(Huit heures vingt-neuf minutes)
M.
Bérubé
:
Bonjour, tout le monde. Alors, aujourd'hui, pour moi, la nouvelle la plus
importante comme député et qui devrait être la nouvelle la plus importante pour
l'ensemble des parlementaires et des Québécois, c'est l'augmentation annoncée
du panier d'épicerie des Québécois de près de 1 000 $. C'est majeur.
Ça touche l'ensemble des familles, en tout cas, ceux qui ont besoin de leur
argent, qui comptent leur argent, qui ont des fins de mois qui sont plus
difficiles, donc ça devrait être l'enjeu le plus discuté aujourd'hui, selon
moi.
Quelles sont les solutions? Bien,
évidemment, il faut s'assurer qu'il y ait une saine concurrence. Il n'y a pas
de bureau de la concurrence au Québec. On en demande un.
J'aimerais aussi que, dans les indicateurs
qui sont suivis régulièrement au Québec, vous savez, il y a le PIB, il y a le
taux d'emploi, il y a le taux d'activité, on puisse rajouter le pouvoir d'achat
des Québécois. J'aimerais que cet indicateur-là puisse être suivi régulièrement
parce que les gouvernements n'hésitent pas de dire : Bien, on a réduit le
fardeau fiscal des citoyens, on a réduit des tarifs. Si on avait un indicateur
indépendant qui pouvait nous dire par exemple : Pour 2021, les Québécois,
par exemple, ont eu une baisse de leur marge pour acheter de la nourriture, de
leur pouvoir d'achat, ça serait important. Donc, je demande ça aussi, c'est
important.
L'Office de la protection du consommateur
pourrait nous fournir ça, un bureau de la concurrence québécois aussi, pour
s'assurer notamment qu'il n'y ait pas ce qu'on a déjà vu, le cartel du pain,
entre autres. Je sais que ça fait sourire les gens mais ça a vraiment existé.
Ce qu'on appelle la boulangerie, le domaine de la boulangerie, va augmenter de
façon considérable. Donc, lorsqu'on est député à l'Assemblée nationale, il ne
peut pas y avoir un enjeu qui nous touche plus que celui-là. Parce que ça
touche l'ensemble de nos concitoyens, notamment, les plus vulnérables.
Le corollaire à ça, c'est que les banques
alimentaires vont avoir besoin de ressources supplémentaires. Moi, je me
souviens, au début de la première vague, d'avoir demandé à la ministre
responsable du Support à l'action bénévole de nous accorder davantage d'argent
pour les banques alimentaires. Ce qu'on a fait, à peu près tous les députés, moi,
j'avais eu trois banques alimentaires, 10 000 $ chacune, ça,
c'était en avril 2020.
Parlant de la première vague, peut-être
vous vous souvenez que j'étais chef parlementaire, à l'époque. Et je
participais, avec le premier ministre et les chefs parlementaires de Québec
solidaire et du Parti libéral, à des rencontres deux fois par semaine avec le
premier ministre, rencontres où on n'était pas consultés, on n'était pas
informés. Le premier ministre écoutait nos récriminations, écoutait également
nos suggestions, donc c'était la collaboration qu'on avait.
Pourquoi je vous parle de ça? Parce
qu'aujourd'hui, on essaie de faire la lumière et d'obtenir la vérité sur ce qui
s'est passé et la conséquence de ce qui s'est passé, c'est des milliers de
morts. Il faut comprendre ce qui est arrivé puis il y a certainement une
responsabilité à quelque part.
Je veux vous indiquer quelques choix que
le gouvernement a faits qui n'ont rien à voir avec le gouvernement libéral
précédent et encore moins avec le gouvernement péquiste : par exemple, le
degré de préparation, ça, ça relève du gouvernement du Québec, l'achat de
matériel, le choix de ne pas documenter les cellules de crise, j'avais
découvert ça il y a quelques mois, donc aucune… ce qu'on appelle les minutes de
la cellule de crise, ils ont fait le choix de ne rien noter, comme ça, on ne
peut rien retrouver puis on ne peut surtout pas se faire blâmer. Il y en a bien
d'autres. Je pourrais vous parler du port du masque, j'avais été le premier à
en parler, on avait ri de moi en disait : Bien non! Ce n'est pas vraiment
utile.
Et en conclusion, ce qui aurait pu nous
permettre de bien comprendre ce qui s'est passé, c'est si on avait une
véritable indépendance du directeur de la santé publique. Dr Arruda n'est
pas indépendant, il est sous-ministre adjoint à la Santé, il relève du
ministère de la Santé. Et s'il était véritablement indépendant, à chaque jour,
il pourrait nous dire : Voici ce que j'ai proposé au premier ministre, et
j'ai hâte de voir qu'est-ce qu'il va choisir, ça devrait être ça. Mais ce n'est
pas ça. Il ne se rapporte qu'au premier ministre et il devient comme une
extension de son cabinet. Et je le dis en tout respect pour lui, je pense que,
lui le premier, aimerait avoir une indépendance de son poste, nommé aux deux
tiers, et qu'il puisse publiquement dire : Voici ce que j'ai proposé au gouvernement
du Québec. Et si on avait tout ça ensemble, on serait capable de refaire le fil
des événements.
