Journal des débats de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
Version préliminaire
42-1
(début : 27 novembre 2018)
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Le
martes 5 novembre 2019
-
Vol. 45 N° 23
Étude détaillée d'un projet de loi n° 34, Loi visant à simplifier le processus d’établissement des tarifs de distribution d’électricité
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10 h (version non révisée)
(Dix heures une minute)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la
séance de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des
ressources naturelles ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle
de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 34, la Loi visant à
simplifier le processus d'établissement des tarifs de distribution
d'électricité.
M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire
: Oui, M.
le Président. M. Bussière (Gatineau) remplace M. Bélanger (Orford); M. Kelley
(Jacques-Cartier) remplace Mme Montpetit (Maurice-Richard); Mme Ghazal
(Mercier) remplace Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue); et M. Gaudreault
(Jonquière) remplace M. Roy (Bonaventure).
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Lors de l'ajournement de nos travaux, nous en étions à l'étude du sous-amendement
proposé par la députée Mercier. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le
député...
Une voix
: ...
Le Président (M. Lemay) :
Pour environ 2 min 20 s.
M. Polo : Parfait. On
va... Oui? Volontiers, M. le Président. Oui?
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y.
M. Polo : Parfait. Bien, M.
le Président, écoutez, vendredi dernier, nous étions réunis ici, et je pense
que c'est mon collègue de Jonquière qui avait la parole afin de débattre, là,
sur la question l'amendement apporté par... le sous-amendement apporté par la
députée de Mercier, notamment pour s'assurer que nous pourrions préserver, à
travers ce sous-amendement-là, un exercice annuel de révision des modalités et
des conditions en s'assurant que le mandat et les responsabilités de la Régie
de l'énergie étaient préservés.
Je mentionnais... et j'ai fait une lecture
assez exhaustive, là, du rapport de la Vérificatrice générale de mai 2018, qui
faisait la démonstration des différentes tâches, des différentes responsabilités.
Et j'essayais de faire la démonstration au ministre qu'au-delà de l'ajustement
à l'inflation... de la hausse à l'inflation des prix, que la question des
tarifs... la question des modalités et des conditions pouvait être... selon mon
interprétation, pouvait... pourrait se dissocier, se séparer d'une hausse des
prix indexés, donc établis selon une croissance de l'inflation. Et tout ça avec
l'objectif, M. le Président, de ne pas repousser à 60 mois le prochain
exercice de dossier tarifaire de la régie, mais, à tout le moins, de préserver
sur une base annuelle les responsabilités de la régie.
Peut-être, d'entrée de jeu, là,
j'inviterais le ministre, peut-être, à nous expliquer si la fin de semaine lui
a porté fruit, s'il a pu reconsidérer nos arguments et nos points.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Laval-des-Rapides, ceci complète votre intervention.
M. Polo : Je terminerais quand
même avec cette question-là, peut-être que le ministre voudrait intervenir.
Le Président (M. Lemay) :
Bien sûr, est-ce que le ministre... M. le ministre, est-ce que vous avez un
élément de réponse pour le député?
M. Julien : Oui, alors,
comme a mentionné mon collègue de Laval-des-Rapides, c'est le dossier
tarifaire... il a pris le bon terme en fin de compte, là. L'analyse de la
régie, c'est le dossier tarifaire, effectivement. Et nous réitérons, en
réalité, que le tarif est composé de trois composantes indissociables, soit le
prix, les conditions d'application et les modalités de calcul. On a eu
l'occasion à moult reprises de discuter de ces trois éléments là en donnant des
exemples assez concrets, que l'analyse de la régie sur le tarif doit se faire
sur ces trois éléments-là, et c'est pourquoi, en réalité, ils sont
indissociables.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur le sous-amendement?
M. Julien : …de calcul. On a eu
l'occasion à moult reprises de discuter de ces trois éléments-là en donnant des
exemples assez concrets que l'analyse de la régie sur le tarif doit se faire
sur ces trois éléments-là, et c'est pourquoi, en réalité, ils sont indissociables.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur le sous-amendement? M. le
député de Jonquière, la parole est à vous.
M. Gaudreault : Oui, merci, M.
le Président. Je regrette d'avoir été un petit peu en retard. Alors, c'est … je
suis désolé. Maintenant, oui, j'étais intervenu, la semaine dernière, je ne
sais pas si ça se dit, je suis intervenu, la semaine dernière, sur le sous-amendement
proposé par la députée de Mercier, en ajoutant le mot «annuellement», parce qu'on
était restés sur notre faim. Puis moi, j'ai eu de la misère à dormir en fin de
semaine, M. le Président, parce que le ministre n'avait pas eu le temps de
répondre à ma question sur la distinction entre les conditions de services et
les conditions d'application.
Parce que, vous vous souvenez que dans le
tableau qu'il nous a généreusement transmis sur le comparatif des
responsabilités de la Régie de l'énergie, avant et après le projet de loi
n° 34 — c'est très éclairant, ce tableau, M. le
Président — le ministre nous dit qu'il n'y a rien de changé en ce
qui concerne l'approbation des conditions de services, des conditions de
services. Et là on était en train de se questionner sur la différence entre les
conditions de services et les conditions d'application.
Alors, moi, ce que je disais, c'est que
dans le tableau qu'il nous a transmis, il fait la démonstration que les
responsabilités de la Régie de l'énergie seront maintenues telles quelles
concernant l'approbation des conditions de services. Alors qu'il semblait nous
dire, puis ça sera à lui de nous l'expliquer davantage, que dans le débat
entourant l'article 1, et ça touche le sous-amendement de la députée de
Mercier, quand on parle des trois composantes, on parle des trois composantes
de l'ensemble des prix, de leurs conditions d'application et des modalités de
calcul. Alors, moi, je voudrais qu'il nous explique bien la différence entre
les conditions de services et les conditions d'application.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, donc les
conditions d'application qui sont incluses dans le tarif, en réalité ça définit
comment doivent être appliqués les tarifs. Alors, comme je disais, il y a les
trois composantes du tarif. Alors le prix, c'est la valeur attribuée à chaque
élément de la grille tarifaire. Les conditions d'application, ça définit
comment doivent être appliqués cesdits tarifs. Et la modalité de calcul, ça
indique comment est appliqué les prix des tarifs en termes de calcul.
Les conditions de service, par exemple, ça
regrouperait les modalités d'abonnement. Alors ça inclut notamment les
mesurages de l'électricité et la facturation. Ça inclut également les modalités
de raccordement, la présentation d'une demande d'alimentation et calcul du
montant pour les travaux non inclus aux services de base. Et ça calcule... Ça
prend d'autres éléments, par exemple les droits, les obligations d'HQD et ses
clients, les caractéristiques techniques. Donc, les conditions de service sont
maintenues en réalité, là, comme responsabilités de la régie comme
actuellement, tandis que les tarifications, les conditions de tarifs, bien,
naturellement, c'est le projet de loi n° 34, là, qui vient les modifier en
faisant entre autres une cause tarifaire aux cinq ans, mais en permettant de
manière momentanée de venir fixer les tarifs. C,est toujours la régie qui a
cette responsabilité-là dans un temps opportun selon certaines conditions.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Gaudreault : Comment ça se
passe au juste, devant la régie pour l'approbation des conditions de service
dans les responsabilités actuelles avec Hydro-Québec Distribution? Est-ce que
je pourrais savoir comment ça se déroule? Est-ce que c'est... Sur quelle
périodicité par exemple? L'approbation des conditions de service, comment ça se
passe au moment où on se parle?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Actuellement, ça
se fait sur une base annuelle, naturellement, l'analyse des conditions de
service et également sur demande ponctuelle d'un demandeur, quand on parle par
exemple des modalités d'abonnement ou modalités de raccordement. Ça pourrait se
faire sur une base ponctuelle.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Gaudreault : O.K. Mais
l'approbation des conditions de service, c'est au moins annuellement.
M. Julien : Actuellement, ça
se fait annuellement, ils le regardent annuellement et ils peuvent le faire
également sur demande.
M. Gaudreault : Donc, quand on
dit, ça se fait annuellement, ça, c'est comme la règle de base, mais il
pourrait arriver que, dans une année, HQD dise : Bien, je refais une
demande devant la Régie de l'énergie pour des nouvelles conditions de services
ou des changements dans les conditions de services. C'est ça?
• (10 h 10) •
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre...
M. Julien : ...ils peuvent le
faire également sur demande.
M. Gaudreault : Donc, quand on
dit, ça se fait annuellement, ça, c'est comme la règle de base, mais il
pourrait arriver que, dans une année, HQD dise : Bien, je refais une
demande devant la Régie de l'énergie pour des nouvelles conditions de services
ou des changements dans les conditions de services. C'est ça?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Bien, actuellement,
quand on voit les modalités d'abonnement, les modalités de raccordement, c'est
des demandes, en fin de compte, d'alimentation qui viennent habituellement d'un
demandeur et qui sont analysées.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Gaudreault : J'aimerais que
le ministre nous explique clairement en quoi l'approbation des conditions de
services doit se faire nécessairement de façon annuelle et non pas les
conditions d'application.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : C'est-à-dire que
les conditions d'application font partie des tarifs. Alors, le projet de loi
n° 34 propose en réalité que la cause tarifaire soit aux cinq ans, donc,
la cause tarifaire sur l'ensemble des tarifs qui comprend les trois
composantes, prix, conditions d'application, modalités de calculs, qui est le
processus, actuellement, annuel, qui serait dorénavant aux cinq ans si le projet
de loi n° 34 est adopté. Naturellement, on a toujours l'article qui permet
d'y aller sur des demandes ponctuelles, tandis que, pour les conditions de
services, on maintient le statu quo par rapport à la périodicité de la régie.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Gaudreault : Est-ce que les
conditions de services auraient pu aussi être traitées aux cinq ans?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Naturellement, le
projet de loi, c'est le projet de loi visant à simplifier le processus
d'établissement des tarifs de distribution d'électricité. Alors, c'est la
modification qu'on y apporte dans le projet de loi n° 34. Et, pour nous,
en réalité, les conditions de services, c'est autre chose.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Gaudreault : O.K. Mais
c'est parce que j'ai de la misère à comprendre pourquoi il le fait aux cinq ans
pour tout le reste. Dans les conditions d'application, dans les tarifs, dans
les modalités de calculs, il est prêt à le faire aux cinq ans. Puis il... tant
qu'à faire un projet de loi comme il le fait, là, où il modifie de fond en
comble le rôle de la Régie de l'énergie, comment ça se fait qu'il n'en a pas
profité aussi pour étendre aux cinq ans l'approbation des conditions de
services? Alors, pour moi, il y a une contradiction. Pourquoi les conditions de
services, il faut que ce soit absolument annuellement, et même des fois plus
qu'une fois par année, à la demande du distributeur, par exemple, plus qu'une
fois par année, c'est ce qu'il nous a dit tantôt, et, pour les conditions
d'application, c'est aux cinq ans. Alors, pourquoi, tant qu'à ça, là, c'est...
qu'il n'a pas fait la totale et que l'approbation des conditions de services
n'aurait pas été aussi aux cinq ans? C'est quoi la différence?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Bien, alors, je
réitère, en fin de compte, l'objectif du projet de loi et son titre, Loi visant
à simplifier le processus d'établissement des tarifs et de distribution
d'électricité. Alors, comme mon collègue de Jonquière mentionne qu'on veut
modifier de fond en comble le rôle de la régie, bien non, ce n'est pas
l'objectif du projet de loi. Alors, ce qu'on souhaite faire dans le projet de
loi, c'est d'alléger le processus actuel, considérant, naturellement, les
années passées, M. le Président, considérant les effets que ça a. Donc, c'est
une simplification d'établissement des tarifs de distribution. Donc, c'est
là-dessus que porte le projet de loi et non pas une remise de fond en comble
des travaux de la régie. La régie maintient ses responsabilités, et, à certains
égards, par rapport aux tarifs, puisque c'est l'objet du projet de loi, c'est
là que les modifications sont amenées, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Gaudreault : Bien, moi, je
pense que, sous couvert de simplification du processus de tarification, le
ministre apporte des changements substantiels — on l'a démontré à
plusieurs reprises — sur le rôle et les pouvoirs de la régie. Et ce
n'est pas rien, là. Quand le ministre va camper dans une loi les tarifs
proportionnellement à l'inflation, c'est une modification plus que
substantielle du rôle de la régie. Alors, ce n'est pas juste à la marge, c'est
quand même fondamental, ça fait quand même partie du principe de ce projet de
loi. Alors... Et le ministre dit : On touche la distribution d'énergie par
les tarifs, on veut faciliter... Il dit, il n'arrête pas de nous dire que le
titre du projet de loi, c'est visant à simplifier le processus d'établissement
des tarifs de distribution d'électricité. Il s'adonne qu'Hydro-Québec
Distribution ne se voit pas affectée dans l'approbation des conditions de
services. Ils vont continuer à... La régie va continuer de les traiter, les
approbations des conditions de services, au moins annuellement et parfois même
plus qu'une fois par année, selon ce que le ministre vient de nous dire...
M. Gaudreault :
...d'électricité. Il s'adonne qu'Hydro-Québec Distribution ne se voit pas
affectée dans l'approbation des conditions de services. Ils vont être... ils
vont continuer à... La régie va continuer de les traiter, l'approbation des
conditions de service, au moins annuellement et parfois même plus qu'une fois
par année selon ce que le ministre vient de nous dire. Puis, là, quand on vient
avec un amendement qui dit qu'on va établir annuellement, comme le propose la
députée de Mercier, les conditions d'application, je veux dire... pour moi, il
y a une contradiction flagrante là-dessus, là.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Bien, alors, M. le
Président, je réitère en réalité que... Quand on regarde le tarif, et
naturellement, là, c'est le processus d'établissement des tarifs de
distribution, je réitère qu'il y a trois composantes aux tarifs : les
prix, les conditions d'applications, naturellement, les modalités de calcul, et
c'est cet élément-là, en réalité, que le projet de loi vise à simplifier. Alors
mon collègue de Jonquière souhaiterait peut-être que d'autres éléments... Parce
qu'on a déposé effectivement le tableau des responsabilités de la régie, celles
qui sont modifiées, celles qui sont maintenues, et alors, pour nous, en
réalité, le projet de loi, son principe c'est par rapport aux tarifs avec les
trois éléments qui sont indissociables, et pour nous, c'est ce que vise le
projet de loi n° 34. Maintenant, si mon collègue de Jonquière souhaiterait
que d'autres éléments soient également analysés aux cinq ans, il pourrait
déposer un amendement à cet effet-là et le défendre.
M. Gaudreault : Je pense que
le ministre me comprend mal, M. le Président. Je ne dis pas qu'il faut que
l'approbation des conditions de services se fasse aux cinq ans. J'essaie juste
de comprendre la contradiction du ministre qui nous dit : Pour les tarifs,
on va faire ça aux cinq ans, pour l'approbation des conditions de services,
c'est... on laisse ça chaque année peut-être même des fois plus qu'une fois par
année. Alors, moi, je suis de l'option que c'est mieux une fois par année,
c'est ce que veut préciser la députée de Mercier par son sous-amendement à
l'amendement du député de... je ne sais plus c'était qui, Laval-des-Rapides je
pense, oui, Laval-des-Rapides qui nous disait que les conditions d'application
et les modalités de calcul applicables à la facturation de l'électricité des
services fournis par la société sont établis par la Régie de l'énergie .
Nous, on dit : «établis annuellement
par la Régie de l'énergie», bien, nous, je veux dire la députée de Mercier et
je suis d'accord avec elle. Je suis d'accord avec elle parce que le ministre
n'est pas capable de me convaincre que l'approbation des conditions de
services, qu'elles se fassent à chaque année et que l'approbation des
conditions d'application des tarifs se fasse aux cinq ans, je ne vois pas le
lien, je ne vois pas la... Pour moi, il y a une contradiction flagrante dans
l'approche du ministre. Donc, j'essaie au fond de corriger sa contradiction en
appuyant le sous-amendement de la députée de Mercier. En disant qu'il faut que
ça soit fait annuellement, dans le fond, je viens uniformiser... bien, nous
venons uniformiser si nous appuyons le sous-amendement de la députée de
Mercier, nous venons uniformiser l'analyse annuelle par la régie des conditions
de services et des conditions d'application.
Alors, pour moi, je comprends qu'il y a
des variations dans les deux termes entre les conditions de service et les
conditions d'application, mais très franchement, pour le consommateur d'énergie
moyen, pour le client moyen, pour les entreprises, les PME, pour les citoyens
qui ont une résidence, je pense qu'ils vont être rassurés de savoir que
l'approbation des conditions de service d'Hydro-Québec Distribution se fait
annuellement et que l'approbation des conditions d'application sur les tarifs
se fasse aussi annuellement. Alors, c'est pour ça que je vais appuyer le
sous-amendement proposé par la députée de Mercier.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le député. S'il n'y a pas d'autres interventions, je serai prêt à
mettre aux voix le sous-amendement. Parfait. Donc, le sous-amendement, est-ce
que... Par appel nominal, M. le secrétaire.
Le Secrétaire
: Oui, M.
le Président, donc, Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Julien (Charlesbourg)?
M. Julien : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard : Contre.
Le Secrétaire
: M.
Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau?
M. Bussière : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin : Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Polo (Laval-des-Rapides)?
M. Polo : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Ciccone (Marquette)?
M. Ciccone :
Pour.
Le Secrétaire
: M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley
: Pour.
Le Secrétaire
:
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Lemay (Masson)?
Le Président (M. Lemay) : Abstention.
Donc, le sous-amendement est rejeté.
Nous revenons donc à l'amendement proposé
par le député de Laval-des-Rapides. Est-ce qu'il y a des interventions sur
l'amendement? Il vous reste environ neuf minutes, M. le député. M. le député de
Laval-des-Rapides, la parole est à vous.
• (10 h 20) •
M. Polo : Merci beaucoup, M.
le Président. Oui...
Le Président (M. Lemay) : ...de
Laval-des-Rapides. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement?
M. Polo : ...
Le Président (M. Lemay) : Il
vous reste environ neuf minutes, M. le député. M. le député de Laval-des-Rapides,
la parole est à vous.
M. Polo : Merci beaucoup, M.
le Président. Oui, écoutez, c'est clair que, malheureusement, bon, on vient de
passer à travers le sous-amendement qui introduisait la question de l'aspect
annuel, la périodicité sur l'exercice effectué par la régie quant aux modalités
et également aux conditions.
Je maintiens mon amendement, qui était
qu'à l'origine on puisse préserver l'exercice de la régie, indépendamment, là,
des 60 mois du report du ministre, mais qu'on puisse à tout le moins préserver
l'élément, là, de révision. Je sais que le ministre va nous répondre que, de
toute façon, ça va être reporté aux cinq ans, l'exercice du dossier tarifaire
va être révisé au complet, mais, pour moi, il est important qu'on le précise
parce que je... Et tel qu'un article en faisait mention, là, aujourd'hui, c'est
qu'on vient modifier de façon substantielle l'exercice de «check and balance»,
l'exercice de révision, effectué, là, par la régie. Quoique ce qu'en pense le
ministre, puis loin de moi de présumer, là, son opinion à ce niveau-là, c'est
vraiment une révision de fond en comble de l'exercice qui est effectuée dans
le mandat de la régie, dans l'exercice, le travail que fait la régie, là, pour
s'assurer qu'Hydro-Québec fait... dépose un dossier tarifaire, ouvre ses
livres, permet à la régie, là, de regarder en long et en large, là, les
différentes composantes de son dossier tarifaire. Moi, j'ai présenté vraiment
cet amendement-là dans une optique qu'on puisse justement poursuivre et
valoriser le travail de la régie. Je crois qu'il en va de soi.
J'ai terminé tantôt mon intervention, là,
en interpellant le ministre, en lui demandant s'il jugeait, là, que c'était
important de préserver ces éléments-là. Maintenant, je vais poser une question
plus précise au ministre, à savoir : Comment l'aspect de l'indexation, si
on veut aller au fin fond, là, de l'exercice, comment l'aspect de...
l'indexation à chaque 60 mois va-t-elle être utilisé dans l'aspect modalités et
conditions? Parce que c'est un calcul mathématique, là, l'aspect prix, là, je
peux le comprendre assez facilement, mais, dans l'aspect modalités et
conditions, comment l'aspect indexation... C'est-u juste une formule
mathématique ou, dans l'analyse du dossier tarifaire, il y aura une analyse
plus approfondie?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, à la cause
tarifaire, dans cinq ans, ce sera une cause tarifaire, en réalité, avec le même
processus que sur base annuelle, actuellement, alors ce sera les trois éléments
qui seront regardés, à la fois le prix, les modalités de calcul et les
conditions d'application. Donc, ce sera les tarifs, globalement.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Polo : Ce sera les tarifs,
globalement. O.K. Ceci dit, entre temps, année après année, l'inflation va être
utilisée pour déterminer les augmentations tant des prix que des modalités et
des conditions. Est-ce que j'interprète bien l'article 1?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Donc, comme
mentionné dans l'article 1 et dans les commentaires, la notion, en fin de
compte, d'indexation à l'inflation, ne compose que le prix. Si on prend la
définition, en réalité, des éléments, quand on parle des conditions
d'application et quand on parle également, en réalité, des modalités de calcul,
ici, on peut voir, en fin de compte, que ces éléments-là ne sont pas
indexables. Si on dit que les conditions d'application, ça vient définir
comment doivent être appliqués les tarifs, donc c'est les conditions dans
lesquelles les tarifs sont appliqués, à qui ils sont appliqués, alors ça, c'est
une notion qui ne s'indexe pas. Donc, naturellement, l'indexation sur la base
annuelle à l'inflation touche uniquement un élément du tarif, comme on a
mentionné précédemment, le prix, comme c'est mentionné à l'intérieur du
commentaire.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Polo : Bon, d'une année à
l'autre, les éléments de modalités et de conditions ne sont pas indexés, c'est
uniquement l'aspect prix. C'est ce que vous... Est-ce que j'ai bien compris?
Vous venez de nous dire que, d'une année à l'autre...
Le Président (M. Lemay) : M. le
député.
M. Polo : Bon, d'une année à
l'autre, les éléments de modalités et de conditions ne sont pas indexés, c'est
uniquement l'aspect «prix». C'est ce que vous... Est-ce que j'ai bien compris?
Ou vous venez de nous dire que d'une année à l'autre, les modalités et
conditions ne sont pas indexables, que c'est juste le volet «prix» qui est
indexable, donc, qui évolue d'une année à l'autre selon l'indexation. Est-ce
que j'ai bien compris?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Bien,
effectivement, c'est les prix, le volet «prix» est indexé puisque les deux
autres volets, bien qu'ils soient indissociables dans une analyse pour voir si
un tarif est adéquat, ne peuvent pas être indexés.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Polo : O.K. Alors, j'essaie
juste de comprendre, M. le Président. Vous dites, là, une chose et son
contraire en même temps. Parce que depuis jeudi, vous... Non, mais, vous
allez... Peut-être, c'est une mauvaise compréhension, mais vous dites :
Ils sont indissociables. Ils sont indissociables, mais en même temps, vous
reconnaissez que l'indexation ne peut être qu'appliquée sur le prix et non pas
sur les modalités et les conditions. C'est ce que vous venez de dire, c'est ce
que j'ai compris, M. le Président. Avez-vous compris la même chose que moi?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Effectivement, au
cours de la dernière semaine, j'ai eu l'occasion de répéter ça à plusieurs
reprises. Effectivement, quand on regarde les trois composantes, elles sont
indissociables. Naturellement, on voit que des décisions de la régie, c'est toujours
la régie qui a la responsabilité de fixer et de modifier les tarifs. Donc, elle
doit porter une analyse, quand elle fait une analyse par cause tarifaire, ou
une analyse ponctuelle à l'article qui prévoit ça, des trois éléments. Mais
elle ne pourrait que porter, même, par une décision, une augmentation ou une
indexation, que sur le volet «prix». Elle pourrait modifier les deux autres
également, ponctuellement.
Alors, à chaque année, quand la régie, par
exemple, vient dire : L'an prochain, l'augmentation va être de 2 %
selon une cause tarifaire, l'augmentation ou l'indexation n'est que sur le
prix. Ça l'a toujours été comme ça et ça ne changera pas.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Polo : O.K. Alors qui
assume le deux tiers du risque sur l'ensemble des tarifs si les modalités et
les conditions ne sont pas indexées sur une base annuelle, tels que les prix le
sont?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Pouvez-vous
préciser votre question sur le qui assume quoi?
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Polo : Qui assume le
risque? Parce que là, je reprends une explication que vous nous avez partagée,
là, depuis le début des audiences, c'est qu'en utilisant la formule
d'indexation, donc une prévisibilité des revenus pour Hydro-Québec, vous nous
avez répété... J'ai bien compris, M. le Président, le ministre nous a répété à
multiples reprises que c'était une façon de transférer le risque de la part des
consommateurs vers la société d'État. Mais si, dans le cas présent, les prix
sont indexés sur une base annuelle, et non pas les modalités et les conditions,
qui assume le deux tiers du risque à ce moment-là, si l'indexation n'est pas
appliquée aux conditions et aux modalités?
Le Président (M. Lemay) : Sur
le risque, M. le ministre.
M. Julien : Alors, sur le risque.
Prenons l'exemple, en fin de compte, du tarif D. Alors, le domaine
d'application, c'est inscrit comme ça : «Les tarifs domestiques D
s'appliquent à un abonnement pour usage domestique dans un logement dont
l'électricité est mesurée distinctement en titre duquel la puissance maximale
est appelée, a été inférieure à 65 kW pendant la période de
12 périodes mensuelles précédentes consécutives prenant fin au terme de la
période de consommation visée. À moins de disposition à l'effet contraire, elle
ne s'applique pas aux hôtels, aux motels, aux auberges, ni aux autres
établissements visés par la Loi sur les établissements d'hébergement
touristique; aux hôpitaux, aux cliniques, aux centres d'hébergement et de soins
de longue durée, ni aux autres établissements visés par la Loi sur les services
de santé et les services sociaux.» Alors ça, c'est les conditions, entre
autres, d'application.
Alors, je voudrais bien comprendre ce que
mon collègue de Laval-des-Rapides parle quand il parle de risque. Alors, ces
conditions-là d'application, c'est à qui le tarif est appliqué. Des
modifications peuvent être apportées momentanément suite à une demande, mais,
naturellement, sur base annuelle, seulement le prix sera indexé.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le député.
M. Polo : Je vais céder la
parole à ma collègue. Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Certainement. Mme la députée de Mercier, la parole est à vous.
Mme Ghazal : Il me reste
3 minutes.
Le Président (M. Lemay) :
Environ.
Mme Ghazal : Donc, moi, j'ai
une question. On a beaucoup parlé des modalités... voyons... des conditions
d'application, peu des modalités de calcul, j'aimerais que le ministre me donne
un exemple de modalité de calcul.
Le Président (M. Lemay) :
Donc, un exemple de modalité de calcul, M. le ministre.
• (10 h 30) •
M. Julien : Bon, la définition
même de modalité de calcul, c'est comment se calculent le tarif et le prix.
Donc, par exemple, la modalité de calcul, ça serait, par exemple, dans
différents niveaux de consommation, des prix différents, et comment va se
calculer, donc, le tarif. Alors, il y a la notion de prix...
10 h 30 (version non révisée)
M. Julien : ...de
modalités de calcul, c'est : comment ce calcul de tarifs et de prix...
Donc, par exemple, la modalité de calcul, ce serait, par exemple, dans
différents niveaux de consommation, des prix différents, et comme va se
calculer, donc, le tarif. Alors, il y a la notion de prix et comment va se
calculer... Par exemple, entre telle et telle tranche, ça sera tel tarif, ça va
être comme ça que ça va être calculé. Donc, c'est comment on calcule quand on
reçoit une facture si on est une clientèle x, oui, il y a des prix qui sont
fixés par tranche. Et comment est calculé ce prix-là, c'est les modalités de
calcul, comment se fait le calcul.
Mme Ghazal : Est-ce qu'il
y a définition? Comme... Juste, peut-être, la lire, la définition de modalités
de calcul, comme on l'a fait pour les conditions d'application.
M. Julien : Alors,
«modalités de calcul applicables» indique comment appliquer les prix des
tarifs, par exemple, pour l'application de la prime de puissance au tarif G.
Donc, il y a une prime de puissance avec... Alors, c'est comme ça à tel niveau.
Alors, ça précise justement, quand une
clientèle donnée dans un tarif spécifique, comment le calcul va s'effectuer
pour arriver avec une facture x. Il y a le prix, est-ce que je respecte les
conditions comme client pour faire partie de ce tarif-là, et comment se calcule
l'ensemble de la tarification, globalement.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Il y a le mécanisme
de traitement des écarts de rendement. C'est une modalité de calcul?
M. Julien : Alors, le mécanisme
d'écarts de rendement n'est pas une modalité de calcul au sein du tarif.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Mais c'est
quoi d'abord, le mécanisme de traitement des écarts de rendement?
M. Julien : Alors, c'est
un mécanisme qui est en place, en réalité, qui fait en sorte que le rendement
obtenu effectivement par Hydro-Québec, s'il est supérieur au rendement permis,
il y a une modalité de calcul pour voir comment est redistribué cet écart de
rendement.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Et est-ce
que ce mécanisme de traitement des écarts de rendement ne sera plus vu par la
régie annuellement?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, le
mécanisme d'écarts de rendement, quand on regarde, en réalité, ce mécanisme-là
n'existe plus à partir du moment où est-ce qu'on modifie la tarification et la
méthode de tarification. Le mécanisme d'écarts de rendement est par rapport à
un rendement permis, donc c'est un système de tarification coûts plus
8,2 %. Alors, cette méthode de tarification n'existant plus, alors le
mécanisme d'écarts de rendement n'existe plus.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Mais vous
dites que ce mécanisme d'écarts de rendement, ce calcul-là ne sera pas fait,
mais ce n'est pas une modalité de calcul.
M. Julien : Alors, c'est
un calcul, mais, si on réfère, naturellement, au projet de loi où on parle de
tarifs... Alors, il y a des modalités de calcul, il y a des calculs sur bien
des éléments, mais, quand on parle de tarifs, il y a le prix, modalités de
calculs, conditions d'application dans un tarif, et naturellement le mécanisme
d'écarts de rendement ne fait pas partie des tarifs.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Mais
qu'est-ce qui va arriver, là, vous me dites que ce n'est pas une modalité de
calcul, mais, si on ne le regarde plus annuellement, qu'est-ce qui va arriver
avec les écarts pendant les cinq ans quand ils vont se produire?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors,
l'écart de rendement signifie qu'on prend, en réalité, un système où
Hydro-Québec dépose l'ensemble de ses coûts et qu'on lui accorde 8,2 % de
rendement. Alors, si on change la base de tarification, dorénavant, ça sera un
gel tarifaire en première année et ça sera à l'inflation pour les quatre années
suivantes, donc la notion d'écarts de rendement n'existe plus.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Il n'existe
plus parce qu'on ne le calculera plus. Donc, on ne le saura plus. En ne le
sachant plus, il n'existe plus. C'est ça?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Il n'existe
plus parce que la notion de rendement autorisé n'existe plus. Dorénavant, les
revenus sont prévisibles, avec un gel et une indexation à l'inflation. Pour
avoir un mécanisme d'écarts de rendement, on doit avoir un rendement autorisé,
et le rendement autorisé dans la base de tarification maintenant n'existe plus.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Le rendement
autorisé n'existe plus. Juste, peut-être, m'expliquer un peu plus. Je suis
désolée.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, on
modifie la tarification. Dorénavant, on transfère le risque à Hydro-Québec.
Dorénavant, Hydro-Québec sait que, pour ses revenus 2020, les tarifs sont
gelés... seront gelés, et comprend également que, pour les années subséquentes,
les tarifs seront indexés à l'inflation observée au 30 septembre de
l'année précédente. Donc, elle connaît ses revenus. La clientèle connaît ses
coûts de facturation. Et Hydro-Québec doit se gouverner avec efficience pour être
en mesure de gérer leurs obligations.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : C'est-à-dire
qu'on en... Moi, ce que je comprends, c'est qu'avec le projet de loi on n'en
tiendra plus compte. Ça ne veut pas dire que ça va disparaître puis ça
n'existera plus, ça va toujours continuer à exister. On a juste à appliquer la
même méthode avant le projet de loi, par exemple, s'il n'est pas adopté,
actuel, il va exister. Mais là on ne le fera plus, cet exercice-là à cause du
projet de loi. Ça ne veut pas dire que dans l'absolu...
Mme Ghazal : …moi, ce que je
comprends, c'est qu'avec le projet de loi on n'en tiendra plus compte. Ça ne
veut pas dire que ça va disparaître puis que ça n'existera plus. Ça va toujours
à exister. On a juste à appliquer la même méthode avant le projet de loi. Par
exemple s'il n'est pas adopté actuel il va exister. Mais là, on ne le fera
plus, ce service-là, à cause du projet de loi. Ça ne veut pas dire que, dans
l'absolu, cet écart de rendement va disparaître. Ce n'est pas parce qu'on ne le
fait plus qu'il disparaît. On a juste à refaire le même calcul qui était fait
avant, avec les coûts, les revenus, etc., puis on est capables de le voir. Mais
là on dit à la régie… On dit : Vous ne le faites plus. On ne va plus le
voir. Ça ne veut pas dire qu'il va disparaître.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée, est-ce que vous aviez une question, ou…
Mme Ghazal : Oui. Donc, je ne
comprends pas qu'on… Parce que, pour moi, c'est une évidence qu'on ne… Il ne
disparaît plus. L'écart va continuer à exister. C'est juste qu'il n'y a plus
personne qui va prendre le crayon puis va faire le calcul pour le calculer,
mais ça ne veut pas dire qu'il n'existera plus.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, les gens
n'auront pas à prendre le crayon pour le calculer. À l'annexe II, on prévoit
toute l'information financière, l'information qui va être déposée sur base
annuelle par Hydro-Québec, ses résultats financiers et l'ensemble de
documentations pertinentes pour toute la transparence par rapport à ces
résultats-là. Ce que je mentionne, c'est : Le mécanisme d'écart de
rendement est lié à un rendement autorisé de 8,2 %. Ce mécanisme-là, en
réalité, qui est dans un système de tarification dysfonctionnel qui fait en
sorte qu'Hydro-Québec présente ses coûts et, peu importe l'augmentation de ses
coûts, ajoute un 8,2 % de rendement, et ce qui fait en sorte que la
tarification subséquente, essentiellement, suit l'augmentation des coûts
d'Hydro-Québec. Nous, on dit : Non, dorénavant, ça sera un gel et une
augmentation à l'inflation, et vous devez vous gouverner pour être le plus
efficient possible. Mais, naturellement, l'information financière va être
rendue disponible à l'annexe II pour permettre de mesurer le rendement
d'Hydro-Québec.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Mais, est-ce que,
dans les cinq ans, ça, ce calcul-là va être fait, c'est-à-dire, en… on va être
rendus cinq ans plus tard, en 2025, j'imagine? Est-ce que ça, ça va être
regardé? Puisque les informations financières sont là, ça fait qu'est-ce que
ça, le… pas le mécanisme de traitement des écarts de rendement, mais le calcul
des écarts de rendement, est-ce qu'il va être fait après cinq ans, ou non, perd
la trace, on ne le… on… personne ne va le suivre et c'est fini parce qu'on va
faire en sorte qu'on ne le regardera pas, donc, pour ne plus qu'il existe, là?
Mais est-ce qu'aux cinq ans ça va être fait?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, ma collègue
de Mercier mentionne ces éléments : l'écart de rendement… L'écart de
rendement, c'est un mécanisme qui a été mis en place. C'était lié, justement,
au mode de tarification appliqué actuellement, qui était un système «cost
plus», c'est-à-dire : On prend tous les coûts, on y ajoute un rendement
autorisé. Nous, on dit que ce mécanisme-là n'est pas un bon mécanisme parce
qu'Hydro-Québec n'a pas intérêt à améliorer son efficience. À partir du moment
où on ne parle plus de rendement permis mais qu'on garantit en réalité un gel
avec une augmentation à l'inflation il n'y a plus la notion de rendement
autorisé de 8.2 %. Naturellement, encore là, si on avait appliqué à
l'inflation, dans les 15 dernières années, la clientèle aurait payé 2,4 milliards
de dollars de moins de tarification, et il y a un écart de rendement qui s'est
créé, sur cette période-là, de 1,5 milliard de dollars. Nous, on vient
dire : On fait un gel, on augmente à l'inflation, et, naturellement, il
n'y a plus de rendement autorisé. Hydro-Québec, vous devez dorénavant vous
gérer avec efficience, parce que ce n'est plus votre coût auquel on ajoute un
rendement, vous connaissez vos revenus, et c'est à vous de vous gouverner en
conséquence.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Donc, il n'y a
plus d'écart de rendement parce qu'on ne base plus la tarification sur le
rendement, on ne le demandera plus, ça va être avec la nouvelle façon de faire.
Mais, si quelqu'un veut s'amuser à prendre le crayon puis faire l'exercice,
vous dites qu'il va être capable de le faire avec les informations qui vont
être fournies à l'annexe II?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui,
l'annexe II va permettre, en fin de compte, de fournir certaines
informations. Quand on sera rendus à l'annexe II, on verra si cette
information-là est suffisante, on aura l'occasion d'en discuter. Mais,
naturellement, c'est l'article 7, puisque, quand même, on a un amendement
aujourd'hui qu'on discute. J'essaie de faire le lien avec l'amendement, mais
c'est correct. Mais, à l'article 7, c'est là qu'on retire le mécanisme
d'écart de rendement, et ce sera l'occasion d'en discuter.
Le Président
(M. Lemay) : Mme la députée.
Mme Ghazal : Donc, à
l'article 7, quand on va être là, on va pouvoir voir si ce calcul-là va
pouvoir quand même être fait, même s'il n'existe plus parce que le gouvernement
a décidé qu'il y a une nouvelle tarification, on va pouvoir regarder si ces
documents-là vont permettre de calculer l'écart de rendement. Parce que ce
n'est pas parce que le gouvernement a décidé qui n'existe plus que ça n'existe
plus, parce que cet écart-là va continuer à exister. Ce n'est pas parce qu'on a
changé de méthode de tarification que ça n'existe plus. Mais bon, on ne
s'entend pas là-dessus.
• (10 h 40) •
Pour ce qui est des modalités...
