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Version finale

41st Legislature, 1st Session
(May 20, 2014 au August 23, 2018)

Tuesday, March 28, 2017 - Vol. 44 N° 239

Aller directement au contenu du Journal des débats

Table des matières

Affaires courantes

Déclarations de députés

Souligner le succès du concert-bénéfice au profit de la Fondation Laurent-Breton

M. André Drolet

Féliciter les citoyens de la circonscription de Gaspé pour leur engagement dans le but
d'améliorer l'accès à des services d'hémodialyse

M. Gaétan Lelièvre

Souligner l'inauguration de L'École de cirque de Verdun

Mme Isabelle Melançon

Souligner le 20e anniversaire de Patrimoine hilairemontais

M. Simon Jolin-Barrette

Féliciter Mme Marie-Anne Gagnon-Simard, de la circonscription de
Charlevoix—Côte-de-Beaupré, pour son engagement bénévole

Mme Caroline Simard

Souligner le 20e anniversaire du Centre communautaire des aînés et aînées de Longueuil

Mme Diane Lamarre

Souligner le Mois de la nutrition

Mme Véronyque Tremblay

Souligner le 30e anniversaire du Service d'entraide de Breakeyville

M. Marc Picard

Rendre hommage à M. Benoit Langevin, lauréat du concours Viva MTL

M. Martin Coiteux

Souligner le 20e anniversaire de l'organisme Femmes du monde à Côte-des-Neiges

M. Pierre Arcand

Présence de M. Michel Audet, ex-parlementaire de l'Assemblée nationale

Dépôt de documents

Message du lieutenant-gouverneur

Crédits pour l'année financière 2017-2018

Renvoi à la commission plénière

Mise aux voix

Motions sans préavis

Procéder à l'étude des crédits provisoires 2017-2018 en commission plénière

Mise aux voix

Dépôt de documents (suite)

Comptes 2015-2016 du Fonds vert

Plan stratégique 2016-2021 du ministère de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion

Réponse à une pétition

Réponses à des questions inscrites au feuilleton

Questions et réponses orales

Situation économique des chauffeurs de taxi issus de la diversité culturelle

M. Jean-François Lisée

M. Philippe Couillard

M. Jean-François Lisée

M. Philippe Couillard

M. Jean-François Lisée

M. Philippe Couillard

M. Jean-François Lisée

M. Philippe Couillard

Hausse du nombre de grossesses multiples

Mme Diane Lamarre

M. Gaétan Barrette

Mme Diane Lamarre

M. Gaétan Barrette

Mme Diane Lamarre

M. Gaétan Barrette

Aide financière aux parents d'enfants lourdement handicapés

M. Dave Turcotte

M. Sébastien Proulx

M. Dave Turcotte

M. Sébastien Proulx

M. Dave Turcotte

M. Sébastien Proulx

Soutien financier aux parents d'enfants lourdement handicapés

M. François Paradis

M. Sébastien Proulx

M. François Paradis

M. Sébastien Proulx

Mme Sylvie D'Amours

M. Sébastien Proulx

Gestion des services d'urgence lors de la tempête du 14 mars 2017

M. Benoit Charette

M. Laurent Lessard

M. Benoit Charette

M. Laurent Lessard

M. Benoit Charette

M. Laurent Lessard

Coordination des services d'urgence lors d'une tempête hivernale

M. Alain Therrien

M. Laurent Lessard

M. Alain Therrien

M. Laurent Lessard

M. Alain Therrien

M. Laurent Lessard

Reconnaissance des qualifications professionnelles d'infirmières d'origine française

Mme Diane Lamarre

Document déposé

M. Gaétan Barrette

Mme Diane Lamarre

M. Gaétan Barrette

Mme Diane Lamarre

Document déposé

M. Gaétan Barrette

Accès aux services spécialisés à l'Hôpital de Saint-Georges, en Beauce

M. André Spénard

M. Gaétan Barrette

M. André Spénard

M. Gaétan Barrette

M. André Spénard

M. Gaétan Barrette

Réforme du programme Éthique et culture religieuse

Mme Agnès Maltais

M. Sébastien Proulx

Mme Agnès Maltais

M. Sébastien Proulx

Mme Agnès Maltais

M. Sébastien Proulx

Motions sans préavis (suite)

Souligner le caractère historique et patrimonial du pont de Québec et reconnaître l'importance
de le conserver et de l'entretenir

Vote reporté

Souligner la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale

Mise aux voix

Avis touchant les travaux des commissions

Renseignements sur les travaux de l'Assemblée

Affaires prioritaires

Discours sur le budget

M. Carlos J. Leitão

Documents déposés

Motion proposant que l'Assemblée approuve la politique budgétaire du
gouvernement

Commentaires de l'opposition

M. Nicolas Marceau

M. François Bonnardel

Ajournement

Annexes

         Sommaire des opérations budgétaires consolidées   Résultats préliminaires 2016-2017

         Sommaire des opérations budgétaires consolidées   Prévisions 2017-2018

         Revenus consolidés   Prévisions 2017-2018

         Dépenses consolidées   Prévisions 2017-2018

         Dépenses du fonds général   Prévisions 2017-2018

  Opérations non budgétaires   Prévisions 2017-2018

Annexes du discours sur le budget

         Renseignements additionnels 2017-2018

  Section A : Renseignements additionnels sur les mesures fiscales

  Section B : Lutte contre l'évasion fiscale

  Section C : Rapport sur l'application des lois relatives à l'équilibre budgétaire et

  au Fonds des générations

  Section D : Projet de loi omnibus

  Section E : Le financement des services de santé

  Section F : Statistiques budgétaires du Québec

         Le Plan économique du Québec

  Section A : Les orientations économiques et budgétaires du gouvernement

  Section B : Le Plan économique du Québec

  Section C : L'économie du Québec : évolution récente et perspectives pour 2017 et 2018

  Section D : Le cadre financier détaillé du gouvernement

  Section E : La dette du gouvernement du Québec

  Section F : Le point sur les transferts fédéraux

Le Plan économique du Québec   Financement de la santé

Le Plan économique du Québec   Jeunesse

Le Plan économique du Québec   Transport collectif

Le Plan économique du Québec   Fonds des générations

Le Plan économique du Québec   Éducation et Enseignement supérieur

La documentation budgétaire   Une reddition de comptes sur les finances publiques de l'État

Journal des débats

(Treize heures quarante et une minutes)

Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, veuillez vous asseoir. On vous souhaite un bon mardi.

Affaires courantes

Déclarations de députés

Et nous allons procéder à la rubrique Déclarations de députés, mais, pour la première, j'ai besoin d'un consentement. C'est des choses qui arrivent, là. C'est que le sujet qui avait été annoncé ne sera pas celui qui va être mentionné. Alors, est-ce qu'il y a consentement pour déroger à ce qui avait été annoncé?

Des voix : Consentement.

Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, il y a consentement. Donc, nous pouvons procéder. Je cède la parole à M. le député de Jean-Lesage pour sa déclaration de ce matin. À vous, M. le député.

Souligner le succès du concert-bénéfice au profit
de la Fondation Laurent-Breton

M. André Drolet

M. Drolet : Merci beaucoup, M. le Président, Merci à mes collègues. Je prends la parole aujourd'hui pour souligner le succès de la deuxième édition du concert-bénéfice Assurer la relève au profit de la Fondation Laurent-Breton.

J'aimerais remercier les 35 musiciens militaires du Royal 22e Régiment qui, sous la direction du capitaine Christian Richer, nous ont offert une performance remarquable. Un immense merci aux artistes et à tous ceux qui ont répondu présent. Votre appui contribuera à assurer la pérennité des deux institutions créées par M. Laurent Breton : l'Harmonie des Cascades de Beauport et l'École de musique des Cascades de Beauport.

Je tiens à souligner le travail de toute l'équipe qui a rendu possible cette soirée, Mme Monique Langevin et M. Jacques Daoust, et je profite de l'occasion pour rendre hommage à M. Laurent Breton, ce directeur musical maintes fois récompensé, cet artiste qui a su, tout au long de sa carrière, transmettre aux générations futures sa passion pour la musique. Merci beaucoup, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, je vous remercie, M. le député de Jean-Lesage. Je vous remercie de votre déclaration. Je cède maintenant la parole à M. le député de Gaspé pour sa déclaration d'aujourd'hui. M. le député de Gaspé, à vous la parole.

Féliciter les citoyens de la circonscription de Gaspé pour leur engagement
dans le but d'améliorer l'accès à des services d'hémodialyse

M. Gaétan Lelièvre

M. Lelièvre : M. le Président, j'aimerais aujourd'hui souligner l'engagement et l'implication citoyenne d'hommes et de femmes de ma circonscription qui ont mené une bataille publique au cours des derniers mois afin d'améliorer l'offre de soins spécialisés en santé dans la région. M. Jean Lapointe, la famille de Cyrille Gibeault, Mme Gui-Gabrielle Boulay Fortin, Mme Yvette Lamarre et M. Robert Benoit, merci, au nom de la population gaspésienne, pour votre engagement public qui a permis de rendre accessibles les services de soins d'hémodialyse au sein des hôpitaux de Sainte-Anne-des-Monts, Gaspé et Maria.

Que ce soit à travers les pétitions déposées à l'Assemblée nationale ou à travers vos vibrants témoignages dans les médias, votre implication fut déterminante pour l'aboutissement positif de cette revendication des plus légitimes. Retenons de ce succès qu'une mobilisation citoyenne forte, conjuguée aux efforts des élus locaux et nationaux, ne peut qu'être positive.

Prenons exemple et répétons cet exercice de concertation et de détermination commune pour porter l'ensemble de nos enjeux, tant dans le domaine de la santé que des autres sphères d'activité socioéconomiques de la région. Merci et bravo!

Le Vice-Président (M. Gendron) : Je vous remercie, M. le député de Gaspé, pour votre déclaration. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de Verdun pour sa déclaration d'aujourd'hui. Mme la députée de Verdun, à vous.

Souligner l'inauguration de L'École de cirque de Verdun

Mme Isabelle Melançon

Mme Melançon : Merci, M. le Président. Vendredi dernier, j'ai participé, en compagnie du ministre de la Culture et des Communications du Québec, à l'inauguration de L'École de cirque de Verdun, un moment rempli d'émotion et de satisfaction.

Je tiens à rendre hommage à M. Michel Legault, qui a initié le projet et sans qui ce lieu magique n'aurait jamais vu le jour. Je tiens également à remercier tous ceux et celles qui ont épaulé Michel dans cet ambitieux projet. Cette infrastructure culturelle me rend particulièrement fière puisqu'elle offre un accès à la culture aux jeunes Verdunois et Verdunoises.

Les arts du cirque sont inscrits dans notre culture. Ils intriguent, ils inspirent, ils font rêver nos jeunes. J'invite donc tous les citoyens de Verdun à profiter de ce lieu merveilleux. Longue vie à L'École de cirque de Verdun!

Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, je vous remercie, Mme la députée de Verdun. Et, avant de donner la parole à M. le député de Borduas, parce que ce n'est pas lui qui devait faire la déclaration... Donc, si vous avez des comptes à régler avec lui, c'est le temps. Mais, trêve de plaisanteries, ça a arrivé, ça, souvent, des substitutions comme ça. Alors, à la place de la députée de Montarville, c'est le député de Borduas qui veut faire une déclaration de député. Y a-t-il consentement pour la faire?

Des voix : Consentement.

Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, il n'y a pas de problème. Alors, M. le député de Borduas, à vous pour votre déclaration.

Souligner le 20e anniversaire de Patrimoine hilairemontais

M. Simon Jolin-Barrette

M. Jolin-Barrette : Merci, M. le Président. J'ai la chance de représenter une circonscription riche en histoire et en patrimoine. Ce patrimoine et sa mise en valeur sont d'ailleurs au coeur de la mission de Patrimoine hilairemontais, un organisme dont je souhaite aujourd'hui souligner le 20e anniversaire.

Qu'il s'agisse d'édifices, de moments historiques, de documents ou de personnages marquants, les membres de Patrimoine hilairemontais, menés par leur présidente Antoinette Leroux, font les recherches nécessaires afin que ces précieux éléments de la ville de Mont-Saint-Hilaire ne tombent pas dans l'oubli et qu'ils soient reconnus à leur juste valeur. Patrimoine hilairemontais propose également des visites du coeur du village et de l'église en plus d'organiser des conférences sur divers sujets en lien avec le riche patrimoine de la région.

Pour finir, M. le Président, j'aimerais remercier tous ceux et celles qui ont oeuvré, ces 20 dernières années, au sein de l'organisme Patrimoine hilairemontais, car c'est, entre autres, grâce à eux si les gens qui habitent ou qui visitent simplement la ville de Mont-Saint-Hilaire peuvent espérer en apprécier aujourd'hui toute la richesse. Merci, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, on vous remercie. On vous remercie de votre déclaration. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré pour sa déclaration d'aujourd'hui. À vous, Mme la députée.

Féliciter Mme Marie-Anne Gagnon-Simard, de la circonscription de
Charlevoix—Côte-de-Beaupré, pour son engagement bénévole

Mme Caroline Simard

Mme Simard : Merci, M. le Président. Le 12 février dernier, j'ai assisté au brunch-bénéfice du 75e anniversaire du Cercle des fermières de Château-Richer au centre des loisirs de la municipalité. Lors de cette activité, j'ai eu le privilège de discuter avec une dame charmante, Mme Marie-Anne Gagnon-Simard, l'une des fondatrices de l'organisation qui fêtera son centenaire le 16 avril prochain. Et j'en profite pour la saluer, puisqu'elle nous écoute actuellement à la télévision.

Dès son jeune âge, Mme Gagnon-Simard a été attirée par les arts et l'artisanat. Elle a été très impliquée dans sa communauté en cousant les vêtements, entre autres, des personnes plus démunies, des prêtres ou des servants de messe et des soldats pendant la guerre. Sa passion et ses connaissances l'ont menée à donner des cours de tissage et de tricot pour lesquels elle a reçu un certificat honorifique dans la catégorie Porteurs de tradition du Conseil de la culture des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches en 2007.

Je désire remercier cette dame généreuse et dévouée pour son engagement bénévole qui a contribué à la transmission d'un héritage culturel indéniable sur la Côte-de-Beaupré. Merci, Mme Gagnon-Simard!

Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, on vous remercie de votre déclaration. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de Taillon pour sa déclaration d'aujourd'hui. À vous, Mme la députée.

Souligner le 20e anniversaire du Centre communautaire
des aînés et aînées de Longueuil

Mme Diane Lamarre

Mme Lamarre : Merci, M. le Président. Je tiens à rendre hommage au Centre communautaire des aînés et aînées de Longueuil, qui fête cette année ses 20 ans de service auprès des personnes de 50 ans et mieux, dont nos aînés les plus vulnérables.

Le centre a réussi à maintenir et à améliorer la qualité de vie des aînés résidant dans l'arrondissement du Vieux-Longueuil. C'est en établissant une relation personnelle avec chacun ainsi que par des activités collectives que l'équipe du centre valorise chaque personne et encourage une participation active au sein de notre communauté. Le centre a mis en place, au fil des années, une offre attrayante et diversifiée d'activités, dont le Carrefour d'information pour aînés, les visites d'amitié, les dîners amicaux et des activités intergénérationnelles.

Merci aux fondatrices, Marie-Paule Tremblay et Thérèse Rhéaume, au conseil d'administration dévoué, dont la présidente actuelle Mme Louiselle Bouffard, et à Mme Annie Proulx, actuelle directrice générale, pour votre engagement indéfectible, votre respect et votre reconnaissance envers nos aînés. Merci, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Gendron) : Merci pour votre déclaration. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de Chauveau pour sa déclaration d'aujourd'hui. Mme la députée, à vous.

Souligner le Mois de la nutrition

Mme Véronyque Tremblay

Mme Tremblay : M. le Président, j'aimerais souligner que mars est le Mois de la nutrition. Au cours des dernières semaines, les diététistes de partout au pays ont sensibilisé la population au rôle de la nutrition et ont fait la promotion sur l'importance d'adopter et de maintenir de saines habitudes alimentaires pour le bénéfice de notre santé.

Cette initiative s'aligne avec la politique gouvernementale de prévention en santé que notre gouvernement a lancée en octobre dernier. Elle contient d'ailleurs une cible spécifique sur l'alimentation, soit d'atteindre une consommation minimale de cinq portions de fruits et légumes chaque jour chez plus de la moitié de la population.

Je souhaite remercier l'ensemble des diététistes pour votre volonté à améliorer la santé des gens par l'alimentation. Merci beaucoup, M. le président.

Le Vice-Président (M. Gendron) : Merci. Je cède maintenant la parole à M. le député des Chutes-de-la-Chaudière pour sa déclaration d'aujourd'hui. M. le député, à vous la parole.

Souligner le 30e anniversaire du Service d'entraide de Breakeyville

M. Marc Picard

M. Picard : Merci, M. le Président. Le Service d'entraide de Breakeyville célèbre cette année son 30e anniversaire. Depuis 1987, de nombreux bénévoles se sont succédé pour répondre aux besoins des gens de la communauté.

En plus d'assurer un soutien matériel et alimentaire aux plus démunis, l'organisme offre, depuis 2006, de nombreux services aux proches aidants, et ce, pour la population de Lévis et de Saint-Lambert-de-Lauzon. Le Service de soutien aux proches aidants a plusieurs objectifs, entre autres, briser leur isolement, les orienter vers des services adaptés à leurs besoins, les accompagner lors de différentes démarches. De même, il offre de la formation aux bénévoles et aux intervenants en plus de sensibiliser la population au vécu de ces personnes qui prennent soin d'un proche.

Je félicite tous les bénévoles impliqués dans le bon fonctionnement du Service d'entraide de Breakeyville. Merci pour ces 30 ans de présence dans la communauté! Merci, M. le Président.

• (13 h 50) •

Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, on vous remercie de votre déclaration, M. le député. Je cède maintenant la parole à M. le député de Nelligan pour sa déclaration d'aujourd'hui. M. le député, à vous.

Rendre hommage à M. Benoit Langevin,
lauréat du concours Viva MTL

M. Martin Coiteux

M. Coiteux : Oui, merci, M. le Président. Alors, aujourd'hui, je tiens à féliciter Benoit Langevin, lauréat dans la catégorie Citoyen du concours Viva MTL, qui vise à reconnaître l'engagement de ceux et celles qui font rayonner leur quartier et qui sont une source de fierté pour leurs concitoyens.

Benoit a coprésidé la Table de concertation Enfance-Famille-Jeunesse de l'Ouest-de-l'Île, qui regroupe 55 organisations intersectorielles. Il est aussi le cofondateur d'Action Jeunesse de l'Ouest-de-l'Île, AJOI, et a travaillé au sein de l'organisme en tant que directeur général jusqu'en 2016. À travers ce rôle, il a pu participer aux interventions des travailleurs de rue et de milieu dans l'ouest de l'île. Son engagement a permis d'aider de nombreux jeunes de 12 à 25 ans en difficulté ou à risque.

Known for his great communication skills and his sincere concern for youth, this devoted man has been successful in raising awareness about poverty in the West Island and the various difficulties faced by its youth.

Benoit Langevin, I thank you for your incredible contribution to our community and wish you luck in all your future projects...

Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, je vous remercie, M. le député de Nelligan. Je cède maintenant la parole à M. le député de Mont-Royal pour sa déclaration d'aujourd'hui. À vous, M. le député.

Souligner le 20e anniversaire de l'organisme
Femmes du monde à Côte-des-Neiges

M. Pierre Arcand

M. Arcand : Merci, M. le Président. Il me fait grand plaisir de souligner en cette Chambre le 20e anniversaire de l'organisme Femmes du monde à Côte-des-Neiges.

Depuis 1997 et au fil des années, le centre des femmes est devenu un lieu d'appartenance et d'intégration. Pour plusieurs d'entre elles, ce centre est devenu une deuxième maison. Et donc, en tant que député du comté, je suis très fier de l'existence d'un organisme comme celui-ci, d'autant plus que les bénévoles et les travailleuses sociales font preuve d'un grand dévouement, d'un accueil chaleureux et d'une écoute constante pour contribuer à l'amélioration de la qualité de vie de milliers de femmes qui s'y retrouvent et qui, il faut bien le dire, ont besoin de cet appui dans une société qui, pour elles, est nouvelle.

Alors, encore une fois, je salue particulièrement le bon travail de Mme Anne Richard-Webb, qui participe au succès du centre depuis les premières années de son existence. Joyeux, donc, 20e anniversaire à Femmes du monde à Côte-des-Neiges! Merci, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Gendron) : Je vous remercie pour votre déclaration, M. le député. Cette dernière déclaration met fin à la rubrique Déclarations de députés.

