Journal des débats (Hansard) of the Committee on Transportation and the Environment
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
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Thursday, April 15, 2021
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Vol. 45 N° 104
Special consultations and public hearings on Bill 88, An Act to amend the Act respecting the conservation and development of wildlife and other legislative provisions
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11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt-cinq minutes)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, bonjour. Je vous souhaite la bienvenue à cette commission. Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des transports et de
l'environnement ouverte. La commission est réunie virtuellement afin de
poursuivre les auditions publiques dans le cadre des consultations
particulières sur le projet de loi n° 88, la loi modifiant… Loi modifiant
la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune et d'autres
dispositions législatives. Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire
: Oui,
Mme la Présidente. M. Lamothe (Ungava) sera remplacé par M. Girard (Lac-Saint-Jean),
M. Ciccone (Marquette) par M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), Mme Melançon (Verdun)
par M. Polo (Laval-des-Rapides), Mme Ghazal (Mercier) par Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue) et M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine) par M.
Gaudreault (Jonquière).
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, ce matin nous allons entendre par visioconférence le Comité conjoint de
chasse, de pêche et de piégeage. Donc, je vous souhaite la bienvenue. Je
souhaite la bienvenue à notre… aux représentants de ce comité. Je vous rappelle
que vous disposez de 10 minutes pour votre exposé, par la suite nous
procéderons à la période d'échanges avec les membres de la commission. Je vous
invite donc à vous présenter et à procéder à votre exposé. Vous avez la parole.
M. Smart (Miles) : Merci, Mme
la Présidente. Bonjour, mesdames, messieurs, membres de la commission. Mon nom
est Miles Smart, je suis secrétaire exécutif du Comité conjoint de chasse, de
pêche et de piégeage. Je vous remercie pour cette opportunité de présenter le
mémoire que j'avais envoyé aux commissions, et les commentaires du comité
conjoint sur le présent projet de loi…
M. Smart (Miles) : …merci, Mme
la Présidente. Bonjour, Mmes, MM. membres de la commission. Mon nom est Miles
Smart, je suis secrétaire exécutif du Comité conjoint de chasse, de pêche et de
piégeage. Je vous remercie pour cette opportunité de présenter le mémoire que
j'avais envoyé à la commission et les commentaires du comité conjoint sur le
présent projet de loi.
Le comité conjoint a été créé par les
dispositions du chapitre 24 de la Convention de la Baie James et du Nord
québécois. Il s'agit d'un groupe d'experts, des représentants des Cris, Inuits
et Naskapis et du gouvernement du Canada et du Québec. Comme l'organisme
consultatif auprès des gouvernements, le comité est l'assemblée exclusive et
privilégiée par laquelle les délégations autochtones et gouvernementales formulent
les règlements, et surveillent l'administration, et la gestion du régime de
chasse, pêche et piégeage pour le territoire d'application des conventions, la
Convention de la Baie James et du Nord québécois ainsi que la Convention du
Nord-Est québécois.
Suite au dépôt du projet de loi n° 161,
en 2017, par le gouvernement précédent, le ministère des Forêts, et de la
Faune, et des Parcs a consulté le comité conjoint concernant les dispositions
de l'ancien projet de loi et a déclaré son intention de soumettre un nouveau
projet de loi semblable au cabinet actuel. Plusieurs recommandations ont été
faites lors de ce processus, dont certaines ont été intégrées au présent projet
de loi et d'autres, non. Le comité conjoint exprime sa reconnaissance aux
représentants du ministère d'avoir collaboré avec lui sur ce dossier.
Cela dit, le comité conjoint était surpris
quand le projet de loi a été déposé sans préavis ni une notification du
ministère immédiatement après, malgré notre mandat et le processus de
consultation établi par les dispositions des conventions nordiques. Cela dit,
le comité conjoint exprime un avis de soutien général des diverses dispositions
du projet de loi. Sujet aux observations… et les recommandations détaillées
dans notre mémoire, la protection de la faune et l'application du régime de
chasse, pêche et piégeage du territoire est un élément clé des conventions
nordiques. Le comité conjoint, il milite depuis longtemps pour une refonte
significative des dispositions législatives touchant les amendes, les
infractions liées à la faune, un élément central du projet de loi. Le comité
exprime son fort soutien aux dispositions du projet de loi à cet égard.
Le comité soutient également les diverses
dispositions visant à renforcer les moyens et les pouvoirs du ministre pour
protéger, et conserver la faune, et les habitats fauniques. De plus, le comité
est très content de voir que le projet de loi inclut une disposition permettant
au ministre de réglementer les conditions dans lesquelles une personne ne peut
abandonner ou négliger de conserver la chair d'un ours.
• (11 h 30) •
En considération de la hiérarchie
législative prévue à l'article 185 de la Loi sur la conservation et la
mise en valeur de la faune, le…
11 h 30 (version non révisée)
M. Smart (Miles) : …les
conditions dans lesquelles une personne ne peut abandonner ou négliger de
conserver la chair d'un ours. En considération de la hiérarchie législative
prévue à l'article 185 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la
faune, le comité rappelle à l'Assemblée nationale que les droits existants des
Cris, Inuits et Naskapis qui sont établis par les conventions nordiques et la
Loi sur les droits de chasse et de pêche dans les territoires de la Baie James
et du Nouveau-Québec ont préséance sur toute autre législation. Par exemple,
l'obligation de fournir une preuve de permis et identification avec photo ne
s'applique pas aux Cris, Inuits et Naskapis.
De plus, le comité aimerait vous partager
un commentaire antérieur fait au ministère concernant l'introduction du terme
«sous-produits de la faune». Bien que l'intention concerne les fluides ou de
tout produit dérivé de ceux-ci, il y a un risque de confusion avec un terme
similaire existant dans les conventions nordiques, soit «sous-produits du droit
de récolte» des Cris, Inuits et Naskapis. Le comité demande l'assurance du ministère
qu'il n'y aura pas de mauvaise application de cette disposition. L'utilisation
et le droit des Cris, des Inuits et Naskapis de faire le commerce de
sous-produits ne sont pas assujettis à la Loi sur la conservation et la mise en
valeur de la faune.
Au sujet des dispositions concernant les
habitats fauniques et les programmes de restauration et de création, le comité
note que l'interprétation de la définition des «organismes voués notamment à la
gestion, à la conservation ou à l'aménagement d'habitats fauniques» est vague.
Le comité recommande que la définition du type d'organisation qui peut se voir
déléguer la gestion d'un programme et de l'aide financière afférente soit élargie
afin de ne pas exclure les divers organismes autochtones qui connaissent la
réalité sur le territoire et ont un grand intérêt à réaliser de tels
programmes, je parle ici des nations locales, des gouvernements autochtones
régionaux, les municipalités nordiques, les corporations foncières inuites,
ainsi que les associations régionales et communautaires de chasse, pêche et
piégeage.
Le comité répète également les
recommandations faites au ministère concernant l'introduction d'une
interdiction de 12 heures de chasse au gros gibier par les clients des
pourvoiries suivant leur débarquement d'un aéronef. De telles mesures existent
dans d'autres juridictions canadiennes et visent à empêcher l'utilisation
illégale des avions pour suivre et chasser des animaux. Nous recommandons à
l'Assemblée nationale de revoir la position du ministère et chercher une
solution réglementaire qui pourrait être adaptée, comme dans le cas de
l'abandon de la chair d'ours.
En conclusion, le comité conjoint félicite
le ministre et le personnel du ministère d'avoir…
M. Smart (Miles) : …Nous
recommandons à l'Assemblée nationale de revoir la position du ministère et
chercher une solution réglementaire qui pourrait être adaptée, comme dans le
cas de l'abandon de la chair d'ours.
En conclusion, le Comité conjoint félicite
le ministre et le personnel du ministère d'avoir entrepris cette amélioration
et cette modernisation de la loi. Ce projet reflète la grande importance que
revêt la faune pour tous les résidents du Québec et en particulier pour les
bénéficiaires des conventions nordiques.
J'ai passé assez vite sur notre mémoire
avec les grandes lignes. Mais, si vous avez des questions, en détail, je suis
là… Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, merci beaucoup. Donc, nous allons commencer la période d'échanges. M. le
ministre, vous avez la parole pour 16 min 30 s.
M. Dufour : Oui. Bien, merci
beaucoup, Miles. Très, très intéressant comme présentation, particulièrement le
mémoire, là, quand on a la chance de prendre acte de tout ce que vous avez
mentionné là-dessus.
Puis je pense que c'est important de
préciser aux gens parce que vous n'étiez pas là sur les deux premières
journées, mais justement vous représentez quand même une bonne panoplie de
communautés autochtones en étant, naturellement, les Cris, les Naskapis, les
Inuits. Donc, vous êtes un comité vraiment important lorsqu'on discute au ministère
de la Forêt, de la Faune et des Parcs sur tout, tout, tout l'aspect nordique.
Et je pense qu'au fil du temps, on a établi une très belle relation avec vous
pour s'assurer que les actions qu'on pose soient les bonnes.
Faisons juste prendre la situation de
l'arrêt de la chasse au caribou, qui a été supporté par votre organisme,
naturellement, lorsqu'il y a eu cette situation-là, et qui a été fait, à
l'époque, sous la 41e législation du collègue, à ce moment-là, Luc
Blanchette, un résident de l'Abitibi-Témiscamingue, de Rouyn-Noranda.
Donc, c'est juste pour vous dire comment
que, oui, l'importance de ce comité-là, comment qu'il est, parce qu'il faut
prendre acte de ce que vous vivez sur le terrain pour s'assurer qu'on fasse les
bonnes actions au niveau du ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs.
Ça m'emmène à un point que vous n'avez pas
touché. Je pensais peut-être que vous l'auriez touché dans votre présentation,
lorsque vous mentionnez, entre autres, je pense dans votre
mémoire — il me semble, c'est dans le mémoire que je l'ai vu, ou
c'est dans une lettre, l'un ou l'autre — comme quoi que vous étiez
déçus de ne pas avoir été retenus en premier acte au niveau des organismes.
Donc, vous avez… Il faut bien comprendre une chose, hein, on vous avait
proposés, vous êtes un partenaire du ministère de la Forêt, de la Faune et des
Parcs, on vous avait proposés. Et, après ça, il y a une discussion entre
leaders et, naturellement, qu'il y avait un nombre limité de groupes. Et
finalement votre groupe a été… a été, au départ, un peu, comme, refusé, mais a
été accepté dans une deuxième étape. Vous n'êtes pas les seuls, il y a eu
quelques autres groupes, entre autres, je pense à la Fédération des trappeurs,
qui ont vécu la même situation que vous. Je voulais quand même vous le préciser
en début de séance.
Maintenant, si on va sur le projet de loi
n° 88, moi, je vais avoir…
M. Dufour : …comme refusé mais
a été accepté dans une deuxième étape. Vous n'êtes pas les seuls, il y a eu
quelques autres groupes, entre autres, je pense à la Fédération des trappeurs,
qui ont vécu la même situation que vous. Mais je voulais quand même vous le préciser
en début de séance.
Maintenant, si on va sur le projet de loi
n° 88, moi, je vais avoir quelques questions, je vais avoir, peut-être,
quelques précisions, aussi, à apporter sur certaines interrogations que vous
avez émises.
Je me dois, tout de suite, de débuter avec
la situation du sous-produit de la faune, que vous avez mentionnée vers la fin
de votre présentation, pour éviter à ce qu'il y ait un imbroglio. Je le répète
et je le mentionne, ici, autant pour les collègues que pour vous-même, les droits
existants dont jouissent les Cris, Inuits et Naskapis, qui sont établis par la
CBJNQ, la CNEQ et par la Loi D-13.1, ont préséance. Donc, je pense que
c'est important de vous le préciser en commission et ça vous donne, vraiment,
l'heure juste par rapport à cette situation-là, si vous avez une inquiétude. En
tout cas, j'ose espérer que ce que je vous mentionne là vous permet de prendre
en acte que c'est conforme.
L'autre élément que j'aimerais discuter un
peu avec vous, c'est un petit peu toute la mécanique qui nous est arrivée au projet
de loi. Si vous vous souvenez, il y avait eu une première rencontre, le
27 novembre 2019. Le MFEP vous a présenté son intention de modifier
la loi. Comme on le sait, ce projet de loi là avait été travaillé par l'équipe
de Luc Blanchette, par le passé, et on a bonifié ce projet de loi là. Lorsque,
moi, je suis arrivé en poste, on voulait que je le prenne, intégralement, puis
que je le dépose comme ça. J'ai refait un tour de piste avec, ce qui nous a
amenés, au 27 novembre, rediscuter avec vous pour vous dire qu'on allait
modifier cette loi-là, harmoniser les pratiques de certains éléments, entre
autres, vous avez parlé tantôt des amendes. Et ça nous a amenés au
24 février de cette année, où a été un peu, comme, confirmé cet accord-là
et, naturellement, une lettre vous avait été envoyée le 11 mars. Donc,
c'est le… je pense que c'est important de faire la mécanique, aussi, de ce
côté-là, donc, au niveau de la chronologie des événements.
L'autre élément que vous mentionnez, dans
votre mémoire, projets pilotes, que soit consulté le CCCPP, donc, c'est sûr et
certain, projets pilotes sur votre territoire. Mais je vous l'ai mentionné,
tantôt, vous êtes un joueur, il est de mise qu'on vous consulte avant d'arriver
avec quelconques projets pilotes. Je pense que c'est important, sans ça,
pourquoi qu'on aurait des partenaires, si on ne le fait pas de cette façon-là?
Donc, si ça peut vous rassurer sur
certaines interrogations que, dans votre mémoire, vous aviez, ou que vous avez
présentées, bien, j'ose espérer qu'on est à la bonne enseigne sur ce que je
vous mentionne, concrètement parlant.
Du côté de… dans le mémoire, il y a un
élément que j'ai plus ou moins compris, je vais vous demander, peut-être, de me
l'expliquer puis on pourra rééchanger là-dessus une fois que vous aurez fait
votre…
M. Dufour : ...bien, j'ose
espérer qu'on est à la bonne enseigne sur ce que je vous mentionne concrètement
parlant.
Du côté de... dans le mémoire, il y a un
élément que j'ai plus ou moins compris, je vais vous demander peut-être de me
l'expliquer, puis on pourra rééchanger là-dessus une fois que vous aurez fait
votre intervention. C'est l'aspect du fameux 12 heures que vous demandez
que les chasseurs qui arrivent en aéronef à une pourvoirie ne puissent pas
pouvoir aller chasser. En tout cas, je n'ai pas trop compris le libellé du mémoire,
j'aimerais ça que vous m'expliquiez un petit peu cet aspect-là. Pour moi, j'ai
un petit point d'interrogation, là, à comprendre c'est quoi la dynamique par
rapport ça, pourquoi que vous iriez là. Puis, selon moi, légalement parlant, je
pense qu'il y a des éléments par contre qu'on ne peut pas empêcher non plus.
Mais, en tout cas, je veux vous entendre sur cet aspect-là.
• (11 h 40) •
Vous avez parlé aussi au niveau de la
chair d'ours. J'aimerais peut-être en savoir un petit peu plus de par vos
connaissances. Je pense que ça serait important parce qu'hier on a eu des
intervenants qui nous ont abordés sur cet aspect-là. Ils ne l'ont pas juste
abordé sur l'aspect de l'abandon, mais sur aussi la question des parasites chez
l'ours. Et, selon moi, le parasite qu'ils nous présentaient hier, ce n'est pas
un parasite qui est propre à l'ours, donc c'est un parasite qui peut se
retrouver dans toute viande animale externe, là, celle qui... que ce soit
l'orignal, que ce soient d'autres types d'orignaux... pas d'orignaux, mais
d'autres types d'animaux. Et ce parasite-là qui est un ver qui peut contaminer
l'humain, donc j'aimerais ça vous entendre un petit peu parler là-dessus.
Et finalement au niveau des amendes et des
pénalités parce qu'on a eu beaucoup de gens qui ont dit que pas de trouble avec
les amendes plus sévères pour les braconneurs. Ça, tout le monde est d'accord
avec ça. Par contre, les amendes sur, exemple, les infractions mineures comme
un dossard, 500 $ pour un dossard qui n'est pas bien porté ou qu'on a mis
un imperméable ou un sac à dos par-dessus, il y a des gens qui trouvaient que
c'était vraiment aller à l'extrême puis que ça pouvait décourager les jeunes,
la relève en fin de compte.
Donc, pour moi, c'est mes questions. Je
vous passe la parole et puis j'ose espérer que mes collègues aussi vont avoir
quelques questions pour vous. Merci.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors, M. Smart.
M. Smart (Miles) : Oui,
merci. Merci au ministre. J'apprécie beaucoup vos reconnaissances du rôle du
comité conjoint. On travaille très étroitement avec votre ministère.
Concernant la proposition d'avoir une
attente de 12 heures, même 24 heures suite à l'arrivée d'un chasseur
sportif à une pourvoirie pour la chasse au gros gibier, ça, c'est un règlement
qui existe déjà dans d'autres territoires et dans des juridictions semblables.
Ici je parle des Territoires Nord-Ouest, donc en général c'est région
comparable au contexte dans au Nord-du-Québec. Et cette mesure est en place
pour assurer que les chasseurs n'utilisent pas les avions pour chasser et
trouver les animaux, qui est illégal...
M. Smart (Miles) : …semblable,
ici je parle des Territoires du Nord-Ouest, donc en général c'est région
comparable au contexte dans au Nord-du-Québec, et cette mesure est en place
pour assurer que les chasseurs n'utilisent pas les avions pour chasser et
trouver les animaux, qui est illégal. On n'avait pas reçu une bonne explication
de vos représentants, pourquoi ce n'était pas faisable, ici au Québec, ils ont
juste dit que c'était difficile à mettre en oeuvre. C'est pour ça qu'on suggère
peut-être un règlement flexible, une disposition dans la loi, flexible, comme
est proposé pour l'abandon de la chair de l'ours, qui vous donne beaucoup
d'adaptabilité. Donc, c'est sûr que, pour le Nord-du-Québec, les Cris, les
Inuits, Naskapis aimeraient voir un tel règlement, mais qui n'est pas
nécessairement obligé de le faire pour tout le Québec, dans les autres régions
où ce n'est pas très faisable ou peut-être n'est pas populaire.
À ce moment, également, on sait que la
chasse au caribou est fermée, et peut-être sera fermée pour plusieurs années.
Celui qui représentait l'industrie du chasse au gros gibier, vraiment, au
Nord-du-Québec, il n'y a pas tellement d'autre chasse au gros gibier, il y a un
peu de l'ours noir, il y a peut-être un peu l'orignal. Donc, il y a une
opportunité maintenant de mettre une telle mesure en place et d'avoir le temps
de travailler avec les pourvoyeurs pour le mettre… bien l'adapter, de bien le
mettre en oeuvre. Je ne sais pas si ça répond à votre question…
M. Dufour : Bien, finalement,
c'est une question de repérage. Donc, ce que vous me mentionnez, c'est qu'il
est possible que les gens qui arrivent, naturellement, en aéronef, c'est pour
ça la différence entre être en aéronef ou par voie terrestre. Que le… celui qui
est en… avec un avion irait faire du repérage avant d'atterrir, puis, après ça,
go, on s'en va à la chasse parce qu'on a repéré où était la matière, en fin de
compte, les animaux, là.
Une voix : C'est ça. Parfait.
M. Smart (Miles) : C'est ça.
On avait fourni les exemples à vos représentants pendant le… nos consultations.
M. Dufour : O.K. Bien, merci
de l'explication, ça répond à ma question.
M. Smart (Miles) : O.K. En
passant, au… l'abandon de la chair de l'ours, ici on parle de l'ours noir, je
comprends que les pratiques de la chasse à l'ours diffèrent à travers la
province, et entre les chasseurs autochtones et les chasseurs sportifs. Juste
pour vous informer que pour, et surtout pour les Cris et aussi pour les
Naskapis, l'ours noir est un animal très important, même culturel, même
spirituel. La chasse à l'ours noir, et ce n'est pas comme toutes les autres
chasses, c'est très important, et, pour eux autres, ce n'est pas la chair,
c'est la viande, puis il ne faut pas…
M. Smart (Miles) : …les Cris
et aussi pour les Naskapis, l'ours noir est un animal très important, même
culturel, même spirituel. La chasse à l'ours noir, ce n'est pas comme toutes
les autres chasses, c'est très important. Et, pour eux autres, ce n'est pas la
chair, c'est la viande, puis il ne faut pas l'abandonner.
Cela dit, je sais qu'hier d'autres groupes
ont mentionné qu'il y a des parasites, mais il existe des parasites dans tous
les gros gibiers… et un règlement flexible pour bien gérer ça, je pense. Aussi,
vous avez… avec une telle disposition, vous pouvez mettre en place, par zone de
chasse, une interdiction. Donc, peut-être, tu pourrais commencer avec le Nord-du-Québec,
où c'est plus faisable, où il y a un peu moins de chasse sportive. Donc, c'est
ça qu'on suggère, et on espère que vous allez garder cette disposition.
Des voix
: Merci.
M. Dufour : Les amendes.
M. Smart (Miles) : Oui, les
amendes. C'est sûr que toutes les différentes règles de… et là on… tu avais
soulevé les infractions mineures, que s'il porte bien son gibier, et tout ça,
ces règles ne s'appliquent pas aux Cris, Inuits et Naskapis. En fait, les
règles qui s'appliquent aux chasseurs autochtones, c'est vraiment les règles
plus de la sécurité publique. Donc, il doit respecter aussi. Donc, je ne veux
pas me prononcer trop sur cet aspect, parce que je ne représente pas les
chasseurs sportifs.
Cela dit, toute infraction jugée mineure
envers la faune, ça n'existe pas pour les communautés conjointes. Même un
poisson de trop pris par un pêcheur sportif, ça nous concerne parce qu'on parle
de la bonne gestion des ressources qui, des fois, ne sont pas toutes en bon
état. Puis il faut protéger les droits et la sécurité alimentaire des Cris, des
Inuits et des Naskapis. Donc, pour nous, il y a vraiment… il n'y a pas
d'infraction mineure. Et je pense que c'est tout ce que je pourrais dire pour
ce qui concerne les chasseurs sportifs.
Une voix
: Merci.
M. Dufour : Merci pour moi. Mme
la Présidente, si vous voulez passer la parole à mes collègues.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui, alors, j'ai la députée d'Argenteuil qui veut prendre la parole. Vous avez
2 min 45 s.
Mme Grondin : Merci, Mme la
Présidente. Bonjour, M. Smart. Très, très heureuse de pouvoir échanger
avec vous. Juste pour vous dire à quel point j'ai lu avec attention votre
mémoire, mes premières amours étaient à la Baie-James, lors de mes études. On
le sait c'est quoi, des premières amours. C'est un territoire que j'adore.
J'ai une petite question sur les habitats
fauniques. Je ne suis pas certaine de comprendre ce que vous souhaitez, tant du
point de vue du programme de restauration et de création, vous dites que ça
semble un peu dilué, mais aussi du point de vue de…
Mme Grondin : ...j'ai une
petite question sur les habitats fauniques. Je ne suis pas certaine de
comprendre ce que vous souhaitez, tant du point de vue du programme de
restauration et de création, vous dites que ça semble un peu dilué, mais aussi
du point de vue de l'interprétation ou de la définition des organismes voués à
la gestion, la conservation, l'aménagement des habitats fauniques.
M. Smart (Miles) : Oui,
merci. En fait, ce qui nous concerne le plus, c'est cette définition qui est
écrite : «organisme voué notamment à la gestion, la conservation,
l'aménagement des habitats fauniques». Pour le ministère, toutes les organisations
nordiques autochtones sont des partenaires clés dans plein de projets de
recherche et scientifiques, également pour la surveillance des habitats. Puis
c'est ces personnes qui ont beaucoup de connaissances aussi du territoire, donc
ce sont vraiment les experts. Donc, on veut s'assurer que, pour de tels
projets, toutes ces organisations autochtones seraient capables de gérer de
tels programmes.
Mme Grondin : Donc, vous
pensez qu'il manque un mot dans cette définition, interprétation qui est plus
expert scientifique ou...
M. Smart (Miles) : On a juste
peur d'arriver, quand la loi est mise en place, qu'ils vont dire : Oh!
non, on est désolés, vous ne pouvez pas le faire parce que x, x, x dans la loi.
