pouvoir faire leurs cours d'été en présentiel. Dans le reste du Québec, ça va être à distance. Est-ce que vous voyez là une iniquité? Puis est-ce qu'on ne devrait pas offrir des cours en présentiel aux élèves partout au Québec?

Mme Hivon : Bien, écoutez, très certainement que je pense que le maximum de cours en présentiel devrait être offert, surtout pour des élèves qui ont vécu une année aussi difficile de manière générale, et particulièrement pour ceux qui doivent prendre des cours d'été parce qu'ils sont en échec. Être en présence, être avec un humain devant soi, ça fait un univers de différence.

Donc, j'y crois profondément, mais moi, je vois, là, encore une fois un problème de planification et de leadership du ministre de l'Éducation et du gouvernement. Il y a maintenant plusieurs semaines qu'on sait où on se dirige. Le plan de déconfinement est connu. On sait que ça a été une année extrêmement difficile pour les élèves. Le taux d'échec a bondi. Donc, comment se fait-il qu'il n'y a pas eu des directives claires et du soutien de donnés pour qu'on puisse agir en présentiel?

La Modératrice : On va passer en anglais pour une question, une sous-question, s'il vous plaît.

Mme Senay (Cathy) : Good morning. Mr. St-Pierre Plamondon, what's your plan for this summer, noting that the election campaign will be happening in about 12 months?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : I'll be traveling around Québec. I'll be… Of course, we're always listening to what are the public health measures in place.

Mme Senay (Cathy) : …since you're a leader, so how crucial is it?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : It is something that I've been waiting for, something that I've promised. I have promised that I would be very active on the field, meeting with people, talking about what we believe at the Parti québécois. So I've been waiting for this for a long period of time. So any opportunities that will be available during the summer to talk about what we think is the future of Québec, to talk and listen to what people have to say about those topics, I will take them gladly.

Mme Senay (Cathy) : For the Fall, you want Quebeckers to realize that, even though the CAQ is a young government, it's a tired government and it's a government… an old-fashioned…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : It's an old-school government. It's the same mentality than the one that was characteristic of the Liberals. And we, in this context, are the change. We are the option that talks about climate change, that comes up with a genuine and credible plan about climate change, whereas the CAQ is just doing more communications than delivering new measures, as usual. We are the party that are worried about the social emergency for young families, for people who suffered from the crisis. We are also the party that takes the linguistic issue and really tackles, puts forward the measures that are proportionate to the challenge.

So those topics are very important for Québec. If we take a step back, they are fundamental issues. And the CAQ, unfortunately, on those issues, are an old-school government, a tired government. So it will be very interesting to see the clash of those visions during a Fall where we will have genuine and normal debates here, at the National Assembly.

Mme Senay (Cathy) : Some people will tell you that you have no chance, you're so far away in the polls, and the CAQ is very popular.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : I think the polls…

Une voix :

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'est ça, just watch us. Just watch what we'll put forward. If we're right, if we're correct on fundamental issues, if we are precisely where Quebeckers would want their Government to be, if we are relevant, those polls will change, because we will come with the sincerity and the energy that those topics deserve.

La Modératrice : Prochaine question, s'il vous plaît.

Mme Fletcher (Raquel) : Good morning, Mr. Plamondon. When you were first elected, you said that you felt like you had more flexibility not having a seat in the National Assembly, as opposed to running in a by-election. However, this session, as we saw, instead of winning another seat, you lost a seat with Mr. Roy. How would you evaluate your leadership this session?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Well, I would evaluate my leadership and the work by the whole team in terms of relevancy, in terms of whether or not we came up with relevant propositions, with relevant criticism of the Government. And I think we are exactly where we need to be in terms of important topics, such as independence, language, environment, ethics. So that's the main, the most important part.

Mme Fletcher (Raquel) : But on your own leadership?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Well, that's where my leadership, I think, needs to be evaluated, are we on the right topics and are we connected to what Quebeckers expect from us and except from a government in general? And we're exactly where we want to be. The context will change during the Fall, and then the clash between a tired and a very dubious government, from an ethical standpoint, will clash with a team that is energetic and oriented towards the future.

La Modératrice : Prochaine et dernière question en anglais, s'il vous plaît.

M. Grillo (Matthew) : Over the last year, how difficult would you say it's been to make up ground on the CAQ and on the Government, because we see the polls?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : I hope that democracy is not only about polls, especially in the context of a pandemic. I hope democracy... I'm sure, actually, that democracy is about being relevant, being connected with what Quebeckers want to see, want to hear, and that's the issue. I think, exactly as I just said, if we are on the right topics, if we are connected with a majority of Quebeckers on the most important issues, and if those issues are really, naturally connected with what we really believe in terms of political involvement, in terms of political ideas, I think we're in the right direction. That's what's important for the upcoming year.

M. Grillo (Matthew) : Has the pandemic made it difficult for your party to really distinguish itself over the last year?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : For all parties. It's just a distinct, different environment, and, for all parties, it was an issue, but it will not be an issue during the Fall, and we will get down to the fundamental topics that are important, such as the French language, the environment, ethics, social justice. And, on those topics, we're solid, we're prepared and we're looking forward for the Fall.

La Modératrice : Merci beaucoup. Bonne journée.

(Fin à 8 h 33)