(Huit heures deux minutes)
La Modératrice : Bonjour.
Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Ce matin, notre chef
parlementaire et porte-parole en matière de santé, M. Joël Arseneau, sera
suivi du chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon. La parole
est à vous.
M. Arseneau : Merci
beaucoup, Laura. Bonjour, tout le monde. Content de vous retrouver aujourd'hui.
Écoutez, hier, le gouvernement a déposé un plan, un plan pour un retour à une
certaine normalité, mais un plan, bien sûr, qui est incomplet. Pourquoi il est
incomplet? Parce qu'il nous fixe un calendrier qui nous mène jusqu'au 14 mars
prochain, là où à peu près, essentiellement, l'ensemble des mesures sanitaires
seront levées, le retour à la normale, y compris dans les bars, dans les
karaokés, et il nous dit que, suite à ça, il déposera un projet de loi pour la
levée de l'urgence sanitaire. Alors, évidemment, on ne peut pas imaginer, si
toutes les mesures liées à la pandémie ou l'essentiel des mesures sont levées,
que l'état d'urgence sanitaire, lui, demeure, il demeure jusqu'à ce qu'on
dépose un projet de loi pour lequel on n'a pas de date, et qu'on en débattre
pour qu'il soit éventuellement appliqué des semaines ou des mois plus tard.
Alors, si le gouvernement est sérieux dans
son plan de retour à une certaine normalité, il doit le faire aussi avec un
dépôt de projet de loi immédiat pour qu'on puisse en débattre d'ici le
14 mars prochain. Ce n'est pas si compliqué, s'il sait où il s'en va, s'il
a anticipé l'après-14 mars, il doit en convenir avec nous sur les mesures
qui pourraient être appliquées sur une base transitoire.
Qu'est-ce qu'il pourrait y avoir dans ce
projet de loi là? Évidemment, là, il y a certaines mesures qui devront
vraisemblablement être débattues, vous les connaissez : le passeport
vaccinal, bien entendu, le port du masque, la question des conditions de
travail des employés du secteur public. Ces éléments-là sont fondamentaux, ils
doivent être débattus à l'Assemblée nationale avec les parlementaires, et ce,
avant le 14 mars prochain.
Sur ce, je vous laisse en compagnie de mon
chef, Paul St-Pierre Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci beaucoup, Joël. Bonjour, tout le monde. Je veux commencer avec un retour
sur le dossier Dawson et la langue française. Vous connaissez l'histoire, le
classique, l'histoire du gars qui prend un chaudron puis qui se donne des coups
de tête avec son chaudron, puis son ami lui dit : Pourquoi est-ce que tu
te frappes la tête avec un chaudron? Puis la personne de répondre : C'est
parce que ça me fait tellement de bien quand j'arrête de me frapper. C'est l'image,
à mon avis, de la CAQ et la langue française dans le dossier Dawson.
On nous présente Dawson comme une avancée
pour la langue française, comme un geste de la CAQ pour nous aider à renverser
le déclin. Et regardez, faites le bilan concrètement de ce que la CAQ a fait
pendant quatre ans, cherchez un geste concret, cherchez une réalisation de ce
gouvernement soi-disant nationaliste. Il n'y en a pas. Il y a beaucoup de
blabla, et le seul geste concret, ça aura été de ne pas se tirer dans le pied,
de cesser de nuire, d'aggraver la situation. Et je pense qu'on est en droit de
se demander qu'est-ce que ce gouvernement-là, concrètement, a fait comme
gestes, quel est le bilan de ce gouvernement-là. On attend toujours des
résultats.
Et c'est un peu la même chose dans le
deuxième sujet dont je veux vous parler, celui du REM. Quatre ans de
gouvernance caquiste où, à l'origine, c'est François Legault qui dit : Je
veux un REM dans l'est. Rappelons-nous que c'est un projet à la demande de
François Legault. Qu'est-ce qui se passe pendant ces quatre ans-là? On ne peut
pas se comporter comme si on apprend, aujourd'hui, qu'il y a des problèmes avec
le REM de l'Est. Des experts, des voix se sont élevées, qu'elles soient
citoyennes ou de l'expertise, au cours des dernières années, pour dire : Le
tracé, le projet est en fonction uniquement de la rentabilité pour la caisse,
mais pose plusieurs problèmes. Et qu'est-ce que fait François Legault aujourd'hui?
