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Point de presse de M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition responsable de la réforme des institutions démocratiques

Version finale

Tuesday, April 5, 2022, 10 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures cinquante-neuf minutes)

La Modératrice : Bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Ce matin, M. Pascal Bérubé, député de Matane-Matapédia et porte-parole en matière de réforme des institutions démocratiques. Il sera suivi du chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon. La parole est à vous.

M. Bérubé : Bonjour, mon nom est Pascal Bérubé, je suis député de Matane-Matapédia, pour le bénéfice des gens qui nous regardent ou qui nous écoutent. J'arrive de Longueuil. J'ai fait campagne, dans les derniers jours, pour l'élection partielle dans Marie-Victorin, pour le candidat Pierre Nantel, et je remarque plusieurs choses.

D'abord, c'est David contre Goliath. Le gouvernement a des moyens considérables en termes de visibilité, en termes d'effectifs qui proviennent des cabinets ministériels, et semble déterminé à tout faire pour remporter l'élection. Rappelons-nous que, d'abord, il y a eu manipulation du calendrier. On a fait attendre les électeurs, les citoyens de Marie-Victorin, pour que le gouvernement soit prêt. Quand lui était prêt, il faudrait qu'à ce moment-là, les citoyens soient prêts. Alors, ça a commencé comme ça, et après on a imposé des ministres qui ont fait du porte-à-porte un peu partout, même dans les endroits où ils n'auraient pas dû le faire. On a mobilisé ce personnel politique aussi. Après, on a dit qu'il fallait voter du bon bord, alors, rapidement, on s'est insurgé. On n'entend plus parler de ça maintenant. Après, on nous a dit qu'on avait besoin absolument de la candidate de la CAQ pour la réforme de la santé. Sans elle, ce n'était pas possible. C'est nouveau. Et puis, dans les derniers jours, bien, force a été de constater que les règles mêmes qui nous gouvernent en matière d'élections sont bafouées. On a dû faire deux signalements qui font l'objet d'enquêtes.

Donc, c'est des nouvelles de l'élection partielle. Ce n'est pas terminé. J'invite les concitoyens de Longueuil à porter attention à l'enjeu principal de cette élection, qui est le choix d'un ou d'une députée, essentiellement, pour ce qu'il porte, pour ce qu'elle représente, pour son enracinement à Longueuil, mais aussi en fonction de ce que l'actualité nous apporte comme informations fondamentales sur ce qui se passe avec ce gouvernement, dans le cadre de cette pandémie. Alors, pour ce qui est de l'élection partielle dans Marie-Victorin, on travaille, on sait qu'on a moins de moyens que l'adversaire, c'est très clair, mais on y va avec humilité, avec le sourire, avec beaucoup d'enthousiasme, et je suis confiant que Pierre Nantel apparaît de plus en plus comme un candidat fantastique.

Ceci étant dit, le gouvernement est rattrapé par son absence de volonté de tenir une commission d'enquête, encore une fois. C'est les journalistes qui, morceau par morceau, vont révéler des informations cruciales, indépendantes, sur la gestion de cette pandémie, la gestion politique de cette pandémie. J'indique à Thomas Gerbet, journaliste à Radio-Canada... il fera ce qu'il voudra, mais je l'invite à prendre ses prochaines vacances après le 4 octobre prochain, si c'est possible, parce que ses informations sont pertinentes. Évidemment, je veux parler du CHSLD Herron. Écoutez, c'est grave. Ça suit le livre qui est paru, qui s'appelle 5060, la semaine dernière. Allons droit au but : quelqu'un a menti. Quelqu'un a menti, deux ministres étaient informés de ce qui se passait à Herron 10 jours avant. Imaginez l'impact si on avait agi rapidement sur ce qui s'est passé à Herron. L'information s'est rendue, qu'est-ce qu'on en a fait? On ne le sait pas, mais on a l'assurance parce qu'il y a eu corroboration d'un autre journaliste, tout à l'heure, sur les ondes du 98,5. M. Derfel, de La Gazette, a corroboré les propos de son collègue de Radio-Canada, indiquant que deux ministres étaient au courant et qu'ils avaient l'information, et que, pendant 10 jours, ils se sont assis sur ces informations. Donc, il est juste de dire, je crois, que le premier ministre n'était pas informé, mais les deux ministres et les directeurs de cabinet étaient informés. Donc, c'est une nouvelle inquiétante parce que la conséquence, c'est qu'il y a des décès. Je veux dire, est-ce qu'on aurait pu endiguer ce qui s'est passé? Je ne suis pas en mesure de vous le dire, mais 10 jours avant, je veux dire, chaque heure fait une différence. Alors, quelqu'un a menti quelque part. Je ne sais pas si quelqu'un fait ses boîtes aujourd'hui, mais j'invite des personnes à la réflexion.

