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Point de presse de Mme Méganne Perry Mélançon, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de condition féminine, et M. Joël Arseneau, chef du troisième groupe d’opposition

Version finale

Friday, December 3, 2021, 8 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures deux minutes)

Mme Perry Mélançon : Merci. Bon matin, tout le monde. Ce matin, je veux encore exprimer ma très grande déception face au ministre de l'Économie, qui, encore une fois, refuse de nous divulguer la liste des entreprises qui ont pu bénéficier de sa clause, de la clause Fitzgibbon, sur laquelle on ne connaît pas les critères. Alors, si nous l'avions su, j'aurais certainement soumis ma propre liste d'entreprises à venir sauver sans avoir à être admissible de quelconque façon. Et je veux juste, encore une fois, là, lui proposer de faire preuve de transparence, c'est ce qu'on a besoin, c'est l'argent des Québécois tout de même, donc de savoir comment on a pu mettre la main sur ces milliers de dollars là. Il faut qu'il nous fasse vraiment cette liste avec toutes les informations et les critères qui ont mené à ces choix-là. C'est vraiment important pour la confiance des Québécois.

Maintenant, le 6 décembre 1989 s'est produit un drame terrible qui a touché tous les Québécois : ça va faire 32 ans le 6 décembre prochain, donc, le drame de Polytechnique qui doit rester gravé à jamais dans notre mémoire. Et c'est pour ça que je dépose aujourd'hui une motion hommage à ces femmes qui étaient destinées à un brillant avenir, qui étaient dans un milieu traditionnellement d'hommes. Donc, on les a visées parce qu'elles étaient en grande montée, parce qu'elles étaient des femmes de caractère, intelligentes, des femmes comme on les souhaite dans une société comme la nôtre. Et, parce qu'elles étaient des femmes, bien, elles ont été tuées.

Alors, malheureusement, encore aujourd'hui, c'est 18 femmes qui ont été… qui ont laissé leur vie aux mains d'hommes violents cette année. Donc, je veux dire, en fait, en tant que jeune femme, je crois qu'il faut continuer à briser les plafonds de verre et faire notre marque dans la société. On leur doit pour elles et pour nous. Alors, voilà. Et je cède la parole à mon chef parlementaire, Joël Arseneau.

M. Arseneau : Merci beaucoup, Méganne. Je voudrais revenir brièvement sur la situation des services de santé en Abitibi, à Senneterre. Vous savez, le drame, la tragédie qui s'est produite il y a quelques jours, hier, fort heureusement, après avoir plaidé auprès du gouvernement qu'une enquête du coroner était absolument essentielle, on a obtenu gain de cause, on en est très satisfaits. On avait du mal à comprendre la résistance du gouvernement à aller au fond des choses. Lumière sera faite, on l'espère, le plus rapidement possible. On le doit, évidemment, à la famille du défunt, on le doit aussi à la communauté et à l'ensemble des Québécois parce qu'il s'agit évidemment, là, d'une situation où la réorganisation de services planifiée, selon le gouvernement, peut être mise en cause.

Maintenant, ce qu'on souhaiterait aussi, on l'a dit hier, on le répète aujourd'hui, c'est une réouverture des services d'urgence non seulement à Senneterre, mais également ailleurs au Québec, parce qu'on ne veut pas que ce genre de drame se produise dans d'autres localités, surtout des localités éloignées un peu partout dans les régions du Québec. On peut penser, par exemple, à l'urgence de Coaticook où on a d'abord annoncé une fermeture temporaire pendant la période nocturne, et puis, cette semaine, on a annoncé que cette mesure deviendrait permanente. On se demande ce qui va advenir des services d'urgence à Gatineau, par exemple, ou encore à l'Hôpital de Lachine. On pourrait en nommer d'autres lorsqu'il est question des services d'obstétrique, par exemple.

Donc, un peu partout, ce que j'ai appelé hier la médecine de brousse s'installe. Le gouvernement se complaît à fermer les services de santé plutôt qu'à améliorer l'accès en première ligne. Moi, je le répète, le gouvernement s'était engagé à réduire le temps d'attente dans les urgences, pas à fermer les urgences. On s'attend à ce que le gouvernement prenne des décisions ou des orientations qui vont permettre aux Québécois, peu importe où ils vivent sur le territoire, d'avoir des services auxquels on est en droit de s'attendre et surtout des services d'urgences 24 heures sur 24. Là-dessus, je suis prêt à prendre vos questions, et Méganne également.