Mme Ghazal : ...calculer
l'écart de rendement. Parce que ce n'est pas parce que le gouvernement a décidé
qu'il n'existe plus que ça n'existe plus. Parce que cet écart-là va continuer
d'exister, ce n'est pas parce qu'on a changé de méthode de tarification, mais
bon, on ne s'entend pas là-dessus.
Pour ce qui est des conditions
d'application, je sais que le ministre répète toujours que les trois doivent
être gardées ensemble, mais est-ce qu'il peut reconnaître qu'il peut arriver,
dans certaines décisions... Moi, j'en ai sorti quelques-unes, là, je ne sais
pas s'il me reste du temps, mais, c'est ça, il ne me reste plus de temps.
Le Président (M. Lemay) : Donc
on arrive à la fin de votre intervention, je ne sais pas si, M. le ministre,
vous vouliez rajouter quelque chose?
M. Julien : Bien,
essentiellement, oui, comme le disait ma collègue de Mercier, ces
trois éléments-là sont indissociables. Il peut arriver qu'une décision de
la régie touche un, deux, ou trois de ces éléments-là, mais elle regardera
toujours les trois éléments pour faire son analyse. Et comme on a eu
l'occasion de le figurer avec divers exemples, alors, sont indissociables. Et
je réitère que, par rapport à l'amendement spécifique amené par mon collègue de
Laval-des-Rapides, je crois, celui-là, ici, c'était sur la base... En fin de
compte, de la façon qu'il était inscrit, c'était beaucoup — selon
notre interprétation et l'interprétation de nos juristes — un danger
d'affaiblissement, même, de la régie, qu'on venait préciser ces deux
éléments-là dans le cœur du texte. Donc, c'est la discussion qu'on avait eue
par rapport à l'amendement amené par mon collègue de Laval-des-Rapides.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le ministre. Sur ce, je cède la parole au député de Marquette pour
son intervention.
M. Ciccone :
Merci beaucoup, M. le Président. Vous me permettrez de m'écarter juste un
instant pour prendre le temps de remercier, de souligner le travail, le courage
de nos héros du week-end, nos monteuses et nos monteurs de ligne, qui ont fait
un travail exceptionnel pour rétablir le courant dans nos demeures. Alors, je
les remercie publiquement.
Ceci dit, c'est vrai qu'encore une fois,
nous aussi, on réitère le fait que d'enlever des pouvoirs à la Régie de
l'énergie, selon nous, vont affaiblir, justement, la définition de «juste
prix». Mais ma question — et je veux emmener le ministre sur cette
voie-là — avant, justement, de retirer ces pouvoirs-là qui, selon
nous, étaient capables toujours d'amener un juste prix aux clients
d'Hydro-Québec, est-ce qu'il y a une étude sur les impacts sur les différents
secteurs qui a été faite? Notamment au niveau de l'agriculture, des secteurs de
l'aluminium... Mon Dieu! les producteurs de serre, les producteurs animaux,
secteur du bois, pâtes et papiers, transformation alimentaire... Est-ce qu'on a
vraiment fait cette étude-là, justement, pour être capable de prendre la
décision de retirer les trois... pas les trois, mais je veux dire d'enlever le
prix, de l'établir à l'inflation? Est-ce qu'on a fait, vraiment, cette
étude-là? Est-ce qu'on est allé voir dans plusieurs secteurs?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, merci, M. le
Président. Donc, naturellement, en réalité, quand on fait un gel tarifaire
suivi de quatre années à l'inflation, indexé à l'inflation, comme on le
réitère, sur cette période-là, on aurait eu une augmentation, en réalité, de
70 % de l'inflation sur la période de cinq ans puisque c'est un taux
composé. Si on avait appliqué cette méthode-là juste sur les cinq dernières
années, ça aurait été une hausse tarifaire moindre.
Alors, naturellement, ce qu'on constate,
c'est sur base historique, cette hausse tarifaire là est plus raisonnable que
dans le passé. Et naturellement on comprend qu'en ayant une augmentation de
70 % de l'inflation sur la période de cinq ans, qui après
cinq ans, il y aura une cause tarifaire, ça permet de prévoir
l'augmentation des coûts qui sont sous l'inflation sur cette période-là.
Pour ce qui est de la méthode actuelle de
calcul qui est basée sur notion de coût auquel on augmente en réalité de
8,2 %. Si Hydro-Québec, dans le passé, a fait le choix de développer le
secteur éolien qui a amené une hausse, en 2014, de 4,3 %, soit plus de
trois fois l'inflation, une hausse de 2,9 % en 2015, soit de deux fois et
demie l'inflation. La notion, actuellement, de cause tarifaire, basée sur le
coût auquel on ajoute un rendement, ne considère pas la capacité de la
clientèle ou les impacts sur la clientèle, c'est un «cost plus». Nous, on donne
une garantie à la clientèle que, sur les cinq prochaines années, ça sera une
augmentation de 70 % de l'inflation, et si on avait appliqué cette
méthode-là dans les cinq dernières années, les tarifs actuels seraient plus bas
pour l'ensemble de la clientèle.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Ciccone :
Merci beaucoup, M. le Président. Ma question était : Est-ce que des études
ont été faites, est-ce qu'on a contacté, justement, différents secteurs? Elle
était là, ma question, je n'ai pas entendu une réponse. Est-ce que je peux
avoir une réponse, vraiment, sur ce que je demande, M. le Président?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Naturellement,
dans l'élaboration du projet de loi, on regarde l'impact, mais ici, c'est un
impact de tarif. Et nous, on le regard, on sait que, sur les cinq prochaines
années, ce sera une augmentation, en réalité...
M. Ciccone :
...je peux avoir une réponse vraiment sur ce que je demande, M. le Président?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Naturellement,
dans l'élaboration du projet de loi, on regarde l'impact, mais ici c'est un
impact de tarifs. Et nous, quand on le regarde, on sait que, sur les cinq
prochaines années, ça sera une augmentation en réalité sous l'inflation, 70 %
de l'inflation; même chose quand, par exemple en 2015, un décret de
préoccupation a été pris par le gouvernement précédent pour dire que ça sera en
fin de compte inférieur ou égal à l'inflation. Donc, en réalité, c'est un
engagement, une prévisibilité et une hausse qui sera limitée à 70 % de
l'inflation sur cinq ans.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Marquette.
M. Ciccone :
M. le Président, est-ce que je comprends que, justement, le ministre et son
équipe n'ont pas consulté les différents secteurs que j'ai mentionnés,
aluminium, minéraux, agriculture et autres?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, pour nous,
on garantit à la clientèle une hausse inférieure à l'inflation sur cinq ans.
C'est un modèle en fin de compte qui, a posteriori, quand on regarde les années
précédentes, est plus économique. Donc, oui, on tient compte de la clientèle, et
c'est justement pour la clientèle qu'on fait une augmentation aussi faible.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Marquette.
M. Ciccone :
Alors, je prends, avec la réponse à trois reprises, que justement le ministre
n'a pas consulté les différents secteurs avant, justement, d'établir les
nouvelles normes d'Hydro-Québec. M. le Président, M. le ministre a dit à
plusieurs reprises qu'Hydro-Québec devra se gouverner. Ma question est bien
simple, là : Est-ce que donner un pouvoir de plus à un monopole est sain
pour une société?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, ici,
Hydro-Québec, on leur donne une prévisibilité dans leurs revenus, et ils auront
la responsabilité d'être plus efficients. Donc, le pouvoir de plus, je ne le
vois pas, je vois une responsabilité distincte en réalité d'améliorer leur
efficience. Et, naturellement, les consultations qu'on a eu l'occasion ici
d'avoir pendant une trentaine d'heures, là, avec les différents groupes nous
ont permis quand même de capter certaines préoccupations. Alors, on verra dans
la suite du projet de loi comment on peut faire pour l'adapter, le cas échéant.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Ciccone :
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Aucun problème. M. le député de Jonquière, la parole est à vous.
M. Gaudreault : Oui. Merci, M.
le Président. Moi, j'ai un problème pour me prononcer sur... pour continuer de
me prononcer sur l'amendement proposé par le député de Laval-des-Rapides et sur
l'article 1 en son ensemble. Les deux sont intrinsèquement liés, là. Je veux dire,
si je me prononce sur l'amendement, c'est parce qu'il a un impact sur l'article
1, et vice versa. Et mon problème est sur le fait que, à moins que j'aie raté
un bout, là, mais j'avais demandé au ministre de déposer des documents la
semaine passée. Il a eu beaucoup de temps depuis la semaine passée, puis on ne
les a toujours pas.
C'est quand il y avait eu le débat sur
l'interprétation du mot «juste et raisonnable», et là je recherche la date,
mais c'était quelque chose comme mercredi ou jeudi passé. C'est sûr que ce
n'était pas vendredi, je pense que c'était jeudi ou mercredi. C'était jeudi.
Puis, moi, je suis superpatient puis je ne suis pas quelqu'un qui veut mettre
de la pression indue, là, mais le ministre avait dit : Oui, oui, on va
faire une recherche puis on va vous déposer la jurisprudence sur
l'interprétation de «juste et raisonnable». Parce que, ça, ça découlait, M. le
Président, d'un amendement qui avait été déposé déjà, je pense... je ne me
souviens plus par qui, là, c'était peut-être par l'opposition officielle. Et là
on s'est dit : Oui, mais il faut que les tarifs soient justes et
raisonnables. Et là j'avais demandé, moi, une interprétation de ça, puis, je ne
me souviens plus, même, il y avait quelqu'un, un député qui avait été dans une certaine
jurisprudence pour dire : Oui, il y a eu de l'interprétation de «juste et
raisonnable». Donc, il y avait eu la jurisprudence. Puis ma deuxième demande,
c'était l'intention du législateur quand il a mis la notion de «juste et
raisonnable». De mémoire, c'était l'article 49, paragraphe d de la Loi sur la
Régie de l'énergie. Là, on est rendu mardi. J'ai demandé les documents genre
jeudi, on est rendu mardi, on n'a toujours pas eu ça. Ça fait que le ministre
n'arrête pas de dire : Moi, je suis prêt à collaborer, je suis prêt à
collaborer, mais là j'ai demandé un dépôt de documents, ça
fait — jeudi, vendredi, samedi, dimanche, lundi — ça fait
au moins cinq jours, puis on ne l'a pas encore. Ça fait que, moi, je suis
embêté, parce que j'aimerais ça, avoir ces documents-là pour me prononcer plus
à fond sur et les amendements et l'article 1.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
• (10 h 50) •
M. Julien : Alors, parfait. La
notion de «tarif juste et raisonnable», il y a une décision de la régie, là, la
2015-029, qui mentionne en réalité comme définition : «Le processus de
tarification prévu par la loi, c'est-à-dire la fixation de taux justes et
raisonnables, implique un équilibre entre les intérêts de l'investisseur et
ceux du consommateur.» Donc, c'est la...
M. Julien : ...la notion de
tarif juste et raisonnable, il y a une décision de la régie, là, la 2015-029,
qui mentionne, en réalité, comme définition : «Le processus de tarification
prévu par la loi, c'est-à-dire la fixation de taux justes et raisonnables
implique un équilibre entre les intérêts de l'investisseur et ceux du
consommateur.» Donc, c'est la définition, en réalité, du tarif juste et
raisonnable.
Pour ce qui est, en réalité, de
l'interprétation du législateur, les intentions du législateur, on est retourné
voir les verbatims des discussions, c'était, à l'époque, le Parti québécois,
là, qui amenait ça, et ce n'était pas clair, leurs intentions, mais je crois
que la définition fournie par la régie dans la décision 2015-029 précise quand
même la définition de tarif juste et raisonnable.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Gaudreault : Oui. Bien... Premièrement,
j'avais demandé le dépôt, il m'avait dit oui, mais on n'a rien de déposé. Ça,
c'est la première chose. Deuxième chose, je ne peux pas croire que les législateurs,
en 1996, surtout des bons législateurs du Parti québécois, n'aient pas fait le
détail de l'interprétation ou du sens de juste et raisonnable. Je veux dire,
j'ai de la misère à croire ça. Moi, je me serais attendu à ce que l'équipe du ministre
nous fournisse un petit peu de jus là-dessus. Moi, je n'ai pas de problème, là,
je suis capable de retourner dans le Journal des débats de 1996, mais je
n'ai pas les ressources dont le ministre dispose pour aller chercher l'interprétation
du législateur en 1996 sur les expressions «juste et raisonnable». Et est-ce
qu'il peut nous déposer la décision dont il parle, ou il y a une jurisprudence
sur les mots «justes et raisonnable», d'une part? Est-ce que c'est la seule
décision qui interprète ça, ou il y en a d'autres? Est-ce que qu'il nous remet
juste celle qui fait son affaire, ou il y en a d'autres, des décisions, de la
jurisprudence sur ces mots-là? Je n'ai pas la conviction de ça, là, je n'ai
pas... je ne suis pas convaincu que c'est une démarche... une recherche
exhaustive dans la jurisprudence. Est-ce que le ministre peut nous dire si ça a
été fait à travers le moteur de recherche de SOQUIJ? Alors, j'aimerais ça en
savoir un petit peu plus, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, M. le
Président. Naturellement, là, toujours en lien avec l'amendement, je ne fais
pas tout à fait le lien, mais effectivement il y a une décision qui est
publique, c'est la D-2015-029, une décision publique avec une interprétation de
la Régie de l'énergie sur la définition de «tarif juste et raisonnable». Donc,
pour moi, je référerais mon collègue de Jonquière à cette définition-là, qui
émane de la Régie de l'énergie elle-même, qui, elle-même, en réalité,
actuellement, par cause tarifaire, doit trouver le tarif juste et raisonnable.
Donc, je pense que la définition devrait être celle retenue.
Le Président (M. Lemay) :
Alors, M. le député de Jonquière, en vous rappelant que nous sommes toujours
sur l'amendement proposé par le député de Laval-des-Rapides et que la décision
de la régie est accessible sur le site de la régie.
M. Gaudreault : On va aller la
chercher, M. le Président. Mais moi, je suis toujours sur l'amendement, là,
parce que, si j'ai demandé, la semaine passée, d'avoir ces documents-là, c'est
parce que ça me donne un éclairage sur la compréhension de l'article. Si ça me
donne un éclairage sur compréhension de l'article, ça me donne un éclairage sur
la proposition d'amendement. Ça, ça m'apparaît clair.
Maintenant, moi, je vais avoir besoin de
temps pour la regarder un peu plus et voir s'il n'y a pas d'autre
jurisprudence. Il faut que je la lise un peu, là, quand même, parce que, si les
régisseurs, à ce moment-là, donnent une interprétation de juste et raisonnable,
est-ce qu'ils se basent eux-mêmes sur d'autres interprétations qui ont été
données par le passé sur la jurisprudence? Un. Et deux, je n'ai toujours pas
l'intention du législateur de 1996, là. Alors, moi, c'est sûr qu'avant de me
prononcer, au moins, au moins sur l'article 1, sur le fond des choses, il va falloir
que je fouille comme il faut ces deux références-là qui nous ont été données
par le ministre sur juste et raisonnable, voir si ça peut nous éclairer pour
notre article 1, M. le Président. Ce que je n'ai pas présentement, là.
Alors, moi, je veux juste dire que je suis
bien content d'avoir la référence D-2015029, mais il va falloir que je la
regarde il va falloir que je la contre-vérifie et qu'on se positionne par la
suite, là. Même chose sur l'interprétation du législateur. Moi, je me serais
attendu à ce que l'équipe du ministre nous arrive avec un petit peu plus de
matière là-dessus. Moi, je suis prêt à tendre la main une deuxième fois...
M. Gaudreault : ...content
d'avoir la référence D-2015-029, mais il va falloir que je la regarde, il
va falloir que je la contre-vérifie, et qu'on se positionne par la suite, là,
même chose sur l'interprétation du législateur. Moi, je me serais attendu à ce
que l'équipe du ministre nous arrive avec un petit peu plus de matière
là-dessus. Moi, je suis prêt à tendre la main une deuxième fois si le ministre
nous dit : Oui, oui, on va le faire puis on va vous revenir cet après-midi
ou demain. O.K. Sinon, bien, je vais être obligé de le faire avec les maigres
ressources qui sont les miennes pour aller retourner dans le Journal des
débats de 1996. Je n'ai pas d'autre choix que ça, là. Moi, mon ministère,
là, il est là. Puis le ministre, lui, il a plein de fonctionnaires avec lui qui
peuvent faire ça. Donc, on va prendre le temps de le regarder pour voir
l'intention du législateur en 1996 quand il y a eu l'interprétation...
l'adoption, c'est-à-dire, des mots «juste et raisonnable» dans l'article.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a
pas d'autre intervention à l'amendement, je vais mettre l'amendement aux voix.
M. Gaudreault : Bien, ça,
c'est une chose, là, mais moi, je vais avoir...
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui, je
vais avoir d'autres... Il me reste combien de temps pour cet amendement-là?
Le Président (M. Lemay) :
Il vous reste encore plusieurs minutes.
M. Gaudreault : Plusieurs
minutes. Deux, c'est plusieurs. 15, c'est plus que plusieurs. Y a-tu une marge
entre deux et 15?
Le Président (M. Lemay) :
Environ 13 minutes.
M. Gaudreault : 13? O.K.
Moi, je reviens sur l'amendement. Encore une fois, je réserve mes commentaires
sur le fond des choses, parce que, malheureusement, on n'a pas eu accès
suffisamment à temps aux documents demandés par le ministre... au ministre, la
semaine passée. Quand on dit, dans l'amendement proposé par le député de
Laval-des-Rapides : « Les conditions d'application et les modalités
de calculs applicables à la facturation d'électricité et des services fournis
par la société sont établies par la Régie de l'énergie ». Bon, on aurait
bien aimé « établies annuellement », mais on a voté contre. Donc, les
conditions d'application et les modalités de calcul applicables. Est-ce que le
ministre reconnaît qu'il peut y avoir des conditions d'application et/ou des
modalités de calcul qui est au sens large, tel que le prévoit la situation
actuelle ou tel que le prévoit son projet de loi, donc aux cinq ans, est-ce que
le ministre reconnaît qu'il y a des conditions d'application et des modalités
qui permettent de changer un peu les choses dans la fixation des tarifs? Quand
on analyse... Admettons que je prends pour acquis le cinq ans que le ministre
propose, est-ce qu'aux cinq ans il y a un certain nombre de conditions
d'application qui peuvent faire varier les tarifs, s'adapter à la réalité, à la
recherche d'une meilleure adaptation à la transition énergétique, par exemple,
etc.?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Les trois
notions incluses dans le tarif peuvent modifier effectivement le tarif et
adapter le tarif. Ce qu'on réitère, c'est ces trois conditions sont indissociables
dans une analyse. On a eu des exemples. Par exemple, on ne peut pas avoir
uniquement un prix si on ne sait pas à qui il s'applique et comment il
s'appliquera. On ne peut rien que mentionner comment un tarif si on ne sait
pas, en réalité, à qui il s'applique et à quel prix. Alors, ceci étant dit,
cette triade indissociable, quand la régie, qui a toujours et uniquement la
responsabilité de fixer ou de modifier un tarif, elle doit les analyser
ensemble, dans une perspective global,e pour prendre une décision.
Alors, ici, on revient sur l'amendement,
M. le Président, on a en discuté la semaine dernière, on en a parlé également,
nos juristes sont intervenus. Dans la formulation de l'amendement actuelle, on
vient dire... c'est comme si on venait dire : La régie va fixer ces deux
éléments-là. Mais, nous, on dit : C'est dangereux dans l'interprétation
puisque la régie fixe les tarifs et ses trois composantes est modifié. C'est la
seule qui a cette responsabilité-là.
Alors, tout ce qu'on vient dire ici, c'est
l'amendement proposé ici, s'il était adopté, viendrait potentiellement
affaiblir la régie dans l'interprétation de l'article 1.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Jonquière.
• (11 heures) •
M. Gaudreault : Est-ce
que le ministre est capable de nous donner un exemple, même si c'est aux cinq
ans, d'un élément, d'une condition d'application et d'une modalité de calcul...
11 h (version non révisée)
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Est-ce
que le ministre est capable de nous donner un exemple, même si c'est aux cinq
ans, d'un élément, d'une condition d'application et d'une modalité de calcul
qui vient donner un impact sur les tarifs dans sa recette, là, des trois
indissociables? Est-ce que, dans cette recette-là, il peut nous nommer un
élément de la condition... un exemple de conditions d'application et de
modalités de calcul qui vient influencer la fixation du tarif?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre, sur un exemple.
M. Julien : Bien, à titre
d'exemple, si on vient augmenter une tranche de consommation auquel un prix est
appliqué, donc c'est une condition d'application qui vient également changer la
méthode de calcul. Donc, si, par exemple, on dit que la tranche à petit taux...
à petit prix est augmentée, mais oui, ça vient changer le tarif global puisque
le tarif est comporté... est composé de ces trois composantes là. Si on vient
changer en réalité à qui s'applique un tarif, mais ça vient également changer
également le calcul. On a des nouvelles clientèles à qui on peut appliquer ce
tarif-là. Donc, ces trois éléments là, qu'on en modifie un des trois éléments,
on vient modifier le tarif parce que c'est les trois éléments ensemble qui
forment le tarif.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : O.K. Un
scénario, par exemple, d'une tranche de consommation qui est augmentée ou un
scénario de savoir à qui s'applique un tarif, pour le ministre, c'est-u une
condition d'application ou une modalité de calcul?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Pouvez-vous
réitérer votre question? Excusez-moi, cher collègue de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Dans
les deux exemples que le ministre m'a donnés, augmenter une tranche de
consommation ou de déterminer à qui s'applique un tarif, c'est les deux
exemples qu'il m'a donnés, est-ce qu'on met ça dans la case conditions d'application
ou dans la case modalités de calcul?
M. Julien : Alors, les
conditions d'application à qui s'appliquent le tarif, modalités de calcul, on
vient modifier, en fin de compte, le calcul. À titre d'exemple, si on fait
passer de 40 kilowattheures à 36 kilowattheures la première tranche
où la facture annuelle obtient un taux, bien là, c'est... on va calculer sur
les 40 premiers kilowattheures ou les 36 premiers kilowattheures à un
prix, et, sur les supplémentaires, un autre prix. Donc, dans... à l'intérieur
du calcul, on va dire : 36 fois un prix, plus la balance sur l'autre prix,
alors qu'avant on faisait 40 fois un prix plus la balance sur un autre
prix. Donc, ça vient modifier la modalité de calcul.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Et ces deux
éléments là, si on prend ces exemples-là, il nous dit qu'ils sont déterminés
dans les annexes.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Gaudreault : Est-ce
que c'est déterminé dans les annexes?
M. Julien : Alors, ces
éléments-là font partie de l'ensemble du cahier qu'on appelle en réalité le
cahier Tarifs d'électricité, avec tous ces éléments-là. En annexe qu'on
va voir en annexe I, à l'article 4 — excusez-moi, des fois
ma mémoire, après un week-end, défaille — comprend plusieurs
éléments, mais pas l'ensemble du cahier de manière exhaustive.
Le Président (M. Lemay) : Allez-y,
M. le député.
M. Gaudreault : O.K. Il
reste que, quand l'amendement nous dit : Les conditions d'application et
les modalités de calcul applicables à la facturation de l'électricité et des
services fournis par la société sont établis par la Régie de l'Énergie.», dans
le fond ce que le député de Laval-des-Rapides vient nous dire par son amendement,
c'est que ces éléments-là, la tranche de consommation augmentée ou diminuée sur
une tranche de consommation en particulier, la clientèle à qui s'applique un
tarif précis, mais ça, il faudrait au moins passer ça devant la régie. C'est ça
qu'il nous dit, là, le député de Laval-des-Rapides, et le ministre refuse
absolument de donner une chance à ces éléments-là d'être traités en toute
transparence, ouverture par les régisseurs avec leur bagage et leurs
procédures.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député, je n'ai pas entendu de question.
M. Gaudreault : Est-ce
que j'ai raison?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, à la
question : Est-ce que j'ai raison? La réponse est non. On revient à
l'amendement. On précise que la Régie de l'énergie a la responsabilité, et
uniquement elle, de fixer ou de modifier les tarifs. Il n'y a personne d'autre
que la Régie de l'énergie qui peut fixer ou modifier un tarif, et ça, le projet
de loi n° 34 fait en sorte que cette
responsabilité-là est maintenue...
M. Julien : ...on précise que
la Régie de l'énergie a la responsabilité, et uniquement elle, de fixer ou de
modifier les tarifs. Il n'y a personne d'autre que la Régie de l'énergie qui
peut fixer ou modifier un tarif, et, ça, le projet de loi n° 34
fait en sorte que cette responsabilité-là est maintenue.
L'amendement proposé par mon collègue de Laval-des-Rapides
vient mettre un... vient focaliser l'attention sur deux des trois éléments. Et
nous, on dit : Mais attention! La régie a des responsabilités plus larges,
elle a la responsabilité de fixer et de modifier les trois éléments. Alors,
l'interprétation qui pourrait être faite de l'article 1, s'il était
modifié exactement comme l'amendement est apporté, ça serait de restreindre les
responsabilités, selon l'interprétation, de venir dire : Oui, mais
pourtant l'article 1 mentionne qu'il y a seulement deux éléments. Et nous,
on ne veut pas faire cette restriction-là, parce qu'on va le voir dans
l'article 6, et on maintient la notion de tarif que seule la régie, et
uniquement la régie, a la responsabilité de fixer ou de modifier les tarifs.
Alors, on ne veut pas avoir une vision restrictive du rôle de la régie, qui
pourrait être interprété avec l'amendement amené par mon collègue de
Laval-des-Rapides.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Moi, au
contraire, je pense que c'est plutôt une vision d'ouverture. Moi, je pense,
c'est plutôt le ministre qui amène une vision restrictive de la régie par son
projet de loi dans son ensemble mais en particulier avec l'article 1. Moi,
je pense, au contraire, que c'est... L'amendement du député de
Laval-des-Rapides, qui avait été proposé avec un sous-amendement par la députée
de Mercier, c'est tous des amendements qui amènent une plus grande ouverture à
la Régie de l'énergie et non pas une plus grande restriction de son rôle. Parce
qu'au contraire on veut que ça soit la régie qui fixe les conditions
d'application et les modalités de calcul applicables à la facturation de
l'électricité. Loin d'être une restriction, c'est une ouverture au rôle de la régie.
Alors, c'est tout le contraire de ça.
Alors, moi, je pense qu'on a vraiment un
canyon, là, qui nous sépare dans la perception du rôle de la régie entre le
gouvernement puis certainement les partis d'opposition de l'autre côté. Moi, je
veux une régie qui soit active, comme elle existe depuis plus de 20 ans,
puis le ministre ne veut pas. Et on essaie de donner des petits bouts de plus à
la régie pour qu'elle soit justement plus ouverte et plus active, entre autres
avec cet amendement-là, le sous-amendement de la députée de Mercier faisait la
même chose, et c'est continuellement non, non, non.
Ça fait que le ministre ne peut pas nous
dire que c'est un amendement qui vient restreindre le rôle de la régie. Au
contraire, c'est un amendement qui vient ouvrir le rôle de la régie, qui vient
élargir le rôle de la régie. Parce que nous, contrairement au ministre, on
dit : Il faut que les conditions d'application puis les modalités de
calcul applicables soient établies par la Régie de l'énergie. Si on veut que ça
soit établi, c'est toujours bien pas dans une optique d'ouvrir... de fermer,
c'est dans une optique d'ouvrir. Alors, j'ai de la misère à comprendre la
logique du ministre dans ce sens-là, M. le Président. Je ne sais pas s'il peut
peut-être nous expliquer davantage.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Écoutez, on a eu
cette discussion-là la semaine dernière, et vous avez raison qu'on souhaite que
ce soit la régie, et c'est ce que prévoit le projet de loi, qui établit les tarifs.
Alors, on dit : «elle fixe ou elle modifie les tarifs», c'est la seule qui
a cette responsabilité-là. Et quand vous dites que le ministre... quand il est
mentionné que le ministre souhaite restreindre, on a même fait intervenir, dans
le débat la semaine dernière, l'interprétation de nos juristes, à la demande de
l'opposition, pour bien mentionner qu'à la lecture de l'amendement ça pourrait
avoir pour effet d'interpréter de manière restrictive le rôle de la régie.
Puisque la régie a le rôle et maintiendra
le rôle, même s'il y a sanction du projet de loi n° 34, de fixer,
d'établir les tarifs et de les modifier. Aucune autre entité que la régie ne
sera en mesure de modifier ou de fixer un tarif suite à l'adoption du projet de
loi n° 34 comme c'est le cas actuellement. Et on mentionne, puis on a eu
des discussions avec nos juristes pour l'exprimer, que si on inscrit cet
amendement-là spécifique sur deux notions, c'est comme si on venait dire que
seulement deux des trois éléments sont fixés par la régie, nous on dit :
Non, non, c'est les trois qui sont fixés par la régie. Maintenant, ce n'est pas
mon interprétation personnelle, c'est également l'interprétation de nos
juristes, et si le député de Jonquière a son interprétation, c'est correct.
Mais nous, on a l'impression, avec l'interprétation qu'on en fait, que l'amendement
proposé par mon collègue de Laval-des-Rapides viendrait potentiellement
affaiblir le rôle de la régie.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Le ministre
a dit un mot important, une expression importante, là, quand il dit :
C'est l'interprétation de nos juristes. Vous faites référence à quoi au juste, M.
le ministre? M. le Président, le ministre fait référence à quoi au juste?
Le Président (M. Lemay) :
Lorsque le juriste a pris la parole, la semaine dernière, pour faire une
définition.
• (11 h 10) •
M. Gaudreault : Ah oui? O.K.
c'est beau. Parce que là, je voyais le...
Le Président (M. Lemay) : M. le
député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Le
ministre a dit un mot important, une expression importante, là, quand il
dit : C'est l'interprétation de nos juristes. Vous faites référence à
quoi, au juste, M. le ministre? M. le Président, le ministre fait référence à
quoi, au juste?
Le Président (M. Lemay) :
Lorsque le juriste a pris la parole, la semaine dernière, pour faire une
définition.
M. Gaudreault : Ah, oui, O.K.
C'est beau. Parce que, là, je voyais le spectre d'un avis juridique ou d'un
conseil juridique qui avait été émis à quelque part, puis évidemment, j'aurais
demandé le dépôt, là, si ça avait été le cas, là, mais bon, il fait plus
référence à l'intervention du juriste hier. Mais, vous savez, quand le juriste — en
tout respect pour les juristes qui sont ici, là — quand les juristes
parlent, c'est comme si c'était le ministre qui parlait, en commission
parlementaire, là, ce n'est pas une caution papale qui vient de l'extérieur,
là, pour... Non, mais je veux dire, c'est important, là, je veux dire, dans
notre travail parlementaire, c'est juste comme le ministre qui parle quand
c'est le juriste, là. Ce n'est pas comme un avis juridique ou un jugement ou
une décision, c'est juste que le ministre passe sa parole à un juriste, alors,
ça ne donne pas une valeur supérieure, là, dans l'interprétation du projet de
loi, M. le Président.
Moi, ce que je voulais savoir, c'est
est-ce que le ministre...
Le Président (M. Lemay) :
Toujours sur l'amendement, M. le député de Jonquière?
M. Gaudreault : Bien sûr, oui,
oui, oui. Est-ce que le ministre trouve que ça ne pourrait pas être utile, au
moins, dans le délai de cinq ans, que la régie vienne nous dire, une fois
de temps en temps, qu'il y a des éléments des conditions d'application ou des
modalités de calcul qui pourraient nous permettre de nous guider davantage
pour, au bout du cinq ans, fixer les tarifs?
Je veux dire, particulièrement dans le
monde de l'énergie, là, puis je sais que vous connaissez ça, M. le Président,
vous avez eu des formations aux États-Unis, entre autres, sur l'énergie, moi,
j'ai eu l'occasion d'en suivre aussi, c'est extrêmement enrichissant. Le monde
de l'énergie évolue à une vitesse folle. Une vitesse folle. Juste l'enjeu, par
exemple, du gaz naturel, l'enjeu des gaz de schiste, c'est des enjeux dont on
ne parlait pas il y a à peine 12, 13 ans, 15 ans. C'est venu
influencer de façon majeure les coûts, le marché. Les coûts également de
l'énergie éolienne ont changé de façon importante parce que les technologies
évoluent à la vitesse grand V. Maintenant, le solaire, l'énergie solaire
est en pleine croissance également, donc les coûts vont changer de façon
importante aussi.
Est-ce que le ministre ne trouve pas que,
dans l'espace du cinq ans, il ne pourrait pas y avoir, de temps en temps,
une mise à jour? Au moins, peut-être, qui ne viendrait pas donner un impact sur
les tarifs, mais qui permettrait de donner un éclairage sur l'évolution des
tarifs, sur l'évolution du monde de l'énergie, ce que nous permettrait de faire
l'amendement du... Si l'amendement était adopté, l'amendement du député de
Laval-des-Rapides, ça nous permettrait, de façon plus régulière, d'avoir une
évolution externe venant de la régie sur le monde de l'énergie, sur l'évolution
du marché, sur l'évolution des prix, sur l'évolution des coûts, sur l'évolution
des technologies et ça nous permettrait de nous ajuster. Puis ça permettrait
même à Hydro-Québec, justement, comme le ministre veut le faire, d'être plus
performante en cours de route.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, mon
collègue de Jonquière parle de l'amendement qui permettrait des choses et,
nous, on réitère que l'amendement ne permet pas ces choses-là. L'amendement
vient mentionner, là, quand on lit l'amendement dans son entièreté, lorsqu'on
vient dire : C'est rajouter les mots : «Les conditions d'applications
et les modalités de calcul applicables à la facturation de l'électricité et des
services fournis par la Société sont établis par la Régie de l'Énergie.»
Donc, cet amendement, qu'on discute là,
vient réduire, en réalité, la portée des analyses de la régie. Alors, il n'y a
pas une question de temps opportun, qu'on a déjà discuté dans d'autres
amendements. C'est vraiment... on vient réduire et sur l'amendement, non, ça
n'atteint pas les objectifs discutés par mon collègue de Jonquière.
Pour ce qui est de l'article 8, c'est
lui, qui permet, en réalité — quand on y sera, à
l'article 8 — de venir capter des éléments nouveaux, des
modifications nécessaires, soit par de nouveaux tarifs, soit par des
modifications de tarifs existants. C'est le mécanisme de l'article 8.
Rendus à l'article 8, quand on regardera ce mécanisme-là, ça sera de
voir : est-ce qu'il est suffisamment agile? Est-ce qu'il est adéquat? Pour
faire en sorte, justement, que dans un milieu où, effectivement, l'écosystème
est variable, est changeant, qu'on soit en mesure que la régie se penche sur le
tarif...
M. Julien : …tarifs existants.
C'est le mécanisme de l'article 8. Rendu à l'article 8, quand on
regardera ce mécanisme-là, ça sera de voir : Est-ce qu'il est suffisant
agile, est-ce qu'il est adéquat pour faire, justement, que dans un milieu où
effectivement l'écosystème est variable, est changeant, qu'on soit en mesure
que la régie se penche sur le tarif soit pour en créer ou en modifier.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Le ministre
vient de dire un mot clé, il a parlé d'«agile», d'«agilité». Bien, moi, je
pense que si on veut être agiles, il faut justement adopter l'amendement
proposé par le député de Laval-des-Rapides. C'est ça qui va permettre d'être
agile. C'est d'avoir des conditions d'application et des modalités de calcul
établies par la régie, ça, ça va nous permettre d'être agiles. Ça va nous
permettre d'être flexibles. Ça va nous permettre de nous adapter. Puis c'est
pour ça qu'on voulait que ça soit fait même annuellement comme le proposait
dans son sous-amendement la députée de Mercier. C'était ça l'objectif, c'était
l'agilité, c'était la flexibilité.
Ça fait qu'encore une fois je trouve que
le ministre nage en pleine contradiction. Il dit : On veut être plus
agiles, plus flexibles. Mais il ne se donne pas les moyens de cette
flexibilité. Est-ce que la Régie de l'énergie est parfaite? La réponse, c'est
non. On peut travailler sur sa régie, c'est le cas de le dire, sa régie
interne, son fonctionnement, mais on ne reviendra pas là-dessus, le ministre a
refusé qu'on l'entende ici en commission, même à huis clos, pour savoir comment
elle fonctionne puis comment on serait capables de travailler à la marge pour
qu'elle soit plus efficace dans la durée de ses auditions, dans son travail
procédurier, etc.
Alors, là, on n'essaie par tous les
moyens, justement, de soutenir cette agilité, de soutenir cette flexibilité
dont nous parle le ministre, puis il ferme la porte à double tour à tout. Et
moi, je pense que l'amendement proposé par le député de Laval-des-Rapides
permet cette agilité, permet cette flexibilité. Si le ministre… Si on s'entend,
tout le monde ici, qu'on veut être plus flexibles puis plus agiles, bien, qu'on
suspende les travaux puis qu'on se parle pour trouver ce serait quoi le
meilleur amendement qu'on pourrait amener, peut-être sous-amender l'amendement
du député de Laval-des-Rapides ou le jeter à la poubelle puis en proposer un
autre qui va nous satisfaire. Moi, je n'ai pas de problème, mais il va falloir
qu'on se donne une manière d'être plus agiles, plus flexibles, puis je reprends
les expressions du ministre. Et moi, je pense que l'amendement proposé par le
député de Laval-des-Rapides nous amène à cette flexibilité puis à cette
agilité. Mais je ne le… On ne s'entend pas visiblement sur ce qui est agile et
flexible. Moi, je pense que la procédure qui est proposée par l'amendement du
député de Laval-des-Rapides permet d'être plus agile et plus flexible sur les
conditions d'application puis les modalités de calcul, plutôt que de mettre ça
pendant cinq ans entre les mains fermées et secrètes d'Hydro-Québec…
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Merci.
M. Gaudreault : Je suis arrivé
au bout de mon 13 minutes? Zut!
Le Président (M. Lemay) : Oui.
Merci beaucoup, M. le député de Jonquière. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement? M. le député de Marquette.
M. Ciccone :
…juste, il me reste une minute, M. le Président, je pense que c'est important
le pouvoir des mots. Moi, j'entends dire le ministre : Seule la régie peut
déterminer les tarifs, à qui bien veut l'entendre, là, mais c'est important de
dire qu'en 2020, ce n'est pas la régie qui va déterminer les tarifs. En 2021,
ce n'est pas la régie qui va déterminer les tarifs. En 2022, ce n'est pas la
régie qui va déterminer les tarifs. En 2023, ce n'est pas la régie qui va
déterminer les tarifs. Et en 2024, M. le Président, ce n'est pas la régie qui
va déterminer les tarifs. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le député de Marquette. S'il n'y a pas… M. le député de
Laval-des-Rapides, la parole est à vous.
