(Neuf heures vingt-quatre minutes)
M. Lavallée (Hugo) : Il y a
des… qui viennent des promesses… dans la campagne électorale fédérale. On a beaucoup
de chefs de partis qui promettent d'injecter beaucoup de milliards de dollars
dans l'économie. On voit que l'inflation est déjà très élevée. Est-ce que ça
vous inquiète de voir ça?
M. Girard (Groulx) : Bien, je
pense, il y a deux éléments dans votre question, là, il y a les finances
publiques puis il y a le coût de la vie. Je vais d'abord prendre l'angle du
coût de la vie. Alors, ce qu'on observe, c'est une hausse des prix de l'ordre
de 4 %, c'est deux fois plus élevé que ce à quoi nous sommes habitués,
c'est donc important. Par contre, il faut nuancer. Il y a des éléments qui sont
temporaires, comme les chaînes d'approvisionnement, le prix des matières
premières, et il y a des éléments plus permanents qui sont positifs : la
hausse des salaires. Alors, ce qu'on voit présentement au Québec, c'est que le
revenu disponible croît plus rapidement que la hausse des prix. Alors, dans
l'ensemble, la situation des Québécois s'améliore, mais c'est certain qu'on est
sensibles à ceux qui ne bénéficient pas de ces hausses de revenu disponible et
qui font face à une hausse du coût de la vie.
M. Laforest (Alain) :
Avez-vous commencé à chiffrer comment va coûter l'embauche de 4 000 à
5 000 personnes pour les placements, soit des retraités ou des agences
dans le réseau de la santé?
M. Girard (Groulx) : Bien, on
fait toujours des travaux, des prévisions, on regarde ça. On est principalement
ici dans le domaine de la présidente du Conseil du trésor. Mais, oui, on fait
les hypothèses, on se parle et, oui, il y a les hypothèses à l'étude.
Journaliste
: ...vos
hypothèses...
M. Girard (Groulx) : Mais ça
dépend à quel rythme les gens reviennent, d'où ils viennent. Alors…
M. Laforest (Alain) : La
fourchette est de combien?
M. Girard (Groulx) : La
fourchette? Bien, ça va être plusieurs centaines de millions.
M. Lacroix (Louis) : Mais
est-ce qu'on a les moyens de faire ça? M. Legault dit qu'il veut augmenter... ?
M. Girard (Groulx) : On a
définitivement les moyens de faire ça. Depuis le début de la pandémie, lorsque
la Santé a besoin de ressources pour combattre la pandémie, on a toujours été
là, les sommes sont disponibles. La capacité du gouvernement du Québec à faire
face à cette pandémie financièrement, c'est indéniable, on est là pour aider.
Tout ce qui nous sera demandé par le ministre de la Santé et son équipe sera
donné.
M. Lecavalier (Charles) : M.
Legault, il est même allé jusqu'à dire qu'il pourrait arrimer le salaire des
infirmières du public à celles des agences privées. Ça, ce n'est pas quelques
centaines de millions, il me semble, ça, c'est… ils font beaucoup plus que le
privé, non?
M. Girard (Groulx) : Bien,
encore une fois, là, ça dépend d'où ils viennent. Est-ce qu'elles viendraient
toutes des agences? Est-ce que c'est du temps… des employés temporaires qui
deviennent permanents, des retours à la retraite? Alors, tout ça, ça dépend du
rythme auquel les gens reviennent. Mais je pense qu'on est encore à l'étape
d'établir les scénarios puis de quantifier ça, et, je vous confirme, ce serait
plusieurs centaines de millions.
M. Lavallée (Hugo) : Pour
revenir à la question de l'inflation, là, je ne suis pas certain d'avoir saisi
votre réponse. Est-ce que c'est le bon moment de réinjecter des centaines de
milliards de dollars en plus dans l'économie ou est-ce que ce ne serait pas inquiétant?
