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Point de presse de M. André Fortin, leader parlementaire de l’opposition officielle, Mme Filomena Rotiroti, whip en chef de l’opposition officielle, et M. Frantz Benjamin, porte-parole de l’opposition officielle pour la Métropole

Version finale

Thursday, February 10, 2022, 8 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures une minute)

M. Fortin : Bonjour. Bonjour, tout le monde. Merci d'être là. Je voulais revenir sur le dossier du REM de l'Est avec vous. Je vous avoue, là, au fil de la semaine, ça a été très difficile de comprendre où le gouvernement s'en va avec le projet du REM de l'Est. D'un côté, on a le premier ministre qui dit : Si la mairesse de Montréal a un meilleur projet, bien, on est preneurs, qu'elle le mette sur la place publique. Donc, on a un premier ministre qui nous dit qu'il est prêt à changer son projet s'il y en a un autre qui est présenté par la mairesse de Montréal.

De l'autre côté, on a la ministre responsable de la Métropole, la ministre déléguée aux Transports, qui nous dit : Moi, je fonce, je continue coûte que coûte, c'est le projet avec lequel on travaille et c'est celui qu'on va réaliser. Elle fait fi des experts, elle refuse quelconque changement à son projet, elle est d'accord avec le fait que la mairesse n'est pas partie prenante des discussions en ce moment. Donc, pour elle, là, la situation actuelle, elle n'est pas problématique, et les chiffres qui sont présentés par les experts, bien, ils sont biaisés.

Je vous dirais, là, que ça fait trois ans que la Coalition avenir Québec est au pouvoir et qu'on dit, qu'on répète aux gens de l'est de Montréal : Bien, ce projet-là, c'est celui qu'on va vouloir mettre de l'avant, sur lequel on travaille, et tous les autres, là, on met ça côté. Le projet de la ligne bleue, il aura du retard parce qu'on travaille sur le REM de l'Est. Je vous avoue que je comprends la mairesse de Montréal quand elle dit qu'elle se sent acculée, qu'elle est au pied du mur. Ce n'est pas une façon de travailler avec ses partenaires, ce n'est pas une façon de collaborer, de dire que tout le monde d'autres, sauf nous, est biaisé. Je pense que le gouvernement doit mieux que ça aux gens de l'est de Montréal.

La Modératrice : On peut y aller. On peut débuter avec les questions en français.

M. Carabin (François) : Comment ça se fait que... Vous avez fait mousser le projet de REM énormément sous le gouvernement précédent. Comment ça se fait que ce ne soit plus le bon projet pour l'est de Montréal, alors que ce l'était pour l'Ouest?

M. Fortin : L'Ouest, le Sud, le Nord, là, ce qui était la phase 1 du REM, est complètement différente de la phase 2 du REM. De un, les besoins sont différents, les emprises sont différentes, la participation du fédéral est complètement différente, les coûts sont différents.

Pour le projet de l'Est, là, tout le monde est d'accord pour dire qu'il y a des enjeux de mobilité importants dans l'Est, qu'on a besoin de solutions pour les gens de Rivière-des-Prairies, les gens de Montréal-Nord, les gens de Pointe-aux-Trembles. Là où il y a un enjeu, c'est qu'au cours des derniers mois on a entendu toutes sortes de mouvements citoyens de différents quartiers nous dire : Ça ne fonctionne pas. Le gouvernement a tenu des consultations bidon et il s'entête à vouloir mettre une ligne parallèle à une ligne qui est déjà existante. Quand il y a des experts qui se prononcent et qui disent : Il n'y aura presque pas de nouveaux usagers, on ne convaincra presque personne de délaisser sa voiture, et tous les gens qui vont être dans le REM, c'est des gens qui prennent déjà les transports en commun, il y a lieu de se poser une question à savoir : Est-ce que c'est la meilleure chose? Est-ce que c'est la bonne chose à faire avec les 10 milliards?

M. Lacroix (Louis) : ...elle appuie le projet de REM de l'Est. Elle dit que, pour les familles, tout ça, c'est la meilleure solution. Puis elle, elle appuie ça, Mme Black, là.