La Modératrice : Une question, une sous-question au micro, s'il vous plaît.

M. Lavallée (Hugo) : Oui, bonjour à vous deux. Concernant le projet de loi qui va être déposé aujourd'hui par le ministre Dubé, quelles sont vos attentes, spécifiquement? On comprend que c'est un vaste projet de loi qui va entraîner une réorganisation importante du traitement de l'information. Qu'est-ce qu'il devrait y avoir là-dedans?

M. Arseneau : Bien, écoutez, on est toujours un peu sceptiques quand un gouvernement annonce si longtemps à l'avance qu'il veut mettre en place un projet de loi mammouth, c'est-à-dire un projet de loi très, très vaste qui va toucher toute une série de lois. Vers où le gouvernement se dirige-t-il? C'est la question qu'on se pose.

Mais ce qui filtre à l'heure actuelle, notamment dans les médias, c'est que le gouvernement veut davantage de données. Alors, on ne peut pas être contre le fait que le gouvernement ait de l'information terrain, mais on se demande comment on peut équilibrer les choses entre cette soif insatiable de données de la part du ministre Dubé et, d'autre part, cette volonté qu'il a affirmée de décentraliser le système et les décisions.

Alors, il va falloir qu'il trouve un équilibre entre avoir une meilleure connaissance, une meilleure compréhension de ce qui se passe sur le terrain et puis les actions auxquelles les Québécois s'attendent pour favoriser l'accès aux soins de première ligne. Ça ne peut pas être qu'un projet de loi qui porte sur les données. Il faut que ça porte également sur les soins réels auxquels les Québécois n'ont pas toujours accès, dépendamment où ils vivent sur le territoire.

M. Lavallée (Hugo) : Autre sujet. Il y a un conseil national du Parti québécois cette fin de semaine. De quelle manière vous allez vouloir utiliser cet événement-là, là? On comprend que vous êtes en position un peu délicate, les sondages ont déjà été meilleurs. De quelle manière est-ce que ce conseil national là peut regaillardir vos troupes?

M. Arseneau : Bien, écoutez, c'est la première fois qu'on a l'occasion de rencontrer les membres et militants du Parti québécois depuis le début de la pandémie, donc, c'est une belle rencontre à laquelle on s'attend. En fait, il y aura une partie, là, hybride. Mais donc c'est une occasion, justement, de se rencontrer à nouveau. On sait qu'on a un projet national à adopter, donc une proposition intéressante non seulement pour les militants, mais pour les Québécois, pour dégager un avenir meilleur pour le Québec qui passe par l'indépendance, qui passe par un Québec plus vert, plus prospère économiquement, tourné vers l'avenir en ce qui concerne, par exemple, l'environnement et les jeunes. Donc, ça va être concentré dans une journée, mais, en fait, on va compléter le travail qui a été amorcé la semaine dernière en atelier. On a des propositions intéressantes et puis on est très optimistes.

M. Lavallée (Hugo) : Comme quoi, par exemple, si vous nous donniez un peu de contenu?

M. Arseneau : Bien, en réalité, ce qu'on propose, c'est un... en fait... puis je ne veux pas rentrer dans les détails, je ne veux pas devancer, là, mais il est clair que le Parti québécois... Pour simplifier, le Parti québécois est de retour. Je pense qu'on a fait un cheminement extrêmement important depuis 2018. On a recentré notre travail tant sur la question de l'indépendance que sur la question de la langue. Et je n'ai pas besoin de vous rappeler qu'on est les seuls à défendre une lutte importante contre le déclin de la langue française au Québec, contrairement à tous les autres partis. On veut également mettre de l'avant, évidemment, la défense de ce qui fait notre distinction culturelle. Également, toutes les questions environnementales, on est en ligne avec les orientations internationales de Glasgow. Je pense qu'on a un programme qui est fort intéressant pour les Québécois et pour nos militants, et le détail vous sera évidemment communiqué au cours des débats, là, de plénière, samedi.

