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(Dix heures dix-neuf minutes)
Le Président (M. Allaire) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la
séance de la Commission de l'aménagement du territoire ouverte. Je demande à
tous et à toutes de prendre quelques secondes pour éteindre vos multiples
appareils électroniques, s'il vous plaît. La commission est réunie afin de
procéder à l'étude du volet Capitale-Nationale des crédits budgétaires du
portefeuille Sécurité publique pour l'exercice financier 2020‑2021. Une enveloppe
de 1 h 30 min a été allouée pour l'étude de ce volet.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
• (10 h 20) •
Le Secrétaire
: Oui, M.
le Président. M. Jacques (Mégantic) est remplacé par M. Lévesque
(Chauveau); Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice) est remplacée par M. Provençal
(Beauce-Nord); M. Kelley (Jacques-Cartier) est remplacé par M. Barrette
(La Pinière); Mme Thériault (Anjou―Louis-Riel) est
remplacée par M. Ciccone (Marquette); Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue) est remplacée par M. Zanetti (Jean-Lesage); Mme
Perry Mélançon (Gaspé) est remplacée par M. Bérubé (Matane-Matapédia).
Le Président (M. Allaire) : Merci,
M. le secrétaire. Nous allons procéder aux échanges entre les groupes
d'opposition et la ministre par bloc de 20 minutes. Le temps d'échange inclut
les questions et les réponses. Mais avant, à ce titre, là, nous avons débuté
nos travaux à peu près à 10 h 18, et qu'une période de
1 h 30 min doit être consacrée à l'étude des crédits ce matin, y
a-t-il consentement pour poursuivre nos travaux au-delà de l'heure prévue, donc
jusqu'à 11 h, à peu près, presque 50? Ça va? Consentement. Parfait. Je
vous remercie beaucoup.
Donc, je suis maintenant prêt à
reconnaître une première intervention de l'opposition officielle pour le
premier bloc d'échange. M. le député de Marquette, la parole est à vous.
M. Ciccone :Merci beaucoup, M. le Président. Permettez-moi de souhaiter la
bienvenue à l'Assemblée nationale. J'espère que vous avez passé un bel été,
spécialement à vous, Mme la vice-première ministre, avec votre nouveau petit
bonhomme. Premier été, j'espère que ça a bien été et que vous avez visité la
belle ville, que vous avez contribué aussi à la restauration…
M. Ciccone :
...permettez-moi de souhaiter la bienvenue à l'Assemblée nationale. J'espère
que vous avez passé un bel été, spécialement à vous, Mme la vice-première
ministre, avec votre notre nouveau petit bonhomme. Premier été, j'espère que ça
a bien été et que vous avez visité la belle ville, puis vous avez contribué
aussi à la restauration, à l'économie de la ville de Québec et de la Capitale-Nationale.
Moi, j'ai toujours été, depuis que je suis
en politique ça fait deux ans, j'ai toujours voulu travailler en mode
collaboratif, en collaboration avec tous les partis. C'est exactement ce que je
veux faire. Je veux remercier également ma cheffe de m'avoir transmis ce
dossier de la Capitale-Nationale. Et je vous tends la main, Mme la
vice-première ministre, si vous voulez travailler avec moi, ça va me faire
plaisir de travailler pour la Capitale-Nationale. Et si vous êtes d'accord pour
le retour des Nordiques, on va bien s'entendre, je vous le promets.
Ceci dit, je vais commencer immédiatement
avec la première question. Premier sujet, vous devez sûrement vous en douter,
on va parler du tramway, un sujet qui est très, très chaud. C'est un projet
qui... transport structurant, c'est un projet qui est très, très important pour
la ville et la région de Québec. Lors de la présentation de la nouvelle
mouture, nous avons tous été surpris d'entendre le premier ministre nous dire
qu'il n'était pas certain maintenant de donner son appui à cette nouvelle
mouture. Le 30 juin dernier, le premier ministre a dit avoir besoin de
temps pour se prononcer sur la nouvelle mouture du tramway annoncée par la ville
de Québec. Là, j'ai la chance aujourd'hui d'avoir la vice-première ministre,
après maintenant plus d'un mois et demi, est-ce que... de réflexion, avez-vous
pris une décision? Quelle est votre position maintenant sur cette nouvelle
mouture-là présentée par la ville de Québec sur le tramway?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Oui, juste pour être certaine, j'ai combien de temps pour répondre? C'est le
temps que je veux, hein?
Le Président (M. Allaire) :
Vous avez le temps que vous voulez.
Mme Guilbault :
Oui, oui, c'est ça, parfait. Je n'étais pas sûre si mon souvenir était bon.
Mais tout en étant concise, bien sûr, là.
Le Président (M. Allaire) :
C'est sûr que, juste peut-être la précision, tu sais, je vais quand même
essayer de balancer, là, le temps de la question versus votre réponse.
Mme Guilbault :
C'est ça, la concision est de mise. Alors, mais je vais quand même faire un
minimum de contextualisation parce que le tramway, le réseau de transport
structurant est un dossier important dans la Capitale, pour la
Capitale-Nationale, la ville de Québec, mais pour l'ensemble de la région
aussi, en particulier les banlieues. Et simplement pour faire un rappel, les
trois conditions qu'on avait données pour appuyer le projet du tramway qu'on
appuyait, qu'on appuyait officiellement durant la campagne électorale moyennant
ces trois conditions et qu'on appui toujours moyennant les mêmes conditions,
c'est-à-dire : la desserte adéquate des banlieues, l'interconnexion avec
la Rive-Sud et, évidemment, pas de dépassement de coûts.
Donc, c'est un projet qui avait été évalué
à 3,3 milliards, qu'on appuyait donc à la hauteur de cette enveloppe. Et
très rapidement aussi, on s'était engagé, nous, gouvernement du Québec à donner
une somme de 1,8 milliard pour ce projet-là. Donc 1,8 milliard. Et,
dès notre premier budget, on a mis cette somme-là noir sur blanc dans notre
tout premier budget. C'est très clair quand on regarde le livre du budget,
1,8 milliard pour le réseau structurant à Québec. Et...
Mme Guilbault :
...engagés, nous, gouvernement du Québec, à donner une somme de 1,8 milliard
pour ce projet-là. Donc, 1,8 milliard. Et, dès premier budget, on a mis
cette somme-là noir sur blanc dans notre tout premier budget. C'est très clair
quand on regarde le livre du budget, 1,8 milliard pour le réseau
structurant à Québec.
Et, compte tenu aussi des enjeux de financement
qui avaient été soulevés à l'époque, parce que nous, on a été très, très
proactifs et clairs sur le montant de 1,8 milliard qu'on donnait au gouvernement
du Québec, mais, si le député a suivi le dossier à l'époque, il se souvient peut-être
que c'était moins clair pour le gouvernement fédéral parce que le gouvernement
fédéral fonctionnait avec une enveloppe qui avait été négociée dans le cadre de
l'entente bilatérale en juin 2018, donc à l'époque où le parti politique auquel
appartient le député de Marquette formait le gouvernement. Et cette entente-là,
les modalités prévoyaient que la ville de Québec était très peu choyée dans les
modalités de cette enveloppe-là, aurait eu, si ma mémoire est bonne, un montant
d'environ 400 000 $ sur cette enveloppe totale pour le transport
collectif au Québec, parce que les modalités de répartition faisaient en sorte
qu'on tenait compte, entre autres, de la population, et tout ça, ce qui fait
que la part du lion allait à Montréal et qu'il y avait très, très peu d'argent
pour la ville de Québec.
Alors, évidemment, moi, comme ministre
responsable de la Capitale-Nationale, et nous, comme gouvernement, qui
sommes... qui accordons une très grande importante à la Capitale-Nationale,
nous jugions que c'était inapproprié de se résigner à une somme aussi basse pour
la ville de Québec dans cette enveloppe qui avait été, je le rappelle, négociée
par le précédent gouvernement libéral à l'époque de mon prédécesseur.
Alors, c'est sûr que moi, chaque fois
qu'un député du Parti libéral me pose la question sur le tramway, sur l'appui,
sur les conditions gagnantes pour le tramway, et tout ça, je ne peux pas
m'empêcher d'y voir un paradoxe avec le fait qu'à l'origine, si on s'en étant
tenus aux modalités négociées par le gouvernement libéral, on n'aurait pas eu
assez d'argent. Mais toujours est-il que, grâce à notre intervention, on a
bouclé le financement avec le gouvernement fédéral et complété notre appui en
termes financiers.
Alors, récemment, il y a eu des
modifications importantes qui ont été déposées par la ville de Québec au tracé,
à l'ensemble du projet. Donc, nous sommes en train d'analyser ces modifications
parce que c'est un projet, je l'ai dit, qui est coûteux, qui est sérieux, qui
est important et on se doit de faire les choses correctement.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. M. le député de Marquette.
M. Ciccone :
Pour revenir à la mouture financière, que ce soit 400 millions,
1,8 milliard, si le projet n'avance pas, même si on met 10 milliards,
ça ne donne rien, le projet ne se fait pas.
Moi, la question est très, très
facile : Êtes-vous pour ou contre la mouture? C'était ça, la question.
Êtes-vous pour ou contre, tout simplement? Allez-vous respecter les échéanciers
prévus par la ville?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Guilbault :
On appuie un projet de réseau de transport structurant dans la ville de Québec,
c'est très, très clair. Maintenant, il y a des modifications importantes. Je ne
sais pas si le député a pris la peine de se pencher sur le nouveau projet qui a
été déposé par la ville de Québec, entre autres aussi le dossier d'affaires,
tout a été déposé dans le cadre des travaux du BAPE, mais il y a des
modifications qui ont été déposées. Et la saine gouvernance, la gestion
responsable des fonds publics, parce qu'on parle quand même de
1,8 milliard de dollars qu'on met d'argent...