Donc, on va s'assurer qu'il y a assez de flexibilité. Je ne sais pas si le ministre
pourrait m'expliquer un peu plus quelle est exactement la grandeur des organisations
qui sont visées par cette disposition.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le ministre, vous n'avez que 30 secondes.
• (11 h 50) •
M. Dufour : O.K. Bien, c'est
sûr que cet élément-là est davantage orienté vers les régions plus au sud que
votre région telle quelle d'utilisation. Donc, c'est sûr et certain qu'on a des
enjeux au sud, là, à tous les niveaux, au niveau des habitats fauniques, avec,
veux veux pas, l'étalement urbain, etc. Donc, c'est vraiment davantage dans cet
enjeu-là. Mais oui, on pourrait peut-être éclaircir davantage dans une
rencontre précise avec vous.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, merci. Donc, je cède maintenant la parole à M. le député de
Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci beaucoup.
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Merci pour la présentation également.
Écoutez, moi, ma première question est en lien, bien sûr, avec quand on regarde
votre mémoire, et bon, vous revendiquer avec raison, bien sûr, les privilèges
que vous avez, là, sur le territoire du Nord-du-Québec et de la Baie-James. Et
vous exprimez également certaines inquiétudes en lien avec l'application du
projet de loi n° 88 versus justement la loi sur le territoire de la
Baie-James et du Nord-du-Québec.
Ceci dit, avant de poser ma question, et
en tout respect pour...
M. Polo : ...et vous exprimez
également certaines inquiétudes en lien avec l'application du projet de loi
n° 88 versus, justement, la loi sur le territoire de la Baie-James et du
Nord-du-Québec.
Ceci dit, avant de poser ma question, et
en tout respect pour le ministre, Mme la Présidente, je trouve quand même assez
gênant que le seul organisme qui représente en bonne partie les communautés du
Nord-du-Québec mentionne dans leur mémoire, d'entrée de jeu, là, à
l'introduction, à la page 1, qu'ils ont été étonnés de constater que le
projet de loi avait été déposé sans préavis ni même notification du ministère,
ni notification même après coup.
Je comprends que le ministre a... dans ses
remarques, a informé, nous informe que, pour cause de conflit d'horaire, la
rencontre n'a pu avoir lieu. Ceci dit, M. le ministre, vous êtes responsable de
votre agenda, vous et votre équipe. Et surtout, quand on regarde les
communautés, les premières concernées par le projet de loi que nous étudions
actuellement, vous avez une obligation, en fait, même une certaine obligation
de trouver un certain accommodement à l'intérieur de votre horaire pour
s'assurer qu'elles sont non seulement consultées avant que le projet de loi
soit déposé, mais que la communication se fait de part et d'autre, pour éviter,
justement, une mésentente ou une incompréhension de part et d'autre.
Et ça, c'est sans ramener sur la table, M.
le ministre, bien sûr, la question qui vous a été posée un peu plus tôt
aujourd'hui, là, à la période des questions. Donc, je pense qu'il y a des
enjeux au niveau de la gestion de votre horaire à ce niveau-là et des
partenaires avec lesquels vous devez travailler.
Donc, ceci dit, Mme la Présidente, je vais
revenir à ma question. Je le dis... je l'ai dit en tout respect, M. le
ministre. Donc, je comprends qu'il y a certaines inquiétudes en lien avec le
chevauchement entre la loi sur le territoire de la Baie-James et le
Nouveau-Québec, et l'application du projet de loi n° 88. Selon vous, de
quelle façon devrions-nous ajuster le tir pour réduire les effets néfastes de
ce chevauchement, tel que vous faites la lecture du projet de loi n° 88?
M. Smart (Miles) : Bien oui,
merci, M. le député. En fait, on a une longue histoire, le comité conjoint
existe depuis 40 ans, et il faut toujours soulever l'importance et la
préséance des conventions nordiques et les lois qui s'appliquent, et on veut
assurer qu'on n'est pas oubliés dans les autres lois. Puis on avait déjà eu
d'autres expériences qui n'étaient pas très bien — je parle ici
peut-être de la Loi sur l'immatriculation des armes à feu — parce
que, souvent, les gens vont... le gouvernement va peut-être dire : O.K.,
non, ça ne va pas toucher leurs droits, puis on n'a pas besoin de les parler,
de les consulter. Je parle ici plus d'autres ministères que le ministère des
Forêts, de la Faune et Parcs qui est plus... à travailler avec nous. Puis ce
qu'on propose souvent de mettre dans les droits ou dans les règlements, c'est
juste une simple référence...
M. Smart (Miles) : ...ça
ne va pas toucher leurs droits, puis on n'a pas besoin de les parler, de les
consulter. Je parle, ici, plus d'autres ministères que le ministère des Forêts,
de la Faune et des Parcs qui est plus habitué à travailler avec nous. Puis ce
qu'on propose souvent de mettre dans le règlement, c'est juste une simple
préférence dans les droits des bénéficiaires de l'intervention nordiques et
pour les droits des autochtones en général pour dire qu'eux, ça n'applique pas,
pour toujours, toujours être en évidences, ces droits autochtones. Donc, ce
qu'on avait proposé dans notre mémoire, on vous demande de peut-être chercher
si c'est possible des termes ou des libellés qui sont un peu plus grands.
M. Polo : Plus grands,
plus larges, plus... Je veux juste...
M. Smart (Miles) : Oui.
Oui. Et souvent juste peut-être une référence aux Cris, Inuits et Naskapis. On
va... On s'est fait souvent dire qu'eux, j'avais soulevé l'article 185
dans la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune que les droits
dans l'autre loi, la loi D-13, elle prend préséance. Mais peut-être on a
peur que, quand tu passes dans toutes les autres dispositions, les lois et les règlements,
que ça, c'est oublié. Et on veut toujours assurer que c'est bien mis en
évidence, surtout parce qu'on parle d'une immense partie du territoire du Québec.
Et on parle, ici, d'une majorité des résidents de ce territoire.
M. Polo : En effet.
M. Smart (Miles) : Et
c'est aussi... Il y a un peu de...
M. Polo : Vous pouvez
poursuivre.
M. Smart (Miles) : Oui, il
y a un peu la dynamique que toutes les visées sur le Sud-du-Québec, que je
comprends, la majorité du monde habite ici, mais n'oubliez pas le Nord-du-Québec
et tout ce qui existe là-bas.
M. Polo : O.K. Et
considérez-vous, croyez-vous qu'on devrait faire un... Il devrait avoir une...
Dans les règlements, il devrait avoir un règlement pour le Sud, pour bien
distinguer le Sud du Nord? Est-ce que, selon vous, ce serait quelque chose qui
devrait être considéré au niveau des règlements?
M. Smart (Miles) : Oui.
Et notre impression générale, c'est que les réalités du Sud sont bien
différentes des réalités du Nord. Mais le gouvernement veut trouver des
solutions générales pour toute la province. Et souvent, ça, ça ignore les
complexités. Le Québec, c'est très grand. Il y a beaucoup de régions. Et les
contextes des réalités peuvent être très différents. Donc, on cherche toujours
d'avoir plus d'attention au pays pour... aux régions du Nord-du-Québec, aussi
la Côte-Nord qui est assez... qui a une bonne majorité des autochtones. Mais ça
c'est une observation générale pour tout ce qui touche les droits autochtones
au Nord-du-Québec. Donc...
M. Polo : Donc, ce que je
comprends... Ce que j'interprète, c'est que vous souhaitez qu'on évite qu'on
fasse du mur-à-mur, mais qu'on, vraiment, on adresse des particularités soit...
M. Smart (Miles) : ...mais ça,
c'est une observation générale pour tout qui touche les droits autochtones au Nord-du-Québec.
M. Polo : Ce que je comprends,
ce que j'interprète, c'est que vous souhaitez qu'on évite qu'on fasse du
mur-à-mur, mais que vraiment on adresse des particularités soit du Sud soit de
la Côte-Nord et du Nord-du-Québec. C'est ce que vous recommandez, qu'on garde
les particularités différentes.
M. Smart (Miles) : C'est ça,
parce qu'il faut se souvenir que le régime de chasse, pêche et piégeage est
différent au Nord-du-Québec, il y a le régime... il y a la loi qui s'applique
partout, mais il y a des... spécifiques au Nord-du-Québec, puis il faut toujours
faire reconnaissance de ça. Ça fait 40 ans qu'il existe.
M. Polo : En effet.
M. Smart (Miles) : Merci.
M. Polo : O.K. Parfait. Vous
considérez aussi, sur un autre sujet, que les modalités consultatives dans le
cadre d'un projet pilote ne sont pas adéquates. Quel type de modalités, selon
vous, devrions-nous inclure directement dans la loi pour que la consultation
préalable soit optimale?
M. Smart (Miles) : En fait,
on se demandait, c'était plus une observation, une question : Pourquoi, en
comparant à l'ancien projet de loi n° 161, on n'avait
pas reçu ou on n'avait pas le temps de recevoir une bonne explication des représentants
du ministère qui avaient nous rencontrés la semaine dernière. Puis je ne sais
pas, c'est plus une question, peut-être, je ne sais pas si le ministre peut
expliquer un peu pourquoi ils ont changé, quand ça vient aux consultations
publiques et annoncements de tels projets. On avait noté que ça ne serait pas
publié, prépublié dans la Gazette officielle, qui... normalement, ça,
c'est le processus de consultations publiques, ainsi que les annonces du ministère.
Mais je n'ai pas de vrai... je n'ai pas de recommandation à cet égard.
M. Polo : O.K. O.K. Et pour la
mise en place de programmes en lien avec les habitats fauniques, vous dites que
le projet de loi n° 88 est... moins intéressant que
ceux prévus au projet de loi n° 161 du précédent...
lors de la précédente législature. Quelles mesures, spécifiquement? Quand vous
faites la comparaison, là, de l'ancien projet de loi n° 161,
versus le projet de loi n° 88, quelles mesures, selon
vous, ne vont pas aussi loin que le projet de loi précédent?
M. Smart (Miles) : Bien, en
fait, ça, c'est une autre observation, une question, on s'est demandé... Il y
avait des dispositions, dans l'ancien projet de loi, concernant les critères
d'évaluation du ministère des programmes qui ont... on voit qu'ils sont absents
dans le nouveau projet de loi. Donc, on s'est demandé... Et je pense que j'ai
la référence statistique dans notre mémoire. Donc, c'était article 39 dans
l'ancien projet de loi, plusieurs paragraphes qui ne se trouvent plus dans le
nouveau projet de loi.
• (12 heures) •
M. Polo : Est-ce que vous...
12 h (version non révisée)
M. Smart (Miles) : …projet de
loi. Donc, on s'est demandé… puis je pense que j'ai la référence statistique
dans notre mémoire. Donc, c'était article 39 dans l'ancien projet de loi,
plusieurs paragraphes qui ne se trouvent plus dans le nouveau projet de loi.
M. Polo : Est-ce que vous
considérez qu'il faudrait… oui, je le sais que vous avez fait sous forme
d'observation, mais vous recommanderiez qu'on ramène ces articles-là dans le projet
de loi n° 88?
M. Smart (Miles) : Je pense
que la bonne gestion et application de toute loi et règlement faut toujours
avoir des bons critères, bien établis et définis, et on voulait juste… que, ça,
ça existe dans le nouveau projet de loi. Cela dit, on comprend que le ministre
cherche la flexibilité, l'innovation, puis peut-être, ça, c'est une des raisons
que c'était enlevé.
Puis, juste pour retourner à mon
commentaire précédent sur les projets-pilotes, nous aimerions peut-être suite à
l'adoption, j'espère, du projet de loi d'établir avec le MFFP un… des modalités
de consultation comme existent déjà pour d'autres administrations dans le
territoire, des modalités de consultation sur les tels projets de loi dans
notre territoire.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous allons passer maintenant du côté de la députée de
Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Merci,
Mme la Présidente. J'aimerais vous entendre sur des recommandations que nous a
formulées le groupe… la SNAP-Québec, la société nature et parc du Québec,
notamment sur la reconnaissance du rôle particulier des membres des communautés
autochtones dans la surveillance du territoire et la conservation de la faune,
ainsi que les co-bénéfices générés par les programmes des gardiens du
territoire, et ils recommandaient aussi, là, d'entamer des discussions de
nation à nation avec les représentants autochtones afin de déterminer ensemble
les conditions pour la mise en place d'un programme des Gardiens Autochtones du
territoire. Évidemment, vous avez… les communautés autochtones ont une
connaissance, là, vraiment profonde du territoire québécois, notamment dans le
nord où les activités par les non-Autochtones sont moins fréquentes. J'aimerais
vous entendre sur l'instauration d'un tel programme de Gardiens Autochtones du
territoire.
M. Smart (Miles) : En fait,
je ne suis pas au courant de cette discussion. Cela dit, il existe déjà
plusieurs ententes adoptées au cours les années concernant la protection de la
faune, la protection de l'environnement, les programmes de formation et
embauche des agents de la protection de la faune, autochtones, donc les
bénéficiaires de les conventions, et il y a plusieurs programmes qui existent
déjà avec le gouvernement provincial ainsi que le gouvernement fédéral. Des
tels programmes…
M. Smart (Miles) :
...protection de l'environnement, des programmes de formation et embauche des
agents de la protection de la faune autochtones, donc les bénéficiaires...
convention. Et il y a plusieurs programmes qui existent déjà avec le gouvernement
provincial ainsi que le gouvernement fédéral. Des tels programmes, on les
soutient, c'est sûr. Puis je pense qu'il faut vraiment parler avec les nations
cries, la Société Makivik pour les Inuits puis la nation naskapie pour en
discuter, les détails des tels programmes, mais on les soutient fortement. Puis
il faut comprendre aussi qu'il y a déjà des organisations qui existent, des
organisations autochtones comme l'Association des trappeurs cris, qui en fait
exercisent un tel rôle sur le territoire. Donc, ça, c'est les partenaires clés
pour de tels programmes. Est-ce que ça répond à votre question?
Mme Lessard-Therrien :
J'ai... C'est très nuageux ici aujourd'hui, au Témiscamingue. J'ai de la difficulté
à bien entendre toutes les réponses, là. Ma connexion n'est pas très bonne.
Donc, je ne pourrai pas rebondir sur toute votre réponse, mais je... la
réécouter ultérieurement. Donc, je vais juste vous poser mes questions puis
réécouter les réponses plus tard. Je suis vraiment désolée, ma connexion est
difficile.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Est-ce que vous aimeriez vous mettre juste en
forme... en mode sonore? Comme ça, peut-être que la liaison...
Mme Lessard-Therrien : Je
peux essayer de fermer la caméra, là.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Oui, je peux vous l'autoriser. Le son... peut-être
meilleur.
Mme Lessard-Therrien : Je
suis toujours là. On va l'essayer.
Sinon, j'avais une question par rapport à
l'harmonisation des usages de la forêt. Est-ce que c'est un problème pour vous,
dans le Nord-du-Québec, la cohabitation des activités forestières versus les
activités de chasse, de piégeage, de pêche?
M. Smart (Miles) : Merci
pour la question. Il y a un autre comité établi par la «Paix des Braves», le
conseil Cris-Québec sur les... c'est... je ne me souviens... les forêts, qui
est responsable spécifiquement pour ça. Donc, quand on parle des activités
forestières dans le territoire, c'est tout dans le territoire des Cris, pas aux
Inuits ni les Naskapis. Puis il y a un autre conseil qui est responsable de ça.
Il y a plusieurs dispositions qui sont... qui fonctionnent présentement
concernant ça. Donc, nous, on... Le comité conjoint va peut-être partager ses
commentaires quand ça vient sur des espèces en particulier peut-être, comme le
caribou forestier, ou les activités des Cris sur le terrain, mais, quand ça
vient aux détails de tout ça, c'est vraiment... il y a un autre conseil qui est
responsable pour ça.
Mme Lessard-Therrien : Je
vous remercie. Ma connexion ne s'est pas améliorée en fermant la caméra. Donc,
j'ai... Encore une fois, j'ai eu de la difficulté à tout comprendre, mais...
M. Smart (Miles) : …sur le
terrain, mais, quand ça vient au détail de tout ça, c'est vraiment… il y a un
autre conseil qui est responsable pour ça.
Mme Lessard-Therrien : Je vous
remercie. Ma connexion ne s'est pas améliorée en fermant la caméra, donc j'ai,
encore une fois, j'ai eu de la difficulté à tout comprendre, mais, comme je
vous dis, je vais aller réécouter les réponses.
Donc, j'irais avec ma dernière question.
Vous avez abordé, là, la question, en réponse, tout à l'heure, à la question
d'un autre député, sur le mur-à-mur que le gouvernement a vraiment une approche
pour le Québec, en entier, sans égard aux différences entre le Nord-du-Québecou
ce qui se passe dans le sud. J'aimerais vous entendre plus en détail là-dessus.
Ça serait quoi la meilleure solution pour avoir une approche beaucoup plus
territoriale qui se colle davantage aux réalités que vous vivez dans le
Nord-du-Québec?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous n'avez que quelques secondes, M. Smart.
M. Smart (Miles) : Je peux
vous offrir un exemple. On sait présentement que le ministre consulte le public
sur un projet de politique sur la faune, qui est une très bonne nouvelle pour
le ministère. Au début de discussion, comité conjoint, on… les délégations
autochtones cherchaient des assurances d'avoir une politique pour le
Nord-du-Québec parce que le contexte est complètement différent comparé au sud.
Puis la réponse qu'on avait reçue à ce point, c'était, non, on cherche une
politique pour tout le Québec, puis là on va peut-être avoir des mentions et
des sections faisant référence au territoire.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je vais être obligé de… je vais être obligé de… Malheureusement, je vous ai
donné un peu plus de temps, mais je vais être obligé de vous arrêter ici.
Alors, je vous remercie beaucoup pour votre contribution à nos travaux.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 14 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 8)
14 h (version non révisée)
(Reprise à 14 h 5)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous reprenons nos travaux. La Commission des transports et de
l'environnement reprend ses travaux.
La commission est réunie afin de
poursuivre les auditions publiques dans le cadre des consultations
particulières sur le projet de loi n° 88, Loi
modifiant la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune et
d'autres dispositions législatives.
Cet après-midi, nous entendrons la
Fondation de la faune du Québec, Action boréale ainsi que la Société des
établissements de plein air du Québec.
Je vous souhaite... je souhaite la
bienvenue aux représentants de la Fondation de la faune du Québec. Je vous
rappelle que vous disposez de 10 minutes pour faire votre exposé...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
…de la faune du Québec, Action boréale ainsi que la Société des établissements
de plein air du Québec. Je vous souhaite… je souhaite la bienvenue aux
représentants de la Fondation de la faune du Québec. Je vous rappelle que vous
disposez de 10 minutes pour faire votre exposé. Par la suite, nous procéderons
à la période d'échange avec les membres de la commission. J'imagine que vous
connaissez bien cette procédure. Donc, je vous invite à prendre la parole, mais
tout d'abord à procéder… à vous présenter et ensuite vous ferez votre exposé.
Alors, voilà. Vous avez la parole.
(Visioconférence)
M. D'Amours (Jean-Claude) :
Bonjour. Je suis Jean-Claude D'Amours, président-directeur général de la
Fondation de la faune du Québec, et je suis accompagné de M. Sébastien Rioux,
qui est directeur des programmes à la Fondation de la faune du Québec.
Mme la Présidente, M. le ministre, Mmes
les députées et MM. les députés, membres de la commission, c'est un plaisir
pour nous de venir partager nos commentaires à l'égard du projet de loi. Je
vais commencer en vous parlant un peu de la Fondation de la faune, ensuite, je
vais vous présenter nos commentaires qui se déclinent en une proposition et
deux suggestions. Tout d'abord, la Fondation de la faune a été constituée en
1984 en vertu de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune.
Elle est à la fois une société d'État, une personne morale à but non lucratif
et un organisme de bienfaisance, enregistrée à l'Agence de revenu du Canada.
Ses biens font partie du domaine de l'État. Elle est administrée par un conseil
d'administration formé de 13 membres nommés par le gouvernement et son président-directeur
général qui relève du ministre responsable de la Faune. La fondation a pour
fonction de promouvoir la conservation, la mise en valeur de la faune et son
habitat, conformément à l'article 145 de la loi, et également le Vérificateur
général du Québec procède à un audit de ses états financiers à chaque année.
Nos commentaires concernent particulièrement
les articles 96, 97 du projet de loi. Donc, on parle de mettre ici d'autres dispositions
législatives, et ça fait référence aux compensations financières prélevées, en
vertu de la Loi sur la conservation et mise en valeur de la faune, et qui sont
versées au Fonds des ressources naturelles dans un nouveau volet réservé à la
conservation et à la mise en valeur de la faune. Actuellement, les sommes
perçues pour les pertes et les dommages aux habitats fauniques sont versées à
la Fondation de la faune du Québec par les directions régionales du ministère
des Forêts, de la Faune et des Parcs. Chaque somme prélevée reçue à la
fondation, c'est-à-dire est placée dans un fonds dédié régional correspondant
pour ensuite être réinvestie dans la réalisation de projets fauniques dans
cette même région. Chaque dollar perçu d'une région est réinvesti dans la même
région. Les fonds dédiés régionaux ont été créés par la fondation pour les 17
régions administratives du Québec. Entre 2003 et 2020, un montant total de
8,94 millions a été versé à Fondation de la faune et 4,48 millions
ont été versés… affectés, c'est-à-dire, à des projets relatifs aux habitats
fauniques.
Ainsi, notre proposition va comme suit,
c'est que forte de ses 17 années d'une gestion simple, efficace, rigoureuse…
M. D'Amours (Jean-Claude) :
…un montant total de 8 940 000 ont été versés à la Fondatin de la
faune et 4 480 000 ont été versés… affectés, c'est-à-dire, à des projets
relatifs aux habitats fauniques.
Ainsi, notre proposition va comme suit,
c'est que, forte de ses 17 années d'une gestion simple, efficace,
rigoureuse, transparente et traçable des compensations pour pertes d'habitats,
la Fondation de la faune offre sa collaboration dans l'élaboration de nouveaux
programmes liés à la gestion des fonds de compensation pour la faune et son
habitat.
• (14 h 10) •
Concernant les suggestions que nous
portons à l'attention de la commission, elles concernent les articles 133
et 159 de la loi. L'article 133, lui, fait référence à la composition ou
au nombre d'administrateurs de la Fondation de la faune, mais notre suggestion,
c'est de modifier à la baisse le nombre d'administrateurs de la fondation. Il y
a peut-être un alignement des astres, des planètes. C'est que la totalité des
administrateurs du conseil d'administration, leur mandat prend fin en 2021. Et
on a... Trois d'entre eux ont déjà signifié à la fondation qu'ils ne
souhaitaient pas renouveler leur mandat. Donc, on voudrait être en cohérence
avec les autres organismes qui relèvent du ministre, c'est-à-dire la SOPFIM, la
SOPFEU et la SEPAQ pour avoir un conseil d'administration composé de neuf ou
10 membres.
L'autre suggestion, c'est à l'article 159,
on souhaite que la fondation soit autorisée à verser... à transmettre au ministre
son rapport annuel et ses états financiers au 30 septembre plutôt qu'au
31 juillet parce qu'il est techniquement pour nous impossible de les
transmettre avant le 31 juillet. On s'est inspiré de la loi sur la SEPAQ
pour vous suggérer le 30 septembre. Voilà, c'est l'essentiel de nos
commentaires.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors, nous allons procéder maintenant aux
échanges. M. le ministre, vous avez la parole.
M. Dufour : Bien,
bonjour, M. D'Amours, M. Rioux. Donc, bien content de vous avoir avec
nous pour discuter un peu du projet de loi. Puis je comprends que vous
semblez... Pour le reste du projet de loi, vous semblez être assez en accord.
Je pense que l'élément qui vous touche beaucoup, c'est la situation des fonds,
sur lequel on va justement discuter un petit peu, et la portions administrateurs.
Permettez-moi de régler peut-être la
situation des administrateurs. Écoutez, moi, d'un côté, c'est un fait que vous,
comme bien dans... comme dans bien des cas, vous avez un conseil
d'administration avec un nombre, peut-être des fois, qui est plus difficile
pour vous réunir. C'est sûr que la situation virtuelle d'aujourd'hui risque
d'avoir changé un peu cette problématique-là au lieu de toujours se rencontrer
en présentiel. Par contre, je pense que c'est important de mentionner aux gens,
ici, autour de la table, qu'il y a quand même une représentativité régionale
qui se déploie un petit peu partout à travers les régions du Québec, que ce
soit les grands centres que les régions éloignées.
