To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de Mme Geneviève Guilbault, vice-première ministre

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de Mme Geneviève Guilbault, vice-première ministre

Version finale

Tuesday, September 14, 2021, 13 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures trente minutes)

La Modératrice : Bonjour à tous. Donc, avant de débuter la période des questions, Mme Guilbeault va faire une courte déclaration.

Mme Guilbault : Très courte pour ne pas empiéter sur votre temps, mais je veux revenir sur les manifestations, là, sur ce qu'on vu et entendu sur les manifestations aux abords des écoles puis des hôpitaux.

Je veux simplement dire, puis ajouter ma voix à certains collègues qui l'ont déjà dit, que je trouve ça inacceptable, on dit toujours inacceptable, mais je veux dire exaspérant, tiens.

Je trouve ça exaspérant de voir que des gens qui, déjà à la base, sont contre le vaccin, puis on peut penser qu'ils ne seront pas vaccinés, instrumentalisent des lieux où on donne des services essentiels, comme l'éducation puis des soins de santé, des soins de services sociaux, instrumentalisent ces lieux-là pour aller faire valoir leurs opinions, non pas le fait d'exprimer leurs opinions, tout le monde a le droit d'être dissident, tout le monde a le droit de s'exprimer, ce n'est pas la question, mais d'instrumentaliser des lieux comme ça où, en plus, il y a des clientèles vulnérables, il y a des enfants et tout ça, je trouve que ça n'a pas de bon sens. Et s'ils devaient, puis je ne dis pas que c'est arrivé, là, parce qu'à notre connaissance ce n'est pas arrivé, mais je ne dis pas que c'est arrivé ou que ça va arriver, mais s'ils devaient empêcher des gens d'accéder à ces lieux-là, bien, nos policiers vont agir et on va faire en sorte que nos citoyens puissent accéder à des soins et à de l'éducation.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mme Guilbeault, donc, selon vous, on ne devrait pas permettre de manifester aux abords des écoles et des hôpitaux?

Mme Guilbault : Aux abords des écoles et...?

Mme Lajoie (Geneviève) : Et des hôpitaux...

Mme Guilbault : Bien, c'est-à-dire que, je l'ai dit, on a le droit de manifester. Ça, on le dit, on le redit, c'est toujours la même chose, on a le droit de manifester, on a le droit de manifester sur la voie publique, mais le fait d'empêcher quelqu'un d'accéder à ces endroits-là, c'est là que pourrait poser le problème, là. Tu sais, si tu es dans la rue loin puis tu manifestes, puis tout ça, c'est une chose. Est-ce que ça peut quand même être inconfortable pour certaines personnes? Peut-être. Mais le droit de manifester existe.

Mais, si, par exemple, il y a des gestes ou des paroles qui sont faits d'une manière où quelqu'un se sent mal à l'aise de se rendre, il y a carrément de l'obstruction physique ou, en tout cas, tu sais, il y a de l'obstruction d'une manière ou d'une autre puis il y a un enjeu sur l'accès aux lieux, nos policiers vont agir.

M. Bélair-Cirino (Marco) : ...la loi, elle est adéquate présentement? La loi est adéquate présentement?

M. Chouinard (Tommy) : ... manifestation devant un hôpital, là? Vous dites... bien, vas-y, là, va vers les manifestants, ouvre-toi un chemin, ils doivent te laisser passer. C'est ça?

Mme Guilbault : Bien, c'est ce que je vous dis, là. S'il y a une espèce... appelons ça un blocus...

M. Chouinard (Tommy) : ...

Mme Guilbault : ...appelons ça un blocus, tu sais. Si quelqu'un fait vraiment un blocus et de l'obstruction physique, les policiers peuvent intervenir. Puis je vous dirais, au-delà des cas de figure parce que là, on peut tomber dans toutes sortes d'exemples hypothétiques, ils sont 10, ils sont 20, ils sont 100 à telle place, à telle autre, de manière générale, nos policiers, premièrement, sont habitués de composer avec ces situations-là, avec des manifestations et tout ça. Ils en ont vu, vous le savez, de toutes les tailles, notamment pendant la pandémie et dans toutes sortes de régions du Québec, ils sont habitués. Et, par ailleurs, je vous parle de la question d'obstruction physique, mais il y a une question d'attitude générale aussi.

