(Huit heures vingt-quatre minutes)
M. Nadeau-Dubois : Bonjour, tout
le monde. Très content d'être de retour devant vous en ce début de session
parlementaire. Je veux vous parler de deux sujets ce matin. Le premier est très
important. Ce matin, je veux vous parler de cohérence et de vision.
Hier, j'ai posé une question au premier
ministre au sujet de l'importance de tourner la page sur le pétrole et le gaz
au Québec. Ce matin, j'ouvre le journal et je lis que le gouvernement envisage
bel et bien d'interdire l'exploration pétrolière et gazière sur tout le territoire
québécois.
Quand je lis ça, je me dis : C'est
bien, la pression solidaire commence à fonctionner. Et, quand je parle de
pression solidaire, bien sûr, je ne parle pas seulement de ma question d'hier
matin, je parle du travail que fait Québec solidaire depuis des années sur la question
de l'environnement et de la lutte aux changements climatiques.
Ça a commencé en 2010 par un projet de loi
d'Amir Khadir, qui visait à imposer un moratoire sur l'exploration et
l'exploitation du gaz de schiste au Québec. Ça s'est poursuivi en 2014. Encore
une fois, mon ami Amir Khadir qui dépose un projet de loi pour interdire
l'exploration et l'exploitation des gaz de schiste à nouveau au Québec.
Ensuite, en 2017, ma collègue Manon Massé a
pris le relais et a déposé un projet de loi visant à interdire la fracturation
hydraulique sur tout le territoire québécois. Et ce n'est pas terminé, je vous
confirme que, demain, Québec solidaire déposera son projet de loi anti-pipeline
pour interdire, bien sûr, l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures au Québec,
mais aussi s'assurer qu'on ne revive plus jamais des psychodrames comme GNL
Québec. Ce projet de loi va donc interdire la construction de tout nouveau
pipeline sur le territoire québécois.
Si François Legault veut se refaire une
crédibilité en environnement, s'il veut aller au-delà du spin, s'il veut nous
convaincre qu'il ne fait pas juste ça pour freiner la montée de Québec
solidaire, bien, ce qu'il doit faire, c'est travailler avec nous à l'adoption
du projet de loi de mon amie Manon Massé.
Si j'ai bien compris, il y a un consensus
politique à l'Assemblée nationale sur cette question-là. Alors que, pendant des
années, Québec solidaire a été seul dans son coin, eh bien, on est en train de
gagner la bataille des idées. Aujourd'hui, tous les partis représentés à
l'Assemblée nationale s'entendent sur la nécessité de tourner enfin la page du
pétrole et du gaz.
Je veux donc lancer l'invitation à tous
les partis politiques, qu'on travaille ensemble, à partir de demain, à
améliorer le projet de loi de Manon pour qu'on fasse avancer le Québec puis qu'on
tourne enfin la page des hydrocarbures au Québec. Je pense qu'on est rendus là.
Le deuxième sujet que je voulais aborder
avec vous — je vais prendre vos questions avec plaisir par la
suite — le deuxième sujet, je veux vous parler de la santé, c'est
incontournable.
Hier, on a trouvé la seule personne au
Québec qui est surprise du fait qu'il y a une pénurie de main-d'oeuvre en
santé, et c'est le ministre de la Santé, Christian Dubé. Ça fait des mois, ça
fait des années que tout le monde le dit que, depuis le passage des libéraux en
santé, il manque de monde partout. Ma collègue Émilise Lessard-Therrien sonne
l'alarme depuis des mois sur la crise épouvantable dans sa région. Ma collègue
Christine Labrie a fait la même chose en Estrie. Christian Dubé devrait
regarder un petit peu moins ses colonnes de chiffres puis un petit peu plus la
réalité du terrain. Il verrait que ça va mal, très, très, mal.
Moi, j'ai une question pour François
Legault ce matin. J'aimerais savoir : Est-ce que, lui aussi, il a été
surpris par la pénurie de personnel? Parce que, quand François Legault a tassé
Danielle McCann pour installer Christian Dubé, il nous a dit : Avec lui,
les affaires vont bien aller. La vérité, là, un an plus tard, c'est que la
seule réussite de Christian Dubé, c'est la campagne de vaccination. Tout le
reste du système de santé est en train de s'écrouler sous nos yeux.