M. Lavallée (Hugo) : Merci.

M. Carabin (François) : Bonjour à vous deux. M. Arseneau, je veux revenir sur la mort de Richard Genest à Amos. Hier, le premier ministre et le ministre de la Santé ont répété à plusieurs reprises qu'il n'y avait pas matière à enquête, en cours de matinée, qu'il n'y avait pas de lien à faire non plus entre les services ambulanciers, les services... et la fermeture de l'urgence avec la mort de M. Genest. Or, l'enquête du coroner était commencée déjà, en matinée, elle était commencée depuis 8 h 30 le matin, là. Qu'est-ce que ça vous fait dire, au final, cette position du gouvernement?

M. Arseneau : Bien, en fait, il y a deux options : soit le gouvernement savait que l'enquête avait été déclenchée et il a continué sur la même ligne du déni qu'une enquête était nécessaire, ce qui est inquiétant, soit le gouvernement n'était pas au courant qu'une enquête du coroner était déjà en route, alors qu'il disait que l'enquête n'était pas nécessaire, ce qui est aussi inquiétant.

Alors, quand le gouvernement, pendant tout un avant-midi, se défend de... ou plutôt défend l'indéfendable, c'est-à-dire qu'il faut aller au fond des choses parce qu'il y a eu mort d'homme dans des circonstances nébuleuses suite à la coupure d'un service essentiel, celui de l'urgence, et qu'on s'enferme dans une espèce de déni, c'est absolument inacceptable. Et, fort heureusement, le coroner a vu juste en révisant sa position dès le début de la matinée. Dommage qu'on n'en ait pas été informés plus rapidement et que le gouvernement n'ait pas été informé ou n'a pas daigné nous en informer en temps utile. L'important, c'est que l'enquête se fasse.

Mais de dire qu'il n'y a absolument aucun lien et surtout de dire que le plan de contingence a été observé ou le protocole a été observé, alors ce que ça démontrait à sa face même, c'est que le protocole était inadéquat. On le savait. Quand on est allés, à la mi-octobre, à Senneterre, on nous a dit : Si on ferme l'urgence, il va y avoir un problème d'accès aux soins parce qu'on a qu'une seule ambulance et parce qu'on manque de paramédics. Donc, parce qu'on manque d'infirmières, on ferme l'urgence, mais on ne s'assure pas d'avoir suffisamment de paramédics ou de véhicules pour faire le transfert des patients 70 kilomètres plus loin. Alors, si c'était ça, le plan match, et qu'on l'a suivi, bien, le plan de match, il était mauvais. Et nous, on émet l'hypothèse que ce n'est pas sans lien avec le décès de M. Genest.

M. Carabin (François) : Vous demandez, ce matin, de vous assurer que les bris de service prennent fin, au final, là, que Coaticook… ce genre de service là puisse reprendre à temps plein, mais, vous le dites vous-même, il y a une pénurie d'infirmières au Québec. Vous le savez. Donc, comment est-ce qu'on peut faire pour résorber ce problème-là?

M. Arseneau : Bien, écoutez, on est conscients de la pénurie de main-d'oeuvre dans le système de santé, que le gouvernement n'a pas vu venir, là, depuis trois ans. Souvenez-vous que le ministre s'est dit surpris, il y a quelques semaines, qu'il manquait autant d'infirmières, des milliers d'infirmières dans le réseau. Mais là on parle de services de proximité dans des régions souvent éloignées où il va manquer des ressources, mais on parle d'une, deux, trois, quatre personnes. Moi, je trouve ça absolument aberrant qu'on prive 12 500 personnes d'un service de santé essentiel s'il nous manque quatre infirmières et qu'on a des agences, à l'heure actuelle, qui déploient des milliers d'infirmières un peu partout sur le territoire. Je pense qu'on a un enjeu de répartition des ressources.

Je vous rappelle aussi qu'on n'a jamais eu autant d'infirmières au Québec qu'aujourd'hui, de l'aveu même de l'ordre des infirmiers et des infirmières. Alors, c'est un problème de répartition.

