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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition

Version finale

Tuesday, October 19, 2021, 16 h 20

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Seize heures vingt-quatre minutes)

M. Nadeau-Dubois : Québec solidaire souhaite réagir au discours qu'on vient d'entendre de la part de premier ministre. J'ai écouté le discours de François Legault avec attention. Les attentes étaient élevées, mais ce qui m'a marqué c'est qu'on a entendu aujourd'hui le discours d'un gestionnaire. Au sortir de la pandémie, au sortir d'une épreuve aussi tragique pour le Québec, ce dont on aurait eu besoin c'est un discours de visionnaire.

Ce que j'ai entendu c'est une énumération, une collection, une brochette de petites réformes, alors que ce dont le Québec a besoin, c'est de grands projets. Je n'ai pas entendu de projets de société aujourd'hui. J'ai entendu une énumération de promesses électorales, pour la plupart d'entre elles des promesses de 2018. J'ai entendu les mêmes, donc, promesses de 2018 réitérées, j'ai entendu les mêmes petites obsessions. En fait, ce que j'ai entendu, c'est du réchauffé. Il y a deux absences qui, selon Québec solidaire, sont injustifiables dans le discours d'aujourd'hui : l'environnement et le logement.

C'est quand même fascinant qu'en 2021 il n'y ait pas eu un mot sur l'environnement, dans ce discours-là, pendant les 50 premières minutes. Il y a eu à peu près cinq minutes, sur une heure et demie, de consacrées à la plus grande crise de notre époque, à une crise qui remet en question tous les aspects de notre société. Cinq minutes sur une heure et demie. Ce discours-là ne contenait aucune nouvelle mesure, aucune nouvelle annonce pour nous permettre de respecter les échéanciers de la science, pour nous permettre d'atteindre la carboneutralité en 2050, aucune nouvelle annonce. Pour moi, c'est la confirmation que, pour François Legault, là, l'environnement, c'est un slogan. Ce n'est pas pour rien qu'il a appuyé le Parti conservateur aux dernières élections fédérales.

Le deuxième grand absent, c'est le logement. Rien. Il va regarder ça, François Legault, la crise du logement. Aucune annonce, aucun plan. Pendant ce temps-là, là, il y a des milliers de familles au Québec qui font face à la plus grave crise du logement et de l'accès à la propriété de notre histoire récente. Le marché immobilier est devenu complètement fou. C'est les jeunes familles qui payent le prix, c'est les locataires, aussi, qui payent le prix. Et le premier ministre est dans le déni complet sur cette question-là.

La bonne nouvelle, c'est qu'il existe une autre vision du Québec. On n'est pas condamnés à la vision, qui n'en est pas une, qui nous a été présentée aujourd'hui. Cette vision-là, c'est une vision qui priorise la lutte aux changements climatiques, qui défend les familles qui en arrachent à cause de la crise du logement. Cette vision-là, c'est la vision de Québec solidaire et c'est la vision que je vais exposer demain lors de mon discours de réplique au premier ministre.

Mme Gamache (Valérie) : Concernant la levée de l'urgence sanitaire, on a là, vraiment, un moment peut-être plus précis, sans l'être réellement. Est-ce que vous êtes satisfait de cet engagement-là du gouvernement aujourd'hui?

M. Nadeau-Dubois : On aurait pu mettre fin à l'état d'urgence sanitaire il y a plusieurs mois, si on avait mis en place une loi transitoire pour permettre de donner certains pouvoirs exceptionnels au gouvernement, sans lu donner pour autant carte blanche. Cette proposition-là, Québec solidaire l'a formulée au printemps. Ça a été fait ailleurs dans le monde. On aurait pu le faire au Québec. C'est quand même incroyable qu'après un an et demi, presque deux ans de pandémie, le gouvernement et les libéraux soient dans ce faux dilemme entre urgence sanitaire ou rien pantoute.

M. Laforest (Alain) : Pour que ce soit plus, là, simple pour les gens, qu'est-ce que vous dites... les lois transitoires et tout ça?