Pendant ce temps-là, à Québec solidaire,
on fait des solutions... on fait des propositions de solutions, pardon, on en a
fait plusieurs. J'ai retrouvé ce matin — en parlant de
cohérence — un article de novembre 2018, quelques semaines après
l'élection générale, mon collègue Sol Zanetti, qui était à l'époque porte-parole
en matière de santé, proposait, tenez-vous bien, une loi contre les surcharges
de travail dans le réseau de la santé pour limiter le recours au temps
supplémentaire obligatoire. Or, moi, j'en rencontre, des infirmières, presque à
chaque semaine. Quand on leur demande : Pourquoi vous partez du réseau
public? Qu'est-ce qu'ils nous disent? C'est le TSO, c'est le TSO, c'est le TSO
qui nous fait fuir. Depuis novembre 2018, Québec solidaire fait des
propositions pour qu'on s'en débarrasse. C'est injustifiable que ça ne soit pas
encore fait, mais on n'abandonnera pas. Je vous annonce que ce matin, mon
collègue, Vincent Marissal, va déposer une motion très simple. Cette motion-là
va demander à la Coalition avenir Québec de mettre fin au temps supplémentaire obligatoire
d'ici la fin de son mandat. Le temps supplémentaire obligatoire, c'est un
cancer, ça fait fuir les infirmières du réseau public. Il faut que ça s'arrête
maintenant.
Mme Gamache (Valérie) :
M. Nadeau-Dubois, est-ce que le gouvernement devrait informer la
population des endroits qui risquent de fermer ou risquent d'avoir des bris de
services et établir cette liste-là rapidement?
M. Nadeau-Dubois : Oui, le
gouvernement doit dire ce qui s'en vient. Il y a des prévisions
épidémiologiques, on est capable de dire où le système de santé s'en va, mais
la transparence, ça ne suffit pas, là, il faut endiguer l'hémorragie. On aurait
dû commencer ça avant la pandémie. On aurait dû redoubler d'ardeur pendant la
pandémie. Et là M. Dubé doit s'écouter lui-même parler. Il a dit, la
semaine dernière, qu'il fallait apprendre à vivre avec le virus. Bien, notre
système de la santé puis notre ministre de la Santé vont devoir, eux aussi,
apprendre à fonctionner malgré la pandémie. Oui, la vaccination va bien, mais
ça ne suffira pas, il faut prendre soin du monde qui travaille dans le réseau.
Mme Côté (Claudie) : Est-ce
que Christian Dubé a négligé le problème de la pénurie de main-d'oeuvre dans le
réseau de la santé et les bris de services?
M. Nadeau-Dubois : Je pense
que Christian Dubé a trop regardé ses tableaux interactifs au sujet de la
vaccination et n'a pas assez écouté ce que disent les femmes dans le réseau de
la santé.
Moi, je suis allé au CHU de Québec, il y a
deux semaines, rencontrer les femmes qui avaient refusé de travailler dans
l'unité de néonatalogie, et ce que ces femmes-là m'ont dit, c'est qu'après
avoir — ce n'est quand même pas un petit geste, là — après
avoir cessé de travailler pour protester, là, il n'y a personne qui les a
appelées. Même leur supérieur au CHU de Québec ne les ont pas appelées.
Personne au gouvernement ne les a appelées. Je suis le seul qui s'est déplacé
pour aller les rencontrer.
Christian Dubé devrait regarder moins ses
colonnes de chiffres, là, je comprends que c'est un comptable, là, puis écouter
les femmes qui travaillent dans le réseau, ces femmes-là sont en train de
craquer.
M. Larin (Vincent) : Est-ce
que notre ministre de la Santé devrait se délester de certaines de ses
responsabilités? Est-ce qu'on devrait séparer la gestion de la pandémie puis la
gestion du réseau?
M. Nadeau-Dubois : Tout ça est
lié. La gestion de la pandémie, c'est intimement lié à la gestion de notre
réseau de la santé, ces choses-là ne peuvent pas être déconnectées l'une de
l'autre. Ce qu'on veut, c'est un ministre de la Santé qui ne s'occupe pas juste
de la vaccination mais qui s'occupe aussi des femmes qui travaillent dans notre
réseau et qui sont en train de se briser.
M. Lacroix (Louis) : Mais
devant l'ampleur que ça a pris, là, cette pandémie, est-ce que M. Legault
n'aurait pas été avisé de créer un poste ministériel particulier pour gérer la
pandémie, ce qui aurait eu pour effet de libérer le ministre de la Santé qui
aurait pu s'attaquer à d'autres problèmes du réseau?
