(Huit heures vingt-quatres minutes)
Mme Perry Mélançon : Bon
matin, tout le monde. Le constat, ce matin, il est alarmant : ce sont les
régions, en fait, qui paient le prix pour l'inaction du gouvernement. La
conséquence première dans les régions, là, c'est un bris, une fermeture nette
de services. Il n'y a pas d'autre recours possible pour les gens des régions
pour aller se faire soigner, il faut faire des kilomètres pour pouvoir obtenir
les soins qu'ils méritent, qu'ils ont droit de recevoir.
Juste dans les dernières semaines :
fermeture des soins intensifs à l'Hôpital de Matane, pendant un mois, en plus
des bris de service en obstétrique qui continuent aujourd'hui; il y a la
fermeture de la salle d'urgence à l'Hôpital de Gatineau depuis juillet; la
fermeture du bloc opératoire à l'Hôpital de Lachute tout l'été; il y a eu bris
de service à prévoir, en fait, à la suite de la démission de huit infirmières à
l'Hôpital de Roberval; et il n'y a plus aucun service en obstétrique à
l'Hôpital de Ville-Marie depuis avril dernier; et, plus récemment, bien, le
ministre nous annonçait que les patients de l'urgence de Senneterre devront
recevoir des soins à une heure et demie de route de chez eux.
Alors, ce qu'il faut faire, les solutions
qu'il faut mettre en branle dès maintenant, on l'a répété à maintes reprises,
et pour répondre à la pénurie d'infirmières, il faut abolir le temps
supplémentaire obligatoire, il faut mettre fin à ces horaires complètement
inhumains qui ne sont pas basés sur l'écoute, l'entraide, qui sont basés sur
les mesures coercitives, il faut complètement stopper ça, il faut qu'on mette
toutes les énergies sur les conditions de travail. C'est ce qui va ramener les
infirmières dans le réseau public.
Alors, le ministre semblait être le seul
surpris, le gouvernement aussi, là, de ce qui nous attend : 20 000
infirmières qui quitteront, déjà 4 000 actuellement. Alors, ce qu'on
demande au ministre, bien, c'est de s'occuper du réseau de la santé. Je pense
qu'il faut qu'il se rappelle que c'est sa responsabilité aussi, le réseau de la
santé. Et on lui demande de faire un peu moins de télévision et s'occuper un
peu plus des régions. Merci.
La Modératrice
: Je
laisse la parole au chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci, Méganne. Bonjour, tout le monde. Alors, ce matin, je veux revenir sur
notre motion d'hier, qui non seulement a été adoptée à l'unanimité à
l'Assemblée nationale, la demande d'excuses au consortium canadien-anglais, mais
on a vu un coup de théâtre, hier, que Justin Trudeau, Erin O Toole et même
Jagmeet Singh se sont joints à ce concert, à cette voix à l'unisson qui demande
des excuses. Donc, là, ça va prendre qui pour l'obtenir, cette excuse-là?
Et vous vous rappellerez du cas de Wendy
Mesley, à la CBC, qui avait osé nommer tout haut, dans une réunion, le titre
d'un livre, et il a fallu qu'elle se confonde en excuses. On parlait même de
rééducation. Là, on a un cas flagrant où est-ce que, dans la question, on
plantait le constat que le Québec a des problèmes de racisme, et c'est en
raison de ses lois discriminatoires. Tous les partis de tous les paliers
réclament ces excuses-là. On les veut, on veut les obtenir. Donc, c'est à
suivre et c'est important de faire le suivi.
Aujourd'hui, aussi, on va déposer une
motion sur le fameux dossier Muskrat Falls. Donc, vous savez, c'est un
mégaprojet hydroélectrique à Terre-Neuve qui a été financé à même le fédéral
pour des sommes astronomiques. Il a fallu renflouer un autre 5 milliards
récemment. Et, un petit rappel, le Québec, lui, a payé seul toutes les infrastructures
d'Hydro-Québec. Quand c'était le tour de Terre-Neuve, essentiellement, le gouvernement
fédéral a décidé de livrer une concurrence déloyale, à même nos propres impôts québécois,
à Hydro-Québec, avec ce projet Muskrat Falls.
Donc, aujourd'hui, on donne une deuxième
chance à François Legault parce qu'il nous a dit récemment qu'il était un grand
défendeur de la nation et du Québec, on lui donne une deuxième chance de
condamner cette décision qui constitue, à même les fonds publics, de la
concurrence déloyale contre le Québec et de réclamer le remboursement au Québec
de notre part d'impôt qui a été investie dans ce fiasco financier.
