Journal des débats (Hansard) of the Committee on Labour and the Economy
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Thursday, April 29, 2021
-
Vol. 45 N° 92
Ministère du Tourisme
Aller directement au contenu du Journal des débats
11 h 30 (version non révisée)
(Onze heures trente et une minutes)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, bonjour. Votre attention, s'il vous plaît. Ayant constaté le quorum,
nous déclarons la séance de la Commission de l'économie et du travail ouverte.
La commission est réunie afin de procéder
à l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Tourisme pour l'exercice
financier 2021‑2022. Une enveloppe de 90 minutes a été allouée pour l'étude de
ces crédits.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente. Mme Boutin (Jean-Talon) sera remplacée par M. Campeau
(Bourget); M. Jacques (Mégantic), par M. Girard (Lac-Saint-Jean); Mme Robitaille
(Bourassa-Sauvé), par Mme Melançon (Verdun); M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve), par Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue); et Mme Richard (Duplessis), par Mme Perry
Mélançon (Gaspé).
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Pour chaque partie, nous allons procéder aux échanges entre les groupes d'opposition
et la ministre par blocs d'environ 15 à 20 minutes, pour permettre à chaque
groupe d'écouler graduellement son temps de parole. Le temps d'échange inclut
les questions et les réponses. Il y aura quatre mises aux voix de ces crédits à
la fin, qui seront effectuées aux alentours de 13 heures.
Alors, nous sommes maintenant prêts à
reconnaître une première intervention du parti de l'opposition officielle, par
un premier bloc d'échange de 19 minutes, avec la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. Permettez-moi d'abord de vous saluer et de saluer la ministre, de
saluer tous ceux et celles qui accompagnent la ministre. Je sais que l'étude
des crédits, c'est une longue préparation. Permettez-moi de saluer le député de
Bourget, que je retrouve avec plaisir aujourd'hui, et ainsi que les collègues
des autres oppositions. Considérez-vous salués.
On va parler aujourd'hui, donc, pendant
1 h 30 min, de tourisme, et c'est très rapide,
1 h 30 min, pour faire le tour de la situation, parce que la situation
de la crise sectorielle, là... puis je vais l'appeler comme ça. Bien sûr, il y
a la crise sanitaire, mais il y a une crise, aussi, sectorielle. Que ce soit en
culture ou en tourisme, pour moi, je vois que ce sont deux secteurs qui sont
vraiment affligés par la crise, on l'a vu, là, avec des spécificités pour le tourisme.
Je pense notamment à la fermeture des frontières, au fait qu'il n'y a pas de rassemblements,
donc on parle des festivals, bien entendu, le fait qu'il n'y a pas de tourisme
d'affaires. Un tourisme...
Mme Melançon : ...qui sont vraiment
affligés par la crise, on l'a vu, là, avec des spécificités pour le tourisme.
Je pense notamment à la fermeture des frontières, au fait qu'il n'y a pas de
rassemblement, donc on parle des festivals, bien entendu, le fait qu'il n'y a
pas de tourisme d'affaires — un tourisme d'affaires, c'est un
tourisme qui est payant — qu'il n'y ait pas de tourisme sportif non
plus, ça devient un peu lourd pour les industries et les entreprises
touristiques. Heureusement, il y a eu de l'aide du fédéral pour qu'on puisse avoir
un certain maintien de noyaux d'employés, là, dans les entreprises.
Mais là il y a autre chose qui vient, en
plus de la crise sanitaire, puis on le sait, là, on a fait un tour de
calendrier complet, c'est une année que les entreprises touristiques ont dû
subir. Et là on entre dans une nouvelle crise, qui est celle de la crise du
manque de main-d'oeuvre, et avec la belle saison qui s'en vient, on s'en va
dans le mur. On l'a vu, là, c'est presque 10 %, 10 % des emplois, parce
que le monde touristique, c'est à peu près 400 000 emplois. Je regarde la
ministre, là, 400 000, 402 000 emplois, mais là c'est 40 000
postes qui sont à combler. Il y avait déjà une pénurie de main-d'oeuvre avant
la pandémie, et là on est en plein dedans. Il y a des hôteliers qui m'ont
appelée en me disant : Je ne sais pas si cet été, je vais être en mesure
d'ouvrir l'hôtel à sa pleine capacité parce que je manque de monde. J'ai des
gens qui ont des attractions qui me disent : Je ne sais pas comment on va
faire pour rouler sept jours sur sept avec la belle saison parce que je manque
d'employés. Alors, moi, devant la situation, là… On l'a vu, certaines entreprises,
là, ont dû remercier jusqu'à 70 % de leurs travailleurs. Puis de ce
chiffre là, ils savent très bien qu'il y a 40 % qui ne reviendront pas.
Alors, moi, ce que j'aimerais
savoir : est-ce que la ministre reconnaît qu'il y a une pénurie de main-d'oeuvre
dans l'industrie touristique?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Mme la ministre.
Mme Proulx (Berthier) : …de
saluer les collègues : la députée de Verdun, la députée de Gaspé, le
député de Bourget. Les équipes du ministère : sous-ministre… sous-ministre
adjoint, P.D.G. du Parc olympique, maintenant, de la Société de développement
et de mise en valeur du Parc olympique. Et évidemment des équipes par intérim
du côté du Palais des congrès. Également heureuse de me retrouver ici.
Vrai que, la dernière année a été
difficile, mais je suis vraiment fière, Mme la Présidente, de la réponse du gouvernement
du Québec, de l'appui, du soutien en temps réel. Et ça va se poursuivre, là, au
cours des prochains mois et des prochaines années, ce soutien-là, à l'ensemble
du tissu touristique, qui est très, très large, on en convient, il y a plus de
50 secteurs d'activité chez nous en plus de nos sociétés d'État. Et moi,
je suis fière de la réponse de mon gouvernement depuis le début de cette
crise-ci.
Oui, vrai, à peu près 400 000…
Mme Proulx (Berthier) :
...années ce soutien-là à l'ensemble du tissu touristique, qui est très, très
large, on en convient, il y a plus de 50 secteurs d'activité chez nous en plus
de nos sociétés d'État. Et moi, je suis fière de la réponse de mon gouvernement
depuis le début de cette crise-ci.
Oui, vrai, à peu près 400 000
travailleurs, travailleuses. Il faut voir, Mme la Présidente, que, malheureusement,
avant mon entrée en poste comme ministre du Tourisme, il y avait déjà un
déficit, il y avait un déficit de près de 22 000 au sein de notre
industrie, là. Et c'est important de souligner que, donc, bien avant mon
arrivée, il y avait déjà un enjeu lié à la main-d'oeuvre dans l'industrie
touristique. Donc, oui, important de le dire, qu'il ne date pas d'hier et que
c'est vrai que ça s'est accentué, évidemment, depuis le début de la pandémie.
Depuis le début de la crise, on est
conscients, là, qu'il y a des enjeux liés à la main-d'oeuvre et on en action,
depuis le début de cette crise sanitaire là, auprès de nos entreprises
touristiques. 3 millions de dollars de mise en oeuvre d'actions qui
favorisent non seulement l'attraction, parce que l'attraction, c'est une chose,
mais nous devons également, comme ministère responsable, retenir ces
employés-là auprès de nos entreprises touristiques.
Notre gouvernement a d'ailleurs mis sur
pied un groupe d'action main-d'oeuvre en hôtellerie. La députée de Verdun
faisait justement référence aux appels qu'elle avait eus de la part de certains
hôteliers. Donc, je tiens à réitérer ici que le gouvernement a donc mis sur
pied un gouvernement... groupe d'action, pardon, pour la main-d'oeuvre en
hôtellerie. On suit de très, très près ces travaux, Mme la Présidente, qui ont
cours présentement.
Et, en plus d'augmenter l'achalandage dans
les entreprises pour maintenir les emplois, j'ai déployé, depuis juin dernier,
28 millions de dollars de mesures incitatives : Passeport Attraits,
Explore Québec sur la route, l'édition spéciale de la carte de SEPAQ. Donc, ces
mesures-là, Mme la Présidente, pour conclure, font en sorte que nous pouvons non
seulement attirer des jeunes et moins jeunes dans notre industrie touristique,
mais également de garantir la pérennité de ces emplois-là et de les garder chez
nous.
Mme Melançon : Pourtant, on a
l'impression que le gouvernement actuellement est en train de ramer, mais pas tout
le monde du même côté. Il y a un diagnostic des 500 professions au Québec, là,
qui a été fait par le ministère du Transport, puis aucune des professions du
secteur touristique ne se trouve dans la liste avec un déficit ou une pénurie.
Aucun. Comment on explique ça?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Mme la ministre.
Mme Proulx (Berthier) : Bien,
ça, Mme la Présidente, je ne commenterai pas un rapport ou une étude que je
n'ai pas eu l'occasion de lire. Si la députée de Verdun peut me l'envoyer, ça
me fera plaisir.
Revenons sur les enjeux liés à la
main-d'oeuvre. On a donc annoncé un certain nombre de mesures. C'est
important...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...d'autres questions, étant donné que vous ne voulez pas...
Mme Proulx (Berthier) : ...je
ne commenterai pas un rapport ou une étude que je n'ai pas eu l'occasion de
lire. Si la députée de Verdun peut me l'envoyer, ça me fera plaisir.
Revenons sur les enjeux liés à la main-d'oeuvre.
On a donc annoncé un certain nombre de mesures. C'est important de...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...poser d'autres questions, étant donné que vous ne voulez pas commenter sur
sa question du rapport, elle va vous poser d'autres questions. Veuillez
attendre, s'il vous plaît. Merci.
• (11 h 40) •
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. Donc, je vous enverrai avec plaisir ce rapport-là, je pense que
c'est important que vous puissiez en prendre connaissance puis que vous
puissiez en parler aussi avec le ministre du Travail, parce qu'honnêtement, là,
c'est catastrophique. Puis moi, quand je parle avec les hôteliers, notamment,
je me demande qu'est-ce qu'on doit leur répondre, qu'est-ce qu'on doit leur
répondre pour la suite des choses quand eux se disent : Il n'y aura pas
une relance totale, parce que je manque actuellement cruellement d'employés.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Allez-y, Mme la ministre.
Mme Proulx (Berthier) : Merci.
Pardon, Mme la Présidente, je pensais que vous deviez me donner la parole. La
relance, elle se fait lentement et sûrement, Mme la Présidente, au fur et à
mesure que nous sortons de cette crise sanitaire. Il y a d'excellentes
nouvelles, avec de la vaccination, il y a d'excellentes nouvelles de cette
sortie de tunnel.
Et dans un récent sondage, en souhaitant
que la députée de Verdun l'ait vu, également, qui était mené par la firme
Léger, on a sondé l'ensemble ou une proportion très élevée des gens qui
travaillent dans l'industrie touristique, et tous ont manifesté leur intérêt à
revenir le plus rapidement possible travailler au sein de secteurs qui les
passionnent depuis toujours. Donc, moi, je suis rassurée de voir ces
chiffres-là. Le gouvernement du Québec travaille, comme je le dis, là, parce
qu'on revient sur les hôteliers, Mme la Présidente... donc je tiens à réitérer
que notre gouvernement, conjointement avec le ministre du Travail, puisqu'on y
faisait référence, un groupe d'action qui est spécifique à la main-d'oeuvre en
hôtellerie... on a également annoncé récemment, avec l'ITHQ, des programmes
spécifiques qui vont venir soutenir des étudiants, des étudiantes qui
travaillent à l'institut ou, en fait, qui étudient à l'institut de l'hôtellerie
du Québec. Donc, le gouvernement est en action, et on aura l'occasion de
partager les conclusions des travaux de ce groupe d'action pour la
main-d'oeuvre en hôtellerie dès que le rapport nous sera présenté, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci.
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. Comme on n'a pas beaucoup de temps, hein, je vais demander qu'on
raccourcisse un peu, là. Moi, j'essaie de voir... pour avoir le même temps de
réponse.
On sait que, cette année, là, les
techniques en tourisme ont vu la baisse la plus considérable, 40 % de
moins de candidatures au premier tour, cette année. Il y a Liza Frulla, que la
ministre connaît bien, de l'ITHQ, qui craint que ce manque de nouveaux
diplômes... diplômés, pardon, entraîne de graves conséquences pour l'avenir de
l'industrie. Et ça, c'est tiré de la revue de presse, là, les étudiants
québécois boudent les...
Mme Melançon : ...il y a Liza
Frulla, que la ministre connaît bien, de l'ITHQ, qui «craint que ce manque de
nouveaux diplômes... diplômés, pardon, entraîne de graves conséquences pour
l'avenir de l'industrie». Et ça, c'est tiré de la revue de presse, là : Les
étudiants québécois boudent les programmes en tourisme et en hôtellerie.
Ça, c'est en temps réel, c'est ce qui se passe.
J'entends la ministre dire : Bien,
moi, je suis confiante. Honnêtement, je pense que ça prend un peu plus que ça.