Mme Guilbault :
…qui sont importantes. Je ne sais pas si le député a pris la peine de se
pencher sur le nouveau projet qui a été déposé par la ville de Québec, entre
autres, aussi, le dossier d'affaires, tout ce qui a été déposé dans le cadre
des travaux du BAPE, mais il y a des modifications qui ont été déposées. Et la
saine gouvernance, la gestion responsable des fonds publics — parce
qu'on parle quand même de 1,8 milliard de dollars qu'on met d'argent
public dans ce projet-là — commande qu'on fasse une analyse sérieuse
et attentive de ces modifications-là pour s'assurer qu'elles respectent
toujours les trois conditions que j'ai énoncées d'entrée de jeu,
c'est-à-dire la desserte adéquate des banlieues, le respect des coûts et une
interconnexion avec la Rive-Sud.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. M. le député de Marquette.
M. Ciccone :
On a… c'est juste qu'on a vu que la différente… la nouvelle mouture, c'est
qu'on va respecter tout ça, on a même changé de projet, on a réduit le projet
un peu pour justement respecter les coûts. Alors, j'imagine qu'avec ce qui a
été présenté, vous allez l'accepter et on va respecter les échéanciers. C'est
ce que j'ai bien compris. Est-ce que c'est le cas? Parce que vous avez dit que
c'est exactement le cas, là, qui arrive présentement. Il y a-tu encore besoin
d'avoir plus d'études, de compréhension, de revoir le projet et d'analyses de
votre côté?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre, allez-y.
Mme Guilbault :
Oui, bien, je vais rappeler au député que le BAPE vient tout juste de se
terminer, il va déposer un rapport en novembre. Parallèlement, nous, on fait
notre propre analyse. Entre autres, on met à jour l'étude d'achalandage avec
les professionnels du ministère du Transport du Québec, mais quand le député me
parle de l'échéancier, je ne sais pas exactement à quoi il fait référence parce
que l'échéancier initial du projet prévoyait de toute façon une approbation en
novembre, et donc, les choses suivent leur cours tel que prévu dans
l'échéancier initial.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député de Marquette.
M. Ciccone :
Pourtant, durant la campagne, sans analyse, là, vraiment sérieuse, ils ont
promis que ça ne coûterait pas plus que 3,3 milliards. Je veux dire, à un
moment donné, si on est capables de faire les étapes, suivre les étapes…
rapport du BAPE qui s'en vient, vous prévoyez rendre une décision finale dans
combien de temps à peu près pour… Parce que vous comprenez bien que quand vous
faites toujours référence au Parti libéral, là, c'est vrai que je suis un
député libéral, là, mais c'est les gens de la Capitale-Nationale qui veulent
savoir, là. Moi, je suis leur porte-voix. Alors, quand vous parlez, vous leur
parlez à eux, là, vous ne vous adressez pas directement à moi, là.
Mme Guilbault :
Je voudrais juste être sûre de bien comprendre la question. Est-ce que le député
suggère que nous devrions donner aujourd'hui même notre approbation à un projet
qui a changé significativement? Entre autres, le trambus a été retiré, au fait
que le BAPE a fait un travail sérieux et consciencieux mais qu'on ne devrait
attendre ni le rapport du BAPE ni les conclusions de l'analyse du ministère du
Transport dans la mise à jour de l'achalandage et du tracé? Et qu'on devrait,
indépendamment du travail de tous ces experts-là, donner aujourd'hui séance
tenante notre approbation au projet? Est-ce que c'est la suggestion du député
de Marquette?
Le Président (M. Allaire) : M.
le député de Marquette.
M. Ciccone :
Bien, un, je n'ai pas à répondre à cette question-là. C'est la ministre qui...
Mme Guilbault :
Mais c'est juste pour bien comprendre la question pour mieux y répondre.
• (10 h 30) •
M. Ciccone :
Non, mais je veux dire... Bien, c'est parce qu'on voit que le coût n'a pas
changé. On a changé, justement, cette mouture-là. Mais, en même temps, est-ce
qu'aujourd'hui on est capables d'en donner un peu ou de dire : Non, tout
simplement, on…
Le Président (M. Allaire) :
...Marquette.
Mme Guilbault :
...du député de Marquette?
M. Ciccone :
Bien, un, je n'ai pas à répondre à cette question-là. C'est la ministre qui...
Mme Guilbault :
Mais c'est juste pour bien comprendre la question pour mieux y répondre.
M. Ciccone :
Non, mais je veux dire... Bien, c'est parce qu'on voit que le coût n'a pas
changé. On a changé, justement, cette mouture-là. Mais, en même temps, est-ce
qu'aujourd'hui on est capables d'en donner un peu ou de dire : Non, tout
simplement, on ne se positionnera pas tant et aussi longtemps que tous les
rapports seront... et qu'on aura une réponse à tout? Moi, je pense qu'on peut
quand même encourager la Capitale-Nationale et la ville de Québec et
dire : Oui, il n'y a pas... on respecte les coûts, ça va être
3,3 milliards, on a changé la mouture. Puis ça regarde quand même assez
bien, là. Parce que, là, on laisse les gens... Moi, je veux juste qu'on ne
laisse pas les gens dans l'incertitude, dans la Capitale-Nationale, tout
simplement.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Oui, bien, je vais reprendre les mots du député de Marquette. Oui, on est
encore à 3,3 milliards, mais on a changé la mouture. Et c'est précisément
parce qu'on a changé la mouture qu'il faut prendre le temps d'analyser la
nouvelle mouture. Je ne sais pas... Je ne suis pas certaine de comprendre.
3,3 milliards, dont 1,8 milliard d'argent public de contribuables
québécois, c'est une somme énorme. Il faut bien comprendre, là, qu'on
n'investit pas comme ça 1,8 milliard d'argent en se disant : On
n'analysera pas. Il y a des gens qui font du travail sérieux pour analyser,
pour s'assurer qu'on respecte toujours les conditions qui avaient été
publiquement et à répétition énoncées. Pourquoi attendre, dans le fond?
Allons-y un peu à l'envers puis donnons une approbation avant que les experts
rendent leurs conclusions. Si c'est la façon de travailler que me suggère le
député de Marquette, bien, effectivement, ce n'est pas la façon que nous, on a
retenue. Il y a des experts qui font des travaux, il faut s'assurer de
respecter les conditions qu'on a énoncées, de bien administrer les fonds
publics. Oui, ça nous prend un projet de transport structurant à Québec, ça,
c'est une évidence. Moi, j'habite à Québec depuis toujours, mon collègue de
Chauveau. C'est une évidence. Mais il faut le faire correctement, il faut
s'assurer que ça répond aux besoins tout en respectant l'enveloppe budgétaire.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député de Marquette.
M. Ciccone :
Merci, merci beaucoup. On va changer de sujet, Mme la vice-première ministre,
on va parler un peu de l'impact de la COVID sur le secteur des services.
C'est sûr que la crise de la COVID est
évidemment difficile pour tout le monde. Mais je veux attirer votre attention
sur des secteurs clés pour la ville de Québec et pour lesquels les restrictions
actuelles ont un impact majeur. Je pense que plusieurs personnes, la majorité
des gens ici, ont fait le tour. Moi, j'ai été en fin... ici en fin de semaine,
j'ai été sur la rue Saint-Jean, j'étais dans le Vieux-Québec, je suis allé sur
la Grande Allée. Puis on n'a pas... on voit qu'on n'a pas les mêmes habitudes,
c'est un peu plus difficile. D'ailleurs, les dernières données de l'emploi nous
démontrent que la région enregistre un déficit de 22 000 sans emplois
par rapport au niveau observé avant la crise en février 2020. Les secteurs les
plus touchés par cette crise ont été les services d'hébergement et de
restauration. Plusieurs de ces commerces sont des petites et moyennes
entreprises. Alors, ma question, Mme la ministre : J'aimerais savoir
comment vous pensez aider la région de Québec pour favoriser la relance.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Merci beaucoup. Très... Sujet très, très intéressant...
M. Ciccone :
...secteurs les plus touchés par cette crise ont été les services d'hébergement
et de restauration. Plusieurs de ces commerces sont des petites et moyennes
entreprises. Alors, ma question, Mme la ministre : J'aimerais savoir
comment vous pensez aider la région de Québec pour favoriser la relance.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :
Merci beaucoup. Sujet très, très intéressant et pertinent. Je vais essayer
d'être concise, mais c'est sûr que la question est quand même large, là. Donc,
soutenir la relance, au Québec en général, mais plus particulièrement dans la capitale
nationale, c'est notre grande priorité, actuellement. Dès qu'on a commencé à
anticiper la possibilité de pouvoir commencer à déconfiner puis de faire un
plan pour dire : On peut retrouver un semblant de vie normale,
graduellement, donc que nos entreprises ont commencé à rouvrir, les services...
on a commencé par le commerce de détail, ensuite le manufacturier, ainsi de
suite, on était en mode relance.
Pendant la pandémie, il y a énormément de
mesures, puis de programmes, puis d'argent qui ont été mis à la disposition de
nos entreprises, en particulier de nos PME, parce que 93 % de nos... de
nos PME, pardon, ont moins de 50 employés, à Québec. Ça fait qu'on a plusieurs
petites entreprises qui n'ont pas le temps de commencer, là, si vous me passez
l'expression, là, à taponner puis à chercher des services. Donc, on s'est
assuré de mettre en place des programmes simples, accessibles.