Nous allons suspendre les travaux de cette Assemblée pour quelques instants. Les travaux sont suspendus.

(Suspension de la séance à 13 h 53)

(Reprise à 14 h 1)

Le Président : Mmes, MM. les députés, nous allons nous recueillir quelques instants, probablement en ayant aussi à l'esprit la perte d'une grande dame du théâtre québécois, petite dame, mais d'une grande dame du théâtre québécois et qui... Donc, nous aurons certainement une pensée pour les membres de sa famille, dont son gendre, qui est le délégué général du Québec en Chine, sa fille Mireille et ses petits-enfants.

Merci. Veuillez vous asseoir.

Présence de M. Michel Audet, ex-parlementaire de l'Assemblée nationale

Je remarque que nous avons de la visite avec nous ce soir... cet après-midi, dans le fond, l'ancien député de Laporte, l'ancien ministre des Finances, d'ailleurs — vous devez... une journée qui peut vous exciter un peu, certainement — M. Michel Audet, Michel Audet qui est notre ancien collègue député de Laporte.

Nous poursuivons les affaires courantes.

Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations ministérielles ni présentation de projets de loi.

Dépôt de documents

À la rubrique Dépôt de documents, M. le président du Conseil du trésor.

M. Moreau : Alors, bonjour, M. le Président. M. le Président, permettez-moi de vous transmettre un message de Son Honneur le lieutenant-gouverneur du Québec, signé de sa main.

Message du lieutenant-gouverneur

Le Président : Alors, mesdames messieurs, veuillez vous lever. Alors, le message, comme vient de le souligner le président du Conseil du trésor, vient du lieutenant-gouverneur.

«Message à l'Assemblée nationale.

«Le 24 mars 2017.

«Conformément aux dispositions de l'article 54 de la Loi constitutionnelle de 1867, je transmets et recommande à la considération de l'Assemblée nationale les crédits pour l'année financière se terminant le 31 mars 2018.»

Et c'est signé : L'honorable Jean Michel Doyon.

Alors, je dépose ce document.

Et vous pouvez vous rasseoir. Alors, M. le Président du Conseil du trésor, c'est à vous la parole.

Crédits pour l'année financière 2017-2018

M. Moreau : Alors, M. le Président, pour donner suite au message du lieutenant-gouverneur, qu'il me soit permis de déposer les crédits budgétaires pour l'année financière se terminant le 31 mars 2018 et les documents qui les accompagnent : la stratégie de gestion des dépenses, crédits et plans annuels de gestion des dépenses de l'Assemblée nationale et des personnes désignées, crédits des ministères et organismes, budget des fonds spéciaux, budget des organismes autres que budgétaires, plans annuels de gestion des dépenses des ministères et organismes, renseignements supplémentaires, plan québécois des infrastructures 2017-2027 et plans annuels de gestion des investissements publics en infrastructures 2017-2018.

Le Président : Alors, ces documents sont déposés. M. le leader du gouvernement.

Renvoi à la commission plénière

M. Fournier : Conformément aux dispositions de l'article 280 du règlement, je fais motion pour déférer les crédits budgétaires 2017-2018 en commission parlementaire plénière afin que l'Assemblée étudie et adopte le quart des crédits.

Mise aux voix

Le Président : Est-ce que cette motion est adoptée?

Des voix : Adopté.

Motions sans préavis

Le Président : Adopté. M. le leader, à la rubrique Dépôt de documents.

Procéder à l'étude des crédits provisoires
2017-2018 en commission plénière

M. Fournier : Oui, merci, M. le Président. Suite à une entente entre les députés ministériels et les députés de l'opposition, je fais motion afin :

«Que l'Assemblée procède à l'étude et à l'adoption des crédits provisoires 2017-2018, conformément aux dispositions de l'article 87, alinéa 1, paragraphe 4.1° ainsi que des articles 280 et 281 de notre règlement et ce, selon les modalités subséquentes;

«Que dès l'appel des affaires du jour de la séance du 29 mars 2017, l'Assemblée se constitue en commission plénière et procède à l'étude des crédits provisoires de la manière suivante :

«Que, pour une durée maximum de 1 heure, le ministre responsable de l'Administration gouvernementale et de la Révision permanente des programmes et président du Conseil du trésor puisse échanger avec les députés de l'opposition;

«Que dès après et pour une durée maximum de 1 heure 30[...], le ministre des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification des transports puisse échanger avec les députés de l'opposition;

«Que par la suite, la commission plénière suspende ses travaux et que les travaux de l'Assemblée soient suspendus jusqu'à 15 heures;

«Que dès 15 heures, la commission plénière poursuive ses travaux et que pour une durée maximum de 1 heure, la ministre de la Justice puisse échanger avec les députés de l'opposition;

«Que dès après et pour une durée maximum de 1 heure 30[...], le ministre de la Santé et des Services sociaux puisse échanger avec les députés de l'opposition;

«Qu'immédiatement au terme de cet échange, le président de la commission plénière mette aux voix le quart des crédits pour l'année financière 2017-2018;

«Qu'ensuite, le président de la commission plénière fasse rapport à l'Assemblée et que celle-ci se prononce sans débat sur ledit rapport puis sur le projet de loi [des] crédits qui y fait suite, le tout conformément au premier alinéa de l'article 281 du règlement;

«Qu'enfin, et ce suivant le deuxième alinéa de l'article 281 du règlement, il soit permis au leader du gouvernement de présenter une motion sans préavis et non débattue afin que l'étude de l'ensemble des crédits budgétaires, sauf ceux de l'Assemblée, soit renvoyée en commissions permanentes;

«Que les remarques préliminaires pour chacun des échanges avec les ministres susmentionnés soient fixées à un maximum de 6 minutes pour le groupe parlementaire formant le gouvernement, 3 minutes 30 secondes pour le groupe parlementaire formant l'opposition officielle et 2 minutes 30 secondes pour le deuxième groupe d'opposition et 1 minute 30 secondes pour l'ensemble des députés indépendants;

«Que pour chacun des échanges avec les ministres susmentionnés, l'équivalent d'un bloc de 4 minutes par heure d'échange soit réservé à l'ensemble des députés indépendants;

«Que le temps non utilisé, le cas échéant, par les députés indépendants soit redistribué proportionnellement entre le groupe parlementaire formant l'opposition officielle et le deuxième groupe d'opposition;

«Que, à tout moment, le président de l'Assemblée ou de la commission plénière puisse suspendre les travaux;

«Que, malgré l'article 20 du règlement, la commission plénière et l'Assemblée puissent poursuivre leurs travaux jusqu'à ce que cette dernière se soit prononcée sur le projet de loi [des] crédits et sur la motion de renvoi de l'ensemble des crédits budgétaires sauf ceux de l'Assemblée en commissions permanentes;

«Que cette motion devienne un ordre de l'Assemblée et qu'elle ait préséance sur toutes dispositions incompatibles du règlement.»

Le Président : J'ai compris au préalable que vous aviez... qu'on avait un consentement, évidemment, pour déroger à l'article 53, ce qui nous permettait d'avoir devant nous cette motion présentée par le leader du gouvernement.

Est-ce que la motion est adoptée? La motion est... Oui? Oui, je vous écoute.

M. Fournier : Peut-être un élément pour expliquer, justement, et ce consentement et cette motion, je pense que ça vaut la peine de le faire en ce Parlement de temps à autre. Il y a eu de la part de l'opposition une identification rapide des ministres qu'ils voulaient entendre, ce qui a entraîné chez nous une organisation rapide des travaux, tant et si bien que nous pouvons déjà aujourd'hui, dès aujourd'hui, annoncer comment se passera la journée de demain, ce qui est un avantage pour tous les parlementaires et certainement de tous ceux qui, à la télévision, nous regardent et ont hâte à cette séance de demain.

Le Président : Bon. Alors, je vous félicite tous de la qualité de votre collaboration, et nous allons continuer comme cela.

Mise aux voix

Alors, cette motion est adoptée?

Des voix : Adopté.

Le Président : La motion est adoptée.

Dépôt de documents (suite)

M. le ministre de l'Environnement.

Comptes 2015-2016 du Fonds vert

M. Heurtel : Merci, M. le Président. Permettez-moi de déposer aujourd'hui les comptes du Fonds vert 2015-2016 du ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.

Le Président : C'est bon, ça. Alors, ce document est déposé. Mme la ministre de l'Immigration.

Plan stratégique 2016-2021 du ministère de l'Immigration,
de la Diversité et de l'Inclusion

Mme Weil : M. le Président, j'ai le plaisir de déposer le plan stratégique 2016-2021 du ministère de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion.

Le Président : Ce document est déposé. M. le leader du gouvernement.

Réponse à une pétition

M. Fournier : M. le Président, je dépose la réponse du gouvernement à la pétition présentée par la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques le 23 février 2017.

Réponses à des questions inscrites au feuilleton

Je dépose également les réponses du gouvernement aux questions inscrites au feuilleton par le député de Terrebonne le 14 mars 2017 ainsi que le député de Nicolet-Bécancour le 15 mars 2017.

• (14 h 10) •

Le Président : Alors, ces documents sont déposés.

Il n'y a pas de dépôt de rapports de commissions ni dépôt de pétitions.

Il n'y a pas non plus de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de droit ou de privilège.

Questions et réponses orales

Nous en sommes donc rendus à la période de questions et de réponses orales, et je cède la parole à M. le chef de l'opposition officielle.

Situation économique des chauffeurs de taxi issus de la diversité culturelle

M. Jean-François Lisée

M. Lisée : M. le Président, 20 000 de nos citoyens qui sont des chauffeurs de taxi — 10 000 à Montréal — sont en voie d'appauvrissement rapide à cause de la décision inexplicable du premier ministre de se faire le protecteur d'une compagnie étrangère qui refuse de payer ses arrérages d'impôt et de taxes et qui est plusieurs fois délinquantes aux lois du Québec, c'est-à-dire Uber.

À cause de cette protection d'Uber, la valeur des permis de taxi qui ont été achetés avec des économies de toute une vie a baissé de... ils sont partis de 200 000 $, et selon Revenu Québec, cette semaine, qui voulait en vendre un, à 65 000 $. Trois quarts de disparition de valeur.

Les caisses Desjardins, face au risque sur cette valeur, refusent même de prêter et empêchent... des chauffeurs de taxi qui, pour se conformer à la loi, doivent acheter une nouvelle voiture ne peuvent pas le faire. 65 % des victimes sont de la diversité québécoise, beaucoup de citoyens d'origine haïtienne et d'origine maghrébine. Le premier ministre a décidé d'organiser un procès en discrimination systémique aux Québécois.

Est-ce qu'il peut arrêter d'appauvrir systématiquement les chauffeurs de taxi du Québec?

Le Président : M. le premier ministre.

M. Philippe Couillard

M. Couillard : Alors, malheureusement pour le chef de l'opposition officielle, il a introduit un nouveau sujet à la fin de sa question. S'il était resté sur la question d'Uber, j'aurais été content de lui répondre exclusivement sur cette question, mais il a déterminé que ce ne serait pas le cas.

Et j'ai été très surpris de l'entendre au cours des derniers jours. De toute évidence, il s'agite les bras pour éviter de parler du budget, changer de sujet. Mais, lorsque j'entends le Parti québécois soulever des questions quant à la tenue d'un exercice de consultation sur le racisme et la discrimination, je n'en reviens pas. Et je suis certain qu'il y a beaucoup de ses membres et certains de ses députés qui n'en reviennent pas non plus, et même certains des gens qui sont autour de lui.

Je veux lui rappeler, par intérêt, ce que disait son collègue le député de Lac-Saint-Jean le 14 juillet 2016. On sait comment il l'a traité durant la course à la direction. Le candidat à la direction du Parti québécois, notre collègue du Lac-Saint-Jean, se dit favorable à la mise en place d'une commission traitant du racisme systémique, estimant qu'il est évident qu'il y a de la discrimination à l'embauche au Québec. D'ailleurs lui-même disait que ça prenait des C.V. aveugles. Alors, il se contredit une autre fois.

Citation de M. le député : «C'est évident qu'il y a de la discrimination à l'embauche au Québec[...]. C'est un véritable enjeu [à traiter] de façon prioritaire...» M. Plamondon, son conseiller spécial, le 4 octobre 2016, «s'est également dit favorable à une commission d'enquête sur le racisme systémique et il s'oppose au profilage racial». Alors, quand j'entends ça, j'aurais le goût de dire à mon collègue : Je ne connais aucun parti qui se dit progressiste dans nos démocraties qui s'oppose à un tel exercice.

Le Président : Première complémentaire, M. le chef de l'opposition.

M. Jean-François Lisée

M. Lisée : Je remercie énormément le premier ministre d'avoir fait la démonstration que ce qu'il veut, c'est un procès théorique face aux Québécois. Mais, lorsque je lui donne la possibilité de sauver le gagne-pain de membres de la diversité québécoise, de chauffeurs de taxi maghrébins, roumains, iraniens, haïtiens, dont il est en train de détruire le gagne-pain à cause de son appui à Uber, il parle d'autre chose.

Peut-il, lui, aujourd'hui...

Le Président : M. le premier ministre.

M. Philippe Couillard

M. Couillard : Alors, tout discours du Parti québécois depuis la charte, et particulièrement depuis les paroles du chef de l'opposition des derniers jours, n'a aucune crédibilité lorsqu'il est question d'ouverture, de tolérance et de lutte contre le racisme et la discrimination. C'est clair, il vient de fermer cette porte. Et je crois que beaucoup au Parti québécois sont en train de s'en rendre compte.

Bien sûr, il fallait faire ce geste d'un projet pilote, d'encadrement de la nouvelle technologie et des nouvelles façons de faire qu'apporte Uber. En toute justice pour les chauffeurs de taxi, je tiens à le redire, qui sont devant une situation où les mêmes demandes sont faites à Uber que celles qui sont faites aux chauffeurs de taxi, on a déjà dit qu'on était favorables — d'ailleurs, il y a un groupe de travail là-dessus — à l'idée d'une compensation des chauffeurs de taxi. Maintenant, la technologie change.

Le Président : En terminant.

M. Couillard : Aujourd'hui, c'est Uber. La semaine prochaine, c'en sera une autre. Il faut aller avec l'avancement des technologies.

Le Président : Deuxième complémentaire, M. le chef de l'opposition.

M. Jean-François Lisée

M. Lisée : Le premier ministre se fout complètement des chauffeurs de taxi. Ce qu'il vient de dire est inexact. Il n'a jamais été question de compensation pour la perte du gagne-pain des chauffeurs de taxi. Il était question de prendre 0,90 $ par course pour aider le financement de la modernisation, de la modernisation. Et ce comité ne s'est pas réuni depuis six mois, ne s'est jamais réuni. Et là le gouvernement refuse de donner des subventions pour la modernisation. Qu'il montre un peu de coeur pour la diversité québécoise!

Le Président : M. le premier ministre.

M. Philippe Couillard

M. Couillard : Alors, si mon collègue veut, lui aussi... Puis il veut se prétendre le seul détenteur du coeur face à la diversité, ce qui est absolument incroyable quand on connaît les antécédents récents de son parti. S'il veut avoir, M. le Président, une quelconque crédibilité là-dessus...

Des voix : ...

M. Couillard : Oui, je répète, les antécédents du Parti québécois. S'il veut avoir quelque crédibilité là-dessus, qu'il se pose des questions sur le vécu d'une personne de race noire qui cherche un travail au Québec aujourd'hui, d'une personne de race noire ou maghrébine qui cherche un appartement au Québec aujourd'hui. Le Québec n'est pas une société pire que les autres, c'est une belle société, le Québec, mais les mêmes démons y résident, dans notre société. Et de prétendre les nier comme il le fait, c'est du négationnisme, M. le Président, ce n'est pas comme ça qu'on va faire avancer notre...

Des voix : ...

Le Président : En terminant... oui. M. le chef de l'opposition, en troisième complémentaire.

M. Jean-François Lisée

M. Lisée : C'est...

Des voix : ...

M. Lisée : Non, non, mais, s'il vous plaît, s'il vous plaît! Tout le monde voit, là, je viens de lui parler. Hier, j'étais en point de presse avec des gens de race noire et des Maghrébins qui sont en train de perdre leur emploi à cause de lui. Il ne veut pas les aider. Uber, qu'il soutient, il avait signé un protocole disant : À la première infraction, on arrête le protocole. 219 infractions.

 Combien Uber peut faire d'infractions avant d'être tenu responsable par le premier ministre?

Le Président : M. le premier ministre.

M. Philippe Couillard

M. Couillard : Bien, juste avant, M. le Président, les infractions montrent que le système de contrôle fonctionne. Il n'y avait aucun contrôle auparavant là-dessus...

Des voix : ...

M. Couillard : Il n'y avait aucun contrôle, puis...

Des voix : ...

M. Couillard : Bien oui! Maintenant qu'il y a un contrôle, ça s'adonne qu'il y a des infractions puis ça s'adonne qu'il y a des amendes. Avant, il n'y avait pas de contrôle, c'était fait clandestinement, et c'était, ma foi, bien pire qu'aujourd'hui.

Mais, s'il était avec des personnes de race maghrébine... d'origine maghrébine ou de race noire, il aurait pu leur demander ce qu'ils pensaient de sa politique d'exclusion des femmes de ces minorités de la fonction publique il y a à peine quelques années. Il ne s'est pas retiré du gouvernement lorsque ça a été présenté, ce projet de loi, qui restera marqué au fer rouge dans l'histoire de sa formation politique.

M. le Président, on retiendra que, malheureusement, le Parti québécois a perdu le contact avec ses origines...

Le Président : En terminant.

M. Couillard : ...il est maintenant dans une démarche d'isolement et de fermeture du Québec.

Le Président : Principale, Mme la députée de Taillon.

Hausse du nombre de grossesses multiples

Mme Diane Lamarre

Mme Lamarre : M. le Président, lorsque le ministre de la Santé a modifié le programme québécois de procréation assistée dans sa fameuse loi n° 20, tous les intervenants dans le domaine l'ont mis en garde : ne plus rembourser les fécondations in vitro ferait en sorte que les couples vont se rabattre sur l'insémination artificielle, plus invasive, ou des fécondations in vitro avec plusieurs embryons. En effet, comme cela coûte cher aux couples, des techniques ayant un plus haut taux de succès seront privilégiées, ce qui cause plus de grossesses multiples, grossesses multiples qui comportent souvent plus de risques pour la mère et pour les enfants.

Est-ce que le ministre de la Santé peut rendre public, annuellement, le nombre de grossesses multiples avant et après sa loi n° 20? Est-ce qu'il peut admettre l'évidence aujourd'hui : sa loi n° 20 sur le programme de procréation assistée a et aura pour effet de causer plus de grossesses multiples potentiellement à risque?

Le Président : M. le ministre de la Santé.

M. Gaétan Barrette

M. Barrette : Alors, M. le Président, le nombre de grossesses multiples qui surviennent au Québec sont des données qui sont relevées chaque année par l'Institut de la statistique du Québec, et j'invite notre collègue à consulter ces données qui sont publiques. Et, si elle les consultait, elle aurait constaté que le nombre d'inséminations artificielles, qui, par ailleurs, M. le Président, n'est pas une technique invasive, mais vraiment pas, le nombre d'inséminations artificielles a augmenté de façon régulière pendant l'application du programme public de fécondation in vitro.

Alors, pendant que le système était payé par l'État, le nombre d'inséminations artificielles augmentait aussi. Et, quand on regarde les dernières données, nous constatons qu'il n'y a pas eu de pic particulier. Il y a eu encore une augmentation, parce qu'il y en a depuis toujours, et on ne voit pas aujourd'hui d'indicateur qui montrerait que, parce que nous sommes passés aux modalités d'aide financière gouvernementale différentes, mais que nous maintenons quand même en place aujourd'hui, il y a lieu de s'inquiéter.

Le Président : Première complémentaire, Mme la députée de Taillon.

Mme Diane Lamarre

Mme Lamarre : L'insémination artificielle est accompagnée souvent de médicaments qui stimulent la production ovarienne et donc augmentent le nombre d'ovules. Alors, le programme de procréation assistée, ce n'est pas seulement pour aider des couples à réaliser leur rêve d'avoir un enfant, mais c'est aussi une question de santé : moins de grossesses multiples et donc moins de risques pour les mères et leurs bébés.

 Est-ce que le ministre de la Santé va s'assumer et dire : Oui, ma décision fera en sorte qu'il n'y aura plus de grossesses multiples?

• (14 h 20) •

Le Président : M. le ministre de la Santé.

