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Point de presse de M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de langue française

Version finale

Thursday, December 9, 2021, 8 h 20

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-neuf minutes)

M. Bérubé : Bonjour, tout le monde. Alors, aujourd'hui, pour moi, la nouvelle la plus importante comme député et qui devrait être la nouvelle la plus importante pour l'ensemble des parlementaires et des Québécois, c'est l'augmentation annoncée du panier d'épicerie des Québécois de près de 1 000 $. C'est majeur. Ça touche l'ensemble des familles, en tout cas, ceux qui ont besoin de leur argent, qui comptent leur argent, qui ont des fins de mois qui sont plus difficiles, donc ça devrait être l'enjeu le plus discuté aujourd'hui, selon moi.

Quelles sont les solutions? Bien, évidemment, il faut s'assurer qu'il y ait une saine concurrence. Il n'y a pas de bureau de la concurrence au Québec. On en demande un.

J'aimerais aussi que, dans les indicateurs qui sont suivis régulièrement au Québec, vous savez, il y a le PIB, il y a le taux d'emploi, il y a le taux d'activité, on puisse rajouter le pouvoir d'achat des Québécois. J'aimerais que cet indicateur-là puisse être suivi régulièrement parce que les gouvernements n'hésitent pas de dire : Bien, on a réduit le fardeau fiscal des citoyens, on a réduit des tarifs. Si on avait un indicateur indépendant qui pouvait nous dire par exemple : Pour 2021, les Québécois, par exemple, ont eu une baisse de leur marge pour acheter de la nourriture, de leur pouvoir d'achat, ça serait important. Donc, je demande ça aussi, c'est important.

L'Office de la protection du consommateur pourrait nous fournir ça, un bureau de la concurrence québécois aussi, pour s'assurer notamment qu'il n'y ait pas ce qu'on a déjà vu, le cartel du pain, entre autres. Je sais que ça fait sourire les gens mais ça a vraiment existé. Ce qu'on appelle la boulangerie, le domaine de la boulangerie, va augmenter de façon considérable. Donc, lorsqu'on est député à l'Assemblée nationale, il ne peut pas y avoir un enjeu qui nous touche plus que celui-là. Parce que ça touche l'ensemble de nos concitoyens, notamment, les plus vulnérables.

Le corollaire à ça, c'est que les banques alimentaires vont avoir besoin de ressources supplémentaires. Moi, je me souviens, au début de la première vague, d'avoir demandé à la ministre responsable du Support à l'action bénévole de nous accorder davantage d'argent pour les banques alimentaires. Ce qu'on a fait, à peu près tous les députés, moi, j'avais eu trois banques alimentaires, 10 000 $ chacune, ça, c'était en avril 2020.

Parlant de la première vague, peut-être vous vous souvenez que j'étais chef parlementaire, à l'époque. Et je participais, avec le premier ministre et les chefs parlementaires de Québec solidaire et du Parti libéral, à des rencontres deux fois par semaine avec le premier ministre, rencontres où on n'était pas consultés, on n'était pas informés. Le premier ministre écoutait nos récriminations, écoutait également nos suggestions, donc c'était la collaboration qu'on avait.

Pourquoi je vous parle de ça? Parce qu'aujourd'hui, on essaie de faire la lumière et d'obtenir la vérité sur ce qui s'est passé et la conséquence de ce qui s'est passé, c'est des milliers de morts. Il faut comprendre ce qui est arrivé puis il y a certainement une responsabilité à quelque part.

Je veux vous indiquer quelques choix que le gouvernement a faits qui n'ont rien à voir avec le gouvernement libéral précédent et encore moins avec le gouvernement péquiste : par exemple, le degré de préparation, ça, ça relève du gouvernement du Québec, l'achat de matériel, le choix de ne pas documenter les cellules de crise, j'avais découvert ça il y a quelques mois, donc aucune… ce qu'on appelle les minutes de la cellule de crise, ils ont fait le choix de ne rien noter, comme ça, on ne peut rien retrouver puis on ne peut surtout pas se faire blâmer. Il y en a bien d'autres. Je pourrais vous parler du port du masque, j'avais été le premier à en parler, on avait ri de moi en disait : Bien non! Ce n'est pas vraiment utile.

Et en conclusion, ce qui aurait pu nous permettre de bien comprendre ce qui s'est passé, c'est si on avait une véritable indépendance du directeur de la santé publique. Dr Arruda n'est pas indépendant, il est sous-ministre adjoint à la Santé, il relève du ministère de la Santé. Et s'il était véritablement indépendant, à chaque jour, il pourrait nous dire : Voici ce que j'ai proposé au premier ministre, et j'ai hâte de voir qu'est-ce qu'il va choisir, ça devrait être ça. Mais ce n'est pas ça. Il ne se rapporte qu'au premier ministre et il devient comme une extension de son cabinet. Et je le dis en tout respect pour lui, je pense que, lui le premier, aimerait avoir une indépendance de son poste, nommé aux deux tiers, et qu'il puisse publiquement dire : Voici ce que j'ai proposé au gouvernement du Québec. Et si on avait tout ça ensemble, on serait capable de refaire le fil des événements.