En conclusion, là-dessus, la posture du gouvernement
du Québec est la suivante : ils ne veulent pas admettre qu'il y a eu des
erreurs. Oui, ils ont fait des choses qui ont été négatives, qui ont eu des
conséquences, ils ne veulent pas l'admette. Pourquoi? Pour ne pas avoir de
poursuite ou pour ne pas être blâmés au plan politique. C'est peut-être ça mais
si on ne fait pas de véritable enquête indépendante, bien, on va se rabattre
sur ce qui existe présentement, sur les questions qu'on pose, sur l'évolution
du rapport du coroner. Et, à chaque fois que le premier ministre dit en Chambre :
Quels sont les pouvoirs que la Commissaire à la santé n'a pas? À chaque fois,
je bondis parce que les commissions d'enquête au Québec, elles sont encadrées
par une loi, avec un pouvoir de contrainte, des recommandations très, très
sérieuses, donc ce n'est pas une commission d'enquête au sens des commissions
d'enquête québécoises, comme sur le viaduc de la Concorde, par exemple, ce n'en
est pas. Alors, ce serait souhaitable qu'on puisse en avoir une.
Puis si les commissions d'enquête, ce n'était
pas si important, bien, je ne verrais pas, moi, depuis les dernières semaines,
Sonia LeBel faire le bilan des 10 ans de la commission Charbonneau, avec
anecdote et plaisir, là, je veux dire, si ce n'était pas important, là, la CAQ
ne serait pas allée la chercher. Donc, une commission d'enquête, c'est
important et puis il s'en fait ailleurs puis ça permet de comprendre. Alors, on
peut décider de ne pas en faire, il y a quand même eu 4 000 morts, et il
se peut que les pratiques méritent d'être changées. Alors, je m'arrêterais là,
et je vois, à ma gauche — ça, c'est votre travail,
ça — Louis Lacroix.
La Modératrice
: Une question,
une sous-question, s'il vous plaît.
M. Bérubé : Ah! puis j'ai
autre chose. Ah! j'ai oublié, j'ai oublié quelque chose. La dernière affaire,
l'affaire la plus troublante, selon moi, c'est ça. Quand j'apprends, en fin de
semaine, que le gouvernement du Québec sonde sur les mesures pour Noël, ça,
c'est un échantillon des sondages juste de la première vague, tout le monde
part avec une copie tantôt, je vous en donne tous une, non, ce n'est pas des
feuilles blanches. Qu'est-ce qui guide le gouvernement, est-ce que c'est la
nécessité ou la popularité des mesures? Je m'explique. Il se peut qu'il y ait
des mesures qui soient nécessaires, mais impopulaires, mais j'ai l'impression
que le gouvernement veut toujours avoir des mesures qui sont populaires et
éviter de prendre les décisions impopulaires.
Alors, quand on sonde, là, c'est quelle
science, ça, c'est la science des sondages? Ça, c'est seulement deux mois, j'en
ai plusieurs autres cartables comme ceux-là, puis je les regarde un par un,
ceux que je réussis à obtenir, ça pose beaucoup de questions. Disponible à
l'entrée.
La Modératrice
: Une question,
une sous-question, s'il vous plaît.
M. Lacroix (Louis) : Elles
sont où, vos minutes à vous, M. Bérubé? Parce qu'il y a deux semaines vous nous
aviez dit : Ah! j'ai participé, on participait, puis tout ça, là vous
dites qu'ils n'ont pas de note, mais, vous, vos notes, elles sont où?
M. Bérubé : Il faut se fier à
mon souvenir, je ne les ai pas retrouvées, j'ai contacté mon ancien directeur
de cabinet. Écoutez, je pense…
M. Lacroix (Louis) : Il ne
les a pas trouvées?
M.
Bérubé
:
Croyez-moi que j'essaie de les trouver, hein? Ça fait qu'il faut se fier à ma
mémoire pour l'instant. Je vais essayer de les retrouver, mais évidemment tout
ce que j'ai dit là, si je pouvais, je le mettrais sur un affidavit, j'ai dit ça
telle date, voici ce que j'ai dit. Et c'est exactement ce que je ferais. Si je
les trouve, je suis prêt à faire ça. Manon Massé en a probablement aussi, et
Pierre Arcand aussi.
M. Lacroix (Louis) : Mais il
y en avait-u, des notes? En avez-vous pris, des notes?
M.
Bérubé
: Moi,
j'en prenais personnelles de la discussion que j'avais avec le premier ministre.
Mais j'émets l'hypothèse suivante : Je suis assez convaincu que le premier
ministre n'était pas seul au bout de la ligne, qu'il avait des collaborateurs
autour de lui. Il faudrait lui poser la question : Est-ce que ces séances
ont été enregistrées? Je ne dis pas que je le sais, j'émets une hypothèse. Si c'est
le cas, les bandes existent et elles sont d'une importance capitale. Moins que
dans la cellule de crise parce que la cellule de crise, il y a les échanges,
les délibérations avec le Dr Arruda. Je vous l'ai déjà dit : le Dr Arruda
pourrait dire, par exemple : Nous prenons telle mesure, c'est ce que je
vous propose. Puis là le gouvernement ne le fait pas. Moi, je ne pourrai jamais
le savoir, s'il l'a suivi ou pas. Ça, c'est dans la cellule de crise.
Quand je vous parle de mes notes, c'est les
notes avec le premier ministre, Pierre Arcand et Manon Massé, mais c'est un peu
notre plan de discussion. Mais évidemment le premier ministre ne nous disait
rien, là, il recueillait tout ça. Donc, ça peut dire, par exemple, bien, nous,
on a observé, dans tel CHSLD, le 22 mars, telle situation. Ça donne ça comme
indication, de notre perspective, alimentée par ce qu'on entend puis notre
caucus. Mais j'aimerais les retrouver, soyez-en assuré.
