(Treize heures)
La Modératrice : Bienvenue au
point de presse en réaction aux crédits budgétaires sur l'enseignement
supérieur. Interviendront, dans l'ordre, Alexandre Leduc, député d'Hochelaga-Maisonneuve
et responsable solidaire en matière d'enseignement supérieur, Véronique
Loubier, membre du REECETSQ et enseignante en
techniques du travail social au cégep de Sainte-Foy, puis Françoise
Brousseau-Fradette, représentante des étudiants et étudiantes en
psychoéducation. À la fin, il y aura une période de questions, s'il y en a.
Merci.
M. Leduc : Bonjour, tout
le monde. Très heureux d'être présent et d'être aussi bien accompagné aujourd'hui.
C'est rare qu'on est aussi nombreux ici, au podium.
Ce matin, il y avait une période de
questions... en fait, il y avait une étude de crédits sur l'enseignement
supérieur, j'en ai profité pour questionner ma vis-à-vis, Mme la ministre
McCann, sur la question des bourses Perspective. Vous le savez, c'est un
dossier qui a fait couler beaucoup d'encre, depuis son apparition, en quelques
mois.
On a collaboré ici, à Québec solidaire,
avec différents programmes qui se sont sentis délaissés par les bourses
Perpective, il y en a quatre en particulier : la technique de travail
social, la technique d'analyse biomédicale, le bac en psychoéducation et le bac
en pratique sage-femme. On les a accompagnés pour essayer de faire ouvrir des
portes auprès du ministère, pour essayer de comprendre qu'est-ce qui avait fait
en sorte qu'ils n'avaient pas été inclus dans la mouture originale. Il y a eu
toutes sortes de démarches, notamment les pétitions qui ont été déposées. On a
réussi à faire étudier la pétition. On nous avait répondu, à l'époque, à micro
fermé, que, bon, le programme avait été fait quand même rapidement, qu'il
pourrait y avoir des modifications dans le futur.
À micro ouvert, tantôt, Mme McCann est
allée reconfirmer cette chose-là. Sur les questions à savoir quels critères
seront utilisés pour réviser le programme, quel est l'échéancier de révision de
programme devant nous, on n'a pas eu toutes les réponses auxquelles on
aspirait. Cependant, elle n'a pas fermé la porte à ce qu'il y ait une
modification d'ici septembre, c'est notre objectif, pour inclure la plupart de
ces groupes-là, les quatre groupes, évidemment, dans les bourses Perspective et
qu'on puisse avoir accès à ces sommes-là dès le mois de septembre.
En terminant, Mme McCann, elle a accepté,
suite à ma demande, de rencontrer chacun des représentants de ces quatre
groupes-là. Aujourd'hui, peut-être pas, vu qu'on est un peu dernière minute
puis on reprend les crédits tantôt, mais, dans les prochains jours, elle s'est
engagée à les rencontrer pour vraiment bien saisir les revendications, les
raisons, les motifs qui poussent ces belles personnes à s'impliquer pour rajouter
leurs programmes dans les bourses Perspective.
Sans plus tarder, je donne la parole à
leurs représentantes. Merci.
Mme Loubier (Véronique) : Merci
beaucoup, M. Alexandre, de l'invitation et de votre présence. Merci à tous.
Donc, Véronique Loubier, membre du regroupement des enseignants et enseignantes
en techniques de travail social du Québec et enseignante en techniques de
travail social, bien sûr, au cégep de Sainte-Foy.
Donc, depuis décembre dernier, dès la
sortie du programme des bourses Perspective Québec, le regroupement des
enseignants et enseignantes et les 3 000 étudiants des 14 cégeps offrant
le programme au Québec se sont mobilisés pour dénoncer l'exclusion des TTS à ce
programme de bourses. Nous considérons cette situation, bien sûr, injuste et
incohérente compte tenu des besoins des milieux d'intervention qui accueillent
nos stagiaires, nos finissants, des milieux où la pénurie de main-d'oeuvre
frappe de plein fouet, dans une ère postpandémique où les besoins des
populations les plus vulnérables sont criants et croissants. À titre de référence,
seulement au CIUSSS de la Capitale-Nationale, c'est 60 à 70 TTS, dans la
prochaine année, qui auront besoin d'être embauchés. Et ça, c'est un exemple
pour un seul établissement sur les 22 comptant le réseau de la santé.
