Journal des débats (Hansard) of the Committee on Transportation and the Environment
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Wednesday, April 14, 2021
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Vol. 45 N° 103
Special consultations and public hearings on Bill 88, An Act to amend the Act respecting the conservation and development of wildlife and other legislative provisions
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11 h (version non révisée)
(Onze heures dix-sept minutes)
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors, bonjour. En ce beau mercredi, ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des transports et de
l'environnement ouverte. La commission est réunie virtuellement afin de
poursuivre les auditions publiques dans le cadre des consultations
particulières sur le projet de loi n° 88, Loi modifiant la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune et d'autres dispositions
législatives. Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente. M. Ciccone (Marquette) sera remplacé
par M. Birnbaum (D'Arcy-McGee); M. Lamothe (Ungava), par M. Girard
(Lac-Saint-Jean); Mme Melançon (Verdun), par M. Polo
(Laval-des-Rapides); Mme Ghazal (Mercier), par...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : ...en valeur de la faune et d'autres
dispositions législatives. Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente. M. Ciccone (Marquette) sera remplacé par M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee); M. Lamothe (Ungava), par M. Girard (Lac-Saint-Jean);
Mme Melançon (Verdun), par M. Polo (Laval-des-Rapides);
Mme Ghazal (Mercier), par Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue);
et M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine), par M. Gaudreault (Jonquière).
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Merci, Mme la secrétaire. Donc, cet avant-midi,
nous entendons par visioconférence l'organisme Unis pour la faune. Je vous
souhaite évidemment la bienvenue à notre commission. Je vous rappelle que vous
disposez de 10 minutes pour votre exposé. Par la suite, nous procéderons à
la période d'échange avec les membres de la commission. Je vous invite donc à
vous présenter et à procéder à votre exposé. Vous avez la parole.
(Visioconférence)
M. Pelletier (François) :
Bonjour. Vous m'entendez?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Très bien.
M. Pelletier (François) :
Alors, je prends quelques instants pour me présenter. Je suis François
Pelletier. Je suis technicien de la faune depuis 25 ans de métier,
spécialisé en restauration des habitats fauniques, exploitation de territoire à
des fins de gestion et également au niveau du contrôle des espèces exotiques et
invasives. Et je suis cofondateur de Unis pour la faune, l'organisme pour
lequel nous sommes présents, ici, aujourd'hui. Je vous présente également mon collègue,
question de faire ça rapidement, Luc Brodeur, qui est également cofondateur,
Unis pour la faune, avec moi. Donc, Luc est technicien agronome. Il sera là
pour la période de questions pour m'aider, le cas échéant.
Je vous présente rapidement Unis pour la
faune. C'est quoi? C'est un organisme très jeune. Donc, je prends quelques
secondes pour vous le présenter. C'est un organisme voué et dévoué à la défense
des droits des chasseurs, et des pêcheurs, et également la protection, la
conservation et à la gestion de nos... à la bonne gestion de nos ressources.
Nous sommes actuellement 10 500 membres. Et près de 250 municipalités
ont également appuyé nos démarches. Et on est présents ou vivants depuis seulement
le mois de décembre dernier. Donc, c'est avec honneur que nous sommes ici. Merci
beaucoup, de nous permettre d'être là. Ceux qui nous ont proposés pourront se
reconnaître. Donc, nous sommes ici dans un objectif constructif de faire
évoluer les projets et, ici présent, le projet de loi n° 88.
• (11 h 20) •
Donc, je procède relativement rapidement parce
que c'est très court, 10 minutes. On ne présente pas de mémoire par manque
de temps. Donc, j'essaierai d'être relativement succinct. Et on pourra peut-être
ajouter certains sujets lors de la période de questions. Donc, au
point 31, un des premiers articles, l'article 59 qui nous a un peu
frappés, «cependant le ministère peut prévoir par règlement le cas et les
conditions dans lesquelles une personne ne peut abandonner la chair de l'ours
ou ne peut en négliger la conservation». Par expérience de chasseur, nous
suggérons de revoir cette position en lien avec la viande de l'ours
précisément, viande de l'ours que vous savez qui peut être affectée par la
trichinellose. Donc, étant donné que ce gibier possède deux statuts, celui
d'animaux à fourrure et de gros gibier, nous suggérons de revoir cette position
puisque nous considérons qu'étant donné que, la viande de l'ours, on ne peut
pas visuellement observer le parasite présent, qu'on revoit cette possibilité-là
pour ne pas obliger nécessairement le chasseur...
M. Pelletier (François) :
...possède deux statuts, celui d'animaux à fourrure et de gros gibier. Nous
suggérons de revoir cette position, puisque nous considérons qu'étant donné que
la viande de l'ours... on ne peut pas visuellement observer le parasite
présent, qu'on revoie cette possibilité-là pour ne pas obliger nécessairement
le chasseur à consommer cette viande-là.
Point 32, relativement à l'utilisation des
chiens de sang, nous applaudissons cette mesure, évidemment, et suggérons que
le projet de loi règle du même coup la question de l'utilisation des systèmes
d'éclairage pour la recherche de gros gibier. On ne peut abandonner et négliger
la conservation de la chair, tel que mentionné dans la loi, et pour ce faire,
il faut doter autant les chasseurs que les conducteurs des moyens nécessaires
pour faciliter leur travail. La force des lampes ne devrait plus faire partie
de l'équation. Par expérience de plus de 80 recherches l'automne dernier,
puisque je fais de l'encadrement de chasse pour les producteurs agricoles, je
dis ici que je défie quiconque de faire ce travail avec l'aide d'une lampe
frontale. Donc, je dis : Donnons les moyens de bien effectuer ce travail
de minutie à défaut de faire... de devoir déclarer avec précision les
recherches avant le début des opérations. Ça fait que c'est un point qu'on tenait
à soulever, qu'on trouvait important.
Ensuite, je vais directement au point 74, au
niveau des projets pilotes. Également, nous saluons cette initiative, nous
trouvons que c'est une excellente initiative qui devrait en permettre d'ailleurs
davantage dans un but d'apprentissage, d'innovation et... d'innovation. C'est
une belle occasion de créer un partenariat public-privé rapprochant les deux
parties. Je parle ici de notre ministère de la Faune et des utilisateurs, chose
qui manque énormément en ce moment dans le domaine de la faune et plus
précisément dans le domaine de la grande faune. On peut penser ici au projet
pilote qui est déjà existant dans la zone 6, le projet RTLB. Donc, nous saluons
ça et nous disons qu'on pourrait peut-être en permettre davantage dans ce
sens-là.
Pouvoirs et ordonnances, le point 164.4,
ça, c'est un point qui nous touche énormément. Je vous explique pourquoi. En
présentation, je mentionnais que j'effectuais, depuis plusieurs années, du
contrôle d'espèces exotiques et envahissantes. On mentionne, au point 3, de
«prendre toute autre mesure qu'il estime nécessaire pour empêcher que ne
s'aggrave la menace, pour éviter ou diminuer les effets de cette menace pour
l'éliminer». «Toute personne propriétaire du terrain, responsable — ça,
c'est de nous, c'est notre suggestion — toute personne propriétaire
du terrain, responsable ou non de l'introduction ou de la présence d'une espèce
menaçante non indigène ou exotique.» Le ministère ne doit pas déterminer le
coupable, mais bien... de travailler à la rectification du problème.
Je m'explique. On travaille actuellement à
l'élimination... Je parle de mon travail, de mon métier, et non d'Unis pour la
faune, mais je prends comme exemple ce que je vis au quotidien en période
estivale. On a une espèce qui est présente, le poisson rouge, du carassin, qui
est présente dans des milliers de plans d'eau anthropiques du sud du Québec, et
même au nord du fleuve, j'en ai rencontré à plusieurs endroits. C'est une
menace à notre faune aquatique, et actuellement la réglementation ne permet...
M. Pelletier (François) : …ce
que je vis au quotidien en période estivale. On a une espèce qui est présente,
le poisson rouge du carassin, qui est présente dans des milliers de plans d'eau
entropiques du sud du Québec et même au nord du fleuve. J'en ai rencontré à
plusieurs endroits. C'est une menace à notre faune aquatique. Et actuellement
la réglementation ne permet pas aucune fermeté pour les agents de la faune,
exemple, d'exiger à un propriétaire de régler cette problématique-là chez eux.
Donc, je pense que c'est le bon moment d'ajouter une fermeté par le biais de
cette modification réglementaire là, pour s'assurer que les agents aient
maintenant une bonne fermeté là-dessus, pour qu'on puisse simplifier les
démarches d'éradication de ces espèces-là lorsqu'elles sont présentes sur
terrains privés.
On pourrait parler exactement de la même
problématique au niveau du gibier d'élevage qui est une menace sévère à notre
ressource indigène. On parle ici du sanglier et de d'autres espèces comme le
cerf rouge. Ici, dans le sud du Québec, c'est une problématique qu'on vit
pratiquement au quotidien, on a des agents de la faune et on a également des
techniciens de la faune au service du ministère qui passent une bonne partie de
leur temps à courir après ces espèces-là en évasion. Donc, profiter de cette
modification réglementaire pour raffermir la réglementation en lien avec
l'élevage et ce qui entoure le «containment» de ces espèces-là. Notre faune est
menacée par le sanglier et différentes sous-espèces de sangliers. Le cerf
rouge, on l'a vécu l'an dernier dans le secteur Tremblant, dans les
Laurentides.
Donc, nous croyons que c'est le bon moment
de raffermir la réglementation qui entoure tout ce qui touche le gibier
d'élevage et qui menace grandement nos ressources indigènes au Québec. Ça,
c'est un point pour nous qui est très, très, très important, donc on ne veut
pas être pris comme l'Ouest canadien avec du sanglier, on ne veut pas être pris
avec la maladie débilitante chronique. Donc, on pense que c'est le bon moment
de bien raffermir la réglementation pour s'assurer que nos agents aient les
pouvoirs nécessaires pour que les éleveurs se conforment à la réglementation.
J'aurais un autre point ici que je vais
passer parce que je manque un peu de temps. Finalement, non inscrit au projet
de modifications réglementaires sur la loi n° 88, Unis pour la faune
suggère de bonifier ce dernier en ce qui concerne une faille réglementaire que
nous considérons être une faille sur l'accès armé par les chasseurs aux terres
privées, et qui d'ailleurs est un de nos dossiers de travail chez Unis pour la
faune. Nous suggérons fortement de profiter de l'occasion pour légiférer le
système d'accès armé sur les terres privées. Actuellement, ni les agents ni la
police d'un quelconque palier ne peuvent intervenir de façon ferme envers les
contrevenants. Tout chasseur devrait normalement posséder une autorisation
écrite du propriétaire pour y pratiquer une activité nécessitant l'utilisation
d'une arme à feu. On veut que les armes soient enregistrées, mais on permet à
quiconque de pouvoir entrer partout, sans autorisation, sur les terres privées.
La protection des terres privées… des honnêtes chasseurs et des propriétaires
devraient bénéficier d'un article de loi ferme entourant cette lacune et
renforci d'amendes sévères, dissuasives pour les contrevenants.
En raison du plan de gestion, c'est un
exemple, plan de gestion 2020‑2027 du cerf de Virginie…
M. Pelletier (François) :
...mais on permet à quiconque de pouvoir entrer partout, armé, sans
autorisation sur les terres privées. La protection des terres privées, des
honnêtes chasseurs et des propriétaires devrait bénéficier d'un article de loi
ferme entourant cette lacune et renforci d'amendes sévères, dissuasives pour
les contrevenants.
En raison du plan de gestion, c'est un exemple,
plan de gestion 2020‑2027 du cerf de Virginie qui est devenu beaucoup plus
permissif, permet deux cerfs de Virginie dans deux zones différentes, ça a
occasionné énormément de transports et de chasse à partir de la route. Beaucoup
de nos agents, ici, en région, l'automne passé, ont passé une grande partie de
leur temps à effectuer des contrôles sur des tirs à partir de la route,
spécifiquement occasionnés parce qu'on a peu de lois qui viennent... qui sont
dissuasives pour ce type de chasseur là.
Ce n'est pas la majorité, on s'entend. La
majorité des chasseurs font bien leur travail. Par contre, il y en a encore beaucoup
qui vont accéder aux propriétés privées, qui vont mettre en danger les
chasseurs qui ont bien fait leur travail, qui ont leur autorisation d'être en
place, mais qui viennent brimer les propriétaires terriens et les bons
chasseurs qui ont fait leur travail.
Donc, sur ce, j'ai relevé le défi, en 10
minutes, j'ai passé pas mal tous mes points. J'ai quelques autres points qu'on
pourra peut-être revenir en période de questions, qui avaient moins
d'importance, mais sur lesquels j'avais noté certaines... qu'on avait noté
certaines informations. Donc, je vous laisse la parole. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci beaucoup, M. Pelletier. Alors, nous allons procéder à la période
d'échange. M. le ministre, vous avez la parole.
M. Dufour : Oui. Bien, merci
beaucoup. Merci, M. Pelletier, pour cette présentation-là. Écoutez, moi,
je suis même agréablement surpris de votre présentation — et je vais
dire, en même temps, bonjour à M. Brodeur — parce que c'est sûr
et certain que, moi, Unis pour la faune, on a souvent entendu parler de votre
orientation, particulièrement sur le projet pilote, là, justement que vous avez
parlé vite fait, tantôt, de la zone 6, au niveau des bois. Mais écoutez,
je vois qu'il y a beaucoup d'éléments que vous amenez qui sont très
intéressants puis qui portent à question. Et puis je pense que ça va être très
intéressant, le temps de débat qu'on a à discuter avec vous sur différents
enjeux.
Permettez-moi, par contre, une petite
précision avant de débuter. C'est pour les collègues qui, hier, mentionnaient
que la présence autochtone n'était pas vraiment au niveau du débat. Juste vous
préciser, par contre, que le comité de coordination de chasse, pêche et
piégeage, où il y a justement une représentativité autochtone, qu'hier on a dit
qu'ils n'étaient pas présents, moi, je les ai dans la... comment dire, comme
organisme qui va venir parler avec nous demain matin. Donc, juste peut-être une
petite précision pour les collègues, là, par rapport à ça.
Donc, si, mettons, on revient à notre
situation, au niveau d'Unis pour la faune. Écoutez, moi, j'ai quelques
questions, là, que vous m'interpellez et puis j'aimerais ça peut-être avoir un
petit peu plus de précisions, puis c'est pour ça qu'on a justement un peu de
temps pour en discuter.
• (11 h 30) •
Premièrement, vous avez parlé au niveau
des terrains privés. Donc, un de vos objectifs est de réglementer l'accès aux
terrains privés pour la pratique de la chasse au Québec. Est-ce que vous pouvez
nous donner des exemples ou des éléments...
11 h 30 (version non révisée)
M. Dufour : …un petit peu plus
de précisions, puis c'est pour ça qu'on a justement un peu de temps pour en
discuter.
Premièrement, vous avez parlé au niveau des
terrains privés. Donc, un de vos objectifs est de réglementer l'accès aux
terrains privés pour la pratique de la chasse au Québec. Est-ce que vous pouvez
nous donner des exemples ou des éléments de précisions à ce sujet autres que
celles de ce que vous nous avez parlé, là, de tir à partir de la route? Ça, ça
serait une de mes questions, et puis j'aimerais ça aussi que, peut-être, vous
alliez petit peu plus loin dans ce dossier-là de ce que vous venez nous parler,
là, présentement, un petit peu. Comment vous voyez vraiment l'enjeu? Et comment
qu'on est en mesure d'intervenir au niveau du projet de loi? Ça, je trouve
qu'il y a quelque chose là intéressant que vous ameniez.
Vous amenez aussi, comme deuxième
question, l'histoire des projets pilotes. Donc, est-ce que, au-delà de celui
qu'on connaît, là, de la zone 6, présentement, est-ce que vous avez
d'autres éléments de projet pilote que vous avez en tête qui seraient
intéressants de savoir? Je pense que c'est toujours intéressant de voir un peu
les gens sur les terrains, qu'est-ce qu'ils ont un petit peu derrière la tête,
là, lorsqu'on parle de projet pilote à ce niveau-là.
Et ma troisième, au bout de la ligne,
justement, peut-être avoir un petit peu plus d'information en lien avec
l'article 31 que vous avez dit que vous étiez un peu comme en… de ce que j'ai
compris, un petit peu en désaccord. J'aimerais ça que vous seriez en mesure de
peut-être nous expliquer davantage par rapport à tout ce qui est de la viande
d'ours, et le potentiel de contamination, comment vous le voyez?
Moi, ça serait mes trois premières
questions, là, que j'aurais à vous poser et j'aurais peut-être une quatrième,
suivant, mais je veux aussi laisser la parole à mes collègues. Merci.
M. Pelletier (François) :
Bonjour, M. Dufour. Mme la Présidente, pour répondre à la première
question de M. Dufour, je vais tout simplement vous donner un exemple que
j'ai vécu moi-même l'an dernier et qui démontre très bien que ni les agents et
ni la Sûreté n'a aucune possibilité.
Moi, par ici, à l'automne, je fais de
l'encadrement de chasse pour des producteurs agricoles qui ont des
problématiques avec la grande faune, donc on reçoit des chasseurs, on leur
permet de chasser sous autorisation et sous notre encadrement.
Et l'automne dernier, j'ai eu à intervenir,
un de mes chasseurs me contacte et me mentionne qu'un tir qui vient de
s'effectuer à partir de la route et qu'il y a des chasseurs présents sur son
terrain devant lui. Ça fait que, comme responsable, et d'encadrement de chasse,
là, je me dirige sur le site. Je sais que je m'en vais rencontrer des gens
armés et clairement des contrevenants qui n'ont pas l'autorisation d'être là.
Donc, sur la route, je contacte les agents de la faune et je contacte également
la SQ, parce que je me sens très peu à l'aise d'aller à la rencontre de ces
individus-là, et je me fais répondre par la SQ que, si je ne suis pas en
présence des individus, bien, si je ne sais pas exactement où ils sont, qu'ils
ont très peu de possibilités pour m'aider et qu'ils m'ont même… ils ne m'ont
pas porté assistance, zéro. On a… j'ai jasé, à ce moment-là, avec…
M. Pelletier (François) : …et
je me fais répondre par la SQ que, si je ne suis pas en présence des individus,
si je ne sais pas exactement où ils sont, qu'ils ont très peu de possibilités
pour m'aider et qu'ils m'ont même… ils ne m'ont pas porté assistance, zéro.
J'ai jasé à ce moment-là avec la policière
puis j'en ai profité pour lui dire : Il y a clairement une lacune, là. Je
m'en vais rencontrer une personne armée, sur un terrain privé, qui n'a pas
l'autorisation d'être là. J'appelle la SQ parce que je suis mal à l'aise. Je ne
m'en vais pas là pour me battre, je ne m'en vais pas là pour me défendre, mais
je m'en vais là parce que ça fait partie de mon travail. Elle dit : Je
sais. Elle dit : Il y a clairement une lacune là.
Donc, ça prendrait, nous croyons, une
certaine réglementation, des infractions dissuasives. Là, pour l'instant, si la
police s'était présentée là, mis à part demander au chasseur ou au malfaisant
de se retirer de la propriété, il n'y avait à peu près aucune action possible
envers ce personnage-là. Et nommons-le ainsi parce que c'est une rencontre qui
s'est très mal déroulée. J'en ai eu pour quelques jours à m'en remettre. Ça
fait que c'est ça.
Ça fait que nous croyons, par rapport à
ça… Puis là, tu sais, là, c'est sûr que c'est un tir à partir de la route qui a
amené le chasseur à prendre le bois parce que le gibier a été blessé. Donc, à
ce moment-là, il était avec un conducteur de chiens de sang pour retrouver le
gibier. Mais, à plusieurs reprises, on a connaissance de chasseurs qui
pénètrent sur des terres privées, toujours armés, sans autorisation.
Ça fait que simplement, si les chasseurs,
comme dans d'autres provinces, l'Ontario, c'est un peu comme ça, simplement que
les propriétaires soient dotés d'une autorisation, que le chasseur ait à
présenter une preuve d'autorisation de propriétaire. Passé ça, bien, le
chasseur est légal. S'il ne l'a pas, bien, d'avoir une infraction à la loi,
quelque chose de prévu à la loi, une sanction sévère, pour s'assurer de limiter
ces introductions, ces intrusions-là sur les terres privées. Ça fait que je ne
sais pas si ça vous éclaire…
M. Brodeur (Luc) : François,
je rajouterais un point qui serait intéressant. C'est de peut-être donner cet
aspect-là autant aux policiers qu'aux agents de la faune, de permettre aux deux
de pouvoir intervenir, peu importe la situation, là, de donner la force
nécessaire aux deux paliers, là, de… qu'ils soient policiers ou agents de la
faune.
M. Dufour : Très bien,
M. Pelletier, M. Brodeur. Ça m'explique un peu l'orientation. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, c'est tout pour vous, M. le ministre?
M. Dufour : Non, non, non,
mais c'était en réponse…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
O.K. Parce que vous avez deux collègues aussi qui veulent poser des questions.
M. Dufour : Il y avait les
deux autres questions que j'avais laissées à mon collègue. Allez-y…
Une voix
: Je peux lui
répondre?
M. Dufour : Oui, allez-y sur
les deux autres questions que je vous avais… sur la viande d'ours, entre
autres.
M. Brodeur (Luc) : Vas-y.
Vas-y, François.
M. Pelletier (François) :
Oui, bien, viande d'ours, en fait, c'est un point sur lequel on est restés surpris.
Clairement, la viande d'ours est une viande excellente. J'en ai moi-même
longtemps mangé, mais j'ai fini par abandonner le projet tout simplement par
différentes histoires, personnes connues, proches qui ont eu des problématiques
avec ça. Étant donné que c'est un parasite, en fait, c'est une maladie causée
par un parasite qui est non visible à l'oeil nu…
M. Pelletier (François) :
…clairement, la viande d'ours est une viande excellente, j'en ai moi-même
longtemps mangé, mais j'ai fini par abandonner le projet tout simplement par
différentes histoires, personnes connues, proches qui ont eu des problématiques
avec ça, étant donné que c'est un parasite, en fait, c'est une maladie causée
par un parasite qui est non visible à l'oeil nu, qui nécessite analyse de la
viande avant consommation. Donc, si on veut, oui, il y a des méthodes de
cuisson qui permettent d'éliminer, mais quand même, mauvaise cuisson, on pense
qu'elle est correcte, on mange, on tombe malade, on veut donner de la viande,
on veut offrir à Chasseurs généreux une viande d'ours sans même l'avoir faite
analyser. Nous considérons que ça peut être problématique, personne ne veut
être pris avec la trichinellose, et dans l'obligation de le consommer par la
loi, bien, on trouve que c'est peut-être un peu excessif, et compte tenu que ce
gibier possède deux statuts, je crois, du moins je n'ai pas eu le temps de
fouiller suffisamment, mais que les trappeurs ne sont pas dans cette
obligation-là de conservation de la viande, là. Un ours pris au collet qui est
décédé depuis quelques jours, on s'entend, la viande est périmée. Donc, compte
tenu de ce double statut, nous considérons… on encourage la consommation de la
viande d'ours, c'est clair, mais d'en faire une obligation par la loi, c'est
sûr qu'on trouve ça peut-être un peu excessif.
M. Dufour : Parfait. Et la
dernière question que j'avais, c'était sur les projets-pilotes, voyez-vous
autres projets-pilotes, aviez-vous déjà en tête quelque chose là-dessus?
M. Pelletier (François) : Pas
nécessairement. Par contre, tu sais, on peut donner comme exemples des projets…
Ce n'était pas des projets-pilotes à l'époque, il y a eu les aires fauniques
communautaires qui ont été créées, qui se trouvent à être, dans le fond, prises
de gestion par la communauté, on peut penser au projet du Lac Saint-Jean,
l'aire faunique du… l'aire faunique communautaire du Lac Saint-Jean, c'est un
succès fou. Donc, c'est une prise de gestion par la collectivité en
collaboration avec le ministère, mais qui donne des très, très, très bons
résultats.
Il y a un point dans lequel je n'ai pas
parlé, puis qui vient en lien un peu avec ça, la possibilité de la création
d'un refuge faunique. Ça pourrait peut-être en être un bon, un bon
projet-pilote, on parle de ça, là, rapidement, là… J'avais… oui, l'article, là,
le point 59 dans le projet de loi, on parle d'une possibilité : Le
ministre peut, par règlement, fixer, là, des droits… Non, excusez. Un refuge
faunique est un territoire délimité pour la conservation de la faune et de son habitat,
des activités peuvent y être réalisées dans des conditions qui respectent cet
objectif-là. Donc, on planifie la possibilité de création de refuges fauniques.
Ça pourrait être en lien avec la possibilité de projet-pilote, on ne parle pas
nécessairement de réserve faunique, on parle de refuge faunique avec
possibilité d'activités récréatives, de chasse et de pêche. Donc, ça pourrait
être un exemple, M. Dufour, qui pourrait être testé. Donc, il y a des municipalités…
je suis conscient que certaines municipalités privilégieraient peut-être ce
type de refuge dans leur région, dans leur district, et de créer des
projets-pilotes similaires, donc ça nous a déjà été parlé, ça fait qu'on pense
que ces deux possibilités-là pourraient être un bon arrimage et pour tester des
projets-pilotes de gestion et de mise en valeur de la faune.
Une voix : Merci…
M. Pelletier (François) :
…municipalités privilégieraient peut-être ce type de refuge dans leur région,
dans leur district, et de créer des projets pilotes similaires. Donc, ça nous a
déjà été parlé. Ça fait qu'on pense que ces deux possibilités là pourraient
être un bon arrimage et… pour tester les projets pilotes de gestion et de mise
en valeur de la faune.
M. Dufour : Merci beaucoup. Je
vais laisser la présidente passer la parole.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci, M. le ministre. Alors, maintenant, je passe la parole à Mme la
députée d'Argenteuil. On ne vous entend pas et pourtant votre micro est ouvert.
En attendant qu'on règle, peut-être, ce problème, je vais aller à M. le
député de Portneuf.
• (11 h 40) •
M. Caron : Oui.
M'entendez-vous?
1235 La Présidente (Mme St-Pierre) :Oui, je vous entends très bien.
M. Caron : Merci, Mme la
Présidente. Bonjour, M. Brodeur, M. Pelletier. Je vais revenir sur le
point 31, si vous le permettez, concernant la… Je suis bien conscient,
comme vous, de… des problèmes qui peuvent surgir suite à la consommation de
viande d'ours. Cependant, est-ce que vous ne craignez pas des dérives de
déprédation, par exemple, ou de dérives… On sait que certaines personnes, pas
réellement ici, au Québec ni au Canada, sont friandes de la vésicule biliaire
de l'ours. Mais est-ce que vous ne craignez pas, si on n'impose pas de
consommer la viande selon certaines indications qui sont prescrites pour éviter
d'avoir des maladies, est-ce que vous ne craignez pas, justement, de dérapages,
de dérives pour ces gens qui pourraient abattre, finalement, des ours juste
pour prélever la vésicule biliaire et laisser l'animal comme ça, par terre?
M. Pelletier (François) :
Non, je ne croirais pas. Je vais prendre exemple de mon expérience personnelle
de chasse à l'ours. Je l'ai mentionné, tantôt, je ne consomme plus de viande
d'ours, à tout le moins, si j'avais à le faire, je vous confirme que ma viande
serait analysée. Mais l'ours est également prélevé pour sa fourrure, également
prélevé pour ses griffes, également prélevé pour le crâne et ses dents, donc il
y a d'autres utilités, là, que la vésicule biliaire ou que du… ou que de
trafic. Je ne croirais pas que de ne pas obliger la consommation de la viande
soit un incitatif, exemple, au braconnage ou à l'utilisation inadéquate de
d'autres pièces anatomiques de l'animal.
M. Caron : Et concernant la
déprédation, hier, on accueillait des trappeurs qui nous disaient que,
finalement, aujourd'hui, là, les gens… Moi, je sais, j'ai une terre à bois,
j'ai une arme et puis j'hésiterais, même si je voyais un ours venir
régulièrement, j'éviterais à utiliser mon arme pour faire de la déprédation,
finalement. Mais donc, je comprends que la question de la vésicule biliaire ne
semble pas vous préoccuper parce que… donc, vous dites : Dès lors… est-ce
que votre suggestion, c'est de dire : Dès lors qu'il y a au moins une
partie… vous parliez du crâne, vous parliez des dents, vous parliez de la peau,
est-ce que vous voulez dire que dès lors que…
17849 M. Caron : ...faire de la
déprédation finalement, mais donc je comprends que la question de la vésicule
biliaire ne semble pas vous préoccuper parce que... Donc, vous dites: Dès
lors... Est-ce que votre suggestion, c'est de dire : Dès lors qu'il y a au
moins une partie, vous parliez du crâne, vous parliez des dents, vous parliez
de la peau, est-ce que vous voulez dire que, dès lors qu'un élément est
prélevé, vous seriez à l'aise avec ça, mais qu'on laisse malgré tout la viande?
Vous comprenez? Parce que c'est difficile d'encadrer et puis de s'assurer que
des gens ne fassent pas preuve de malveillance et finalement abattent un ours
pour une raison qui n'est pas la raison de la chasse ou encore l'obtention
d'une fourrure.
M. Pelletier (François) :
Oui, j'irais dans ce sens, de s'assurer que les certaines pièces, pour ne pas
qu'on favorise en fait une récolte au détriment d'une bête abandonnée en forêt,
là, ce n'est vraiment pas l'objectif de la chasse. Je fais moi-même de la
chasse à l'ours, on essaie de conserver toujours tout ce qu'on est capable,
donc... Mais la viande, consommation, étant donné qu'il y a une possibilité de
maladies et de parasites non observables à l'oeil, on trouvait l'obligation
sévère par rapport à ça. Ça fait que... mais je comprends, tu sais, je
comprends, puis je comprends que ça interpelle les gens également, là, c'est
comme de dire : On permet la récolte d'un gibier et sans objectif de le
consommer. Ça, je comprends ça à 100 % et je pense que tous les chasseurs
le comprennent également. Ça peut peut-être donner mauvaise presse. Par contre,
toujours en lien avec la maladie possible d'obliger un chasseur à, on trouve
que c'est intensif un brin.
M. Caron : Merci, ça complète
pour moi, Mme la Présidente. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, Mme la députée d'Argenteuil, on va faire une autre nouvelle tentative,
mais vous n'avez qu'une minute.
Mme Grondin : Parfait, est-ce
que vous m'entendez?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Voilà, on vous entend, oui.
Mme Grondin : Oui, bon. Donc,
rapidement, je voulais saluer vos recommandations, tout ça. Sur les espèces
exotiques envahissantes, si j'ai bien compris l'inquiétude que vous avez, c'est
dans des étangs privés?
M. Pelletier (François) :
Bien, mon inquiétude est généralisée. En fait, là, on a parlé... j'ai parlé de
la grande faune et j'ai parlé des espèces exotiques au niveau faune aquatique.
Actuellement, il y a vraiment une grande lacune à ce moment-là. Oui, je parle
au nom d'Unis pour la faune parce que je sais que c'est une menace pour
l'ensemble de nos écosystèmes, mais comme ça fait partie de mon travail annuel,
c'est vraiment mon gagne-pain, je l'ai vécu à plusieurs reprises...
Mme Grondin : Je ne veux pas
vous couper, je comprends tout à fait l'enjeu, là, vous n'avez pas besoin de me
convaincre. Ce que je veux comprendre, c'est que la proposition que vous
faites, c'est de demander aux propriétaires, mais on sait que la majorité des
plans d'eau sur nos territoires, ils ont un fonds public, donc c'est qui...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Malheureusement, cette période est terminée. C'est moi qui gère le temps, c'est
moi qui ai cette tâche difficile. Alors, M. le député de Laval-des-Rapides,
c'est à votre tour, vous avez la parole pour 11 minutes.
M. Polo : Merci beaucoup.
Merci beaucoup, Mme la Présidente. D'entrée de jeu, j'aimerais remercier, là,
les représentants d'Unis pour la faune.
Mme la Présidente, vous me...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : ...malheureusement, cette période est terminée.