M. Lacroix (Louis) :
J'aimerais ça vous poser une question sur la Commission spéciale sur les soins
de fin de vie, parce qu'hier ils ont émis des recommandations très importantes,
dans lesquelles, entre autres, ils disent, en fait, ils recommandent qu'on
élargisse la loi sur les soins de fin de vie pour inclure le consentement
anticipé. C'est une loi, éventuellement, qui va tomber à l'Assemblée nationale,
et généralement les partis laissent les députés voter selon leur conscience
parce que c'est très, très, très personnel, comme décision. C'est ce qui est
arrivé la dernière fois. C'est quoi, votre vision, là-dessus? Êtes-vous d'accord
avec le consentement anticipé, avec le fait qu'une personne, par exemple, qui
peut avoir des problèmes cognitifs dégénératifs l'Alzheimer… Je sais que votre
père…
M.
Bérubé
: J'en
ai parlé publiquement.
M. Lacroix (Louis) : Alors, est-ce
que vous êtes d'accord avec le consentement anticipé?
M.
Bérubé
: Tellement.
Tellement, c'est… Depuis que je suis en politique, ça va faire 15 ans au
printemps, c'est l'enjeu qui me touche le plus et qui me déchire le plus. Pour
l'avoir vécu avec mon père, qui avait de la dégénérescence, il y avait de
l'Alzheimer à travers ça, les diagnostics ne sont jamais clairs, si mon père
avait pu choisir, il aurait certainement signé un formulaire lui permettant
d'avoir accès à une mort anticipée. Et c'est ce que je souhaite pour moi-même.
Et j'en ai parlé, justement, j'en ai parlé avec ma conjointe, récemment, parce qu'on
a beaucoup d'antécédents dans ma famille, des oncles, des tantes, ma
grand-mère, et on a eu cette discussion-là. À 46 ans, j'ai eu cette
discussion-là.
On ne sait pas quand ce mal-là peut
frapper, alors s'il y a un enjeu sur lequel je n'ai aucun doute, aucune
ambiguïté, là... De toute façon, c'est les gens qui décident pour leur vie.
Vous ne pouvez pas savoir comment ça me touche cet enjeu-là. Alors, je l'ai lu,
le rapport et j'ai vraiment pleuré à la fin parce que c'était notre histoire de
famille et ça sera peut-être la mienne éventuellement. Alors, moi, je vais
assurément voter... si ça devient une loi dans le sens du rapport, je vais
assurément voter pour. Et je veux rappeler à des gens qui auraient des doutes là-dessus,
laissez les gens décider pour leur vie.
Je me souviens d'avoir eu une discussion
avec une religieuse dans ma circonscription qui me disait :
M. Bérubé, vous ne pouvez pas voter pour la loi parce que c'est la loi de
Dieu. Mais la loi de Dieu s'appliquera à vous selon vos croyances, puis je suis
aussi croyant que vous. Mais pour moi et pour les gens qui souffrent... puis
là, moi, je suis d'une génération où nos parents décèdent, hein, 46,
45 ans, là, beaucoup j'en vois. Laissez-les décider. Alors, je ne souhaite
pas plus légiférer. Et là-dessus vous me touchez en plein coeur parce que je
suis totalement en faveur de ça.
M. Lacroix (Louis) :
Vous dites : C'est notre histoire de famille et ça sera peut-être
éventuellement la mienne.
M. Bérubé : Oui,
absolument.
M. Lacroix (Louis) :
Est-ce que ça vous fait peur?
M. Bérubé : Oui. Bien,
oui. J'ai encore une tante qui est décédée de ça. On est rendu à quatre ou cinq
dans la famille. C'est sûr que je passe déjà des tests pour voir si j'ai des
prédispositions. Je vous livre ça sans dramatiser. Ça pourrait devenir mon
histoire éventuellement, ça fait que je suis très sensible à ça alors. Et c'est
l'histoire de combien d'autres familles des fois qu'on ne veut pas dire? Parce
que je me souviens de ma mère qui ne voulait pas en parler, qui n'en parlait
pas aux membres du reste de la famille jusqu'à tant que mon père décède parce
qu'elle ne savait pas comment expliquer ça qu'un homme bardé de diplômes, beaucoup
plus spectaculaire que moi au plan de l'art oratoire, tout arrêtait. C'est un
tabou, mais en même temps c'est une maladie, puis la façon d'y faire face c'est
avec ce magnifique rapport qui, moi, m'émeut beaucoup puis que je vais faire
circuler même auprès de mes concitoyens dans ma circonscription. S'il y avait
une raison pour laquelle, là, de tout ce que j'ai fait en 15 ans que je
suis fier comme législateur, c'est d'avoir voté pour ça. Merci de la question,
ça me touche beaucoup. M. Alain.
M. Laforest (Alain) :
Est-ce que Anthony Fauci a plus d'indépendance que Horatio Arruda?
M. Bérubé : Absolument. C'est
une évidence. Anthony Fauci, son... une telle indépendance, notamment il
se protège en prenant le micro, en apparaissant à la télé. Souvenez-vous des
réserves qu'il avait face aux décisions de Donald Trump.
Le Dr Arruda, quand on regarde
l'organigramme, c'est très clair, il est sous-ministre adjoint, donc il se
rapporte au sous-ministre qui se rapporte au ministre de la Santé. Donc, d'un côté,
il est dans l'appareil administratif, il doit couvrir le gouvernement d'une
certaine façon, puis il a aussi accessoirement un poste important, le directeur
de la Santé publique. Dans un monde idéal, il ne serait plus sous-ministre, il
serait directeur de la Santé publique uniquement, élu aux deux tiers, et il
serait redevable publiquement. C'est-à-dire, il pourrait sortir ici puis dire :
Aujourd'hui, j'ai recommandé ceci au gouvernement du Québec.
