(Treize heures quarante-sept minutes)
M. Dubé : Alors, je suis
content de vous revoir ici, à l'Assemblée, content de revenir. Très, très hâte,
là, dans les prochains jours, vous allez m'entendre un petit peu plus souvent,
dans les prochains jours, parler pas uniquement de la COVID, mais parler aussi
des enjeux que l'on a en santé. On a passé beaucoup de temps, au cours des
derniers mois, sur la COVID, mais je pense qu'il est important de faire, de
temps en temps, des mises à jour sur le réseau lui-même, le réseau de la santé.
Mon sujet sur la COVID ce matin, vous ne
serez pas surpris, c'est sur les tests rapides. Je suis vraiment content qu'on
ait pu trouver… on a eu une opinion, là, récemment, de la Santé publique qui
nous permette maintenant de travailler, très clairement, avec les tests
rapides. Je suis allé même visiter, avec Jean-François Roberge, une école à
Montréal, parce que la Santé publique nous est arrivée avec cette
recommandation-là, que dans la quatrième vague, quand on tient compte de toutes
les circonstances, effectivement, les tests rapides peuvent être
complémentaires à notre stratégie où la Santé publique, comme vous le savez,
avait toujours privilégié les tests PCR. Mais maintenant, dans le contexte où
on est, elle était confortable de faire cette recommandation-là d'utilisation
des tests rapides.
Alors, je vous dirais, en gros, ce qui a
été, pour moi, une très bonne nouvelle, c'est de… Ils nous ont donné un carré
de sable très clair : on pouvait commencer avec une cinquantaine d'écoles,
cinquantaine d'écoles dans quatre quartiers de Montréal. C'est déjà commencé
depuis la semaine passée.
Puis vous me connaissez un peu, j'aime ça
être sur le terrain, donc j'ai voulu aller voir. Je me suis assis, ce matin,
avec une directrice d'école, avec une secrétaire, qui, elle, la secrétaire de
l'école, c'est elle qui va performer les tests quand ça arrive. Il n'y en a pas
beaucoup en ce moment. Il n'y a pas beaucoup de cas comme tels. Mais, moi, je
voulais savoir comment ça fonctionne puis c'était pour ça que je voulais être
avec le ministre Roberge aussi.
Donc, vous pourrez poser vos questions,
mais, pour moi, la très bonne nouvelle, c'est qu'on a donné un défi, maintenant
qu'on a l'opinion de la Santé publique, on a donné un défi à Daniel Paré de
s'occuper maintenant du déploiement. Alors, c'est un gros défi parce qu'il va
falloir, à terme, qu'on soit dans toutes les écoles primaires du Québec le plus
rapidement possible. C'est sûr qu'on privilégie en ce moment Montréal parce que
c'est là que sont principalement les éclosions. Puis on verra avec Daniel, je
pense que ça sera important, avec Daniel Paré, au cours des prochains jours,
prochaines semaines, de peut-être venir faire le point aussi, comment ça se
déploie parce que ça va être un élément de notre stratégie qui est très
important. Ça, c'est pour les tests rapides.
Le deuxième, il est un petit moins «jojo»,
puis je veux vous en tenir informé sur la question du réseau de santé lui-même.
Bien, vous ne serez pas surpris d'entendre qu'on a des enjeux de personnel qui
sont très importants et qu'on aura à faire des choix de services dans certaines
régions du Québec parce qu'il nous manque de personnel. Le manque de personnel,
il n'est pas uniquement dû à la COVID. Vous le savez, on avait des enjeux de
personnel bien avant la COVID. Mais là c'est sûr que tout ça a été exacerbé par
les 18 mois de pandémie que l'on a eus.
Et ce que je vous dirais, là, ne soyez pas
surpris, je ne sais pas si ça va sortir cet après-midi ou demain, mais, par
exemple, en Abitibi, un peu comme mon collègue Lionel Carmant a annoncé hier,
on va avoir des endroits en Abitibi où il va falloir fermer, par exemple, une
urgence pour être capable de s'assurer qu'on n'a pas de bris de service qui
n'est pas planifié. C'est-à-dire que moi, j'aime beaucoup mieux qu'on soit
capable de rediriger les services à certains endroits que d'avoir des services
qui ne soient pas sécuritaires pour les employés ou pour les patients.