Je termine en vous disant qu'on va déposer une motion à l'Assemblée nationale rappelant les règles élémentaires qui gouvernent les élections partielles ou générales. Je pense, ça sera bénéfique, notamment pour le ministre Dubé et le ministre Fitzgibbon. J'ai bien entendu François Legault dire, hier, que : Ah! parfois, on pouvait oublier les règles. Je veux juste vous rappeler que les règles sont connues de tous. D'ailleurs, François Gendron recevra, la semaine prochaine, un prix de l'Assemblée nationale comme doyen de l'Assemblée nationale, 20 ans en politique, donc il connaît les règles. Et Christian Dubé, ça fait quand même plusieurs années qu'il a été député. Il a été dans l'opposition, il est revenu. Donc, on ne peut pas feindre de ne pas connaître les règles, alors on va rappeler ça au bénéfice de tout le monde. Pas de tricheries, on va gagner sur la base des idées.

Nous, on n'a pas de ministre pour faire campagne, mais on a des gens qui ont des étincelles dans les yeux puis le pays dans le cœur, puis je peux vous dire que c'est motivant pas à peu près. Et je suis pas mal convaincu que c'est l'opinion de Paul St-Pierre Plamondon, le chef du Parti québécois.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Quelle transition!

M. Bérubé : J'étais en première partie.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Un mot, avant de répondre aux questions, sur le rapport du GIEC. Bon, évidemment, j'ai pris connaissance du rapport et ça nous dit qu'il nous reste trois ans pour corriger le tir, pour tenter, là, de demeurer sous la barre du 1,5°. Et moi, ce que je veux dire, ce matin, c'est qu'il ne faut pas que cette information-là soit reçue dans le découragement. C'est tentant, quand on voit le poids de cette responsabilité-là qu'on a, c'est tentant de se décourager. Moi, je pense que c'est possible de faire les ajustements en temps utile. Pour ce faire, il faut arrêter de faire porter le poids uniquement sur le ministre et interpeller l'ensemble de ce gouvernement-là. Il faut que l'exemple vienne d'en haut. Il faut que l'exemple et la volonté politique viennent du premier ministre et ensuite de l'ensemble du Conseil des ministres, à savoir se fixer des objectifs qui sont cohérents avec l'entente de Glasgow, cesser de bloquer les projets de transport collectif qui ont le potentiel de réduire les gaz à effet de serre, agir en matière de transport. Il y a plusieurs choses qu'on peut faire, qu'on peut toujours faire.

Et je souligne un bon coup du gouvernement ce matin : on a décidé de mettre fin aux travaux dans le dossier Ray-Mont Logistiques. Bien, en voilà un, un exemple de volonté politique qui s'exprime par un geste concret. Qu'est-ce qui nous empêche de poser d'autres gestes concrets dans le cadre de ce que le gouvernement propose pour la lutte aux changements climatiques? C'est insuffisant pour l'instant, mais ne nous décourageons pas. Soyons proactifs. Et moi, je m'attends à ce que l'exemple, le leadership, vienne d'en haut. Ce n'est pas que le ministre et le ministère, ce sont tous les ministères et, surtout, le premier ministre.