M. Gaétan Barrette

M. Barrette : Alors, M. le Président, évidemment que, comme tout le monde ici, nous sommes extrêmement en faveur de la parentalité. On comprend tous, évidemment, que la problématique d'avoir une descendance, avoir des enfants, c'est quelque chose qui nous touche tous et toutes. Mais la réalité, M. le Président, elle est absolument simple : notre gouvernement, un, continue à appuyer financièrement les gens qui désirent avoir accès à la fécondation in vitro, et rien n'indique actuellement que le fait que nous soyons passés à la modalité d'appui financier dont nous disposons aujourd'hui ait eu un effet sociétalement...

Le Président : En terminant.

M. Barrette : ...ou cliniquement néfaste auprès de la population.

Le Président : Deuxième complémentaire, Mme la députée de Taillon.

Mme Diane Lamarre

Mme Lamarre : Avant la loi n° 20, les cliniques n'implantaient qu'un seul embryon par tentative. Le 17 mars 2012, on pouvait lire dans Le Devoir : «Le ministre [...] Yves Bolduc saisit toutes les occasions de souligner qu'à terme le programme devrait s'autofinancer grâce aux économies réalisées dans les unités de néonatalogie, où se retrouvent de nombreux bébés issus de grossesses multiples après une fécondation in vitro.»

Le ministre de la Santé va-t-il reconnaître qu'il a fait une erreur pour la santé des mères et de leurs enfants par les choix qu'il a faits en réduisant l'accès à la fécondation in vitro par sa loi?

Le Président : M. le ministre de la Santé.

M. Gaétan Barrette

M. Barrette : Au contraire, M. le Président, nous avons pris une décision qui était équitable pour toute la population. Et rappelons, effectivement, quelles sont les règles qui sont en place actuellement : nous offrons un appui financier qui va jusqu'à 80 % du coût de la procédure en fonction des revenus des gens. Il me semble que, lorsque l'on parle d'équité, c'est exactement le chemin qu'il faut prendre.

Alors, contrairement à ce que suggère notre collègue, la mesure qui est en place, et les chiffres le montrent, n'a pas généré une flambée de grossesses multiples, au contraire, et demeure équitable quant à l'accès à la procédure. Et, encore une fois, M. le Président, je pense que c'était une décision équitable à prendre envers la société.

Le Président : Principale, M. le député de Saint-Jean.

Aide financière aux parents d'enfants lourdement handicapés

M. Dave Turcotte

M. Turcotte : Lorsque le gouvernement a annoncé l'allocation pour enfants lourdement handicapés, il a indiqué deux choses : il allouait 10 millions de dollars et il aiderait 900 familles. Déjà, à ce moment, Parents jusqu'au bout! disait que ce ne serait pas suffisant. Les parents estimaient plutôt que ce serait deux fois plus de familles qui devraient être aidées. Quand on sait que la moitié des demandes sont actuellement refusées par Retraite Québec, nous avons la démonstration que les parents de Parents jusqu'au bout! avaient raison.

Est-ce que le ministre va revoir les critères de son programme pour s'assurer que tous les parents d'enfants lourdement handicapés puissent enfin être aidés et supportés?

Le Président : M. le ministre de la Famille.

M. Sébastien Proulx

M. Proulx : M. le Président, je veux remercier le collègue pour sa question et lui dire que, d'abord, il y a effectivement beaucoup de demandes. Il n'y a pas de quota de personnes qui sont acceptées, M. le Président. Il y a effectivement une enveloppe qui a été mise en disponibilité pour soutenir des parents dans des situations exceptionnelles, qui, je le rappelle, M. le Président, était pour compenser une inéquité entre avoir son enfant en ressources intermédiaires plutôt que de l'avoir à la maison avec soi. Et les critères, M. le Président, n'ont pas été établis par les politiciens, n'ont pas été établis par les fonctionnaires, ils ont été établis par un consensus médical qui fait en sorte qu'effectivement ce n'est pas tout le monde qui aura accès à de l'aide exceptionnelle en plus du soutien qui existe déjà pour des enfants qui sont handicapés. Dans ce contexte-là, M. le Président, il y a encore des demandes qui sont reçues, beaucoup moins qu'il y a quelques semaines ou quelques mois, c'est certain, mais il y a encore des décisions favorables aujourd'hui lorsque les enfants répondent aux critères du programme.

Le Président : Première complémentaire, M. le député de Saint-Jean.

M. Dave Turcotte

M. Turcotte : J'espère qu'il y a encore des demandes qui voient une acceptation, c'est le but, c'est d'aider les parents avec des enfants lourdement handicapés. Le problème, M. le Président, c'est comme si le gouvernement avait pris le problème à l'envers. Ils ont décidé d'un budget, ils ont décidé des critères et sans trop voir le nombre de parents qui devaient être aidés. Le problème, M. le Président, c'est que le ministre de la Santé, lorsqu'il a passé à Tout le monde en parle, a dit que tous les parents pouvaient être aidés puis qu'il allait faire le cheval de bataille de ce combat-là.

Est-ce qu'aujourd'hui le gouvernement peut se rendre à...

Le Président : M. le ministre de la Famille.

M. Sébastien Proulx

M. Proulx : Oui, M. le Président. Écoutez, très rapidement, après les démarches faites par ma collègue Réadaptation, Services sociaux et mon collègue de la Santé, dont le passage dont il a été question il y a quelques instants, nous avons mis en place une mesure, une mesure exceptionnelle. Plutôt que d'inventer un programme puis de prendre des années et des mois, M. le Président, on a utilisé ce que nous connaissions, ce qui était à notre possibilité et, devant nous, possible de faire, c'est-à-dire demander à Retraite Québec d'administrer une mesure exceptionnelle pour soutenir les enfants, des gens qui connaissent déjà la situation des enfants handicapés, M. le Président, qui connaissent les enfants handicapés au Québec déjà, parce que plusieurs d'entre eux sont déjà dans nos dossiers. Ils sont, M. le Président, lourdement handicapés, alors on les soutient. Il y a encore des...

Le Président : Deuxième complémentaire, M. le député de Saint-Jean.

M. Dave Turcotte

M. Turcotte : M. le Président, je crois que les meilleures personnes pour reconnaître les réels besoins des enfants lourdement handicapés, ce sont leurs parents, ils vivent avec eux au quotidien. Et d'emblée les parents de Parents jusqu'au bout! ont dit que ce ne serait pas suffisant.

Donc, est-ce que le ministre peut reconnaître le problème et s'assurer que le programme mis de l'avant réponde aux réels besoins des parents avec enfants lourdement handicapés, pour aider tous les parents et tous les...

Le Président : M. le ministre de la Famille.

M. Sébastien Proulx

M. Proulx : Oui, M. le Président, j'entends très bien le collègue. Que les parents sont les mieux placés pour vivre au quotidien avec leurs enfants lourdement handicapés, j'en suis. La preuve en est, M. le Président, qu'on l'a dit, cette mesure-là, c'était pour répondre à une demande du groupe de Parents jusqu'au bout! de mettre fin à une inéquité à la limite épouvantable, M. le Président : il était plus avantageux avant de placer son enfant dans une ressource intermédiaire que de le garder près de soi. Ça, pour moi, M. le Président, c'était inconcevable.

Dans le contexte actuel, il y a une limite à ce que nous pouvions faire, il y a une limite aux critères que nous pouvions mettre de l'avant pour répondre effectivement aux besoins. Mais nous sommes extrêmement généreux, et actuellement, M. le Président, il y a encore des demandes, et on va dépasser...

Le Président : En terminant.

M. Proulx : ...le nombre de personnes qui auraient pu être estimées, qui ne sont pas passées comme un quota...

Le Président : Principale, M. le député de Lévis.

Soutien financier aux parents d'enfants lourdement handicapés

M. François Paradis

M. Paradis (Lévis) : Merci, M. le Président. Parents jusqu'au bout!, parents à bout de souffle, et je continue. Selon de nouvelles données obtenues par la CAQ, sur 1 300 demandes reçues et étudiées depuis la mise en place du programme d'aide pour enfants lourdement handicapés, 55 % ont été refusées. Dit autrement, une famille sur deux s'est fait dire non. C'est sans compter 1 800 familles qui sont en attente d'une décision, certaines depuis plus de six mois.

M. le Président, si le programme avait été bien accueilli lors de son annonce, aujourd'hui il y a des centaines de parents qui se posent des questions, des parents, des familles qui demandent qu'on les soutienne, des parents qui ne comprennent pas pourquoi quelqu'un a décidé que leurs enfants lourdement handicapés n'étaient pas suffisamment handicapés pour qu'on les aide.

Alors, il y a deux problèmes : plus d'un dossier sur deux est rejeté, les délais sont trop longs.

M. le Président, je sais que le ministre est sensible à cette situation, alors je lui redemande, au nom des parents qui espèrent toujours : Est-il ouvert à bonifier le programme pour aider plus de familles? Est-il prêt à moduler l'aide en fonction de la limitation des enfants?

Le Président : M. le ministre de la Famille.

M. Sébastien Proulx

M. Proulx : Oui, M. le Président. D'abord, soutenir et dire la chose suivante : Les parents d'enfants handicapés ont déjà de l'aide, M. le Président. Il y a de l'aide au quotidien, il y a des services dans notre système de santé, il y a des services dans nos écoles. Il y avait du travail à faire même avec les écoles, M. le Président, on en a fait beaucoup dans les dernières années pour les infrastructures.

Alors, l'aide exceptionnelle mise de l'avant était pour pallier à une iniquité. En valeur de services, M. le Président, il était plus avantageux de ne pas avoir son enfant avec soi, de le placer dans une ressource intermédiaire que de le garder près de soi. Comme parent, comme contribuable, comme citoyen, comme membre d'un gouvernement, M. le Président, c'était inacceptable.

Et, je tiens à dire au collègue : Les critères, ce sont des critères qui ont été établis par la communauté médicale, des critères qui ont été établis par des gens qui sont des spécialistes de l'enfance et des handicaps multiples. Ce sont des gens qui n'ont d'aucune façon demandé ni aux politiciens ni aux fonctionnaires qui font l'administration des programmes de déterminer combien de personnes seraient accessibles... acceptées ou non.

Alors, dans le contexte, M. le Président, il faut savoir que, parmi les refus, il y a des gens qui ont fait des demandes qui n'étaient pas valables, il y a des gens qui ont fait des demandes pour des gens qui étaient plus de 18 ans. Alors, dans ce contexte-là, M. le Président...

Le Président : En terminant.

M. Proulx : ...rappelons-nous à quoi sert le programme : soutenir de manière...

Le Président : Première complémentaire, M. le député de Lévis.

M. François Paradis

M. Paradis (Lévis) : M. le Président, le ministre dit : Les parents ont déjà de l'aide. Est-ce que le ministre juge que c'est suffisant? Les parents, assurément pas. 55 % des demandes traitées ont été refusées par Retraite Québec. En novembre, le ministre de la Famille a déclaré qu'il n'y aurait pas d'argent pour tout le monde, le ministre a dit à des centaines de parents : Votre enfant est très handicapé, mais pas assez, selon les critères, pour que l'on vous aide. On manque d'aide.

Le ministre de la Famille va-t-il bonifier le programme pour aider davantage? C'est le cri du coeur que lui lancent des centaines de familles et de parents dévoués.

Le Président : M. le ministre de la Famille.

M. Sébastien Proulx

M. Proulx : Oui. M. le Président, je pense qu'il est tout à fait normal et honnête de dire aux gens que cette mesure-là n'est pas pour tout le monde, je pense que c'est la chose honnête et correcte à dire. Et ce n'est pas simple, M. le Président, puis j'aimerais ça, moi, être capable de dire qu'il y en a pour tout le monde, peu importent les difficultés.

Vous savez, le soir où mon collègue était à Tout le monde en parle, j'étais assis dans le salon avec ma conjointe, j'ai dit : Je ne comprends pas pourquoi on ne peut pas aider ces gens-là de Parents jusqu'au bout!. Le lendemain, on travaillait ensemble, parce que les collègues avaient déjà travaillé pour trouver une solution. À trois, quelques semaines, M. le Président, grâce à Retraite Québec, grâce à nos programmes, on a créé cette allocation exceptionnelle pour des parents, pour des enfants qui ont des besoins exceptionnels. C'est vrai, M. le Président...

Le Président : En terminant.

• (14 h 30) •

M. Proulx : ...qu'il n'y en a pas pour tout le monde, mais elle est généreuse et elle répare une iniquité...

Le Président : Deuxième complémentaire, Mme la députée de Mirabel.

Mme Sylvie D'Amours

Mme D'Amours : M. le Président, j'ai un cas, Mme Sylvie Aubry, de L'Assomption, dont son petit garçon, Jacob, porte des couches, ne mange pas seul parce qu'il s'étouffe, il n'est pas en mesure de reconnaître le danger. Ce cas lourd a été refusé, car il ne cadre pas dans la mesure exceptionnelle.

Est-ce que le ministre aura le courage d'aller voir Mme Aubry et lui expliquer que son enfant est juste lourdement handicapé et qu'il n'est pas très, très lourdement handicapé, pour justifier ce refus, cette iniquité?

Le Président : M. le ministre de la Famille.

M. Sébastien Proulx

M. Proulx : M. le Président, le piège et le danger ici, là, c'est qu'ensemble on détermine qui a droit à l'allocation. Je ne suis pas médecin, je ne suis pas spécialiste, je n'ai pas ni les qualités ni les capacités de déterminer qui devrait être à l'intérieur ou à l'extérieur de l'allocation.

À chaque fois, M. le Président, comme vous, que je vois un enfant malade à la télévision, je me dis : Mon Dieu! Comment je peux faire pour l'aider? À chaque fois que je vois un cas, moi aussi, à la télévision, je me dis : Mon Dieu! Il doit répondre à l'ensemble des critères. Vous savez quoi, M. le Président? Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne, il y a des limites à respecter. Il y a des critères extrêmement serrés qui sont administrés non pas par des politiciens...

Le Président : En terminant.

M. Proulx : ...pour faire de la politique, non pas par des fonctionnaires pour faire de l'administration, par des médecins qui connaissent...

Le Président : Principale, M. le député de Deux-Montagnes.

Gestion des services d'urgence lors de la tempête du 14 mars 2017

M. Benoit Charette

M. Charette : Merci, M. le Président. Pour détourner l'attention de la très mauvaise gestion de crise de son gouvernement pendant la tempête il y a deux semaines, le premier ministre a annoncé une enquête externe. On a tous compris le but de cette opération purement politique, enlever de la pression sur les épaules de ses ministres et rejeter toute la responsabilité sur les fonctionnaires.

On sait maintenant que cette enquête, confiée à Florent Gagné, coûtera plus de 100 000 $, près de 110 000 $, en fait. Florent Gagné, cet ex-sous-ministre aux Transports, écorché par la commission Charbonneau parce qu'il a signé des extras que son prédécesseur a refusé d'approuver. C'est indécent, le gouvernement se sert de l'argent des Québécois pour sauver la face, il le donne à un bon soldat de la famille libérale avec de grosses taches à son dossier.

Le premier ministre peut-il reconnaître tout bonnement que la seule utilité de cette enquête, c'est d'enlever de la pression sur les épaules de ses ministres?

Le Président : M. le ministre des Transports.

M. Laurent Lessard

M. Lessard : M. le Président, merci. Donc, l'embauche de M. Gagné a été faite dans le cadre de faire la lumière sur l'ensemble des événements qui se sont passés sur l'autoroute 13 alors qu'il y avait une tempête de neige qui sévissait au Québec.

Partout dans les régions du Québec, les mécanismes de sécurité civile ont été enclenchés, particulièrement sur la 13, donc, avec une série d'événements et de conséquences déplorables pour les utilisateurs. Donc, on a été amplement questionnés sur qu'est-ce qui s'est passé pour qu'ils ne déclenchent pas les mesures d'assistance et de secours auprès des personnes qui avaient attendu quelques heures sur l'autoroute. Alors, nous avons donc décidé de faire une enquête indépendante parce que, si on l'avait faite au ministère, ils m'auraient taxé d'être juge et partie. Donc, une personne indépendante viendra faire la lumière, déposera, d'ici le 26 de mai au plus tard, le rapport au gouvernement. Le premier ministre a indiqué que même la commission parlementaire pourra en être saisie. Je pense que les gens au Québec veulent savoir. Moi, je veux le savoir. Mon collègue de la Sécurité publique veut le savoir. Pourquoi, M. le Président? Pour ne pas que ça se reproduise.

Le Président : Première complémentaire, M. le député de Deux-Montagnes.

M. Benoit Charette

M. Charette : M. le Président, on constate que le ministre a bien appris ses lignes, mais ses réponses ne sont en rien convaincantes. 100 000 $ à quelqu'un qui a été écorché par le rapport de la commission Charbonneau. Ce qu'il faut faire, on le sait. On n'a qu'à lire les 10 rapports du Vérificateur général sur le sujet pour prendre les bonnes mesures et répondre à la problématique qui prévaut dans le ministère des Transports.

Est-ce que le ministre des Transports pourrait enfin faire le ménage dans son ministère?

Le Président : M. le ministre des Transports.

M. Laurent Lessard

M. Lessard : Alors, deux volets, M. le Président. C'est un peu étonnant de savoir qu'il ne veut pas savoir, après autant de questions qu'il m'a posées, qu'est-ce qui s'est passé. Deuxièmement, s'il ne veut pas le savoir, si la CAQ ne veut pas le savoir, nous, on veut le savoir pour ne plus que ça se reproduise.

Deuxièmement, quant au plan de transformation du ministère, le sous-ministre Lacroix a eu l'occasion de déposer un plan de transformation en décembre. Il a été soumis à la Commission de l'administration publique, il a été entendu par la Commission de l'administration publique. Il a un plan en huit points de l'ensemble de la gouvernance pour que les citoyens en aient pour leur argent, que la sécurité et la qualité des infrastructures, des ponts, ponceaux, etc., donc puissent donc être de bonne qualité au Québec. Et ça m'étonne de sa question, M. le Président.

Le Président : Deuxième complémentaire, M. le député de Deux-Montagnes.

M. Benoit Charette

M. Charette : En fait, M. le Président, on le sait, ce qui s'est passé durant la nuit de mardi à mercredi de la tempête de neige en question, c'est que le ministre n'a pas fait son travail. Le ministre ne s'est pas acquitté de ses fonctions.

Et d'ailleurs, dès le lendemain, le mercredi matin, le gouvernement s'était engagé à produire un rapport dans les 48 heures expliquant dans le détail ce qui s'est passé. Une fois le délai arrivé, plutôt que de reconnaître les faits, c'est-à-dire l'incompétence du ministre, on a tout simplement déclenché une enquête pour diluer le poisson.

À quand un véritable ministre des Transports?

Le Président : M. le ministre des Transports.

M. Laurent Lessard

M. Lessard : Alors, pour quelqu'un qui ne veut pas savoir, il suit les détails de près. Alors donc, on s'est dit comme gouvernement : Nous voulons savoir ce qui s'est passé cette journée-là sur l'autoroute 13 parce que la réaction n'était pas normale, la réaction n'était pas la bonne. Indépendamment de la planification, les décisions n'ont pas été prises et elles auraient dû être prises pour porter secours et assistance alors qu'on était en tempête de neige. Les ressources sont présentes, on peut en prendre connaissance avec l'ensemble des caméras sur le système de transport. Des remorqueurs, des déneigeurs auraient dû, donc, procéder à l'opération. Donc, on s'est dit : On va faire la lumière. Ça me surprend qu'il soit contre, la lumière sera faite, M. le Président.

Le Président : Principale, M. le député de Sanguinet.

Coordination des services d'urgence lors d'une tempête hivernale

M. Alain Therrien

M. Therrien : M. le Président, on peut toujours apprendre de nos erreurs pour ne plus que ça se reproduise, comme vient de dire le ministre. Dans le Bas-Saint-Laurent, le 22 novembre dernier, des centaines d'automobilistes sont restés bloqués pendant près de neuf heures sur l'autoroute 185, entre Saint-Hubert-de-Rivière-du-Loup et Saint-Honoré-de-Témiscouata. À cause d'une chaussée très mal dégagée, le MTQ a fermé le tronçon et n'est pas venu en aide aux centaines d'automobilistes qui étaient pris au piège. Malheureusement pour eux, cette crise s'est jouée loin des grands centres urbains et est passée sous le radar. Des automobilistes, dont plusieurs enfants, ont vécu cette attente sans eau, sans nourriture, sans médicaments, sans aide, M. le Président. Sûrement que le ministre des Transports s'est inquiété de la situation et a demandé proactivement des explications à son ministère pour ces déboires pour ne plus que ça se reproduise.

Question : Le ministre des Transports peut-il nous dire ce que son ministère a retenu de ces événements? Quels ajustements a-t-il apportés à la procédure d'intervention après le 22 novembre dernier pour qu'une telle situation ne se reproduise plus? Et le ministre peut-il déposer en cette Chambre les conclusions écrites de son ministère sur les causes de cet échec...