M. Polo : Merci beaucoup, M.
le Président. En effet, le collègue de Jonquière a bien illustré un peu la
différence d'interprétation ou, en fait, la différence de vision sur comment
respecter le mandat de la régie, d'une certaine façon.
Le ministre s'efforce de nous expliquer
que c'est justement en préservant le dossier tarifaire aux cinq ans, autant sur
le volet prix que le volet conditions et modalités, que c'est de cette façon-là
qu'on va préserver l'exercice et le travail de la régie, alors que nous, on
s'efforce, à travers cet amendement, toujours, M. le Président, d'essayer de
lui faire comprendre que, comme mon collègue de Jonquière l'a mentionné, bon,
il y a un aspect d'efficacité, d'agilité, mais surtout et avant tout de
respect.
• (11 h 20) •
Et ce n'est pas en repoussant à chaque
60 mois, en donnant les pleins pouvoirs à Hydro-Québec, j'ai utilisé
l'expression, là, chèque en blanc, en donnant un chèque en blanc à
Hydro-Québec, en utilisant des arguments, là, de transferts de risque ou de
prévisibilité ou, en fait, d'établir un plafond de revenus, et en permettant, à
ce moment-là, à la régie de… à Hydro-Québec, d'avoir toute la…
M. Polo : ...à Hydro-Québec en
utilisant des arguments, là, de transfert de risques, ou de prévisibilité, ou
en fait d'établir un plafond de revenus, et en permettant, à ce moment-là, à la
régie... à Hydro-Québec, d'avoir toute la latitude possible pour financer des
projets, des projets qui n'auront pas à passer le test annuel du dossier
tarifaire, donc, de l'exercice d'avoir à prouver de leur viabilité auprès de la
Régie de l'énergie. C'est justement en écartant toutes ces autres procédures
telles quelles que, finalement, on vient respecter le mandat de la régie, les responsabilités
de la régie. Et ce que, moi, je disais d'entrée de jeu, c'était, à tout le
moins, de préserver l'aspect de l'exercice effectué par la régie sur l'aspect
modalités et conditions qu'on peut, à tout le moins, sauvegarder, à tout le
moins, venir préserver cet élément de respect auprès du mandat de la régie. Malheureusement,
le ministre et ses collègues ont une vision très différente de notre part ici,
du côté des oppositions. Je cherche encore à trouver où est cet esprit de collaboration
que le ministre nous a partagé, nous a avoué, il y a quelques semaines de cela,
pour nous dire... pour essayer de voir de quelle façon... Et je m'en rappelle
très bien, vous allez vous en rappeler, M. le Président, le ministre a confié
ici qu'il avait hâte d'arriver au volet article par article, il avait hâte
de... justement qu'on puisse discuter des modalités de son projet de loi, et qu'il
ne fermait pas la porte, justement, à bonifier ou à améliorer le projet de loi.
Là, on est rendus ici. Je sais que c'est peut-être redondant, mais on est
rendus à cette partie-là à laquelle il avait hâte d'arriver, et je cherche
encore à trouver où est cet esprit de collaboration, où est cette ouverture, où
est cette bienveillance à considérer, là, les différents amendements, à
considérer les différents arguments, à considérer les différents propos
qu'on... et exemples qu'on lui présente pour, justement, lui faire prendre
conscience ou aussi, à tout le moins, éveiller chez lui, peut-être, un îlot de
lumière, si on peut dire, afin de... qu'on puisse justement arriver ou
poursuivre les discussions et les débats ici sur une base qui soit un peu plus
équilibrée, plus nuancée, plus... aussi dans une attitude de travaux
productifs, où on avance, mais en voyant qu'on est en train de, justement,
échanger, mais aussi construire quelque chose ensemble. Et malheureusement, là,
on... je perçois mal son esprit d'ouverture. Donc, merci beaucoup, M. le
Président.
Le Président (M. Lemay) : Merci,
M. le député. S'il n'y a pas d'autre intervention, je vais mettre l'amendement
aux voix. Est-ce que l'amendement est adopté? Ou sur un appel nominal?
Une voix
: ...appel
nominal.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le secrétaire.
Le Secrétaire
: Oui, M.
le Président. M. Polo (Laval-des-Rapides)?
M. Polo : Pour.
Le Secrétaire
: M. Ciccone
(Marquette)?
M. Ciccone :
Pour.
Le Secrétaire
: M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Pour.
Le Secrétaire
: M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley
: Pour.
Le Secrétaire
: M. Julien
(Charlesbourg)?
M. Julien : Contre.
Le Secrétaire
: M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Contre.
Le Secrétaire
: M.
Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : Contre.
Le Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
Le Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Contre.
Le Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Contre.
Le Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
Le Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
Le Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire
: M. Lemay
(Masson)?
Le Président (M. Lemay) :
Abstention. Donc, l'amendement est rejeté.
Nous revenons donc à l'article 1. M.
le député de D'Arcy-McGee, il vous reste un peu moins de trois minutes.
M. Birnbaum : Ah bon! ça ne me
donnera pas le temps de faire l'inventaire des contradictions de faits, et la
liste s'étire aujourd'hui, dans les descriptions du ministre. Il y avait un amendement
de... qui notait le mot « prix », qui ferait l'ensemble des trois
éléments, dont l'indissociabilité de notre défense des régies, et le ministre
l'a refusé. Mais j'ai... dans le temps qu'il me reste, j'ai deux questions,
demandes assez fondamentales. Notre amendement ainsi que le libellé de l'article 1
parlent des conditions de l'application et des modalités de calculs
applicables. Le ministre a passé trois secondes dans une petite élaboration de
ces deux concepts centraux à l'article, centraux à la loi. Nous avons fait de
la recherche. On ne mentionne nulle part une définition de ces deux termes,
soit dans la Loi sur la Régie de l'énergie, soit dans la... ni dans la Loi sur
Hydro-Québec. Est-ce que le ministre peut nous expliquer comment ça se fait...
M. Birnbaum : ...à l'article
central à la loi, nous avons fait de la recherche, on ne mentionne nulle part
une définition de ces deux termes, soit dans la Loi sur la Régie de l'énergie,
soit dans la... ni dans la Loi sur Hydro-Québec. Est-ce que le ministre peut
nous expliquer comment ça se fait que deux pierres angulaires de l'article 1,
ce n'est pas... le projet de loi devant nous ne sont nullement, nullement
définies ni expliquées nulle part? Et je veux que l'explication me satisfait
ainsi que monsieur, madame, les consommateurs et consommatrices du Québec. Est-ce
qu'on peut comprendre cette situation, s'il vous plaît?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, les
notions, en fin de compte... La notion de tarifs, comme on le mentionnait, dans
sa définition même de tarifs, comporte, comme on le mentionnait régulièrement,
les prix, les conditions d'application, également les modalités de calcul. Et,
quand on regarde, en réalité, le détail des tarifs, en réalité, dans le livre
qui compose chacun des tarifs, on voit apparaître les notions de prix, de
conditions d'application et de modalités de calcul.
Alors, la définition, c'est vrai qu'elle
n'apparaît pas dans aucune des lois. Mais conditions d'application, ça définit
comment doit être appliqué le tarif. Et naturellement les modalités de calcul,
ça indique comment appliquer les prix des tarifs. Et ces trois éléments-là qui
sont inclus dans le tarif, c'est comme ça que se gouverne la Régie de l'énergie
quand elle fait une analyse tarifaire sur ces trois éléments-là, qui sont
intégrés à la grille tarifaire.
Alors, maintenant, la définition plus
probante que qu'est-ce qu'on en lit dans la base tarifaire... bien, écoutez, la
régie s'est toujours gouvernée à cet effet-là avec ces trois éléments là avec
la définition de tarifs qu'on en a actuellement. Alors, est-ce que cette
définition-là doit être inscrite à l'intérieur de la loi? On va y réfléchir.
Mais c'est le fonctionnement de la régie depuis des années avec cette notion de
tarifs avec ces trois éléments là, qui est convenu dans le document où on voit
le détail de chacun des éléments.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : ...il ne me
reste pas grand temps, mais là-dessus, j'aimerais que le ministre s'engage à
nous revenir avec une réponse plus complète. Avec tout respect, j'ai ses
paroles. Il dit qu'on va réfléchir. Alors, j'aimerais déposer ma demande qu'on
ait une réponse claire et nette dans les journées qui suivent.
Deuxième question, d'un ordre assez fondamental.
L'autre chose... chaque intervention, y compris des interventions du premier ministre,
bon, y compris dans la 41e session de la législature, la députée de Saint-Hyacinthe,
on faisait un engagement de retourner l'écart du rendement. La solution
proposée n'est pas la nôtre, et il y a plusieurs qui ont dit que ce n'était pas
la solution qu'ils privilégiaient non plus.
Mais j'ai quand même une question fondamentale.
Le ministre s'est permis de faire référence à plusieurs... tours à l'article 8,
et on comprend la pertinence. Sauf que l'article 8, et c'est le ministre
qui l'a dit, protège une marge de manoeuvre de la régie chaque année dans
certaines circonstances. Est-ce que le ministre, M. le Président, peut nous
clarifier, donc... parce que pour moi, ça signifie que ça se peut que, dans la
première année de gel, la régie pourrait s'imposer pour dire : Non, le gel
n'est pas la solution optimale, et en 2021, 2022, 2023, 2024, la régie pourrait
trancher pour dire : Non, votre garantie, le gouvernement de la CAQ... de
l'inflation n'est pas une garantie.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre... député de D'Arcy-McGee. M. le ministre.
M. Julien : Donc, quand
on sera à l'article 8, ça nous fera plaisir de discuter des éléments qui
feraient en sorte que la régie, qui a toujours la responsabilité de fixer ou
modifier les tarifs, pourra le faire.
Naturellement... Puis je voudrais revenir
quand même sur un premier élément. Donc, la notion de tarifs est approuvée par
la régie avec les trois éléments. Et, quand je dis : On peut y réfléchir,
mais pour nous, pour l'instant, il n'y a pas de valeur ajoutée. Ça a toujours
été comme ça. Cette notion-là est convenue par la régie. C'est une définition
qui est approuvée par la régie, la notion de tarifs avec ces trois éléments-là.
Je pense que la régie est en mesure de se gouverner avec cette définition-là
des tarifs. Elle le fait depuis des années.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley
: Merci,
M. le Président. M. le ministre, je n'étais pas ici la semaine dernière, alors
j'ai manqué un petit peu la discussion sur l'article n° 1. Mais
juste une question rapidement : Est-ce que vous êtes capable de
m'expliquer : «les tarifs sont composés de l'ensemble des prix», ça dit
quoi, exactement? L'ensemble des prix de quoi?
Le Président
(M. Lemay) : M. le ministre.
• (11 h 30) •
M. Julien :
Alors, la définition des tarifs, c'est plus large que ça. De mémoire, c'est...
On va prendre le verbatim exact, parce qu'on sait que ça comprend trois
composantes. Donc, la définition, c'est... les tarifs, c'est l'ensemble des
prix, de leurs conditions d'application et des modalités de calcul à la
facturation...
11 h 30 (version non révisée)
M. Julien : ...alors, la
définition des tarifs, c'est plus large que ça. De mémoire, c'est... On va
prendre le verbatim exact, parce qu'on sait que ça comprend trois composantes.
Donc, la définition, c'est : Les tarifs, c'est l'ensemble des prix, de
leurs conditions d'application et des modalités de calcul à la facturation de
l'électricité et des services fournis par Hydro-Québec au titre d'un
abonnement. Et le prix serait composé, en réalité, de la valeur attribuée à
chaque élément de la grille tarifaire. Donc, on voit un montant avec un signe
de dollar. Ça serait le prix.
M. Kelley
: Et on parle
de quels services fournis exactement par la société?
M. Julien : Alors, comme on a
eu cette discussion-là, les services fournis, ça réfère aux trois services
offerts par Hydro-Québec, essentiellement : la distribution Visilec,
VigieLigneet Signature.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Kelley
: Bien, c'est
tout. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : Pas
de problème. Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Donc là, on est
rendus à l'article principal, 1, puis, je me rappelle, moi, quand j'ai amené la
notion de prix juste et raisonnable, c'était au moment où on était dans les
généralités. Il me reste combien de temps, déjà?
Le Président (M. Lemay) :
Moins de quatre minutes.
Mme Ghazal : O.K. Donc, je
voudrais revenir... Moi, je m'en rappelle, quand j'ai dit la notion... j'ai
mentionné la notion de juste prix, je m'en rappelle, le ministre minimisait ça.
Il disait : Bien oui, on a appelé ça juste prix, prix juste, prix
raisonnable. J'essaie de retrouver le verbatim. Je ne peux pas le retrouver, il
n'est pas encore publié. Mais je me rappelle très bien qu'il le minimisait beaucoup
en disant que c'était une notion qui avait été apportée...
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : ...au
règlement, l'article 35...
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Lac-Saint-Jean, question de règlement.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
La députée de Mercier, pour qui j'ai beaucoup de respect, là, porte des
intentions, là, au ministre, là, de minimiser. Donc, je lui demanderais de
faire preuve un petit peu de prudence, s'il vous plaît.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Un rappel à tous que, dans l'esprit de collaboration et de respect, on
invite à la prudence dans le choix de nos termes. La députée de Mercier,
veuillez poursuivre.
Mme Ghazal : Bien, j'ai
toujours été très prudente dans mes termes. Puis moi, si j'avais le verbatim,
je l'aurais lu, puis ça aurait parlé tout seul. Là, je ne l'ai pas, mais je me
rappelle très, très bien que c'était : Ah! le juste prix, le prix juste.
Ça, j'essaie le verbatim à peu près, là, de mémoire. Et là c'est là que moi,
j'ai... C'est là que ça m'a allumé une lumière. Bien, ça ne se peut pas parce
que... Est-ce que c'est écrit dans la loi? Est-ce que c'est écrit quelque part?
Et finalement, aujourd'hui, le ministre nous a lu une définition, mais je n'ai
pas retenu, cette définition-là, elle était prise de quel document.
Le Président (M. Lemay) :
...la décision D-2015-029 de la Régie de l'énergie.
Mme Ghazal : Ah! O.K. O.K.
Donc, c'était dans la régie. Mais la définition était dans la cause tarifaire?
Le Président (M. Lemay) : Dans
la décision D-2015-029, sur le site de la Régie de l'énergie.
Mme Ghazal : Ah! O.K. Bien,
j'avais cherché le mot «juste». Je ne voyais pas la définition elle-même. Donc,
est-ce que le ministre reconnaît que cette notion-là est importante?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, je réitère
la définition donnée par la régie dans le document : «Le processus de
tarification prévu par la loi, c'est-à-dire la fixation de taux justes et
raisonnables, implique un équilibre entre les intérêts de l'investisseur et
ceux du consommateur.»
Alors, cette notion-là est celle qui est
regardée par rapport à l'élaboration des tarifs pour définir «juste et
raisonnable».
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Oui. Parce qu'on
est allés la chercher. Je n'arrive pas à la trouver. C'est quel paragraphe?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Ça se trouve à
être sous le paragraphe 49.
Mme Ghazal : O.K. Mais, moi,
ma question, ce n'était pas : Qu'est-ce qui est écrit dans le document?
Là, maintenant, on l'a trouvé. C'est : Est-ce que le ministre trouve que
cette notion-là est importante?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, la
définition mentionne que c'est de trouver l'équilibre entre l'intérêt des
investisseurs et ceux du consommateur. Alors, c'est ce juste équilibre là qui
fait en sorte qu'un tarif est juste et raisonnable.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Donc, est-ce que
c'est une notion importante pour le ministre, cette notion de prix juste et
raisonnable? Parce qu'il nous a déjà dit que le fait que ce soit prévisible,
c'est important, stable, c'est important. Ça, il nous l'a dit. Mais est-ce que
le prix juste et raisonnable est une notion importante pour le ministre de
l'Énergie?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : ...la notion de
juste et raisonnable réfère au fait qu'il y a un équilibre entre les intérêts
des investisseurs et ceux des consommateurs, et cet équilibre-là, en fin de
compte, est important.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Et comment est-ce
que le projet de loi ou l'article 1, comment est-ce qu'il permet à cette
notion-là qui, maintenant, le ministre nous dit est importante pour lui, il
permet qu'il y ait cet équilibre-là?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, la
modification avec le projet de loi n° 34 fait en
sorte, comme on l'a démontré dans le passé... Quand on regarde la courbe, en
fin de compte, d'augmentation de l'inflation et celle de l'augmentation suite
aux causes tarifaires, les causes tarifaires, actuellement, la base même des
causes tarifaires...
15403 Le Président (M. Lemay) :
...M. le ministre.
M. Julien : ...alors la modification
avec le projet de loi n° 34 fait en sorte, comme on
l'a démontré dans le passé, quand on regarde la courbe, en fin de compte, d'augmentation
de l'inflation et celle de l'augmentation suite aux causes tarifaires, les
causes tarifaires, actuellement... la base même des causes tarifaires, c'est
coût plus un écart de rendement. Donc, ça dépend, en réalité, de l'évolution
des coûts qu'on va venir effectuer, l'augmentation tarifaire. On a constaté
que, dans le passé, de fois, ça pouvait être trois, quatre fois l'inflation.
Dans d'autres circonstances, ça pourrait être moins que l'inflation. Sur une
période de 15 ans, les hausses ont été de 2,4 milliards supérieurs à
l'inflation. Alors, nous, on dit : De manière juste et raisonnable, dans
les intérêts de la clientèle, l'an prochain, ça sera un gel, et les années
subséquentes, ça sera à l'inflation, ça sera une hausse tarifaire cinq ans
prévisible de 70 % de l'inflation.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Est-ce que...
cette nouvelle façon de faire la tarification, est-ce que que le ministre
dit... considère que c'est juste et raisonnable?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : À partir du moment
où la définition de juste et raisonnable prévoit un équilibre entre les intérêts
de l'investisseur et ceux du consommateur, je considère que cette
projection-là, avec la notion aux cinq ans de cause tarifaire, en regard, en
réalité, des augmentations passées, est plus juste et plus raisonnable.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Et qui va
déterminer que c'est juste et raisonnable? Avant, c'était la régie, c'était son
travail. Maintenant, qui va le faire?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Donc, le projet de
loi prévoit un gel tarifaire et aune augmentation à l'inflation, ça veut dire
que, sur cinq ans, c'est 70 % de l'inflation qui sera appliquée en hausse
tarifaire. Quand on regarde, en fin de compte, les cinq dernières années, si on
avait appliqué cette augmentation-là, elle aurait été plus faible.
Naturellement, la régie aura un rôle à jouer au lieu que ça soit aux 12 mois,
ça sera aux 60 mois, pour revalider sur cause tarifaire ces notions-là.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Donc, pendant...
avant que la régie ne puisse avoir son droit de regard, ça va être... c'est le
projet de loi qui est écrit par le gouvernement, donc c'est le gouvernement qui
détermine quand c'est juste et raisonnable et que cet équilibre entre les
investisseurs et les clients est atteint. C'est les élus. Est-ce que j'ai bien
compris?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Donc, c'est le
législateur, c'est la loi qui va prévoir une hausse de 70 % de l'inflation
sur une période de cinq ans, qui est inférieure à l'augmentation des cinq
dernières années, à titre d'exemple.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Est-ce que cette
façon de dire que le prix est juste et raisonnable ou que le tarif est juste et
raisonnable, est-ce que... c'est fait par le gouvernement, donc ce n'est pas
fait de façon neutre et transparente comme la Régie de l'énergie le faisait. Est-ce
que c'est neutre, cette façon de procéder, de dire : Voici comment moi, le
gouvernement, je détermine que le prix est juste et raisonnable : c'est
gel et inflation ensuite? Est-ce que c'est une façon neutre de faire cette
détermination-là?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, la notion
de juste et raisonnable appelle à un équilibre entre les investisseurs et les
consommateurs. Dans plusieurs cas de figure, l'engagement de notre
gouvernement, c'est de limiter les hausses tarifaires à l'inflation. On l'a vu,
dernièrement, sur les baux de villégiature, c'est l'application qu'on a
garantie à l'ensemble des propriétaires de baux de villégiature au Québec, les
32 000 baux de villégiature, à la grande satisfaction, en réalité, de la
clientèle, qui trouve que ces inflations sont justes et raisonnables. Ici, on
applique, en réalité, dans le projet de loi n° 34,
une augmentation de 70 % de l'inflation sur une période de cinq ans, donc,
pour nous, c'est juste et raisonnable et c'est plus juste et c'est plus
raisonnable que les cinq dernières années.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Il y a juste une
notion... M. le ministre dit souvent 70 %. Je ne suis pas sûre de
comprendre. C'est quoi, le 70 %?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : En appliquant un
taux composé, puisque la première année est un gel et les années subséquentes
est à l'inflation, sur une période de cinq ans, ça représente approximativement
70 % de l'inflation, comparativement, en réalité, à si on avait appliqué
l'inflation sur les cinq ans.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Je voudrais juste
revenir avec ma question sur est-ce que la façon de dire ça, c'est juste et
raisonnable, est-ce que c'est fait, avec le projet de loi n° 34,
de façon neutre, c'est-à-dire quelqu'un qui regarde ça de l'extérieur, qui n'a
pas d'intérêt particulier, qui ne doit pas se faire élire, etc., est-ce que
c'est fait de façon neutre, de dire : Voici, moi, je considère que c'est
juste et raisonnable? Est-ce que c'est une façon qui amène cette neutralité et
cette transparence, de dire : Oui, ça, c'est un prix juste et raisonnable?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Si ma collègue de
Mercier prête des intentions au gouvernement du fait que cette augmentation ne
serait pas neutre, j'aimerais en connaître, en fin de compte, les éléments qui
amènent cette perception.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
• (11 h 40) •
Mme Ghazal : En fait, ce n'est
pas une perception. Je ne suis pas en train de dire : Ça, ce n'est pas
neutre, ça, c'est neutre, c'est que ça dépend qui prend la décision, puis
dire : Voici le prix juste et raisonnable. Avant, jusqu'à maintenant,
toutes les années, c'est la régie. Et la régie n'a aucun autre intérêt que
s'assurer que ce qui est écrit dans la loi soit appliqué puis s'assurer que les
projets, par exemple...
Le Président (M. Lemay) :
...Mme la députée.
Mme Ghazal : En fait, ce
n'est pas une perception, c'est... Je ne suis pas en train de dire : Ça,
ce n'est pas neutre puis ça, c'est neutre. C'est que ça dépend qui prend la
décision, puis dire : Voici le prix juste et raisonnable. Avant, jusqu'à maintenant,
toutes les années, c'est la régie. Et la régie n'a aucun autre intérêt que de
s'assurer que ce qui est écrit dans la loi soit appliqué puis s'assurer que les
projets, par exemple, d'investissement d'Hydro-Québec soient le plus
profitables aux clients, par exemple, même si... et que ça soit fait d'une
bonne façon, et que ça soit juste et raisonnable.
Maintenant, c'est qui qui va faire cette
détermination-là? C'est le gouvernement. Mais par définition un gouvernement
qui se fait élire n'est pas neutre. Mais ça ne veut pas dire qu'il n'est pas en
train de faire la bonne chose ou la mauvaise chose. C'est pour ça qu'on se fait
élire. Mais le prix juste et raisonnable est-ce que c'est fait de façon neutre?
C'est ça que je veux savoir. Est-ce que c'est neutre on non, puisque c'est fait
par le gouvernement? Je voudrais juste entendre le ministre là-dessus. Il n'y a
pas de... Je ne prête pas d'intention. Ce n'est pas ça, mon objectif. C'est seulement
de qualifier. Est-ce que c'est fait maintenant de façon neutre ou plus neutre par
rapport à avant?
Le Président (M. Lemay) :
Merci. M. le ministre.
M. Julien : Le
législateur, par des projets de loi, par des projets de règlement, vient fixer
des tarifications, vient fixer des hausses tarifaires. Au regard du projet de
loi n° 34, la proposition est à l'effet que, la première année, ça sera un
gel et que, les années subséquentes, ça sera à l'infraction. Naturellement, on
préserve les responsabilités de la régie qui, après cinq ans, refera une cause
tarifaire. Donc le législateur va déterminer si le projet de loi n° 34 est
sanctionné ou non.
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce qu'il y aurait d'autres interventions, votre temps étant écoulé, Mme la
députée de Mercier, sur l'article 1? S'il n'y a pas d'autre intervention...
M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Moi,
je voudrais aller sur autre chose, sur l'article 1, parce qu'on se
concentre beaucoup sur la proposition, là, comme telle, de l'article 1,
mais il faut aussi regarder ce que ça signifie dans le texte proposé. Si on
prend le document, là, le cahier de commentaires qui nous a été déposé, à
gauche, on a le texte proposé, si jamais par malheur l'article 1 était
adopté, ce que ça donnerait. Et là on voit que, si je lis l'article 1,
s'il est adopté, là, ce que ça va donner dans le texte proposé, ça va faire
22.0.1.
«Les tarifs auxquels l'électricité est
distribuée par la société sont ceux prévus à l'annexe I. Les tarifs sont
composés de l'ensemble des prix, de leurs conditions d'application et des
modalités de calcul applicables à la facturation de l'électricité et des
services fournis par la Société;
«Toutefois, malgré le premier alinéa et le
paragraphe 1° du premier alinéa de l'article 31 de la Loi sur la Régie
de l'énergie, le gouvernement peut fixer à l'égard d'un contrat spécial qu'il détermine
les tarifs et les conditions auxquels l'électricité est distribuée par la Société
à un consommateur ou à une catégorie de consommateurs.»
Moi, je veux bien comprendre ce que ça
signifie pour les contrats spéciaux. Si on adopte l'article 1, je veux
dire, le deuxième alinéa là, qui commence par «toutefois», il est maintenu. Et
là, il y a les contrats spéciaux qui rentrent en ligne de compte. Il y a des
contrats spéciaux avec Rio Tinto par exemple, avec d'autres entreprises. Alors
l'adoption de l'article 1 va avoir quel impact sur les contrats spéciaux?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, il n'y
a pas d'impact sur les contrats spéciaux puisqu'on ne modifie pas en fin de
compte cette notion-là à l'intérieur du projet de loi n° 34.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Gaudreault : Oui,
mais, M. le Président, pourquoi, quant à ça, maintenir l'alinéa sur les
contrats spéciaux si, de toute façon, les tarifs vont être fixés par le
gouvernement? Si les tarifs sont fixés par l'annexe I, on serait aussi
bien de faire un article général qui vient donner pleins pouvoirs au
gouvernement, comme il est en train de le faire là. Pourquoi repréciser par
après que le gouvernement peut fixer à l'égard d'un contrat spécial les tarifs
et les conditions auxquels l'électricité est distribuée par la société? C'est
déjà ça qu'il fait par le paragraphe premier. C'est ça qu'il vient nous dire.
Je veux dire, c'est redondant, là. Il nous dit au premier paragraphe : On
va fixer les tarifs nous-mêmes en comprenant l'ensemble des prix, et les
conditions d'application, et les modalités de calcul. Puis on va le faire
encore plus avec les contrats... le contrat spécial. Ça fait qu'il dit deux
fois la même chose. Un contrat spécial, c'est une détermination des tarifs et
des conditions, comme le fait le... comme veut le faire le ministre, déjà, avec
le paragraphe 1°.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, le
projet de loi touche en réalité l'indexation des prix qui sont inclus dans le
tarif...
M. Gaudreault : ...comme le
fait... comme le fait le... comme veut le faire le ministre déjà avec le
paragraphe 1°.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, le projet
de loi touche en réalité l'indexation des prix qui sont inclus dans le tarif.
Pour ce qui est des contrats spéciaux, il n'y a pas de modification. Alors, ces
contrats-là sont des ententes qui sont... qui perdurent dans le temps, et la
gestion des contrats spéciaux ne sont pas modifiés à l'intérieur du projet de
loi n° 34.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Gaudreault : Est-ce
qu'il y a des contrats spéciaux qui sont reliés au tarif L?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui, certains
sont reliés.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Gaudreault : Bon.
Puis, le tarif L, il va être touché par le premier paragraphe que le
ministre veut faire adopter.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : À l'intérieur
des contrats spéciaux, on ne touche pas des contras spéciaux.
M. Gaudreault : Non, non,
mais c'est parce qu'il y a des... est-ce qu'il y a des contrats spéciaux qui
tiennent compte du tarif L, qui disent : En fonction du tarif L,
on accorde quand même telle condition spéciale dans ce contrat spécial? Est-ce
qu'il y a des grandes entreprises qui ont des contrats qui sont reliés au
tarif... des contrats spéciaux mais qui ont néanmoins des clauses reliées au
tarif L? C'est une bonne question, ça, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Bien sûr. M. le ministre.
M. Julien : Alors, les
contrats spéciaux qui sont négociés ne devraient pas être modifiés par les
tarifs, en réalité, du tarif L.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Gaudreault : O.K.
Donc, ça veut dire que... Comment je pourrais dire. Le tarif L va être
touché par l'adoption du premier paragraphe de l'article... de ce qui va
devenir le nouveau premier paragraphe du 22.0.1. Mais les contrats spéciaux
dans lesquels il y a du tarif L, eux autres, ils vont être comme un
tarif L à part. Mais, pourtant, si on touche le tarif L par le
premier paragraphe, ça vient, dans les contrats spéciaux, toucher le
tarif L qui est signé dans un contrat spécial. Donc, est-ce que le projet
de loi du ministre va forcer la réouverture au moins de tous les contrats
spéciaux parce que le tarif L dont il est fait mention dans les contrats
spéciaux va être touché par la modification à l'annexe I?
Le Président (M. Lemay) :
Mme la ministre.
M. Julien : M. le
Président, les tarifs spéciaux sont des tarifs négociés par le gouvernement
dans le passé, et on va respecter ces contrats-là, et ils ne sont pas touchés
par le p.l. n° 34.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Gaudreault : Oui.
Mais, si le tarif L, en vertu du premier paragraphe qu'on discute ici, il
est augmenté, je veux dire, le tarif L, dans le contrat spécial va être
augmenté aussi, ça ne devient plus un nouveau contrat spécial ou ça devient un
nouveau contrat spécial?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Les tarifs
spéciaux qui sont confidentiels sont négociés et décrétés, et le projet de loi
n° 34 ne vient pas modifier les tarifs spéciaux.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Gaudreault : Oui. Ma
question n'est pas là. Est-ce qu'il y a des contrats spéciaux qui tiennent
compte du tarif L?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Les tarifs
spéciaux, les contrats spéciaux sont négociés à la pièce, et les conditions
d'application des contrats spéciaux ne sont pas modifiées par le projet de loi
n° 34.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Gaudreault : Est-ce
qu'il y a des contrats spéciaux qui sont basés sur le tarif L, qui
tiennent compte de la fluctuation du tarif L à l'intérieur même du contrat
spécial? Autrement dit, on... le contrat spécial dit : On va vous accorder
un tarif spécial parce que vous faites du développement économique dans la
région X, Y et, votre tarif spécial, on va l'augmenter proportionnellement
à l'augmentation du tarif L?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : M. le
Président, les contrats spéciaux sont des contrats confidentiels. On ne peut
pas révéler la teneur des clauses des contrats des tarifs spéciaux. Et le
projet de loi n° 34 ne vient pas modifier les contrats spéciaux.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
• (11 h 50) •
M. Gaudreault : Mais je
comprends que le projet de loi n° 34 ne vient pas modifier directement le
contrat spécial. Ça, je suis d'accord avec le ministre. Le projet de loi
n° 34 ne vient pas modifier directement le contrat spécial. Mais, par
contre, le prix en vertu du contrat spécial, lui, il va être affecté par le
premier paragraphe, sinon le ministre se contredit. Si son premier paragraphe
vient toucher le tarif L, puis que les contrats spéciaux qui sont directement
reliés à des variations...
M. Gaudreault : …le prix, en
vertu du contrat spécial, lui, il va être affecté par le premier paragraphe,
sinon le ministre se contredit. Si son premier paragraphe vient toucher le
tarif L puis que les contrats spéciaux, qui sont directement reliés à des
variations du tarif L… Donc, forcément, le contrat spécial vient être affecté
par l'adoption du premier paragraphe.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, M. le
Président. Je réitère, en réalité, que les contrats spéciaux sont protégés dans
leurs entièretés, les clauses des contrats spéciaux sont confidentielles, et
que le projet n° 34 ne touche en rien les contrats
spéciaux.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député, juste en…
M. Gaudreault : Mais, c'est parce
que…
Le Président (M. Lemay) : M.
le député, juste…
M. Gaudreault : Oui?
Le Président (M. Lemay) : Je
suis votre période d'échange avec le ministre, et puis je sais que l'article L
sera traité… en fait, le tarif L sera traité à l'article 4, dans l'annexe 1.
Là, je reviens sur l'article 1 en tant que tel et, quand je lis le texte
proposé… parce que vous faites référence… ça dit : Toutefois, malgré le
premier alinéa et le paragraphe premier du premier alinéa de l'article 31 de la
Loi sur la Régie de l'énergie, le gouvernement peut fixer, à l'égard d'un
contrat spécial, qu'il détermine les tarifs et les conditions auxquels
l'électricité est distribuée par la société à un consommateur ou à une
catégorie de consommateurs. Quand j'écoute votre question, je la… j'ai de la
misère à faire le lien avec l'article 1 parce que vous posez une question sur…
qui, à ma foi… Je ne sais pas si vous pouvez aboutir le lien avec l'article 1 parce
que… Bref, j'ai entendu la réponse puis j'ai entendu votre question. Maintenant,
je suis prêt à poursuivre les discussions, mais si vous recentrez sur l'article
1, là.
M. Gaudreault : Oui. Mais,
c'est parce que moi… Moi, je veux juste ça, aboutir, M. le Président, mais
c'est parce qu'il faudrait que le ministre veuille aboutir aussi. Tout le
monde, il faudrait qu'on veuille aboutir, là. C'est que je comprends ce que
vous voulez dire, mais moi, je ne peux pas me prononcer sur l'article 1 si je
ne sais pas c'est quoi l'impact sur le paragraphe deux de l'article 1… bien, en
tout cas, le paragraphe deux qui vient être modifié par l'article 1, le
paragraphe deux du 22.0.1. Dans le fond, c'est lui, l'article qu'on modifie par
l'article 1, puis il s'adonne que cette modification-là, moi, je pense… En tout
cas, on est ici pour ça, là, en étude détaillée, c'est de comprendre chaque
impact sur chaque mot sur chaque virgule. Moi, je veux savoir l'impact de la
modification amenée par le ministre sur un élément important qui est dans le
deuxième paragraphe, qui s'appelle «contrat spécial». Puis ce n'est pas juste
un élément important dans un texte de loi, c'est un élément important dans
chacune de nos régions, ici, parce qu'il y a plein de régions qui ont des
contrats spéciaux avec des grandes multinationales. Puis c'est ça, le lien, M.
le Président. Puis là c'est parce qu'il manque un élément à l'équation. Puis
j'aurais préféré que vous posiez la question au ministre plutôt qu'à moi parce
qu'il manque un élément à l'équation où le ministre n'a toujours pas répondu,
c'est : Est-ce qu'il y a des contrats spéciaux qui incluent une référence
ou une base sur le tarif L?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui. Alors, M. le
Président, je réitère la réponse. Le projet de loi n° 34 ne touche pas aux
contrats spéciaux qui sont négociés, dont les clauses sont confidentielles.
Alors, je réitère à tous ceux qui ont des contrats spéciaux : Le projet de
loi n° 34 n'affecte pas les contrats spéciaux. C'est ma réponse, M. le
Président.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Gaudreault : Est-ce qu'il y
a des contrats spéciaux qui sont publiés par décret?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui…
M. Gaudreault : Bon. Bien, on
peut-u le vérifier? Est-ce que le ministre peut nous dire quels contrats
spéciaux qui est publié par décret? Là, au moins, on va travailler avec des
contrats spéciaux qui sont publics, parce qu'il n'arrête pas de nous
dire : Ils sont confidentiels, ils sont confidentiels. On va regarder les
contrats spéciaux publiés par décret puis on va leur… on va voir, dans ces
contrats spéciaux là publiés par décret, les tarifs L… le tarif L dans le
contrat spécial.
Ça fait que là, moi, je ne peux pas croire
qu'on va adopter un projet de loi dans lequel il va avoir un impact, à cause du
premier paragraphe, sur le… et qui va être prévu à l'annexe 1 sur le tarif L,
puis, dans le contrat spécial qui tient compte d'un ajustement au tarif L,
qu'il n'y aura pas une adéquation. Si c'est ça, bien, il va falloir modifier le
contrat spécial. Auquel cas, est-ce que le ministre a sondé le terrain auprès
des multinationales avec qui il a… le gouvernement a signé des contrats
spéciaux pour savoir c'est quoi l'impact? C'est important à savoir, ça, M. le
Président.
Moi, c'est… Puis je regarde le député de
Lac-Saint-Jean, dans notre région, c'est fondamental, les contrats spéciaux. Je
veux dire, c'est le pain puis le beurre de notre région, c'est les contrats
spéciaux. Ça fait que là, moi, j'ai besoin de savoir, comme législateur, mais
comme député d'une région dans laquelle il y a des contrats spéciaux, c'est
quoi l'impact de ce qu'on est en train d'adopter sur les contrats spéciaux.
Donc, s'il y a des…
M. Gaudreault : ...les contrats
spéciaux. Je veux dire, c'est le pain puis le beurre de notre région, c'est les
contrats spéciaux. Ça fait que moi, là, j'ai besoin de savoir, comme
législateur mais comme député d'une région dans laquelle il y a des contrats
spéciaux, c'est quoi l'impact de ce qu'on est en train d'adopter sur les
contrats spéciaux. Donc, s'il y a des... pas si, il vient de nous dire qu'il y
en a, des contrats spéciaux publiés par décrets, bien, qu'il nous les dépose
puis on va les regarder ensemble, mot à mot, pour voir en quoi le contrat
spécial est ajusté à une évolution potentielle du tarif L puis on va voir les
impacts. Puis, moi, j'ai besoin de savoir quelles garanties qu'il a eues de la
part des multinationales, avec qui il a des contrats spéciaux de signés, sur
les impacts attendus du projet de loi n° 34.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : M. le Président,
je réitère que le projet de loi n° 34 ne touche pas aux contrats spéciaux.