Tu sais, il y a toujours cette notion de paix publique, de ne pas troubler l'ordre, tu sais, de ne pas empêcher les gens finalement de vivre librement. Ça fait que, tu sais, les policiers sont habitués, ce n'est pas toujours une question d'arrestation, des fois, c'est une question de communication, d'intervention préventive, de dispersion. Ils sont habitués. Puis à date, à date, bien que ce soit exaspérant comme je l'ai dit, de voir qu'il y en a qui l'ont fait et qu'il y en a qui projettent peut-être encore de le faire, que ce soit les hôpitaux ou les écoles, l'écho qu'on a de la part de nos corps policiers, c'est que, somme toute, ça s'est relativement bien passé, dans le sens où il n'y a pas eu de crise majeure, là, tel que ce que je vous décrirais, par exemple un blocus ou des agressions.

M. Lacroix (Louis) : …je suis sorti de l'édifice André-Laurendeau pour entrer au parlement, puis les manifestants qui étaient là m'ont traité en choeur, avec un mégaphone, de paria parce que je suis journaliste. Vous aviez 15 policiers devant l'immeuble, il n'y en a pas un qui a bougé. Est-ce que, ça, c'est normal? Est-ce que le fait de traiter quelqu'un de paria alors qu'il fait juste son travail, ça correspond à de l'intimidation dont vous parlez?

Mme Guilbault : Mais c'est ce que je vous dis. Les policiers ont cette habitude de travailler dans ces contextes-là, ont une certaine, comment je pourrais dire, ont une capacité d'appréciation des situations. Il y a toujours une latitude puis une question de discernement aussi dans chaque situation.

Vous le savez, c'est la même chose à chaque manifestation, tu sais, le coût-bénéfice, à quel point on intervient versus on n'intervient pas, une espèce de zone de : Je vais faire preuve de discernement. Mais, dans tous les cas, si un jour il y avait empêchement, que ce soit vous ici à l'Assemblée ou les écoles, les hôpitaux dont il était question, on ne peut pas empêcher les gens d'accéder à des lieux. Ça fait que les policiers, si vous étiez demain agressé, par exemple, physiquement par un manifestant qui ne veut pas que vous veniez travailler ici parce qu'il haït les politiciens puis il haït le Parlement, bien, les policiers agiraient, tu sais. Je vous dis ça sous toutes réserves, mais je pense qu'ils agiraient.

M. Lacroix (Louis) : …qui traitent un journaliste de paria, qui traitent n'importe qui de paria sur la base du fait qu'il est journaliste, puis qu'il fait son travail, puis qu'il s'en va à l'Assemblée nationale, pour vous, ce n'est pas suffisant, ce n'est pas de l'intimidation suffisante pour qu'un policier intervienne et dise : Ne faites pas ça? Donc… on a le droit de traiter n'importe qui de paria gratuitement?

Mme Guilbault : Ce que je dis… Il faut faire la part des choses. Ce que je dis, c'est que dans les contextes de manifestation, vous le savez, c'est toujours… bien, c'est parfois un peu tendu, il y a toujours des choses qui se disent et qui se font. Les policiers sont habitués d'agir. Les policiers ont pour objectif de maintenir la sécurité publique, de faire en sorte que les gens demeurent en sécurité puis qu'on ne puisse pas s'attaquer à l'intégrité d'une personne, qu'on ne puisse pas lui empêcher l'accès à un lieu qui est légitime, surtout pour des soins, puis de l'éducation, puis des services essentiels, pour venir travailler, comme dans votre exemple. Donc, on pourrait tomber dans une infinité de cas de figure hypothétiques ou avérés. Ce que je vous dis, c'est que nos policiers sont habitués d'agir et qu'on est en communication continuelle avec eux, puis d'ailleurs je veux réitérer qu'ils font un excellent travail depuis un an et demi.

Une voix : La loi est-elle adéquate…

M. Laforest (Alain) : …l'Assemblée nationale? Est-ce que votre formation est favorable?

Mme Guilbault : Oui, oui. Bien oui! Nous, notre formation politique était favorable. Il faut quand même dire que ce n'est pas une décision qui appartient à l'exécutif, là, c'est le BAN qui va prendre… c'est-à-dire, c'est l'Assemblée, la présidence et le bureau qu'il a formé avec tous les partis représentés qui va prendre la décision. Mais, nous, on a dit qu'on serait favorables. Je sais qu'il y a d'autres partis qui ne semblent pas l'être, mais quand même, on est dans une quatrième vague.

