(Dix heures une minute)
M. Arseneau : Bonjour, tout le
monde. Aujourd'hui, c'est jour de discours inaugural. Alors, ce à quoi on s'attend,
évidemment, on va vous présenter quelques-unes des attentes que le Parti
québécois peut avoir, je laisserai mon chef élaborer, mais je voudrais d'abord
parler de la santé, puisque c'est aussi le sujet qui est dans les cartons pour
le chef parlementaire.
Et ce à quoi on s'attend en matière de
santé, c'est que le gouvernement sorte de la gestion à la pièce et à la petite
semaine, développe une vision d'ensemble et d'avenir pour le système de santé
québécois, avec des solutions structurantes. Parce que ce qu'on voit depuis
plusieurs mois maintenant, même, en fait, depuis le début du mandat, c'est que
le gouvernement réagit avec une crise, un site Internet, que ce soit Je
contribue, Je bénévole, Je réponds présent. On le voit encore ce matin avec :
Je travaille dans une agence privée publique pour faire face à la crise du
manque d'infirmières dans le réseau. C'est une crise dont on sait qu'elle est
structurelle et qu'il faut améliorer, donc, les conditions de travail des
infirmières et mettre fin au temps supplémentaire obligatoire. Et le
gouvernement refuse de se donner un plan pour en sortir véritablement, comme il
refuse aussi de bannir les agences de placement privées, mais il veut plutôt,
on l'a appris ce matin, faire concurrence aux agences privées avec une agence
publique. On a beaucoup de difficultés à suivre le gouvernement dans une
solution comme celle-là.
Donc, ce qu'on souhaite de la part du
gouvernement, c'est davantage de vision et de courage, de véritablement, donc,
s'attaquer aux problèmes dans le domaine de la santé, améliorer les conditions
de travail et de pratique des infirmières et des autres corps d'emploi en
santé, abolir le TSO et le recours aux agences privées et modifier de façon
importante le système de gestion de la santé au Québec, notamment par une
approche beaucoup plus terrain, collaborative avec les gens du plancher. Là-dessus,
mon chef Paul St-Pierre Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci, Joël. Bonjour. Je vais commencer en soulignant le décès de Jean Rochon,
offrir mes sympathies. Sur une note personnelle, moi, j'écrivais, au cégep et à
l'université, des travaux sur une loi contre le tabac, et j'étais moi-même
fumeur à l'époque. Et j'ai un souvenir très précis du courage, je trouvais, là,
qu'avait ce politicien de mettre de l'avant une mesure qui allait tout changer
au niveau de la santé des gens. Combien de vies on a sauvées, d'une certaine
manière, en changeant les règles sur le tabac? Donc, je fais juste offrir mes
sympathies à la famille puis dire que c'est quelque chose qui m'a beaucoup
touché et qui, je pense, a vraiment beaucoup aidé la société québécoise.
Discours, aujourd'hui, important, parce
que, dans sa petite vidéo, M. Legault nous dit que les choses vont
changer, bien, ça tombe bien parce que, nous, ça fait longtemps qu'on demande
que les choses changent. Ce qu'on veut qui change au Québec, c'est qu'on se
détache de la gestion par sondage, de la gestion à la petite semaine, à court
terme, en fonction des communications, puis qu'on mette plutôt en place une
vision cohérente en fonction d'une vision à long terme, d'une approche à long
terme. Moi, j'ai le sentiment sincère qu'en ce moment au Québec on n'a pas de projet
de société. Nous, on en porte un, celui de faire du Québec un pays.