Les contrats spéciaux ont des clauses, ces clauses seront honorées, et le projet
de loi n° 34 ne modifie pas ces éléments-là.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Gaudreault
: Bon, à
ma question précédente, il m'a dit qu'il y avait des contrats spéciaux qui sont
publiés par décrets qui sont... est-ce qu'il peut nous déposer la liste des
contrats spéciaux touchés par décrets? On va aller chercher les décrets puis on
va aller les regarder.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre. Est-ce que... La question du député c'est si vous voulez déposer
des décrets ou nous faire référence à des décrets.
M. Gaudreault : On va analyser
quels contrats spéciaux sont publiés par décrets puis on va aller le chercher
nous-mêmes puis on va aller les fouiller.
M. Julien : Alors,
naturellement, les contrats spéciaux qui sont par décrets sont disponibles au
public.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Gaudreault : Oui, mais je
peux-tu savoir lesquels, il y en a-tu cinq, il y en a-tu deux, il y en a-tu 20
des contrats spéciaux? Est-ce que c'est celui avec Rio Tinto? C'est-tu celui
avec Rio Tinto, Fer et Titane? C'est-tu celui avec un autre? S'il y en a juste
trois ou quatre, ce n'est pas compliqué à nous le dire, M. le Président, les
contrats spéciaux par décrets. C'est public, c'est déjà décret... c'est déjà
par décrets, c'est public. Est-ce que le ministre peut nous dire quels contrats
spéciaux sont publiés par décrets? Après ça, nous autres, là, on va suspendre
tantôt, on va aller chercher ça, on va fouiller puis on va regarder voir si
effectivement il y a un impact sur le tarif L.
Le Président (M. Lemay) :M. le
ministre.
M. Julien : Alors, oui, M. le
Président, je réitère ma réponse que le projet de loi n° 34 ne touche pas
les clauses ni les ententes par contrats spéciaux qui sont par contrats
spéciaux. Donc, c'est la réponse que je donne à mon collègue de Jonquière.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Gaudreault : C'est une
réponse insatisfaisante. Je veux savoir il y a combien de contrats spéciaux par
décrets.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : M. le Président,
c'est une information qui est publique, je laisserai mon collègue de Jonquière
faire ses recherches.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Gaudreault : Bien, c'est
parce que si c'est public, pourquoi il ne me donne pas la réponse? Je veux
dire... depuis le début de cette commission il nous dit : Je veux
collaborer, je veux collaborer.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Maskinongé.
M. Allaire :
...l'article 81. Je pense que le député... le fait de soulever le fait que
la réponse est insatisfaisante, contrevient à cet article de règlement là.
Donc, s'il pourrait simplement faire attention.
Le Président (M. Lemay) :
Simplement, M. le député de Maskinongé, quand vous faites référence à
l'article 81, en fait, il appartient... en fait, aucun rappel au règlement
ne peut être fondé sur l'opinion que la réponse à une question posée à un
ministre est insatisfaisante. Donc, M. le député de Jonquière, je vous invite à
reformuler votre question.
M. Gaudreault : Bien, M. le
Président, ça irait plus vite si le ministre nous disait il y a combien de
contrats spéciaux qui sont publiés par décrets. Parce que, moi, ce que je
comprends, c'est qu'il veut que son projet de loi soit adopté le plus
rapidement possible. Moi, je ne pourrai pas me prononcer tant que je n'aurai
pas regardé chacun des contrats spéciaux par décrets puis on aurait gagné du
temps.
C'est quand même beaucoup de revenus d'Hydro-Québec
qui sont reliés aux contrats spéciaux. Ce n'est pas marginal, là. Ce n'est pas
minime. C'est quand même des revenus importants. Je pense que c'est aussi des
emplois qui sont reliés à ça. Donc, c'est important de savoir il y a combien de
contrats spéciaux adoptés par décrets dans lesquels il y a peut-être une
adéquation au tarif L et avec lesquels on sera capables d'examiner les impacts
de l'article 1 sur ces contrats spéciaux.
M. le Président, moi, je ne peux pas lire
l'article sans tenir compte... lire l'article 1 sans tenir compte des
impacts sur l'ensemble de l'article 22.0.1 dans lesquels on parle des
contrats spéciaux. Alors, moi je... pour moi, ça, c'est bien important. Je lui
demande juste un chiffre, c'est-tu quatre, c'est-tu cinq, c'est-tu deux,
c'est-tu 28 des contrats spéciaux par décrets.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Compte tenu de l'heure, je vous remercie pour votre collaboration et
je suis pends les travaux.
(Suspension de la séance à 12 heures)
15 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 15 h 35)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, bonjour à tous. Nous reprenons nos travaux et je vous rappelle de bien
vouloir éteindre la sonnerie de vos appareils électroniques. Nous sommes réunis
afin de procéder à l'étude détaillée du projet de loi n° 34, Loi visant à
simplifier le processus d'établissement des tarifs de distribution
d'électricité. Alors, nous en étions à l'article 1. J'aimerais savoir s'il
y a d'autres interventions sur l'article 1. Oui? M. le député de Laval-des-Rapides,
la parole est à vous.
M. Polo : Bien, M. le Président,
je comprends qu'on est revenu à l'article 1. C'est bien ça, M. le
Président?
Le Président (M. Lemay) : Oui.
M. Polo : Parfait. Écoutez, je
sais qu'on débute. Je sais que le ministre fait souvent référence à
l'article 7, à l'article 8, qu'on va en parler plus loin,
l'article 4, à l'annexe 1, et tout ça. Ceci dit, je dois quand même
prendre les quelques minutes qu'il me reste juste pour réitérer que je trouve,
tel qu'on a été plusieurs à le mentionner, là, que je trouve déplorable à ce
stade-ci, bien, qu'on vienne amputer à travers notamment l'article 1,
qu'on vienne amputer déjà des responsabilités de la régie, qu'on vienne déjà
lui dire qu'on donne un chèque en blanc à la société d'État, qu'on va se revoir
dans cinq ans, 60 mois plus tard, pour faire un dossier tarifaire en bonne et
due forme.
D'ailleurs en parallèle, je pense que vous
suivez aussi le débat sur une question de principe qui se fait en Chambre. On
a... à ma connaissance, le président de l'Assemblée à également reçu une
communication de la part d'Hydro-Québec essaytn de justifier, là,
l'argumentaire de ses procureurs, l'argumentaire de ses avocats, pour essayer
de défendre le fait qu'ils ont clairement déjà stipulé ou défendu leur position
en disant : Bien, de toute façon, le projet de loi n° 34 va être adopté.
Le gouvernement est majoritaire, donc pourquoi s'embêter de déposer un dossier
tarifaire pour l'année 2020‑2021, alors qu'on sait que, de toute façon, à
la mi-décembre et selon ce qu'on lit également dans les médias M. le Président,
on présume que le gouvernement, surtout que le leader parlementaire va utiliser
son autorité, ou en fait, sa majorité pour imposer sous forme de bâillon
l'adoption du projet de loi n° 34 indépendamment des recommandations, des
suggestions, indépendamment des propos qu'on amène, là, au niveau... que ce
soit l'article 1 ou que ce soit les autres articles.
Je voulais juste faire cette courte
intervention, M. le Président. Mais je pense qu'il y a peut-être d'autres
collègues qui vont prendre la parole sur l'article 1. Voilà.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le député de Jonquière, la parole est à vous.
M. Gaudreault : Oui, merci, M.
le Président. Donc, la pause du dîner a été productive. On aurait pu peut-être
sauver du temps si le ministre avait accepté de nous transférer des
informations que je lui ai demandées, mais enfin. On a trouvé le
décret 1280-2017, M. le Président.
Concernant la fixation des tarifs et des
conditions auxquels l'électricité est distribuée par Hydro-Québec à Rio Tinto
Fer et Titane inc. pour le complexe métallurgique de Sorel-Tracy.
Et dans l'article... Je laisse les
collègues du gouvernement aller chercher ce décret, ou ils l'ont peut-être sous
la main. À l'article 8.1 de ce décret, on fait abondamment, je dirais,
référence au tarif L.
D'abord, peut-être juste dire qu'au point
6.3... Non, on va aller direct au point 8.1. C'est le rabais applicable du
1er janvier 2016 au 31 décembre 2021. Le rabais applicable, arrondi à
deux chiffres après la décimale, est calculé à chaque période de consommation
et varie en fonction de la puissance à facturer selon les critères suivants :
(i) lorsque la puissance à facturer est
inférieure ou égale à 440 000 kW, le rabais applicable est fixé à
20 % par rapport au Tarif L;
À 20 %, M. le Président, je souligne
par rapport au tarif L. Le deuxième paragraphe dit :
(ii) lorsque la puissance à facturer se
trouve entre 440 000 kW et 520 000 kW, le rabais applicable est
réduit de façon linéaire de 20 % à 10 % par rapport au Tarif L à
mesure que la puissance augmente et est calculé selon la formule suivante.
• (15 h 40) •
Bon, puis là il y a une formule quand même
assez complexe. Et point 3 :
(iii) lorsque la puissance à facturer est
égale ou supérieure à 520 000 kW et inférieure à la puissance disponible,
le tarif...
M. Gaudreault : …de 20 %
à 10 % par rapport au tarif L à mesure que la puissance augmente et est
calculée selon la formule suivante. Bon, puis là il y a une formule quand même
assez complexe. Et, point 3 : Lorsque la puissance à facturer est égale ou
supérieure à 520 000 kilowatts et inférieure à la puissance disponible, le
tarif applicable est fixé à 10 % par rapport au tarif L. Et là il y a un
résumé du rabais applicable, et on dit… je suis toujours dans le décret 1280,
2017… Pour chaque période de consommation, le montant total du rabais, en
dollars, est calculé en appliquant le rabais applicable en pourcentage
multiplié par le montant du calcul du prix de l'électricité pour la puissance
et l'énergie selon le prix du tarif L incluant les crédits d'alimentation et de
réajustement pour perte de transformation applicable. Et on pourrait continuer
parce que l'article 8.2 du décret fait beaucoup référence aussi au tarif L.
Ainsi de suite, M. le Président, ainsi de suite.
Alors, il y a trois choses à savoir :
Premièrement, dans la planification du projet de loi n° 34, est-ce que le
ministre a consulté les entreprises qui ont du tarif L par contrats spéciaux?
Bon, ça, c'est la première chose.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jonquière, juste un instant. M. le député de Maskinongé, vous avez
une question de règlement?
M. Allaire : Oui. Merci, M. le
Président. J'aimerais soulever l'article 211. Je comprends que le député de
Jonquière, là… je suis convaincu, même, en fait qu'il n'est pas rempli de
mauvaise volonté, mais je ne vois pas le lien avec l'article 1. Puis d'autant
plus que, tu sais, je ne vois pas le lien avec l'article 1. Clairement, il veut
nous amener vers les contrats spéciaux avec les grandes entreprises. Ça ne fait
pas l'objet de l'article 1, puis je dirais qu'à l'article 2 on va traiter
spécifiquement du tarif L. Ça fait que je vous demande de centrer le débat,
vraiment, sur l'article 1, M. le Président. Merci.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jonquière, je me questionnais moi-même sur… à l'effet de la
pertinence sur votre intervention. Je comprends que vous essayez de faire un
point, mais, en réalité, c'est effectivement, à la lumière des informations
fournies… Le tarif L sera discuté à l'article 2 du projet de loi n° 34,
et, dans le cas présent, à l'article 1, on ne mentionne pas l'article… le tarif
L. Donc, j'aimerais de… que vous puissiez revenir à l'article 1, s'il vous
plaît, ou de moins… de montrer votre lien parce que j'ai de la difficulté à
vous suivre sur le lien avec l'article 1, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : En tout respect
pour le député de Maskinongé, en tout respect pour vous, M. le Président, j'ai
rarement été aussi en plein cœur de l'article 1 parce que l'article 1 n'est pas
désincarné, hein, si je reprends l'expression du ministre, là. Quand on s'est…
on a débattu ensemble sur les trois composantes des tarifs, là, il a dit qu'ils
étaient intrinsèquement liés, bien, c'est la même chose pour ça, là. Parce que
l'article 1 vient modifier l'article 22.0.1 qui touche le deuxième alinéa qui
parle du contrat spécial. Alors, moi, si je veux bien comprendre ce dont on
discute ici, ce qui interpelle les parlementaires que nous sommes, j'ai besoin
de savoir tous les impacts du projet de loi, j'ai besoin de savoir si le
ministre est bien informé des impacts de son projet de loi sur les contrats
spéciaux qui sont nommés dans l'article qui est modifié par l'article 1, qui
sont modifiés de façon substantielle. Alors, M. le Président, moi, je ne peux
pas avancer si je n'ai pas des réponses à mes questions qui concernent des
tarifs spéciaux. Puis les tarifs spéciaux, ça concerne des emplois, des usines,
des industries dans la région de la Mauricie d'où vient collègue de Maskinongé,
dans la… plein de régions, dont la mienne. Alors, ce n'est pas vrai que ce
n'est pas pertinent. C'est très pertinent.
Le Président (M. Lemay) :
Écoutez, M. le député de Jonquière, si vous faites le lien avec
l'article 1, poursuivez, M. le député de Jonquière. J'ai dit : Si
vous faites le lien avec l'article 1, poursuivez votre question.
M. Gaudreault : Bien, c'est
ça. Mais je répondais à l'appel au règlement, là.
Le Président (M. Lemay) :
Poursuivez.
M. Gaudreault : O.K.
M. Ciccone :
Bien, je peux-tu juste moi aussi ajouter ligne la pertinence où est attribuée,
là, au député aussi, là. C'est important de le prendre comme ça également, là.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jonquière, veuillez poursuivre, s'il vous plaît.
M. Gaudreault : O.K. Donc, ma
première question, c'était : Est-ce que le ministre a consulté les
entreprises concernées par les contrats spéciaux? Là cette parenthèse-là m'a
fait perdre mon idée. Mais le deuxième élément, c'est de connaître effectivement
les impacts du projet de loi comme tel sur les contrats spéciaux qui sont
ajustés au tarif L, O.K. Les impacts... Parce qu'ici, là, on l'a vu, là, dans
ce que j'ai dit tout à l'heure. Le rabais applicable... Je vous donne juste un
exemple dans l'article 8.1 du décret : Le rabais applicable est fixé
à 20 % par rapport au tarif L. Ça fait que si, à travers les décrets...
pas les décrets, mais si à travers l'annexe I, il modifie le tarif L,
forcément, ça vient donner un impact...
M. Gaudreault : ...le
rabais applicable, et puis je vous donne juste un exemple, dans
l'article 8.1 du décret, le rabais applicable est fixé à 20 % par
rapport au tarif L. Ça fait que, si à travers les décrets... pas les
décrets, mais si, à travers l'annexe I, il modifie le tarif L, forcément,
ça vient donner un impact sur les contrats spéciaux.
Troisièmement, est-ce que ça veut dire
qu'on va augmenter le nombre de contrats spéciaux parce que ça va être plus
simple que de strictement fixer le tarif L comme il le fait à travers le projet
de loi n° 34? Alors, il y a plein de questions qui se
posent, M. le Président.
Et je suis surtout abasourdi par le fait
que le ministre nous a répété à satiété, avant qu'on suspende les travaux, que
le projet de loi n° 34 n'avait aucun impact sur les
contrats spéciaux. Je ne sais plus combien de fois qu'il l'a dt, là, on
pourrait retourner dans le Journal des débats, il l'a dit maintes et
maintes fois, que le projet de loi n° 34 n'aurait pas
d'impact sur les contrats spéciaux. Là, j'en ai un, contrat spécial, qu'on a
sorti à partir des décrets, puis le contrat spécial inclut un rabais applicable
en fonction de l'évolution du tarif L, évolution du tarif L qui va
être fixée par le premier paragraphe dont on discute dans ce projet de loi, à
l'article 1. Alors, M. le Président, le ministre nous a dit quelque chose
qui est injuste, injuste. À moins qu'il nous explique ça différemment, mais je
lui souhaite bonne chance.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui. Merci, M.
le Président. Naturellement, dans l'élaboration du projet de loi n° 34,
on a toujours des discussions avec différentes parties prenantes, alors... et
ces discussions-là ont eu lieu.
Maintenant, je reviens, là, on a mentionné
que, bon... Puis je le répète, là, le projet de loi n° 34
ne touche pas aux contrats spéciaux, puisque ceux-ci sont décidés par le gouvernement,
donc la régie n'intervient pas à l'intérieur des contrats spéciaux. Cependant,
je rejoins mon collègue de Jonquière. Naturellement, dans la pause, on a fait
l'analyse, on a fait sortir... effectivement, vous avez mentionné le
décret 1280-2017, avec Rio Tinto, Fer et Titane, à Sorel, puis il y a
également Produits forestiers Résolu, le décret 1147-2015, à Baie-Comeau,
plus Clermont, et le dossier Alouette, décret 667-2016, Sept-Îles. Alors, c'est
trois contrats spéciaux, vous avez raison, qui sont en lien avec le
tarif L. On a pris le temps d'examiner ces décrets et on n'avait pas tout
le détail, là, en tête, donc on les a regardés attentivement, et effectivement
le tarif L, dans le projet de loi n° 34, quand
on va arriver sur la discussion des tarifs, serait indexé à 65 % de l'inflation,
ce qui est représentatif, quand on regardera le détail des tarifs, de l'écart
d'indexation qu'a connu, en réalité, ce tarif-là par rapport aux autres tarifs
dans le passé. Et effectivement, bien qu'on ne peut pas discuter des clauses
spécifiques dans les contrats spéciaux, naturellement, l'ajustement du prix,
puisque c'est une réduction du tarif L, par exemple, de 20 %, puis
10 %, alors cet impact sur le prix dans les tarifs spéciaux... dans les
contrats spéciaux va être indexé, comme il était indexé auparavant, en réalité,
quand il y avait une modification du prix dans le tarif L. Et, naturellement,
ça, on le verra dans l'article subséquent.
Et la troisième question, si vous me
rappelez bien, c'était...
Une voix
: ...
M. Julien : Non, on ne
fera pas plus de contrats spéciaux. Là, ce n'est pas dans nos intentions de
faire plus de contrats spéciaux.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Bien, écoutez,
je ne sais pas trop comment... comment réagir, là, parce que, je veux dire,
c'est quand même assez étonnant que le ministre nous dise, puis il l'a encore
répété, là : Le projet de loi n° 34 n'aura pas d'impact sur les projets
de loi spéciaux... sur les projets de loi, sur les contras spéciaux, puis, du même
souffle, il nous en nomme trois sur lesquels ça va avoir des impacts, puis ça,
c'est juste parmi ceux qui sont dans des décrets publiés, des décrets publics. Est-ce
qu'il y en a d'autres? Outre PFR, Alouette, Rio Tinto, Fer et Titane, est-ce
qu'il y en a d'autres? Et qu'en est-il sur les contrats spéciaux qu'on ne
connaît pas, M. le Président? Qu'en est-il des contrats spéciaux qui ne sont
pas publiés au décret... par décret? Ça, c'est la vraie question.
• (15 h 50) •
Alors, imaginez si on n'était pas... si on
n'avait pas abordé cette question-là, on aurait passé ça sous le radar
complètement. Alors, moi, ça...
M. Gaudreault : ...qu'en
est-il des contrats spéciaux qui ne sont pas publiés au décret... par décret?
Ça, c'est la vraie question. Alors, imaginez si on n'était pas... si on n'avait
pas abordé cette question-là, on aurait passé ça sous le radar complètement.
Alors, moi, ça m'inquiète d'autant plus. Puis je vais... je veux avoir des
chiffres sur ce que ça représente, sur chacun des décrets, pour savoir ça
représente combien de plus pour les bénéficiaires de contrats spéciaux, qui
viennent affecter leur compétitivité puis leurs investissements. Ça représente
combien de plus en tarifs d'énergie, au tarif L, tel que prévu dans chacun
des contrats spéciaux, ce projet de loi du ministre? D'autant plus, à moins que
le ministre me dise le contraire, que le 500 millions qui va être
remboursé, à partir de janvier 2020, des comptes d'écarts... Déjà là, entre
autres, c'est déjà une autre question sur laquelle on pourrait longuement
discuter, parce que j'ai demandé longtemps la preuve au ministre, puis il n'a jamais
été capable de me la fournir, là. Tu sais, je pourrais commencer un livre en
disant : Longtemps j'ai demandé la preuve au ministre, puis il ne me la
fournit pas. Alors, les contrats... les entreprises sous contrats spéciaux, les
entreprises sous tarif L ne bénéficieront pas de la remise du 500 millions,
à moins que je sois dans l'erreur, auquel cas, le ministre, qu'il vienne me le
dire tout de suite, là. Parce que le remboursement... la remise de 500 millions,
c'est pour abolir les écarts de rendements. Il faudrait qu'on sache ça
représente combien pour les bénéficiaires du tarif L. Et, quand il nous
dit vite, vite, là, en disant : Oui, oui, comme ça arrive dans tous les projets
de loi, on a eu des discussions. Je reprends son expression. Puis là, tout de
suite, il est passé à d'autres questions. C'est quoi, les discussions? Il s'est
fait dire quoi par les gens de Rio Tinto, Fer et Titane, il s'est fait dire
quoi par les gens de PFR? Il s'est fait dire quoi par les gens d'Alouette dans
ces discussions? Est-ce que c'est lui directement qui les a eues, les
discussions avec les propriétaires ou plutôt les gestionnaires de ces grandes
entreprises ou c'est Hydro-Québec? Puis, Hydro-Québec, il a dit comme il a dit
pour le remboursement du 500 millions du compte d'écart : Fie-toi à
ma parole. On a besoin de savoir ça, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien :
Naturellement, là, le processus public de consultation a été fait, là, ici.
Alors, pour ce qui est en réalité, lorsque vous mentionnez... quand mon
collègue de Jonquière mentionne : Combien de plus, ils vont payer,
qu'est-ce que ça représente? Mais, écoutez, sur la base de causes tarifaires
annuelles fixées par la régie, quand l'augmentation est de x % sur le
tarif L, il est appliqué dans ces contrats spéciaux là de ma même façon.
Donc, nous, on prétend, en réalité, que le gel tarifaire et la hausse à
l'inflation qui va démontrer 70 % de l'inflation sur la période cinq ans à
laquelle on va appliquer un ratio de 65 % pour le tarif L, sera
inférieur à ce qu'a connu historiquement le tarif L, et par le fait même
l'impact sur les contrats spéciaux sera moindre que la base historique.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : M. le
Président, est-ce que le ministre peut faire ça en vertu des contrats spéciaux?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Est-ce que le
député de Jonquière peut préciser sa question?
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Gaudreault : Bien,
est-ce qu'il peut modifier l'impact sur le tarif L dans le contrat
spécial? Est-ce que le contrat spécial a une clause? Je suis désolé, là, dans
le peu de temps qu'on a eu sur l'heure du dîner, on n'a pas eu le temps de le
lire au complet, le contrat spécial, là, à 2000... 1280-2017. Mais est-ce qu'il
y a... on peut... Est-ce qu'il peut modifier l'impact du tarif L comme il
prétend le faire dans le contrat spécial? Est-ce qu'un contrat spécial,
autrement dit, ne peut l'ouvrir comme ça?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Donc, ce
n'est pas l'ouverture d'un contrat spécial, c'est un tarif, dans le contrat
spécial qui est relié au tarif L, et l'indexation du tarif L est
appliquée, en fin de compte, à l'intérieur du contrat spécial. Le tarif L
actuellement augmente ou fluctue selon une cause tarifaire. Pour la prochaine
année, ce sera un gel. Par la suite, ça sera à l'inflaction. Dans le cas, en
fin de compte, du tarif L, ça sera 65 % de l'inflation.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Mais, M.
le Président, vous dire, quand ils ont signé le contrat spécial, là, il y avait
des conditions. Rio Tinto, Fer et Titane, Alouette, Produits forestiers
Résolu, ils ont signé en pensant que la Régie de l'énergie continuerait de
faire son travail comme elle...
M. Gaudreault : ... Mais, M. le
Président, je veux dire, quand ils ont signé le contrat spécial, là, il y avait
des conditions. Rio Tinto, Fer et Titane, Alouette, Produits forestiers Résolu,
ils ont signé en pensant que la Régie de l'énergie continuerait de faire son
travail comme elle le faisait en 2017, si on prend le cas de Rio Tinto, Fer et
Titane, et qu'Hydro-Québec irait déposer une demande tarifaire à chaque année
devant la Régie de l'énergie. Puis là, unilatéralement, de son côté, le gouvernement
dit : On change le contenu du contrat spécial.
Alors, qu'est-ce qu'on... C'est quoi, les
risques? Est-ce qu'on se... Est-ce que le Québec se met à risque sur des
poursuites par des grands de ce monde comme Alouette, Rio Tinto, Fer et Titane
et Produits forestiers Résolu?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, non, on ne
modifie pas en fin de compte... on ne touche pas aux contrats spéciaux, on ne
touche pas aux clauses des contrats spéciaux, on ne réouvre pas les contrats
spéciaux. En réalité, les contrats spéciaux, dans le fin détail, permettent des
réductions par rapport au tarif L selon certaines conditions, selon certains
critères, avec des méthodes de calcul différentes. Le tarif L, en réalité,
c'est celui qui est dans la base tarifaire, et ce que propose le projet de loi,
c'est de modifier les tarifs... seulement la notion de prix pendant une période
de cinq ans en en faisant un gel et en l'indexant à l'inflation pour les quatre
années suivantes. On maintient la responsabilité de la régie de modifier les tarifs.
Et alors, pour nous, non, on ne touche pas aux contrats spéciaux, et le projet
de loi vise un gel avec une augmentation à l'inflation pour les quatre années
suivantes.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Gaudreault : Oui. Décret
1280-2017, signé le 20 décembre... bien, signé... en tout cas rendu public le
20 décembre 2017, concernant la fixation des tarifs et des conditions auxquels
l'électricité est distribuée par Hydro-Québec à Rio Tinto, Fer et Titane pour
le complexe métallurgique de Sorel-Tracy. Écoutez bien le premier attendu, M.
le Président : «Attendu qu'en vertu du paragraphe premier du premier
alinéa de l'article 31 de la Loi sur la Régie de l'énergie, la Régie de
l'énergie a compétence exclusive pour fixer les tarifs et les conditions
auxquels l'électricité est distribuée par le distributeur d'électricité;». Ça,
c'est le premier attendu. Donc, déjà là, là, sur le premier attendu, le premier
principe sur lequel se sont entendues les parties prenantes, modification
substantielle. Moi, là, cet après-midi, si j'étais avocat de Rio Tinto, Fer et
Titane, là, je serais déjà en train de préparer ma procédure.
Deuxième attendu, écoutez bien :
«Attendu qu'en vertu du deuxième alinéa de l'article 22.0.1 de la Loi sur Hydro-Québec — exactement
ce dont on parle, M. le Président — le gouvernement peut, malgré le
paragraphe 1° du premier alinéa de l'article 31 de la Loi sur la Régie de
l'énergie, fixer, à l'égard d'un contrat spécial qu'il détermine, les tarifs et
les conditions auxquels l'électricité est distribuée par Hydro-Québec à un
consommateur ou une catégorie de consommateurs;».
Je vous dis juste ces deux premiers
attendus là, M. le Président. Quand on met des attendus, là, c'est les
conditions du contrat. C'est comme si, moi, je me marie puis je dis :
Attendu que je suis un homme et — puis ça, c'est le premier
critère — et, deuxièmement, attendu que mon époux est aussi un
homme — c'est ma situation — puis que j'arrive la nuit de
noces puis que je m'aperçois que c'est une femme, je change les conditions.
Bien là, c'est exactement ça que le gouvernement est en train de faire :
il a changé les deux premiers attendus pour dire que la Régie de l'énergie,
finalement, ce n'est pas le contenu... ce n'est pas la même chose sur laquelle
le gouvernement avait signé, il change les conditions. Ça fait que, pour moi,
M. le Président, ça ne marche pas, pour moi ça ne marche pas.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre, est-ce que vous voulez ajouter un commentaire?
M. Julien : Et la question
est...
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jonquière, est-ce que vous avez une question à préciser?
M. Gaudreault : Bien, est-ce
que le ministre a évalué les risques de poursuites de la part des compagnies
qui voient leurs conditions de fond changer à la suite de l'adoption d'une loi?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, pour nous,
les conditions de fond ne sont pas changées en ce qui concerne les contrats
spéciaux. Effectivement, en réalité, c'est la régie, et uniquement la régie,
qui peut fixer ou modifier les tarifs et c'est également, en réalité, là, ce
qui est mentionné dans le projet de loi. Donc, non, on ne modifie pas les
conditions des contrats spéciaux.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Gaudreault : Ça va aller
pour l'instant, M. le Président.
• (16 heures) •
Le Président (M. Lemay) : D'accord.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 1?
16 h (version non révisée)
M. Julien : ...de loi. Donc,
non, on ne modifie pas les conditions des contrats spéciaux.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Gaudreault : Ça va aller
pour l'instant, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
D'accord, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 1? Oui, M.
le député de Laval-des-Rapides, est-ce que vous souhaitez intervenir? Parfait.
Donc, s'il n'y a pas d'autres interventions, je vais mettre l'article 1
aux voix.
Est-ce que l'article 1 est adopté?
Par appel nominal.
Le Secrétaire
:
M. Julien (Charlesbourg)?
M. Julien : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
Le Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Polo (Laval-des-Rapides)?
M. Polo : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Ciccone (Marquette)?
M. Ciccone :
Contre.
Le Secrétaire
:
M. Birnbaum (D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley
: Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Lemay (Masson)?
Le Président (M. Lemay) : Abstention.
L'article 1 est adopté. M. le
ministre, à l'article 2, à la lecture s'il vous plaît.
M. Julien : Rappelez-moi, M.
le Président, là, comment faire la lecture parce que je pensais que la faisais
bien. Donc, je lis cette section-là ici?
Le Président (M. Lemay) :
Donc, on lit la page de droite de votre cahier, M. le ministre.
M. Julien : Merci, M. le
Président, pour cette précision. Alors article 2 :
«Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 22.0.1, des suivants :
« 22.0.1.1. Les prix des tarifs prévus à l'annexe
I sont indexés de plein droit, au 1er avril de chaque année, selon le taux
correspondant à la variation annuelle de l'indice moyen d'ensemble, pour le
Québec, des prix à la consommation, sans les boissons alcoolisées, les produits
du tabac et le cannabis récréatif, pour la période de 12 mois qui se
termine le 30 septembre de l'année qui précède celle pour laquelle ces
prix doivent être indexés, à l'exception du tarif L dont le prix est indexé
selon la formule A × [1 + B].
«Dans la formule prévue au premier alinéa,
la lettre A représente le prix du tarif L prévu à l'annexe I en date du
31 mars précédant l'indexation et la lettre B représente le taux
correspondant à la variation annuelle de l'indice moyen d'ensemble, pour le
Québec, des prix à la consommation, sans les boissons alcoolisées, les produits
du tabac et le cannabis récréatif, pour la période de 12 mois qui se
termine le 30 septembre de l'année qui précède celle pour laquelle le prix
du tarif L doit être indexé multiplié par 0,65.
Malgré le premier alinéa, le prix d'un
tarif n'est pas indexé :
«1° l'année où la Régie fixe ou modifie
les tarifs en vertu de l'article 48.2 de la Loi sur la Régie de l'énergie
(chapitre R-6.01); 6
2° l'année où la Régie modifie le prix de
ce tarif au 1er avril de cette année en vertu de l'article 48.3 de la
Loi sur la Régie de l'énergie;
3° l'année suivant celle où, après le
1er avril, la Régie a fixé ou modifié le prix de ce tarif en vertu des
articles 48.3 et 48.4 de la Loi sur la Régie de l'énergie. La Régie publie
à la Gazette officielle du Québec l'annexe modifiée à la suite de l'indexation
prévue au présent article. À partir de cette publication, le ministre de la
Justice assure la mise à jour des tarifs prévus à l'annexe I au Recueil des
lois et des règlements du Québec.
«22.0.1.2. La Société publie sur son site
Internet les tarifs auxquels l'électricité est distribuée prévus à l'annexe I.»
Là je lis le commentaire, je pense, hein?
Le Président (M. Lemay) : Oui.
Commentaire.
M. Julien : Cet article vise à
prévoir l'indexation des prix et des tarifs de distribution d'électricité selon
une formule établie en fonction de l'indice des prix à la consommation, IPC.
L'indexation des prix et des tarifs n'est pas effectuée une année pendant
laquelle la régie est appelée à revoir les prix, soit tous les cinq ans en
vertu de l'article 48.2 de la Loi sur la Régie de l'énergie introduit par
l'article 8 du projet de loi ou lorsque dans certaines situations
particulières la régie est appelée à modifier des tarifs en cous d'année.
L'indexation des prix...
M. Julien : ...des prix
des tarifs n'est pas effectuée une année pendant laquelle la régie est appelée
à revoir les prix, soit tous les cinq ans, en vertu de l'article 48.2 de
la Loi sur la Régie de l'énergie introduit par l'article 8 du projet de
loi ou lorsque, dans certaines situations particulières, la régie est appelée à
modifier les tarifs en cours d'année. L'indexation des prix des prix des tarifs
de distribution d'électricité n'est donc pas justifiée puisqu'ils viennent tout
juste d'être établis en vertu de l'article 48.3 et... ou... et 48.4
introduits par l'article 8 du projet de loi. Une formule d'indexation
particulière est prévue pour le tarif L. Toujours ici, l'annexe... Oui,
l'annexe I contenant les tarifs indexés sera publiée par la régie à la Gazette
officielle du Québec. Le service de la refonte du ministère de la Justice
assurera la modification de l'annexe I de la Loi sur Hydro-Québec en fonction
de cette publication.
Et on aurait, nous, déjà un amendement à
proposer. Je ne sais pas si c'est le bon moment.
Le Président (M. Lemay) :
C'est le bon moment, M. le ministre. Est-ce que l'amendement est rédigé?
Une voix
: Oui.
Le Président (M. Lemay) :
Donc, on va suspendre quelques instants pour en permettre la distribution.
(Suspension de la séance à 16 h 6)
(Reprise à 16 h 19)
Le Président (M. Lemay) :
Alors nous reprenons nos travaux. Lors de la suspension, nous avons distribué
un amendement. M. le ministre, à la lecture de votre amendement.
M. Julien : Alors, la lecture.
À l'article 22.0.1.1 de la Loi sur Hydro-Québec proposé par l'article 2 de ce
projet de loi :
1° remplacer, dans le premier alinéa, «du
tarif L dont le prix est indexé» par «des prix du tarif L, des crédits
d'alimentation en moyenne ou en haute tension et du rajustement pour pertes de
transformation, lesquels sont indexés»;
• (16 h 20) •
2° remplacer, dans le deuxième alinéa, «le
prix du tarif L prévu à l'annexe I» et «les prix du tarif L doivent être
indexés multiplié par 0,65» par, respectivement, «, selon le cas, les prix du
tarif L, les crédits d'alimentation en moyenne ou en haute tension ou le
rajustement pour perte de transformation...»
M. Julien : …«les prix du tarif
L prévus à l'annexe I» et «les prix du tarif L doivent être indexés multipliés
par 0,65» par, respectivement, «, selon le cas, les prix du tarif L, les crédits
d'alimentation en moyenne ou en haute tension ou le rajustement pour perte de
transformation» et «le prix du tarif L, les crédits d'alimentation en moyenne
ou en haute tension et le rajustement pour perte de transformation doivent être
indexés, multiplié par 0,65 en cas d'inflation et par 1,35 en cas de
déflation».
Le Président (M. Lemay) :
Parfait, M. le ministre. Pour les commentaires sur votre amendement.
M. Julien : Alors, vous
conviendrez avec moi que l'article 2 est assez technique, même à sa
lecture. L'amendement qui est proposé, c'est parce que le tarif L est en lien
avec également «les crédits d'alimentation en moyenne ou en haute tension» et
de «rajustement pour perte de transformation».
Si on n'apporte pas cette modification-là,
ces deux éléments là seraient indexés au taux, en réalité… à la pleine
inflation, pas à 0,65 %, puisqu'ils viennent en réduction, en fin de
compte, de l'indexation du tarif L, puisqu'ils sont joints ensemble. Ça
viendrait faire en sorte que la hausse serait à 0,65 %, dans le tarif L,
et que les crédits applicables seraient appliqués à 100 % de l'inflation,
ce qui n'est pas cohérent avec la méthode actuelle, c'est-à-dire que le tarif
L, actuellement, sur cause tarifaire… et ces deux éléments là varient par les
causes tarifaires quand la régie décide de modifier le taux à la même vitesse.
Pourquoi on applique 0,65 %? C'est le
résultat historique du tarif L par rapport aux autres tarifs. Alors, on vient
s'assurer que c'est à la fois les crédits et la hausse tarifaire du L… soient
proportionnelles, comme le faisait déjà la cause tarifaire, à la hauteur de
0,65 % plutôt qu'à la hauteur de 1 %, ce qui est logique puisqu'elles
sont liées.
L'autre élément, la deuxième partie, le
1,35 %. Vous comprendrez, en réalité, que s'il y a une hausse tarifaire,
une période d'inflation, disons que l'inflation mesurée est à 2 %. En
appliquant 0,65 % à 2 %, ça voudrait dire, en réalité, que le tarif L
monterait à 1,3 %. Naturellement, la question est venue : Oui, mais
si on était en période de déflation? Moins 1 %. Donc, ça veut dire que les
tarifs seraient modifiés à moins 1 % pour garder la compétitivité du tarif
L qui est sous les autres tarifs, là on viendrait appliquer 1,35 %. À
titre d'exemple, si on n'avait une déflation, et que l'inflation, c'est-à-dire
la déflation serait de 1 %, les tarifs généraux, les prix seraient de
moins 1 %. Et spécifiquement pour le tarif L, on ferait fois 1,35 %,
ça serait moins 1,35 %, toujours pour garder la marge compétitive du tarif
L, qui est le souhait, en réalité, du législateur.