M. Carabin (François) : …à tous les employés sans exception…

Mme Guilbault : Pardon?

M. Carabin (François) : À tous les employés sans exception, les députés, les journalistes?

Mme Guilbault : Bien, les modalités puis tout ça, je laisserais ça vraiment à l'appréciation des gens du BAN, là, parce qu'il y a une instance qui est prévue pour ça. Donc, moi, je ne fais partie du BAN et donc, comme membre de l'exécutif, je ne veux pas venir me substituer à l'instance qui est prévue pour prendre cette décision-là.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce que le législateur, à Québec et/ou à Ottawa, devrait modifier la loi afin de sciemment interdire les manifestations aux alentours d'un hôpital par exemple? Ou la loi actuelle que, sur le Code criminel, pour les règles pénales, sont adéquates à ce moment-ci?

Mme Guilbault : Vous savez qu'on ne commente pas les propositions des différents partis. J'ai entendu ça comme… j'ai lu ça, comme vous, que certains partis avaient parlé de ça, mais je ne commenterai pas, comme je ne commente pas l'ensemble de ce qui est proposé par l'ensemble des partis politiques fédéraux.

Ce que je vous dis, c'est qu'ici au Québec, on est équipés pour intervenir. Et toujours dans le respect de cet équilibre délicat, mais que je pense qu'on doit respecter, je pense que c'est un choix de société de dire que les gens peuvent manifester, s'exprimer puis que tu n'es pas obligé d'être toujours d'accord avec le gouvernement, puis toujours d'accord avec ton voisin, puis toujours d'accord avec tout le monde. Mais il faut le faire dans le respect de la liberté de chacun, et surtout, sans atteinte à l'intégrité physique, à la sécurité et à la paix d'esprit ou, tu sais, je veux dire, à l'accès à des services essentiels.

M. Laforest (Alain) : Vous ne pensez pas que M. Fortin a participé à l'entraînement du chef libéral…

Mme Guilbault : Bien, vous avez peut-être vu que je me suis exprimée, la semaine dernière, tout comme notre premier ministre d'ailleurs, sur, je dirais, la nature plus ou moins centralisatrice des différents programmes politiques proposés par les partis fédéraux qui sont actuellement en campagne électorale. Il y en a certains qui proposent des programmes très, très centralisateurs qui vont à l'encontre, selon nous, des intérêts du Québec en termes d'autonomie, en termes, par exemple, d'adopter notre loi 21, puis voir des partis politiques fédéraux, vouloir s'en mêler puis vouloir essayer de la combattre.

Donc, de voir que M. Fortin utilise son temps personnel à titre d'élu québécois pour aider un des partis qui est très centralisateur, qui veut nous donner de l'argent à condition de décider à notre place ce qu'il fait avec, qui veut combattre la loi 21, qui ne veut pas nous donner plus de pouvoir en matière d'immigration… je vais laisser trois petits points après.

La Modératrice : On va prendre une dernière question, s'il vous plaît.

M. Chouinard (Tommy) : Je veux bien comprendre, là. Parce que là vous nous dites aujourd'hui que, si, dans le fond, les manifestants, tu sais, brisent la loi en empêchant l'exercice du droit à la santé pour se rendre à l'hôpital, bon, les policiers doivent intervenir. Est-ce qu'on aurait besoin de la ministre de la Sécurité… que la ministre de la Sécurité publique, pardon, nous dise ça pour que les policiers aillent de l'avant? Avez-vous… Les corps policiers vont dire : Ah! non, nous, on ne peut pas, le droit d'expression, on ne peut pas toucher à ça. J'essaie de voir dans quelle mesure est-ce que la sortie que vous faites aujourd'hui…