Donc, il reste un élément à cet effet-là,
moi, je pense, qui est méritoire, d'avoir des présences d'un petit peu...
M. Dufour : ...une
représentativité régionale qui se déploie un petit peu partout à travers les
régions du Québec, que ce soit les grands centres que les régions éloignées.
Donc, il reste un élément, à cet effet-là,
moi, je pense, qui est méritoire d'avoir des présences d'un petit peu partout.
D'ailleurs, on sait la situation de la SOPFEU présentement dans le secteur de
Maniwaki, et c'est un des éléments que j'ai demandé à la SOPFEU de régulariser
son conseil d'administration, parce qu'à peu près 80 % de son conseil
d'administration vient de seulement deux régions du Québec. Donc, c'est sûr et
certain que, lorsqu'on rapetisse un conseil d'administration, dans une
nomenclature québécoise comme la Fondation de la faune du Québec, la Fondation
de la faune, et, comme organisme, bien, je trouve que c'est un petit peu
peut-être dangereux.
Permettez-moi aussi de rajouter un élément
sur cet élément-là aussi, c'est que, s'il y a une volonté de votre part de
faire une modification là-dessus, on n'est peut-être pas à la bonne enseigne
présentement, dans le bon projet de loi. Celle-ci devrait davantage être
déposée dans le cadre du projet de loi modifiant la Loi sur la gouvernance des
sociétés d'État.
Donc, je voulais quand même vous préciser
ce point-là, mais c'est sûr que moi, ma perception au niveau provincial de
conseil d'administration trop petit, je peux comprendre la difficulté qu'on
avait auparavant, parce qu'on faisait presque toutes nos choses en présentiel.
Mais le fait qu'on a exploité le virtuel de façon spéciale depuis un an, bien,
je peux vous dire une chose que peut-être que ça, ça peut compenser pour les
problématiques de quorum.
Maintenant, sur le deuxième volet, et ça,
je pense que c'est important de le préciser, et vous le savez, moi, je pense
que vous êtes un des beaux organismes qui est greffé à un ministère. Vous
faites un très beau... vous avez fait jusqu'à présent un très beau travail et
on en est très fier. Par contre, il reste un élément ou deux éléments
particuliers, je pense, et c'est un peu là-dessus que je vais vouloir vous
entendre puis en discuter. On le sait, et vous l'avez mentionné tantôt. Si on
prend... prenons des chiffres, là, de votre mémoire. Vous avez, depuis 17 ans,
une entrée de fonds de 8 942 000 $, et si on prend des
régions... prenons la région qui... d'où je viens... bien, pas d'où je viens,
mais où est-ce que j'habite aujourd'hui, l'Abitibi-Témiscamingue, bien, si on
regarde, il y a un sol non affecté de 1 147 000 $.
Il y a d'autres régions où ce n'est pas le
cas, il y a d'autres régions que les sommes... si on prend la
Capitale-Nationale, 297 000 $ d'entrée de fonds, 187 000 $
qui ont été affectés, ce qui est quand même assez appréciable et acceptable, et
c'est tout à fait normal qu'on ne soit pas à zéro pour zéro. Mais il reste par
là qu'on a à peu près 50 % du fonds qui a été affecté et 50 % du
fonds qui n'a pas été affecté, ce qui veut dire qu'on a une somme d'environ
4 461 000 $ pour donner un coup de barre pour des projets...
M. Dufour : ...appréciable et
respectable, et c'est tout à fait normal qu'on ne soit pas à zéro pour zéro.
Mais il reste par là qu'on a à peu près 50 % du fonds qui a été affecté et
50 % du fonds qui n'a pas été affecté, ce qui veut dire qu'on a une somme
d'environ 4 461 000 $ pour donner un coup de barre pour des
projets d'habitations fauniques, par exemple.
La question que je me pose, quand je
regarde tout ça et lorsqu'on a eu à travailler le projet de loi, c'est : Est-ce
que... étant donné que je vous ai donné un exemple, là, de grand centre qui a
probablement les ressources nécessaires pour faire plein d'actions, et un
milieu peut-être plus problématique au niveau de l'Abitibi-Témiscamingue,
est-ce que les directions régionales ont les ressources et les capacités
nécessaires pour réaliser des projets de restauration et d'aménagement à la
suite d'une demande de compensation?
Et ça, ça ne vient pas simplement d'une
préoccupation que moi, j'ai, mais aussi la Vérificatrice générale qui, en 2016,
avait soulevé cet état de fait, alors que votre montant non affecté, à ce
moment-là, était de 2,5 millions, et aujourd'hui on est à plus de
4 millions. Donc, c'est vraiment là, je pense, que... la prise de
conscience, la prise de question, elle est à cet effet-là. Mais je réitère le
fait que vous êtes un très bon partenaire. Dans les actions que vous avez
réalisées jusqu'à présent, c'est très, très bon, mais est-ce qu'on a les
ressources nécessaires au niveau de la fondation? Parce qu'on le sait, que ces
ressources-là ne vous permettent pas de vous engager trop... du monde de plus,
là, c'est vraiment des sommes qui sont affectées à faire des améliorations
d'habitats fauniques. Donc, c'est ma grande question que j'ai à vous poser
aujourd'hui.
Et la deuxième, peut-être, question, qui
serait une sous-question un peu : Comment voyez-vous votre rôle,
d'ailleurs, dans la restauration et l'aménagement d'habitats fauniques? On a la
chance d'avoir un projet de loi qui vous touche, bien, je pense que c'est
intéressant de vous entendre aussi sur cet aspect-là.
M. D'Amours (Jean-Claude) :
Mme la Présidente, je laisserais la parole à mon collègue, M. Rioux, pour
répondre à des questions. Il y a des éléments plus techniques et spécifiques...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. Rioux.
M. Rioux (Sébastien) : Merci,
Mme la Présidente. Je tiens à remercier le ministre pour sa question fort
pertinente, à laquelle ça me fera plaisir d'apporter des éléments de précision.
Dans un premier temps, ce qu'il faut
comprendre, c'est que ce sont... dans la majorité des cas, ce ne sont pas les
directions régionales du MFFP qui réalisent les projets, mais bien des organismes
du milieu qui réalisent les projets, une fois qu'ils ont obtenu l'aval de la
direction régionale du MFFP. Et pourquoi on fonctionne de cette façon-là? C'est
pour s'assurer que les projets qui sont réalisés sont en adéquation avec les
priorités régionales et les enjeux spécifiques sur les habitats fauniques en
région. Donc, ça, ça serait, je vous dirais, le premier élément de ma réponse.
Le deuxième élément de ma réponse. M. le
ministre, comme vous l'avez si bien mentionné lors de l'allocution précédente,
lors de cette commission-ci, il y a toujours place à amélioration, et notre
gestion des fonds dédiés ne fait pas...
M. Rioux (Sébastien) :
...les habitats fauniques en région. Donc ça, ça serait, je vous dirais, le
premier élément de ma réponse.
Le deuxième élément ma réponse, M. le
ministre, comme vous l'avez si bien mentionné lors de l'allocution précédente,
lors de cette commission-ci, il y a toujours place à amélioration, et notre
gestion des fonds dédiés ne fait pas exception à cette affirmation-là de votre
part. Je pense qu'avec les 17 ans d'expérience qu'on a avec la gestion des
fonds dédiés, un des éléments qui ressort, c'est qu'on a besoin de mieux
communiquer l'existence de ces fonds dédiés là de manière à démocratiser leur
utilisation par les partenaires régionaux qui sont en contact avec les
directions régionales du MFFP. Donc ça, c'est... et c'est d'ailleurs quelque
chose qu'on a commencé à travailler avec la Direction générale régionale du
MFFP en juillet dernier.
Mon autre point, puis ça explique en
partie pourquoi, dans certaines régions, les fonds ne sont pas nécessairement
sortis à la vitesse qu'on l'aurait souhaité, c'est que, dans certains cas, il y
a des restrictions trop spécifiques qui ont été appliquées pour l'utilisation
des fonds dédiés comme, par exemple, s'il y a des pertes d'habitat qui ont été
engendrées pour le doré jaune dans une rivière X, bien, les directions
régionales du MFFP pouvaient mettre une restriction sur l'utilisation des fonds
pour cette rivière-là, pour cette espèce-là. Alors, au fil du temps, on s'est
rendu compte que de mettre trop de restrictions pour l'utilisation des fonds,
ça limitait les possibilités de réaliser des projets parce qu'il demeurera
toujours une chose, c'est qu'à Fondation de la faune on ne peut pas accepter
une demande qu'on n'a pas reçue.
Mon dernier élément, puis ça touche
particulièrement la région du ministre, l'Abitibi. L'Abitibi, c'est une région
qui a moins d'organismes qui sont actifs dans le secteur de l'environnement et
de la faune, et c'est une particularité régionale, et ça se reflète aussi dans
les 14 autres programmes d'aide financière qu'on gère à la fondation. En
moyenne, on reçoit moins de demandes de la région de l'Abitibi que d'autres
régions, et la situation des fonds dédiés n'y fait pas exception.
• (14 h 20) •
M. Dufour : O.K. Oui,
merci de la réponse que vous m'amenez, puis je vais vous amener peut-être sur
un autre élément. Vous le savez, la Fondation de la faune agit quand même très
bien, mais on a d'autres partenariats. Je le précisais justement hier avec une
des allocutions que je faisais. Par exemple, Canards illimités qui va restaurer
des habitats fauniques. Quel est le lien que vous avez avec Canards illimités lorsqu'on
arrive à des situations où est-ce que les deux organismes... parce que, veux
veux pas, d'un côté, on va chercher les sous... Canards illimités nous demande
des sous au ministère et de l'autre côté vous avez la fondation qui, elle, bénéficie
de ces sommes-là grâce à la destruction d'habitats fauniques au bout de la
ligne. Donc, quel est le lien potentiel qui peut se créer entre différents
organismes qui ont sensiblement des mêmes volontés?
M. D'Amours (Jean-Claude) :
Encore une fois, Mme la Présidente, je vais laisser la parole à M. Rioux,
le directeur des programmes.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Ah! M. Rioux...
M. Dufour : ...à la destruction
d'habitats fauniques au bout de la ligne. Donc, quel est le lien potentiel qui
peut se créer entre différents organismes qui ont sensiblement des mêmes
volontés?
M. D'Amours (Jean-Claude) : Encore
une fois, Mme la Présidente, je vais laisser la parole à M. Rioux, le
directeur des programmes.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Ah! M. Rioux.
M. Rioux (Sébastien) : Encore
une fois, une question très intéressante, M. le ministre. Écoutez, c'est important
de comprendre que la Fondation de la faune n'a pas du tout les mêmes visées que
Canards illimités dans le sens où notre organisme ne réalise pas de projet.
Elle est là en support à un réseau de partenaires qui sont, eux, actifs dans le
milieu et qui réalisent des projets. Donc, notre organisation n'a pas du tout
les mêmes visées que Canards illimités.
Et, dans ce sens-là, d'ailleurs, il y a beaucoup
de projets qui émanent des fonds dédiés qui ont été réalisés par Canards
illimités dans plusieurs régions du Québec.
M. Dufour : Parfait, merci. Je
laisserais... Mme la Présidente, je laisserais mes collègues. Je sais que... Mme Grondin,
je suis certain qu'elle a des bonnes questions. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mais son collègue, M. le député de Portneuf avait levé la main en premier,
alors je vais lui donner la parole. Vous avez six minutes encore, alors vous
pouvez vous partager ça, je pense.
M. Caron : Merci. Merci, Mme
la Présidente. Merci pour votre présentation. Hier, on avait des... nous
parlaient de leurs préoccupations à propos du saumon de l'atlantique. Je sais
que vous travaillez fort, bien, notamment avec la période de pandémie qu'on
traverse, qu'on a vécu l'été dernier, donc une suroccupation des plans d'eau,
une occupation qui n'est pas toujours raisonnée et raisonnable. Je sais que
vous avez travaillé il y a peu de temps justement au lac Saint-Pierre pour
aménager et susciter plus de perchaudes et de brochets, me semble-t-il.
Mais je voulais vous entendre... je sais
que ça ne fait pas partie des suggestions que vous avez faites, mais j'aimerais
entendre votre position à ce sujet-là, l'impact qu'a cette pandémie et puis
comment est-ce que vous pensez qu'on pourrait intervenir à l'intérieur de ce projet
de loi pour atténuer, finalement, ce qu'on a vécu. Ce qui est fait est fait,
mais on peut anticiper que les Québécoises et les Québécois vont se
réapproprier de plus en plus les plans d'eau. Donc, comment est-ce que vous
entrevoyez ça?
M. D'Amours (Jean-Claude) : Tout
d'abord, je voudrais préciser que la Fondation de la faune, évidemment, on
finance des projets d'organismes qui interviennent en forêt et surtout... aussi
dans des milieux aquatiques. On l'a remarqué, l'année dernière, avec une augmentation
importante de la vente de permis de chasse, pêche et piégeage, donc, la
pandémie a eu un effet contraire à celui qu'on avait anticipé. Les gens se sont
approprié la forêt et les plans d'eau au Québec.
Maintenant, le rôle que la fondation
pourrait jouer pour minimiser les impacts de la présence des gens dans le
milieu naturel, c'est par la sensibilisation...
M. D'Amours (Jean-Claude) : …a
eu un effet contraire à celui qu'on avait anticipé. Les gens se sont approprié
la forêt et les plans d'eau au Québec.
Maintenant, le rôle que la fondation
pourrait jouer pour minimiser les impacts de la présence des gens dans le
milieu naturel, c'est par la sensibilisation et l'éducation. Et nous finançons,
oui, des projets d'éducation, des projets de sensibilisation, cependant, nous,
comme le soulevait M. Rioux tout à l'heure, c'est que la fondation ne peut
pas soutenir des projets qu'on n'a pas reçus. Alors, à partir du moment où les
organismes qui sont aux prises avec différents groupes d'utilisateurs, qui ont besoin
de sensibiliser les autres utilisateurs à l'impact de leur présence et de leurs
pratiques, nous sommes ouverts à soutenir des projets qui peuvent prévenir la
dégradation d'habitats, effectivement.
M. Caron : Merci. Je veux
vous… juste vous dire, je suis président du caucus de la Capitale-Nationale,
donc si vous avez besoin d'un coup de main pour lever des projets dans la
Capitale-Nationale, c'est avec plaisir que je vais vous transmettre mes
coordonnées. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée d'Argenteuil.
Mme Grondin : Merci,
Mme la Présidente. Bonjour, messieurs. Petite question. J'ai envie de
rebondir sur le côté projets de prévention et fonds régionaux. Ce que je
constate, et quand je regarde votre tableau, la région des Laurentides — moi,
je viens de la région des Laurentides, le comté d'Argenteuil — et je
vois les entrées de fonds, et des sorties de fonds, et je suis très inquiète.
Je ne comprends pas pourquoi il y a peu d'entrées de fonds et, bon, la moitié,
comme un peu partout ailleurs…
Donc, je constate qu'il y a… vous savez,
la région des Laurentides, troisième région en forte croissance depuis
20 ans et pour les 30 prochaines années, je ne peux pas croire qu'il
n'y a pas des choses à faire en matière de protection ou de restauration de nos
habitats fauniques, de la faune.
Pour avoir travaillé longtemps avec le
milieu des Laurentides, je constate aussi qu'il y a une volonté d'implication
et de responsabilisation de différents partenaires qui n'est pas nécessairement
sur la restauration, mais on va tenter de protéger ce qu'on a avant de
commencer à réparer ce qu'on a perdu. Et donc, là, est-ce que ce n'est pas,
justement, une des problématiques? C'est que la Fondation de la faune, dans ses
programmes ou dans son fonds dédié, est plutôt axée sur la restauration alors
que la volonté du milieu est plus de dire : On conserve et on protège et
on prévient.
M. Rioux (Sébastien) :
Mme la Présidente, je peux me charger de répondre à la question de la
députée d'Argenteuil.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui, M. Roux… M. Rioux, oui, allez-y.
M. Rioux (Sébastien) : En
fait, ce qu'il faut comprendre, c'est le… dans le tableau qu'on vous a
acheminé, il n'y a pas de ventilation de l'utilisation des fonds en fonction
des… du type d'action. Ça, c'est la première chose.
Puis la deuxième chose, c'est que c'est
important de bien départager les rôles dans le cadre des fonds dédiés. Ce n'est
pas la Fondation de la faune…
M. Rioux (Sébastien) : …en
fait, ce qu'il faut comprendre, c'est… dans le tableau qu'on vous a acheminé,
il n'y a pas de ventilation de l'utilisation des fonds en fonction des… du type
d'action. Ça, c'est la première chose, puis la deuxième chose, c'est que c'est
important de bien départager les rôles dans le cadre des fonds dédiés. Ce n'est
pas la Fondation de la faune qui va percevoir les compensations pour perte
d'habitat, mais bien chacune des directions régionales du MFFP, et parfois… et
ça, ces compensations-là, elles sont exigées en vertu de la Loi sur la
conservation et mise en valeur de la faune. Il peut aussi y avoir des
ordonnances de la cour de nous verser, à la Fondation de la faune, des fonds
pour perte d'habitat. Donc, ce n'est pas notre rôle de… à nous, d'aller percevoir
ces compensations-là, ça, c'est la première chose.
La deuxième chose, dans l'ensemble des
projets qu'on a financés au cours des années, il y en a 54 % qui visent
l'aménagement de l'habitat, 30 % qui visent la protection de l'habitat,
donc il y a une certaine proportion des fonds qui vont pour préserver ce qu'on
a déjà, donc ce que vous dites est… on le fait, et il y en a 12 % qui vont
en acquisition de connaissances, et 4 % en transfert de connaissances. Il
demeurera toujours qu'il y a des fonds de compensation, ils sont là pour
compenser les pertes d'habitat par l'aménagement d'autres habitats, mais on
s'assure aussi d'investir des fonds en protection, comme vous l'avez mentionné.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
…vous interrompre ici. Alors, nous allons maintenant passer la parole au député
de Laval-des-Rapides. Non? M. le député de D'Arcy-McGee. Allez-y.
• (14 h 30) •
M. Birnbaum : Merci, Mme la
Présidente. Merci, M. D'Amours et M. Rioux pour votre exposé et vos
explications et vos recommandations très précises. Vous avez évidemment un
mandat, en quelque part circonscrit, mais qui va au centre de l'atteinte des
objectifs du projet de loi quand même. Bon, le ministre se donne la prétention
de dire que les questions pas abordées dans votre mémoire ne sont pas là parce
que vous êtes d'accord avec la totalité du projet de loi, je ne permets pas la
même prétention. Je vous invite, et en toute connaissance du fait que vous êtes
une société d'État, vous avez une expertise et une présence sur le terrain,
vous avez à financer des projets de mise en valeur, de conservation de la faune
qui vont au coeur du projet de loi. Alors, je me permets de vous poser quelques
questions sur les sujets assez clés dans le projet de loi, et qui ont fait
sujet de plusieurs interventions dont nous… dans les interventions devant notre
commission jusqu'à date. À titre d'exemple, le régime d'amendes pour des
infractions qui contribuent au fonds, finalement, et est… a changé, est
assujetti aux changements proposés dans le projet de loi. Plusieurs ont
intervenu pour dire qu'il y en a quelques-uns qui sont trop salés, d'autres qui
devraient être modifiés à…
14 h 30 (version non révisée)
M. Birnbaum : …est à être…à
changer… est assujetti aux changements proposés dans le projet de loi.
Plusieurs ont intervenu pour dire qu'il y en a quelques-uns qui sont trop salés,
d'autres, qu'ils devraient être modifiés afin d'être remplacés par de
l'éducation et de la formation plutôt.
J'aimerais vous entendre là-dessus, sur ce
régime-là d'amendes et tout ça. Est-ce que vous avez des commentaires à nous
offrir là-dessus?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. D'Amours.
M. D'Amours (Jean-Claude) :
Oui. Oui, très bien. En commençant, j'aimerais rappeler à la commission que la
fondation gère 14 programmes. Et le programme le plus connu, le plus
populaire de tous les temps de la fondation, c'est le programme Pêche en herbe,
qui vise à initier les jeunes, de six à 17 ans, à la pêche. On leur remet
également un permis Pêche en herbe et qui est valable… valide jusqu'à l'âge de
17 ans. Donc, oui, on a investi quand même beaucoup dans la mise en
valeur, pas seulement que dans la conservation.
En ce qui concerne le régime d'amendes,
c'est bien évident que c'est complexe de départager qu'est-ce qui s'adresse aux
braconniers et qu'est-ce qui s'adresse à des infractions d'ordre plus
technique. Et je fais souvent le parallèle avec le Code de la sécurité
routière. Vous savez, à chaque intersection, là, il doit y avoir un règlement,
à quelque part, qui dit qu'on doit faire un arrêt. Si… Et pour aider les
conducteurs à faire leur arrêt, on ne leur demande pas d'apprendre par coeur
tous les règlements, mais on pose une affiche qui dit : Ici, il y a un
arrêt.
Dans le domaine de la chasse et de la
pêche, là, c'est très réglementé. Au Québec, on a une gestion très pointue,
très fine de la pratique de la chasse et de la pêche, il y a des règlements
pour toutes sortes de choses. Et, par exemple, les projecteurs, le
6 volts, ce n'est pas tout le monde qui sait, c'est quoi 6 volts.
Puis, quand on va acheter une lampe en magasin, ce n'est pas nécessairement
clair que c'est 6… c'est plus ou moins 6 volts, puis qu'est-ce qui est
autorisé puis qu'est-ce qui ne l'est pas. Ce que les gens savent, c'est, quand
ils ont besoin d'éviscérer un gros gibier, ils ont besoin quand même de
beaucoup d'éclairage pour pouvoir procéder. Alors, s'ils utilisent un éclairage
trop puissant, bien ils se retrouvent en infraction technique, ils pourraient
se faire aussi saisir leur gibier.
Donc, parfois, là, c'est peut-être
difficile puis, là, ça fait appel au discernement des agents dans ces
situations-là. Mais la loi ne peut encadrer quand même le discernement des
agents. Donc, c'est un peu complexe puis c'est un peu difficile de dire :
Est-ce que c'est trop ou pas assez? Dans le cas d'un acte de braconnage, ce
n'est jamais trop. Mais, dans le cas d'une infraction technique, oui, c'est
beaucoup, et ça peut effectivement décourager les jeunes à la pratique.
M. Birnbaum : Merci, c'est
apprécié. Deuxième question. Nous avons entendu des… le syndicat qui représente
les agentes et les agents de la faune, qui ont certaines préoccupations en
termes des tâches ajoutées qui seraient impliquées dans…
M. Birnbaum : … Nous avons
entendu des… le syndicat qui représente les agentes et les agents de la faune,
qui ont certaines préoccupations en termes des tâches ajoutées qui seraient
impliquées dans… si les… si le projet de loi était adopté ainsi que la
désignation d'autres fonctions. On peut penser aux techniciens et aux autres
membres de leurs équipes et tout ça. Et, aussi, ils confirment le constat que
leur nombre est en baisse, en diminution presque constante. De votre
perspective, experts sur le terrain, est-ce que le projet de loi comme conçu
peut être implémenté de façon responsable et efficace par les agents, agentes et
leurs équipes sur le terrain actuellement?
M. D'Amours (Jean-Claude) :
Bien, en ce qui nous concerne, on croit que la Direction de la protection de la
faune joue un rôle essentiel, et on totalement confiance dans leur capacité
d'intervenir sur le terrain. Le Québec, c'est un très grand territoire. Bien
évident qu'il n'y a pas suffisamment, mais il n'y aura jamais suffisamment
d'agents de conservation pour patrouiller l'ensemble du territoire. Donc, ils
ont besoin de l'aide, et l'aide, c'est les gens qui sont présents sur le
territoire, mais c'est aussi les assistants à la protection de la faune qui
viennent du milieu des zecs, qui viennent du milieu des réserves fauniques
aussi à la SEPAQ et les pourvoyeurs. Donc, il y a un paquet de gens qui peuvent
intervenir avec les agents pour déployer la force nécessaire sur le territoire.