Et là on pourrait juger dans l'après-midi
le gouvernement sur ses choix à lui. Est-ce qu'il a suivi les directives ou
pas? Là, on aurait une vraie reddition de comptes puis on pourrait juger si ce gouvernement
est si bon que ça. Les gens me disent des fois : Personne n'aurait pas
mieux qu'eux. Comment savez-vous? 4 000 morts, ça aurait-u pu être pire
que ça? Moi, c'est un indicateur qui me permettrait de savoir.
Je vous rappelle encore l'anecdote
incroyable que j'ai vécue avec le Dr Arruda. Il y avait des barrages au
Bas-Saint-Laurent au mois d'avril 2020. On m'a permis une fois de passer le
barrage de police pour me rendre ici, à Québec, dans un bureau
d'Honoré-Mercier, rencontrer le Dr Arruda et son collègue... j'oublie son nom
de famille, qui travaille avec lui étroitement...
Journaliste
: Massé.
M. Bérubé : Massé. On est
quatre. Pierre Arcand, Manon Massé et moi... en fait, on est trois, et les deux
docteurs. Je pose la question au Dr Arruda : Qu'est-ce qui arrive si vous
avez une recommandation importante qui n'est pas suivie par le gouvernement du
Québec? Sa réponse? Je signerais un papier pour me protéger. Je ne crois pas
que ça soit... Puis ça, c'est authentique, là. J'ai des témoins, on était là.
On a été abasourdis. Mais j'ai dit : Qui me protège, moi? Comment je vais
savoir si le gouvernement a suivi vos recommandations? On ne le saura jamais.
Hier, vous lui avez posé la question, puis
il a dit : Moi, je serais resté sur mon chiffre de 20. Je ne veux pas ne
pas prendre sa parole, mais comment on peut le savoir? Pourquoi les gens de la
cellule de crise, ils le savent tous, eux autres, puis ce n'est pas des élus?
Moi, je ne le sais pas.
Puis après les gens nous disent :
Faites quelque chose! Le gouvernement est majoritaire, on n'est pas consultés,
on n'a pas d'informations privilégiées. On apprend les mesures à la télé comme
tout le monde. Tu sais, il y a des limites à ce qu'on peut faire.
Par contre, il y a des limites à ce que le
gouvernement peut faire : gouvernance par décrets, des sondages à
répétition, de la publicité pour renforcer ses positions. Chaque fois qu'ils
font... Puis je ne blâme personne quand je dis ça. Quand qu'ils font les points
de presse, ils sont en direct sur les chaînes d'information continue. On n'a
pas ça, nous. Alors, le message, je vous le passe ici, puis vous avez des
restrictions sur le temps que vous pouvez accorder, mais hi! que j'aurais des
choses à dire encore.
M. Laforest (Alain) : Ma
deuxième question va être dans la même veine. La capitale nationale vient de
ramener le masque dans les écoles primaires, alors qu'avant-hier on a dit,
comme vous venez de nous le dire : On est à 20 personnes. Votre chef
a dit que c'était une commande politique. On s'en va-tu dans le mur, là?
M. Bérubé : Bien, c'est
toute une incohérence. Pourquoi on peut être, quoi, 15 000 personnes
au Centre Bell, puis c'est plus compliqué dans un restaurant ou dans une école?
Je veux dire, il y a une incohérence. J'ai fait une publication sur le ski dans
la Matapédia, à Val-d'Irène, peut-être vous connaissez. Si vous saviez les
messages que j'ai reçus. Oh que non! Ils nous demandent le passeport vaccinal.
Puis je l'ai, le passeport vaccinal, mais par principe je ne veux pas y aller
parce que c'est une décision qui est absurde. On est au grand air, on est
dehors. Je les comprends. Ça ne fait pas de moi un complotiste. Il y a un
membre de la cellule de crise, là, hier, qui est allé écrire sur Twitter, il
dit : ils posent des questions, c'est des complotistes. Un petit peu de
réserve, là. Tu sais, si vous avez trouver le moyen de placer tous ceux qui ont
des cartes de la CAQ dans les poches dans la cellule de crise, puis de ne pas
prendre Joanne Liu, profil bas.
Mme Gamache (Valérie) :
...panier d'épicerie. C'est assez concret pour le budget des familles. Quelles
seraient vos solutions peut-être innovantes pour faire face à ça?
M. Bérubé : O.K. D'abord, un
indicateur permanent au même titre que le PIB, le taux d'activité et le taux de
chômage. Donc, on pourrait suivre : voici le pouvoir d'achat des Québécois.
C'est une donnée qu'on n'a pas clairement puis qu'on pourrait suivre tout au
long de l'année. Donc, quand le gouvernement dit, par exemple : On a
réduit le fardeau fiscal, on a réduit des tarifs, on en a éliminé, on vous en a
redonné, on serait capables de suivre ça. Pour chaque gouvernement, on pourrait
dire : Bien, sous votre gouvernement, ce qui vous reste, là, pour la
nourriture, bien, on est capables de le valider, donc le pouvoir d'achat. Ça, c'est
un indicateur que l'Office de la protection du consommateur pourrait nous
donner, qui deviendrait un incontournable chaque mois ou chaque semaine.
