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Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Tuesday, April 17, 2012, 16 h 12

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Seize heures douze minutes)

M. Khadir: Alors, je prends quelques instants pour attirer l'attention de mes collègues et de la population sur la tentative, je dirais, entre guillemets, d'intimidation à laquelle nous avons assisté, à l'Assemblée, tout à l'heure. Le gouvernement, par la voix de son ministre de la Sécurité publique, a présenté une motion ministérielle pour demander à tous les députés de condamner les gestes d'intimidation et de violence qui auraient cours actuellement au Québec en raison de la grève étudiante.
Je rappelle à la population, et au ministre, et à mes collègues que, depuis deux mois, on assiste à de la violence physique exercée par des meutes de policiers que le gouvernement a mobilisées contre les étudiants. Vous vous rappelez ces scènes où des manifestants pacifiques ont été attaqués dans la rue, dans différents lieux publics par une escouade antiémeute qui a fini par entendre raison et de changer sa politique qui avait été, de toute évidence, dictée par un gouvernement qui était résolument déterminé à briser la grève étudiante dès le début.
Ensuite, on a mobilisé d'énormes ressources judiciaires, et maintenant, à travers les universités, même l'Université de Montréal s'est mise de la partie en engageant, si vous voyez, là, aujourd'hui même, une équipe de gardiens privés d'une firme de sécurité, qui est venue, en fait, à l'intérieur de l'université faire peur aux étudiants grévistes qui ont le droit de circuler et d'appeler leurs collègues à respecter les consignes de grève.
Nous avons reçu du directeur de l'Institut d'urbanisme de la Faculté de l'aménagement de Montréal, M. Franck Scherrer, une lettre, justement, pour dénoncer les gestes d'intimidation auxquels font face plusieurs professeurs et des étudiants à l'Université de Montréal. Et, de toute façon, la position du gouvernement est totalement hypocrite. On a vu d'autres gouvernements dans le passé négocier, même avec des Mohawks qui avaient érigé des barrières, qui avait été à la racine d'incidents, qui avaient même causé la mort d'un agent de la SQ. Ça n'a pas empêché le gouvernement de - un gouvernement libéral, d'ailleurs - déléguer un ministre pour dénouer la crise, pour entamer une négociation avec la partie adverse.
Cette logique-là, de toute évidence, est fausse. Le gouvernement libéral invoque la démocratie pour refuser d'aller rencontrer des étudiants, invoque ces gestes soi-disant de violence ou de vandalisme, alors que, justement, pour arrêter ces débordements, pour arrêter ces dérapages, le premier geste à poser, c'est un geste d'apaisement qui consisterait à les appeler tous à s'asseoir à la table et à négocier sérieusement.

M. Lessard (Denis): Est-ce que les étudiants devraient réprouver, se désolidariser, prendre des distances plus claires qu'ils l'ont fait de ces excès-là, de...

M. Khadir: Je comprends votre interrogation, M. Lessard, mais c'est parce que, ce faisant, on tombe dans le piège de ce gouvernement qui veut, en fait, se défiler et trouver des subterfuges, sachant très bien que le mouvement étudiant a besoin de la plus large cohésion et unité possible pour affronter un gouvernement qui est très têtu. Rappelons ce que ça a pris à toute la société pour forcer le gouvernement à accepter une commission d'enquête.
Alors, commencer à mettre certains étudiants les uns contre les autres, c'est une stratégie de division dans laquelle ne veulent pas tomber les étudiants, et je les admire pour ça, ce qui ne veut pas dire qu'ils approuvent les gestes de saccage ou de vandalisme qui ont été posés. Personne n'approuve, personne ne les a commandés, personne ne les a approuvés. Il y a des tribunaux pour condamner. Je trouve que ce qu'a répondu Gabriel Nadeau-Dubois, le porte-parole, et Mme Jeanne Reynolds, les deux, en disant qu'il y a des tribunaux, si le gouvernement ou les forces policières ont quelque chose à reprocher, qu'il y a eu du vandalisme, bien, qu'on les emmène en cour...
D'ailleurs, je répète, M. Lessard, qu'au cours de ces deux mois, la seule violence à l'encontre des personnes a été exercée par la police, avec leurs bastonnades, avec leurs bombes sonores et lacrymogènes. Ce que les étudiants parfois ont fait, c'est du vandalisme, donc des actes contre des objets, contre des endroits, des lieux physiques. Donc, même dans, je dirais, la gradation de la gravité des choses, le gouvernement est très mal placé pour donner des leçons aux étudiants.

M. Lessard (Denis): Lorsqu'on est rendus à des cocktails Molotov, c'est autre chose que virer des chaises à l'envers.

M. Khadir: Est-ce que des cocktails Molotov ont été placés par des étudiants? Je n'ai aucune information là-dessus. On n'a aucune information là-dessus. Justement, le geste hypocrite du gouvernement, c'est de rejeter des événements et, en fait, de rejeter la responsabilité sur des associations étudiantes qui, en congrès comme en point de presse, à maintes reprises, ont dit que, eux, ne recommandaient pas aucun geste, leur lutte était totalement pacifique, encourager les étudiants à maintenir le caractère pacifique de leurs manifestations.
Alors, c'est assez hypocrite de la part du gouvernement d'utiliser des incidents comme ça parce que, dans une société où il y a une crise, il y a des dérapages. Les responsables des dérapages, c'est ceux qui sont en position de force et de responsabilité. Il y a, d'un côté, les étudiants qui disent: Du calme, on veut négocier, puis, d'un autre côté, un gouvernement qui envoie des policiers intimider, provoquer les étudiants et qui montre de l'intransigeance. Alors, je me demande: Qui est responsable? Merci.

(Fin à 16 h 18)

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