En conclusion, là-dessus, la posture du gouvernement du Québec est la suivante : ils ne veulent pas admettre qu'il y a eu des erreurs. Oui, ils ont fait des choses qui ont été négatives, qui ont eu des conséquences, ils ne veulent pas l'admette. Pourquoi? Pour ne pas avoir de poursuite ou pour ne pas être blâmés au plan politique. C'est peut-être ça mais si on ne fait pas de véritable enquête indépendante, bien, on va se rabattre sur ce qui existe présentement, sur les questions qu'on pose, sur l'évolution du rapport du coroner. Et, à chaque fois que le premier ministre dit en Chambre : Quels sont les pouvoirs que la Commissaire à la santé n'a pas? À chaque fois, je bondis parce que les commissions d'enquête au Québec, elles sont encadrées par une loi, avec un pouvoir de contrainte, des recommandations très, très sérieuses, donc ce n'est pas une commission d'enquête au sens des commissions d'enquête québécoises, comme sur le viaduc de la Concorde, par exemple, ce n'en est pas. Alors, ce serait souhaitable qu'on puisse en avoir une.

Puis si les commissions d'enquête, ce n'était pas si important, bien, je ne verrais pas, moi, depuis les dernières semaines, Sonia LeBel faire le bilan des 10 ans de la commission Charbonneau, avec anecdote et plaisir, là, je veux dire, si ce n'était pas important, là, la CAQ ne serait pas allée la chercher. Donc, une commission d'enquête, c'est important et puis il s'en fait ailleurs puis ça permet de comprendre. Alors, on peut décider de ne pas en faire, il y a quand même eu 4 000 morts, et il se peut que les pratiques méritent d'être changées. Alors, je m'arrêterais là, et je vois, à ma gauche — ça, c'est votre travail, ça — Louis Lacroix.

La Modératrice : Une question, une sous-question, s'il vous plaît.

M. Bérubé : Ah! puis j'ai autre chose. Ah! j'ai oublié, j'ai oublié quelque chose. La dernière affaire, l'affaire la plus troublante, selon moi, c'est ça. Quand j'apprends, en fin de semaine, que le gouvernement du Québec sonde sur les mesures pour Noël, ça, c'est un échantillon des sondages juste de la première vague, tout le monde part avec une copie tantôt, je vous en donne tous une, non, ce n'est pas des feuilles blanches. Qu'est-ce qui guide le gouvernement, est-ce que c'est la nécessité ou la popularité des mesures? Je m'explique. Il se peut qu'il y ait des mesures qui soient nécessaires, mais impopulaires, mais j'ai l'impression que le gouvernement veut toujours avoir des mesures qui sont populaires et éviter de prendre les décisions impopulaires.

Alors, quand on sonde, là, c'est quelle science, ça, c'est la science des sondages? Ça, c'est seulement deux mois, j'en ai plusieurs autres cartables comme ceux-là, puis je les regarde un par un, ceux que je réussis à obtenir, ça pose beaucoup de questions. Disponible à l'entrée.

La Modératrice : Une question, une sous-question, s'il vous plaît.

M. Lacroix (Louis) : Elles sont où, vos minutes à vous, M. Bérubé? Parce qu'il y a deux semaines vous nous aviez dit : Ah! j'ai participé, on participait, puis tout ça, là vous dites qu'ils n'ont pas de note, mais, vous, vos notes, elles sont où?

M. Bérubé : Il faut se fier à mon souvenir, je ne les ai pas retrouvées, j'ai contacté mon ancien directeur de cabinet. Écoutez, je pense…

M. Lacroix (Louis) : Il ne les a pas trouvées?

M. Bérubé : Croyez-moi que j'essaie de les trouver, hein? Ça fait qu'il faut se fier à ma mémoire pour l'instant. Je vais essayer de les retrouver, mais évidemment tout ce que j'ai dit là, si je pouvais, je le mettrais sur un affidavit, j'ai dit ça telle date, voici ce que j'ai dit. Et c'est exactement ce que je ferais. Si je les trouve, je suis prêt à faire ça. Manon Massé en a probablement aussi, et Pierre Arcand aussi.

M. Lacroix (Louis) : Mais il y en avait-u, des notes? En avez-vous pris, des notes?

M. Bérubé : Moi, j'en prenais personnelles de la discussion que j'avais avec le premier ministre. Mais j'émets l'hypothèse suivante : Je suis assez convaincu que le premier ministre n'était pas seul au bout de la ligne, qu'il avait des collaborateurs autour de lui. Il faudrait lui poser la question : Est-ce que ces séances ont été enregistrées? Je ne dis pas que je le sais, j'émets une hypothèse. Si c'est le cas, les bandes existent et elles sont d'une importance capitale. Moins que dans la cellule de crise parce que la cellule de crise, il y a les échanges, les délibérations avec le Dr Arruda. Je vous l'ai déjà dit : le Dr Arruda pourrait dire, par exemple : Nous prenons telle mesure, c'est ce que je vous propose. Puis là le gouvernement ne le fait pas. Moi, je ne pourrai jamais le savoir, s'il l'a suivi ou pas. Ça, c'est dans la cellule de crise.

Quand je vous parle de mes notes, c'est les notes avec le premier ministre, Pierre Arcand et Manon Massé, mais c'est un peu notre plan de discussion. Mais évidemment le premier ministre ne nous disait rien, là, il recueillait tout ça. Donc, ça peut dire, par exemple, bien, nous, on a observé, dans tel CHSLD, le 22 mars, telle situation. Ça donne ça comme indication, de notre perspective, alimentée par ce qu'on entend puis notre caucus. Mais j'aimerais les retrouver, soyez-en assuré.