M. Laforest (Alain) : Concernant le décret qu'on attend demain, là, le premier ministre, hier, a répété «acceptabilité sociale». Vous entendez quoi là-dessus, vous, concernant le tramway de Québec, M. Bérubé?

M. Bérubé : J'ai le dossier Capitale-Nationale, c'est pour ça que...

M. Laforest (Alain) : Oui, bien, c'est ça, j'aimerais ça vous entendre là-dessus.

M. Bérubé : Bien, je veux dire, de quelle façon est-ce que le gouvernement du Québec pourrait créer un précédent et imposer un référendum sur un dossier municipal? Moi, je n'ai pas de cas en tête, là, équivalent, alors je l'invite à préciser. Mais j'ai l'impression que le gouvernement va essayer de repousser le plus tard possible des gestes significatifs qu'il pourrait poser en fonction d'un tramway.

Il est très clair que plusieurs ministres, et il les a même identifiés lui-même hier, ce qui est assez inusité, sont contre. Il a quand même dit une chose hier qui a frappé, là, mon imaginaire, qu'il y aurait un vote au Conseil des ministres. Je veux dire, je n'ai pas été longtemps au Conseil des ministres, pendant 18 mois, je n'ai jamais vu de vote. C'est consensuel. Ça serait la première fois, à ma connaissance, qu'il y aurait un vote. Donc, on est en droit de questionner chacun des ministres qui passera devant vous, au cours des deux prochains jours, sur quelle sera leur position, quelle sera la position d'Éric Caire, de Geneviève Guilbault, de Jonatan Julien, et quelles seront les positions, par exemple, de François Bonnardel. François Legault a dit qu'il allait voter pour, donc un vote. Ça, je trouve ça très particulier. Donc, on va les laisser s'exprimer au Conseil des ministres, on aura le résultat dans 25 ans, lorsque ça sera accessible. C'est assez particulier.

Alors, la question que je pose au gouvernement : Est-ce qu'il veut imposer un référendum sur une question comme celle-ci alors qu'il ne le fait nulle part au Québec? Je soupçonne le gouvernement que ça soit de vouloir utiliser une mesure dilatoire pour ne pas avoir à gérer ça en campagne électorale. Voilà.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que c'est la peur d'Éric Duhaime, qui va se présenter...

M. Bérubé : C'est la peur de déplaire à un certain électorat très localisé dans la Capitale-Nationale.

M. Carabin (François) : Est-ce que c'est une bonne idée, M. Bérubé, un référendum?

M. Bérubé : Ce n'est pas moi à m'exprimer là-dessus. Bien, référendum, c'est hautement démocratique, mais au plan municipal, ce n'est pas une bonne idée, dans le sens que si c'est juste parce que la CAQ a un enjeu électoral, ce n'est pas pour des bonnes raisons. Je veux dire, il y a 1 000 et plus municipalités au Québec. Des référendums imposés par le gouvernement du Québec, moi, je n'en connais pas beaucoup.

M. Lecavalier (Charles) : Est-ce qu'il faut avoir un référendum sur le troisième lien, un référendum sur le REM de l'Est?

M. Bérubé : Pourquoi pas? Pourquoi ne pas ajouter une case de plus, effectivement? Pourquoi pas, sur des grands ouvrages, des grands projets? Je veux dire, j'écoutais le premier ministre hier puis je me disais : Il prépare quelque chose, puis j'ai l'impression qu'on va en savoir plus prochainement.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais il y a l'enjeu de l'acceptabilité sociale. Je veux dire, même le maire lui-même, quand il a été élu, a reconnu qu'il y avait des efforts à faire pour augmenter ça. Mais je n'ai pas entendu, hier, le premier ministre reparler de la rue partagée. Donc, si le gouvernement met de côté cette condition-là, parce que c'est ce qu'on avait compris de M. Bonnardel, de Mme Guilbault, qu'il y avait un enjeu là, si on enlève ça, est-ce que c'est déjà une bonne nouvelle?

M. Bérubé : Ah! bien là, il va y avoir un vote. Alors, êtes-vous pour les rues partagées? Oui ou non? C'est au Conseil des ministres.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : ...