À date, François Legault a dit qu'il
fallait comprendre la situation, comprendre la situation de Terre-Neuve, et que
c'était un peu inhérent au fonctionnement de la fédération canadienne. Nous, on
est complètement en désaccord. Et donc je demande aujourd'hui au PM d'appuyer
notre motion. Il faut qu'à nouveau l'Assemblée nationale parle d'une seule voix
lorsque nos intérêts sont bafoués et nos intérêts sont menacés. Là-dessus, je
vais prendre vos questions.
M. Lacroix (Louis) : Sur la
pénurie de main-d'oeuvre en santé, j'essaie de comprendre votre position, là,
parce que vous réclamez la fin du TSO, mais le TSO existe parce qu'il y a une
pénurie d'infirmières. Il n'y a pas assez d'infirmières, donc on est obligé de
faire faire du TSO à celles qui sont là. Là, vous dites : Bien, arrêtons
de faire du TSO parce que c'est pour ça que les infirmières ne viennent pas
travailler dans le réseau. Alors là, vous réclamez la fin du TSO d'ici la fin
de l'année. Comment est-ce qu'on peut composer avec ça? Comment est-ce qu'on va
continuer à donner les services s'il n'y a plus de TSO puis on sait qu'il
manque 4 000 infirmières?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
On sait qu'il manque 4 000 infirmières et on se rend compte que la
raison du départ des infirmières, c'est beaucoup les conditions de travail
épouvantables. Ce qu'on voit dans d'autres provinces canadiennes, dans d'autres
réseaux hospitaliers, c'est qu'au lieu d'imposer des quarts de travail
parfaitement inhumains, là, huit heures, plus huit heures, plus d'autre temps
supplémentaire, c'est inhumain et ça pousse à la sortie les infirmières...
M. Lacroix (Louis) : ...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, je veux juste finir. Donc, ce qu'on va faire, c'est donner des conditions
de travail, par exemple, de consentement, aménager des séquences de travail qui
sont peut-être un peu plus longues, mais qui ne sont pas inhumaines, comme
16 heures consécutives. Et on dit : Il faut réglementer tout ce qui
se passe au privé. Parce que, là, si toutes les infirmières s'en vont en agence
parce que, justement, leurs conditions de travail sont meilleures dans ce
système-là, mais que ça nous coûte une fortune puis qu'au final il nous manque
des gens, bien, il faut intervenir dans cet exode-là des infirmières vers un
système privé qui ne nous sert pas du tout.
Mme Prince (Véronique) :
Est-ce qu'on pourrait déléguer les actes des infirmières? Est-ce que ça
pourrait être une avenue, par exemple?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, moi, je pense qu'il faut commencer par rehausser les conditions de
travail. Ça a été dit je ne sais pas combien de fois. Il faut faire attention,
aussi. Le débat est revenu ce matin, là, mais on parle de 20 000 personnes,
dans le réseau de la santé, qui pourraient se retrouver sans solde au 15
octobre, si le gouvernement, malgré tout ce qu'on a entendu à la commission sur
cette question-là, s'entête. On était le seul parti à écouter ce qui se passait
dans cette commission-là, avant de prendre position, et on a été le seul parti
à dire haut et fort : Ça n'a aucun sens de placer des infirmières en
suspension sans solde, alors qu'on a cette pénurie-là. Donc, il va falloir que
le gouvernement entende les messages.
M. Laforest (Alain) : …
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Il faut bonifier, clairement, il faut bonifier les conditions de travail.
M. Laforest (Alain) : …bien,
elle a été acceptée, cette convention-là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, mais ça ne nous empêche pas de négocier avec les syndicats sur comment la question
du temps supplémentaire pourrait être réaménagée. Mais c'est parce qu'il y a
une déconnexion avec les gens qui travaillent dans le système. Il n'y a
personne qui leur pose la question : Avez-vous des suggestions?
M. Laforest (Alain) : …les
syndicats est-ce qu'ils sont déconnectés, pour avoir accepté cette convention
collective là?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, je n'ai pas pris part à la négociation, mais il n'y a rien qui nous empêche,
en date d'aujourd'hui, de proposer des aménagements pour que les infirmières
cessent de quitter la profession.
M. Lacroix (Louis) : Mais
hier, là, M. Legault, vous l'avez entendu en conférence de presse, là, il a
fait un pont d'or aux infirmières : prime, si elles reviennent dans le
réseau, elles pourraient continuer à percevoir leurs pensions de retraite, pour
les retraités, si elles reviennent. Puis, en plus, on dit : On va prendre
les infirmières du privé, on va les amener dans le système public, avec leurs
conditions de travail et avec leurs salaires, puis, pour ne pas créer deux
catégories d'infirmières, on va donner les mêmes conditions à tout le monde.