M. Lacroix (Louis) : J'aimerais ça vous poser une question sur la Commission spéciale sur les soins de fin de vie, parce qu'hier ils ont émis des recommandations très importantes, dans lesquelles, entre autres, ils disent, en fait, ils recommandent qu'on élargisse la loi sur les soins de fin de vie pour inclure le consentement anticipé. C'est une loi, éventuellement, qui va tomber à l'Assemblée nationale, et généralement les partis laissent les députés voter selon leur conscience parce que c'est très, très, très personnel, comme décision. C'est ce qui est arrivé la dernière fois. C'est quoi, votre vision, là-dessus? Êtes-vous d'accord avec le consentement anticipé, avec le fait qu'une personne, par exemple, qui peut avoir des problèmes cognitifs dégénératifs l'Alzheimer… Je sais que votre père…

M. Bérubé : J'en ai parlé publiquement.

M. Lacroix (Louis) : Alors, est-ce que vous êtes d'accord avec le consentement anticipé?

M. Bérubé : Tellement. Tellement, c'est… Depuis que je suis en politique, ça va faire 15 ans au printemps, c'est l'enjeu qui me touche le plus et qui me déchire le plus. Pour l'avoir vécu avec mon père, qui avait de la dégénérescence, il y avait de l'Alzheimer à travers ça, les diagnostics ne sont jamais clairs, si mon père avait pu choisir, il aurait certainement signé un formulaire lui permettant d'avoir accès à une mort anticipée. Et c'est ce que je souhaite pour moi-même. Et j'en ai parlé, justement, j'en ai parlé avec ma conjointe, récemment, parce qu'on a beaucoup d'antécédents dans ma famille, des oncles, des tantes, ma grand-mère, et on a eu cette discussion-là. À 46 ans, j'ai eu cette discussion-là.

On ne sait pas quand ce mal-là peut frapper, alors s'il y a un enjeu sur lequel je n'ai aucun doute, aucune ambiguïté, là... De toute façon, c'est les gens qui décident pour leur vie. Vous ne pouvez pas savoir comment ça me touche cet enjeu-là. Alors, je l'ai lu, le rapport et j'ai vraiment pleuré à la fin parce que c'était notre histoire de famille et ça sera peut-être la mienne éventuellement. Alors, moi, je vais assurément voter... si ça devient une loi dans le sens du rapport, je vais assurément voter pour. Et je veux rappeler à des gens qui auraient des doutes là-dessus, laissez les gens décider pour leur vie.

Je me souviens d'avoir eu une discussion avec une religieuse dans ma circonscription qui me disait : M. Bérubé, vous ne pouvez pas voter pour la loi parce que c'est la loi de Dieu. Mais la loi de Dieu s'appliquera à vous selon vos croyances, puis je suis aussi croyant que vous. Mais pour moi et pour les gens qui souffrent... puis là, moi, je suis d'une génération où nos parents décèdent, hein, 46, 45 ans, là, beaucoup j'en vois. Laissez-les décider. Alors, je ne souhaite pas plus légiférer. Et là-dessus vous me touchez en plein coeur parce que je suis totalement en faveur de ça.

M. Lacroix (Louis) : Vous dites : C'est notre histoire de famille et ça sera peut-être éventuellement la mienne.

M. Bérubé : Oui, absolument.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que ça vous fait peur?

M. Bérubé : Oui. Bien, oui. J'ai encore une tante qui est décédée de ça. On est rendu à quatre ou cinq dans la famille. C'est sûr que je passe déjà des tests pour voir si j'ai des prédispositions. Je vous livre ça sans dramatiser. Ça pourrait devenir mon histoire éventuellement, ça fait que je suis très sensible à ça alors. Et c'est l'histoire de combien d'autres familles des fois qu'on ne veut pas dire? Parce que je me souviens de ma mère qui ne voulait pas en parler, qui n'en parlait pas aux membres du reste de la famille jusqu'à tant que mon père décède parce qu'elle ne savait pas comment expliquer ça qu'un homme bardé de diplômes, beaucoup plus spectaculaire que moi au plan de l'art oratoire, tout arrêtait. C'est un tabou, mais en même temps c'est une maladie, puis la façon d'y faire face c'est avec ce magnifique rapport qui, moi, m'émeut beaucoup puis que je vais faire circuler même auprès de mes concitoyens dans ma circonscription. S'il y avait une raison pour laquelle, là, de tout ce que j'ai fait en 15 ans que je suis fier comme législateur, c'est d'avoir voté pour ça. Merci de la question, ça me touche beaucoup. M. Alain.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que Anthony Fauci a plus d'indépendance que Horatio Arruda?

M. Bérubé : Absolument. C'est une évidence. Anthony Fauci, son... une telle indépendance, notamment il se protège en prenant le micro, en apparaissant à la télé. Souvenez-vous des réserves qu'il avait face aux décisions de Donald Trump.

Le Dr Arruda, quand on regarde l'organigramme, c'est très clair, il est sous-ministre adjoint, donc il se rapporte au sous-ministre qui se rapporte au ministre de la Santé. Donc, d'un côté, il est dans l'appareil administratif, il doit couvrir le gouvernement d'une certaine façon, puis il a aussi accessoirement un poste important, le directeur de la Santé publique. Dans un monde idéal, il ne serait plus sous-ministre, il serait directeur de la Santé publique uniquement, élu aux deux tiers, et il serait redevable publiquement. C'est-à-dire, il pourrait sortir ici puis dire : Aujourd'hui, j'ai recommandé ceci au gouvernement du Québec.

