(Quatorze heures cinquante et une minutes)
Le Modérateur
:
Bonjour. Bienvenue au point de presse de la cheffe de l'opposition officielle, Mme Dominique
Anglade, qui est accompagnée de la porte-parole en santé, Mme Marie
Montpetit. Mme Anglade, à vous la parole.
Mme Anglade : Merci. Et je
suis accompagnée de Marie Montpetit pour réagir au dévoilement du plan du
gouvernement. D'abord, ce qu'on a vu aujourd'hui, c'est une manière très
typique de fonctionner de la CAQ, où on attend, on attend, on attend que les
choses se gâtent sérieusement avant de réagir puis d'arriver avec un plan en catastrophe.
Et donc, dans le plan qui nous a été
présenté, on parle bien sûr d'incitatifs monétaires pour les infirmières, mais
surtout, ce que l'on constate, c'est qu'il n'y a pas véritablement de plan par
rapport à toute la question des conditions de travail. Ce qui a été très clair
de la part des infirmières, ce qui a été très clair de la part des intervenants
du milieu, c'est la nécessité de changer les conditions de travail, c'est la
nécessité de dire que le temps supplémentaire obligatoire allait être aboli.
C'est de dire : Les ratios, le nombre de patients par infirmière, allaient
être modifiés pour faire en sorte que ce soit acceptable, la manière de travailler.
Ces conditions de travail là, elles sont essentielles pour faire en sorte qu'on
ait un plan sur le long terme.
Ce n'est pas ce qu'on a vu dans le plan qui
nous a été présenté. Puis je vous dirais même que les incitatifs financiers, ce
n'est qu'une portion. Et, au passage, ce sont des bonis qui vont être
distribués en pleine campagne électorale l'année prochaine. Donc, ce que l'on
constate, c'est que c'est un plan qui réagit, encore une fois, à une situation
qui est extrêmement difficile, mais on ne touche pas directement aux conditions
de travail, et c'est véritablement ça, l'enjeu. Je vais maintenant céder la
parole à ma collègue, Marie Montpetit.
Mme Montpetit : Merci,
Dominique. C'est à se demander si le gouvernement et si le premier ministre, M.
Legault, ont été à l'écoute des revendications des infirmières et des travailleurs
de la santé, au cours des derniers mois, qui ont à maintes fois, à maintes reprises
lancé des cris du coeur pour dire à quel point elles étaient épuisées, elles
étaient au bout du rouleau, leurs conditions de travail étaient inhumaines.
Elles se retrouvaient avec un nombre très important de patients dont elles
devaient prendre en charge toutes seules, ce qui ne leur permettait pas
d'assurer leur propre sécurité comme personnel, mais également la sécurité de
leurs propres patients.
Ce qui a été mis sur la table, aujourd'hui,
ce qui a été présenté par le gouvernement Legault, ça se résume à de l'argent.
Et ce qu'elles demandent, les infirmières, ce sont des garanties que leurs conditions
de travail vont s'améliorer, que le gouvernement va s'engager à mettre fin au temps
supplémentaire obligatoire, ce qu'il n'a pas fait aujourd'hui. Il est resté
muet sur cette question-là, il n'a pas pris d'engagement, il n'a pas dit dans
quel laps de temps il pourrait y mettre fin, il n'a pas pris d'engagement non
plus sur la question des ratios, des quotas, d'assurer justement que ces
conditions-là de travail vont s'améliorer pour les travailleurs.
Donc, il ne répond pas à cette détresse-là,
à ces cris de souffrance des infirmières, des travailleurs de la santé qui
demandent d'avoir des garanties que leur travail, leurs conditions de travail
vont être davantage respectueuses, vont être davantage bienveillantes et vont
être davantage prévisibles, également. Et ça, le gouvernement Legault est resté
complètement muet sur ces questions-là aujourd'hui. Donc, on aura certainement
l'occasion d'entendre les réactions des travailleurs de la santé. Mais ce sont
des solutions, aujourd'hui, qui sont proposées qui sont temporaires et qui... à
terme, on se questionne vraiment sur si ça va venir faire une différence.
Autre point également, aussi, on a entendu
le premier ministre et le ministre de la Santé qui ne se sont pas réengagés à
ce qu'il n'y ait plus de bris de service, qu'il n'y ait plus de rupture de
service. On l'a constaté au cours des dernières semaines, au cours des derniers
mois, des urgences qui ferment, des soins intensifs qui ferment, des unités de
néonatalogie, d'obstétrique qui ferment également. C'est très préoccupant. Les citoyens
sont inquiets sur le terrain. Le ministre, la semaine dernière, s'était engagé
à ce qu'il n'y en ait plus. Et aujourd'hui il a refusé de s'y engager de
nouveau, et ça, c'est très préoccupant pour tous. Merci.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup.
(Fin à 14 h 57)