Je pense qu'on doit se ressaisir rapidement. 40 000 postes à combler, ça
ne se fera pas du jour au lendemain. C'est inquiétant, bien sûr, avec l'été qui
s'en vient, pour offrir aux Québécois et aux Québécoises le meilleur service
possible, là, dans nos attractions, dans nos hôtels, dans nos festivals.
Moi, ce que je ne comprends pas à ce
moment-ci, c'est comment est-ce que le gouvernement peut reconnaître la pénurie
de main-d'oeuvre en tourisme actuellement, puis de l'autre côté, offrir toutes
les requalifications vers d'autres domaines de main-d'oeuvre au Québec.
Mme Proulx (Berthier) : C'est
important de préciser que — je reviens sur le
sondage — oui, la requalification, c'est important. Il y en a qui
font de la requalification spécifique à l'industrie hôtelière, soit dit en
passant. Alors, c'est extrêmement important.
Maintenant, revenons sur cette pénurie de
main-d'oeuvre, parce qu'il manquait 20 000 employés au sein de
l'industrie touristique avant mon arrivée, Mme la Présidente. Avant qu'il en
manque 20 000, il en manquait 15 000, puis avant qu'il en manque
15 000, il en manquait 10 000, et avant qu'il en manque 10, il en
manquait 5. Alors, moi, je pose la question bien candidement à la députée de
Verdun : Est-ce que quelqu'un n'avait-il pas, pardonnez-moi l'anglicisme,
«flagué», levé le drapeau, rendu à 5 000, 10 000, 15 000,
20 000 emplois qui étaient déficitaires dans l'industrie touristique?
Le gouvernement précédent ne l'avait pas reconnu. Nous, on le reconnaît et on y
travaille, Mme la Présidente.
Mme Melançon : Bon, moi, j'ai
le goût de parler avec du sérieux, parce que là j'ai les gens de l'industrie
qui nous écoutent. Puis là, si c'est pour être des lignes de presse des
15 dernières années, là, bien, on va se le dire, on va fermer ça puis...
Moi, je pose des questions en temps de pandémie. C'est là où on en est
actuellement.
Là, en temps de pandémie, là, il y a du
monde qui sont en train de laisser leur gagne-pain. Puis là je parle
d'hôteliers qui ne sont pas riches puis je parle de plein de gens dans
l'industrie, là, qui, du jour au lendemain, là, ont vu leur industrie fermer
complètement, puis la ministre m'arrive avec des phrases en disant : Oui,
mais avant, il en manquait. Je m'excuse, Mme la Présidente, là, c'est fâchant,
là.
Moi, je pose des questions pour : En
pleine pénurie, où est-ce qu'on s'en va? Si on n'a pas de réponse, qu'on le
dise, mais s'il vous plaît, les lignes de presse, ce n'est pas pour ça qu'on
est là, là, aujourd'hui. Il y a du monde qui nous regarde. Il y a du monde qui
ont laissé... qui ont remis leurs maisons, là, sur des hypothèques. C'est de ça
qu'il est question. Ça fait que j'aimerais ça, s'il vous plaît, qu'on puisse
obtenir...
Mme Melançon : …si on n'a pas
de réponses qu'on le dise, mais s'il vous plaît les lignes de presse ce n'est
pas pour ça qu'on est là, là, aujourd'hui. Il y a du monde qui nous regarde. Il
y a du monde qui ont laissé, qui ont remis leurs maisons, là, sur des
hypothèques. C'est de ça qu'il est question. Ça fait que j'aimerais ça, s'il
vous plaît, qu'on puisse obtenir des réponses, puis si on n'en a pas, bien
qu'on le dise. Puis si on n'a pas vu ce que le ministère du Travail a fait,
bien comme la ministre l'a faite, là, qu'elle le dise, puis c'est correct. Mais
là je m'excuse, Mme la Présidente, mais c'est un peu fâchant d'avoir ça comme
réponse. Je pose des vraies questions qui me sont données, là, par du monde qui
nous écoute actuellement. Je pense aux associations hôtelières, là, notamment.
Je pense aux restaurateurs qui écoutent. Je pense aux gens des attractions qui
ne savent pas comment ça va se passer cette année. C'est à eux autres que je
pense, moi, actuellement.
Ça fait que, moi, ce que je voudrais
savoir, Mme la Présidente, hier, là, le premier ministre a fait une déclaration
assez surprenante lors de l'étude des crédits du ministère du Conseil exécutif,
et lors de l'échange avec la cheffe de l'opposition, il a dit : Il y a
actuellement 140 000 postes au Québec qui ne sont pas comblés, mais
ce que je dis, et qui est très différent de ce quelle dit, en parlant de la
cheffe de l'opposition, c'est que dans les 140 000 postes non
comblés, il y a 30 000 postes qui sont des emplois bien payés,
au-dessus de la moyenne, 110 000 qui sont en bas de la moyenne. Ce que
souhaite la cheffe de l'opposition, c'est qu'on attire des immigrants pour
combler les postes qui sont moins bien payés. Là-dessus, on est en désaccord.
On se concentre, nous, sur les postes qui sont payants, qui sont bien payés.
Donc, les 30 000 postes, puis ça avance très bien. Les ministres de
l'Emploi, de l'Immigration et de l'Enseignement supérieur, on s'est concentré
sur ces 30 000 postes payants. Elle répond quoi? Comment elle répond,
là, aux gens des hôtels, qui savent très bien qu'ils ne sont pas capables de
donner des salaires de 70 000 $, puis de 80 000 $ comme le
premier ministre veut?
Mme Proulx (Berthier) : Il y a
des emplois très lucratifs, Mme la Présidente, au sein de certains grands
hôtels dans la région de Québec, Sherbrooke, Montréal, Trois-Rivières. Des gens
qui sont des gestionnaires hôteliers de très haut niveau, qui ont des
compétences très élevées. Vrai qu'il y a beaucoup d'étudiants, également, qui
aiment embrasser, durant la période estivale, des emplois qui sont dans
l'industrie touristique. Il y a… les formations auxquelles fait référence la
députée de Verdun, les travailleurs du secteur touristique peuvent suivre des
formations de rehaussement de compétences dans le cadre du fameux programme qui
a été lancé par mon confrère, le ministre du Travail.
Il n'y a pas de solutions miracles, Mme la
Présidente, pour régler un enjeu de main-d'oeuvre en tourisme. Clair que les
défis sont nombreux et ça persiste depuis de nombreuses années, mais on va
continuer de poser des gestes nécessaires pour continuer de recruter des gens
dans notre industrie, et…
Mme Proulx (Berthier) :
…miracle, Mme la Présidente, pour régler un enjeu de main-d'oeuvre en tourisme.
Il est clair que les défis sont nombreux, ça persiste depuis de nombreuses
années, mais on va continuer de poser des gestes nécessaires pour continuer de
recruter des gens dans notre industrie. Et, au cours des prochaines semaines,
on aura de très, très bonnes annonces à présenter aux collègues des oppositions
en ce qui a trait à la main-d'oeuvre au sein de notre gouvernement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Je veux juste souligner qu'il reste 2 min 30 s.
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. Je trouve ça surprenant d'entendre la ministre dire : Bien, il
y a des étudiants, puis ça va venir combler. Actuellement, là, les gens du
milieu touristique n'ont aucune prévisibilité. Donc, un étudiant qui vient voir
un hôtelier, par exemple, puis il dit : Bien, moi, je serais prêt à
commencer. Puis l'hôtelier, il dit : Bien, moi, je ne peux pas te dire,
là, je ne le sais pas comment ça va se passer dans les prochaines semaines. Il
va faire, quoi, l'étudiant? Vous avez travaillé avec des étudiants toute votre
vie, Mme la Présidente, bien, il va prendre les jambes à son cou puis il va
aller chercher un emploi dans un secteur. C'est ça qui arrive actuellement. Les
employeurs dans le monde touristique, actuellement, ne sont pas capables
d'avoir de la prévisibilité, donc ils ne sont pas très, très attrayants. Ça,
c'est une première chose.
L'autre chose, c'est que, justement, les
Services régionaux d'admission du Montréal métropolitain, là, le SRAM, dit
qu'actuellement il y a des diminutions terribles, puis je ne sais pas si la
ministre sait de combien cette baisse représente en étudiants, là, mais selon
ce qu'on a vu au ministère de l'Enseignement supérieur, dans les crédits, dans
les livres de crédits, c'est moins 680 inscriptions. Donc, la
spécialisation va être très difficile, le recrutement est difficile. Qu'est-ce
qu'on fait, il est où le plan de match?
• (11 h 50) •
Mme Proulx (Berthier) : J'ai
parlé à plusieurs, plusieurs, plusieurs étudiants, je l'invite à consulter les
publications sur nos médias sociaux. Je les ai rencontrés, ces étudiants-là.
Et, de façon régulière en tourisme, ceux qui sont, entre autres, au
baccalauréat, malgré le contexte… et de façon très, très candide, j'ai demandé
à ces gens-là comment ils se sentaient dans un contexte pandémique d'avoir
choisi le plus beau métier du monde, et ces jeunes-là, très passionnés, je les
sens motivés, ils sont là.
Et je ne partage pas le discours de la
députée de Verdun, parce que moi, à la lumière de nombreuses rencontres avec de
nombreux étudiants, qu'ils soient du collégial ou encore qu'ils soient du
niveau universitaire… sont très emballés à l'arrivée de l'été touristique. Je
comprends qu'il y a un sentiment d'incertitude, là. On est en situation de
crise sanitaire et on ne peut pas dissocier ce que vit l'industrie touristique,
puisque nous sommes encore en crise sanitaire et qu'on est à travailler à cette
troisième vague.
D'ailleurs en terminant, puisqu'on parlait
de Mme Liza Frulla, il y a d'ailleurs, dès l'automne prochain, un… un
baccalauréat, pardon, à l'ITHQ, en accueil, qui va être offert aux étudiants et
aux étudiantes du Québec et de l'étranger, d'ailleurs…
Mme Proulx (Berthier) :
…travailler à cette troisième vague. D'ailleurs en terminant, puisqu'on parlait
de Mme Liza Frulla, il y a d'ailleurs dès l'automne prochain un… un
baccalauréat, pardon, à l'ITHQ, en accueil, qui va être offert aux étudiants,
et aux étudiants du Québec et de l'étranger d'ailleurs, qui vont choisir
l'ITHQ.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci, Mme la ministre. Alors, ça met fin au premier bloc d'échanges. Nous
poursuivons cette fois-ci avec le deuxième groupe d'opposition, avec la députée
de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…14 minutes.
Mme Lessard-Therrien : 14
minutes. Parfait, merci. J'avais envie de vous entendre, Mme la ministre, de
votre… vos idées sur le tourisme durable versus les intentions de votre gouvernement
au niveau du développement industriel au Québec. Vous avez parlé beaucoup au
cours des derniers mois… vous avez beaucoup encouragé les Québécois, les
Québécoises à redécouvrir leur territoire, qu'on a un territoire magnifique au
Québec, notamment de par ses espaces naturels, ses paysages grandioses, ses
lacs, ses rivières, les fjords, les baies, le fleuve, les montagnes. On a beaucoup
encouragé les Québécois à se réapproprier leur territoire, le redécouvrir, le
revisiter. On sait aussi comment le territoire est une échappatoire avec la
situation pandémique actuelle qui est extrêmement difficile pour la santé
mentale des gens, puis on a constaté qu'il y a comme eu un mouvement naturel
qui s'est orchestré pour retrouver nos espaces naturels. Le tourisme
intrarégional va vraiment bénéficier de ce nouvel engouement-là pour nos
espaces, pour notre plein air, mais malheureusement, au gouvernement, on
encourage beaucoup des projets industriels du siècle dernier, hein, on peut
penser à Gazoduc, GNL Québec, mais aussi aux coupes forestières de votre
collègue au ministère des Forêts, qui autorise des coupes forestières dans des
secteurs à haute valeur écologique, notamment dans des projets d'aires
protégées qui ont été refusés, des projets d'aires protégées qui étaient portés
par des citoyens, qui étaient portés par des gens du tourisme dans certaines
régions, et là, dès cet été, il y a des citoyens qui vont être privés de
magnifiques territoires qui auraient pu être valorisés pour l'industrie
touristique. Je me demande, est-ce que vous trouvez que c'est cohérent avec la
vision que vous portez, vous, au Tourisme?
Mme Proulx (Berthier) : Merci.
Bonjour, Mme la députée, heureuse de vous voir. Je regarde ma collègue au
ministère du Tourisme, Mme Bouchard, je vais en profiter pour la remercier,
parce que, dès mon entrée en poste, de faire du tourisme responsable et durable
dans la première semaine, ça a été mentionné, j'étais extrêmement fière de
travailler avec toute l'équipe du ministère à produire un premier plan de
tourisme responsable et durable, pour la première fois de l'histoire du
ministère, avec une enveloppe de 30 millions de dollars, qui est un
premier pas, là, pour positionner le Québec à l'international comme étant une
destination responsable et durable. Moi, mon rôle comme ministre…
Mme Proulx (Berthier) : …et
j'étais extrêmement fière de travailler avec toute l'équipe du ministère à
produire un premier plan de tourisme responsable et durable, pour la première
fois, l'histoire du ministère, avec une enveloppe de 30 millions de
dollars, qui est un premier pas, là, pour positionner le Québec à
l'international comme étant une destination responsable et durable. Moi, mon
rôle comme ministre du Tourisme, c'est de faciliter l'accès pour les visiteurs,
qu'ils soient, vous le mentionnez avec raison, là, particulièrement du Québec
cette dernière année, mais à terme, ceux d'international, à des environnements
naturels d'exceptions — on en a beaucoup au Québec — de
façon responsable et durable.