Pourquoi les infirmières sont mal réparties? Parce que leurs conditions de travail sont innommables, parce que le temps supplémentaire obligatoire, bien, on n'a pas encore vu la fin, on n'a pas encore vu de plan de match pour s'en départir, parce que les conditions de travail sont inadéquates. Et on le voit, que les primes qui ont été offertes par le gouvernement, visiblement, n'ont pas réussi à convaincre les infirmières de revenir au bercail, au service public, et on se voit contraints d'augmenter encore les primes. On souhaite que ça fonctionne, mais, visiblement, l'approche pécuniaire ne fonctionne pas. Les infirmières, il y a non seulement des bris de service, mais il y a un bris de confiance sur la volonté du gouvernement d'agir et de changer les conditions de travail.

Mme Plante (Caroline) : Justement, je vais prendre la balle au bond. Sur les primes, qu'est-ce que vous pensez du fait que le ministre a annoncé de nouvelles primes hier?

M. Arseneau : O.K. Il y a une solution qui ne fonctionne pas, et on s'enferre dans la même solution en augmentant le montant. Est-ce que ça aura des résultats meilleurs? On se permet d'en douter. Mais on le souhaite parce qu'on veut tous, évidemment, un plus grand nombre d'infirmières dans le réseau.

Mme Plante (Caroline) : Sur la troisième dose, est-ce qu'il est temps d'élargir l'accès à la troisième dose? On voit que d'autres provinces l'ont fait au Canada. Donc, au Québec, qu'est-ce que vous souhaitez?

M. Arseneau : Bien, en fait, on a eu une rencontre avec le ministre Dubé, en début de semaine, Dr Arruda et M. Paré, et ce qu'on nous a dit, c'est que le plan de match pour la troisième dose équivalait essentiellement à la même séquence de la vaccination en général. Donc, on va y aller par les personnes les plus vulnérables, pour ensuite l'ouvrir aux gens qui sont dans le système de santé, et ainsi de suite, là, jusqu'à la population en général. Nous, on pense que ce plan de match, jusqu'à preuve du contraire, tient la route.

Mme Plante (Caroline) : Ça vous satisfait? Donc, il ne faudrait pas aller plus vite?

M. Arseneau : À l'heure actuelle, la situation au Québec nous semble permettre un déploiement, disons, rigoureux, systématique et par étape, et nous, on n'a pas de critique à faire sur ce système-là à l'heure actuelle.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, M. Arseneau.

M. Arseneau : Bonjour.

M. Lacroix (Louis) : Mme Perry Mélançon. Est-ce que vous n'êtes pas allé un peu vite hier en disant que le responsable de la mort de Richard Genest, c'était Christian Dubé, et également M. Legault, alors qu'il n'y a pas de résultat d'enquête encore, que l'enquête est loin d'être terminée, commence à peine?

Là, ce qu'on apprend du CISSS, c'est que, bon, même si M. Genest était allé à l'urgence de Senneterre, si l'urgence avait été ouverte, on l'aurait probablement envoyé, de toute façon, à Val-d'Or, pour ensuite l'envoyer vers Amos, qu'il aurait dû, même à l'urgence de Senneterre, attendre l'ambulance, un peu de la même façon qu'il l'a fait chez lui. Bref, est-ce que vous n'êtes pas allé un peu vite, vous-même, en pointant du doigt sans avoir les faits devant vous et de dire que le responsable, c'était Christian Dubé?

M. Arseneau : Vous m'avez posé la question hier, M. Lacroix, et la question était la suivante : Qui est responsable de la réduction des services, de la fermeture de l'urgence...

M. Lacroix (Louis) : ...

M. Arseneau : ...et c'est tout à fait ça qui a été posé comme question. C'est là-dessus que je me suis prononcé hier, je suis désolé. Le responsable de la réduction des services de santé à Senneterre, c'est effectivement le ministre. Le lien entre la fermeture des services, le délai pour arriver à l'hôpital et le décès, c'est au coroner de faire l'enquête. Et c'est ce qu'on demandait hier, et on l'a obtenu, et on est satisfaits, et on va laisser le coroner faire son travail.

M. Lacroix (Louis) : Donc, vous, de prendre position en disant que la responsabilité du décès de M. Genest incombe à Christian Dubé, ce n'était pas aller trop vite?