Le Président : M. le ministre des Transports.

M. Laurent Lessard

M. Lessard : Donc, M. le Président, donc, il y a un plan, donc, de matière d'urgence au Québec. Dans l'ensemble des régions du Québec, les directions territoriales prennent la bonne décision de fermer des tronçons de route, prêter secours et assistance auprès des personnes, donc, qui sont immobilisées. En général, on l'a fait avec les partenaires des municipalités, puis ils ouvrent leurs mesures d'urgence en créant de l'hébergement, de l'assistance. Donc, on demande à l'ensemble des motoneigistes qui peuvent nous donner un coup de main, en plus des équipements qui sont possédés par le ministère. Donc, ça a été vrai dans toutes les régions du Québec devant cette tempête-là. Particulièrement, sur l'autoroute 13, le système de sécurité civile n'a pas déclenché, nous allons faire la lumière là-dessus.

Depuis ce temps-là, on a engagé, donc, une ressource au ministère des Transports et nous avons vu l'ensemble de la procédure avec les partenaires, parlé avec le maire de Montréal, les présidents des unions municipales. Nous sollicitons toutes les directions pour mettre à jour le plan sur la connaissance, sur l'application pour prêter secours et assistance. C'est vrai dans toutes les régions du Québec, M. le Président.

Le Président : Première complémentaire, M. le député de Sanguinet.

M. Alain Therrien

M. Therrien : M. le Président, on a juste à changer les dates puis le numéro de la route, là, puis c'est la même chose qu'on a vécue en mars. Il n'y a eu aucun changement dans l'action que le ministre a faite au mois de mars, il n'y a rien qui a été changé, il n'a pas appris de ses erreurs pour ne plus que ça se reproduise, comme il dit. Alors, il aurait pu, par exemple, apprendre qu'il est préférable de rester éveillé, s'informer et suivre la situation de près au lieu de se coucher.

Le ministre des Transports accepte-t-il d'élargir les deux mandats d'enquête confiés après la tempête du 14 mars pour qu'ils fassent aussi la lumière sur les événements du 22 novembre qu'on cite aujourd'hui.

Le Président : M. le ministre des Transports.

M. Laurent Lessard

M. Lessard : Je veux rassurer la population du Québec quand même parce qu'il y a 6 500 personnes qui travaillent au ministère des Transports le jour, le soir et la nuit. En général, on a des procédures, des protocoles d'intervention pour sécuriser l'ensemble du réseau routier du Québec ainsi que les personnes qui fréquentent ce réseau-là. Dans le cas de la tempête de neige qui a eu lieu, donc, partout au Québec, les mesures ont été appliquées, secours et assistance ont été prêtés dans les meilleurs délais. Alors, on comprend que, pour certaines régions, le taux d'enneigement, quand on ferme la route, c'est plus difficile d'accès. Mais en général, avec la Sécurité publique, l'ensemble des partenaires, des usagers, donc, ont été mis à contribution. Nous avons revu cette procédure-là...

Le Président : En terminant.

• (14 h 40) •

M. Lessard : ...nous allons la simplifier et nous allons centraliser les éléments pour avoir une meilleure...

Le Président : Deuxième complémentaire, M. le député de Sanguinet.

M. Alain Therrien

M. Therrien : M. le Président, on n'a rien appris, on n'a pas avancé en trois mois, on n'a eu exactement aucun geste concret de la part du ministre. Alors, s'il voudrait rassurer la population, il devrait démissionner.

Pendant que le ministre des Transports dormait paisiblement, le maire de Saint-Bruno, au Lac-Saint-Jean, Réjean Bouchard, agissait. Il a mis en place un centre d'urgence pour les automobilistes bloqués sur la route 170 et il est même resté sur place une bonne partie de la nuit, s'attirant les félicitations sincères du premier ministre.

Le ministre des Transports peut-il admettre qu'il n'a pas été à la hauteur le 14 mars dernier en allant se coucher au lieu d'arpenter les centres d'urgence, comme le faisait le maire de Saint-Bruno?

Le Président : M. le ministre des Transports.

M. Laurent Lessard

M. Lessard : Je pense que mon collègue a manqué une semaine de période de questions la semaine passée parce qu'il aurait eu la chance de répondre à tous ces éléments-là, M. le Président. Nous avons, donc, intervenu auprès du maire de Saint-Bruno. Le premier ministre a pu s'enquérir du plan de réalisation sur l'ensemble du territoire, il s'est déclaré satisfait que le centre d'hébergement ait été ouvert, que la route qui avait été fermée était rouverte à la population, qu'il y a un plan d'assistance et de secours par convoi pour les automobilistes qui étaient restés pris sur l'autoroute.

Une dizaine de fois l'année passée, ça s'est passé parce qu'on est dans un triangle où est-ce que la conjoncture avec le taux d'enneigement doit... on doit faire périodiquement ce scénario-là. Mon collègue a eu la chance — de la Sécurité publique — de communiquer avec le maire et puis il s'en est déclaré satisfait. Donc, nous...

Le Président : En terminant.

M. Lessard : ...agissons à tous les jours, M. le Président, pour sécuriser la population qui...

Le Président : Principale, Mme la députée de Taillon.

Reconnaissance des qualifications professionnelles
d'infirmières d'origine française

Mme Diane Lamarre

Mme Lamarre : M. le Président, ce gouvernement se vante de vouloir accueillir à bras ouverts les professionnels qui immigrent au Québec. Pourtant, concrètement, il reste les bras bien croisés, complètement fermé envers les premières infirmières d'origine française qui sont venues travailler au CHUM. Le gouvernement tarde toujours à reconnaître les compétences de celles qui sont arrivées au Québec avant que le ministre responsable, maintenant chef du Parti québécois, ne signe la reconnaissance du diplôme français en 2014. J'en ai parlé de vive voix au P.D.G. du CHUM. J'ai écrit au ministre de la Santé. J'ai remis en main propre le dossier à la ministre de l'Immigration. Cet automne, le premier ministre de la France, Manuel Valls, en a parlé au premier ministre du Québec, je dépose une lettre le confirmant.

M. le Président, des infirmières d'origine française sont présentes ici aujourd'hui. Le ministre de la Santé va-t-il les rencontrer pour leur expliquer pourquoi il refuse de régler une fois pour toutes ce dossier pour ces Québécoises d'adoption qui offrent des services depuis plusieurs années aux patients du Québec?

Document déposé

Le Président : Est-ce qu'il y a consentement pour le dépôt de la lettre de Mme la députée de Taillon? Consentement. M. le ministre de la Santé.

M. Gaétan Barrette

M. Barrette : M. le Président, je n'ai absolument, évidemment, aucun problème aux deux choses suivantes. La première, évidemment, qui est de rencontrer les gens qui désirent me rencontrer pour quelque raison que ce soit, évidemment, dans la mesure où ce n'est pas une quelconque forme de lobbying, ce qui n'est pas le cas ici, évidemment.

Maintenant, pour ce qui est de la reconnaissance de ces personnes-là, qui peuvent, évidemment, être entendues dans le cadre de notre entente de reconnaissance mutuelle de compétences, je n'ai aucun problème, M. le Président, à faire en sorte que je puisse les rencontrer et clarifier la situation.

La problématique qui existe au CHUM est une problématique qui est connue, comme est bien connue la problématique de toutes ces infirmières, qui sont bienvenues, dans ce cadre-là, à venir travailler au Québec. Il y a une problématique sous-jacente, qui est celle des stages. Je pense que notre collègue connaît très bien la mécanique qui est en cause et la problématique d'accès à des stages.

Alors, je termine là-dessus, M. le Président, c'est clair que je suis tout à fait disposé à faire en sorte que les règles auxquelles nous avons convenu avec la France, notamment, puissent être appliquées dans leur entièreté et, à cet égard-là, je suis bien disposé à rencontrer les gens en question.

Le Président : Première complémentaire, Mme la députée de Taillon.

Mme Diane Lamarre

Mme Lamarre : M. le Président, à Saint-Hyacinthe, à Saint-Jean-sur-Richelieu, au Centre Anna-Laberge et dans l'Estrie, on a reconnu correctement la compétence de ces infirmières. Mais, au CHUM, ça ne bouge pas. Et le ministre de la Santé est au courant et n'en fait rien.

Imaginez, pour régler le problème, on leur a suggéré de démissionner pour ensuite être réembauchées à un nouvel échelon. Elles auraient perdu toute leur ancienneté.

M. le Président, c'est assez d'ignorer ces professionnelles. Le ministre de la Santé doit nous dire quand ce dossier sera réglé, ces infirmières attendent sa réponse.

Le Président : M. le ministre de la Santé.

M. Gaétan Barrette

M. Barrette : Je vais simplement, calmement, M. le Président, rappeler à notre collègue que le dossier qui nous occupe est un dossier où s'entrechoquent — et je pense que je vais peser le mot, là — s'entrechoquent le désir de gens qui sont reconnus pour leurs compétences, leur emploi et les conventions collectives actuellement en vigueur dans cette institution-là.

On peut comprendre, sans entrer dans le détail, que cette collision-là fasse en sorte que ça pose des problèmes. C'est vrai qu'il leur a été suggéré...

Le Président : En terminant.

M. Barrette : ...ce qu'a relaté notre collègue, mais on tombe ici, M. le Président...

Le Président : Deuxième complémentaire, Mme la députée de Taillon.

Mme Diane Lamarre

Mme Lamarre : Bien, je fais appel à la ministre de l'Immigration. Je dépose ici une lettre de la ministre de la Santé de France, Mme Marisol Touraine, qui confirme que le premier ministre français en a parlé au premier ministre du Québec. Elle confirme aussi que le consulat général à Québec a saisi les autorités québécoises de l'affaire. Bref, le ministre de la Santé ignore les demandes légitimes de ces infirmières, et son indifférence est en train de devenir une affaire d'État qui discrédite le Québec à l'international sur une injustice envers ce groupe d'infirmières qui ont immigré au Québec.

Le ministre de la Santé doit dire quand il va régler le problème. La ministre de...

Document déposé

Le Président : Est-ce qu'il y a consentement pour le dépôt de la lettre de Mme la députée de Taillon? Consentement. M. le ministre de la Santé.

M. Gaétan Barrette

M. Barrette : M. le Président, j'ai rencontré moi-même Mme Touraine lors de ma dernière mission en France, et on n'en a pas parlé. Mais, ceci dit, je lui...

Une voix : ...

M. Barrette : Oui, elle l'a écrit, mais, M. le Président... Alors, je l'ai rencontrée, et, à l'ordre du jour que je souhaitais aborder, il y avait la question de la reconnaissance mutuelle des diplômes, nous n'avons pas parlé de ce dossier-là. Nous avons parlé de l'ensemble de la chose, mais pas de ce dossier-là spécifique. Donc, ce n'est pas en train de devenir une affaire d'État, c'est une situation qui est syndicalement problématique, à laquelle nous nous adressons...

Le Président : En terminant.

M. Barrette : ...dans le respect des droits et des conventions que tout le monde a compris.

Le Président : Principale, M. le député de Beauce-Nord.

Accès aux services spécialisés à l'Hôpital de Saint-Georges, en Beauce

M. André Spénard

M. Spénard : M. le Président, c'est le chaos à l'Hôpital de Saint-Georges de Beauce pour obtenir des rendez-vous avec des médecins spécialistes. Les formulaires de rendez-vous sont envoyés au mauvais département ou à des médecins qui sont carrément absents.

Le 25 janvier dernier, trois médecins écrivent à la direction pour les prévenir que le service des rendez-vous de l'hôpital est incapable de traiter les demandes de consultation. Six semaines plus tard, six, une directrice répond en annonçant des rencontres imminentes concernant le système APSS, accès prioritaire aux services spécialisés, je tiens à le remarquer. Le CIUSSS de Chaudière-Appalaches se défend maintenant qu'une réorganisation est en cours, mais ça fait plus de deux mois que la machine est bloquée, et, pendant ce temps-là, les patients attendent.

Le ministre de la Santé peut-il dire à mes concitoyens beaucerons, aux patients de la Beauce, quand le problème

Le Président : M. le ministre de la Santé.

M. Gaétan Barrette

M. Barrette : Bien, je veux remercier le collègue de me permettre de parler de l'APSS, l'accès prioritaire aux soins spécialisés au Québec, une mise en place de notre gouvernement qui a pour objectif... et qui réussit aujourd'hui à faire en sorte que... Alors que le Québec avait les plus longs délais entre la consultation chez le médecin de famille vers le médecin spécialiste, nous sommes en train de mettre en place un accès prioritaire qui fonctionne. Ça ne fait, M. le Président, que trois mois que ce guichet-là est en place, il y a évidemment une période de rodage à vivre, on vit cette période de rodage là.

Aujourd'hui, tiens, pour informer notre collègue, il y a 170 000 personnes, M. le Président, qui sont passées par ce guichet-là et qui, à la suite, arrivent, pour la majorité d'entre eux, à avoir rapidement, dans les délais requis, accès aux spécialistes. Pourquoi la majorité? Parce qu'il y en a qui, malheureusement, n'ont pas la justification pour avoir un accès prioritaire parce qu'il y a un filtre qui est mis en place, et ce filtre est opéré par le personnel.

Il y a eu une problématique d'entraînement du personnel en Beauce...

Le Président : En terminant.

M. Barrette : ...les problématiques, M. le Président, qui s'en vont vers une résolution...

Le Président : Première complémentaire, M. le député de Beauce-Nord.

M. André Spénard

M. Spénard : M. le Président, le 25 janvier dernier, c'était trois médecins. La semaine dernière, ce sont 36 médecins spécialistes de l'Hôpital de Saint-Georges qui ont écrit une nouvelle lettre pour dénoncer — et je les cite — «le fonctionnement chaotique de la centrale des rendez-vous de l'hôpital». Selon un médecin de l'Hôpital de Saint-Georges, c'est le nouveau système de rendez-vous du ministre de la Santé qui paralyse la machine.

M. le Président, je sais qu'on essaie de régler le problème actuellement, mais ce que les gens de la Beauce veulent savoir, c'est quand ça va être réglé.

Le Président : M. le ministre de la Santé.

M. Gaétan Barrette

M. Barrette : Alors, ce que je comprends de notre collègue de la CAQ, c'est qu'essentiellement la situation la meilleure à ses yeux, c'est celle qu'il y avait avant, quand, au Québec, nous étions les champions du délai d'accès à un médecin spécialiste. Bien oui, M. le Président, je suis debout devant vous aujourd'hui, là, et je vous dis que nous avons mis en place un système qui fonctionne très bien, mais imparfaitement, avec quelques pochettes problématiques d'entraînement de personnel qui sont bien exprimées par notre collègue, mais nous sommes en train de mettre en place, M. le Président, un accès rapide. 90 % des gens pour qui les formulaires ont été remplis correctement ont eu leur rendez-vous en dedans de trois jours...

• (14 h 50) •

Le Président : En terminant.

M. Barrette : ...10 jours, 28 jours, selon le jugement du médecin, du jamais-vu au Québec...

Le Président : Deuxième complémentaire, M. le député de Beauce-Nord.

M. André Spénard

M. Spénard : C'est peut-être du jamais-vu au Québec, mais c'est du vu à Saint-Georges de Beauce, en tout cas. Je ne sais pas si on est une contrée à part. Pendant que la centrale de rendez-vous est dysfonctionnelle, des patients attendent pour voir un médecin spécialiste ou se faire opérer. Des personnes âgées se font appeler 24 heures à l'avance, ne peuvent pas y aller, ils n'ont pas d'accompagnateur, etc., ne peuvent plus conduire.

Le ministre de la Santé a-t-il contacté le P.D.G. du CIUSSS Chaudière-Appalaches pour que le problème ne s'étire pas encore éternellement?

Le Président : M. le ministre de la Santé.

M. Gaétan Barrette

M. Barrette : M. le Président, je peux vous assurer que le P.D.G. du CISSS de Chaudière-Appalaches est, à tous les jours, à pied d'oeuvre pour régler ce genre de problématique là, M. le Président.

Mais il y a deux choses qu'il faudrait que notre collègue réalise. La première, c'est que rien n'empêche qui que ce soit d'aller voir le médecin spécialiste à côté du mécanisme d'accès, qui est un mécanisme d'accès prioritaire, plus rapide, plus efficace que le mécanisme traditionnel. Alors, ce que notre collègue nous dit, c'est qu'il est triste que les gens ne puissent pas attendre dans la façon traditionnelle. Bien oui, ils peuvent encore, mais on met en place, M. le Président, un mécanisme d'accès prioritaire qui va faire — et je le répète, M. le Président — en sorte que...

Le Président : En terminant.

M. Barrette : ...quand les gens considèrent que la consultation doit se faire en dedans de trois jours, 10 jours, 28...

Le Président : Principale, Mme la députée de Taschereau.

Réforme du programme Éthique et culture religieuse

Mme Agnès Maltais

Mme Maltais : Depuis des années, le cours d'éducation et culture religieuse est critiqué pour ses dérives, ses généralisations et sa propagation de stéréotypes. Des parents et plusieurs organismes jugent ouvertement le contenu du cours comme sexiste et rétrograde. Le Conseil du statut de la femme a publié, d'ailleurs, un avis dévastateur à l'automne dernier qui demandait une révision complète du programme.

Le 6 décembre, le chef de l'opposition officielle a déposé une pétition, signée par plus de 5 300 personnes, demandant une réforme majeure de ce cours. Le 3 mars, le ministre de l'Éducation y a répondu en disant qu'il ne voyait aucun problème avec ce cours. Or, on apprend ce matin que le ministre a décidé de le réviser, mais a engagé, pour ce faire, Jacques Pettigrew, le cerveau derrière le cours tellement décrié.

Est-ce qu'on doit comprendre que la conclusion est déjà écrite et que le cours d'éducation et culture religieuse ne fera pas l'objet d'une véritable remise en question par le ministre de l'Éducation?

Le Président : M. le ministre de l'Éducation.

M. Sébastien Proulx

M. Proulx : Deux choses, M. le Président. D'abord, je pense avoir dit haut et fort à plusieurs endroits qu'il y aurait une réflexion à l'égard du cours d'éthique et de culture religieuse, un. Deuxièmement, je n'ai pas embauché M. Pettigrew, c'est le ministère de l'Éducation qui l'a fait. Et le ministère l'a fait pourquoi, M. le Président? Pour participer à une documentation à l'égard du cours.

Si vous me permettez de l'expliquer, je vais le faire avec grand plaisir parce que je n'ai pas de problème à discuter de ça, mais pas du tout. Alors, il faut être en mesure de préparer cette documentation-là, il faut faire une réflexion. Il faut savoir que c'est un cours, M. le Président, qui s'inscrit dans tout le parcours scolaire de nos enfants et adolescents, du début du primaire jusqu'à la fin du secondaire. Et j'ai déjà évoqué que plusieurs des questions qui sont posées par les parents méritent une attention, qu'il y aurait une réflexion à faire à l'égard du matériel, non pas en y décidant ici ce qu'il faut faire, M. le Président, mais en consultant les bonnes personnes pour voir où on est rendu plusieurs années après l'instauration du cours dans notre régime pédagogique.

Le Président : Première complémentaire, Mme la députée de Taschereau.

Mme Agnès Maltais

Mme Maltais : Il y a deux problèmes avec la réponse du ministre. Un, le 3 mars, il écrit que le cours est parfait, il est super, tout va bien. Là, il nous dit qu'il le révise. Mais, pour le réviser, son ministère dit : J'engage Jacques Pettigrew, l'architecte du cours d'éducation et culture religieuse. C'est lui-même qui a créé le cours, il y a quelques années à peine. Comment s'attendre à une réforme majeure si on utilise les mêmes ingrédients qui vont être manipulés par le même chimiste? On veut une réforme majeure de ce cours.

Le Président : J'ai l'impression que c'est votre fête aujourd'hui. Alors, c'est à vous la parole.

M. Sébastien Proulx

M. Proulx : M. le Président, d'abord, je veux rassurer la collègue de Taschereau, il ne sera pas l'architecte d'une grande réforme. Il a été impliqué, c'est vrai, dans la conception et dans la mise en application, au cours de nombreuses années, d'un parcours scolaire du cours d'éthique et de culture religieuse, mais il va participer à la documentation, il va participer à la préparation au sein du ministère parce que, de nombreuses années plus tard, M. le Président, il a été enseigné des dizaines, des centaines, voire des milliers de fois à plusieurs enfants sur plusieurs années.

Alors, peut-être que la députée de Taschereau voudrait prendre en charge le comité. Peut-être qu'elle voudrait qu'ici, au sein de l'Assemblée, on fasse la révision des programmes scolaires. Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne, M. le Président.

Le Président : En terminant.