Et je vois dans ce gouvernement beaucoup
d'emphase, beaucoup de budget dans les communications, la publicité, mais peu
de courage et peu de cohérence. Courage sur quoi? Bien, courage de ne pas aller
dans des demi-mesures sur ce qu'il y a de fondamental à notre époque. Le
courage de ne pas mettre un demi-plan en matière de lutte aux changements
climatiques dans le cadre duquel on ne mesure même pas les GES. Le courage
d'aller jusqu'au bout du raisonnement en matière de protection de la langue
française. Les démographes sont venus nous dire que le plan actuel de la CAQ
est insuffisant pour renverser le déclin de la langue française. Il n'y a que
le Parti québécois qui donne l'heure juste depuis le début en ajoutant des
mesures qui sont véritablement structurantes. La cohérence, le courage de
prendre au sérieux le fait que ça fait trois ans qu'il y a des parents qui
n'ont pas de place en garderie, ce qui implique de peut-être sortir du dogme
des maternelles quatre ans et de réellement revaloriser cette profession-là. Le
courage de nommer qu'il y a une crise du logement, parce que le gouvernement
s'entête à dire qu'il n'y en a pas. Elle est là. Le courage de nommer
l'appauvrissement des Québécois. En ce moment, les Québécois s'appauvrissent parce
que la crise du logement rend le logement complètement inabordable. Le panier
d'épicerie augmente de manière fulgurante. La téléphonie cellulaire, il y a des
problèmes de concurrence, l'énergie, même chose, les transports. Et là on
ajoute Hydro-Québec ce matin. Et ça, c'est une conséquence directe de la
décision du gouvernement. Donc, le courage de nommer le fait qu'en ce moment
les Québécois s'appauvrissent sous le régime de François Legault. On nous a
parlé de richesse, de création de richesse. La vérité, c'est que les Québécois
s'appauvrissent.
Ça prend de la cohérence, de la vision et
du courage de nommer ces choses-là plutôt que de faire des vidéos promotionnelles
puis de la publicité. Et, sur ce, je vais prendre vos questions.
La Modératrice
: Une question,
une sous-question, s'il vous plaît.
M. Lacroix (Louis) : Vous
parlez de projet de société. Est-ce que vous croyez qu'au Québec il faut
relancer les grands projets, par exemple, hydroélectriques? Ça a été, pendant longtemps,
en fait, un moteur économique important, là, dans la construction, dans le
Nord, etc. Est-ce qu'il faut relancer la construction des grands projets hydroélectriques?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ce n'est pas dans notre programme au Parti québécois en ce moment. On n'est pas
contre les projets, mais c'est parce qu'il faut voir quels projets. Il y a les
normes environnementales. Il y a la faisabilité au niveau du transport
d'énergie. Il y a aussi les peuples autochtones qui ont des revendications
légitimes à faire valoir. Donc, avant de se dire... être complètement pour ou
complètement contre, moi, je vous réponds : C'est au cas par cas.
Mais, dans le programme du Parti
québécois, ce que vous retrouverez sur le plan de l'énergie, c'est le fait
qu'il n'y a pas de protection des consommateurs en ce moment, que, par la faute
de la CAQ, on a enlevé le garde-fou qui est la Régie de l'énergie puis que là
les Québécois sont en train de s'appauvrir parce qu'on donne des hausses.
Je vais vous donner des citations de
François Legault lui-même lors de surplus, là, perçus par Hydro-Québec. En
point de presse, en avril 2017, il disait que c'était une taxe déguisée, les
hausses d'Hydro-Québec. Ils se sont également prononcés, là, la CAQ, en disant
que jamais la clientèle d'Hydro-Québec n'aura bénéficié de hausses tarifaires
aussi faibles grâce à leur réforme. Il arrive exactement l'inverse, puis le
Parti québécois l'a dit haut et fort en 2019.
Donc, ce que vous trouverez dans notre
programme, ce n'est pas tant des barrages ou des grands projets, mais plutôt la
protection des consommateurs. Parce qu'en ce moment on est en train d'appauvrir
les gens, puis il n'y a pas de garde-fou, puis c'est la faute de la CAQ, c'est
la CAQ qui a enlevé ces garde-fous-là.
M. Lacroix (Louis) :
...dans le contexte où le Québec va avoir vendu... là, quand tous les projets
de vente, par exemple, à l'État de New York, Massachusetts, l'entente avec le
Maine, etc., quand tout ça va être fait, là, on va être rendu au bout de nos
surplus. On n'aura plus à vendre de surplus, autrement dit. Là, on a
l'électrification des transports, on a les voitures électriques qui s'ajoutent
à tout ça, donc la consommation des Québécois va augmenter. Alors, face à ça,
est-ce qu'on ne devrait pas relancer des projets de production d'électricité
fiable, comme les barrages peuvent nous en apporter? Parce que, si on se fie à
l'éolienne… tu sais, à New York, ils vont aimer ça avoir de la lumière les
jours qu'il ne vente pas aussi.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, justement, il y a l'éolienne, il y a toutes sortes d'autres projets pour
augmenter la capacité de production. Mais nous, notre réponse, c'est que c'est
au cas par cas, en fonction du mérite de chaque projet, parce qu'il y a
plusieurs considérations, dont les considérations environnementales, les
peuples autochtones, la faisabilité du projet. Donc, il ne faut pas prendre une
approche noir ou blanc mais plutôt évaluer le mérite de chaque projet lorsqu'on
est devant le projet.