Ensuite, Bureau de la concurrence
canadien, qui ne fait pas grand-chose, on devrait se donner une structure au Québec
pour enquêter sur plusieurs affaires, pas juste sur la nourriture. Le prix du
pétrole à la pompe, là, il y a-tu un enjeu qui anime plus les réseaux sociaux
que ça? Constamment, je reçois des photos : C'est à tel endroit, à
Sainte-Angèle, dans mon comté, à Mont-Joli, ce n'est pas correct. Là, c'est
rendu : Fais 15 kilomètres de plus, il y a 0,02 $ de moins. Ça,
c'est un autre enjeu. Les Québécois paient trop cher pour des denrées qui sont
essentielles dans leur vie, puis, souvent, la première compression de dépense
qu'ils vont faire, c'est la nourriture.
Moi, ça m'inquiète pour les personnes les
plus vulnérables puis ça m'inquiète pour les enfants parce que je sais ce qui
va arriver. Ils appellent à mon bureau, puis ça arrive souvent dans les bureaux
ce comté, ils nous appellent : Je n'ai rien à manger. Ça nous arrache le
coeur, mais on ne peut rien faire. On peut dire : Il y a une ressource
alimentaire. J'aimerais des fois avoir un coupon, un coupon que je pourrais
donner, seulement échangeable en épicerie. Ça, c'est quelque chose qu'on
devrait faire ensemble, les députés. C'est épouvantable. Puis ce n'est pas pour
rien qu'Isabelle Charest, la dernière fois, a rendu disponible un budget
d'urgence supplémentaire, essentiellement... peut-être vous n'étiez pas au
courant, mais pour les banques alimentaires. C'est moi qui l'avais demandé. C'est
dans le livre... le livre d'Alec Castonguay l'explique bien, comment on est
rendus à ça.
Là, je pense, ça va augmenter en 2022,
puis il va voir des choix difficiles à faire, beaucoup pour les enfants puis
les personnes seules aînées, qui n'ont pas de réseau pour leur amener de la
nourriture. Ça, cette nouvelle-là, là, dans le Journal de Montréal, là,
puis ailleurs aussi, là, c'est... moi, ça va m'habiter toute la journée, cet
enjeu-là.
Mme Gamache (Valérie) : Cet
après-midi...
M. Bérubé : Puis le panier...
Ah oui! puis il arrive quoi avec Le Panier bleu? Ça marche-tu? Tu sais, les
produits, là, on n'en parle plus, du Panier bleu.
Mme Gamache (Valérie) : Mais
là je vais vous amener sur la lutte contre le racisme. Il y a le bilan...
M. Bérubé : Je suis contre le
racisme.
Mme Gamache (Valérie) : Benoit
Charette dépose son rapport, fait le bilan, son bilan, cet après-midi. Quel est
le vôtre?
M. Bérubé : Bien, d'abord, je
l'invite à faire deux gestes : déposer son rapport et retirer les
publicités, en même temps, qui sont toujours en onde. Le réalisateur des
publicités a demandé qu'elles soient retirées parce qu'il considère avoir été
instrumentalisé par ceux qui ont commandé ces publicités. Donc, par respect
pour le réalisateur, pour son oeuvre qui n'est pas ce qu'il avait fait parce
qu'il y a eu du montage, retirons ces publicités-là, ce n'est pas les plus
avisées. Ça a créé un drôle d'effet dans la communauté noire, la communauté
maghrébine, arabe, etc., puis ça n'a pas bien passé. Il va déposer ces actions.
Son rapport, on va en prendre connaissance évidemment. C'est une tâche qui est importante,
mais j'aimerais ça que, quand on parle de la xénophobie ou du racisme puis qu'on
ajoute le racisme anti-francophone parce que ça existe au Québec. Je ne sais
pas si c'est inclus dans le rapport, mais ça existe. La francophobie, ça existe
au Québec. Il faudrait dénoncer tous les racismes et on le fait, et pas celui à
l'égard des Québécois francophones. Moi, j'ajouterais cette rubrique-là.
Une voix
: …
M. Bellerose (Patrick) : Oui.
Bonjour, M. Bérubé.
M. Bérubé : Salut.
M. Bellerose (Patrick) :
Juste vous entendre un peu plus sur le retrait des publicités, c'est… J'ai raté
cette nouvelle-là. Donc, qu'est-ce qui… C'est quoi, le problème avec les
publicités antiracistes, là, du gouvernement?
M. Bérubé : Bon, les
publicités auprès des communautés qu'elles doivent viser, ça passe très mal.
Ces les échos qu'on a que c'est simpliste, que c'est… Bien, d'abord, le
réalisateur nous indique que ce n'est pas le concept qu'il a vendu, donc
l'oeuvre, il ne se reconnaît dedans et il souhaite que son nom soit retiré.
Vous avez peut-être vu ça passer au cours des dernières heures, des derniers
jours. Il y a de la raillerie là-dessus, il y a eu des parodies qui se sont
faites aussi, qui sont assez efficaces. D'ailleurs, là, je pense à un humoriste
Colin Boudrias, entre autres, là, qui a été très efficace. Donc, ce n'est pas
les meilleures publicités.
Je veux dire, les meilleures actions qu'on
peut faire, c'est dans l'action. Les publicités, le gouvernement prompt en à
faire, là, il vient accro aux firmes de com. Mais il y a des gestes très
simples qu'on peut poser. On en a déjà nommé, là, nous, des choses. La
sécurisation culturelle pour les autochtones suite aux incidents de Joliette,
on a été les premiers à proposer ça, on a fait une motion, ça a été refusé. Les
C.V. anonymes. Il y a plein de mesures qu'on peut faire. Nommer des gens à des
postes, qui sont à la fois compétents et qui représentent la diversité, c'est
important aussi. D'ailleurs, on aura tous un défi pour la prochaine élection,
d'avoir des gens, des hommes et des femmes de la diversité qui sont dans les
circonscriptions, qui sont prenables, je vais le dire comme un organisateur
politique, qui vont être là, tu sais. On a une représentation partielle de la
société québécoise à l'Assemblée nationale.