M. Bérubé : Vas-y. Je termine en disant : Le député qui a le plus de municipalités, au Québec, dans son comté, c'est moi. J'en ai 45. Si on commençait à faire des référendums sur tous les dossiers municipaux, ça ne finirait pas. Puis ça n'a jamais été imposé, alors ça m'apparaît assez particulier.

M. Gagnon (Marc-André) : Non, mais juste là-dessus, M. Bérubé, est-ce que vous trouvez qu'il y a trop de municipalités dans votre comté? C'est un sujet...

M. Bérubé : Bien, en tout cas, je trouve que ça se passe bien, puis ils me le rendent bien. Ils sont plutôt satisfaits du travail de leur député.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Juste là-dessus, là, c'est qu'il y a, dans un projet de transport, une expertise qui est nécessaire. Puis lorsqu'on parle de la configuration d'une rue ou qu'on parle du débit, de la capacité à transporter des gens, là, on tombe dans de l'expertise. Donc, on a vu des épisodes, par le passé, où on politisait à outrance en fonction de l'impression que le gouvernement, là... que les intentions de vote pourraient varier en fonction d'un projet ou d'un tracé. Ce n'est pas normal que ce qui relève de l'expertise pour qu'on ait de bons transports en commun devienne des questions politiques fondées sur les sondages dans la région de Québec. Ça, c'est inquiétant. Puis ce n'est pas comme ça qu'on veut gouverner, de la même manière que ce n'est pas comme ça qu'on veut fixer comment on gère les tarifs d'Hydro-Québec, c'est-à-dire en fonction de considérations qui n'ont rien à voir avec un examen sérieux et rigoureux de la question. Ça, ça m'inquiète.

M. Lacroix (Louis) : Sur Herron, qu'est-ce que le gouvernement doit faire avec les ministres Blais et McCann, qui étaient aux affaires au moment où c'est survenu, les révélations de Radio-Canada, etc.? C'est ces deux ministres-là qui sont directement liées, si on veut, aux informations qui sortent. Alors, on doit faire quoi avec elles?

M. Bérubé : Bon.D'abord, valider avec les deux ministres si elles corroborent les informations des journalistes Gerbet et Derfel. Première des choses. Si oui, c'est très grave parce que ça va à l'encontre des témoignages sous serment devant la commissaire Kamel, et mentir sous serment, que ça soit dans une cour de justice ou dans une commission d'enquête, il y a des conséquences graves. Alors, que ça soit les directrices de cabinet, dont une, entre autres, s'est exprimée dans le livre de Katia Gagnon et de ses collègues en disant qu'elles avaient tout fait, elle avait failli démissionner... Je veux dire, à la lumière de l'information d'aujourd'hui, est-elle toujours en poste?

M. Laforest (Alain) : Vous qui avez été ministre, là, lorsqu'un sous-ministre a une information, est-ce que vous aviez la... Vous n'avez pas été ministre longtemps, vous allez me dire, là.

M. Bérubé : Non, non, mais j'ai un cas très précis en tête.

M. Laforest (Alain) : Bon, O.K. Est-ce que vous, vous avez la certitude que vos sous-ministres vous ont toujours informé des courriels qu'il y avait pour les situations délicates ou, à quelques reprises, on a considéré que la situation était gérée puis on ne bougeait pas?

M. Bérubé : Oui, mais ça, on ne peut pas le savoir. Mais le problème, c'est que c'est le cabinet qui l'a reçue, l'information. La ministre elle-même, la ministre Blais, en l'occurrence, a reçu l'information par son courriel. C'est ce que j'ai compris de ce matin. Donc, ça n'a pas passé par le sous-ministre, là, ou si...

M. Laforest (Alain) : Êtes-vous sûr que Mme Blais est en copie dans le courriel?

M. Bérubé : C'est ce que tend à indiquer M. Gerbet dans l'information que j'ai pu lire ce matin, là. J'ai le document avec moi, je ne le consulterai pas devant vous, mais c'est ce que j'ai compris.

