(Huit heures trois minutes)
Le Modérateur
: Alors,
bonjour. Bienvenue au point de presse de la cheffe de l'opposition officielle, Mme
Dominique Anglade, qui est accompagnée de Marie Montpetit, critique en santé et
députée de Maurice-Richard. Mme Anglade, à vous la parole.
Mme Anglade : Merci. Merci.
Alors, bonjour à tous et merci à Marie d'être avec moi ce matin. D'entrée de
jeu, je vais vouloir parler du sujet des services de garde.
Hier, le premier ministre n'a pas répondu
à la question à savoir s'il avait véritablement l'intention de faire en sorte
que les services de garde soient un droit au même titre que ce que l'on
retrouve dans le système scolaire, où c'est un droit, le droit à l'éducation.
Quand on est sérieux par rapport à cet
enjeu-là puis qu'on voit les répercussions que ça a, dans toutes les régions du
Québec, sur notre économie, sur la vitalité de nos régions, sur la capacité
d'accompagner nos enfants, on voit qu'on a besoin d'agir de manière très forte
par rapport à ça. Ça implique également des coûts importants, évidemment,
1,2 milliard par année que l'on aurait besoin d'investir, pour s'assurer
d'avoir véritablement un plan de match pour régler le problème.
Hier, le premier ministre n'a pas répondu à
cette question, et en fait, encore une fois, il a mis un genou à terre. Ça n'a
pas l'air d'être une promesse qui est importance, pour lui, celui du
6 milliards de dollars qui a été signé avec le gouvernement fédéral et
dont nous avons besoin pour la suite des choses.
Alors, je pense que le message doit être
très clairement entendu. Nous, ce que l'on veut, de la part du gouvernement,
c'est un droit aux services de garde pour tous les enfants sur l'ensemble du
territoire.
Hier, par ailleurs, j'ai été un peu
surprise du commentaire du ministre de la Santé. Il nous disait qu'il était
surpris de constater la situation, qu'il n'avait pas anticipé ça depuis le
début de l'été. Depuis le début de l'été, j'ai été en Abitibi-Témiscamingue,
j'ai rencontré les infirmières, même chose quand j'ai été en Outaouais, au
début de l'été, rencontrer les infirmières également, en Mauricie, en Estrie. Et
partout le message a été le même, on a des bris de services. Les bris de
services ne sont pas dus au fait qu'il y a des vacances qui se prenaient
pendant l'été, les bris de services sont dus aux conditions de travail qui
méritent d'être revues.
Depuis presque deux ans, on a déjà
déposé un projet de loi par rapport au projet ratio. Ce qu'on demande au
gouvernement, c'est d'appeler ce projet de loi et d'implanter des ratios pour
améliorer les conditions de travail de nos infirmières. On ne pourra pas régler
le problème si on n'est pas capable de changer les conditions de travail. Et
ça, ce problème-là était visible depuis plusieurs mois. Au début de l'été, on
savait que ça allait se poursuivre. Or, le ministre nous dit qu'il est surpris
aujourd'hui.
La réalité, là, c'est que ce n'est pas… le
ministre Dubé, là, il n'est pas le ministre de la Vaccination, il est le
ministre de la Santé, il doit se préoccuper de ces enjeux-là. Et, depuis le
début de l'été, on aurait dû déjà être en train d'être actif par rapport aux
conditions de travail et au projet ratio à mettre de l'avant.
Le Modérateur
: On peut
passer à la période de questions.
M. Larin (Vincent) : …vous
expliquez la surprise de M. Dubé, hier? Est-ce qu'il est, selon vous, dans
une tour d'ivoire?
Mme Anglade : Bien, cette
surprise-là ne s'explique pas, elle ne s'explique pas parce que, comme je vous
dis, lorsque l'on a eu des rencontres, au début de l'été en Outaouais, j'étais
sur place, là, quand il y a eu la fermeture des urgences, j'étais sur place
pour aller parler aux gens, déjà il y avait une liste de propositions pour
essayer de régler le problème. L'Outaouais a une réalité qui lui est propre,
ils vivent avec la frontière avec l'Ontario. Il y a des mesures spécifiques qui
doivent être adaptées pour l'Outaouais. L'Abitibi-Témiscamingue, c'est une
région qui est éloignée, il y a des mesures spécifiques qui doivent être
apportées pour l'Abitibi-Témiscamingue. On ne peut pas faire comme si ces
problèmes-là n'existaient pas. Et au début de l'été, on en était déjà
conscient, donc...