Un, est-ce que le Québec a les moyens de faire ça?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, c'est probablement… Tu sais, il y a le dicton : Trop peu trop tard,
là. On va voir si ce bouquet de mesures là aura un effet. Probablement. Mais
pourquoi avons-nous... Et je veux juste poser la question qu'on devrait tous se
poser, là : Pourquoi avons-nous attendu des bris de service dans à peu
près… dans un grand nombre de régions, partout à travers le Québec, pour mettre
en mesure des incitatifs puis se poser la question : Pourquoi est-ce que
toutes nos infirmières... un grand nombre d'infirmières se retrouvent en
agence, alors qu'on a besoin de ces gens-là dans le réseau public? Donc, c'est
très, très irresponsable d'arriver après coup et dire : Là, on va essayer
un bouquet de mesures...
M. Laforest (Alain) : …le Parti
québécois était au pouvoir, quand les libéraux étaient au pouvoir, il y en avait,
des bris de service...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ah non! mais là on atteint des records inégalés et…
M. Laforest (Alain) : …la
pandémie ou le vieillissement de la population?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, c'est qu'on a ignoré la question des conditions de travail, on a pressé
le citron en disant : On est en crise, donc faites-en, du temps supplémentaire.
Puis évidemment ça venait avec des compliments, là : les anges gardiens,
et tout. Mais concrètement il n'y avait pas d'ajustement pour que ce soit
durable, comme modèle, puis là, bien, on paie le prix.
M. Lacroix (Louis) : …avec ce
que propose M. Legault?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, ce que je dis, c'est qu'il est un peu tard. On va voir si ça a de l'effet.
Je ne me positionnerai pas à savoir quel effet ça aura. Mais moi, je pense que
ce qu'on attend du gouvernement, c'est d'entendre un peu plus les syndicats
puis travailler en collaboration, au lieu d'être détaché du terrain puis là
lancer des mesures miracles, alors que le problème est là depuis longtemps,
puis il n'y a pas eu de dialogue avec les...
Mme Plante (Caroline) :
...est-ce que c'est acceptable?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Complètement inacceptable. Et c'est très triste de voir qu'encore une fois le
sujet, cet automne, ça va être que le ministère de l'Éducation, en fait, manque
totalement de leadership, manque d'organisation. Ça a été le sujet, toute
l'année dernière, et là on se retrouve encore avec des situations d'absence de planification
et des situations qui sont très démotivantes pour les parents comme pour les
enfants.
Mme Plante (Caroline) :
Est-ce que vous remettez en question le travail de M. Roberge, comme l'a fait
avant vous Mme Labrie?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
En fait, Véronique Hivon a déjà demandé sa démission lorsqu'il avait menti sur
l'avis de santé publique, là. Il avait suggéré que l'avis de santé publique lui
avait demandé de faire quelque chose, ce n'était pas vrai, et, à ce moment-là,
Véronique Hivon avait demandé sa démission. Simplement, on ne comprend pas
pourquoi, mais, dans le cas de M. Roberge et de certains autres politiciens — c'est
surtout des hommes, vous remarquerez — il semble y avoir une
protection toute épreuve par rapport à un changement qui s'impose, à mon avis, au
niveau du ministère de l'Éducation.
Mme Porter (Isabelle) :
Concernant la vaccination des infirmières, là, si je comprends bien ce que vous
avez dit tout à l'heure, c'est qu'entre autres solutions à la pénurie
d'infirmières on devrait permettre à des infirmières non vaccinées de rester
travailler, c'est ça?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui. C'est-à-dire qu'au lieu de les placer en sans solde on devrait faire comme
des provinces canadiennes, l'Ontario, le Manitoba, le Nouveau-Brunswick, et
dire : Si vous n'êtes pas vaccinées, on veut quand même que vous
travailliez, mais il va falloir mettre des mesures de contrôle très, très
serrées comme, par exemple, un test par jour, avec le plus de télétravail ou
d'exposition minimum aux patients qui sont à risque. Mais il y a des solutions
pour être flexible. Mais mettre à la porte... parce que c'est ça, là, hein, un
congé sans solde indéfini, là, ça ressemble à un congédiement déguisé, mettre à
la porte 20 000 personnes, dans l'état actuel des bris de service
dans le réseau de santé, c'est de la folie, là. On ne peut pas se permettre ça.