Donc, assez complexe. J'espère avoir des
réponses spécifiques.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Je suis prêt à prendre des interventions. M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci beaucoup, M.
le Président. M. le ministre, j'ai cru comprendre que… Au début, c'est parce
que j'essayais de comprendre, même à la lecture lorsqu'on a reçu les documents,
j'essayais de comprendre d'où provenait, là, le 0,65 %, au deuxième
paragraphe du premier alinéa. Là, ce que j'en comprends, puis vous préciserez
si c'est possible, c'est que vous basez ce 0,65 % là sur la hausse
historique du tarif L, comparée à la croissance de la hausse des tarifs… des
autres tarifs. Donc, ce que j'en comprends, je veux juste que le ministre me le
précise, M. le Président, c'est que 0,65 % est basé sur un regard
historique, une analyse historique, de la courbe de croissance du tarif L
comparé aux tarifs… aux autres tarifs. Et donc, il fait un calcul mathématique
et il juge qu'à chaque fois que les autres tarifs augmentent de 1 %, le
tarif L augmente de 0,65 %. Est-ce que j'ai bien compris?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Vous n'êtes pas
loin de la compréhension de l'explication que je vais fournir, c'est-à-dire
qu'effectivement on a regardé sur une base historique, c'est-à-dire que la
régie, quand elle vient fixer les tarifs, à titre d'exemple : en 2014, le
tarif L, 3,5 %; les autres tarifs 4,3 %. En 2015, le tarif L, 2,5 %;
les autres tarifs, 2,9 %. En 2016…
M. Julien : ...effectivement,
on a regardé sur base historique. Ça veut que la régie, quand elle vient fixer
les tarifs, à titre d'exemple : en 2014, le tarif L, 3,5 %, les
autres tarifs, 4,3 %; en 2015, le tarif L, 2,5 %, les autres tarifs,
2,9 %; en 2016, 0,70 %; 2017, 0,20 %, 0,70 %; 2018,
0,30 %; 2019, 0,30 %, 0,90 %. Donc, il y a toujours, en réalité,
un écart. Quand on a pris le cumulatif de ces années-là, de ces six dernières
années là : la hausse cumulative du tarif L, 6,6 %; la hausse
cumulative des autres clientèles, 10,1 %.
Alors, nous autres, on s'est dit :
Sur la base, en fin de compte, d'un intervalle de cinq ans de la hausse
tarifaire qui est fixée à l'inflation, sur cette base-là de cinq ans, on va le
fixer à 65 % de l'inflation qui est le corolaire des six dernières années.
Naturellement, à la cause tarifaire après cinq ans, il y aura ajustement
spécifique du tarif L.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : O.K. Est-ce que...
Le 0,65, disons, basé sur les six dernières années, là, auquel fait référence
le ministre, est-ce que j'ai mal compris? Est-ce que ce multiplicateur-là, tel
que vécu, disons, au cours des six dernières années, est-ce qu'il a été déterminé
par la Régie de l'énergie? Ou c'est simplement une résultante des causes
tarifaires et donc des hausses selon le travail de la régie.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Nous, ce qu'on
souhaite maintenir, en fin de compte, c'est le caractère concurrentiel du tarif
L, et sur la base historique, ce qu'on observe, c'est que c'est ces
distinctions-là, quand on parle, en fin de compte, de faire progresser un tarif
haute clientèle à l'inflation, on observe que, pour avoir maintenu la
compétitivité du tarif L sur la période des six dernières années, c'est le taux
qui aurait dû être appliqué. Alors c'est ce qu'on appliquerait, en réalité,
dans le projet de loi n° 34.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Polo : O.K. M. le
Président, j'aimerais que le ministre nous montre de nouveau son tableau, son
fameux tableau.
Le Président (M. Lemay) : Oui.
M. le ministre, si vous voulez, vous avez un appel à sortir votre tableau.
M. Julien : Mon tableau ou mon
graphique?
Le Président (M. Lemay) :
Votre graphique.
Des voix
: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Julien : Je n'étais plus
sûr que je l'avais.
M. Polo : On aurait pris une
pause, M. le Président. J'aurais suggéré de prendre une pause. Mais, M. le
Président, est-ce que, sur la ligne horizontale, est-ce que le ministre peut
nous dire quelles sont les années de début et quelles sont les années de fin de
son tableau?
Le Président (M. Lemay) : Oui.
M. le ministre.
M. Julien : 2003.
M. Polo : Oui.
M. Julien : Puis 2019.
M. Polo : 2019, donc c'est 16
ans. Expliquez-moi, M. le ministre, M. le Président, pourquoi, tout d'un coup,
on est passé d'un argumentaire basé sur un graphique sur une période de 16 ans
et là on tombe sur un argumentaire, par rapport au tarif L, sur une période de
six ans.
Je vais vous dire, je ne suis pas un
économiste, j'ai fait quelques cours d'économie. Généralement, si on veut se
baser, si on peut dire, sur un argumentaire historique, afin qu'un
multiplicateur de la sorte, comme le ministre nous l'explique, soit, si on peut
dire, raisonnable, il faudrait aller chercher la plus longue période historique
pour éliminer les variations ou les années qui sont soit accidentelles soit
très hautes ou très basses pour être capable d'avoir une moyenne ou un
multiplicateur qui soit cohérent, qui soit le moindrement, si on peut dire,
cohérent afin de le justifier. Parce que si la période de temps est beaucoup
trop courte, à ce moment-là, on peut trouver une autre période de six ans qui
viendrait dire le contraire ou qui viendrait justifier le contraire de
l'argument qui est présenté par le ministre.
Alors, je lui demande pourquoi, dans le
cas présent pour le tarif L, se base-t-il uniquement sur une période de six
alors que, sur son fameux tableau, c'est sur une période de 16 ans? Et, à vrai
dire, on pourrait lui demander, ou à son équipe, pourquoi ne pas avoir sorti un
tableau sur... avoir fait référence sur une période de 40 ans ou de 50 ans.
Voilà.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
• (16 h 30) •
M. Julien : Oui mais, cette
question-là est assez facile à répondre, M. le Président. Il faut bien
comprendre qu'en 2014 il y a un décret...
16 h 30 (version non révisée)
M. Polo : ...et, à vrai dire,
on pourrait lui demander, ou à son équipe : Pourquoi ne pas avoir sorti un
tableau sur... avoir fait référence sur une période de 40 ans ou de
50 ans? Voilà.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, mais cette
question-là est assez facile à répondre, M. le Président. Il faut bien
comprendre qu'en 2014 il y a un décret gouvernemental qui est venu faire en
sorte que l'électricité patrimoniale soit indexée, et pour le L. Donc, c'est à
partir de 2014 que cette distinction-là s'est faite entre le L et le tarif en
réalité, les autres tarifs, et c'est pour ça qu'on ne peut pas remonter plus
haut. Parce que le décret gouvernemental qui avait été émis en 2014 faisait que
le L évoluait d'une manière différente des autres tarifs, puisqu'il n'y avait
pas d'indexation pour le L, tandis que l'électricité patrimoniale était
indexée. Donc, je ne peux pas retourner en arrière. Avant ça, avant le décret
gouvernemental, c'est une évolution parallèle et similaire. Donc, on poursuit,
en réalité, la volonté du décret gouvernemental de 2014 qui faisait une
indexation pour les tarifs, mais non spécifique pour le L.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : O.K., parfait, bonne
réponse. Ceci dit, j'aimerais lui demander comment il justifie qu'un
multiplicateur soit positif, en deçà de 1 %, dans des années d'inflation,
mais supérieur à 1 %... supérieur à 1, le multiplicateur, supérieur à 1
dans les années de déflation. Et la raison pour laquelle j'évoque ça, M. le
Président, c'est parce qu'on pourrait ici avoir un débat économique de quelle
est une situation de déflation, qu'est-ce qui cause une situation de déflation.
Une situation de déflation, c'est quand, collectivement, pour... dû à un
contexte économique grave, dû à un contexte de recul économique, bien,
l'ensemble des prix à la consommation... il y a, à ce moment-là, un recul des
prix, compte tenu, justement, d'un ralentissement économique, O.K.? Donc, la
théorie économique ou la, si on peut dire, littérature économique est très...
elle en parle en long et en large. Ceci dit, ce que je trouve contradictoire,
puis le ministre pourra me corriger, c'est que, dans une situation où... de
déflation, en ayant un multiplicateur supérieur à 1, c'est qu'essentiellement
les prix ou, dans ce cas-ci, le tarif va continuer à augmenter indépendamment
d'un contexte économique de déflation. Donc, alors que l'ensemble des prix
diminuent, qui est un facteur... je veux dire, c'est un facteur naturel ou normal,
ici, à travers un multiplicateur supérieur 1, c'est qu'on s'assure que les
tarifs, eux, vont continuer à augmenter. Donc, si je traduis ça dans un langage
courant, là, si on peut dire, auprès d'une famille... Parce que, là, je vous
explique, dans un contexte de récession, les prix peuvent être... peuvent
commencer à reculer, le taux de chômage peut augmenter, donc, le revenu des
ménages est compromis, donc, le recul des prix peut donner un certain répit aux
ménages. Mais, dans ce cas-ci, par contre, l'augmentation des tarifs, elle,
elle est garantie. Donc, je demande au ministre de nous expliquer comment il
explique, justement, cette contradiction — en tout cas, moi, c'est
l'interprétation que j'en fais — cette contradiction au niveau du
multiplicateur.
Le Président (M. Lemay) :
D'accord. Je ne suis pas le... un spécialiste non plus dans tous ces
domaines-là, mais je crois que ça a rapport avec la valeur absolue, peut-être.
M. Julien : Merci, M. le
Président. Donc, en réalité, non, ce n'est pas le cas, M. le Président.
Écoutez, par exemple, là, si on est en situation de déflation, donc, on est à
moins 1 %, alors le facteur multiplicatif est 1,35, donc, le L, ce serait
moins 1,35 %, puisque, quand on prend un positif puis on le multiplie avec
un négatif, ça donne un négatif. Donc, le négatif, c'est la déflation, et
naturellement le positif, c'est le facteur multiplicatif. Donc, ça serait moins
1,35, donc, il n'y aurait pas d'augmentation. C'est juste que la diminution
sera supérieure pour le tarif L pour maintenir la volonté du décret de 2014 de
différents types tarifs L par rapport à ces augmentations, à celui, en fin de
compte, des autres tarifs.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Polo : Parfait. La
diminution va être supérieure, donc les consommateurs au tarif L vont avoir une
plus grande diminution que les consommateurs résidentiels ou les PME...
M. Julien : ... en fin de
compte des autres tarifs.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Polo : Parfait. La diminution
va être supérieure, donc les consommateurs au tarif L vont avoir une plus
grande diminution que les consommateurs résidentiels ou les PME. Est-ce que c'est
ça que je...
M. Julien : Alors, la volonté
du décret, en réalité, 2014, était de faire cette différenciation. Donc, dans
un cas de figure, comme, depuis 2014, la hausse est inférieure au tarif L, par
ce décret-là, que la hausse des autres clientèles, donc la baisse, en réalité,
c'est toujours de maintenir un écart compétitif pour la tarif L par rapport aux
autres clientèles, selon la volonté du décret. Donc, on a une croisée des
chemins à 0 %, et naturellement, après ça, on applique 65 % d'un
côté. Alors, 65 %, si la hausse est de 2 %, le tarif L va être à 1,3 %.
Moins 1 %... si c'est moins 1 %, le tarif L va être à moins
1,35 %. C'est pour maintenir, en réalité, cet écart souhaité à l'intérieur
du décret de 2014. On pourrait utiliser d'autres méthodes, on est ouverts à des
suggestions pour utiliser d'autres méthodes pour être en mesure de maintenir,
en réalité, l'écart prévu au décret de 2014 entre le tarif L et les autres
tarifs.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Polo : Parfait. Le ministre
fait référence au décret de 2014 et il utilise l'explication en faisant
référence au décret de 2014 pour expliquer, là, le contenu de son amendement. Est-ce
que le décret de 2014 reflète sa volonté et sa vision ou est-ce qu'il ne fait
que poursuivre dans la lignée du décret de 2014? En d'autres mots, quelle est
la volonté, quelle est la vision du ministre? Est-ce qu'elle est cohérente
envers le... à partir du décret de 2014, ou est-ce que lui-même a une volonté
puis une vision qui est différente de celle-ci?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui. M. le
Président, notre volonté, naturellement, est de maintenir un L compétitif, donc
cet écart entre les deux taux vise à assurer la compétitivité du tarif L par
rapport à sa clientèle, et c'est l'objectif qui est visé de poursuivre sur
cette compétitivité.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Polo : O.K. Donc, lui n'y
voit aucune objection, à ce moment-là, à poursuivre dans ces calculs-là, donc
de maintenir cet écart-là. Est-ce que... J'aimerais, si possible... O.K.,
j'aimerais, si possible, M. le Président, revenir à peut-être une question plus
globale, encore là, sur... En fait, je vais lui poser une question plus
précise, mais qui est en lien avec le contenu de cet amendement et de cet
alinéa, O.K.? En quoi l'indice des prix de la consommation ont un lien direct
sur les intrants qui déterminent la hausse des tarifs?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Polo : Quelle est la
corrélation?
M. Julien : Alors là, c'est
une discussion même sur le principe, M. le Président, là, qu'on a à ce
moment-ci, donc on a fait démonstration... Alors là, je vais le ressortir
encore. Donc, on fait quand même la démonstration, à travers les années, que
l'inflation et l'augmentation des tarifs suite à la cause tarifaire suit une
courbe assez similaire. Naturellement, il y a des points où la courbe se
rejoint, où elle s'y écarte, ponctuellement. Effectivement, là, 100 $ en
2003, en 2019, selon l'inflation, coûterait 128,4 $, et, selon les causes
tarifaires, coûterait 136,2 $.
• (16 h 40) •
Donc, oui il y a une corrélation. La
corrélation n'est pas parfaite, effectivement. D'un autre côté, elle s'y
assimile assez bien, et c'est pour ça qu'on accepte que, sur une période de
cinq ans — alors, il y a un gel tarifaire et après ça, une
inflation — c'est parce que la corrélation, bien qu'elle ne soit pas
parfaite, est démontrée. Et il y aura toujours possibilité d'ajuster après cinq
ans si on s'en est écarté. Donc, l'utilisation de l'inflation, comme dans le
décret de préoccupation de 2015, où on utilisait la notion d'inflation, pour
nous, est une notion qui est prévisible, qui est comprise, qui est connue et
qui s'applique à plusieurs tarifs de manière... Encore, le maire de Québec
sortait, sur la hausse de taxe à l'inflation, les baux de villégiature, la
hausse des baux à l'inflation. Donc, c'est cette notion-là qu'on prend...
M. Julien : …pour nous est une
notion qui est prévisible, qui est comprise, qui est connue et qui s'applique à
plusieurs tarifs de manière… Encore, le maire de Québec sortait sur la hausse
de taxes à l'inflation, les baux de villégiature, la hausse des baux à l'inflation.
Donc, c'est cette notion-là qu'on prend et la correction sera 60 mois, le cas
échéant.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Polo : Parfait. Mais ma
question, ce n'était pas : Quelle est la corrélation entre la courbe
d'augmentation des prix depuis les 16 dernières années versus la courbe
d'augmentation de l'inflation au cours des 16 dernières années. Ma question
était plutôt sur quelles sont les coïncidences, quelle est la corrélation,
quels sont les éléments des intrants qui déterminent les tarifs versus les
éléments qui déterminent l'indice des prix à la consommation. Quelle est la
corrélation entre les deux? Est-ce qu'il y a des intrants qui se retrouvent
dans les deux composantes, là, des tarifs d'électricité versus l'inflation…
versus l'indice des prix à la consommation?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, encore une fois, je réitère que ce n'est pas, en réalité, du hasard.
Une structure de coûts organisationnels, il y a de la rémunération, il y a des
contrats donnés, il y a des travaux d'infrastructure, et c'est l'ensemble des
coûts, en réalité, de la structure. Je ne dis pas qu'il y a une corrélation
parfaite, mais naturellement, dans une structure de coûts, plusieurs éléments
sont inflationnés, mais nous, à terme, on constate qu'après 15 ans la
corrélation est presque parfaite sur cette période-là et c'est pourquoi on va
l'appliquer sur une intervalle de cinq ans, naturellement, avec le gel en
première année, et que la régie pourra faire une cause tarifaire après cinq
ans.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Polo : M. le Président,
dans… En fait, vous savez quoi? Je vais laisser mes autres collègues
intervenir. Je vais peut-être revenir, là, sur l'amendement du ministre par la
suite.
Le Président (M. Lemay) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? M. le député de Marquette.
M. Ciccone :Merci beaucoup, M. le Président. Vous savez, puis je l'ai déjà
dit à maintes reprises, un projet de loi, c'est souvent… habituellement, en
théorie, ça devrait être écrit pour la population qui décide de prendre un
projet de loi puis qui veulent comprendre, là, que c'est régi… qu'est-ce qui
est régi… La population, dans différents secteurs, et… On doit être capables de
le prendre et être capables de comprendre, là, sensiblement, un minimum, puis
ce n'est quand même pas évident. Alors, j'ai quelques questions pour M. le
ministre.
Je sais qu'on a rédigé puis on a travaillé
très fort pour rédiger ce projet de loi là, le projet de loi n° 34 devant
nous, et là on voit qu'il y a des chiffres qui apparaissent, là, 0,65.
Initialement, avant l'amendement, il n'y avait aucune mention du 1,35 en cas de
déflation. Et, pour les gens qui ne savent pas c'est quoi, la déflation, là,
déflation apparaît lorsque la demande est faible par rapport à la quantité des
biens et services disponibles dans l'économie. En économie, la déflation peut
correspondre à un ralentissement de l'activité économique. Alors, en gros,
c'est ce que ça veut dire, là, une déflation. Moi, je veux juste savoir, quand
ça été écrit, justement, le projet de loi, quand est-ce qu'on a réalisé,
justement, que c'était important d'amener cet amendement-là? Est-ce que ça été…
puis je ne prête pas des intentions… une omission ou une erreur ou un…
peut-être, quelqu'un, un scientifique, un spécialiste est venu nous voir puis
nous on dit : Euh, là, c'est parce que vous allez peut-être vous planter,
là, si vous ne rajoutez pas, justement, cette partie-là, cet amendement-là
parce qu'à un moment donné ça ne fonctionnera plus s'il y a une déflation? Je
veux juste savoir le contexte dans quoi ça s'est… comment ça s'est fait,
justement, de décider cet amendement-là… qui est logique, soit dit en passant.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui. Bien
honnêtement, M. le Président, on a eu des discussions. Je me rappelle, en
réalité, là, on était en discussion au cabinet, là… quelques semaines, et c'est
moi qui a amené la question. J'ai dit : Écoutez, on… il ne faudrait pas
prendre pour acquis que… puisque, quand on regarde les années passées où on
voit une… c'est vrai qu'avec la Banque du Canada, qui est assez stable dans le
temps… Mais j'ai dis : Si, par exemple, une année, il y avait une
déflation, moins 1 %, en appliquant le 0,65 %, on aurait fait en
sorte, en fin de compte, que les autres clientèles auraient eu moins 1 %
et que le tarif L aurait eu moins 65 %, ce qui aurait fait en sorte que,
sur la base comparable, le tarif L aurait été moins compétitif, soudainement.
On aurait obtenu l'effet inverse. Alors, c'est là qu'on est venus introduire,
il y a déjà quelques semaines, en prévision, là, de la discussion qu'on a
aujourd'hui…
M. Julien : ...clientèle
aurait eu moins 1 % et que le tarif L aurait eu moins 65 %, ce
qui aurait fait en sorte que, sur la base comparable, le tarif L aurait
été moins compétitif soudainement. On aurait obtenu l'effet inverse. Alors,
c'est là qu'on est venu introduire il y a déjà quelques semaines en prévision,
là, de la discussion qu'on a aujourd'hui, un amendement au projet de loi. Je
crois qu'il aurait été apporté de toute façon par quelqu'un qui serait venu
faire ce jeu de calcul là de manière momentanée. Donc... Puis je vous dis, on
allait... On a analysé d'autres méthodes. On pense que c'est a bonne, mais il y
a d'autres méthodes qu'on aurait pu utiliser pour différencier le tarif L
et les tarifs généraux. On pense que c'est la bonne, mais si vous avez d'autres
méthodes, on serait prêt à les analyser avec vous. L'objectif, naturellement,
c'est de respecter le décret gouvernemental de 2014 qui procure en réalité un
avantage dans l'évolution des prix et des tarifs pour assurer la compétitivité
du tarif L.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Marquette.
M. Ciccone :
Merci beaucoup, M. le Président. Je suis content justement d'entendre le
ministre parce que ça peut être volatile. Ça peut être volatile effectivement.
Cependant, quand on écoute le ministre des Finances qui, lui, dit que
l'inflation est prévisible à long terme parce que, justement, la Banque du
Canada prévoit des cibles à long terme. Je suis content de voir que, justement,
on est capable de venir nous dire aujourd'hui et apporter un amendement qui
dit, justement, dans l'explication du ministre qui dit que, oui, c'est vrai, ça
peut être volatile, il peut y arriver des changements drastiques. On ne sait
jamais ce qui peut arriver. On l'a vu dans le passé, là, avec des incidents qui
ont fait en sorte que l'économie a chuté quand même assez drastiquement.
Maintenant, on voit des chiffres dans le
projet de loi, dans l'article 2, qui nous intéressent, le 0,65. Il y a
0,65. Puis j'aimerais ça savoir, moi, comment on est arrivé justement au 0,65
et qu'on a été capable justement... Parce qu'on comprend que le tarif L,
là, c'est pour une clientèle... C'est un tarif industriel, là, qui... C'est une
clientèle de grande puissance. Puis c'est normal que, quand tu utilises
énormément d'électricité, bien, tu veux aussi donner l'aide nécessaire. Aussi
dans le cadre du plan économique du Québec de mars 2016, le gouvernement
provincial annonçait des mises en place d'un programme visant à inciter les
grandes entreprises industrielles implantées au Québec, dont l'abonnement au
service d'électricité et au tarif L, à investir dans leur installation.
Alors, on veut donner justement un coup de main à ces grandes industries là.
Mais ma question est bien simple, M. le Président. Le 0,65, pourquoi le 0,65?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, comme je le mentionnais tout à l'heure, là, on a regardé... Bon,
c'est depuis 2014, là, que l'électricité patrimoniale est indexée, mais pas le
tarif L. Donc ça a eu un impact en réalité depuis 2014 sur les décisions
de la régie suite à ce décret gouvernemental. Donc, on a pris les six dernières
années puis on a pris le tarif L, la variation du tarif L. Donc,
c'était, admettons, 3,5 % en 2014 tandis que l'autre clientèle c'était
4,3 %. 0n est venu prendre chacune des variations. On a regardé l'effet
que ça a eu sur la période de cinq ans... Bien, sur la période de six ans,
excusez-moi. Alors, ça a donné 6,6 % d'augmentation pour le tarif L
sur six ans et 10,1 % pour l'autre clientèle. Donc, on est venu dire qu'on
allait appliquer ce ratio-là. Mais, comme je vous dis, puis je vous l'amène
même tout de suite, là, l'autre élément qu'on a eu en discussion, qui pourrait
être aussi une solution, qu'on n'a pas retenue. On préconise celle-ci, mais on
aurait pu prendre tout simplement un écart de point de base. Je m'explique.
Donc, on voit qu'on a 6,6 % cumulatif
sur six ans par rapport au tarif L, puis on a 10,1 % sur six ans par
rapport aux autres clientèles. Donc, c'est un écart à peu près de... pas à peu
près, exactement de 3.5 % sur cette période-là. 6,6 %, 10,1 %.
3,5 %, je ne veux pas entrer dans la grande mathématique, là, mais c'est
assez simple. Si on le divise par 6 parce que c'est une période de six ans, ça
veut dire qu'à chaque année c'est à peu près 60 points de base,
c'est-à-dire 0,6 % d'écart. On aurait pu prendre aussi, dire : On va
fixer à l'inflation tous les tarifs, et le tarif L sera 0,6 %
inférieur à la fixation.
• (16 h 50) •
On a fait un choix avec un multiplicateur,
mais on aurait pu appliquer en fin de compte sur base historique des six
dernières années, l'écart entre les deux est à peu près de 0,6 % et de
venir dire : On a en réalité les autres tarifs et on réduit de 0,6 %.
Donc, si l'an prochain, par exemple, l'inflation est à 1.7 %, tous les
autres tarifs seraient à 1,7 % et le L serait à 1,1 %. Puis,
naturellement, on va toujours venir faire...
M. Julien : ...sur base
historique des six dernières années, l'écart entre les deux est à peu près de
0,6 %, et de venir dire : on a en réalité les autres tarifs et on
réduit en réalité de 0,6 %. Donc si l'an prochain par exemple l'inflation
est à 1,7 %, tous les autres tarifs seraient à 1,7 et le L serait à 1,1.
Naturellement, on va toujours venir faire l'ajustement après 60 mois sur
une cause tarifaire où l'ensemble des éléments serait regardé par la régie,
mais durant la période, être on pourrait accorder cet élément-là.
Donc, on a préconisé à l'intérieur du projet
de loi un ratio, un multiplicateur. On aurait pu aussi privilégier tout
simplement une différence en points de base entre celui qui est fixé par
l'inflation auquel on retire 0,6 % par exemple. On pense que c'est la
meilleure solution, mais la discrimination entre les deux solutions vise le
même objectif et on pense que sur la longue période, on va arriver au même
résultat.
M. Ciccone :
Si je rentre dans les hypothèses, M. le Président, parce que... Puis c'est une question
puis pardonnez ma, je veux dire, ma non-connaissance justement du milieu de
l'énergie, là. Mais advenant justement une volatilité soudaine, je comprends
que vous vous êtes basé sur les... M. le Président, le premier ministre... le ministre
s'est basé sur les six dernières. Mais s'il y a une volatilité quand même dans
le marché, là, soudaine, est-ce qu'on pourrait se retrouver...
Est-ce que les industries, qui justement
ont le tarif L qui est très avantageux pour eux, pourraient se retrouver dans
une situation où ils vont être perdants parce qu'on a choisi le 0,65? S'il y a
une volatilité vraiment dans le marché, dans l'économie, là.
M. Julien : Non, au contraire.
Si on pense dans une perspective de volatilité, puis il faut bien comprendre
ici on... Le projet de loi, lui, doit parer à toute éventualité. Alors, ce
n'est pas parce qu'on y prévoit une situation de déflation, qu'on pense qu'il
va y avoir une déflation — une déflation, ça fait un certain temps
qu'on n'a pas eu de déflation au Canada, ça fait très
longtemps — mais si je... Je vais parler au président, si j'écoute la
question de min collègue de Marquette. En période de volatilité, ce qu'on n'a
pas connu comme je vous le dis, là, la courbe de l'inflation est assez stable
parce que la Banque du Canada fait très bien son travail, mais s'il y avait
volatilité effectivement, c'est-à-dire une hausse d'inflation ou une baisse
d'inflation, ça serait en réalité avec la méthode de calcul plus avantageux
pour le tarif L.
Je m'explique. Si par exemple la moyenne
des six dernières années était à 0,6 % d'écart, mais soudainement l'année
prochaine, là — ce n'est pas ce qu'on
envisage — l'inflation est à 10 %. Bien ça voudrait dire en
réalité que l'augmentation tarifaire du L serait à 6,5 %, un écart de
3,5 %. S'il était à moins 4 %, une déflation de moins 4 %, à 1,35
ça serait moins 5 point quelques pour cent. Oui. Alors tout est relatif,
mais l'écart... Plus ça serait volatile, plus ça serait avantageux pour le
tarif L, parce qu'il bénéficie en fin de compte d'un calcul proportionnel.
M. Ciccone :
C'est très bien expliqué, M. le ministre, merci, M. le Président.
M. Julien : C'est pour ça
qu'on a analysé différents scénarios. On pense qu'on a le bon, mais peut-être
que les points de base serait le bon également. Puis nous en fin de compte, ce
qu'on veut maintenir, c'est la compétitivité du tarif L, alors c'est l'objectif
de l'article 2, qui n'est pas le plus sexy, j'en conviendrais avec vous,
qui est assez technique, mais qui a un objectif assez clair.
M. Ciccone :
C'est, M. le Président, c'est très, très bien expliqué. Cependant, je ne
voudrais pas que M. le ministre s'excite, là...
M. Julien : Ha! Ha! Ha! Vous
ne trouvez pas qu'il me prête des intentions, là, M. le Président? Ha! Ha! Ha!
M. Ciccone :
Je pense que...Je ne voudrais pas... Parce que je crois encore, M. le
Président, je crois encore que la Régie de l'énergie pourrait faire ce
travail-là encore de bonne façon. Ils le font déjà, puis moi, je pense qu'on
pourrait garder la chose telle qu'elle est. Mais je dois dire, en toute
honnêteté, que j'ai quand même peu de connaissances... J'étais bon en math, M.
le Président, j'étais quand même bon en algèbre en général, mais de la façon
que ça a été expliqué par M. le ministre, je comprends très bien où il veut en
venir. Alors, c'est tout ce que j'avais à dire, Monsieur, pour l'instant.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci, M. le
Président. Une question ou deux de précision pour commencer, parce
qu'admettons-le, oui, c'est compliqué. Quand on parle du tarif L, je note qu'on
parle des grands consommateurs industriels de 5000 kW et plus, est-ce que
je peux comprendre... est-ce qu'on peut comprendre si on parle, donc, des Rio
Tinto, des industries lourdes, ce n'est pas le dépanneur du coin, évidemment,
mais comment est-ce qu'on peut...
M. Birnbaum : ...quand on parle
du tarif L, je note qu'on parle des grands consommateurs industriels de
5000 kilowatts et plus, est-ce que je peux comprendre et est-ce qu'on peut
comprendre si on parle, donc, des Rio Tinto, des industries lourdes, ce n'est
pas le dépanneur du coin, évidemment, mais comment est-ce qu'on peut qualifier
cette catégorie-là comme il faut?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Naturellement, on
parle naturellement, là, de très grands consommateurs. Le tarif L s'applique à
un abonnement annuel à titre duquel la puissance à facturer minimale est de
5000 kilowatts ou plus... et/ou plus et qui est lié principalement à une
activité industrielle. Alors, certaines entités que mon collègue a nommées
peuvent être quand même sur des contrats spéciaux. Il y en a peu mais il y en a
eu, on n'en a pas refait, nous. Je ne vous dirais pas que c'est notre souhait
mais il y a la possibilité. Naturellement, c'est les grands consommateurs
d'électricité qui sont au tarif L.
M. Birnbaum : M. le Président,
pour voir comment ça se construit, bon, à tire d'exemple, si on avait une usine
de 10 employés qui produisait des produits nettoyants, je donne un exemple
mais bon, je ne sais pas, 50 000 pieds carrés comme usine,
seraient-ils touchés par le tarif L? Ou une autre façon de formuler la question,
est-ce qu'on parle des milliers de PME, de petites entreprises ou est-ce qu'on
parle d'un nombre restreint, comme je dis, de grandes, grandes entreprises
filiales des multinationales et tout. C'est juste pour comprendre l'étendue de
ce tarif-là ainsi que l'importance d'assurer la compétitivité en ce qui a trait
aux consommateurs de ce type.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Donc, on me
souffle à l'oreille qu'il y a 160 clients, 161 exactement, qui bénéficient
du tarif L. Naturellement, le tarif L ici on parle bien, là... puis quand on
regarde, en réalité, le domaine d'application, c'est par rapport à une
consommation. Il y a d'autres éléments qui peuvent venir en compte s'il y a de
la création d'emplois mais ce n'est pas lié au tarif, là. Alors, le tarif L,
c'est consommation dans des activités industrielles.
M. Birnbaum : Donc, M. le
Président, j'imagine qu'on parle des grands joueurs en région ainsi qu'en
métropole. On parle des grands joueurs si on parle de 160... des grands
consommateurs.
Une ou deux autres questions de précision,
là. Au premier alinéa, je note la proposition contenue dans le projet
d'amendement de remplacer «du tarif L dont le prix est indexé» par «des prix du
tarif L, des crédits d'alimentation en moyenne ou en haute tension et du
rajustement pour pertes de transformation, lesquels sont indexés». Alors, on...
de toute évidence, on a décidé qu'il fallait ajouter des précisions.
Première question pour comprendre de quoi
il s'agit ces éléments-là. Est-ce qu'on peut définir s'il vous plaît, M. le
Président, «les crédits d'alimentation en moyenne ou en haute tension»?
J'imagine que ça, c'est lié à la consommation chaque année comptabilisée en
quelque part. Ce serait intéressant d'avoir une définition.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, alors, c'est
très technique. Donc, les crédits d'alimentation c'est... ou rajustement pour
pertes, ce sont deux dispositions toujours... dispositions tarifaires qui
s'adressent aux entreprises qui utilisent, justement, de la tension plus
élevée, là, de 5000 kilowatts. Et naturellement, dans la cause tarifaire
actuelle sur base annuelle, quand la régie dit : Le tarif L va monter, par
exemple, en 2014, de 3,25 % et les autres clientèles vont être à
4,3 %. Ces éléments-là, les crédits d'alimentation et, en réalité, les
rajustements pour pertes de transformation, étaient à 3,5 %, le tarif L.
Parce que, naturellement, c'est une augmentation avec un ajustement à la
baisse, le cas échéant, pour ces entreprises-là.
• (17 heures) •
Alors, c'est interrelié et si on n'avait
pas amené cette modification-là, ces deux éléments-là qui sont directement liés
au tarif L, auraient été ajustés sur l'inflation. Donc, un ajustement plus
grand en réalité que qu'est-ce qu'il aurait dû l'être puisqu'ils sont
interreliés. Donc, on veut s'assurer que la hausse et les crédits soient sur la
même base d'inflation. C'est pour ça qu'on est venu ajouter ces deux
éléments-là, sans quoi ces deux éléments-là auraient pu être inflationnés...
une réduction plus grande plus inflationnés au taux... le crédit par exemple...
17 h (version non révisée)
M. Julien : ...donc on veut
s'assurer que la hausse et les crédits soient sur la même base d'inflation.
C'est pour ça qu'on est venu ajouter ces deux éléments-là, sans quoi ces deux
éléments-là auraient pu être inflationnés... une réduction plus grande puisse
inflationner au taux... le crédit, par exemple, plus 3 %, tandis qu'on
avait accordé 65 % à la hausse tarifaire. Donc, ils sont en lien, donc l'augmentation
sera au même pourcentage que la diminution, le cas échéant, pour compléter
l'ajustement. Donc, c'est technique, mais... Cette année, c'est plus 2 %
de tarif L, par exemple, c'est-à-dire 65 % de l'autre, et tes crédits
seront également à plus 2 % de valeur, alors, puisque la hausse et la
baisse doivent suivre la même augmentation en termes de pourcentage. Donc,
c'est essentiel de l'appeler, sinon on va avoir une disproportion, en fin de
compte, dans les crédits qui seraient ajustés selon l'inflation pure.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Birnbaum : Merci. Merci.
M. Julien : Elle est plus
difficile, celle-là, hein?
M. Birnbaum : Non, mais je
fais de mon mieux pour vous suivre, et, comme mon collègue de Marquette a dit,
les explications... j'apprécie la précision, mais ce n'est pas facile, on ne le
cache pas.
J'ai des souvenirs de nos discussions sur
les éléments indissociables et j'essaie de comprendre si le tarif, et on a
arrêté là, quelque part... on parle du tarif, dont le prix. Est-ce que le prix,
une autre fois, est un des facteurs... et d'autres facteurs qui touchent au
prix, indissociables ou d'autres, sont les crédits d'alimentation et les
rajustements pour les pertes de transformation? Est-ce que des facteurs... Est-ce
que c'est deux autres facteurs qui s'ajoutent au prix, qui ont un impact sur le
tarif? Est-ce que ces trois facteurs comme... les trois facteurs dont on a
parlé... bien, pas autrement dit, mais une autre façon, peut-être, de formuler
la question : Est-ce que ces deux critères qu'on ajoute sont des modalités
de calcul applicables, à quelque part, des conditions d'application? Est-ce que
c'est le même ordre d'idées et est-ce qu'on parle de trois composantes d'un
tarif, pour bien comprendre ce qu'on lit devant nous?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, le crédit
et les rajustements feraient partie du prix, c'est-à-dire qu'un crédit, par
exemple, ce serait... Il y aurait un signe de dollar. Alors, ton prix sera x,
ton crédit sera y, avec des signes de dollar, ton crédit, c'est des dollars,
même chose pour les rajustements. Donc, c'est pourquoi ces éléments-là peuvent
être indexés. Alors, on veut que le crédit soit indexé à la même proportion que
le tarif L. Alors, le tarif L est indexé à 65 % de l'inflation, et le
crédit applicable au tarif L, le cas échéant, va être indexé, puisque c'est un
prix également à 65 % de l'inflation. Parce que ça serait... Il n'y aurait
plus de proportion, c'est-à-dire que quelqu'un pourrait bénéficier d'un crédit
augmentant plus rapidement que son prix si on faisait en sorte, en réalité, de
ne pas associer ces trois éléments-là, comme le fait déjà la cause tarifaire.
C'est-à-dire que, quand on vient faire une augmentation du tarif L qui est
inférieure aux autres clientèles, on applique cette augmentation-là à la fois au
tarif, au prix du L, et au crédit, et au rajustement, en toute logique.
Donc, c'était une omission, en fin de
compte. L'amendement, ici... l'amendement, il vient corriger effectivement deux
omissions. La première, c'est une précision par rapport à quoi va s'appliquer
le 65 %, et la deuxième, c'était de dire : Bien qu'on ne voit pas
cette perspective-là, s'il y avait une déflation, le comportement du schéma
mathématique serait dysfonctionnel, parce que, là, ce serait... le tarif L, en
déflation ne serait pas avantagé, bien au contraire, il serait désavantagé dans
la perspective de maintenir le point 65 %.
M. Birnbaum : Bon. M. le
Président, je veux comprendre si l'amendement était afin de rendre ça plus
clair et exact ou est-ce que c'est un nouveau calcul nécessaire parce que les
crédits d'alimentation étaient indexables aussi? Pas les pertes de
transformation, j'imagine. Autrement dit, est-ce que c'est une précision pour
la clarté ou, si j'ai bien compris, c'est parce que la formule... l'explication
de la formule n'était pas exacte dans le libellé sans cette proposition
d'amendement?
M. Julien : Alors, cet
amendement-là permet d'être précis sur les éléments qui vont être indexés et
qui l'étaient déjà, ces éléments-là. Si on n'amène pas cette précision-là, les
deux éléments vont être indexés à l'inflation. Et puisqu'ils sont reliés au
tarif L, ils doivent être indexés à la variation pourcentage du tarif L. Donc,
c'est...
M. Julien : ...sur les
éléments qui vont être indexés et qui l'étaient déjà, ces éléments-là. Si on
n'amène pas cette précision-là, les deux éléments vont être indexés à
l'inflation et, puisqu'ils sont reliés au tarif L, ils doivent être indexés à
la variation au pourcentage du tarif L.