M. Girard (Groulx) : O.K.
Bien, là, votre question, celle-là, je vais la prendre sous l'angle des
finances publiques. Alors, c'est certain qu'on vient d'avoir un budget fédéral
en mars, très généreux. Et, dans la mesure où la campagne électorale amène le
dévoilement de promesses qui sont de l'ampleur d'un nouveau budget, ça fait beaucoup
de dépenses fiscales dans une économie qui est déjà en surchauffe lorsqu'on
regarde le rebond, la force du rebond 2021 par rapport à 2020, et on le voit
dans l'indice des prix à la consommation. Alors, ce n'est pas clair que l'économie
a besoin de toutes ces dépenses fiscales là. Et, comme il n'y a qu'un
contribuable, bien, à long terme, il faut choisir les dépenses judicieusement.
M. Lavallée (Hugo) : Donc,
les chefs devraient faire preuve de retenue, c'est un peu ça...
M. Girard (Groulx) : Bien,
c'est la nature des campagnes électorales que les partis arrivent avec des
promesses et des nouvelles dépenses. Mais je rappelle à tous qu'on vient
d'avoir un budget fédéral en mars, et donc que d'ajouter des dépenses à un
niveau de dépense qui est déjà élevé, ce n'est pas optimal.
M. Lecavalier (Charles) : Sur
un autre sujet, M. Girard, est-ce que la décision de Loto-Québec, là, de peut-être
mettre fin à l'argent comptant dans les casinos, ça vient d'une stratégie,
disons, plus large pour lutter contre le blanchiment d'argent?
M. Girard (Groulx) : Bien,
oui, parce qu'on a un rapport d'audit avec 42 recommandations. Il y en a qui
sont dans les mains de Loto-Québec, sur lesquelles elle peut agir, et ça, c'est
un des points qui avait été discuté dans le rapport. Puis il y en a d'autres
qui vont nécessiter des changements législatifs, on travaille là-dessus.
Mais ce qui est important, c'est qu'on est
dans un processus d'amélioration continue. On a eu un rapport d'audit, avec des
recommandations, qui reconnaissait les bonnes pratiques de Loto-Québec, mais
qui suggérait des améliorations. Puis on a une nouvelle équipe de direction, on
a un excellent conseil d'administration, je leur fais confiance pour faire les
choix...
M. Chouinard (Tommy) : Avec
le contrat de travail qui vient d'être signé, là, avec... bien, ou en tout cas
qui a été conclu avec la FIQ, combien de dépenses de plus vous avez prévues
dans la rémunération des infirmières? C'est une enveloppe, une bonification de
combien pour les infirmières?
M. Girard (Groulx) : O.K. Ça,
je ne dévoile rien sur les négociations. Toutes ces questions précises là, vous
devez les demander à la présidente du Conseil du trésor. Moi, j'ai donné
l'ampleur de ce qui était sur la table dans le dernier budget. À la mise à
jour, je donnerai une mise à jour de ça.
M. Chouinard (Tommy) :
...j'essaie de voir, quand vous dites plusieurs centaines de millions, là, je
veux dire, c'est comme... on parle de plusieurs centaines, ça commence à 200
puis ça peut être...
M. Girard (Groulx) : ...mais
je veux juste être clair, on parle d'ajouter 4 000 personnes dans le
réseau. Alors, il y a des coûts importants à ça.
M. Bossé (Olivier) : ...
M. Girard (Groulx) : Ça dépend
du rythme auquel les gens reviennent, ça dépend d'où elles proviennent, d'où
ils proviennent.
M. Lecavalier (Charles) : ...
M. Girard (Groulx) : Mais...
Non, ce serait une mesure temporaire, là, parce que je pense que, dans
l'ensemble... Au départ...
Des voix : ...
M. Girard (Groulx) : Non,
mais, un instant. Au départ, dans le cadre financier, on avait suffisamment
d'infirmières dans le réseau. Là, ce qui se passe, c'est que l'effet de la
pandémie, c'est qu'on perd du personnel, mais si on prend le cadre financier à
long terme, on a prévu suffisamment d'infirmières dans le réseau. Alors, ce
serait une mesure temporaire.
M. Chouinard (Tommy) : Non,
mais je ne saisis pas le côté temporaire. Je m'excuse, là, mais si on veut
amener des travailleurs dans le réseau public, c'est bien pour les garder, là.
Donc, ces gens-là sont payés année après année, là.
M. Girard (Groulx) : Non. Je
vais vous expliquer. Lorsqu'on fait un cadre financier au gouvernement du
Québec, on prévoit qu'on va avoir suffisamment d'employés en éducation, en
enseignement supérieur, en santé.