Et on voit que d'autres provinces,
d'autres juridictions ont été plus créatives et ont axé moins sur la peur. Parce
que la prémisse de l'intervention du gouvernement, c'est que, si on fait peur
aux gens, le taux de vaccination augmente. Mais ça, l'INSPQ est venu dire :
On n'est pas certains de ça. Historiquement, au Québec, on n'a pas misé sur la
vaccination obligatoire avec des conséquences parce que ce n'est pas clair
qu'il y a une corrélation avec le taux de vaccination. Puis un grand nombre
d'intervenants en commission sont venus nous dire : Le dialogue,
l'éducation, la coopération vont donner de bien meilleurs résultats.
D'ailleurs, le taux de vaccination est toujours en hausse, là, première dose
comme deuxième dose.
M. Laforest (Alain) : Les infirmières
non vaccinées...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, moi, j'encourage tout le personnel de la santé à aller se faire vacciner.
M. Laforest (Alain) : ...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est le genre de jugement simpliste que je ne veux pas faire, parce que, si
quelqu'un a une condition médicale que je ne connais pas, qui fait qu'elle
n'est pas vaccinée, si une femme enceinte a une contre-indication... Je ne
commencerai pas à faire du cas par cas. J'encourage le plus grand nombre à se
faire vacciner. Puis on avance, on va atteindre…
M. Laforest (Alain) : …
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, on comprend que c'est contreproductif de placer en suspension, sans solde,
des gens dont on a de besoin dans le réseau, alors qu'on a des bris de service.
On est le seul parti à dire ça parce qu'on est le seul parti à avoir attendu la
commission sur le sujet et à avoir écouté les intervenants.
Mme Lajoie (Geneviève) : Mais
vous, si vous êtes un patient, là, est-ce que vous aimeriez vous faire soigner
par une infirmière non vaccinée?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ça dépend des mesures de contrôle. C'est que, là, on présume que la seule
mesure de contrôle et de prévention, c'est le vaccin. Dans les faits, le fait
d'être vacciné n'empêche pas la transmission, et les tests demeurent vraiment
importants. Là, on a un gouvernement qui vient de se réveiller, de ce que j'ai
compris, là, puis qui vient de découvrir que les tests, c'était une bonne
chose, alors qu'on a parlé toute l'année dernière de l'importance de tester les
gens. Et il y a dans l'aménagement de travail, lorsqu'on regarde les autres
provinces canadiennes... il y a toutes sortes d'aménagements qui protègent les
patients. Donc, il faut explorer toutes les mesures préventives et non pas
penser qu'il n'y a que le vaccin qui est un outil de prévention, quoiqu'on a
intérêt à être vacciné.
La Modératrice
: On
passe aux questions en anglais, s'il vous plaît.
M. Larin (Vincent) : …
La Modératrice
: On va
passer aux questions en anglais... On va prendre les questions en anglais, s'il
vous plaît, ça fait…
M. Larin (Vincent) : …votre
parti s'est déjà opposé à ce que des gens avec des signes religieux
ostentatoires pratiquent pour le public. Ça, ça vous dérange, mais le fait
qu'elles ne soient pas vaccinées ne vous dérange pas?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Il n'y a aucun rapport entre les signes religieux puis la vaccination.
La Modératrice
: On va
passer aux questions en anglais.
Mme Fletcher
(Raquel) : …should they be working in the
health care system?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : It depends on their personal medical profile.
Mme Fletcher (Raquel) : No, I understand there's people who can't get the vaccine. But if
they choose not to get it... Are they working in the right field?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : No, there are several reasons that can explain a vaccination
rate that, by the way, is around 95 % in nurses. So, what is the situation
of the remaining 5 %? It depends on individual cases. Our point is to say :
If you fire them, given the current situation in the health system, we will
have serious problems. We already have serious problems. So, let's be pragmatic,
here, and find solutions that will give us a chance to give, provide services
to the population. And that's the case in several other provinces in Canada. They
don't fire people. They test them more, they make them work from distance. There
are several solutions to get people to work, even though they have a specific
medical profile.
Mme Fletcher (Raquel) : On Mr. Roberge, should he be… should he resign or should he be
fired or removed from his ministry?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : We've been saying for several months that he should be fired.
We said that, Véronique Hivon said that when the… Mr.
Roberge went with a statement that he received a Public
Health opinion, and it was not the case, so he didn't say the truth, and, at
that point, we said : We can't have confidence, we can't trust this person
as the Minister of Education. So we've been asking for that for several
months.