Mme Guilbault : Non, mais la sortie que…

M. Chouinard (Tommy) : …c'est une commande, là?

Mme Guilbault : Non, non. Bien, non, non, pas du tout. Moi… On est en communication continuelle avec nos corps de police depuis un an et demi. Je peux vous dire, là, l'ensemble des contraintes puis des soucis opérationnels qu'a amenés la pandémie est très vaste. Ça fait qu'on est toujours en communication. Non, c'est juste pour venir dire aux gens, puis je pense que mon collègue… bien, je sais que mon collègue de la Santé l'a déjà dit, mon collègue de l'Éducation, la semaine dernière, quand ça a commencé les manifs dans les écoles, puis il m'a appelé, puis on en a parlé, puis je parle à M. Dubé aussi, puis tout ça, on se parle tous les trois, puis le fait est qu'on a les possibilités d'agir en ce moment, nos policiers ont la possibilité d'agir, s'il y a vraiment des entraves au droit d'accès. Puis, si on prend l'exemple des hôpitaux, dans la loi sur la santé et les services sociaux, l'article 9.2, de mémoire, ce qui dit que nul ne peut entraver l'accès pour avoir des soins et tout ça, ça fait que je veux dire c'est explicite dans la loi. Donc, un policier a la possibilité, a un levier légal pour intervenir, mais il faut qu'il y ait, effectivement, une entrave, c'est ça que je veux dire.

Mme Senay (Cathy) : What were the orders? Because you heard Valérie Plante yesterday, how her message was clear about these cases of hospitals and schools having protesters. So, what are the orders that you give police officers?

Mme Guilbault : Well, first of all, I don't give orders to police officers.

Mme Senay (Cathy) : What was the word from the…

Mme Guilbault : …nor to police forces.

Mme Senay (Cathy) : What was the word from the Public Security Ministry? Or, you as a Minister?

Mme Guilbault : I don't give orders to police forces; I want to be very clear on that. But we are always communicating with all police forces throughout the nation of Québec. And the fact is that they have the power to intervene if someone wants to keep someone else from being able to enter a school or a hospital, or to access to cares… caring… health cares, to health cares or essential services. So, we have those powers already, but there has to be an enhanced… hindrance, a hindrance to the access of those places. So, if there are, police officers will act, and will make sure that those people are kept from…

Mme Senay (Cathy) : Because you saw cases all across Canada now. There are multiplied cases of schools, hospitals, and protesters being in front of those sites. So, are you in… what are the advices? What are your position at this point? Because it's been going on for days…

Mme Guilbault : Yes, I know

Mme Senay (Cathy) : …and it was the headlines of all the newscast.

Mme Guilbault : And it is always a delicate and difficult balance to find between the right to protest, the right to express yourself, and the right to people to be able to go in a hospital and in a school or in a place where he works. A colleague of yours gave the example of coming here today, and being not assaulted, but being yelled at, so we have to find this balance, and our police officers are used to working in those kinds of conditions, are used to acting when there are protests. You remember all protests that's have been going on during the pandemic, so… and biggest, bigger protest that what we saw last week, so we have the power to act on those potential reprehensible actions, and we will do. If someone is kept from being able to have health cares or have its education, police officers will act.

Mme Fletcher (Raquel) : Are you concerned about the safety at the MNAs coming here or their families and children? We are hearing about these threats, particularly online, that are not just against the MNAs themselves, but also their kids. What is the Government doing to protect the MNAs who are coming here in person now?

Mme Guilbault : Yes, our police forces are very active on that too, especially the Sûreté du Québec. We… All MNAs have been receiving a lot of threats, I have been receiving a lot of threats, as well as the Prime Minister and the Health Minister, and other MNAs too. I saw an interview yesterday with four MNAs here, and this is… once again, this is unacceptable, but we have to be able to do our work with, unfortunately, that in mind, because we have a responsibility, as elected people, to support the rules that are in place by the Public Health to fight this pandemic and come out of this endless pandemic. So, we have to stand all together, all 125 MNAs. I see the MNA for Jonquière who was interviewed yesterday, who also received a lot of threats, so… This is unacceptable, and we have to…

Mme Fletcher (Raquel) : …are you increasing security?

Mme Guilbault : Yes, like I said, all police forces, but especially the Sûreté du Québec, because 1 039 municipalities out of about 1 100 municipalities are deserved by la Sûreté du Québec. So, it is very present all over the nation of Québec, so they are taking care of that kind of matters, because this is very specific and complex. So, this is our biggest police force in the nation of Québec. So, we are taking care of it, but we will never be able to prevent all threats that are coming in, so we have to live with them.

La Modératrice : Merci beaucoup.

Mme Guilbault : Merci.

(Fin à 13 h 44)

Participants


Document(s) Related