Et là on pourrait juger dans l'après-midi le gouvernement sur ses choix à lui. Est-ce qu'il a suivi les directives ou pas? Là, on aurait une vraie reddition de comptes puis on pourrait juger si ce gouvernement est si bon que ça. Les gens me disent des fois : Personne n'aurait pas mieux qu'eux. Comment savez-vous? 4 000 morts, ça aurait-u pu être pire que ça? Moi, c'est un indicateur qui me permettrait de savoir.

Je vous rappelle encore l'anecdote incroyable que j'ai vécue avec le Dr Arruda. Il y avait des barrages au Bas-Saint-Laurent au mois d'avril 2020. On m'a permis une fois de passer le barrage de police pour me rendre ici, à Québec, dans un bureau d'Honoré-Mercier, rencontrer le Dr Arruda et son collègue... j'oublie son nom de famille, qui travaille avec lui étroitement...

Journaliste : Massé.

M. Bérubé : Massé. On est quatre. Pierre Arcand, Manon Massé et moi... en fait, on est trois, et les deux docteurs. Je pose la question au Dr Arruda : Qu'est-ce qui arrive si vous avez une recommandation importante qui n'est pas suivie par le gouvernement du Québec? Sa réponse? Je signerais un papier pour me protéger. Je ne crois pas que ça soit... Puis ça, c'est authentique, là. J'ai des témoins, on était là. On a été abasourdis. Mais j'ai dit : Qui me protège, moi? Comment je vais savoir si le gouvernement a suivi vos recommandations? On ne le saura jamais.

Hier, vous lui avez posé la question, puis il a dit : Moi, je serais resté sur mon chiffre de 20. Je ne veux pas ne pas prendre sa parole, mais comment on peut le savoir? Pourquoi les gens de la cellule de crise, ils le savent tous, eux autres, puis ce n'est pas des élus? Moi, je ne le sais pas.

Puis après les gens nous disent : Faites quelque chose! Le gouvernement est majoritaire, on n'est pas consultés, on n'a pas d'informations privilégiées. On apprend les mesures à la télé comme tout le monde. Tu sais, il y a des limites à ce qu'on peut faire.

Par contre, il y a des limites à ce que le gouvernement peut faire : gouvernance par décrets, des sondages à répétition, de la publicité pour renforcer ses positions. Chaque fois qu'ils font... Puis je ne blâme personne quand je dis ça. Quand qu'ils font les points de presse, ils sont en direct sur les chaînes d'information continue. On n'a pas ça, nous. Alors, le message, je vous le passe ici, puis vous avez des restrictions sur le temps que vous pouvez accorder, mais hi! que j'aurais des choses à dire encore.

M. Laforest (Alain) : Ma deuxième question va être dans la même veine. La capitale nationale vient de ramener le masque dans les écoles primaires, alors qu'avant-hier on a dit, comme vous venez de nous le dire : On est à 20 personnes. Votre chef a dit que c'était une commande politique. On s'en va-tu dans le mur, là?

M. Bérubé : Bien, c'est toute une incohérence. Pourquoi on peut être, quoi, 15 000 personnes au Centre Bell, puis c'est plus compliqué dans un restaurant ou dans une école? Je veux dire, il y a une incohérence. J'ai fait une publication sur le ski dans la Matapédia, à Val-d'Irène, peut-être vous connaissez. Si vous saviez les messages que j'ai reçus. Oh que non! Ils nous demandent le passeport vaccinal. Puis je l'ai, le passeport vaccinal, mais par principe je ne veux pas y aller parce que c'est une décision qui est absurde. On est au grand air, on est dehors. Je les comprends. Ça ne fait pas de moi un complotiste. Il y a un membre de la cellule de crise, là, hier, qui est allé écrire sur Twitter, il dit : ils posent des questions, c'est des complotistes. Un petit peu de réserve, là. Tu sais, si vous avez trouver le moyen de placer tous ceux qui ont des cartes de la CAQ dans les poches dans la cellule de crise, puis de ne pas prendre Joanne Liu, profil bas.

Mme Gamache (Valérie) : ...panier d'épicerie. C'est assez concret pour le budget des familles. Quelles seraient vos solutions peut-être innovantes pour faire face à ça?

M. Bérubé : O.K. D'abord, un indicateur permanent au même titre que le PIB, le taux d'activité et le taux de chômage. Donc, on pourrait suivre : voici le pouvoir d'achat des Québécois. C'est une donnée qu'on n'a pas clairement puis qu'on pourrait suivre tout au long de l'année. Donc, quand le gouvernement dit, par exemple : On a réduit le fardeau fiscal, on a réduit des tarifs, on en a éliminé, on vous en a redonné, on serait capables de suivre ça. Pour chaque gouvernement, on pourrait dire : Bien, sous votre gouvernement, ce qui vous reste, là, pour la nourriture, bien, on est capables de le valider, donc le pouvoir d'achat. Ça, c'est un indicateur que l'Office de la protection du consommateur pourrait nous donner, qui deviendrait un incontournable chaque mois ou chaque semaine. 