M. Fortin : Mais je comprends la mairesse de Montréal-Nord de faire... de vouloir un meilleur service pour ses gens. Et, quand on regarde la ligne qui se...

M. Lacroix (Louis) : ... dans le champ?

M. Fortin :Quand on regarde la ligne du REM de l'Est qui se dirige vers le nord, là, elle dessert une population qui n'est pas desservie. Le problème avec ce projet-là, le grand problème, c'est la ligne qui se dirige vers l'est et qui est parallèle à la ligne verte qui est déjà existante. Presque tous les gens, là, qui se dirigent vers l'est, bien, ils ont déjà un service. On a besoin d'un service pour amener les gens de Pointe-aux-Trembles à la ligne verte, mais il y a lieu de se questionner à savoir si on a réellement besoin d'une ligne parallèle à la ligne verte en ce moment.

M. Laforest (Alain) : ...urgence sanitaire, les avis pour le port du masque dans les écoles, les avis sur le passeport vaccinal. Ce qu'a donné le Dr Boileau, hier, est-ce que ça vous satisfait, en disant : Tout ça est nécessaire?

M. Fortin : Je vous dirais que, depuis le début, là, on entend les dirigeants de la Santé publique se prononcer en point de presse, nous donner leurs avis verbaux. Ce qu'on demande depuis le début c'est des avis écrits. Si on veut rassurer les gens que les mesures qui sont prises sont les bonnes, il y a lieu d'avoir un peu de substance derrière tout ça, un peu plus de matière

M. Laforest (Alain) : Donc, vous n'êtes pas convaincu par ces avis-là.

M. Fortin : Bien, je pense qu'il est temps, réellement, de savoir que tant les gens de la Santé publique, que tant les experts indépendants, comme le Scientifique en chef, se penchent sur cette question-là et arrivent avec des données. Moi, quand la Santé publique arrive, par exemple avec l'avis sur le couvre-feu qui a été publié dernièrement, en disant : Ça semble être une mesure qui a porté fruit, de ne pas avoir plus de substance que ça, bien, ça alimente le scepticisme des gens. Et ça, c'est surtout ce qu'il ne faut pas faire en ce moment.

M. Laforest (Alain) : ...alimenter ce scepticisme-là en continuellement posant des questions, en remettant en cause les avis verbaux donnés par la Santé publique?

M. Fortin : Si le gouvernement répondait aux questions avec toutes les données, je pense que ça rassurerait les gens.

M. Bossé (Olivier) : Est-ce que, comme leader, vous allez demander qu'il y ait retour de 125 députés après les deux semaines de relâche?

M. Fortin : On va vouloir avoir une discussion avec la Santé publique pour savoir ce qui est la meilleure chose à faire pour s'assurer que notre milieu de travail a des règles similaires aux autres milieux de travail au Québec puis qu'on est protégés de la même façon que tous les travailleurs au Québec. Mais, s'il y a lieu de changer notre façon de faire à l'Assemblée parce que les règles sont plus permissives, c'est évidemment ce qu'on va vouloir.

M. Lacroix (Louis) : ...discussions, ce n'est pas bon, ça vous prend un avis écrit?

M. Fortin : Oui.

M. Lacroix (Louis) : Ça va faire? Les discussions, dans ce cas-ci, ça va être correct?

M. Fortin : Mais pour l'Assemblée nationale, là, on parle de l'Assemblée nationale.

M. Lacroix (Louis) : Hier, vous disiez : On n'a pas d'avis public, on n'a pas d'avis de la Santé publique. La Santé publique vous en donne un, hier. Vous arrivez, à matin : Bien là, ce n'est pas bon, on le veut écrit...

M. Fortin : C'est ce qu'on demande depuis le début pour rassurer les gens, là, c'est d'avoir le plus de transparence possible, d'avoir des données, d'avoir l'ensemble des avis de la Santé publique de façon écrite, et c'est ce qu'on continue de demander. Mais je pense que c'est normal pour tous les milieux de travail au Québec de demander à la Santé publique de se prononcer sur l'adaptabilité, les mesures et l'acceptabilité des mesures qu'ils veulent mettre en place.

Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce qu'on a oublié de déconfiner les aînés, à votre avis?

M. Fortin : Depuis le début de la pandémie, là, il y a un enjeu entre le ministère de la Santé et les différents CIUSSS. On le voyait au début de la pandémie, la ministre responsable des Aînés, la ministre de la Santé nous disaient : On donnait des directives et ce n'était pas suivi sur le terrain, et ça semble être encore le cas. Et malheureusement c'est les aînés qui font les frais de ça en ce moment. Il y a lieu de se pencher sur les règles autour des résidences de personnes aînées. De savoir que ces gens-là sont isolés à répétition, souvent cinq jours à la fois, dix jours à la fois, mais à répétition, ça leur fait porter un poids immense. Et ces règles-là, ce n'est pas moi qui le dis, il y a plusieurs médecins qui se sont prononcés sur cette question-là, ça fait en sorte que les aînés ont une solitude qui est démesurée en ce moment. Et c'est la responsabilité du gouvernement de se pencher là-dessus pour s'assurer qu'on leur donne le maximum d'opportunités de ne pas être seuls.

Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce qu'on en parle assez, à votre avis? Est-ce qu'on en parle assez? Parce qu'on en a parlé beaucoup au début. Là, c'est comme : tout le monde, on se déconfine, on retrouve la liberté. On parle de ça dans deux semaines. Est-ce qu'on les oublie, à votre avis?

M. Fortin :Je vous dirais que ça prend un certain leadership de la part du gouvernement à ce niveau-là pour ne pas qu'on oublie les aînés. Ce que les gens des résidences de personnes âgées... aînées nous disent, aujourd'hui, c'est un peu qu'on les oublie. Et c'est notre responsabilité de ne pas le faire. Mais en ce moment, là, les règles doivent être adaptées. On ne peut pas fonctionner en résidence des personnes aînées comme on a fonctionné depuis le début de la pandémie. On ne peut pas isoler ces gens-là à répétition.

Mme Lévesque (Fanny) : D'après vous, le gouvernement, est-ce qu'il les oublie, à votre avis?

M. Fortin :Pardon?

Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce que le gouvernement les oublie en ce moment?

M. Fortin :On a l'impression que, souvent, c'est les derniers auxquels on pense. Souvent, quand on confine, on le fait d'abord pour les résidences de personnes aînées, mais quand on déconfine, souvent, c'est les derniers. Ce n'était pas comme ça au début de la pandémie. Souvenez-vous, là, les premiers allègements, lorsque les gens ont reçu des vaccins, sont allés aux gens des résidences de personnes aînées. Ces gens-là sont tous triplement vaccinés, pour la grande majorité, en ce moment, il y a lieu de se pencher sur à quel point on peut le faire rapidement.

M. Lacroix (Louis) : Sur la conférence de presse d'hier du Dr Boileau : Il a dit que 50 % de la population avait eu la COVID depuis deux ans, que 25 % de la population, ou 2 millions de personnes, ont eu le variant Omicron, depuis le mois de décembre, là, ou le BA.1 ou le BA.2, et qu'il y a 4 millions de personnes qui ont eu les doses rappel. Qu'est-ce que ça vous inspire comme données? Est-ce que le fait qu'il y ait autant de gens qui aient été contaminés justifie... en fait, ou ne devrait pas justifier qu'on lève toutes les mesures sanitaires plus rapidement?

M. Fortin :Ce n'est pas à moi à dire : Il faut lever toutes les mesures sanitaires, là. Ce qu'on demande, c'est justement que les gens qui ont cette expertise-là puissent se pencher...

M. Lacroix (Louis) : ...l'urgence sanitaire à tout le moins. Parce que, là, il y a quand même beaucoup de gens, là, qui ont été contaminés.

M. Fortin :L'urgence sanitaire n'a rien à voir avec les mesures sanitaires. Le gouvernement peut lever l'urgence sanitaire demain matin en présentant un projet de loi tout de suite. Le ministre de la Santé nous dit : On va attendre au mois de mars, là, puis, après ça, on va présenter un projet de loi. Je vous dirais, si le gouvernement...