M. Bellerose (Patrick) : …si
c'est mal avisé de…
M. Bérubé : Celle-là
mériterait d'être ajustée. En tout cas, moi, de ce que j'entends, là, puis ce
n'est pas seulement quelques personnes…
M. Bellerose (Patrick) : Mais
vous sembliez dire : Ce n'est pas le meilleur moyen pour lutter contre le
racisme. Donc, si je comprends bien…
M. Bérubé : Bien, celle-là. Il
y en a certainement des meilleurs. Mais les actes parlent plus que la
publicité, je trouve, moi, c'est ça, je trouve. Puis travailler sur
l'amélioration des conditions économiques des communautés, ça, c'est bon aussi,
puis ça, ça n'a pas besoin d'une publicité. C'est plus silencieux, mais c'est
plus efficace. En tout cas, moi, c'est ma perception de ça.
M. Bellerose (Patrick) :
Tantôt, Mme Labrie parlait d'un parallèle entre les demandes pour la commission
Charbonneau, à l'époque, et les demandes, aujourd'hui, pour une commission
d'enquête publique sur les CHSLD.
M. Bérubé : Ah! bien oui, je
l'ai dit tantôt.
M. Bellerose (Patrick) :
Est-ce que vous faites un parallèle aussi entre le refus des deux gouvernements?
M. Bérubé : Bien… tant qu'à
être dans l'anecdote. Ma conjointe a participé à une émission à Radio-Canada, récemment,
pour parler de son documentaire, qui est excellent, et puis là un des thèmes, à
l'émission de M. Diaz, c'était les 10 ans de la commission Charbonneau, quel
bilan tracez-vous? Et puis Sonia LeBel était là, puis racontait les 10 ans,
puis pourquoi c'était fantastique, puis avec des anecdotes, et tout ça. Puis là
je me suis mis à penser, puis je l'ai tweeté hier, mais j'ai dit :
Pourquoi c'était bon pour la commission Charbonneau — manifestement,
Mme LeBel est au gouvernement — puis pourquoi ça ne serait pas bon
pour 4 000 aînés?
La réponse, vous la connaissez, ça évite
de se faire blâmer. Le gouvernement va tout faire pour se faire blâmer. S'il
fait une admission en Chambre, il s'expose à deux choses : un coût
politique et, potentiellement, quoi, des poursuites peut-être? Cet enjeu-là, je
suis plus sensible, évidemment. Mais, s'il y a eu errance, il y a un coût à
payer. Je veux dire, les 4 000 familles surveillent ce que le gouvernement
dit, là. Puis il trouve que ça ne vaut pas une commission d'enquête?
La Commissaire à la santé, ce n'est pas
vrai qu'elle est à la tête d'une commission d'enquête publique indépendante.
D'ailleurs, on a refusé d'y participer, le saviez-vous? Elle nous a écrit pour
qu'on participe, puis on a refusé parce que c'est un simulacre de commission
d'enquête. Donc, elle est accotée sur le gouvernement. Même si on l'a nommée,
elle ne fera pas vague. Je vous garantis ça.
Si on avait une vraie commission
d'indépendants avec pouvoir d'assignation puis interrogatoires serrés puis
publics… puis elle n'est pas obligée de durer deux ans, hein? Elle peut être
pas mal plus vite que ça. Je peux-tu vous dire qu'on va clencher. On est
capables d'en convoquer une, là, d'ici la fin de l'année, puis elle va être
prête pour le mois de mai. On est capables de faire ça, il y a des exemples.
M. Bellerose (Patrick) :
Juste un petit commentaire sur le terme «complotiste», utilisé par le bureau du
premier ministre. Est-ce qu'on tente de faire taire les critiques?
M. Bérubé : Ce n'est pas la
première fois que ça arrive, là. On a donné la liberté à des conseillers
politiques d'interpeller des députés, de les traiter de complotistes, de faire
des railleries sur leur travail. Ce n'est pas leur rôle. Je demande de la
réserve, parfois des excuses, pour ce qu'ils ont fait. Quand je lis, là, Manuel
Dionne qui traite Paul St-Pierre Plamondon de complotiste… Alors, si vous
n'êtes pas avec nous, vous êtes contre nous. C'est mal avisé. C'est arrivé avec
d'autres aussi. Je ne sais pas ce que ça veut dire, ce que ça démontre.
Mais moi, j'ai travaillé dans des
cabinets, j'ai travaillé avec Bernard Landry, puis il y avait des réseaux
sociaux un petit peu, pas tant que ça. Mais je peux-tu vous dire une chose? Les
gens qui le servaient, là, jamais ça ne leur aurait pris de faire une telle
chose, sous Lucien Bouchard, sous Bernard Landry, sous Mme Marois.
Mme Marois n'était pas sur Twitter, elle, tu sais, elle faisait ses
affaires, tu sais. Elle ne sentait pas le besoin de nous envoyer, là, défendre
ses affaires. Je fais la réflexion suivante : ce n'est pas des bénévoles
qui font ça, cette défense-là sur Twitter, c'est des gens qui sont payés pour
le faire.
