(Neuf heures cinquante et une minutes)
M. Lacombe : ...
Mme Lajoie (Geneviève) : M. Lacombe,
je voulais savoir ce que vous pensez de l'idée de Québec solidaire d'une
prestation d'urgence pour les parents qui ne trouvent pas de garderies, de
places en garderie à la fin de leur Régime québécois d'assurance parentale.
M. Lacombe : Bien, je
pense, là, si on est très terre à terre, que la meilleure stratégie pour régler
le problème, ce n'est pas de payer les gens pour rester à la maison, c'est de
faire tout ce qu'on peut, de dépenser chaque dollar qu'on a pour favoriser la
création de places sur le terrain. Et vous le voyez ce matin, notre création de
places en milieu familial, par exemple, fonctionne. Les mesures qu'on a
annoncées fonctionnent. Il y a un renversement de la tendance depuis... qu'on n'avait
pas vu depuis 2015.
Donc, je pense que c'est la preuve que,
quand on a 1 $ à investir, c'est là qu'il faut l'investir pour créer ces
places-là rapidement puis qu'ultimement... parce que c'est ça que les parents
veulent, au fond, ils ne veulent pas recevoir un chèque, ils veulent avoir une
place. Donc, il faut s'assurer que ces places-là soient disponibles le plus
vite possible.
Mme Lajoie (Geneviève) : Oui,
mais, d'ici à ce que ça soit fait... parce que, je veux dire, ce n'est pas du
jour au lendemain qu'on créé une place.
M. Lacombe : C'est sûr,
mais, lorsque j'ai 1 $ qui est disponible au ministère de la Famille, ma
priorité, c'est de faire en sorte qu'il serve à créer une place le plus
rapidement possible sur le terrain. Et vous voyez, cette stratégie-là, elle
fonctionne. On a assisté à un renversement de tendance, on n'avait pas vu ça
depuis 2015. Dans les deux derniers trimestres, il y a une augmentation du
nombre de responsables de garde en milieu familial, et ça, là, ça veut dire des
places concrètes, pour demain matin, pour des parents qui en attendent. Donc,
moi, je pense que c'est la meilleure stratégie.
Et sinon, bien, vous savez, il y a un an,
Ma place au travail m'avait fait toute une liste de demandes. Il y en avait 26.
Et, dans ces demandes-là, il y avait notamment celle de créer soit une
prestation comme celle-là ou de bonifier le RQAP jusqu'à 18 mois. Et on a
allongé le RQAP jusqu'à 18 mois. Donc, moi, je pense qu'on en est au
rendez-vous pour les parents.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Donc, il n'y a pas d'argent pour... Il y a de l'argent pour créer des places,
mais il n'y a pas un petit argent supplémentaire pour permettre aux parents qui
ne trouvent pas de place en garderie et qui doivent rester à la maison de
recevoir une compensation.
M. Lacombe : On a
répondu à cette demande-là de Ma place au travail en bonifiant le RQAP. Ils
nous demandaient, dans le document dont vous avez reçu copie, probablement,
soit une bonification du RQAP jusqu'à 18 mois ou soit la création d'une
prestation d'urgence, qu'ils l'appelaient. Et on a répondu à cette demande-là
en allongeant le RQAP jusqu'à 18 mois.
Maintenant, moi, j'ai des sommes qui me
sont données. Évidemment, une prestation de ce type-là, ça coûterait une
fortune, et je pense que cet argent-là, il est mieux investi dans la création
de places. Parce que ce que les parents veulent et ce dont ils ont besoin, ce
n'est pas une prestation pour rester à la maison, ce sont des places sur le
terrain pour aller travailler, que leurs enfants puissent se développer. Et,
quand on investit ça sur le terrain, ça fonctionne. Le milieu familial le
démontre.
M. Poinlane (Pascal) : Mais,
comme ça prend plus que 18 mois, des fois, pour avoir une place en
garderie, seriez-vous ouvert à l'allonger, à la prolonger encore plus que 18 mois,
tant qu'à ça?