Ensuite, Bureau de la concurrence canadien, qui ne fait pas grand-chose, on devrait se donner une structure au Québec pour enquêter sur plusieurs affaires, pas juste sur la nourriture. Le prix du pétrole à la pompe, là, il y a-tu un enjeu qui anime plus les réseaux sociaux que ça? Constamment, je reçois des photos : C'est à tel endroit, à Sainte-Angèle, dans mon comté, à Mont-Joli, ce n'est pas correct. Là, c'est rendu : Fais 15 kilomètres de plus, il y a 0,02 $ de moins. Ça, c'est un autre enjeu. Les Québécois paient trop cher pour des denrées qui sont essentielles dans leur vie, puis, souvent, la première compression de dépense qu'ils vont faire, c'est la nourriture.

Moi, ça m'inquiète pour les personnes les plus vulnérables puis ça m'inquiète pour les enfants parce que je sais ce qui va arriver. Ils appellent à mon bureau, puis ça arrive souvent dans les bureaux ce comté, ils nous appellent : Je n'ai rien à manger. Ça nous arrache le coeur, mais on ne peut rien faire. On peut dire : Il y a une ressource alimentaire. J'aimerais des fois avoir un coupon, un coupon que je pourrais donner, seulement échangeable en épicerie. Ça, c'est quelque chose qu'on devrait faire ensemble, les députés. C'est épouvantable. Puis ce n'est pas pour rien qu'Isabelle Charest, la dernière fois, a rendu disponible un budget d'urgence supplémentaire, essentiellement... peut-être vous n'étiez pas au courant, mais pour les banques alimentaires. C'est moi qui l'avais demandé. C'est dans le livre... le livre d'Alec Castonguay l'explique bien, comment on est rendus à ça.

Là, je pense, ça va augmenter en 2022, puis il va voir des choix difficiles à faire, beaucoup pour les enfants puis les personnes seules aînées, qui n'ont pas de réseau pour leur amener de la nourriture. Ça, cette nouvelle-là, là, dans le Journal de Montréal, là, puis ailleurs aussi, là, c'est... moi, ça va m'habiter toute la journée, cet enjeu-là.

Mme Gamache (Valérie) : Cet après-midi...

M. Bérubé : Puis le panier... Ah oui! puis il arrive quoi avec Le Panier bleu? Ça marche-tu? Tu sais, les produits, là, on n'en parle plus, du Panier bleu.

Mme Gamache (Valérie) : Mais là je vais vous amener sur la lutte contre le racisme. Il y a le bilan...

M. Bérubé : Je suis contre le racisme.

Mme Gamache (Valérie) : Benoit Charette dépose son rapport, fait le bilan, son bilan, cet après-midi. Quel est le vôtre?

M. Bérubé : Bien, d'abord, je l'invite à faire deux gestes : déposer son rapport et retirer les publicités, en même temps, qui sont toujours en onde. Le réalisateur des publicités a demandé qu'elles soient retirées parce qu'il considère avoir été instrumentalisé par ceux qui ont commandé ces publicités. Donc, par respect pour le réalisateur, pour son oeuvre qui n'est pas ce qu'il avait fait parce qu'il y a eu du montage, retirons ces publicités-là, ce n'est pas les plus avisées. Ça a créé un drôle d'effet dans la communauté noire, la communauté maghrébine, arabe, etc., puis ça n'a pas bien passé. Il va déposer ces actions. Son rapport, on va en prendre connaissance évidemment. C'est une tâche qui est importante, mais j'aimerais ça que, quand on parle de la xénophobie ou du racisme puis qu'on ajoute le racisme anti-francophone parce que ça existe au Québec. Je ne sais pas si c'est inclus dans le rapport, mais ça existe. La francophobie, ça existe au Québec. Il faudrait dénoncer tous les racismes et on le fait, et pas celui à l'égard des Québécois francophones. Moi, j'ajouterais cette rubrique-là.

Une voix :

M. Bellerose (Patrick) : Oui. Bonjour, M. Bérubé.

M. Bérubé : Salut.

M. Bellerose (Patrick) : Juste vous entendre un peu plus sur le retrait des publicités, c'est… J'ai raté cette nouvelle-là. Donc, qu'est-ce qui… C'est quoi, le problème avec les publicités antiracistes, là, du gouvernement?

M. Bérubé : Bon, les publicités auprès des communautés qu'elles doivent viser, ça passe très mal. Ces les échos qu'on a que c'est simpliste, que c'est… Bien, d'abord, le réalisateur nous indique que ce n'est pas le concept qu'il a vendu, donc l'oeuvre, il ne se reconnaît dedans et il souhaite que son nom soit retiré. Vous avez peut-être vu ça passer au cours des dernières heures, des derniers jours. Il y a de la raillerie là-dessus, il y a eu des parodies qui se sont faites aussi, qui sont assez efficaces. D'ailleurs, là, je pense à un humoriste Colin Boudrias, entre autres, là, qui a été très efficace. Donc, ce n'est pas les meilleures publicités.

Je veux dire, les meilleures actions qu'on peut faire, c'est dans l'action. Les publicités, le gouvernement prompt en à faire, là, il vient accro aux firmes de com. Mais il y a des gestes très simples qu'on peut poser. On en a déjà nommé, là, nous, des choses. La sécurisation culturelle pour les autochtones suite aux incidents de Joliette, on a été les premiers à proposer ça, on a fait une motion, ça a été refusé. Les C.V. anonymes. Il y a plein de mesures qu'on peut faire. Nommer des gens à des postes, qui sont à la fois compétents et qui représentent la diversité, c'est important aussi. D'ailleurs, on aura tous un défi pour la prochaine élection, d'avoir des gens, des hommes et des femmes de la diversité qui sont dans les circonscriptions, qui sont prenables, je vais le dire comme un organisateur politique, qui vont être là, tu sais. On a une représentation partielle de la société québécoise à l'Assemblée nationale.