Mme Senay (Cathy) : You know that the consortium yesterday said that they will not
publish an apology for the question during the English debate. They answered to this already. So, even
though the National Assembly had two motions, Mr. Legault said it was an attack
against Québec and then wanted
the federal leaders to ask for an apology, they did, but finally, it's no.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Well, have we received, within the
past 24 hours, now that we have all federal parties and all provincial parties...
did we receive a formal answer?
Mme Senay (Cathy) : Yes, they sent the same press release than they sent last Friday. It
doesn't contain an apology.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : So, it tells you that the only form
of socially acceptable racism and intolerance in Canada is intolerance against Francophones and Quebeckers. You can't have a more clear-cut, clear evidence of that
phenomenon.
Mme Senay (Cathy) : Mr. Legault qualified Gabriel Nadeau-Dubois as a «woke», yesterday, during question period. What does that reveal to you, using that qualification?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : I have to say... maybe I'll repeat it
in French, but I find it very funny that Gabriel
Nadeau-Dubois doesn't know what the word «woke» means.
If he forgot, he should just get in contact with his «collectif antiraciste»
and «décolonial» because lately they said that Gabriel
Nadeau-Dubois and Québec
solidaire have problems with systemic racism.
«Wokism» is not a light
and normal phenomenon. It's a threat to democracy. What is it? It's
universities that prevent you from saying certain words, or studying, or making
certain arguments. It's accusations of racism that are unfounded and that are
tactical. It's an organisation
of society that is based on
color of skin, instead of building upon rules that apply to everyone and
building on the fact that we're all citizens, no matter what our differences
are. It's a very serious topic.
So, knowing that Québec solidaire has been saying that
parties that are supporting Bill 101 and the bill on secularism are racists, to
hear Québec solidaire say «I have no idea what wokism is» is quite funny.
La Modératrice
:
Dernière question en anglais, s'il vous plaît.
M. Authier (Philip)
: In your mind, that wasn't a compliment, it wasn't
derogatory when it was tossed at Mr. GND like that?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Oh no! it can't be a compliment. If
we are dealing with threats to freedom of speech within our universities and if
we're dealing with accusations of racism and programs that are based on color
of skin, and tensions, social tensions based on theories that are really
counterproductive, it can't be a compliment, and it's a real threat for our
democracy.
M. Authier (Philip)
: GND said this morning that's because he's trying to create a
distraction away from his urging of Quebeckers to vote Conservative. Why did he used this word?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Well, I think it's useful for François Legault to not have to answer to
very serious questions such as :
Why are you supporting the Conservatives, knowing that it might be a Liberal Government? Why are you still a federalist,
knowing that all your demands have been rejected and that now we're getting
insulted? All those very serious questions can be eluded, if he has an argument with Québec
solidaire as to who's the most this or that. It was not
a very great moment of democracy, yesterday, it was not...
M.
Robitaille (Antoine) : Mais, M. St-Pierre Plamondon, est-ce qu'il y a
de la place entre Duplessis et le «woke» pour le Parti québécois?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien évidemment. Le jeu de la CAQ, dont l'électorat n'est pas très «woke», là,
disons-le, c'est de placer la discussion en Chambre sur le «wokisme», qui n'est
pas un phénomène banal. Moi, je ne comprends pas que Gabriel Nadeau-Dubois nous
dise, sans partir à rire, qu'il ne sait pas c'est quoi, le mot «woke»...
M. Robitaille (Antoine) : Ma
question, c'est : Est-ce qu'il reste de la place pour le Parti québécois
dans cette joute entre Duplessis et le «woke»?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Évidemment, parce que ça prend une voix qui est constructive puis ça prend une
voix qui nous ramène à l'essentiel, à savoir est-ce que c'est normal qu'on ne
puisse pas prendre nos propres décisions, que nos demandes légitimes soient
rejetées et qu'au final on n'ait aucune porte de sortie parce que le premier
ministre s'entête à dire qu'il est fédéraliste, peu importe combien de fois on
va se faire gifler.
Puis c'est là que le Parti québécois
arrive avec peut-être moins de coups d'éclat, là, on n'embarque pas dans les insultes
de «monarque» puis de «woke», mais on est pertinents, comme on était pertinents
sur la langue française, comme on a été le seul parti à dire qu'on perdrait des
infirmières si on n'écoutait pas la...
La Modératrice
: C'est
tout pour nous, merci... pour ce matin.
Des voix : …
La Modératrice
: C'est
assez, je n'ai plus le temps.
(Fin à 8 h 45)