Il s'en lave les mains.
Et ça soulève la question : Quels
gestes concrets, quelles compétences, quel leadership a été exercé par ce
gouvernement de la CAQ qui, vraisemblablement, n'a pas d'intérêt pour l'est de
Montréal, n'agit pas, et se prend la patate chaude, et envoie ça à la ville de
Montréal? Et c'est inacceptable. Ça parle du manque d'intérêt de la CAQ pour l'est
de Montréal. Lorsqu'on compare la vigueur avec laquelle le gouvernement
caquiste parle du troisième lien, clairement, il y a plus d'intérêt pour ce
projet-là que pour le développement de l'est.
Mais ça parle aussi, comme dans plusieurs
dossiers comme la langue, ou comme la crise du logement, ou comme les places en
garderie, du fait que c'est un gouvernement qui fait des annonces, qui fait des
communications. Mais regardons concrètement quel geste a été posé par ce
gouvernement-là. C'est très difficile de voir du leadership, de voir des
ministres, des députés qui s'occupent de leurs dossiers.
Ça soulève également la question du
mutisme des députés de la CAQ. Où sont les députés de la CAQ dans l'est de
Montréal quand c'est le temps de parler du fait que le projet est mal aligné
puis qu'il faut réagir en temps utile? Où sont les députés de la CAQ dans les
autres régions par rapport à plein d'enjeux d'infrastructures, de services en
santé? Ils sont contraints au mutisme, et ça a un prix parce qu'on réagit
beaucoup trop tard. Il n'y a vraisemblablement pas de vigilance ni de geste
concret dans les dossiers qui sont importants.
Et, sur ça, je vais prendre vos questions.
La Modératrice : Une
question, une sous-question.
M. Bellerose (Patrick) :
...M. Arseneau a dit : Il faudrait débattre du passeport vaccinal, du
masque. Est-ce que vous êtes en faveur du retrait du passeport vaccinal et du
masque bientôt? On a vu que c'est le cas en Alberta, en Saskatchewan, aux États-Unis,
à certains endroits aussi.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, comme l'a dit Joël, ça prend absolument un débat là-dessus.
M. Bellerose (Patrick) :
...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
La position, c'est qu'on veut... En fait, les questions qu'on doit se poser
sont les suivantes : Est-ce qu'on n'est pas en train de faire d'une mesure
temporaire et exceptionnelle une mesure permanente, une structure de société?
Parce que tout le monde a accepté des compromis, durant les premières vagues,
sur la base de l'idée que c'était temporaire. Est-ce qu'on n'est pas également
en train de faire d'une mesure permanente quelque chose pour lequel on a un
avis de santé publique lors de la première ou deuxième vague? Souvenez-vous, le
contexte était complètement différent. Est-ce que l'avis de santé publique au
soutien de ces mesures-là a été renouvelé? Est-ce qu'on peut entendre des
experts pour voir est-ce que c'est vraiment pertinent? Puis comment expliquer
que d'autres juridictions en Europe, Irlande, Danemark, Grande-Bretagne, d'autres
provinces canadiennes décident de retirer ces mesures-là? Puis, quand on parle
d'un retrait des mesures sanitaires, de certaines mesures, ça ne nous empêche
pas de les remettre si jamais il y a vraiment urgence. Mais là on ne peut plus
se comporter comme s'il y a une urgence imminente. Ce qu'on a besoin, c'est de
planification. Puis, pour planifier, il faut en débattre puis avoir des experts
qui en parlent publiquement.
Mme Côté (Claudie) : Ce
serait quoi, l'intérêt de conserver le passeport vaccinal, pour le
gouvernement?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est toujours la même chose, c'est que, vu qu'il n'y a pas de transparence, on
ne connaît pas les raisons ou les fondements des décisions du gouvernement,
donc c'est très difficile. Puis d'ailleurs, hier, le Dr Boileau n'a pas
répondu lui-même à la question du passeport vaccinal, c'est M. Dubé qui a
pris la question, alors que, sur le masque, la Santé publique n'a eu aucune
hésitation à répondre. Donc, on est en droit de demander un avis de santé
publique en date d'aujourd'hui, mais surtout un débat à l'Assemblée nationale
où est-ce qu'on va entendre des experts. Parce qu'il n'y a pas juste les
questions de santé publique qui se posent, il y a des questions sociales et
politiques, à savoir : Est-ce que l'organisation temporaire d'urgence est
en train de devenir une organisation de société permanente? Dans quel cas, là,
il faut tous prendre un pas de recul.