Mme Gamache (Valérie) : Donc,
il n'y a pas de volonté de lancer un grand chantier, c'est ce qu'on comprend.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Nous, notre volonté en matière d'énergie, c'est de protéger un consommateur qui
se fait flouer en ce moment, qui vraiment s'appauvrit parce qu'on a fait tomber
la Régie de l'énergie comme garde-fou de protection des consommateurs. Ça, ça
va être dans notre programme, c'est certain.
M. Bellerose (Patrick) : Il y
a un nouveau procès de l'UPAC qui vient de tomber.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Pardon?
M. Bellerose (Patrick) : Il y
a un nouveau procès de l'UPAC qui vient de tomber. Qu'est-ce qu'on doit faire
avec l'UPAC, là? C'est arrivé sous la gouverne du nouveau directeur. Est-ce
qu'on doit mettre la hache dans l'UPAC? Est-ce qu'on doit réformer à nouveau?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Moi, je pense que, sur l'UPAC, l'enjeu, c'est la reddition de comptes. Qui rend
des comptes puis quelle volonté gouvernementale, sous la CAQ, avons-nous pu
observer, en sachant que, sous les libéraux, il y avait définitivement un
problème avec l'UPAC et le DPCP? Et là on est devant une séquence interminable
de procès qui sont sabotés d'une manière ou d'une autre, et le gouvernement a
une responsabilité de demander des comptes. On n'a jamais demandé à la
direction de l'UPAC de venir en commission parlementaire s'expliquer. On n'a
jamais posé des gestes à la CAQ. On a l'impression qu'on est sur «cruise
control» du régime libéral par rapport à l'UPAC et au DPCP. Tous les
indicateurs nous disent qu'il y a vraiment un problème, et c'est très
décourageant pour la population qui veut que la corruption cesse. Puis il y a
une passivité du côté de la CAQ, du gouvernement, on ne demande pas de comptes.
Donc, moi, la première étape, c'est de
demander des comptes, notamment à l'UPAC, et de voir une forme de leadership,
de proactivité de la part du gouvernement qui, à ce jour, de procès en procès
qui tombent, garde le silence et ne pose aucun geste structurant.
Des voix
: …
M. Bellerose (Patrick) : …une
fois qu'on a rendu des comptes, est-ce que les têtes doivent rouler, si on
s'aperçoit que le directeur, par exemple, a erré?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, moi, je pense que la première étape, c'est d'avoir une volonté
gouvernementale de faire un diagnostic de comment l'UPAC peut en arriver à des
résultats aussi susceptibles de faire tomber la confiance dans la population.
La première étape, c'est une volonté politique, un leadership gouvernemental de
dire : Ce ne sera pas la suite des libéraux où est-ce qu'on joue à
l'autruche puis on laisse tout continuer comme si c'était le régime des
libéraux. On pose des gestes. On demande des comptes. Quand on entendra les
réponses sur comment on peut avoir autant de procès sabotés ou avortés, bien, à
ce moment-là, il y aura des solutions qui vont tomber sur le sens, qui vont
émerger de manière très naturelle.
Mme Côté (Claudie) : Mais à
quoi ça sert l'UPAC? À quoi ça sert en ce moment?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, ça sert à prévenir la corruption. Encore faut-il que…
Mme Côté (Claudie) : …
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, en principe, c'est que si on a des unités policières qui sont là pour
enquêter puis que ça fonctionne, il y a une utilité à avoir ça. Je vous
rappelle, en passant, qu'on est toujours dans un contexte de contrats sans
appel d'offres, en ce moment, là. Puis le gouvernement, là, il parle de
nouveautés puis de nouveau cycle. Moi, je n'ai pas entendu le gouvernement
parler de la fin de la gouvernance par décret, de la gouvernance opaque puis de
la fin des contrats sans appel d'offres. On a besoin d'un contrepoids d'enquête
sur les possibilités de corruption et de collusion, peu importe qui est le
gouvernement. Et, en ce moment, la CAQ ne s'occupe pas de demander des comptes
puis de prendre ses responsabilités politiques, à savoir, clairement, il y a
quelque chose qui ne fonctionne pas à l'UPAC. Moi, je veux voir un gouvernement
qui prend le taureau par les cornes puis qui dit : Très bien, vous allez
nous expliquer pourquoi, puis on fera les changements en conséquence.