Les possibilités sont vraiment immenses en
tourisme nature, aventure, écotourisme. On en a été témoins cet été, ou l'été
dernier, je devrais dire. Et la priorité demande, pour moi, de respecter les
milieux, de respecter les collectivités. Je travaille de très, très près avec,
entre autres, le ministre de l'Environnement, des Forêts, des Faunes et des Parcs
et également le ministre des Ressources naturelles. On a tous la même volonté.
Mme la députée, c'est qu'on est un Québec plus vert, reconnu à l'échelle
mondiale pour ses actions environnementales. Le ministre de l'Environnement a
annoncé l'atteinte de l'engagement des aires protégées à 17 % de
territoire en 2020. Mais, ce n'est pas une fin en soi, on s'est d'ailleurs
engagés à protéger près de 30 % du territoire d'ici 2021.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Merci, Mme la ministre.
Mme Proulx (Berthier) : Donc,
c'est un travail qui se fait avec le ministre Forêts, Faune et Parcs, avec le
ministre de l'Environnement, MERN et nous.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. On va essayer de respecter le temps. Ça vous va? Si je vous dis «merci»,
c'est parce que le temps a comme été un peu écoulé, là, pour répondre. Ça vous
va?
Merci beaucoup. Alors, nous continuons.
Mme Lessard-Therrien : Bien,
moi, je vous entends bien quand vous dites : Faciliter l'accès. On veut
miser sur le tourisme de nature. Je comprends que la clientèle internationale,
elle est friande de nos grands espaces préservés, sauvages, naturels. En même
temps, vous avez vu comme moi ce qui s'est passé l'été dernier du côté de la
Gaspésie, ce qui a été fait sur les plages de la Gaspésie, l'achalandage
surdimensionné de la rivière Bonaventure, qui a même porté atteinte à
l'intégrité de cette rivière-là. Puis, en ce moment, il y a beaucoup de
discussions, à savoir, comment on va la gérer cette rivière-là pour s'assurer
qu'elle reste le joyau qu'elle est en ce moment. Et je pense que vous… Dans le
fond, ce qu'on veut faire, c'est… ce qu'il faut faire, c'est qu'il faut
déconcentrer l'activité touristique, parce qu'en ce moment quand on va dans nos
sentiers de la SEPAQ, si on est une autoroute de monde, ce n'est pas
l'expérience auquel s'attend la clientèle internationale, entre autres, puis
même la clientèle québécoise. Il n'y a rien de plaisant à être… de se promener
à queue leu leu dans un… au Mont-Sutton, là. On s'entend là-dessus. C'est pour
ça qu'il faut les multiplier, ces endroits-là.
Puis, moi, je veux vous parler du cas
précis de la rivière Péribonka. La rivière Péribonka, c'est l'affluent
principal du Lac-Saint-Jean, il y a encore des caribous forestiers, il y a des
forêts vieilles de plus de 300 ans. Vous disiez : On va faire des
projets qui vont être portés par les collectivités. Bien, ça, c'en est un.
Depuis 10 ans, il y a des gens qui se mobilisent…
Mme Lessard-Therrien : ...de la
rivière Péribonka. La rivière Péribonka, c'est l'affluent principal du Lac-Saint-Jean,
il y a encore des caribous forestiers, il y a des forêts vieilles de plus de
300 ans. Vous disiez : On va faire des projets qui vont être portés par
les collectivités. Bien, ça, c'en est un. Depuis 19 ans, il y a des gens qui se
mobilisent, partout au Saguenay—Lac-Saint-Jean, pour développer ce projet-là.
Ils ont reçu l'appui de toute l'industrie touristique régionale, il y a des
milliers de citoyens du Saguenay—Lac-Saint-Jean... des nombreux groupes
environnementaux du Québec. Le ministère de l'Environnement avait donné son
aval pour ce projet d'aire protégée là, puis ça a été bloqué au ministre des
Forêts. Et là, dès cet été, il va y avoir des coupes. Je ne sais pas si vous
savez c'est quoi, là, une coupe forestière.
M. Campeau : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Pardon?
M. Campeau : Je vais faire un
appel d'ordre au niveau de la pertinence. On est en train de parler du ministère
des Forêts, on ne va pas demander à la ministre du Tourisme de répondre au ministère
de la Forêt, et on parle... on veut parler d'aire protégée puis on a...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Elle n'a pas posé sa question encore. Je vais vous inviter, député de Bourget,
d'attendre au moins sa question, elle fait son préambule, d'accord? Je vous
remercie. Nous allons voir, avant, sa question.
Mme Lessard-Therrien : Je
parle d'un territoire qui est extrêmement propice au développement touristique
qui, là, va passer dans le moulin à scie. Puis une fois que la skideuse est
passée, là, ce n'est pas beau, là, c'est un champ de bouette, c'est un tas de
branches, puis il n'y a plus rien à faire là pour les citoyens, là. Alors, moi,
ce qui m'inquiète, c'est que la skideuse, elle va y aller, dans la forêt, sur
le bord de la rivière Péribonka, dès cet été, et on coupe l'herbe sous le pied
à cette communauté-là pour protéger leur territoire, mais en faire un joyau
touristique sur leur territoire. Je me demande comment la ministre peut parler
de tourisme écoresponsable quand on se retrouve avec ce genre de situation là
puis qu'est-ce qu'elle a à dire aux gens du Saguenay—Lac-Saint-Jean, en ce
moment, qui tiennent à bout de bras ce projet-là et, qui, là, pensent aller
s'enchaîner aux arbres cet été pour préserver ce joyau-là.
Mme Proulx (Berthier) : Donc, Mme
la Présidente, vous allez me permettre d'avoir une réponse un peu plus longue,
parce qu'il y a beaucoup d'éléments. On va commencer par les débordements en
Gaspésie. Je suis allée à la rencontre de la députée de Gaspé l'été dernier.
Vrai qu'il y a eu des débordements, et on a rencontré le maire de Gaspé, j'ai
rencontré l'ensemble des maires de la Gaspésie pour s'assurer que des épisodes,
qui étaient très rares... sur le nombre de visiteurs qui ont choisi la
destination de la Gaspésie, étaient très rares. Le maire de Gaspé, d'ailleurs,
a mis en place des aires pour s'assurer que les gens qui arrivent en camping
l'été prochain, ça se fasse de façon responsable et durable. Il y a très peu de
Québécois qui ont agi de cette façon-là.
• (12 heures) •
Maintenant, on parle de la SEPAQ, elle a
parlé de la SEPAQ, où tout le monde marchait à la queue leu leu. C'est un
succès sans précédent, l'édition spéciale de Bonjour Québec, des cartes de la
SEPAQ, et des retombées économiques, pour l'ensemble des régions, extrêmement importantes.
Maintenant, on parle de faire en sorte que les Québécois ne se concentrent pas
aux mêmes endroits, ce que soulignait la députée, raison pour laquelle on a
adopté ou adapté, je devrais dire, Explore Québec dans son volet Explore Québec
sur la route pour aller du côté de chez vous, Mme la députée, en Abitibi-Témiscamingue,
au Saguenay—Lac-Saint-Jean...
12 h (version non révisée)
Mme Proulx (Berthier) : ...de
faire en sorte que les Québécois ne se concentrent pas aux mêmes endroits, ce
que soulignait la députée, raison pour laquelle on a adopté ou adapté, je
devrais dire, Explore Québec dans son volet Explore Québec sur la route pour
aller du côté de chez vous, Mme la députée, en Abitibi-Témiscamingue, au
Saguenay—Lac-Saint-Jean, du côté de la Montérégie, chez moi du côté de
Lanaudière. Et pas moins de 1 000 forfaits seront disponibles pour les
Québécois, pour les répartir donc sur l'ensemble du territoire québécois.
Maintenant, pour ce qui est des parcs,
j'ai rencontré la société des parcs nature encore très récemment. On a eu, lors
du dernier budget, 5 millions de dollars justement pour s'assurer de la
pérennité de ces parcs régionaux là. Là, on fait exception des parcs de la
SEPAQ, qui sont sous la responsabilité du ministre de la Faune et des Parcs.
Sur le moratoire des coupes forestières
qui est réclamé le long de la rivière Péribonka, donc, c'est un dossier, comme
le mentionnait le collègue de Bourget, qui appartient au ministre de la Forêt,
des Faunes et des Parcs. Il y a un comité de sauvegarde de la rivière Péribonka
puis pas moins d'une dizaine d'organismes environnementaux et touristiques qui
demandent au premier ministre Legault d'imposer un moratoire sur les coupes
forestières dans le secteur visé par la création d'une aire protégée. La
demande a été faite par le billet cosigné notamment de Nature Québec,
Greenpeace, l'association boréale des sociétés nature des espaces et des parcs.
Donc, comme on l'a mentionné à plusieurs
reprises depuis décembre, l'atteinte de nos objectifs cibles en 2020, ce n'est
pas une fin en soi, Mme la députée, avec 45 millions de dollars
additionnels prévus au dernier budget, le projet de loi n° 46, on va
continuer de poursuivre notre mission et de protéger les territoires
notamment... partout au Québec, mais notamment au sud du Québec.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci.
Mme Lessard-Therrien : Merci
pour cette réponse. Donc, je crois déceler que vous seriez favorable à ce
moratoire-là, notamment, le long de la rivière Péribonka pour permettre à ces
gens-là de faire profiter ce territoire-là à leur industrie touristique. Je
comprends que vous êtes favorable à ça?
Mme Proulx (Berthier) : Moi,
ce à quoi je suis favorable, c'est un développement touristique responsable et
durable tel qu'on l'a présenté en février dernier avec cinq axes, dont la protection
du territoire, la mise en valeur du territoire. Et il n'y a pas moins d'une
vingtaine d'actions ciblées sur lesquelles on travaille présentement pour
augmenter non seulement les aires protégées, mais ne pas mettre un socle de
verre sur ces aires-là, de les rendre accessibles aux Québécois et à
l'international, mais de façon responsable et en lien avec des communautés.
Mme Lessard-Therrien : Je
rappellerais quand même à la ministre que l'atteinte de la cible de 17 %,
elle est bien réelle, mais que la grande majorité des aires protégées se
trouvent dans le nord du Québec, donc je serais peut-être éventuellement
curieuse d'entendre son plan pour les valoriser, ces aires protégées là dans le
nord du Québec.
Mais avant je veux quand même vous questionner
parce que, bon, l'épisode qui a eu lieu en Gaspésie, l'été dernier, je pense
qu'il a marqué l'imaginaire des Québécois, puis on ne veut évidemment...
Mme Lessard-Therrien : …qu'elle
lance… la grande majorité des aires protégées se trouvent dans le
Nord-du-Québec, donc je serais peut-être éventuellement curieuse d'entendre son
plan pour les valoriser, ces aires protégées là, dans le Nord-du-Québec. Mais
avant, je veux quand même vous questionner parce que, bon, l'épisode qui a eu
lieu en Gaspésie, l'été dernier, je pense qu'il a marqué l'imaginaire des
Québécois puis on ne veut évidemment pas se retrouver avec une situation
pareille cet été. Je me demande c'est quoi, le soutien qui est offert de la
part du ministère du Tourisme aux municipalités, aux milieux, pour améliorer
leurs infrastructures d'accueil pour les tourismes sur l'ensemble du
territoire.
Mme Proulx (Berthier) : En
fait, c'est un travail qui est fait, entre autres, avec le maire de Gaspé, et
la députée pourra corroborer nos dires, donc on a travaillé tout le monde
ensemble, avec le MERN, avec la Sécurité publique, pour s'assurer, donc, que
les espaces, en Gaspésie, puissent accueillir les Québécois de façon
responsable au cours de l'été qui vient. La ville de Gaspé et le gouvernement
du Québec se sont entendus, donc, sur des modalités de gestion des plages en
particulier, Mme la députée, et ce pour l'été 2021. Donc, c'est à la
suite de discussions avec divers ministères, il y avait le nôtre, Ressources
naturelles, Environnement, donc, Gaspé aura et pourra faire appliquer ses
règlements municipaux sur les plages qui bordent le territoire de la Gaspésie,
et ça, c'est donc un pouvoir qui revient pleinement au maire de Gaspé, à cet
égard-là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il reste 1 min 45 s.
Mme Lessard-Therrien : Je vais
essayer d'aller plus précis. Tu sais, je pense qu'on a tous l'image des petits
papiers de toilette, là, qui traînent un petit peu partout, installer des
infrastructures sanitaires dans les milieux, ça a des coûts. J'aimerais savoir
est-ce que la ministre… comment vous gérez ça, au gouvernement, de soutenir les
milieux à se doter d'infrastructures de sanitaires qui ont du bon sens?
