(Quatorze heures trente et une minutes)
M. Arseneau : Merci beaucoup.
Alors, on vient d'assister à une conférence de presse que le gouvernement a
présentée comme une révolution, une réforme importante dans le domaine de la
santé, alors qu'encore une fois c'est une entreprise de relations publiques. Le
gouvernement essaie essentiellement de sauver les meubles face à une crise
qu'il n'a pas vu venir, alors qu'évidemment elle était une catastrophe annoncée
depuis des mois.
Le gouvernement l'a dit depuis… il l'a
avoué, en fait, lui-même, que ce que veulent les infirmières et plusieurs
membres du personnel soignant, ce sont des conditions de travail qui sont
améliorées, avoir une meilleure conciliation entre leur vie personnelle et leur
vie professionnelle. Et là la seule chose qu'on met sur la table, c'est un
chèque de la part du gouvernement, un chèque de 15 000 $ pour
continuer à hypothéquer leur santé. Alors, c'est ce qu'on offre aujourd'hui aux
infirmières. Alors, évidemment, c'est insuffisant.
Et, de façon plus large, ce qu'on
constate, c'est que, là, le gouvernement, il donne 1 milliard de dollars
par année aux entreprises privées. Il a décidé maintenant d'investir
1 milliard de dollars dans le système public pour faire concurrence au système
privé qui continuera de lui faire concurrence. Évidemment, c'est le serpent qui
se mord la queue. On n'avance pas là-dedans. C'est un système qui est
impossible, qui est complètement absurde et qu'il va falloir casser une bonne
fois pour toutes. Le gouvernement ne nous donne aucune assurance qu'il va finir
par cesser d'avoir recours aux agences du domaine privé.
On a aussi évidemment le goût de faire
revenir les infirmières, et ce, à temps plein, pour un an — curieusement,
dans un an, c'est l'échéance électorale — sans leur garantir que le
temps supplémentaire va être complètement éliminé. On veut le réduire.
Évidemment, ce sont des voeux pieux, mais c'est en deçà de la promesse
électorale de la dernière élection de la Coalition avenir Québec, d'abolir le
temps supplémentaire obligatoire.
Je le répète, ce n'est pas juste l'argent
qui va faire que 40 % des postes temps plein seront comblés. Il faut
l'assurance que le temps supplémentaire obligatoire, bien, ce sera chose du
passé, contre, évidemment, l'engagement des infirmières qui pourraient être
tentées de revenir. C'est un plan qui manque d'ambition. On ne parle pas non
plus de ratio sécuritaire à implanter dans le domaine de la santé.
Et, en terminant, je vous dirais qu'il y a
des grands oubliés, parce que, oui, il y a certaines catégories de personnel
qui sont visées par ces mesures, on a parlé des infirmières, des infirmières
auxiliaires, des inhalothérapeutes et des perfusionnistes, mais qu'en est-il de
tous ceux qui supportent le système à bout de bras : les technologues en
imagerie médicale, les techniciens de laboratoire, les travailleurs sociaux,
les psychologues, et ainsi de suite?
On va, évidemment, avec ce système, créer
deux catégories de travailleurs dans le même hôpital, dans le même réseau. Évidemment,
il y a des gens qui vont avoir accès à des bonus, d'autres non. Et ce que ça va
provoquer, c'est une hémorragie, une fuite des autres catégories de personnel
également vers le privé, ou vers la retraite, ou vers d'autres secteurs. Et on
va faire face à une crise encore qui sera perpétuelle. On n'aura rien réglé
dans cette dynamique que le gouvernement vient d'annoncer aujourd'hui.
Alors, c'est la réaction qu'on voulait vous
offrir aujourd'hui. Et nous, nous sommes déçus. Nous attendons la réaction des
infirmières, de ceux qui sont visés de plus près. On souhaite évidemment
contribuer à l'amélioration du réseau. Mais le moyen qui a été mis en place par
le gouvernement, c'est trop peu et peut-être même trop tard. On verra la suite.
Merci beaucoup.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Bonne journée.
(Fin à 14 h 35)