Alors, que ça serve de leçon à tout le
monde. Les parlementaires, qu'ils puissent échanger entre eux, que ça soit une
prolongation de la Chambre, c'est correct, mais moi, qu'un apparatchik décide
de s'attaquer à moi, ça se peut que la réplique soit plus forte que l'attaque
initiale.
M.
Bérubé
:
Bonjour, vous, ça fait longtemps que je ne vous ai pas vue.
Mme Plante (Caroline) : Je
vous ramènerais à la première vague. Quand vous avez entendu le Dr Arruda
hier dire à Paul Arcand que sa femme travaillait dans un CHSLD, lors de la
première vague, est-ce que ça a soulevé des questions dans votre esprit?
M.
Bérubé
:
Bien, je ne l'ai pas écouté, pour être honnête. Mais j'ai vu passer qu'elle
travaillait puis essentiellement, j'essaie de comprendre : donc, qu'elle
savait des choses qu'elle pouvait lui dire. C'était ça, un peu, votre angle…
Mme Plante (Caroline) :
Est-ce que ça soulève des questions, d'après vous, sur ce que savait la cellule
de crise? Je vous pose la question.
M.
Bérubé
: Moi,
je pense que le Dr Arruda avait toutes les informations, notamment, des
CISSS. Les CISSS font la collecte sur le territoire. Maintenant, est-ce qu'il
l'a dit? Il pourrait venir nous dire ici : Tout ce que vous évoquez en
Chambre, là, je l'ai tout dit au gouvernement. Il pourrait le faire, il n'y a
rien qui l'empêche de le faire, sinon le regard désapprobateur de ses voisins
de bureau qui diraient : Bien non, c'est entre nous, ces affaires-là.
Alors, moi, je ne saurai jamais ce que le Dr Arruda a proposé puis ce que
le gouvernement a décidé de considérer, totalement, partiellement ou pas du
tout, c'est grave, ça.
Alors, en l'absence de ça, bien, c'est
suspect puis la façon de rendre ça clair, c'est une commission d'enquête. Je
veux dire, on a demandé les plans de McKinsey, ça a été refusé, on a demandé,
nous, tous les sondages, ça a tout pris. Les avis de la Santé publique, ils ont
arrêté de les donner, hein? Ils en ont donné trois, quatre, cet été. Ils ont
arrêté de les donner. Ils n'ont pas pris de notes. Le Dr Arruda n'est pas
indépendant. On avait une ressource fantastique qui s'appelle Joanne Liu.
Dre Joanne Liu, une des plus grandes ressources au monde, écartée par
Québec. Le Nouveau-Brunswick l'a prise.
Je veux dire, ça, c'est des choix
politiques, qui n'ont rien à voir avec les gouvernements précédents. C'est leur
mode de gestion. Ils ont essayé des choses, ça n'a pas marché, ils ne veulent
pas en prendre la responsabilité. Ils pourraient dire : On l'a essayé, on
pensait que c'était la bonne chose, mais ça a créé bien des dégâts puis des
décès. Ils ne diront pas ça.
Alors, il va falloir se fier sur quelqu'un
qui n'a pas encore parlé, je ne sais pas qui. Que ceux qui savent parlent,
qu'ils prennent le micro, qu'ils vous parlent.
Puis il y a encore des gens, au Conseil
des ministres, qui n'ont pas paré, et là, c'est leur nom qui est en cause. Et
je m'adresse à Marguerite Blais. Lorsqu'elle reviendra, je lui dis : Videz
votre sac parce que sinon, ça va passer sur vous.
La Modératrice
: En
anglais s'il vous plaît.
Une voix
: …
La Modératrice
: Toute
dernière question…
M. Carabin (François) : M.
Bérubé, il y a… La file est longue. À peu près à pareille date l'an dernier, on
avait entendu Dr Arruda en commission parlementaire. Est-ce que ça n'aurait pas
été approprié de le ramener pour répondre à certaines questions?
M.
Bérubé
: Je
le prendrais toutes les semaines, mais c'était l'objet d'une négociation.
C'était en décembre, hein, si je ne me trompe pas, à peu près à la même période
l'an dernier. C'est là qu'on avait su que les restaurants, ça n'avait jamais
été proposé par le Dr Arruda, puis là la panique avait pogné. Bien sûr, qu'on
aimerait ça, puis ce ne serait pas prématuré de le réentendre, mais ils vont
nous dire non. Moi, j'aimerais l'entendre. En tout cas, j'aurais des bonnes questions.
M. Carabin (François) : …par
exemple?
M.
Bérubé
: Vous
me donnez des idées. Mais ça ne serait pas prématuré de faire un état de situation
juste avec lui, pas de chaperon.
M. Carabin (François) : Puis
juste rapidement, M. Bérubé, vous avez parlé avec beaucoup d'émotion de votre situation
personnelle quant à l'aide médicale à mourir. Le rapport ne prévoit pas de
permettre aux personnes qui n'ont pas eu de diagnostic de faire une demande
anticipée d'aide médicale à mourir.
M.
Bérubé
: C'est
au début du diagnostic qu'il faut prendre la décision. Quand on est encore là,
oui.
M. Carabin (François) : Vous,
votre avis personnel sur la question, c'est quoi? Est-ce que vous aimeriez, par
exemple, pouvoir, dès aujourd'hui, prendre une décision?
M.