M. Proulx : Ce n'est pas un cours pour une année, c'est un cours sur plusieurs années. Alors, on va y travailler le temps que ça prend.

Le Président : Deuxième complémentaire, Mme la députée de Taschereau.

Mme Agnès Maltais

Mme Maltais : Je vais répéter au ministre ce que je lui demande. Je lui demande de s'engager ici, devant les membres de l'Assemblée nationale, à annoncer une réforme en profondeur du cours, sinon à accepter la proposition du PQ d'enlever le volet religieux pour en faire un véritable cours à la citoyenneté. Mais jamais il ne nous a annoncé une réforme en profondeur du cours d'éducation et culture religieuse. Et il a fait deux éléments qui vont dans le sens contraire, une réponse écrite qui dit que le cours va bien, et il engage l'architecte principal du cours...

Le Président : M. le ministre de l'Éducation.

M. Sébastien Proulx

M. Proulx : Très rapidement, M. le Président, je me suis engagé à ce qu'il y ait une révision, je me suis engagé à ce qu'il y ait une réflexion. Vous allez nous permettre de faire le travail de documentation, et ensuite on donnera des orientations.

Le Président : Alors, cela met fin à la période de questions et de réponses orales.

Motions sans préavis (suite)

Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, nous allons procéder à la rubrique Motions sans préavis, dans l'ordre — ce n'est pas le cas présentement. Et, en faisant ainsi, je reconnais un membre du groupe formant l'opposition officielle. Alors, Mme la députée de Taschereau, pour la présentation de votre motion.

Souligner le caractère historique et patrimonial du pont de Québec
et reconnaître l'importance de le conserver
et de l'entretenir

Mme Maltais : Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter, conjointement avec le ministre responsable de la Capitale-Nationale, le député de La Peltrie, le député de Mercier, la députée de Vachon, le député de Groulx et le député de Laurier-Dorion, la motion suivante :

«Que l'Assemblée nationale souligne le caractère historique et patrimonial du pont de Québec, le plus long pont de type porte-à-faux du genre au monde;

«Qu'elle rappelle que le pont de Québec a été désigné lieu historique national du Canada en 1995 et que la Société canadienne du génie civil et l'American Society for Civil Engineering ont désigné le pont de Québec comme monument historique du génie civil international;

«Qu'à ce titre, l'Assemblée nationale reconnaisse l'importance de le conserver, déclare que sa disparition serait une perte importante et qu'il ne saurait être question de le démolir;

«Enfin, qu'elle demande au propriétaire et au gouvernement fédéral de respecter leur engagement concernant les travaux d'entretien du pont.»

Des voix : ...

Le Vice-Président (M. Gendron) : S'il vous plaît! Avant de prétendre qu'elle est adoptée, il faut demander s'il y a consentement. Alors, y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?

M. Tanguay : Nous proposons de l'adopter sans débat.

Le Vice-Président (M. Gendron) : Bon. Est-ce que cette motion est adoptée? Oui, M. le leader de l'opposition officielle.

M. Bérubé : M. le Président, nous demandons un vote par appel nominal.

Le Vice-Président (M. Gendron) : Un instant! Oui, M. le leader adjoint du gouvernement.

Vote reporté

M. Tanguay : M. le Président, conformément à l'article 223 du règlement, je vous demande de reporter le vote à la période des affaires courantes de mercredi 29 mars 2017.

Des voix : ...

Le Vice-Président (M. Gendron) : Il faut que je l'entende, si elle est bonne. Alors...

Des voix : ...

Le Vice-Président (M. Gendron) : Dès que la récréation va se terminer, oui.

M. Bérubé : Nous sommes en accord avec cette proposition.

Le Vice-Président (M. Gendron) : Un membre du deuxième groupe d'opposition, je reconnais Mme la députée d'Iberville pour la présentation de sa motion sans préavis. Mme la députée, à vous la parole.

Des voix : ...

Le Vice-Président (M. Gendron) : S'il vous plaît! On voudrait l'entendre. À vous.

Mme Samson : M. le Président, je demande le consentement pour déposer la motion suivante, conjointement avec la députée de Taschereau et le député de Groulx :

«Que l'Assemblée nationale demande au ministre de la Culture de rendre publique dès aujourd'hui la liste des projets qui ont été analysés dans le cadre des rénovations de 30 millions du Grand Théâtre de Québec, ainsi que les coûts relatifs à chacune des options.» Merci, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le député.

M. Tanguay : Alors, M. le Président, c'est public, alors il n'y aura pas de consentement.

Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, il n'y a pas de consentement. M. le député de Mercier, pour la présentation de votre motion. M. le député de Mercier.

Des voix : ...

• (15 heures) •

Le Vice-Président (M. Gendron) : Non, parce que vous en avez présenté une. On va revenir à la fin. Ça prend un consentement, c'est les règles habituelles. Tout est correct. Alors, M. le député de Mercier.

M. Khadir : M. le Président, c'est comptant sur cette rare unanimité de la Chambre que je demande le consentement de mes collègues pour débattre de la motion suivante conjointement avec la députée de Vachon et le député de Sanguinet :

«Que l'Assemblée nationale prenne acte des impacts négatifs avérés du projet pilote avec Uber sur l'industrie du taxi;

«Qu'elle demande au gouvernement de résilier immédiatement l'entente entre le gouvernement et Uber puisque l'entreprise n'en respecte pas [les conditions et] les dispositions;

«Que l'Assemblée nationale exige que le gouvernement compense financièrement les travailleurs et travailleuses de l'industrie du taxi pour la perte de valeur des permis et la perte de revenus provoquées par le projet pilote avec Uber.»

Le Vice-Président (M. Gendron) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint du gouvernement.

M. Tanguay : Pas de consentement, monsieur...

Le Vice-Président (M. Gendron) : Il n'y a pas ce consentement. Et là on arrive à la motion du gouvernement. Comme il y avait eu une motion qui a été présentée antérieurement, y a-t-il consentement pour présenter la deuxième motion du gouvernement? Il y a consentement. Je cède maintenant la parole à Mme la ministre de l'Immigration pour présenter votre motion tel qu'indiqué.

Souligner la Journée internationale pour
l'élimination de la discrimination raciale

Mme Weil : Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, la députée de Montarville, le député de Mercier, le député de Laurier-Dorion, le député de Groulx et la députée de Vachon :

«Que l'Assemblée nationale souligne la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale;

«Qu'elle réitère son engagement ferme à prévenir et contrer toute forme de racisme et de discrimination.»

Le Vice-Président (M. Gendron) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint du gouvernement.

M. Tanguay : Nous proposons de l'adopter sans débat, M. le Président.

Mise aux voix

Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, est-ce que cette motion est adoptée?

Des voix : Adopté.

Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, la motion étant adoptée, nous avons terminé avec la rubrique des motions sans préavis.

Avis touchant les travaux des commissions

M. le leader du gouvernement, nous en sommes maintenant aux avis touchant les travaux des commissions. À vous la parole.

M. Tanguay : Oui, M. le Président. Alors, j'avise cette Assemblée que la Commission des institutions poursuivra l'étude détaillée à l'égard du projet de loi n° 98, Loi modifiant diverses lois concernant principalement l'admission aux professions et la gouvernance du système professionnel, aujourd'hui, de 20 heures à 21 h 30, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;

Par ailleurs, la Commission de l'aménagement du territoire poursuivra les consultations particulières à l'égard du projet de loi n° 121, Loi augmentant l'autonomie et les pouvoirs de la Ville de Montréal, métropole du Québec, aujourd'hui, de 19 h 30 à 21 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau.

Renseignements sur les travaux de l'Assemblée

Le Vice-Président (M. Gendron) : Nous en sommes maintenant à la rubrique Renseignements sur les travaux, et je ne vois pas de demande de renseignements. Alors, s'il vous plaît, parce que moi, j'ai un avis à vous transmettre...

Des voix : ...

Le Vice-Président (M. Gendron) : Un peu plus de silence, s'il vous plaît, parce que les travaux ne sont pas ajournés pour le moment. Ce ne sera pas long.

Alors, j'ai été informé que l'interpellation prévue pour le vendredi 31 mars 2017 entre M. le député de Nicolet-Bécancour et M. le ministre des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification des transports se tiendrait le lundi 3 avril, de 10 heures à midi.

Et là ça prend un consentement de cette Chambre, est-ce qu'il y a consentement pour déroger à l'article 282 du règlement relativement à l'horaire habituel des interpellations?

Des voix : Consentement.

Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, il n'y a pas d'opposition, il y a consentement.

La période des affaires courantes étant terminée, je cède la parole au leader du gouvernement pour la poursuite de nos travaux. M. le leader adjoint du gouvernement, à vous la parole.

M. Tanguay : Oui, M. le Président. Alors, je vous demanderais de suspendre nos travaux jusqu'à 16 heures afin de permettre la lecture du budget par le ministre des Finances.

Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, nos travaux sont suspendus jusqu'à 16 heures, cet après-midi.

(Suspension de la séance à 15 h 4)

(Reprise à 16 h 5)

Le Président : Mesdames messieurs, veuillez vous asseoir, s'il vous plaît.

M. le leader du gouvernement.

M. Fournier : Oui, M. le Président, je vous demanderais de reconnaître le ministre des Finances, M. le Président.

Le Président : Peut-être juste une seconde. Mme la députée de Vachon.

Mme Ouellet : Oui, merci, M. le Président. Je demanderais le consentement de la Chambre pour permettre de déroger à l'article 271, qui est le discours du budget, qui permet aux critiques des deux oppositions de pouvoir faire 10 minutes, afin de permettre aux députés indépendants de pouvoir avoir une réplique d'une minute au discours du budget. Merci, M. le Président.

Le Président : Bienvenue. M. le leader.

M. Fournier : Nous allons respecter le règlement, M. le Président.

Le Président : Alors, il n'y a pas de consentement.

Affaires prioritaires

Discours sur le budget

Alors, M. le ministre des Finances, nous vous écoutons.

M. Carlos J. Leitão

M. Leitão : Merci beaucoup, M. le Président. Alors, j'ai l'honneur de déposer aujourd'hui le budget 2017-2018, le quatrième budget de notre gouvernement.

Alors, M. le Président, depuis avril 2014, beaucoup de chemin a été parcouru. Nous avons remis la maison en ordre. Nous avons rétabli la croissance économique et la création d'emplois sur des bases solides et durables.

Le Québec est en bien meilleure santé économique et financière aujourd'hui. Nous avons remis le Québec sur le chemin de la prospérité, et ce budget en est l'illustration concrète.

Alors, je dépose aujourd'hui, M. le Président, le budget de l'espoir retrouvé.

Cet espoir, c'est d'abord celui de nos enfants et de nos petits-enfants, à qui nous voulons redonner la capacité de faire leurs choix.

L'environnement international demeure incertain, et les défis à relever sont multiples. Ce budget est donc également fondé sur la prudence.

Nous utilisons de façon responsable la marge de manoeuvre restaurée grâce à la croissance économique et à notre gestion rigoureuse des finances publiques.

Avec ce budget, nous investissons prioritairement dans les services à la population et particulièrement dans la réussite éducative de nos jeunes, de la petite enfance à l'enseignement supérieur. Nous mobilisons les moyens nécessaires pour préparer l'avenir.

La marge de manoeuvre dont nous disposons nous permet d'alléger la pression fiscale. Nous sommes en mesure de faire bénéficier immédiatement tous les Québécois de notre bonne gestion des finances publiques.

Donc, le budget que je dépose est un budget pour aujourd'hui et pour demain. Il s'agit d'un budget porteur de bonnes nouvelles, grâce auquel nous investissons dans notre avenir. À vous, Québécois et Québécoises, je dis que cette marge de manoeuvre vous appartient et que les bénéfices qu'elle apporte sont pour vous.

Alors, la première de ces bonnes nouvelles, c'est le rétablissement confirmé de nos finances publiques. M. le Président, nous terminons l'année 2016-2017 avec des finances équilibrées. J'annonce que je dépose pour 2017‑2018 un troisième budget équilibré consécutif.

Une autre bonne nouvelle, c'est la réduction du poids de la dette. Je suis très fier d'annoncer que nous réduisons le poids de la dette et que les objectifs fixés pour 2025-2026 sont en voie de réalisation.

Le Fonds des générations, mis en place en 2006, a atteint en 2016-2017 une valeur de 10,6 milliards de dollars.

Pour 2017-2018, les revenus dédiés au Fonds des générations s'élèveront à 1,9 milliard de dollars, et les revenus de placement devraient atteindre 626 millions de dollars.

Je l'ai déjà souligné dans le discours sur le budget de l'année dernière : le Fonds des générations est la mesure d'équité intergénérationnelle la plus puissante qu'un gouvernement ait jamais adoptée.

Les changements opérés depuis avril 2014 sont majeurs. Il y a trois ans, la situation des finances publiques était extrêmement difficile. Nous faisions face alors à un déficit potentiel de 7 milliards de dollars.

• (16 h 10) •

Des voix : ...

M. Leitão : Grâce à nos actions, nous respectons...

Des voix : ...

Le Président : S'il vous plaît!

M. Leitão : ...nos engagements. Le Québec bénéficie maintenant de finances publiques solides.

Grâce à cette solidité et au plan économique que nous déployons depuis le début de notre mandat, nous proposons aux Québécois un budget centré sur l'amélioration des services à la population, un budget investissant dans notre avenir tout en offrant des bénéfices immédiats à tous.

Ce budget est porteur de bonnes nouvelles, avec l'accélération de la croissance économique et de la création d'emplois.

En nous appuyant sur la marge de manoeuvre que nous avons pu dégager, nous investissons davantage dans la réussite éducative, dans les soins de santé, dans la croissance économique et dans les transports, en priorisant la mobilité durable.

Nous préparons l'avenir en mobilisant des moyens additionnels pour soutenir la jeunesse et l'accompagner dans sa formation, ainsi que pour stimuler l'investissement des entreprises, leurs innovations et le développement de la main-d'oeuvre.

Nous investissons dans toutes les régions.

Nous soutenons le rayonnement de notre culture ainsi que la place du Québec dans le monde.

Nous faisons bénéficier tous les Québécois de la bonne situation économique et financière, en continuant à réduire leur fardeau fiscal et en améliorant le soutien aux plus vulnérables.

Alors, j'ai le plaisir de déposer aujourd'hui, M. le Président, la politique budgétaire pour l'exercice financier 2017-2018. (Voir annexes).

Le Président : Est-ce que j'ai un consentement pour le dépôt?

Une voix : ...

Documents déposés

Le Président : Est-ce que je pourrais avoir un consentement général pour éviter d'avoir à... alors, d'arrêter le ministre pendant son discours? M. le ministre, vous pouvez continuer, là, vous avez un consentement général.

M. Leitão : Alors, je demande donc le consentement de cette Assemblée pour déposer les documents : les tableaux présentant les résultats préliminaires des opérations budgétaires consolidées pour 2016-2017, les prévisions des équilibres financiers pour 2017-2018.

Je dépose également le Plan économique du Québec — que tout le monde a déjà reçu — et les documents l'accompagnant, qui font partie intégrante du budget.

Alors, M. le Président, la bonne gestion des finances publiques était une condition essentielle pour rétablir la confiance, pour assurer la croissance économique et pour créer des emplois. Nous avons assaini les finances publiques et nous en récoltons les résultats.

La croissance de l'activité économique se confirme et s'accélère. En 2016, la croissance économique s'est établie à 1,7 %. Il s'agit de la plus importante croissance de l'activité économique observée depuis 2011. Il s'agit également d'une croissance plus élevée que la croissance observée au Canada et aux États-Unis, où l'augmentation du PIB a atteint respectivement 1,4% et 1,6%.

Dans un monde qui n'a jamais été aussi compétitif et ouvert, notre économie performe mieux que celle de beaucoup de pays développés.

L'économie québécoise est en bonne santé et elle crée des emplois. De janvier à décembre 2016, il s'est créé 90 800 emplois au Québec, ce qui constitue la plus forte création d'emplois au Canada. Le Québec devance ainsi l'Ontario et la Colombie-Britannique.

Autre bonne nouvelle, les emplois créés sont pour l'essentiel des emplois à temps plein. Pour la même période, l'économie québécoise a créé 83 800 emplois à temps plein, le Québec étant largement en tête à ce titre parmi l'ensemble des provinces canadiennes, bien sûr. Ces créations d'emplois ont bénéficié en grande partie aux femmes, dont la participation au marché du travail a fortement augmenté au cours des dernières années.

En 2016, le taux de chômage moyen au Québec s'est établi à son niveau plus bas historique. Il se situe actuellement à 6,4 %.

Notre plan économique vise à stimuler le développement et à créer des emplois. Les résultats sont au rendez-vous.

Nous sommes dans la bonne direction pour atteindre notre objectif de créer 250 000 emplois sur cinq ans. Depuis mai 2014, c'est plus de 150 000 emplois qui ont été créés au Québec, dont 141 000 dans le secteur privé et 134 000 à temps plein.

C'est donc un grand nombre de familles qui ont bénéficié de bons emplois et pour qui la situation économique et financière s'est améliorée de façon significative.

L'accélération de la croissance économique et la création d'emplois s'expliquent avant tout par l'amélioration de la confiance des consommateurs et des entreprises. En 2016, la consommation des ménages a augmenté de 2,4 % en termes réels, soit davantage que le PIB. En particulier, la valeur des ventes au détail a enregistré une progression de 4,3 % en 2016, soit la plus forte augmentation depuis 2010. Ça, c'est important de le noter, M. le Président : 4,3 % d'augmentation pour les ventes au détail. Les consommateurs québécois ont de la confiance et ils dépensent.

Les dépenses des ménages québécois ont ainsi été le principal moteur de la croissance.

Cette confiance est due à l'augmentation du niveau de vie et du pouvoir d'achat des Québécois. En 2016, le revenu disponible des ménages québécois a augmenté de 4,5 %. Il s'agit d'une forte augmentation, s'appuyant à la fois sur la croissance des salaires et sur l'allègement de la fiscalité.

Grâce à nos actions, la croissance économique se confirme.

Tout en restant prudents, nous tenons compte de cet élan favorable dans nos prévisions économiques.

Les différents facteurs qui ont soutenu la croissance en 2016 continueront d'avoir des effets positifs sur l'activité économique. Dans le cadre du plan économique, nous tablons ainsi sur une croissance du PIB réel québécois de 1,7 % en 2017 et de 1,6 % en 2018.

M. le Président, nous contrôlons nos finances publiques. La croissance est au rendez-vous, le Québec est en bien meilleure santé économique et financière.

Nous pouvons investir davantage dans les services à la population et surtout, M. le Président, nous respectons ainsi nos engagements. Nous faisons ce que nous avions dit que nous ferions.

Tous les Québécois, M. le Président, bénéficient aujourd'hui de l'accélération de la croissance et de la création d'emplois.

Tous les Québécois vont également bénéficier de meilleurs services pour répondre à leurs besoins. Le rétablissement des finances publiques saines et solides nous donne une marge de manoeuvre que nous investissons dans l'éducation, dans la santé et dans les transports collectifs.

La réussite éducative est notre priorité, car il s'agit du principal levier permettant d'assurer le développement social et économique du Québec. Avec le présent budget, nous investissons 3,4 milliards de dollars additionnels au cours des cinq prochaines années dans la réussite éducative, de la petite enfance jusqu'à l'enseignement supérieur.

En premier lieu, j'annonce que le gouvernement consacrera plus de 1,8 milliard de dollars additionnels à l'éducation au cours des cinq prochaines années.

Nous portons la croissance des dépenses d'éducation à 4,5 % en 2017-2018. Ces ressources additionnelles considérables permettront d'offrir davantage de services dédiés directement à la réussite éducative de nos enfants. J'aimerais souligner, M. le Président, la présence ici, dans notre Chambre, de Mme Nathalie Couzon, enseignante de français au secondaire.

Mon collègue le ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport et ministre de la Famille... Et dont vous me permettrez, M. le Président... c'est sa fête, aujourd'hui. Bonne fête, Sébastien!

Une voix : ...

• (16 h 20) •

M. Leitão : Un beau cadeau, en effet. Alors, mon collègue a procédé, à l'automne 2016, à une vaste consultation sur la réussite éducative. Les crédits additionnels alloués à l'éducation seront consacrés à la mise en oeuvre de la politique sur la réussite éducative, que mon collègue rendra publique prochainement. Cette politique apportera un soutien aux parents afin de prévenir les difficultés d'apprentissage. Elle permettra aux jeunes de partir du bon pied dès la maternelle et de la première année du primaire. Nous allons offrir un coup de pouce aux écoles primaires pour faciliter la mise en oeuvre des plans d'intervention auprès des élèves en difficulté. La politique permettra d'améliorer le soutien aux élèves au secondaire, en formation professionnelle et à l'éducation aux adultes. Elle soutiendra les initiatives visant à favoriser l'alphabétisation et la francisation, de même que la promotion du développement de la main-d'oeuvre.