20,3 millions d'argent, qui a été mis à la disposition dans notre
programme d'aide d'urgence aux PME dans la capitale nationale, 15 millions
à la ville de Québec, la balance aux MRC, à travers deux enveloppes
différentes, là, en avril et en juin. Donc, cet argent-là a servi à consentir
des prêts d'urgence pour que les entreprises puissent continuer de fonctionner.
Il y avait également un autre programme, le PACTE, pour des prêts plus
importants, de plus de 50 000 $. Il y avait une série de mesures,
entre autres, pour la subvention salariale pour pouvoir maintenir les gens en
lien d'emploi. Il y avait des subventions aussi pour la formation. Donc, oui,
on maintient les gens en emploi puis on s'assure qu'ils puissent être formés
pendant qu'ils ne peuvent pas travailler à cause du confinement. Donc, tout ça,
ça a été pendant la pandémie. Et ça continue de faire effet, parce qu'il y a
encore de l'argent de disponible. D'ailleurs, je lance un appel aux
entreprises, petites, moyennes et grandes qui pourraient être intéressées, il y
a encore de l'argent de disponible dans le programme d'aide d'urgence aux PME.
Et depuis qu'on a commencé à déconfiner,
en parallèle de toutes ces mesures-là, bien, on est en mode accompagnement.
Parce que, oui, on peut consentir des prêts, oui, on peut donner des
subventions à certaines conditions, puis liées à certains programmes, en
collaboration aussi avec le fédéral, je veux quand même dire un mot sur le fait
que le fédéral a été généreux, donc on soutient aussi certaines mesures
fédérales, on fait énormément d'accompagnement pour guider les entreprises
selon leurs besoins, des fois, les guider justement à travers les différentes
subventions ou les différents programmes disponibles. Notre Secrétariat à la
Capitale-Nationale, dont j'ai le représentant ici, M. Rousseau, sous-ministre,
fait un travail extraordinaire à ce point de vue là. Moi, j'ai fait énormément
de rencontres téléphoniques, tournées, accompagnement en tous genres,
discussions en tous genres, toujours accompagnée de mon secrétariat, pour s'assurer
qu'on est là, en mode accompagnement, pour que les gens aient accès à l'argent
disponible.
Puis, des fois, ce n'est pas une question
d'argent, c'est une question simplement de favoriser des collaborations, du
maillage. Je donne l'exemple de l'achat local, l'achat local est sur toutes les
lèvres, depuis la pandémie, donc ça, c'est très, très important, on a fait...
Là, je peux... Voulez-vous... Je peux laisser le député de Marquette reposer
une question.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député de Marquette, allez-y.
M. Ciccone :
Oui, exactement, parce qu'on va y aller un peu plus... on va... Non, mais
c'est...
Mme Guilbault :...simplement de favoriser des collaborations, du maillage. Je
donne l'exemple de l'achat local. L'achat local est sur toutes les lèvres
depuis la pandémie. Donc, ça, c'est très, très important. On a fait le...
Là, je peux... Voulez-vous... Je peux
laisser le député de Marquette reposer une question, puis...
M. Ciccone :
Oui. Oui, bien...
Le Président (M. Allaire) : M.
le député de Marquette, allez-y.
M. Ciccone :
Oui, exactement, parce qu'on va y aller un peu plus... Non, mais c'est
intéressant d'entendre ce que vous dites, mais, en même temps, moi, je veux y
aller... un peu plus personnalisé. Je comprends qu'il y a un programme de
prêts. Cependant, le programme de prêts, souvent, les PME sont réticentes, parce
qu'on ne veut pas nécessairement donner des garanties. Quand c'est un prêt,
bien là, ça devient un peu plus difficile, prendre cette décision-là. Ce qu'on
recherche, c'est un peu plus d'aide directe. Je vais vous nommer des cas
particuliers, là.
Olivier Donzelot, qui est propriétaire de
l'hôtel le Château Fleur de Lys, nous a dit qu'ils ont eu 1 % d'occupation
en juin versus 92 % l'été passé. Ce n'est pas de votre faute, là, je
comprends que c'est... la situation actuelle n'est pas de votre faute. Bien, il
perd 100 000 $ par mois. Il dit avoir besoin d'aide, sinon le visage
du Vieux-Québec pourrait changer de façon draconienne : «Il faut à tout
prix protéger le patrimoine hôtelier.»
M. Patrice Blouin, du Magasin général P.L.
Blouin, disait le 16 juillet dernier : ses ventes ont fondu de 70 %,
mais... doit payer ses taxes foncières de 18 000 $... de taxes
municipales, taxes foncières, et a dû limoger six employés. Il est le seul
maintenant à monter la garde de son magasin, mais il y a toujours l'aspect
humain là-dedans aussi, là.
Ça fait que... À quand, Mme la ministre,
l'aide directe du gouvernement pour payer les frais fixes pour son entreprise
et leur entreprise pour les aider avant qu'un gars comme M. Blouin, là, se tape
un burn-out puis qu'il perde son entreprise, là? Quand est-ce, une aide
directe, là, de l'argent directement dans leurs poches et non sous forme de
prêts?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :
Oui. Bien, premièrement, des prêts, c'est quand même de l'aide directe; ce
n'est pas une subvention, mais c'est de l'aide directe. Tu as accès à des
liquidités à court terme pour être capable d'assumer entre autres tes frais
fixes. Mais je comprends la question du député, et, en parallèle des programmes
de prêts dont j'ai déjà parlé, il y a aussi le plan d'aide au secteur
touristique que ma collègue ministre du Tourisme a annoncé en juin dernier,
753 millions pour un plan d'aide au tourisme, et, encore la semaine
dernière ou peut-être celle d'avant, mais, je pense, la semaine dernière, j'ai
été avec ma collègue ministre du Tourisme ici, au Centre des congrès de Québec,
pour annoncer six... un peu plus de 6 millions pour la capitale nationale,
dont 4 millions d'argent neuf, pour faire de la capitale nationale la
porte d'entrée de l'Est-du-Québec pour que les gens viennent encore plus
visiter la capitale nationale, restent plus longtemps, viennent plus souvent.
Il y avait une modalité liée au tourisme d'affaires. Donc, les gens qui
viennent ici par affaire, on veut les inciter à rester plus longtemps ou à
revenir plus souvent et, forcément, loger dans nos hôtels, manger dans nos restaurants,
consommer nos produits touristiques, le Vieux-Québec, le Petit-Champlain, des
secteurs qui sont généralement extrêmement effervescents.
Puis je suis d'accord avec le collègue
que, quand tu vas dans le Petit-Champlain puis que tu vois qu'il n'y a pas
grand-monde dans les rues, c'est déprimant. C'est déprimant, parce qu'il y
avait énormément de croisiéristes internationaux, entre autres, qui venaient
ici avant, des centaines de milliers. L'an dernier, le maire de Québec...
Mme Guilbault :
...consommer nos produits touristiques, le Vieux-Québec, le Petit-Champlain,
des secteurs qui sont généralement extrêmement effervescents. Puis je suis d'accord
avec le collègue que, quand tu vas dans le Petit-Champlain puis que tu vois qu'il
n'y a pas grand-monde dans les rues, c'est déprimant. C'est déprimant parce
qu'il y avait énormément de croisiéristes internationaux, entre autres, qui
venaient ici avant, des centaines de milliers. L'an dernier, le maire de Québec
parlait même de surtourisme. Imaginez-vous, on avait le problème inverse. Il y
avait quasiment trop de monde, on manquait d'employés, etc. Donc, oui, c'est
déprimant de voir ça.
Malgré tout, cet été, ça a été quand même
bien, l'achalandage, dans la Capitale-Nationale. Il y a beaucoup de gens qui
sont venus nous visiter, beaucoup de gens de la Capitale-Nationale qui ont
voyagé dans la Capitale-Nationale, incluant moi-même. Alors, l'ensemble de ces
mesures-là, le fait que les gens recommencent à vivre, qu'éventuellement les
gens vont pouvoir recommencer à voyager de l'extérieur du Canada aussi, venir
au Québec... les États-Unis, un jour, vont ouvrir leur frontière... ça va aider
le marché à reprendre.
• (10 h 40) •
Parce que, je suis d'accord avec le député,
il y a des secteurs qui ont été beaucoup plus affectés par la pandémie, tout ce
qui est lié au tourisme, entre autres, à la restauration. Et il faut quand même
admettre qu'il y a forcément des entreprises qui ne... tous ne pourront pas
survivre à cette pandémie-là. Mais ce qu'on veut, c'est limiter le plus
possible de fermetures en ayant des mesures de soutien adaptées et généreuses.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. Il vous reste 45 secondes, M. le député de Marquette.
M. Ciccone :
45 secondes? Bien, justement, suggestion de M. Jacques-André Pérusse, qui dit,
lui, que... C'est sûr qu'on est conscients que le tourisme, c'est 90 % du
chiffre d'affaires, là, de la ville de Québec. Mais Jacques-André Pérusse, qui
est D.G. de la Société de développement commercial du Vieux-Québec, dit une
chose quand même intéressante, puis quand... Je suis toujours en mode solution
puis je veux toujours trouver des façons d'aider les gens. Tout le monde se
rend compte qu'on a peut-être trop misé sur le tourisme. Lui, ce qu'il dit,
c'est que... devrions-nous revoir la façon de penser et miser un peu plus pour
attirer nos voisins locaux? Je ne sais pas ce que vous en pensez? Parce qu'on
mise beaucoup, beaucoup sur le tourisme, puis vous avez parlé du tourisme,
mais, tu sais, de... peut-être de changer un peu le plan d'affaires pour
attirer des gens locaux, pour éviter ce qu'on vit aujourd'hui. Je ne sais pas
ce que vous en pensez?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Guilbault :
J'en pense beaucoup de bien, là. Je comprends qu'on parle des gens de la
Capitale-Nationale qui resteraient dans la... Effectivement, puis ça va avec
l'achat local, ça va avec une espèce de réflexe nationaliste, qui s'est
accentué avec la pandémie. On n'a pas besoin d'aller, je ne sais pas, moi,
au... voyons, en Colombie-Britannique, à Banff, et tout ça, pour avoir des
beaux parcs naturels. On en a ici, on en a à Charlevoix, parc des
Grands-Jardins, on a Portneuf, on en a un petit peu partout au Québec. Donc,
oui.