M. Birnbaum : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Laval-des-Rapides, il reste cinq minutes.
M. Polo : Oui. Parfait. Merci.
Merci beaucoup. J'ai… Je commencerais par vous poser une question, à savoir…
plus pour ma connaissance générale, pour bien comprendre aussi votre relation
entre votre organisme puis le ministère. Vous avez dit que vous gérez 14
programmes. J'imagine que c'est des programmes que vous gérez au nom du ministère,
c'est… Est-ce que j'ai bien compris? Est-ce que le ministère est votre
principal bailleur de fonds? Parce que, là, je comprends que… vous nous avez
parlé des fonds dédiés, des fonds qui sont… qui permettent justement d'amasser
des sommes à même des territoires qui peuvent être endommagés, et donc les
sommes compensatoires puis les fonds dédiés sont par la suite redistribués, en
fait sont assignés en fonction des régions où… d'où proviennent ces fonds-là.
Mais vous, comme organisme, vous êtes…
votre principal bailleur de fonds, j'imagine que c'est bien le ministère, parce
que… Je vais vous expliquer pourquoi je vous pose la question. C'est que vous
avez un rôle important, vous avez une mission importante, vous… puis la faune
est votre principale préoccupation, puis je trouve que vos recommandations… nos
échanges sont très intéressants, mais vos recommandations sont assez minces. Est-ce
que c'est les gens…
M. Polo : …je vais vous
expliquer pourquoi je vous pose la question, c'est que vous avez un rôle important,
vous avez une mission importante, vous… la faune est votre principale
préoccupation, puis je trouve que vos recommandations… nos échanges sont très intéressants,
mais vos recommandations sont assez minces, assez légères, et je me demandais
si c'était parce que vous ne vouliez pas nécessairement vous mettre en
porte-à-faux face à des recommandations peut-être un petit peu plus poussées et
qui pourraient être perçues, d'une façon ou d'une autre, par soit les gens du ministère
ou carrément l'équipe du ministre… Je veux juste bien comprendre c'est quoi la
relation. Excusez ma méconnaissance à ce niveau-là.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. D'Amours.
M. D'Amours (Jean-Claude) :
Oui. En ce qui concerne, en fait, les sommes qu'on reçoit du ministère des
Forêts, de la Faune et des Parcs, il y a une contribution des chasseurs, des
pêcheurs et des piégeurs qui est prélevée à même le permis de chasse, pêche et
piégeage. Ça représente une somme de près de 4 millions par année. La
fondation a un budget cette année, vous voyez, de 13,2 millions. Donc, la
majorité des sommes qu'on reçoit, qu'on gère ne provient pas nécessairement directement
du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. On a des ententes avec le ministère
de l'Environnement et le ministère des Transports, on a des ententes également
avec des fondations privées, on réalise des activités de financement, donc, il
y a de l'argent qui vient d'un peu partout, qui entre à la fondation. Et tout
ça, c'est réinvesti dans la conservation, la mise en valeur de la faune et son
habitat.
M. Polo : O.K. Excellent.
Donc, merci. Donc, quand vous regardez — puis là je vais faire peut-être
un parallèle ou un lien avec d'autres présentations que nous avons eues au
cours des derniers jours — quand vous regardez des situations particulièrement
ou qui ont touché des endroits comme la rivière Bonaventure, vous êtes à même
de comprendre, c'est quoi le litige, puis, surtout, avec l'été 2021 qui
approche à grands pas… et vous le savez, les récriminations de part et d'autre,
et tout ça, puis une des questions que j'ai posée hier à un autre groupe qui
est venu nous présenter, c'est, comment, que ce soit pour la rivière
Bonaventure ou dans d'autres situations similaires qui pourraient se produire
ailleurs au Québec, comment créer un endroit de discussion, un espace de
discussion, d'échange et de, même, de négociation qui soit productif, qui
permette justement d'arriver à des solutions qui sont porteuses, des solutions
qui peuvent par la suite être aussi transmises ou partagées ailleurs, et
surtout, d'essayer que chacun mette un peu d'eau dans son vin?
Selon vous, là, quand on regarde la situation de
la rivière Bonaventure autour du PDAR et, notamment, et d'un côté les gens qui
protègent la faune et d'un autre côté les gens qui représentent les activités
récréatives, comment on peut, à ce moment-là, trouver un espace ou créer un
espace qui pourrait être reproduit ailleurs?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. D'amours.
Une voix : Bien, je peux.
Oui.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. D'amours. M. Rioux ou M. D'amours. Je pense que les deux voulaient
parler.
M. Rioux (Sébastien) : Oui.
En fait, je peux me charger de cette question-là, Mme la Présidente. En fait,
le rôle de la fondation, on n'a pas un… ce n'est pas notre rôle de participer à
ce…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
…M. Rioux ou M. D'Amours, je pense, les deux voulaient parler.
M. Rioux (Sébastien) : Oui,
en fait, je peux me charger de cette question-là, Mme la Présidente. En fait,
le rôle de la fondation, on n'a pas… ce n'est pas notre rôle de participer à ce
genre de rencontre là. Par contre, c'est notre rôle de financer la solution qui
émanera des échanges constructifs qui auront eu lieu, en autant que la solution
qui émane de ces échanges-là est en lien avec notre mission qui est la
protection et la mise en valeur de la faune du Québec.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. D'Amours, voulez-vous ajouter quelque chose?
• (14 h 40) •
M. D'Amours (Jean-Claude) :
Oui. En fait, ça fait référence à toute forme d'usage sur le territoire d'une
zec, là. La rivière Bonaventure, c'est une zec d'abord et avant tout, et la loi
dit que «nul ne peut faire commerce sur une zec sans l'autorisation du
ministre», là je fais référence à l'article 109 de la loi, évidemment, c'est
dans la section des zecs de chasse et pêche. Je connais un peu plus les zecs de
chasse et pêche puisque j'ai été directeur général de leur fédération pendant
15 ans. Donc, là où il y a des problèmes, c'est quand le ministère accorde des
autorisations de commerce à des tiers, mais qui n'exige pas qu'il y ait un
dialogue ou une entente au préalable avec le gestionnaire du territoire, le
gestionnaire de la zec en question.
Alors, le préalable, ce serait que le
ministre exige qu'il y ait une entente préalable avec le gestionnaire de la zec
pour faciliter l'harmonisation des usages sur leur territoire.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci. Alors, je vais passer du côté de la députée Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme la députée.
Mme Lessard-Therrien : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. J'ai quand même peu de temps, mais je veux
revenir, moi aussi, sur le tableau. Moi aussi, je viens de la même région que
le ministre, l'Abitibi-Témiscamingue, je suis assez surprise de voir qu'il y a
moins, là, du quart de l'argent des fonds régionaux qui sont… bien, en fait,
qui se concrétisent en projet sur le terrain. Tantôt, vous avez dit, tu sais,
on ne peut pas financer des projets qui ne nous sont pas déposés, est-ce qu'il
n'y aurait pas un souhait de développer peut-être davantage d'autonomie pour…
tu sais, des fois, comment dire, agir un peu là-dessus? Comme vous voyez, c'est
des projets qui ne sont pas déposés, puis vous avez des idées ou… tu sais,
est-ce que vous ne pourriez pas initier davantage des projets?
Vous avez parlé de la sensibilisation,
d'éducation, bien, vous êtes à même de constater que, parfois, c'est
déficitaire. Est-ce que vous ne pourriez pas initier… d'avoir des initiatives
sur vos propres bases? J'aimerais vous entendre là-dessus.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. Rioux.
M. Rioux (Sébastien) : Oui.
Je remercie la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue pour cette question-là
qui est très intéressante et qui va être en lien avec les réponses qu'on a
données précédemment, mais je vais tenter d'apporter des bonifications à nos
réponses précédentes. À chaque année, la Fondation de la faune envoie ce qu'on
appelle un sommaire de l'utilisation des fonds à chacun des directeurs
régionaux du MFFP. Donc, à chaque année, le directeur régional…
M. Rioux (Sébastien) : …qui va
être en lien avec les réponses qu'on a données précédemment, mais je vais
tenter d'apporter des bonifications à nos réponses précédentes. À chaque année,
la Fondation de la faune envoie un… ce qu'on appelle un sommaire de
l'utilisation des fonds à chacun des directeurs régionaux du MFFP. Donc, à
chaque année le directeur régional est au fait des sommes qui non-affectées
dans sa région et les sommes qui sont disponibles; ça, c'est la première chose.
La deuxième chose c'est qu'on a fait des présentations en 2002 et en juillet
dernier à l'ensemble des directeurs régionaux du MFFP pour les informer des
mécanismes de fonctionnement des fonds dédiés, et pour les informer que c'était
notre souhait à la Fondation de la faune de sortir un maximum d'argent possible
pour financer des projets fauniques.
Alors, partant de… tu sais, comme
j'expliquais tantôt on a des compétences partagées dans la gestion des fonds
dédiés et… donc, on est conscient qu'il y a des besoins de mieux communiquer
l'existence de ces fonds dédiés là et c'est pour ça qu'on a commencé à
travailler cette année avec la direction régionale… en fait, avec la direction
générale régionale pour trouver des mécanismes pour favoriser la sortie
d'argent, mais il reste qu'il y a quand même des contraintes régionales, comme
celles que je vous ai exposées tout à l'heure, en lien particulièrement avec
l'Abitibi, qui font en sorte que parfois c'est plus difficile, mais on
travaille sur ça.
Mme Lessard-Therrien : O.K.
mais c'est tout à fait intéressant. Moi, je pense à plein d'organismes qui
pourraient bénéficier de ces sommes-là. Je vais transférer le message. Comptez
sur moi pour relayer l'information.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous avez terminé votre portion, alors je dois aller du côté du député de
Jonquière. M. le député.
M. Gaudreault : Oui. Bonjour,
merci d'être là. Je vais vous demander de répondre rapidement, s'il vous plaît,
parce que moi aussi je n'ai pas beaucoup de temps. La Vérificatrice générale,
est-ce qu'elle a déjà soulevé des irrégularités sur la façon dont les fonds que
vous avez sont gérés?
M. Rioux (Sébastien) : En
aucun cas
M. Gaudreault : O.K.
J'aimerais ça savoir combien il en coûte au ministère, ministère de la Forêt,
Faune et Parcs, pour gérer, pour vous confier la gestion de ce fonds-là? Ça
coûte combien au ministère?
M. Rioux (Sébastien) : En
fait, on ne charge rien au MFFP pour gérer les sommes des fonds dédiés à part
les revenus d'intérêt générés sur les placements, et dans les cinq dernières
années, en moyenne, la fondation a perçu 69 000 $ en intérêt sur les
placements.
M. Gaudreault : O.K. Donc,
moi, j'essaie juste de comprendre le problème, là, que le ministre essaie de
régler. J'ai l'impression, là, il y a comme une expression qu'on dit que c'est
une solution pour un faux problème. Moi, ce que je sens c'est qu'avec les
modifications qui sont proposées à l'article 97 du projet de loi, puis il
y a également à l'article 69, puis à l'article 96, c'est que le
ministre, dans le fond, il fait une centralisation. Là, il va pouvoir récupérer
aux fonds du ministère les fonds qui vous sont dédiés pour faire des programmes
qu'il pourrait lui-même déterminer dans son bureau au…
M. Gaudreault : ...puis il y a également,
à l'article 69, puis à l'article 96... C'est que le ministre, dans le fond, il
fait une centralisation. Là, il va pouvoir récupérer, au fonds du ministère,
les fonds qui vous sont dédiés pour faire des programmes qu'il pourrait lui-même
déterminer, dans son bureau, au lieu d'êtres gérés dans les différentes régions
du Québec.
S'il y a des problèmes de gestion parce
que l'argent ne sort pas assez, on peut régler ça, mais pour moi, ce n'est pas
la solution de centraliser entre les mains du ministre. Est-ce qu'il pourrait
arriver que, dans cette nouvelle centralisation du ministre, qu'il y ait de
l'argent qui serve à d'autres choses que la mission pour laquelle vous êtes
conviés présentement? Est-ce que le ministre pourrait mettre l'argent sur
d'autres choses?
M. Rioux (Sébastien) : Je ne
peux pas répondre pour le ministre. Par contre, je peux répondre pour en ce qui
nous concerne. La fondation ne peut pas financer de projets qui ne cadrent pas
avec sa mission, qui est la protection, mise en valeur des habitats de la faune
du Québec. Donc, quand les fonds dédiés sont chez nous, on ne peut pas financer
d'autres choses que ça.
M. Gaudreault : Bon, ça veut
dire que, si on confie ça entre les mains du ministre, bien, ça ne veut pas
dire que ça ne pourrait pas aller à d'autres fins. Mais évidemment, moi, je
suis un hyperpartisan de la décentralisation, puis ce n'est pas parce que
l'argent ne sort pas assez qu'il ne faut pas... qu'il faut nuire à la... jeter
le bébé avec l'eau du bain, puis commencer à centraliser à Québec. Alors, on va
suivre ça de très près. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci beaucoup. Donc, ceci met fin à votre contribution à notre commission. Je
vous remercie beaucoup pour votre présence. Je vous souhaite une belle fin de
journée.
Et nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 14 h 47)
(Reprise à 14 h 50)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous reprenons nos travaux. Je souhaite la bienvenue aux représentants
de l'organisme Action boréale. Je vous rappelle que vous avez 10 minutes
pour faire votre exposé. Par la suite, nous procéderons à la période d'échange
avec les membres de la commission. Je vous invite donc à commencer par vous
présenter puis à procéder à votre exposé. Alors, vous avez la parole.
M. Jacob (Henri) : Oui.
Bonjour. Mon nom, c'est Henri Jacob, je suis président de l'Action boréale et
je milite en environnement depuis 1972. Je vais laisser mon collègue se
présenter.
M. Brodeur-Girard (Sébastien) :
Alors, bonjour. Mon nom est Sébastien Brodeur-Girard, je suis membre de
l'Action boréale, c'est à ce titre que je suis là, et sinon, également, avocat
et professeur à l'École d'études autochtones à l'Université du Québec en
Abitibi-Témiscamingue.
M. Jacob (Henri) : Bon, je
vais commencer notre présentation. Je vous remercie...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. Jacob.
M.
Jacob (Henri) : Oui. Bonjour. Je remercie la commission de pouvoir
nous permettre de présenter notre point de vue sur la révision de la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune. Comme j'ai dit précédemment,
moi, je milite depuis 1972 dans des dossiers environnement. J'ai, en l'an 2000,
hors de toutes mes autres activités, fondé l'Action boréale, qui est un groupe
militant qui a été fondé en l'an 2000. Notre organisme a pour but de la
sauvegarde des forêts le plus possible, la promotion d'une foresterie
écologique et travailler aussi à l'implantation d'un réseau d'aires protégées
représentatif des...
M. Jacob (Henri) : ...en
l'an 2000, hors de toutes mes autres activités, fondé l'Action boréale,
qui est un groupe militant qui a été fondé en l'an 2000. Notre organisme a
pour but de la sauvegarde des forêts le plus possible, la promotion d'une
foresterie écologique, et travailler aussi à l'implantation d'un réseau d'aires
protégées représentatif des écosystèmes, donc tous ceux qu'il y a ici dans la
forêt boréale.
On travaille aussi à la protection des
espèces fauniques, comme exemple, le troupeau de caribous de Val-d'Or. Depuis
1984 qu'on s'implique, donc même avant la fondation de l'Action boréale, pour
s'assurer idéalement qu'on puisse restaurer cette aire de caribou pour les
générations futures. Et tous nos projets se font en sorte d'essayer de réserver
à nos enfants un héritage qui sera une valeur intéressante pour leur qualité de
vie.
Je vais revenir tout de suite aux
questions du projet de loi n° 88. En fait, nous, on
pense qu'il devrait y avoir, dans le... des distinctions qui devraient être
faites, distinctions sur la chasse de subsistance, qui est un droit ancestral
pour les communautés autochtones qui est enchâssé dans la constitution
canadienne, et la chasse sportive qui, à notre point de vue, c'était un
privilège que les provinces, dont le Québec, donne de façon temporaire et qui
comporte des obligations et des restrictions. Contrairement à nécessairement un
droit, on peut le perdre, ce privilège-là. Et ce n'est pas un droit fondamental
comme il a été dit dans le cas de la crise de l'orignal du parc de La Vérendrye
l'année dernière.
Il y a aussi une autre distinction qu'on
devrait faire sur la question de la faune, moi, ce que j'appelle... vous
trouverez un autre nom, mais j'appelle ça la faune BBQ, la faune qui sert
simplement pour les chasseurs sportifs ou faire des partys et distribuer dans
leur famille ou simplement faire des soupers en commun, on parle actuellement
des espèces qui se mangent, soit de poissons ou soit d'animaux de la faune
terrestre et versus ce qu'on appelle toute l'autre faune, toutes les autres
espèces qui font partie de la biodiversité animale. On parle des petits
oiseaux, on parle des mustélidés, qu'on parle d'à peu près toutes les autres
espèces qu'on ne mange pas, mais qui sont là et qui sont très importantes,
surtout qu'on a appris au moins depuis l'an 2000 que la biodiversité,
c'est très important. Ça fait qu'il faudrait que ces distinctions-là
apparaissent dans la prémisse, à notre point de vue.
Sur la question de la faune, on pense que
ce secteur-là devrait retourner comme il était auparavant dans le ministère...
avec le ministère de l'Environnement puisque c'est un secteur qui devrait se
baser sur la conservation, contrairement à ce qu'il se passe au ministère des
Forêts présentement, ministère Faune et Parcs... Forêts, Faune et Parcs qui,
lui, a une mission qui est beaucoup plus économique. Et on trouve que c'est en conflit
d'intérêts quand c'est le même ministère qui a à décider entre la conservation
d'une espèce, d'un habitat ou l'exploitation de ce même territoire. Ça fait
qu'on pense que ça devrait être retiré, soit de retourner à l'environnement ou
s'en aller vers un ministère carrément... ministère de la Faune s'il le faut...
M. Jacob (Henri) : ...on
trouve que c'est en conflit d'intérêts quand c'est le même ministère qui a à
décider entre la conservation d'une espèce, d'un habitat ou l'exploitation de
ce même territoire. Ça fait qu'on pense que ça devrait être retiré, soit de
retourner à l'environnement ou s'en aller vers un ministère carrément... ministère
de la Faune s'il le faut.
Les menaces aux écosystèmes que vous
parlez dans le document, les principales menaces à l'écosystème que, nous, on
note, c'est par l'exploitation, qui sont les causes principales, et c'est
reconnu un peu partout, la destruction de l'habitat, soit par la foresterie, ou
l'exploitation minière, ou quelquefois par Hydro-Québec aussi. Donc, c'est
important de... Puis c'est ça qui pose un problème, le fait que ça soit les
mêmes ministères qui décident soit la conservation ou l'exploitation. Ça cause
ce problème-là qui fait en sorte que la conservation est vraiment reliée au
second plan.
D'ailleurs, dans le projet de loi, on doit
le noter, on a appris juste à la dernière minute, mais aussi qui... Excusez. On
a appris à la dernière minute, et dans ce projet de loi, on voit surtout le
côté économique même de la question des... de la question de la conservation
des espèces. Je pense que c'est... Ça devrait être prioritaire de parler de
conservation, et non pas d'exploitation de la faune.
Dans une autre chose qu'on voudrait noter,
c'est que vous donnez... Vous voulez accorder plus de pouvoir aux agents de
conservation, mais malheureusement, sur le territoire, il n'y a presque plus
d'agents de conservation. ...d'un lac sans trop, trop de problèmes, sans avoir
trop, trop de problèmes. Il n'y en a pas. Ça fait que c'est... Puis ce qu'on
peut suggérer, c'est qu'on devrait utiliser peut-être des communautés
autochtones pour être soit des alliés ou des agents affiliés aux agents de
conservation. Et même peut-être travailler en collaboration avec les organismes
à but non lucratif qui travaillent là-dedans.
Et dans le cas des infractions, je pense,
qu'il y a lieu, dans la faune, il faudrait faire un peu comme... Pour ce qui
est sur la loi sur le... quand tu dépasses le .08, tu devrais risquer de
perdre ton permis si tu commets une infraction majeure aux lois de la faune. Si
tu tues en dehors des heures ou quoi que ce soit, tu devrais avoir une amende
qui soit, oui, financière, mais surtout une perte du privilège pour une
période. Ça, ça devrait être comme ça. Ça fait que, pour le reste, bien, je
vais laisser la place à mon collègue qui va peut-être pouvoir compléter. Et on
pourra répondre, suite à ça, à vos questions.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors, M. Brodeur-Girard.
M. Brodeur-Girard
(Sébastien) : Merci. Merci. Merci, Henri. Merci à vous. Donc, c'est
vraiment un plaisir que d'être ici pour partager nos observations avec vous. Le
premier point. Mais je reviendrais peut-être sur la question, l'occasion
manquée, en fait, des droits... à propos de la reconnaissance des droits de
chasse, de pêche et de piégeage des autochtones. Alors, on sait que depuis 2004
il y a des obligations constitutionnelles qui sont reconnues par la
jurisprudence de la Cour suprême du Canada, notamment l'arrêt Haïda et Taku
River pour les obligations de consultation et d'accommodement. Et donc ça a été
une belle... une belle occasion, justement, de faire en sorte que la loi
s'harmonise avec...
M. Brodeur-Girard (Sébastien) :
…obligations constitutionnelles qui sont reconnues par la jurisprudence de la
Cour suprême du Canada, notamment l'arrêt Haïda et Taku River pour les
obligations de consultation et d'accommodement. Et, bon, que ça a été une belle
occasion, justement, de faire en sorte que la loi s'harmonise avec cette… ces
obligations-là, pour éviter de mettre en danger la constitutionnalité de cette
loi-là, un peu comme actuellement avec la Loi sur les mines. Il y a des
contestations devant les tribunaux, comme vous le savez, potentiellement, parce
que, justement, il n'y a aucune indication de reconnaissance de ces droits
ancestraux là, qui sont pourtant constitutionnellement reconnus. Donc, c'est
une occasion manquée d'harmoniser, donc, les lois du Québec, notamment avec la
Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.
Ensuite, un autre point, une certaine
inquiétude, c'est par rapport aux changements qui sont apportés à la manière de
créer des refuges fauniques, donc l'ajout des articles 122 et suivants à
la loi, qui sont dans… le projet de loi n° 88, c'est l'article 59 et
suivants, donc, où on complexifie le régime qui existe actuellement en ajoutant
des étapes, notamment une mise en réserve des terres du domaine de l'État, ce
qui constitue un alourdissement de la procédure.
Et d'ailleurs, on trouve ça un peu
surprenant dans la mesure où le gouvernement actuel a, à plusieurs reprises,
insisté sur l'importance d'alléger les procédures, de rendre ça plus simple,
plus souple, et là, bien, au contraire, on rajoute des étapes, donc ça
complexifie les choses, un manque… ça peut amener un manque d'efficacité, de
souplesse.
Et on a aussi ajouté une obligation
législative de consulter le ministre responsable des Ressources naturelles pour
pouvoir créer des refuges fauniques, ce qui est évidemment pas mal plus lourd
qu'une procédure administrative. Alors, qu'il y ait un échange qui se fasse
entre les différents ministères, c'est certain que c'est une chose qui est tout
à fait naturelle et normale, mais d'en faire une obligation législative, on se
pose la question sur… finalement, si ce n'est pas essayer de mettre sous
l'autorité du ministère des Ressources naturelles quelque chose qui ne lui
revient pas du tout, à cet égard-là. Donc, ça, c'est un problème qu'on a pu
noter.
• (15 heures) •
Et finalement, un dernier point que
j'aborderai, c'est celui du fonds de la faune, qui est créé à
l'article 96, donc, du projet de loi n° 88. Et on… qu'il n'y a pas
beaucoup de précisions sur où va cet argent-là, bon, qui est… tout ce qui a été
amassé avec, bon, les différentes amendes, etc., à quoi est-ce que ça sert.