Dès septembre 2017, c'est près de 1 500 personnes additionnelles qui offriront des services directs aux élèves en les accompagnant dans leur cheminement scolaire. Ce nombre atteindra graduellement 7 200 d'ici cinq ans.

J'annonce également des investissements additionnels de 130 millions de dollars sur cinq ans en faveur de la petite enfance et de la famille, pour améliorer la qualité des services.

La réussite éducative se prépare et se construit dès le plus jeune âge. Grâce aux nouvelles ressources disponibles, nous allons permettre à nos enfants de partir du bon pied, et un soutien particulier sera apporté à ceux rencontrant des difficultés.

Nous allons également améliorer la qualité des écoles et des équipements en augmentant les investissements dans les infrastructures.

Des sommes supplémentaires sont réservées dans le Plan québécois des infrastructures 2017-2027 afin d'ajouter de l'espace pour les écoles et de faire bénéficier les jeunes des installations modernes et sécuritaires. Grâce à ces investissements additionnels, il sera possible d'accueillir de nouveaux élèves tout en rénovant et en améliorant les établissements d'enseignement partout au Québec.

Au cours des prochains mois, une quarantaine de projets d'agrandissement et de nouvelles constructions seront ainsi engagés. Sur trois ans, des sommes de 400 millions seront consacrées à l'amélioration globale de l'état du parc immobilier.

Dans le budget de l'État québécois, la santé est de loin le principal poste de dépenses. Pour le bien-être de tous les Québécois, il est essentiel que les services de santé et les services sociaux soient bien financés, et cela, malgré les pressions résultant notamment du vieillissement de la population.

Grâce à nos efforts, des progrès importants ont déjà été accomplis dans les services offerts. Aujourd'hui, plus de 500 000 personnes de plus ont accès à un médecin de famille. Des supercliniques voient le jour. Des investissements permettent d'embaucher davantage de préposés aux bénéficiaires pour mieux prendre soin de nos aînés en CHSLD. Nous allons faire encore plus pour la santé des Québécois.

Dans le secteur de la santé et des services sociaux, j'ai annoncé à l'automne dernier que nous portions de 2,4 % à 3,0 % la croissance des dépenses de programmes pour l'année 2016-2017.

J'annonce maintenant que, pour l'année 2017-2018, cette croissance est portée à 4,2 %.

Ces deux augmentations, M. le Président, représentent une bonification de 742 millions de dollars pour les soins et les services de santé, par rapport à la hausse initialement prévue. La bonification atteindra près de 1,2 milliard en 2018‑2019. C'est une bonification de 1,2 milliard, M. le Président.

Grâce à l'augmentation du budget consacré à la santé et aux services sociaux, il sera ainsi possible d'allouer des ressources additionnelles aux CHSLD, pour bonifier les standards d'hébergement et la qualité des soins; à la réduction des listes d'attente; aux soins à domicile, notamment pour les personnes âgées; à la santé mentale; aux personnes ayant un trouble du spectre de l'autisme; et aussi à la création de postes d'infirmières praticiennes spécialisées.

J'aimerais aussi, M. le Président, souligner ici la présence dans notre Chambre de Mme Christine Laliberté.

Concrètement, ces ressources additionnelles permettront de mieux répondre aux besoins des Québécois. Grâce à un financement stable, nous offrons un meilleur accès au réseau de la santé et plus de services de qualité. Mon collègue le ministre de la Santé et des Services sociaux précisera prochainement les nouvelles initiatives qu'il mettra en oeuvre.

En octobre dernier, le gouvernement a rendu publique sa politique de prévention en santé. Le gouvernement s'est ainsi doté d'un cadre pour agir en amont sur les facteurs ayant un impact déterminant sur la santé.

J'annonce qu'à compter de 2017-2018 un montant de 20 millions de dollars sera alloué annuellement au financement de nouvelles initiatives définies dans le cadre de la Politique gouvernementale de prévention en santé. Ces sommes serviront notamment à réaliser un projet de distribution de collations de fruits et légumes pour les jeunes de milieux scolaires défavorisés ainsi qu'à développer une stratégie numérique en prévention du suicide.

Pour ce qui est de la rémunération des médecins, les ententes successives avec les fédérations médicales auraient permis d'éliminer l'écart existant avec celle des médecins du reste du Canada. Le gouvernement souhaite donc renégocier les modalités de versement convenues dans la dernière entente.

Les établissements du réseau de la santé bénéficieront ainsi des investissements additionnels que je viens d'annoncer pour offrir un meilleur accès et plus de services.

Le budget que je dépose aujourd'hui tient compte de l'entente que nous venons de conclure avec le gouvernement fédéral pour ce qui est du financement de la santé. Cette entente va permettre au Québec d'obtenir sa juste part des fonds annoncés par le gouvernement fédéral le 19 décembre dernier, soit une somme de 2,5 milliards de dollars sur 10 ans.

Cette entente comporte un certain nombre d'améliorations par rapport aux propositions initiales d'Ottawa. Le Québec a obtenu des sommes additionnelles versées dès 2017-2018. Ces sommes serviront à la formation d'infirmières praticiennes spécialisées.

Cette entente confirme le principe de l'asymétrie obtenu en 2004 par le premier ministre Jean Charest et le bonifie. Le gouvernement du Québec pourra utiliser une partie des fonds fédéraux consacrés aux infrastructures sociales pour financer ses propres priorités.

Bien que des gains importants aient été obtenus, la contribution du gouvernement fédéral demeure insuffisante. Le gouvernement fédéral diminue sa participation au financement de la santé. Le gouvernement fédéral doit prendre en compte les pressions provenant de la croissance des dépenses en santé. Plus que jamais, nous sommes confrontés directement à ces pressions, et notre gouvernement entend maintenir ses demandes au gouvernement fédéral.

Le transport collectif constitue un service essentiel pour l'ensemble de la société.

Notre gouvernement investit massivement pour favoriser la mobilité durable. Notre gouvernement choisit donc d'investir dans trois projets majeurs de transport en commun.

J'annonce, M. le Président, que le gouvernement investit 1,3 milliard de dollars dans la réalisation du Réseau électrique métropolitain de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

D'ailleurs, M. le Président, j'aimerais souligner ici la présence de M. Sabia, le président de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Le réseau s'étendra sur 67 kilomètres et comportera 27 stations. Il répondra aux attentes des usagers tout en constituant une vitrine exceptionnelle pour le savoir-faire québécois en matière de transport en commun et de gestion des grands projets d'infrastructures. Le coût total du projet est estimé à 6 milliards de dollars. L'objectif de la Caisse de dépôt est de commencer les travaux de construction dès 2017.

• (16 h 30) •

J'annonce également l'investissement du gouvernement dans le prolongement de la ligne bleue du métro de Montréal. Les sommes sont réservées dans le Plan québécois des infrastructures 2017‑2027.

Le prolongement de la ligne bleue n'est plus au stade des études. La ville de Montréal souhaite commencer les travaux dès 2021, pour une mise en service prévue en 2025.

Enfin, M. le Président, j'annonce que le gouvernement réserve les sommes nécessaires à la réalisation du service rapide par bus, le SRB, à Québec et à Lévis, dans le Plan québécois des infrastructures 2017‑2027.

De plus, j'annonce qu'une somme de 56 millions de dollars est allouée immédiatement à la préparation des plans et devis.

La mise en place de ce réseau est l'option privilégiée par les villes de Québec et de Lévis pour améliorer les conditions de transport et la circulation dans la région. La ville de Québec souhaite commencer les travaux de la première phase en 2019, pour une mise en service en 2022.

Pour répondre aux besoins importants du Québec en matière d'infrastructures publiques, le gouvernement maintient les investissements en immobilisations à des niveaux élevés.

Le gouvernement relève donc de 2,4 milliards de dollars les investissements planifiés dans le Plan québécois des infrastructures. Ce relèvement porte les investissements totaux à 91,1 milliards pour 2017‑2027, dont 40 milliards de dollars pour les quatre prochaines années.

Pour chacun des trois projets que je viens d'annoncer, nous nous attendons à une contribution adéquate du gouvernement fédéral dans le cadre du programme d'infrastructures annoncé le 22 mars dernier.

Concrètement, nous nous attendons à ce que le gouvernement fédéral trouve très rapidement, très rapidement de nouvelles occasions pour envoyer un signal clair quant à sa participation au financement de ces projets porteurs pour le Québec.

En plus d'investir dans ces trois projets majeurs, le gouvernement alloue d'importantes ressources supplémentaires au financement du transport collectif.

J'annonce qu'au cours des cinq prochaines années le gouvernement investira 808 millions de dollars dans les transports collectifs.

Cette augmentation considérable des ressources affectées au transport collectif bénéficiera à toutes les régions du Québec.

J'annonce un appui financier de 475 millions de dollars à l'Autorité régionale de transport métropolitain au cours des cinq prochaines années.

Ce financement additionnel permettra à l'Autorité régionale de transport métropolitain de couvrir ses dépenses en immobilisations, de maintenir ses tarifs préférentiels et de combler le déficit structurel de l'ancienne Agence métropolitaine de transport.

Ces sommes permettront également à l'Autorité régionale de transport métropolitain de jouer le rôle qui lui revient dans le projet du Réseau électrique métropolitain.

Le gouvernement fait en sorte que la nouvelle Autorité régionale de transport métropolitain soit établie sur des bases solides. Grâce à cet appui financier, le gouvernement s'assure que la part des contributions municipales dans les dépenses en transport collectif reste stable, soit au niveau observé en 2016‑2017.

Je veux donc, M. le Président, rassurer une nouvelle fois tous les citoyens de la région métropolitaine de Montréal. Il n'y aura pas de nouvelle taxe pour la mise en service du Réseau électrique métropolitain.

Le gouvernement investit dans le transport collectif de toutes les régions du Québec, en réservant à cette fin 333 millions de dollars au cours des cinq prochaines années.

J'annonce une bonification de 308 millions de dollars sur cinq ans d'aide apportée aux organismes de transport collectif, dans toutes les régions du Québec.

J'annonce également une aide additionnelle de 25 millions de dollars au cours des cinq prochaines années en faveur du transport adapté et du transport collectif régional.

Le gouvernement augmente ainsi de façon significative sa contribution aux coûts d'exploitation du transport collectif dans l'ensemble des régions du Québec.

Cette augmentation bénéficiera aux neuf sociétés de transport des régions métropolitaines, soit celles de Gatineau, Laval, Lévis, Longueuil, Montréal, Québec, Saguenay, Sherbrooke et Trois-Rivières.

Cette augmentation bénéficiera également aux organismes municipaux et intermunicipaux de transport de 14 agglomérations urbaines, aux services de transport collectif régional de 71 municipalités régionales de comté et à la centaine d'organismes responsables des services municipaux de transport adapté.

Toujours dans le secteur des transports, notre gouvernement accroît ses investissements dans les véhicules électriques.

J'annonce des investissements additionnels de 70 millions de dollars dans le programme Roulez vert afin d'encourager l'achat de voitures électriques par les particuliers.

Le programme est maintenu jusqu'en 2020. Les rabais définis dans le programme sont recentrés sur les véhicules de moins de 75 000 $, ce qui permettra à un plus grand nombre de ménages d'en bénéficier.

Cette bonification permettra également de financer un projet pilote d'acquisition de véhicules d'occasion entièrement électriques.

De nouveaux investissements seront consacrés à la mise en place de la nouvelle grappe de véhicules électriques et intelligents, annoncée par ma collègue la ministre de l'Économie, de la Science et de l'Innovation. Cette grappe permettra à l'économie québécoise de tirer pleinement parti d'un secteur d'activité en pleine croissance.

J'annonce par ailleurs la bonification et le prolongement du programme Écocamionnage.

Ces mesures contribueront à renforcer la place du Québec dans les domaines des énergies renouvelables, de l'efficacité énergique et de l'innovation.

Au total, au cours des cinq prochaines années, nous consacrerons 85 millions de dollars à la mobilité durable dans le secteur des transports.

Nous mobilisons les moyens nécessaires, M. le Président, pour préparer l'avenir.

C'est également afin de répondre aux défis du futur que nous soutenons la formation des jeunes, les investissements et l'innovation des entreprises.

Le défi démographique est plus présent que jamais. C'est le principal frein à notre croissance économique.

Il faut soutenir et accompagner la jeunesse en appuyant sa formation et en investissant dans l'enseignement supérieur.

Il faut également, M. le Président, poursuivre les efforts engagés et faire croître la productivité, en agissant notamment sur l'innovation et sur la qualification de la main-d'oeuvre.

Alors, nos entreprises performent dans une économie qui n'a jamais été aussi ouverte et compétitive.

Il est nécessaire de stimuler davantage les investissements et l'innovation des entreprises.

Avec ce budget, nous mobilisons de nouvelles ressources pour accélérer leur croissance.

Pour construire l'avenir, notre gouvernement agit.

Nous investissons dans nos jeunes, en favorisant et en améliorant leur accès aux études et à l'enseignement supérieur.

Nous soutenons les investissements des entreprises, particulièrement dans l'innovation, et nous développons la main-d'oeuvre.

Le gouvernement investit dans l'avenir des jeunes en dégageant de nouveaux moyens pour améliorer leur accès aux études et à l'enseignement supérieur.

Comme je viens de l'indiquer, nous investissons 3,4 milliards de dollars additionnels au cours des cinq prochaines années dans la réussite éducative. Sur ce total, près de 1,5 milliard de dollars seront réservés à l'enseignement supérieur.

• (16 h 40) •

Le Québec bénéficie d'un réseau de cégeps et d'universités de très grande qualité donnant accès à l'enseignement supérieur dans toutes les régions.

Au fil du temps, les universités québécoises se sont forgé une réputation d'excellence. Elles attirent les étudiants du monde entier et des chercheurs de haut niveau. Plusieurs d'entre elles se classent parmi les meilleures au monde.

Notre gouvernement entend soutenir davantage les activités et le développement des cégeps et des universités.

J'annonce des investissements additionnels de 1,1 milliard de dollars au cours des cinq prochaines années afin de renforcer le financement de l'enseignement supérieur.

Ces ressources permettront d'améliorer la qualité de l'enseignement dans les réseaux des cégeps et des universités; d'accroître l'accessibilité aux études en région et de soutenir les clientèles à besoins particuliers; de favoriser la mobilité étudiante entre les établissements; d'offrir un meilleur appui à la formation professionnelle et technique.

Ma collègue la ministre responsable de l'Enseignement supérieur précisera prochainement les mesures ainsi financées.

J'annonce également une aide financière bonifiée de 363 millions de dollars pour mieux soutenir les étudiants au cours des cinq prochaines années.

M. le Président, les jeunes sont l'avenir économique du Québec.

Pour leur permettre de développer pleinement leur potentiel et pour contribuer au développement du Québec, le premier ministre a annoncé, le 30 mars 2016, une nouvelle politique : la Politique jeunesse 2030, Ensemble pour les générations présentes et futures.

Pour permettre aux jeunes de développer leur force, j'annonce que 7,5 millions de dollars seront alloués au cours des cinq prochaines années à la promotion de l'engagement étudiant dans le cadre de Force Avenir. J'aimerais souligner, M. le Président, la présence ici, en Chambre, de Mme Sophie Brochu et aussi de M. François Grégoire.

Pour assurer l'avenir, le gouvernement agit également en soutenant l'innovation et les investissements des entreprises et en développant la main-d'oeuvre.

Afin de préparer l'avenir, le gouvernement poursuit et accroît son aide à l'investissement des entreprises en misant d'abord sur la recherche et l'innovation.

J'annonce qu'au cours des cinq prochaines années le gouvernement investira des ressources additionnelles de 834 millions de dollars dans la recherche et l'innovation.

Au total, M. le Président, le gouvernement consacrera ainsi près de 2,5 milliards à la recherche et à l'innovation au cours des cinq prochaines années.

Il s'agit de sommes considérables, qui démontrent l'importance que notre gouvernement accorde aux investissements dans la recherche et dans l'innovation, dans un monde où tout change très vite et où le Québec doit valoriser plus que jamais son savoir-faire et sa créativité.

Dans quelques semaines, ma collègue la ministre de l'Économie, de la Science et de l'Innovation rendra publiques la stratégie québécoise de la recherche et de l'innovation et la stratégie des sciences de la vie.

Ces deux stratégies annonceront un ensemble de mesures visant à développer les compétences et la relève, à accroître les investissements consacrés à la recherche et à l'innovation ainsi qu'à accélérer le transfert et la commercialisation des innovations.

J'annonce qu'au cours des cinq prochaines années le gouvernement allouera 118 millions additionnels à la stratégie des sciences de la vie, ce qui portera à plus de 150 millions de dollars les sommes consacrées à la mise en oeuvre de cette stratégie.

Les nouvelles ressources consacrées à l'innovation permettront notamment de bonifier le financement des fonds de recherche du Québec et de créer une supergrappe en intelligence artificielle.

Le secteur de l'intelligence artificielle est actuellement en pleine effervescence. Les grandes entreprises technologiques investissent des sommes importantes pour développer des applications dans différents secteurs d'activité, tels que la santé, l'énergie et les transports.

Grâce à la présence de nombreux chercheurs et de centres de recherche spécialisés, le Québec dispose d'un savoir-faire internationalement reconnu en matière d'intelligence artificielle. C'est ainsi que de grandes entreprises comme Google et Microsoft ont choisi d'implanter à Montréal des installations consacrées à l'intelligence artificielle. J'aimerais souligner ici, M. le Président, la présence de M. Yoshua Bengio, personnage très bien connu de cette supergrappe d'intelligence artificielle.

J'annonce que le gouvernement investira 100 millions de dollars, au cours des cinq prochaines années, dans la création d'une supergrappe scientifique et industrielle en intelligence artificielle...

Une voix : ...

M. Leitão : On n'a plus besoin de...

J'annonce également que des ressources additionnelles seront consacrées à l'innovation dans le cadre de la Stratégie maritime et dans le secteur forestier.

Au cours des cinq prochaines années, des ressources de 22 millions de dollars seront ainsi consacrées à la recherche dans le domaine maritime, notamment grâce au projet Odyssée Saint-Laurent.

Dans le secteur forestier, le gouvernement annonce des crédits additionnels de 46 millions de dollars afin de stimuler l'innovation, notamment dans le bois d'ingénierie. Ces sommes serviront en particulier à bonifier le Programme innovation bois, et ainsi à encourager la recherche appliquée et la création de produits et de procédés innovants destinés à l'industrie des produits forestiers.

J'annonce enfin des ressources supplémentaires de 55 millions de dollars, au cours des cinq prochaines années, pour le développement de projets manufacturiers innovants ainsi que pour la recherche dans le secteur minier.

Agir en faveur de la main-d'oeuvre et des investissements, c'est également favoriser l'entrepreneuriat et le financement des entreprises.

Le gouvernement réserve une somme de plus de 442 millions de dollars afin de promouvoir l'entrepreneuriat au Québec.

Dans quelques semaines, ma collègue la vice-première ministre et ministre responsable des Petites et Moyennes Entreprises, de l'Allègement réglementaire et du Développement économique régional rendra public le plan d'action gouvernemental en entrepreneuriat.

Il faut préparer dès maintenant l'émergence des grandes entreprises de demain en stimulant la naissance de nouvelles entreprises et en soutenant leur croissance. Le soutien du gouvernement à l'entrepreneuriat vise ainsi à favoriser les succès à venir.

J'annonce que le plan d'action gouvernemental en entrepreneuriat sera doté de crédits additionnels de 70 millions de dollars pour les cinq prochaines années.

De plus, le gouvernement alloue 35 millions de dollars au cours des cinq prochaines années à d'autres mesures favorisant l'entrepreneuriat, soit notamment le développement de l'entrepreneuriat chez les jeunes, le soutien à la reprise collective des entreprises et un appui accru aux pôles d'économie sociale.

Cette action en faveur de l'entrepreneuriat et du financement des entreprises a pris une autre forme, il y a quelques semaines, avec la publication du plan pour que l'économie québécoise soit davantage une économie de dirigeants.

Le gouvernement a pris des mesures fiscales pour favoriser les transferts d'entreprises familiales.

Le gouvernement a également mis en place d'autres mesures financières, fiscales et réglementaires pour favoriser la présence au Québec de sièges sociaux, pour soutenir le contrôle québécois des entreprises et pour stimuler la venue des dirigeants sur le territoire québécois.

Au total, les mesures annoncées représentent un coût de 337 millions de dollars pour les cinq prochaines années.

Nous allons aider les entreprises à prospérer dans un environnement économique compétitif et ouvert. Nous continuerons à les aider et à les soutenir.