C'est moi qui gère le temps, c'est moi qui a cette tâche difficile. Alors, M.
le député de Laval-des-Rapides, c'est à votre tour. Vous avez la parole pour
11 minutes.
M. Polo : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. D'entrée de jeu, j'aimerais remercier, là, les représentants
d'Unis pour la faune.
Mme la Présidente, vous me permettrez de
débuter par une petite parenthèse qui fait le lien avec les travaux qu'on a actuellement,
notamment, bien sûr, d'interpeler, là, les différents intervenants qui viennent
nous présenter leurs recommandations en lien avec le projet de loi n° 88.
Ceci dit, mon commentaire est avant tout
adressé au ministre, qui est membre de l'Exécutif de ce gouvernement. Et ce
n'est pas... rien, parce qu'il a des pouvoirs exceptionnels, il a le privilège
de siéger au Conseil des ministres. Et nous vivons, comme vous le savez, Mme la
Présidente, depuis un an, une période de crise, une période de crise sanitaire,
une situation exceptionnelle partout dans le monde, et le Québec n'en est
pas... tout le contraire, n'est pas exempté, là, de la situation actuelle.
Et, compte tenu de la situation
exceptionnelle dans laquelle nous vivons, le gouvernement, et donc M. le
ministre, à titre de membre de ce Conseil exécutif... le gouvernement s'est
prévalu de gouverner par décrets et par arrêtés ministériels à répétition sur
une base de 10 jours, après 10 jours, après 10 jours, des
pouvoirs exceptionnels qu'il se donne, oui, compte tenu de la situation
exceptionnelle que nous vivons, mais malheureusement, à titre de membres de
l'Assemblée nationale, nous avons aussi le devoir et la responsabilité de
pouvoir échanger et débattre, comme nous le faisons actuellement au niveau de
la commission, comme nous le faisons actuellement au niveau de l'étude du
projet de loi n° 88, d'écouter les différents experts, d'écouter les
différents intervenants qui viennent nous interpeler.
Et moi, j'invite le ministre, avec le
privilège qu'il a de siéger au Conseil des ministres, j'invite le ministre à
démontrer une ouverture en temps et lieu lorsque viendra le moment d'adopter
des amendements au niveau du projet de loi n° 88, à accepter un amendement
qui interpelle le gouvernement à non seulement se questionner sur l'utilisation
des décrets sur une base de 10 jours, mais plutôt d'y aller sur une base
de 30 jours et de permettre que de vrais débats se fassent à l'Assemblée
nationale, qu'on ait ces débats-là avec les oppositions officielles en invitant
les différents intervenants et en justifiant...
M. Campeau : Mme la
Présidente, point d'ordre, s'il vous plaît.
M. Polo : ...et en
épaulant, Mme la Présidente... laissez-moi juste terminer, M. le député, en
permettant au gouvernement de...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : En terminant, M. le député.
M. Polo : ...oui, en
permettant au gouvernement de justifier la nécessité de gouverner par décrets,
par arrêtés ministériels sur une base récurrente.
Donc, c'est ça, mon invitation au
ministre, de faire preuve d'ouverture, en temps et lieu, de déposer un
amendement qui viendrait justement inviter le gouvernement à adopter...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors, je vous demande de revenir à notre
sujet, M. le député, s'il vous plaît.
M. Campeau : Merci, Mme
la Présidente...
M. Polo : Merci, Mme la
Présidente, mais j'invite quand même le ministre, s'il peut, juste à répondre à
ma question.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le député, s'il vous plaît, si vous pouvez
continuer, vous avez... Je comprends qu'on a quand même une certaine latitude
dans les commissions parlementaires, mais je vous inviterais à rester sur le
projet de loi que nous étudions, M. le député.
M. Polo : Merci beaucoup,
Mme la...
M. Polo : ...j'invite quand
même le ministre s'il peut juste à répondre à nos questions.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le député, s'il vous plaît, si vous pouvez
continuer, vous avez... je comprends qu'on a quand même une certaine latitude
dans les commissions parlementaires, mais je vous inviterais à rester sur le projet
de loi que nous étudions, M. le député.
M. Polo : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Merci de m'avoir permis de prendre la parole sur ce sujet important.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
À moins que M. le ministre veuille ajouter quelque chose. Est-ce que, M. le
ministre, vous voulez prendre la parole?
M. Dufour : Non, non. Je
prends acte de ce que le député de Laval-des-Rapides vient de dire. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci.
M. Polo : Merci beaucoup,
M. le ministre. Merci aux représentants d'Unis pour la faune et merci du temps
que vous m'avez accordé, Mme la Présidente.
Ma question est en lien notamment avec le
sujet des espèces envahissantes. Les représentants d'Unis pour la faune en ont
fait référence des espèces envahissantes. Et spécifiquement au niveau de
l'encadrement actuel ou potentiel, s'ils jugent que... et, par exemple, prenons
l'exemple du sanglier en Colombie-Britannique qui est un cas exceptionnel.
Est-ce qu'ils jugent... actuellement pour bien encadrer justement la présence
de ces espèces envahissantes au Québec, est-ce que l'encadrement actuel est
suffisant ou est-ce qu'il mériterait un resserrement, un meilleur encadrement,
et donc de profiter des discussions que nous avons actuellement, au niveau du
projet de loi n° 88, pour améliorer cet encadrement?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Est-ce que M. Pelletier ou monsieur...
M. Pelletier.
• (11 h 50) •
M. Pelletier (François) :
Certainement. Non, actuellement, il n'y a clairement pas suffisamment de règles
et de fermeté dans la réglementation pour bien encadrer ces problématiques-là.
Vous parlez de sangliers, c'est une espèce qui s'adapterait très, très, très
bien au Québec. On le vit. On a des bureaux régionaux du ministère qui
s'affairent à travailler sur cette problématique-là. Et la base de la
problématique, c'est clairement que les producteurs ne sentent pas la fermeté
et la rigidité nécessaires pour prendre les mesures que ça prend pour s'assurer
de confiner ces espèces-là. Ça, ça menace clairement notre faune au Québec,
notre faune indigène, et je parle du sanglier, mais on a également d'autres
espèces. On vient de vivre ici, là, dans le sud du Québec, l'échappée
d'environ, je crois, une dizaine de cerfs rouges. O.K. D'accord, il y en a
peut-être déjà eu. Par contre, pas nécessairement viable d'en ravoir avec les
densités de gibier qu'on a actuellement. Ça fait que clairement la problématique,
au niveau de la fermeté réglementaire, probablement les infractions qui
entourent ça.
Donc, je crois qu'il y a à se pencher sur
ce dossier-là pour éviter à avoir à gérer ces problématiques-là dans le futur,
que ce soit pour la faune terrestre ou la faune aquatique. On a parlé tantôt
avec Mme Grondin rapidement des espèces exotiques poissons. Que ce soit
dans un étang privé ou que ce soit chez un producteur agricole qui fait de
l'élevage de gibier sauvage, c'est exactement le même principe. Vous avez ça
chez vous, vous avez...
M. Pelletier (François) : ...à
gérer ces problématiques-là dans le futur, que ce soit pour la faune terrestre
ou la faune aquatique, on a parlé tantôt avec Mme Grondin rapidement des
espèces exotiques poissons, que ce soit dans un étang privé ou que ce soit chez
un producteur agricole qui fait de l'élevage de gibier sauvage, c'est exactement
le même principe. Vous avez ça chez vous, vous avez décidé d'en faire l'élevage
ou vous êtes propriétaire d'un terrain, vous avez acheté, vous avez un étang
qui a du poisson dedans. Il ne faut pas essayer de déterminer qui est le
coupable, il faut régler la problématique à la source.
Donc, je crois que c'est ce qui est important.
Et, dans le cadre du projet de loi, je crois que ça mérite réellement qu'on s'y
penche avec fermeté parce qu'autant la faune terrestre que notre faune
aquatique est gravement menacée en ce moment par des lacunes réglementaires.
M. Polo : Parfait. Merci, Mme
la Présidente. Je vais laisser le temps restant à mon collègue de D'Arcy-McGee.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci, Mme la
Présidente. Merci, M. Pelletier, M. Brodeur, pour votre exposé.
Écoutez, j'ai l'impression qu'on ne parle
pas de minces affaires, qu'on parle de ces espèces exotiques, aquatiques
surtout, et aussi la question des éleveurs, et est-ce qu'ils sont conformes. On
parle de peut-être tout un régime potentiel de règlements, alors peut-être des
amendements importants à la loi pour encadrer ces éventuels amendements.
Mais, dans un premier temps, si le
ministère, le ministre est pour en embarquer, de votre expérience... Bon, je
sais que votre association est jeune, mais votre expérience, les deux, vous
êtes, en quelque part, dans le domaine depuis des années. De ce que vous voyez,
est-ce que la capacité actuelle du corps des agents, agentes sur le terrain est
à la taille? On sait que c'est un nombre diminuant de monde, il y a moins d'agents
et d'agentes. Et on parle, dans le projet de loi, de partager ces tâches
peut-être avec d'autre genre de techniciens, techniciennes qui seraient formés.
C'est quoi, votre lecture de la situation
sur le terrain avec... en renforçant le régime réglementaire actuel et surtout
avec votre proposition que les règlements soient renforcés et de façon
sérieuse? Est-ce que vous voyez sur le terrain la capacité des gens à faire
respecter ces règles et ces éventuels changements de règles?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. Pelletier.
M. Pelletier (François) :
Oui, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, si vous voulez répondre, vous avez encore quelques minutes.
M. Pelletier (François) :
Oui, parfait. Pour ce qui est de la capacité, c'est sûr que le nombre d'agents
actuellement au Québec est clairement manquant. Donc, pour le nombre de
personnes pouvant intervenir, je vous le concède, c'est manquant et c'est
quelque chose à revoir également. Mais au niveau de la loi, que ces agents-là,
ce peu d'agents là peuvent utiliser, il manque clairement de fermeté. Tu sais,
pour avoir dialogué...
M. Pelletier (François) :
...manquant. Donc, pour le nombre de personnes pouvant intervenir, je vous le
concède, c'est manquant et c'est quelque chose à revoir également mais au
niveau de la loi, ces agents-là, ce peu d'agents là peuvent utiliser, il manque
clairement de fermeté. Tu sais, pour avoir discuté avec certains collègues qui
sont au ministère et qui le vivent au quotidien. Moi, je ne le vis pas au
niveau de la grande faune, je n'ai pas à intervenir sur ces dossiers,
j'interviens auprès de la faune aquatique. Au niveau faune terrestre, j'entends
des histoires, puis, tu sais, les problématiques de cerfs rouges perdus, de
sangliers perdus, c'est toujours par rapport à un manque de fermeté possible
que les agents peuvent faire.
Donc, tout ce qui encadre, dans le fond,
l'élevage du gibier et le containement de ces espèces-là, c'est là que c'est
vraiment manquant. Donc, je pense que ça prend les outils nécessaires pour que
les agents présents, les peu présents, puissent ne pas perdre de temps avec ça
puis être obligés de revenir 25 fois à la même place. Quand on passe à quelque
part puis qu'on contrevient à la loi, on contrevient à ce qui est nécessaire de
faire pour contenir ces gibiers-là, bien qu'il y ait des règles strictes et
qu'il y ait des amendes importantes pour que les producteurs se conforment, ça
menace notre faune.
On veut faire la mise en valeur de la
faune, on veut faire de la protection, on parle du projet de loi n° 88, je
pense que c'est grand temps cette fenêtre-là de modification pour corriger les
lacunes actuelles.
M. Birnbaum : Est-ce que je
peux comprendre que vous parlez de l'importance de la fermeté? On ne s'est pas
parlé jusqu'à date, jusqu'à ce moment? Est-ce qu'on peut comprendre que vous
êtes à l'aise avec les amendes et les augmentations d'amendes, tel que proposé
dans le projet de loi?
M. Pelletier (François) :
Oui, on est à l'aise avec la majorité de ça. Ça a été un point de discussion.
Clairement, c'est assez important. Il y a certaines infractions mineures qui
pourraient peut-être, tu sais, le niveau moyen d'infractions pour des
infractions mineures. On parle du port du dossard et ces choses-là, ça, on
trouve que c'est relativement intense. C'est un point que j'ai sauté, je
l'avais en note, mais, de façon générale, oui, on est d'accord avec ça.
Tu sais, c'est sûr que quand il y a des
moyens qui sont réellement dissuasifs, bien ça fait réfléchir les gens, ça fait
réfléchir les chasseurs puis, de toute façon, ceux qui le font correctement, on
n'a pas vraiment à se badrer avec ça. Tu sais, les chasseurs qui sont honnêtes,
puis qui le font dans le cadre de la loi, on n'aura pas l'impression...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...couper la parole ici, alors, parce que cette portion est terminée. Nous
allons aller à la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue. Mme la députée.
Mme Lessard-Therrien : Merci,
Mme la Présidente, en espérant que ma connexion tienne le coup. Très
intéressant, vraiment, très limpides dans vos explications.
J'aimerais aussi revenir sur les espèces
exotiques envahissantes. Vous dites, tu sais, de régler la problématique à la
source. Vous dites aussi : Ça prend les outils nécessaires pour les
agents. Je comprends qu'on parle d'amendes pour corriger les lacunes actuelles.
Brièvement, comment est-ce qu'on peut régler la problématique à la source? Puis
avez-vous des exemples des lacunes actuelles...
Mme Lessard-Therrien : …sur
les espèces exotiques envahissantes. Vous dites, tu sais, de régler la problématique
à la source. Vous dites aussi : Ça prend les outils nécessaires pour les
agents. Je comprends qu'on parle d'amendes pour corriger les lacunes actuelles.
Brièvement, comment est-ce qu'on peut régler la problématique à la source? Puis
avez-vous des exemples des lacunes actuelles?
M. Pelletier (François) :
Oui. C'est très simple en fait. Actuellement, j'ai un voisin qui possède du
poisson rouge dans son étang. Je fais une plainte aux agents de la faune. Des
agents de la faune débarquent parce qu'on n'est pas censés, ce n'est pas permis
d'avoir une espèce similaire dans un plan d'eau qui nous appartient. Si le propriétaire
répond : Ce n'est pas moi qui a introduit ça, c'était là quand je l'ai
acheté. On ne peut pas absolument rien faire. C'est aussi simple que ça.
C'est pour ça que je mentionnais qu'on ne
doit pas chercher à trouver le coupable, on doit régler le problème à la
source. Vous êtes propriétaire, malheureusement vous avez du poisson rouge dans
votre étang. Là, on parle de poissons rouges, on parle d'une espèce qui
s'adapte très mal à nos plans d'eau. On est chanceux, on a une espèce exotique
qui est présente, mais qui s'adapte très mal à nos plans d'eau. Tantôt, ça sera
du gardon rouge, tantôt, ça sera de la tanche. Il y en a déjà eu et d'ailleurs,
c'est pour ça qu'il y en a dans le Richelieu aujourd'hui. Un paquet d'espèces
d'aquariophilies, et on a la carpe asiatique qui nous menace. Préparons-nous à
ça puis assurons-nous que, quand on a des espèces non indigènes présentes dans
des plans d'eau anthropiques, qu'on soit en mesure d'obliger l'élimination de
ces espèces-là. C'est aussi simple que ça.
Ça fait qu'en ce moment, il faut qu'on
détermine qui est le coupable pour réussir à les faire enlever. Ça fait que, la
loi, c'est ce qu'elle doit permettre : vous êtes propriétaire, vous êtes
responsable de votre étang. Vous avez du poisson qui est dedans. Pour quelle
raison? Un voisin en a mis, un jeune en a mis, peu importe. C'est chez vous,
c'est de votre responsabilité. Ça menace nos écosystèmes, on procède. Voilà.
Mme Lessard-Therrien :
…remercie. Est-ce qu'il nous reste du temps?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous avez 40 secondes encore.
Mme Lessard-Therrien : Bien,
tu sais, peut-être juste vous entendre vraiment plus largement, là, sur c'est
quoi, à votre avis, en ce moment, les plus grandes menaces pour nos espèces
fauniques puis pour l'habitat de nos espèces fauniques?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Rapidement, M. Pelletier.
M. Pelletier (François) :
Oui. Bien… j'ai parlé, là, tu sais, en termes d'espèces au niveau faune
aquatique, là. Je viens de mentionner — vous me parlez de la pire, là — la
carpe asiatique, ça nous menace. C'est une tempête qui s'en vient, on n'aura
jamais vu pire fléau. Et ce que je mentionne là, on a du poisson rouge, c'est
une pratique. Pratiquons-nous maintenant…
Mme Lessard-Therrien : Puis
c'est provoqué par quoi, tu sais, l'avènement de la carpe asiatique? Comment ça
se fait que c'est rendu chez nous?
M. Pelletier (François) : Ah!
ça, c'est une longue histoire. On pourrait en parler toute la journée. Ça
provient du sud américain. Ça a été introduit, à l'époque, là-bas pour contrôler
les algues. Et il y a eu un échappé, puis ça se dirige tranquillement vers chez
nous, et ça nous menace grandement. Et je vous le confirme…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je dois… Je dois passer la parole à M. le député de Jonquière.
• (12 heures) •
M. Gaudreault : Oui. Bonjour. Merci
beaucoup pour votre présence. Vous parlez beaucoup de la qualité de la viande, par
exemple, de l'ours, du cerf rouge, vous avez parlé des sangliers. Question de
débutant, là, pour moi. C'est quoi, vos relations avec le ministère de
l'Agriculture, Pêcheries, Alimentation? J'imagine que vous avez... Il y a
sûrement, là, un encadrement qui doit venir aussi avec le ministère de
l'Agriculture…
12 h (version non révisée)
M. Gaudreault : ...viande,
par exemple, de l'ours, du cerf rouge, vous avez parlé des sangliers. Question
de débutant, là, pour moi. C'est quoi, vos relations avec le ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation? J'imagine que vous avez... Il
y a sûrement, là, un encadrement qui doit venir aussi avec le ministère de
l'Agriculture. Est-ce qu'on devrait en tenir compte dans le projet de loi
n° 88?
M. Pelletier (François) :
Oui. Honnêtement, c'est une bonne question. Je suis un peu mal placé pour
répondre à celle-là. Par contre, je sais qu'au niveau du MAPAQ il y a
certaines... Il y a certaines règles, là, qui entourent le confinement,
justement, de ces espèces-là. Mais je m'avancerais de vous répondre,
M. Gaudreault, correctement là-dessus, mais effectivement il y aurait
peut-être un lien à faire avec le MAPAQ concernant ces réglementations-là qui
entourent, justement, là, les façons de contenir les espèces en élevage.
M. Gaudreault : O.K.
Merci. Moi, je dis tout de suite au ministre, là, à la suite de cette réponse,
que nous aimerions avoir des représentants du MAPAQ présents quand on sera
rendus à l'étape de l'étude détaillée du projet de loi parce que si on a des
questions à cet égard ça va être important d'avoir les réponses du MAPAQ sur
ces enjeux-là, puis on ne peut pas se permettre de naviguer à l'aveugle, là,
c'est le cas de le dire, dans ce domaine-là.
Maintenant, autre question. Pour la
relève, comment vous voyez ça, vous, la relève chez les chasseurs par exemple?
Est-ce que c'est... Est-ce que les amendes qui sont prévues peuvent nuire à la
relève? Est-ce que le projet de loi répond à un souci d'accroître et
d'encourager la relève?
M. Pelletier (François) :
Vous avez des bonnes questions. Possiblement au niveau des amendes, mais je
pense que les jeunes qui apparaissent dans le domaine, autant de la chasse que
de la pêche, s'ils sont là, c'est normalement qu'ils sont bien encadrés par des
parents soucieux. Donc, je ne croirais pas que ces amendes-là puissent éliminer
ou diminuer... diminuer la passion d'un jeune qui a envie de commencer ces
loisirs-là. Je ne croirais pas. Mais de là à dire que le projet de loi
n° 88 favorise la relève, non, je ne pense pas que ce projet-là puisse
favoriser. On a essayé d'encourager l'an passé, exemple, la relève, là, par une
fin de semaine de la relève. Ça, c'était très bien, mais ça ne fait pas partie
du projet de loi n° 88. Ça fait qu'on va éviter d'en parler, mais c'était
une bonne initiative.
M. Brodeur (Luc) : Mais
juste pour enchérir François, là, peut-être, ce qui affecte vraiment la relève,
là, c'est la qualité du produit sur le terrain. C'est le point majeur qui fait
que les jeunes vont accrocher au sport ou vont décrocher. Et ça prend une année
ou deux. Si le produit n'est pas présent sur le terrain, c'est là que les
jeunes décrochent.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Je vous ai laissé déborder un petit peu le
temps, mais parce que je voulais vous donner la parole, M. Brodeur. Alors,
je vous remercie pour votre contribution à cette commission parlementaire,
contribution très éclairante.
Donc, compte tenu de l'heure, la
commission suspend ses travaux jusqu'à 14 h 30.
M. Gaudreault : Mme la
Présidente, est-ce que je peux...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Oui, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Est-ce
que je peux poser une question de règlement? Écoutez, ce n'est pas... Ce n'est
vraiment pas un reproche à personne, là, mais je voudrais juste...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...la parole, M. Brodeur. Alors, je vous remercie pour votre contribution à
cette commission parlementaire, contribution très éclairante.
Donc, compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 14 h 30.
M. Gaudreault : Mme la
Présidente, est-ce que je peux...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui, M. le député de Jonquière?
M. Gaudreault : Est-ce que je
peux poser une question de règlement? Écoutez, ce n'est pas... ce n'est vraiment
pas un reproche à personne, là, mais je voudrais juste que ce soit clair, pour
les règles des images, là, si on doit ouvrir les caméras ou non. Parce que, là,
dans le fond, il y a beaucoup de collègues qui ont les caméras fermées. Alors, est-ce
qu'ils sont présents ou pas, je ne sais pas.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Bien, hier, j'avais fait quand même... j'avais fait la remarque hier. Tout à
l'heure, j'avais l'impression que tout le monde était là, mais, effectivement,
là, il m'en manque. Normalement, là, le règlement, c'est vraiment que vous
devez laisser votre caméra... je parle aux parlementaires, bien sûr. Vous
devez, les parlementaires, laisser votre caméra ouverte.
M. Gaudreault : Et pour les
témoins, Mme la Présidente, moi, j'aime toujours mieux, déjà qu'on est en
virtuel, là, ce n'est pas évident, moi, j'aime toujours mieux m'assurer qu'on
puisse voir aussi les personnes qui nous parlent. Puis là ce n'est pas un
reproche, évidemment...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous ne les avez pas vues? Parce que moi, je les voyais sur mon écran.
M. Gaudreault : Moi, je ne
voyais pas.
Une voix
: Moi non
plus.
M. Campeau : Je m'excuse, j'ai
fait un commentaire...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Attendez. M. le député de Bourget. M. le député de Bourget, allez-y.
M. Campeau : C'est que j'ai
fait ce commentaire-là, tantôt, puis on m'a dit de sélectionner «grande
galerie», et tout le monde est apparu. Je ne le savais pas, Sylvain, que ça
faisait ça, mais tout le monde était en ligne.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Là, moi, je ne vois pas M. Caron, là, je pense que sa caméra est fermée, puis
je ne vois pas Mme Tardif, moi.
M. Gaudreault : Ah! O.K.
M. Campeau : Je la vois, moi,
et je voyais Vincent Caron tantôt.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Ah oui, je la vois, Mme Tardif. Voilà.
Des voix
: ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous allons suspendre, si vous voulez bien, pour qu'on discute de ces questions
réglementaires là, si vous permettez. Voulez-vous que l'on... En fait, on va
suspendre les travaux jusqu'à 14 h 30, et là, après ça, nous pourrons
discuter cette question-là à huis clos. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 5)
14 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 14 h 37)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, votre attention, s'il vous plaît. La Commission des transports et de
l'environnement reprend ses travaux. La commission est réunie afin de
poursuivre les auditions publiques dans le cadre des consultations
particulières sur le projet de loi n° 88, Loi modifiant la
Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune et d'autres
dispositions législatives.
Cet après-midi, nous
entendrons le Syndicat des agents de protection
de la faune du Québec, le Conseil de l'industrie forestière du Québec, la
Fédération des pourvoiries du Québec et la fédération québécoise pour le saumon
de l'Atlantique.
Je souhaite donc la bienvenue aux
représentants du Syndicat des agents de protection de la faune du Québec. Je
vous rappelle que vous disposez de 10 minutes pour faire votre exposé, et par
la suite nous procéderons, comme vous le savez certainement, à la période
d'échange avec les membres de la commission. Je vous invite donc à vous
présenter et à procéder à votre exposé. Vous avez la parole.
M. Perreault (Martin) : Merci,
Mme la Présidente. Bonjour. Mon nom est Martin Perreault, le président
provincial du syndicat des agents de la faune.
Aujourd'hui, je suis accompagné de Stéphane Collin, le directeur aux griefs au
syndicat des agents de la faune également.
Un petit historique de notre syndicat. On
a vu le jour en 1982, suite à la dissolution du syndicat des agents de la paix
du Québec. Aujourd'hui, on compte un peu moins de 340 membres, répartis partout
sur le territoire québécois. On a un ratio hommes-femmes de 13 %, donc on
compte environ 44 agentes de protection de la faune parmi nous.
Représentant la totalité des agents et
agentes de la protection de la faune du Québec, on est heureux aujourd'hui de
participer et d'échanger avec les membres de la commission sur le projet de loi
n° 88. Nous sommes confiants que nos discussions vous
seront utiles pour la suite de vos échanges et discussions, et vous serez en
mesure de mettre en place de nouvelles dispositions législatives qui seront
applicables pour les agents et la population en général.
À la lecture du projet de loi n° 88, nous avons constaté que plusieurs modifications
proposées viendront moderniser positivement la Loi sur la conservation et la
mise en valeur de la faune. Cependant, comme vous avez pu le constater dans
notre mémoire, nous avons soulevé cinq points que nous croyons important de
développer.
Le premier sujet concerne les espèces
visées. La modification proposée vient inclure les animaux domestiques. Nous
nous questionnons sur la nécessité d'apporter cette...
M. Perreault (Martin) : …la
Loi sur la conservation, mise en valeur de la faune. Cependant, comme vous avez
pu le constater dans notre mémoire, nous avons soulevé cinq points que
nous croyons important de développer.
Le premier sujet concerne les espèces
visées. La modification proposée vient inclure les animaux domestiques. Nous
nous questionnons sur la nécessité d'apporter cette modification à la loi
puisque nous croyons que nous dénaturons, en quelque sorte, notre mission de
protection de la faune et des animaux sauvages au Québec.
Par la suite, le deuxième point qu'on a
soulevé, c'est les hausses des dispositions pénales qui sont très bien reçues
au niveau des infractions majeures. Quand on parle d'infractions majeures,
c'est les infractions, là, sur le gros gibier comme, par exemple, l'abattage
d'orignals en temps prohibé. On se questionne, cependant, sur une certaine
exagération, si on peut l'appeler comme ça, sur les hausses des infractions
dites mineures comme, par exemple, une chasse sans dossard.
• (14 h 40) •
Le troisième sujet qu'on veut aborder,
qu'on a cru bon de développer, c'est l'article 33 de la loi qui vient
parler de l'interdiction de chasser sous l'influence de l'alcool, et
présentement on ajoute de la drogue. Malgré que c'est une modification qui est
tout à fait logique et normale, concrètement, sur le terrain, c'est
pratiquement inapplicable pour les agents que je représente.
L'avant-dernier point qu'on a voulu
soulever, c'est l'élément qui suscite le plus nos questionnements puis notre
inquiétude au niveau des agents de la faune, c'est les projets-pilotes. Le
pouvoir qui pourrait être octroyé à un tiers ou à un organisme en matière de
surveillance, de protection, de conservation et de mise en valeur de l'habitat
nous laisse croire qu'on voudrait peut-être faire un certain retour en arrière
ou en… avec les clubs privés, et venir privatiser le service de protection de
la faune. Je comprends qu'il y a des projets-pilotes qui peuvent être bons
comme le projet RTLB, mais ça prendrait peut-être plus de clarifications en
lien avec les différents pouvoirs qu'on peut octroyer aux personnes.
Finalement, le dernier élément qui n'est
pas nécessairement une modification en tant que telle à la loi, mais on a cru
bon d'en parler, c'est la diffusion des changements réglementaires. Une clarté
et une efficience dans la diffusion des modifications législatives permettra de
bien pouvoir faire notre travail, et toute personne qui pratique une activité
réglementée sera en connaissance de cause une fois dans le bois ou dans la
nature.
Voici les cinq points que nous avons
développés dans notre mémoire et nous espérons être utiles aux législateurs
dans la suite des travaux de la commission. En terminant, nous croyons qu'il
est important d'avoir une ouverture d'esprit, une compréhension de la réalité
terrain et il faut connaître certaines facettes particulières de notre métier,
car il arrive parfois que certaines modifications législatives qui paraissent
simples sont, des fois, impossibles à mettre en application sur le terrain. Merci
beaucoup.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci beaucoup, M. Perreault.
M. Collin, est-ce que vous avez une intervention? Il reste encore quelques
minutes pour votre portion. Sinon, nous allons passer aux échanges avec le
ministre et ses collègues. Vous avez, M. le ministre… oui, M. Collin,
avez-vous un commentaire?
M. Collin (Stéphane) : Non,
non, je n'ai pas de commentaire.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Parfait. Merci beaucoup. Alors, M. le ministre, vous avez la parole.
M. Dufour : Oui. Donc,
bonjour, Martin, et puis bonjour, M. Collin. Donc, bien heureux de vous
avoir avec nous aujourd'hui pour peut-être…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
… Oui, monsieur… M. Collin, avez-vous un commentaire?
M. Collin (Stéphane) : Non.
Non, je n'ai pas de commentaire.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Parfait. Merci beaucoup. Alors, M. le ministre, vous avez la parole.
M. Dufour : Oui. Donc,
bonjour, Martin, et puis bonjour, M. Collin. Donc, bien heureux de vous avoir
avec nous aujourd'hui pour peut-être éclaircir certaines de vos interrogations,
je pense que c'est important de le mentionner, puis aussi, en même temps, je
pense, de discuter de certains enjeux qui sont dans le projet de loi n° 88 pour justement améliorer autant l'aspect de la faune
chez nous, mais aussi le travail et le service que vous appliquez sur le
terrain. Je pense que c'est ces différents éléments, là, qu'on a regardés, et,
comme vous le savez, bien, il y a plusieurs éléments là-dedans aussi qui ont
été… qui ont fait foi de discussions, naturellement, avec vous, mais avec
différents intervenants. Donc, aujourd'hui, bien, c'est ça, c'est un peu ce
qu'on enligne comme projet de loi puis c'est naturellement ces discussions-là
qu'on a avec vous, mais aussi avec les autres organismes qui nous permettent de
faire un petit peu état de la situation puis voir s'il n'y a pas, justement,
des améliorations à apporter à ce projet de loi là.
Je vais débuter avec vos questionnements.
Je pense que c'est important d'y répondre, et j'aurai peut-être quelques
questions par la suite, et j'aurai aussi mes collègues qui pourront vous poser
quelques questions.
Donc, si on y va avec… Vous avez parlé
tantôt des espèces visées. Donc, ce que je comprends, c'est bien… c'est le mot…
Ce que j'avais vu dans votre mémoire, là, c'est «animaux domestiques», qui est
un élément qui semble vous déranger un peu. Nous, l'objectif derrière cette
idée-là, lorsqu'on a mis ce mot-là, là, «animaux domestiques», là, c'est dans
la mesure où un animal domestique vient poser un risque pour la conservation de
la faune ou la sécurité des personnes. Donc, c'est vraiment dans ce sens-là que
ça a été mis en place. Prenons le cas d'un chien errant, d'un quelconque animal
errant qui pourrait arriver puis avoir une problématique dans un milieu donné,
l'habitat faunique, par exemple. Bien, c'est de là que, nous, on voit un peu
l'aspect de mettre le mot «animaux domestiques». Est-ce qu'il faudrait corriger
la terminologie? Ce serait peut-être quelque chose à voir. Mais nous, c'est de
cette façon-là qu'on a libellé, là, «animaux domestiques» au bout de la ligne.