Alors, de centraliser tout ça, on se pose la question : Est-ce que cet
argent-là quitte les régions où il a été amassé? Puis il va être dépensé ailleurs,
dans des projets qui n'auront aucun rapport avec les infractions qui ont été
commises. Alors, nous, on pense qu'il devrait y avoir un objectif de s'assurer
que ces fonds-là permettent, justement, de… aient… soient dépensés de manière…
en lien avec ce pourquoi ils ont été amassés et, surtout, puissent bénéficier
aux régions. Encore là, on pense que c'est quelque chose d'important, de
favoriser la décentralisation de ce processus-là…
15 h (version non révisée)
M. Brodeur-Girard (Sébastien) :
...un objectif de s'assurer que ces fonds-là permettent justement... soient
dépensés de manière... en lien avec ce pour quoi ils ont été amassés, et
surtout puissent bénéficier aux régions. Encore là, on pense que c'est quelque
chose d'important, de favoriser la décentralisation de ce processus-là plutôt
que de tout rapatrier à un endroit. Puis peut-être, potentiellement, des
régions comme nous ici, en Abitibi-Témiscamingue, où forcément la chasse et la
pêche occupent une place importante, alors il y a des amendes qui peuvent être
collectées mais qui seraient dépensées ailleurs, dans le Sud. Donc, je vous
remercie.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je dois vous interrompre ici. Je vous ai laissé un petit peu plus de temps pour
que vous puissiez élaborer votre pensée. Alors, M. le ministre, vous avez la
parole.
M. Dufour : O.K. Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Bonjour, M. Brodeur, M. Jacob. Donc, je pense que c'est... il
y a des éléments intéressants que vous amenez, à discussion, je pense, et puis il
y a peut-être aussi quelques éléments qui méritent peut-être que je ressasse un
petit peu qu'est-ce qu'est le projet de loi n° 88 en
lui-même et aussi quels sont les éléments, puis ça va peut-être justement
toucher à certains points que vous avez apportés.
D'entrée de jeu, avant même de parler du
projet de loi, je pense que le projet de loi, en soi, sur la... si ma
mémoire... c'est au chapitre II, là, je n'ai pas le projet de loi avec moi, là,
au niveau du... par coeur, mais on parle de la reconnaissance autochtone. Donc,
je pense que ça, c'est important de le préciser. On a d'ailleurs eu, ce matin,
le CCCPP, qui est venu nous parler, qui reconnaît d'ailleurs tout le côté
nordique, qui, je pense, avait des très bons avis à nous présenter, mais qui
comprennent très bien le projet de loi. Donc, en tout cas, de ce côté-là, moi,
à l'inverse de vous, j'ai moins de problématiques, peut-être, à voir que les
autochtones ne sont pas reconnus dans leur chasse. On discute d'ailleurs, au
niveau de la réserve faunique La Vérendrye. Mon collègue Ian Lafrenière,
présentement, travaille sur une négociation avec les gens, avec les communautés
algonquines. Le dossier est quand même avancé, il y a quand même eu quelques
informations qui semblent avoir coulé, médiatiquement. Donc, encore là, on
prend acte, on considère qu'est-ce qu'il en est, tout ça.
Par contre, je dois dire que je m'inscris
en faux avec votre argument, M. Jacob, quand je vous dis... que ce n'est pas un
droit fondamental. La chasse sportive est une chasse qui est aussi listée au
niveau des lois. Est-ce que c'est une chasse ancestrale? Peut-être pas, mais
elle est inscrite dans une loi. Donc, à ma connaissance, on est encore dans un
état de droit, donc je pense que nos lois méritent d'être respectées. De ce
côté-là, donc, je suis naturellement en désaccord avec l'argumentaire que vous
avez amené tantôt. Et quand on dit «chasse sportive», c'est ça qui est la
terminologie officielle...
M. Dufour : ...inscrit
dans une loi. >Donc, à ma connaissance, on est encore dans un État de droit,
donc je pense que nos lois méritent d'être respectées de ce côté-là. Donc, je
suis naturellement en désaccord avec l'argumentaire que vous avez amené tantôt.
Et quand on dit «chasse sportive», c'est
ça qui est la terminologie officielle, mais je pense qu'il est important de
dire aussi qu'on a plusieurs gens, puis vous en connaissez vous-même,
M. Jacob, qui font de la chasse pour avoir une nourriture pour l'année
complète. Il y a des allochtones que, oui, ce n'est pas du steak haché qu'ils
prennent, c'est du steak qu'ils font faire suite à l'abattage de leur orignal.
Donc, ça a une grande importance pour beaucoup de familles allochtones aussi.
Et je considère aussi que les autochtones aussi ont besoin de cette
nourriture-là comme propriété pour leur garde-manger.
Écoutez, le projet de loi, il faut
comprendre aussi un élément, vous l'avez dit, il y a un volet économique, puis
on ne se le cachera pas. Je pense que la chasse, la pêche et le piégeage
contribuent pour plus d'un milliard dans le PIB. Beaucoup d'industries, beaucoup
de personnes en vivent, et c'est quand même un élément très, très important.
Et, pas plus tard que tantôt, on avait les
gens de la Fondation de la faune qui disaient : On a énormément de règles
au Québec. On est une des juridictions qui est la plus ciblée pour la chasse,
la pêche et le piégeage. Et je pense qu'il faut en être fiers. Ce n'est pas
simplement d'arriver ici puis de dire qu'on ne fait pas les bonnes choses. Je
pense qu'on a quelque chose dans les mais qui est intéressant. Je pense qu'au
fil du temps le Québec fait attention.
Y a-tu de l'amélioration à faire? Bien,
oui, tout le temps. Il y a toujours de l'amélioration à faire. Veux veux pas,
on est en présence de situations où est-ce qu'il faut réagir souvent. Et on a
un projet de loi qui n'a pas été modernisé depuis 2009, au-delà de 11 ans,
projet de loi qui a été mis en application en 84, qui a eu quelques
modifications, mais très sommaires. Donc, oui, je pense qu'on est rendu à une
étape de moderniser le projet de loi puis de faire en sorte que le projet de
loi ait un intérêt versus la société d'aujourd'hui.
Les trois axes du projet de loi, je dois
les répéter, c'est une société forte et résiliente pour la génération
d'aujourd'hui et de demain par la protection de la santé humaine et animale au
coeur des préoccupations de la population, l'urgence de veiller à la
conservation de la biodiversité et des écosystèmes en contexte de changements
climatiques et de mondialisation des échanges, interconnexions et
interdépendance des humains, des animaux et de leurs habitats, contrer les
menaces et assurer une gestion durable des ressources fauniques dans un souci
d'équité et de pérennité des ressources, mieux outiller les protecteurs de la
faune qui interviennent sur le territoire... sur l'ensemble du territoire. Et
là-dessus je dois vous le donner, au niveau de nos agents de la faune, on avait
hier le syndicat, qui nous disait qu'il y avait au-delà de 400 agents, et
présentement on est dans un creux de vague, à 340, et il n'y a pas eu de
formation qui a été faite depuis le début de la pandémie. C'est sûr que ça nous
cause un problème dans les régions...
M. Dufour : ...donner, au
niveau de nos agents de la faune, on avait hier le syndicat, qui nous disait qu'il
y avait au-delà de 400 agents, et présentement on est dans un creux de vague, à
340. Il n'y a pas eu de formation qui a été faite depuis le début de la
pandémie. C'est sûr que ça nous cause un problème dans les régions, je vous
l'accorde. Il faut trouver le moyen de repartir la machine. De ce côté-là, il
va y avoir une formation qui va être donnée cette année entre autres à
Duchesnay; il y a quand même Alma qui forme aussi des gens. Donc, de ce
côté-là, il y a un travail, oui, je vous l'accorde, qui doit être amélioré pour
éviter le braconnage et les gens qui ne respectent pas la faune, de ce côté-là.
Le deuxième axe, c'est un patrimoine
faunique créateur de richesse et de qualité. Donc, encore là, comme je vous
l'ai mentionné, il y a une vie socioéconomique, il y a une vie locale, on a des
communautés autochtones à respecter. Je pense que ça fait partie de cet axe-là.
Et le troisième axe, c'est une
organisation agile et performante : allégements administratifs, une
priorité gouvernementale, comme l'a dit tantôt M. Brodeur-Girard, donc améliorer
les allégements réglementaires. Moi, au niveau des allégements réglementaires,
ce que je pourrais vous mentionner, c'est que la structure réglementaire rend
difficiles plusieurs actions du ministère, et ça, on le voit. Par exemple, la
création d'un refuge faunique est soumise à un lourd processus administratif.
Bien, pour alléger le poids bureaucratique, il est évidemment prévu de créer un
statut provisoire pour protéger les espèces pendant la création d'un refuge
faunique et la possibilité pour le ministre d'aller de l'avant avec des projets
pilotes. Si, ça, ce n'est pas donner un coup de main, bien, je pense que je ne
sais pas qu'est-ce que ça peut être, parce qu'on le sait que dans un
gouvernement il y a des processus, là.
Il est également prévu de prévoir le
montant qu'un promoteur aurait à payer au MFP s'il y a un habitat faunique qui
est touché. Le ministère s'occuperait ensuite de créer un habitat de
remplacement. Donc, tantôt, vous avez fait effet des fonds. Il y a un élément
de préoccupation qui… Comme vous l'avez dit, est-ce que ces fonds-là qui…
seraient pour quitter la région? Il reste par contre qu'on a deux éléments
qu'il est important à préciser dans ce cas-là. Les fonds, prenons le cas de
l'Abitibi-Témiscamingue, il y a au-delà de 1,4… à ma connaissance, ce n'est pas
loin de 1,4 million, qui est fait justement pour venir aider, puis que
présentement… qui est dans les coffres, parce qu'il n'y a pas suffisamment,
supposément, de demandes d'aide. Ça, c'est un point. Et le deuxièmement :
Est-ce qu'on a suffisamment d'organismes puis de ressources pour faire en
sorte… qu'on est en mesure de faire en sorte que ces fonds-là régionaux aient
un impact sur le territoire? Par contre, j'en conviens aussi là-dessus avec
vous, ce sont des fonds régionaux, donc une centralisation de certains de ces
fonds-là, des fois, n'est pas la meilleure méthode, mais il faut quand même que
ces fonds-là puissent agir. Et, de l'autre côté, nous avons toujours la
situation de la Vérificatrice générale, qui en 2016 a émis un avis comme quoi
que les fonds ne roulaient pas suffisamment par rapport à la récolte…
M. Dufour : …donc, une
centralisation de certains de ces fonds là, des fois, n'est pas la meilleure
méthode, mais il faut quand même que ces fonds-là puissent agir. Et, de l'autre
côté, nous avons toujours la situation de la Vérificatrice générale qui, en
2016, a émis un avis comme quoi que les fonds ne roulaient pas suffisamment par
rapport à la récolte de ces sommes-là.
Je pense que c'est important de préciser
certains éléments comme ça que vous amenez pour vraiment voir un peu le projet
de loi et les bons côtés du projet de loi. Et c'est sûr et certain que vous
avez une vision et je la connais. Nous avons une vision aussi au ministère. Ça
ne veut pas dire que celle-ci est toujours dans les mêmes allégeances. On ne se
le cachera pas. Par contre, moi, de mon côté, je pense que le projet de loi en
soi, celui qu'on traite aujourd'hui, ce n'est pas un projet pour la foresterie,
c'est un projet pour la faune, et je pense que les éléments qui sont là vont
donner un coup de main à la faune, que ce soit par les amendes, que ce soit par
les gouvernances des zecs qui, comme on l'a mentionné hier, dans certains cas,
redeviennent un petit peu des clubs privés par l'arrivée, de façon légale, dans
un projet de loi, des chiens de sang. Donc, moi, selon moi, on a des éléments
dans ce projet de loi qui méritent attention et qui méritent considération.
Donc, pour ma part, c'est vraiment les éléments que je voulais vous mentionner par
rapport à ça.
Moi, j'aurais une question puis je sais possiblement
un peu votre réponse, mais comment on fait pour améliorer nos fameuses tables
GIRT?
• (15 h 10) •
M. Jacob (Henri) : Bon, en
fait… D'abord, juste pour vous dire, on n'est pas contre une amélioration du
projet de loi et de la loi sur la faune, ce qu'on pense, nous autres, c'est,
puis ce que j'ai dit au départ, c'est qu'on devrait inclure principalement la
biodiversité.
D'ailleurs, les Nations unies, la semaine
dernière, dans le journal, c'était écrit que le secrétaire général déclarait
que la prochaine décennie, ça serait la décennie de restauration des habitats
parce qu'il ne reste plus, d'après les derniers rapports du Fonds mondial de la
nature, suffisamment d'habitats pour maintenir les populations animales. Le
dernier rapport faisait… dans les derniers 50 ans, qu'on a perdu 68 %
des espèces… des populations animales, pas nécessairement juste d'espèces
menacées. Ça, c'est une des choses. Et, comme… Et, au Québec, un peu partout,
l'année dernière, vous avez… vous vous êtes organisés pour qu'on n'ait pas les
83 aires protégées qui avaient fait consensus dans les consultations
régionales. Et ces aires protégées là faisaient en sorte… justement créaient des
milieux protégés qui permettraient à la faune de se reproduire et à la faune de
mieux se maintenir. Ça, c'était une des choses.
Dans l'autre dossier, en 80… en 2018, vous
nous avez demandé à l'Action boréale de vous préparer un plan…
M. Jacob (Henri) : …faisait en
sorte, justement, créait des milieux protégés qui permettraient à la faune de
se reproduire et à la faune de mieux se maintenir. Ça, c'était une des choses.
Dans l'autre dossier, en 80… en 2018, vous nous avez demandé, à l'Action
boréale, de vous préparer un plan pour le rétablissement du troupeau de
caribous de Val-d'Or ce qu'on a fait, et on attend toujours votre… la réponse
de notre plan, qui a été fait par deux spécialistes qui travaillaient dans le
ministère des Forêts, tout leur travail a été fait au ministère durant ce
temps-là, et des spécialistes du caribou. Et ça, je pense que c'est important
de le noter, qu'il faut restaurer ces habitats-là, puis j'ai oublié un peu
votre question, là, mais je tenais à noter ça. Pouvez-vous juste…
M. Dufour : Oui, c'était
comment qu'on pourrait… pour améliorer les tables GIR?
M. Jacob (Henri) : Bien, en
fait, les tables GIR, présentement, ce qu'on a, c'est le ministère de votre
ministère, qui nous arrive à chaque fois quand on va aux tables GIR, parce que
je suis sur la table GIR et ici à Val-d'Or, et on répond aux demandes du
ministère. C'est à peu près tout le temps comme ça, il faut intervenir pour
essayer d'avoir, exemple, avoir des biologistes. Comment ça se fait, ça, que
des biologistes de votre ministère ne siègent pas en permanence? C'est tout le
temps des ingénieurs forestiers. On n'a rien contre, que les ingénieurs
forestiers soient là, mais qu'il n'y ait pas de biologistes pour pouvoir
répondre, justement, à nos questions, parce que nous, vous l'avez dit, on a peut-être…
pas on a peut-être, on a une vision différente. Et il faut absolument qu'en
l'an 2021, qu'on parle de biodiversité, puis pour ça, bien, ça prend des tables
multifactorielles, et votre ministère devrait au minimum, tant que vous avez la
gestion de la faune, avoir des biologistes qui siègent en permanence pour
pouvoir répondre adéquatement.
Ça, c'est une des choses. L'autre chose,
je pense que les tables GIR ne doivent pas remplacer de vraies consultations au
niveau de la population, parce que même les gens qui sont alentour de la table,
souvent, ont tendance à défendre leurs propres… je dirais leurs propres
créneaux. Les chasseurs défendent le droit des chasseurs, les utilisateurs de
VTT et de skidoo défendent leurs… ce qu'ils appellent leurs droits à eux
autres. Moi, je pense que c'est des privilèges, et que ce n'est pas des droits,
parce que c'est… on a… on ne fait pas ça dans le but de survivre, puis, moi, ce
qui est primordial devrait être une question, comme on parlait tantôt, de
chasse de survie ou de se nourrir. Je ne connais pas beaucoup de monde sur le
bien-être social qui peuvent se permettre d'aller à la chasse à l'orignal,
parce que ça coûte aujourd'hui très cher, pas le permis, tout ça, mais de
pouvoir aller dans un territoire qui serait libre, parce que ces gens-là n'ont
pas de camp de chasse, etc.
Je pense que pour améliorer et pour… au
minimum, il devrait y avoir des consultations régionales de façon… je ne dis
pas, tu sais, sans arrêt, mais au moins, je ne sais pas, une fois par année,
une fois aux deux ans pour, justement, que les gens puissent pouvoir interagir.
On a perdu ça, cette culture de la consultation et de la concertation ou du
débat, au niveau d'un peu partout au Québec, je pense que ça doit revenir si on
veut vraiment avoir le vrai pouls et prendre des décisions éclairées. Souvent,
les décisions sont prises avec simplement un côté de la médaille, quand c'est
une opération qui s'en vient. Si on avait des gens qui… on avait des débats…
M. Jacob (Henri) : …et de la
concertation ou du débat, au niveau d'un peu partout au Québec. Je pense que ça
doit revenir si on veut vraiment avoir le vrai pouls et prendre des décisions
éclairées. Souvent, les décisions sont prises avec simplement un côté de la
médaille quand c'est une opération qui s'en vient. Si on avait des gens avec
qui… on avait des débats avec, au moins, les deux côtés de la médaille, bien
là, les populations pourraient prendre des décisions éclairées ou donner des recommandations
de façon beaucoup plus éclairée. Ça fait que, ça, ça pourrait peut-être
améliorer un peu.
M. Dufour : Bien, merci de
votre réponse, M. Jacob. Et peut-être juste en terminant, avant de laisser
la parole à mes collègues, juste vous mentionner : N'oubliez pas une
chose, au niveau des 83 aires protégées, le ministre Charrette a fait le projet
de loi n° 46, et il y a des chances qu'on retrouve de ces aires protégées
là suite à la réglementation du projet de loi n° 46.
M. Jacob (Henri) : Merci…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, merci, M. le ministre. Il ne reste que 2 min 15 s. Vous
avez… J'ai le député de… du Lac-Saint-Jean qui a demandé la parole.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Merci, Mme la Présidente. Merci, vraiment content, M. Jacob et
M. Brodeur d'avoir la chance de discuter avec vous. Puis écoutez, je me
présente un fier représentant de la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean, du
Lac-Saint-Jean. Et vous connaissez beaucoup, beaucoup le… cette région, qui est
une des régions très, très, très forestières du Québec, et j'en suis très
fier.Et on a des gens qui travaillent en forêt, et c'est des gens qui sont des
passionnés, des gens de coeur, des gens aussi qui développent beaucoup des
méthodes de travail efficaces, des méthodes de travail qui sont très proactives
au niveau de la conservation, de la biodiversité. Ces gens-là aussi, ces mêmes
gens là, bien c'est eux, monsieur, qui utilisent beaucoup aussi la forêt pour
des activités de loisir, des activités sportives.
Puis on a la chance aussi d'avoir une
communauté, communauté autochtone Mashteuiatsh qui travaille énormément en
partenariat avec les gens, les gens de la région. C'est des gens qui arrivent
avec des solutions et qui apportent beaucoup de choses, là, au niveau de la
population et, avec qui, on est très, très fiers et très heureux de travailler
avec eux.
Moi, ma question… Je regarde, vous avez
beaucoup, beaucoup d'éléments que vous emmenez un peu partout. Puis c'est sûr
et certain, puis vous comprendrez aussi tout l'aspect important du secteur de
la forêt, hein, dans l'économie des municipalités du Québec. Et donc c'est
quand même un dossier qui est excessivement important. Puis ce projet de loi
là, bien il vient travailler beaucoup sur toute la question de la biodiversité,
de la faune et bien entendu au niveau des agents aussi de conservation de la
faune.
Moi, c'est au niveau un peu, là… Quand
vous parlez, là, de la chasse de subsistance par rapport à la chasse loisir et
sportive. Quand vous dites, là, il faut faire la distinction entre les deux,
tout ça. Puis, je veux juste vous dire qu'il y a bien des gens, que c'est vrai
que, grâce à la chasse, ça leur permet de mettre… de leur mettre quelque chose
aussi dans le congélateur, là. Il faut se dire les vraies choses, là, j'ai des
gens ici, là, que ça ne gagne pas des gros revenus, puis ils ont besoin aussi
de cet aspect-là. Mais peut-être… Qu'est-ce que vous feriez, M. Jacob…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député… J'ai la tâche ingrate de vous interrompre, parce que cette
portion…
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
…des gens, que c'est vrai que, grâce à la chasse, ça leur permet de leur mettre
quelque chose aussi dans le congélateur. Il faut dire les vraies choses, là.
J'ai des gens ici, ça ne gagne pas des gros revenus, puis ils ont toujours cet
aspect-là…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député…
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
…qu'est-ce que vous feriez…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
…j'ai la tâche ingrate de vous interrompre parce que cette portion est
terminée. Je dois aller maintenant du côté de l'opposition officielle, M. le
député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci beaucoup, merci
beaucoup, Mme la Présidente. Écoutez, je vais commencer par une question un
petit peu plus large, un petit peu plus globale, parce que, dans votre exposé,
là, vous avez parlé de votre vision… sur la vision de l'exploitation de la
faune puis, si je comprends bien, vous avez préféré utiliser le mot «protéger»,
je crois. Il y a une différence entre, bien sûr, protéger et exploiter.
Pouvez-vous… avez-vous l'impression que le projet de loi n° 88 vise plutôt
l'exploitation ou la protection de la faune? Pouvez-vous élaborer, là, sur
justement votre interprétation puis votre lecture, de façon plus globale, sur
le projet de loi n° 88?
M. Jacob (Henri) : Oui, bien, rapidement.
Nous, c'est sûr qu'on constate qu'on parle beaucoup du côté financier et ce que
ça rapporte. On est d'accord que ça rapporte et on n'est pas contre ni la
foresterie ni l'exploitation, une certaine exploitation de la faune. Mais on
est à une époque, en l'an 2021, où la question de la biodiversité a été
épatante, elle est aussi importante que la question des changements climatiques,
et ça, on en voit très, très peu l'exemple dans ce projet de loi là. On se
serait attendu, vu qu'on parlait en 2021, qu'on aurait accès à ce discours-là
qui, comme je vous dis, aux Nations unies, on en parle, on parle qu'on a perdu
68 % des cheptels d'animaux.
• (15 h 20) •
Donc, il y a un problème, et là, dans les
derniers 50 ans, on ne parle pas que c'est depuis que l'humain est arrivé sur
la planète, là, juste dans les derniers 50 ans, si vous faites le calcul, il
faut qu'on fasse… on parle beaucoup de conservation et on doit parler, comme le
secrétaire des Nations unies l'a dit dernièrement, et on est dans la décennie
de la restauration des habitats parce que c'est ça qui est important. On en a
besoin, si on veut que les écosystèmes continuent à vivre et nous donner des écoservices,
de nous donner de l'air pur, de nous donner de l'eau de qualité et de l'air et
tous les services écologiques, il faut recréer aujourd'hui des écosystèmes et
des habitats fauniques de qualité pour permette justement à la biodiversité de
se maintenir. Parce que, contrairement à peut-être ce qui nous a été dit
tantôt, la question faunique… la question forestière, elle, se veut une
exploitation d'à peu près cinq espèces d'arbres au Québec. Et, pour ça, après
ça, un coup qu'on a exploité, on veut réinstaurer ces mêmes cinq espèces
d'arbres là en ne tenant pas compte du reste. Je pense qu'on en a à peu près 38
espèces forestières, mais les autres essences sont moins intéressantes, mais
sont très intéressantes pour la faune. Ça fait que c'est là que peut-être un
peu notre façon de voir qui est différente de celle du ministère des Forêts.
M. Polo : O.K. Parfait…
M. Jacob (Henri) : ...on
en a... je pense qu'on a à peu près 38 espèces forestières, mais les
autres essences sont moins intéressantes, mais sont très intéressantes pour la
faune. Ça fait que c'est là qu'est peut-être un peu notre façon de voir qui est
différente de celle du ministère des Forêts.
M. Polo : O.K. parfait.
Puis je comprends, puis je comprends également la mission de votre organisme
qui est avant tout de favoriser la protection de faune. Ceci dit, vous avez
parlé, par exemple, des amarres. Vous seriez en faveur d'amendes un peu plus
salées, un peu plus fortes pour dissuader justement, là, les comportements qui
sont illégaux.