M. Bellerose (Patrick) : …si c'est mal avisé de…

M. Bérubé : Celle-là mériterait d'être ajustée. En tout cas, moi, de ce que j'entends, là, puis ce n'est pas seulement quelques personnes…

M. Bellerose (Patrick) : Mais vous sembliez dire : Ce n'est pas le meilleur moyen pour lutter contre le racisme. Donc, si je comprends bien…

M. Bérubé : Bien, celle-là. Il y en a certainement des meilleurs. Mais les actes parlent plus que la publicité, je trouve, moi, c'est ça, je trouve. Puis travailler sur l'amélioration des conditions économiques des communautés, ça, c'est bon aussi, puis ça, ça n'a pas besoin d'une publicité. C'est plus silencieux, mais c'est plus efficace. En tout cas, moi, c'est ma perception de ça.

M. Bellerose (Patrick) : Tantôt, Mme Labrie parlait d'un parallèle entre les demandes pour la commission Charbonneau, à l'époque, et les demandes, aujourd'hui, pour une commission d'enquête publique sur les CHSLD.

M. Bérubé : Ah! bien oui, je l'ai dit tantôt.

M. Bellerose (Patrick) : Est-ce que vous faites un parallèle aussi entre le refus des deux gouvernements?

M. Bérubé : Bien… tant qu'à être dans l'anecdote. Ma conjointe a participé à une émission à Radio-Canada, récemment, pour parler de son documentaire, qui est excellent, et puis là un des thèmes, à l'émission de M. Diaz, c'était les 10 ans de la commission Charbonneau, quel bilan tracez-vous? Et puis Sonia LeBel était là, puis racontait les 10 ans, puis pourquoi c'était fantastique, puis avec des anecdotes, et tout ça. Puis là je me suis mis à penser, puis je l'ai tweeté hier, mais j'ai dit : Pourquoi c'était bon pour la commission Charbonneau — manifestement, Mme LeBel est au gouvernement — puis pourquoi ça ne serait pas bon pour 4 000 aînés?

La réponse, vous la connaissez, ça évite de se faire blâmer. Le gouvernement va tout faire pour se faire blâmer. S'il fait une admission en Chambre, il s'expose à deux choses : un coût politique et, potentiellement, quoi, des poursuites peut-être? Cet enjeu-là, je suis plus sensible, évidemment. Mais, s'il y a eu errance, il y a un coût à payer. Je veux dire, les 4 000 familles surveillent ce que le gouvernement dit, là. Puis il trouve que ça ne vaut pas une commission d'enquête?

La Commissaire à la santé, ce n'est pas vrai qu'elle est à la tête d'une commission d'enquête publique indépendante. D'ailleurs, on a refusé d'y participer, le saviez-vous? Elle nous a écrit pour qu'on participe, puis on a refusé parce que c'est un simulacre de commission d'enquête. Donc, elle est accotée sur le gouvernement. Même si on l'a nommée, elle ne fera pas vague. Je vous garantis ça.

Si on avait une vraie commission d'indépendants avec pouvoir d'assignation puis interrogatoires serrés puis publics… puis elle n'est pas obligée de durer deux ans, hein? Elle peut être pas mal plus vite que ça. Je peux-tu vous dire qu'on va clencher. On est capables d'en convoquer une, là, d'ici la fin de l'année, puis elle va être prête pour le mois de mai. On est capables de faire ça, il y a des exemples.

M. Bellerose (Patrick) : Juste un petit commentaire sur le terme «complotiste», utilisé par le bureau du premier ministre. Est-ce qu'on tente de faire taire les critiques?

M. Bérubé : Ce n'est pas la première fois que ça arrive, là. On a donné la liberté à des conseillers politiques d'interpeller des députés, de les traiter de complotistes, de faire des railleries sur leur travail. Ce n'est pas leur rôle. Je demande de la réserve, parfois des excuses, pour ce qu'ils ont fait. Quand je lis, là, Manuel Dionne qui traite Paul St-Pierre Plamondon de complotiste… Alors, si vous n'êtes pas avec nous, vous êtes contre nous. C'est mal avisé. C'est arrivé avec d'autres aussi. Je ne sais pas ce que ça veut dire, ce que ça démontre.

Mais moi, j'ai travaillé dans des cabinets, j'ai travaillé avec Bernard Landry, puis il y avait des réseaux sociaux un petit peu, pas tant que ça. Mais je peux-tu vous dire une chose? Les gens qui le servaient, là, jamais ça ne leur aurait pris de faire une telle chose, sous Lucien Bouchard, sous Bernard Landry, sous Mme Marois. Mme Marois n'était pas sur Twitter, elle, tu sais, elle faisait ses affaires, tu sais. Elle ne sentait pas le besoin de nous envoyer, là, défendre ses affaires. Je fais la réflexion suivante : ce n'est pas des bénévoles qui font ça, cette défense-là sur Twitter, c'est des gens qui sont payés pour le faire.