Mme Proulx (Berthier) : Depuis
le début de la crise sanitaire, on a plusieurs volets dans nos programmes,
entre autres, des ententes de partenariat régionales en tourisme où, justement,
compte tenu du volet sanitaire, on a ajouté de nouvelles sommes pour soutenir
les municipalités, les entreprises à l'adaptation des mesures sanitaires, par
exemple d'avoir davantage de poubelles pour ramasser des papiers de toilette et
également des possibilités pour les municipalités, pour les OBNL de pouvoir
avoir le soutien financier du ministère pour les accompagner à ces mesures
sanitaires là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Il vous reste 40 secondes.
Mme Lessard-Therrien : En
fait, je ne pensais pas nécessairement à des poubelles pour les papiers, là,
mais plus à des endroits pour que les gens puissent aller faire leurs besoins,
qu'ils puissent avoir accès à de l'eau potable aussi en quantité, c'est plus à
ce genre d'infrastructures là que je pensais.
Mme Proulx (Berthier) : …c'est
des responsabilités municipales alors ça ne relève pas du ministère du
Tourisme, ça relève des municipalités.
Mme Lessard-Therrien : Non, je
comprends, mais la pression, elle est accentuée par le tourisme, je pense que
vous auriez peut-être un rôle à jouer à ce niveau-là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors c'est tout le temps que nous disposons pour ce bloc, un très bel
échange.
Nous revenons avec l'opposition officielle
avec la députée de Verdun. Vous disposez de 19 minutes.
Mme Melançon : Merci,
Mme la Présidente…
Mme Lessard-Therrien : …Non,
je comprends, mais la pression, elle est accentuée par le tourisme. Je pense
que vous auriez peut-être un rôle à jouer à ce niveau-là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, c'est tout le temps que nous disposons pour ce bloc, un très bel
échange.
Nous revenons avec l'opposition officielle
avec la députée de Verdun. Vous disposez de 19 minutes.
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. Bien, tout à l'heure, quand on était en échange, on se parlait
justement de formation. Et dans la formation, je sais qu'il y a le groupe
d'action pour la main-d'oeuvre du secteur hôtelier, là, qui a fait des… qui est
allé auprès des différents ministres pour parler de la non-éligibilité au
programme d'aide en relance par augmentation de formation, là, pour le
personnel d'entretien ménager.
Est-ce que la ministre est au courant de
la non-éligibilité du… au PARAF de ces gens-là?
Mme Proulx (Berthier) : Non,
je l'ignore, Mme la Présidente.
Mme Melançon : D'accord. Donc,
ça, c'est toute l'industrie hôtelière, donc l'industrie touristique, qui a
écrit notamment au ministre du Travail pour dire qu'il y a des gens, qui sont
des hommes et des femmes d'entretien ménager, là, au Québec — puis
c'est ce qui manque notamment dans les hôtels actuellement — qui ont
des problèmes de littéracie, de francisation. Et actuellement, là, cette
formation-là, n'est pas reconnue. Ce serait intéressant que la ministre puisse
parler avec son collègue au ministère du Travail. Je pourrai même lui laisser
la lettre, si nécessaire, mais je pense qu'il serait intéressant que la
ministre puisse parler avec le ministre du… du Travail.
Mme Proulx (Berthier) : … de
Verdun… La députée de Verdun peut avoir mon entière collaboration là-dessus.
Mme Melançon : Merci.
Mme Proulx (Berthier) : Je
suis heureuse qu'elle me partage ce matin et je signifierai, comme je sais le
faire, au ministre du Travail cette incongruité que vous me rapportez ce matin.
Merci de le faire.
Mme Melançon : Merci. Merci à
vous, parce que je pense que c'est important de participer à la relance même
pour ces hommes et ces femmes qui n'ont pas eu la chance que, nous, nous avons,
ici, à l'Assemblée nationale, c'est-à-dire d'avoir une facilité en numératie ou
en littéracie ou… Même pour des immigrants, là, qui arrivent, là, de pouvoir…
de trouver un emploi, ça passe aussi par là, puis on a 40 000 postes
à combler. Alors, je le dis ainsi.
Mme la Présidente, rapidement, j'aimerais
qu'on puisse parler justement des aides qui ont été annoncées par la ministre
du Tourisme, je pense, notamment en juin dernier. Et on avait eu un échange
superintéressant lors de l'étude des crédits en août dernier. Et… Puis là la
ministre, je suis persuadée, va sourire, parce que, moi, j'ai toujours dit que
ça prenait de l'aide directe. Puis là elle me disait : Ah bien! On sait
bien, vous autres, les libéraux… Mais c'était bon enfant, là, c'était très
correct.
Mais force est de constater qu'on a besoin
d'aide directe actuellement dans les industries touristiques. Puis actuellement
c'est des prêts qui sont consentis pour l'industrie touristique. Puis là je le
sais que la ministre va me dire : Oui, mais il y a des prêts, mais il y a
une partie qui est pardonnable, là. Oui, mais à chaque fois qu'une
entreprise — puis là je veux bien l'expliquer pour les gens qui nous
écoutent, là — à chaque fois qu'une…
Mme Melançon : ...pour
l'industrie touristique. Puis là je le sais que la ministre va me dire :
Oui, mais il y a des prêts, mais il y a une partie qui est pardonnable, là.
Oui, mais à chaque fois qu'une entreprise — puis là je veux bien
l'expliquer pour les gens qui nous écoutent, là — à chaque fois
qu'une entreprise touristique va voir le banquier en lui disant : J'ai
fait un prêt, savez-vous ce qui arrive à cette personne-là? Bien, l'institution
financière dit : Oh! il y a donc plus de dangerosité, tu deviens plus
fragile parce que ton taux d'endettement augmente et le taux d'emprunt augmente
aussi. Donc, de venir emprunter au gouvernement du Québec les fait avoir des
augmentations dans leurs institutions financières. J'imagine que ça, la
ministre l'a entendu sur le terrain.
• (12 h 10) •
Mme Proulx (Berthier) : Oui,
on a parlé, vous et moi, beaucoup d'aide directe. On a eu quand
même — puis on s'est parlé, là, en privé, Mme la députée de Verdun et
moi, là — presque 14 millions de dollars de remboursement de la
taxe sur l'hébergement. Ça, c'est une aide directe, on en convient, Mme la
députée de Verdun.
Novembre, il y a eu une mise à jour. Ça
paraît loin, novembre 2020, mais il y a eu une mise à jour. On est allés
chercher 65,5 millions de dollars additionnels, entre autres pour aider ce
qu'on appelle l'épine dorsale de notre industrie, c'est-à-dire le secteur de
l'hébergement, avec 38 millions de dollars.
On est... Et je comprends la partie
pardonnable. On a encore fait davantage, Mme la députée de Verdun, alors qu'on
a décidé de bonifier le PACTE Tourisme, là, au mois de février 2021, où la
partie pardonnable, qui devient une subvention directe, une forme d'aide
directe, on a décidé de la majorer de 100 000 $ à
250 000 $.
Et à la suite de nombreuses rencontres
avec de nombreux grands hôteliers partout à travers le Québec, on s'est bel et
bien rendu compte que le poste de dépenses le plus important pour ces
hôteliers-là était les frais en hydroélectricité. Je vais mettre ça beaucoup
plus largement, là, il y en a qui sont à l'hydro, à l'eau chaude, bref, on ne
passera pas tous les systèmes, là, de chauffage et de climatisation dans les
hôtels. Et donc, à la lumière de ces rencontres-là, on a décidé de donner
l'équivalent d'une aide directe équivalent à 100 % des dépenses mensuelles
en énergie : 1er janvier 2021, 30 juin 2021. On se rappelle que
durant l'hiver, évidemment, on ne peut pas fermer, pardonnez-moi l'expression,
là, la switch d'un hôtel, là, on doit continuer d'entretenir et les frais
d'entretien sont là.
Donc, entre 1er janvier 2021,
30 juin 2021, important de savoir que c'est un maximum de
35 000 $ par mois pour un maximum de 210 000 $ où
l'hôtelier le recevrait en juin. Pas en juillet, pas en août, pas en septembre,
dès juin, les hôteliers qui auront fait cette demande auprès du PACTE Tourisme,
qui a été grandement modifié, pourront avoir ces remboursements-là.
Donc, combinant, en terminant, Mme la
Présidente, quand même des...
Mme Proulx (Berthier) :
…l'hôtelier le recevrait en juin, pas en juillet, pas en août, pas en
septembre. Dès juin, les hôteliers qui auront fait cette demande auprès du
PACTE tourisme qui a été grandement modifié pourront avoir ces
remboursements-là. Donc, combinant, en terminant, Mme la Présidente, quand même
des chiffres, là, à donner ici, là, combinant…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci.
Mme Proulx (Berthier) : …donc,
le pardon de 250 000 $ et de 210 000 $, c'est
460 000 $ de frais fixes qu'on vient rembourser chez des hôteliers.
Mme Melançon : Mais je vais
quand même dire, en tout respect, à la ministre, que les gens de l'industrie
touristique, pour essayer de se sortir la tête de l'eau, doivent continuer à
s'endetter pour essayer, justement, de prendre une petite bouffée d'air, là, et
c'est ce qui est triste actuellement, parce que ça fait un an, puis c'est
vraiment à l'extérieur, complètement, là, de leurs ressorts à eux, là. Ils se
sont faits fermés à cause de la pandémie, puis je ne dis pas qu'il ne fallait
pas le faire, là, je ne voudrais pas que… mais ils sont en train de subir, ce
sont des victimes collatérales de la pandémie, puis à chaque fois l'aide qui
peut leur être accordée, bien c'est en s'endettant. Et c'est ce que, moi, je
décris de la situation, actuellement, puis, comme je l'expliquais à la
ministre, à chaque fois qu'il y a quelqu'un qui va voir sa banque ou son
institution financière, puis qui dit : Bien, moi, là, j'ai fait une
demande d'aide au programme PACTE. Bien l'institution financière elle va
dire : Oh, bien, attend. Tu viens d'augmenter ton endettement. Donc, il y
a des risques. Parce qu'il y a des risques, j'augmente ton pourcentage en
emprunt. Donc, l'augmentation d'endettement, ça devient un frein complet, puis
ça leur coûte plus cher. Je veux que la ministre puisse bien comprendre ça.
Puis ce n'est pas vrai qu'avec les trois mois d'été qui s'en viennent que
tout le monde va refaire ses affaires, parce que ça fait un an qu'ils sont
à sec. Ils n'ont pas été capables de se refaire une santé financière. Ils n'ont
pas eu la chance, puis on en reparlera peut-être un peu plus tard, là, mais ils
n'ont pas eu la chance d'ouvrir à Noël. Ils n'ont pas eu la chance d'ouvrir à
Pâques. Ils n'ont pas eu la chance d'ouvrir, vraiment, à la relâche.
Ça fait que ça fait un an que c'est
difficile. Puis j'ai entendu la ministre dire : Oui, mais on a eu un super
bel été, l'été passé. Bien je m'excuse, là, mais mars, avril, mai, puis juin,
l'année passée, là, ça a été rock and roll, ça a été hyper difficile pour eux.
Puis après ça il y a eu la période d'été, mais je veux rappeler à la ministre
que ce qui est payant pour l'industrie touristique c'est le tourisme
d'affaires, c'est le tourisme sportif, c'est les gens qui viennent aussi
d'ailleurs, parce que, malheureusement, c'est vrai, c'est comme ça, puis c'est
comme ça partout sur la planète. Quand on voyage chez nous, on a moins la carte
de crédit facile, je vais dire ça comme ça. Aïe, on l'a vécu, ça, l'été passé,
puis c'est super, les Québécois ont pu redécouvrir leur Québec. Moi, là, je
suis toute pour ça, mais ce qui est problématique actuellement…
Mme Melançon : ...c'est vrai,
c'est comme ça que c'est... c'est comme ça partout sur la planète.
Quand on voyage chez nous... Nommez-moi la
carte de crédit facile. Je vais dire ça comme ça. Bien, on l'a vécu, ça, l'été
passé, puis c'est super, les Québécois ont pu redécouvrir leur Québec. Moi, là,
je suis toute pour ça. Mais ce qui est problématique actuellement, c'est que
les quelques semaines qu'ils ont eues dans l'été, ce n'est pas suffisant pour
reprendre toutes les pertes qu'ils ont eues. Puis ça a continué de plus belle
tout l'hiver, tout le printemps, puis là ils ne savent pas ce qui va arriver.
Il n'y a pas de prévisibilité. Puis je ne dis pas que c'est la faute de la
ministre, là, mais c'est la situation dans laquelle ils sont.
Puis j'ai des appels, là, terribles de
gens qui pleurent au téléphone, en me disant : On ne sait pas, on ne sait
pas qu'est-ce qui va advenir. Puis il y en a, là, c'était leurs parents qui
avaient l'hôtel ou l'auberge. Il y en a, là, qui ont bâti ça toute leur vie,
puis actuellement, là, ils me disent : Je vais être obligé de remettre les
clés. Puis ce n'est pas de gaieté de coeur qu'ils le font, puis ce n'est pas
parce qu'ils veulent quémander. Ils n'ont jamais quémandé, parce que ça allait
bien avant, ça allait très bien avant. La situation au Québec était formidable.