M. Bergeron (Patrice) : Est-ce que vous faites confiance à ces deux ministres-là, vous, M. Bérubé?

M. Bérubé : Non. Puis je pense que les Québécois ont démontré... J'ai vu une donnée : 72 % des Québécois ont des reproches à faire au gouvernement dans sa gestion des aînés. Je vous prédis qu'à la fin de la journée, ça va être encore plus haut.

Journaliste : M. Bérubé, vous répondez quoi au fait que le bureau du premier ministre, justement, se défend en disant qu'on a été rassuré parce que, dans le courriel, on précise que c'est le CIUSSS qui a pris le relais?

M. Bérubé : Oui, bien, je n'implique pas le bureau du premier ministre. Il ne l'a pas reçue, l'information. C'est lui qui répond pour les deux ministres, que vous n'entendrez probablement pas aujourd'hui. Donc, le premier ministre, quand il dit, en tout cas, l'entité cabinet du premier ministre : On n'a pas reçu l'information, je le crois. Je le crois, mais c'est eux qui assurent la défense des deux ministres, qui ont reçu personnellement... Qui? Danielle McCann. Qui? Marguerite Blais. Qui? Pascale Fréchette. Qui? Direction de cabinet de Mme McCann à l'époque. Était-ce M. Valois, qui est toujours avec M. Dubé? Je ne le sais pas, à vérifier. Mais ceux qui ont l'information, ils se connaissent, là.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Il y a une responsabilité ministérielle...

M. Bérubé : Il y a une responsabilité ministérielle très forte. Alors, si tu as failli... Il y a eu des cas pas mal moins impliquants que ça qui n'impliquaient pas des morts. Moi, je me souviens d'une ministre, il y a quelques années, au Parti québécois, que sur une question de renseignements nominatifs, qu'elle n'avait rien à voir là-dedans, mais sur cette base-là, elle avait dû quitter. Là, je veux juste vous dire que l'implication, là, est pas mal plus lourde. Alors, 10 jours, qu'est-ce qu'on aurait pu faire en 10 jours à Herron? Je laisse ça à votre réflexion.

Journaliste : Dossier de la langue, vous pensez quoi du mea culpa ou du recul du Parti libéral concernant les cours de français à imposer aux anglophones? Est-ce qu'il faut maintenir ça?

M. Bérubé : Ce n'est pas là que ça se passe. Je veux dire, on perd un temps précieux avec le Parti libéral depuis le début de la commission 96. Ils interviennent sur tout. Ils invitent Gaétan Barrette puis David Birnbaum à venir parler de l'avenir de la langue française, O.K.? Puis là, là, ils interviennent sur tous les sujets, surtout pour agir comme un lobby qui veut diminuer l'impact des mesures. C'est ça, la réalité du Parti libéral depuis le début de la commission. Sur les enjeux qui comptent pour de vrai, cégep en français, immigration francophone, municipalités bilingues, le gouvernement, c'est service minimum, il ne veut rien faire. Mais, comme le gouvernement se compare au Parti libéral, il a l'air nationaliste. Je vous le dis, c'est encore un nationalisme, là, de vitrine ou homéopathique, c'est incroyable. Et là les libéraux demandent au gouvernement de retirer les amendements qu'ils ont eux-mêmes déposés, puis là ils se font niaiser. Je veux dire, c'est un carnaval. Puis en plus, ils vont voter contre. Bon, nous, on a envie de voter pour, mais il n'y en a pas assez. Les mesures qui sont là, on est d'accord avec les mesures qui sont là. Puis on aimerait en avoir plus, comme sur la laïcité. Il reste Québec solidaire à entendre là-dessus.

M. Gagnon (Marc-André) : Et ce recul, donc, des libéraux, est-ce que, selon vous, c'est une conséquence du recul, justement, qu'on a pu observer dans leurs intentions de vote auprès des non-francophones?