Donc, je ne sais pas si ça répond vraiment à votre questionnement, mais je
pense que c'est un élément, je pense, qu'il était important de vous préciser.
Ensuite de ça, si on y va sur la deuxième
intervention que vous avez faite, l'intervention sur les amendes, bien, ce que
je peux vous mentionner par rapport à la situation des amendes, depuis hier
qu'on a rencontré différents groupes, et il semble y avoir une généralité sur
ce qui est mentionné par les différents groupes jusqu'à maintenant qu'on a
rencontrés, ce qui veut dire par là : une amende en lien avec un
braconneur émérite, on pourrait appeler ça comme ça, on y va à fond la caisse,
il n'y a aucun problème. C'est quelque chose que tout le monde, je pense,
endosse et accepte. Par contre…
M. Dufour : …par les différents
groupes, jusqu'à maintenant, qu'on a rencontrés. Ce qui veut dire, par là, une
amende en lien avec un braconneur émérite, on pourrait appeler ça comme ça, on
y va à fond la caisse, il n'y a aucun problème, c'est quelque chose que tout le
monde, je pense, endosse et accepte.
Par contre, il semble y avoir, justement,
un genre de consensus sur les amendes mineures. Je pense, dans l'ensemble, les
groupes, jusqu'à présent, qui sont venus nous voir ont des interrogations sur
différents enjeux, dépendamment de quel groupe on parle. Il y en a qui vont
nous parler : Est-ce que ça ne peut pas être un démotivant pour aller
faire la chasse ou la pêche? Est-ce que ça ne nuit pas à la relève? Comme on le
sait, n'importe qui qui entreprend une nouvelle passion, bien, si c'est très
contraignant puis qu'on ne connaît pas toutes les règles, c'est sûr et certain
que ça peut avoir un effet.
Donc, écoutez, je pense qu'à date, là, ça,
c'est un point qui est ressorti des discussions, jusqu'ici, qu'on a eues à
présent. Donc… et je pense que c'est pour ça qu'on fait ces consultations-là,
c'est pour, justement, discuter, de voir qu'est-ce qui peut être amélioré à
partir du projet de loi qui est présenté. Donc, il y aura discussion, c'est
certain que… je ne pense pas que ce point-là est terminé, loin de là, je pense
qu'il va y avoir discussion là-dessus.
Sur le point… pour les projets pilotes.
Les projets pilotes, encore là, des fois, c'est peut-être dans la nomenclature,
dans la manière d'écrire le document. Est-ce qu'il fait revoir des… peut-être,
des éléments, des temps de verbe? Je n'ai aucune idée, là, il y aura peut-être
discussion à avoir avec ça.
Mais comme vous le savez, puis vous l'avez
effleuré un petit peu, la situation, exemple, dans la zone 6, sur la RTLB,
donc les… la contrainte au niveau des bois, bien, c'est sûr et certain que
lorsqu'un agent de la faune a à intervenir dans ce dossier-là, versus un
particulier, bien, versus une zone, versus un projet pilote, c'est sûr qu'il
faut que tout le monde soit, un peu, on pourrait dire, excusez-moi le terme
anglophone, mais linké, l'un en l'autre, pour éviter d'avoir toutes sortes de
problématiques sur le terrain.
Et je pense que c'est un peu votre
objectif, toujours, que vous avez, comme agents de la faune, on le voit aussi à
travers votre document, c'est d'éviter qu'il y ait une problématique au niveau
du terrain versus l'application des mesures. Donc, le projet… lorsqu'on parle
de projets pilotes que le ministre pourrait mettre en place, c'est dans ce sens-là,
de ne pas se limiter au projet du RTLB, il pourrait y avoir d'autres projets
pilotes qui pourraient peut-être être intéressants à développer. Donc, c'est,
un petit peu, dans ce type-là que l'idée du projet pilote est venue. En tout
cas, moi, je suis là pour vous informer, là, un peu, dans le sens qu'on le
voyait puis qu'on mettait en place cet élément-là.
Je comprends très bien l'article 33,
que vous parlé, au niveau de l'alcool et de la drogue. Définitivement que c'est
important, encore là, qu'il y ait une corrélation entre la mesure d'un projet
de loi et la réglementation qui lui… qui suit le projet de loi et qu'est-ce que
vous êtes capables de faire sur le terrain. Donc, je suis très à l'aise…
M. Dufour : …définitivement que
c'est important encore là qu'il y ait une corrélation entre la mesure d'un projet
de loi et la réglementation qu'il suit, le projet de loi, et qu'est-ce que vous
êtes capables de faire sur le terrain. Donc, je suis très à l'aise de vous
entendre, tantôt, davantage sur ce dossier-là, pour nous dire un peu les
problématiques que vous allez… vous auriez à appliquer, les règles, là, par
rapport à cette dynamique-là. Vous aurez la chance tantôt de reprendre la
parole pour nous l'expliquer rendement… rondement. Et finalement, bien, la
diffusion des changements réglementaires, bien, je pense que vous l'avez aussi
bien exprimée dans votre document. Par le passé, il est arrivé des situations
où on ne véhicule pas l'information, ce qui semble… ce que vous semblez dire,
on ne véhicule pas les changements, soit au niveau d'un plan de gestion, soit
au niveau d'une méthodologie de fonctionnement, et ça fait en sorte, encore une
fois, que vous, comme acteur sur le terrain, bien, vous êtes pris un peu à
faire le juge et partie à cause que la personne concernée ne semble pas avoir
eu l'information qui lui a été véhiculée, alors qu'on sait très bien qu'on a
des FédéCP de ce monde, on a d'autres organismes qui apparaît dans le décor,
donc on pourrait certainement, peut-être, travailler une meilleure méthodologie
de fonctionnement pour diffuser de l'information lorsqu'il y a un nouveau plan
de gestion. On sait qu'on a aussi quelques journalistes, là, qui font quand
même un très bon travail de ce côté-là, mais il pourrait y avoir certainement une
méthodologie de fonctionnement qui serait peut-être plus incisive pour
expliquer à nos différents membres chasseurs, pêcheurs, les modalités. Donc,
écoutez, c'est des bons points que vous amenez, je pense que c'est des bons
points de discussion et on le sait, on fait comme je dis ces discussions-là
aujourd'hui, bien, justement, pour aller de l'avant pour améliorer le projet de
loi n° 88.
• (14 h 50) •
Donc, moi, de mon côté, j'aurais peut-être
quelques questions versus les agents de la faune, et puis je pense que c'est
important de vous donner après ça la parole là-dessus. Donc, une de mes
questions autres que celles que je disais, au niveau de l'alcool et de la
drogue, j'aimerais justement, on en a parlé, j'en ai glissé… vous en avez
parlé, le rôle sur le terrain, auprès de votre clientèle, des agents de la
faune. Est-ce que vous, de votre côté, vous vous voyez davantage comme un
émetteur de tickets, pour faire appliquer, naturellement, une loi, ou vous vous
voyez davantage un rôle de… comment dire, de sensibilisation et d'éducation?
J'aimerais un peu avoir votre sentiment par rapport à ça, comment vous vous
voyez dans cet échiquier-là. Et ça vient aussi répondre, aussi, peut-être un
peu, à la question des amendes mineures, qui sont quand même… qui semblent être
très élevées selon ce qu'on entend, et qu'est-ce qui se fait, et, aussi, un des
points qui a été amené par un autre groupe, qui était la FédéCP, qui était un
peu un avis d'intention lorsqu'il arrive une première infraction, exemple avec
un nouveau… une nouvelle personne qui vient faire une infraction. Donc, en tout
cas, j'aimerais ça vous entendre là-dessus. La question sur l'alcool…
M. Dufour : ...selon ce qu'on
entend, et qu'est-ce qui se fait. Et aussi un des points qui a été amené par un
autre groupe, qui était la FédéCP, qui était un peu un avis d'intention
lorsqu'il y arrive une première infraction, exemple, avec une nouvelle personne
qui vient faire une infraction. Donc, en tout cas, j'aimerais ça vous entendre
là-dessus.
La question sur l'alcool, je vous l'ai
mentionnée.
Et la dernière question au niveau de...
Comment dire? Le projet de loi va-t-il nous aider, selon vous, à améliorer vos
actions contre le braconnage? Donc, ça serait mes trois questions.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. Perreault.
M. Perreault (Martin) : Oui.
Merci beaucoup, M. le ministre, là, pour certaines précisions. C'est sûr que je
peux peut-être aussi revenir sur ce que vous avez mentionné en lien avec les
animaux domestiques. Déjà la loi prévoit... en lien avec les chiens errants,
votre exemple, là, la loi nous prévoit d'intervenir par différents moyens sur
les personnes qui laissent errer leurs chiens dans un endroit fréquenté par les
gros gibiers.
Nous, notre inquiétude, c'était en lien...
en incluant animaux domestiques puis surtout la définition, qui est une espèce
visée par... pas visée par l'homme, là, je n'ai pas la... je ne me souviens
plus précisément, là, une espèce de lignée sélectionnée par l'homme. Donc, ça
pouvait inclure pratiquement tous les animaux qu'on retrouve au Québec, qu'ils
soient sauvages ou domestiques. Ça, c'était notre inquiétude, entre
parenthèses, on va-tu commencer à aller dans des endroits que... les élevages
de chats, des élevages de chiens, puis toutes ces choses-là, là. C'était plus à
ce niveau-là notre inquiétude de dénaturer notre travail. Parce que,
présentement, s'il y a un animal domestique ou un animal exotique qui se
retrouve en nature, bien, on a déjà les possibilités d'intervenir, que ça soit
par essayer de capturer vivant ou tout simplement l'abatage dépendamment des
situations. Donc, ça, c'était plus une précision que je voulais faire en lien
avec notre inquiétude là-dessus.
Pour répondre à votre question sur notre
rôle sur le terrain en lien avec plus des tickets ou de la sensibilisation,
c'est sûr que notre devise, protéger, éduquer, prévenir, comprend tout ça. Oui,
on a un métier répressif à faire. Ça va arriver qu'on va donner des tickets,
puis ça arrive régulièrement, puis aussi en lien avec les gros réseaux de
braconnage. Mais c'est sûr aussi qu'on a notre pouvoir discrétionnaire rendu
sur le terrain d'intervenir avec la personne puis de voir la situation.
Puis ça arrive, on s'entend, ça arrive des
erreurs, puis souvent c'est en lien avec les infractions plus dites mineures
que quelqu'un pourrait faire une erreur, un nouveau chasseur, un nouvel adepte
qui va commencer. Puis le montant de l'amende présentement était de 250 $.
Mettons, si on prend l'exemple d'une chasse en dossard, quelqu'un a oublié son
dossard pour x raisons, plus les frais, ça monte à 350 $, 360 $. Puis
là on montait ça à 500 $, plus les frais, ça monte à 750 $. Ça fait
que, tout de suite là, ce montant-là, tout de suite là, doublait. À ce
niveau-là, on était peut-être un peu inquiets.
Mais, sur le terrain, on a déjà une bonne
relation avec 95 % et plus de la population des chasseurs et des pêcheurs
aussi. Donc, on n'est pas... C'est chaque agent va intervenir sur une situation
puis va analyser la situation comment que ça se déroule. On arrive sur
quelqu'un, il commence à nous crier en partant dessus...
M. Perreault (Martin) :
...sur le terrain, on a déjà une bonne relation avec 95 % et plus de la
population des chasseurs et des pêcheurs aussi. Donc, on n'est pas... chaque
agent va intervenir sur une situation puis va analyser la situation, comment
que ça se déroule. On arrive sur quelqu'un, il commence à nous crier, en partant,
dessus, c'est sûr qu'on va passer à un autre niveau puis le pouvoir
discrétionnaire va peut-être se tasse un petit peu plus. Mais la personne est
«friendly» avec nous, puis on intervient puis on constate, tu sais, regarde,
c'est une erreur, bien, c'est sûr qu'on peut faire plus de la prévention au
lieu de faire de la répression, à ce niveau-là.
Pour l'alcool, l'article sur alcool et
drogues, j'ai essayé de chercher même au niveau des... moi, ça fait 13 ans
que je suis dans le domaine, puis j'ai essayé de chercher au niveau des plus
vieux agents puis je n'ai pas trouvé quelqu'un qui avait déjà émis un constat
d'infraction ou qui avait déjà fait une intervention directe avec ça. Quand je
parle d'intervention directe, je parle plus de dire : Bien, regarde, on va,
entre guillemets, détenir quelqu'un.
Parce que nos pouvoirs d'arrestation, de
détention sont particuliers, on ne l'a pas dans toutes les situations
possibles. Mais en incluant la drogue, c'est parfait, tu sais, c'est normal, la
drogue vient d'être légalisée, on peut le faire. Mais rendu sur le terrain,
moi, je vois quelqu'un, il a beau avoir une bouteille de bière dans les mains,
rendu à la cour, là, ça va en prendre bien plus. La personne était à quel taux
d'alcoolémie? La personne, c'était-u vraiment de la bière qu'il y avait dans la
bouteille? Comment je fais pour vérifier ça, la personne avec la drogue, déjà
que ça a l'air d'être aussi compliqué au niveau des policiers puis ce n'est pas
tous les policiers qui sont formés pour détecter la drogue puis passer
l'alcootest?
Donc, sur le terrain, on peut sensibiliser
la personne, essayer de faire attention. Puis, proche d'un grand centre, c'est
plus facile, on appelle la police : Regarde, go!, viens t'en, puis c'est
plus simple. Mais à 300 kilomètres dans le bois, si le service pogne en
plus, on ne peut pas faire grand-chose rendu à ce niveau-là, là. Ça fait que...
Puis notre inquiétude, c'est la journée
qu'on va intervenir sur quelqu'un comme ça, qui est en état d'ébriété, malgré
que je ne peux pas le confirmer à 100 %, mais, tu sais, on le sait, là,
quand quelqu'un est chaud, c'est facile à voir, j'essaie de faire la
sensibilisation que je peux, puis à un moment donné, ma limite est atteinte, je
le laisse aller, deux kilomètres plus loin, frappe un autre véhicule, tue
quelqu'un. Rendu là, là, en sachant en plus que l'agent de la faune va avoir
vérifié, va avoir laissé aller...
Honnêtement, moi, personnellement, puis
plusieurs agents aussi, je serais plus à l'aise d'intervenir en temps
qu'intervention citoyenne que d'étirer mon pouvoir d'agent de la paix, en ne
sachant pas trop si je vais être dans le trouble ou pas, étant donné qu'il me
manque peut-être un peu de gaz, là, sur certains pouvoirs là-dedans. Ça fait
qu'à ce niveau-là, c'est plus là la complication de cet article-là. Mais
d'inclure la drogue, là, tu sais, parce que dans le projet de loi, ce n'est que
ça, là, c'est d'inclure la drogue, c'est tout à fait normal, là.
Il me manque peut-être votre troisième
question que je ne sais pas si j'ai répondue.
M. Dufour : Non, très, très
bien, Martin, ça répond, moi, à mes interrogations sur lesquelles j'avais du
questionnement, au bout de la ligne, là.
M. Perreault (Martin) :
Parfait, merci.
M. Dufour : Et la troisième
question, en fin de compte, c'était sur le braconnage. Est-ce que vous sentez
que vous avez des outils, avec ce projet de loi là, pour intervenir de façon
plus...
M. Dufour : ...ça répond, moi,
à mes interrogations sur lesquelles j'avais du questionnement, au bout de la
ligne, là.
Et la deuxième question, en fin de compte,
c'était sur le braconnage. Est-ce que vous sentez que vous avez des outils,
avec ce projet de loi là, pour intervenir de façon plus performante encore sur
le braconnage?
M. Perreault (Martin) :
Bien, c'est vrai, il y a quelque chose que je voulais parler aussi là-dessus,
c'est en lien aussi avec les dispositions pénales. Oui, il y a les montants
d'infractions pour les infractions majeures qui montent, puis, souvent, quelqu'un
qui va commettre une infraction majeure va l'avoir voulu, va l'avoir poussé
puis va avoir fait probablement exprès. C'est sûr que, des fois, il y a du
monde qui se font entraîner par l'entremise de d'autres personnes, mais à la
base, tu sais, on est conscient puis on prend nos décisions.
Une chose peut-être aussi qu'on soulève
depuis plusieurs années, au niveau des agents, c'est bizarre à dire, mais quand
on intervient sur quelqu'un, ou un gros réseau, ou quoi que ce soit, la personne,
elle a beau avoir 25 000 $ d'amende, souvent, ça lui passe par-dessus
la tête, mais la carte du chasseur, ça, enlevez-moi-la pas. Ça fait que de
laisser peut-être l'interdiction à deux ans, moi, je verrais... on verrait peut-être
une utilité. Puis quand je dis moi, je, je parle au nom des agents aussi, là,
c'est certain, là. Mais on verrait peut-être une utilité de monter ça à plus
que deux ans, là, pour une infraction majeure, là. Parce que ce n'est pas
toutes les infractions majeures qui vont... toutes les infractions à la
conservation qui vont entraîner une perte de certificat, mais des infractions
majeures, là, qui ont des montants d'amende de 2 500 $ et plus qui
est proposé, là, moi... peut-être que la carte, là, ce serait bon, peut-être un
trois, quatre ans, à monter.
Puis les peines de prison, bien, regarde,
ça, c'est aussi, en même temps, là, les gros réseaux de braconnage, là, qui...
les têtes dirigeantes, bien, vont peut-être y penser à deux fois, là, s'il peut
y avoir une imposition de peine de prison en partant au lieu d'un ticket que quelqu'un
va s'arranger puis va s'entendre avec la cour pour payer sur 20 ans, que ça ne
paraîtra pas, finalement, au bout du compte. Quand tu t'en vas en prison, c'est
une autre game.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je dois vous interrompre ici. Alors, nous allons maintenant aller du côté de l'opposition
officielle. M. le député de Rivière-des-Prairies... Laval-des-Rapides. Est-ce
que j'ai dit... bon, excusez-moi, je pense que je vous ai mal nommé. Laval-des-Rapides.
Ouvrez votre micro, M. le député.
• (15 heures) •
M. Polo : Oui. Je disais qu'effectivement
la rivière des Prairies j nous sépare, mais c'est la circonscription de Laval-des-Rapides,
en fait. Bien, tout d'abord, merci. D'entrée de jeu, Mme la Présidente, je vais
aussi laisser un peu de temps à mon collègue de D'Arcy-McGee, là, d'intervenir
avant la fin de notre temps.
Écoutez, j'aimerais vous demander, vous
avez évoqué, notamment, là, la question des amendes, également. Ça a été un
sujet qui est revenu à quelques reprises, notamment la question de comment ces
amendes-là peuvent décourager la relève, vont avoir un impact sur la relève.
Selon vous, comment il faudrait gérer justement la question des amendes pour
des délits mineurs? Nous, on a entendu, par exemple, hier matin, une question
d'une gradation, d'une grille adaptée justement en fonction des délits mineurs,
mais...
15 h (version non révisée)
M. Polo : ...la relève.
Selon vous, comment il faudrait gérer, justement, là, la question des amendes
pour des délits mineurs? Nous, on a entendu, par exemple, hier matin, une question
d'une gradation ou d'une grille adaptée, justement, en fonction des délits
mineurs, mais également adaptée en fonction de ce qu'on cherche tous à
dénoncer, là, le braconnage, les activités illégales également. Il faut penser,
par exemple, à la recherche du gibier la nuit, le port incorrect du dossard.
Des fois, ça peut être aussi, là, la question... on a entendu hier matin, la question,
par exemple, de l'éclairage, le voltage, etc.
Donc, il y a plusieurs situations qui...
pour le commun des mortels, pour M. Mme Tout-le-monde qui s'initient dans
ces activités-là, des fois, ne connaissent pas tous parfaitement la réglementation.
Ils peuvent être découragés par la suite de revenir ou de réexpérimenter ces
activités-là. Comment vous voyez tout ça, vous, la question des amendes?
M. Perreault (Martin) :
C'est sûr que de venir faire des chartes différentes par rapport à
l'infraction... Je pense qu'on a... Tu sais, il y a comme deux paliers, il y a
les infractions mineures, les infractions majeures. Les infractions majeures,
c'est parfait, on...
Sur les infractions mineures, de venir...
C'est certain que la personne qui commence à la chasse ne peut pas tout savoir,
tu sais, la loi puis toutes les lois, c'est... malgré que personne ne peut
ignorer la loi... Il faut quand même être au courant de tout ce qu'il en est.
Mais, en même temps, avec le pouvoir
discrétionnaire des agents, je vous dirais qu'il y a plusieurs agents sur le
terrain qui vont arriver sur quelqu'un, que ça soit quelqu'un qui commence ou quelqu'un
que ça fait des années, ça peut arriver quand même, un oubli. Donc, ça va
vraiment être à la gestion du cas par cas sur le terrain. Mais de venir mettre
une charte, ça, ça serait plus à la discrétion des autorités de venir mettre
ça. Nous, on le fait appliquer.
Ça va-tu être plus compliqué sur le
terrain? Tu sais, une personne qui commence, comme je disais tantôt, fait une
infraction mineure, un oubli, mais, en même temps, on arrive dessus,
puis : Les maudits gardes-chasses à marde, puis tout ça. Tu sais, là, il
va falloir faire appliquer la charte d'une manière à une personne parce qu'elle
a été... elle nous a injuriés ou quoi que ce soit, puis à l'autre personne, ça
va être d'une autre manière.
Ça fait que je pense que les agents de la
faune sur le terrain utilisent leur pouvoir discrétionnaire correctement. Si on
vient mettre de plus en plus de chartes de différentes choses... déjà qu'on a
le pouvoir de donner un avertissement... Souvent, c'est ça qui arrive pour des
infractions mineures, je vous dirais, l'avertissement est déjà prévu dans nos
registres puis dans nos systèmes informatiques. Donc, la personne est fichée.
Elle est déjà fichée. On prend ses informations, qu'est-ce qui est arrivé, puis
tout ça. Puis on a déjà un... Puis c'est... Ce programme-là est provincial, ça
fait que, si un autre agent prend la personne dans une autre région avec la
même infraction, bien là, elle va déjà avoir eu un avertissement. Ça fait qu'on
a déjà une certaine gradation qui se fait avec notre système.
M. Polo : O.K. Mais,
selon vous, est-ce qu'il vaudrait la peine de définir qu'est-ce qu'un délit
mineur versus, justement, un délit qui est beaucoup plus grave? Même si, dans
la gradation, vous parlez, là, d'avertissements, etc., est-ce que, selon vous, il
vaudrait la peine de...
M. Perreault (Martin) :
…une certaine gradation qui se fait avec notre système.
M. Polo : O.K. Mais, selon
vous, est-ce qu'il vaudrait la peine de définir qu'est-ce qu'un délit mineur
versus justement un délit qui est beaucoup plus grave? Même si, dans la
gradation, vous parlez, là, d'avertissements, etc., est-ce que, selon vous, il
vaudrait la peine de définir un délit mineur ou de définir aussi les amendes en
fonction des délits mineurs versus les délits plus importants? Est-ce que ça
rendrait la tâche plus facile dans l'application? Parce que, moi, la seule
chose qui me chatouille quand on parle du pouvoir discrétionnaire ou à la
discrétion des agents… on s'entend, on souhaite tous qu'un agent, comme quand
on roule sur l'autoroute, on souhaite tous qu'un agent de la paix utilise son
gros bon sens, hein, son bon jugement, mais, pour différentes circonstances,
des fois, ce gros bon sens peut être interprété de plusieurs façons… chacun
peut interpréter le gros bon sens à sa manière. Et n'est-il pas plus facile,
dans la tâche qui est accomplie par vos membres ou les agents de la protection
de la faune, de bien définir, qu'est-ce qu'un délit mineur versus un délit plus
important et de justement vous donner des outils clairs, comment justement agir
en fonction de ces différentes situations?
M. Perreault (Martin) :
Bien, moi, je pense que, non, parce que c'est déjà prévu. Moi, quand je parlais
du pouvoir discrétionnaire, c'était en lien avec une infraction en particulier,
ce n'était pas nécessairement de dire : Bien, telle infraction, ça va être
tel montant, parce que c'est déjà prévu dans la loi avec les différents
articles, comme… Tu sais, quand j'appelle ça mineur ou majeur, là, je veux dire
que, mettons, une chasse en dossard, c'est un délit mineur, puis c'est déjà
prévu que c'est tel montant. Un abattage de gros gibier la nuit, c'est déjà
prévu, c'est tel montant. Une arme à feu chargée sur un VTT, un exemple, sur un
véhicule, c'est déjà prévu, c'est tel montant. Ça fait qu'il y a déjà, dans la
loi, une certaine charte des délits mineurs, puis quelle infraction est
associée à ça, et des délits majeurs, puis quelles infractions, quel montant
d'infraction associé à ça. Puis, dans les délits majeurs, ça mentionne déjà
aussi : Bien, tel délit majeur va entraîner une perte de certificat. Ça
fait qu'il y a déjà dans la loi une charte qui est prévue déjà pour les
différents montants d'amende. Tu sais, moi, je ne pourrais pas dire : Bien
moi, je vais donner un petit moins pour ce délit-là parce que la personne a été
correcte. Non, c'est, il est vraiment déjà écrit dans la loi.
M. Polo : O.K. Et comment, sur
un autre sujet, comment voyez-vous justement le fait que le projet de loi vous
octroie ou vous ajoute des responsabilités dans le cadre… dans le contexte
actuel où déjà on nous informe qu'il y a une pénurie d'agents, il y a un ajout
de responsabilité de tâches, comment voyez-vous ça dans le quotidien de vos
membres? Comment combler, par exemple, la pénurie d'agents? Comment vous aidez
à combler ce manque-là? Est-ce qu'il y a peut-être d'autres corps de métier qui
pourraient justement vous permettre de compléter ou de complémenter, là, la
tâche, les responsabilités que vous avez déjà et qui vont s'ajouter, là, avec
ce projet de loi?
M. Perreault (Martin) :
Bien, c'est sûr que l'ajout de différents mandats puis de nouveaux mandats
entraînent tout le temps une surcharge de travail pour n'importe qui et
n'importe où en province, là. C'est certain…
M. Polo : ...de compléter
ou de complémenter, là, la tâche et les responsabilités que vous avez déjà et
qui vont s'ajouter, là, avec ce projet de loi?
M. Perreault (Martin) :
Bien, c'est sûr que l'ajout de différents mandats puis de nouveaux mandats
entraîne tout le temps une surcharge de travail pour n'importe qui puis n'importe où en province, là. C'est certain que... On l'a déjà
mentionné, là, le recommencement des formations puis d'ajouter des effectifs de
plus sur le terrain, c'est la première chose. Oui, certains ajouts dans le
projet de loi vont entraîner peut-être plus de travail, mais malgré ça, les
agents, malgré les problématiques, malgré l'essoufflement, là, la surcharge de
travail, ils prennent tout ça quand même à coeur puis ils font leur travail du
mieux qu'ils peuvent.
C'est sûr qu'on ne peut pas
en demander plus que... On ne peut pas demander à un bureau de faire le travail
de huit quand on est quatre, ou trois, ou deux, là. Ça, c'est une certaine
problématique qui se passe sur le terrain, mais l'ajout de certains pouvoirs
là-dedans, on fait déjà... D'après moi, c'est plus certaines modifications
parce que ces pouvoirs-là, en général, on les a déjà pas mal dans notre
travail. Ça fait qu'on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a présentement. Puis
c'est sûr qu'on travaille en collaboration avec les assistants puis avec
certains endroits, mais, en même temps, il y a vraiment, oui, il y a une
surcharge de travail sur le terrain. Même si on n'ajoutait pas rien dans le
projet de loi, là, on... On est fatigués un peu.
M. Polo :
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le député D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum :
Merci, Mme la Présidente. Bien, merci, M. Perreault, M. Collin, pour
votre exposé. Écoutez, vous êtes en quelque part, vous représentez vos membres,
la pierre angulaire de toutes les activités dont on discute. Et l'atteinte des
objectifs en quelque part de ce projet de loi dépend sur votre expertise, vos
efforts sur le terrain. Alors, vous avez le droit et le besoin d'être équipé
pour vous décharger de vos responsabilités.
Ça me préoccupe qu'on vous
entende parler de l'article 33. En quelque part, les objectifs du projet
de loi sont... visent à, j'oserais dire, à maintenir l'intégrité, la
crédibilité et la légitimité des activités de chasse et pêche dans nos forêts
partout au Québec. Donc, cette intégrité est atteinte ainsi que la sécurité des
gens chaque fois qu'il y a un incident d'abus de consommation d'alcool ainsi
que de la drogue.
Vous êtes en train de nous
dire que vous n'êtes en quelque part déjà peut-être pas si bien équipé pour
interdire. Je peux juste imaginer, comme vous dites, à 300 kilomètres, des
fois, d'un centre de population, en forêt, de vous imposer devrait être déjà
assez difficile. Vous avez énuméré quelques-uns des problèmes en termes de bien
diagnostiquer le problème. Est-ce que vous aurez les preuves nécessaires si ça
allait en cour après? C'est des enjeux réels. Qu'est-ce que vous avez à
proposer pour protéger la sécurité de vos membres, ainsi que de nous tous, en
tout ce qui a trait à cet abus possible d'alcool et de drogue...
M. Birnbaum : ...vous aurez les
preuves nécessaires si ça allait en cour après? C'est des enjeux réels.
Qu'est-ce que vous avez à proposer pour protéger la sécurité de vos membres
ainsi que de nous tous en tout ce qui a trait à cet abus possible d'alcool et
de drogues pendant ces activités de chasse et pêche et autres?
M. Perreault (Martin) : C'est
sûr qu'avec cet article-là, de plus en plus, au Canada, on voit les agents de
la faune des différentes provinces être nommés constables spéciaux. Ce que ça
fait, c'est que ça leur octroie certains pouvoirs du Code criminel pour
certains enjeux précis qui peuvent être confrontés à tous les jours. Donc, en
octroyant certains pouvoirs de constables spéciaux, qui sont définis pour
chaque corps d'emploi, bien, c'est une des options qui pourrait être faite pour
les agents de la faune, en lien avec l'article 33 de la loi.
Aussi, ça arrive régulièrement qu'on
arrive sur des plantations de marijuana, aussi. Ça fait qu'à ce moment-là,
nous, il faut... on «backtrack», comme on dit, puis on appelle la police. Si on
peut faire une première intervention sans nécessairement dire qu'on va se
mettre à arrêter tout le monde qui plante du pot, là, ce n'est pas l'objectif,
mais certains pouvoirs du Code criminel nous permettraient de, justement,
préserver l'intégrité de l'activité puis de la sécurité aussi du public, là.
• (15 h 10) •
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Pour cette portion, alors je passe la parole maintenant à la députée de
Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Merci,
Mme la Présidente. J'ai vraiment peu de temps avec vous, mais j'aimerais quand
même vous entendre sur... tu sais, vous mentionnez à plusieurs reprises dans
votre mémoire, là, la baisse historique du nombre d'agents terrain, le manque
d'effectifs criants. Ici, on est vraiment dans un objectif de protéger la
faune. Ce serait quoi, vos recommandations à ce chapitre-là? Je comprends que
le projet de loi n'en traite pas spécifiquement, mais on va avoir d'autres
opportunités d'adresser ces préoccupations-là au ministre. Donc, j'aimerais
vous entendre là-dessus, sur les effectifs nécessaires au niveau des agents de
la protection de la faune.
M. Perreault (Martin) : C'est
un très bon point à apporter. C'est certain que nous, depuis des années, on
prône d'être six à huit agents par bureau, que ça soit n'importe quel bureau en
province, c'est six à huit. Six, ça commence à être sécuritaire et un peu
opérationnel, à huit on est capables de faire une bonne job sur un territoire
visé. Ça fait que de six à huit par bureau, permanents, là, parce qu'on a
environ 80 points de service en province...
Mme Lessard-Therrien : Ça
ressemble à quoi, juste pour le fun, pour l'instant, là?