M. Arseneau : Ce n'est pas ce que j'ai dit et ce n'est pas ce que je vais dire aujourd'hui.

M. Lacroix (Louis) : Vous avez dit : Le plan, c'est le ministre qui l'a cautionné, c'est lui qui est responsable de la desserte ambulancière.

M. Arseneau : Exact.

M. Lacroix (Louis) : Bon. Alors, moi, la question, c'était de savoir, la responsabilité incombait à qui. Vous avez dit à Christian Dubé.

M. Arseneau : Bien, vous venez de répéter ce que j'ai dit hier. Je pense qu'on est tous en droit d'avoir les faits devant nous. Le responsable du plan et de la desserte ambulancière, c'est, bien entendu, le ministre. Le lien entre le plan, la desserte ambulancière et le décès, c'est au coroner de l'enquêter.

M. Lacroix (Louis) : Alors, je vais vous reposer la question clairement. Est-ce que le ministre ou M. Legault sont responsables du décès de Richard Genest?

M. Arseneau : À ce stade-ci, on ne peut pas faire ce lien-là. Il appartient au coroner de faire enquête.

Mme Côté (Claudie) : Bonjour, M. Arseneau. Je vais continuer sur Senneterre parce qu'il manque quatre infirmières, bon, puis vous avez qualifié la médecine en région de médecine de brousse, là. Le ministre de la Santé essaie de ramener des infirmières, y va avec des primes, vous l'avez vous-même dit, ça ne fonctionne pas. Or, ça fonctionnait avant avec les agences privées. Senneterre, ce n'était pas fermé, là, il y a 50 jours. Est-ce qu'on ramène les agences privées? Est-ce qu'on leur demande de revenir? Qu'est-ce qu'on fait là, là, dans la situation urgente?

M. Arseneau : Bien, dans la situation urgente, ce qu'on a vu, c'est qu'on a décidé de rapatrier des ressources à Val-d'Or en privant, évidemment, Senneterre de ressources pour opérer 24 heures sur 24. Alors, moi, je pense qu'on peut redistribuer les ressources actuelles sur le territoire pour s'assurer de la réouverture des services minimums. C'est tout simplement la proposition, d'ailleurs, que…

Mme Côté (Claudie) : Puis est-ce que ça veut dire faire appel aux agences privées?

M. Arseneau : Bien, on fait déjà lourdement appel aux agences privées, que ce soit en Abitibi, que ce soit sur la Côte-Nord, que ce soit en Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine et un peu partout sur le territoire. Alors, l'idée, c'est, à terme, de mettre fin aux recours aux agences. Mais, à l'heure actuelle, on en est complètement dépendants parce qu'on est rendus, là, dans une impasse où... le pied au mur. Donc, à ce que je sache, le gouvernement n'a pas, en fermant l'urgence à Senneterre, tourné le dos aux agences, il a simplement redistribué les travailleuses d'agences ailleurs. Nous, on dit qu'on doit en réserver quelques-unes pour Senneterre.

Mme Côté (Claudie) : Est-ce qu'on devrait, à tout le moins, pour la population de Senneterre, leur donner une date de réouverture?

M. Arseneau : Bien, en fait, oui, ça serait une bonne chose parce que ça serait déjà un signal positif pour s'assurer que les services ne vont pas être fermés pour de bon, comme on l'a annoncé à Coaticook, par exemple, plus tôt cette semaine.

La Modératrice : On va y aller avec deux dernières questions très rapides, s'il vous plaît.

M. Lachance (Nicolas) : Bonjour. Ce matin, on apprend que la pénurie de main-d'oeuvre frappe le transport scolaire, principalement dans Lanaudière, donc on peut voir qu'il y a des enfants qui ne vont même pas à l'école présentement en raison de cette rupture de services. Qui est responsable de ça? Et qu'est-ce qu'on fait pour venir pallier à ça?

M. Arseneau : Bien, écoutez, c'est assez troublant de voir qu'un service comme celui-là, actuellement, est déficient. Moi, à l'heure actuelle, je n'ai pas eu l'occasion de me pencher sur le problème de façon plus pointu, alors je vous demanderais un temps de réflexion. Je n'ai pas de solution à proposer ou de blâme à distribuer. Je déplore la situation avec les parents. Et je souhaite que le ministère de l'Éducation s'en saisisse le plus rapidement possible. Mais, à l'heure actuelle, on n'a pas de proposition à faire dans ce dossier-là.