M. Nadeau-Dubois : Moi, les
réformes de structure, ça ne m'intéresse pas beaucoup. Ce qui m'intéresse, c'est
la vision du premier ministre pour le système de santé. Puis moi, ce que je
comprends, c'est que François Legault a dit a Christian Dubé : «Let's go»,
mon chum, occupe-toi de la vaccination. C'est correct, c'est vrai que ça se
passe bien, la campagne de vaccination, je serais fou de dire autrement, mais
il y a autre chose dans le réseau de la santé, là.
On sait depuis des mois, des années,
depuis que les libéraux sont passés par là, depuis que Gaétan Barrette a foutu
le bordel, tout le monde sait qu'il y a une grave pénurie de personnel. Et
qu'est-ce qui cause cette pénurie-là? Les conditions de travail épouvantables
et le temps supplémentaire obligatoire. Donc, si François Legault veut
démontrer qu'il s'intéresse réellement aux femmes qui travaillent dans le
réseau de la santé, qu'il adopte notre motion aujourd'hui.
M. Bossé (Olivier) : Mais
d'ici un an, il les prend où, les infirmières?
M. Nadeau-Dubois : Il y a des
solutions à long terme, mais il y a aussi des solutions à court terme. Il y a
des gens à la retraite, on peut utiliser des incitatifs financiers pour les
faire revenir. On peut mieux utiliser les ressources qui sont parties au privé
également, puis ça, on peut le faire par décret demain matin. On peut donner
des incitatifs financiers pour que les femmes qui sont peut-être prêtes à faire
du temps supplémentaire en fassent. Il y a des stagiaires, dans le réseau de la
santé, qu'on peut mieux utiliser. Des solutions, il y en a, mais pour les
trouver, il faut se décoller le nez des colonnes de chiffres puis écouter ce
que disent les femmes sur le terrain.
M. Lecavalier (Charles) : Sur
le décret, là, vous dites que vous voulez décréter pour que justement les
infirmières qui ont choisi de quitter le TSO puis d'aller au privé soient
forcées de revenir vers le réseau de la santé?
M. Nadeau-Dubois : Je ne parle
pas simplement des ressources humaines, hein, nous, à Québec solidaire, on a
proposé, à l'automne dernier...
M. Lecavalier (Charles) :
Est-ce que vous parlez des ressources humaines?
M. Nadeau-Dubois : Nous, à
l'automne dernier, on a proposé de réquisitionner les cliniques privées, leur
matériel et leur personnel, pour s'assurer que toutes les énergies soient mises
dans le réseau public. C'est une proposition qu'on a faite à l'automne dernier.
François Legault nous dit : Le privé, on l'utilise au maximum. Moi, je ne
le crois pas, je pense qu'il y a des ressources au privé qui sont mal
utilisées.
Mme Gamache (Valérie) : Est-ce
que le gouvernement devrait aller jusqu'à, par exemple, une loi spéciale pour
ramener cette main-d'oeuvre-là dans le réseau public?
M. Nadeau-Dubois : On n'a pas
besoin de loi spéciale. Le gouvernement peut décréter un meilleur encadrement
des agences de placement demain matin. Il peut décréter qu'on réquisitionne les
cliniques privées demain matin.
Mme Lévesque (Fanny) : ...de
réquisitionner, en fait, de réquisitionner le personnel des agences?
M. Nadeau-Dubois : La proposition
qu'on a faite, c'est de réquisitionner les ressources des cliniques privées. Il
y a beaucoup de gens qui quittent le public pour aller travailler dans des
cliniques privées. D'ailleurs, hier, j'écoutais la télé, puis les cliniques
privées font de la publicité, en ce moment, pour recruter des gens, là. Moi, je
pense que ces ressources-là, puis on l'a proposé à l'automne dernier, devraient
être utilisées dans le réseau public.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Sur l'environnement, M. Nadeau-Dubois... en
disant que votre objectif de la session, c'était de faire en sorte que le gouvernement
dise non à de nouvelles infrastructures, à l'exploration, à l'exploitation.