Là, ce qui se passe, c'est qu'on a des
gens qui se sont retirés. Alors, on a une base salariale et puis là, on a des
gens qui quittent. Et là, on veut temporairement pallier à cette situation, qui
est la pandémie, l'urgence sanitaire et puis il va y avoir des coûts
supplémentaires.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : ... c'est pour combler des gens qui sont en ce
moment en arrêt de maladie, par exemple, ou qui ne travaillent pas parce qu'ils
ne sont pas vaccinés? C'est ça que vous voulez dire? ... temporaire.
M. Girard (Groulx) : Ce que le
ministre de la Santé a dit, c'est qu'il manquait 4 000 personnes.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Oui, mais ces 4 000-là, elles manquaient
avant la pandémie aussi, là. Je veux dire, c'est quelque chose qui est
récurrent d'année en année, non?
M. Girard (Groulx) : Bien, il
y a eu beaucoup de départs durant la pandémie, là. Les gens qui ont quitté, c'est
tout... On est quand même en pandémie depuis 18 mois.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : 4 000, en bon français, là, c'est pour
patcher les départs de pandémie. Mais après, on revient au niveau où on était
avant la pandémie.
M. Girard (Groulx) : Bien, là,
je vais laisser le ministre préciser exactement combien sont partis durant la
pandémie, mais ce qui est sûr, c'est que la demande pour les effectifs
supplémentaires, c'est relié aux difficultés auxquelles on fait face dans la
pandémie.
La Modératrice
: ... on
va en anglais, on va en anglais, on va en anglais, s'il vous plaît.
M. Chouinard (Tommy) : Non,
mais ça, on va le préciser parce que M. Legault, il a dit : Non
seulement on veut ramener les gens, mais on veut que l'ensemble des
infirmières, on leur donne plus d'argent.
Bon, là, est-ce qu'il faut distinguer deux
choses : est-ce qu'il va y avoir, effectivement, pour l'ensemble des
infirmières, plus d'argent?
M. Girard (Groulx) : Bien, ça,
c'est... La réponse, c'est oui, mais il y a plus d'argent dans le cadre des
négociations avec le secteur public. Il y a une entente avec les infirmières.
Alors, la réponse, c'est oui.
M. Chouinard (Tommy) :
...plus d'argent, plus. Est-ce que c'est ça, les centaines de millions?
Mme Senay
(Cathy) : I have the same question, Mr. Girard, I have the same question because as of now, nurses' unions
have the full power of negotiation. Basically, the door's open, we'll pay you as much as necessary to
get back 4,000 to 5,000 nurses, we need you now. It's now. So, basically, you're
saying : I've got the money, I'll pay you. How much it will cost? How long
it will last?
M. Girard (Groulx) : OK. So, let me distinguish. First, we negotiated better terms,
better work conditions, better financial terms, and that's the role of the
president of the Treasury Board. And so, once the deals are applied, there will
be better conditions for all those involved in the public sector, namely
nurses.
Journaliste
: …
M. Girard (Groulx) : We have a difficult situation, right now, where we need some people to catch up and come back to
help out and we are looking at providing monetary incentive in order to help do
that. And that will cost a few hundred million, depending where they come from,
at which time, who is it that's coming to help over what period. There's a lot
of assumption, we're still working on this.
M. Authier (Philip)
: I just want to ask you… economic update this fall… you know…
M. Girard (Groulx) : I don't have the date, but there will be an economic update this
fall, and overall, the Québec
economy is doing better than we had forecasted in the last budget. We had
forecasted 4,2 %. Most economists, private sector economists, now are
north of 5,5 %. So, the economy's better. When the economy's better, we
have more revenue, so there will be an update in the fall.
M. Authier (Philip)
: …
M. Girard (Groulx) : Well, it depends of the expense. I just told you that the economy
is doing better, that we will have more revenues, depending on what amount of
expenses we have, the… We'll see what the balance budget is, how these impacts
balance on the fiscal balance.
La Modératrice
:
Excellent. Merci, tout le monde.
M. Girard (Groulx) : Merci
beaucoup, tout le monde.
(Fin de la séance à 9 h 35)