Alors, ce n'est pas de gaieté de coeur que
je vous annonce ça. Ça fait longtemps qu'on le dit qu'on a un enjeu de
ressources. Comme je vous dis, par exemple, en Abitibi, ce n'est pas lié à la COVID.
Mais, si on ne veut pas que la même chose nous arrive, dans notre grande région
de Montréal, c'est sûr qu'il va falloir suivre ça de très près. Parce que je
vous ai dit, avec les cas qui augmentent, la fragilité de notre réseau de santé,
il va falloir travailler ça aussi.
Donc, je voulais juste vous mentionner
qu'au cours des prochains jours, prochaines semaines, on va suivre ça de très
proche, mais il se peut qu'on ait à faire du délestage important de services ou
de la réorganisation des services.
Alors, c'étaient mes deux points que je
voulais faire, puis je vais prendre les questions, Véronique.
Mme Porter (Isabelle) : À ce
sujet-là, vous parlez de l'Abitibi, mais, à ma connaissance, il y a déjà plusieurs
urgences qui ont dû fermer ces derniers temps. Il y a des bris de services à La
Pocatière, il y en a en Outaouais. En quoi est-ce qu'on devrait s'étonner de ce
qui se passe en Abitibi, si je peux me permettre?
M. Dubé : Bien, écoutez, c'est
parce qu'en Abtibiti, ce qui est un enjeu, puis qu'on va voir — puis
j'apprécie votre question — c'est qu'en Abitibi ce qu'on voit, c'est
que très peu de personnel tiennent à bout de bras des services. Puis là je
donne l'exemple de l'urgence de Senneterre, par exemple, où on va dire :
On aime bien mieux la fermer pendant certaines heures que de l'avoir pendant
24 heures avec des gens qui sont totalement épuisés. Alors, c'est un petit
peu ça.
Alors, je vous donne cet exemple-là. Puis c'est
ça qu'on a discuté pas plus tard que ce matin, quand je m'en venais sur Québec
avec la P.D.G., avec Caroline, puis on s'est dit : Écoutez, on est bien
mieux, pendant un certain temps, puis le certain temps, il n'est pas défini,
là, mais d'être certain que notre personnel puisse donner des services de
qualité dans une période plus restreinte puis d'expliquer à la population, en
temps et lieu, de dire : Écoutez, ça, ça va se faire à partir de la
semaine prochaine, puis si, en Abitibi, vous devez... puis là je donne l'exemple,
mais je ne veux pas aller trop dans le détail, que Senneterre soit servie par Val-d'Or
pendant quelques semaines, bien, j'aime mieux qu'on informe les gens.
Alors, c'est ça. On va peut-être le vivre
en Outaouais aussi, vous avez raison. On a réussi durant l'été à tenir ça plus
souvent. Mais le problème de ressources humaines, on va y travailler. On y
travaille, en ce moment, mais il va falloir trouver des solutions beaucoup plus
permanentes que ce qu'on est en train de faire en ce moment.
Mme Côté (Claudie) : Est-ce
que ça va affecter votre plan de reprise de chirurgies, qui était déjà très
ambitieux, là, qui nous a été présenté par la Dre Opatrny?
M. Dubé : Bien, justement, c'est
ça qu'on ne veut pas mettre à mal. Parce que, voyez-vous, on a réussi... Je
vous avais dit qu'avec le congé qu'on donnait au personnel cet été, qui était
un de nos grands éléments, qu'on allait peut-être avoir une augmentation des
chirurgies en attente. Ça a été le contraire, on a été capables de le garder
relativement stable, on est à peu près au même niveau des listes d'attente
qu'on était au début de l'été. Ça, c'est la bonne nouvelle.
Mais ce qu'on ne veut pas, justement, c'est
d'avoir un personnel tellement épuisé qu'à un moment donné ça craque, puis là
on ne peut plus faire les chirurgies qu'on voulait faire.
Alors, ce que je vous dis, c'est que c'est
une planification, c'est une réorganisation des services qu'on va faire de
façon planifiée. Mais ça va… puis c'est pour ça que je veux l'expliquer à la
population aujourd'hui, on va s'assurer qu'on donne le meilleur service, mais
avec les ressources qu'on a.