M. Laforest (Alain) : ...le Dr Boileau a dit, hier, cependant, il a dit que ça été utile puis que c'est encore utile, l'urgence sanitaire. Il a même écrit là-dessus, là.

M. Fortin :Il y a des mesures qui sont nécessaires...

M. Laforest (Alain) : …urgence sanitaire.

M. Fortin :Un instant. Il y a des mesures que l'urgence sanitaire permet au gouvernement de mettre en place qui ont été utiles à la Santé publique, tout à fait. Mais ces mesures-là, on peut en débattre, on peut en discuter, on peut avoir ces avis-là, d'experts, sur quelles mesures sont nécessaires pour qu'on donne ces pouvoirs-là au gouvernement. Mais de donner tous les pouvoirs au gouvernement, comme ils l'ont depuis deux ans, c'est excessif en ce moment.

M. Lachance (Nicolas) : M. Fortin, il y a une première crise, déjà, au nouveau ministère de la Cybersécurité et du Numérique. Il y a déjà une tête qui vient de rouler, un mois après une première nomination comme sous-ministre. Est-ce que c'est gérable, au gouvernement du Québec, l'informatique pour tous les organismes et ministères, ou c'est peine perdue, ce débat-là?

M. Fortin :Moi, je vous dirais que, ce matin, en apprenant cette nouvelle-là, je me demandais surtout ce qui se passait avec le shérif de La Peltrie. Il y a une tête qui a roulé, mais il y a une responsabilité ministérielle par rapport à ce dossier-là, et Éric Caire aurait été le premier à nous parler de responsabilité ministérielle dans un cafouillage monstre comme celui-là. Imaginez, là : dépassement de coûts, enjeu de sécurité, direction complètement désorganisée. Qu'est-ce qu'Éric Caire aurait dit comme député de l'opposition? Il aurait dit : Ça ne tient pas debout. Il aurait demandé à ce que des têtes roulent, à ce que la responsabilité ministérielle s'applique. Je pense que la responsabilité ministérielle doit s'appliquer. Il doit prendre ses responsabilités, aujourd'hui, et s'assurer de remettre sur les rails son ministère.

M. Bergeron (Patrice) : Vous permettez une petite dernière? Puisque vous étiez là, lors de la conception du REM de l'Ouest...

M. Fortin : De l'Ouest, du Sud et du Nord, oui.

M. Bergeron (Patrice) : ...l'autre partie du REM, là, sur le REM de l'Est, vous savez que c'est un mandat qu'a donné le gouvernement à la Caisse de dépôt. Votre lecture à vous, là, est-ce que, selon vous, la Caisse de dépôt embarque de plein gré là-dedans, ou est-ce qu'actuellement, cherche des façons de sortir du bateau puis dire que ça ne peut pas se faire dans le contexte actuel?

M. Fortin :Moi, je me fie au fait que la Caisse de dépôt, lorsqu'ils ont accepté la demande du gouvernement de travailler pour un REM de l'Est, l'a fait parce qu'il a regardé les données et s'est dit : Ça fait du bon sens financièrement pour pour la Caisse de dépôt. Cependant, il y a un manquement au niveau du service additionnel aux usagers. Ce qui est bon pour la Caisse de dépôt, ici, financièrement, ça ne veut pas dire que c'est la meilleure chose à faire pour les usagers. Donc, dans le dossier du REM de l'Est, là, je pense qu'on doit prendre un pas de recul, regarder comment est-ce qu'on est en mesure de servir davantage les citoyens, comment est-ce qu'on est en mesure de servir mieux les citoyens, puis est-ce qu'on dépense l'argent du contribuable au bon endroit. On est en train de dépenser 10 milliards pour mettre une ligne parallèle à une ligne existante qui n'est pas à pleine capacité. Il me semble qu'on devrait se poser la question, pas juste du point de vue de la caisse, mais du point de vue de l'usager : Est-ce que c'est la meilleure chose à faire?