Mais on va devoir se refaire se refaire une santé. Puis on va devoir se refaire
une réputation sur la scène internationale, parce que... Montréal, qui a été
durement affectée, durement touchée. Bien, on va devoir y aller.
Donc, c'est un long préambule, puis je
laisserai plus de temps à la ministre. Mais c'est ça, le cri du coeur que moi,
on me fait du côté de l'industrie, puis je suis persuadée que la ministre
l'entend aussi. Mais il va falloir qu'il y ait de l'aide directe. Puis je le
sais que les programmes n'étaient pas parfaits, force est de constater, parce
que ça a été changé à trois reprises. Donc, on a essayé de moduler, en se
disant : Bien, on n'appellera pas ça de l'aide directe. Parce qu'à la CAQ,
on n'aime pas ça parler d'aide directe. Mais quand même, moi, je pense qu'on
doit aller avec de l'aide directe, annoncée, pour ceux et celles qui subissent
les contrecoups actuellement.
Et d'ailleurs, en ce sens-là, j'aimerais
savoir... Explore Québec, j'aimerais savoir, sur le 10 millions, combien,
actuellement, ont été versés. Combien est sorti de l'enveloppe Explore Québec?
Mme Proulx (Berthier) : Il y a
eu beaucoup de choses, Mme la députée, qui ont été faites. Je sais que c'est
dur pour l'industrie touristique. Ça a été extrêmement dur, ça l'est encore. Ce
n'est pas le propre du Québec, ce n'est pas le propre du Canada. Partout à
travers le monde, cette crise-là frappe particulièrement, vous l'avez mentionné
d'entrée de jeu, et la culture et le tourisme.
Bien humblement, bien humblement, on a été
la province la plus généreuse. Puis je sais que la députée de Verdun est
rigoureuse dans ses travaux, puis elle a regardé ce qui se fait à l'extérieur
du Québec. Et franchement, je suis fière de l'aide qu'on a accordée à
l'ensemble de nos entreprises touristiques. Et même, Dany Thibault, que la
députée de Verdun connaît certainement, le président du conseil
d'administration, évidemment, de l'Association des hôteliers du Québec, qui, à
la lumière des modifications… Parce que, oui, on ajuste au fur et à mesure que
nous vivons cette crise-ci...
Mme Proulx (Berthier) : …et
même Dany Thibault, que la députée de Verdun connaît
certainement, le président du conseil d'administration, évidemment, de
l'Association des hôteliers du Québec, qui, à la lumière des modifications…
Parce que oui, on ajuste au fur et à
mesure que nous vivons cette crise-ci. Ce n'est pas que les mesures étaient
imparfaites au début, on y allait au meilleur de notre connaissance au fur et à
mesure d'une crise que l'on vit tous et toutes, pour chacun de nos secteurs
d'activité, pour la première fois.
Donc, lorsqu'on a apporté des ajustements,
des améliorations, des bonifications, Dany Thibault a dit : Certaines de
nos demandes furent entendues par le gouvernement du Québec. L'arrivée d'un
programme d'aide aux coûts fixes qui pèsent lourd sur nos entreprises ne peut être
que saluée, puisque cela répond à l'une de nos demandes, ça donne de l'oxygène
à notre industrie, AHQ, Association des hôteliers du Québec. Donc, on a
respecté notre parole d'être agiles, Mme la Présidente.
Mme Melançon : À la
question : Combien… À Explore Québec, combien est sorti sur l'enveloppe de
10 millions?
Mme Proulx (Berthier) :
Laissez-moi juste une chance de pouvoir le sortir. Me donnez-vous quelques…
Mme Melançon : Bien, regardez,
moi, je vais continuer. Vos équipes vont pouvoir vous l'envoyer, j'imagine.
Mme Proulx (Berthier) :
Attends, non, non, il est juste ici, là. Attendez, attendez, attendez. C'est
parce que je ne suis pas habituée avec une souris, aussi paradoxal que ça
puisse paraître, là. Je travaille sur un Mac. Bien, voilà. O.K. Donc, les
mesures incitatives pour Explore, hein, vous voulez?
Mme Melançon : Explore Québec,
oui.
Mme Proulx (Berthier) : O.K.
Donc, Explore Québec sur la route, 31 mars 2021, les dernières
données qu'on a. Transactions effectuées entre juin 2020 et
février 2021, le nombre d'agences qui y ont participé, c'est près de 60.
Je suis vraiment contente. Le nombre total de voyageurs : 9 467.
Valeur totale des forfaits vendus : 5,8 millions de dollars. Nombre
total de nuitées et de personnes : 32 442, avec des régions plus
populaires que d'autres. Sans grand étonnement, la Gaspésie, évidemment, s'y
retrouvait.
• (12 h 20) •
Mme Melançon : Je veux juste
rassurer la ministre, là, j'ai le cahier avec moi puis j'ai ça. Moi, ce que je
veux savoir, sur le 10 millions de dollars, l'enveloppe, combien d'argent
est sorti du 10 millions?
Mme Proulx (Berthier) :
1,4 million de dollars.
Mme Melançon : C'est bien ce
que j'avais.
Mme Proulx (Berthier) : Il
faut voir que, lorsqu'on a lancé… c'est très important de le préciser,
lorsqu'on a dû adapter, là, Explore Québec pour Explore Québec sur la route, on
n'a pas eu, évidemment, la possibilité de le sortir hyperrapidement, là. Monter
un programme, l'adapter pour les Québécois de façon très, très rapide, ça
demandait de l'agilité. D'ailleurs, je remercie l'ARF d'avoir travaillé,
Marilyn Désy et ses équipes, de façon très rigoureuse là-dessus.
Ceci dit, pour cet été, ce n'est pas moins
de 1 000 forfaits qui vont être offerts à travers Explore Québec sur
la route pour permettre, justement, de déployer davantage de Québécois partout
sur le territoire québécois, sachant maintenant que la forfaitisation existe
pour les Québécois sur l'ensemble du territoire…
Mme Proulx (Berthier) : …ceci
dit, pour cet été, ce n'est pas moins de 1 000 forfaits qui vont être
offerts à travers Explore Québec sur la route pour permettre, justement, de
déployer davantage de Québécois partout sur le territoire Québécois, sachant
maintenant que la forfaitisation existe pour les Québécois sur l'ensemble du
territoire.
Mme Melançon : Mme la Présidente, on comprend qu'Explore Québec
ça n'a pas été un succès. Ça, on le comprend, 1,4 million. Le
10 millions, c'était pour un an, j'imagine que c'était la même chose que
pour l'autre programme. C'était sur un an aussi, le… et là je m'excuse, c'est
Attractions Québec, là, ou programme Attractions, ou je ne me rappelle pas
exactement, mais l'autre programme qui avait 5 millions, vous avez même dû
remettre des sous dans l'autre programme, celui-là, c'était un succès. Le
10 millions, là, ça veut dire qu'il me reste 8,6 millions qui n'ont
pas été dépensés. Cet argent-là va-t-elle être périmée?
Mme Proulx (Berthier) : Non,
Mme la Présidente. Puis il faut voir les Québécois, on s'est adonnés à de la
forfaitisation lorsqu'on allait à l'international. Petite semaine, un vol, un
hôtel. Et la forfaitisation, au Québec, pour les Québécois, est vraiment une
nouvelle notion que nous avions initialement introduite avec Explore aérien,
qui desservait huit régions à travers des vols, des nuitées et des rabais,
Mme la députée. Évidemment, compte tenu des circonstances, nous
l'avons adapté pour la route.
Et vrai que les Québécois, en
forfaitisation, au Québec, ce n'était pas dans notre nature. On fait ça
lorsqu'on va passer une petite semaine dans le Sud. Et moi, je suis très fière
de la réponse des Québécois, et qui vont continuer de répondre à l'offre du
gouvernement du Québec, et qu'on va continuer, donc, à développer de la
forfaitisation pour les Québécois, au Québec. Et, lorsque l'international va
rouvrir, je tiens à rassurer les Québécois, là, qu'à l'international on aura
encore ce volet-là d'Explore Québec qui permettra aux touristes internationaux,
lorsqu'on rouvrira les frontières, de pouvoir découvrir toutes les régions du
Québec.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il reste deux minutes.
Mme Melançon : Oui, donc on va
aller rapidement. Je l'ai dit tout à l'heure, ceux qui essaient de se sortir la
tête de l'eau, actuellement, là… puis là je n'ai pas les chiffres. J'aimerais
ça que la ministre puisse nous déposer, peut-être, à la commission, là, combien
d'entreprises ont fait des demandes au PACTE et au PADAT. J'aimerais ça qu'on
puisse déposer ça ici à la… vos deux programmes que vous avez mis sur pied, le
PACTE et le PADAT.
Mme Proulx (Berthier) : PADAT
2. Oui.
Mme Melançon : Alors,
j'aimerais bien qu'on puisse déposer ça, là, parce que, sinon, on va perdre un
temps immense. Mais ce serait important de savoir combien il y a d'entreprises,
parce que, ce qu'on réalise, puis c'est là où je m'attriste, c'est
qu'actuellement on demande aux gens… puis je l'ai entendu souvent de la part
des différents ministres du gouvernement, dire : Bien là, tout le monde
doit se réinventer. C'est dur de se réinventer quand on est en train de se
noyer, et c'est ça qui est en train d'arriver avec bon nombre…
Mme Melançon : ...c'est là où
je m'attriste. C'est qu'actuellement on demande aux gens, puis je l'ai entendu
souvent de la part des différents ministres du gouvernement, dire : Bien
là, tout le monde doit se réinventer. C'est dur de se réinventer quand on est
en train de se noyer, et c'est ça qui est en train d'arriver avec bon nombre d'entreprises
en tourisme. Puis ce que le gouvernement du Québec et le gouvernement de la CAQ
leur proposent, c'est de dire : Bien, venez nous voir, on va vous faire
des prêts. C'est sous forme de prêts. Endettez-vous plus avec la pandémie. C'est
ça, le signal qui est envoyé, et je ne crois pas, je ne crois pas que la stratégie
est la bonne, actuellement, on va perdre trop d'entreprises. Puis quand on va
dire : Bien là, c'est le temps de la relance, tout le monde est vacciné,
il fait beau, revenez chez nous, bien, on va avoir une méchante mauvaise
surprise. C'est que nos entreprises, nos entrepreneurs en tourisme ne seront
plus là, comme bon nombre de travailleurs ne sont plus là.
Puis j'entends la ministre dire :
Oui, il y a un problème avec la main-d'oeuvre, mais il y a des jeunes, il y a
des étudiants. Je vous le dis, Mme la ministre, ce n'est pas le cas,
actuellement, à cause du manque de prévisibilité, les étudiants vont se tourner
ailleurs. Moi, ce que j'invite la ministre, là, c'est d'avoir des programmes où
il va pouvoir y avoir de l'aide directe, pas de l'endettement supplémentaire.
Ce n'est pas de ça qu'ils ont besoin actuellement. C'est dur, pour eux, ce
qu'ils vivent, actuellement, puis ils ont besoin d'une main tendue du
gouvernement en aide directe.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Je veux juste m'assurer, Mme la ministre, est-ce que vous vous engagez à
remettre le rapport qui va comprendre combien d'entreprises ont fait une
demande au PACTE et au... 2, je crois.
Mme Proulx (Berthier) : Je
veux juste apporter une précision. Au PACTE tourisme, qui est le volet
touristique du PACTE, et le PADAT 2, Mme la Présidente, on s'engage évidemment
à verser à la commission les documents relatifs à la demande de la députée de
Verdun, avec beaucoup de plaisir.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, nous poursuivons, c'est tout pour ce bloc-ci. Nous poursuivons
cette fois avec la députée de Gaspé. Vous disposez de
14 min 20 s.
Mme Perry Mélançon : Merci, Mme
la Présidente. Bonjour, Mme la ministre, et à toute l'équipe, également.
Heureuse de pouvoir parler de l'industrie touristique, aujourd'hui, parce qu'on
sait qu'on va devoir travailler très fort pour relancer l'industrie touristique,
qui a connu beaucoup de... qui a eu des gros coups importants, là, face à la
crise, mais qui avait déjà besoin, là, d'amour un peu aussi avant la pandémie.
C'est une industrie qui est très porteuse
pour le Québec, et particulièrement, bien, dans les régions comme la mienne
aussi, en Gaspésie. Puis ça m'amène à rectifier un petit peu ce que j'ai
entendu, là, de la députée, tout à l'heure, là, parce que, bon, la gestion de
la rivière Bonaventure n'est pas du tout due... la problématique n'est pas...
ne vient pas de l'achalandage hors contrôle qu'on a vécu, là, cet été, il ne
faut pas mélanger les dossiers. Mais moi, ce que je voudrais dire par rapport à
ce dossier-là, comme tel, c'est que l'intérêt, là, des gens de place, ce n'est
pas qu'on...