Donc, c'est une précision qui fait en
sorte qu'on est conformes à ce qui se fait actuellement, c'est-à-dire que,
quand on modifie le tarif L, ces deux éléments-là sont modifiés de la même
façon en pourcentage. Naturellement, le 1,35 versus le 0,65, c'est pour justement
une éventualité de déflation qu'on appliquait le 0,65. On disait : En
déflation, le tarif L va se trouver à être moins compétitif. Ce n'est pas ce
qu'on souhaite. Donc, c'est pour l'objectif même qu'on a apporté, c'était justement
là.
Donc, ce n'est pas un ajout, c'est déjà
comme ça que ça se comporte. Alors, c'est ça qu'on veut reproduire ici. Alors,
sans ces modifications-là, on ne reproduit pas ce qui se passe actuellement.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci. Merci,
M. le Président. Je comprends la préoccupation du ministre d'assurer la
compétitivité, surtout quand ... l'explication qui nous démontre qu'on ne parle
que de 160 clients, d'une importance assez intéressante. J'imagine, si on
regardait le monde employé par ces 160 clients, ça serait intéressant
aussi.
En même temps, et là je me réfère à
l'alinéa 2, on ouvre la contingence, la possibilité d'une déflation, qui
est réelle, toujours réelle, comme le ministre a constaté. Les dernières
années, on n'est pas passés par là, mais c'est toujours une possibilité. Donc,
on parle d'un article pour protéger la compétitivité, en quelque part, à l'aube
d'un projet de loi qui va fixer le tarif pour le simple consommateur.
Alors, en quelque part, j'ose demander au
ministre, pour les clients industriels, on comprend qu'il faut être prêts pour
les contingences, mais, si j'ai bien compris, pour les simples consommateurs et
consommatrices, M. le Président, si on se trouvait en situation de déflation,
pour l'instant, il n'y a aucune contingence, que j'aurais compris, dans le
projet de loi, qui va les protéger lors du gel de proposé pour 2020, lors du
plafond de l'inflation... pas plafond, tarifs fixés à l'inflation en 2021,
2022, 2023 et 2024.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, non,
M. le Président, ce n'est pas la bonne compréhension, je crois. Écoutez...
Alors, si on avait augmenté les tarifs
selon l'inflation, là, c'est l'inflation observée au 30 septembre. De
mémoire, c'était 1,7 % sur les paramètres en réalité utilisés dans le
projet de loi. Donc, au mois d'avril, on serait arrivés à 1,7 %. Si, par
exemple, au mois de septembre 2000 je ne sais pas quoi, il y a une inflation
qui s'avère être une déflation, c'est moins 3 %, bon, les tarifs seraient
modifiés à moins 3 %. Donc, ça va suivre l'inflation, qui serait une
déflation. Donc, ça serait une réduction des tarifs en période de déflation.
Naturellement, ce n'est pas...
Puis, encore là, là, un projet de loi doit
couvrir tout le spectre du potentiel, là. Mais des déflations, au Québec, il
faudrait, là... il faudrait qu'on me dise quand est-ce que c'est arrivé. Ça
fait un certain temps, je crois, puis ce n'est pas ce qui est... La banque
centrale fait un travail beaucoup plus robuste, je pense, que dans les
années 20 et 30, là. Mais on doit quand même regarder : Voici le
domaine du potentiel, puis il faudrait que le projet de loi soit capable de
faire face à ces situations-là. Mais on ne prétend pas qu'il y a une déflation
qui s'en vient, bien au contraire.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : M. le
Président, il me semble que dans les récessions de 1980 et même 2008, on n'était
si loin de la déflation. Évidemment, je comprends qu'il faut se préparer pour
ce genre de contingence.
• (17 h 10) •
Mais je veux continuer sur la même voie.
Advenant, M. le Président, une situation de déflation, je comprends que le
législateur démontre une grande prudence pour ces intervenants essentiels, ces
grands joueurs en termes de consommation de l'énergie. Il faut les protéger, il
faut qu'ils soient en mesure de, j'imagine, dans plusieurs cas, de vendre leurs
produits sur le marché mondial. Et on ne peut pas rester dans notre bulle, il
faut qu'on soit prêts à les accorder un tarif compétitif, en toute contingence,
devant toute possibilité en termes d'horizon économique. M. le Président, je...
M. Birnbaum : ...sur le marché
mondial. Et on ne peut pas rester dans notre bulle, il faut qu'on soit prêts à
les accorder un tarif compétitif, en toute contingence, devant toutes
possibilités, en termes d'horizon économique. M. le Président, je me permets un
parallèle. Les consommateurs, consommatrices du Québec sont en compétition
chaque jour aussi. Selon l'économie actuelle, ils doivent réconcilier
souvent — et je vous rappelle de ce 15 % qu'Hydro-Québec
identifie — qu'il n'est pas en mesure de régler leurs comptes, leurs
factures d'Hydro. Ce monde-là est dans un monde compétitif aussi, et très réel.
Ce sont nos concitoyens qui doivent décider des fois comment faire manger leurs
enfants comme il faut, les soigner, etc. Alors, je veux juste m'assurer que
j'ai bien compris, parce que je vois en quelque part, M. le Président, que nous
sommes en train, avec toute prudence... Je ne suis pas non plus économiste.
J'ai tendance à croire que c'est les mesures qu'il faut prévoir. Par contre, et
j'aimerais que le ministre réponde, je me... je crois que je lis ici un plan de
contingence pour protéger nos grandes industries et j'ai tendance à croire
qu'il n'y a aucune protection... Et j'utilise le terme compétitivité. Le
consommateur, M. le Président, doit savoir que sa facture d'électricité est
très compétitive et que ça reflète le marché actuel. Alors, est-ce que je me
trompe? N'y a-t-il pas à quelque part... Bon, pour simplifier mon hypothèse,
est-ce qu'on n'est pas devant deux poids, deux mesures, en quelque part?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, je dirais que le décret gouvernemental de 2014 a fait en sorte que
l'électricité patrimoniale a été indexée, et pas le tarif L. C'est une volonté
gouvernementale de 2014 de faire en sorte que la hausse tarifaire du tarif L
soit inférieure, en réalité, à celui des autres consommateurs pour maintenir la
compétitivité des grands consommateurs. Nous, on souhaite maintenir la
compétitivité des grands consommateurs en reproduisant ce décret gouvernemental
de 2014, qui devait être pertinent, et c'est ce qu'on vient faire, là, avec cet
article-là. Alors, ça ne veut pas dire que les autres consommateurs, qui ne
sont pas des grands consommateurs, n'ont pas les tarifs compétitifs. On sait
très bien que le Québec a des tarifs très compétitifs. Et naturellement
l'article 2 va permettre à ces tarifs-là d'évoluer entre des périodes de
cause tarifaire à l'inflation et, en réalité, de maintenir la volonté de 2014
d'un écart tarifaire, en termes d'augmentation des prix du tarif L et des
autres tarifs. Alors, si mon collègue pense que le décret de 2014 ne devrait
plus avoir cet objectif-là, bien, nous, ce n'est pas ce que nous prétendons
aujourd'hui.
M. le Président, est-ce que ce serait
possible, ça prend l'autorisation, une petite pause de cinq, 10 minutes?
Une voix
: Une pause
santé?
M. Julien : Une pause santé
serait possible? Ce serait le fun que vous nous donniez...
Le Président (M. Lemay) : Bien
sûr, je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 13)
(Reprise à 17 h 23)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, nous reprenons nos travaux, et le député de D'Arcy-McGee, la parole est
à vous.
M. Birnbaum : Merci, M. le
Président. En ce qui a trait au premier alinéa, une autre question technique,
je veux comprendre la troisième composante. Mais j'espère que, si moi j'ai une
question, je ne suis pas le seul, peut-être quelques gens qui nous écoutent
l'auraient aussi. Serait-il possible, M. le Président, de comprendre davantage qu'est-ce
que signifie justement du rajustement pour pertes de transformation? Compte
tenu que c'est un facteur, une composante du tarif L, ça signifie quoi au
juste? Est-ce que c'est basé sur l'expérience annuelle? Est-ce que c'est une
consommation réduite en temps de... plus froid ou chaud? C'est quoi au juste,
le rajustement pour pertes de transformation? Et comment ça se fait que c'est
un des facteurs qui touchent au tarif L?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, c'est très,
très technique, c'est-à-dire que la définition même dans le livre, ici, qui
mentionne ça, c'est : «Pour tenir compte des pertes de transformation
d'électricité, Hydro-Québec accorde une réduction mensuelle de 0,1776 $
sur la prime de puissance si : a) le point de mesurage de l'électricité
est à la tension d'alimentation et que celle-ci est de 5 kilovolts ou
plus, ou b) les points de mesurage situés en amont des équipements
d'Hydro-Québec qui transforment une tension de 5 kV ou plus à une tension
d'alimentation fournie à un client en vertu d'un abonnement.» Là,
techniquement, je ne me rends pas jusque-là, mais ce que je comprends, c'est
que le 0,1776 $, lui, doit suivre l'indexation, en fin de compte, qui
s'applique au tarif L. C'est lui, en réalité, qu'on dit : Oui, c'est un
ajustement pour...
M. Julien : …ou plus à une
tension d'alimentation fournie à un client en vertu d'un abonnement. Là, techniquement,
je ne me rends pas jusque là, mais ce que je comprends, c'est que le
0,1776 $, lui doit suivre l'indexation, en fin de compte, qui s'applique
au tarif L. C'est lui, en réalité, qu'on dit : Oui, c'est un ajustement
pour perte de transformation, et il va suivre la même inflation ou la même indexation
que le tarif auquel il est relié ou qu'il…
M. Birnbaum : O.K., M. le
Président. Je comprends que ça fait partie de l'expérience à mesurer, d'évaluer
fidèlement le vécu… mais, si je peux le dire comme ça… d'une de ces 160
entreprises. M. le Président, dans une autre optique, on… j'imagine qu'à un
moment donné on va en parler… on va parler davantage du concept important,
identifié par la régie, de l'interfinancement. Et c'est là où, évidemment, nos
discussions sur un tarif on un impact sur les autres. Alors… Et si j'ai bien
compris le concept de base, c'est qu'en quelque part… j'espère que mon
utilisation du mot est correcte… le consommateur, le particulier, ses tarifs,
ses frais sont en quelque part subventionnés par les grands consommateurs
industriels.
Alors, dans un premier temps, je… il faut
confirmer que ma compréhension est exacte. Dans un deuxième temps, si le
ministre peut brièvement nous indiquer comment ce projet d'amendement risque
d'avoir un impact sur la capacité, en quelque part, de ces consommateurs de
tarif L à subventionner, à aider, si vous voulez, les particuliers à avoir des
tarifs juste et équitables.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Bien, le concept
d'interfinancement, là, ça trouve sa source, M. le Président, dans la
réallocation des coûts de service d'une catégorie de consommation à une autre
catégorie de consommation. Donc, naturellement, actuellement,
l'interfinancement fait en sorte que des consommateurs résidentiels paient
moins ou bénéficient, en fin de compte, d'une réallocation des coûts du secteur
industriel. Donc, le projet de loi n° 34 ne vient pas, justement, toucher
cette notion-là, là, d'interfinancement parce que les tarifs progressent sur la
même base qu'elle progressait antérieurement, si on convient que 0,65 %
pour le tarif L est révélateur de l'historique, depuis 2014, qui veut faire
bénéficier un avantage concurrentiel au tarif L. Naturellement, si on n'en
convient pas, bien, on aura des discussions. C'est quoi, le moyen qu'on prend
pour assurer, en réalité, cette compétitivité qui découle d'un décret de 2014
pour que les tarifs L aient des hausses qui sont différentes puisque non
indexées totalement par rapport à le… justement, l'électricité patrimoniale.
Mais, autrement, toute chose étant égale par ailleurs, si c'est représentatif
de la méthode qu'on utilisera, l'interfinancement n'est pas touché.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Birnbaum : O.K. Donc, c'est
ça. Je comprends que l'amendement devant nous ne change aucunement le lien et
l'interaction entre les tarifs différents et la capacité des consommateurs
industriels de… qui sont assujettis par le tarif L à participer dans ces
choses-là. J'ai bien compris?
M. Julien : C'est-à-dire que
si, en réalité, c'est représentatif, et on cherche la méthode qui est la plus
représentative dans la continuité de 2014, ça ne vient pas modifier
l'interfinancement. C'est ce qu'on cherche, c'est une meilleure méthode.
Soumettez-là nous, on pense que c'est la bonne méthode. Et le projet de loi
n° 34 dans son entièreté, le cas échéant, ne touche pas à
l'interfinancement. En tout cas, nous, on ne le voit pas. Ce sera peut-être
l'occasion d'en discuter avec d'autres collègues s'ils le voient et de venir,
justement, démontrer que ce n'est pas le cas, ou, le cas échéant, si c'est le
cas, de venir changer ça. Mais, pour nous, là, à la lecture qu'on en fait, ça
ne change pas l'interfinancement.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
• (17 h 30) •
M. Birnbaum : Bon, dernière
question, et je veux revenir à quelque chose que j'ai déjà mentionné. Comme je
dis… Je lis la proposition d'amendement à l'alinéa 2. Qu'ont ceux… J'ai bien
compris, et je peux comprendre la justification pour protéger les consommateurs
industriels en cas de déflation. On n'est pas ici pour pronostiquer si ça va
arriver ou non, M. le Président. On se prépare, prudemment, j'ai l'impression,
pour cette possibilité. Si c'est possibilité arrivait, le ministre
confirmerait… Est-ce qu'il serait en mesure de confirmer que, si on se trouvait
en situation de déflation, le projet de loi devant nous, quand même…
17 h 30 (version non révisée)
M. Birnbaum : ...si cette possibilité
arrivait, le ministre... Est-ce qu'il serait en mesure de me confirmer que, si
on se trouvait en situation de déflation, le projet de loi devant nous, quand
même, imposerait un gel en 2020 et un tarif lié à l'inflation en 2021, 2022,
2023 et 2024? Autrement dit, la protection des consommateurs industriels, ici,
n'est aucunement conforme aux protections offertes aux consommateurs
particuliers par le projet de loi devant nous.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Pouvez-vous juste
répéter la fin? J'ai manqué la fin de la question.
M. Birnbaum : Oui. Ma question
de base... Je note ici une prévision pour protéger le consommateur industriel
de cette qualité-là qui est assujetti au tarif L. En cas de déflation, est-ce
qu'on... moi, ma lecture du projet de loi devant nous, c'est que cette
protection, advenant une situation de déflation, n'est aucunement, mais
aucunement accordée aux particuliers, aux consommateurs et consommatrices.
M. Julien : C'est accordé à tout
le monde. Il faut bien comprendre que la dernière période de déflation, au Canada,
c'était en 1951. On comprend également que la politique monétaire du Canada,
là, n'est pas celle de l'après-guerre, qui fait... qui vise la stabilité, justement,
là, de ces éléments-là. On a la démonstration qu'on n'en a pas eue depuis 1951
et c'est, somme toute, assez stable sur une assez longue période de temps, les
15 dernières années sont révélatrices à cet effet-là, puis qu'il y a une cible
qui est faite.
Naturellement, en cas de déflation, le projet
de loi doit prévoir ces éléments-là, c'est-à-dire qu'on pousse aux extrêmes, on
dit : Bon, comment ça va se comporter dans les extrêmes. Alors là, on
prend la courbe puis on dit :Bon, à 2 %, ça va faire ça, à 1 %,
ça va faire ça, à 0 %, ça va faire ça. Oh! À moins 1 %, oh! là, si on
appliquait le 0,65 %, la clientèle résidentielle aurait moins 1 %,
puisque le moins 1 %. la clientèle résidentielle va obtenir une baisse de
tarif de 1 %. Et, en appliquant le ratio de 0,65 5, eux autres vont
avoir une baisse de 0,65 %. Donc, toute chose étant égale, par ailleurs,
le tarif L va devenir moins compétitif, momentanément, et ce n'est pas ce qu'on
vise. Là, on dit : Ah bien, là, quand il va être en dessous, ça va être
1,35 %, puis on va venir inverser le calcul pour s'assurer que le tarif L
gardera toujours son avantage compétitif en termes de variation de prix. Mais on
protège les autres clientèles, là. Sdonc, moi, comme client résidentiel, si une
situation comme 1951 se produisait dans trois ans avec une déflation, j'aurais
le droit à une réduction de mes tarifs au pourcentage de la déflation.
Alors, ce n'est pas une clientèle par
rapport à une autre, c'est la distinction entre les deux clientèles, puis on
veut garder la compétitivité. Et là le calcul sortait de ses rails dans le
négatif, alors, bien que ça s'est rien que produit en 1951, on se dit :
Vaut mieux prévoir. Mais naturellement la politique monétaire du Canada ne nous
laisse pas présager une déflation, là, qui n'est pas, en réalité, là... qui
n'est pas une désinflation, là, c'est une déflation, là, c'est une réduction
des prix... tu sais. On n'est pas là, mais un projet de loi doit anticiper, en
termes théoriques, ces éléments-là.
Le Président (M. Lemay) :
...parfait. M. le député de Jacques-Cartier, la parole est à vous.
M. Kelley
: Oui. M. le
Président, je veux juste poser une question au ministre. Pendant les consultations
avec les différents groupes, nous avons... bien, je vais prendre juste comme exemple
le Conseil de l'industrie forestière du Québec a soulevé l'enjeu du tarif en question.
Ils ont soulevé des préoccupations. Alors, après ça, on arrive ici, dans l'étude
détaillée, puis le ministre dépose un amendement. Puis je veux juste savoir si
le ministre a consulté une des entreprises sur la liste des 161 groupes qui
sont sur le tarif L. Est-ce qu'il a parlé avec ces gens-là? Est-ce qu'il a eu
leur feed-back sur le sujet? Alors, M. le ministre, est-ce que c'est quelque
chose... est-ce que vous avez eu des consultations avec des groupes des
différentes entreprises sur le sujet des modifications de l'article no°2 et le
tarif L?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, sur l'amendement
qu'on apporte?
M. Kelley
: Exactement.
Les modifications du tarif L.
M. Julien : Alors, essentiellement,
aucune discussion qu'on a pu avoir, et c'est pour ça qu'on l'a amené il y a
trois semaines uniquement... Personne n'envisage une déflation, tout le monde
est conscient que, depuis 1951, il n'y a pas eu de déflation au Canada. Donc,
jamais dans les discussions, même avec les parties prenantes, ou même quand on
a eu les discussions en commission, quelqu'un est venu amener cette notion-là
de déflation. Nous, on veut...
M. Julien : ...l'a amené il y a
trois semaines uniquement. Personne n'envisage une déflation, tout le monde est
conscient, depuis 1951, il n'y a pas eu de déflation au Canada. Donc, jamais,
dans les discussions, même avec les parties prenantes, ou même quand on a eu
les discussions en commission, quelqu'un est venu amener cette notion-là de
déflation. Nous, on veut s'assurer que, s'il se produisait une déflation, bien
que ça n'est jamais arrivé depuis 1951, bien que la politique monétaire
canadienne est beaucoup plus robuste aujourd'hui, ah! bien, là, on dit :
Bien, il va falloir amener ces modifications-là. Mais ce n'est pas dans les
préoccupations d'aucun des groupes qui sont venus nous rencontrer de venir nous
dire : Oui, bien, savez-vous, s'il y avait déflation, qu'est-ce qui
arriverait? Ce n'est pas une préoccupation qui a été amenée par aucun groupe ni
dans les éventualités.
Mais je pense que c'est dans notre
responsabilité comme législateurs de prévoir cette situation-là puis de
dire : Il faudrait qu'elle soit cohérente avec celle de l'inflation. C'est
pour ça que les courbes se croisent plutôt qu'elles viendraient s'annuler.
Alors, ça deviendrait négatif pour le tarif L en période de déflation par
rapport aux autres tarifs et positif par rapport à l'inflation. Donc c'est les
corrections qu'on apporte, mais jamais aucun groupe, et je crois que c'est
normal qu'ils ne soient pas préoccupés, envisage une déflation, là. Il n'y a
personne qui envisage ça dans les prochaines années, mais le projet de loi, lui
doit, effectivement, envisager cet élément-là.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Kelley
: Est-ce que
c'était une priorité ou une préoccupation d'Hydro-Québec?
M. Julien : Oui, non, pas du
tout. Hydro-Québec, je ne pense même pas qu'on a discuté de cet amendement-là
avec eux, là, non. En réalité, c'est une préoccupation gouvernementale qu'on a par
rapport à maintenir le décret gouvernemental de 2014, cette volonté-là qui a
été émise en 2014 de venir faire une distinction entre la progression du
tarif L et la progression des autres tarifs pour s'assurer que le
tarif L est plus compétitif. Alors, on n'y arrivait pas dans un cas de
déflation, bien qu'il soit purement théorique, on disait : Ah! ça ne
fonctionnera pas en déflation. Mais je réitère que, depuis 1951, il n'y a pas
eu de période de déflation au Canada.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Kelley
: Alors,
aucun membre de votre cabinet ni de votre ministère n'a discuté avec
Hydro-Québec le sujet des amendements de l'article 2?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Bien, c'est-à-dire
que, quand on parle avec nos parties, on parlait, en fin de compte, de
maintenir la distinction avec le tarif L, mais l'amendement vise à
maintenir la distinction en cas de déflation. Maintenant, là, les discussions
qu'on a... On ne partage pas les amendements avec Hydro-Québec nous autres, là.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Mercier, la parole est à vous.
Mme Ghazal : Oui, merci
beaucoup. Donc, par rapport aux éléments qui sont amenés dans l'amendement du
ministre, il y a l'ajout, là, des deux éléments en plus du tarif L, les
crédits d'alimentation en moyenne ou en haute tension et le rajustement pour
une perte de transformation qui sont à l'annexe I. Tu sais, vu comme ça,
moi, je n'aurais pas pensé que, pour qu'il y ait une concordance, il faut rajouter
c'est deux éléments-là. Mais si je comprends bien, ces deux éléments-là ont été
ajoutés dans l'amendement parce que, dans le fond... Donc, est-ce que c'est
vraiment pour une concordance vu qu'on touche le tarif L, est-ce que c'est
le cas? Est-ce que c'était juste un oubli? Juste pour comprendre pourquoi,
après coup, on s'en est rendu compte, là.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, est-ce que
c'est un oubli? Effectivement, ces deux éléments-là, quand on modifiait le
tarif L, par exemple, en 2014, ce qu'on a dit, c'est 3,5 %
d'augmentation du prix tarif L., on vient impacter, par exemple, le
17,x sous qui était le rajustement, là, pour perte de transformation. On
venait aussi toucher les crédits d'alimentation en moyenne ou en haute tension,
là, qui sont des crédits en dollars par kilowatts de la même façon, parce que
ces crédits-là viennent en réduction. Alors là, on constatait que, quand on
avait focalisé l'attention uniquement sur le prix du tarif L, on omettait
ces deux éléments-là, ce qui était pourtant le cas antérieurement qui évoluait
au même rythme. Puis ce qui est logique, parce que c'est un plus avec un moins
applicable au tarif. Donc on a voulu rattraper cet élément-là.
Donc, effectivement, le cas échéant, si on
ne l'avait pas fait, il y aurait eu une incongruité spécifique sur ce crédit-là
qui aurait été plus élevé, en termes d'augmentation, que l'augmentation du tarif
lui-même.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
• (17 h 40) •
Mme Ghazal : Oui. Comme, à
première vue, moi, si je regarde ça, je n'aurais pas pensé que ces éléments-là
sont liés au tarif L. Ça fait que, dans le fond, mon point, c'était
vraiment un oubli, un oubli d'inattention en écrivant la loi? Ou quelqu'un a
levé la main puis a dit : Eh! vous avez... Je ne sais pas, il y a quelque
chose qui a une incohérence. Est-ce que c'est les entreprises? Juste...
Mme Ghazal : ...sont liés au
tarif L. Dans le fond, mon point, c'était vraiment un oubli, un oubli
d'inattention en écrivant la loi? Ou quelqu'un a levé la main puis a dit :
Hé! vous avez... je ne sais pas, il y a quelque chose qui a une incohérence. Est-ce
que c'est les entreprises? Juste pour savoir pourquoi est-ce qu'on l'amène dans
un amendement.
M. Julien : Alors...
Mme Ghazal : Puis ça peut être
juste ça, un oubli. Ça fait que juste : Oui, ça l'est.
M. Julien : Alors, c'est une
précision, encore là, pour interprétation, c'est-à-dire que, pour le prix du L,
on a pris en considération que ça comprenait ces éléments-là, tandis qu'on
vient préciser que ces éléments-là sont des prix du L, effectivement, et on
mentionne spécifiquement qu'ils doivent être modifiés au même rythme. Donc,
c'est une précision pour éviter, en fin de compte, qu'il y ait interprétation
autre que : Ces éléments-là sont interreliés, et c'est comme ça que ça
fonctionne actuellement. Donc, on a amené cette précision-là. Est-ce que c'est parce
qu'on prenait pour acquis que le prix du L comportait ces éléments-là? Si
c'était le cas, je crois que ce n'était peut-être pas la meilleure chose à
faire. On était mieux de les indiquer clairement puisque c'est suivi de cette
façon-là.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
M. Julien : On ne pouvait pas
prendre pour acquis qu'ils étaient inclus, alors on précise ces trois
éléments-là.
Mme Ghazal : Donc... O.K.,
donc, ce n'est pas un oubli. C'est parce qu'à un moment donné on a pris pour
acquis que, quand on dit tarif L, ces deux autres éléments suivent. Parce que
c'est très technique. Moi, je ne suis pas capable de l'expliquer, là, qu'est-ce
que ça veut dire. Puis même le ministre a dit : Bien, je ne pense pas que
je vais rentrer à commencer à l'expliquer, on n'est pas des ingénieurs en
électricité.
M. Julien : ... mais
honnêtement, pour nous, c'était implicite.
Mme Ghazal : C'était
implicite, ce n'était pas un oubli.
M. Julien : C'est ça. Et par
la suite on a voulu le préciser pour s'assurer que... Oui, on peut penser que
c'est implicite, mais la précision gagnait à être là.
Mme Ghazal : O.K. Ça, c'est
comme nous à l'article 11, vous voulez préciser chaque élément. Mais, bon,
O.K... très bien. Donc, ça, c'est bon pour ça. Moi aussi, à la... toute la
question... Non, avant que je rentre là-dedans, on parlait de déflation. Le
ministre reconnaît qu'une déflation — vous nous avez dit
l'histoire — ça fait très longtemps que ce n'est pas arrivé, ça ne
risque pas d'arriver. Mais je n'arrive pas à savoir pourquoi est-ce que...
surtout, vous l'avez amené dans un amendement, donc il y a eu une réflexion qui
a été faite, puis qu'on a dit : Non, il faut absolument le préciser. À
part de dire : Bien, on va vraiment se mettre des bretelles pour être
sûrs, au cas où ça arrive, on ne veut pas revenir en commission pour faire le
changement, parce qu'un changement législatif, c'est long, pourquoi est-ce que
c'est arrivé après, pourquoi est-ce qu'on n'a pas mis ces bretelles-là avant,
sachant qu'on ne pense pas que ça va arriver de sitôt, la déflation?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, bien
honnêtement, c'est venu, là, il y a quelques semaines, à peu près trois, quatre
semaines, en discussion à bâtons rompus, là, au cabinet, où j'ai amené cet
élément-là, moi, personnellement. Naturellement, c'est un cadre purement théorique.
Puis on... Il ne pas faut prendre pour acquis, en réalité, qu'on ne doit pas
adresser un cadre théorique à l'intérieur d'un projet de loi. Alors, depuis
1951, il n'y a pas eu de déflation. Mais il ne faut pas prendre pour acquis que
ça ne pourrait pas se reproduire, bien qu'il n'y a rien qui laisse présager ni
entrevoir que ça va se reproduire. Et là l'objectif... on maintient, nous
autres... l'article 2 vise un objectif. L'objectif, c'est de poursuivre,
en réalité, la décision du décret de 2014, qui fait en sorte que l'électricité
patrimoniale est indexée mais pas au même niveau que le tarif L, qui, lui, a
progressé depuis 2014, suite à ce décret gouvernemental là, de manière
substantiellement plus faible. Alors, là, on dit : Oui, alors, c'est... l'objectif,
c'est : quand un progresse, l'autre progresse moins, l'autre maintient un
avantage comparatif. En période de déflation, si on avait appliqué le calcul
qu'on avait sans amendement, à moins 1 %, l'autre clientèle aurait moins
1 % sur son tarif, et la clientèle L aurait moins 0,65 %. Donc,
aussitôt qu'on descendrait sous zéro, la clientèle L, en maintenant le
0,65 %, c'est elle qui deviendrait moins compétitive. Ce n'est pas
l'objectif, ce n'est pas ce qu'on vise. On ne dit pas que ça va se produire,
tout le monde ne pense pas qu'il va y avoir de déflation, mais, si ça arrivait,
il faut maintenir, en fin de compte, ces écarts positifs là. C'est pourquoi, en
dessous de zéro, on transforme ça à un multiplicateur de 1,35, qui donne
l'effet escompté quand c'est au-dessus de zéro, l'inflation. Donc, c'est pour
atteindre l'objectif du décret de 2014 dans la comparaison des tarifs et de la
progression des tarifs.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Je vais revenir
au décret de 2014. Donc, est-ce que... Ah! mon Dieu, je suis en train de perdre
mon idée, là. O.K., je vais revenir au décret de 2014, mais l'élément que je
voulais amener, c'était par rapport à ce que le ministre mentionne sur... Ça,
c'est difficile quand on...
Mme Ghazal : …Je vais revenir
au décret de 2014. Donc, est-ce que… Ah mon dieu! Je suis en train de
perdre mon idée, là, O.K. Je vais revenir au décret de 2014, mais
l'élément que je voulais amener, c'était par rapport à ce que le ministre
mentionne sur… Ça, c'est difficile quand on perd son idée en direct, là…
Ah! Oui, c'est ça. Bien, en fait, parce que je me suis dit que peut-être que
c'est à force d'avoir répété que l'inflation, ce n'est pas aussi prévisible et
stable… en commission de l'avoir mentionné, de l'avoir répété, on a beaucoup
répété ça, que, peut-être, je me suis dit que peut-être qu'on a influencé le
premier ministre, puis qu'il a dit : Oui, c'est vrai, ça ne peut pas être
prévisible et stable, l'inflation. Tiens, je vais amener un amendement aussi
pour la déflation, au cas où que ça arrive…
C'est pour reconnaitre tout le travail
qu'on a fait dans l'opposition. J'essaie juste de nous donner un peu de crédit
dans tout ce qu'on essaie de faire et d'avoir de l'influence un petit peu,
parce qu'on est convaincus, moi, je suis convaincue des arguments que j'amène.
Je n'arrive pas à convaincre le ministre, ça fait que je me dis que peut-être
sur ce point-là, l'inflation n'est pas quelque chose de stable et prévisible…
toujours. Puis peut-être qu'il a dit : Oui, c'est vrai, il pourrait y a
voir des déflations. Ça fait que là, il l'a amené. C'est possible? Faites-moi
plaisir, M. le ministre…
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Non,
malheureusement, ce n'est pas le cas, mais…
Mme Ghazal : Donc, aucune
influence, aucun pouvoir…
M. Julien : Vous en avez, là,
mais pas celui-là.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Ça veut dire
qu'on va avoir des bonnes surprises? Il va y avoir d'autres amendements? Vous
dites que vous ne déposez pas tous vos amendements tout de suite? Vous ne les
déposez pas d'un seul coup?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : On va les déposer
article par article, naturellement. Là, c'est celui qui touche l'article 2
qui, encore là, est très technique, c'est-à-dire… On peut en discuter très
longtemps, mais c'est… Est-ce qu'on adhère au fait qu'il y a une distinction
entre le L et les autres tarifs? Est-ce qu'on veut la maintenir, cette
distinction-là, et est-ce que c'est la bonne façon de la maintenir? Alors,
nous, on pense que c'est oui, la réponse aux trois éléments, et peut-être que
vous avez d'autres points de vue là-dessus qu'on aura l'occasion de discuter.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Justement,
parlant du décret de 2014, donc, que vous avez mentionné, qui vous amène aussi
à dire : Bien, il faudrait s'assurer justement… En fait, le 0,65 %,
la façon que vous l'expliquez, et là, le 1,35 % en cas de déflation, la
façon que vous l'expliquez, c'est par ce décret-là, de 2014, c'est bien ça?
Est-ce que je comprends?
M. Julien : Oui, alors, le L
n'était pas indexé dans sa totalité, donc, en réalité, ce qu'on a observé sur
le décret de 2014, lorsqu'on regarde l'historique, parce que tantôt mon
collègue de Laval-des-Rapides nous disait : Pourquoi vous n'êtes pas
montés antérieurement? C'est-à-dire qu'avant cet événement-là, le L suivait
parfaitement, en réalité, les autres tarifs. Alors, après ça, nous, on a
regardé… oui, mais suite à la non-indexation du L, il y a eu de l'évolution par
les causes tarifaires, donc la régie a dit : Bien, le L va augmenter cette
année de 3,5 % en 2014 versus 4,3 % pour l'autre clientèle, et ainsi
de suite, année après année.
Donc, sur les six dernières années, si on
regarde la hausse cumulative du tarif L, c'est une hausse cumulative de
6,6 %. La hausse cumulative des autres clientèles, c'est 10,10 %.
Donc, on voit cet élément-là. On essaie de reproduire dans un intervalle de
cinq ans, puisqu'il y aura une cause tarifaire, une juste proportion pour
maintenir cet écart-là. Naturellement, la cause tarifaire, après cinq ans, la
régie va venir préciser ces deux éléments là de manière… par le biais de la
cause tarifaire. Et là, deux choix s'offrent à nous, comme on l'a mentionné.
Une proportion, c'est ce qu'on préconise : 0,65 % parce que c'est
6,6 % sur 10,10 %, c'est le ratio. On applique un ratio.
Mais on aurait pu prendre aussi l'écart
moyen, année après année, c'est 60 points de base, 0,6 %. On aurait
pu dire : Bien, je viens prendre l'inflation, puis le tarif L, j'y enlève
0,6 %. Donc, ça aurait été… Si l'année prochaine, l'inflation était à 0,8 %;
0,2 % pour le tarif L. S'il était à 2,3 %; 1,7 % pour le tarif
L. Donc, c'est deux méthodes. On préconise celle-là. L'autre ferait aussi le
travail. Alors, c'est ça.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Qu'est-ce qui
justifiait le décret de 2014?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Bon, la volonté de
maintenir la compétitivité du tarif L pour les grandes industries qui sont les
grands consommateurs d'énergie. Alors, on parle de… Tantôt, on mentionnait
161 clients, forts consommateurs qui, par le fait même… Bien que ce n'est
pas les critères, c'est vraiment la consommation qui amène en réalité de
l'économie au Québec. Donc, c'est pour maintenir cette compétitivité-là dans les
tarifs que ça l'a été apporté en 2014.
• (17 h 50) •
Mme Ghazal : Est-ce que c'est
en 2014 qu'il y a commencé à avoir l'accumulation des trop-perçus? C'est-u en
2014? Quand il y a eu l'accumulation des trop-perçus pour les clients, est-ce
que c'était en même temps?, parce qu'il y a eu un… J'essaie de…
M. Julien : ...dans les tarifs
que ça a été apporté en 2014.
Mme Ghazal : Est-ce que c'est
en 2014 qu'il y a commencé à avoir l'accumulation des trop-perçus? C'est-tu en
2014? Quand il y a eu l'accumulation des trop-perçus pour les clients, est-ce
que c'était en même temps? Parce qu'il y a eu un... j'essaie de me rappeler, là,
des dates.
M. Julien : Il n'y a pas de
lien... Il n'y a pas de lien avec les écarts... il n'y a pas de lien entre...
avec les écarts de rendement et le décret de 2014. Les écarts de rendement,
alors, nous, on a l'information, là : 2005, un écart de rendement de
41 millions, 2006, moins 93, d'ailleurs, il y avait des écarts de
rendement négatifs, ainsi de suite. Donc, le cumul, là, qui donne
1,5 milliard, là, ça remonte à antérieurement à 2014.
Mme Ghazal : O.K. bien
antérieurement. Peut-être 2014, je ne le sais pas, c'est-tu... Non, ça, c'était
plus en 2016. O.K. Puis, est-ce que quand il y a eu le décret de 2014 qui fait
que le tarif L... parce que vous parlez beaucoup de compétitivité, maintenir la
compétitivité des grandes entreprises par rapport à qui, par rapport aux autres
consommateurs? Parce que le ministre dit souvent : le décret de 2014, ça a
été pour maintenir la compétitivité des grands consommateurs. C'est par rapport
à qui? Ils doivent maintenir leur compétitivité par rapport à qui ou à quoi?
Est-ce que c'est par rapport aux autres types d'énergie, pas types d'énergie,
mais je veux dire c'est par rapport aux autres catégories de tarifs?
M. Julien : C'est-à-dire que
les autres catégories de tarifs... l'électricité matrimoniale a été indexée
mais pas le tarif L. Donc, on a fait le choix de ne pas indexer le tarif L ce
qui a fait sorte qu'il s'est créé une distorsion. Et ce choix-là était une
volonté de maintenir la compétitivité mais c'est un choix qui a été fait en
2014 puisqu'antérieurement à 2014, les deux progressaient de la même façon.
Mme Ghazal : O.K. Puis, est-ce
que... Parce que j'avais le collègue de D'Arcy-McGee qui parlait de l'interfinancement,
qui est une question qui est très, très importante pour nous, je l'avais déjà
mentionné, est-ce que le décret de 2014 touchait à l'interfinancement? Le
décret de 2014, parce que le ministre dit : Le projet de loi, lui, n'y
touche pas. Peut-être pour qu'on explique un peu c'est quoi l'interfinancement,
je suis allée chercher un... en fait, c'est une décision... Je vais juste
attendre que le ministre écoute.
M. Julien : Pardon.
Mme Ghazal : Donc... Bien,
O.K., je vais reposer ma question puis après je vais peut-être parler de
l'interfinancement parce qu'on en parle puis ce n'est pas toujours facile à
comprendre mais j'ai comme une citation que je pourrais vous lire. Mais avant,
est-ce que le décret de 2014... Parce que le ministre dit : le projet de
loi n° 34, lui, ne touche pas à l'interfinancement mais, par exemple, il
maintient le tarif L en fonction du... Parce que ça a été une décision qui a
été prise en 2014 avec laquelle le gouvernement est d'accord pour maintenir la
compétitivité des entreprises, on vaut maintenir ce principe qui était derrière
ce décret-là de 2014. Est-ce qu'en 2014, ce décret-là, est-ce qu'il touchait à
l'interfinancement? Est-ce qu'il le modifiait? Même si ce n'était pas ça
l'objectif, est-ce que le... si on veut le... comment on appelle ça, le
collatéral, là, l'effet collatéral?