M. Lachance (Nicolas) : On
cherche un nouveau chef de police à la SQ. Bon, il y a plusieurs informations
qui disent que M. Gaudreau serait intéressé à ce poste-là. Est-ce qu'il
devrait laisser faire, selon vous?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je ne commenterai pas chaque candidature ou chaque personne, ça, ce n'est pas
mon rôle. Moi, ce que je demande, c'est des comptes au gouvernement.
M. Lachance (Nicolas) : Mais
le PQ a son mot à dire là-dedans.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, puis ça, ce sera une décision qu'on prendra, mais je ne veux pas
commenter, là, la candidature d'une personne, publiquement. Ça, je pense qu'il
y a un processus à respecter.
Mme Gamache (Valérie) : …on a
voulu un renouveau à l'UPAC avec l'arrivée de M. Gaudreau. Est-ce que vous
avez l'impression qu'il ne livre pas la marchandise à la lumière des procès
qui…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
J'ai l'impression qu'on aurait une réponse précise à votre question si on
demande des comptes par rapport à tous ces échecs-là. Donc, moi, je demande au
gouvernement de demander des comptes puis de jouer son rôle de leadership par
rapport à une institution qui, clairement, ne fonctionne pas. On aura la
réponse à cette question-là si…
Mme Gamache (Valérie) : Donc,
vous ne remettez pas en question le leadership de M. Gaudreau.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je ne ferai pas de commentaire sur une personne en particulier. Moi, je veux
que le gouvernement joue son rôle et demande des comptes à une institution qui,
clairement, a de graves problèmes.
M. Lacroix (Louis) : Mais,
face au bilan de M. Gaudreau à l'UPAC, est-ce que c'est un bilan qui
pourrait lui servir à la SQ, mettons? Est-ce qu'il peut mettre ça de l'avant?
Est-ce qu'il peut dire : Voici ce que j'ai fait?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
À nouveau, je ne commenterai pas chaque candidature, ce n'est pas mon rôle.
Moi, je veux que le gouvernement prenne ses responsabilités et demande des
comptes.
M. Bellerose (Patrick) :
Est-ce que c'est une bonne idée pour le Canadien de reconnaître, avant chaque
partie, qu'on se trouve en territoire mohawk non cédé?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Moi, je pense que les faits et la vérité importent. J'ai été sidéré d'entendre
Dominique Anglade, tantôt, dire qu'il y a la vérité, mais il y a aussi le
message, comme si la vérité était facultative. La vérité importe parce qu'elle
est source de réconciliation. Nous, au Parti québécois, on veut une réconciliation
qui mettra en place un régime durable de relations entre les nations sur le
territoire québécois. Si ce n'est pas vrai, si c'est erroné sur le plan
historique que d'affirmer que c'est un territoire mohawk non cédé, bien, je
regrette, mais la vérité est importante. La rigueur, les faits comptent.
M. Lacroix (Louis) : Donc, c'est
prématuré de dire ça pour le CH?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, oui, laissons les historiens nous éclairer, et non pas les organisations
sportives, laissons les historiens nous donner l'heure juste. Mais les faits et
la vérité sont importants en toute circonstance. Quand c'est difficile pour la
société québécoise de regarder des vérités en face, il faut dire la vérité puis
la regarder en face. Mais c'est vrai aussi pour des hypothèses qui, de l'avis
de plusieurs historiens crédibles, sont non fondées.
Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce
que le groupe a mal fait ses recherches, le groupe du Canadien, le CH? Est-ce
qu'ils ont mal fait leurs recherches avant de…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, devant le nombre d'historiens... puis on va voir dans les prochains
jours, je m'attends à ce que plusieurs historiens nous éclairent, mais le
Canadien, vraisemblablement, devra en tirer ses propres conclusions.