M. Perreault (Martin) : Bien
là, présentement, tu sais, c'est sûr qu'on ne peut pas dire que... si on prend,
exemple, des bureaux comme Saint-Jérôme, Valleyfield, Saint-Jean-sur-Richelieu,
ils ont 10 et un petit peu plus que 10, mais on regarde des bureaux qui sont à
un, deux, Roberval il y a une personne, là, il n'est même pas à contrat en
plus. Il y a des endroits qui n'ont pratiquement pas d'agents. C'est sûr que
quand tu déshabilles un autre bureau pour prêter un agent pour aller... tu sais,
tu n'aides pas déjà le bureau concerné en retirant des effectifs parce
qu'il n'y a pas de bureaux vraiment qui sont en sureffectifs. Donc, d'avoir un
six à huit agents par bureau, ça serait l'objectif. C'est certain que l'on
regarde, là... quand j'ai comparu devant la Commission sur le registre d'armes
à feu, on avait présenté un mémoire puis on était un petit peu plus que 400.
Puis aujourd'hui...
M. Perreault (Martin) : …pas
le bureau concerné en retirant des effectifs, parce qu'il n'y a pas de bureau,
vraiment, qui sont en sureffectifs. Donc, d'avoir un six à huit agents par
bureau, ça serait l'objectif. C'est certain qu'on regarde… quand j'ai comparu
devant la commission sur le registre d'armes à feu, on a fait… présenté un
mémoire, puis on était un petit peu plus que 400, puis aujourd'hui on est
environ 335, de mémoire, là. Ça fait que… puis ça ne fait pas longtemps, c'est
en août 2019, ça va très vite, là, très, très vite, puis…
Ça fait que c'est de recommencer les
formations. Je sais qu'il y a une formation qui est prévue probablement cet
automne. C'est de les recommencer le plus vite possible puis de mettre du monde
sur le terrain, là.
Mme Lessard-Therrien : Est-ce
que vous sentez que vous avez de la relève? Est-ce qu'il y a un enjeu au niveau
de la relève?
M. Perreault (Martin) :
Oui, on a une relève, parce que le collège d'Alma forme des cohortes… n'ont pas
arrêté de former des cohortes, malgré qu'ils ont… de ce que j'ai entendu, ont
failli d'arrêter s'il n'y avait pas une cohorte qui était prévue cet automne,
là. Mais ils ont formé, depuis des années, ils forment, ils forment, puis il y
a même une année, c'est l'année passée ou l'autre d'avant, ils ont formé trois
cohortes dans la même année, là, qui ont sorti. Ça fait que, tu sais, c'est
tous du monde qui ont été suivre ce cours-là, mais que, depuis deux ans, ils ne
peuvent pas rentrer, là.
Mme Lessard-Therrien : Est-ce
qu'il me reste du temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
30 quelques secondes.
Mme Lessard-Therrien : …
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Non, pardon, trois secondes.
Mme Lessard-Therrien : O.K…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je suis désolée, je voyais l'autre compteur. Alors, je dois passer la parole à
M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui, merci
beaucoup d'être là. On sait tout le travail que vous faites. Je suis content
que vous ayez nommé, auprès de ma collègue précédente, la situation du bureau
de Roberval, là, parce qu'en termes de présence d'effectifs, pour un territoire
immense, c'est extrêmement préoccupant.
Moi, je voudrais revenir sur les projets
pilotes. Dans votre mémoire, vous dites que la décision des projets
pilotes pourrait ouvrir la porte à toute personne et que vous avez peur de la
sous-traitance. Là, je suis à la page 10 de votre mémoire. Puis c'est vrai
qu'à l'article 74 du projet de loi qui introduit l'article 164.1 on
dit que «toute personne ou tout organisme pourrait effectuer des
activités… de surveillance, de protection, de conservation ou de la mise en
valeur de la faune…» Est-ce que, par la porte d'en arrière, le gouvernement est
en train d'introduire de la sous-traitance parce que, justement, il manque des
agents de la faune patentés, là, et on va offrir aux Garda de ce monde des
mandats, là, de surveillance de la faune?
M. Perreault (Martin) :
C'est justement une des inquiétudes, de la manière que c'est libellé, d'ouvrir
la porte, justement, là, il y a un de nos anciens collègues qui disaient :
Des Garda faune, là. Ça fait que c'est de peut-être ouvrir la porte à ça. De la
manière que c'est libellé comme ça, quand on le regarde froidement, oui, ça
peut être ça, parce que si on vient qu'à délimiter un territoire donné pour un
projet pilote puis qu'on décide d'engager une compagnie de sécurité… puis on en
voit certains, là, dernièrement, on en a vu sur les réseaux sociaux, là :
On offre la protection de la faune sur un territoire… Ça fait que, tu sais… par
en arrière, c'est déjà commencé par certains organismes de sécurité, puis, en
libellant comme ça, bien, ça va peut-être venir légaliser cette pratique-là.
Puis nous, ce n'est pas ça qu'on veut, parce qu'il y a beaucoup de monde puis
il y a beaucoup de gérants d'estrade qui peuvent s'improviser…
M. Perreault (Martin) :
…de la faune sur un territoire. Ça fait que, tu sais, c'est… Par en arrière,
c'est déjà commencé par certains organismes de sécurité, puis, en le libellant
comme ça, bien, ça va peut-être venir légaliser cette pratique-là, puis, nous,
ce n'est pas ça qu'on veut parce que c'est… Il y a beaucoup de monde puis il y
a beaucoup de gérants d'estrade qui peuvent s'improviser gardes-chasse,
gardes-pêche, mais c'est pas mal plus complexe qu'on pense, là, rendu sur le
terrain.
M. Gaudreault : Oui, je vous
comprends parfaitement. Soyez assuré que, de notre côté, on va… Parce que je
pense que l'idée des projets-pilotes en soi peut être intéressante, mais il ne
faut pas que ça dérive et que ça fasse en sorte qu'à la longue on profite de
cette exception-là dans la loi pour faire faire des choses par du privé, alors
que c'est les agents de la faune qui doivent le faire.
M. Perreault (Martin) : Oui,
exactement. Tu sais, comme on parlait tantôt, le projet RTLB, là, ça, c'est un
très beau projet puis qui devrait, selon moi, là, peut-être plus un commentaire
personnel, être étendu à la province, là. Mais, tu sais, quand on regarde ces
projets-là, oui, mais, si on vient baliser d'autres sortes de projets, c'est peut-être
une autre histoire, là. Puis, justement, en donnant certains pouvoirs à un
tiers ou à un organisme de contrôler ce qu'ils veulent sur leurs territoires,
c'est là, notre inquiétude.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, ceci met fin à votre présentation sur… au sein de notre commission. Je
vous remercie pour votre contribution à nos travaux.
Je suspends les travaux quelques instants
afin que l'on puisse accueillir en visioconférence le prochain groupe. Alors,
merci beaucoup, et je vous souhaite une belle fin de journée.
(Suspension de la séance à 15 h 16)
(Reprise à 15 h 19)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, on reprend. Nous reprenons nos travaux. Je souhaite la bienvenue au Conseil
de l'industrie forestière du Québec. Je vous rappelle que vous disposez de
10 minutes pour votre exposé. Par la suite, nous procéderons à la période
d'échange avec les membres de la commission. Je vous invite donc à vous
présenter, et ensuite vous avez la parole. Allez-y.
• (15 h 20) •
M. Samray (Jean-François) :
Oui. Merci, Mme la Présidente. Alors, mon nom est Jean-François Samray, je suis
le P.D.G. du Conseil de l'industrie forestière. Je suis accompagné de M.
Jean-François Côté, qui est notre directeur au service de la foresterie. Donc,
il me fait bien plaisir de revoir de nouveau des visages familiers vus sur une
base régulière en commission. Et sur ce, on va y aller.
Vous avez reçu notre document. Donc, le projet
de loi n° 88 sur la conservation du patrimoine
naturel s'inscrit dans un contexte particulier. Le Québec doit relancer son économie
dans une économie postpandémie, et le plus tôt sera le mieux, et tout en
faisant ça, en faisant la lutte aux changements climatiques. L'industrie
forestière, dans ce contexte, elle a un chiffre d'affaires de 20 milliards
par année, elle représente 12 % des exportations du Québec en 2019,
160 000 emplois. C'est une force économique pour 900 municipalités, 152...
dans 152 d'entre elles, l'importance économique du secteur forestier est
supérieure à 10 % des emplois totaux.
La forêt joue également un rôle important
dans les réductions des émissions de gaz à effet de serre, au premier chef, par
sa capacité à séquestrer le carbone et également en récoltant les arbres au
moment pour créer des produits durables, on emmagasine le carbone qui est
séquestré durant leur croissance, on permet à nos arbres nouveaux qui poussent
d'en capter du nouveau. Et rappeler que les forêts du Québec, bien, c'est
2,3 % des forêts mondiales, mais ce 2,3 % représente 10 % des
forêts certifiées de la planète. Donc, la certification s'ajoute à l'ensemble
des lois et à l'ensemble des réglementations. C'est quelque chose d'unique,
parce que vous voyez le rapport entre l'un et l'autre.
Et donc il y a également le GIEC — je
suis en page 8 — le GIEC qui préconise la gestion responsable des
forêts pour accroître la capture du carbone. Donc, somme toute, le dernier
rapport, de 2019, nous mentionne qu'il faut non seulement faire de la
reforestation, mais il faut également récolter les arbres pour venir réduire
les émissions des carburants fossiles et pour venir séquestrer du...
M. Samray (Jean-François) :
…responsable des forêts pour accroître la capture du carbone.
Donc, somme toute, le dernier rapport de
2019 nous mentionne qu'il faut non seulement… faire de la reforestation, mais
il faut également récolter les arbres pour venir réduire les émissions des
carburants fossiles et pour venir séquestrer du carbone comme c'est le cas avec
les nouvelles politiques gouvernementales et comme on le fait chez nous.
Donc, il nous semble possible, à la
manière… à la lumière de ces informations et des connaissances actuelles de
réussir l'équilibre entre la protection et l'aménagement durable.
Donc, les commentaires du CIFQ sur le
projet de loi n° 88 s'inscrivent dans un esprit de durabilité, dans la
même veine que les travaux en marche avec le MFFP concernant la modernisation
du régime forestier et la compétitivité de l'industrie.
Donc, rappeler que la forêt, tu sais,
commerciale, c'est 15 % de la forêt… de la superficie du territoire
québécois. Et, comme… de tout à l'heure, 90 % de ces opérations sont
certifiées durables par un organisme FSC ou SFI.
Donc, concernant le projet de loi
n° 88, nos commentaires porteront sur l'harmonisation opérationnelle. Les
paragraphes 1.3 et 1.4, de la Loi sur la conservation et la mise en valeur
de la faune, confèrent des droits aux… des droits de chasse, de pêche, de
piégeage. Ainsi que la Loi sur l'aménagement durable du territoire forestier
encadre les droits de bénéficiaires de garanties d'approvisionnement en bois,
entre autres, à l'égard de leurs activités d'aménagement forestier, incluant
notamment la récolte de volumes de bois, leur transport, ainsi que les
activités sylvicoles mécanisées, par exemple.
Donc, en pratique, les tables de GIRT sont
désignées comme des lieux d'échanges, de concertation entre les bénéficiaires
de garanties d'approvisionnement et les représentants des autres utilisateurs
du milieu forestier, les pourvoyeurs, les chasseurs, etc., chacun souhaitant exercer
son droit parfois dans un même secteur et à une même période. Cette étape
délicate dite d'harmonisation opérationnelle est mal desservie pour quiconque
interpréterait l'article 1.4 en invoquant que la présence d'entreprises
forestières ou le bruit produit par leurs équipements effaroucherait les
animaux convoités par les chasseurs. Si l'article 1.3 n'a pas pour effet
d'établir une prépondérance du droit des chasseurs, ou les pourvoyeurs qui
accueillent les groupes, il laisse planer un doute et peut servir de carburant
à toute éventuelle discorde avec les entreprises forestières.
Donc, CIFQ est d'avis que la portée de cet
article est trop large et recommande que soit ajoutée à l'article 1.4 une
mention d'exception à l'égard des travaux d'aménagement forestier tel que
définis par la Loi sur l'aménagement durable du territoire forestier.
Donc, par la suite, on y va d'autres
recommandations. Vous les voyez, ils sont là. On vous parle notamment de
bonifications qui pourraient être amenées par rapport aux castors et à sa
gestion.
On vous parle également que
l'harmonisation opérationnelle, lors de la planification des activités
d'aménagement forestier, se bute souvent au choc de superposition des droits.
Dans le cas auquel réfère ici… on réfère à l'article 86 de la loi en
vigueur, il y aurait lieu de clarifier la situation en introduisant une
précision dans la loi modifiée, en…
M. Samray (Jean-François) :
...opérationnelles lors de la planification des activités d'aménagement
forestier se butent souvent au choc de superposition des droits. Dans le cas
auquel réfère ici, on réfère à l'article 86 de la loi en vigueur, il y
aurait lieu de clarifier la situation en introduisant une précision dans la loi
modifiée en venant gérer la zone grise par règlement.
Les droits exclusifs de chasse, de pêche,
de piégeage ne doivent pas limiter les bénéficiaires de garanties
d'approvisionnement dans l'exercice de leurs droits en matière d'aménagement
forestier sur le territoire, particulièrement durant la période de la chasse
qui peut s'étaler sur une période de huit semaines et même plus dans certaines
régions, selon le gibier présent, pour une chasse au printemps ou à l'automne,
le territoire, le type d'arme utilisé.
Donc, pour cette raison, ce qui peut
sembler un enjeu pour... donc on explique également que, par rapport aux
récoltes forestières, la régénération des parcelles forestières durant des
décennies suivant la récolte totale fait généralement place à une repousse
d'espèces feuillues qui sont prisées par les cervidés. Le dégagement visuel est
aussi plus favorable aux chasseurs. Il importe de sensibiliser la SEPAQ, les
pourvoyeurs, les gestionnaires de ZEC de même que leurs clientèles aux droits
des détenteurs de garanties d'approvisionnement et aux bénéficiaires découlant
de leurs activités d'aménagement tant en termes de création d'habitats
favorables à l'alimentation de l'orignal, du cerf qu'en termes de développement
et d'entretien du réseau des chemins notamment. Ce qui peut sembler un enjeu pour
une année peut devenir une opportunité sur une longue période, d'où l'importance
du dialogue et de la planification.
Donc, on continue nos recommandations. Je
vous amènerais en page 13, la deuxième, oOn a peut-être un petit
ajustement qui a été fait par rapport celui... à la copie que vous avez reçue.
Donc, le CIFQ recommande que tout nouvel établissement de refuge faunique
puisse être désigné sous une catégorie d'aire protégée et là qui permet d'y
mener des activités d'aménagement forestier durable donc ne compromettant pas
la protection de la faune pour laquelle un tel refuse est créé. Puis là, je
pense que le retrait qu'on dit, c'est de catégorie 4 aussi. Bref, on vous
laissera faire la discussion puis on laissera, dans les règlements, faire la
définition fine. Bref, néanmoins, ce qui ressort, c'est qu'il va être important,
dans l'ensemble du cadre réglementaire et de l'ensemble des définitions des
ministères qui sont impactés, d'avoir une définition similaire parce que,
parfois, il peut y avoir des distinctions.
Donc, en page 14, d'autres
recommandations. On nous dit que, bien que comptabilisé dans la possibilité
forestière du Forestier en chef et attribué pour la récolte, un volume
considérable de matière ligneuse s'avère annuellement non récolté en raison des
modalités d'aménagement, des contraintes opérationnelles, de complexités
administratives et d'intégration incomplète de récolte en bois. Dans un tel
contexte, le CIFQ invite le législateur à revoir en profondeur certaines
dimensions de l'encadrement législatif réglementaire affectant la gestion des
forêts québécoises. Les travaux entourant l'étude et l'adoption du projet de
loi n° 88 s'avèrent un moment propice pour ce faire. Le CIFQ constate que,
dans sa forme actuelle...
M. Samray (Jean-François) : …en
bois. Dans un tel contexte, le CIFQ invite le législateur à revoir en
profondeur certaines dimensions de l'encadrement législatif et réglementaire
affectant la gestion des forêts québécoises. Les travaux entourant l'étude et
l'adoption du projet de loi n° 88 s'avèrent un moment propice pour ce
faire.
Le CIFQ constate que dans sa forme
actuelle, la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune ainsi que
bon nombre d'éléments, le projet de loi n° 88, restent imprécis ou non
définis et pourraient être fixés ultérieurement par règlement. Pareille façon
de faire engendre une incertitude chez ceux dont les droits et les pratiques
seront assujettis à cette loi modifiée qui complexifie l'exercice
d'appréciation globale du projet de loi.
Et donc la croissance durable du secteur
forestier augmentera la création de richesse collective à partir d'une
ressource renouvelable. L'industrie en place a besoin de prévisibilité à long
terme pour soutenir ses réinvestissements et pour sécuriser dans le temps les
volumes de bois garantis aux usines et les emplois requis pour cette
transformation.
Compte tenu de l'importance croissante du
rôle de la forêt et de l'utilisation du bois dans la lutte aux changements
climatiques, l'intensification de la production ligneuse doit également
devenir, sans attendre, une mesure mise de l'avant et financée par le
gouvernement du Québec. La préservation de territoires supplémentaires par des
mesures de conservation de la faune ou de conservation de la biodiversité, sans
avoir préalablement intensifié les pratiques sylvicoles sur d'autres zones de
production forestière, placerait le secteur forestier et l'État devant un
manque à gagner au chapitre des volumes disponibles à la récolte et des
retombées économiques liées à leur transformation.
Et comprenez que dans une situation
actuelle où on veut utiliser davantage le bois et où il faut retrouver un
équilibre offre, demande pour ramener le prix à des niveaux avec lequel tout le
monde est confortable, donc ça va être important… cette dernière précision-là
est importante.
Et, Mme la Présidente, je pense qu'on va
terminer là pour permettre le dialogue avec l'ensemble des partis.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci beaucoup. Vous avez une bonne notion du temps. Alors, je cède la parole à
M. le ministre pour une période de 16 min 30 s.
• (15 h 30) •
M. Dufour : Bien, merci, Mme
la Présidente. Bonjour, M. Samray. Donc, bien heureux de vous avoir parmi
nous aujourd'hui. Écoutez, vous avez parlé un peu de chiffre. Je pense que
c'est important de vous relancer aussi sur certains chiffres au niveau de la
faune.
La faune au Québec, c'est à peu près
1 million… je veux dire… excusez-moi, 1 million… 1 milliard. On
parle de la chasse qui est autour de 500 millions, et puis la pêche,
475 millions, et le piégeage, là, qui est naturellement le joueur
peut-être le plus difficile, là, mais environ a un 15 millions. Donc, on a
quand même quelque chose qui est très important, et c'est un autre type de
ressources qui doit être supervisé et maximisé aussi, et c'est un peu à quoi
sert le projet de loi n° 88 en bout de ligne, d'essayer de bien faire,
parce qu'il faut s'assurer qu'il y en ait un petit peu pour l'ensemble des
parties prenantes d'une société. Donc, l'idée en arrière du projet de loi,
bien, naturellement, c'est une société plus forte, qui est résiliente…
15 h 30 (version non révisée)
M. Dufour : ...à quoi sert
le projet de loi n° 88 en bout de ligne, d'essayer de
bien faire, parce qu'il faut s'assurer qu'il y en ait un petit peu pour l'ensemble
des parties prenantes d'une société.
Donc, l'idée en arrière du projet de loi,
bien, naturellement, c'est une société plus forte, qui est résiliente pour les
générations d'aujourd'hui et futures, un patrimoine faunique créateur de
richesse et de qualité de vie, parce qu'il y en a plusieurs aussi qui vivent
grâce à cet élément-là, et une organisation agile et performante. Donc, c'est
les axes dans lequel le projet de loi a été déployé et qu'on ose espérer qu'il
y aura une belle écoute par l'ensemble des parties prenantes et aussi par
l'industrie forestière, que vous représentez.
• (15 h 40) •
Nous, ce qu'on s'est fait présenter par
différents groupes qui sont venus nous voir présentement, puis je vais vous
donner la chance un petit peu peut-être de préciser par rapport à ce qui nous a
été mentionné... Prenons, par exemple, le cas des zecs. Donc, les zecs,
qu'hier... on avait ce groupe qui nous... Zecs Québec étaient présents avec
nous hier. Et ce qu'ils nous ont présenté, c'est que... encore là, il ne faut pas
généraliser, ce n'est pas sur l'ensemble du territoire québécois, mais, dans
certains secteurs, il y a un très grand respect entre les utilisateurs lors de
la période de chasse, par exemple, de l'orignal, où on fait attention aux gens
qui vont à la chasse, alors que, dans d'autres zecs, bien, c'est l'inverse. Ce
qu'on nous dit, c'est que, dans d'autres milieux, l'industrie forestière n'a
pas de très grandes préoccupations au niveau de certains joueurs, certaines
zecs.
Donc, je trouve ça toujours un petit peu
triste de voir qu'on n'est pas capables, des fois, entre individus avec
peut-être des champs d'intérêt différents, de ne pas avoir les mêmes volontés.
Parce qu'on le voit, à certains endroits sur le terrain, ça fonctionne, il y a
une harmonisation, et à d'autres endroits il n'y en a pas. Donc, ça, c'est un
point que j'espère que vous allez pouvoir nous entretenir un petit peu dans
la... que vous, vous occupez, pour nous parler un petit peu de cet élément-là.
L'autre élément, qui est toujours en lien
un peu avec le même principe, c'est les tables GIRT. Donc, les tables GIRT sont
des tables qui ont été mises en place justement pour harmoniser les
utilisateurs et naturellement de voir à ce que chacun en obtienne un bénéfice.
Et ce qu'on apprenait hier justement par le biais des zecs, c'est que certaines
tables GIRT vont très, très bien, et il y a d'autres tables GIRT, bien, c'est
comme s'il n'y a aucune écoute attentive pour les autres produits, pour les
autres acteurs de la forêt.
Donc, c'est un peu un complément à la
question des zecs, mais les tables GIRT, vous les voyez un peu comment
s'exercer dans chacun des territoires? Donc, je pense que c'est important.
Mon troisième point que je vous amènerais,
c'est : Comment que, justement, l'industrie forestière contribue à trouver
des voies de passage pour concilier les usages du territoire? Parce que, moi,
si je prends le cas, exemple...
M. Dufour : ...des territoires.
Donc, je pense que c'est important.
Mon troisième... Mon troisième point que
je vous amènerais, c'est comment que, justement, l'industrie forestière
contribue à trouver des voies de passage pour concilier les usages du territoire.
Parce que, moi, si je prends le cas, exemple, du buffalo dans le secteur de l'Alberta,
dans le secteur où est-ce qu'on fait le fameux pétrole, on a été en moyen... On
a été en moyen de protéger le buffalo pour... Justement, c'est l'industrie
pétrolière qui l'a protégé. Puis aujourd'hui on a une population qui est en
santé de ce côté-là.
Donc, c'est un peu le même principe. Moi,
j'ose espérer voir l'industrie forestière donner un coup de main à ces
usagers-là parce qu'on le sait, moi-même ayant plusieurs amis qui sont dans
l'industrie forestière, bien, c'est souvent même des chasseurs et des pêcheurs.
Donc, c'est souvent même cette clientèle-là qui va utiliser le territoire à
d'autres fins. Donc, ça m'amène ces trois questions là que je vais vous laisser
la chance, là, de parler. Puis aussi je veux laisser la possibilité à mes
collègues de pouvoir vous poser des questions. Donc, moi, c'est les trois
éléments qui me préoccupent un peu dans le discours que vous avez présenté,
donc, l'usage et l'harmonisation avec les autres acteurs, surtout en sachant
très bien que, dans l'industrie forestière elle-même, on a beaucoup de
chasseurs et pêcheurs. Merci.
M. Samray (Jean-François) :
Oui. Alors, je vais en faire un bout puis je laisserai à M. Côté le soin
de compléter, mais, je pense, je suis tout à fait d'accord avec vous que les
gens qui travaillent en forêt, ce sont des grands utilisateurs également dans
leurs loisirs. Ils ont été s'installer dans des régions forestières pour y
travailler, ils habitent le territoire, leurs familles et leurs amis s'y
trouvent. Et ils sont les premiers à vouloir y faire attention et à être
présents.
C'est évident qu'il y a autant de réalités
qu'il y a d'entreprises et qu'il y a des parties prenantes. Il y a un dicton
qui dit : On fait tous partie du problème et de la solution. Certains...
Certaines des parties sont plus en mode solution, certaines... D'autres sont
plus en mode d'attente. Moi, ce que je peux vous dire, et on l'explique très
bien dans notre mémoire, si je prends l'exemple de la Scierie St-Michel, avec
le parc des Sept-Chutes, le parc de conservation, il y a une excessivement...
une belle collaboration. On est, là, dans une zone de conservation. Et le parc
de conservation reçoit des revenus de récoltes négociées sur ledit parc. Et il
y a même des ententes avec la pourvoirie qui est là. Puis ils l'ont supporté
dans leur présent... dans leur demande d'aire protégée.
Donc, il y a des choses qui se font. Il y
a des cohabitations qui existent. Est-ce qu'il y aurait moyen de mettre en
place une table de travail pour venir faire un guide de meilleure compréhension
ou autre? Peut-être. Peut-être qu'on est rendus là, aller s'asseoir avec les
propriétaires de ZEC, mais il est évident que je pense que l'industrie
forestière, elle est consciente du rôle durable et multiusage de la forêt. Puis
comme on le mentionne, c'est sûr qu'il y a un dialogue qui doit se faire parce
que l'année où il y a une récolte qui se fait autour d'un territoire de chasse,
bien, s'il n'a pas été annoncé plusieurs années à l'avance, la prévisibilité
sur...
M. Samray (Jean-François) :
…mais il est évident que je pense que l'industrie forestière, elle est
consciente du rôle durable et multi-usage de la forêt. Puis, comme on le
mentionne, c'est sûr qu'il y a un dialogue qui doit se faire parce que l'année
où il y a une récolte qui se fait autour d'un territoire de chasse, bien, si
elle n'a pas été annoncée plusieurs années à l'avance, si la prévisibilité sur
la récolte, elle n'a pas été donnée, c'est difficile de prendre des ententes et
de faire les négociations. Mais lorsque la prévisibilité est là, il y a moyen
de prendre des ententes, et à ce moment-là, la pourvoirie sait que pour les
10 années suivantes, j'aurai un territoire de chasse exceptionnel.
Donc, ça, je pense que, pour moi, c'est un
élément fondamental et important. Et quand on mentionne que le droit de un ne
doit pas venir écraser le droit de l'autre, bien, la liberté de l'un commence
où celle de l'autre se termine et donc le besoin de discussion est fondamental.
Quant à la conservation, bien, je pense
qu'il y a moyen de concilier les usages, il y a moyen de travailler. Je pense
que les entreprises de chez nous le font, sont à l'oeuvre, ça fait partie de
leur certification
Et tant… quant aux tables GIRT, sur leur
fonctionnement, bien, je vais laisser M. Côté, dont c'est la
responsabilité chez nous et qui l'a… qui a souvent été, dans le passé, à ces
tables comme représentant industriel, je vais le laisser terminer. Mais l'idée,
c'est vraiment de l'harmonisation puis de la discussion.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. Côté.
M. Côté (Jean-François) : Oui.
Merci. Alors, peut-être juste quelques précisions, là. Effectivement,
l'harmonisation, c'est un enjeu très important. On a des superpositions de
droit et on a l'habitude de parler de l'harmonisation des usages, puis ça,
c'est une responsabilité gouvernementale. Ça fait que de ce côté-là, il y a
des… il y a beaucoup de travail qui se fait en amont par le gouvernement pour
harmoniser, par exemple, avec les communautés autochtones ou même avec des
pourvoyeurs, zecs, etc., donc il y a un travail qui se fait à la base avec les…
le gouvernement.
Et après ça, il y a une deuxième partie
qu'on appelle l'harmonisation opérationnelle. Une fois qu'on s'est entendu pour
convenir qu'il y aurait des secteurs d'intervention à différents endroits dans
l'espace, bien, comment ça va s'opérationnaliser. Et là, c'est laissé, je
dirais, là… là, l'industrie est à discuter avec ces partenaires-là et c'est là
qu'il y a une créature qu'on appelle des tables opérationnelles, donc, on a les
tables GIRT, mais les tables opérationnelles. Puis, je dirais, on apprend à
travailler là-dedans, là. Depuis 2013, depuis le… la mise en place de ce
régime-là, bien, c'est un outil, là, qui fonctionne bien dans certains endroits
puis qui fonctionne moins bien à d'autres. Puis il faudrait voir, aussi, on
était justement… on a un stagiaire actuellement, là, de… universitaire qui est
en train de faire une espère d'analyse pour essayer de comprendre c'est quoi,
les facteurs de succès, ou les facteurs… qu'est-ce qui cause les échecs dans
ces tentatives d'harmonisation là.
Alors, on est préoccupés par ça, nous
autres aussi, parce qu'on veut que ça fonctionne bien. Souvent, ça devient des
questions d'individus, souvent, aussi, on a des… Je dirais, il y a un élément
que, moi, j'ai constaté, avec le temps, c'est qu'on a voulu réduire le nombre
d'unités d'aménagement, là, on est rendu, aujourd'hui, avec 59 grandes
unités, on en a déjà eu 84, et même plus. Puis à un moment donné, en
agrandissant un territoire, bien, les… je dirais, les gens ne se reconnaissent
plus dans un très grand territoire…
M. Côté (Jean-François) :
...élément que moi, j'ai constaté avec le temps, c'est qu'on a voulu réduire le
nombre d'unités d'aménagement, là. On est rendu aujourd'hui avec 59 grandes
unités, on en a déjà eu 84 et même plus. À un moment donné, en agrandissant un
territoire, bien, je dirais, les gens ne se reconnaissent plus dans un très
grand territoire. Et, quand il faut créer des comités, des tables de travail,
bien, soit que les distances sont plus grandes ou que les gens ne se
reconnaissent pas dans un secteur ou un autre. Ça fait que ça fait en sorte que
c'est difficile d'avoir une... dans ces tables de travail là, d'avoir des
représentants qui sont les mêmes année après année. Donc, souvent il faut
recommencer à faire, je dirais, l'éducation, d'apprendre à s'apprivoiser.
Alors, c'est tout à fait humain là-dedans, là, mais c'est des...
Donc, il y a des instances qui existent,
c'est ce que je dis, là. Le gouvernement les a mises en place, on apprend à
travailler avec. Dans certaines régions, ça va très bien, dans d'autres, ça va
moins bien. Puis, bon, c'est ça. Donc, il y a des mécanismes que le ministère a
mis en place aussi de règlement de différends. Alors, ce n'est pas à
l'industrie elle-même à arbitrer ça. Puis notre point là-dedans, c'est de
dire : Bien, regarde, continuons à travailler pour trouver les meilleures
façons d'harmoniser nos pratiques.
Et c'est drôle d'entendre... Je donne un
exemple juste pour terminer, là. Pour avoir entendu des gens, là, ailleurs sur
le territoire dire : Quand est-ce que vous venez couper dans mon secteur
parce que j'ai hâte que la forêt se renouvelle pour la chasse à l'orignal?
Donc, il y a des gens qui veulent qu'on vienne chez eux pour faire de la chasse
à l'orignal. D'autres diraient : Bien, ne venez pas chez nous parce que
j'ai la tranquillité, hein, je suis tout seul dans mon coin, puis ne faites pas
de chemin permanent, je ne veux pas vous voir là, je ne veux pas qu'il y ait
d'accès à mon chalet.
Ça fait qu'il y a toutes ces choses-là,
c'est tout ce tableau-là qui fait en sorte qu'il y a une diversité de requêtes
qu'on entend à gauche, à droite. Et ça fait partie du paysage. Puis, bien,
notre message, c'est de dire : Bien, il y a une superposition des droits,
trouvons la meilleure façon de travailler. Puis actuellement, bien, on
travaille de concert, je dirais, avec le gouvernement, avec les tables de
travail qui sont souvent gérées par les MRC ou les instances locales et avec
les acteurs du milieu.