Mme Perry Mélançon : ...la
gestion de la rivière Bonaventure n'est pas du tout dû... la problématique
n'est pas... ne vient pas de l'achalandage hors contrôle qu'on a vécu, là, cet
été, il ne faut pas mélanger les dossiers. Mais moi, ce que je voudrais dire par
rapport à ce dossier-là, comme tel, c'est que l'intérêt, là, des gens de place,
ce n'est pas qu'on commence à utiliser, là, en grande pompe les plages pour
faire du camping puis d'installer des blocs sanitaires. Je ne pense pas que
c'est comme ça qu'on va régler les problématiques qu'on a vécues. Les
municipalités sont en train de faire des réglementations justement, puis je
sais qu'elles sont encadrées par le gouvernement pour la cession des baux, etc.
Ce que je veux plus qu'on regarde ensemble
pour ce dossier-là, c'est comment est-ce qu'on peut faire la promotion de la
région et de s'assurer que l'achalandage respecte le niveau d'accueil de la
région. Parce qu'à un certain moment, quand tous les établissements hôteliers
sont pris, et que là des gens arrivent sans avoir planifié leur voyage, c'est
là qu'on a un problème. Il faut que ça se planifie, un voyage loin comme ça en
Gaspésie. Et c'est là où je veux savoir : Dans la promotion, j'ai vu qu'il
y avait de l'aide pour les festivals, mais comment est-ce qu'on s'assure de
bien promouvoir nos destinations et comment s'y préparer pour qu'on n'ait pas
de problèmes comme ça qui se passent encore l'été prochain?
Mme Proulx (Berthier) :
Plaisir de vous revoir, Mme la députée de Gaspé. Ce n'est pas loin la Gaspésie.
Le déplacement fait partie de l'expérience, alors ce n'est pas loin la
Gaspésie, c'est tout proche pour l'ensemble des Québécois. Vrai que l'année
passée...
Mme Perry Mélançon : ...
Mme Proulx (Berthier) : C'est
un compliment, là, que je vous fais.
Mme Perry Mélançon : J'espère.
Mme Proulx (Berthier) : Hein?
Mme Perry Mélançon : J'espère.
Mme Proulx (Berthier) : Oui,
oui. Non, non.
Mme Perry Mélançon : Parce que
je suis la première à le dire, Mme la ministre, là.
Mme Proulx (Berthier) : O.K.,
non, non, mais je veux juste être certaine, c'est un compliment.
Mme Perry Mélançon : Pour ne
pas me prêter des intentions.
Mme Proulx (Berthier) : Ce
n'est pas loin la Gaspésie.
Mme Perry Mélançon : Je le
sais, je le fais chaque semaine.
Mme Proulx (Berthier) : Ce que
je veux vous dire, c'est vrai que l'année passée, il y a eu quelques
débordements, hein? On s'est rencontrés, vous et moi, et c'était un petit
nombre de Québécois, hein? On tient à le dire, là, sur la quantité de Québécois
qui ont choisi une des belles destinations du Québec, c'est un nombre très,
très réduit, Mme la Présidente, et, l'année passée, on était un peu sous le
choc, on ne savait pas trop ce qui arrivait.
Et malgré le fait que le gouvernement, la députée
de Gaspé également joignait sa voix à la mienne, où, semaine après semaine, on
demandait aux Québécois de planifier leurs déplacements, planifier leurs
déplacements, et ça n'a pas été entendu de tous les Québécois, malheureusement,
l'année dernière. Or, je veux vous rassurer, Mme la députée, on continue de
marteler ce message-là, de gérer, de planifier chacun de vos déplacements.
• (12 h 30) •
Puis la raison d'Explore Québec — la
députée de Verdun disait que ce n'était pas un grand succès, là, ce n'est pas
terminé, Explore Québec, on en est au début — Explore Québec vient
répondre également, Mme la députée de Gaspé, parce que c'est minimum deux
nuitées, minimum un attrait. Donc, tout ça est en forfaitisation, donc on
s'assure que les gens qui choisissent une destination, quelle qu'elle soit au
Québec, on est garantie, donc, d'avoir un hébergement touristique. Et cette
planification-là est extrêmement importante, et un des véhicules, évidemment,
c'est Explore Québec. Mais soyez rassurés que je vais continuer...
12 h 30 (version non révisée)
Mme Proulx (Berthier) : …donc,
on s'assure que des gens qui choisissent une destination, quelle qu'elle soit
au Québec, on est garantis, donc, d'avoir un hébergement touristique. Et cette
planification-là est extrêmement importante, et un des véhicules, c'est évidemment
Explore Québec. Mais soyez rassurés que je vais continuer de marteler le
message dans les prochaines semaines avec votre voix pour s'assurer que la
planification continue de se faire.
Mme Perry Mélançon : Merci.
Merci pour cette réponse. Je continuerais peut-être rapidement, parce que j'ai
vu des chiffres qui sont sortis récemment pour ma région, donc je vais prendre
ces chiffres-là que j'ai sous les yeux, c'est quand même 100 000 visiteurs
de moins qu'on a eus en 2020. On s'en parlait, on disait : Oh! wow! il y a
l'air d'avoir un gros achalandage dans certaines régions qui ont été
sélectionnées par beaucoup de Québécois, mais ça demeure que c'est des pertes
de 30 millions qui sont à peu près évaluées, là, par Tourisme Gaspésie
parce qu'elles se fient au nombre de nuitées passées dans la région versus
l'année précédente. Donc, c'est là que je dis que c'est important de maximiser
les retombées, le potentiel de retombées économiques d'un achalandage qui est
contrôlé. Donc, je suis contente de voir qu'il y aura des efforts de mis à ce
niveau-là pour s'assurer que les gens qui viennent puissent vraiment occuper
nos hôtels et nos établissements qu'on aime beaucoup.
Bien, je vais poursuivre, peut-être sur la
lancée… J'ai entendu des réponses pour les autres collègues de l'opposition,
mais, pour ce qui est du tourisme de nature et d'aventure, est-ce que je pourrais
avoir une précision de la vision de la ministre et de son équipe? Parce que je
voyais qu'il y a beaucoup qui est mis dans les institutions, comme la SEPAQ, il
y a à peu près un peu plus de 15 millions d'investi sur six ans, ce
que je trouve déjà un peu… Mais est-ce qu'il y a d'autres initiatives qui vont
être développées pour le développement… pour le tourisme écoresponsable?
Mme Proulx (Berthier) :
Nature, aventure ou écoresponsable? O.K., dans le volet de…
Mme Perry Mélançon : Bien, en
fait, tourisme de nature et d'aventure. Oui.
Mme Proulx (Berthier) : O.K.
Vous avez parlé de 120 000 visiteurs de moins du côté de la belle
Gaspésie l'année passée. Évidemment, vos frontières sont fermées, on n'a pas de
tourismes internationaux, et c'est l'ensemble du territoire québécois qui écope
évidemment d'un achalandage qui est réduit. Puis, pour occuper vos hôtels, vos
beaux hôtels, votre belle région, vos restaurants, moi, j'invite les gens à
faire et à pratiquer de plus en plus, ça se retrouve dans notre cadre d'action
de tourisme responsable et durable, de faire du tourisme lent. On n'est pas
dans la quantité, on est dans la qualité, et de passer un plus long séjour chez
vous à Montréal, en Abitibi-Témiscamingue, peu importe la destination choisie
par les Québécois, c'est comme ça qu'on va venir soutenir, malgré le fait que
les frontières soient toujours fermées, soutenir chacune de nos régions.
Tourisme nature et aventure, effectivement, est en très forte progression. On
le voyait, là, depuis les 15, 18, 20 dernières années, c'était en nette
progression, et on veut s'assurer de pérenniser ces parcs régionaux là. Clair
qu'on a eu un succès avec la SEPAQ, qui, je rappelle, appartient à mon collègue
du côté de Forêts, Faune et Parcs, mais des parcs…
Mme Proulx (Berthier) : ...très
forte progression. On le voyait, là, depuis les 15, 18, 20 dernières années,
c'était en nette progression, et on veut s'assurer de pérenniser ces parcs
régionaux là. Clair qu'on a eu un succès avec la SEPAQ, qui, je rappelle,
appartient à mon collègue du côté de Forêts, Faune et Parcs, mais les parcs
régionaux... Donc, on a, au dernier budget du ministre des Finances, un
5 millions de dollars additionnels justement pour continuer de mettre en
valeur, de pérenniser et de s'assurer que les parcs régionaux continuent
d'offrir des services aux Québécois.
Mme Perry Mélançon : Oui.
Bien, en fait, ce que je veux dire par là, c'est qu'on a quand même aussi des entreprises
privées qui veulent développer des chaînes de montagnes, le ski hors piste.
Quand je dis de voir la vision un petit peu de la ministre, c'est de voir... parce
que, si on veut avoir de l'achalandage aussi durant l'hiver, il y a plein de
belles activités à faire aussi en tourisme de nature, de plein air, etc. Donc,
je veux savoir s'il y aura de l'investissement autre que dans la SEPAQ et les
parcs régionaux directement aux promoteurs pour étirer la saison. Moi, c'est vraiment
quelque chose que je pense qu'on doit faire davantage, là.
Mme Proulx (Berthier) : Vous
aurez mon entière collaboration si on peut s'assurer que les Québécois voyagent
sur les quatre saisons, qu'on étire les saisons à l'automne, à l'hiver. Il y a
des objectifs évidemment de mettre en valeur encore davantage la Gaspésie
durant la période hivernale. Eh oui, il y a des bijoux non seulement chez vous,
mais sur l'ensemble du territoire québécois où on va continuer d'appuyer des entrepreneurs,
particulièrement en hébergement. On en avait discuté, vous et moi, l'été
dernier, parce qu'il y a certaines régions qui manquent d'hébergement
touristique. Donc, on va accompagner les promoteurs qui vont souhaiter, là,
faire du développement, par exemple, d'hébergement ou ce à quoi vous faites
référence, là, de ski de peau phoque, par exemple, dans les Chic-Chocs, là.
Mme Perry Mélançon : Oui,
merci. Est-ce que ces objectifs-là sont chiffrés? Est-ce qu'on sait combien de
promoteurs on sera en mesure d'aider, les enveloppes qui sont destinées à ça?
Est-ce qu'on a une idée?
Mme Proulx (Berthier) : En
fait, il y aura des enveloppes à travers le tourisme responsable et durable,
mais également à travers des programmes normés du côté du ministère du
Tourisme, que ce soit, au grand plaisir de la députée de Verdun, en subvention
directe ou encore avec des prêts, des garanties de prêt, des prises de
participation du côté d'IQ Tourisme.
Mme Perry Mélançon : O.K.,
merci. Je vais aller rapidement aussi sur le volet tourisme d'affaires, parce
que je pense qu'on a là un gros potentiel. Il faut préparer la relance. C'est
certain qu'on ne peut pas avoir des gros groupes qui se déplacent présentement
pour le travail, on est tous en télétravail actuellement le plus possible, mais
il faut préparer. Est-ce qu'il y a des projets sur la table? Est-ce qu'on est en
train de développer... Parce que je voyais 2,5 millions seulement cette
année et après rien. Moi, j'ai été pas mal étonnée de voir ça, il faut qu'on me
rassure d'une autre façon.
Mme Proulx (Berthier) : Et il
y aura le P.D.G. par intérim du Palais des congrès de Montréal qui pourra
ajouter des compléments d'information si Mme la députée de Verdun...
Mme Perry Mélançon : Mais
comme partout au Québec, là.
Mme Proulx (Berthier) : Oui,
alors... oui. Les rassemblements sont encore, malheureusement, interdits, comme
vous le savez.
Mme Perry Mélançon : C'est le
temps de développer des nouvelles offres et...
Mme Proulx (Berthier) : …et il
y aura le PDG par intérim du Palais des congrès de Montréal qui pourra ajouter
des compléments d'information, si Mme la députée de Verdun…
Mme Perry Mélançon : Mais
comme partout au Québec, là.
Mme Proulx (Berthier) : Oui.
Alors, oui, les rassemblements sont encore, malheureusement, interdits, comme
vous le savez.
Mme Perry Mélançon : C'est le
temps de développer des nouvelles offres et se préparer à la suite, là, parce
qu'on arrive, quand même, au bout du chemin.
Mme Proulx (Berthier) : Oui,
et ça, on est prêt, là, pour accompagner les gens en tourisme d'affaires,
partout au Québec, parce que, oui, ça vient répondre au fameux enjeu dont on a
discuté, de l'intersaisonnalité, hein, le tourisme d'affaires, à l'automne et
au début du printemps ou avant le printemps.
Le 2,5 millions de dollars, il est,
conjointement avec la Société du Palais des congrès de Montréal et Tourisme
Montréal, pour s'assurer de garder la Société du Palais très, très active pour
continuer à la réouverture des frontières, d'avoir ces congrès-là.
Puis les bonnes nouvelles… puis si vous souhaitez
davantage d'information, les bonnes nouvelles, c'est qu'on a réussi à repousser
dans le temps ces grands événements là, de congressistes, on les a sécurisés.