Puis même, cet été, on a eu des petits
enjeux de surtourisme à certains endroits, si le député a suivi un peu
l'actualité. Il y a des endroits où ça a été un petit peu costaud, des fois,
mais c'est un beau problème, dans un sens, parce qu'ultimement ces
municipalités-là auront réussi à faire rouler à nouveau leur économie, leurs
restaurants, les petites auberges, tous les petits endroits pittoresques qu'on
aime tant au Québec et qui auraient pu pâtir davantage n'eût été la réponse
massive à l'appel touristique des Québécois.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. On est maintenant rendus au deuxième groupe de
l'opposition. M. le député de Jean-Lesage, vous avez
14 min 40 s. La parole est à vous.
M. Zanetti : Merci beaucoup,
M. le Président. Merci, Mme la ministre, d'être avec nous pour répondre à nos
questions. Selon vous...
Mme Guilbault :
…de la réponse massive à l'appel touristique des Québécois.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. On est maintenant rendus au deuxième groupe de
l'opposition. M. le député de Jean-Lesage, vous avez
40 min 40 s. La parole est à vous.
M. Zanetti : Merci beaucoup,
M. le Président. Merci, Mme la ministre, d'être avec nous pour répondre à nos
questions. Selon vous, pourquoi le projet de trambus a été abandonné par le
bureau de projet, à Québec, dans le réseau structurant?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Je suggérerais de poser à la question à la municipalité, à la ville de Québec,
c'est-à-dire.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député de Jean-Lesage.
M. Zanetti : Est-ce que la
ministre pense qu'il peut y avoir un lien entre le manque à gagner de
700 millions pour réaliser le projet et l'abandon du projet de trambus?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Encore une fois, je vais devoir référer le député à la ville de Québec. Il faut
comprendre que c'est un projet de la ville de Québec, alors les questions sur
la façon dont ils le conçoivent et le modifient devraient être adressées à la
ville de Québec, au bureau de projet.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député.
M. Zanetti : Je reviens à la
charge. Alors, j'ai posé… peut-être que, quand je vais la poser mieux, hein,
c'est peut-être ça? Mais est-ce que vous pensez qu'au moment où eux réalisent
que réaliser le projet de base, ça coûte 700 millions de plus, et que le
gouvernement dit : Nous ne donnerons pas un sou de plus, est-ce que vous
pensez que ça peut être ça la cause pour laquelle ils se retournent puis
disent : Où on coupe? Bien, on va couper dans le projet de trambus qui
dessert les banlieues?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :
Il faudrait demander au bureau de projet.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député.
M. Zanetti : Bien, je ne leur
ai pas demandé directement, mais c'est pas mal ça qu'ils disent, là. Là où je
voulais voir, c'est si vous aviez conscience de ça, parce qu'il y a une
contradiction que je vois qui est assez évidente. Quand vous avez dit : On
appuie le tramway à trois conditions. Première condition : desserte
adéquate des banlieues. Deuxième condition : connexion à la Rive-Sud. Et,
ensuite, pas de dépassement de coûts.
Mais là il y a actuellement une grosse
contradiction entre vos deux conditions, la première et la troisième. Desserte
adéquate des banlieues, elle est compromise par le fait que vous refusez
d'allonger l'argent suffisant pour faire le projet de base. Alors, en ce
moment, au fond, vous êtes en train de dire : Bien, on ne fera pas de dépassement
de coûts, puis ce faisant, la ministre ne trouve-t-elle pas qu'en n'acceptant
pas qu'il y ait des dépassements de coûts, elle compromet la desserte adéquate
des banlieues à Québec?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Mais ce que je peux répondre, c'est le député sait qu'au départ il y a un
projet de tramway qui nous avait été présenté, projet de tramway incluant,
justement, des trambus, et tout ça. Donc, il y a un premier projet qui avait
été présenté en 2018, si ma mémoire est bonne. Et donc ce projet-là
satisfaisait, a priori, aux trois conditions, raison pour laquelle on a
confirmé notre appui, qu'on a donné notre argent dans le premier budget, le
1,8 milliard, et qu'on a même dénoué l'impasse du financement fédéral. Je
dois le rappeler, là. Puis le député devrait être d'accord avec moi sur le fait
que c'était totalement injuste pour la ville de Québec, dans une enveloppe
fédérale de plus de 5 milliards, d'avoir droit à seulement
400 000 $. C'est un petit peu désespérant, tu ne fais pas grand-chose
avec 400 000 $ pour une ville importante comme Québec. Donc, on a
dénoué — quand je dis on, c'est mon collègue ancien président du
Conseil du trésor — on a dénoué…
Mme Guilbault :
...du financement fédéral. Je dois le rappeler, là. Puis le député devrait être
d'accord avec moi sur le fait que c'était totalement injuste pour la ville de
Québec, dans une enveloppe fédérale de plus de 5 milliards, d'avoir droit
à seulement 400 000 $. C'est un petit peu désespérant, tu ne fais pas
grand-chose avec 400 000 $ pour une ville importante comme Québec.
Donc, on a dénoué — quand je dis on, c'est mon collègue ancien
président du Conseil du trésor — on a dénoué l'impasse financière
avec le fédéral héritée du précédent gouvernement. Et donc on a aidé à boucler
le financement du tramway. C'est dire à quel point on appuyait le projet.
Maintenant, il y a un nouveau projet ou un
projet modifié, significativement modifié, qui a été déposé, présenté par la
ville de Québec. Et il y a aussi un travail sérieux qui a été fait par le BAPE.
Le député de Jean-Lesage est probablement quand même intéressé par un travail
fait par une organisation comme le BAPE. Donc, je pense qu'il faut prendre le
temps d'analyser les choses correctement et être rigoureux.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. M. le député de Jean-Lesage.
M. Zanetti : Bon, alors, je
constate que la ministre refuse de reconnaître la responsabilité qui est sa
responsabilité, la responsabilité de son gouvernement, qui est une évidence
pour tout le monde, là, on le sait qu'elle ne veut pas le dire, mais c'est
évident que ce n'est parce qu'on n'accepte pas de mettre 700 millions de
plus qui coupent le trambus, c'est évident. Mais je passe à un autre sujet.
Est-ce que... On a parlé beaucoup de saine
gouvernance quand, dans les échanges précédents du député de Marquette et la
ministre, on dit qu'on ne veut pas de dépassement de coûts parce qu'on est
attachés, à la Coalition avenir Québec, à la saine gouvernance. J'ai
l'impression qu'il y a deux poids deux mesures quand on parle de saine
gouvernance, là, quand il s'agit de payer des autoroutes et de payer pour du
transport en commun. Est-ce que la ministre considère que c'est de la saine
gouvernance que de doubler le prix d'un tunnel d'un demi-milliard à plus de
1 milliard comme ça a été fait au mois de juillet?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Je voudrais juste être certaine à quel projet fait référence le collègue.
M. Zanetti : La Fontaine, le
tunnel La Fontaine.
Le Président (M. Allaire) :
...Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Oui, bien, évidemment, je ne veux pas me mêler outre mesure des dossiers
pilotés par ma collègue ministre déléguée aux Transports et responsable de la
Métropole. Ce que je répondrais, c'est que, par souci de saine gouvernance mais
aussi par souci de maintenir le respect de la première condition qui est la
desserte adéquate des banlieues, il faut prendre le temps d'analyser
correctement le projet de réseau de transport structurant de la ville de Québec
et le faire aussi à la lumière...
Puis je reviens là-dessus parce que je
suis surprise que le député semble peut-être, lui aussi, plus ou moins
intéressé à attendre les conclusions du BAPE, mais le BAPE a fait un travail
très, très important, là. Il a peut-être vu aussi comme nous, dans l'actualité,
le nombre de questions qui a été posé, de complément d'information qui a été
demandé par le BAPE. Alors, je considère que tous ces gens-là ne travaillent
pas dans le vide, et on ne les mandate pas inutilement. Donc, par respect aussi
par le travail que font ces instances, on est à analyser la suite des choses
tout en réitérant l'importance d'avoir un projet de transport collectif à
Québec.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député de Jean-Lesage, il vous reste 8 min 55 s.
M. Zanetti : Oui. Parfait. On
va parler du BAPE effectivement. Je constate juste qu'il y a une notion, à la
Coalition avenir Québec, très flexible de ce que c'est que les dépassements de
coûts, la saine gestion et tout ça, ça dépend vraiment du projet puis ça dépend
de quoi on parle. Est-ce que c'est... Ah! est-ce que je parle du BAPE tout de
suite? Avant de parler du BAPE, prochain coup, le BAPE...
M. Zanetti : ...Parfait.
Alors, on va parler de BAPE, effectivement. Je constate juste qu'il y a une
notion, à la Coalition avenir Québec, très flexible de ce que c'est que les
dépassements de coûts, la saine gestion, et tout ça. Ça dépend vraiment du
projet puis ça dépend de quoi on parle.
Est-ce que c'est... Ah! je parle-tu du
BAPE tout de suite? Avant de parler du BAPE... prochain coup, le BAPE. Est-ce
qu'appuyer un projet de troisième lien, qui n'est appuyé par aucun organisme,
sans plafond budgétaire, un budget de peut-être 6 milliards, on ne le sait
pas, peut-être 10, aucune idée, il n'y a pas de plafond, est-ce que ça, c'est
de la saine gestion?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
M. Zanetti : ...saine
gouvernance.