M. Bérubé : Bien, je veux dire, je ne veux pas intervenir dans la régie des autres partis, mais sérieusement, pour le reste de la commission, là, profil bas, là. Je veux dire, on a tellement perdu de temps avec eux autres, là, tu sais, puis ils ont des questions sur tout, là, puis là ils rappellent, là, tu sais, M. Lapalme puis tout ça. Aïe! Moi, je me souviens d'eux autres en 1977, là...

M. Gagnon (Marc-André) : C'est de l'obstruction?

M. Bérubé : Ce n'est pas intéressant.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais retirer l'amendement en question, là, ça prend l'unanimité, si je ne m'abuse?

M. Bérubé : Bien, c'est-à-dire que le gouvernement peut le garder. C'est comme une accusation, dans le sens, ça appartient au procureur. Le ministre, il l'a, il peut les tenir jusqu'à la fin de la commission en disant : Moi, je le garde.

M. Lacroix (Louis) : Mais c'est votre adversaire naturel depuis des générations, là, le Parti libéral. Est-ce que, vous, vous êtes enclin à dire : Bien, nous autres, on va le garder, l'amendement? Il a été déposé, il est là.

M. Bérubé : Non, ce n'est pas ça qui nous intéresse. Nous, notre adversaire naturel, là, si vous aviez été comme moi à Longueuil, là, c'est la CAQ. Puis je peux vous dire qu'ils vont vous dire que c'est le Parti québécois pas à peu près. Ils le sentent, ils le ressentent pas à peu près.

La Modératrice : Une dernière en français, s'il vous plaît.

M. Bergeron (Patrice) : Quand vous dites que c'est David contre Goliath, est-ce que c'est parce que vous redoutez... vous êtes déjà en train de faire baisser les attentes?

M. Bérubé : Non. Non, ça va bien. Paul, on était là ensemble hier encore.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ça va très, très bien parce qu'on a le seul candidat implanté à Longueuil qui a fait ses preuves. Puis on est sur le terrain, puis on dit : Le travail de Pascal Bérubé en matière de langue française... Si ce n'était pas de notre travail, le gouvernement n'avait même pas l'intention de se pencher sur une rénovation de la loi 101. Si ce n'était pas de nous, il n'y aurait pas de députés ouvertement indépendantistes qui soulèvent la question du Québec dans le Canada et dans le monde. Si ce n'était pas de nous sur l'environnement, il n'y aurait pas des commentaires comme on fait à nouveau, ce matin, sur comment est-ce qu'on peut amener ce gouvernement à faire autre chose que des demi-mesures. Les gens, je pense, reconnaissent le rôle qu'on joue et reconnaissent la qualité de notre candidat qui, à notre avis, de manière très claire, ferait le meilleur député dans les circonstances. Donc, on ne ménage aucun effort puis on a beaucoup de plaisir à le faire.

M. Bérubé : Mais on sait comment se termine David contre Goliath.

M. Authier (Philip) : I don't know if I should ask Mr. Bérubé or mister...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Your call.

M. Bérubé : Your call.

M. Authier (Philip) : It's on 96, as you can imagine.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Go ahead.

M. Authier (Philip) : Yes, you're... Mr. Bérubé.

M. Bérubé : I'm your man.

M. Authier (Philip) : ...

M. Bérubé : Pretty much.

M. Authier (Philip) : And they say that... of students who are going to fail these courses, that they are appealing to the Government to drop it or to allow them to withdraw that amendment, as you know, you read the story. Are you willing to put politics aside in the interest of the students?

M. Bérubé : Well, it's not about...

M. Authier (Philip) : No, but it has to be anonymous in order for this to happen, I understand.

M. Bérubé : That's a circus. It's unbelievable that the Liberals ask ourselves to protect them from themselves. And they thought it was a good idea, by Hélène David, to propose that the Anglophones should get three classes in French and success with it, and now, it's not good anymore because the anglophone community are the Liberals supporters, saying : If you don't backtrack, we're not anymore with you. So that's shameful for them. That's not a good position at all. So, I keep looking, the dynamic between CAQ and Liberal… they're not really different. Lot of people in CAQ coming from the Liberal Party… and, in French, it's «service minimum». So, it's not about the real issues that should be put in front. So, that's your problem, you know what? My sentence is : Deal with it.