Mme Lévesque (Fanny) : Pour
octobre 2021, vous parliez de 100 % de chirurgies et qu'on commençait déjà
à reprendre le retard. Ça, est-ce que c'est encore réaliste, octobre 2021, en
raison de la quatrième vague?
M. Dubé : Bien, écoutez,
jusqu'à maintenant on a réussi à ne pas avoir d'augmentation. Je vous dis,
dépendamment ce qui va se passer du côté COVID... Là, je vous ai donné
l'exemple d'une région comme l'Abitibi, qui est en ce moment très peu affectée
par la COVID. Mais, si je regarde Montréal... Puis c'est pour ça que je vous ai
dit tantôt : Là, je commence à penser hors COVID. Puis je vous dis :
Écoutez, à Montréal, il ne faudrait pas que ça continue, une augmentation des
soins intensifs, parce qu'à chaque personne qui va aux soins intensifs, bien,
j'enlève une chirurgie cardiaque non urgente, etc. Donc, je vais toujours vous
donner la même réponse : Ça va dépendre de ce qu'on va vivre dans la
quatrième vague. Puis c'est pour ça que j'insiste pour que les gens qui ne sont
pas vaccinés aillent se faire vacciner.
M. Larin (Vincent) : Mais
juste, M. Dubé, comprendre. Parce que, là, vous nous dites : Il faut
apprendre à vivre avec le virus, mais vous mettez toujours ça un peu sur le cas
de l'incertitude, qu'est-ce que le virus va nous amener. Mais là, dorénavant,
vous nous dites, la reprise des chirurgies va dépendre de l'évolution du… Donc
on ne sait plus, en fait, là, il n'y a plus d'objectif pour la reprise des
chirurgies.
M. Dubé : Ah! bien, moi, j'ai toujours
le même objectif, j'ai toujours le même objectif. Puis c'est pour ça que je
vous dis... J'ai dit qu'on était capables, à partir du mois d'octobre, d'être
capables de baisser nos listes d'attente. Ce que je vous dis aussi, c'est que
j'ai un problème de personnel qui est criant. Je n'aurais jamais pensé, au
début de l'été, qu'on aurait le problème de personnel qu'on a en ce moment. Ça,
pour moi, c'est clair. Et c'est pour ça que je redemande aux Québécois, puis je
le sais que j'insiste, mais il faut que nos Québécois aillent se faire
vacciner.
Maintenant, ce qu'on va réussir à faire
dans les prochaines semaines, puis c'est pour ça que je vous demande qu'on
puisse vous le déposer, on va trouver toutes les façons... Le premier ministre
l'a dit, il nous manque 4 000 infirmières dans notre réseau. Il faut aller
en trouver qui reviennent du privé, qui reviennent des agences, qui reviennent
de leur retraite. Mais, pendant ce temps-là, c'est ce personne-là qui va venir
nous aider. Mais il faut qu'on prenne le temps de le faire comme il faut avec
eux.
On a une chance, la convention a été
signée durant l'été, la convention avec la FIIQ. Ça, pour moi, c'est une très
bonne nouvelle, ce que Mme LeBel a réussi à faire. Mais les documents ne sont
même pas encore finalisés, là, le détail de comment on va être capable de baisser
le TSO. On le sait que, quand on va baisser le TSO, qui était un élément clé de
la convention, il y a beaucoup d'infirmières qui vont vouloir revenir parce que
c'est un de leurs principaux enjeux, c'était d'éliminer le TSO.
Donc, c'est tous ces éléments-là qui
semblent un peu comme des balles avec lesquelles on jongle, là. Pour répondre à
votre question, oui, il y a encore des incertitudes, mais on les règle une par
une. Puis je suis très content que la convention soit signée.
La Modératrice
: Une
dernière en français. M. Dubé, je vais vous demander de faire des réponses
courtes, puis ensuite on va aller aux collègues en anglais.
M. Dubé : J'essaie de les
faire courtes.