M. Lacroix (Louis) : Mais qu'est-ce
qui amène ça? C'est parce que le ministre est débordé par la pandémie? Vous
dites qu'il a laissé traîner, là...
Mme Anglade : Bien, encore une
fois, le ministre, il ne peut pas être le ministre de la Vaccination, il faut
qu'il soit le ministre de la Santé et qu'il règle ces enjeux-là.
M. Lacroix (Louis) : Donc,
vous dites : Il accorde trop de temps à la pandémie, à la vaccination, plutôt
que de gérer...
Mme Anglade : Ce n'est pas une
histoire d'accorder trop de temps. La vaccination est importante, mais ces
enjeux-là doivent être considérés comme prioritaires. Il faut stopper
l'hémorragie. Aujourd'hui, là, ce que toutes les infirmières vous diront, sur
le terrain, c'est qu'il y a une hémorragie et qu'il faut stopper cette
hémorragie-là. Alors, on ne peut pas régler...
Mme Lévesque (Fanny) : ...Mme
Anglade, est-ce que c'est ça, est-ce que M. Dubé devrait lui-même faire du
délestage de ses responsabilités?
Mme Anglade : Je pense qu'il
doit mettre tous les mécanismes en place, comme ministre de la Santé, pour
régler les bris de services. Et encore une fois on voit un manque
d'anticipation de la part du gouvernement.
M. Lacroix (Louis) : Mais
expliquez-moi ce que ça veut dire, votre phrase : «Ce n'est pas le ministre
de la Vaccination, c'est le ministre de la Santé.» Qu'est-ce que ça veut dire,
ça? Parce que, moi, je vous pose la question, à savoir : Est-ce que vous
trouvez qu'il accorde trop de temps à la pandémie, à la vaccination?, puis vous
me dites : Non, ce n'est pas ça, le problème. Alors, ça veut dire quoi,
cette phrase-là? Parce que moi, je ne la saisis pas, dans ce cas-là.
Mme Anglade : Il y a ce qui
est important puis il y a ce qui est urgent, O.K.? La vaccination, c'est ultra-important.
Également, les bris de service, il faut également s'en occuper. C'est ça, le message
que j'envoie au ministre. Il y a évidemment la question de la vaccination, on
en parle depuis des mois. Mais on parle également des bris de service, dont on
doit s'occuper aujourd'hui. C'est ça, le message, pour le gouvernement.
Journaliste
: ...les
deux, finalement.
Mme Anglade : Il faut qu'il
fasse les deux. Il faut qu'il soit capable de faire les deux. Aujourd'hui, les
bris de service, on n'a pas de solution, on n'a pas de solution spécifique pour
plusieurs des régions, notamment, et il n'a pas amené ces solutions-là. Et ce
n'est pas qu'il n'y a pas de solution, ce n'est pas qu'il n'y a pas de solution.
On a présenté, nous-mêmes, un projet sur les ratios, dont on a besoin, ce sont
les conditions de travail. Ce n'est pas qu'il n'y a pas de solution. Quand vous
vous asseyez avec les infirmières — pas plus tard que la semaine
passée en Estrie — ce n'est pas qu'il n'y a pas de solution. Il va
falloir qu'il s'asseye et qu'il trouve des solutions.
M. Lacroix (Louis) : Donc, il
néglige l'autre partie de son travail de ministre de la Santé?
Mme Anglade : Je pense que c'est
un élément qui est fondamental, l'autre partie de son travail de la Santé,
comme ministre, c'est les éléments associés aux bris de service et aux
conditions de travail des infirmières.
Mme Montpetit : Je vais juste
ajouter quelque chose en ce sens-là. Une des premières choses que le ministre
de la Santé, Christian Dubé, a dites, quand il a été nommé, il a dit : Je
vais diviser mon équipe en deux, je vais avoir une équipe qui va s'occuper de
ce qui est urgent, ce qui est la pandémie, et je vais avoir une équipe qui va
s'occuper de ce qui est important. Hein, il nous a dit ça, comme gestionnaire. C'est
une des premières choses qu'on apprend, aux HEC. Bien, force est de constater
qu'aujourd'hui ce qui est urgent a été géré, c'était la pandémie, avec un peu
de retard, on ne refera pas l'histoire, on le constatait encore hier avec la rentrée
scolaire. Mais ce qui est important, là, c'est le reste du réseau de la santé.