Donc, le 2,5 millions, là, c'est particulièrement dans un effort pour
accompagner Montréal et son tourisme d'affaires à travers la Société du Palais
des congrès de Montréal.
Mme Perry Mélançon : Mais
donc, Mme la ministre, il n'y a rien de budgété sur six ans pour
autres projets en tourisme d'affaires pour développer ce volet-là.
Mme Proulx (Berthier) : En
fait, en tourisme d'affaires, on a, dans le plan d'action qu'on a présenté en
juin dernier, eu des mesures pour le tourisme d'affaires en milieu hôtelier,
vous vous rappellerez. Donc, on a lancé le fameux PADAT, qu'on a récemment
modifié, en avril 2021, et ça, c'est pour le tourisme d'affaires en milieu
hôtelier. Parce qu'on sait que dans les régions du Québec, en dehors de Québec
et de Montréal, là, où ils ont des grands centres de congrès, ça fait partie,
souvent, de l'offre hôtelière, justement, pour répondre à l'intersaisonnalité.
Donc, ce qu'on a fait, en avril 2021, projets de construction de nouveaux
établissements hôteliers dans les régions touristiques en déficit d'unités
d'hébergement, qui deviennent admissibles, augmentation des coûts admissibles
aux travaux, passent de 80 % à 90 %. Puis vous serez heureuse
d'apprendre que ça, c'est 225 millions de dollars pour le PADAT 2.
L'autre item très important, c'est que
80 % de ces sommes-là sont destinées en dehors des grands centres que sont
Montréal et Québec.
Mme Perry Mélançon : Donc,
mais c'est pour les hôteliers ou… par exemple pour une ville qui voudrait se
doter d'un centre, aussi, de congrès, mais à plus petite échelle que Montréal,
pourrait, pour devenir une destination en tourisme d'affaires, et non pas
seulement des hôteliers, est-ce qu'il y aurait de l'argent pour ce…
Mme Proulx (Berthier) : Bien,
en fait, ce n'est pas sur quoi on a travaillé parce que la majorité des
hôteliers en région ont de petits, moyens, certains, plus grands, centres de
congrès et d'affaires. Et à travers, donc, la modification substantielle au
volet 2, là, du PADAT, c'est comme ça qu'on vient aider les hôteliers en
région qui ont, attenant ou à l'intérieur de leurs hôtels, de petits ou moyens
centres de congrès. C'est comme ça qu'on vient les soutenir.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il vous reste 1 min 20 s.
Mme Perry Mélançon : Ah! quand
même plus, O.K. Merci. Bien, en fait, j'aimerais peut-être vous entendre sur
une…
Mme Proulx (Berthier) : ...ce
qu'on vient aider, les hôteliers en région qui ont, attenants ou à l'intérieur
de leurs hôtels, de petits ou moyens centres de congrès. C'est comme ça qu'on
vient les soutenir.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il vous reste 1 min 20 s.
Mme Perry Mélançon : Ah! quand
même plus... O.K. Merci. Bien, en fait, j'aimerais peut-être vous entendre sur
une industrie qui est complètement sur le frein, là, présentement, l'industrie
des croisières. Quel genre d'aide qui présentement est donnée à tous les organismes
et les croisiéristes, là, pour garder quand même, là, jusqu'à ce qu'on puisse
redémarrer cette industrie-là, qu'on s'assure qu'on ait encore des joueurs de
taille, là? Parce que c'est quand même une industrie assez porteuse partout au Québec.
• (12 h 40) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
En 40 secondes.
Mme Proulx (Berthier) : En
40secondes. Bien, écoutez, on les soutient. Évidemment, là, les croisières
internationales, il y a une interdiction jusqu'en 2022. On travaille avec les associations,
là, pour continuer de les soutenir. Je sais que c'est un dossier qui vous est très,
très cher. Est-ce que je peux prendre un peu plus de temps dans ma réponse? Je
ne peux pas donner... Est-ce que la députée de Verdun me permet de répondre à
la question?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
On va voir si elle vous posera cette question-là, mais là il ne vous en reste
plus que 10.
Mme Proulx (Berthier) : Donc,
on suit le dossier de près avec le ministre responsable évidemment de la Stratégie
maritime. Il y a une rencontre qui doit avoir lieu au cours des prochaines
semaines pour évaluer...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, merci...
Mme Perry Mélançon : C'est une
réponse intéressante.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est vraiment tout le temps que nous avions pour vous. Alors, merci pour le
bel échange. Nous poursuivons avec le dernier bloc, donc avec l'opposition
officielle. Et pour son dernier bloc, la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. Alors, ça va aller plus rapidement, j'imagine, pour le troisième
bloc. J'aimerais revenir sur, bien, les actions ou inactions, là, je ne sais
pas comment les nommer, là, de la ministre à la veille de la relâche scolaire.
Moi, je voudrais qu'on revienne sur les fermetures de piscines. Ce qu'on a
appelé le «piscine gate». Je veux juste vous lire rapidement, là :
«Fermeture des piscines durant la relâche; les hôteliers en furie. C'est par un
décret du gouvernement nullement discuté auparavant que les hôteliers ont
appris la mauvaise nouvelle. Les piscines des hôtels en zone rouge ne
rouvriront pas pour la relâche au Québec.» Là, je vais citer : «Ce sont
des coûts importants qui devront être assumés encore une fois par les hôteliers
dans une situation qui est déjà très difficile.» Ça, c'est la P.D.G. de l'association
des hôtels du Grand Montréal. «Des hôteliers abasourdis par les décisions de
Québec. Il y a beaucoup de frustration dans l'industrie. On ne comprend pas la
situation, d'autant que les piscines municipales vont rester ouvertes. C'est
deux poids, deux mesures, dit Olivier Gret, les hôteliers du Québec attendent
des explications.» Au Hilton à Montréal, là, on a dit : On a eu beaucoup
d'annulations, on a dû revoir toute notre planification. Ça a été très dur, ça
a généré...
Mme Melançon : …la situation,
d'autant que les piscines municipales vont rester ouvertes. C'est deux poids,
deux mesures», dit Olivier Gret. Les hôteliers du Québec attendent des
explications. Au Hilton à Montréal, là, on a dit : «On a eu beaucoup
d'annulations, on a dû revoir toute notre planification. Ça a été très dur, ça
a généré beaucoup de coûts.» «Mauvaise surprise pour les familles». «Pas de
compensation pour les hôteliers qui n'ont pas pu ouvrir leur piscine.» Ça,
c'est dans LaPresse le 1er mars. Et on apprend dans cette
entrevue… dans cette revue de presse, là, à ce moment-ci, La Presse canadienne,
que la ministre décline toute demande d'entrevue. «La fermeture des piscines
fait perdre des milliers de dollars à un hôtel à Shawinigan. Cette décision
fait perdre des milliers de dollars à l'auberge Gouverneur de Shawinigan. Ça
sent de plus en plus l'improvisation. Les piscines publiques complètes jusqu'à
samedi à Québec.» Là, vous avez bien entendu. C'est pour ça que je l'ai gardé à
la fin. Les piscines publiques, elles, étaient complètes jusqu'à samedi à
Québec, parce qu'on était en pleine relâche scolaire.
Juste refaire la chronologie des choses,
là, c'est dans la nuit du 25 au 26 février qu'il y a eu un décret, hein, qui
est venu fermer les piscines, rappelez-vous. Pourtant, le gouvernement,
quelques jours avant, là, c'était le 16 février, avait ordonné l'ouverture des
piscines dans les hôtels. Donc, moi, j'aimerais savoir qu'est-ce qui s'est
passé entre le 16 février et le 25 février.
Mme Proulx (Berthier) : J'ai
eu vraiment le coeur brisé cette journée-là, parce que je savais qu'il y avait
beaucoup de familles qui avaient réservé en hôtel, entre autres pour pouvoir
profiter des piscines. Il y a une chose sur laquelle je veux être extrêmement
claire, Mme la Présidente, extrêmement claire, d'aucune façon cette décision-là
n'a été prise par la ministre. C'est une décision de la Santé publique de
fermer les piscines d'hôtel qui m'a été communiquée le jeudi soir, tard le
jeudi soir. Et moi, le ministère, nos équipes en cabinet, on a été les premiers
surpris de cette décision-là, et j'ai demandé des explications à la Santé
publique, et on m'a répondu que ça s'inscrivait dans une logique de
déconfinement qui devait être prudente et qui devait être séquencée. Il faut se
ramener à l'époque, là, où on tentait évidemment d'éviter une recrudescence de
cas.
Ceci dit, et on l'a expliqué très
clairement auprès de nos hôteliers, ceux qui ont dû rouvrir leur piscine pour
pouvoir accueillir les familles durant le congé pouvaient avoir et ont encore,
ont pu avoir accès, donc, au remboursement des frais liés…
Mme Proulx (Berthier) : …auprès
de nos hôteliers, ceux qui ont dû rouvrir leurs piscines pour pouvoir
accueillir les familles durant le congé, pouvaient avoir et ont encore, ont pu
avoir accès, donc, au remboursement des frais liés à l'hydroélectricité pour,
évidemment, chauffer des piscines. Mais je veux le dire haut et clair, je le
sais que ça a occasionné des déceptions pour des familles québécoises, je le
comprends très bien. J'étais extrêmement empathique face à la situation qui
était vécue par les familles, mais je le répète, c'est une décision de la Santé
publique.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci.
Mme Melançon : Moi, ce que je
trouve particulier, Mme la Présidente, c'est qu'on a entendu le premier
ministre, à de nombreux points de presse, dire : C'est moi qui prends les
décisions. Donc, ce que je comprends, c'est que la ministre n'a pas été
informée de cette décision-là avant que le décret ne soit passé. Je comprends
aussi que la ministre a été informée le jeudi soir, mais, pourtant, ça a pris
des jours avant que les gens des associations aient un contact avec le cabinet.
Moi, je ne comprends pas, là, je ne comprends pas, puis j'entends la ministre
dire : J'avais le coeur brisé. Moi, je veux juste vous dire, là, les
hôteliers, c'est le portefeuille qu'ils ont de brisé. Ça a été… c'est terrible,
puis moi, je pensais honnêtement qu'il était pour y avoir une compensation.
Puis c'est arrivé encore à Pâques. À Pâques, il y a des gens qui s'attendaient
encore à avoir une semaine pas si mal. Bien, la même chose est arrivée, puis
savez-vous, à… deux heures après l'annonce de la fermeture pour Pâques, là, il
y avait 95 % d'annulations. Ça fait que les hôteliers, là, à Noël, ça a
été terrible parce qu'on avait annoncé qu'on était pour être avec la dinde puis
que tout le monde était pour fêter ensemble. Les hôteliers ont eu, hein, vous
le savez, puis on en a dans chacun de nos comtés, là, ils ont eu des annulations.
Après ça, il est arrivé la relâche, puis après ça il est arrivé Pâques. Un
moment donné, là, je veux bien comprendre, mais qui, dans votre cabinet, n'a
pas fait le relais avec les associations?
Mme Proulx (Berthier) : S'il y
a une chose que mon cabinet n'est pas, c'est rigoureux. Il est extrêmement
rigoureux, mon cabinet, et c'est faux de dire qu'on n'a pas parlé aux assos.
C'est faux, je suis désolée, je dois me porter en faux contre ça. On leur a
parlé le matin, dès qu'on a eu l'annonce de l'interdiction de l'utilisation des
piscines en milieu hôtelier, mon équipe, le cabinet, on a parlé, le vendredi
matin, à nos associations. Alors, je suis désolée, Mme la Présidente, je dois
apporter un correctif qui est important ici : Nous avons parlé à nos
associations hôtelières le vendredi matin.
Mme Melançon : Pourtant, la
P.D.G., donc, du grand Montréal, Eve Paré, dit : C'est par la police
qu'ils ont appris le décret. Ce n'est pas par le cabinet de la ministre, et ça
a pris des jours avant…
Mme Proulx (Berthier) : …nous
avons parlé à nos associations hôtelières le vendredi matin.
Mme Melançon : Pour la P.D.G.,
donc, du grand Montréal, Eve Paré, dit que c'est par la police qu'ils ont
appris le décret, ce n'est pas par le cabinet de la ministre, et ça a pris des
jours avant qu'on puisse avoir l'heure juste.
Cela étant dit, j'aimerais amené la ministre
sur un autre sujet, St-Michel-des-Saints, une place qu'elle connaît très bien,
c'est dans son comté, et il y a un rapport du BAPE sur un projet minier en
Haute-Matawinie, donc à Saint-Michel-des-Saints, qui fait craindre pour bien
des gens, localement, là, et surtout pour l'industrie touristique, parce que
villégiature et mine ça ne fait pas bon ménage, et il y a de nombreux citoyens
qui ont demandé des rencontres avec la ministre, et malheureusement ils n'ont
pas eu droit à cette rencontre-là. J'aimerais savoir si la ministre peut
s'engager à rencontrer ces gens-là. Je pourrais même déposer l'enfilade de
demandes de rencontre.