M. Nadeau-Dubois : Oui. Bien, la proposition de Québec solidaire, c'était de se donner un cadre juridique temporaire pour que le gouvernement ait certains pouvoirs exceptionnels pour lutter contre la pandémie, donc, par exemple, permettre à certains professionnels de la santé de faire de la vaccination, sans donner pour autant tous les pouvoirs. Le gouvernement n'a plus besoin d'avoir carte blanche pour les contrats publics, par exemple, mais il a besoin de pouvoirs exceptionnels pour gérer le réseau de la santé. On aurait pu faire la part des choses, rédiger un projet de loi de transition pour mettre fin à l'urgence sanitaire, tout en conservant certains pouvoirs spéciaux au gouvernement.

M. Laforest (Alain) : Là, on parle de la fin des hydrocarbures, mais pas un mot sur le troisième lien.

M. Nadeau-Dubois : Le mot clé, si on veut être crédible sur la question de l'environnement, c'est «la cohérence». Mettre fin à l'exploitation des hydrocarbures, c'est bien, il n'y en a jamais vraiment eu sur le territoire du Québec, par ailleurs, mais, si, pendant ce temps-là, on ajoute des dizaines de milliers de voitures au centre-ville de Québec, avec un projet inutile et coûteux, on défait d'une main ce qu'on essaie de faire de l'autre. François Legault manque de cohérence sur la question des changements climatiques.

Mme Gamache (Valérie) : Comment vous avez accueilli le fait que M. Doyon aille vous voir avant la cheffe libérale, Mme Anglade?

M. Nadeau-Dubois : En toute sincérité, je pense que c'était un simple oubli de la part du lieutenant-gouverneur. D'ailleurs, je l'ai gentiment évité, amicalement, à ne pas sauter par-dessus Mme Anglade puis aller la voir. Ce n'est pas tous les jours qu'il vient au salon bleu, donc je pense que c'est un oubli, tout simplement, de sa part, puis je l'ai... J'ai un petit côté vieux jeu des fois. Ces conventions-là, je trouve, quand même, il faut faire attention. Ça fait que j'ai gentiment dit au lieutenant-gouverneur : N'oubliez pas Mme Anglade. Puis je pense que ça aurait été quand même dommage...

Journaliste : ...

M. Nadeau-Dubois : C'est ça. Moi, je suis un peu vieux jeu, ces conventions-là, je m'y prête, sans pourtant en être un grand fan, bien au contraire. C'est une institution archaïque, c'est une institution qui n'a plus sa place dans le Québec de 2021, mais ce n'est pas une raison pour être malpoli.

Journaliste : Vous dites que le gouvernement Legault n'en fait pas assez sur l'environnement. Or, il y avait quand même des engagements pour développer les énergies vertes.

M. Nadeau-Dubois : Bien, il y a eu des slogans. Ce qu'on a entendu, aujourd'hui, c'est des slogans. Pôle mondial de batteries, à première vue, ce n'est pas une mauvaise idée, mais c'est un slogan. Et par ailleurs ça faisait partie de ses engagements en 2018. Il l'a lui-même dit dans son discours : Nous le disions quand nous étions dans l'opposition.

Qu'on investisse pour développer ces filières-là au Québec, je veux être bien clair, ce n'est pas une mauvaise chose. C'est, au contraire, plutôt intéressant. Après ça, le diable est dans les détails : Comment on le fait? On a des propositions, à Québec solidaire, en long et en large, sur le développement d'une filière batterie de manière écologiquement et socialement responsable. Vous nous avez entendu en parler souvent. Mais, encore une fois, aucune mesure, aucune annonce pour nous permettre d'atteindre les cibles du GIEC. Le plan vert proposé par François Legault ne permet pas d'atteindre les cibles fixées par la science.

Je m'attendais, moi, aujourd'hui, à un premier ministre qui prend acte des rapports publiés cet été, et qui nous dise : Voici ce que je vais faire de plus pour qu'on atteigne nos cibles de réduction des gaz à effet de serre. Ça a été silence radio.

Journaliste : En anglais... peut-être juste résumer un peu, là, votre vision des choses en anglais.

M. Nadeau-Dubois : We're in the English section, so ask me the question and then...

Journaliste : What was your first reaction when you heard Mr. Legault this afternoon?

M. Nadeau-Dubois : Yes. Today, what we heard is a speech by a businessman, not by a visionary. After that unspeakable tragedy that was the pandemic of COVID-19, I think Quebeckers needed to hear a real and wide vision for Québec. What we heard is a list of electoral promises, a majority of them being old promises just rebranded for the occasion.

La Modératrice : Merci beaucoup.

(Fin à 16 h 32)

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