Et là ça fait des mois, on a passé l'été à constater des bris de service.
Quand est-ce qu'on a eu ça, au Québec, des
urgences qui ferment? L'urgence de l'Outaouais est fermée depuis des semaines.
On a failli avoir la fermeture, cet été, de l'urgence de Baie-Saint-Paul. On a
des services d'obstétrique qui sont fermés en Abitibi, jusqu'au mois de
novembre, ça fait déjà quatre mois et demi qu'ils sont fermés. Ça, là, c'est ce
qui est important. Et là le ministre… c'est des services de base, et le
ministre, ce qu'il est venu nous annoncer hier, c'est qu'il nous annonce qu'il
va y avoir d'autres fermetures de service, d'autres bris de service, que les
Québécois vont devoir faire des choix.
Moi, ce que je veux savoir, c'est, lui,
comme ministre, qu'est-ce qu'il va faire, comme choix, qu'est qu'il nous
annonce, il va fermer quoi, il va fermer quels services, dans quelles régions,
à quelle vitesse, à quoi on peut s'attendre. Et ça, en termes de transparence,
comme ministre de la Santé, je m'attends à ce qu'il nous dise toute
l'information, qu'il informe les Québécois de façon extrêmement claire sur ce
qu'il va fermer. Et pourquoi il les ferme? Parce qu'il n'a pas géré la situation
des infirmières. On est en pleine hémorragie, vous le voyez tous les jours, il
y a des infirmières qui quittent le réseau, à l'heure actuelle, à cause de
leurs conditions de travail.
Mme Lévesque (Fanny) : Le
recours aux agences privées, là, on apprenait ça ce matin, ça explose. Est-ce
que c'est, donc, un symptôme de cette mauvaise gestion, entre guillemets, ou du
fait qu'on a moins accordé d'importance à l'important, finalement? Peut-être
Mme Anglade et Mme Montpetit.
Mme Montpetit : Bien, les
infirmières, vous l'avez vu, depuis des semaines, depuis des mois, font des
sit-in, elles parlent de leurs souffrances, de leur épuisement, de leurs
difficultés au niveau de leurs conditions de travail. Quand vous nous demandez :
Comment ça se fait que le ministre est surpris? Bien, on l'a tous entendu, on
vous tous a lus, comme journalistes, écrire là-dessus. Donc, à quelque part,
soit il s'est mis la tête dans le sable soit il a fait la sourde oreille, mais
certainement il n'a pas voulu le voir. Parce que les infirmières, elles nous
crient depuis des mois ce message d'alarme là.
Donc là, il y en a qui quittent vers les
agences privées, effectivement, puis elles le disent très ouvertement :
Moi, je veux être capable… Les infirmières nous disent : On veut être
capables de faire de la conciliation famille-travail, on veut avoir des
horaires qui sont prévisibles, on nous impose du TSO depuis plus de 18 mois de
façon permanente. Là, ce qu'elles nous disent, c'est : maintenant, elles
reçoivent leur horaire hebdomadaire, et le temps supplémentaire obligatoire est
déjà dans leur horaire. Donc, elles veulent aussi avoir l'assurance du
gouvernement que le TSO va être géré autrement, qu'il y aura une fin, un jour,
que ça va arrêter. Elles veulent savoir que leurs conditions de travail,
justement, leurs conditions famille-travail, elles vont pouvoir y retourner.
Mais là elles quittent vers les agences
privées, mais, pire que ça, elles quittent la profession, puis là on voit qu'il
y en a qui quittent après deux ans, trois ans, et ça, c'est extrêmement
préoccupant, là.
M. Larin (Vincent) : Mme
Anglade, est-ce que M. Fortin est toujours le bon leader pour votre formation
politique?