Quand on a reçu, hier, le Syndicat des
agents de protection de la faune, ils nous ont parlé notamment qu'on devrait
envisager, par exemple, une suspension de permis de trois ans directement,
peut-être même de cinq ans pour les récidivistes. Iriez-vous aussi loin? Est-ce
que vous êtes en accord, est-ce que, selon vous, en même temps? Ils nous ont
parlé aussi également beaucoup du pouvoir de discernement des agents pour être
capables de faire la distinction, utiliser leur gros bon sens, une erreur de
méconnaissance, le non-port d'un dossard, ou l'utilisation d'une lampe avec un
voltage qui soit supérieur 6 volts, etc. Donc, vous, comment, comment vous
faites la part des choses, là? Parce qu'en même temps on ne peut pas... et là
je suis en accord avec les paroles du ministre, on ne peut pas non plus
dissuader complètement et éliminer toutes formes de pratiques, que ce soit la
chasse, la pêche et les autres activités. Mais comment, comment justement
dissuader ou vraiment être le plus sévère possible avec les gestes illégaux,
mais, en même temps, avoir un pouvoir de... avoir un certain jugement ou un
certain discernement pour des erreurs de débutants ou des erreurs de novices,
si on peut dire, dans une loi?
M. Jacob (Henri) : En
fait, comme on a dit, naturellement que, si une personne a pris un poisson qui
est un petit peu trop gros ou un petit trop petit, je pense que, là, une amende
qui serait dissuasive dans le sens tout simplement de dire : C'est comme
un premier avertissement, tu as une petite amende.
Mais, quand on parle de récidivistes, puis
quand on parle de gens qui braconnent la nuit, et ça, exactement ce qu'on a dit
départ, nous, on est pour qu'on ait justement une perte de ce... on appelle ça
un «privilège» puis on va toujours vous dire que c'est un privilège. Qque tu
aies la perte au même titre que, quand tu dépasses le 0,08 sur la route, là, tu
perds ton permis de conduire pour une période de temps dépendamment de l'infraction
qui serait commise. Ça fait que, là-dessus, on est totalement en accord.
Moi, je travaille en collaboration avec
des agents de conservation à toutes les années, et c'est ce qu'ils me disent,
la même chose. Parce que si tu es quelqu'un qui est en moyens, une simple
amende, un montant forfaitaire, c'est simplement un petit coût comparé au
bénéfice qu'ils en retirent.
Mais je pense que c'est comme ça qu'on a réussi
à civiliser les gens sur la route en grande partie. Ça n'empêche pas qu'il va
toujours avoir des récidivistes. Même chose en exploitation de la faune. Mais
souvent ça a beaucoup plus d'incitatifs quand tu perds ton permis pour une
couple d'années que simplement avoir une amende d'une couple de centaines de
dollars ou même de milliers de dollars. Ça fait que...
M. Jacob (Henri) :
...réussi à civiliser les gens sur la route en grande partie. Ça n'empêche pas
qu'il va toujours avoir des récidivistes, même chose en exploitation de la
faune. Mais souvent ça a beaucoup plus d'incitatif quand tu perds ton permis
pour une couple d'années que simplement avoir une amende d'une couple de
centaines de dollars ou même de milliers de dollars. Ça fait que, ça,
là-dessus, c'est là qu'on est absolument d'accord avec ce que les agents de
conservation disent.
M. Polo : Parfait.
M. Brodeur-Girard
(Sébastien) : Et je me permettrai juste d'ajouter un petit détail,
qu'on aurait beau avoir les sanctions les plus sévères, les plus rigoureuses
qui existent, si on n'a pas les moyens de les faire appliquer, qui est donc...
qui revient à une question du nombre d'agents de la faune, puis qui peuvent
être déployés sur le territoire, bien, ça ne fera pas de différence non plus.
M. Polo : Êtes-vous d'accord,
disons, de façon plus... plus anecdotique, que croiser un agent de la faune,
c'est presque... On a presque plus de chances que de gagner la loterie de la
6/49?
M. Jacob (Henri) : Bien, je
vais vous dire, moi, à chaque année, je passe un mois... pas... un mois et demi
depuis 1995 dans le Nord du lac Parent. Et je dois à chaque fois me présenter
aux agents de conservations qui étaient à Senneterre pour leur dire que je vais
baguer des canards dans le Nord, et c'est avec le Service canadien de la faune,
et des fois il faut que je me prenne à quatre ou cinq fois durant de mois-là
pour être capable de rencontrer un agent de conservation au bureau. Le bureau
est fermé. Les gens sont à Val-d'Or et ils viennent passer des fois une ou deux
journées. Et quand tu en rencontres plus qu'un, c'est spécial.
Et sur le lac, en 27 ans, j'ai
rencontré deux fois des agents de conservation sur un lac qui est immensément
utilisé pour la pêche. Et ce n'est pas... Juste pour vous dire que dans les
dernières années c'est n'est pas... C'est peu dire, mais les braconniers ont le
champ libre, là. Tu sais, c'est vraiment... Ils sont vraiment malchanceux de
tomber sur un agent de conservation, là, tu sais.
M. Polo : Je comprends.
Mais avez-vous... Avez-vous des idées à ce niveau-là? Je comprends, là, il y a
une pénurie dans tous les secteurs, pénurie... Pénurie... Mais avez-vous des
idées ou des choses à nous soumettre, là, à ce niveau-là?
M. Jacob (Henri) : Bien,
en fait, ce qu'on a dit au départ, c'est que nous autres on pense qu'on devrait
utiliser les personnes qui sont sur le terrain, donc, les gens des Premières
Nations et les groupes qui travaillent sur le terrain, ne serait-ce que comme
aide ou comme temporairement utilisés comme associés pour aider les agents de
conservation sur le terrain. Je pense qu'on est rendus à un point où est-ce
qu'il faut que la population se mêle aussi de ça, pas simplement juste... Il
faut qu'on aide les agents de conservation à faire leur travail. Quand, nous,
on veut respecter les règles, bien qu'eux autres aussi.
Puis en passant, là, simplement pour dire,
on n'est pas contre qu'il y ait une chasse sur le territoire ni de la pêche ni
de l'exploitation forestière, mais on pense qu'il faut se moderniser. Puis
c'est ça que la loi ne semble pas s'en aller, vers un élargissement plus grand
sur le côté conservation.
M. Polo : Mais d'ailleurs
vous ramenez le sujet de la chasse que vous n'êtes pas contre. Parfait, j'en
suis. J'ai une question plus globale. Pour vous, la chasse de subsistance
s'applique à qui? On comprend qu'il y a des communautés qui ont des droits
ancestraux, etc. Mais selon votre interprétation, votre définition, ça
s'applique à qui, la chasse de subsistance?
M. Jacob (Henri) : Bien,
vous voyez, je ne suis pas jeune, jeune. Moi...
M. Polo : ...que vous n'êtes
pas contre. Parfait, j'en suis. Mais j'ai une question plus globale : Pour
vous, la chasse de subsistance s'applique à qui? On comprend qu'il y a des communautés
qui ont des droits ancestraux, etc., mais selon votre interprétation, votre
définition, ça s'applique à qui, la chasse de subsistance?
M. Jacob (Henri) : Bien, vous
voyez... Je ne suis pas jeune, jeune. Moi, dans... quand j'étais plus jeune,
quand j'étais, mettons, en bas de la vingtaine, à l'époque, les personnes qui
allaient à la chasse... Moi... Mon père... on vient de la campagne... quand on
y allait, à la chasse, ce n'était pas pour un sport. C'est parce qu'il n'avait
pas été capable, durant sa saison... parce qu'on était loin de tout... il
n'avait pas assez... été de profits pour être capable de nourrir sa famille, et
là il allait chasser un orignal. Et ce n'était vraiment pas, pour lui, un
sport. Et ça, c'était de la subsistance.
Peut-être qu'aujourd'hui... Là, je ne sais
pas comment ça pourrait aller, mais, comme je vous disais tantôt, je ne connais
pas beaucoup de monde sur le bien-être social, maintenant, qui ont les moyens
d'aller dans le bois, parce que ça leur prend un VTT, ça leur prend tout ça.
Si... Ils pourraient peut-être avoir...
Mais dans les communautés autochtones, parce
que j'ai travaillé et je travaille encore avec des communautés autochtones, il
y a encore, ce que les gens ne semblent pas savoir, beaucoup de gens encore
qui, oui, se servent... ils font de la chasse intelligente. Je ne dis pas qu'il
n'y a pas de braconniers dans les communautés. Ça existe aussi. Mais je connais
beaucoup de gens dans les communautés qui font réellement de la subsistance.
Ils vont se chercher quelques orignaux et, surtout, ils font une meilleure
gestion, à mon point de vue, parce qu'ils en ont... justement, ils en
dépendent. Ça fait qu'ils ne peuvent pas vider, eux autres, à un point.
M. Polo : Je comprends. Mme la
Présidente, il me reste combien de temps?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Il vous reste 1 min 30 s seulement.
M. Polo : Parfait. Bien,
écoutez, j'aimerais juste dire, en terminant, vous avez fait mention, dans
votre préambule, à, souvent, la collaboration, l'importance de travailler... de
collaborer, là, et les droits aussi des communautés autochtones. Je l'ai
soulevé mardi, d'entrée de jeu, lorsqu'on a commencé l'étude du projet de loi n° 88, je l'ai mentionné hier. Je sais que, ce matin, nous
avons eu des représentants des communautés du Grand Nord québécois.
Mais ceci dit, vous en avez fait
référence, et je sais que le ministre a répondu, dans certaines de ses
explications, dans, en fait, le préambule de sa longue question à votre égard,
que tout ça s'est fait en communication. Mais je dois de nouveau réitérer ma
déception qu'il n'y ait pas eu plus de groupes qui sont intervenus qui venaient
porter la voix, et surtout, les préoccupations, et les doléances ou les
ambitions, la vision des communautés autochtones pour un projet de loi aussi
important, qui les touche en premier lieu. Et on comprend qu'ils ont des droits
protégés, des droits reconnus autant par le gouvernement fédéral que
provincial, mais je dois, de toute façon, manifester...
Parce que pour moi, avoir une quinzaine de
groupes rencontrés au cours des trois derniers jours, et qu'on n'ait pas eu
plus de présence des communautés autochtones, j'ai une énorme déception à ce
niveau-là. Je tenais à le mentionner parce que vous avez fait référence aux
communautés autochtones dans votre préambule également.
M. Jacob (Henri) : Bien, je
vous remercie...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci. Je vais être obligée de vous couper ici, M. Jacob. C'est le tour
maintenant de la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
• (15 h 30) •
Mme Lessard-Therrien : Merci,
Mme la Présidente. Bonjour à vous...
15 h 30 (version non révisée)
M. Polo : …je tenais à le
mentionner parce que vous avez fait référence aux communautés autochtones dans
votre préambule également.
M. Jacob (Henri) : Un gros
merci…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci. Je vais être obligé de vous couper ici, M. Jacob. C'est le tour,
maintenant, de la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Merci, Mme
la Présidente. Bonjour à vous, M. Jacob, M. Brodeur-Girard. J'ai peu
de temps, mais j'aimerais vous entendre, là, vous en avez parlé dans votre
allocution sur le fait que, dans le fond, le ministre veut, dans la loi,
consulter le ministère de l'Énergie, des Ressources naturelles officiellement,
là, ça serait inscrit dans la loi pour l'établissement des refuges fauniques.
Est-ce que vous avez l'impression que c'est de donner un droit de veto au
ministre de l'Énergie, des Ressources naturelles?
M. Jacob (Henri) : Rapidement,
oui, je trouve que c'est un genre de droit de veto et ce que je trouve un peu
étonnant c'est qu'on ne donne pas ce même droit de veto là au ministère de
l'Environnement qui, lui, a un autre… un mandat beaucoup plus de conservation,
et un peu comme dans la création des aires protégées, puis, disons, le
ministère des Forêts et le ministère des Ressources naturelles ont des droits
de veto sur toutes propositions d'aires protégées, ça fait que je trouve…
pourquoi donner ce droit de veto là au ministère des Ressources naturelles et
ne pas le donner au ministère de l'Environnement, c'est un peu… on se
questionne sur ça. Mais peut-être mon collègue va peut-être en rajouter un peu.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. Brodeur-Girard
M. Brodeur-Girard (Sébastien) :
Bien, je suis d'accord, effectivement, de voir cet ajout-là. Comme je disais
c'est… alors qu'on avait des… un processus qui était simple et efficace
auparavant, bien on le remplace par une succession de nouvelles étapes à
ajouter, de consultations, de personnes à intégrer là-dedans. Pour tout ça,
éventuellement, pouvoir faire des projets-pilotes supplémentaires, je ne pense
pas qu'on puisse parler d'agilité, de souplesse dans ces modifications-là par
rapport à ce qui existait avant, certainement, à mon humble avis.
Mme Lessard-Therrien :
Peut-être un petit ajout, là, dans l'article, là, qui modifie, là,
l'article 122.3, ça dit : «Tout autre…», toujours dans les refuges
fauniques, «Toute autre activité susceptible de nuire à la conservation de la
faune ou de son habitat, à l'exception de celles prévues par le règlement.»
Vous pensez quoi que le ministre se garde cette porte ouverte là, par
règlement, de pouvoir venir définir certaines activités qui seraient permises
dans les refuges fauniques?
M. Jacob (Henri) : En fait,
tous ces… je ne sais pas si on peut appeler ça un privilège, mais ces droits-là
que les ministres… ça semble être une pratique un peu généralisée au ministère
où on le voit avec le ministère de l'Environnement dans le cas des aires
protégées, qui se donne un certain droit de veto, eux autres mêmes, en tant que
ministre, de pouvoir… je ne dis pas qu'il ne faut pas qu'ils aient des
pouvoirs, mais qu'ils se donnent la possibilité, eux-mêmes, de déterminer
qu'est-ce qui devrait être soit une aire protégée ou une… en fait, en décider
sans trop, trop de discussion. Je trouve que je ne sais pas si c'est nécessaire
que le ministre ait ce pouvoir-là supplémentaire.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je pense la parole maintenant à M. le député de Jonquière.
M. Jacob (Henri) : ...mais qui
se donnent la possibilité eux-mêmes de déterminer qu'est-ce qui devrait être
soit une aire protégée ou une... en fait, en décider sans trop, trop de
discussion. Je trouve que... je ne sais pas si c'est nécessaire que le ministre
ait ce pouvoir-là supplémentaire.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je passe la parole maintenant à M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Bonjour,
M. Brodeur-Girard, M. Jacob. Merci beaucoup d'être ici. Ça m'interpelle
beaucoup, ce que vous dites concernant l'accès au territoire. On a été
sensibilisé là-dessus, entre autres, par la fédération des zecs, là, qui nous
ont dit : Bien, écoutez, les zecs... il y a certaines zecs, là, ce n'est
pas la majorité, là, mais il y a certaines zecs qui sont quasiment en train de
se transformer en clubs privés. Pouvez-vous nous en parler un petit peu, de
votre point de vue, s'il vous plaît, et si vous avez des témoignages à cet
égard?
M. Jacob (Henri) : Pour la question
des zecs, moi, ce que j'ai vu, c'est ça, c'est que certains se comportent comme
des clubs privés, et on l'a vu dans le cas de... souvent, avec les communautés autochtones,
on défend même des gens qui sont sur leur territoire ancestral, parce que ça se
chevauche, de ne pas pouvoir aller sur ces territoires-là. Je trouve ça un peu
spécial qu'aujourd'hui on remplace une nomination ou un acronyme pour gérer un territoire,
mais en réalité, quand tu regardes ça, ça devient presque privé, là. Ça, je
trouve ça un peu spécial.
Et ce qui se passe aussi, dans le temps de
la chasse... moi aussi, je suis dans une région forestière, et c'est rendu que
tu ne vas pas te promener, tu ne vas pas faire d'autres activités quand il y a
le temps de la chasse à l'orignal. Tu ne vas pas dans le bois, là, c'est
dangereux parce que... Puis je peux vous dire, j'ai déjà senti... bien, on ne
m'a jamais visé, mais de se faire avertir à coup de 30-06, là, ça, ça arrive,
tu sais.
Ça fait que ce genre de... C'est pour ça
que je dis : C'est des terres publiques, ça devrait faire en sorte que des
terres publiques... D'ailleurs, même à la table GIRT, moi, j'ai entendu des représentants
de chasseurs dire que ceux qui n'ont pas de camp de chasse devraient
s'enregistrer au ministère et dire dans quel territoire ils s'en vont durant le
temps de la chasse, comme si, maintenant, parce que tu as un camp de chasse, tu
as un droit qui est comme privé d'un territoire de 1 kilomètre carré.
Je trouve qu'on commence à... C'est pour ça qu'on tient... qu'on demande à
reconnaître que la chasse est un privilège, et non, comme le ministre dit, lui,
qu'il considère ça, la chasse sportive, comme un privilège plutôt qu'un droit.
Je ne pense pas que c'est un...
M. Gaudreault : Je comprends
la nuance. Il me reste peu de temps. Centralisation de la Fondation de la
faune. Moi, je ne peux pas accepter qu'un ministre responsable de la Faune
centralise à Québec la gestion du fonds de la faune.
M. Jacob (Henri) : Bien,
rapidement, puis je laisserai mon collègue compléter, nous, ce qu'on dit, c'est
que si tu détruis un marais, exemple, un marais à sphaigne... pas à sphaigne, à
quenouilles, en Abitibi, tu devrais aller dans le même secteur pour... s'il
faut que tu... peux pas l'empêcher, la destruction, bien là, tu vas investir
sur le même type d'écosystème dans le milieu le plus rapproché. Parce qu'on
comprend que si tu crées un fonds… parce qu'on l'a vu dans tous les fonds,
après ça, ça s'en va dans les régions où est-ce que les groupes sont plus
organisés pour réclamer des fonds. Souvent, c'est alentours des grands centres.
Et ça, je pense...
M. Jacob (Henri) : …tu ne peux
pas l'empêcher, la destruction, bien là, tu vas investir sur le même type
d'écosystème dans le milieu le plus rapproché. Parce qu'on comprend que si tu
crées un fonds, parce qu'on l'a vu dans tous les fonds, après ça, ça s'en va
dans les régions où est-ce que les groupes sont plus organisés pour réclamer
des fonds. Souvent, c'est alentours des grands centres. Et ça, je pense qu'à
notre point de vue ça ne devrait pas se faire comme ça, puis on ne comprend
même pas pourquoi qu'on veut créer un nouveau fonds. Il y a déjà la fédération
de la faune qui semble bien fonctionner. Je vais laisser mon collègue…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Malheureusement, votre collègue ne pourra pas compléter puisque cette portion
est terminée. Alors, je vous remercie beaucoup pour votre contribution à nos
travaux.
Je suspends ces travaux quelques instants
afin que l'on puisse accueillir le prochain groupe. Et donc merci infiniment.
Alors, nous allons suspendre quelques instants nos travaux.
(Suspension de la séance à 15 h 37)
(Reprise à 15 h 45)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous reprenons nos travaux. Je souhaite la bienvenue à la Société des
établissements de plein air du Québec. Je vous rappelle que vous disposez de
10 minutes pour votre exposé, et par la suite nous procéderons à la
période d'échange avec les membres de la commission, je pense que vous
connaissez bien ce processus. Et donc je vous invite à vous présenter tout d'abord
et ensuite à présenter votre exposé. Allez-y.
M. Caron (Jacques) : Je tiens
tout d'abord à vous saluer, Mme la Présidente, à saluer M. Dufour, notre ministre
des Forêts, Faune et Parcs, puis saluer l'ensemble des parlementaires, des
députés qui sont avec nous aujourd'hui. C'est avec plaisir... je suis
accompagné... Mon nom, c'est Jacques Caron, je suis le P.D.G. de la SEPAQ. Je
suis accompagné aujourd'hui de M. Dave Boulet, qui est V.P. Exploitation à
la SEPAQ et biologiste de formation. Donc, ça fitte bien avec la thématique de
la commission.
Donc, sans plus tarder, c'est avec plaisir
que je vous dis qu'on est avec vous aujourd'hui pour travailler, dans le fond,
sur le cheminement du projet de loi. Avant qu'on vous fasse part de nos
commentaires, qui sont peu nombreux parce qu'on chemine régulièrement avec le
ministre puis on a quand même une bonne écoute, donc on salue le projet de loi
puis on est en accord avec la majorité des thématiques du projet de loi.
Donc, avant de rentrer dans les commentaires
de la SEPAQ, ça va me faire plaisir de vous parler un petit peu de la SEPAQ en
tant que telle comme organisation. Notre rôle dans la faune, c'est un peu notre
rôle aussi comme agents de développement économique du Québec en région. Donc,
c'est important de comprendre que la SEPAQ, telle qu'on la connaît aujourd'hui,
là, la SEPAQ, elle existe depuis 35 ans. Le réseau de parcs Québec
existait avant, il y avait des dénominations, on appelait ça le parc des
Laurentides, il y avait des... dans le passé. Donc, la SEPAQ, pour vous donner
une image, là, de... c'est 50 000 kilomètres carrés au Québec, dans
le fond, répartis dans toutes les régions du Québec. La SEPAQ, c'est
13 réserves fauniques dans lesquelles on peut faire des prélèvements au
niveau de la pêche, de la chasse puis qu'on peut faire aussi de la
villégiature.
Parmi... Au niveau des prélèvements au
niveau de la chasse, l'orignal, le roi des forêts du Québec, c'est vraiment le
numéro un dans nos produits. On le vend dans plusieurs réserves fauniques.
C'est vraiment très apprécié des chasseurs québécois puis c'est vraiment un
élément qui a un impact fiscal et économique important pour le Québec.
Il y aussi... on ne peut pas ne pas parler
de la SEPAQ Anticosti qu'on exploite, dans le fond, sur la merveilleuse île
d'Anticosti où il y a des dizaines de milliers de cerfs de Virginie, donc on
exploite, la SEPAQ... on exploite beaucoup de kilomètres carrés sur l'île
d'Anticosti. On exploite aussi, au niveau de la chasse, du petit gibier et de
l'ours noir, mais en très petite quantité.
La SEPAQ, c'est aussi 23 parcs
nationaux qui ont été...
M. Caron (Jacques) : …de
milliers de cerfs de Virginie. Donc, on exploite, la SEPAQ, on exploite beaucoup
de kilomètres carrés sur l'Île d'Anticosti. On exploite aussi au niveau de la
chasse du petit gibier, puis de l'ours noir, mais en très petite quantité. La
SEPAQ, c'est aussi 23 parcs nationaux, qui ont été très importants à travers
les années, notamment dans la période de pandémie, là, où les gens avaient
vraiment besoin de se connecter avec la nature. Donc, les 23 parcs nationaux,
pour faire de la randonnée, du camping, puis connecter avec la nature. Donc, on
est vraiment présents dans toutes les régions proches des grands centres et
aussi en région. La SEPAQ, pour ceux qui ne nous connaissent pas bien aussi,
c'est… la SEPAQ, c'est huit établissements touristiques, dont notamment
l'Aquarium de Québec, c'est la SEPAQ, la chute… le parc de la Chute-Montmorency,
où on peut admirer la magnifique chute, c'est la SEPAQ. On possède trois
domaines hôteliers qui sont le domaine de Duchesnay, le domaine de l'Auberge de
montagne et le Gîte du Mont-Albert, et on est aussi exploitant de plages
publiques à Oka, à Pointe-Taillon, Lac-Kénogami et Lac-Simon, des endroits où…
qui sont fortement appréciés par les Québécois, puis qui ont permis vraiment
aux Québécois de se détendre au cours des derniers mois, puis je pense qu'on
devrait être très achalandés au cours des prochains mois.
Au-delà des merveilleux territoires qu'on
opère pour les Québécois et pour le gouvernement du Québec, comme je vous ai
dit tout à l'heure, la SEPAQ, c'est un moteur économique et touristique
extraordinaire pour le Québec. On parle de 8 millions de visites par année dans
nos sites. Ça, ça veut dire que c'est 8 millions de personnes, dans le fond,
qui se promènent dans les diverses régions du Québec, qui achètent dans les
épiceries, dans les dépanneurs, qui s'achètent des nuitées dans les hôtels, qui
dépensent de l'argent dans les postes d'essence. Donc, la SEPAQ, on est un
moteur, pas juste des revenus SEPAQ, on est un moteur pour l'ensemble des
régions du Québec et on en est fiers.