M. Lacombe : Bien, je
pense que prochainement le problème va se régler. D'année en année, la
situation va s'améliorer. Et, vous savez, moi, ce que j'ai dit, là, aux parents
de Ma place au travail... Parce que ces gens-là, moi, j'ai été le premier à
saluer leur mouvement en disant : Je trouve ça exceptionnel que des jeunes
de mon âge se mobilisent comme ça. Puis je leur ai dit : Ce que je
souhaite, c'est que nous soyons la dernière génération... parce que moi aussi,
je l'ai vécu, que nous soyons la dernière génération à vivre ce casse-tête-là
puis que les générations suivantes, avec leurs enfants, bien, aient une place
de façon beaucoup plus facile. Donc...
M. Poinlane (Pascal) : Donc,
c'est non, vous ne voudriez pas prolonger?
M. Lacombe : Bien, le
RQAP, d'abord, relève de mon collègue Jean Boulet, il ne relève pas du
ministère de la Famille. Par contre, ce que je peux vous dire, c'est que je
pense qu'en l'allongeant à 18 mois on a déjà fait un bon bout de chemin,
on a répondu à la demande de Ma place au travail. Ensuite, dans les prochaines
années, le problème de places va être résolu. Il commence déjà à l'être, là,
avec la nouvelle qu'on voit ce matin.
M. Carabin (François) :
Ça a été quoi, l'impact du budget 2021? Il y avait quand même eu des
investissements substantiels pour combler les places en garderie puis en
ajouter. Ça a été quoi, l'impact visible? Parce que, tu sais, on parle, ce
matin encore, de 50 000 personnes en attente. On reste dans les mêmes
eaux, là.
M. Lacombe : Oui. Bien,
vous savez... puis c'est tellement difficile à expliquer, là, en quelques
minutes, à des journalistes ici, à l'Assemblée nationale, mais c'est un gros
paquebot, le ministère de la Famille, et il était dans la mauvaise direction
depuis vraiment longtemps, il fallait complètement le tourner. Et les gens sur
le terrain, là, le savent. Si vous faites une tournée des CPE, des garderies,
ils vont vous dire : Ça bouge, ça bouge, on est contents, on a le vent
dans les voiles, on développe. Mais, avant que les résultats soient visibles
dans les colonnes de chiffres, dans les statistiques, ça prend un certain
temps. Ça, c'est clair.
Mais là on voit les premiers signes de
tout ce qu'on a annoncé. Le milieu familial, c'est un bon exemple. Sur les six
derniers mois, du moment où on a commencé à faire ces annonces-là, on a vu
d'abord, dans le premier trimestre, stabilisation. Ensuite de ça, un
renversement de la tendance. Moi, quand j'ai vu ça, là, j'étais très heureux
parce que c'est exactement ce dont on avait besoin.
Et là, en ce moment, on crée... Je le dis
humblement, là, mais, en ce moment, ça prend moins de temps mettre sur pied un
CPE qui ça en prenait en 1997, en termes de mois. C'est moins long construire
un CPE maintenant que ce l'était en 1997 parce qu'on a allégé la procédure, on
a coupé dans le nombre d'étapes, on a bonifié le financement. Donc,
possiblement que c'est un autre ministre de la Famille qui récoltera les fruits
de tout ça dans les prochaines années, parce que les statistiques seront, je
pense, très, très reluisantes.
Mme Lajoie (Geneviève) : Est-ce
que vous vous représentez aux prochaines élections?
M. Lacombe : Tout à
fait, oui, oui.
Mme Lajoie (Geneviève) : Mais
vous ne pensez pas être encore ministre de la Famille, c'est ça?
M. Lacombe : Bien, ça,
c'est le choix du premier ministre. Mais je vous dis ça en souriant parce que
je suis quand même le ministre la Famille, actuellement, qui a eu le mandat le
plus long après Pauline Marois. Et, si je termine le mandat en fonction comme
ministre de la Famille, ce que je souhaite, évidemment, bien, je serai celui
qui aura eu le plus long mandat de tous les ministres de la Famille, incluant
Mme Marois. Donc, c'est pour ça que je me dis : Bon, peut-être qu'à
un moment donné ce sera quelqu'un d'autre dans un prochain mandat. Mais, si
j'ai encore ce mandat-là, je serai très, très heureux parce qu'il reste encore
beaucoup de travail à faire. Merci.
(Fin à 9 h 57)