Mme Lévesque (Fanny) : Bien,
juste à propos de la pénurie de main-d'oeuvre. Donc, vous parlez, exemple, de
l'Abitibi, là, il y a très peu de cas de COVID là-bas, donc elle est
attribuable à quoi? Les ruptures de services sont attribuables à quoi?
M. Dubé : On a une compétition
très forte avec l'Ontario, très, très, très forte avec l'Ontario. Il y a des...
Mme Lévesque (Fanny) : O.K. Puis
dans d'autres régions...
M. Dubé : Bon, c'est ça.
Alors, prenez en Abitibi, très semblable à ce qu'on vit avec l'Outaouais, des
primes qui sont payées en Ontario de 10 000 $ pour venir chercher de
nos infirmières. On a des enjeux très spécifiques avec l'Ouest du Québec.
Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce
qu'il y a des effets de la vaccination obligatoire déjà? Est-ce que vous le
sentez qu'il y a des gens qui partent puis que ça...
M. Dubé : Pas pour le moment
parce qu'on a vu quand même une progression de 2 % depuis qu'on a annoncé
l'obligation vaccinale, qui est passée de 91 % à 93 %. J'ai demandé
aux P.D.G. de suivre ça de très proche parce que je veux le savoir d'avance si
on va avoir du manque de personnel. Mais, pour le moment, on suit ça de très,
très proche.
La Modératrice
: Raquel
Fletcher, Global.
Mme Fletcher (Raquel) : ...the rapid testing in schools has been described as a total mess
and the opposition parties are saying : You had all summer to prepare, you
were unprepared, you're reacting now to increasing COVID numbers and it's not
going well.
M. Dubé :
Well, it's easy to say. I'll say it very clearly in English as well. We just
have received the full recommendation of Public Health on that. The preference
of Public Health over the last year was to go PCR all the way. We asked the
Public Health to revise their statement because the fourth wave is different,
and we think that the complimentary recommendation that we have to use the
rapid test is doable. And, to make it practical, they started with 50
locations, 50 schools in four different regions in Montréal where we started
last week. I went myself this morning, with Jean-François Roberge, to see how
it will be implemented. I'm very pleased with what I saw this morning, and we
had the confirmation over the weekend that Daniel Paré has accepted... he has
done a tremendous job on the vaccination, he will be responsible for
implementing rapid tests in the schools.
Mme Fletcher (Raquel) : ...a total mess. What do you say to them?
M. Dubé :
Well, I think, if we look at vaccination, if you look at testing, it always
seems to be a mess in the first few days. What I'm asking people is to just
give us a few days and we'll show, with Daniel Paré, that we'll make a success
of rapid tests the same way as we have done with vaccination and testing.
Mme Senay (Cathy) : Today, you mentioned the case of Abitibi, the Abitibi region, but
what are you saying to Quebeckers waiting for surgery and having lots of pain
as the Health Minister today?
M. Dubé :
Yes, I think the positive message, but reality message that I'm giving to
Quebeckers : we have been able to go through a fourth wave, especially
this morning… this summer, sorry, not to increase those waiting lists. This
summer, we have been able to be stable because of the
external clinic that we use, and all that.
But I'm asking Quebeckers right now to make sure they go,
if they're not vaccinated yet. They're the ones... at 90%, they're the ones
that are not vaccinated that are taking the spot of those people that should be
in hospital to get their surgery. So, right now, the best service that we could
have from those non vaccinated is to get vaccinated so we can continue to
improve on our waiting list.
La Modératrice
:M. Dubé va devoir quitter. Est-ce
que ça va?
M. Dubé : Oui, sans ça, je vais me faire disputer.
Mme Senay (Cathy) : ...you said that Abitibi was another reason why there was this
break in service. So, I have the impression that the health sector, the health
care system is so much under pressure. What's your exit strategy?
M. Dubé :
That's exactly what I explained. I need to work on the reorganization of services in certain regions because the pressure is coming from
other things, like pressure from Ontario that hires all people. So, I'm dealing with that and I'm dealing
with COVID-19. But, on the COVID side, I'm saying to
Quebeckers the non-vaccinated can make a big difference. Thank you very much.
La Modératrice
: Merci
beaucoup, M. Dubé
(Fin à 14 h 01)