• (15 h 50) •
Un petit mot qui est important que je vous
dise aussi sur la SEPAQ, c'est que la SEPAQ, on est, comme je vous ai dit, un
opérateur, un exploitant au niveau des territoires, mais on travaille avec les
directives qui nous sont données par le ministère et le ministre, donc ce n'est
pas nous autres qui fixons les quotas, ce n'est pas nous autres qui fixons les
dates de chasse, les règlements. Nous autres, on est là pour opérer et les
appliquer, puis on rend des statistiques au ministre. Donc, on est vraiment un
opérateur, on est bien organisés, on est une grosse machine, puis, pour vous
donner une idée de l'ampleur de la SEPAQ, c'est… en période de haute saison, on
parle de 2 800 employés passionnés qui sont là pour servir les
Québécois, donc on est… je suis fier, pour ma part, d'être le P.D.G. de cet
organisme-là.
Pour revenir un petit peu sur le… c'est
important aujourd'hui, là, vraiment l'objet de la journée, qui est le projet de
loi n° 88, mais, dans le fond, comme j'ai dit d'entrée de jeu, on est… on
salue vraiment le projet qui est présenté par le ministre, c'est un projet qui
est complet. On est très favorables au projet de loi, puis…
M. Caron (Jacques) : …un petit
sur le… C'est important, aujourd'hui, vraiment, l'objet de la journée qui est
le projet de loi, bien, dans le fond, comme j'ai dit, d'entrée de jeu, on salue
vraiment le projet qui est présenté par le ministre. C'est un projet qui est
complet. On est très favorable au projet de loi puis on a travaillé, dans le
fond, à parallèle… parce qu'il y a des tables nationales de la faune qui sont
pilotées par le ministre et par le sous-ministre, régulièrement, où on peut
être entendus, et les divers intervenants de la faune sont entendus. Donc, le projet
de loi, c'est vraiment… ça tient compte vraiment… c'est une consultation qui
s'est faite, puis là il y a une autre consultation dans le cadre du projet de
loi. Donc, le projet de loi, c'est vraiment un projet documenté et bien
organisé qui est produit par le ministre.
Parmi les éléments qui nous touchent, nous
autres, à la SEPAQ — parce que ce n'est pas le projet de loi de la
SEPAQ, c'est vraiment le projet de loi du peuple présenté par le ministre — nous
autres, il y a des éléments qui touchent la sécurité dans la pratique de la
chasse qui nous touchent. Il y a des éléments concernant les conducteurs de chien
de sang qui nous touchent. Il y a des éléments concernant la chair de gros
gibier qui nous concernent. Puis il y a des éléments concernant la gestion des
réserves fauniques et la possibilité de faire des projets pilotes.
Sur ces éléments-là, je vais passer la
parole à mon V.P., Exploitation, M. Dave Boulet, qui pourrait vous
entretenir sur des éléments plus techniques que Dave étant, comme je vous ai
dit, biologiste de formation et gestionnaire chevronné. Donc, il va pouvoir
vous entretenir sur les éléments du projet de loi qui nous concerne. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Il vous reste trois minutes, M. Boulet.
M. Boulet (Dave) : Parfait.
Merci, Mme la Présidente. M. le ministre, MM. et Mmes les parlementaires,
bonjour. Alors, bien, merci de nous recevoir aujourd'hui.
Alors, dans le vif du sujet, M. Caron
l'a mentionné, on a très peu de commentaires. Vous l'avez vu avec l'ampleur de
notre mémoire. Il est très court parce qu'on est en accord avec la très grande
majorité. On appuie assez largement cette mise à jour de cette loi-là.
Donc, le premier dossier, c'est une
technicalité, mais, au niveau de la sécurité pour la pratique des activités de
chasse, on demandait peut-être de porter une réflexion sur l'article 30, là,
qui consiste à rendre non conforme le fait de se promener avec arbalète qui est
tendue. Ça demande quand même une certaine énergie, là, pour un segment de
clientèle, les jeunes, la clientèle féminine de tendre et d'étendre cet
engin-là. On pense que la façon actuelle de fonctionner pourrait être maintenue
ou, sûrement, dans la période de jour. Je pense que ça, ça, ce n'est pas
quelque chose qui suscite au braconnage nécessairement. Donc, on demanderait
d'y porter une attention puis, si possible, de le maintenir. Ça serait une
demande de la clientèle.
Deuxièmement, au niveau des conducteurs de
chien de sang, on supporte vraiment, largement, l'ouverture qui est derrière
ça. La SEPAQ travaille depuis le tout début avec Association des conducteurs de
chiens de sang du Québec. Ce service-là est offert gratuitement dans l'ensemble
des réserves fauniques de la SEPAQ. On doit mettre tout en notre pouvoir pour
retrouver une bête qui a été blessée, c'est…
M. Boulet (Dave) : …de chiens
de sang, on supporte vraiment, largement, l'ouverture qui est derrière ça. La
SEPAQ travaille depuis les tout débuts avec l'Association des conducteurs de
chiens de sang du Québec<VT, ce service-là est offert gratuitement dans
l'ensemble des réserves fauniques de la SEPAQ.
On doit mettre tout en notre pouvoir pour
trouver une bête qui a été blessé, c'est notre responsabilité. Il en va de
l'éthique de la chasse, de mettre tous les moyens disponibles. Chaque année, ça
nous permet de récolter autour de 75 orignaux qui auraient été perdus puis
les clients en auraient généralement récolté un autre, donc c'est beaucoup plus
que 75, qu'on sauve, c'est possiblement le double. Donc, c'est vraiment une
très belle mesure puis ça permet de conserver la chair, aussi, puis de
l'utiliser, là, la venaison.
Le troisième de nos points, c'est la chair
de gros gibiers. Bien, on salue les modifications apportées à cet article-là.
Puis il en va aussi de l'éthique du chasseur, de faire tout ce qui est en son
pouvoir pour sauver puis préserver la chair de gibier.
Mais au niveau de la chasse de l'ours
noir, qui a lieu au printemps, ça peut parfois amener une certaine
problématique si l'ours est chassé ou blessé le soir puis on le retrouve
seulement le lendemain puis c'était une nuit chaude. Il arrive
malencontreusement, des fois, que la venaison n'est pas comestible, au complet.
Donc, il faudrait s'assurer de… qu'il y ait une certaine souplesse à ce
niveau-là parce que ça peut arriver. L'automne, au chevreuil, à l'orignal,
c'est frais, donc c'est très, très rare qu'on perd de la venaison.
L'autre point qu'on avait, c'étaient les
nouveaux pouvoirs réglementaires du ministre en faveur de la relève. On trouve
que c'est vraiment important, la relève, c'est vraiment une priorité en matière
de chasse et pêche.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, votre exposé… votre temps est terminé donc nous allons procéder aux
échanges. M. le ministre, vous avez la parole.
M. Dufour : Donc,
M. Caron, M. Boulet, merci d'être présents, merci aussi pour votre
présentation. Écoutez, moi, j'aurais… j'ai différentes questions. Puis, ça
veut… veux, veux pas, vous êtes les derniers à passer puis ça fait quand même
deux jours, trois jours qu'on rencontre des groupes. Et je comprends que...
puis c'est… on est bien contents, là, il y a des éléments, que vous nous dites,
dont vous êtes bien en accord. Mais j'aurais peut-être des questionnements par
rapport que… à des éléments qui ont été soulevés tout au long de ces
consultations-là et voir un peu avec vous votre, comme on dit en anglais, votre
«thinking» par rapport à ces éléments-là.
Je regarde, premièrement, tout l'aspect
d'éclairage de nuit. Donc, ce qu'on s'est fait mentionner, puis je vais vous
les donner en rafale puis après ça vous pourrez en… les répondre, on s'est fait
répondre, un petit peu, sur cet aspect-là que tout la… comment dire, pas la
valeur mais la puissance de la luminosité à utiliser, on s'est fait interpeler,
quand même, par deux ou trois groupes sur cet aspect-là. J'aimerais avoir, un
petit peu, votre… qu'est-ce c'est votre… comment vous le voyez. Puis même, on
disait les chiens de sang vont souvent, peut-être, être utilisés en période de
nuit pour essayer de trouver la bête, donc, juste avec une petite lampe
frontale, c'est-tu suffisant? Donc, j'aimerais ça vous entendre étant donné que
vous êtes régulièrement au niveau de la forêt.
Au niveau de l'alcool et la drogue, on
s'est fait interpeler puis ça m'a touché un peu, ce…
17823 M. Dufour : ...utilisé en
période de nuit pour essayer de trouver la bête. Donc, juste avec une petite
lampe frontale, c'est-u suffisant? Donc, j'aimerais ça vous entendre, étant
donné que vous êtes régulièrement au niveau de la forêt.
Au niveau de l'alcool et la drogue, on
s'est fait interpeller, puis ça m'a touché un peu, ce point-là, par rapport aux
agents de la faune qui ont dit : Avons-nous les habiletés et les
équipements pour vraiment intervenir sur cet aspect-là? Donc, est-ce que c'est quelque
chose qu'on fait juste s'amuser à inscrire dans une loi ou on a vraiment les
commodités pour agir au bout de la ligne?
Ensuite de ça, la fameuse histoire de
l'arbalète non tendue, on l'a entendue par deux, trois groupes aussi, et vous,
vous êtes en désaccord. Je me dis : À moins que je ne comprenne pas, là...
O.K., je comprends qu'elle est tendue pour te rendre. Tu tires un coup avec
l'arbalète, il y a quelqu'un qui va falloir qui la retire, la tension, pour
faire en sorte que ton arbalète se réutilise. Donc, quelle est la problématique,
tant que ça, d'arriver, de ne pas avoir le droit d'avoir... que l'arbalète, je
veux dire, soit tendue pour voyager, alors que si on l'utilise au moins une
fois... Je ne pense pas que tu réussis automatiquement du premier coup, donc je
me dis : C'est quoi qui arrive à ce moment-là? C'est quoi, la problématique
versus l'article de loi? J'essaie de comprendre, j'aimerais ça que vous me
l'expliquiez, surtout que c'était revenu par deux, trois fois dans les discussions.
Au niveau des amendes, il y a un élément
qui nous a été interpellé, puis, des fois, quand on écrit des projets de loi,
on pense bien faire, mais ça a une conséquence. On nous expliquait, par
différents groupes aussi, bon, mettons que tu as une amende pour ton dossard,
ça peut aller jusqu'à perdre ta bête. Puis là, à un moment donné, je pense que
c'est la même chose, ça devient peut-être extrême, comme amende, à ce moment-là.
J'aimerais vous entendre là-dessus, la cause à effet d'une amende qui s'amplifie
avec d'autres actions qui donnent le droit de. Donc, au bout de la ligne, moi,
ce seraient mes grandes questions.
Et la dernière, c'est au niveau de l'ours.
Vous dites : C'est une petite quantité qui est extraite. Donc, je ne sais
pas si vous avez vos chiffres, mais ce serait peut-être intéressant de savoir,
parce que contrairement à l'orignal, qui est une viande qui est chassée puis
qui est consommée, l'ours est à peu près encore le seul gros gibier, par
certains, qui est vu comme une prise de chasse sportive, donc qui a un trophée
au bout de la ligne. Donc, c'est sûr que j'aimerais ça aussi vous entendre sur
cet aspect-là. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...Caron ou M. Boulet qui prend la parole? M. Caron, oui.
• (16 heures) •
M. Caron (Jacques) : Je vais
prendre la parole, puis M. Boulet va pouvoir complémenter mes réponses. Au
niveau de l'ours, l'ours... effectivement, l'ours... il y a eu toutes sortes de
rumeurs que l'ours était rempli de parasites. Mais moi, je peux vous dire que
pour y avoir goûté, personnellement, l'ours, c'est une très bonne venaison,
c'est très bon à manger, puis il n'y a pas vraiment d'enjeu de santé avec la
nourriture de l'ours.
Là où l'ours devient plus complexe...
16 h (version non révisée)
M. Caron (Jacques) :
...que l'ours était rempli de parasites puis... Mais, moi, je peux vous dire
que, pour y avoir goûté personnellement, l'ours, c'est une très bonne venaison,
c'est très bon à manger. Et il n'y a pas vraiment d'enjeux de santé avec la
nourriture de l'ours.
Là où l'ours devient plus complexe, c'est
soit que, comme vous l'avez dit, M. le ministre, il y a des gens qui n'abattent
l'ours que comme trophée pour prendre une photo puis ils l'abandonnent. Ça,
nous autres, on pense que c'est... si on abat une bête, normalement on devrait
la manger.
Il y a des situations, comme il a été dit
par M. Boulet tout à l'heure, que l'ours est généralement abattu dans le
dernier 15 minutes de la journée. On ne tue pas un ours à midi. Un ours,
là, il est abattu généralement dans le dernier segment de la journée à la
limite légale où on peut abattre une bête. Et comme vous le savez, même un bon
tireur, là, un ours, là, il ne reste jamais sur place. Il y a un ours sur 10
qui va rester à l'endroit où on l'a tiré. Il y en a neuf sur 10 qui vont
exploser, ils partent. Donc, ils peuvent faire 200 mètres,
150 mètres, puis dans le bois. Ils ne vont pas dans les chemins, ils s'en
vont dans le bois. Compliqué, donc, que de retrouver un ours. Il va mourir. Il
a été atteint mortellement, mais il ne mourra pas dans les premières minutes. À
la noirceur, le soir, ce n'est pas toujours évident. Donc, souvent il y en a
qui ne seront pas retrouvés.
Puis je vous amène un peu sur la question
que vous avez émise en regard de la lumière. Mais, moi, je pense que pour
pouvoir, dans le fond, retrouver une bête blessée, je pense que le chasseur ou
le conducteur de chiens de sang doit être doté... parce qu'il n'est plus en situation
de chasse, il est en situation de retrouver un gibier, je pense qu'il doit être
équipé de la bonne luminosité pour pouvoir trouver la bête, mais aussi pour
éviter de se perdre ou de se blesser. Parce qu'il faut aussi penser à la
sécurité des chasseurs.
Pour les autres questions, je vais laisser
M. Boulet... y aller avec des réponses, puis je bonifierai au besoin.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. Boulet.
M. Boulet (Dave) :
Merci. Alors, pour poursuivre au niveau de l'éclairage pour les recherches
nocturnes, c'est un point, là... Dans le fond, dans le projet de loi, ce qu'on
voit, c'est de permettre un peu plus de luminosité, un peu plus d'éclairage
pour retrouver les bêtes. C'est sûr, plus il y a de lumière, plus c'est
facilitant pour retrouver des gouttes de sang ou des choses comme ça. Puis
c'est aussi plus sécurisant en forêt, il faut se le dire.
Mais on comprend que la ligne est mince
entre donner un éclairage pour rechercher puis versus voir quelqu'un avec un
supergros spot la nuit en forêt... il n'est peut-être pas en train d'en
chercher un blessé, il en cherche peut-être un vivant. C'est du braconnage. Ça
fait que la ligne est mince. Ça fait qu'on comprend que ça doit être réglementé.
Je vous dirais, comme opérateurs, bien, on
cherche à aller chercher les gibiers blessés, donc toute bonification que le
ministre peut apporter, bien, on va le prendre, mais on comprend que ça ne
pourra jamais être éclairé comme en plein jour parce que, là, ça va être trop
tentant pour un autre type de clientèle.
Mais ce qu'il faut s'assurer surtout,
c'est que ça soit simple et digeste pour que les gens, ils comprennent, là, tu
sais, le nombre de...
M. Boulet (Dave) : ...bien, on
cherche à aller chercher les gibiers blessés. Donc, toute bonification que le ministre
peut apporter, bien, on va le prendre, mais on comprend que ça ne pourra jamais
être éclairé comme en plein jour parce que, là, ça va être trop tentant pour un
autre type de clientèle.
Mais ce qu'il faut s'assurer, surtout,
c'est que ce soit simple et digeste, pour que les gens, ils comprennent, là,
tel nombre de lumens puis ces choses-là. Ce n'est pas évident à calculer sur ta
lampe de poche, qu'est-ce que c'est, là, ça fait que ça prend quelque chose de
simple, là, pour les agents, l'interpréter, mais surtout pour le citoyen.
Au niveau de la viande d'ours, bien, effectivement,
il y avait une partie de clientèle qui était significative, dans le passé, qui
abandonnait la chair d'ours. Maintenant, c'est rendu une exception. Il y en a très,
très peu. Puis quand les gens l'abandonnent, bien, on essaie de trouver des
familles, on a des ententes avec des communautés autochtones aussi qui sont
proches ou des boucheries qui ramassent ça, qui redonnent les protéines, donc
la venaison, à des oeuvres de charité qui en servent pour des soupes
populaires, des choses comme ça. Ça fait qu'on essaie de la récupérer tout le
temps. Mais il y a le facteur température, parce que si c'est chassé au printemps,
des fois, au printemps, il faut 18°, 20°C, bien, il faut le retrouver dans un
temps assez rapide. Ça a une grosse fourrure, c'est noir, donc il fait chaud
là-dedans, il y a un enjeu. Ça fait qu'il ne faudrait pas placer l'honnête citoyen
qui a fait un mauvais tir en position... à cause de ça, là, de se ramasser avec
une infraction.
Au niveau des alcools et de la drogue,
bien, nous, on trouvait que c'était logique puis c'était pertinent qu'il y ait
une cohérence avec... Nous, on a fait un parallèle tout de suite avec la
conduite d'un véhicule automobile, on s'est dit : C'est pertinent, si ce
n'est pas permis de conduire une automobile, conduire une arme à feu, c'est quand
même un risque, là, ça fait qu'on trouvait que c'était cohérent. Mais on sait
aussi que c'est quand même assez coutumier, le midi, d'aller au camp, de
prendre une bière puis de repartir chasser. Ça fait partie de l'expérience,
comme quelqu'un s'en va en auto, puis arrête dîner au restaurant, prendre une
bière, puis ce n'est pas si dangereux que ça de reprendre le volant. Mais tout
est une question de respect puis d'abus. Mais on a vu... nous, dans notre
exploitation, on n'a jamais vu de problématique avec les agents puis de zèle à
ce niveau-là, ça fait qu'on pense qu'ils ont du jugement, à ce niveau-là, puis
on s'attend qu'au niveau de la drogue ça va être la même chose. Ça fait qu'on
ne voyait pas vraiment d'enjeu.
Au niveau de l'arbalète, là, la tendre et
la détendre, c'est vraiment pour la clientèle de la relève, là, les jeunes. Ça
demande une certaine force physique pour tendre ça. Généralement, quand,
mettons, on crinque l'arbalète pour notre enfant, notre jeune, il y va, il
tire. C'est très, très rare qu'on peut retirer une deuxième flèche, là. Le
gibier, s'il est atteint ou manqué, il se sauve. Puis là, bien, on reçoit un
petit texto ou un appel à la radio, puis on va rejoindre cette personne-là,
cette… de la relève ou notre conjointe, puis on va l'aider à recrinquer
l'arbalète, puis on repart en arrière du gibier. Ça fait que la décrinquer,
c'est facile, on tire dans une cible, là. Ça, c'est superfacile, on appuie sur
la détente, mais la retendre, là, c'est une autre paire de manches. Ça
fait que nous, on n'a pas observé de problématique par rapport à ça ou de… on
n'a pas entendu parler d'événement de sécurité ou de… on n'a pas de
statistiques, mais on n'en a jamais entendu, puis on est quand même le plus
gros opérateur de chasse. Donc, on se disait : Ce n'est peut-être pas
nécessaire. Mais, encore là, on était…
M. Boulet (Dave) : ...ça fait
que nous, on n'a pas observé de problématique par rapport à ça ou de... on n'a
pas entendu parler d'événements de sécurité ou de... on n'a pas de
statistiques, mais on n'en a jamais entendu, puis on est quand même le plus
gros opérateur de chasse. Donc, on se disait : Ce n'est peut-être pas
nécessaire. Mais encore là, on était capables de se positionner dans la peau
des agents, de rencontrer quelqu'un, potentiellement des chasseurs, la nuit,
avec une arbalète tendue dans le véhicule. Ça pourrait être tentant de
l'utiliser pour faire... pour chasser de nuit.
Ça fait que peut-être que... La
proposition qu'on vous apporte dans notre mémoire, c'est de dire :
Peut-être que le jour, c'est correct d'avoir une arbalète tendue, en flèche,
mais la nuit, ce n'est peut-être pas correct, ça pourrait être considéré comme
une arme chargée. Je pense qu'on aurait quelque chose qui serait satisfaisant
et pour les agents de la faune et pour les utilisateurs. Donc, on vous le
soumet pour réflexion.
Le dernier point. Vous nous avez parlé des
différentes charges pénales, les amendes qui sont significativement bonifiées
dans le projet de loi. De façon générale, on appuie ça puis on est d'accord
avec ça, mais celles... les amendes pour lesquelles on est vraiment favorables,
puis on encourage les agents à aller loin, c'est celles qui ont impact sur le
milieu naturel, sur l'habitat puis sur les ressources fauniques.
Ça peut arriver que les gens, pour une
technicalité... C'est comme oublier de mettre une ceinture dans le véhicule,
là, ou... Il y a des petites technicalités que c'est plus comme un ticket de la
sécurité routière, mais il y a d'autres choses où c'est vraiment plus grave,
quand les gens récoltent durant la nuit ou récoltent un deuxième chevreuil ou
le chevreuil d'une autre personne, il n'avait pas le droit. Ça, je dirais qu'on
n'a pas vraiment de pardon, là. On est tout à fait fiers de dissuader ces
gens-là. Ce n'est pas de la clientèle... On n'a pas besoin de ça dans le
domaine. C'est correct d'être très dissuasifs. Ça fait qu'on...
M. Dufour : Merci, merci
beaucoup, M. Boulet. Je vais laisser la... Mme la Présidente, passer la
parole...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui, alors vous avez deux collègues qui ont demandé la parole, Mme Grondin...
excusez, Mme la députée d'Argenteuil et Mme la députée de
Laviolette—Saint-Maurice. Alors, il vous reste cinq minutes à toutes les deux.
Donc, je vous laisse vous gérer.
Mme Grondin : Merci beaucoup,
Mme la Présidente, et je vais me dépêcher pour laisser ma collègue aussi... de
pouvoir poser sa question.
Bonjour, messieurs, très heureuse de
pouvoir échanger avec vous. Comme vous êtes en accord avec le projet de loi n° 88, de ce que j'ai compris, que le ministre vous a posé
des questions plus précises quant à différents éléments dans ce projet de loi
là, je me permets, à ce moment-ci, d'explorer un autre volet. Et donc... Et je
vais me concentrer sur la question des parcs nationaux, parcs nationaux qui
sont des aires protégées.
J'ai compris, à travers la présentation
que vous avez faite... Et, M. Caron, je partage la même fierté que vous avez su
nous transmettre par rapport à cette beauté-là, par rapport à nos parcs
nationaux, par rapport à l'ensemble du réseau. Mais vous avez, dans le portrait,
beaucoup, beaucoup parlé d'exploitation et de mise en valeur de nos ressources.
Vous avez même dit que vous étiez… la mission, dans le fond, de la SEPAQ, c'est
d'être...
Mme Grondin : …nous transmettre
par rapport à cette beauté-là, par rapport à nos parcs nationaux, par rapport à
l'ensemble du réseau. Mais vous avez, dans le portrait, beaucoup, beaucoup
parlé d'exploitation et de mise en valeur de nos ressources, vous avez même dit
que vous étiez… la mission, dans le fond, de la SEPAQ, c'est d'être opérateur.
Pourtant, quand je regarde aussi la mission notamment des parcs nationaux, il y
a tout un volet de conservation et de protection. Vous en avez moins parlé.
Pourtant, je pense que vous devez jouer un rôle essentiel en matière de recherche
et développement . Moi, dans la région des Laurentides, il y a des parcs comme
le parc du Mont-Tremblant qui ont collaboré avec différents enjeux émergents,
que ça soit le myriophylle à épis, que ça soit tout l'enjeu des territoires
périphériques, des corridors écologiques pour essayer de relier le parc d'Oka
au parc du Mont-Tremblant. J'aimerais ça, vous entendre. C'est quoi, votre
rôle? Est-ce qu'il demeure significatif en matière de conservation et de
protection? Et où vous vous situez à ce niveau-là?