Pour le gouvernement, le développement de la main-d'oeuvre constitue une priorité.

Le Rendez-vous national sur la main-d'oeuvre de février a été une réussite. Il a permis de dégager clairement les principaux défis que le Québec doit relever, en matière d'emploi, de formation, de qualité de vie au travail et de réponse aux besoins des entreprises.

• (16 h 50) •

Le gouvernement donne rapidement suite aux principales recommandations issues du Rendez-vous national de la main-d'oeuvre en dégageant les ressources nécessaires pour les mettre en oeuvre.

J'annonce qu'au cours des cinq prochaines années le gouvernement allouera des ressources additionnelles de 289 millions de dollars à la mise en place des mesures visant à développer la main-d'oeuvre.

Ces mesures s'inscriront dans quatre axes, soit : la promotion des métiers en demande; l'appui aux entreprises dans la gestion de leur main-d'oeuvre; l'appui à la formation continue; et la francisation et l'intégration des personnes immigrantes.

M. le Président, permettez-moi de dévier un peu de mon texte juste pour mettre l'emphase sur le fait que les personnes immigrantes constituent, pour le Québec, un bassin de main-d'oeuvre essentiel afin de faire face aux changements démographiques et de soutenir la croissance économique. Nous allons consacrer un effort particulier pour attirer les meilleurs candidats étrangers et pour assurer leur intégration rapide au marché du travail.

L'avenir du Québec et sa prospérité passent également par le développement économique de toutes les régions.

Dans le budget que je dépose aujourd'hui, nous confirmons à nouveau que le gouvernement investit dans toutes les régions en leur fournissant les ressources nécessaires et en soutenant les secteurs d'activité présents sur l'ensemble du territoire québécois.

Lors de la mise à jour d'octobre 2016, le plan économique du Québec, j'ai annoncé que des ressources de 400 millions de dollars seraient allouées aux régions au cours des quatre prochaines années afin de les appuyer dans la prise en charge de leur développement économique.

Aujourd'hui, je suis en mesure de donner davantage de précisions sur ce soutien significatif, maintenant porté à 522 millions de dollars.

Le gouvernement créera le Fonds d'appui au rayonnement des régions. Ce fonds sera doté de 310 millions de dollars d'ici cinq ans.

Le gouvernement réserve par ailleurs 212 millions à la mise en oeuvre des ententes visant à reconnaître à Québec le statut de capitale nationale et à Montréal celui de métropole, soit respectivement 62 millions et 150 millions de dollars.

S'ajoutant à cet appui général aux régions, le gouvernement bonifie deux mesures fiscales qui soutiendront l'investissement des entreprises dans tout le Québec.

J'annonce la prolongation de trois ans de la période d'admissibilité au congé fiscal pour grands projets d'investissement. Les entreprises réalisant un projet admissible pourront présenter leurs demandes au plus tard le 31 décembre 2020.

Cette mesure a attiré et continuera d'attirer des projets d'investissement majeurs dans l'ensemble des régions du Québec.

J'annonce également l'instauration d'une déduction additionnelle pour amortissement, afin d'appuyer ainsi la modernisation et la productivité des entreprises.

Cette nouvelle déduction, qui représente un allègement fiscal de 165 millions de dollars sur cinq ans, s'appliquera tant aux investissements en matériel de fabrication et de transformation ainsi qu'aux investissements en matériel informatique.

M. le Président, l'agriculture contribue de façon essentielle à la vitalité des régions, à leur dynamisme économique et à l'occupation du territoire. À l'automne 2017, le Sommet sur l'alimentation réunira les principaux acteurs du domaine alimentaire, en prélude à la future politique bioalimentaire du gouvernement.

D'ici là, j'annonce que des crédits de 159 millions de dollars sont alloués à l'agriculture pour soutenir les investissements et améliorer la compétitivité des entreprises agricoles.

Le programme d'aide à l'investissement en agriculture, doté de 95 millions de dollars sur cinq ans, soutiendra les investissements agricoles visant notamment l'amélioration du rendement énergétique et du bien-être animal.

Des crédits de 64 millions seront consacrés au cours des cinq prochaines années à l'agriculture novatrice, à la transformation alimentaire et à la réduction de l'utilisation des pesticides.

J'annonce que ces sommes serviront notamment au financement d'un nouveau programme de rabais d'électricité pour favoriser le développement des serres.

J'annonce qu'une partie de ces crédits sera réservée à l'élargissement du Programme de soutien au drainage et au chaulage des terres afin que 34 nouvelles MRC puissent en bénéficier.

M. le Président, le tourisme est un autre secteur de l'activité économique contribuant directement à la prospérité de toutes les régions.

J'annonce que des crédits additionnels de 123 millions de dollars seront alloués à ce secteur au cours des cinq prochaines années.

Le gouvernement soutient directement les activités touristiques en bonifiant l'aide accordée aux festivals et aux événements. Nous contribuons à la réalisation de projets touristiques d'envergure dans le cadre du Programme d'appui au développement des attraits touristiques.

Le soutien du gouvernement permettra à la Société des établissements de plein air du Québec de réaliser de nouveaux investissements totalisant 100 millions de dollars au cours des cinq prochaines années. L'appui du gouvernement permettra à la SEPAQ de réaliser environ 100 nouveaux projets au cours des cinq prochaines années, concernant toutes les régions du Québec et visant des domaines aussi variés que la mise en valeur du patrimoine, le tourisme de nature et d'aventure, le tourisme hivernal et la gestion environnementale.

M. le Président, le gouvernement investit également 15 millions de dollars sur cinq ans dans le plan de développement de la pêche au saumon et de la pêche sportive.

En plus des crédits alloués au tourisme, le gouvernement renforce son soutien à la protection de la faune.

Au cours des cinq prochaines années, le gouvernement consacrera 47 millions à la protection de nos ressources fauniques, à la biodiversité du territoire, notamment en ajoutant 40 agents de protection de la faune à l'effectif actuel. Ces ressources seront affectées à la constitution d'aires protégées en milieu privé ainsi qu'à la gestion et à la protection des populations de caribous.

Le développement durable interpelle toutes les régions du Québec. Au cours des cinq prochaines années, le gouvernement consacrera des sommes additionnelles de 231 millions de dollars à la protection de l'environnement et des ressources renouvelables dans l'ensemble du Québec.

J'annonce des crédits de 70 millions de dollars pour la promotion des comportements écoresponsables, soit notamment la mise en place d'un crédit d'impôt remboursable pour la mise aux normes des installations d'assainissement des eaux usées des résidences principales et secondaires.

Aux résidents des municipalités côtières du Québec, j'annonce des crédits de 45 millions de dollars pour la prévention des risques liés à l'érosion des berges.

J'annonce aussi que des sommes de 46 millions seront consacrées à la future stratégie québécoise de l'eau afin d'améliorer la gestion et la qualité de l'eau.

J'annonce enfin que le gouvernement investira 24 millions au cours des cinq prochaines années dans les piscicultures gouvernementales, dans la production de plants forestiers et dans la lutte contre la tordeuse des bourgeons de l'épinette dans la forêt privée.

Par ailleurs, j'annonce la reconduction, pour une autre année, du programme RénoVert, qui encourage la rénovation écoresponsable.

M. le Président, la Stratégie maritime est en cours de déploiement. Elle a déjà entraîné 1,2 milliard de dollars d'investissements et créé ou maintenu 5 000 emplois, selon les calculs de l'Institut de la statistique du Québec.

• (17 heures) •

J'annonce des investissements additionnels de 36 millions de dollars, au cours des cinq prochaines années, afin notamment de créer un centre d'expertise en gestion des risques d'incidents maritimes aux Îles-de-la-Madeleine et d'assurer la conservation du lac Saint-Pierre.

Et, M. le Président, le gouvernement confirme l'application concrète de la reconnaissance du caractère insulaire des Îles-de-la-Madeleine. C'est important, M. le Président, j'annonce un appui additionnel à son économie avec la bonification de l'aide fiscale pour ses habitants et la bonification de la déduction additionnelle pour les coûts de transport des PME. Ces deux mesures représentent un soutien de plus de 18 millions de dollars au développement des Îles-de-la-Madeleine pour les cinq prochaines années.

M. le Président, nous avons relancé le Plan Nord. Il apporte des bénéfices partout au Québec. Le gouvernement poursuit la mise en oeuvre, notamment avec le déploiement des activités du port de Sept-Îles. Au cours des cinq prochaines années, des crédits de 45 millions de dollars seront consacrés à de nouvelles initiatives dans le cadre du Plan Nord, dont la construction de l'Institut nordique du Québec et l'amélioration du réseau de télécommunications en Basse-Côte-Nord.

Le gouvernement soutient aussi le rayonnement de la culture québécoise et la place du Québec dans le monde. Investir dans l'avenir du Québec, M. le Président, c'est investir dans notre société et notre collectivité en soutenant le rayonnement de la culture québécoise.

Avec le présent budget, le gouvernement apporte un appui majeur à la presse écrite, à la production cinématographique et télévisuelle, aux institutions muséales et à la protection du patrimoine. Au total, le gouvernement prévoit des sommes additionnelles de 113 millions de dollars, au cours des cinq prochaines années, pour la culture québécoise. M. le Président, l'existence d'une presse écrite dynamique, diversifiée et de qualité est cruciale pour la vitalité de notre culture mais également pour la bonne santé de notre vie démocratique partout au Québec, et notamment en région.

J'annonce donc un soutien de 36 millions de dollars au cours des cinq prochaines années à la presse écrite locale et communautaire afin notamment de l'aider à réaliser avec succès sa transformation numérique.

Le secteur du cinéma et de la télévision contribue de façon remarquable au rayonnement du Québec à travers le monde. La qualité et la créativité de nos productions illustrent le savoir-faire québécois et sont porteuses de notre excellence.

J'annonce un soutien de 31 millions de dollars, au cours des cinq prochaines années, afin notamment de bonifier le crédit d'impôt pour la production cinématographique ou télévisuelle québécoise et de soutenir Télé-Québec.

J'annonce enfin des crédits de 37 millions de dollars au cours des cinq prochaines années en faveur des institutions muséales et du patrimoine culturel ainsi que 5 millions de dollars pour le secteur de la musique.

M. le Président, ma collègue la ministre des Relations internationales et de la Francophonie rendra publique prochainement la politique de relations internationales du Québec. Dans le contexte mondial actuel, il importe plus que jamais de soutenir l'action internationale du Québec et d'en accroître le financement.

J'annonce un appui additionnel de 100 millions de dollars, au cours des cinq prochaines années, afin de renforcer l'action internationale du Québec. Ces sommes serviront notamment à accroître la présence et la visibilité du Québec à l'étranger, à mettre en oeuvre le volet international des grandes priorités gouvernementales et à renforcer la diplomatie québécoise. Elles nous permettront d'améliorer la coopération bilatérale et multilatérale ainsi que de contribuer de façon accrue à la collaboration et à la solidarité internationales.

Face aux tendances protectionnistes et aux incertitudes mondiales ambiantes, le Québec fait le choix de s'ouvrir encore davantage au monde. Notre engagement en faveur des échanges avec les autres nations, c'est autant un choix économique qu'une affirmation de nos valeurs profondes.

Dans la prochaine politique, le Québec réaffirmera son engagement en faveur d'une économie ouverte, d'une plus grande mobilité de ses citoyens et du développement d'un monde plus juste et prospère dans lequel nous pourrons faire rayonner nos valeurs comme nos créneaux d'excellence.

La santé économique et financière retrouvée nous permet d'investir dans les services et de mieux préparer l'avenir. Elle nous donne également la possibilité de prendre des initiatives concrètes au bénéfice direct de tous les Québécois en réduisant leurs impôts et en améliorant le soutien aux plus vulnérables. Le gouvernement réduit le fardeau fiscal des citoyens de 2,1 milliards de dollars additionnels au cours des cinq prochaines années.

En premier lieu, le gouvernement procède à une baisse d'impôt générale qui bénéficiera à tous les contribuables imposables, soit 4,3 millions de Québécois.

J'annonce que la première tranche de revenu protégée de l'impôt est portée à 14 890 $ à compter du 1er janvier 2017. Le gouvernement procède donc à l'augmentation du montant personnel de base de 11 635 $ à 14 890 $, qui sera dorénavant converti au taux de 16 %. Cela signifie que, pour tous les Québécois, les premiers 14 890 $ de revenus ne seront pas imposés. Cette mesure s'inspire du rapport de la Commission d'examen sur la fiscalité québécoise, présidée par M. Luc Godbout.

Le gouvernement diminue ainsi le fardeau fiscal de près de 295 millions de dollars en 2017‑2018, soit d'un peu plus de 1,4 milliard de dollars sur cinq ans.

En deuxième lieu, en deuxième lieu et comme je l'ai annoncé lors de la mise à jour d'octobre 2016 du plan économique du Québec, la contribution santé est abolie pour tous les contribuables québécois depuis le 1er janvier 2017.

J'annonce maintenant que tous les contribuables gagnant moins de 134 000 $ n'auront rien à acquitter pour 2016. Cette mesure rétroactive bénéficiera à 4,3 millions de contribuables. Un remboursement sera effectué dans quelques semaines par Revenu Québec lors du traitement de la déclaration de revenus.

Pour les contribuables, la mesure représente un gain de 440 millions de dollars en 2016‑2017 et de 32 millions de dollars en 2017‑2018. En tenant compte de la suppression de la contribution santé, les contribuables vont bénéficier d'une baisse d'impôt significative.

À titre illustratif, pour une personne seule ayant un revenu de travail de 45 000 $, la réduction du fardeau fiscal se chiffre à 200 $ pour 2016 et 255 $ pour 2017. Dans le cas d'un couple ayant deux revenus de travail de 45 000 $, la réduction du fardeau fiscal atteint 400 $ en 2016 et 510 $ en 2017, M. le Président.

• (17 h 10) •

Grâce aux mesures appliquées graduellement depuis 2016, le gouvernement aura ainsi diminué les impôts d'un peu plus de 1 milliard de dollars par année.

À ces mesures s'ajoutent d'autres allègements ciblés. Le bouclier fiscal, la bonification des primes au travail et la bonification du crédit d'impôt pour les travailleurs d'expérience constituent ensemble des baisses d'impôt annuelles de près de 200 millions de dollars. L'ensemble de ces mesures représente une réduction permanente du fardeau fiscal des particuliers atteignant 1,2 milliard de dollars par année à compter de 2017-2018, soit près de 7 milliards sur six ans.

Le gouvernement complète ces baisses d'impôt par des mesures en faveur des plus vulnérables. Le troisième Plan d'action gouvernemental en matière de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale sera rendu public dans quelques mois par mon collègue le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale. Pour la première fois, pour la première fois, ce plan visera à sortir plus de 100 000 personnes de la pauvreté, soient notamment les personnes seules et les couples sans enfants. L'amélioration du revenu disponible sera au coeur de l'approche retenue. Pour faire reculer davantage la pauvreté, le gouvernement s'appuiera sur la bonne tenue de l'économie, afin d'assurer une forte création d'emplois au bénéfice de tous les Québécois.

En complément, plusieurs autres initiatives structurantes seront examinées, soient : l'augmentation du revenu disponible des prestataires de l'assistance sociale fournissant un effort de travail, des dispositions facilitantes pour les prestataires des programmes d'assistance sociale de manière à inciter au travail, un accompagnement dans le parcours vers l'emploi, des mesures favorisant la participation des personnes et des familles à la vie collective.

Lors de l'élaboration du plan d'action, le gouvernement évaluera les recommandations qu'aura formulées d'ici quelques mois le Comité d'experts sur le revenu minimum garanti. Ce comité, présidé par Mme Dorothée Boccanfuso, a été mis en place en juin 2016 par le gouvernement afin qu'il examine des moyens d'améliorer le régime actuel de soutien du revenu.

M. le Président, nous sommes une société solidaire. Nous nous sommes maintenant donné les moyens d'aller encore plus loin dans le soutien aux personnes les plus vulnérables. En attendant le plan de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale, le gouvernement annonce immédiatement des mesures en faveur des logements sociaux, du soutien à l'action communautaire et de la lutte contre l'itinérance.

Nous reconnaissons et apprécions à sa juste valeur le rôle majeur des groupes communautaires dans le soutien aux plus vulnérables. Je pense, M. le Président, que c'est utile de répéter : Nous reconnaissons et apprécions à sa juste valeur le rôle majeur des groupes communautaires dans le soutien aux plus vulnérables.

Pour ce qui est des logements sociaux, j'annonce la construction de 3 000 nouveaux logements sociaux, communautaires ou abordables, représentant des investissements de 255 millions de dollars au cours des prochaines années, pour venir en aide aux ménages dans le besoin.

J'annonce également des investissements de 73 millions de dollars afin de poursuivre l'adaptation et la rénovation des domiciles privés par l'entremise du Programme d'adaptation de domicile pour les personnes handicapées, du Programme RénoRégion et du programme Rénovation Québec. Au cours des prochaines années, le gouvernement investira ainsi 328 millions de dollars de plus dans la construction et la rénovation de logements destinés aux personnes vulnérables.

Au cours des cinq prochaines années, j'annonce que des crédits additionnels de 8 millions de dollars permettront d'améliorer l'accès aux bâtiments pour les personnes handicapées. Grâce à ces crédits, un nouveau programme soutiendra financièrement les petits commerçants souhaitant améliorer leur accessibilité aux personnes à mobilité réduite.

Le gouvernement consacrera 107 millions de dollars additionnels, au cours des cinq prochaines années, au soutien à l'action communautaire. J'annonce une augmentation de 80 millions de dollars au cours des cinq prochaines années pour... du financement, pardon, du Programme de soutien aux organismes communautaires. Ces sommes permettront de financer un certain nombre d'organismes déjà admis au programme. Elles permettront d'augmenter les services offerts à des personnes parmi les plus vulnérables de notre société.

Toujours pour ce qui est du soutien à l'action communautaire, j'annonce que le gouvernement consacrera 22 millions de dollars sur cinq ans aux initiatives sociales pour contrer la pauvreté et 5 millions également sur cinq ans pour favoriser l'implication sociale des jeunes en situation de vulnérabilité.

J'annonce également de nouveaux crédits de 7 millions de dollars d'ici 2021 pour réduire l'itinérance chronique et cyclique, principalement à Montréal. La mesure permettra de sortir 150 personnes itinérantes de la rue en leur offrant l'accompagnement nécessaire, une aide financière au logement et un soutien en vue de leur réintégration dans la société.

Le gouvernement complète ces aides additionnelles aux plus vulnérables par de nouveaux soutiens aux personnes et aux collectivités, représentant des investissements supplémentaires de 279 millions de dollars pour les cinq prochaines années.

À la suite des événements survenus dans la région de Val-d'Or, le gouvernement a mis en place une commission d'enquête concernant les relations entre les autochtones et certains services publics. Les communautés autochtones font face à des défis de développement économique et social particuliers. D'ailleurs, j'aimerais reconnaître ici, M. le Président, la présence de certains leaders qui sont avec nous.

J'annonce une série de mesures en faveur des communautés autochtones, représentant des investissements de 195 millions de dollars pour les cinq prochaines années. Ces mesures comprennent notamment la dotation du Fonds d'initiatives autochtones et de nouveaux crédits pour le Plan d'action gouvernemental en matière d'action sociale autochtone.

J'annonce aussi des crédits de 54 millions sur cinq ans afin d'améliorer l'accès des victimes d'actes criminels à la justice et à l'indemnisation.

J'annonce enfin que des sommes additionnelles de 33 millions sont accordées au cours des cinq prochaines années afin de financer le Plan d'action gouvernemental pour contrer la maltraitance envers les personnes aînées, la lutte contre l'intimidation et le Plan d'action gouvernemental de lutte contre l'homophobie et la transphobie.

Par ailleurs, j'annonce des crédits additionnels portant à 30 millions de dollars sur cinq ans le financement de la stratégie gouvernementale pour l'égalité entre les femmes et les hommes.

Alors, M. le Président, en conclusion, le budget que je dépose aujourd'hui est le budget de l'espoir retrouvé. Nous respectons nos engagements en investissant davantage dans nos priorités. Nous consacrons plus de moyens à la réussite éducative de nos jeunes. Nous finançons plus de services en santé pour améliorer l'accès à des soins de qualité. Nous effectuons des investissements majeurs au service des citoyens pour le transport collectif.

• (17 h 20) •

Nous préparons l'avenir en soutenant la jeunesse et en l'accompagnant dans sa formation, en stimulant les investissements des entreprises, particulièrement en innovation, et en développant la main-d'oeuvre. Nous investissons dans toutes les régions du Québec pour assurer leur développement économique et la vitalité de leur milieu.

Nous soutenons également le rayonnement de la culture québécoise et la place du Québec dans le monde.