Le Président (M. Allaire) :
Oui, allez-y.
Mme Guilbault :
Oui. Bien, le plan et les coûts détaillés du troisième lien, comme le sait mon collègue,
n'ont pas encore été présentés de manière détaillée par mon collègue. Ça aurait
sans doute déjà été fait à l'heure où on se parle si ça n'avait été de la
pandémie, qui a bien sûr retardé plusieurs projets dans l'ensemble de la société.
Mais ce sera fait en temps et lieu, et, une fois qu'on aura ces informations
plus détaillées, bien, on pourra évidemment en discuter de manière plus aisée
et précise.
Le Président (M. Allaire) :
M. le député de Jean-Lesage.
M. Zanetti : Merci. S'il
advenait une situation dans laquelle la desserte adéquate des banlieues par le
tramway ne devenait possible qu'avec des dépassements de coûts, est-ce que vous
accepteriez des dépassements de coûts ou est-ce que vous sacrifieriez la
desserte adéquate des banlieues?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Guilbault :
La question étant hypothétique, je vais me contenter de répondre que, pour
l'instant, il y a un projet qui a été mis sur la table par la ville de Québec
un projet qui contient, dans sa dernière version, des modifications importantes
qui méritent d'être analysées attentivement, en parallèle des fruits du travail
du BAPE, un autre travail important qui a été fait qui mérite d'être analysé
attentivement...
Le Président (M. Allaire) :
M. le député.
Mme Guilbault :
...ou d'être pris en compte attentivement, sérieusement.
Le Président (M. Allaire) :
Oui, M. le député.
• (10 h 50) •
M. Zanetti : Justement,
je trouve ça intéressant qu'on parle du BAPE. Le BAPE, c'est un bureau
d'audiences publiques pour l'environnement, sur l'environnement, c'est... les
gens viennent dire ça va être quoi, les conséquences concrètes. Puis c'est un
moment où on fait des suggestions de modifications à un projet. Bon.
Si on est sérieux dans le respect de
l'environnement puis du BAPE, ce qu'on va faire, c'est qu'on va s'attendre à ce
que les recommandations du BAPE engendrent peut-être des dépassements de coûts,
parce que, sinon, on n'est pas cohérents. Si les gens, là, qui sont sur le bord
du tracé disent : Là, il va falloir un mur antibruit ici parce que ça va
nuire à notre qualité de vie, il faut les écouter. Puis, s'il faut, après ça,
augmenter le prix, bien, il faut augmenter le prix, il faut avoir cette
souplesse-là.
Si on dit : Dans le fond, on fait un
BAPE, mais il n'y aura pas de dépassements de coûts, ce qu'on est en train de
dire, c'est : Causez toujours, puis proposez des suggestions, puis, au
pire, qu'est-ce qu'on va faire, on va couper le trambus et puis réduire la
desserte aux banlieues.
On met la population de Québec dans une
espèce de situation, là, un peu de chantage, là, tu sais. Si vous voulez qu'on
fasse quelque chose de qualité, bien, il va falloir en faire moins, et puis
tant pis pour les gens de Beauport. Tu sais, c'est un peu ça qui se passe.
Est-ce que vous trouvez que c'est de la
saine gestion que de plafonner de façon absolue le budget d'un projet avant les
conclusions du BAPE? Est-ce que c'est de la saine gouvernance?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Guilbault :
C'est... (Interruption) Pardon. C'est de la saine gouvernance de, comment dire,
définir, définir de manière objective et réaliste les conditions d'appui à
un...
M. Zanetti : ...plafonner, de
façon absolue, le budget d'un projet avant les conclusions du BAPE? Est-ce que
c'est de la saine gouvernance?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Pardon. C'est de la saine gouvernance de, comment dire, définir de manière
objective et réaliste les conditions d'appui à un projet qui est d'aussi grande
envergure et aussi coûteux que celui de la ville de Québec et que d'autres
projets aussi dans l'histoire politique du Québec un petit peu partout. Donc,
nos conditions ont toujours été claires.
Maintenant, je suis d'accord avec le
député sur le fait que, si je décode bien ce qu'il m'a dit, il faut non
seulement interpréter... pas interpréter mais prendre en compte le travail du
BAPE de manière sérieuse, mais aussi ouverte. Donc... Mais maintenant c'est
quand même hypothétique, tout ce que le député a anticipé comme conclusion, de
mur de bruit ou je ne sais trop.
Mais, oui, il faut avoir cette ouverture
et puis cet intérêt pour le fruit des travaux du BAPE.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. M. le député de Jean-Lesage, un peu moins que cinq
minutes.
M. Zanetti : Oui. Est-ce que
la ministre est déjà allée profiter de l'espace de la baie de Beauport?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Oui. Pas cette année mais, oui, dans le passé.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député.
M. Zanetti : O.K. Donc, je
présume, parce qu'il est difficile, quand on la visite et qu'on profite de ce
lieu-là, d'avoir un sentiment différent, là, je présume qu'elle a apprécié ça,
parce que c'est un des superlieux de la capitale. C'est une des... C'est notre
seul accès physique vraiment à l'eau, là, l'endroit où on peut se baigner, où
on peut aller faire de la voile, de la planche à voile, toutes sortes de jeux
de voile comme ça et des... puis, je ne sais pas, prendre du soleil. Bien, il y
a d'autres endroits, là, mais pour l'accès à l'eau, c'est le seul.
Et là il y a un projet qui compromet
grandement la jouissance que vont avoir les gens de la capitale de leur seul
accès physique à l'eau, et c'est l'agrandissement du port de Québec avec un
terminal de, c'est quoi, c'est 610 mètres de long, un mur artificiel de
trois étages de conteneurs qui va complètement bloquer la vue avec Lévis, et
qui va rendre pratiquement impossibles les activités de voile, et qui va
compromettre, à cause du dragage, la qualité de l'eau et la possibilité même de
se baigner.
Est-ce que la ministre estime que la baie
de Beauport, finalement, elle mérite d'être sacrifiée pour un projet de
conteneurs dont la justification économique n'a pas été démontrée?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :
Premièrement, je suis d'accord avec le député sur le fait que la baie de
Beauport est très agréable. C'est un endroit charmant. L'homme avec qui je
demeure fait des Ironman... ou en faisait, du moins. Il s'entraînait là pour la
nage. C'est un des seuls endroits où il trouvait son compte pour s'entraîner de
manière aussi assidue. Alors donc, oui, très bel endroit.
Néanmoins, le projet Laurentia auquel
réfère le député est lui aussi un très bon projet. C'est un projet qui, en tout
cas, du moins, devrait susciter suffisamment d'intérêt pour qu'on attende,
entre autres, les conclusions de l'étude environnementale qui est en train de
se dérouler du côté fédéral. Mais ce projet-là, et pour en avoir discuté avec
les gens du port, pour avoir rencontré aussi Hutchison, les représentants, la
compagnie et le promoteur privé qui a accepté de s'associer et d'injecter
énormément d'argent dans le projet, c'est un projet qui est prometteur à la
fois, et c'est là toute la beauté de la chose et c'est un peu...
Mme Guilbault :
…du côté fédéral, mais ce projet-là… et pour en avoir discuté avec les gens du
port, pour avoir rencontré aussi Hutchison, les représentants de la compagnie,
le promoteur privé qui a accepté de s'associer et d'injecter énormément
d'argent dans le projet, c'est un projet qui est prometteur à la fois… et c'est
là toute la beauté de la chose et c'est un peu la vision de notre gouvernement
aussi, allier le développement économique avec les préoccupations
environnementales devenues incontournables au XXIe siècle, en 2020.
Donc… et ça, on est en plein là-dedans.
Donc, c'est un projet qui se promet d'avoir une empreinte… de laisser une
empreinte écologique réduite : Fine pointe de la technologie,
500 emplois pendant la construction, 500 après, alors, donc, un projet
porteur pour notre capitale.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Zanetti : Est-ce que la
ministre pense que les lois environnementales du Québec devraient s'appliquer
dans leur intégralité pour évaluer ce projet-là?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :
Comme le sait le député, il y a un jugement qui a été rendu, alors je n'ai pas,
malheureusement, le pouvoir de me… bien, malheureusement…. heureusement ou
malheureusement, selon, je n'ai pas le pouvoir de me substituer au jugement du
pouvoir judiciaire.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député de Jean-Lesage.
M. Zanetti : Est-ce que ça
fait quelque chose à la fibre nationaliste de la ministre de savoir qu'il y a
des lois du Québec qui ne s'appliquent pas sur ces territoires-là parce
qu'elles sont considérées comme des terres fédérales?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Guilbault :
C'est certain que je préfère toujours qu'on soit… puis là je vais faire
attention à mon terme pour ne pas qu'il soit mal interprété, donc je vais en
choisir un autre, mais qu'on soit… c'est ça, le plus nationalistes possible et
le plus affirmés et autonomes dans l'application des pouvoirs du Québec quand
on est au Québec, mais il faut en même temps respecter les jugements qui sont
rendus.
Néanmoins, c'est précisément en vertu de
cette fibre nationaliste que je trouve ça intéressant qu'on puisse développer
un projet comme Laurentia, qui va permettre au port de Québec de rivaliser
directement avec des ports, entre autres, américains. Si on parle, par exemple,
d'accès au Midwest, si on parle de développement des marchés, il y a des…
paquebots, en tout cas, des conteneurs qui ne peuvent pas passer par certains
autres endroits parce qu'on n'a pas la profondeur, on pourrait l'avoir à
Québec.