On a cogné à plusieurs portes cette année :
M. Dubé, M. Carmant, Mme McCann. Aucune réponse satisfaisante, à
l'instant, pour répondre à nos questions. La seule réponse… Bien, ce matin, Mme
la ministre a affirmé que le programme d'inclure ou non les TTS avait été
discuté avec le ministère de la Santé et des Services sociaux. Alors, on
aimerait savoir comment expliquer que ces mêmes collaborateurs, six CIUSSS,
partenaires communautaires, syndicats, aient signé des lettres d'appui
demandant l'inclusion des TTS au programme de bourses Perspective, car
l'incompréhension règne. On espère avoir une rencontre avec Mme la ministre,
car son cabinet a refusé de nous rencontrer en février dernier. Donc,
peut-être, cette fois-ci, ce sera la bonne.
Donc, la liste a été révisée, également,
en février, et, à notre grande surprise et étonnement, aucun TTS n'est apparu
sur cette nouvelle liste. Donc, au nom des membres du REECETSQ, de nos
partenaires, de nos 3000 étudiants,
on vous demande, Mme la ministre, d'inclure et de réviser la liste pour
septembre prochain. Merci.
Mme Brousseau-Fradette
(Françoise) : Bonjour. Donc, merci beaucoup à M. Leduc, là, de
nous accueillir. Mon nom est Françoise Brousseau-Fradette, je suis étudiante au
baccalauréat en psychoéducation, et c'est moi qui représente les étudiants en
psychoéducation.
L'exclusion des maîtrises en
psychoéducation à la liste des formations reconnues pour les bourses
Perspective Québec a soulevé de nombreux questionnements chez les étudiants en
psychoéducation et aussi au sein de la population générale, car une maîtrise en
psychoéducation est obligatoire pour faire partie de l'Ordre des
psychoéducateurs et des psychoéducatrices du Québec, l'OPPQ, et, par le fait
même, pour exercer les activités professionnelles réservées et partagées avec
d'autres professions du domaine psychosocial qui ont accès à ces bourses au
baccalauréat et à la maîtrise. Il serait donc plus cohérent que les étudiants
en psychoéducation puissent bénéficier des bourses Perspective Québec jusqu'à
la fin des exigences académiques requises par l'OPPQ. À ce propos, les
étudiants en psychoéducation ont lancé une pétition électronique qui a reçu
plus de 3700 signataires.
Par ailleurs, la liste des programmes
admissibles est basée selon la classification nationale des professions.
Cependant, puisque la psychoéducation est une profession purement québécoise,
elle ne figure pas parmi la liste des professions de ce système national
canadien. Or, les bourses Perspective Québec sont offertes par le gouvernement
québécois, ils devraient donc refléter les professions qui font la fierté du
Québec, comme la psychoéducation. Je vous remercie.
La Modératrice : Merci
beaucoup.
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M. Leduc : Peut-être
un dernier mot, si le temps le permet. Moi, je voudrais saluer l'implication de
tous les étudiants, étudiantes qui se sont déplacés, aujourd'hui, pour venir
accompagner les professeurs, les représentants des différents programmes, qui
se sont mobilisés aussi, j'avais été invité devant le bureau de M. Carmant
— tiens, je vais enlever ça — qui étaient très nombreux, nombreuses. Moi, je
trouve ça toujours important et encourageant de voir des jeunes s'impliquer
dans la chose politique, au-delà des partis politiques, mais la chose
politique, le débat public. C'est superencourageant de vous voir aujourd'hui.
Bravo! Continuez de vous mobiliser. La relève est belle, est inspirante. Ça
fait que merci beaucoup, tout le monde.
La Modératrice : Merci.
(Fin à 13 h 7)