M. Bellerose (Patrick) : Est-ce
que c'est une chose que vous faites, quand vous allez sur différents
territoires autochtones, de reconnaître qu'on est en territoire non cédé? Je ne
parle pas du cas de Montréal, évidemment, là, qui peut être controversé, mais
dans d'autres territoires?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non.
M. Bellerose (Patrick) : Pourquoi?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ce n'est pas dans notre… ce n'est pas dans… justement, pour la raison qu'on
vient de nommer, là, il y a des historiens pour nous éclairer, et là on est
dans, malheureusement, un empressement à tirer des conclusions sans vraiment
vérifier les faits. Nous, on insiste sur le fait que la rigueur et la vérité
ont beaucoup de valeur dans le processus de réconciliation. Donc, je laisse la
parole maintenant aux historiens, qu'ils nous donnent l'heure juste, et le
Canadien de Montréal en tirera ses propres conclusions.
Des voix
: ...
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que c'est prématuré pour le CH? C'est prématuré... On le fait parfois par… pour
se faire de la publicité, pour se donner bonne conscience? Pourquoi on fait ça,
à votre avis?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
La question est excellente. Pourquoi une équipe sportive décide de se prononcer
sur une question qui est historique et politique? C'est une très bonne
question, mais je n'ai pas la réponse parce que je ne suis pas au Canadien de
Montréal. Mais j'insiste sur le fait que la rigueur, la science qu'est l'histoire,
doivent avoir toute la place. Ce n'est pas facultatif, la vérité, comme nous le
suggérait… En tout cas, j'ai cru comprendre que Mme Anglade disait : Il y
a la vérité, mais il y a aussi le message qui compte, puis il faut balancer les
deux. La vérité importe, les faits importent, la rigueur scientifique est
importante, l'objectivité.
La Modératrice
:
Dernière question en français, s'il vous plaît.
M. Bellerose (Patrick) : …on
sait qu'on est non cédés, pourquoi ne pas le reconnaître dans ces cas-là qui
sont, disons, historiquement démontrés?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ce n'est pas la position du Parti québécois.
M. Bellerose (Patrick) :
Pourquoi?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
On n'est pas entrés dans une détermination historique à la place des
historiens, puis on laisse ces questions-là aux historiens.
M. Bellerose (Patrick) :
...reconnaisse certains droits, si on commence à reconnaître comme un
territoire non cédé?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Pas tant que je vois que lorsque, comme parti politique ou comme entité sportive,
on fait des déterminations historiques, clairement, il y a des gens plus
qualifiés pour nous donner l'heure juste. Puis là on est dans une situation où est-ce
que je pense que ce sont les historiens et la science en histoire qui doit nous
donner l'heure juste.
La Modératrice
: On va
passer aux questions en anglais.
M. Lacroix (Louis) : ...du Québec,
est-ce que c'est dangereux de laisser le Canadien prendre cette initiative? Est-ce
que c'est dangereux de créer une espèce de précédent qui va faire en sorte que,
bon, bien, le Canadien le dit, ça devient populaire, etc., c'est comme une
reconnaissance tacite? Est-ce que, sur le plan historique, ça peut être
dangereux, sur le plan politique, pour le nationalisme québécois?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est davantage une question de rigueur et de faits, d'être collés à la vérité,
de respecter l'importance de la vérité dans le processus de réconciliation. Puis
je reprends en passant la suggestion de M. Picard qui est revenu avec
l'idée qu'on se donne une commission parlementaire spéciale pour éclaircir tout
ça. Nous, on a soutenu ça il y a deux semaines. Il revient encore avec cette
proposition-là. J'encourage encore cette proposition-là. Clairement, il y a des
choses à démêler, là, puis des fois c'est le vocabulaire, là, on parle de
territoire, de questions territoriales. Pourquoi est-ce qu'on ne se donne pas
un temps d'arrêt, puis on ne parle pas aux nations autochtones, puis on ne se donne
pas une aire de dialogue qui serait la commission parlementaire spéciale? On le
demande depuis des semaines. M. Picard revient avec cette proposition-là.
Il me semble, c'est juste intelligent. Plutôt que de laisser les organisations
sportives ou toutes sortes d'autres intervenants, pourquoi on ne se parle pas?
Donc, moi, je pense qu'il y a là un point de départ. Il faut entendre aussi,
là, la voix...
La Modératrice
: On
passe aux questions en anglais.