M. Julien : Alors, le décret
comme tel ne venait pas modifier la notion d'interfinancement. Le projet de loi
n° 34 vise à poursuivre cet élément-là qui a été décrété en 2014, oui,
pour la compétitivité — il est dur celui-là — et
l'attractivité de l'industrie. Naturellement, si on regarde sur la période de
six ans, puis on dit : bien, la hausse du tarif L a été de 6,6 % et
la hausse de toutes les autres clientèles, là, puis il n'y a pas juste la
clientèle résidentielle, toutes les autres clientèles ont été de 10,10 %.
On comprend bien donc que la hausse du tarif L a été 65 % d'où le
calcul... celle de la hausse des autres. Sur la base de cette hausse-là, ça
signifie, en réalité, que la catégorie industrielle, grands consommateurs
spécifiquement, en réalité, a bénéficié d'une hausse plus faible et par le fait
même, ça vient toucher la notion d'interfinancement. Mais, ce n'est pas le
projet de loi n° 34 qui vient le modifier, c'est qu'il perpétue la
décision d'amener de l'attractivité par rapport au volet industriel du décret
de 2014.
Mme Ghazal : Ça fait que juste
pour être sûr de comprendre donc vous confirmer, ce n'est pas l'objectif du
projet de loi n° 34. L'objectif je... c'est-à-dire j'ai compris, là, par
rapport au tarif L, c'était très, très clair l'explication du ministre, j'ai
très bien compris pour quelle raison c'est le 0,65 % et d'où ça vient puis
le décret. Mais ma question c'est : est-ce que le décret, est-ce qu'il a
eu un effet indirect? Ce n'était pas l'objectif non plus du décret de 2014,
peut-être que nos collègues du Parti libéral...
Mme Ghazal : ...par
rapport au tarif L. C'était très, très clair, l'explication du ministre.
J'ai très bien compris pour quelle raison c'est le 0,65 %, et d'où ça
vient, puis le décret. Mais ma question, c'est est-ce que le décret, est-ce
qu'il a eu un effet indirect? Ce n'était pas l'objectif non plus du décret de
2014. Puis parce que nos collègues du Parti libéral pourraient aussi nous en
dire plus de ce décret-là. Mais lui, il a été mis pour maintenir la
compétitivité et... ou améliorer la compétitivité et l'attractivité des grands
consommateurs. Mais est-ce qu'il y a eu un effet? Si on faisait une étude
d'impact des décrets, là... Je sais, on ne le sait même pas pour les projets de
loi, ça fait qu'imaginez pour les décrets. Donc, si on en faisait un, est-ce
qu'il y a un impact sur l'interfinancement? Indirect. Mais il y en a un quand
même, même si ce n'était pas l'objectif. Je veux juste...
M. Julien : Alors...
Alors, madame... ma chère... Je répondrai à ma collègue de Mercier, ma chère
collègue de Mercier. C'est plus complexe que ça, mais... Mais je vais
m'expliquer. On veut assurer de l'attractivité de la clientèle industrielle. On
veut que cette clientèle consomme plus d'énergie. On veut que les entreprises
viennent s'installer au Québec. On veut augmenter en fin de compte cette
clientèle-là qui fait du développement économique. Alors, sur la base des
tarifs, on regarde la progression dans les six dernières années puis on dit que
la progression était de 6,6 % tandis que les autres clientèles ont été de
10,1 %.
D'un autre côté, si par exemple on a
attiré des entreprises à un nombre plus élevé que ce qu'on était attractif, et
c'est la volonté et l'objectif même, peut-être que ces entreprises-là ont
consommé plus. Alors, l'interfinancement, c'est la clientèle dans son ensemble
qui, en réalité, prend une proportion qui, actuellement, est favorable pour la
clientèle résidentielle, là. Alors, on ne peut pas juste regarder l'évolution
du tarif... du prix du tarif pour dire : O.K. ça a eu un impact sur
l'interfinancement. Parce qu'a contrario, si je suis passé, puis là il faudrait
voir les datas, mais si cette volonté-là c'est d'attirer des entreprises consommatrices
d'énergie et qu'on les attire effectivement et que ça fonctionne, si je passe
des 135 à 170 entreprises, l'effet va être positif sur l'interfinancement
pour la clientèle résidentielle parce que je vais avoir plus de consommation.
Donc, on ne peut pas regarder juste la
notion de prix ou d'augmentation du prix puisque l'interfinancement est aussi
question de volume. Alors, on souhaite en attirer, on est attractif, on est
compétitif. On en attire un, il consomme, il interfinance le résidentiel. Donc,
c'est beaucoup plus complexe que ça. Et le lien serait difficile à démontrer.
Mais si c'est toute chose étant égale par ailleurs, que la démarche
d'attractivité ne fonctionnait pas, qu'on garderait la même clientèle, la même
consommation, il pourrait, effectivement, sur cette base-là, dire : O.K.
donc, l'augmentation vient diminuer l'interfinancement. Mais c'est un
écosystème plus complexe avec du volume également.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : C'est sûr, tout
ce qu'on discute dans ce projet de loi est complexe. Et ce n'est pas évident à
expliquer rapidement, mais je... Mais ça ne fait pas en sorte que le principe
d'interfinancement, je comprends que c'est complexe puis ce n'est pas juste une
augmentation, mais ça ne fait pas en sorte que ce n'est pas quand même affecté
en 2014. Parce que je comprends, j'ai regardé par exemple la Vérificatrice
générale, ce qu'elle disait par rapport à ça, et elle disait comme dans un...
elle a fait une estimation de ce que la clientèle, oui, on remarque que la
clientèle... Ça c'est du... un rapport de la Vérificatrice générale en
2018 : «On remarque que la clientèle résidentielle bénéficie d'un
financement de 888 millions de dollars qui provient des clients généraux à
hauteur de 779 millions et des grands industriels à hauteur de
91 milliards».
Donc, on comprend que ces gens-là paient
toujours plus en dollars, là, mais l'interfinancement, c'est aussi des
proportions. Ces proportions-là, à travers le temps, évoluent. Peut-être... Là,
je ne sais pas, il ne me reste plus beaucoup de temps. Parce que je voulais
aller plus... expliquer plus en profondeur l'interfinancement puis pourquoi il
est là, puis venir aussi... J'aimerais vraiment qu'on dise, même si c'est
compliqué, est-ce que cette proportion d'interfinancement a été modifiée, moi,
je pense que, logiquement, oui, avec le décret de 2014.
Le Président (M. Lemay) :
Mais si vous voulez, un bref commentaire parce que sinon on va...
M. Julien : On va faire
un très bref commentaire. On ne peut pas... On ne peut pas déterminer ça. Comme
je vous dis, si un client industriel à forte consommation, un majeur, décidait
d'arrêter ses fonctions, là, l'interfinancement, en fin de compte, viendrait
varier pas mal plus que la modification de deux points de base sur une
augmentation, là.
Mme Ghazal : Oui, oui,
oui, ça veut dire qu'on est... Oui.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Donc, compte tenu de l'heure, je suspends les travaux jusqu'à 19 h 30.
(Suspension de la séance à 18 heures)
18 h (version non révisée)
M. Julien : ...sur une
augmentation, là.
Mme Ghazal : Oui, oui, ça veut
dire que...
Le Président (M. Lemay) :
Merci, donc compte tenu de l'heure, je suspends les travaux jusqu'à
19 h 30.
(Suspension de la séance à 18 heures)
19 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 19 h 32)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, bonsoir à tous. Nous reprenons nos travaux. Je vous rappelle que nous
sommes toujours réunis afin procéder à l'étude détaillée du projet de loi n° 34, la Loi visant à simplifier le processus
d'établissement des tarifs de distribution d'électricité. Je vous rappelle de
bien vouloir éteindre la sonnerie de vos appareils électroniques.
Lors de la suspension, nous en étions à l'amendement
proposé par le ministre à l'article 2, et Mme la députée de Mercier avait la
parole. Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui, Merci, M. le
Président. Donc, on était, oui, à l'amendement déposé par le ministre, puis un
des éléments dont il parlait, c'était... on parlait du décret de 2014, dont
l'objectif... En fait, je m'étais trompé, j'avais dit le Parti libéral, mais
c'est le Parti québécois qui l'avais déposé, correction. Et donc le décret, son
objectif n'était pas de toucher à l'interfinancement, mais c'était de rendre
les compagnies, les entreprises, les grands consommateurs d'électricité plus...
pas énergivores, justement, plus attractifs et compétitifs. Puis je dis
énergivores parce qu'un des éléments que M. le ministre a mentionnés, c'est que
c'était important qu'ils consomment beaucoup. Mais... c'est peut-être un autre
sujet, mais ça serait bien, plutôt, qu'ils fassent de l'efficacité énergétique,
avec la transition, mais bon... qu'on les aide à faire ça. Mais c'est un autre
dossier qui pourrait être discuté dans le cadre d'un autre projet de loi.
Donc, c'est vrai que l'objectif de ce
décret-là, qui a été déposé, donc, en 2014, qui a été, en fait, pas déposé,
mais ce décret-là qui a été mis en place en 2014, ne touche pas
l'interfinancement. Mais je veux quand même que le ministre me dise s'il est
d'accord qu'il a quand même un impact sur l'interfinancement. Bien, peut-être
qu'au lieu de répéter, parce que je sais qu'on a déjà eu la discussion puis on
va répéter les mêmes arguments, peut-être, si on explique c'est quoi,
l'interfinancement qui est cité, qui est mentionné à un article de la Loi sur
la Régie de l'énergie, où ça dit que la Régie de l'énergie ne peut pas... je
vais juste retrouver l'article, exactement : «La régie ne peut modifier le
tarif d'une catégorie de consommateurs afin d'atténuer l'interfinancement entre
les tarifs applicables à des catégories de consommateurs.» Donc, la régie ne
peut pas faire ça. Maintenant, est-ce que le gouvernement, lui, peut faire ça
par différentes décisions qu'il prend? Est-ce que le gouvernement... en fait,
c'est une vraie question : Est-ce que le gouvernement peut faire ça,
puisque ça a été mis en place...
Mme Ghazal : …d'atténuer
l'interfinancement entre les tarifs applicables à des catégories de
consommateurs, donc la régie ne peut pas faire ça. Maintenant, est-ce que le gouvernement,
lui, peut faire ça par différentes décisions qu'il prend? Est-ce que le gouvernement…
en fait, c'est une vraie question… est-ce que le gouvernement peut faire ça?
Puisque ça a été mis en place par le gouvernement, j'imagine que la réponse est
oui, le gouvernement peut le faire, peut avantager ou désavantager une
catégorie puisque, par définition, c'est ça, l'objectif de l'interfinancement.
Mais, peut-être… au lieu de poser ma question,
je vais peut-être citer un ministre… un ancien ministre de l'Énergie. Ça, j'ai
pris ça sur le principe d'interfinancement, c'est une demande qui a été faite
par Hydro-Québec Distribution et qui expliquait d'où venait l'interfinancement,
puis ce qu'il disait, c'est que, donc, cet état de fait, c'est-à-dire cet… le
fait que l'interfinancement soit favorable à une catégorie, la catégorie
résidentielle versus les autres catégories, a été reconduit explicement en
juin 2000, dans la Loi sur la Régie de l'énergie, par l'ajout d'un article
qui prévient la correction délibérée de l'interfinancement entre les catégories
de consommateurs.
Ce que je viens de mentionner, cet
alinéa-là, qui est le quatrième alinéa de l'article 52.2 de la Loi sur la Régie
de l'énergie… non, le quatrième alinéa de l'article 52.1 de la Loi sur la Régie
de l'énergie, qui dit que la régie ne peut pas faire cette modification. Et là
il y a un ministre de l'époque, donc, c'était le Parti québécois, qui
mentionne, et je trouve très intéressant de citer ce qu'il disait à l'époque,
donc, en 2000, juin 2000 : Je vous signale que ce projet de loi… là, il
parlait du projet de loi n° 116… vise à sauvegarder
et à maintenir ce qu'on appelle le pacte social… ça, c'est intéressant… qui
existe depuis presque 40 ans et qui constitue une espèce de contrat liant le
peuple québécois à l'État du Québec depuis des décennies. Donc, on explique
l'interfinancement de façon…. souvent, on l'explique de façon technique, mais,
de façon plus globale, la raison pour laquelle est-ce que cet inerfinancement,
qui pourrait avoir l'air d'une injustice, a été instauré au Québec depuis la
nationalisation de l'hydroélectricité…
Et là il continue. Il dit : Je vous
rappelle les éléments majeurs de ce pacte social : des tarifs stables, des
tarifs uniformes… donc, notion de stabilité… le choix de la filière
hydroélectrique et des tarifs bas, particulièrement pour les clients résidentiels
parce que ces clients résidentiels bénéficient de ce qu'on appelle
l'interfinancement, c'est-à-dire donc qu'ils ont des tarifs qui ne
correspondent pas aux coûts qui leur sont attribués. Ce sont d'autres
catégories de consommateurs qui assument une partie de ces coûts. C'est-à-dire
qu'on accepte… un peu comme l'impôt… on accepte que tout le monde ne paie pas
le même impôt dépendamment de ses revenus, de la même façon que des clients…
les gros consommateurs versus des clients résidentiels, bien, qu'il y ait une
sorte d'injustice, mais ce n'est pas vraiment une injustice, c'est plus une
équité… que les grands consommateurs consomment plus. Puis, c'est-à-dire qu'eux
ils paient plus cher que les coûts. Là, maintenant, ça, c'est remis en
question, la tarification basée sur les coûts, mais, quand même, c'est
important de se rappeler pourquoi est-ce que l'interfinancement a été mis en
place.
Et, à travers les années, ce qu'on voit…
Ça, j'ai pris de l'Union des consommateurs, en 2018, qui regarde que, donc,
l'interfinancement, c'est un pourcentage du coût du service. Les clients
résidentiels, si on prend… puis on peut faire une courbe de toutes les
différentes années… mais, si on prend, par exemple, deux années… L'année 2014,
les clients résidentiels payaient 83,5 % du coût du service alors que les
clients industriels, eux, payaient 116 %. Donc, ils paient beaucoup plus.
Les clients généraux, les autres qui ne sont pas résidentiels, 125 %. Mais
le 83,3 % en 2014, payé par le résidentiel, bien, il s'est… il a changé en
défaveur des clients résidentiels. Donc, en 2019, au lieu que ça soit
83,3 % du coût du service que les clients résidentiels paient, ils paient
plus, 85,8 %, alors que les clients industriels, qui payaient, en 2014,
116,6 %, bien, ils paient 107,1 %. Là, ici, j'ai les années 2014.
Est-ce que ça correspond au moment du
décret? Est-ce que…. Donc, je pose la question : Aux vues de ses
chiffres-là, est-ce que le décret, là… puis son objectif n'était pas de toucher
l'interfinancement, mais est-ce qu'il n'a pas empiré l'interfinancement? Ça
veut dire qu'il soit moins en faveur des clients résidentiels, plus en faveur
des clients industriels. Et le fait que le ministre rappelle ce décret-là pour
expliquer le 0,65 % de l'inflation n'est pas en train de maintenir cet
état de fait, et donc, encore là, indirectement, de faire que
l'interfinancement change en défaveur des clients résidentiels.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
• (19 h 40) •
M. Julien : Merci, M. le…
Mme Ghazal : ...rappelle
ce décret-là pour expliquer le 0,65 % de l'inflation n'est pas en train de
maintenir cet état de fait et donc, encore là, indirectement, de faire que
l'interfinancement change en défaveur des clients résidentiels.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Merci, M. le
Président. C'est impossible, en réalité, de faire ce lien-là, je réitère, puis
on avait la discussion tout à l'heure, là, puis pas parce que je ne veux pas le
faire, parce que c'est un lien beaucoup plus complexe, sur l'interfinancement.
Naturellement, là... puis prenons une
histoire qui n'existe pas, mais pour figurer l'élément. Si, par exemple, j'ai
un volet qui, dans l'interfinancement, comme vous le mentionnez, là, avec les
chiffres que je n'ai pas devant moi, là, mais que vous avez mentionnés, que
j'ai bien saisis, là, une clientèle va payer 116 %, tandis qu'à une
certaine époque la clientèle résidentielle va payer 83 %.
Naturellement, si la clientèle qui paie
116 %, mettons, à une date x, durant les années subséquentes augmente
fortement sa consommation puisqu'elle est de plus en plus présente, cette
clientèle-là, en poids relatif dans l'écosystème, en fin de compte, énergétique
du Québec, elle va payer encore une plus grande partie du coût. Donc, il n'y a
pas juste le prix, il y a aussi la consommation. Donc, il faut regarder plein
d'éléments.
Par exemple, si le secteur industriel ou
les tarifs qui sont appliqués à l'interfinancement institutionnel et
industriel, si on fait des mesures importantes d'économie d'énergie à travers
les années, en fin de compte, en réduisant leur consommation, ça va avoir un
effet beaucoup plus grand sur l'interfinancement puisque naturellement ils vont
consommer moins. La tarte, en fin de compte, leur partie de tarte va être
réduite en volume, et il y a l'effet, aussi, prix.
Donc là, la notion ici qui est amenée en
2014 par le décret, c'est : on veut être plus attractifs, plus compétitifs
pour avoir plus d'entreprises qui viennent chez nous pour qu'ils consomment
l'énergie qu'on veut proposer. Donc, il aurait dû y avoir une corrélation
beaucoup plus, dans cet objectif-là, avec une augmentation du volume qui, dans
l'interfinancement, aurait dû être positif.
Donc, on ne peut pas regarder seulement un
des éléments dans l'équation. L'objectif, s'il est bon, et je crois qu'il est
bon, d'être plus attractifs avec nos tarifs d'électricité pour l'industrie,
l'objectif, c'est d'avoir plus d'industries qui viennent au Québec, qui, par le
fait même, consomment notre énergie renouvelable et, par le fait même, si ça
fonctionnait, d'augmenter le volume et, par le fait même, d'augmenter l'apport
de l'interfinancement à cette catégorie-là.
Naturellement, si on la regarde uniquement
sur le prix en oubliant l'objectif, parce que l'objectif, c'est l'attractivité,
bien là, je pourrais dire : Oui, mais seulement sur le prix, toutes choses
étant égales par ailleurs, ça pourrait avoir un effet, ça voudrait dire que
l'objectif qu'on souhaite atteindre n'est pas atteint, puis la mesure n'était pas
bonne. Là, je n'oserais pas présumer parce que... encore une fois, toutes
choses étant égales par ailleurs, peut-être que, si la compétitivité avait été
encore moindre, peut-être que l'attractivité aurait été moindre, la
compétitivité, encore moindre, il y a encore moins d'industries qui
consommeraient. C'est des grands consommateurs. Et naturellement, vous avez
mentionné, là, on parle de grands consommateurs. On aura peut-être d'autres
occasions de parler de l'économie de l'énergie.
Alors, pour moi, c'est difficile de venir
dire : Est-ce que de moduler les prix réduit le volet d'interfinancement
lié à la clientèle du tarif L? Mais ce n'est pas l'objectif. L'objectif est
tout le contraire, c'est d'augmenter la consommation, d'attirer plus d'entreprises
et, par le fait même, qu'il y ait une plus grande partie de l'énergie qui est
consommée par ce type d'industries là, qui va aider l'interfinancement.
Donc, les résultats, il faudrait voir, en
réalité, par une analyse de variabilité, qu'est-ce qui a fait en sorte que ce
pourcentage a été réduit. Est-ce que... parce que l'industrie a fait plus
d'économies d'énergie, plus d'efficience, réduction de consommation? Ce n'est
sûrement pas à cause que la population a grandi fortement.
Donc, il faudrait voir, en fin de compte,
c'est quoi, toutes les variables qui ont fait en sorte que l'interfinancement a
progressé dans le temps et quelles sont celles qui ont été l'effet probant de
cette modification-là. Je ne peux pas conclure à ça actuellement.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Mais... le
ministre pose des bonnes questions, c'est-à-dire que, qu'est-ce qui a fait...
J'allais vous poser la question : Qu'est-ce qui a fait que... Finalement,
qu'est-ce que ça a donné, ce décret-là de 2014?
Puis je comprends, quand vous parlez... il
ne faut pas juste regarder le... Je veux dire, il faut regarder de façon
globale. C'est sûr que, s'il n'y a pas de grands industriels, il n'y en a plus,
bien, tout va être payé par le résidentiel. Je comprends le point que le
ministre amène.
Maintenant, est-ce qu'on est capables de
savoir... Finalement, en ayant donné cette faveur-là ou cet avantage-là au
tarif L, aux clients... au tarif L, qu'est-ce que ça a donné? Est-ce que
c'était bon? Puisque vous décidez qu'en 2019... de la maintenir dans le projet
de loi. Donc, ça veut dire... il y a une analyse qui a dit : Oui, oui,
oui, ça a marché. Mais est-ce que ça a marché ou pas? Puis aussi, après ça,
pour l'interfinancement qui est modifié, il n'y a peut-être pas de lien entre
ce décret-là de 2014... Mais juste, prenons l'objectif...
Mme Ghazal : ...projet de loi.
Donc, ça veut dire qu'il y a eu une analyse qui a dit : oui, oui, ça a
marché. Mais est-ce que ça a marché ou pas? Puis aussi après ça pour
l'interfinancement qui modifie... Il n'y a peut-être pas de lien entre ce
décret-là de 2014. Mais juste, prenons l'objectif du décret de 2014. Le fait
que ce soit plus attractif, si le vous... si le ministre décide le maintenir
dans son projet de loi n° 34, la raison est que ça a fonctionné.
Est-ce qu'on a fait cette analyse de
variabilité?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors quand on
veut savoir si quelque chose marche, il y a plusieurs mesures à prendre. Par
exemple, est-ce qu'en absence de décroissance, ça veut dire que la mesure a
fonctionné? C'est difficile de mesure en réalité l'impact de la mesure sur
l'attractivité et la compétitivité, parce que naturellement, vous le savez
comme moi, le secteur de l'énergie est domaine complexe où en réalité,
certaines énergies dans le sud du Québec ont soudainement été beaucoup moins
dispendieuses. Donc ça serait de venir dire : si on n'avait pas fait ces
gestes-là dans le passé, à quoi ressemblerait aujourd'hui notre situation? On
ne peut pas faire ça de manière, en faisant un retrofit, parce qu'on n'est pas
capable de mesurer ça.
Mais ces gestes-là sont demandés par la
clientèle industrielle qui dit : On doit maintenir notre compétitivité.
Nous, on regarde en fin de compte les résultats des dernières années et on
pense que le décret de 2014 qui a été poursuivi dans le gouvernement subséquent
a sa valeur en termes d'attractivité et de compétitivité. Maintenant de
dire : si on ne l'avait pas fait, quel aurait été le résultat qu'on
observerait aujourd'hui, on ne peut pas faire, parce qu'on l'a fait. Alors,
est-ce que c'était du maintien que ça a permis? Est-ce que ça a permis du
renouvellement? Est-ce que ça a permis d'attirer?
Mais à terme, l'industrie, ce qu'elle nous
dit, c'est : Maintenez notre compétitivité et le tarif L pour nous qui
sommes des très consommateurs, des grands consommateurs qui désirent rester au
Québec, avec de fortes consommations, bien ça nous prend ça. Puis nous autres,
on dit : Écoutez, en termes d'attractivité et de compétitivité, le milieu
le demande. On pense que cette mesure-là est bonne. Maintenant, là, ça devient
en réalité une discussion.
Vous pourriez nous dire : Bien, nous,
de notre côté, on pense qu'il ne devrait plus y avoir de distinction entre les
deux clientèles parce qu'on n'a pas à être plus attractif pour le résidentiel
versus les grands consommateurs. Là, on aura des discussions sur le fondement
même de cet objectif-là qu'on a, mais c'est ça que ça vise à faire, le décret
de 2014 et c'est ce que ça a produit. Mais si on ne l'avait pas fait, ça serait
quoi le résultat? Je ne peux pas le savoir, on l'a fait.
Mme Ghazal : Donc si on le
maintient, c'est parce que ça a été demandé par les grands industriels, même si
on n'est pas certains qu'en se «peut-être privant de revenus», ça fonctionne.
Peut-être qu'ils seraient restés. Donc on... Pourquoi on... Pourquoi
fondamentalement on le maintient? Pcq8 c'est demandé?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Non alors... Le
tarif L est un tarif des plus compétitifs, des plus attractifs, qui fait
une force en réalité justement du Québec pour faire une différence sur
l'implantation d'industries. On a ce tarif-là, puis on a une fiscalité d'autre
part. Puis quand quelqu'un regarde l'ensemble du portrait, un grand
consommateur va trouver ça important, cette compétitivité, cette
attractivité-là. Donc nous, on dit : Bien, on souhaite la maintenir, on
souhaite la poursuivre. Et ici, ce qu'on veut faire dans l'article 2,
c'est de pouvoir être en mesure de perpétuer cet élément-là. Et c'est pour ça
qu'on propose cet article-là avec la variation de l'indexation du tarif L par
rapport aux autres tarifs, pour maintenir l'effet qu'il y a eu depuis 2014.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Puis est-ce que
c'est attractif aussi par rapport à d'autres formes d'énergie que
l'hydroélectricité?
M. Julien : Bien, nous, on
prétend que notre énergie est attractive. Naturellement, les autres formes
d'énergie, si on parle du gaz naturel, si on parle du mazout, bien nous autres,
notre richesse, là, c'est l'électricité. C'est ça qu'on met de l'avant. Et
c'est pour ça qu'avec une variation en fin de compte distinctive du
tarif L inférieure aux autres tarifs, on veut maintenir cette
compétitivité-là et cette attractivité-là.
Naturellement, il y a eu des prix sur le
gaz naturel aux États-Unis qui ont été très, très, très compétitifs, mais ce
n'est pas l'offre qu'on fait au Québec.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : En fait, je
posais la question vraiment, pas juste attractifs pour qu'ils viennent au
Québec, mais est-ce que par exemple, parce qu'un des éléments aussi du projet
de loi qu'on a pu discuter, c'est son impact sur la transition. Le fait que si
les prix ne sont pas concurrentiels sur la transition énergétique par rapport à
d'autres formes… c'est-à-dire que l'hydroélectricité pourrait ne pas être
concurrentielle par rapport à d'autres formes d'énergie qui, elles, émettent
des gaz à effet de serre. Donc, c'est une, vraiment…
• (19 h 50) •
En maintenant le 0,65 %, est-ce qu'il
y a eu une...
Mme Ghazal : …les prix ne sont
pas concurrentiels sur la transition énergétique par rapport à d'autres formes…
c'est-à-dire que l'hydroélectricité pourrait ne pas être concurrentielle par
rapport à d'autres formes d'énergie qui, elles, émettent des gaz à effet de serre.
Donc, c'est une, vraiment… En maintenant le 0,65 %, est-ce qu'il y a eu
une… Parce que là on parle de façon intuitive, on pense qu'on le sent de façon
intuitive. On pense que oui, c'est mieux pour l'attractivité et tout ça, mais
j'ai… on n'a pas de données probantes qui le prouvent. Le ministre me dit qu'on
ne peut pas le prouver, mais ça a été demandé, on pense que ça serait bien de
le maintenir, pourquoi le changer, cet élément-là? Mais, est-ce que c'est
peut-être mieux de le garder, le 0,65 %, de faire que ça soit 0,65 %
de… voyons, de l'inflation? Pour le tarif L, c'est bon. Puis est-ce que ça
inciterait des entreprises, par exemple, à aller vers l'hydroélectricité?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
Mme Ghazal : Est-ce qu'on a
des données par rapport à ça, pas juste des intuitions?
M. Julien : Naturellement. Les
entreprises parlent régulièrement du fait que l'énergie est peu dispendieuse au
Québec, mais c'est un ensemble de facteurs. Alors, quand on dit… Quand ma collègue
dit : Le ministre ne peut pas… Non, mais c'est parce que, quand on
applique quelque chose à partir de 2014 avec une différenciation dans
l'augmentation des tarifs par rapport à la clause… à case résidentielle, avec
un objectif d'être plus compétitif, d'être plus attractif… Quelqu'un me
dirait : Oui, mais vous l'avez… l'avez-vous mesuré? Donc, on le mesure par
la consommation. Mais ça ne veut pas dire, parce qu'on n'a pas eu d'ajout,
parce qu'on a eu du renouvellement… On ne peut pas connaître l'effet si on ne
l'avait pas fait puisqu'on l'a fait. Donc, on ne peut pas fonctionner en
parallèle sur deux systèmes, mais c'est certain qu'un coût faible d'énergie
avec des hausses basses d'énergie, la volonté qu'on a, avec le tarif L, ça soit
un tarif des plus compétitif, et ce l'est, et des plus attractifs.
Naturellement, l'énergie ne fait pas à elle seule foi de tous les éléments pour
une prise de décision d'une entreprise, mais, pour nous, les grands
consommateurs, oui, on souhaite les avoir et oui, on souhaite offrir des tarifs
concurrentiels et attractifs. Donc, c'est l'objet, en fin de compte, de
l'article 2, qui vise à maintenir, sur base comparable, plus d'attractivité au
tarif L pour les cinq prochaines années.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Puis, est-ce
qu'on est capables de… Il me reste juste une minute, donc je vais revenir à
l'interfinancement. Est-ce que c'est un aspect qui est important pour le
ministre?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Bien,
l'interfinancement…
Mme Ghazal : Le pacte…
Excusez-moi, je veux vous dire, ce que je vous avez cité… peut-être parce que…
ce que j'avais cité parce que, tout à l'heure, vous parliez où on parle du
pacte social qui existe entre… depuis 40 ans… entre les Québécois et l'État du
Québec.
M. Julien : Oui, puis le pacte
social, je pense qu'il existe depuis 1962, là, donc…
Une voix
: 57 ans.
M. Julien : Ça fait…
Mme Ghazal : C'est plus… 40
ans. C'était quelque chose… un texte de 2002.
M. Julien : … 57 ans… O.K.,
c'est ça, oui. Non, non, mais ce pacte social est primordial. Donc, c'est
essentiel, c'est incontournable.
Mme Ghazal : Et, comme c'est
incontournable, est-ce qu'il y a eu une évaluation de l'impact sur
l'interfinancement, même si ce n'était pas ça, l'objectif du projet de loi? Le
ministre nous dit : Il n'y a pas d'impact, mais est-ce qu'il y a eu une
étude d'impact sur l'effet sur l'interfinancement de ce projet de loi puisque…
M. Julien : Alors, c'est… Je
ne vois pas, en réalité, comment mesurer cet impact-là, et même que la régie ne
peut modifier les tarifs d'une catégorie de consommateurs afin d'atténuer
l'interfinancement entre les tarifs applicables à des catégories de
consommateurs. Ça, c'est ce que ça dit. Et la régie, en 2014, a dit : plus
3,5, tarif L, et plus 4,3, les autres tarifs. Alors, il y a une distinction
entre les deux augmentations, et la régie respecte le fait… ne peut modifier
les tarifs d'une catégorie de consommateurs afin d'atténuer l'interfinancement
entre les tarifs applicables à des catégories de consommateurs. Donc, elle se
régi par rapport à ça. En 2014, une augmentation de 3,5 pour le tarif L, 4,3
pour l'autre clientèle. En 2015, 2,5; 2,9. Donc, à travers les années, deux
distinctions d'augmentation de tarifs, et elle respecte, en fin de compte, cet
article-là. Nous, on perpétue avec un calcul qui donne le miroir le plus… de ça
dans un période de cinq ans avant la prochaine cause tarifaire pour maintenir
l'effet du décret de 2014.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Mais, comme il y
a eu un… que la situation s'est empirée pour l'interfinancement au travers des
années, est-ce que le ministre a l'intention d'agir sur l'interfinancement?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, quand vous
dites «empiré», encore là, vous me donnez des résultats. Mais il faut être en
mesure de venir dire… le mémoire… vous avez mentionné, puis j'ai vos chiffres,
là. Il y en a un qui est passé de 83 % à 85 %, là.
Mme Ghazal : À 85 %...
M. Julien : Puis là…
Mme Ghazal :
...l'interfinancement.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, quand vous
dites «empirer», encore là, vous me donnez des résultats, mais il faut être en
mesure de venir dire... De mémoire, vous avez mentionné, puis là je n'ai pas
vos chiffres, là, il y en a un qui est passé de 83 à 85, là.
Mme Ghazal : À 85. 116 à 107.
M. Julien : C'est ça. Alors,
116 à 107, parce que lui, il se réduit fortement, mais l'autre passe de 83 à
85. Qu'est-ce qui a été composé dans ces clientèles-là? Quel a été le volume de
consommation? Alors, le pourcentage, en soi, est défini par le prix, par le
volume de consommation, par... bon. Et je serais curieux de voir qu'est-ce qui
a créé ça, mais ce n'est pas les tarifs parce que les tarifs... «la régie ne
peut modifier les tarifs d'une catégorie de consommateurs afin d'atténuer
l'interfinancement entre les tarifs», ça, c'est inscrit ici. Et voici comment
qu'elle s'est comportée, et on reproduit son comportement, en réalité, dans
l'intervalle de cinq ans avant la prochaine cause tarifaire.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée, 10 secondes.
Mme Ghazal : Mais le projet de
loi... il y a une situation qui s'est empirée et le projet de loi ne fait que
la perpétuer, il ne la corrige pas.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, une
situation qui s'est empirée. Pour nous, la situation a changé par la
consommation de chacune des catégories, et c'est plus complexe que sur base
tarifaire. Et, pour nous, on maintient, en réalité, la notion que la régie ne
peut modifier les tarifs d'une catégorie de consommateurs afin d'atténuer
l'interfinancement, et elle s'est, à notre avis, gouverné en conséquence à
travers les années.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? M. le
député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Merci, M.
le Président. Je veux revenir sur ce que le ministre a déclaré un petit peu
plus tôt, cet après-midi, sur le premier paragraphe de son amendement
concernant le... quand il ajoute les crédits d'alimentation, les crédits
d'alimentation en moyenne ou en haute tension et du rajustement pour perte de
transformation. Si j'ai bien compris ce qu'il a dit, il a dit que d'ajouter ça,
c'était une précision qui gagne à être connue, qui gagne à être... pas connue
comme qui gagne à être ajoutée dans le projet de loi. Est-ce que j'ai bien
compris, il me semble qu'il a dit ça un petit peu plus tôt.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre
M. Julien : Oui, bien, je ne
suis pas sûr que les termes, c'étaient exactement ça, donc je vais essayer de
réitérer les termes. C'était... pour nous, c'était implicite, mais on gagne à
le mettre explicite, cet élément-là.
M. Gaudreault : O.K. Je ne
suis pas contre, sauf qu'il y a une règle de droit qui dit que le législateur
ne parle jamais pour ne rien dire. Des fois, à nous écouter, ce n'est pas
toujours évident, mais il reste que, là, c'est un amendement qui est proposé
par le ministre... J'ai énormément de respect pour lui, je suis sûr qu'il ne
parle pas pour ne rien dire. Donc, je voudrais...
M. Julien : ...
M. Gaudreault : Comment?
M. Julien : ...de laurier.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Gaudreault : On est dans le
festival des comparaisons puis des métaphores, dans ce projet de loi là.
J'aimerais ça qu'il... C'est parce que, si c'est implicite, c'est implicite, ça
finit là. Le tarif L, il a une définition, on est capable de le trouver, il
veut dire quelque chose. Moi, je ne veux pas faire de la législation pour faire
de la législation, là, je veux que ça veuille dire quelque chose. Il y
a-tu — puis là je répète, c'est l'amendement du ministre,
là — il y a-tu quelque chose qui pourrait faire en sorte que c'est
plus utile que juste dire: Bien, c'est implicite, puis on le précise? Tu sais,
pour moi, ça, c'est archi-important, parce que les avocats, dans le futur, les
juges, dans le futur, les régisseurs de la régie, même si ce sera rendu aux
cinq ans, dans le futur, les parlementaires, dans le futur, ils vont retourner
dans le Journal des débats puis ils vont lire ça. Alors, moi, je veux
savoir... si c'est si implicite que ça, on n'a pas besoin de le dire. Pourquoi
on le dit?
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le ministre.
• (20 heures) •
M. Julien : Naturellement, au
premier regard, dans les discussions, c'était implicite, et, à regarder de
manière détaillée, ce n'était pas si implicite que ça pour eux, donc on a
rajouté ces éléments-là. Donc, pour eux, le tarif L, ça va de soi, c'est ces
éléments-là, puis quand on regarde, en fin de compte, la définition du tarif L
puis qu'on arrive sur les crédits d'alimentation en moyenne et haute tension,
avec la définition, on dit : Bien, savez-vous, ce n'est pas si implicite
que ça. Donc, c'est un ajustement qui est venu dire : On ne peut pas
prendre pour acquis que c'est implicite, bien au contraire, on doit venir le
préciser. Et c'est pour ça que ces ajustements-là ont été apportés, puisque, comme
on le mentionnait précédemment, la régie, quand elle faisait une hausse
tarifaire sur le tarif L, appliquait...
20 h (version non révisée)
M. Julien : ...en moyenne et
haute tension, avec la définition, on dit : Bien, savez-vous, ce n'est pas
si implicite que ça. Donc, c'est un ajustement qui est venu dire : On ne
peut pas prendre pour acquis que c'est implicite, bien au contraire, on doit
venir le préciser. Et c'est pour ça que ces ajustements-là ont été apportés,
puisque, comme on le mentionnait précédemment, la régie, quand elle faisait une
hausse tarifaire sur le tarif L, appliquait, en réalité, la hausse distincte du
tarif L à la fois aux éléments de prix, et aux éléments de prix liés aux crédits,
et aux éléments de prix liés, en réalité, au
rajustement pour pertes de transformation. Donc, ce qui était une perception
que c'était implicite, c'est confirmé que ça nécessitait une précision.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : On...
M. Julien : Il n'y a pas un
jeu, là, derrière l'amendement. C'est vraiment de dire : Ça prend ça pour
que ce soit compris comme ça. Il n'y a pas un calcul, là, quelconque. Mais...
M. Gaudreault : Non, non,
moi...
M. Julien : Mais il y a un
calcul, mais ce n'est pas le calcul qu'on modifie.