M. Fortin :
Oui, absolument, absolument. Et, si vous voulez revenir là-dessus, la réalité,
c'est qu'il y a une personne qui a dit aux Québécois comment voter puis comment
penser, c'est le premier ministre François Legault et personne d'autre.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : ...de son implication auprès de M. Trudeau? Est-ce
qu'il l'avait validée avec vous au préalable?
Mme Anglade : Je n'étais pas
au courant parce qu'il n'y a pas de directive qui sont accordées... Je n'ai
donné aucune directive. Et, dans notre formation politique, dans les élections
fédérales, il n'y a aucune directive parce qu'il y a des allégeances de tous
les partis au sein de notre formation politique.
Et encore une fois, c'est une tentative de
diversion. La réalité, il y a une personne qui a dit aux Québécois comment
penser et comment voter, c'est le premier ministre du Québec, et ce faisant, ce
faisant mettant à risque une entente qui fait en sorte qu'on a besoin de régler
des problèmes. Tout à l'heure, ma collègue parlait, là, des infirmières qui
sont épuisées. Bien, il y a plein de personnes qui aimeraient bien retourner
aussi et qui ne sont même pas capables de retourner sur le marché du travail
parce qu'ils n'ont pas accès à des services de garde.
M. Lecavalier (Charles) :
Je comprends, Mme Anglade. Mais vous, là, vous essayez d'établir le
discours que le Parti libéral du Québec est là pour défendre les intérêts du
Québec dans la fédération. Mais là votre leader parlementaire, lui, aide le
premier ministre du Canada et le chef du Parti libéral, qui a une plateforme
qui déborde dans les champs de compétence du Québec. Donc, quel message que ça
envoie que votre leader parlementaire, lui, se range du côté du fédéralisme qui
empiète sur...
Mme Anglade : Nous avons
des gens de toutes les allégeances. Et, je veux être bien claire, jamais,
jamais on ne va dire à quelqu'un comment voter. Et maintenant, sur cette
question-ci, ce que... les gens sont libres de faire comme ils veulent. Je ne
vais pas dire à mon caucus comment se comporter pour les élections fédérales,
pas plus que je ne dirai aux Québécois comment voter.
M. Lecavalier (Charles) :
Mais est-ce que M. Fortin va venir nous expliquer sa vision du
fédéralisme?
Mme Anglade : Vous lui
poserez la question. Mais la réalité...
Une voix : …
Mme Anglade : Non, non,
la réalité, là...
M. Lecavalier (Charles) :
...aujourd'hui, nous expliquer sa vision du fédéralisme.
Mme Anglade : La réalité,
c'est que la vision que l'on présente par rapport au fédéralisme, l'importance
du respect des compétences a été maintes fois mentionnée. Alors, je l'ai
présentée, lettre ouverte, je l'ai présentée dans toutes les positions. Jamais
qu'on ne va permettre que le fédéral vienne intervenir dans les champs de
compétence du Québec. C'est ultra-important. Pourquoi? Parce que ça fait partie
de notre juridiction et, plus que ça, c'est nous qui maîtrisons, ici au Québec,
les dossiers. Alors, la question est...
M. Lecavalier (Charles) :
...une entrevue à M. Fortin pour qu'il m'explique sa vision du fédéralisme,
est-ce qu'il va me la donner, cette entrevue-là?
Mme Anglade : C'est à
vous de faire... de poser vos questions par rapport à ça.
M. Lecavalier (Charles) :
...vous préfériez qu'il me donne une entrevue?
Mme Anglade : Mais la
vision du fédéralisme, elle est très claire pour nous, elle est très claire
pour nous. La vision du fédéralisme, c'est de s'assurer que le respect des
compétences soit là, qu'on travaille avec une fédération de manière forte, de
manière intense, mais pour s'assurer de défendre les intérêts Québec. Et en
passant, et en passant, jamais qu'on ne mettra un genou à terre pour revoir une
entente qui, en fait, est bénéfique pour l'intérêt des Québécois et jamais
qu'on ne dira aux gens comment voter par rapport à ça, jamais.
M. Lacroix (Louis) : Les
gens de la communauté anglophone qui attaquent la loi n° 96
en faisant des références au régime nazi, est-ce que c'est acceptable au
Québec?