M. Authier (Philip) : Whose problem is it?

M. Bérubé : The Liberals.

M. Authier (Philip) : So...

M. Bérubé : That was not a good idea at all, so what do you want me to do? Like, talk to the Liberals? Make a pep talk? Talk about the language...

M. Authier (Philip) : ...believe the appeal is in the interest of students, put the politics aside and think of their failure rates in these courses?

M. Bérubé : But who brings these amendments to the table? The Liberals. Who wants to backtrack? The Liberals. That's something.

M. Authier (Philip) : So, you... in seeing that amendment removed?

M. Bérubé : I don't... it's not our game. It's about French college. You have a third of the students in colleges like Dawson coming from immigration. Who decides that, in Québec, you go to a primary school and secondary school when you're someone who arrived to Québec, and then, in college, go whatever you want to go? ...Champlain, Dawson, John Abbott. It's your call. I think we're failing if we don't make sure that at age 18, 19, important... a period of the life where they choose the job that they want to do, where they want to live, that we don't... we're not with them.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Just to come back... The specific issue is whether there should be classes in French that are evaluated in English-speaking CEGEPs. The point that is being made is : Students might fail the entry level in French, so we will withdraw those requirements. If we take that logic, maybe, when mathematics is too difficult or when geography poses challenges, we should also withdraw that knowledge. We need to remind ourselves that the French language is the common language in Québec. And if citizens in Quebec do not have the minimum level of mastery of understanding and cannot work in French, we manufacture problems for...

M. Authier (Philip) : Do you agree it is possible to live and work in French, in Québec, adequately... people who come from English CEGEPs work in French, they are mostly bilingual, they work in French...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : In which case? In which case...

M. Authier (Philip) : ...might not be able to take a humanities course in a second language, and that's...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : How can you work...

M. Authier (Philip) : ...that, apparently, is... So, it's... for their situation or do you want to see multiple failures?  

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : I've worked in several... I've been to school in Danish and in Swedish, and the bottom line is if you want to work in a language, you should be at the level where you're able to take a CEGEP class in the same language, period. It's just a question of logic.

La Modératrice : Une dernière en anglais.

Mme Senay (Cathy) : …sorry about that. I would like to know, Mr. Bérubé, about what Thomas Gerbet... this email that was sent and that was forwarded to Marguerite Blais by her chiefs…

M. Bérubé : Directly what I was saying.

Mme Senay (Cathy) : Yes. So, I mean, according to what Gerbet found, so what does that tell you? It doesn't smell good at all.

M. Bérubé : Someone lied on oath, pretty much, and we have to find that someone. We have two ministers who didn't say the truth in the Chamber and, I guess, in front of the Coroner Kamel. So, Gerbet has some emails, some SMS as well, proving that, at least, Minister Blais was aware of what's going on in the Herron installation 10 days before. We have to imagine what we can do 10 days before this massacre. So, it's a really important issue, and I do think we have to remember that there's a responsibility when you're a minister. And regarding all those things, and with the corroboration of Aaron Derfel of The Gazette, someone here or in a ministry should make their box today.

Mme Senay (Cathy) : So, you go back to a public inquiry on the management of…

M. Bérubé : Sure. Thomas Gerbet andAaron Derfel, by themselves, and you, the journalists, doing the job every single day, the public inquiry, so…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : The more we learn, the more it's obvious that the Government has not been collaborating so that we understand what actually happened. And so the more there's an urgency to have that public inquiry, so that the understanding be complete, the job be done correctly, so that we can do better next time. It's obvious.

M. Bérubé : Yes, and with the work of Thomas Gerbet, you know why they don't want any public inquiry, because we might find the truth, maybe before the elections. So, my advice to Thomas Gerbet is : If you have to take vacations this year, please wait October 4th.

Des voix : Merci beaucoup.

(Fin à 10 h 25)

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