M. Bergeron (Patrice) : Ça pourrait être une option qui serait sans la caisse. Ça pourrait-u être une option qui pourrait être sans la caisse? Si on dit : C'est le citoyen qui compte d'abord, c'est le service qui compte d'abord, est ce qu'on ne pourrait pas justement... Vous dites : On ouvre toutes les portes, toutes les options. La caisse pourrait elle se retirer pour offrir un autre type de service, par exemple?

M. Fortin : Bien, la caisse a dit elle-même qu'elle se retirerait si ce n'était pas acceptable selon l'ARTM. L'ARTM a regardé le projet, en ce moment, et se dit : Bien, voyons, on est en train de desservir des gens qui sont déjà desservis. Alors, la caisse pourra répondre à cette question-là, à savoir si un autre projet pourrait les intéresser ou si le projet les intéresse encore, mais moi, ce que je veux, c'est trouver une façon de desservir les gens de Pointe-aux-Trembles, de desservir les gens de Montréal-Nord, les gens de Rivière-des-Prairies. Est-ce que ce projet-là c'est la seule façon de faire? La question se pose. Le gouvernement semble dire qu'il y a juste une façon de faire, c'est celle-là. Je pense qu'il pourrait y avoir d'autres options sur la table.

Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce que les universités font la bonne chose en boycottant le programme Confucius, là, le programme chinois? Est-ce que c'est une bonne chose de le laisser tomber?

M. Fortin : Bien, je vous dirais qu'il semble y avoir un certain consensus, là, de la part des collèges qui utilisaient ce programme-là. La plupart l'ont déjà mis de côté. Les derniers sont en train de se pencher sur l'acceptabilité et la nécessité du programme. Les cégeps et collèges me semblent faire le bon travail en ce moment. Et le fait qu'il y ait un consensus général à savoir qu'on doit le retirer, ça me confirme qu'on doit effectivement le retirer.

M. Lavallée (Hugo) : Concernant, donc, les centres de vaccination, on apprend ce matin qu'il y en a plusieurs où les employés se tournent les pouces, là. Il semble y avoir une mauvaise utilisation des ressources. Qu'est-ce que ça vous dit sur la campagne de vaccination actuelle pour la troisième dose?

M. Fortin :Bien, on le voit dans les chiffres quotidiens qui sont publiés par le gouvernement. Le ministre de la Santé, il y a quelques semaines ou mois, nous disait : Bien, on peut fonctionner à environ 100 000, 125 000, si je me souviens bien des chiffres, personnes vaccinées par jour. Au cours de la dernière semaine, il y a eu des journées où il y avait 20 000 personnes de vaccinées, et là-dedans il y avait énormément d'enfants. Alors, on voit que la vaccination, là, elle commence à ralentir. Mais il y a encore beaucoup de gens qui ont besoin d'une deuxième et d'une troisième dose, alors il y a peut-être un effort supplémentaire à faire au niveau du gouvernement.

M. Laforest (Alain) : Qu'est-ce que vous pensez de Rambo Gauthier qui décide de découper sa tuque d'une brasserie de la Gaspésie, parce que ces gens-là ont voulu se dissocier de son mouvement, et que, là, ce petit commerçant-là, de la Gaspésie, est assailli, actuellement, de messages haineux puis des gens le boycottent, parce que Rambo Gauthier a décidé de lancer un mouvement de boycott parce qu'il voulait se dissocier de ça? Vous ne l'attendiez pas, celle-là. On ne vous a pas préparé pour.

M. Fortin : Je n'ai jamais approuvé les méthodes de Rambo Gauthier, puis ce n'est pas aujourd'hui que je vais commencer, surtout s'il intimide des propriétaires de PME. Honnêtement, là, M. Gauthier, qui prône la liberté, en ce moment, devrait respecter celle des petits entrepreneurs qui ont souffert au cours des dernières années.

La Modératrice : Question en anglais, là, s'il vous plaît.

M. Lacroix (Louis) : ...dans un article de Radio-Canada, il y a un journaliste qui a parlé à Kevin «Big» Gauthier, là, qui dit, dans l'article, qu'il y a des dizaines de personnes qui sont venues le voir en disant qu'ils étaient prêts à prendre les armes puis attaquer le Parlement. Comment vous réagissez quand vous voyez des affaires comme celles-là?