Mme Anglade : Totalement
inacceptable comme comparaison. Si vous faites référence à la Gestapo, si vous
faites référence à cette comparaison-là, on ne peut en aucun cas comparer
l'OQLF à la Gestapo, ça, c'est totalement inacceptable et en fait ça ne sert
pas le dialogue que nous devons avoir au Québec, ça ne sert absolument pas le
dialogue que nous devons avoir au Québec avec la communauté anglophone, avec
l'ensemble des Québécois, alors aucunement acceptable.
Mme Côté (Claudie) : …sur le projet
de loi n° 96, il y en a qui le qualifie de discriminatoire. Est-ce que ça,
c'était un amalgame? Est-ce que les amalgames sont faciles dans…
Mme Anglade : Bien, vous
l'avez vu, dans le débat en anglais, que les amalgames sont très faciles. Et je
pense que notre rôle, comme leaders politiques, c'est justement d'éviter ce
genre d'amalgames là et d'élever le débat pour qu'on puisse avoir un débat sain
autour de ces questions-là. Et, lorsque l'on fait des comparaisons qui sont
plus que bancales, mais inacceptables, bien, ça conduit, justement, à ce genre
d'amalgames là, et ce n'est pas sain pour le débat qu'on a besoin de faire.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : …la modification de la Constitution qui est
proposée dans le projet de loi n° 96?
Mme Anglade : On a déjà
commenté sur le projet de loi n° 96 puis sur certains des éléments, et
j'ai dit que j'allais revenir, qu'on allait revenir, avec notre porte-parole
dans ce domaine, Hélène David, avant les consultations, d'ailleurs,
certainement. Voilà. Oui?
Mme Côté (Claudie) : Bien,
les consultations sont bientôt, ce serait intéressant de vous entendre.
Mme Anglade : Bien oui,
absolument, vous avez bien raison, les consultations sont bientôt, et nous
aurons une série d'amendements que nous allons présenter.
M. Lecavalier (Charles) : Sur
le dialogue, Mme Anglade, justement, il y a un sondage ce matin, là, qui
est sorti et qui montre qu'il y a vraiment une vision très différente de la
fameuse question du débat, là, en anglais, vue à travers les yeux des Québécois
et ceux des autres Canadiens, un paquet d'enjeux comme ça. Comment est-ce que
vous, comme cheffe d'un parti fédéraliste, vous aimeriez, disons, rétablir ce
dialogue-là entre le Québec et le reste du Canada, qui ne comprend visiblement
pas la vision du Québec sur plusieurs enjeux?
Mme Anglade : Je pense... Moi,
je vous dirais il faut éviter les amalgames de part et d'autre. Dans ce cas-ci,
je pense que la modératrice… on a été très clair sur les propos qui ont été
tenus, qui étaient inacceptables. Mais il faut continuer à entretenir un
dialogue. Moi, j'ai vécu en Ontario, j'ai vécu en Colombie-Britannique, le
dialogue, il est possible et il est faisable, mais il faut éviter d'avoir des
gens qui mettent de l'huile sur le feu.
Le Modérateur
: On va
passer en anglais, s'il vous plaît...
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : …contre le «Québec bashing», avez-vous eu le
temps de faire un décompte?
Mme Senay (Cathy) : Là, moi,
je ne suis pas la modératrice, là. Si vous voulez aller en anglais, vous lancez
le signal.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Avez-vous un nombre sur le… Combien de
signatures vous avez recueillies…
Mme Anglade : Ah oui! On a eu
plusieurs centaines de signatures par rapport à ça.
Le Modérateur
:
Mme Senay, CBC.
Une voix : …
Le Modérateur
: S'il
vous plaît!
M. Carabin (François) : …on a
eu une question au débat, Mme Anglade…
Le Modérateur
: On va
passer en anglais, s'il vous plaît.
Une voix : …
Le Modérateur
: On va
passer en anglais, s'il vous plaît. Merci.
Une voix : …
Le Modérateur
: On va
passer en anglais, s'il vous plaît. On est pressés par le temps. Ce ne sera pas
bien long.
Mme Senay (Cathy) : OK. Good morning. Mrs. Goldwater was nuanced, but, even there, when
she made, finally, the comparison with the Gestapo, with Bill 96, how did
you react? Why is it unacceptable?