Des voix
:
La Modératrice
: On
passe aux questions en anglais, s'il vous plaît.
Mme Fletcher
(Raquel) : Mr. Legault posted sort of a
preview of his speech this afternoon. What was your main reaction to that
video?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Following the video?
Mme Fletcher (Raquel) : Yes.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Well, it looks like an add. It looks
more like advertising rather than a message from the Government to the people. And in that context, the issue is : The Government says they want change. First of
all, they don't even mention the environment in that video. And second, the issue is : What change? Are
they going to change the approach whereby they make a lot of marketing,
advertising, communications,
but then you look at what they actually do, and it lacks courage, it lacks
vision, it lacks coherence?
For instance, why don't
we have a decent, rigorous plan with regards to climate change? We don't even
measure the greenhouse gases. Why don't we have a plan that will reverse the
decline of the French language? That's what the experts told us in the past
weeks : It's not sufficient, it doesn't work. Why don't we say that there
is a crisis with housing? Why don't we say that it's been three years that
there is no space for parents with children who need a CPE? So, what coherent
plan do we have? Are we courageous? Is that Government honest enough to say : Yes, the Quebeckers are poorer now than they were three years ago, because the food is
more expensive, the gas is more expensive, the electricity is more expensive,
housing, everything is more expensive, and they haven't done anything about it.
So, courage and vision would be to act upon what's important for the population, instead of producing another round of
advertising videos and paid publicity by the public funds.
Mme Fletcher (Raquel) : The speech will open a new session of the National
Assembly. Do you think that should be followed by a
cabinet shuffle?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : That's up for them to determine. I
think, some ministers are, we can say, contested for their records, for what
they have offered in terms of listening to the population, but we will see…
Mme Fletcher (Raquel) : Like who?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Like Mr. Roberge, for instance,
like many… the ideas in many, many fields, people would welcome genuine change
in terms of who is managing certain topics. That's a fact in the population,
that's just a fact.
Mme Senay (Cathy) : Premier Legault is talking about great projects. What do you want
to hear this afternoon in his opening speech as a matter of great projects for Québec society?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : I want to see vision and coherence on
topics that are important for
the population.
Mme Senay (Cathy) : Can you give me an example?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Climate change, like the plan was
determined by all experts as a plan that is totally insufficient. We don't even
measure the gases. French language experts came in the past weeks to say :
It's insufficient, it's not going to cut it. Housing, the Government has been saying for months :
There is no problem. There is a problem and Quebeckers are poorer right now than they were. Same thing with places in
«garderies», in CPE, it's been three years, what coherent action? Joël was
talking about health care. It's not coherent to say : We will bring
people, but we are not going to close the private sector that is causing the
problem and we are not going to forbid… we are not going to commit in terms of
forbidding overtime, unreasonable overtime. It's not coherent. There is no
vision.
So, we want to see
courage, coherence and vision. We hope that we'll see that today.
Mme Senay (Cathy) : And Premier Legault wants Quebeckers to understand that it's a new start, it's a fresh start, it's a
new parliamentary session. Why do you think people will be able to believe that
it's a Legault Government 2.0
today?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : It's the same
problems for the past three years. So, you can say as much as you want it's a
fresh start or it's a new thing, the problems are there and they've been there
for three years. And in certain cases, the Government has been denying the
existence of those problems. So, a change today would be to recognize that there
are problems that the Government has not dealt with, such as housing,
kindergarten, the environment, the language, health care, education. That would
be a start. It would be a change just to recognize that the issues are there,
they've been there for three years and it's enough to blame the previous
Government.
I heard, this morning,
Nathalie Roy saying, about the patrimonial building here, in Québec, that has
been sold to private sector, that it was the fault of the previous Government.
It's been more than three years. At some point, you need to take your
responsibility and show that you have a coherent vision, something about the
future that is inspiring.
Mme Senay (Cathy) : You said «kindergarten». Just to clarify…
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : No, not kindergarten, I'm sorry, CPE…
Mme Senay (Cathy) : Day-care services?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Day-care services.
Mme Senay (Cathy) : OK.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : C'est une erreur d'anglais, je m'excuse.
Mme Senay (Cathy) : C'est bon. Non, non, c'est pour ça que je voulais revenir
là-dessus. Merci.
La Modératrice
:
Merci beaucoup. Bonne journée.
(Fin à 10 h 25)