Mme Gamache (Valérie) :
Est-ce qu'on a besoin d'un projet de loi transitoire? Il y a plein d'autres
juridictions qui ont tout simplement levé les mesures sanitaires. Pourquoi on
aurait besoin d'un projet de loi?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est du tataouinage, là, je regrette. Il n'y a pas de raison... Quand on est
rendu à déconfiner plein d'activités, dont le karaoké, là, il y a quelqu'un qui
va m'expliquer pourquoi on n'est pas capable de déconfiner, du jour au
lendemain, la démocratie. J'ai un peu honte, honnêtement. Je veux dire, dans
quel univers est-ce qu'on ne discutera pas, en public, avec des experts, en
toute transparence, des décisions importantes pour notre société, mais qu'on va
être capable d'écouter le Super Bowl ensemble puis de chanter au karaoké? Ça ne
fonctionne pas. Et, à nouveau, il faut se rappeler le nombre de fois qu'il y
avait des intérêts tactiques et politiques derrière les séquences mises en oeuvre
par la CAQ.
M. Lacroix (Louis) : ...s'il
vous plaît, parce que vous dites : Il y a-tu quelqu'un qui peut m'expliquer
pourquoi on n'est pas capable de déconfiner la démocratie, alors qu'ils le font
ailleurs? Ce que vous dites, c'est que, compte tenu de ce qui a été annoncé
hier, on devrait tout abandonner, tant qu'à faire, de tout laisser tomber, le
port du masque, etc., si on est rendu là? J'essaie de comprendre.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, non, déconfiner la démocratie...
M. Lacroix (Louis) : Le
projet de loi, il porte sur le port du masque puis sur le passeport vaccinal.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Justement, je dis : Si on est capable de déconfiner sur le plan sanitaire,
il n'y a aucune excuse que, pour les débats sur les décisions importantes, ces
débats-là sont conservés en catimini dans la cellule de crise sans qu'il n'y
ait de débat à l'Assemblée nationale...
M. Bellerose (Patrick) :
...le projet de loi va servir, justement, à faire ce débat-là. Mais la
question, c'est : Est-ce que ça prend un projet de loi pour garder en
place les masques, le passeport sanitaire et les primes?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non. On a déjà dit à plusieurs reprises que le cadre juridique normal de
fonctionnement normal de l'Assemblée nationale permet les mesures sanitaires. Et
donc il n'y a pas de raison, la loi prévoit le retrait de l'urgence sanitaire,
il n'y a pas d'obligation de passer par un projet de loi. Puis on est ouverts,
là, on est ouverts si jamais il y a des choses à négocier pour la transition.
Mais de reporter ça au mois de mars, puis de dire : On va ensuite en
débattre, puis ça va causer des délais, alors qu'on est prêt à ouvrir à peu
près toutes les activités de notre société, c'est complètement inacceptable. Et
ce n'est pas la première fois qu'on nous fait le coup. Rappelez-vous de la
motion qui avait été acceptée par la CAQ, il y a presque un an, où est-ce que
la CAQ disait : Oui, on va retirer l'urgence sanitaire. Ils ont dit oui,
puis ensuite ils ne l'ont pas fait. Ils ont trouvé toutes sortes d'excuses,
puis ils ont dit : Ah! c'est l'été. Et ils ont laissé la gouvernance par
décret, les contrats sans garde-fou, ils ont laissé tout ça en place. C'est...
Journaliste : ...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, vraisemblablement. Il n'y a pas d'excuse pour ne pas déconfiner, en
premier temps, les débats, la démocratie, la prise de décision. C'est ça, notre
plus gros problème. Et ça explique la piètre qualité de certaines décisions. Ça
explique également l'effritement de l'acceptabilité sociale parce qu'ils n'ont
jamais accepté de revenir à un exercice du pouvoir normal. Ils aiment beaucoup
ça, décider en cellule de crise, sans avoir à ne justifier auprès de personne.