M. Fortin : Il y a, en ce moment, là, des gens qui étaient peut-être déjà sceptiques par rapport aux actions gouvernementales qui le sont encore plus et qui sont prêts, de toute évidence, à prendre des mesures extrêmes qui sont complètement inacceptables, inappropriées, illégales, et tout le reste. Le gouvernement, par exemple, de son côté, doit prendre acte qu'il y a une certaine polarisation, en ce moment, qu'il y a de plus en plus de gens qui se posent des questions, et d'être encore plus transparent, plus transparent qu'il ne l'a été, pour diminuer ce scepticisme, ce cynisme-là de la population. Mais quand ça mène à des situations comme celle que vous décrivez, il n'y a pas un politicien, que ce soit moi, mes collègues, les autres, qui vont accepter, qui vont approuver, qui vont être en accord avec ça.

M. Lacroix (Louis) : ...inquiète de voir qu'il y a des gens qui expriment des idées aussi extrêmes? Est-ce que vous êtes inquiet pour la démocratie, pour votre sécurité? Est-ce qu'il faut prendre ça au sérieux?

M. Fortin : En voyant ce qui se passe à Ottawa, je pense qu'il faut prendre au sérieux des situations comme celles-là. En voyant des paroles qui sont exprimées comme celles-là, il faut le prendre au sérieux. Mais il y a des gens, ici, qui sont en charge de la sécurité, entre autres de l'Assemblée, entre autres des députés, et moi, j'ai confiance en leur travail.

La Modératrice : Les questions en anglais, s'il vous plaît.

Mme Senay (Cathy) : Good morning. Following up on Louis's question, it's just that, when you see what's happening in different places across Canada now, and the Ambassador Bridge, I mean, it's going far. So, what can you do or say to citizens, Quebeckers, to cool things down?

M. Fortin : I think Government needs to be transparent. There's a lot of skepticism out there, there's a lot people who don't know if they quite believe inGovernment to start with, and maybe, these days, they believe in Government even less. But it's up to Government to be even more transparent. When they see polarization, when they see that some people push that agenda as well, it's up to Government to calm things down. And by being transparent, by explaining its rational, its methods, its decisions more openly, it can contribute to a better climate. But when people threaten, when they threaten criminal acts, when they threaten the security of our democracy, that's above and beyond any bounds that are acceptable.

Mme Senay (Cathy) : So, I mean, the security has to take… I mean, do you have some fears for your own security in the area of the National Assembly in less than a week? Well, actually it's in a week.

M. Fortin : We have people who are gone… the Assembly security here, we have people who are assigned to protect MNAs and Ministers, and I have full confidence in those people to protect… democracy here.

Mme Senay (Cathy) : Vaccination centers, the fact that they seem to be empty, and we know that there is a slowing down of the pace of the vaccination, don't you think that Québec lost momentum? And would you be curious to know how many of your constituents went to get… got their third dose in Ottawa during the Christmas holiday?

M. Fortin : I honestly don't know how many of my own constituents crossed the river to get their doses in Ottawa or anywhere else. I know it's been an issue locally to try to figure out the numbers in our region, because some people did get it at work for the first couple waves, some people might have got it at the hospital prior to their surgery. So, in our region, it might be a bit different than in everywhere else.

Mme Senay (Cathy) : …lose momentum?

M. Fortin : But we are. Across the province, you can tell we're losing momentum with the vaccination strategy. And it's up to Government to… if it believes, and it still does, it mentions it in every news conference that they have, if Government believes that vaccination is still the right tool, then it needs to promote it more, obviously, it needs to talk about it more, it needs to talk about the benefits of vaccination even more, because, like you said, there seems to be a stagnation in the number of people getting their third shot.

M. Wood (Ian) : ...these people hold the positions that they do? Is this a product… A lot of people say it's a product of education. Are we not teaching civics properly anymore? Or was that cut out years ago?