Puis on va remarquer souvent que les gens
qui critiquent, ce n'est pas nécessairement les gens qui sont dans les comités
sur place, ça peut être des gens de l'extérieur, des gens qui vont tout le
temps critiquer aussi. Ça fait que c'est ça, ça fait partie de la beauté du
portrait, là, je ne sais pas si...
M. Dubé : Merci. Je vais
laisser mes collègues pouvoir vous poser quelques questions.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, oui. Donc, je laisse la parole au député de Lac-Saint-Jean. Mme la
députée de Laviolette, est-ce que vous aviez levé la main? Parce que je ne
voyais plus votre main. Non?
Mme Tardif : ...Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
O.K. M. le député de Lac-Saint-Jean. Et ensuite, dans l'ordre, Mme la députée d'Argenteuil.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : O.K.
Bien, en partie, vous avez répondu un peu parce que M. le ministre a quand même
posé les questions justement en termes d'harmonisation, puis c'est revenu. Il y
a des groupes qui ont soulevé ça beaucoup, durant la période de chasse, ce
n'est pas évident nécessairement, des fois, la cohabitation avec le secteur
forestier. Mais je suis resté un peu sur ma faim. Puis moi, bien, écoutez,
bien, je viens d'une région forestière, hein, du Lac-Saint-Jean, je suis
quelqu'un qui... je suis un adepte de la nature...
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
…en termes d'harmonisation, puis c'est revenu, il y a des groupes qui ont
soulevé ça, beaucoup. Durant la période de chasse, ce n'est pas évident
nécessairement, des fois, la cohabitation avec l'inspecteur forestier. Mais je
suis resté un peu sur ma faim, puis moi, écoutez, je viens d'une région
forestière, hein, du Lac-Saint-Jean, je suis quelqu'un qui… je suis un adepte
de la nature, je vais en forêt régulièrement, puis oui, effectivement, il y a
des éléments qu'on aime ça, des fois, parce que ça… des fois, l'industrie
passe, les chemins sont réparés, tout ça, mais ça amène d'autres conséquences
des fois, aussi. Mais moi, je voudrais savoir, avez-vous des exemples, des
exemples de propositions, de choses que vous faites au niveau de la faune, de
conservation de la faune? Êtes-vous en mode proaction, proposez-vous des choses
à vos… en fait, à vos… à l'industrie, justement, tel secteur, tel secteur. On
sait qu'on parle beaucoup en ce moment d'une nouvelle catégorie d'aire protégée
avec le projet de loi n° 46, il y a-tu des choses que vous êtes… que vous
allez au-devant? Vous avez donné le cas d'un exemple tout à l'heure, là, d'un
secteur, là, Saint-Michel. Mais il y a-tu d'autres endroits que, exemple,
l'industrie a dit : Regarde, on va s'organiser pour en faire plus, essayer
de protéger plus grand ces secteurs-là, des compromis qui se font?
M. Samray (Jean-François) :
Bien, moi, je vous dirais, M. Girard, je vous dirais que si on regarde le… puis
on l'a en page… notre figure 1, si je ne m'abuse, qui est en page 20. Vous
constatez déjà que, selon les travaux du forestier en chef, entre les forêts du
domaine de l'État, donc ce qu'on appelle la forêt commerciale publique, qui est
24,6 % du territoire, puis la superficie qui est destinée à l'aménagement,
il y a déjà énormément de superficies qui ont été retirées. Ça fait partie de
ce avec quoi l'industrie vit, et les zones les plus sensibles sont retirées,
les zones… il y a des bandes riveraines, il y a un paquet de choses qui sont
faites. Il y a également, lors des travaux avec les différents utilisateurs,
aux tables opérationnelles, il y a également des discussions qui sont faites, à
l'effet de demander par certaines personnes qui habitent le territoire, de
dire : Pouvez-vous passer plus à gauche ou plus à droite pour venir
ajuster le chemin plus proche de chez nous ou ainsi de suite, c'est des choses
qui se font. Puis du côté de la faune, je pense qu'on a un comité qui est très
actif sur différentes espèces, qu'on est à… on regarde les meilleures
pratiques. On vient de voir que… une organisation très réputée sur la faune, a
amené, à titre d'exemple, l'apport de minéraux puis l'apport nutritionnel pour
les caribous, et que ça permet d'améliorer le taux de survie pour l'hiver, et
ça fait partie des éléments que oui, les membres sont à l'écoute de ça puis
nous, on y participe puis je pense que ça nous tient à coeur. Je pense que ça
fait partie de l'ensemble, parce que les travailleurs qui y habitent, ça… ils
n'ont pas envie de vivre sur un territoire stérile. Ils sont là, ils vont
marcher dans le bois, ils vont faire de la raquette, de la raquette, oui, mais
de la collecte de matière non ligneuse, puis ils y sont…
M. Samray (Jean-François) :
…puis je pense que ça nous tient à coeur, je pense que ça fait partie de
l'ensemble parce que les travailleurs qui y habitent ils n'ont pas envie de
vivre sur un territoire stérile, ils sont là, ils vont marcher dans le bois,
ils vont faire de la raquette, oui, mais de la collecte de matière non
ligneuse, puis ils y sont présents sur le territoire, puis ils aiment ça avoir
un territoire vivant, puis je pense que c'est le propre de l'industrie. Je ne
sais pas si M. Côté veut ajouter quelque chose rapidement.
M. Côté (Jean-François) : Oui,
peut-être rapidement…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
10 secondes seulement
M. Côté (Jean-François) : Oui,
je veux mentionner, j'avais trois anecdotes, trois cas à exprimer, mais quand
même…
M. Samray (Jean-François) :
Juste un, juste un
M. Côté (Jean-François) :
…peut-être mentionner qu'il y a un document qui vient d'être produit, là,
justement, entre les… la SEPAQ, donc on a un joueur important, la SEPAQ est un
joueur faunique qui a eu un… on a établi entre des industriels et la SEPAQ un
espèce de mode de fonctionnement pour, je dirais, là, qui servirait de base à
d'éventuelles sources de conflit, là, des façons de régler, là, les aménagements.
J'aurais voulu donner juste l'exemple, là, des coupes d'hiver pour le cerf de
Virginie, par exemple, c'est un animal qui, en général, il se nourrit, là, il a
moins de nourriture plus l'hiver avance, alors on peut faire…
M. Côté (Jean-François) :
M. Jean-François, il va falloir arrêter là. Mme la Présidente, elle…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je dois vous arrêter là. Je vous ai laissé quelques secondes de plus, mais là
il faut que je passe la parole à l'opposition officielle. Alors, M. le député
de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Je salue M. Samray et son collègue. Merci pour votre
présentation et votre mémoire. Je me suis intéressé, j'ai commencé par
m'intéresser, là, à partir de, notamment, la page 30, là, où vous abordez
la question, là, des zecs et de la gouvernance des zecs. Vous semblez exprimer
certaines inquiétudes, notamment par rapport au type de modification au niveau
de la gouvernance des zecs, et comment tout ça pourrait, peut-être, avoir un impact…
ou même des contraintes ajoutées, davantage de contraintes sur les droits de
prélèvement forestier. Selon vous, comment, comment… exprimez-nous ou allez un
peu plus en détail, là, par rapport, justement, aux craintes que vous avez sur
la modification de la gouvernance aux zecs et quelles sont ces craintes-là que
vous avez?
M. Samray (Jean-François) :
Bien, je pense qu'encore une fois c'est la même devise qui revient, c'est la
liberté de l'un finie où celle de l'autre commence, et qu'il faut trouver un
compromis, une voie de passage, faire partie des solutions. Et sur les endroits
où on voit plus de difficultés se sont des endroits où les gestionnaires de zec
se positionnent avec un droit de veto, et que les discussions qui se font
disent : Bon, bien, tu me donnes ça sinon regardes, je ne donne pas mon
accord. Et donc ça donne lieu à des discussions plus tendues, puis je vais
laisser M. Côté venir préciser par des exemples.
M. Polo : M. Côté
M. Samray (Jean-François) :
Votre micro, M. Côté
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Votre micro, M. Côté
M. Côté (Jean-François) :
Désolé, désolé, je m'excuse. Je suis en train de dire que… quand on regarde,
là, l'article 44 du projet de loi qui réfère à l'article 106, on
avait déjà ce cadre-là où le ministre peut, par protocole, confier à un
organisme, comme une zec, là, la…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...votre micro, M. Côté.
M. Côté (Jean-François) :
Désolé, désolé, je m'excuse. J'étais en train de dire que quand on regarde l'article 44
du projet de loi, qui réfère à l'article 106, on avait déjà ce cadre-là où
le ministre peut, par protocole, confier à un organisme comme une zec, là, la gouvernance
du territoire. Là où c'est... on se posait la question : Quel était
l'esprit du législateur quand il ajoute à cet article de loi là ou il sent le
besoin de préciser certains principes, dont favoriser l'accès au territoire? Ça
veut dire quoi là-dessus? C'est pour ça qu'on posait les questions, là, est-ce
que c'est parce que... on mentionnait dans le texte, est-ce qu'on veut qu'il y
aille plus de gens qui fréquentent les zecs? Est-ce qu'on veut réduire les
frais d'entrée? Est-ce qu'on veut assurer un meilleur entretien des chemins
quand on dit «favoriser l'accès», ouvrir les chemins en hiver, développer plus
de chemins? Donc, on était plus en mode de questionnement par rapport au fait
d'énoncer quatre principes fondamentaux.
Puis dans ceux-là, il y avait aussi celui
de favoriser la conservation de la faune et de son habitat. On est pour ça
aussi, mais on se demande quel était l'esprit, encore une fois, du législateur,
parce que, pour certains, favoriser l'habitat, ça veut dire le régénérer,
renouveler... le renouveler et, dans d'autres cas, ça peut vouloir dire garder
une vieille forêt. Ça fait qu'il y a des zones grises.
Puis peut-être que, dans le fond, la
réponse, on ne l'a pas personne, c'est dans les règlements qui vont découler de
ce projet de loi là qu'on aura des réponses. Mais je dirais, on est peut-être
plus en mode questionnement dans ça pour s'assurer qu'éventuellement, une fois
que ce projet-là... ce projet de loi là sera adopté, bien, est-ce qu'on a perdu
des acquis ou comment ça a modifié la façon de faire.
• (15 h 50) •
M. Polo : Merci. Mais dans la
suite de ma première question, bon, je comprends, vous nous dites que vous êtes
surtout en mode questionnement, vous avez des interrogations, vous êtes curieux
de voir de quelle façon tout ça va s'articuler au niveau du règlement ou des règlements
qui vont découler du projet de loi, mais vous, selon votre conception, à partir
de vos réflexions, à partir de l'analyse que vous faites, auriez-vous une
espèce de gouvernance idéale, si on peut dire, une solution qui conviendrait
aux différents acteurs, justement de.... et qui permettrait de répondre à
certains des questionnements que vous avez ou à certaines des interrogations
que vous avez face à ces... bien, face à cette modification au niveau de la gouvernance?
M. Samray (Jean-François) :
Bien, je pense, M. Polo, qu'il y a une réalité qui est celle-là, c'est que
les opérations forestières se font sur des fenêtres cibles et ça ne dure pas
une éternité. Donc, il va avoir une récolte et une régénération, ça vient
ensemble, il va y avoir une éclaircie précommerciale, il y aura, 10 ans
plus tard une éclaircie, puis 30, 40 ans plus tard, il y aura une récolte.
Mais sinon, tout le reste du temps, la zone, elle, elle laisse… elle demeure
accessible à tout le monde. Et c'est comme si, à un moment donné, le fait que
la zone soit accessible à l'extérieur...
M. Samray (Jean-François) :
…récolte et une régénération, ça vient ensemble. Il va y avoir une éclaircie
précommerciale. Il y aura, 10 ans plus tard, une éclaircie, puis, 30,
40 ans plus tard, il y aura une récolte. Mais sinon, tout le reste du
temps, la zone, elle, elle laisse… elle demeure accessible à tout le monde. Et
c'est comme si, à un moment donné, le fait que la zone soit accessible à
l'extérieur de ces quelques fenêtres-là, là, le fait d'avoir été sur le
territoire vient dire : Bien non, je ne veux pas vous voir pendant ces
quelques fenêtres-là.
Donc, c'est ça qu'il faut essayer de
trouver comme… et c'est pour ça qu'on se pose des questions, parce que c'est le
droit de l'un, c'est le droit de l'autre, mais, en même temps, pour, justement,
faire la conservation de l'habitat… Bien, à titre d'exemple, que ça soit en Abitibi,
que ça soit sur la Côte-Nord, que ça soit en Gaspésie et même au
Saguenay—Lac-Saint-Jean, la tordeuse du bourgeon d'épinette, elle est là. Et,
quand elle passe, après quatre ans, tout est gris, puis, après cinq ans ou six
ans, il y a un incendie qui ravage tout.
Donc, est-ce que l'incendie, c'est ce
qu'on appelle conserver l'habitat? Ou est-ce que ça va vouloir dire de
permettre de venir faire des opérations pour venir essayer d'enrayer la
croissance de la présence de ladite bestiole ou venir faire des opérations pour
venir récolter le bois pour éviter que l'élément destructeur soit là? Je pense
que ça fait partie de notre questionnement sur favoriser la conservation de la
faune et de son habitat. La question, c'est oui, mais sur quelle échéance, sur
quelle durée de temps? Puis est-ce que la tordeuse, ça fait partie de
l'habitat, puis l'incendie de forêt, on le souhaite pour tout le monde? Ou
est-ce qu'il y a… on préfère que, s'il est pour avoir une destruction de la
biomasse forestière, bien, que ce soit par une récolte et une remise en
production? Donc, ça fait partie des questions qu'on se pose.
M. Polo : Mais je vous repose
la question. Parce que vous posez des questions, puis c'est bien, vous nous
amenez ces questions-là, puis… Mais il faut trouver un juste équilibre. C'est
ce que j'entends, là. Il faut trouver un juste équilibre, puis on comprend
qu'il y a des fenêtres. Mais comment amener ces différentes parties prenantes à
trouver ce juste équilibre-là, plutôt que d'y aller par une lutte de pouvoir,
de dire : Bon, bien, les trois quarts du temps, vous n'êtes pas là, mais,
quand la fenêtre s'ouvre pour que vous puissiez faire votre travail, bien là,
il y a un jeu de pouvoir qui s'articule? Comment essayer de, justement, trouver
cet équilibre-là?
M. Samray (Jean-François) :
Par la prévisibilité, par une planification en amont et le fait de communiquer
longtemps à l'avance que voici des secteurs qui ont été désignés pour être
récoltés. Maintenant, on a une fenêtre de cinq ans pour en faire la récolte. Maintenant,
que ça soit l'année 1, l'année 2, l'année 3, mais, à un moment
donné, dans les cinq prochaines années, il va falloir qu'il y ait une récolte.
Et donc, ce faisant, ça permet d'entamer le dialogue. Mais, si on dit : Écoutez,
dans 12 mois, on récolte. On fait ça comment? Parlez-vous. Mais là vous
comprenez que c'est la foire aux empoignes, puis c'est normal.
D'avoir une plus grande prévisibilité,
puis c'est d'ailleurs… ça fait partie des demandes de l'industrie, puis je
pense le 300 % harmonisé et disponible, ça fait partie de tout ça. Mais de
prendre le temps en amont pour permettre la discussion, pour voir venir les
choses, plutôt que d'avoir quelqu'un qui est pris par surprise. Parce que c'est
souvent cette réaction-là d'être surpris qui fait qu'on a un débordement
d'énergie.
M. Côté (Jean-François) : Je
rajouterais, dans le fond…
M. Samray (Jean-François) :
…et disponible, ça fait partie de tout ça, mais de prendre le temps en amont
pour permettre la discussion, pour voir venir les choses, puis je trouve que
d'avoir quelqu'un qui est pris par surprise… Parce que c'est souvent cette
réaction-là, d'être surpris, qui fait qu'on a un débordement d'énergie. Merci.
M. Côté (Jean-François) : Je
rajouterais : dans le fond, le secret, c'est la planification. Comme dans beaucoup
de choses, s'il y a un plan, si les gens se parlent, se comprennent,
expliquent… Puis c'est ça que ça prend, ça prend un dialogue et, comme on
disait tantôt, un dialogue qu'on peut commencer avec un certain temps d'avance,
là, parce que c'est sûr qu'il n'y a personne qui aime ça, être surpris, là, à
la dernière minute, là, on dit ça de même. Mais, dans les… On essaie… L'industrie
essaie de, justement, dans ses échanges avec le gouvernement, d'avoir… M.
Samray disait un 300 %, donc avoir trois fois, trois années de récolte en
avant pour être capable de travailler à l'aise puis de faire les ajustements
qui sont nécessaires. Mais c'est la planification qui est le secret de tout ça.
Puis est-ce que le changement de gouvernance… S'il y a une délégation des
pouvoirs qui est faite aux zecs, jusqu'à quel point cette délégation-là leur
donne un pouvoir additionnel?
M. Samray (Jean-François) :
Jean-François, je pense qu'il veut poser une dernière question.
M. Polo : Non. En fait, c'est parce
que je veux laisser du temps à mon collègue de D'Arcy-McGee, que j'invite à
prendre la parole. Il reste combien de temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député, vous avez deux minutes. Alors, question courte et réponse courte.
M. Samray (Jean-François) :
On va répondre rapidement, oui.
M. Birnbaum : Bon, voilà,
merci. Pas beaucoup de temps. Merci à M. Côté et M. Samray. Bon. Vous allez me
dire si c'est injuste ou non, ma perception. Mais je vous entends sur l'article
44, l'article 1.4. Vous avez fait le portrait de votre industrie, évidemment,
qui est tellement importante pour nous tous, 12 % des exportations,
170 000 employés. Bon. Mais j'ai une question. J'ai l'impression que dans
vos explications, dans le sous-entendu, on parle d'un droit de passage pour
l'industrie forestière, qui est que les autres partenaires ont à céder leur
place, et, une fois que vos objectifs sont comblés, là il y a de la place.
Est-ce que ma perception est injuste?
M. Samray (Jean-François) :
Votre perception est injuste. Moi, je pense que la réalité de l'industrie… On
l'a dit, la prévisibilité, elle est importante. Je pense qu'il y a déjà… il y a
énormément de parcs qui existent, de réserves, de lieux où les gens peuvent
aller, il y a des territoires qui sont désignés par le gouvernement comme étant
des territoires à usages multiples, il faut faire la conciliation des usages,
et là je pense que c'est là que toute la discussion doit se faire. Mais le
secret de la sauce est dans commencer la discussion longtemps à l'avance pour
pouvoir la faire.
M. Birnbaum : Et très vite,
dans les secondes qu'il me reste, il me semble que vous parlez d'un champ
énorme et absent en termes de libellé dans le projet de loi et on laisse une
marge de manoeuvre très, très grande aux réglementations qui est à l'abri, en
quelque part, de nos débats publics. Est-ce que, là, je comprends votre
position en disant ça?
M. Samray (Jean-François) :
Bien, nous, on va… je pense, on va tenir des discussions. On sait qu'il y a
des…
M. Birnbaum : ...champ
énorme et absent en termes de libellés dans le projet de loi. Et on laisse une marge
de manoeuvre très, très grande aux réglementations, qui est à l'abri, en quelque
part, de nos débats. Est-ce que, là, je comprends votre position en disant ça?
M. Samray (Jean-François) :
Bien, nous on va... Je pense, on va tenir des discussions. On sait qu'il y a
des règlements qui vont s'en venir. On va s'enregistrer un mandat au Registre
des lobbyistes pour déjà commencer la discussion. On ne savait pas, mais maintenant
on le sait qu'il va y avoir des règlements qui s'en viennent. Et on va amorcer
la discussion, c'est clair. Mais je veux vous...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Merci.
M. Samray (Jean-François) :
Oui, parfait.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Je dois vous interrompre ici.
M. Samray (Jean-François) :
C'est bon.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Nous allons céder la parole à Mme la députée de
Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Merci,
Mme la Présidente. J'ai le goût de vous poser une question, puis on va peut-être
faire un détour sur le projet de loi n° 88, mais, quand même, on parle beaucoup
de trouver l'équilibre, trouver l'équilibre entre la conservation, entre
l'exploitation aussi. Moi, je me pose la question quand même : Comment on
fait pour trouver ce juste équilibre là quand il y a une demande qui est de
plus en plus croissante pour les produits du bois? On le voit, là, avec la
hausse du prix des matériaux de construction. On nous dit beaucoup la forte
demande aux États-Unis qui engendre cette hausse de coûts là.
Mais comment on fait pour garder cet équilibre-là,
alors qu'on n'a pas nécessairement le contrôle sur la demande des produits puis
qu'il y en a une grande part qui proviennent de l'extérieur?
M. Samray (Jean-François) :
De l'extérieur d'où?
Mme Lessard-Therrien : De
l'extérieur du Québec.
M. Samray (Jean-François) :
Bien, les produits forestiers... Le Québec est non seulement autosuffisant en
produits forestiers, mais il en exporte. Et c'est justement parce qu'on en
exporte en période de faible construction qu'on est capables de répondre à la
demande, d'être présents pour répondre à la demande en temps de forte demande. Je
pense que les Québécois aiment le bois. Je pense qu'ils aiment ce matériau, et
c'est dans notre ADN. Ils aiment leurs maisons, leurs meubles, leurs articles
de sport en bois.
Puis la réponse à votre question passe par
les zones d'intensification. Si on veut faire davantage de conservation à
certains endroits dans les écosystèmes les plus sensibles, bien, il faut être
capables d'accroître la productivité de d'autres écosystèmes. Mais il ne faut pas
dire... Il faut commencer la production des zones intensives parce que ça va
prendre un 40, 50, 60 ans avant que cette production-là arrive prête pour
le marché.
Mme Lessard-Therrien :
Mais justement...
M. Samray (Jean-François) :
Donc, encore une fois, on arrive avec de la planification.
Mme Lessard-Therrien :
Comment on...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. Côté, vous voulez ajouter quelque chose?
Vous avez levé la main.
M. Côté (Jean-François) :
Oui, s'il vous plaît. Parce que, quand on parle d'équilibre, d'abord, juste
rassurer, là, qu'il y a au Québec un acteur indépendant qui s'appelle le
Forestier en chef, qui établit une possibilité forestière à chaque année. Donc,
il y a un niveau de récolte à rendement soutenu à long terme qui est établi. Ce
niveau-là est à un certain seuil. La récolte n'atteint pas, là, la possibilité
forestière présentement. Donc, il y a un contrôle.
• (16 heures) •
Puis ce qu'il est important de dire aussi,
c'est que, si on recule 10 ans, 15 ans en arrière, on avait une possibilité
qui était encore plus élevée que ça. Cette possibilité forestière là a été
réduite de 30 % au cours des dernières années, justement pour prendre en
compte ces différentes... Tu sais, il y a des... La société veut des aires
protégées, veut plus de protection. Donc, déjà ça, ça...
16 h (version non révisée)
M. Côté (Jean-François) :
…aussi, c'est que, si on recule 10 ans, 15 ans en arrière, on avait
une possibilité qui est encore plus élevée que ça. Cette possibilité forestière
là a été réduite de 30 % au cours des dernières années justement pour
prendre en compte ces différentes… Tu sais, il y a des… La société veut des
aires protégées, veut plus de protection, donc déjà, ça, ça a été faite. Donc,
le niveau de récolte a été ajusté, je dirais, à la baisse, mais aujourd'hui, le
niveau de récolte qu'on a est en équilibre avec ce que la forêt peut fournir et
avec les zones conservations où toutes les modalités qu'on a mises autour de
tout ça, donc…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je dois vous interrompre ici. Alors, nous allons allez du côté de Jonquière. M.
le député, vous avez-vous aussi 2 min 45 s. Je sais que c'est
court, mais…
M. Gaudreault : Oui. Merci. Du
côté de Jonquière, mais je suis à l'Assemblée nationale.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui, oui.
M. Gaudreault : Écoutez, merci
d'être là. Je veux vous remercier pour votre présence. Votre rôle est extrêmement
important. Dans le projet de loi n° 88, le gouvernement introduit la possibilité
de créer des refuges fauniques à des habitats fauniques avec des compensations
financières. Hier, il y a des groupes environnementaux qui nous ont demandé de…
ils nous ont suggéré d'introduire les notions d'éviter de minimiser, de
compenser la destruction d'habitats fauniques, un peu comme c'est le cas dans
la loi sur les milieux humides et hydriques. Qu'est-ce que vous pensez de ça?
Une voix
: Bien…
M. Coté, allez-y.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Votre micro.
M. Côté (Jean-François) : Oui.
Peut-être juste une mise en garde. «Habitat faunique» réfère à un concept,
«refuge faunique» réfère à un autre. Puis ça, on se disait, peut-être que ça
devrait établi, d'entrée de jeu, dans le projet de loi, parce que c'est deux
choses complètement différentes, hein, des «refuges fauniques», il en existe
neuf ou 10 au Québec. C'est des petites superficies, souvent, c'est des plans
d'eau ou des plans où on protège des oiseaux. «Habitat faunique», ça réfère à quelque
chose de tout à fait différent. Quand on parle de la protection du caribou
forestier, là on tombe dans une autre dimension, on parle d'habitat faunique.
Alors, c'est important, là, de distinguer les deux notions, puis chacune d'elle
à ses... Tu sais, faire une aire protégée dans un habitat faunique, puis on se
dit : Là, c'est un sacrifice qui est immense, alors qu'il y a de
l'aménagement qui doit continuer à se faire dans ce territoire-là pour rajeunir
la forêt, pour avoir un habitat qui est favorable. Je donnais l'exemple de
caribou, mais ça peut être d'autres espèces animales. Donc, c'est important,
là, de…
Une voix
: Oui.
M. Côté (Jean-François) : Puis
peut-être, c'est peut-être un élément d'éclaircissement à mettre dans le projet
de loi, mais de bien définir les termes… On a déjà, nous autres, dans notre Loi
sur les forêts, on parle de «refuges biologiques» qui réfèrent à une autre
dimension.
M. Gaudreault : Mais le
principe, le principe éviter, minimiser, compenser de l'introduire dans la loi?
M. Samray (Jean-François) :
Bien, écoutez, moi, je vais vous dire que, pour le secteur forestier qui est
une ressource renouvelable qui va repousser, éviter quoi? Éviter de récolter,
de remettre en production? Bien ça, ça s'appelle de mettre une cloche de verre…
Compenser, bien, je veux dire, la compensation, elle est versée à l'État par le
droit de coupe qui est payé, puis c'est l'État qui veut vendre ses forêts parce
que ça rapporte des fonds. Et, cette année, ça a presque rapporté autant
qu'Hydro-Québec, là, l'ensemble des retombées directes et indirectes plus les
droits de coupe. Ce qui fait que, moi, dire éviter ou... et toute la litanie
jusqu'à compenser, mais c'est parce que c'est l'État…
M. Samray (Jean-François) :
...compensation, elle est versée à l'État par le droit de coupe qui est payé,
puis c'est l'État qui veut vendre ses forêts parce que ça rapporte des fonds.
Et, cette année, ça a presque rapporté autant qu'Hydro-Québec, là, l'ensemble
des retombées directes et indirectes plus les droits de coupe. Ce qui fait que,
moi, dire éviter ou... et toute la litanie jusqu'à compenser, mais c'est parce
que c'est l'État qui a des forêts qu'il veut vendre puis c'est l'État qui veut
utiliser davantage de bois dans ses constructions, puis qui souhaite que la
population en utilise plus pour réduire les émissions de GES. Ça fait que, là,
on tombe dans un argument circulaire à l'effet de dire : Évitez. Évitez
quoi? De faire de la séquestration de carbone pour le mettre dans la
construction pour éviter d'émettre des GES. Mais en plus, je veux dire, moi,
c'est un argument circulaire qui ne va nulle part, tant qu'à moi, là.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Donc, je dois vous interrompre ici. Donc, je
vous remercie pour votre contribution aux travaux notre commission. Je suspends
les travaux quelques instants afin que l'on puisse accueillir, en
visioconférence, le prochain groupe.
Une voix : Merci beaucoup.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors, merci. Merci pour cette participation.
Donc, je vous invite à nous quitter, puis pour que nous puissions accueillir le
prochain groupe. On va peut-être prendre un cinq minutes de petite pause pour
se dégourdir les jambes. Donc, les prochains invités ne sont pas encore là,
donc rendez-vous dans cinq minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 4)
(Reprise à 16 h 16)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, nous reprenons nos travaux, et je souhaite la bienvenue aux représentants
de la Fédération des pourvoiries du Québec.
Je vous rappelle que vous disposez de
10 minutes pour faire votre exposé, et, par la suite, nous procéderons à
la période d'échange avec les membres de la commission. Je vous invite donc à
vous présenter puis à procéder à votre exposé. Vous avez la parole.
M. Plourde (Marc) : Alors,
merci, Mme la Présidente. Bonjour, M. le ministre, qui est sûrement en ligne,
on ne le voit pas, mais députés, membres de la commission, alors c'est un
plaisir pour nous d'être accueillis par vous aujourd'hui. Je suis accompagné de
Me Dominic Dugré qui le secrétaire général, conseiller juridique à la
Fédération des pourvoiries du Québec… à l'emploi de la fédération depuis
maintenant au-delà 20 ans, donc ce n'est pas notre première entente avec les
parlementaires.
Dans un projet de loi, quand même, qui
nous réjouit, le projet de loi n° 88, donc. Vous savez, la Fédération des
pourvoiries, c'est une organisation qui existe depuis 1948. On regroupe
325 pourvoiries au Québec sur les 510 en opération. Nos membres
représentent à peu près les trois quarts de l'offre de cette industrie-là. Le
réseau des pourvoiries, c'est plus de 3 500 camps, chalets, auberges,
ça, c'est nos membres. C'est le plus grand réseau d'hébergement en milieu
naturel au Québec. Donc, les pourvoiries accueillent annuellement au-delà de
500 000 clients, dont près de 20 %, en temps normal, sont des
non-résidents du Québec. On comprendra évidemment que notre secteur a quand
même été affecté… certains pans de notre industrie ont été quand même assez
affectés, là, par l'absence d'accueil de non-résidents en 2020… beaucoup
d'inquiétudes aussi, évidemment, pour la saison qui vient.
Au-delà de ça, bien, évidemment, notre
organisation travaille étroitement avec le gouvernement du Québec, avec les
différentes instances du gouvernement du Québec, notamment le ministère de la
Forêt, de la Faune et des Parcs, et puis... (panne de son) …également le
ministère du Tourisme…
M. Plourde (Marc) : ...beaucoup
d'inquiétudes aussi évidemment pour la saison qui vient. Au-delà de ça, bien, évidemment,
notre organisation travaille étroitement avec le gouvernement du Québec, avec
les différentes instances du gouvernement du Québec, notamment le ministère de
la Forêt, de la Faune et des Parcs. Et puis... intervenants qui... le ministère
qui interagissent puis qui agissent sur le milieu naturel.
Dans le contexte, donc, aujourd'hui, ce projet
de loi, évidemment, interpelle nos membres. On a plusieurs commentaires à
formuler qui sont, pour la plupart, très constructifs. Évidemment, la chasse,
la pêche, c'est au coeur de notre industrie, c'est les trois quarts du chiffre
d'affaires des pourvoiries et relèvent, tu sais, et proviennent des activités
de chasse et de pêche. Donc, la pérennité de la ressource, la capacité des
agents de la protection de la faune du Québec d'effectuer leur travail efficacement
et d'être en mesure d'assurer une saine gestion de notre cheptel, ce sont des
objectifs que nous partageons, évidemment, avec notre ministre.
Notre cadre réglementaire des pourvoiries
date... Tu sais, on aura... Évidemment, on aurait aimé avoir certaines dispositions
qui s'appliquent à notre secteur. Maintenant, on est persuadés qu'on pourra,
dans les prochaines années, faire avancer certains dossiers qui nous tiennent.
Plusieurs des enjeux qu'on avait... sont couverts par ce projet de loi... la
parole à Me Dugré pour vous résumer nos commentaires à l'égard du projet
de loi. On détaille davantage dans le mémoire qu'on a déposé à la commission.