Alors, que ça serve de leçon à tout le monde. Les parlementaires, qu'ils puissent échanger entre eux, que ça soit une prolongation de la Chambre, c'est correct, mais moi, qu'un apparatchik décide de s'attaquer à moi, ça se peut que la réplique soit plus forte que l'attaque initiale.

M. Bérubé : Bonjour, vous, ça fait longtemps que je ne vous ai pas vue.

Mme Plante (Caroline) : Je vous ramènerais à la première vague. Quand vous avez entendu le Dr Arruda hier dire à Paul Arcand que sa femme travaillait dans un CHSLD, lors de la première vague, est-ce que ça a soulevé des questions dans votre esprit?

M. Bérubé : Bien, je ne l'ai pas écouté, pour être honnête. Mais j'ai vu passer qu'elle travaillait puis essentiellement, j'essaie de comprendre : donc, qu'elle savait des choses qu'elle pouvait lui dire. C'était ça, un peu, votre angle…

Mme Plante (Caroline) : Est-ce que ça soulève des questions, d'après vous, sur ce que savait la cellule de crise? Je vous pose la question.

M. Bérubé : Moi, je pense que le Dr Arruda avait toutes les informations, notamment, des CISSS. Les CISSS font la collecte sur le territoire. Maintenant, est-ce qu'il l'a dit? Il pourrait venir nous dire ici : Tout ce que vous évoquez en Chambre, là, je l'ai tout dit au gouvernement. Il pourrait le faire, il n'y a rien qui l'empêche de le faire, sinon le regard désapprobateur de ses voisins de bureau qui diraient : Bien non, c'est entre nous, ces affaires-là. Alors, moi, je ne saurai jamais ce que le Dr Arruda a proposé puis ce que le gouvernement a décidé de considérer, totalement, partiellement ou pas du tout, c'est grave, ça.

Alors, en l'absence de ça, bien, c'est suspect puis la façon de rendre ça clair, c'est une commission d'enquête. Je veux dire, on a demandé les plans de McKinsey, ça a été refusé, on a demandé, nous, tous les sondages, ça a tout pris. Les avis de la Santé publique, ils ont arrêté de les donner, hein? Ils en ont donné trois, quatre, cet été. Ils ont arrêté de les donner. Ils n'ont pas pris de notes. Le Dr Arruda n'est pas indépendant. On avait une ressource fantastique qui s'appelle Joanne Liu. Dre Joanne Liu, une des plus grandes ressources au monde, écartée par Québec. Le Nouveau-Brunswick l'a prise.

Je veux dire, ça, c'est des choix politiques, qui n'ont rien à voir avec les gouvernements précédents. C'est leur mode de gestion. Ils ont essayé des choses, ça n'a pas marché, ils ne veulent pas en prendre la responsabilité. Ils pourraient dire : On l'a essayé, on pensait que c'était la bonne chose, mais ça a créé bien des dégâts puis des décès. Ils ne diront pas ça.

Alors, il va falloir se fier sur quelqu'un qui n'a pas encore parlé, je ne sais pas qui. Que ceux qui savent parlent, qu'ils prennent le micro, qu'ils vous parlent.

Puis il y a encore des gens, au Conseil des ministres, qui n'ont pas paré, et là, c'est leur nom qui est en cause. Et je m'adresse à Marguerite Blais. Lorsqu'elle reviendra, je lui dis : Videz votre sac parce que sinon, ça va passer sur vous.

La Modératrice : En anglais s'il vous plaît.

Une voix :

La Modératrice : Toute dernière question…

M. Carabin (François) : M. Bérubé, il y a… La file est longue. À peu près à pareille date l'an dernier, on avait entendu Dr Arruda en commission parlementaire. Est-ce que ça n'aurait pas été approprié de le ramener pour répondre à certaines questions?

M. Bérubé : Je le prendrais toutes les semaines, mais c'était l'objet d'une négociation. C'était en décembre, hein, si je ne me trompe pas, à peu près à la même période l'an dernier. C'est là qu'on avait su que les restaurants, ça n'avait jamais été proposé par le Dr Arruda, puis là la panique avait pogné. Bien sûr, qu'on aimerait ça, puis ce ne serait pas prématuré de le réentendre, mais ils vont nous dire non. Moi, j'aimerais l'entendre. En tout cas, j'aurais des bonnes questions.

M. Carabin (François) : …par exemple?

M. Bérubé : Vous me donnez des idées. Mais ça ne serait pas prématuré de faire un état de situation juste avec lui, pas de chaperon.

M. Carabin (François) : Puis juste rapidement, M. Bérubé, vous avez parlé avec beaucoup d'émotion de votre situation personnelle quant à l'aide médicale à mourir. Le rapport ne prévoit pas de permettre aux personnes qui n'ont pas eu de diagnostic de faire une demande anticipée d'aide médicale à mourir.

M. Bérubé : C'est au début du diagnostic qu'il faut prendre la décision. Quand on est encore là, oui.

M. Carabin (François) : Vous, votre avis personnel sur la question, c'est quoi? Est-ce que vous aimeriez, par exemple, pouvoir, dès aujourd'hui, prendre une décision?