M. le Président, nous réduisons les impôts pour améliorer la qualité de vie et nous améliorons le soutien aux plus vulnérables.

Tout cela, M. le Président, nous le réalisons en maintenant des finances publiques saines et en réduisant le poids de la dette. Tout simplement, M. le Président, nous faisons ce que nous avions dit que nous ferions.

Alors, M. le Président, en conclusion, je souhaiterais poursuivre une tradition que j'ai déjà instaurée dans cette chambre en citant un proverbe de mon pays de naissance afin de souligner ce qui, à mon sens, ressort principalement des choix et des initiatives que je viens d'annoncer.

Au Portugal, on dit que «educação é educar o pensar para promover as ações», ce qui signifie que l'éducation, c'est éduquer la pensée pour promouvoir les actions. Ce budget est un budget d'actions, d'actions pour le présent et pour l'avenir afin de faire bénéficier tous les Québécois de la prospérité retrouvée et préparer l'avenir.

Motion proposant que l'Assemblée approuve la
politique budgétaire du gouvernement

Je propose donc, M. le Président, que l'Assemblée nationale approuve la politique budgétaire du gouvernement.

Je vous remercie.

(Applaudissements)

>353 Le Président : Merci. Alors, M. le ministre, votre motion est présentée.

Commentaires de l'opposition

J'inviterais maintenant...

Des voix : ...

Le Président : S'il vous plaît! Je vais céder la parole maintenant à M. le député de Rousseau, qui est le porte-parole officiel de l'opposition officielle en matière de finances. Vous savez que vous avez un 10 minutes qui vous est octroyé, M. le député de Rousseau. Alors, je vous cède la parole immédiatement.

Des voix : ...

Le Président : S'il vous plaît!

M. Nicolas Marceau

M. Marceau : Merci. Merci, M. le Président. Alors, après trois ans de démolition, on a droit aujourd'hui à un budget de rafistolage. Après trois ans de démolition, le gouvernement libéral nous annonce aujourd'hui qu'il veut réparer les dégâts qu'il a causés. Après avoir coupé dans les services à la population et après avoir augmenté le fardeau fiscal de 1 500 $ par famille, les libéraux promettent aujourd'hui un remboursement partiel et incomplet aux familles, aux patients, aux aînés.

M. le Président, ne soyons pas dupes. Il ne répare qu'en partie les dégâts faits dans les réseaux d'éducation et de santé, dans les poches des familles et dans les régions du Québec. Et ce sont de grosses coupes puis une réparation partielle. C'est la recette libérale. Ce budget, d'une certaine manière, est un aveu de culpabilité des libéraux, quasiment des excuses, mais des excuses qui sont insuffisantes. Les trois années d'austérité ont fait mal, très mal aux Québécois. Pour se racheter, il commence à dédommager les Québécois, mais les besoins des Québécois, les besoins de la population, ils ne sont pas satisfaits, ces besoins. Il en manque encore beaucoup pour réparer tous les dégâts, pour rétablir les services à un niveau satisfaisant.

M. le Président, on nous annonce un réinvestissement, mais pourquoi est-ce qu'on croirait le ministre des Finances aujourd'hui? Pourquoi on le croirait cette fois, alors que, dans le passé, les réinvestissements n'ont pas été au rendez-vous? En éducation, les promesses électorales d'investissement ont été brisées. Les augmentations réelles de budget n'ont pas été constatées sur le terrain malgré toutes les annonces. L'an dernier, on nous avait promis une augmentation de 4,6 % en éducation, cible qui n'a jamais été atteinte.

Encore pire, le gouvernement libéral, pendant ce temps, cachait le Grand Canyon de l'austérité libérale en disant qu'il ne touchait pas aux services aux élèves, alors que, nous le savons aujourd'hui, ces services ont été gravement amputés. Aujourd'hui, on nous dit qu'on va investir 333 millions en éducation, mais, M. le Président, si les libéraux avaient respecté leur promesse électorale d'augmenter de 3,5 % le budget de l'Éducation, même en incluant les annonces d'aujourd'hui, il y aurait 1 milliard de plus dans le budget de l'Éducation seulement pour cette année, seulement pour cette année. Mais, M. le Président, les coupes du passé, elles ont eu des impacts. Un an, deux ans, trois ans sans services pour un élève en difficulté, ça laisse des traces, ça a des impacts à long terme. M. le Président, nous n'avons pas le moyen d'échapper des jeunes, et c'est exactement ce que ce gouvernement a fait.

Quant à nos services de garde, le gouvernement actuel a coupé 300 millions dans les services de garde. Ils nous promettent aujourd'hui un réinvestissement de moins que la moitié sur cinq ans. Ça aura, ça aussi, des impacts. On a coupé à la scie à la chaîne et on réinvestit au compte-gouttes.

En santé, si les libéraux avaient respecté leurs promesses électorales, le budget aurait augmenté de 4 % par année. Et, si j'inclus encore une fois le réinvestissement partiel d'aujourd'hui, il manque encore, dans le budget de la santé, 1,4 milliard de dollars. On nous avait promis 4 %. Cette année, on a moins que 4 % pour les soins aux patients mais plus que 4 % pour les médecins. Cette année, ils vont augmenter de 5,9 %, c'est-à-dire 419 millions de plus. Et ça, ça suppose qu'une entente va intervenir entre le gouvernement et les médecins, sans quoi l'augmentation pourrait être même de tout près de 900 millions, 886 millions, M. le Président. Ça, c'est hypothétique. Et, connaissant la volonté de ce gouvernement envers les médecins, on peut en douter.

M. le Président, il y a donc deux budgets de la santé au Québec. Il y a le budget des médecins, qui est prioritaire, puis il y a le budget des soins aux patients, qui, lui, est secondaire. C'est ce que je constate encore une fois.

• (17 h 30) •

M. le Président, un exemple d'écran de fumée. Hier, on a eu le droit à une annonce de 1,4 milliard de dollars sur 10 ans pour des infirmières spécialisées, des superinfirmières, 1,4 milliard sur 10 ans. Savez-vous combien il y a dans le budget de cette année? 10 millions, 10 millions. Hier, c'était 1,4 milliard. Écran de fumée que ça s'appelle, ça, M. le Président. Et je vous le dis : Les médecins peuvent dormir tranquilles, ce n'est pas demain la veille que les infirmières spécialisées vont prendre la place des médecins; leur monopole, il est garanti quant aux actes médicaux qui leur sont réservés pour l'instant.

Peut-être un dernier point en santé, le financement des organismes communautaires. On le sait, les organismes communautaires ont pris le relais de l'État alors qu'il abandonnait les patients du Québec ces dernières années. Or, on augmente, cette année, le budget des organismes communautaires de seulement 10 millions. Encore une fois, je vous invite à le mettre en perspective avec le 419 millions qui est promis aux médecins. M. le Président, on est dans le monde du ridicule.

Permettez-moi de vous parler maintenant de fardeau fiscal. Il y a, dans le budget, l'abolition de la taxe santé, la taxe libérale sur la santé, et il y a une baisse d'impôt. Mais, rappelons-le, le fardeau des Québécois avait augmenté de 1 500 $. Si on soustrait à ça le 400 $ de la taxe santé et les deux fois 55 $ de cette année, on n'en demeure pas moins à 990 $ de plus à payer. Les Québécois sont donc plus pauvres. Et, pour ceux qui en douteraient, à la page A-18, il y a un beau tableau qui présente le résultat des courses avec l'action de ce gouvernement, les derniers budgets, toutes les mesures qui ont été prises. Et on constate que, quand on additionne, sur cinq ans, de l'année dernière, pour les cinq prochaines années, on arrive à 4,3 milliards de dollars de plus que les Québécois paient. C'est le résultat de votre action, de l'autre côté.

En matière économique, il y a des choses à dire. On va commencer par la fameuse promesse du 250 000 emplois. Aujourd'hui, tous les chiffres sont révélés, tout y est maintenant. On connaissait les chiffres pour 2014, pour 2015; désormais, nous avons 2016, 2017 et 2018, on a les prévisions du ministère des Finances et on arrive à la conclusion qu'il va se créer 28 000 emplois par année pendant cinq ans. On est très loin du 50 000. Votre échec, il est maintenant en tous chiffres dans le budget.

M. le Président, les dernières années ont été dures en matière d'investissements des entreprises. On sait que, l'an dernier, les investissements des entreprises ont chuté de 2,6 %, et ça faisait suite à deux années de suite de baisses des investissements. Alors, si on résume : en 2014, ça a baissé, en 2015, ça a encore baissé, puis, en 2016, ça a encore baissé, trois ans de suite. Et évidemment ça finit par avoir un impact sur la croissance économique parce que les investissements, c'est ce qui permet de croître plus rapidement dans le futur. Alors, quand ça baisse, la croissance baisse. Et effectivement, au chapitre de la croissance économique, on voit malheureusement, résultat de votre action, qu'on va avoir une croissance plus faible au Québec, et en 2017 et en 2018, que l'Ontario, que le Canada, que les États-Unis. Ça, c'est votre bulletin.

Il n'y aura pas non plus de soulagement du côté des exportations. Je vous rappelle simplement qu'elles ont stagné, en 2016, dans un contexte qui était favorable, sous le président Obama, avec un dollar faible. Désormais, nous avons le président Trump. M. le Président, à part de s'acheter un passeport, le... pas de s'acheter... de se procurer un portefeuille à passeport, le ministre des Finances n'a pas fait grand-chose pour les exportations. Je suis désolé de le lui dire. Et je suis inquiet pour la suite des choses.

Peut-être un mot important, parlant d'exportations, sur le bois d'oeuvre. On n'a pas la garantie de prêt qui avait été promise par le premier ministre. Elle n'y est pas. Les fédéraux nous ont lâchés, et là c'est le gouvernement du Québec qui lâche le secteur de la forêt au Québec. Les 60 000 emplois de nos travailleurs de la forêt, ils sont en danger. Ce gouvernement-là ne fait rien.

Je vais simplement rappeler — pour conclure ma section économique, parce que je vois le temps qui file — qu'en matière de protection de nos sièges sociaux, évidemment, il n'y a pas de volonté, et ça se traduit par une absence de mesure dans ce budget. Je me disais qu'après le constat de l'échec de leur annonce d'il y a deux mois on aurait quelque chose de plus. Ça n'y est pas.

M. le Président, je veux vous parler un peu d'un projet important pour Montréal, pour le Québec, le REM, le Réseau électrique métropolitain. Simplement vous dire que le montage financier, le plan d'affaires a été rendu public aujourd'hui... en tout cas, avec un peu plus de détails, et les inquiétudes que nous avions pour le projet du REM se confirment : non seulement la rentabilité n'est pas au rendez-vous, mais on demandera des subventions gouvernementales d'opérations récurrentes de 133 millions de dollars par année, en plus de garantir un rendement de 8 % à la caisse, prioritaire, alors qu'il n'y aura pas de rendement comme ça pour les Québécois. Et ce rendement sera payé par les contribuables du Québec. Ça, c'est première des choses.

Deuxièmement, la hausse des coûts du projet de 5 à 6 milliards de dollars, elle était connue, mais on a appris que ce sont les utilisateurs... enfin, ce sont les gens qui sont abonnés à Hydro-Québec qui vont payer pour puis les contribuables du Québec : il y en a pour 800 millions qui va être payé par les contribuables du Québec. Et la part du fédéral, elle, elle est toujours inconnue.

Finalement, il faut que je le dise, il y a 1 283 000 000 $ de ce qu'on appelle un placement, de votre côté, qui est mis dans le projet. Or, M. le Président, il n'y a pas de rendement qui est associé à ça. Ça ressemble à de la dette, ça ne ressemble pas à un placement. Et je vais demander à la Vérificatrice générale de se pencher sur ça parce qu'il y a quelque chose de louche là-dedans. Il y a quelque chose de louche quant à l'écriture comptable, quant à l'écriture comptable. Je veux être clair.

Alors, M. le Président, je vais conclure. En fait, il me reste peu de temps. Simplement vous dire que le réinvestissement auquel on assiste aujourd'hui, il est partiel. C'est un remboursement qui tient du rafistolage. Ce sont des investissements qui tiennent du rafistolage. Il n'y a rien qui va permettre de rétablir les services au niveau qu'ils auraient dû être. Alors, M. le Président, nous sommes très insatisfaits, je suis très insatisfait, et je vous annonce d'emblée que nous allons voter contre ce budget.

Le Président : Merci, M. le député. J'inviterais maintenant...

Des voix : ...

Le Président : S'il vous plaît! J'inviterais maintenant M. le député de Granby, porte-parole officiel de la seconde opposition en matière de finances. Vous avez 10 minutes, M. le député de Granby. Nous vous écoutons.

M. François Bonnardel

M. Bonnardel : Merci, M. le Président. M. le Président, en 2003, vous étiez ici, vous vous souvenez de Jean Charest? Jean Charest disait : Les Québécois sont les plus taxés en Amérique du Nord. Après presque 15 ans de pouvoir, petit intermède de deux ans, le premier ministre qui est assis là aujourd'hui pourrait dire : Les Québécois sont toujours parmi ceux qui sont les plus taxés sur terre. Pourquoi, M. le Président?

Une voix : ...

M. Bonnardel : Oui, sur terre, les plus taxés. Pourquoi, M. le Président? Parce que, depuis 2010, depuis 2010, M. le Président, on est allés chercher d'innombrables taxes, d'augmentations, taxe santé, souvenez-vous, frais de garde, hein, une promesse rompue, un immense bobard que le Parti libéral nous a annoncé pendant la campagne de 2014. On a modulé les services de garde, les frais de garde, on a augmenté les taxes sur l'essence, Hydro-Québec deux, trois fois, on a augmenté au-dessus de l'inflation, taxes municipales, taxes scolaires, taxe sur le carbone. Ça a donné quoi, depuis 2014, plus précisément? Près de 1 300 $ d'augmentation qu'on est allés chercher dans les poches des contribuables. Ce retour à l'équilibre budgétaire, on l'a fait sur le dos des contribuables québécois.

Et, M. le Président, aujourd'hui, la grande annonce du gouvernement, c'est de baisser les impôts des Québécois, des familles, un couple, de 110 $. Par personne, M. le Président, c'est 55 $ pour l'année, 1 $ par semaine. On ne vous redonne même pas un café chez Tim Hortons, M. le Président. Le café, en passant, le ministre de l'Environnement, il aime beaucoup les cafés. Ça, c'est ce qu'on vous redonne aujourd'hui dans vos poches. Ceux qui nous écoutez aujourd'hui, là, vous avez 110 $ de plus. La taxe santé, le ministre va me dire : Bien oui, mais la taxe santé... Cette taxe santé n'aurait jamais dû exister, premièrement, jamais, n'aurait jamais dû exister, M. le Président. Alors, la vérité, aujourd'hui, c'est que, sur toutes les augmentations que les citoyens, les familles, la classe moyenne a eues, c'est un magnifique 110 $ qu'on remet dans vos poches sur un surplus, M. le Président, de 2,3 milliards cette année.

Et l'autre grand bobard, M. le Président, dans ce cadre financier... M. le Président, le Parti libéral disait : Tous les surplus que nous aurons, la moitié de ces surplus, on va redonner en baisses d'impôt ces surplus aux Québécois. Donc, sur 2,3 milliards... hormis le Fonds des générations, là, qu'on me comprenne bien. Parce qu'on nous accuse toujours de vouloir prendre le 1 000 $ aux familles qu'on veut redonner, depuis que nous l'avons annoncé voilà quelques semaines déjà... on nous accuse de vouloir le prendre dans le Fonds des générations, ce qui est complètement faux, complètement faux. On avait un surplus de 2,3 milliards; le gouvernement, à l'époque, le premier ministre en tête, a annoncé aux Québécois : Nous allons prendre la moitié de ces surplus et nous allons redonner cet argent dans les poches des Québécois, ce qu'ils n'ont pas fait. Ça, c'est la vérité, M. le Président.

• (17 h 40) •

On avait des demandes prébudgétaires. On a demandé au gouvernement, avec ces surplus, de remettre 1 000 $ dans les poches des familles; c'est 110 $ qu'on remet aujourd'hui. On a demandé, M. le Président, une enveloppe de 100 $ par élève pour l'achat de fournitures scolaires; rien dans ce budget aujourd'hui. On a demandé la maternelle quatre ans offerte à tous d'ici quatre ans, une maternelle gratuite mais pas obligatoire; rien de prévu dans ce budget spécifiquement.

On peut se réjouir, on peut se réjouir. On a demandé l'ajout de 800 professionnels, mon collègue l'a maintes et maintes fois demandé, on en annonce 1 500. On va suivre ça de près, on va suivre ça de très, très près, pas juste 60 dans l'année, on s'attend à ce que les 1 500, rapidement, hein, puissent être engagés pour être capables de soutenir les enfants en difficulté, parce que, mon collègue, vous pouvez être certain qu'il va suivre le ministre de l'Éducation dans les prochaines semaines.

M. le Président, mon collègue de la santé a demandé 2 $ de plus pour les repas en CHSLD, a demandé, dans la dernière année, qu'on augmente de 2,14 $ à 4,14 $ le montant qu'on pourrait offrir décemment à tous ceux qui sont en CHSLD présentement au Québec. Tout laisse croire que c'était trop, on n'avait pas assez de surplus. Et on va essayer, encore une fois, de nous faire croire que, dans ce budget, on va améliorer la qualité de vie des usagers en CHSLD, oui, mais on ne pouvait pas annoncer spécifiquement ce que mon collègue a demandé, d'augmenter de 2 $ les repas en CHSLD, on ne pouvait pas faire ça, M. le Président.

En éducation, je reviens sur un dossier extrêmement important, c'est important que le ministre de l'Éducation écoute ceci. En 2015, M. le Président, dans le budget, on prévoyait pour 2016‑2017, qui se termine le 31 mars, 17 196 000 000 $. Dans ce budget, on a 17 244 000 000 $, exactement ce qu'on prévoyait voilà deux ans. Alors, tout ce qu'on a enlevé, on le redonne aujourd'hui. Ce qu'on prévoyait voilà deux ans, M. le Président, pour 2017‑2018, c'était 17 608 000 000 $; on a 17 882 000 000 $, une augmentation de 1,5 %. Je le répète : Tout ce qu'on a enlevé dans les deux dernières années, on le redonne aujourd'hui. Ça, c'est la vérité, M. le Président.

La machine gouvernementale, M. le Président, stratégie et gestion des dépenses, on l'avait vu, on l'a souvent répété, mon collègue du Conseil du trésor l'a mentionné, que la machine était trop lourde, fonction publique. Or, fonction publique, on voit soudainement une augmentation du nombre d'employés. Or, la fonction publique, on parle d'une augmentation de près de 4 000 employés. J'espère, M. le Président, qu'on a fait le ménage de tous les Gilles et du gaspillage dans la machine et dans l'appareil.

M. le Président, le Québec peine à rattraper le Canada : péréquation toujours plus importante, 2 milliards de plus cette année pour ce qui est des transferts fédéraux. Je ne me réjouis pas, moi, de recevoir 11 milliards de péréquation, M. le Président, je souhaiterais que le Québec puisse tirer le Canada vers le haut et non le contraire. Dernier en termes de revenus disponibles, 57e sur 60 États, mon chef l'a mentionné, dans les deux dernières années, les plus taxés en Amérique du Nord, la dette la plus élevée au Canada, taux de décrochage scolaire le plus élevé. Est-ce qu'on a des objectifs précis pour ça dans ce budget? Non.

Délais d'attente dans les urgences, dans une société moderne comme la nôtre... M. le ministre, vous serez jugé sur les délais d'attente d'ici la prochaine élection. Vous serez jugé aussi sur le nombre de citoyens qui n'ont pas accès à un médecin de famille présentement, un médecin de famille la fin de semaine aussi, hein, le soir.

Alors, M. le Président, vous comprendrez que, face à un budget qui est déposé aujourd'hui et qui ne remet pas plus d'argent dans les poches des contribuables, qui n'amène pas le Québec et ce gouvernement à amener des objectifs précis sur les points que je vous ai donnés... vous comprendrez que j'ai très hâte au 1er octobre 2018, j'ai très hâte à ce prochain rendez-vous, parce que le Québec mérite mieux. Merci, M. le Président.

Le Président : Merci, M. le député de Granby. Ceci met fin à cette partie du discours du budget. M. le leader.

Ajournement

M. Fournier : Oui. Je fais motion pour ajourner nos travaux au mercredi 29 mars 2017, à 9 h 40, M. le Président.

Le Président : Est-ce que cette motion est adoptée?

Des voix : Adopté.

Le Président : Alors, j'ajourne les travaux au 29 mars, à 9 h 40.

(Fin de la séance à 17 h 45)