Donc, je vous remercie, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, merci, M. Plourde. Je vais vous demander d'éteindre votre micro et,
M. Dugré, d'ouvrir le vôtre.
• (16 h 20) •
M. Dugré (Dominic) : Merci,
Mme la Présidente. Alors, M. le ministre. Le projet de loi à l'étude aujourd'hui
comporte plusieurs modifications. Nous désirons tout d'abord souligner notre
satisfaction de voir des modifications qui viennent consolider et permettre un développement
plus complet des activités liées à la recherche de gibiers à l'aide de chiens
de sang.
Les pourvoiries sont un mode privilégié au
territoire public pour les activités de chasse. En offrant des services
complets et un accompagnement personnalisé, elles offrent aux nouveaux adeptes
de chasse qui ne possèdent pas l'ensemble de l'équipement requis une
opportunité de vivre une expérience unique et d'en apprendre plus sur les
principes d'une chasse éthique. L'importance de ne pas gaspiller la venaison
fait partie de cet apprentissage. C'est pourquoi de plus en plus de pourvoiries
offrent dorénavant les services de chiens de sang ou s'associent à des
conducteurs de chiens de sang indépendants afin de récupérer le gibier laissé.
Comme l'ont fait ou le feront d'autres
groupes fauniques, nous avons cependant certaines interrogations liées aux modifications
concernant ces activités de chiens de sang. Je pense que la FédéCP en a glissé
un mot, entre autres, l'article 32 du projet de loi qui crée un pouvoir réglementaire
du ministre de déterminer en fonction de zones de territoire...
M. Dugré (Dominic) :
…différents d'autres groupes fauniques, nous avons, cependant, certaines
interrogations liées aux modifications concernant ces activités de chiens de
sang. Je pense que la FédéCP en a glissé un mot, entre autres.
L'article 32 du projet de loi, qui crée un pouvoir réglementaire du
ministre de déterminer, en fonction de zones, de territoires, d'endroits, de
périodes de l'année et de la journée les conditions pour lesquelles les
conducteurs de chien de sang pourront opérer… sachant que la moitié des recherches
se font durant la nuit, nous pensons qu'il serait approprié d'indiquer
«périodes de la journée et de la nuit», considérant notamment que cette
distinction se fait déjà à l'article 56 de la loi actuelle.
Par ailleurs, le conducteur d'un chien de
sang qui pourrait être autorisé à abattre un animal blessé mortellement, est-ce
que cet individu sera considéré comme pratiquant une activité de chasse? Donc,
ça implique détenir un permis de chasse, les certificats du chasseur, etc. Si
ce n'est pas le cas, si ce n'est pas considéré comme une activité de chasse,
nous suggérons de l'indiquer clairement à l'article 35, que cette activité
ne constitue pas de la chasse.
Que ce soit à l'aide d'un conducteur de
chien de sang ou non, il importe de déployer les efforts requis afin de
retrouver son gibier. Or, l'article 30.2 de la loi, modifié par le projet
de loi, indique que nul ne peut utiliser un réflecteur ou un appareil
d'éclairage, de vision nocturne ou d'imagerie thermique la nuit pour déceler la
présence d'un animal dans un endroit fréquenté par le gros gibier. De toute
évidence, la recherche d'un chevreuil se fait dans un endroit fréquenté par le
gros gibier. Un chasseur ne veut certainement pas se voir interdire de
rechercher un chevreuil qu'il sait avoir atteint mortellement mais qui peut
quand même s'être enfui sur une bonne distance. Nous suggérons ainsi l'ajout
d'une exception à cet article pour permettre l'usage d'une lumière adéquate
pour la recherche de gibiers blessés ou abattus.
La chasse et la pêche sont tantôt décrites
comme un sport, je pense que M. Girard, député du Lac-Saint-Jean, c'est le
terme qu'il a utilisé tantôt, un sport. Il y en a d'autres qui vont décrire la
chasse plus comme un loisir. Dans tous les cas, il s'agit d'activités qui
permettent à des adeptes de se connecter avec la nature, de comprendre
l'environnement qui les entoure et de s'enrichir de nouvelles connaissances sur
la faune et la flore. Les gens prennent des vacances pour pratiquer ces
activités. Cela dit, il nous semble que certaines des amendes dont sont
passibles les personnes qui commettraient des erreurs de bonne foi, des
infractions mineures sont anormalement élevées. Certes, il faut bien assurer la
sécurité de tous, mais nous croyons que le niveau des amendes pour les infractions
mineures est susceptible de décourager plusieurs adeptes de chasse ou de pêche.
Malgré les intentions avouées de
simplifier la réglementation encadrant ces activités de loisir, je le répète,
force est de constater qu'il y a un degré de complexité hors de l'ordinaire qui
demeure, de même que le régime de sanctions préalables. Par exemple, quelle est
la nécessité d'interdire la consommation d'une boisson alcoolisée pendant une
activité de chasse alors que l'interdiction de chasser sous l'influence...
M. Dugré (Dominic) : ...je le
répète, force est de constater qu'il y a un degré de complexité hors de
l'ordinaire qui demeure, de même que le régime de sanctions préalables. Par
exemple, quelle est la nécessité d'interdire la consommation d'une boisson
alcoolisée pendant une activité de chasse alors que l'interdiction de chasser
sous l'influence d'une boisson alcoolique est déjà inscrite dans la loi? Alors
qu'il est permis de conduire un véhicule automobile avec un taux d'alcoolémie
de 0,8, il serait dorénavant interdit de consommer une seule bière sur l'heure
du midi alors qu'on est en activité de chasse. L'automobile est pourtant nettement
une plus grande source d'accidents que la chasse.
Nous suggérons donc de revoir l'éventail
des sanctions pour tenir compte de la gravité des infractions selon qu'elle est
de nature technique ou qu'elle concerne de véritables actes de braconnage. À ce
sujet, la modification apportée à l'article 71 de la loi doit être revue afin
que l'infraction de possession illégale soit applicable uniquement à des
articles bien précis, comme c'est le cas, actuellement. Telle que proposée,
cette modification pourrait entraîner une cascade d'infractions et de sanctions
qui n'ont aucune mesure avec le fait pouvant être reproché à l'origine.
Nous ajoutons cependant qu'une infraction
à l'article 96 qui interdit à toute personne de chasser ou de pêcher sur un territoire
de droit exclusif sans l'autorisation du pourvoyeur... donc nous suggérons
qu'une infraction à cet article-là devrait être ajoutée à l'article 71 si la modification
proposée devait être abandonnée. Il nous apparaît en effet essentiel
d'augmenter les sanctions imposables à une personne qui chasse sur une
pourvoirie à droit exclusif sans obtenir au préalable l'autorisation du
pourvoyeur, en plus d'interdire à cette personne de posséder du gibier qui
aurait été récolté en contravention avec cet article.
Une autre modification qui, selon nous,
aura un impact négatif immédiat sur les chasseurs est celle apportée par
l'article 30 du projet de loi. Nous sommes en désaccord avec la notion
d'interdire à une personne de prendre place à bord d'un véhicule en étant en
possession d'une arbalète dont la corde est tendue et enclenchée dans le
mécanisme de tir. De très nombreuses personnes, hommes, femmes ou enfants, ont
des craintes et des difficultés réelles à tendre la corde d'une arbalète ou
encore à retirer la tension d'une corde d'arbalète, ce qui requiert une
certaine force et une maîtrise physiques. Ainsi, un compagnon de chasse tendra
la corde de l'arbalète d'une telle personne, qui partira ensuite à VTT ou en
voiture pour se rendre à son site de chasse. Débarquée du véhicule, la personne
pourra alors y placer la flèche. Maintenir cette interdiction...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...arrêter ici, parce que votre période de 10 minutes est écoulée et je
dois passer la parole au ministre pour une période de
16 min 30 s. Alors, voilà, vous avez la parole.
M. Dufour : Bien, bonjour, M.
Plourde, Marc, de son prénom, et M. Dugré. Donc, bien heureux de vous avoir
avec nous aujourd'hui. On a justement eu, depuis deux jours, de très belles
présentations par les différents intervenants qui sont venus nous voir, puis
très heureux maintenant que ce soit à votre tour...
M. Dufour : ...Marc de son
prénom, et M. Dugré. Donc, bienheureux de vous avoir avec nous aujourd'hui.
On a justement eu, depuis deux jours, de très belles présentations par les
différents intervenants qui sont venus voir, puis très heureux maintenant que
ce soit à votre tour, puis qu'on puisse en discuter puis voir un petit peu avec
vous certains éléments, là, qui semblent être peut-être en point
d'interrogation, ou quoi que ce soit, en désaccord pour vous. Mais l'objectif
pour nous, c'est de faire un beau projet de loi et puis de faire en sorte qu'on
l'améliore parce que, comme on le sait, la dernière modification est en 2009,
donc je pense qu'on est dû pour moderniser le tout.
Je vais travailler un peu avec votre
document, le mémoire que vous nous avez présenté, puis dans ce... j'avais
ressorti quelques points, puis c'était un peu là-dessus je pense que je voulais
aller pour peut-être vous enlever des craintes ou, encore là, donner des
explications, puis ça permet justement d'en discuter par la suite. Et j'ai
aussi mes collègues qui sont autour de la table, qui vont certainement vouloir
vous poser quelques questions.
Et même que la première question, bien, je
pense que c'est important de le préciser, c'est au niveau des zecs. Vous
sembliez avoir une préoccupation par rapport à la construction
d'infrastructures à l'extérieur des zecs. Par contre, vous aviez quand même
mentionné, bon, la fédération aimerait avoir la certitude que ce nouveau
pouvoir ne touche que des installations d'accueil et d'enregistrement de
clientèle. Donc, oui, si ça peut vous rassurer, l'objectif en arrière du projet
de loi, c'est des aménagements d'accueil et des abris pour accommoder des
pêcheurs en bordure des rivières à saumon. Donc, c'est vraiment dans cette
optique-là. Donc, j'ose espérer que je suis en mesure de bien répondre à votre
interrogation sur cet aspect.
Au niveau de la consommation d'alcool et
de drogue, qui est un autre élément que vous avez présenté dans votre mémoire,
bien, si vous… vous le dites en partie. Existe déjà, dans la loi actuelle,
l'interdiction de consommer de l'alcool. Ça existe déjà, en fin de compte.
Donc, on rajoute le mot «drogue» parce que la drogue est rendue légale
aujourd'hui. Ça aurait dû être fait, peut-être, dans un projet de loi dans le
passé ou quoi que ce soit, mais, nous, c'est de moderniser, en fin de compte,
déjà le libellé qui était fait. On en a eu… on a eu de bonnes discussions
tantôt sur cet aspect-là avec les agents de la faune. Je peux vous dire une
chose, ils nous ont donné aussi des éclaircissements. Il y aura possiblement
réflexion sur ce thème-là. Mais, écoutez, je pense qu'on… L'objectif derrière
le tout, c'était de l'encastrer dans une loi. Et puis naturellement, souvent,
il y a une réglementation, une réglementation automatiquement qui va suivre une
loi.
• (16 h 30) •
Pour ce qui est de la fameuse idée de…
quand on parle de «recherche le gibier blessé», bien, nous, là-dessus, il y a…
oui, il y a tout l'aspect des chiens de sang, mais l'ajout, en fin de compte,
demandé…
16 h 30 (version non révisée)
M. Dufour : …automatiquement
qui va suivre une loi.
Pour ce qui est de la fameuse idée de
quand on parle de «recherche le gibier blessé». Bien, nous, là-dessus, il y a,
oui, il y a tout l'aspect des chiens de sang. Mais l'ajout, en fin de compte,
demandé concernant l'ajout de la possibilité d'utilisation d'une lumière, dans
notre… Et on en a entendu parler jusqu'à maintenant par d'autres groupes, là,
mais ce qui est important de vous préciser que c'est… Normalement, ça va être
couvert par la réglementation. Donc, à savoir, là, quel type de lumière, quelle
force de lumière, etc., là, on a eu différentes présentations qui nous ont
parlé de cet aspect-là. Mais cet aspect-là va davantage possiblement être
couvert dans une réglementation que par le biais du projet de loi, lui, qui,
lui, va juste venir encastrer la situation. Donc, je pense que c'était
important de le préciser de ce côté-là aussi.
Maintenant, dans les autres… dans les
autres éléments qui touchaient certains éléments que vous mentionniez, pouvoir
discrétionnaire du ministre de modifier, d'annuler, refuser de délivrer, de
transférer un bail de droits exclusifs. Bien, je pense que, dans tout ce qu'on
voit aujourd'hui, puis… Hier, on a eu, entre autres, une présentation des zecs
qui a fait intervenir mon collègue de Jonquière de façon très intéressante. Ça
démontre qu'il y a peut-être, un moment donné, des actions qu'un ministre doit
avoir le droit de faire pour peut-être régulariser des situations qui
deviennent un peu problématiques. Et j'endosse parfaitement les propos de mon
collègue de Jonquière, hier, qui a soulevé des points d'interrogation. Je sais
qu'aujourd'hui, ils ont aussi… il a aussi fait du pouce médiatiquement avec ça,
mais c'est des choses qu'on a travaillées dans les années 1970 à faire en
sorte qu'on ait une démocratisation du territoire et… au niveau de la chasse,
au niveau de la pêche, etc. Et ça, je pense que c'est important que l'on
continue à garder cet objectif-là. Et l'objectif, nous, c'est de faire en sorte
qu'on ait un Québec qui est accessible à l'ensemble de la population du Québec.
Donc, c'est pour ça que je dis qu'un
moment donné, c'est peut-être tout à fait normal d'encastrer dans une loi
certains pouvoirs discrétionnaires à un ministre sur des enjeux particuliers.
Et ça je voulais le préciser parce que ça nous touche beaucoup tout le monde,
je pense. Le travail qui a été fait dans les années 1970, aujourd'hui, il
ne faut pas commencer à rétrograder là-dessus. Il faut continuer à le
poursuivre. Puis je pense qu'on est autant responsable que les anciens
gouvernements qui ont eu à travailler ce côté-là. Donc, pour moi, c'est les
éléments majeurs.
Maintenant, moi, la question que j'aurais
avec vous, aujourd'hui, puis, après ça, ça pourrait être mes collègues,
c'est : quelles seraient, selon vous, les priorités, les orientations que
notre ministère devrait prendre pour permettre justement aux pourvoiries de
consolider leur industrie? Vous l'avez dit, vous en avez parlé tantôt un petit
peu, il y a eu certaines situations particulières. On le sait qu'il y a des
pourvoiries qui sont davantage orientées sur le commerce extérieur, ce qui veut
dire la clientèle européenne. Ça n'a pas…
M. Dufour : ...devrait prendre
pour permettre justement aux pourvoiries de consolider leur industrie. Vous
l'avez dit, vous en avez parlé tantôt un petit peu, il y a eu certaines
situations particulières. On le sait qu'il y a des pourvoiries qui sont davantage
orientées sur le commerce extérieur, ce qui veut dire la clientèle européenne.
Ça n'a pas été facile, comme toutes les entreprises en tourisme, là, qui
avaient un vocable défini sur un tourisme extérieur. Donc, quelles sont les
mesures, les méthodes qui vont permettre au secteur pourvoiries de consolider
son entreprise, au bout de la ligne? Et, naturellement, je n'interviendrai pas
là-dessus, là, mais en espérant qu'on ne se retrouve pas non plus avec d'autres
problématiques comme on a vécu avec la chasse à l'orignal dans la réserve
faunique La Vérendrye. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, M. Plourde, vous voulez prendre la parole? Allez-y.
M. Plourde (Marc) : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Alors, M. le ministre, je vais... avant de répondre à votre question,
si vous me permettez, je vais juste faire une petite parenthèse à l'égard de...
malaise... article de règlement. Notre malaise est à l'effet que l'ancien
libellé faisait référence à être sous l'effet de la drogue, de l'alcool, en
fait. Donc, l'alcool et la drogue, ça nous va, il n'y a aucun problème. Là, on
ne fait plus référence à l'effet de la drogue ou de l'alcool. Là, on fait
référence à un chasseur qui pourrait se retrouver en pause de dîner en train de
prendre une bière avec son sandwich. Puis à quelque part, il est à la chasse,
il a son arme, il a son dossard sur le dos, mais il serait soumis... tu sais,
il serait sujet à une infraction. On pense que ça ne fait pas de sens puis
on... L'effet de la drogue, évidemment, l'effet de l'alcool, évidemment, mais
la simple possession d'une bouteille de bière, je crois qu'on qu'on va trop
loin.
Pour répondre à votre question, M. le
ministre, d'abord, je sais qu'on a eu beaucoup d'écoute de la part de votre ministère
au cours des dernières années, depuis que vous êtes en place. On a travaillé beaucoup
avec votre ministère sur un comité économique pourvoiries qui a quand même
permis d'identifier plusieurs éléments qui permettraient aux pourvoiries de se
consolider. D'ailleurs, vous avez posé des gestes concrets récemment, dans le
dernier budget, à cet effet-là.
Je vous dirais, d'abord, en premier temps,
des mesures... rapidement, en début de saison, là, je pense que, oui, il y a la
vaccination, mais il y a aussi des outils qui pourraient être mis à
contribution, là, pour faire en sorte qu'on permette aux gens de pouvoir se
déplacer en pourvoirie au printemps. On le sait, nous, notre saison, elle est
courte, au niveau de la pêche, notamment, printanière, bon, entre le 15 mai et
le 30 juin, l'industrie fait, en règle générale, 50 % de son chiffre
d'affaires. Donc, pour nous, une réouverture des pourvoiries le 14 juin, ce serait
une catastrophe. Donc, qu'on puisse vraiment, avec la Santé publique,
notamment, l'accompagnement de votre ministère, parvenir à avoir des modalités,
des façons de faire qui puissent assurer la sécurité de notre client et de
notre personnel et l'opération de nos entreprises, ce serait merveilleux...
M. Plourde (Marc) : ...donc,
pour nous, une réouverture des pourvoiries le 24 juin, ce serait une
catastrophe. Donc, qu'on puisse vraiment, avec la Santé publique, notamment
l'accompagnement de votre ministère, parvenir à avoir des modalités, des façons
de faire qui puissent assurer la sécurité de notre... et notre personnel et
l'opération de nos entreprises, là, ce serait merveilleux.
Mais il y a deux éléments... qui sont des
enjeux pour nous, l'harmonisation des différents usages sur le territoire de
nos pourvoiries, donc je pense évidemment à la foresterie, aux minières, la
planification, la prévisibilité, c'est un discours que vous connaissez bien,
là, dans la bouche des nos industriels forestiers. Nous avons des besoins
comparables. Donc, ça, c'est un enjeu important puis on y travaille activement
avec les gens de votre ministère actuellement. Je dirais l'harmonisation, donc,
des usages. On a des besoins à l'égard, là... du fondement sur lequel les entrepreneurs
peuvent investir. Nos entreprises sont situées sur des... en majorité, donc
avec des baux, des baux d'une durée indéterminée pour les... Les... ont des
baux d'une durée annuelle, renouvelables annuellement. Ça passe des enjeux
importants pour le financement des entreprises lorsqu'on arrive auprès des
institutions bancaires. Donc, évidemment, ça, c'est un dossier qui n'est pas
dans la cour de votre ministère, qui est dans la cour de votre collègue,
M. Julien. Et on a des gens au comité économique pourvoirie du ministère
de l'Énergie et des Ressources naturelles et on étudie également avec ces
gens-là.
D'ailleurs, dans le cadre de la tournée actuellement
que le ministère a fait, dans une tournée régionale, ça a été relevé. Donc, il
y a des enjeux là pour sécuriser puis faciliter l'investissement des entrepreneurs
sur le territoire public. On est en forêt, on est loin, on est dans un contexte
atypique. Donc, cet élément-là, là, de la propriété de son terrain, là, sous...
du bâtiment, ce serait, quoi, intéressant pour certains. L'allongement de la
durée de bail de droit exclusif, dans le cas des... ce serait également quelque
chose d'intéressant. Toujours une chose qu'on discute actuellement avec les
gens de votre ministère. Je vous dirais, les principales préoccupations qu'on a
actuellement, on les discute actuellement assez activement avec les gens du ministère...
M. Dufour : Si vous me
permettez, M. Plourde, l'histoire des fonds de terrain, je sais que le ministère
des Ressources naturelles... de l'Énergie et des Ressources naturelles, mais
vous n'auriez pas peur, justement, de créer, justement, avec l'histoire de
fonds de terrain, une privatisation du territoire? Détourner en fin de compte.
C'est une privatisation détournée du territoire. C'est avec le temps.
M. Plourde (Marc) : Mme la
Présidente, est-ce que je peux répondre?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui, allez-y.
M. Plourde (Marc) : Bien, en
fait, non. Pour nous, je veux dire, la présence d'une entreprise privée, hein,
qui offre un hébergement sur le territoire, c'est déjà un fonctionnement d'entreprise
privée. La vocation... pourrait être appelée à changer, mais ce n'est pas dans
une optique, nous, nécessairement, là, de changer la vocation aussi,
d'améliorer l'assise d'une entreprise qui investit des centaines et des
millions de dollars sur les bâtiments. Le bâtiment, il va...
M. Plourde (Marc) : ...vocation...
pourrait être appelée à changer, mais ce n'est pas dans une optique où, nécessairement,
là, de changer la vocation. C'est d'améliorer l'assise d'une entreprise qui
investit des centaines et des millions de dollars sur les bâtiments. Le
bâtiment, il va rester là, hein? Il est dédié à faire du commerce, puis dans la
plupart des cas, c'est dans l'optique de la consolidation qu'on le voit. Donc,
pour nous, il n'y a pas de danger là, M. le ministre, là.
M. Dufour : O.K. Merci...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le ministre, vous n'avez pas d'autre question, je pense.
M. Dufour : Non, c'est
terminé.
• (16 h 40) •
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous avez un collègue, M. le député de Bourget, qui a levé la main. Alors, M. le
député de Bourget.
M. Campeau : M. Dugré, M.
Plourde, bonjour. Vous pouvez vous dire que la question vient de quelqu'un qui
ne va pas à la chasse, alors, si jamais la réponse est... Je ne connais pas ça.
Bien, gênez-vous pas. Mais j'entends ce que vous dites, M. Dugré, au sujet
qu'on peut être à .08, conduire une auto. Personnellement, j'aime mieux voir
quelqu'un dans une auto que quelqu'un qui a un fusil chargé. C'est peut-être
moi qui ai une peur irraisonnée.
Mais en même temps, si on a entendu qu'on
a de la difficulté, quand on est dans le bois, à évaluer le taux
d'alcoolémie... Bien, de toute façon, même les policiers ont de la misère, de
temps en temps, à l'évaluer. Alors, bien là, si on n'est pas capable de
l'évaluer, puis on tolère une bière, bien, on en tolère-tu deux? Ça, on fait
quoi? Qu'est-ce que vous suggéreriez? Parce que j'ai l'impression de voir ça
comme une patate chaude qu'on ne pourra pas administrer. Alors, je me demandais
qu'est-ce que vous suggéreriez?
M. Dugré (Dominic) : Bien...
Tu veux y aller, Marc? Non?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. Dugré.
M. Dugré (Dominic) : Oui.
Écoutez, bien, ce qu'on suggère... Tout d'abord, moi, il faudrait qu'on me
démontre que le nombre... qu'il y a un nombre élevé d'accidents de chasse, là,
mais qu'en plus, qui sont reliés à l'alcool. Donc, moi je n'ai pas du tout...
je n'ai jamais vu de données là-dessus. Il y a très peu d'accidents de chasse
annuellement. Comme je l'ai dit en introduction, la chasse, même s'il y a une
arme à feu... Puis j'allais dire, même si je comprends... Je ne comprends pas
toujours, mais je sais qu'il y a une peur, des fois, qui peut être surréelle
des armes à feu, particulièrement à la chasse. Il y a... Oui, il y en a, des
armes à feu, mais je pense qu'il y a une peur qui est exagérée au niveau des armes
à feu. Ça fait que ce soit que... si on combine ça avec l'idée de prendre de
l'alcool, bien là ça prend une ampleur, moi, qui me semble tout à fait
exagérée.
Le fait de pouvoir prendre un verre de vin
ou une bière... On est dans une activité récréative, on est en plein bois. La
seule chose que moi, je peux vous suggérer, c'est juste de garder l'article qui
est là actuellement, de dire, bien, c'est interdit de faire une activité de
chasse sous l'influence de l'alcool. Et, oui, rajoutons la drogue, M. le
ministre, tout à fait. Mais là on vient mettre une double carapace sur une
activité qui, en soi, paraît dangereuse, mais ne l'est pas, parce qu'elle est
bien pratiquée, parce que les pratiquants ont des cours, ont des formations de
sécurité...
M. Dugré (Dominic) :
...sur l'influence de l'alcool. Et, oui, rajoutons la drogue, M. le ministre, tout
à fait. Mais là on vient mettre une double carapace sur une activité qui, en
soi, paraît dangereuse, mais ne l'est pas parce qu'elle est bien pratiquée, parce
que les pratiquants ont des cours, ont des formations de sécurité. Je pense
qu'il faut cesser à un moment donné d'avoir peur de ça. Et je comprends, M. le
ministre. Comme vous avez dit, vous n'êtes pas un chasseur puis... Mais il y a
peut-être une marche à franchir pour comprendre l'esprit des chasseurs, là.
Mais je pense qu'il faut arrêter d'avoir peur. C'est des choses, tout
simplement, c'est... La chasse, ce n'est pas un sport dangereux à cause des
conditions à l'intérieur de laquelle c'est pratiqué.
M. Campeau : Merci.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres questions du côté du
gouvernement? Parce que vous avez encore 1 min 15 s.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Oui, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Ah! Je vois que... C'est le député de Lac-Saint-Jean qui vient de lever la
main.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
À moins que mes collègues, là... que d'autres collègues auraient... voudraient
prendre la parole.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Non, je n'ai pas d'autre... Je n'ai pas d'autre que vous.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
O.K. Bien, écoutez, moi, c'est plus au niveau un peu... On a des groupes qui
viennent, tout ça, puis un peu au niveau des activités de cohabitation,
l'harmonisation, toute la question des habitats fauniques aussi. Au niveau des
pourvoiries, vous avez quand même des grands territoires, tout ça. Puis vous
avez quand même des habitats fauniques aussi. Puis j'aimerais un peu vous
entendre sur les... sur ce que vous faites, en fait, au niveau de la protection
de vos habitats fauniques puis, en même temps, de voir un peu avec vous la
cohabitation aussi des usages. On sait aussi qu'il y a toute la question aussi
du secteur forestier qui fait partie aussi de cet ensemble-là. Puis j'aimerais
ça un peu vous entendre concernant les habitats fauniques, les mesures que vous
prenez pour la protection. Puis, en même temps, comment ça fonctionne aussi
avec le secteur forestier au niveau de toute l'harmonisation puis de la
cohabitation.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors, M. Plourde, je pense, c'est vous
qui avez levé la main pour répondre. Alors, vous avez quelques secondes.
M. Plourde (Marc) : Bien,
écoutez, j'aurais le goût de vous répondre, M. le député de Lac-Saint-Jean, que
c'est un enjeu de toutes les heures, de tous les jours, de toutes les minutes.
L'harmonisation des usages, c'est un enjeu important. On y travaille avec
acharnement. Pour nous, la forêt, la faune peuvent cohabiter. L'industrie
forestière, l'économie de la faune peuvent cohabiter. Moi, je le dis souvent
dans les derniers temps, un plus un, la forêt plus la faune, ça fait trois
parce que, dans notre cas, on y ajoute le tourisme. Donc, c'est ma réponse, Mme
la Présidente.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Voilà! Alors, merci beaucoup. Vous avez débordé
un petit peu, mais je pense que c'était pertinent. M. le député de Laval-des-Rapides,
maintenant, vous avez la parole. Ah, non! C'est M. le député D'Arcy-McGee qui
commence?
M. Polo : Oui.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Parfait. Alors, M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci, Mme
la Présidente. Merci, MM. Plourde et Dugré, pour votre exposé. Et c'est
important de vous entendre et de constater l'étendue de votre industrie, de
votre implication dans ce sujet. Moi, j'apprends de savoir qu'il y a quelque
500 000 personnes qui utilisent vos...
M. Birnbaum : …Merci, messieurs
Plourde et Dugré pour votre exposé. Et c'était important de vous entendre et de
constater l'étendue de votre industrie, de votre implication dans ce sujet.
Moi, j'apprends, là, savoir qu'il y a quelque 500 000 personnes qui
utilisent vos services chaque année, ce n'est pas rien, et que vous êtes un
petit peu partout au Québec, j'imagine, 600 pourvoiries en opération. Ça
m'amène à quelques questions parce que vous avez votre rôle à jouer en ce qui a
trait aux objectifs du projet de loi, c'est-à-dire la conservation et la mise
en valeur de la faune et autres, et de faire ça de façon harmonieuse, et de
vous… des… bien réconcilier tout ça avec une industrie, foresterie, qui est
présente, évidemment, partout. Et aussi de… j'imagine, d'arrimer vos activités
avec les communautés des Premières Nations au Québec qui partagent ce
territoire, évidemment, avec nous.
Dans cette optique, j'ai
deux questions en ce qui a trait à vos commentaires sur l'article 74.
Dans un premier temps, on entend de beaucoup que tout va se faire dans les
règlements, alors des fois l'intention de législateur n'est pas si claire, mais
vous avez une préoccupation très claire en ce qui a trait à l'article 74
et j'aimerais vous entendre là-dessus. Vous parlez de ce nouveau pouvoir
d'ordonnance, et que ça risque d'être très large. Est-ce que je peux vous
inviter d'élaborer, de nous parler de tout ça? Et surtout de… avec un oeil dans
ce cas-là, parce que vous donnez l'exemple de ce qui s'est passé à La Vérendrye,
et avec la communauté algonquine. Je vous invite de nous parler de vos
préoccupations en termes de cet article-là et de faire référence à vos
entretiens, votre façon de faire avec nos Premières Nations, et les… de cet
article sur leurs préoccupations.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Qui prend la parole? M. Plourde?
M. Dugré (Dominic) : Je pense
que je peux peut-être juste parler du pouvoir d'ordonnance puis…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. Dugré
M. Dugré (Dominic) : …je
pourrai laisser Marc continuer sur nos relations avec les Premières Nations.
Bien, effectivement, c'est un nouveau pouvoir qui n'existait pas auparavant,
puis qu'on n'avait pas entendu parler beaucoup, là, depuis… sauf dans la
dernière année, pouvoir d'ordonnance, on en a entendu parler beaucoup. Les
citoyens savent maintenant ce que ça peut comporter comme décisions puis mise
en place de décisions d'urgence qui viennent bouleverser, finalement, des
activités. Dans ce cas-ci, on comprend que ça peut avoir un lien avec les cas
de maladie débilitante du cerf qui est survenu en Outaouais il y a quelques
années, mais on soulève effectivement la question parce qu'on dit : Pour
protéger la sécurité des personnes, on pourrait venir interdire les activités
de chasse pour une période de 60 jours. Ça fait que c'était plus fort que
nous, on ne pouvait pas ne pas faire de lien avec ce qui s'est produit l'an
passé, puis je voudrais… parce qu'on ne refera pas le débat qu'il y a eu
là-dessus…
M. Dugré (Dominic) : ...parce
qu'on dit «pourrait protéger la sécurité des personnes», on pourrait venir
interdire des activités de chasse pour une période de 60 jours. Ça fait que là
c'est plus fort que nous, on ne pouvait pas ne pas faire de lien avec ce qui
s'est produit l'an passé, puis, je veux dire, je pense qu'on ne refera pas le
débat qu'il y a eu là-dessus, mais il y a quand même eu des illégalités qui se
sont produites, des chasseurs qui n'ont pas pu accéder à leur territoire de
chasse, alors que la cour avait confirmé en droit. C'est dans ce contexte-là qu'on
se pose la question. Mais pour ce qui est des relations avec les Premières
Nations, je vais laisser Marc continuer là-dessus.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. Plourde.