Finalement, c'était plus facile que prévu. Est-ce que vous êtes surpris?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je ne
vendrai pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Ce que j'ai lu, ce matin,
dans le journal, c'est qu'il y avait une intention du gouvernement d'interdire
l'exploration pétrolière et gazière. D'une part, je vais attendre que ce soit
annoncé avant de dire que c'est fait, puis, d'autre part, ça ne suffira pas,
là. Il faut interdire l'exploitation des hydrocarbures au Québec et il faut
interdire le passage de tout nouveau pipeline. Et j'ai posé la question hier au
premier ministre, il a été incapable de me dire : Des projets polluants
comme GNL Québec, je n'en veux plus. Il a été obligé de me dire : En ce
moment, il n'y a pas de projet sur la table. S'il arrive un projet sur la table
dans un an, dans deux ans ou dans six ans, là, ça ne change rien, des projets
comme ça, ça n'a plus sa place au Québec.
M. Lacroix (Louis) : Mais
comment vous pouvez faire ça, interdire le passage des pipelines, alors qu'il y
a une bonne partie de la décision qui incombe au fédéral?
M. Nadeau-Dubois : Bien, il y
a deux questions distinctes. Il y a les pipelines transfrontaliers, ça, c'est
une chose, puis à Québec solidaire on pense que le Québec devrait être
souverain puis devrait prendre ces décisions-là. Et il y a des pipelines également
sur le territoire du Québec. Ces pipelines-là, le gouvernement du Québec a le
pouvoir de les interdire, c'est ce qu'il va y avoir dans le projet de loi de ma
collègue Manon demain.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que vous n'êtes pas en train de faire un outrage au Parlement en dévoilant le
contenu d'un projet de loi?
M. Nadeau-Dubois : Non. Je
vous parle des intentions générales du projet de loi qu'on a exprimées lors de
notre caucus présessionnel, c'est-à-dire interdire tout nouveau pipeline sur le
territoire du Québec.
Mme Plante (Caroline) :
Pour revenir en santé, là, il y a la forme et le fond. Sur la forme, qu'est-ce
que vous pensez de la manière dont ça a été annoncé, hier, qu'il y aurait des
bris de services? Qu'est-ce que vous pensez de la manière dont ça a été fait
hier?
M. Nadeau-Dubois : Pour
être bien honnête avec vous, moi, ce qui me préoccupe, c'est est-ce que les
gens vont avoir les soins auxquels ils ont droit, puis est-ce que les femmes,
dans le réseau de la santé, vont tenir le coup. La manière, la forme, le ton en
conférence de presse, c'est moins important pour moi.
Mme Plante (Caroline) :
...
M. Nadeau-Dubois : Bien,
je pense que, quand Christian Dubé dit qu'il est surpris qu'il y ait une
pénurie de main-d'oeuvre, je veux dire, ça témoigne d'une déconnexion
spectaculaire d'avec la réalité du terrain. Je veux dire, quiconque a parlé à
une infirmière, une inhalothérapeute, une professionnelle de la santé dans les
derniers trois ans, quatre ans, cinq ans, sait qu'il manque de monde partout, à
tous les étages de tous les hôpitaux du Québec. Comment le ministre de la Santé,
c'est quand même lui le boss de ce monde-là, peut-il s'en surprendre? Moi, ça
me dépasse, puis je me demande... Puis moi, je vous invite à poser la question
à François Legault. Est-ce que, lui, François Legault, il est surpris aussi?
La Modératrice
: On va
passer en anglais.
Mme Fletcher (Raquel) :Last week, we heard him say that there were 4,000 nurses
missing and he said that was because of vacations. Do you feel like he
downplayed the real problem that was going on in health care last week?
M. Nadeau-Dubois : I think, you know,
when Mr. Legault appointed Mr. Dubé as Health Minister, he told us that
Mr. Dubé would take care of business. A year after that, except for the
vaccination campaign, our whole system is crumbling, it's falling apart right
before our eyes. So, Mr. Dubé should look a little less at his numbers, he
should listen a little more to what the women that are working in our health
care system are saying. These women have been saying for years now that there are
not enough bodies to take care of patients in our hospitals.
Mme Senay (Cathy) : The fact that he said that he was not... that he didn't know, at
the beginning of the summer, that the problem would be that worse... I mean, in
the summer, you had breaks in service, like you had emergency rooms that had to
close, to shut down like in the Outaouais, in Matane, in the Abitibi, like
there are many examples. How come he didn't know?
M. Nadeau-Dubois :
You know, my colleague Émilise
Lessard-Therrien put forward a motion in March, on
March 10, saying that the health care system in her region, Abitibi-Témiscamingue, was falling apart, and
that the main reason it was falling apart was not the pandemic, it was the lack
of personnel. Mr. Dubé, at that moment, decided to vote against that motion.