Donc, pour toutes ces raisons-là, pour des
raisons évidentes de positionnement concurrentiel par rapport à d'autres ports
internationaux, je pense que ce serait une excellente chose que le projet
Laurentia puisse se développer, sous réserve, bien sûr, des conclusions de
l'étude environnementale.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. Il vous reste 20 secondes, M. le député de
Jean-Lesage.
M. Zanetti : Alors, si je
comprends bien, les lois du Québec, on les applique par nationalisme, nos
intérêts, on les défend, mais toujours dans les limites de ce que nous imposent
et ce à quoi nous soumettent les lois canadiennes parce que c'est ça les règles
du jeu, puis quand ça va contre nos intérêts, on laisse faire.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, c'est ce qui met fin à ce bloc d'échange pour le deuxième groupe de
l'opposition. On revient au groupe de l'opposition officielle, M. le député de Marquette,
la parole est à vous.
M. Ciccone :
Merci, M. le Président. Je vais faire une petite question rapide, je vais
passer la parole après à mon collègue. Je veux revenir au tramway, au réseau
structurant. Dans la loi n° 26, qui a été déposée par
votre gouvernement, Mme la ministre, qui a été adoptée, soit dit en passant, à
l'unanimité, le…
Le Président (M. Allaire) :
...Marquette, la parole est à vous.
M. Ciccone :
Merci, M. le Président. Je vais faire une petite question rapide, je veux
passer la parole après à mon collègue. Je veux revenir au tramway, au réseau
structurant. Dans la loi n° 26, qui a été déposée par
votre gouvernement, Mme la ministre, qui a été adoptée, soit dit en passant, à
l'unanimité, le gouvernement doit, deux fois par année, déposer un rapport sur l'évolution
du projet de transport structurant de la ville de Québec, tant pour les
échéanciers que les coûts. Je vais vous lire un passage, là, en question,
là : «Le ministre des Transports doit, au plus tard 45 jours suivant le 30
mars et le 30 septembre de chaque année et jusqu'à la fin des travaux de
réalisation du réseau, rendre public un rapport sur l'état d'avancement de ces
travaux à chacune de ces dates quant au respect de l'échéancier et du budget.»
Alors, ma question est simple :
Pourquoi un de ces rapports n'a pas été encore déposé? Je suis persuadé que
vous êtes une femme qui respectez la loi, Mme la ministre, et je n'ai pas vu de
modification législative qui est passée. S'il y en a une qui est passée,
dites-le-moi. Et je me demande pourquoi que vous, qui est responsable justement
de la Capitale-Nationale, vous n'avez pas mis de pression sur votre collègue,
votre collègue ministre des Transports, justement, pour déposer les documents
en question, selon la loi n° 26.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, M. le député. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Guilbault :
Oui. Bien, suivant la loi, l'extrait de la loi qu'il m'énonce, à quel moment
est-ce que le député de Marquette considère qu'on aurait dû déposer un rapport?
Le Président (M. Allaire) : M.
le député, allez-y.
M. Ciccone :
Bien, un, je vais répondre à la question, là. C'est écrit dans la loi, là, 30
mars et le 30 septembre de chaque année, 45 jours plus tard. C'est dans la loi,
je veux dire, c'est clair, net et précis.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Guilbault :
O.K. Bien, la loi ayant été... Ah! O.K., non, je comprends ce que le député
veut dire. Effectivement, là, je vous avoue, honnêtement, il faudrait vérifier
avec mon collègue des Transports si un tel rapport a été déposé. C'est possible
qu'il l'ait été. Il faudrait aussi que j'aie... puis je n'ai pas la loi n° 26 sous les yeux, là, donc je ne sais pas si c'est à
partir d'un certain stade d'avancement du projet, parce qu'en ce moment le
projet est encore en conception. Je ne sais pas si le recherchiste peut donner
de l'information. Bref, il faudrait vérifier avec les Transports.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. M. le député de Marquette, voulez-vous...
souhaitez-vous intervenir à nouveau?
M. Ciccone :
Oui, oui, juste revenir, là. Ce que je vous dis, pas besoin du recherchiste,
c'est la loi, c'est écrit noir sur blanc. Est-ce que vous allez vous engager
justement à ce qu'on dépose... Parce que vous avez l'air à douter que ça n'a
pas été déposé. Est-ce que vous allez vous engager à le déposer ou demander au
ministre des Transports de déposer d'ici la semaine prochaine?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Sous réserve des vérifications, à savoir si effectivement le rapport existe
déjà, et/ou à quel stade du projet est-ce qu'on se doit de déposer ces
rapports-là, oui. Certainement que le ministre des Transports et moi-même
sommes respectueux des lois, surtout quand c'est nous-mêmes qui les faisons
adopter.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Ça va? M. le député de La Pinière, la parole est à vous.
M. Barrette : Mme la ministre,
vous rappelez-vous quand le projet de loi n° 26 a été
adopté?
• (11 heures) •
Le Président (M. Allaire) :
...
Mme Guilbault :
…dissimulée par le précédent gouvernement libéral, avant l'élection. Et, dès
après l'élection, on a eu tôt fait de s'apercevoir que, malgré leur prétention
de 2024, ça avait toujours été prévu une livraison en 2027.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député.
M. Bérubé : C'est un peu une
question à ricochet vers le parti libéral.
Mme Guilbault :
Bonne question.
M. Bérubé : C'est un dossier
qui est très important, et j'aimerais que les données précises, quand on a des
dates, des coûts, tout ça, c'est bon pour l'île d'Orléans, c'est bon pour le
réseau de transport structurant, faites-le pour le troisième lien. Il y a un
mystère autour du troisième lien.
Avant de creuser pour le troisième lien,
creusons les chiffres comme il faut. Regardons ça. Vous allez le faire quand
même, mais la différence, c'est que vous allez assumer la responsabilité des
coûts, totalement, de l'engagement initial de la Coalition avenir Québec versus
ce que c'est devenu. Et là il y aura de l'imputabilité. Parce que le
gouvernement libéral, il a été sanctionné lui, puis le gouvernement du Parti
québécois qui l'a précédé, aussi. Et là il est question de l'administration du
gouvernement de la Coalition avenir Québec, et si on veut être capables
d'évaluer sa responsabilité, ses succès et ses échecs, il faut être capable
d'avoir toute l'information. Alors...
Le Président (M. Allaire) : M.
le député, malheureusement, je dois...
M. Bérubé : À suivre. J'y
reviendrai.
Le Président (M. Allaire) : ...arrêter
ce bloc d'échange. Merci, M. le député de Matane-Matapédia. On revient au
groupe de l'opposition officielle. M. le député de Marquette, la parole est à
vous.
M. Ciccone :
Merci beaucoup, M. le président. Juste mentionner que le mot «dissimuler» a été
utilisé pour... qui est attribué au Parti libéral, qui est un mot, M. le
Président, qui n'est pas à utilisé, ici, dans cette Chambre. Ceci dit, Mme la
ministre, j'aimerais vous parler un peu de pénurie de main-d'oeuvre, ici, dans
la Capitale-Nationale. On sait que dans les dernières années, Québec a vécu une
période quand même faste au niveau de la création d'emploi. À tel point, qu'en
ce moment, on vit une crise de pénurie de main-d'oeuvre, notamment dans la
construction et dans les technologies de l'information. Est-ce que vous, Mme la
ministre, pouvez nous dire si vous anticipez que cet enjeu de pénurie de
main-d'oeuvre va perdurer dans les prochaines années?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Effectivement, on avait un problème criant de pénurie de main-d'oeuvre. On
frôlait le plein emploi dans la Capitale-Nationale. Mais avec la pandémie, avec
certains emplois qui se sont perdus, pas dans les secteurs que nomme le député,
ça a été davantage dans des secteurs... hébergement, restauration, les arts,
culture et tout ça, mais donc... puis, en plus, on est en pleine relance, donc
on veut accélérer et favoriser le maximum de projets d'infrastructures, donc
tout ça fait en sorte qu'on va avoir besoin de beaucoup de travailleurs dans
des domaines précis pour lesquels il y avait déjà un manque et ce manque-là
pourrait s'accentuer, ce qui fait qu'on est en train de travailler avec mon
collègue ministre de l'Emploi sur une requalification des travailleurs. Je
parlais tout à l'heure que, durant la pandémie, on a mis en place des sommes
pour pouvoir favoriser la formation, donc augmenter la productivité,
l'automatisation, et autres, à travers la formation pour les travailleurs dans
certains domaines d'entreprise qui sont déjà des entreprises... par exemple, en
technologies de l'information, en intelligence artificielle, dans des
domaines...
Mme Guilbault :
...une requalification des travailleurs. Je parlais tout à l'heure que, durant
la pandémie, on a mis en place des sommes pour pouvoir favoriser la formation,
donc augmenter la productivité, l'automatisation, et autres, à travers la formation
pour les travailleurs dans certains domaines d'entreprise qui sont déjà des
entreprises... par exemple, en technologies de l'information, en intelligence
artificielle, dans des domaines considérés d'avenir.
Mais il y a aussi une requalification
qu'on est en train de travailler parce que des gens qui n'ont plus d'emploi ne
sont pas nécessairement qualifiés. Tu sais, si tu perds ton emploi dans un
hôtel, tu n'es pas qualifié le lendemain matin pour aller travailler chez
Ubisoft, là, tu sais. Ça fait que, donc, on est en train de travailler là-dessus
pour qu'on puisse favoriser cette requalification, combinée à autre chose, entre
autres, à travers l'immigration. On veut favoriser l'immigration de gens qui
viennent occuper un emploi dans un secteur d'avenir, à travers aussi la
littératie.