M. Plourde (Marc) : Merci, Mme
la Présidente. Donc, vous soulevez une question qui est extrêmement importante
et qui est un sujet d'attention, je vous dirais, croissant chez nous. Bon,
Dominic a fait référence à certains événements qui se sont produits à l'automne
2020. Il y a des événements non pas de cette ampleur sûrement, mais
effectivement il y a des interactions, quand même, qui sont, je dirais,
fréquentes, dans certains secteurs, dans certains endroits au Québec, qui
découlent d'une absence de clarification des droits, d'une part, des Premières
Nations.
• (16 h 50) •
Évidemment, nous, notre position comme
organisation, on est foncièrement en accord avec une reconnaissance des droits
des Premières Nations... On occupe ce territoire-là, puis... on en prend soin
dans le meilleur moyen qu'on peut avoir pour en prendre soin, mais on les
protège, on les gère de façon judicieuse. On travaille étroitement avec des
organisations en tourisme autochtone, je pense notamment à Tourisme autochtone
Québec qui est un partenaire régulier de la fédération. On travaille avec
d'autres organisations touristiques également sur plusieurs initiatives qui
visent, d'une part, à augmenter la présence des Premières Nations en termes
d'acteurs de notre industrie. Donc, plusieurs communautés possèdent des
pourvoiries, on a des beaux succès en termes de pourvoiries dans les
communautés. Par contre, ils ont des enjeux importants.
Pour nous, le mot clé, c'est
l'harmonisation. On veut contribuer à cette harmonisation-là. Mais évidemment
le contexte pour nous permettre d'y contribuer n'est pas évident. Les
discussions se font de nation en nation, hein, les chefs, ils veulent parler au
ministre, au premier ministre, et on est rarement mis à contribution dans la
recherche de solution. Mais je vous dirais, notre souhait peut-être le plus
cher, ce serait de se créer des lieux de rencontre et des lieux de partage où
on pourra avec les membres des Premières Nations imaginer ce que serait une
pleine harmonisation des usages. Je vous dirais, le territoire très vaste, on
occupe quand même une portion très réduite du territoire forestier, les
pourvoiries...
M. Plourde (Marc) : …avec les
membres des Premières Nations, imaginer ce que serait une pleine harmonisation
des usages. Je vous dirais, le territoire est très vaste, on occupe quand même
une portion très réduite du territoire forestier, les pourvoiries. On dit
souvent : c'est moins de 5 % du territoire forestier sous CAF,
là — à l'époque, on disait «sous CAF» — mais de la forêt
exploitable. Donc, on n'est quand même pas ceux qui prennent le plus de place,
on protège bien les ressources dont on a la garde et on est pleinement ouverts,
là, à l'intégration, là… d'une meilleure intégration, là, de ces nations-là
dans la vitalité… pour la vitalité de notre industrie. On a des projets
actuellement avec des partenaires comme… je parlais de Tourisme autochtone
Québec, on est «accompagneurs» en accompagnement avec plusieurs entreprises
autochtones de pourvoiries, et pour nous, comme je vous dis, si on peut se
créer des lieux d'échange et de rencontre qui permettraient de trouver des
façons novatrices, là, d'améliorer la contribution des Premières Nations, là, à
la gestion de la faune, notamment, là, à une saine harmonie, là, entre les
différentes clientèles, bien, on pourra souhaiter d'autres choses pour le
Québec.
M. Birnbaum : Merci. Je
céderais le temps qu'il reste, Mme la Présidente, à mon collègue.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Oui. Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Mes questions reviennent notamment sur la réglementation qui
est… bon, en fait, certains des commentaires mentionnés, là, par la Fédération
des pourvoiries par rapport à la question de l'alcool, notamment, parce que,
moi, j'en parle puis je vais un peu dans le même sens. Vous, vous plaidez plus
de liberté, plus de responsabilisation au niveau des chasseurs, c'est ce que je
comprends de votre… donc moins d'encadrement, moins de réglementation. Ce que
vous avez également dit, c'est que vous ne voyez pas de… il n'y a aucune
statistique, aucune étude qui ne démontre qu'il y a une nécessité pour un plus
grand encadrement à ce… Et est-ce que c'est ce que j'ai bien compris?
Pouvez-vous continuer à élaborer sur ce sujet-là? Parce que ma compréhension
aussi de l'expérience que vivent les chasseurs, c'est qu'on… dans le plaisir
qu'ils ont à vivre cette expérience-là, ils n'ont pas nécessairement besoin de
se sentir trop encadrés, trop paternisés dans l'exécution ou dans le plaisir
qu'ils vivent à travers cette activité-là.
M. Plourde (Marc) : Vous
permettez?
M. Polo : Oui, oui, allez-y.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. Plourde.
M. Plourde (Marc) : …Mme la
Présidente, je suis habitué d'attendre à ce que la présidente me donne la
parole. Alors, c'était une petite réserve, je m'en excuse. Écoutez, M. le
député, pour nous, je pense que le propos… notre propos est de dire que le
citoyen chasseur n'est pas…
M. Polo : ...allez-y.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. Plourde.
M. Plourde (Marc) : Oui, Mme
la Présidente. Je suis habitué d'attendre à ce que la présidente me donne la
parole, alors j'ai eu une petite réserve, je m'en excuse.
Écoutez, M. le député, pour nous, je pense
que le propos... notre propos est de dire que le citoyen chasseur n'est pas
différent de tout autre citoyen, hein? Je pense qu'un véhicule automobile, c'est
dangereux, au même titre qu'une arme à feu. Il y a une perception différente
dans la population, mais ne restons pas sur les perceptions, parlons de faits. Justement,
nous, il n'y a aucune étude, il n'y a rien qui supporte le fait qui suggère
qu'un chasseur en possession d'une arme à feu qui est en train de prendre une
bière à son lunch le midi est plus dangereux qu'un citoyen qui va prendre une
bière au restaurant puis qui repart avec sa voiture. On fait référence, nous, à
la notion d'état d'ébriété. Toute personne, surtout en état d'ébriété, avec une
voiture, avec une arme à feu, même dans les lieux publics, c'est une
infraction, ce n'est pas un geste socialement tolérable.
Maintenant, on se met en contexte où
l'activité de chasse, souvent, pour un Québécois ou pour un touriste, ça
correspond à une période de vacances, c'est un congé, les gens sont en congé,
sont en vacances. Je pense qu'il n'y a rien qui nous distingue d'un autre citoyen,
en termes de responsabilité et de jugement, lorsqu'ils ne sont pas sous l'effet
des drogues ou de l'alcool. Donc, c'est simplement ça, notre propos. On
discrimine un chasseur à l'égard d'un autre citoyen lorsqu'il est en possession
d'armes à feu et qu'il a pris une consommation qui jamais ne va l'amener à une
limite qui peut être en mesure d'altérer son jugement.
Ces limites-là sont clairement connues, il
y a une tolérance à 0,08, dans certaines provinces, c'est à 0,05, mais je pense
que... la norme québécoise de 0,08 qui détermine le moment où un individu n'est
plus apte à assumer ses responsabilités au volant d'une voiture, je pense
qu'elle s'applique aussi à la possession d'une arme à feu. Mais on devrait
avoir une règle qui est comparable, qui est cohérente avec nos autres règles du
savoir-vivre en société.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Quelques secondes, M. le député.
M. Polo : Donc, c'est ça.
Donc, exactement, il ne faut pas infantiliser non plus, là, ceux qui pratiquent
ce sport-là, ceux qui pratiquent cette activité-là, et c'est ce que vous
interprétez, là, à travers cet élément-là du projet de loi. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors... à la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue. Ouvrez votre micro, oui.
Voilà.
Mme Lessard-Therrien : Oui.
Merci, Mme la Présidente. J'aimerais revenir quand même sur la question de
l'harmonisation avec l'industrie forestière, entre autres, parce que c'est sûr
que, bon, on est dans une optique, là, de préservation de l'habitat, notamment
pour pratiquer des activités, là, de chasse et pêche. Comment ça se passe, en
ce moment, cette harmonisation-là? Est-ce que vous avez des enjeux...
Mme Lessard-Therrien : ...entre
autres. Parce que c'est sûr qu'on est dans une optique, là, de préservation de
l'habitant, notamment pour pratiquer les activités, là, de chasse et pêche.
Comment ça se passe en ce moment, cette harmonisation-là? Est-ce que vous avez
des enjeux?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. Plourde.
M. Plourde (Marc) : Oui,
merci, Mme la Présidente. Bien oui, évidemment on a des enjeux, puis les enjeux
sont liés à notre capacité de faire une planification intégrée des usages entre
le déploiement des activités touristiques, l'hébergement touristique, les
activités de chasse et pêche. Le déploiement des activités de récoltes
forestières, on pense qu'il y a moyen d'harmoniser ça pour assurer à la fois le
respect de l'attribution des droits que le gouvernement fait envers les
compagnies, mais également le respect, tu sais, de l'attribution des droits
d'exploiter un commerce touristique et d'exploitation de la faune sur un même
territoire. Donc, à nos yeux, il y a une obligation. À tout le moins, logique,
là, de faire du un plus un égale trois, comme je vous disais tout à l'heure.
Maintenant, comment ça se passe? Je vous
dirais que c'est variable selon les régions. C'est variable selon, je vous
dirais, l'intensité de la présence de territoires structurés. Tu sais, c'est
plus compliqué dans une région comme les Laurentides où on a plusieurs parcs,
réserves, pourvoiries, zones d'exploitation contrôlées. Un moment donné, ça
fait des territoires qui sont très fortement affectés à des fins... Bon, là,
dans ces territoires-là, ça rend la chose davantage difficile que dans d'autres
régions où il y a plus de marge de manoeuvre. Nous, pour nous, là, ce qui est
important, c'est le taux de récolte sur un territoire qui soit cohérent,
conséquent avec notre vocation touristique. Donc, on ne peut pas... À l'échelle
d'un territoire, souvent, un... forestier qui pourrait être récolté, dans
certains cas peut couvrir l'ensemble du territoire de la pourvoirie. On ne peut
pas arriver dans une pourvoirie dans un territoire qui a été exploité à 50 %,
là, le caractère touristique n'est plus là.
• (17 heures) •
Donc, nous, on travaille beaucoup avec les
planificateurs forestiers. On a un projet pilote qui dure depuis quelques
années, mais qui nous a... dans les Laurentides, en Mauricie, qui a pris
naissance en Mauricie, qu'on exporte dans les Laurentides, ça vise dans le fond
sur une bonne planification. Actuellement, le ministère a... la planification
forestière en main. Évidemment, les industriels... le ministère a des
engagements envers les industriels. Notre travail, c'est de travailler plus
étroitement, je dirais, d'abord avec le planificateur gouvernemental parce que
c'est lui qui a pris le contrôle de la planification forestière, donc c'est à
lui d'intégrer à quelque part les besoins de notre secteur dans le respect de
la capacité forestière de notre territoire. Donc, on doit tirer le maximum de
l'ensemble des ressources. Pour nous, à cause du territoire... de la dimension
réduite de nos territoires, ça demande une harmonisation plus fine, et on pense
qu'on peut y arriver en travaillant main dans la main avec les planificateurs
gouvernementaux et l'industrie...
17 h (version non révisée)
M. Plourde (Marc) : ...la
capacité forestière de notre territoire. Donc, on doit tirer le maximum de
l'ensemble des ressources. Pour nous, à cause du territoire, de la dimension
réduite de nos territoires, ça demande une harmonisation plus fine. Et on pense
qu'on peut y arriver en travaillant la main dans la main avec les planificateurs
gouvernementaux et l'industrie.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Je dois vous arrêter ici parce que je dois
passer la parole au député de Jonquière. M. le député.
M. Gaudreault : Oui.
Bonjour. Merci beaucoup pour votre présence et votre mémoire. Nous, comme
parlementaires, nous aurons à étudier de façon détaillée le projet de loi
n° 88. Vous nous dites de baliser le pouvoir discrétionnaire du ministre,
là, pour l'article 40 qui introduit l'article 90.1. Moi, je suis
plutôt favorable à ça, baliser les pouvoirs discrétionnaires des ministres.
Est-ce que vous pouvez nous donner quelques critères qui pourraient nous aider
quand nous arriverons pour les amendements, là, pour pouvoir baliser ce pouvoir
discrétionnaire? Dans quel esprit et dans quel sens?
M. Plourde (Marc) : Je
vais laisser Me Dugré répondre.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. Dugré.
M. Dugré (Dominic) :
Oui. Merci. Bien, écoutez, on en donne un peu un exemple qui... On n'a pas
utilisé le terme baliser, mais c'est sûr qu'un pouvoir discrétionnaire, tant au
niveau des agents qu'au niveau du ministre, c'est inévitable, c'est
incontournable. Sauf que, là, on vient combiner ça aussi avec le fameux
article 71 qui peut générer une accumulation de sanctions. Et je dis bien
«qui peut». Parce que ça dépend su pouvoir discrétionnaire. Mais, bon, écoutez,
on a des exemples, là. Je pense qu'on donne un bon exemple dans la... bien,
dans notre mémoire.
Si on prend un actionnaire d'une
pourvoirie qui se fait intercepter par un agent pour ne pas avoir porté son
dossard alors qu'il est à la chasse à la perdrix, bien là, il peut avoir une
amende de 500 $ pour ne pas avoir porté son dossard puis une amende de
1 000 $ pour avoir possédé un animal qui a été chassé en
contravention à la loi. On peut suspendre son permis et on peut... Le ministre
aurait le pouvoir discrétionnaire d'annuler son bail de droit exclusif. Donc,
c'est l'accumulation, là. Ça fait qu'on peut peut-être dire, regarde, bien, si
c'est un actionnaire, une infraction mineure, on ne procédera pas à
l'annulation du bail. C'est un peu dans ce sens-là. C'est que les portes sont
grandes ouvertes. On comprend très bien, là, que je donne un cas extrême, là,
mais la possibilité est là quand même. Ça fait que c'est dans ce sens-là qu'on
a amené des commentaires.
M. Gaudreault : Il me
reste combien de temps, Mme la Présidente?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : 50 secondes.
M. Gaudreault : O.K. Bon.
Vous voulez diversifier vos activités. Vous le faites déjà. Vous voulez faire
de l'animation, de l'interprétation des richesses fauniques et floristiques, je
dirais, du Québec. Avez-vous assez de ressources, par exemple, les biologistes
du ministère qui peuvent vous accompagner? J'aimerais ça vous entendre
là-dessus sur... Je veux vous amener ailleurs, là, tu sais, sur le
développement puis l'accompagnement, par exemple, par des biologistes.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. Plourde, une réponse courte.
M. Plourde (Marc) : Oui.
Bien, en fait, j'ai le goût de vous dire oui. On a un accompagnement du
ministère dans ce sens-là, mais la diversification des pourvoiries, bien,
évidemment, ça ne repose pas sur la chasse et la pêche. Donc, nécessairement,
les spécialistes...
M. Gaudreault : …des
biologistes.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. Plourde, une réponse courte.
M. Plourde (Marc) : Oui. Bien,
en fait, j'ai le goût de vous dire oui. On a un accompagnement du ministère
dans ce sens-là, mais la diversification des pourvoiries, évidemment, ça ne
repose pas sur la chasse et la pêche. Donc, nécessairement, les spécialistes de
la…, ils sont au ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs. Mais,
souvent, lorsqu'on parle de diversification, on va travailler davantage avec
des partenaires comme les gens de l'aventure et de l'écotourisme, parce que
l'enjeu, c'est l'allongement de nos saisons d'opération. Donc, on a des hautes
saisons pour la chasse, pour la pêche. On a des périodes plus molles, je
dirais, parfois, c'est l'automne, parfois, c'est en milieu de saison. Donc,
nous, ce qu'on souhaite, c'est amener… c'est la… — la demande de la
clientèle est là aussi — c'est de diversifier l'offre et davantage
d'activités nautiques, davantage de possibilités d'excursion, de sentiers pour
le vélo, pour ci, pour ça. Donc, on va aller chercher des expertises parfois…
Auprès des MRC, on a un projet extraordinaire dans notre région en lien avec la
motoneige hors-piste notamment pour la saison hivernale.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, j'ai l'ingrate tâche de vous couper ici la parole. Je vous ai laissé
déborder un petit peu. Merci beaucoup d'avoir participé aux travaux de cette commission.
M. Plourde (Marc) : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je suspends les travaux quelques instants afin que l'on puisse accueillir par
visioconférence le prochain groupe.
(Suspension de la séance à 17 h 4)
(Reprise à 17 h 7)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, nous reprenons nos travaux, et je souhaite la bienvenue aux représentants
de la fédération québécoise pour le saumon de l'Atlantique. Je vous rappelle
que vous avez 10 minutes pour votre exposé, et par la suite nous procéderons à
la période d'échange avec les membres de la commission. Je vous invite donc à
vous présenter puis à procéder à votre exposé. Vous avez la parole.
M. Fiset (Normand) : Mme la
Présidente, M. le ministre, Mmes, MM. les députés et membres de la commission,
merci de nous recevoir afin de présenter nos commentaires sur le projet de loi n° 88. Mon nom est Normand Fiset et je
suis le président de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique. Et je
suis accompagné de Myriam Bergeron, qui est la directrice générale de la FQSA.
Depuis 35 ans, la Fédération québécoise
pour le saumon atlantique représente un réseau solide d'organismes sans but
lucratif qui ont fait leurs preuves, depuis leur création, afin d'assurer la
conservation et la mise en valeur du saumon atlantique dans ses rivières. Elle
représente également des centaines de membres issus de pêcheurs sportifs, communautés
autochtones et autres parties prenantes. Depuis des décennies, les
gestionnaires de rivières et la FQSA ont réussi à démontrer avec brio leur
capacité d'éduquer les utilisateurs et de gérer l'équilibre délicat entre l'utilisation,
la préservation de la ressource et l'environnement dans lequel elle évolue.
La FQSA est un acteur incontournable dans
la gestion durable de la faune et du territoire, parce que, premièrement, avec
notre modèle québécois de gestion rivière par rivière, unique en Amérique du
Nord, nous avons développé une grande expertise terrain et scientifique sur la
conservation et la mise en valeur du saumon atlantique, incluant ses habitats. Deuxièmement,
nous travaillons activement avec les Premières Nations dans la réalisation de
projets de conservation et de rapprochement avec les communautés. Troisièmement,
nous avons développé des liens de confiance avec différents intervenants
régionaux, gouvernementaux et associatifs, tant à l'échelle nationale qu'à
l'échelle internationale. Finalement, nous avons fait la démonstration
indéniable de notre ouverture et de notre volonté de participer à un dialogue
national constructif sur les enjeux de cohabitation, qui sont actuellement très
préoccupants.
Dans le cadre de l'étude...
M. Fiset (Normand) : ...et
associatif tant à l'échelle nationale qu'à l'échelle internationale. Finalement,
nous avons fait la démonstration indéniable de notre ouverture et de notre
volonté de participer à un dialogue national constructif sur les enjeux de
cohabitation qui sont actuellement très préoccupants.
Dans le cadre de l'étude du projet de loi
n° 88, je vais maintenant vous parler plus précisément de l'encadrement et
du développement des activités récréatives en lien avec la préservation du
saumon atlantique. La FQSA souligne l'urgence de déployer les efforts de
concertation pour répondre aux problématiques de partage des usages sur les
rivières à saumon au Québec et la nécessité d'assurer la pérennité des populations
de saumon atlantique.
• (17 h 10) •
Sur la scène internationale, le Québec est
reconnu pour l'excellence de la gestion de cette espèce emblématique, de la
qualité de l'environnement des habitats aquatiques et de la qualité de l'eau.
Sa pêche sportive est aussi un levier économique régional durable et une des
seules activités fauniques en croissance. Ses retombées économiques annuelles
sont de plus de 50 millions et se concentrent dans la région de l'Est du
Québec.
Il apparaît impératif pour la FQSA que les
organismes du milieu prennent un temps d'arrêt et s'assoient afin de discuter
de l'avenir. La FQSA propose de lancer un nouveau dialogue avec les Premières
Nations, les acteurs publics, privés et sociaux concernés par les questions
reliées à la cohabitation sur les rivières au Québec. L'expertise de nombreux ministères
et organismes devrait aussi être mise à profit afin d'identifier rapidement les
mesures les plus pertinentes à mettre en place.
Les habitudes de vie sont en constante évolution,
et la gestion globale d'une rivière n'en fait pas exception. L'arrivée massive
de nouveaux utilisateurs des rivières, canoteurs, baigneurs, plongeurs,
randonneurs, sont une tendance lourde avec laquelle nous allons devoir
cohabiter à long terme. Cette tendance a été exacerbée par la pandémie en 2020
et assurément en 2021, mais elle était déjà observée depuis plusieurs années.
Un travail de sensibilisation doit être réalisé auprès des parties prenantes
afin que l'éthique aux abords des rivières à saumon soit respectée, mais il est
aussi nécessaire d'encadrer les activités récréatives pour un réel
développement durable.
Au cours des dernières années, nous avons
malheureusement constaté une dégradation de l'habitat du saumon causée par
l'activité humaine et touristique de masse. La problématique de cohabitation et
de surutilisation sur les rivières à saumon a atteint son apogée à l'été 2020,
et des actions doivent être prises. Nous devons appliquer une gestion du
territoire qui réponde au principe de développement durable.
L'état fragile du saumon atlantique...
Excusez. L'état de la population du saumon classique est bon, mais fragile. Les
rivières qui abritent le saumon atlantique requièrent donc un niveau de
protection accru, tel que le sous-entend le statut spécial des rivières à
saumon dans la réglementation. C'est notamment pour cette raison que le MFFP a
instauré, en 2016, un plan de gestion pour le saumon atlantique qui est axé sur
l'exploitation durable...
M. Fiset (Normand) : ...les
rivières qui abritent le saumon atlantique requièrent donc un niveau de
protection accru, tel que le sous-entend le statut spécial des rivières à
saumon dans la réglementation. C'est notamment pour cette raison que le MFFP a
instauré, en 2016, un plan de gestion pour le saumon atlantique qui est axé sur
l'exploitation durable de cette ressource. L'éducation des pêcheurs sur les
meilleures pratiques de la remise à l'eau ainsi que l'augmentation de sa
popularité démontrent déjà des effets positifs sur les populations de saumon.
Vu son très haut taux de réussite, les saumons sont à même de se reproduire et
de se perpétuer comme espèce. Les pêcheurs sont des passionnés de nature et
sont activement impliqués dans la conservation du saumon.
Les activités récréatives pratiquées de
façon intensive entraînent des impacts négatifs directs et indirects sur le
saumon. Le dérangement aquatique soutenu modifie son comportement et l'amène à
se déplacer constamment et peut, dans certaines circonstances, limiter son
accès aux habitats de fraie de qualité. La situation devient particulièrement
inquiétante en période d'étiage et en eau chaude, lorsqu'ils sont plus
vulnérables. Cette dépense d'énergie supplémentaire peut entraîner une diminution
du taux de reproduction et divers effets physiologiques. Pour les saumons
juvéniles, la présence d'activité intensive les pousse en dehors de leurs
refuges et les expose ainsi à une plus forte prédation.
Le cadre réglementaire doit simplifier le processus
d'approbation des plans de développement d'activités récréatives, les PDAR, et,
en effet, la loi n° 88 indique que ceux-ci seront dorénavant
inclus au protocole d'entente. Il est essentiel que les gestionnaires de
rivières soient consultés et participent à la confection du cadre de
l'élaboration des PDAR, notamment, en ce qui a trait aux conditions de
pratique, de développement des activités récréatives sur leur territoire, dans
une optique de développement durable et d'accès équitable.
Mme Bergeron (Myriam) :
Bonjour. Je vais maintenant vous parler de l'importance de la diversification
des sources de revenus pour le secteur pour assurer leur autofinancement.
Nous saluons les articles 53 et 57 du projet
de loi qui autorisent le ministre, ou un organisme partie, à procéder à des
améliorations ou à des constructions à l'extérieur d'une zec ou d'une réserve
faunique.
Par contre, il est essentiel que les
dispositions légales permettent une plus grande flexibilité pour les organismes
gestionnaires de rivières à saumon dans la diversification des sources de
financement, par exemple la construction et l'acquisition d'infrastructure
d'hébergement.
La protection des ressources et des
habitats fauniques est un pilier de la mission de la FQSA. En ce sens, toute
proposition qui vient bonifier le pouvoir des agents et des assistants de
protection de la faune, sans atteinte aux droits des pêcheurs, est vue et jugée
positivement. Toutefois, il est primordial d'avoir des effectifs en nombre
adéquat pour protéger notre territoire et la ressource saumon.
Finalement, La FQSA est très favorable à
l'ajout du chapitre VI.1 sur les projets pilotes. L'expérience passée tend à
démontrer que la lourdeur administrative et réglementaire limite souvent la
mise en place de solutions flexibles à des enjeux qui sont criants. Donc, les
projets pilotes, avec leur mise en application rapide puis leur caractère…
Mme Bergeron (Myriam) :
...saumon.
Finalement, la FQSA est très favorable à
l'ajout du chapitre 6.1 sur les projets pilotes. L'expérience passée tend à
démontrer que la lourdeur administrative et réglementaire limite souvent la
mise en place de solutions flexibles à des enjeux qui sont criants. Donc, les
projets pilotes, avec leur mise en application rapide puis leur caractère
personnalisé, permettront une meilleure gestion de la ressource saumon, en
accord avec l'approche de gestion rivière par rivière du MFFP.
Donc, en conclusion, le saumon atlantique
est une espèce emblématique, dont la valeur écologique est sans équivoque. Il
importe d'assurer sa conservation, notamment par une gestion proactive de la
cohabitation des usagers et des communautés sur les rivières à saumon du
Québec. Le projet de loi est, selon nous, une opportunité en ce sens.
Donc, nous sommes maintenant prêts à
répondre à vos questions.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci beaucoup pour cet exposé. Alors, je cède maintenant la parole au
ministre, qui a... qui dispose de 16 min 30 s. M. le ministre...
M. Dufour : Merci, Mme la
Présidente. Bonjour, M. Fiset. Bonjour, Mme Bergeron. Bien heureux de
vous avoir avec nous aujourd'hui. On a eu de très belles présentations autant
hier qu'aujourd'hui, et ça va nous permettre peut-être de préciser peut-être
quelques éléments. Je pense que c'est intéressant toujours d'avoir ces
discussions-là puis d'avoir la chance d'avoir les collègues autour de la table
pour écouter un peu ces éléments-là. Je ne vous cacherai pas que, depuis
peut-être deux semaines, j'ai mon collègue du Parti québécois, Sylvain
Roy, qui m'interpelle beaucoup sur le dossier de la rivière Bonaventure. Et je
pense que c'est un dossier, là, qui est quand même important pour son secteur,
mais aussi pour… aussi la dynamique que vous avez présenté particulièrement
M. Fiset, là, qui a fait la présentation sur ce volet-là dans son
élocution tantôt… dans son allocution tantôt.
J'aimerais ça vous mentionner, puis je
suis très heureux de vous mentionnez qu'autant la Fédération québécoise du
saumon de l'atlantique que les gestionnaires des zecs de pêche au saumon vont
être consultés dans les démarches d'élaboration du nouveau protocole d'entente
pour la délégation de gestion d'une zec de pêche au saumon.
Naturellement, lors de ces travaux, vos
inquiétudes, bien, peuvent… bon, vont pouvoir être analysées pour justement
voir quelles sont les flexibilités qu'on peut mettre dans l'approbation d'un
PDAR. Je pense que ça, c'est quelque chose qui… ce que je comprends dans le
libellé, tantôt, de M. Fiset, donc ça serait… ça va être important. Et
oui, vous allez être consulté. Et oui, c'est important qu'on soit capables d'être
flexibles pour la durée d'un protocole d'entente.
La cohabitation des différents
utilisateurs et d'harmonisation. Écoutez, depuis deux jours qu'on est sur
le dossier, puis c'est quelque chose qu'on entend parler, et c'est le même
principe, je pense, pour les usagers sur une rivière au saumon. Donc, on est
très conscient que c'est un enjeu pour les différents utilisateurs de la
rivière au saumon. Puis je pense que la situation de la pandémie, ce qu'elle
nous a démontré, c'est que… ou ce qu'elle a créé, ça a été une…
M. Dufour : ...sur une
rivière au saumon. Donc, on est très conscients que c'est un enjeu pour les
différents utilisateurs de la rivière au saumon.
Puis je pense que la situation de la
pandémie, ce qu'elle nous a démontré, c'est que... ou ce qu'elle a créé, ça a
été une surcharge sur certains secteurs parce que le monde a décidé de
s'approprier le Québec d'une façon différente de ce qu'ils avaient fait auparavant.
Donc, les gens qui devaient aller en Europe, les gens qui devaient aller aux États-Unis,
bien, se sont retournés sur des activités québécoises. Et la rivière au
saumon... le saumon, entre autres, mais aussi les activités auprès d'une
rivière au saumon a semblé être quelque chose qui est devenu un enjeu. Parce
que... C'est important de le préciser, parce que, jusqu'à l'année... jusqu'à
cette année ou jusqu'à l'été dernier, on n'avait pas vraiment eu de soubresaut par
rapport à ça.
Concernant la modification des règlements
des zecs de pêche au saumon puis des réserves fauniques pour y inscrire des
modalités permettant d'encadrer les conditions de pratique des activités
récréatives, la question pourrait effectivement être explorée. Je pense ça fait
partie d'un tout.
Toutefois, il faut comprendre que, pour
certaines activités — puis ça, je pense que c'est important de le
préciser — telles que la navigation, le pouvoir n'est pas détenu par
le MFFP, mais il est détenu par une autre instance. Et rien dans les pouvoirs
qui sont conférés au MFFP ne nous permet d'intervenir sur les droits de la
navigation. Ce n'est pas de notre ressort.
Donc, c'est important de le préciser, je
pense, et puis que tout le monde ici, autour de la table, en soit conscient. Parce
qu'à un moment donné c'est bien beau de vouloir qu'un ministère quelconque,
dans ce cas-ci, notre cas, intervienne, mais, si ce n'est pas de notre
législation, ce n'est pas évident d'y intervenir.
• (17 h 20) •
Par contre, vous savez très bien que les
activités de baignade puis de plongée en apnée sont interdites en vertu des
articles 23.1 du Règlement sur les réserves fauniques et de
l'article 20.1 du Règlement sur les zones d'exploitation contrôlée de
pêche au saumon, de se baigner ou de faire de la plongée en apnée, qui est...
c'est prohibé. Donc, vous avez les possibilités par rapport à ces éléments-là.
Donc, moi, de mon côté, je pense que c'est
important de faire la clarification de ces éléments-là que je vous présente
aujourd'hui. Et j'aurais deux questions, moi, personnellement, à vous demander.
Donc, est-ce que les modalités visant à
améliorer la saine gestion des zecs auront un avantage pour la gestion des
rivières à saumon dans les zones d'exploitation contrôlée de pêche au saumon?
Et la deuxième : En ayant la capacité
d'intervenir sur la baignade et la plongée en apnée dans les endroits les plus
névralgiques en période de canicule de vos secteurs, bien, avez-vous... y a-tu
d'autres outils que vous avez besoin pour être capables d'encadrer ces
activités-là, qui sont... qui peuvent être plus dommageables, naturellement,
dans les refuges thermiques du saumon...
M. Dufour : …les plus
névralgiques en période de canicule, de vos secteurs. Bien, avez-vous… y a-t-il
d'autres outils que vous avez besoin pour être capables d'encadrer ces
activités-là qui sont… qui peuvent être plus dommageables, naturellement, dans
les refuges thermiques du saumon?
Donc, moi, c'est un peu mes deux questions
que j'ai à vous lancer. Puis je voulais faire les précisions par rapport à ce
que M. Fiset avait présenté. Merci.
M. Fiset (Normand) : Donc, si
vous me permettez, je vais répondre à l'envers, en fait, je vais répondre à
votre deuxième question et je vais laisser Myriam répondre à votre première
question.