• (16 h 10) •
M. Caron (Jacques) : Bon.
Pour… Je vous remercie pour votre question. Dans le fond, là, la SEPAQ, là,
c'est un juste équilibre entre l'accessibilité des gens aux parcs nationaux et
la conservation, puis on est… la conservation, là, on est vraiment, là… on est…
ça nous a… on a ça à coeur. On a une équipe complète qui travaille sur un
programme de suivi, on appelle ça le PSIE. Il y a une centaine d'indicateurs
qui sont présentés à chaque année dans notre rapport annuel, qui sont présentés
à notre conseil d'administration, puis on en est pas mal fiers. Donc, on
travaille sur les plans, par exemple, on travaille avec les zones
périphériques. On travaille aussi pour éliminer tout ce qui peut dans le fond
avoir des impacts sur les parcs nationaux. Donc, on est… Effectivement,
j'aurais dû… Vu qu'on parlait plus de la faune dans l'introduction, mon
discours était plus axé faune, mais la conservation de nos parcs nationaux, là,
c'est très, très, très important pour nous autres. Notamment, le ministre… au
niveau des caribous forestiers en Gaspésie, on est toujours à l'affût de toutes
les collaborations qu'on peut faire avec les projets du ministre. Donc, c'est
très important pour nous, je peux vous le confirmer.
M. Dufour : Mme la Présidente…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. Dufour. M. le ministre, pardon. Dans le fond, on va rester peut-être…
M. Dufour : Non, mais ce
n'était pas pour… Je pense qu'il y avait un autre collègue qui voulait parler
aussi, je pense.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Bien, j'avais… Oui, c'est Mme la députée de Laviolette—Saint-Maurice. C'est ce
que j'ai fait, je lui ai lancé la parole.
M. Dufour : Ah! O.K.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Si vous voulez présider, écoutez, je vais prendre votre place.
M. Dufour : … pas entendu! Je
n'ai pas entendu!
Mme Tardif : Non. Moi non
plus. Merci, merci. Bienvenue, merci. Donc, allons-y rapidement. On avait des
intervenants qui sont passés cette semaine, tout le monde était très
intéressant, mais il y en a qui nous faisaient part de leurs craintes par
rapport aux projets pilotes avec le ministère, et j'aimerais vous…
Des voix
: …ha, ha, ha!
Mme Tardif : Non, moi non
plus. Merci, merci. Bienvenue. Merci. Donc, allons-y rapidement.
On avait des intervenants qui sont passés
cette semaine, tout le monde était très intéressant, mais il y en a qui nous
faisait part de leur crainte par rapport aux projets pilotes avec le ministère.
Et j'aimerais vous entendre parce que je sais qu'avec la SEPAQ, vous avez quand
même un certain nombre d'exemples de projets pilotes. Si vous pouvez en parler
davantage, ça serait intéressant, là, pour les gens qui nous écoutent et pour
les députés, là, qui sont sur la commission. Merci.
M. Caron (Jacques) :
Bonjour. Comme c'est vraiment des…
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Il reste quelques secondes.
M. Caron (Jacques) :
Comme c'est des éléments sur le terrain, M. Boulet, qui est mon... mon
v.-p. exploitation terrain, il va vous en faire part, c'est... Il a travaillé
très fort sur les projets de relève et les autres, donc je lui laisse la
parole.
M. Boulet (Dave) : Bien,
de façon générale, on est très favorables aux projets pilotes, aux différents
projets pilotes puis au pouvoir que ça donne au ministre parce que ça nous
permet d'explorer des choses avant de les enchâsser dans une réglementation ou
dans une loi. Alors, il faut se donner cette ouverture-là. C'est quelque chose
qui est rapide puis qui nous permet de la tester. On est souvent des bons
terrains de jeu pour faire ça. On a une bonne proximité, une bonne
collaboration avec le ministère. Donc, plusieurs de ces projets-là, qu'ils
soient forestiers, fauniques ou autres, se font souvent sur les territoires des
réserves fauniques ou de parcs nationaux, donc des endroits où il y a du
prélèvement, des endroits où il y en a moins. Donc... rapidement, en quelques
secondes, là, ça répondrait à ça, ça fait que, nous, on est vraiment
favorables.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors, cette portion est terminée. Donc, nous
allons maintenant aller à l'opposition officielle, M. le député de
Laval-des-Rapides. Votre micro, s'il vous plaît.
M. Polo : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. D'entrée de jeu, je vais laisser un peu de temps, du temps à
mon collègue de D'Arcy-McGee également pour intervenir. Je veux remercier, là,
nos deux représentants, là, de la SEPAQ. Et je les remercie pour leur présentation.
Je vais commencer. Ils ont abordé
beaucoup, là, l'enjeu notamment des amendes d'une part, mais également la
question de l'éclairage en soirée. Bien sûr, on s'entend que leur mission,
c'est de favoriser, si on peut dire, là, l'appropriation par la population en
général, là, de leurs différents parcs qui sont sous leur gouverne, sous leur
gestion, et puis... mais, en même temps, donc de favoriser cette utilisation-là
dans les règles de façon, bien sûr, à respecter la loi.
Quand... donc, vous avez, bien sûr,
évoqué, là, la question de la luminosité, une bonne luminosité. En même temps,
j'ai bien compris votre exemple qu'il faut quand même assurer l'utilisation de
matériel ou d'appareils qui vont leur permettre de pouvoir retrouver la bête
une fois qu'elle est touchée, une fois qu'elle est sur le point de décéder,
sans nécessairement... mais en même temps de décourager les braconniers
également. Bien sûr, là, lorsqu'on parle de luminosité, actuellement, ce qu'on
regarde, c'est qu'il y a une limite de... il y a vraiment une limite qui est
fixée au niveau du voltage...
M. Polo : ...sur le point de
décider, sans nécessairement... mais en même temps de décourager les
braconniers également. Bien sûr, lorsqu'on parle de luminosité, actuellement,
ce qu'on regarde, c'est qu'il y a une limite de... il y a vraiment une limite
qui est fixée au niveau du voltage, donc de 6 volts. Selon vous, est-ce
que c'est la bonne mesure? Est-ce qu'il faudrait considérer d'autres types de
mesures pour, justement, d'une part, assurer la sécurité de ceux qui pratiquent
la chasse, de pouvoir retrouver leur bête, mais en même temps, tout en
décourageant ou en ne donnant pas des outils qui pourraient aider les personnes
qui font... qui posent des gestes illégaux ou qui font du braconnage?
M. Caron (Jacques) : Je vais
prendre le début de la question, puis mon collègue, M. Boulet va
compléter. Moi, dans le fond, ce que je pense là-dessus, c'est qu'on doit,
d'une part, retrouver la bête, mais d'autre part aussi assurer la sécurité des
chasseurs ou des... Vous comprendrez qu'un chasseur qui abat un ours ou... un
ours notamment, souvent, il peut y avoir... il n'est pas toujours dans le mile.
Donc, l'ours peut être blessé de façon qui n'est pas mortelle, mais peut avoir
des problématiques à se déplacer. Donc, si le chasseur qui a fait un mauvais
tir est mal équipé en termes de luminosité, bien, il pourrait être attaqué par
la bête, donc on parle... parce qu'un ours blessé, ça pourrait être dangereux.
Donc, je ne suis pas un expert en degré de
luminosité, mais moi, de mon expérience de chasseur, ce qui est vraiment
interdit, puis ça, M. Boulet pourrait me confirmer ce que je dis, c'est un
rayon lumineux qui braque dans les yeux d'un animal qui le gèle. Donc, c'est ça
qui est vraiment interdit. Moi, je pense qu'il pourrait y avoir des approches,
genre un panal qui donne un rayon, mais qui ne pique pas dans les yeux de
l'animal, autrement dit une autre sorte de... une luminosité qui donne de la
lumière, mais pas une lumière qui fige l'animal. Ça pourrait être une façon qui
pourrait, dans le fond, régler la problématique et protéger le chasseur, lui
donner une luminosité, mais ne pas lui donner d'avantages comparatifs s'il y a
des... ils font du braconnage ou pour des gens qui n'ont pas... qui ont des
mauvaises idées.
M. Boulet (Dave) : De façon
très précise, là, à la question : Est-ce que 6 volts, c'est
suffisant? Je dirais que c'est le minimum suffisant, là, selon nous. C'est
couramment utilisé des engins qui sont 5, 6, 7, 8 volts, là. C'est ce qui
est plus couramment utilisé, même si ce n'est pas conforme, c'est dans la
réalité des faits. Une limite à 8, 9 ou 10 permettrait de laisser le citoyen...
puis 99 % des citoyens, sous cette limite-là, semblent se demander si son appareil
est trop fort ou pas assez fort. Mais ça ne donnerait pas un grand avantage aux
braconniers de donner quelques volts de plus, puis on mettrait quelques
citoyens sous cette ligne-là. Ça fait que juste de rehausser...
M. Boulet (Dave) :
…permettrait de laisser le citoyen… puis 99 % des citoyens, sous cette
limite-là, sans se demander si son appareil est trop fort, pas assez fort. Mais
ça ne donnerait pas un grand avantage aux braconniers de donner quelques volts
de plus, puis on mettrait tous les citoyens sous cette ligne-là. Ça fait que
juste de rehausser un petit peu, ça ferait l'affaire.
M. Polo : Pouvez-vous revenir
sur la suggestion de votre collègue, au préalable, lorsqu'il faisait référence
à un type de luminosité qui va braquer, donc, l'animal sans nécessairement…
est-ce que cette technologie existe, en fait? Je… parce que je n'ai pas… je ne
peux pas utiliser un terme, mais est-ce que cette technologie existe déjà…
M. Boulet
(Dave)
: Oui, oui, l'exemple du fanal qui éclaire… une
ampoule électrique, ça éclaire de façon égale tout le tour, puis si on projette
ou on circonscrit un rayon lumineux, bien, on peut le projeter plus loin. Le
même nombre de lumens ou d'énergie peut être concentré puis aller détecter
quelque chose plus loin. Ça fait que ça, c'est… je n'ai pas les termes
électriques, là, pour l'expliquer, mais oui, ça existe, là.
M. Polo : O.K. Parfait.
M. Boulet
(Dave) : Et les gens qui ont des petites lumières frontales,
bien, ça éclaire de façon directionnelle, mais ce n'est pas fort, mais ça
éclaire de façon directionnelle. Ça fait que ça peut amener une certaine
complexité pour le citoyen, là.
• (16 h 20) •
M. Polo : En effet. Dites-moi
quelque chose, sur un autre sujet, on a eu l'occasion, au cours des derniers
jours, là… Bon, vous gerez différents parcs, cours d'eau, bien sûr, les membres
ou les clients qui visitent vos grands parcs, bien sûr, le font aussi pour la
pêche, et puis vous êtes à même de savoir un peu la problématique au niveau de
la rivière Bonaventure, entre ceux qui veulent protéger la faune, ceux qui
veulent s'assurer que l'habitat du saumon est protégé, puis, en même temps,
vous avez les exploitants d'activités commerciales, etc. Une des suggestions
qui nous a été partagée, c'est, par exemple, l'obligation d'une entente au
préalable afin de permettre une activité commerciale. De cette façon-là, il y a
des ententes qui sont signées avant, au préalable, plutôt que de générer des
conflits, comme on l'a vu l'été dernier et comme on l'entrevoit peut-être cet
été, si jamais il n'y a pas d'entente qui arrive.
Vous, selon les situations que vous avez à
gérer, là, selon les différents parcs, comment vous pourriez gérer ou suggérer
des situations ou des contextes qui vont favoriser, justement, une meilleure
entente entre, justement, les différentes parties prenantes?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. Caron?
M. Caron (Jacques) : …je ne
suis pas au courant de la problématique de la rivière Bonaventure, mais on
opère notamment une rivière à saumons à Port-Daniel, puis, pour notre
clientèle, puis on opère plusieurs pauses, puis on n'a pas d'enjeu
problématique, puis il y a bonne protection du saumon, puis c'est très apprécié
des pêcheurs québécois. Mais je ne peux pas vous répondre précisément sur le
cas de la rivière Bonaventure, je n'en suis pas… je ne suis pas au courant de
ce cas-là.
M. Polo : O.K. Mme la
Présidente…
M. Caron (Jacques) : …puis on
opère plusieurs pauses, puis on n'a pas d'enjeu problématique, puis il y a
bonne protection du saumon, puis c'est très apprécié des pêcheurs québécois.
Mais je ne peux pas vous répondre précisément sur le cas de la rivière Bonaventure,
je n'en suis pas… je ne suis pas au courant de ce cas-là.
M. Polo : O.K. Mme la
Présidente, peut-être juste céder mon temps à mon collègue de D'Arcy-McGee.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui. M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci, Mme la
Présidente. Bien, merci, M. Caron, M. Boulet pour votre exposé. Bon,
au SEPAQ, vous avez une lourde responsabilité de sauvegarder, de protéger, de
nous aider à exploiter et à… de ces terrains tellement précieux qui nous appartiennent
tous. Alors, votre rôle est assez important en ce qui a trait aux objectifs de
ce projet de loi aussi de mise en valeur et conservation ainsi que
l'exploitation de la faune.
Bien, écoutez, évidemment, c'est important
que ce projet de loi ne soit pas lettre morte et que ses exigences soient
exécutoires. Nous avons entendu des témoins, au fil des trois jours, qui nous
ont parlé du fait qu'il y a un nombre décroissant d'agents et agentes de la
faune de disponibles, que leurs tâches sont des fois très difficiles quand il
s'agit d'assurer qu'il n'y a pas de surconsommation d'alcool ou de drogue, à
titre d'exemple, qu'on contrôle le braconnage. Et il faut qu'ils soient
présents et équipés pour, comme je dis, assurer le respect des règles et des changements
qui vont être compris dans ce projet de loi une fois adopté.
C'est quoi votre lecture de cette
situation? Est-ce que les équipes sur le terrain, pour travailler avec vous,
pour nous protéger, pour assurer la mise en valeur de notre faune, sont à la
taille, ils sont équipés, ils sont assez nombreux pour faire leur travail?
M. Caron (Jacques) : Je peux
commencer avec un début de réponse en vous disant que, dans nos réserves… bien,
dans nos parcs… Les parcs nationaux, il n'y a pas de chasse, il n'y a pas de…
Il y a de la pêche à certains endroits, mais c'est vraiment dans les réserves
fauniques où il y a un prélèvement. Dans les réserves fauniques, il y a une
présence des agents de la faune, mais on a quand même des équipes sur le
terrain, nous autres, là, qui… c'est des assistants, ils n'ont pas… ils ne sont
pas agents de la faune officiels, mais c'est des assistants, donc qui
contrôlent, qui surveillent le territoire. Puis de ce qui nous touche, nous
autres, la SEPAQ, on trouve que le comportement, le jugement puis la présence
des agents de la faune, c'est très correct. Il y a peut-être toujours place à
amélioration, mais, nous autres, on n'a pas eu, de la part de nos gestionnaires
sur le terrain, là, de plaintes à l'effet qu'il manquait de présence ou qu'il
manquait de surveillance à cet égard-là. M. Boulet pourrait peut-être
compléter.
M. Boulet (Dave) : Je dirais
que, dans nos parcs nationaux, bien, on assure essentiellement le volet
protection aussi par notre mandat de conservation et d'éducation versus les
réserves fauniques où c'est essentiellement de la mise en valeur qu'on fait.
Donc, dans les parcs, on est relativement autonome au niveau de ça puis on y
investit des sommes…
M. Boulet
(Dave) :
: …je dirais que, dans nos parcs
nationaux, bien, on assure essentiellement le volet protection aussi par notre
mandat de conservation et d'éducation versus les réserves fauniques où c'est essentiellement
de la mise en valeur qu'on fait. Donc, dans les parcs, on est relativement
autonome au niveau de ça puis on y investit des sommes puis des efforts
significatifs. Puis, quand on a besoin, on fait appel aux agents de protection
de la faune qui viennent nous porter main-forte dans les cas un peu plus
lourds. Ils nous aident à bâtir les plans d'action et les plans de protection
annuels.
Dans les réserves fauniques, bien, c'est,
de façon plus importante, c'est les agents de conservation de la faune qui y
viennent. Mais, c'est possible. C'est des territoires immenses, là. Tu sais,
c'est de penser qu'on pourrait assurer quelque chose de vraiment efficace. Il
n'y aura jamais un agent derrière chaque arbre ou derrière chaque lac. Mais je
dirais que ce qui est peut-être facilitant dans les réserves fauniques, c'est
qu'à peu près la majorité… tous les chasseurs et les pêcheurs sportifs sont
enregistrés avant d'entrer. On les connaît, on sait où ils doivent être, là…
leur numéro de plaque d'immatriculation, ça rend le suivi beaucoup plus facile
que dans bien d'autre territoire dit libre au Québec, là. Ça fait qu'on ne vit
pas d'énormes problématiques par rapport à ça.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
C'est terminé pour cette portion. Alors, je vais maintenant passer la parole à
Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Merci,
Mme la Présidente. Je ne veux pas faire mentir vos statistiques sur la chasse à
l'ours, mais, lors de ma première chasse, moi, j'ai tué le matin, puis mon
ours, il est resté dret là. Je l'ai atteint dans la tête et il n'a pas fait de
course.
Dans un ordre d'idée, j'aimerais revenir
sur la question de la députée d'Argenteuil qui parlait des fameux corridors
fauniques. En ce moment, le projet de loi ne répond pas à ces corridors-là,
pourtant, ils sont quand même importants, là, si on veut s'assurer que nos
espèces continuent de bien être répertoriées sur le territoire. Puis on avait…
c'était Nature Québec qui nous disait que, surtout en contexte de changements
climatiques, on peut s'attendre à ce que nos espèces migrent vers le nord en
raison de 45 kilomètres par 10 ans. Ça fait que, si on veut s'assurer
que ces espèces-là puissent migrer, bien, ça nous prendrait des corridors
fauniques.
J'aimerais vous entendre peut-être
davantage là-dessus, sur la question des corridors fauniques.
M. Caron (Jacques) : Je vais
laisser le biologiste, mon V.P. biologiste va répondre.
M. Boulet
(Dave) : Alors, Mme la députée, c'est sûr qu'on est favorables
à des initiatives de ce type-là, mais la SEPAQ ne crée pas d'aires protégées,
la SEPAQ ne crée pas une réserve faunique. Tu sais, notre mandat… Nous on
arrive une fois que c'est créé, on l'exploite, on l'opère, on le protège, on
met en valeur. Donc, notre pouvoir puis notre rayon d'action, il est là. Mais
oui, on est favorable. Oui, on travaille avec les zones périphériques. Oui, on
encourage ça puis on est extrêmement favorables. Puis c'est un bon point, la société
se doit de réfléchir à ça.
Mme Lessard-Therrien : Est-ce
qu'on pourrait voir naître des parcs nationaux de corridors fauniques? Ça
pourrait être une idée.
M. Boulet
(Dave) : Ça pourrait être une idée, mais je ne m'immiscerais
pas à…
Une voix
: ...C'est un
bon point. La société se doit de réfléchir à ça, là.
Mme Lessard-Therrien : Est-ce
qu'on pourrait voir naître des parcs nationaux de corridors fauniques? Ça
pourrait être une idée.
M. Boulet (Dave) : Ça
pourrait être une idée, mais je ne m'immiscerai pas à mes collègues du MFFP au
service des parcs. Alors, on va opérer ce qui va être créé.
Mme Lessard-Therrien :
C'est bon. Sur l'aspect aussi conservation, là, de la SEPAQ, bon, ça
déborderait peut-être le présent projet de loi n° 88, en tout cas,
j'aimerais savoir, tu sais, est-ce que vous... J'aimerais profiter de votre
présence pour vous poser la question. Est-ce que vous considérez qu'en ce
moment la SEPAQ est suffisamment financée pour répondre à cette mission-là, en
fait, de conservation?
M. Caron (Jacques) : On
reçoit annuellement autour de 18 millions de la part du gouvernement pour
la mission de conservation. C'est sûr que les puristes en voudraient toujours
plus, mais il y a toujours aussi une capacité organisationnelle à livrer. Puis
comme mon collègue a dit, là, les territoires sont immenses, mais c'est sûr que
Parcs Canada est plus amplement financé par l'État que nous autres. Nous
autres, on est financés pour la partie conservation. Toute la partie
commerciale, on doit la financer à même les revenus qu'on génère par la location
des chalets, des terrains de camping ou des forfaits, là, d'orignal. Mais on
est...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Je dois vous interrompre, ici, parce que je
dois passer la parole au député de Jonquière. M. le député.
M. Gaudreault : Oui. Merci
beaucoup pour votre présence. Évidemment, je suis très fier du Centre
touristique Lac-Kénogami qui est dans ma circonscription. Je sais que vous avez
investi beaucoup. Il y a encore de l'investissement à faire, entre autres de la
protection de l'érosion des berges. Je remarque également que vous travaillez de
plus en plus sur la protection du patrimoine. Moi, j'ai hâte d'aller visiter le
lac à l'Épaule, là, le fameux chalet où l'avenir du Québec s'est décidé. Je
vais traverser encore dans quelques minutes, comme je le fais deux fois par
semaine, le parc des Laurentides. Je suis préoccupé par la préservation du
patrimoine de la chapelle de l'Étape.
• (16 h 30) •
Alors, je vous passe le message en
passant, mais tout ça, c'était ma pause publicitaire, là. Ma vraie question,
c'est la suivante. On a beaucoup parlé de relève, ici, dans ce projet de loi.
Si la société d'État ne s'occupe pas de la relève, je ne vois pas qui pourrait
s'en occuper. Bien, tout le monde peut s'en occuper, mais il faut que la société
d'État soit exemplaire. Et souvent la relève commence par le petit gibier.
Hein, la perdrix puis, après ça, on va passer à l'ours, là, et à l'orignal.
Mais je constate que, par exemple, si je prends l'exemple — c'est ce
qu'on m'a signalé, là — de la réserve faunique de Rimouski, elle est
accessible pendant seulement une seule fin de semaine pour le petit gibier,
puis l'est pour la chasse à l'orignal pendant deux mois et demi. Puis là je
vous épargne évidemment les coûts, là, pour accéder et tout. Alors, est-ce
qu'il n'y aurait pas lieu de revoir, là, un peu les proportions pour permettre justement
à la relève de prendre un petit peu plus de place...
16 h 30 (version non révisée)
M. Gaudreault : …puis il l'est
pour la chasse à l'orignal pendant deux mois et demi, et là, je vous épargne, évidemment,
les coûts pour accéder, et tout. Alors, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de
revoir, là, un peu les proportions pour permettre justement la relève de
prendre un petit peu plus de place sur la faune?
M. Caron (Jacques) : On est
très favorables à la relève, parce que la relève, c'est nos futurs clients. Mais
il y un élément important, vous dites… vous avez dit que la chasse au petit
gibier, oui, c'est une belle façon de commencer, mais, moi, je pense que
l'élément prépondérant pour la relève, c'est d'avoir un tuteur. On a tous quelqu'un
un parent, un oncle, un ami, qui nous a initiés à la chasse puis, moi, je pense
que, nous autres, on travaille beaucoup là-dessus à la SEPAQ, là, pour
favoriser le tutorat des nouveaux chasseurs, ça, je pense que c'est très
important.
Pour ce qui est de la relève en tant que
telle, on a beaucoup de programmes à la SEPAQ où on favorise, dans le fond, la
gratuité pour un jeune de moins de 18 ans, accompagné d'un parent. Anticosti,
on a des forfaits privilégiés pour les jeunes. Je pense qu'on est pas mal dans
ce créneau-là, et on y tient, parce que notre clientèle, elle est, autant que
dans les parcs on parle d'une moyenne d'âge entre 35 et 40 ans, au niveau de la
chasse, notre clientèle est très vieillissante et le renouvellement, il n'est
vraiment pas là. Donc, on est conscient de ça…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je dois vous interrompre ici, M. Caron, parce que cette séance est terminée, et
ça venait aussi de conclure nos audiences relativement au projet de loi. Alors,
je vous remercie de votre collaboration. Je vous souhaite une très, très belle
fin de journée.
Et, avant de terminer, je dépose les
mémoires des personnes et organismes qui n'ont pas été entendus. Je dépose le
mémoire de l'Association de l'exploitation minière du Québec, celui de Humane
Society International Canada, celui du Protecteur du citoyen, le mémoire de la
Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux, le mémoire de la Ville
de Laval et, sur Greffier, il y a un mémoire aussi qui vient d'être déposé,
c'est ça, madame… un autre mémoire qui vient d'être déposé sur Greffier, que vous
pourrez consulter.
Alors, je vous remercie beaucoup pour ce
travail que nous avons fait cette semaine, ça a été fort agréable et je vous
souhaite une très, très belle fin de journée. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 16 h 33)