M. Lachance (Nicolas) : Il y a eu une autre fusillade à Montréal hier. Est-ce que vous vouliez dire quelque chose là-dessus ou…

Mme Perry Mélançon : Bien, quand même, pour ce qui est du plan sur la pénurie de main-d'oeuvre, on sait qu'il y a eu quand même certaines mesures d'annoncées, mais il faut en faire plus pour les travailleurs expérimentés qui se retrouvent quand même souvent être un type de travailleurs, là, qui chauffent nos autobus scolaires. Donc, ce qu'on demande, effectivement, c'est d'avoir plus d'incitatifs et de s'assurer que ces gens-là, là, de 60, 65 ans qui souhaitent revenir au travail ne soient pas coupés, là, tout le temps lorsque vient le temps de faire leur déclaration d'impôt. Donc, ça, ça pourrait être au moins une solution à apporter à court terme.

M. Lachance (Nicolas) : Je reviens sur ce que j'étais en train de dire, une nouvelle fusillade impliquant des jeunes à Montréal, donc, un autre cas de jeune de 17 ans qui est dans un état critique à l'hôpital, encore des fusils d'impliqués. Est-ce que le plan du gouvernement fonctionne, en partenariat avec la ville de Montréal, là, et les corps policiers de la province?

M. Arseneau : Bien, écoutez, on sait que, pendant un certain temps, le gouvernement fédéral, le gouvernement du Québec ont joué cette partie de ping-pong, à savoir à qui était la… à qui venait la responsabilité du contrôle des armes à feu et de la réglementation. Un plan a été mis en place. Il ne donne pas des résultats immédiats. Puis c'est ce qu'on souhaiterait, on souhaiterait que ça aille beaucoup plus vite, mais je pense qu'il faut donner le temps autant... à l'heure actuelle, bon, la volonté a été exprimée, l'argent est descendu, je pense que les équipes s'organisent. Malheureusement, ça ne va jamais assez vite, là, pour les citoyens de la ville de Montréal, pour nous également, mais je pense que ce qu'il faut retenir... maintenant qu'on a mis en place un certain nombre de moyens pour faire diminuer la violence dans les rues de Montréal, bien, je pense que le gouvernement a une obligation de résultat, et le plus tôt sera le mieux. Tu sais, c'est ce qu'on peut dire pour l'instant.

La Modératrice : Dernière question en français.

M. Bossé (Olivier) : Bonjour. Vous avez dit tantôt à Hugo : Le Parti québécois est de retour. Il était où, le Parti québécois?

M. Arseneau : Bien, vous savez qu'on avait une réorganisation, puis on ne l'a jamais cachée, à faire suite à la défaite électorale de 2018. Nous avons révisé nos statuts. Nous avons évidemment réorganisé les exécutifs un peu partout à travers la région, les territoires. On a rédigé un nouveau projet, un projet national. On a également assaini, de façon exemplaire, nos finances. Et on a maintenant un nouveau chef, là, il a fallu faire, aussi, une campagne à la chefferie en temps de pandémie. C'est la raison pour laquelle je vous dis qu'avec le travail parlementaire qu'on a fait, également au congrès qui s'en vient demain, avec une nouvelle image de marque, et une vision d'avenir beaucoup plus claire et précise, je pense qu'on est de retour, effectivement.

Mme Perry Mélançon : Les gens sont de retour aussi, certains que… les gens…

M. Arseneau : Bien, évidemment, on a des signaux… Bien, c'est ça, on a des signaux que les militants sont également enthousiastes et sont de retour. On a des candidatures intéressantes aussi, qui ont déjà été annoncées et d'autres qui s'en viennent. Alors, voilà.

M. Carabin (François) : Rapidement, Mme Perry Mélançon...

La Modératrice : Rapide question.

M. Carabin (François) : Sur la sortie de M. Fitzgibbon, hier, qu'est-ce que ça peut avoir eu comme effet qu'il ait utilisé une définition élastique du mot «stratégique» dans le choix des prêts accordés dans le cadre du PACTE?