À votre deuxième question, oui, il est
clair… naturellement, il y a toujours une question aussi au niveau des
assistants de protection, ça va prendre des gens pour contrôler la
problématique qu'on vit présentement au niveau de la baignade, et de la plongée
en apnée, et ainsi de suite. Ça, c'est une chose. Mais, dans un deuxième temps,
on s'entend, là, et il faut être clair, là, sur quelque chose, on n'est pas… on
ne va pas à l'encontre, on n'est pas contre les activités récréatives sur les
rivières à saumon. En fait, ce sont les… l'achalandage de masse qui est
problématique, c'est ce qui nous inquiète. C'est sûr que ça crée,
naturellement, des… ça crée des conflits d'usage entre les acteurs, mais nous,
à quelque part, on est très occupés aussi de quelqu'un… en fait, un des usagés
que lui ne peut pas parler, c'est le saumon. Il est clair… c'est ça,
malheureusement, mais il ne faut pas l'oublier, lui, il est très important.
C'est sûr qu'on comprend que ce n'est pas
de la juridiction provinciale, au niveau des embarcations, par contre, je crois
que, surtout pour les activités qu'on va appeler commerciales, de peut-être
commencer à penser à limiter, justement, l'affluence de masse comme on vit
présentement, si on prend l'exemple de la rivière Bonaventure. On va se le
dire, ça fait partie de la problématique. Si on serait capables d'encadrer le
nombre total d'embarcations… naturellement, vous avez pris connaissance du
débat au niveau de la Bonaventure, je ne veux pas en faire un point de… parce
qu'il y a d'autres rivières présentement où… la rivière Bonaventure, ce n'est
qu'un début, là.
Ça fait des années que ça perdure, mais
présentement il y a des gens, il y a des organismes qui demandent d'explorer
d'autres rivières, entre autres, la grande Cascapédia, la rivière Matapédia,
Ristigouche. Alors, je crois que c'est quelque chose qu'on se doit de
s'outiller pour mieux encadrer. Puis ça, c'est au… c'est avec des discussions
avec les acteurs qui sont interpellés par ça, en fait, là. Je crois qu'il est
grand temps qu'on ait une table de concertation, là, qu'on puisse échanger sur
cet enjeu…
M. Fiset (Normand) : …se doit
de s'outiller pour mieux encadrer, puis ça, c'est au… c'est avec des
discussions avec les acteurs qui sont interpelés par ça, en fait, là. Je crois
qu'il est grand temps qu'on ait une table de concertation, là, qu'on puisse
échanger sur cet enjeu.
Myriam, je ne sais pas si tu veux y aller
avec le… Je vais fermer mon micro.
Mme Bergeron (Myriam) : Oui.
Merci, Normand. Bonjour, M. le ministre, veuillez m'excuser mais est-ce
que vous pouvez me répéter votre première question?
M. Dufour :.Bien, la première
question, c'est : Est-ce que les modalités visant à améliorer la saine
gestion des zecs seront un avantage pour la gestion de rivières à saumon dans
les zones d'exploitation contrôlée à saumon… de pêche à saumon?
Mme Bergeron (Myriam) : En
général, dans la loi.
M. Dufour : Oui.
Mme Bergeron (Myriam) : Oui.
Bien, en fait, effectivement, là, la majorité des modifications qui ont été
proposées dans ce cadre-là sont, effectivement, vues de façon positive par
notre réseau et par nos membres gestionnaires de zecs.
M. Dufour : O.K., O.K., donc,
intéressant. Je reviens… j'aimerais ça revenir sur, M. Fiset, ce que vous
avez mentionné. Vous êtes… ce que vous êtes en train de nous mentionner, c'est
que, justement, d'autres rivières risquent d'être impactées, un peu comme la
rivière Bonaventure, que ce soit la Cascapédia, et que vous mentionniez
Ristigouche, donc c'est de là que… pourquoi vous demandez une table de
discussion ou un lieu d'échange avec, naturellement, le fédéral, possiblement,
là, à cause de, toujours, la situation des voies navigables. Est-ce que vous
pouvez, un petit peu, me préciser le tout, s'il vous plaît?
M. Fiset (Normand) : Oui,
tout à fait. On se rend compte, naturellement, avec le débat qui est
d'actualité au niveau de la Bonaventure, qu'il y a des problématiques au niveau
des juridictions, naturellement. Il y a beaucoup de monde, autour d'une
rivière, il n'y a pas juste des canoteurs, des kayakistes, des pêcheurs, des
baigneurs, mais il y a les municipalités. Tu as tout l'aspect socioéconomique
de… qui est concerné, en fait, par l'enjeu dont il est question. Mais en plus
de ça, on se rend compte que les juridictions, justement, le ministère qui
octroie, justement, les autorisations de commerce, il y a le droit à la
navigation, que ça, ça relève plus des instances fédérales, de rattacher tout
ça, ça peut sembler complexe, mais, bon, moi, j'ai toujours dit ils ont bâti
les pyramides, on doit être capable d'arriver avec quelque chose là-dessus, là.
C'est… je pense que c'est là qu'est l'enjeu, c'est de réussir à rassembler tout
le monde pour arriver avec une solution puis c'est à se parler qu'on va trouver
des solutions.
M. Dufour : Oui, O.K. Je
comprends bien le point. Je laisserais peut-être quelques collègues… s'ils ont
quelques questions à vous poser.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui. Alors, nous avons le député de Portneuf qui a demandé la parole.
M. Caron : Merci, Mme la
Présidente. Merci, Mme Bergeron, M. Fiset, pour cette belle
présentation. C'est un petit peu en… c'est, même, complètement en lien avec les
questions que vous posait le ministre, il y a quelques instants. Moi, j'ai
seulement une rivière à saumon dans mon comté qui s'appelle la rivière
Jacques-Cartier, mais qui n'est pas navigable…
M. Caron : ...merci, Mme la
Présidente. Merci, Mme Bergeron, M. Fiset, pour cette belle
présentation.
C'est un petit peu, c'est même complètement
en lien avec les questions que vous posait le ministre il y a quelques
instants. Moi, j'ai seulement une rivière à saumons dans mon comté, qui
s'appelle la rivière Jacques-Cartier, mais qui n'est pas navigable, en tout cas,
à ma connaissance, les endroits que je connais, parce que c'est très rocheux et
tout ça. Peut-être qu'à d'autres endroits en amont, elle le devient.
Concernant... est-ce que vous êtes déjà...
vous avez déjà mesuré des impacts suite à l'été 2020? On sait que de plus
en plus, les Québécois veulent se réapproprier nos plans d'eau, que ce soient
les rivières, les lacs, etc. Donc, est-ce que vous avez déjà des données qui
démontrent que cet équilibre que vous essayez de nous démontrer et qui est tout
à fait légitime, et vous avez raison de le faire, entre l'utilisation par les
nations autochtones, les nouveaux utilisateurs, les pêcheurs, et, bien entendu,
le principal dans tout ça, le saumon, est-ce que vous avez déjà des données des
impacts?
Et puis, autre chose, puisque je vous
parlais de la rivière qui me concerne, est-ce que les activités qui sont
récréatives, mais qui sont récréatives sans moteur, qui sont de la baignade
simple, du kayak ou des choses comme ça sont-elles aussi dérangeantes?
Donc, finalement, la toute dernière question,
ce serait que ce que vous proposez, est-ce que c'est de l'interdiction, la
limitation, de l'encadrement, et puis que tout ça, c'est en lien avec le type
de rivière dont on parle?
M. Fiset (Normand) : Oui, tout
à fait. Merci de votre question. C'est sûr que nous, on est convaincus que
les... puis ça va de soi que les rivières à saumons ont un statut particulier
par la nature de l'espèce. On sait que le saumon qui est... le grand migrateur
qui est le saumon et qui revient sur sa rivière natale pour s'y reproduire, à
l'été, quand il... il cesse de se nourrir, et puis, surtout dans les périodes
d'étiage, donc à l'eau basse où l'eau se réchauffe, il tombe dans un mode de
gestion, conservation de l'énergie, et puis c'est sûr, encore une fois, ce
n'est pas un canot, un kayak de temps en temps qui fait une grosse différence.
En fait, c'est l'affluence de masse qui
vient... C'est sûr, puis on le voit puis il y a des études, on connaît
l'habitude du saumon puis de ses besoins, et on voit naturellement que quand
les embarcations passent, bien, le saumon, il est obligé de se déplacer. Il
vient se replacer par la suite, mais quand on a une affluence de masse comme
ça, bien là, on oblige le saumon à se déplacer continuellement, sortir de sa
zone de confort, dépenser de l'énergie.
• (17 h 30) •
Et puis, comme on le mentionnait dans l'exposé
puis dans le mémoire, il faut penser aux juvéniles aussi. Les juvéniles
s'approprient des refuges au niveau de la rivière pour se protéger de la
prédation, et puis naturellement, bien, quand on passe continuellement en
embarcation, on les oblige à quitter ces refuges-là et on les expose à une plus
grande prédation. Alors, est-ce qu'on a une étude présentement qui est
spécifique à qu'est-ce que le saumon... comment ça affecte le saumon au niveau
du...
17 h 30 (version non révisée)
M. Fiset (Normand) :
...de la rivière pour se protéger de la prédation et puis naturellement, bien,
quand on passe continuellement en embarcation, on les oblige à quitter ces
refuges-là et on les expose à une plus grande prédation. Alors, est-ce qu'on a
une étude présentement qui est spécifique à qu'est-ce que le saumon... comment
ça affecte le saumon au niveau du pourcentage de déposition d'oeufs ou de
reproduction par rapport à une rivière qui a un haut achalandage
d'embarcations? Non. Et par contre on se doute que, les répercussions, elles ne
sont pas positives.
Ceci étant dit, peut-être qu'il serait
temps... puis ça va faire partie des discussions à la table justement. Est-ce
qu'il serait temps qu'il y ait une étude de faite pour qu'une fois pour toutes
on soit capable de sensibiliser? Parce que je pense que c'est une question de
sensibilisation. Je ne crois pas que les Québécois... je pense que les
Québécois, c'est un peu un manque de connaissances au niveau de l'espèce. Eux
autres, ils embarquent. Regarde, nous autres, on ne le dérange pas, le saumon.
Et c'est sûr qu'ils ont l'impression qu'ils ne déragent pas le saumon, et ils
n'y touchent pas, et ainsi de suite. Mais, nous, on connaît en fait l'impact
direct et indirect que peut avoir un achalandage prononcé et accru sur une
rivière à saumon. Je ne sais pas si ça répond à... ah! puis, oui?
Mme Bergeron (Myriam) :
Est-ce que je peux ajouter quelque chose?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Oui, Mme Bergeron.
Mme Bergeron (Myriam) :
Merci. Dans le fond, c'est pour compléter aussi peut-être sur la deuxième
portion de votre question. Bien évidemment, la réalité est très différente
d'une rivière à l'autre. Il y a certaines rivières qui sont navigables en
canot, d'autres non. Sur certaines rivières, il y a des moteurs. Sur d'autres
rivières, il y a davantage de baigneurs. Sur d'autres rivières, il y a des gens
qui s'amusent à passer en véhicule tout terrain aussi dans les rivières. Donc,
les problématiques sont très différentes d'une rivière à l'autre, puis c'est
pour ça aussi que, nous, on mise autant d'efforts sur l'élaboration de PDAR, de
plans de développement des activités récréatives qui soient vraiment un outil
de gestion pour nos gestionnaires puis qui soient aussi faits rivière par
rivière. Donc, chacun des PDAR puisse répondre aux réalités de chacune des
régions, donc encadrer les activités récréatives et leur développement dans une
façon qui soit optimale et cohérente tant pour le saumon que pour la communauté
sociale qu'il y a alentour. Merci.
M. Caron : Merci. Combien
il reste de temps, Mme la Présidente?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Une minute, M. le député de Portneuf.
M. Caron : Merci. J'aime
entendre des gens passionnés comme vous. On sent la passion, c'est vraiment extraordinaire
d'entendre ça.
L'impact... là, on parle de nos rivières
sur le fleuve. Les saumons, avant d'arriver dans nos rivières, est-ce que, là
aussi, il y a des... vous constatez des dérangements, j'allais dire, actuellement
ou...
M. Fiset (Normand) :
Myriam, je vais te laisser aller en tant que biologiste sur cette question.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Réponse très courte, madame.
Mme Bergeron (Myriam) :
Parfait. Il n'y a pas énormément d'études qui sont spécifiques au saumon sur sa
voie migratoire dans le fleuve Saint-Laurent. Mais assurément qu'on peut
extrapoler avec d'autres études qui se sont concentrées sur d'autres espèces de
poissons qui ont des...
M. Fiset (Normand) : …je vais
te laisser aller en tant que biologiste sur cette question.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Réponse très courte, madame.
Mme Bergeron (Myriam) :
Parfait. Il n'y a pas énormément d'études qui sont spécifiques au saumon sur sa
voie migratoire dans le fleuve Saint-Laurent, mais assurément qu'on peut
extrapoler avec d'autres études qui se sont concentrées sur d'autres espèces de
poissons qui ont des comportements similaires. Donc, effectivement, il y a des
dérangements tout le long de sa route migratoire.
M. Caron : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, merci pour… ça met fin à cette portion, nous allons aller à… du côté de
l'opposition officielle, M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Bien, écoutez, je vais poursuivre, là, bien sûr, sur l'enjeu du…
justement, un peu, là, des situations qui se sont vécues, là, à l'été 2020, une
grande utilisation des cours d'eau, l'impact sur le saumon, etc. Mais une…
votre première recommandation, à la page 7, de lancer un nouveau dialogue avec
les acteurs publics, privés et sociaux concernés par les questions reliées à la
cohabitation sur les rivières au Québec. Quand on regarde un peu, là, la revue
de presse, puis tantôt je regardais un article, là, du Soleil, daté d'il
y a quelques… quoi, quelques jours à peu près, là, une semaine, là, le 7 avril
dernier. On comprend que même les discussions entamées, là, dans les derniers
mois, ne se déroulent pas aussi rondement que les différentes parties le
souhaiteraient. Vous, vous proposez justement de lancer de nouveaux dialogues.
Comment créer ce climat où une communication efficace de part et d'autre peut
permettre, justement, de trouver un terrain d'entente qui va d'une part
rassurer autant les utilisateurs de… les pêcheurs, puis assurer de ne pas trop
déranger le saumon, mais en même temps, permettre l'accès ou… tout d'abord, une
plus grande éducation de la part… auprès de ceux qui veulent utiliser ces
rivières-là de façon récréative, etc. Comment trouver ce… ou comment créer cet
espace de dialogue et comment créer une communication qui soit productive et
qui soit de part et d'autre très… pour trouver un terrain d'entente?
M. Fiset (Normand) : Bien,
merci de votre question, et puis je pense que c'est là qui est le nerf de la
guerre, en fait, c'est de trouver les acteurs qui doivent faire partie de cette
table et pour, justement, qu'on ait… en fait, tous les décideurs, là, parce que
là, le problème qu'on a, avec les juridictions différentes, c'est ça qui vient
complexifier la problématique. Puis je crois qu'avec tout ce qui arrive, puis
ça, c'est le rôle de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique, c'est
que dans tout le narratif qu'on voit au niveau de la Bonaventure présentement,
et la chose que nous autres, on veut amener à la table, comme je l'ai dit
tantôt, il y a un acteur principal dans tout ça, puis malheureusement, lui, il
ne peut pas s'exprimer, c'est le saumon. Bien, nous autres, on voudrait en fait
arriver à la table avec, bon, bien, écoutez…
M. Fiset (Normand) : ...le
narratif qu'on voit au niveau de la Bonaventure présentement et la chose que
nous autres, on veut amener à table, comme je l'ai dit tantôt, il y a un acteur
principal dans tout ça, puis malheureusement lui, il ne peut pas s'exprimer,
c'est le saumon. Bien, nous autres, on voudrait, en fait, arriver à la table
avec : Bon, bien, écoutez, nous autres, on représente les intérêts du
saumon atlantique. Voici les expertises qu'on a. On connaît son comportement,
et ainsi de suite. Maintenant, est-ce qu'on peut avoir tous les acteurs qui
sont capables de nous aider à arriver à une solution?
Je le répète, notre but, ce n'est pas
d'empêcher les activités récréatives, mais c'est d'empêcher les débordements
puis d'empêcher l'excès, en fait, qui vient, en bout de ligne, affecter la
pérennité du saumon atlantique.
M. Polo : Je comprends.
Mme Bergeron (Myriam) : Est-ce
que je peux me permettre un petit ajout?
M. Polo : Oui, allez-y. Oui,
oui...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Oui, allez-y.
M. Polo : Parce que je
cherche... entendre de votre part des idées ou des possibles solutions. Mais je
comprends quel est votre intérêt principal. Allez-y.
Mme Bergeron (Myriam) : Absolument.
Puis, dans le fond, si je peux ajouter, le fait d'aussi mettre le saumon au
centre de ces discussions-là ou même de... le déploiement d'un encadrement
d'activités récréatives et de... c'est ça, non seulement pour l'encadrement des
activités en tant que telles mais aussi pour leur développement, en fait, c'est
qu'on s'assure de mettre le développement durable au centre de tout ça. Parce
que protéger le saumon, c'est protéger les écosystèmes, c'est protéger la
qualité de l'eau, c'est protéger un paquet d'autres espèces fauniques qui sont
dans ces écosystèmes-là.
Puis, en plus, c'est une grande fierté
pour les communautés, non seulement celles qui sont proches de la pêche, mais aussi
pour tout l'emblème que ce poisson-là représente dans les communautés et au
Québec. Donc, c'est une façon peut-être de rassembler les gens autour d'objectifs
communs, puis c'est pour ça que nous, on se positionne comme leaders là-dedans.
M. Polo : Est-ce qu'il y
a une plus grande sensibilisation, éducation, formation? Est-ce qu'en utilisant
les nouvelles technologies, justement, en faisant une plus grande, si on peut
dire, diffusion des impacts collatéraux, des impacts négatifs de ces activités,
tout ça, est-ce que ça pourrait aider? Est-ce que ça fait partie des idées que
vous mettez sur la table ou que vous essayez de faire avancer?
M. Fiset (Normand) :
C'est certain que l'éducation, je l'ai mentionné tout à l'heure, je crois que
l'éducation, puis la FQSA, c'est sûr qu'on va mettre ça... on va essayer
d'atteindre...
Et la problématique, c'est sûr que la
FQSA, on a comme membres... Les gens qui s'intéressent à la FQSA,
naturellement, c'est des gens qui sont liés au saumon. Et il va falloir qu'on
trouve une façon d'atteindre, en fait, le grand public pour essayer de... les
instruire un peu sur les habitudes du saumon puis l'importance, justement, de
faire attention à cette richesse naturelle là, là, qui est unique en Amérique
du Nord. Puis...
M. Fiset (Normand) : …liés au
saumon. Et il va falloir qu'on trouve une façon d'atteindre, en fait, le grand
public pour essayer de, eux, les instruire un peu sur les habitudes du saumon,
puis l'importance, justement, de faire attention à cette richesse naturelle là,
là, qui est unique en Amérique du Nord. Puis, d'un autre côté, c'est ça, c'est
de trouver les bons acteurs, en fait, puis de trouver des gens qui sont
capables de légiférer là-dessus ou d'encadrer. Que ce soit, comme je vous dis,
c'est la surabondance qui est le problème. Comment on peut faire pour encadrer
ça, pour gérer la surabondance? Bien, ça, c'est les paliers législatifs qui
vont nous le dire, là.
M. Polo : Parfait. Bien,
écoutez, je veux juste laisser un peu de temps à mon collègue de D'Arcy-McGee
pour vous interpeller également. Merci.
• (17 h 40) •
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de D'Arcy-McGee
M. Birnbaum : Merci, Mme la
Présidente. Merci à Mme Bergeron et M. Fiset pour votre exposé. Votre
vision nous encourage, je crois, de vous entendre parler de votre
détermination, de trouver cet… de continuer de trouver cet équilibre entre
l'utilisation et la préservation. C'est intéressant de vous entendre parler
d'une approche rivière par rivière. Il n'y a pas du mur-à-mur, j'imagine, quand
on parle de la conservation et la préservation de la faune. Et à la fois de
vous entendre exprimer votre façon de faire et d'impliquer, et de travailler
avec les communautés des Premières Nations qui étaient aussi un modèle pour
tout ce qu'on essaie, j'imagine, de faire avec le projet de loi devant nous.
Écoutez, dans ces genres d'instances, il y
a toujours cette tension entre deux choses : qu'est-ce qu'on met exprès
dans un projet de loi, qu'est-ce qu'on laisse à la réglementation, et aussi où
on consulte et où on tranche. Si je vous ai bien compris, vous avez l'air
d'être à l'aise avec ce qu'on peut voir comme une large ouverture pour les
projets-pilotes pour les plans de développement d'activités récréatives qui
peut être, dans les meilleures des circonstances, taillées sur mesure pour nous
donner de bons résultats et des résultats divers à travers le Québec. En même
temps, des fois, un manque de balises peut être dangereux. J'aimerais vous
entendre là-dessus.
Si je vous ai bien compris, vous êtes
satisfaits par l'équilibre qu'on voit devant nous dans le projet de loi actuel.
Moi, j'ai quelques inquiétudes, je ne vous le cache pas. J'aimerais avoir vos
commentaires là-dessus.
M. Fiset (Normand) : Bien, en
fait, je vais y aller en premier. Myriam pourra renchérir. On est confortable…
le projet de loi en tant que tel, comme vous avez vu par nos commentaires, on
n'a pas de problème, on n'a pas soulevé de points que l'on trouve défavorables
ou…
M. Fiset (Normand) : ...bien,
en fait, je vais y aller en premier. Myriam pourra renchérir. On est
confortables... Le projet de loi en tant que tel, comme vous avez vu par nos commentaires,
on n'a pas de problème, on n'a pas soulevé de point que l'on trouve défavorable
au... où on a l'impression qu'on recule. Nous, la façon qu'on lit le projet de
loi, c'est qu'on avance. Je crois que sur les choses qu'on a touchées, le projet
de loi va nous permettre d'avoir des outils potentiellement mieux adaptés.
La problématique, puis, en fait, c'est le
but de notre intervention au niveau de la commission, c'est qu'une fois... la
loi, en fait, il faut qu'elle soit bien attachée pour qu'ensuite, au niveau de
l'exercice réglementaire, vous ayez les outils nécessaires pour encadrer que ce
soit la décision du ministère ou que ce soit des pouvoirs qui sont délégués, en
fait, aux gestionnaires de rivière, mais de s'assurer que la loi est rattachée
d'une façon de permettre ces outils-là qui, dans le futur, vont nous aider à
mieux encadrer, en fait, la cohabitation et les usages multiples au niveau des
activités récréatives sur les rivières à saumons.
Myriam, si tu veux renchérir sur...
Mme Bergeron (Myriam) : Non,
c'est parfait comme ça, ça me convient très bien comme réponse.
M. Birnbaum : O.K. C'est un
petit peu lié, je lis à la page 7 : «La fédération accueille donc
très favorablement les modifications des articles 107 et 118, qui viennent
autoriser le ministre, ou un organisme partie à un protocole d'entente ou sous
contrat, à procéder à des améliorations ou à des constructions à l'extérieur
d'une zec ou d'une réserve faunique.» Est-ce que vous n'avez pas, une autre
fois, des préoccupations que c'est une discrétion assez large? On peut présumer
la bonne foi et les solutions créatives qui peuvent être facilitées par...
bien, par de tels articles. N'y a-t-il pas quelques dangers possibles avec
cette ouverture-là?
M. Fiset (Normand) : Je vais
laisser Myriam répondre à cette question, si vous permettez.
Mme Bergeron (Myriam) : Oui,
bien sûr.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
40 secondes.
Mme Bergeron (Myriam) : O.K.
Bien, pour nous, de l'expérience qu'on en a, il s'agit d'une ouverture par
rapport aux dispositions que nous avons actuellement. Puis c'est un réel désir,
là, de nos membres gestionnaires de rivières de pouvoir diversifier leurs
revenus en pouvant procéder à des acquisitions, là, immobilières ou encore
d'infrastructures pour développer. L'hébergement notamment est un élément qui
est très, très important. Donc, pour nous, ça nous apparaît une ouverture, mais
assurément que les choses devront bien se passer dans la discussion.
M. Birnbaum : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, c'est terminé pour cette portion. Nous allons maintenant passer la parole
à la députée de...
Mme Bergeron (Myriam) :
...pour développer les meilleurs. L'hébergement notamment est un élément qui
est très, très important. Donc, pour nous, ça nous apparaît une ouverture, mais
assurément que les choses devront bien se passer dans la discussion.
Une voix : Merci.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors, c'est terminé pour cette portion. Nous
allons maintenant passer la parole à la députée de Rouyn-Noranda.
Mme Lessard-Therrien : Témiscamingue.
Merci.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Témiscamingue. Ah! bon, j'ai oublié l'autre
bout.
Mme Lessard-Therrien :
Merci, Mme la Présidente. Donc, vous voyez que je suis quand même assez à
l'autre extrémité du Québec, donc pour moi le saumon, là, c'est un peu mythique,
j'ai envie de dire. On parle plus souvent de brochet puis de doré, puis de
truite par chez nous. J'aimerais vous entendre sur les plus grandes menaces
pour le saumon. Puis vous semblez, là, relativement enthousiastes devant le
projet de loi, mais peut-être ouvrir, là, sur comment est-ce qu'on aurait pu
aller plus loin.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. Fiset.
M. Fiset (Normand) :
Excusez, mon micro. Écoutez, comme je vous dis, encore une fois, le projet de
loi en tant que tel, on n'a pas de problème avec ce qu'on voit. En fait, notre
intervention est plus une fois la loi rattachée, on veut s'assurer qu'elle est
bien rattachée, puis ça, malheureusement, souvent ça devient de compétence de
vous les gens de la commission et naturellement les gens aux affaires... les
législateurs en fait, de s'assurer que ces outils-là sont disponibles. Parce
que je l'ai vécu dans une autre vie, à un moment donné, quand on voit qu'il y a
des articles de loi qui ne permettent pas tout à fait l'usage d'un outil qu'on
aurait de besoin pour mieux encadrer un règlement qu'on voudrait peaufiner,
bien, on ne peut pas. Ça fait qu'en fait c'est plus une recommandation de mise
en garde, dire : Écoutez, quand la loi va être rattachée, on veut
s'assurer que ce côté-là nous permette d'avoir les outils nécessaires. Mais je
comprends qu'il y a des juridictions différentes, puis ça, il va falloir qu'on
s'assoie, puis ça va être une initiative en fait de nous et du gouvernement de
peut-être aller chercher les autres intervenants que ce soit au niveau du
fédéral et ainsi de suite, pour qu'on puisse, une fois pour toutes... en fait,
nous autres, notre logique qui nous mène, c'est que les rivières à saumon ont
déjà un statut particulier au niveau de la réglementation, est-ce qu'on ne
pourrait pas, avec les divers paliers de gouvernement et leurs juridictions
propres, arriver à mieux encadrer en fait l'ensemble des activités qui peuvent
affecter le saumon? Nous, on pense que oui, mais ça prend juste un effort de
toutes les parties prenantes. Mais on n'a pas de problème avec le projet de loi
en tant que tel.
Mme Lessard-Therrien :
Mais est-ce qu'il aurait pu aller plus loin? Tu sais, des pistes de solution
qui sortent peut-être même du projet de loi. Là, tu sais, je voyais que vous
faisiez la mention, notamment, de la présence des agents de la faune, d'en
avoir davantage, tu sais, ce genre d'autres...
M. Fiset (Normand) : …mais on
n'a pas de problème avec le projet de loi en tant que tel.
Mme Lessard-Therrien : Mais
est-ce qu'il aurait pu aller plus loin? Tu sais, des pistes de solution qui
sortent peut-être même du projet de loi, là. Tu sais, je voyais que vous
faisiez la mention, notamment, de la présence des agents de la faune, d'en
avoir davantage, tu sais, ce genre d'autres solutions là.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
J'ai la tâche ingrate de gérer le temps. Quelques secondes, je vous donne
quelques secondes pour répondre, M. Fiset.
M. Fiset (Normand) : Bien,
nous, ce qu'on comprend, au niveau du projet de loi, c'est que, justement, on
vient bonifier, justement, la protection et, en fait, les pouvoirs des agents
de la faune, et ainsi de suite. Puis ça, naturellement, on appuie cette
démarche, tout à fait.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci. Alors, M. le député de Jonquière, vous avez la parole.
M. Gaudreault : Oui, alors,
moi aussi, j'entends plus parler de ouananiche que de saumon, là, dans ma
région, alors je vous remercie pour ce que vous nous présentez. Écoutez, moi,
j'ai… Il me reste deux minutes, là, puis c'est vos dernières deux minutes avant
la fin de la commission. Vous parlez beaucoup de mieux encadrer la ressource,
vous voulez des outils, vous parlez de rattacher la loi, là. J'ai pris des
notes sur ce que vous avez dit. Alors, là, il vous reste peu de temps, là.
Concrètement, là, si vous aviez le crayon entre les mains, là, puis que vous
étiez assis à notre place, là, c'est quoi que vous écririez dans la loi et
qu'on… que vous nous suggérez de faire?
M. Fiset (Normand) : Bien, au
risque de me répéter, je crois que la loi… et, si on y ajoute, naturellement,
les modifications du projet de loi n° 88, de ce qu'on en comprend, on
aurait les outils nécessaires. Mais après ça, ça va être de s'assurer qu'on est
capables, au niveau de la réglementation, d'appliquer les mesures qu'on a de
besoin pour mieux encadrer l'enjeu auquel on fait face présentement.
• (17 h 50) •
M. Gaudreault : O.K. Donc,
c'est beaucoup dans la réglementation. Ça, c'est entre les mains du ministre.
Donc, moi, ce que je comprends, c'est que vous nous dites, au fond :
Encadrez la réglementation, pour ne pas que le ministre parte dans toutes
sortes de directions, puis pas lui nécessairement qui est assis devant nous,
là, mais un projet de loi, c'est pour plusieurs années puis plusieurs
gouvernements, là. Donc, il faut s'assurer, là, de bien encadrer son pouvoir
discrétionnaire puis son pouvoir réglementaire, pour ne pas qu'il parte dans
toutes sortes de directions puis qu'on perde la ressource, au fond.
M. Fiset (Normand) : Oui, là,
vous allez m'excuser, je vous ai perdu pendant à peu près 10 secondes, là.
Le réseau a comme… C'est probablement de mon côté, là. Mais je crois que j'ai
compris, en tout cas, la grosse partie de la question. Puis non, puis, à
quelque part, il ne faut pas oublier, puis le ministère déjà, au travers de la
FQSA et des gestionnaires de rivières, en fait, qui sont habilités… Mais c'est
peut-être, justement, d'ouvrir une plus grande communication avec les
gestionnaires de rivières, qui sont les mieux placés, en fait, rivière par
rivière, pour, justement, arriver avec des solutions. Puis leur but, ce n'est
pas…
M. Fiset (Normand) : …au
travers de la FQSA et des gestionnaires de rivière, en fait, qui sont
habiletés. Mais c'est peut-être, justement, d'ouvrir une plus grande une plus
grande communication avec les gestionnaires de rivière, qui sont les mieux
placés, en fait, rivière par rivière, pour, justement, arriver avec des
solutions. Puis leur but, ce n'est pas d'empêcher mais d'encadrer les activités
récréatives.
Alors, si le gouvernement a ces
pouvoirs-là et si la loi et la modification, qu'on a devant nous, permet, au
niveau réglementation, de donner plus de place aux gestionnaires, je pense
qu'eux autres, ils vont être en mesure de souffler des bonnes réponses.
M. Gaudreault : C'est bon.
Merci beaucoup.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, je vous remercie infiniment pour votre contribution. Vous étiez nos
derniers… notre dernier groupe de la journée et ça a été très agréable parce
que vous nous avez fait rêver à l'été, peut-être, qu'on va finir par avoir.
Alors, merci beaucoup et bonne fin de journée.
Et de mon côté, j'ajourne la commission…
les travaux de la commission jusqu'à jeudi 15 avril 2021, après les
affaires courantes. Et je vous souhaite une bonne fin de journée et bonne fin
de soirée à vous tous et à vous toutes.
Une voix
: Merci,
Mme la Présidente.
Une voix
: Merci.
(Fin de la séance à 17 h 52)