M. Lacroix (Louis) : Ça
veut dire quoi, pour vous, apprendre à vivre avec le virus? Qu'est-ce que ça
veut dire, pour vous?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ça veut dire retourner à une vie de société normale, dans la mesure du
possible, aller le plus loin possible dans la normalité en sachant, peut-être,
qu'il va y avoir plusieurs vagues encore. Les gens ont le droit de vivre normalement.
Et les politiciens ont le droit de débattre avant qu'on prenne les décisions, sinon,
c'est un déni de démocratie, c'est de dire : On n'a pas de respect pour la
démocratie, et c'est optionnel, de revenir à un mode de gouvernance normal.
Nous, on ne tolère pas ça.
M. Lacroix (Louis) : Dans
mon mode de vie normal, il n'y a pas de masque. Moi, là, quand je suis chez
nous, là, dans mon mode de vie normal, puis quand il n'y a pas de pandémie, je
côtoie mes voisins, je m'en vais les voir, je n'ai pas de masque puis je n'ai
pas besoin de montrer le passeport vaccinal. C'est ça, un mode de vie normal.
Donc, c'est ce que vous dites, il faudrait en arriver là?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Tendre vers ça, mais dans le respect de la science. Puis je pense que le
problème qu'on a, en ce moment, c'est qu'il y a certaines mesures qui n'étaient
pas fondées sur la science...
Journaliste : Lesquelles?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, le couvre-feu, avez-vous trouvé, vous, l'avis de santé publique au
soutien de ça? Est-ce qu'on a eu un avis sur les impacts sur la santé mentale
des gens par rapport aux bénéfices en débat en ce moment, là? Il y a des études
qui disent que les bénéfices sont marginaux. Donc, à nouveau, ce qu'il faut
réussir à faire, c'est avoir le mode de vie le plus normal possible, mais on va
appuyer ce qui est fondé sur la science. Si le masque est nécessaire, puis la
science nous dit que c'est ça, on va appuyer la science. Mais, quand ce n'est
pas appuyé sur la science ou quand les assises scientifiques pour une mesure n'ont
pas été renouvelées, là, comme pour le passeport vaccinal, bien, très bien, on
va en débattre puis on va aller chercher de l'expertise. Mais on va arrêter de
laisser les pleins pouvoirs à François Legault et ses faiseurs d'image.
La Modératrice : Dernière
question en français, s'il vous plaît.
M. Bossé (Olivier) : ...ce
que vous allez demander, si je comprends bien, c'est qu'à chaque fois qu'il va vouloir
remettre le masque ou le passeport sanitaire, c'est qu'il y ait une commission
parlementaire qui dure des semaines pour savoir : Est-ce qu'on remet le
masque ou est-ce qu'on ne met pas le masque? On va inviter... Ça ne peut pas
continuer comme ça. Eux, ce qu'ils veulent, c'est, quand ils veulent le
remettre, ça puisse se faire rapidement.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, non. Si vous regardez, il y a eu un exemple d'une commission de deux
jours sur la vaccination obligatoire, ça a duré deux jours. On a entendu des
experts qui nous ont dit ce qu'ils en pensaient, chaque parti a pu s'exprimer :
48 heures. Mais un minimum de transparence sur ce que les experts en
pensent puis ce que les partis politiques en pensent, sinon, il y a des groupes
de la société qui n'ont pas de voix, puis il y a des experts qui sont en
désaccord avec ce que le gouvernement est en train de faire, puis qui ne
peuvent pas s'exprimer. Ça donne des politiques publiques de piètre qualité.
La Modératrice : On va passer
en anglais.
Mme Senay (Cathy) :
Juste une dernière question pour vous. Pour ce qui est de l'avis de la Santé
publique par rapport au couvre-feu, le 30 décembre, le ministère de la
Santé avait envoyé un communiqué de presse avec toute une liste d'études sur
lesquelles il pouvait se fier, là, incluant la France. Ça fait que c'est
là-dessus, c'est les références du ministère, là. Il n'y a pas nécessairement d'avis
strict de la Santé publique, mais il y avait des études sur lesquelles le
ministère s'était basé, là. Donc, ça, cette information-là, elle est là, en ce
moment, depuis le 30 décembre.
I just would like to
clarify...