Donc, il y a une foule de mesures, là,
qu'on met en place pour s'assurer de favoriser, de rendre plus simple et rapide
la requalification des travailleurs intéressés.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
Mme la ministre. M. le député de Marquette, à vous.
M. Ciccone :Merci beaucoup. Avez-vous des données? Avez-vous colligé des
données, à savoir quel secteur va être... va avoir besoin de plus de
travailleurs, notamment pour mettre... Vous avez parlé de formation, d'être
capable de bien former les gens pour les replacer.
Avez-vous ces données-là? Avez-vous fait
un rapport ou des recherches quelconques?
Mme Guilbault :
Oui, bien, il existe plusieurs documents au ministère de l'Emploi et ce sont
des sujets sur lesquels on échange régulièrement, entre autres dans le comité
de relance économique, dont je fais partie, mais les secteurs, effectivement,
de l'intelligence artificielle, l'informatique, les technologies de
l'information, le travail de la construction, les sciences de la vie,
évidemment le réseau de la santé. On est déjà en train de former 10 000
préposés aux bénéficiaires; ça devrait nous aider pour la deuxième vague, mais
il y a aussi d'autres professions qui... dont on bénéficierait d'avoir des
cohortes plus nombreuses de gens formés. Donc, ce sont des exemples de domaines
où on veut attirer des gens.
Une voix
: ...
M. Ciccone :
Merci. Le 21 juillet dernier, toujours dans la même veine, le MEQ et les
entreprises manufacturières et exportateurs du Québec, là, tenaient justement
leur volet Capitale-Nationale puis il y avait certaines pistes de solution. Une
de ces pistes de solution là, pour contrer la pénurie de main-d'oeuvre, était
de rehausser les seuils d'immigration. Je veux vous entendre là-dessus.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Oui, bien on a un plan d'immigration qui a été présenté par le précédent
ministre de l'Immigration et qui sera porté désormais par notre nouvelle
collègue ministre de l'Immigration. Donc, les seuils sont prévus dans ce plan.
C'est bien certain que comme bien d'autres champs d'activités importants de la
société, la question peut se poser : Qu'en est-il compte tenu de la
pandémie? Donc, on va voir si les seuils pourront être augmentés, mais ils
pourraient aussi demeurer... les seuils pourraient demeurer ce qu'ils sont en
ce moment. Donc, ce sera à déterminer en fonction de certains critères, entre
autres la possibilité d'arrimer l'arrivée des travailleurs avec des emplois
disponibles sur le marché du travail, ce qui a toujours été notre intention avec
plateforme Arrima, avec les discussions avec le fédéral, parce que le fédéral a
un rôle à jouer aussi dans le processus, puis, des fois, ça peut complexifier.
Mais tout ça pour dire qu'indépendamment
du...
Mme Guilbault :
...ce sera à déterminer en fonction de certains critères, entre autres la
possibilité d'arrimer l'arrivée des travailleurs avec des emplois disponibles
sur le marché du travail, ce qui a toujours été notre intention avec plateforme
Arrima, avec les discussions avec le fédéral, parce que le fédéral a un rôle à
jouer aussi dans le processus, puis, des fois, ça peut complexifier.
Mais tout ça pour dire qu'indépendamment
du nombre il y a surtout cette volonté d'arrimer le profil des nouveaux
arrivants avec les besoins du marché.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député de Marquette.
M. Ciccone :
Je vous remercie. Quand vous nommez le mot «Arrima», ça me fait toujours
plaisir parce que vous savez que c'est nous autres qui l'a mis en place.
Ceci dit, également, on parlait d'une
solution, une piste de solution, d'améliorer les connaissances et
l'accessibilité des programmes, et également adapter l'offre d'accompagnement
financier et technique aux entreprises manufacturières.
Quand vous prenez ce genre de décision là,
puis vous me parliez d'immigration, est-ce que vous consultez les gens du
terrain, comme l'AMEQ, par exemple, qui eux sont vraiment sur le terrain, là?
Ils ont les mains dedans, travaillent, sont entourés des gens du milieu. Est-ce
qu'on les contacte? Est-ce qu'on leur parle? Est-ce qu'ils font partie de la
prise de décision du gouvernement?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Assurément. Mon collègue ministre du Travail et mes collègues ministres de
l'Immigration, le premier et la deuxième, sont continuellement directement
branchés sur tous les intervenants qui peuvent être concernés de près ou de
loin.
Si on prend la capitale nationale, ici,
parce qu'on est dans la capitale nationale, donc, chambre de commerce, Québec
International, des partenaires très, très importants qui ont des antennes
directement à la fois sur le terrain, quand on parle de formation dans les
divers endroits scolaires et autres, d'endroits où on est capables de former
des gens, quels sont les besoins, à quels endroits on a moins d'inscriptions
puis on en voudrait plus, et tout ça, à la fois dans les entreprises, les
entreprises ont besoin de quoi?
Moi, si je prends mon parc industriel, à
Saint-Augustin, j'ai fait à peu près le tour des entreprises, depuis trois ans
que je suis députée, puis c'est toujours les mêmes choses qu'on entend. C'est
les mêmes secteurs qui ont besoin, par exemple des soudeurs, là, tu sais. Donc,
il y a des choses qui reviennent.
Alors, oui, on est en lien très, très
direct avec le terrain pour à la fois fixer les seuils d'immigration mais aussi
déterminer, comme la précédente question qui était très pertinente, c'est quoi,
les domaines où on a besoin de monde, puis on a besoin de combien de monde dans
ces domaines-là, puis, après ça, de quelle façon on s'arrange pour qu'on ait
assez de monde intéressé pour le faire et assez de place dans nos formations
techniques, professionnelles, cégeps, universités pour former ces personnes-là.
Donc, c'est tout ça qu'on est en train
d'arrimer avec ministre du Travail, ministre de l'Immigration, ministre de
l'Enseignement supérieur aussi, notre nouvelle collègue ministre de
l'Enseignement supérieur, qui va jouer un rôle clé pour certains types de
formation, et ministre de l'Éducation pour certaines autres, dépendant qu'on
parle de professionnels techniques ou de cégeps... d'universitaires.
Le Président (M. Allaire) : Le
député de Marquette.
M. Ciccone :
Merci. On va y aller sur les engagements, parce que vous avez nommé le mot
«engagement» à quelques reprises, que vous étiez pour respecter tous vos
engagements. On va s'amuser. Questions en rafale. Questions en rafale. Puis
moi, je vais terminer là-dessus et je vais laisser... passer la parole à mon
collègue.
Je prends le document Priorité Capitale, qui a été préparé...
M. Ciccone :
...merci. On va y aller sur les engagements, puisque vous avez nommé le mot «engagement»
à quelques reprises, que vous étiez pour respecter tous vos engagements. Alors
on va s'amuser, questions en rafale. Questions en rafale, puis moi, je vais
terminer là-dessus, je vais laisser... passer la parole à mon collègue.
Je prends le document Priorité Capitale,
qui a été préparé durant la campagne électorale. Questions en rafale :
Réaménager la tête des ponts. Un gouvernement de Coalition avenir Québec
lancera les travaux de réaménagement de la tête des ponts dans un premier
mandat. Est-ce que c'est déjà annoncé ou ça va être annoncé dans les deux
prochaines années?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :
C'est au PQI, mais c'est à l'étude, parce qu'il comprendra bien, le député,
qu'il faut tenir compte, entre autres, du projet de réseau de transport
structurant et, éventuellement, possiblement, du projet de tunnel Québec-Lévis,
mais, au minimum, de l'interconnexion et tout ça, pour fixer le projet de tête
des ponts. Mais, oui, c'est encore un projet qui est en avancement au ministère
des Transports.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député.
M. Ciccone :
Mais ils vont tous être respectés, parce que la CAQ respecte tous ses engagements,
c'est ça que j'ai entendu.
• (11 h 40) •
Réduire les listes d'attente en santé pour
les citoyens de la capitale nationale. Le gouvernement de la Coalition avenir
Québec étendra à la région de Québec le projet pilote encourageant une clinique
privée de santé afin d'offrir gratuitement des soins aux patients de la
capitale nationale et des autres régions.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Oui. Je veux juste être sûre d'avoir l'information de dernière heure. Il reste
une petite étape à formaliser, mais, oui, l'engagement va être respecté.
M. Ciccone :
Ah! Formidable.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. M. le député.
M. Ciccone :
Et, en terminant, en terminant, rapidement, s'il vous plaît, quand j'ai lu que
vous étiez pour investir pour de nouvelles infrastructures, dont
infrastructures sportives, bien là... je veux dire, vous allez me dire où... il
y a un plan où vous vous êtes engagée, est-ce qu'il y a quelque chose d'annoncé
prochainement... pour être capable d'en profiter... sportif.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Ce sera respecté aussi.
M. Ciccone :
Oui, mais il y a-tu un projet...
Mme Guilbault :
Rien que je puisse annoncer en ce moment, mais ce sera respecté, comme les
autres engagements.
M. Ciccone :
Alors, j'entends qu'il y a quelque chose sur la table, M. le Président, je suis
excité. Et je termine là-dessus, je laisse le collègue de La Pinière
prendre la parole.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, M. le député de Marquette. M. le député de La Pinière, la parole
est à vous.
M. Barrette : Peut-être que
mon collègue reprendra la parole, qu'il n'hésite pas. Je veux juste avoir une
précision. Si j'ai bien compris, parce que la ministre a fait référence à notre
gouvernement précédent, le pont de l'Île-d'Orléans, là, c'est le même
échéancier que nous autres, 2027. C'est bien ça qu'elle nous a dit?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Guilbault :
C'est le même échéancier qui était déjà connu à l'époque du précédent
gouvernement, mais le gouvernement libéral, le ministre délégué aux Transports,
juste avant l'élection, parlait de 2024, pour une livraison, alors que ça a
toujours été clair, au ministère, que c'était 2027.