M. Fortin : I don't know if it's just a… I don't know. I wouldn't go down that route. I think Government has a responsibility to talk to people about the necessity of the measures. When Government…

M. Wood (Ian) : They don't believe Government, so how is that going to help?

M. Fortin : But there is a reason people don't believe Government: if, after two years of asking Government to put forward the data behind all of their decisions, if, after two years of Government doing every action by decree and not using democracy to help them make their decisions, if, after two years of not being fully transparent with all the data and still not wanting to do it, still giving only partial written advise, it does foster cynicism, it does foster apprehension and skepticism. So, if Government did a better job of being transparent with people, maybe there would be more Quebeckers who believe in everything they said and who will follow the measures.

M. Wood (Ian) : When you say «Government», are you including Public Health in that? Like, you know, Ontario, the federal Government do these signs tables, they have the data charts every couple week. In Québec, it seems like that's less so. Would that help?

M. Fortin : I think we do have some data charts available here in Québec. What we don't have is the written advice from Public Health about all their decisions. When Public Health publishes their advice, and I'll give you the example of the curfew, because it was the first advice, written advice, that the new director of Public Health published, it basically said: Curfew seems to have had a positive impact. By being so vague, by having no data associated to it, by not saying: We will measure the impact so that we know, next time, if we decide to put it in place or not, it fosters cynicism. And that is something that Government could do a lot better job of.

M. Wood (Ian) : Just quickly, on Dawson College: They're going to have their press conference, today, to figure out how they're going to deal with this funding cut. What are you hoping to hear from the college?

M. Fortin : I'm anxious to hear what the college has to say. I mean, they acted in good faith from the start, they worked with Government. Government told them: We support your project. And all of a sudden, just like that, Government is saying: No, we no longer support your project. They find themselves in a bit of a tough bind. And they especially find themselves in a tough bind because they're facing a situation where they wanted to offer health care classes. And, as a society, I'm hopping, I'm deeply hoping, that the cuts the Government is making to Dawson College doesn't affect their ability to offer those health care programs, because we need every single nurse and every single health care professional that they can train.

Mme Senay (Cathy) : André Pratte wrote an article in L'Actualité, this morning, saying that Dawson is a dangerous precedent. And what will it take for the CAQ government to be convinced that it has to cancel the cancellation of the project?

M. Fortin : It's a dangerous precedent because the Premier is essentially saying: I am choosing Anglophones over Francophones. He's not even hiding it. It's a dangerous precedent in that way, it's divisive in our society, and he's doing it for a program where every Quebecker could benefit. If Dawson College manages to train additional health care professionals, every Quebecker benefit from that. And where I think the Premier really has a challenge here, is he's never really explained why he changed is mind. How do we expect colleges and universities to work on developing programs, to mount infrastructure projects, when it knows the Government can just change its mind from one day to the next? They spent the human resources that they spent on this project over the last years. I can imagine how much time that's consumed for the college, how much money that has cost. And to know that, just like that, it can be cancelled, I think it's a dangerous precedent on a number of levels.

La Modératrice : Thank you.

M. Wood (Ian) : This is the 11th consecutive census for Québec's population of the national population as decreased. Why is that?

M. Fortin : Sorry, can you say that again? I'm not sure I...

M. Wood (Ian) : A census came out, and for the 11th straight census, Québec's share of the national population as decreased. Why is that?

M. Fortin : Oh! the share of the population. The rest of the country brings in more immigration than we do. You want to know, from a mathematical standpoint, why our population increases not as fast as the rest of the country? The rest of the country brings in more immigration. So, from a straight number standpoint, that's it. But in that census, there was also... there's also talk of where Quebeckers live and the «étalement urbain», the urban sprawl, and that, to me, is quite concerning. The Government, here, promised a national policy on «aménagement du territoire», and we still have not seen that. It's been... It was part of their promises, last campaign, to know how we can better structure our cities, to know how we can better structure our infrastructure, our transport infrastructure, so as to have this type of cities that we want, and not to foster urban sprawl. I think it's a direct correlation to the fact that the Government has yet to put in that policy that we're seeing more and more of it.

La Modératrice : Merci.

M. Fortin : Thank you.

(Fin à 8 h 28)