So, we've been saying it for months, for years, there is absolutely no reasonable reason for Mr. Dubé
to ignore that fact. It's ironic, to say the least, that the only person in Québec that is surprised that we have a lack
of personnel in our health care system is the Health Minister himself.
Mme Fletcher (Raquel) : What is the solution?
M. Nadeau-Dubois : There are long-term solutions, we need better working conditions of
the women working in our health care system, but there are also short-term
solutions. Mandatory… how do you say «temps supplémentaire obligatoire»?
Mme Fletcher (Raquel) : Mandatory overtime.
M. Nadeau-Dubois : Mandatory overtime, I was close. When you go on the ground and you
listen to the women… I went to the CHU de Québec a few days ago, and I discussed with the women that have decided to
stop working because they were overworked, and I asked them : Why are you
doing this? They told me there is one main reason : mandatory overtime.
These women are being worked to exhaustion by that Government. That is a short-term solution and that is why we are putting
forward this motion this morning. The Government has to say : In a year, at the most, mandatory overtime will
not be possible in our health care system.
Mme Senay (Cathy) : And the private agencies, like, you mentioned, like, months ago
that you want them to shut down and transfer all the resources.
M. Nadeau-Dubois : Yes. We need to get rid of private agencies. Of course, we cannot
do it in three days. My colleague Vincent Marissal has put forward a plan on three years to get rid of private
agencies. But while we are doing that, we also need to take the resources that
are going into the private clinics in Québec and put them at the service of the public health care system.
M. Pouliot (Samuel) : But how do you abolish mandatory overtime if there are not enough…
M. Nadeau-Dubois : That's why we are saying that we can do it on a year, we are not
saying : No mandatory overtime tomorrow morning. We are saying : No
mandatory overtime in a year. And during that year, we have to work with those
women on the ground to find solutions. When you go and actually meet them, and
that's what I do, they have solutions, they are telling us : We have older
nurses that are now retired that can come back, there are younger nurses, at
the beginning of their career, that can help. We can put in place financial
incentives for a nurse actually in the system maybe to work a little bit more
on a voluntary basis. There are short-term solutions, but Mr. Dubé has to
stop just looking at his numbers of vaccination, he has to listen to the women
in the system.
Des voix
: …
Le Modérateur
: Dernière question, s'il vous plaît, il y a un autre point de
presse.
Mme Fletcher (Raquel) : …Mme Goldwater comparing...
Une voix : Gestapo.
Mme Fletcher (Raquel) : …Bill 96 to the Gestapo.
M. Nadeau-Dubois : I don't like very much to comment on such nonsense, on such… In
French, there is an expression that says «tout ce qui est exagéré est
insignifiant». In English, I mean, I guess it can be translated by everything
that is exaggerated becomes…
Journaliste
: Unimportant.
M. Nadeau-Dubois : …unimportant. This is nonsense. I don't want to… well, I guess
that's my comment on it, it's nonsense, it's insulting, it's exaggerated, it
doesn't help the debate on French in Québec.
Mme Senay (Cathy) : Is it possible to have a debate, a sounded debate with ideas, not
tensions, on Bill 96, in the context of the English debate last week?
M. Nadeau-Dubois : I think it is possible to talk about French in Québec without
falling in those caricatures and insults. That's what Québec
solidaire will do. And we are very proud to have, in
our caucus, Ruba Ghazal, which embodies the success of Bill 101 in Québec.
We will be in that debate, we will put forward propositions and we will do it
in a way that is modern, that is inclusive and that comprehends the history of
Québec.
La Modératrice
: Merci beaucoup.
Mme Côté (Claudie) : …
M. Nadeau-Dubois : Sur
Mme Goldwater? Bien, je… comment dire, tout ce qui est exagéré est
insignifiant, je n'ai pas vraiment envie de commenter des propos aussi insensés
que ceux-là, c'est insultant, c'est insignifiant, ça n'aide pas le débat, ça
polarise pour rien. Vraiment, ce n'est pas comme ça qu'il faut mener le débat
sur la langue. Puis le pire, là, c'est que je suis intimement convaincu que
l'écrasante majorité de la communauté anglophone au Québec ne pense pas comme
Mme Goldwater.
La Modératrice
: Merci
beaucoup.
(Fin à 8 h 45)