M. Barrette : Ah bon.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député.
M. Barrette : Alors, M. le
Président, j'ai une question simple parce qu'elle aime bien, la ministre,
parler du gouvernement libéral, je vais lui parler de son...
Mme Guilbault :
…juste avant l'élection, parlait de 2024 pour une livraison, alors que ça a toujours
été clair au ministère que c'était 2027.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député.
M. Barrette : Alors, M. le
Président, j'ai une question simple, parce qu'elle aime bien, la ministre,
parler du gouvernement libéral, je vais lui parler de son gouvernement qui a
voulu faire adopter le projet de loi n° 61 pour accélérer les projets. Et
c'est drôle, le pont de l'Île-d'Orléans est dans l'annexe du projet de loi
n° 61. Alors, est-ce que je dois comprendre, je ne peux que comprendre que
ce projet-là ne sera pas accéléré puisqu'elle nous dit que le projet, sa date
ne change pas?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Bien, comme le sait le député de l'opposition, ils se sont opposés à l'adoption
du projet de loi n° 61, donc le projet de loi n° 61 n'a pas été
adopté.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député.
M. Barrette : Vous savez, M.
le Président, dans la catégorie «ça n'a pas rapport» qu'un adolescent me
répondrait, là… on met un projet de loi n° 61 pour accélérer un projet, et
là on nous dit que la date d'échéance va être… Puis si on l'avait adopté, là,
elle nous a répondu la même affaire, M. le Président. Alors là, il y a une
contradiction évidente, la ministre nous dit, ce sera 2027 malgré qu'ils
souhaitent que ce soit un projet accéléré. D'ailleurs, la réponse aurait dû
être celle-là : Nous aurions voulu l'accélérer. Je suis sûre qu'elle va me
répondre ça.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :
Oui, bien, il n'y a pas de contradiction, j'ai dit : Le projet de loi
n° 61 n'a pas été adopté notamment à cause de l'opposition du Parti
libéral. Ce qui fait qu'il ne peut pas, en ce moment, être au projet de loi
n° 61 puisque le projet de loi n° 61 n'a pas été adopté. Mais, oui,
on veut accélérer le projet, parce que c'est un projet important, et le fait
est qu'on est arrivé, l'échéance était 2027. Et j'ai l'article sous les yeux,
en passant, là, hein : «14 novembre 2017, un nouveau pont à
l'Île-d'Orléans en 2024, répètent les libéraux.» 2017, à ce que je sache,
c'étaient les libéraux qui étaient au pouvoir, mais si on peut le livrer avant,
on va le livrer avant, raison pour laquelle, entre autres, on avait placé le
pont de l'Île-d'Orléans comme neuf autres projets de la Capitale-Nationale,
d'ailleurs dans le projet de loi n° 61.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député.
M. Barrette : Alors, M. le
Président, je pense que c'est très clair, là, malheureusement, pour la
ministre, elle ne l'avait pas vu celle-là et elle n'avait pas vu qu'elle
voulait l'accélérer. Et avant que j'y fasse référence, elle nous a affirmé que
ce serait 2027, c'est tout.
Alors, question bien simple, là :
Est-ce que, M. le Président, il va y avoir un casino à Québec?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :
C'est intéressant…
M. Barrette : Juste de même,
là, pour ne pas qu'elle soit confondue, là, c'est parce que c'est un engagement
électoral.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre, allez-y.
Mme Guilbault :
Non, je ne suis en rien confondue, je sais exactement à quoi fait référence le
député. Et, s'il suit l'actualité, il a possiblement vu que mon collègue le ministre
des Finances, qui est responsable de Loto-Québec, qui est responsable du salon
de jeu de Québec, a annoncé qu'il n'y aura pas de bonification de l'offre de
jeu offerte… actuellement disponible au salon de jeu, mais il y aura
relocalisation qui était l'engagement de la CAQ.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député.
M. Barrette : L'engagement
était une relocalisation de la salle de jeu, je suis sûr que tout le monde…
Mme Guilbault :
...du Salon de jeux de Québec a annoncé qu'il n'y aura pas de bonification de
l'offre de jeu offerte... actuellement disponible au salon de jeux, mais il y
aura relocalisation, qui était l'engagement de la CAQ.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député.
M. Barrette : Ah! l'engagement
était une relocalisation de la salle de jeux. Je suis sûr que tout le monde,
tout le monde, tout le monde est... non, n'est pas étonné. Voyons donc! Il n'y
a personne de... Tout le monde a compris ça comme étant un déménagement, on en
est convaincu. Mais, M. le président, il faut en rire un petit peu, là.
Alors, je vais revenir sur le troisième
lien, M. le Président. Est-ce que la ministre peut nous dire, là, en quoi la
COVID a empêché le bureau de projet d'avancer? On est dans de l'administratif,
on est dans le papier. À de multiples reprises, j'ai demandé à l'actuel
ministre des Transports de nous donner des données, projets, lieux et ainsi de
suite, sur le troisième lien. La réponse a toujours été : En temps et
lieu. À un moment donné, le temps et le lieu étaient à l'Assemblée nationale,
au printemps 2020. Le printemps est terminé. Dans un mois,
approximativement, l'été va être terminé et rien ne peut justifier qu'on ne
soit pas prêts à me donner quelque information que ce soit. Et, en plus, et je
reprends le commentaire du collègue, le député de Matane, la ministre n'est
même pas capable de nous dire si elle sait, sans le divulguer, le montant.
Alors, ou bien on nous cache des choses ou bien on est dans l'improvisation.
Alors, qu'est-ce qui justifie, même en
temps de COVID, qu'on ne soit pas capables, maintenant, de me donner des
informations plus précises sur le troisième lien?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Je vais commencer avec une précision sur la précédente question sur le salon de
jeux. Le député semblait confus sur le fait que l'engagement était un
déménagement...
M. Barrette : M. le Président,
ce n'est pas ça ma question.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député, je pense que vous devez laisser la ministre répondre à la question,
elle a le droit d'intervenir comme elle le souhaite.
Mme Guilbault :
Pour dissiper sa confusion, je vais lire le début de la phrase n° 7,
notre engagement n° 7 : «Un gouvernement de la
Coalition avenir Québec déménagera le Salon de jeux de Québec.» Donc, pour ma
part, je trouve ça assez clair, mais si ce n'est pas suffisamment clair, je
l'ai lu pour sa gouverne.
Deuxième chose, le troisième lien, bien,
le travail a été ralenti un petit peu partout dans plusieurs organisations
gouvernementales et privées. Je ne pense pas que je vais avoir besoin
d'expliquer au député qui est médecin que la gestion d'une pandémie amène son
lot de défis, entre autres en termes de travail. Mais je vais ajouter aussi que
c'est quand même un fait connu que le Parti libéral est contre le troisième
lien, mais je trouve que son insistance à critiquer ce projet-là tranche
nettement sur son insistance à ce que le gouvernement s'engage à payer le
tramway n'importe quel prix indépendamment des engagements qu'on a pris sur le
non-dépassement de coûts. Je voulais préciser ça.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. M. le député de La Pinière, il vous reste
1 min 18 s.
M. Barrette : Alors, je
vais...
Mme Guilbault :
...son insistance, son insistance à critiquer ce projet-là tranche nettement
sur son insistance à ce que le gouvernement s'engage à payer le tramway
n'importe quel prix, indépendamment des engagements qu'on a pris sur le non-dépassement
de coûts. Je voulais préciser ça.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. M. le député de La Pinière, il vous reste
1 min 18 s.
M. Barrette : Alors, je vais
lire un texte pour l'éducation législative de la ministre qui manifestement en
manque.
Amendement au projet de loi n° 26. Le
ministre des Transports... J'espère que la ministre nous écoute, parce que
c'est un texte complexe. «Le ministre des Transports doit, au plus tard 45
jours suivant le 30 mars et le 30 septembre de chaque année et jusqu'à la fin
des travaux de réalisation du réseau, rendre public un rapport sur l'état
d'avancement de ces travaux, à chacune de ces dates, quant au respect de
l'échéancier et du budget.»
Ce texte ne dit d'aucune manière qu'il est
exclusif à la période de réalisation des travaux. Et il est de connaissance
commune que les travaux d'un projet incluent la préparation, les dossiers
d'opportunité et ainsi de suite. Conséquemment, la ministre, si elle a bien
compris le texte de la loi qu'elle est censée défendre comme ministre et en
plus comme faisant partie du Conseil des ministres fait en sorte qu'elle n'a
pas respecté la loi. Elle a la responsabilité, M. le Président, de ça. La
ministre a tellement la responsabilité de ça, qu'en introduction, elle s'est
vantée, elle — je l'ai pris en note — que grâce à mon
intervention — c'est comme ça qu'elle l'a dit — elle a pu
dans la distribution des budgets faire en sorte que Montréal en ait moins pour
Québec. C'est ça l'autorité. Elle le savait, elle n'a pas observé la loi...
Le Président (M. Allaire) :
Malheureusement, malheureusement, M. le député de La Pinière, ça met fin à ce
dernier bloc d'échanges. Avant d'ajourner, simplement vous mentionner que le
député de Matane-Matapédia ne déposera pas officiellement son document tel
qu'il l'a mentionné tantôt. Par contre, il vous sera envoyé par courriel. Il
n'est pas déposé officiellement parce que c'est déjà en document public. Ça
faisait référence à un article dans le journal.
Donc compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 14 h, où elle entreprendra l'étude du volet
Loisirs et sports et saines habitudes de vie des crédits budgétaires du
portefeuille Éducation et enseignement supérieur. Bon dîner à tous.
(Fin de la séance à 11 h 50)