Mme Proulx (Berthier) : Le
projet auquel fait référence la députée de Verdun, c'est Nouveau Monde
Graphite. Le ministre de l'Environnement, le ministre des Ressources
naturelles, évidemment, suivent pas à pas le dossier et l'évolution du côté de
Nouveau Monde Graphite à Saint-Michel-des-Saints. Non seulement, moi, mais
également mon bureau de comté, on s'entretient avec le maire Gouin, Réjean,
pour ne pas le nommer, de façon régulière, et il nous fait part de certaines
préoccupations de certains citoyens. Maintenant, Mme la députée, je ne
rencontrerai pas, là, l'horaire ne le permet pas, là, chacun des citoyens de
Saint-Michel-des-Saints, mais le maire, mon équipe et le gouvernement du Québec
suivent de très près, là, le dossier de Nouveau Monde Graphite du côté de
Saint-Michel.
• (12 h 50) •
Mme Melançon : J'entends donc
que la ministre refuse de rencontrer ses concitoyens. Je trouve ça un peu
dommage, à ce moment-ci, parce que vous savez que dans le BAPE, là, ce qu'on
dit, c'est : «Étant donné l'importance que représente le secteur du
récréotourisme dans la région, à l'incertitude au regard de l'effet potentiel
du projet minier, la commission est d'avis qu'une caractérisation des activités
touristiques en Haute-Matawinie, à Saint-Michel-des-Saints, devrait être
réalisée par Nouveau Monde Graphite afin d'obtenir une étude de référence de la
fréquentation touristique et de suivre les effets du projet.»
Actuellement, le BAPE est inquiet, aussi,
de la situation pour la villégiature à Saint-Michel-des-Saints. Les citoyens
dont je vous parle, qui sont des citoyens de la circonscription de Berthier,
donc votre circonscription à titre de députée, sont actuellement, là, ce qu'on
leur demande par les gens de votre bureau, on les réfère au ministre de
l'Économie. Moi, je trouve ça quand même particulier. J'entends ce que la
ministre dit, mais quand même on ne peut pas laisser tomber…
Mme Melançon :
...circonscription de Berthier, donc votre circonscription à titre de députée,
sont... actuellement, là, ce qu'on leur demande, par les gens de votre bureau,
on les réfère au ministre de l'Économie. Moi, je trouve ça quand même
particulier. J'entends ce que la ministre dit, mais quand même, on ne peut pas
laisser tomber Saint-Michel-des-Saints. Je comprends que le maire est d'accord,
mais il y a le maire, puis il y a aussi des concitoyens, il y a aussi des gens
qui habitent sur le bord des lacs, qui sont inquiets, et je pense que ça prend
la peine... on devrait prendre la peine de les écouter.
Mme Proulx (Berthier) : C'est
faux de dire, Mme la députée, que je refuse de rencontrer mes concitoyens de
Berthier. Première précision, l'ensemble du gouvernement suit ce dossier-là, et
évidemment, comme ministre responsable de Lanaudière, députée de Berthier
d'abord et avant tout. Avec le ministre de l'Environnement, avec le ministre de
l'Économie et de l'Innovation, avec le ministre des Ressources naturelles et
moi-même, on suit de très près le dossier du côté de Saint-Michel-des-Saints et
de Nouveau Monde Graphite.
Mme Melançon : J'entends quand
même qu'elle n'accepte pas l'offre que je lui ai faite.
Cela étant dit, on va aller du côté des
discrétionnaires, Mme la ministre. Il y a eu le député de Rousseau qui a reçu
des sommes importantes de votre discrétionnaire pour un de ses amis. Ça a fait
la manchette, là, chèque de 15 500 $ pour son ami. Le député — je
vais taire son nom, donc — de Rousseau intervenu auprès de deux
ministres. Bon, il y a différents montants, là, qui sont donnés, puis j'ai
sorti les montants discrétionnaires que la ministre a octroyés. C'est des
demandes assez importantes, là, quand même. Ce que j'aimerais surtout savoir,
c'est : Est-ce que la ministre peut nous dire c'était quoi, le projet
qu'elle a voulu soutenir en donnant cette somme, ce montant-là au député de
Rousseau?
Mme Proulx (Berthier) :
C'était un festival automnal, qui, dans les circonstances, ne pouvait pas se
tenir. Et les demandes en lien avec les budgets discrétionnaires sont analysées
de façon rigoureuse par mon cabinet, comme tous les cabinets, d'ailleurs. On a
des demandes fréquentes de discrétionnaires, qui sont traitées, vous le savez
très bien, peu importe la couleur politique... qui sont traitées de la même
façon, sans égard à la formation politique.
Pour ce qui est du député de Rousseau, il
n'a eu absolument aucun rôle à jouer dans l'analyse ou le traitement du dossier
de discrétionnaire pour l'entreprise à laquelle vous faites référence. Il n'y a
pas eu eu aucun traitement de faveur, il n'y a pas eu aucun conflit d'intérêts
de la part du député de Rousseau. On a analysé la demande de discrétionnaire,
de la même façon qu'on analyse chacune des demandes.
Et c'est important ici de préciser que,
lorsqu'il y a des demandes de discrétionnaires qui sont faites à mon bureau, et
qu'il n'y a pas de programme qui existe pour soutenir des activités, des
festivals et des événements qui sont en lien avec l'industrie touristique, on
analyse rigoureusement et on tente de soutenir, donc, un...
Mme Proulx (Berthier) : …de
préciser que, lorsqu'il y a des demandes de discrétionnaires qui sont faites à
mon bureau et qu'il n'y a pas de programme qui existe pour soutenir des
activités, des festivals et des événements, qui sont en lien avec l'industrie
touristique, on analyse rigoureusement et on tente de soutenir, donc un maximum
d'entreprises au Québec qui souhaitent avoir des activités touristiques et qui
malheureusement ne peuvent pas avoir de soutien à travers d'autres programmes
dits normés.
Mme Melançon : Je remercie la
ministre pour sa réponse. Elle dit qu'il y a un travail rigoureux qui est fait
à l'intérieur de son cabinet. J'aimerais savoir quels sont les critères pour
l'obtention, ou non, d'un discrétionnaire dans le cabinet.
Mme Proulx (Berthier) : Bien,
en fait, il faut qu'il soit en lien avec le tourisme d'abord et avant tout.
J'ai l'exigence également qu'il n'ait pas été soutenu par un autre programme
normé au sein du ministère du Tourisme.
Mme Melançon : Est-ce que que
c'est… Est-ce qu'on demande que ce soit en lien absolument avec le tourisme?
Mme Proulx (Berthier) : Bien,
en fait, notre objectif, nous, c'est d'encourager des organismes à vocation
touristique événementiel, donc qui vont stimuler non seulement la fréquentation
dans toutes les régions du Québec… C'est ce avec quoi, moi, en tant que
ministre du Tourisme, je travaille pour des discrétionnaires.
Mme Melançon : Mais est-ce que
la ministre peut nous assurer que ce n'est que pour des entreprises touristiques
qu'elle donne du discrétionnaire dans le discrétionnaire à titre de ministre du
Tourisme?
Mme Proulx (Berthier) : En
fait, ce que je dis, c'est que, comme ministre, j'appuie, moi, je continue
d'encourager et d'aider au développement des organismes à vocation, soit
événementielle. C'est le cas auquel on fait référence ici, là, c'était
l'événementiel, ou à vocation touristique, qui vont stimuler une région du
Québec quelle qu'elle soit, là.
Mme Melançon : Donc, moi, je
prends ça pour un oui, là. Vous me dites : Il faut que ce soit en lien
avec du tourisme.
Mme Proulx (Berthier) : Bien,
idéalement, là, oui, mais… Oui, c'est la façon dont on fonctionne, mais ça
pourrait, par exemple, Mme la députée, pour avoir accès à un bord de lac, il y
a une municipalité qui me demande : Mme Proulx, pouvez-vous m'aider à
avoir un petit banc de parc pour que les gens puissent s'asseoir là-bas? Bien,
c'est plus largement que tourisme, là, ou événementiel, mais je pourrais
accompagner une demande pour avoir un banc de parc pour que les gens puissent
s'y installer et admirer le fleuve sur le bord du fleuve du côté de Berthier,
par exemple, ou de Lavaltrie ou de Lanoraie.
Mme Melançon : D'accord. Donc…
Non, mais comme la ministre parle beaucoup des critères, là, est-ce qu'elle est
prête à déposer les critères avec lesquels sont analysées les demandes.
Mme Proulx (Berthier) :
Pardon?
Mme Melançon : Comme vous
parlez des critères de votre cabinet, est-ce que vous avez une liste des critères
déjà élaborés dans le cabinet?
Mme Proulx (Berthier) : Non.
Mais, en fait, je vous ai énuméré quels critères on avait : développement
des organisations à vocation touristique événementielle. On parle également de
communautaire, d'organismes communautaires, d'organismes sociaux. Donc, ce sont
les critères avec lesquels, Mme la députée, on travaille. C'est nos lignes
directrices…
Mme Proulx (Berthier) : ...à
vocation touristique événementielle. On parle également de communautaire,
d'organismes communautaires, d'organismes sociaux. Donc, ce sont les critères
avec lesquels, Mme la députée, on travaille. C'est nos lignes directrices, moi,
comme ministre, et avec l'ensemble...
Mme Melançon : Mais il n'y a
pas de critère, il n'y a pas de grille de critères, là?
Mme Proulx (Berthier) : Non,
ce n'est pas un programme normé, ça appartient à la discrétion de la ministre
de soutenir ou non une demande de discrétionnaire qui est acheminée à mon
cabinet.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il ne reste qu'une minute.
Mme Melançon : Alors, Le Phare
des affranchiEs, je pense que vous avez entendu parler de ça. C'est notamment
Xavier Gret qui travaille avec Le Phare des affranchiEs, un projet pour contrer
l'exploitation sexuelle des mineurs en collaboration avec l'industrie
touristique. Moi, ce que j'aimerais savoir, Mme la Présidente, c'est : Est-ce
que la ministre accepterait de reconnaître cette formation et d'en faire la
promotion auprès du ministre du Travail? C'est important dans l'exploitation
sexuelle, là, le monde de l'hôtellerie est d'accord, mais ils ont besoin de
votre soutien, Mme la ministre.
Mme Proulx (Berthier) : Bien,
vous savez que c'est un dossier qui est piloté de main de maître par ma collègue,
la vice-première ministre, ministre de la Sécurité, qui est en charge de ce
dossier-là. Et on collabore très, très bien d'ailleurs avec la ministre de la
Sécurité publique, responsable de la mise en oeuvre du plan qui a été déposé.
Mme Melançon : Il me reste
quelques secondes, je crois. Juste pour dire, il faut revoir la stratégie en
aide directe puis en main-d'oeuvre rapidement du côté du tourisme, parce que la
relance, ça va être très important. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, merci pour les échanges très instructifs, d'ailleurs.
Alors, le temps alloué à l'étude des
crédits du portefeuille Tourisme est presque écoulé. Il nous reste maintenant
quatre mises aux voix. Alors, nous allons procéder pour la première mise aux
voix du programme 1 intitulé Direction, administration et gestion des
programmes.
La Secrétaire
: Merci.
Veuillez répondre pour, contre ou abstention. Pour les membres du groupe
parlementaire formant le gouvernement, M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Melançon (Verdun)?
Mme Melançon : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire
: Et Mme
Perry Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon : Contre.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, le programme 1 est adopté. Nous poursuivons cette fois pour la mise
aux voix du programme 2 intitulé Développement du tourisme. Mme la
secrétaire.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Melançon (Verdun)?
Mme Melançon : Contre.
La Secrétaire
: Pour
Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Contre.
La Secrétaire
: Mme
Perry Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon : Contre.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, le programme 2 est adopté. Nous poursuivons avec le
programme 3 intitulé Organismes relevant du ministre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Melançon (Verdun)?
Mme Melançon : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Contre.
• (13 heures) •
La Secrétaire
: Mme
Perry Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon : Contre...
13 h (version non révisée)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...intitulé Organismes relevant du ministre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Melançon (Verdun)?
Mme Melançon : Contre.
La Secrétaire
: Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Contre.
La Secrétaire
: Mme
Perry Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon : Contre.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, le programme 3 est adopté. Nous poursuivons cette fois pour
l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille Tourisme.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Melançon (Verdun)?
Mme Melançon : Contre.
La Secrétaire
: Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Contre.
La Secrétaire
: Mme
Perry Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon : Contre.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille Tourisme est adopté.
En terminant, nous déposons les documents
qui contiennent toutes les réponses aux demandes de renseignements de l'opposition.
C'est déposé.
Écoutez, merci, merci pour les échanges
très instructifs, hein, je pense, autant pour nous que pour la population.
Alors, je vous remercie également de la collaboration.
La commission ajourne ses travaux au
mercredi 5 mai 2021 après les affaires courantes, soit vers
11 h 30, où elle entreprendra l'étude du volet Économie des crédits
budgétaires du portefeuille Économie et Innovation. Merci beaucoup. Bonne fin
de journée à toutes et à tous.
(Fin de la séance à 13 h 1)