Mme Anglade : You can't make a comparison between OQLF and Gestapo, I mean, you
can't compare the two. And we're going into extremes when we do such
comparisons. And I think we need to be very careful, in the conversations that
we have, in order to have the right dialog, to have the right level of
discussion. And I think this was going way too far.
Mme Senay (Cathy) : The climate, right now, the fact that this atmosphere created by the
English debate, last week, and other comments on Bill 96 from EMSB... How would
you assess this atmosphere? Is it still possible to have debates?
Mme Anglade : I certainly hope so. I know the atmosphere is charged. I know
people are extremely concerned about what's going on, and the debates are making
it even… like, the conversations are making it even tougher. But, at the end of
the day, we need to be able to have those conversations, in Québec, we need to be able to have
conversations about the French language, have conversations about the rights of
minority. It's really important.
Mme Senay (Cathy) : And my last question is : The number of cases cranking in Montréal, as an MNA from the region, and the regional health authority is
going to hold a press conference this afternoon, what can be done? Because now
we see seniors getting tested and declared positive. So what can be done?
Mme Anglade : So, first of all, we said it all along, there is one path, and it's
vaccination, it's mandatory vaccination. We've been waiting for the Government to call the decision, they
haven't called the decision. Even the President of the United
States is now saying that all people should be
vaccinated. Yesterday, in the «salon bleu», the Premier said : It's about…
you have people that are working at home and should they be vaccinated? That's
not the question. We have
people that are working today, that are not vaccinated, that are contaminating
other people. And that's what we have to stop.
Mme Senay (Cathy) : Rapid testing everywhere?
Mme Anglade : Rapid testing, as many places as we can. That's one way of doing
things. Like, it's definitely a mean that we have at our disposal and that we
should be using.
Mme Fletcher (Raquel) : I have a more general question about Bill 96. Can you hear me OK?
Mme Anglade : Yes, I hear you. Oh! Yes.
Mme Fletcher (Raquel) : Anglophones and allophones see this, in some instances, as an
attack against them or their rights. They're particularly upset about the use
of the notwithstanding clause. They feel this is, you know, not a proper way of
doing it, it's unconstitutional. What do you say to, you know, the people who
did testify… alternate hearings? And then we're going into the real hearing,
next week. Are you expecting there to be a lot of tension being build up here?
Mme Anglade : Well, for sure, there is going to be a lot of debates. And I think
it's obvious that the tension is high, and opposition is going to be one that
is going to be constructive but also very determined about some of the
amendments that need to happen within the bill in order for everybody to feel
included as part of this process. Unfortunately, there's been debates around this that are going into one extreme
to the other extreme. We need to all get together, as Quebeckers, and find a way to get through this. And what is going to be
critical for our party : understanding the importance of the French
language is obvious, but also protecting the rights of the English-speaking
community.
Le Modérateur
: …
Mme Senay (Cathy) : Non, non, non! Excuse-nous, excuse-nous, on a au moins deux autres
questions. Parce que les… Je suis désolée…
Le Modérateur
: Je suis désolé, c'est tout le temps que nous avions aujourd'hui. Il y a plusieurs points de presse...
Mme Senay (Cathy) : Mr. Dubé said yesterday that he was surprised with the fact that
there is a labor shortage in the health sector. He didn't think, at the
beginning of the summer, that it would be worse, and now he is talking about
breaks of services, but the ones that he can't plan. How come we went that far?
Mme Anglade :
It was extremely surprising to see Mr. Dubé saying that he was surprised of the
situation. This should have been noticed way back when.
At the beginning of the summer, we saw that there were issues in the number of
emergency rooms, and we said that there were issues. This should not come as a
surprise. It's not coming as surprise to anybody in the network, other than Mr.
Dubé. Because, honestly, the feeling that we have on the ground, the
discussions that we have on the ground are clearly saying that there are issues,
and they are not related to summer vacations. So, this is… we don't understand
why he's not saying the situation loud and clear. Again, he is not the Minister of Vaccination, he is
the Minister of Health.
Le Modérateur
:
Merci. Merci, c'est tout le temps que nous avions...
Des voix : …
Le Modérateur
: C'est
tout le temps que vous avions. Merci beaucoup.
Mme Anglade : Thank you very much.
(Fin à 8 h 23)