M. Bérubé : Pour moi, oui, clairement, même s'il n'y a pas apparition de symptômes. Si je sais, par exemple, que la démence s'en vient ou l'Alzheimer se profile, puis j'ai des antécédents familiaux sévères, sérieux, de ce côté-là, moi, je ne prendrais aucune chance. J'en ai discuté avec ma conjointe, avec ma famille, c'est… Je vous livre ça sans… tu sais, sans pudeur. C'est exactement comme ça que je me sens. Je ne veux pas que l'image qu'on aura de moi à la fin de ma vie soit différente de celle que vous avez aujourd'hui quand on est capables d'échanger ensemble. C'est un enjeu qui… Je suis sûr que vous avez des histoires personnelles, c'est un des drames de notre société, c'est de vivre ça avec des gens qui nous projettent une image qui n'ont rien à voir de celle qu'on a vécue de nos parents, de nos amis. C'est d'une infinie tristesse.

Alors, je vous ai livré ma version à moi, mais j'irais même plus loin que ça, moi… du rapport. Alors, je suis très touché par ça, puis je vais continuer de lire là-dessus, puis j'ai Véronique Hivon qui m'en parle souvent, puis je pense que… on pleure en même temps quand on en parle.

La Modératrice : On passe en anglais.

Mme Senay (Cathy) : Good morning. Mr. Bérubé, you said that the Legault Government should pull off the ad campaign on racism. What's the consequence of its own fight against racism that that ad campaign may have because it's not taken seriously?

M. Bérubé : Well, it's a joke. It seems that it's getting worst, with those ads, because they try to do something useful, with intelligence, without any cliché, but it's not what the…

Mme Senay (Cathy) :

M. Bérubé : …the result…

Mme Senay (Cathy) : The effect of the ad campaign.

M. Bérubé : Yes. I'm looking for the… «le réalisateur»…

Mme Senay (Cathy) :

M. Bérubé : Yes. He thinks that we should put the plug of those publicities.

Mme Senay (Cathy) : And you think that too.

M. Bérubé : Yes. I have some kind of… it's not my tab and I don't it works so much. So, we can adjust the publicities or just get rid of them. So, the best way to fight racism is acting where it counts, make sure that people seem involved in our society, have the same dreams that anyone, economically, socially, in every single place of power. This is the way it works. So, it's not about publicity, it's about what you can do for make sure that everyone seems Quebecker, and fight racist people, fight those people with hate in their mind, in their heart as well.

We still have those kinds of people. It's against the Jewish people of Montréal, it's against the Muslim people of Montréal, it's against the Black people of Montréal, and it's against Francophone people of Montréal and Québec as well. So, my only asking for Mr. Charette is make sure that we're going to fight all the racism. But there's still racism about Francophone in Québec. And everybody is afraid of saying that because they feel that we have a white privilege. Yes, right. Walk in West Island, try to speak in French and people sometimes… speak white, in 2021.

Mme Senay (Cathy) : The other question that I have is about advanced consent. There is no law yet, in Québec, with the special committee's recommendations. But you just spoke about your family, you spoke about yourself, you spoke about your dad. How important it is for the Québec society to be ahead with that type of discussions among family members? And we're way ahead of the other provinces in Canada.

M. Bérubé : It's everything. It's about the memories that we want of ourselves and of our family as well. It's about the kind of society that we want. Do we want some people living for years without any memory, any concern about who is in front of them, their kids?

My uncle, two weeks ago, went alone in his room. He's in a shelter home now. And I asked him about his only daughter, her name is Annie, she's the same age of me, she works in Montréal. And I said to my uncle Florent : How about Annie? She's coming for Christmas. Who's Annie? Your daughter. I don't have any daughter. So, what is his quality of life? And he felt ashamed because he realizes he doesn't remember some important stuff. He seems to recognize me, but he doesn't know from where. It's not life. And, if people get to choose, they're going to choose dignity.

And I'm so moved by this debate, you cannot... I was thinking about this yesterday before I sleep. It's tearing me apart. It's about my story, but my story, it's one of the million of stories in Québec, and it's refreshing that we can have some great reflection about this. And I hope this report becomes a bill. Maybe I'm going to be the first one to stand up to vote for a bill based on this recommendation. Thank you.

La Modératrice : Dernière question.

Mme Greig (Kelly) : Mr. Bérubé, I wanted to ask you, I'm not sure if you've seen the story, but a teacher in Chelsea, Québec, in Western Québec who was removed from the classroom for wearing hijab, considering the labor shortage that we have, and including with the teachers, do you... are you happy that Bill 21 was applied in this case?

M. Bérubé : Bill 21 was necessary. We... The Parti québécois voted for Bill 21. And the reason why this teacher doesn't have a job, still doesn't have a job, is because she doesn't respect the law. The law is for everyone. I'm pretty sure she was aware about the law. She tries to make a statement wearing hijab. That's the law. Dura lex, sed lex. The law, it's tough, but it's the law.

Mme Greig (Kelly) : So, you think, her wearing hijab was her making a statement…

M. Bérubé : She has to make a choice : her job or religion. It's not going well together.

Mme Greig (Kelly) :OK. Thank you.

M. Bérubé : In your community, in church, in mosque, in those cult places, wear everything you want, in community center, in your home, in your family as well. School, you cannot do that. It's clear. We voted for Bill 21, so this is the law. And I feel sad for her. But I'm pretty sure she was aware of the law, she decided to push it, try the system. We have a law, so I respect the law. And I'm defending Bill 21 still, it's not our bill, it's the CAQ bill. But, since I vote for the bill, it's my bill too. Is that OK?

Mme Greig (Kelly) : Yes.

M. Bérubé :OK.

La Modératrice : Merci. Bonne journée.

(Fin à 9 h 6 )

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