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Je veux juste préciser que, pour des mesures aussi
importantes, là, on est en droit d'obtenir un avis de santé publique. Puis, en
ce moment, dans la communauté scientifique, il y a des débats sur... ce n'est
pas si clair que ça, là, ce qui est efficace, ce qui ne l'est pas. Puis nous,
on a dit à plusieurs reprises : C'est qu'il y a le nombre de lits d'hôpital,
mais ça prend aussi des gens qui se penchent sur l'impact économique, santé
mentale, il y a d'autres critères, aussi, pour vivre en société, là.
Mme Senay
(Cathy) :Saskatchewan announced yesterday that the vaccine passport, the requirements
would be lifted on Monday. Alberta, the vaccine passport is no longer used as
of, like, a few hours ago. Is it what you want for Québec, that Québec lifts...
like, forgets about the vaccine passport too? Is it what you want?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : We ask for a debate, here,
at the National Assembly, on what we're going to do with the vaccine passport.
Because it was intended to be a temporary measure and it was enacted in a
context where we were in a very different situation in terms of what the virus
is, in terms of the context. So, we need to have that debate and we want a
transparent debate so that we can hear people, experts, and update our position
on that.
Mme Senay (Cathy) : But why do you need a debate? You will have a debate with Christian
Dubé's bill to lift the public health emergency.
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) :
Yes. So, this thing is just not necessary. We ought to debate right
now about important measures, important decisions. To postpone everything in
terms of a bill that we don't even know what's the content of that bill is a
way to shovel forward important issues that the Government doesn't want to
debate. So, that's the problem right now.
Mme Senay (Cathy) : Why do you think... What are the gains the Government is making in
preparing this bill to lift the public health emergency, to table it in March,
and then ask you, the Opposition, your collaboration to make sure it is adopted
before mid-June? Because, if it's not adopted, then the public health emergency
will stay on. So, basically, that's your job, to collaborate.
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Yes. And the other element
is, like, we're going to be mid-June. I mean, what... Any form of respect
towards democracy should lead to a sense of urgency to get back to normal. To
say that we're going to present a bill that we don't even know the content and
that we're going to maybe have a result in June is very disrespectful of the
importance of debating in a transparent manner when we take important
decisions. So, we need to move right now, we need to have results right now.
Mme
Senay (Cathy) : Oh! I have a question though. What do
you mean... what do you understand by this sentence : «living with the
virus»? Because you have health professionals that are really worried, right
now, about the measures and the calendar. So, what do you make of it?
M. Arseneau : So, you're talking about the...
Mme Senay (Cathy) : ...professionals, that they saw the calendar yesterday and they
said : Oh my God! I mean, we're tired, and there are still so many cases,
so many hospitalizations, it's not over, it's not over, it's not game over, far
from it. So, what does it mean, to live with the virus?
M. Arseneau : Well, the main problem is we don't know on which criteria, on which
basis the decision or the calendar was announced by the Government yesterday.
So, we've been asking the same question over and over for the past two years. Like,
when you make decisions, whether there are new restrictions or the opposite,
what is it based on? And just about 10 days ago, the Legault Government
was saying : Well, let's go slowly, «on va y aller mollo». 10 days
later, things changed a bit, you know, we knew the hospitalizations dropped,
more people got back into work in the health services. And now we can adopt a
calendar and we don't know what it's based on. So, I mean, living with the
virus means different things for different people, but what we'd like to know
is what it means to the Government, which makes the decisions without talking
to us. We are informed at the same time as you are. So, what is it based on?
M. Brennan (Andrew) : So, then do you believe that the Government's actions, then,
were... Sorry, do you believe that the Government's actions, then, yesterday,
were a major response to the protests over the weekend?
M. Arseneau : I don't know, your guess is as good as mine. There are certainly,
you know, polls that are made regularly, and we know that most people are fed
up with the measures and most people are fed up with the decisions that are not
based on science or based on, you know, facts. So, the Government certainly
decided to make a move, you know, and announced a number of decisions. But we're
satisfied that there is a calendar, but we still don't know what it's based on.
So, it could be the protest, it could be just, you know, the general polls, it could be, you know, outcries from different,
you know, opposition parties. We don't know. Thank you.
La Modératrice : Merci
beaucoup.
(Fin à 8 h 23)