Mme Perry Mélançon : Tout est élastique chez M. Fitzgibbon, là. Et puis je l'ai dit à maintes reprises, que le seul critère qui ait mené, finalement, à beaucoup de décisions pour aider une entreprise et une autre non sont uniquement prises par le flair Fitzgibbon, là. Ça, c'est le pif Fitzgibbon. Moi, je l'ai beaucoup utilisée cette expression-là. Donc, c'est ça que ça donne comme impression.

Donc, quand je parlais, tout à l'heure, de redonner confiance aux Québécois, de comment on a aidé les entreprises qui n'étaient pas admissibles à premier égard, bien, c'est aussi de redonner confiance aux entreprises qui n'ont pas été cogner à la porte du cabinet de Fitzgibbon parce qu'ils ne savaient pas qu'il y avait ce critère élastique là. Donc, moi, c'est à eux que j'adresse mes premières pensées. Il y en a qui n'ont pas survécu à la crise puis qui se disent : Finalement, j'aurais peut-être dû tenter ma chance, puis ça aurait été autrement, mon avenir aurait pu se poursuivre dans l'économie. Donc, c'est ça, en fait, que ça représente pour moi.

La Modératrice : On va passer en anglais.

Mme Greig (Kelly) : Good morning. For Mr. Arseneau. We had this strange situation yesterday where the Health Minister is saying an inquiry is not necessary. We spoke to him just before question period, and then we learned later that an inquiry is already started. What do you make of this situation?

M. Arseneau : Well, it's very hard to understand. In both cases, it's worrisome that the Government either knew about it and didn't let us know, which would be disturbing, but, if the Government, for hours, said that there was no inquiry, and there was no need for an inquiry, and it was already begun, then it's also worrisome. It's also disturbing that the Government didn't know about that.

So, what else can I say? The only positive output of this all is that there is an inquiry already, you know, going on, and we're hoping that it's going to lead to a better understanding of what happened. The sooner, the better.

Mme Greig (Kelly) : There seems to be a lot of finger pointing between the paramedics, between the closure of the ER, between the Government's decision. You were asked yesterday where you think the responsibility lies. I will ask you that again today. Have you changed your answer? Where do you think the responsibility lies for this?

M. Arseneau : We'll let the coroner lead its inquiry. What I said yesterday was it was hard for the common individual not to see a relationship between the closure of the emergency ward and the problem that it created in, you know, the work of the paramedics, and the death of Mr. Genest. Now, is there a direct relationship? That's what the Coroner's duty is all about.

La Modératrice : Dernière question en anglais.

Mme Senay (Cathy) : Mr. Arseneau, regarding the mammoth bill to increase the access to medical data, I just want to understand your point here, because there are many countries, U.K., Estonia, and other Canadian provinces, Ontario, Manitoba, British Columbia, that do have structure in place to make medical data more accessible. And you know how it was a problem during the first wave with data coming from CHSLDs, the Ombudsman talked about this in her final report. So, what are your expectations? Don't you think that Québec needs to be in the 21st century?

M. Arseneau : Yes, I do, I do. The sooner, the better. And what I wonder is : Is the Government concentrated on data only or on the delivery of services to all of Quebeckers wherever they live? And this is where I'm looking forward to seeing the bill and…

Mme Senay (Cathy) : But I'm just… The mammoth bill is to change different laws and make sure that data is more available, those data are more available to everybody. So… But your expectation is that care should improve.

M. Arseneau : Yes, absolutely, that's the goal. So, if having more data, if the Government can prove that is going to lead to better services, we are all for it.

Mme Senay (Cathy) : What's your fear?

M. Arseneau : My fear is that the Government will have more data, that it will be more concentrated into the hands of the few people on top of the Parliament, and that the services on, you know, the field will not be improved because, you know, again, the decentralization, promise of the Government, has to take place. So, how the balance will be found by the Government is what we are expecting.

Mme Senay (Cathy) : And what can be the consequences if the Government has access to more medical data and centralize them?

M. Arseneau : Well, it's hard for me to say, but, if more data leads to more decisions from up top without listening to what's happening on the ground because there is data… but there is also the experience of services and of workers, and you need to find a balance between data and the experience on the field, in the emergency wards, for example, in the compulsory overtime and whatnot.

La Modératrice : Merci beaucoup. Bonne journée.

M. Arseneau : Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 30)