Bérubé
: Pour
moi, oui, clairement, même s'il n'y a pas apparition de symptômes. Si je sais, par
exemple, que la démence s'en vient ou l'Alzheimer se profile, puis j'ai des
antécédents familiaux sévères, sérieux, de ce côté-là, moi, je ne prendrais
aucune chance. J'en ai discuté avec ma conjointe, avec ma famille, c'est… Je
vous livre ça sans… tu sais, sans pudeur. C'est exactement comme ça que je me
sens. Je ne veux pas que l'image qu'on aura de moi à la fin de ma vie soit
différente de celle que vous avez aujourd'hui quand on est capables d'échanger
ensemble. C'est un enjeu qui… Je suis sûr que vous avez des histoires
personnelles, c'est un des drames de notre société, c'est de vivre ça avec des
gens qui nous projettent une image qui n'ont rien à voir de celle qu'on a vécue
de nos parents, de nos amis. C'est d'une infinie tristesse.
Alors, je vous ai livré ma version à moi,
mais j'irais même plus loin que ça, moi… du rapport. Alors, je suis très touché
par ça, puis je vais continuer de lire là-dessus, puis j'ai Véronique Hivon qui
m'en parle souvent, puis je pense que… on pleure en même temps quand on en
parle.
La Modératrice
: On
passe en anglais.
Mme Senay (Cathy) : Good morning. Mr. Bérubé, you said that the Legault Government should pull off the ad campaign
on racism. What's the consequence of its own fight against racism that that ad campaign
may have because it's not taken seriously?
M. Bérubé :
Well, it's a joke. It seems that it's getting worst, with those ads, because
they try to do something useful, with intelligence, without any cliché, but
it's not what the…
Mme Senay (Cathy) :…
M. Bérubé : …the result…
Mme Senay (Cathy) : The effect of the ad campaign.
M. Bérubé : Yes. I'm looking for the… «le réalisateur»…
Mme Senay (Cathy) : …
M. Bérubé : Yes. He thinks that we should put the plug of those publicities.
Mme Senay (Cathy) : And you think that too.
M. Bérubé : Yes. I have some kind of… it's not my tab and
I don't it works so much. So, we can adjust the
publicities or just get rid of them. So, the best way to fight racism is acting
where it counts, make sure that people seem involved in our society, have the
same dreams that anyone, economically, socially, in every single place of
power. This is the way it works. So, it's not about publicity, it's about what
you can do for make sure that everyone seems Quebecker, and fight racist people, fight those people with hate in their
mind, in their heart as well.
We still have those kinds
of people. It's against the Jewish people of Montréal, it's against the Muslim people of Montréal, it's against the Black people of Montréal, and it's against Francophone people of Montréal
and Québec as well. So, my only
asking for Mr. Charette is make sure that we're going to fight all the
racism. But there's still racism about Francophone in Québec. And everybody is afraid of saying that because they feel that we
have a white privilege. Yes, right. Walk in West Island, try to speak in French
and people sometimes… speak white, in 2021.
Mme Senay (Cathy) : The other question
that I have is about advanced consent. There is no law yet, in Québec, with the special committee's recommendations. But you just spoke about
your family, you spoke about yourself, you spoke about your dad. How important it is for the Québec society to be ahead with that type of
discussions among family members? And we're way ahead of the other provinces in
Canada.
M. Bérubé : It's everything. It's about the memories that we want of ourselves
and of our family as well. It's about the kind of society that we want. Do we
want some people living for years without any memory, any concern about who is
in front of them, their kids?
My uncle, two weeks ago,
went alone in his room. He's in a shelter home now. And I asked him about his
only daughter, her name is Annie, she's the same age of me, she works in
Montréal. And I said to my uncle Florent : How about Annie? She's coming
for Christmas. Who's Annie? Your daughter. I don't have any daughter. So, what
is his quality of life? And he felt ashamed because he realizes he doesn't
remember some important stuff. He seems to recognize me, but he doesn't know
from where. It's not life. And, if people get to choose, they're going to
choose dignity.
And I'm so moved by this
debate, you cannot... I was thinking about this yesterday before I sleep. It's
tearing me apart. It's about my story, but my story, it's one of the million of
stories in Québec, and it's
refreshing that we can have some great reflection about this. And I hope this
report becomes a bill. Maybe I'm going to be the first one to stand up to vote
for a bill based on this recommendation. Thank you.
La Modératrice
: Dernière question.
Mme Greig (Kelly) : Mr. Bérubé, I wanted to ask you, I'm not sure if you've seen the
story, but a teacher in Chelsea, Québec, in Western Québec
who was removed from the classroom for wearing hijab, considering the labor
shortage that we have, and including with the teachers, do you... are you happy
that Bill 21 was applied in this case?
M. Bérubé : Bill 21 was necessary. We... The Parti
québécois voted for Bill 21. And the reason why this
teacher doesn't have a job, still doesn't have a job, is because she doesn't
respect the law. The law is for everyone. I'm pretty sure she was aware about
the law. She tries to make a statement wearing hijab. That's the law. Dura lex,
sed lex. The law, it's tough, but it's the law.
Mme Greig (Kelly) : So, you think, her wearing hijab was her making a statement…
M. Bérubé : She has to make a choice : her job or religion. It's not going
well together.
Mme Greig (Kelly) :OK. Thank you.
M. Bérubé : In your community, in church, in mosque, in those cult places, wear
everything you want, in community center, in your home, in your family as well.
School, you cannot do that. It's clear. We voted for Bill 21, so this is the
law. And I feel sad for her. But I'm pretty sure she was aware of the law, she
decided to push it, try the system. We have a law, so I respect the law. And
I'm defending Bill 21 still, it's not our bill, it's the CAQ bill. But, since I
vote for the bill, it's my bill too. Is that OK?
Mme Greig (Kelly) : Yes.
M. Bérubé :OK.
La Modératrice
:
Merci. Bonne journée.
(Fin à 9 h 6
)