M. Gaudreault : Je ne suis pas
dans la théorie du complot. Je veux juste être sûr qu'on n'échappe rien. Tu
sais, il y a-tu d'autres éléments dans la recette du tarif L, là, tu sais,
que... outre les crédits d'alimentation en moyenne ou en haute tension et de
rajustement pour pertes de transformation? On fait-u le tour du jardin, ou il y
a d'autres éléments qu'il faudrait inclure tout de suite, là?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Gaudreault : Est-ce que...
ou est-ce qu'on est capable de trouver une définition de la recette du tarif L
qui nous permettrait de dire : Bon, bien, tant qu'à y être, là, on va tous
les mettre, là?
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y.
M. Julien : Alors, non, il n'y
a pas d'autre ajout de prévu au tarif L. Naturellement, le taux aura été bien
fait. On le voit même dans la description du tarif L. Donc, c'est une précision
qui était nécessaire. Et que... bien que certains aient pensé que c'était implicite,
la précision était nécessaire, et c'est pour ça a été rajouté, et c'est
exhaustif.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Gaudreault : O.K. Là, on...
ça va se lire, bon : « qui se termine le 30 septembre de l'année qui
précède celle pour laquelle ces prix doivent être indexés, à l'exception des
prix du tarif L, des crédits d'alimentation en moyenne ou en haute tension et
du rajustement pour pertes de transformation, lesquels sont indexés selon la
formule A × [1 + B]. » Bon, je suis à la bonne place, là? C'est là que ça
s'insère, à la fin du premier paragraphe, c'est ça, premier alinéa, à la fin,
là? Oui, non?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui.
M. Gaudreault : C'est ça? O.K.
Puis, encore là, je ne veux pas refaire le débat interminable qu'on a eu sur
l'article 1 avec les trois éléments, mais ce que je comprends, c'est que
les prix du tarif L, les crédits d'alimentation en moyenne ou en haute tension
et de rajustement pour pertes de transformation, ça, c'est un tout. Non, oui?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Ça, c'est des
éléments de prix du tarif L.
M. Gaudreault : C'est ça.
M. Julien : Mais le tout est
plus large que ça. Il y a des conditions d'application et des modalités de
calcul également. Il faut comprendre, à titre d'exemple, que les crédits,
crédits mensuels, c'est des dollars par kilowatt, donc on voit le 0,612, alors
61,2 sous, donc c'est des notions de prix dans le tarif L ou de crédits,
en fin de compte, de réduction de prix. Donc, c'est le volet prix. Et c'est
pourquoi le prix et les crédits, les réductions de prix, doivent suivre la même
indexation au niveau du tarif L. Donc, ce n'est pas le tout du tarif, mais
c'est la composante prix du tarif L.
M. Gaudreault : C'est ça.
Donc, il y a le... je dirais, le grand ensemble, qui est les prix, leurs
conditions d'application, les modalités de calcul applicables. Là-dedans, il y
a un sous-ensemble qui s'appelle tarif L. Dans ce sous-ensemble-là, il y a les
crédits d'alimentation en moyenne ou en haute tension et le rajustement pour
pertes de transformation, non?
M. Julien : Non.
M. Gaudreault : Ah! je
comprends mal.
M. Julien : Alors, il y a un
tarif qui s'appelle le tarif L.
M. Gaudreault : Oui.
M. Julien : Comme chacun des
tarifs, le tarif est composé de trois composantes.
M. Gaudreault : Oui.
M. Julien : Alors, ce n'est
pas... le tarif L, c'est le premier élément. Trois composantes : prix,
conditions d'application, modalités de calcul du tarif L. La notion de prix,
c'est celle qui est indexée selon le projet de loi, et cette notion-là comporte
le prix et des crédits, puisque c'est des dollars ou des sous. Alors, là, les
crédits, c'est une réduction de prix, c'est des dollars, on peut l'indexer puis
on doit l'indexer au même rythme, en réalité, que le prix du tarif L.
Le Président (M. Lemay) : M. le
député.
M. Gaudreault : O.K. Les
crédits d'alimentation, ça... comment qu'on... comment ça se détaille, comment
ça se...
M. Julien : ...puis on doit
l'indexer à la... au même rythme, en réalité, que le prix du tarif L.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Gaudreault : O.K. Les
crédits d'alimentation, comment qu'on... comment ça se détaille? Comment ça
s'évalue? Ça s'applique comment?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, c'est
marqué ici : «Les crédits d'alimentation en moyenne et haute tension, si Hydro-Québec
fournit l'électricité en moyenne ou en haute tension et que le client l'utilise
à cette tension ou la transforme lui-même sans frais pour Hydro-Québec, ce
client et lui seul a droit à un crédit mensuel en dollar par kilowatt sur la
prime de puissance applicable à son abonnement. Les crédits établis en fonction
de la tension en alimentation sont les suivants...».
Alors, c'est marqué, entre 5 kV mais
inférieur à 15kV,
il va avoir un crédit du kilowatt de 0,612 $, de 61,2 sous. Entre 15kV mais inférieur à
50kV, il va
avoir un 0,981 $, alors, ainsi de suite, là, alors, plus ça monte. Il y a
un prix qui est rattaché comme crédit, en réalité, et ce crédit-là, mensuel, est
indexé comme le prix, comme également le rajustement pour pertes de
transformation. Très technique, je suis certain qu'un client du tarif L conçoit
bien ces éléments-là. Si vous avec des questions techniques, on va tenter de...
M. Gaudreault : Vous n'avez
pas de document, hein? Est-ce qu'on peut avoir la référence du document?
M. Julien : Le document, en
réalité, c'est le tarif d'électricité d'Hydro-Québec, l'ensemble des tarifs
d'Hydro-Québec.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Gaudreault : Et le
rajustement pour pertes de transformation...
M. Julien : Ah! J'ai perdu la
page. Je m'excuse, je ne le referai plus.
M. Gaudreault : Vous mettrez
des signets, M. le ministre.
M. Julien : Oui, des signets
partout, c'est ça le problème.
M. Gaudreault : Des post-its,
oui.
M. Julien : Alors, le
rajustement pour pertes de transformation, on a lu tantôt, je pense, la
définition à mon collègue de D'Arcy-McGee. Oui. Alors, justement, pour pertes
de transformation : «Pour tenir compte des pertes de transformation
d'électricité, Hydro-Québec accorde une réduction mensuelle de 17,76 cents
sur la prime de puissance». Alors, là, c'est le 17,76 naturellement qui va être
indexé. Ah! «Le point de mesurage de l'électricité est — le verbe
être — à la tension d'alimentation et que celle-ci est de de 5kV ou plus ou
b : le point de mesurage est situé en amont des équipements d'Hydro-Québec
qui transforment une tension de 5kV
ou plus à une tension d'alimentation fournie à un client en vertu d'un
abonnement». C'est le 17 point x qui va être indexé au même rythme que le
prix et au même rythme, en réalité, que les crédits. Mais là, si vous me
demandez la mécanique et comment tout ça se fait, je ne suis pas en mesure de
vous répondre séance tenante.
M. Gaudreault : O.K. Le
ministre nous parle beaucoup du caractère attractif du tarif L, de la
compétitivité des grandes entreprises qui bénéficient du tarif L. Je suis un
partisan de ça, là, je veux dire le... C'est notre avantage comparatif, parfois
au Québec, pour toutes sortes de raisons que je partage, on peut avoir, par
exemple, un coût de main-d'œuvre plus élevé, on peut avoir un coût de transport
plus élevé, notamment dans les régions comme la mienne, pour transporter de la
matière mais on est capable de se reprendre sur un coût compétitif intéressant
pour l'hydroélectricité pour la grande entreprise.
Là, je veux savoir, il la tire où la
ligne, le ministre, sur la compétitivité? C'est où que ça devient... que ça ne
devient plus compétitif? Parce que, d'indexer automatiquement pendant cinq ans
à 0,65 % de l'inflation, est-ce qu'il n'y a pas des risques de nuire à la
compétitivité par rapport au système actuel? Je vais arrêter là pour l'instant.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
• (20 h 10) •
M. Julien : Alors, M. le
Président, en appliquant 65 % de l'inflation au tarif L avec le modèle
proposé dans le projet de loi n° 34, alors, encore une fois, avec le gel
tarifaire de la première année, ça va représenter 0,48 % de l'inflation,
en bas de 50 % de l'inflation sur ladite période de cinq ans puisque la
première année c'est un gel avec l'effet composé, disons, 50 % d'inflation
sur la période. Alors, pour ce qui est du tarif L...
M. Julien : ...représenter 0,48 %
de l'inflation, en bas de 50 % de l'inflation sur ladite période de cinq
ans, puisque la première année c'est un gel, avec l'effet composé, disons
50 % de l'inflation sur la période.
Alors, pour ce qui est du tarif L,
historiquement, si on avait appliqué, au même titre en réalité que les autres
tarifs, mais de manière encore plus évidente pour le tarif L, puisque ça fait
seulement uniquement six ans que celui-ci est appliqué en réalité, suite au
décret de 2014 du gouvernement que vous représentez, qu'il y a une distinction
entre les deux... Mais, avant ça, la hausse était au même rythme, en réalité,
que les autres tarifs. Donc, à 0,5 % de l'inflation sur cinq ans en effet
cumulé, ça démontre clairement que, si on l'avait appliqué dans les six
dernières années, même suite au décret, celui-là aurait été nettement,
nettement plus avantageux que ce qu'on a connu.
Naturellement, le système actuel de «cost»
plus rendement, quand on fait une distinction entre l'augmentation du
tarif — excusez-moi, M. le Président — entre l'augmentation
du tarif L et celle des autres catégories... Si par exemple un gouvernement
décidait de produire... de faire en sorte d'augmenter fortement l'énergie
éolienne au Québec et par le fait même de transférer les coûts à l'intérieur de
la tarification de la clientèle, à la fois résidentielle et la clientèle du
tarif L, ce qu'on a vécu, là, en 2014, une augmentation de 3,5 % du
tarif L, même s'il était en deçà de celle... et en 2015 2,5 %, plus que
deux fois l'inflation, alors là, en réalité, peut-être que je vous dirais que
le gouvernement ne prenait pas vraiment en considération la compétitivité et
l'attractivité, parce qu'il faisait en sorte que les investissements qui
impactaient la tarification pouvaient faire en sorte que les compagnies
industrielles grandes consommatrices augmentaient de manière bien au-delà de
l'inflation les tarifs sur base annuelle. Mais je réitère... Alors là, la
question aurait pu être posée : Mais pourquoi le gouvernement fait ça?
Est-ce qu'ils ne viennent pas jouer sur l'attractivité et la compétitivité?
Oui, peut-être que ces questions-là auraient dû se poser à l'époque. Mais,
nous, on maintient qu'en étant à 50 % de l'inflation sur une période de
cinq ans, avec rajustement après cinq ans par la Régie de l'énergie, sur base
historique, ça sera des augmentations, des hausses qui... des plus faibles
hausses sur... beaucoup plus faibles que les six dernières années, même après
la modification du décret de 2014.
Donc, c'est pour ça qu'on pense que le
projet de loi va faire en sorte que le tarif L demeurera, même augmentera son
attractivité et sa compétitivité.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le ministre. Sur ce, je vais maintenant céder la parole au député de
Marquette.
M. Ciccone :
Merci beaucoup, M. le Président. À défaut d'avoir la Régie de l'énergie comme
chien de garde, on va tenter de jouer ce rôle-là pour la période d'étude
détaillée du projet de loi n° 34 du mieux qu'on peut.
Je vais répéter, je vais réitérer ce que j'ai dit un peu plus tôt, là, c'est
vraiment, là, à titre informatif, les questions que je vais poser au ministre,
parce que ce n'est quand même pas évident, là, de comprendre tous les
différents tarifs.
Et le tarif qui nous importe aujourd'hui
ou en ce moment, c'est plus le tarif F... tarif L, pardon. Et j'ai lu sur le
site d'Hydro-Québec, justement, le tarif L, le tarif industriel, «clientèle de
grande puissance», et, un peu plus tôt avant souper, j'ai parlé d'un programme
de réduction des coûts d'électricité pour les clients au tarif L : «Dans
le cadre du Plan économique du Québec de mars 2016, le gouvernement provincial
annonçait la mise en place d'un programme visant à inciter les grandes
entreprises industrielles implantées au Québec, pour l'abonnement aux services
d'électricité au tarif L, à investir dans leurs installations. L'aide versée de
ces entreprises sous forme de réduction des coûts d'électricité permet le
remboursement pouvant atteindre 50 % des coûts admissibles, soit : 40 % de
ces coûts; jusqu'à 10 % des coûts admissibles engagés dans des projets visant à
réduire l'intensité des émissions de gaz à effet de serre. Cette aide
correspondra à une réduction maximale de 20 % de la facture d'électricité pour
une période ne dépassant pas quatre ans ou... dans le cas d'une amende de 250
millions... d'une demande de 250 millions de dollars ou plus sur six ans.» Et
là je m'en viens à ma question : «En décembre 2018, le gouvernement a
prolongé la durée du programme, de sorte que les entreprises ont jusqu'au 31 décembre
2019 — cette année — pour soumettre des projets amorcés en
2019. La période de réalisation des projets a également été prolongée jusqu'au
31 décembre 2021.»
Est-ce que, justement, le changement... le
projet de loi... l'amendement ici qui nous retient, avec le 65 % de
l'inflation pour le tarif L, l'ajustement, est-ce que, justement...
M. Ciccone :
...2019. La période de réalisation des projets a également été prolongée
jusqu'en 31 décembre 2021. Est-ce que, justement, le changement, le projet de
loi, l'amendement ici qui nous retient, avec le 65 % de l'inflation pour
le tarif L, l'ajustement, est-ce que, justement, ça peut venir jouer dans
ces programmes-là? Parce qu'on sait que ces programmes-là vont aider,
justement, certaines industries à fleurir, à s'aider, également,
économiquement. Est-ce que ça peut venir jouer dans les programmes qui sont
offerts qui, soit dit en passant, ont été, justement, prolongés par le présent
gouvernement?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors,
naturellement, on ne peut pas présumer des décisions de poursuivre ou non des
programmes. Mais le projet de loi n° 34 n'est pas en lien avec ces
programmes-là, c'est-à-dire, le projet de loi n° 34 modifie le calcul de
la tarification du L. Mais ces programmes-là, si on souhaitait les maintenir,
on va les maintenir, il n'y a rien qui nous indique qu'on ne les maintiendra
pas. Mais donc il n'y a pas de cause à effet entre le p.l. n° 34 et
certains programmes qui viennent à terme, ou on pourrait les renouveler,
d'autres qui vont aller à terme en 2021, qui visent, en réalité, la transition
énergétique, par exemple, ou d'autres enjeux.
Donc, il n'y a pas... Ici on est vraiment
sur la simplification de la tarification, et ces programmes-là, là, il y a des
décisions qui vont se prendre au fur et à mesure. On a décidé de renouveler, on
pensait que c'était pertinent. Puis ça n'a pas été renouvelé dans une
perspective : Ah! oui, quand on va changer la tarification. Ça ne change
rien. C'est autre chose complètement. Ça n'a pas le même objet.
M. Ciccone :
Parce que c'est important, M. le Président, justement, juste de poser la
question parce que, justement, c'est des programmes qui sont intéressants, qui
vont aider ces 160 clients là du tarif L ici au Québec. Et quand je
vous dis qu'il faut absolument tourner toutes les pierres, là, avant de,
justement, adopter un projet de loi, il faut faire ce travail-là. C'est
important aussi de... Parce que le but de notre côté ici de la table, c'est de
s'assurer qu'il y a un juste prix, que les acquis par les 160 clients qui
font affaire avec le tarif L, justement, avec la révision de la loi, avec
l'ajout du 0,65 %, ne viendra pas changer non plus, ne viendra pas mettre
une épine dans le pied de ces 160 clients là qui font partie du
tarif L. Puis je veux juste m'assurer que le ministre comprend bien ce que
je veux dire à ce niveau-ci, là.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, il n'y a
pas d'intention de modifier les programmes en place. Naturellement, la révision
de programmes se fait à chaque exercice. Mais il n'y a pas de lien comme on
mentionnait.
L'objectif de l'article 2, c'est
vraiment de maintenir le volet attractif, compétitif du tarif L, tandis
que les programmes mentionnés par mon collègue de Marquette ont des objectifs
pour inciter, naturellement. Et, oui, toute entreprise, si on souhaite qu'il y
ait de la transition énergétique, on y met des critères, et ils doivent cadrer
avec ces critères-là. Puis on est prêts à réduire des coûts, justement, sur
l'effet d'un objectif concomitant mais qui n'est pas lié à la tarification et
au p.l. n° 34.
M. Ciccone :
Alors, ce que j'entends, M. le Président, c'est qu'il n'y a pas de cause à
effet ici avec, justement... Bon, bien, c'est... La question a été répondue.
Également, je veux juste vous citer, là,
l'Association québécoise des consommateurs industriels d'électricité à la
page 10 de leur mémoire. Ils font, si je ne me trompe pas ici... Ils font
référence, justement, au 65 % : «Les décisions tarifaires passées
montrent des économies par rapport aux demandes d'Hydro-Québec Distribution et
à l'inflation.» Et je vais poser la question avant, justement, de lire, puisque
j'aimerais ça entendre... Est-ce que, selon lui, M. le Président, avec l'ajout
de ce 65 % là de l'inflation, tel que prévu pour le tarif L, va faire
en sorte que, justement, ces 160 clients là vont payer plus cher que
l'ancien système? Ou, bien, après que le projet de loi soit adopté.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, comme je
mentionnais tout à l'heure, l'augmentation avec la nouvelle formulation pour
les cinq prochaines années, naturellement, on aura un gel, après ça, une
augmentation de 65 % de l'inflation pendant quatre ans. Sous le même
effet, en fin de compte, que l'augmentation pour les autres catégories, pour
les autres clientèles, c'est un gel plus l'inflation, ça donne 70 % de
l'inflation. Sur la période de cinq ans, ça va être un gel plus 65 % d'inflation
qui va donner à peu près un peu en deçà de 50 % d'inflation sur la période
de cinq ans. J'applique 0,7 fois 0,65 pour arriver au calcul.
• (20 h 20) •
Ça veut dire que, sur cette période-là de
cinq ans, un industriel aura une hausse tarifaire qui va avoir été en deçà de
0,5... de la moitié...
M. Julien : ...qui va donner à
peu près... un peu en deçà de 50 % de l'inflation sur la période de cinq
ans. J'applique 0,7 % fois 365 pour un nouveau calcul. Ça veut dire que,
sur cette période-là de cinq ans, un industriel aura une hausse tarifaire qui
va avoir été en deçà de 0,5 %... de la moitié de l'inflation. Un peu en
dessous... un peu sous la moitié de l'inflation sur cette période-là. Sur base
historique, on prend les six dernières années, et les six dernières années,
quand on les regarde, naturellement, c'est en les regardant sur la base qu'il y
avait déjà, sous notre décret de 2014, un écart important, l'augmentation du
tarif L puis des autres clientèles. Si on avait appliqué, en réalité, ce qui
est préconisé par le projet de loi n° 34, la hausse
aurait été moindre, et pas mal moindre. Donc, pour nous, sur base historique,
un gel suivi de hausses de 65 % de l'inflation sur quatre ans, donc, au
total, inférieur à la moitié de l'inflation sur cinq ans, va faire en sorte que
le tarif L va être attractif et compétitif à tous égards.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Ciccone :O.K. Maintenant, quand on parle ici des 160 clients, là, du
tarif L, puis je vous cite, «l'Association québécoise de consommateurs industriels
d'électricité», c'est parce que ça fait partie... ils font... ces 160 clients
là, peut-être pas tous, là, mais ils font partie de cette association-là.
Alors, quand moi, je cite cette association québécoise de consommateurs industriels
d'électricité, je viens vraiment faire référence directement avec l'amendement
déposé par le ministre. Et la réponse que le ministre nous a fournie,
cependant, quand je me fie à la réponse... Puis je veux l'entendre là-dessus,
parce que, là, comme un vieux débat de fin de soirée sportif, là, j'aime ça,
avoir un bon débat. Le ministre nous dit quelque chose, les spécialistes disent
d'autres choses, et on revient avec une réponse. Alors, je veux juste m'assurer
que la voix de l'association québécoise de consommateurs industriels est portée
ici aujourd'hui.
Alors, voici leur réponse concernant la question
que j'ai posée : Est-ce que, justement, avec l'ajout du 65 % de
l'inflation, tel que prévu... va faire en sorte que ça va coûter plus cher aux industriels,
aux consommateurs industriels? Voici leur réponse : «Nous avons déjà souligné
des hausses de tarif que les clients au tarif L ont évitées sous le système de réglementation
économique en vigueur depuis la création de la Régie de l'énergie. Les récentes
décisions tarifaires applicables à Hydro-Québec Distribution sont fort
éloquentes et illustrent que la fixation des tarifs d'Hydro-Québec Distribution
en fonction del'inflation ou — dans ce cas-ci, le cas échéant, le
tarif L — 65 % de l'inflation, tel que prévu pour le tarif L,
coûtera plus cher aux consommateurs d'électricité du Québec.» Qu'est-ce que le
ministre a à répondre, pas au député de Marquette, M. le Président, là, mais à l'Association
québécoise de consommateurs industriels d'électricité?
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le ministre.
M. Julien : Donc, je comprends
que mon collègue de Marquette a arrêté sa lecture, en réalité, à «plus cher aux
consommateurs d'électricité du Québec». N'est-ce pas?
M. Ciccone :
Oui, mais je vais continuer plus tard.
M. Julien : Alors, bien, je
vais poursuivre la lecture. Alors, pour les tarifs d'HQD applicables à compter
du 1er avril 2017, la régie avait autorisé une augmentation de 0,2 % du
tarif L et de 0,7 % des autres tarifs, des tarifs de HQD demandés à
1,1 %. Et après ça, naturellement, ils continuent comme ça avec les taux.
Alors, on peut dire différentes choses, dépendant d'où on part. Alors là, en
plus, ils partent de 2017.
Alors, si on prend à partir de 2017...
Parce que, là, comme je dis, si on retourne 15 ans en arrière, là, sur le tarif
L, là, ça frappe l'imaginaire, parce que ça fait juste depuis six ans qu'il y a
un décret qui a décidé de ramener le tarif L de manière plus compétitive. Parce
qu'avant c'était sur la même base que les autres tarifs, donc l'augmentation a
été bien plus haute que 65 % de l'inflation, elle était au-dessus de
l'inflation de manière importante sur cette période-là. Dans les six dernières
années, alors, si on avait appliqué... là, j'ai pris mon crayon, là,
rapidement, dans les cinq dernières années, si on avait appliqué le modèle
qu'on veut appliquer, 0 % plus 0,7 %, plus 0,5 %, plus
0,5 %, plus 0,65 %, ça fait 1,2 %. 1,2 % plus 1,2 %,
2,4 %. La hausse aurait été de 2,4 %, cinq dernières années.
Maintenant, je regarde ce qu'on observe ici. Je ne prends même pas le
3,5 %, la première année, qui est le plus gros, là, j'enlève même 2014, je
prends les cinq dernières années pour avoir une base de comparaison.
2,5 %, plus 0,2 %, plus... plus 0,3 %. 3 %. Donc, si on
applique les cinq dernières années, on aurait eu, en réalité, 2,7 % avec
la proposition, puis il y a eu 3 %. Puis là-dedans, là, il y a deux années
à zéro, là, puis une à 0,2 %, une à 0,3, mais 2015, c'était 2,5 %,
là. Puis j'enlève 2014, là, qui est à 3,5 %. Je prends la même période...
M. Julien : ...Donc, si on
applique les cinq dernières années, on aurait eu, en réalité, 2,4 avec la proposition,
puis il y a eu 3 %. Puis là-dedans, là, il y a deux années à zéro, là,
puis une à 0,2, une à 0,3. Mais 2015, c'est 3,5, là. Puis j'enlève 2014, là,
qui est à 3,5. Je prends la même période et je dis : On aurait été plus
faible... C'est sûr que 2,4 versus 3, ce n'est pas bien, bien beaucoup plus
faible. On aurait été plus faible de 20 % — on parle de
pourcentage — 20 % plus faible d'augmentation sur une période de
cinq ans. 20 % plus faible d'augmentation sur une période de cinq ans en
appliquant le projet de loi n° 34.
Et je le redis, là, parce que... Alors, je
comprends que l'association ici, qui écrit : Année après année, ils vont à
la cause tarifaire, représenter leurs clients... Et je réitère que c'est... Je
comprends, là, puis je ne fais pas de l'ironie, là, je vous le dis. Je
comprends que moi-même, si je représente à chaque année dans une cause
tarifaire, j'aime ça y retourner année après année parce que, quand même, c'est
mon mandat, puis je suis rémunéré pour faire ça. Puis je trouve ça correct.
Mais, à terme, là, ça aurait été mieux.
Puis n'oublions pas qu'après cinq ans on
va retourner devant la régie. Donc, on donne la garantie à la clientèle L que
sur cinq ans ça va être en bas de 50 % de l'inflation. L'augmentation va
être plus faible que la moitié de l'inflation sur cinq ans, et dans cinq ans on
repasse à la régie puis on s'assure qu'on ne s'est pas bien, bien écartés.
Donc, on ne s'est pas bien, bien écartés
d'une augmentation tarifaire sur cinq ans équivalente à moins de la moitié de
l'inflation. Là, quelqu'un nous dit : Aïe! Ils vont payer bien trop
cher... Ils vont payer moins de la moitié de l'inflation, puis c'est bien trop
cher. Historiquement, là, tout le monde aurait aimé ça, payer ça. Et, après
cinq ans, on retourne devant la régie.
Alors, effectivement, il y a une mention à
l'intérieur de leur mémoire, qui est intéressant, intéressant. Mais là on n'est
pas dans le «cherry picking», là, on parle, 2017, 0,2, 0,3. Oui, mais le 2,5 de
2105? Le 3,5 de 2014? Ils l'ont assumé, ces entreprises-là. Alors, je prends
deux périodes comparables de cinq ans, M. le Président. 20 % plus cher,
qu'ils ont payé, l'augmentation, que s'ils avaient appliqué, en réalité, ce
qu'on propose. Donc, on pense que c'est bon.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Marquette.
M. Ciccone :
Est-ce que j'ai entendu le ministre dire qu'on... prêter des intentions,
justement, à l'Association québécoise des consommateurs, là, des consommateurs
industriels d'électricité que, justement, on retourne tout le temps... on fait
des fausses causes pour être rémunéré, là? C'est-u ça que j'ai entendu du
ministre? Parce qu'il ne faut pas prêter des intentions à Hydro-Québec, mais...
M. Julien : ... M. le
Président.
M. Ciccone :
Est-ce que j'ai... Non, c'est une question que je pose, là.
Le Président (M. Lemay) :
...votre question, M. le député.
M. Ciccone :
C'est parce que je me dis... C'est normal de retourner tout le temps. Je trouve
ça un peu sur la ligne, M. le Président, là. Je voudrais juste m'assurer... je
suis encore sur...
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Marquette?
M. Ciccone :
Oui?
Le Président (M. Lemay) :
Je juge que les propos étaient en toute prudence.
M. Ciccone :
En toute prudence... O.K., j'accepte. En toute prudence.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait.
M. Julien : ...
M. Ciccone :
Parfait. Maintenant, M. le ministre a assisté... parce que j'aurais pu
continuer... 2017. Mais aussi j'aurais pu continuer, 2018, j'aurais pu
également continuer en 2019 pour finalement... Parce que, là, je pourrais
dire : «Enfin, les tarifs applicables à compter du 1er avril 2019, la
régie a permis une augmentation de 0,3 du tarif L, malgré une demande de 0,6
d'Hydro-Québec Distribution et de 0,9 pour les autres tarifs, comparativement à
la hausse demandée de 1,2. Quant à...
l'inflation — pardon — elle est estimée à 1,48 % pour
2019, soit encore une fois bien supérieure aux hausses autorisées par la
régie.»
Et c'est là que je reviens encore une fois
en disant... bien, pas moi qui le dit, c'est l'Association québécoise des
consommateurs industriels d'électricité : «L'expérience récente indique
que le projet de loi n° 34, en permettant d'augmenter les tarifs à
l'inflation, serait plus coûteux pour les consommateurs d'électricité du Québec
que la fixation des tarifs fondée sur le coût de service dans un encadrement
réglementaire de MRI. Cette conclusion vaut également pour les clients au tarif
L, qui seront aussi désavantagés par rapport au système actuel, malgré une
augmentation de leur tarif à 65 % de l'inflation.»
• (20 h 30) •
Là, je n'ai pas... Je ne me suis pas
empêché de tout lire, là, c'est parce que moi, je ne voulais pas lire des
choses qui n'étaient pas nécessairement importantes, là, pour prouver le point,
justement, de l'association, mais je l'ai fait pour 2019, parce que M. le
ministre m'a dit que j'aurais dû continuer pour 2017. Je l'ai fait pour 2019.
Et j'ai terminé en disant que, justement...
20 h 30 (version non révisée)
M. Ciccone :
...de tout lire, là. C'est parce que moi, je ne voulais pas lire des choses qui
n'étaient pas nécessairement importantes, là, pour prouver le point justement
de l'association, mais je l'ai fait pour 2019 parce que M. le ministre m'a dit
que j'aurais dû continuer pour 2017. Je l'ai fait pour 2019 et j'ai terminé en
disant que, justement, même également pour les clients au tarif L, qui
seront aussi désavantagés par rapport au système actuel, malgré une
augmentation de leurs tarifs à 65 % à l'inflation.
Alors, je comprends qu'on n'a peut-être
pas la même interprétation. Moi, j'ai toujours pensé qu'il fallait avoir le
même calcul, là, il fallait avoir le même calcul. Alors, est-ce que le calcul
qui est fait par l'Association québécoise des consommateurs industriels
d'électricité n'est pas le même que celui du ministre?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, j'ai bien
exprimé ma position, M. le Président, c'est-à-dire qu'ici, ce qu'ont fait
l'association pour faire valoir leur point, ils ont pris 2017, 2018, 2019.
Nous, on a un projet de loi qui couvre cinq ans. Alors, je dis : Bon, O.K.,
on ne va pas retourner 15 ans en arrière, parce que ça serait désastreux
de faire la comparaison, parce qu'avant 2014 le tarif L était indexé de la
même façon que l'autre tarif, puis là toute comparaison, là, montrerait que le
projet de loi n° 34 est bien trop... pour cet
élément-là, bien trop bénéfique parce qu'on n'est pas sur la même base. À
partir de 2014, là, le tarif L a été changé, puis ça serait... En réalité,
ça ne serait pas correct de ma part de faire ça. Ça serait, en réalité, montrer
que c'est vraiment extraordinaire quand la base de comparaison serait boiteuse.
Parce que, 2014, il y a une modification, somme toute, sur le tarif L et
son évolution.
Alors, ce que je dis, c'est : Prenons
les cinq dernières années puisque le projet de loi couvre cinq ans. Ne prenons
pas seulement les trois dernières, prenons les cinq dernières parce que ça
couvre cinq ans. Alors, il y a un gel puis, après ça, 65 % d'inflation.
C'est ce que j'ai fait, j'ai dit : Oui, ils ont pris 2017, 2018, 2019, et,
en plus, moi, je prends 2016, 2016, en passant, qui est 0 %
d'augmentation, là, puis je prends 2015 qui est 2,5 %. Alors, quand on
prend ces cinq années-là, là, la hausse tarifaire prévue au p.l. n° 34,
c'est 2,4 %, et celle, en fin de compte, obtenue dans ces cinq années-là,
c'est 3 %. Donc, la hausse a été 20 % supérieure à si on avait
appliqué le p.l. n° 34, 20 % supérieure.
Et, comme je vous dis, on ne peut pas
faire l'exercice 15 ans avec le L, là, parce que ce serait faramineux
parce que le L a changé sa méthode en 2014. Ça fait qu'on va jouer fair-play,
on va prendre les cinq dernières, mais contrairement à l'association, qui
prennent les trois dernières avec deux hausses à... une à 0 %, une à
0,2 %, à 0,3 %. Oui, mais c'est à cause que le tarif L en avait
bavé à 2,5 % puis 3,5 % en 2014 et 2015. Ça, ces hausses-là, ils ne
disparaissent pas, là, hein? Les clients du tarif L, M. le Président, là,
l'industrie, là, qui ont eu 3,5 % en 2014, là, puis qui ont eu 2,5 %
en 2015, là, ça ne disparaît pas, ça, ces hausses-là, là. Ça nous suit, là, à
vie plus 100 ans. C'est toujours là. J'ai eu 3,5 % une année, j'en ai
bavé, puis tu me rajoutes juste 0,3 % l'année suivante. Mais le
3,5 %, lui, il continue, il me suit. Il est cumulatif, hein? On ne veut
pas les oublier, ces hausses-là.
Alors, je dirais que l'association ne dit
pas un mensonge mais prennent seulement trois années qui font bien leur affaire
pour tirer des conclusions générales, alors que notre projet de loi couvre cinq
ans. Et, après cinq ans, il y aura un «rebasing» à la
Régie de l'énergie. Alors, prenons juste la même période que le projet de loi.
Sur base comparative, la hausse aurait été 20 % inférieure à celle
obtenue.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Ciccone :
Merci, M. le député. M. le ministre parlait de comparaison boiteuse, là. Puis
je vais laisser la parole après cette... après avoir cité justement la
Fédération canadienne des contribuables : «Le raisonnement selon lequel le
gel tarifaire proposé pour l'année 2020 signifierait une épargne de
1 milliard de dollars sur cinq ans repose sur des prémisses boiteuses.»
Alors, on peut utiliser le mot «boiteuse»,
là, de plusieurs façons, comme on peut utiliser également les calculs, les voir
différemment, les mettre sur quatre ans, sur cinq ans, sur sept ans, sur
15 ans. Il y a toujours une façon, à un moment donné, de calculer et de
prouver notre point. Ça, j'en conviens. Cependant, ce que j'ai cité
aujourd'hui, là, c'est... On regarde aussi dans un court et moyen terme sur des
prévisions, sur ce qui va arriver l'année prochaine également et sur
l'augmentation de leurs tarifs de 65 % de l'inflation. Alors, voilà, je
vais m'arrêter ici pour le moment, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le député de Marquette. Sur ce, je cède la parole au député de
Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci, M. le
Président. Tout d'abord, j'aimerais juste mettre quelque chose au clair, M. le
Président. C'est qu'on entend les propos, et je pense que...
M. Ciccone :
...je vais m'arrêter ici pour le moment, M. le Président.
Le Président
(M. Lemay) : Merci, M. le député de Marquette. Sur ce, je cède
la parole au député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci, M. le
Président. Tout d'abord j'aimerais... j'aimerais juste mettre quelque chose au
clair, M. le Président, c'est qu'on entend les propos, et je pense que les
échanges se passent très bien, mais j'ai toujours un peu de misère quand je lis
entre les lignes des commentaires du ministre lorsqu'il fait référence aux
motivations de certaines organisations, notamment l'AQCIE, comme l'a mentionné
mon collègue de Marquette. Et malgré que vous avez statué qu'ils étaient dans
le domaine du raisonnable. C'est bien ça, raisonnable, ou respectable, ou
prudent? Prudent. J'ai quand même un peu de misère, M. le président, parce
qu'on peut débattre sur une question d'interprétation des chiffres, etc., mais
je ne pense pas qu'on a besoin d'aller statuer sur quelles sont les vraies
motivations, les motivations de fond des organisations qui, année après année,
se présentaient devant la Régie de l'énergie tout d'abord. J'aimerais demander
au ministre, parce que, bon, il a fait référence au fait que le scénario
présenté par mon collègue de Marquette était basé sur une période de trois ans
plutôt que cinq ans comme le scénario du ministre. En quelle année le mécanisme
de traitement des écarts de rendement a été mis sur pied?
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. M. le ministre. En quelle année le mécanisme d'écart de rendement
a-t-il été mis sur pied?
M. Julien : De mémoire,
c'est en 2014 qu'il a été mis sur pied. On va valider. Naturellement, il a été
momentanément suspendu pendant la période qualifiée de rigueur financière.
Donc, le mécanisme d'écart. Alors, le Régie de l'énergie a introduit en 2014 le
mécanisme de traitement des écarts de rendement. En vertu de la disposition de
l'article 48.1 de la Loi sur Régie de l'énergie visant à assurer un gain
d'efficience. Naturellement, l'intérêt a été suspendu entre 2014 et 2016. Et
les montants versés au gouvernement par Hydro-Québec ont été utilisés pour
favoriser le retour à l'équilibre budgétaire. Ça veut dire, en fin de compte,
que ça a été versé au fonds consolidé plutôt que la clientèle, plutôt que
d'être remboursé à la clientèle suivant les ratios établis. Alors, c'est la
réponse.
M. Polo : À partir de
quelle année le MRI a été mis sur pied ou a été appliqué?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
(Consultation)
M. Polo : En fait, c'est
2018, l'année.
M. Julien : Oui. C'est ça
qu'on pense, mais on s'en assure.
M. Polo : Non, non, mais
effectivement, c'est 2018. Je veux juste lui donner une explication pourquoi le
scénario de l'AQCIE est sur trois ans et non pas sur cinq ans. C'est
l'explication. Ce n'est pas par convénience ou par, disons, par... avec un
souhait que ça adonne comme ça. C'est qu'il y a une explication très logique.
C'est compte tenu que le MTER a commencé à être mis en application en 2017, par
la suite le MRI en 2018. Puis aujourd'hui, on est en 2019. C'est sur une
période de trois ans. Donc, c'est ce qui explique ce scénario de trois ans. Je
voulais juste faire cette mise au point auprès du ministre.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. M. le ministre.
M. Julien : Oui. Si mon
collègue peut m'aviser où c'est inscrit, on ne l'avait pas lu à cet effet-là.
Donc...
M. Polo : Je l'informe de
la même façon qu'il répond à nos questions, je l'informe lui aussi pour lui
faire.
M. Julien : O.K. Bien, on
ne l'avait pas vu dans le document.
• (20 h 40) •
M. Polo : Non. Pas de
problème. Pas de problème. Je reviens. Je reviens. Vous savez, on a interpelé,
M. le Président, on a interpelé régulièrement le ministre sur les raisons pour
lesquelles aucun impact... aucune analyse d'impact réglementaire n'a été
effectuée. Je ne retournerai pas, là, dans cet argumentaire-là, mais si je fais
un parallèle avec le scénario de cinq, six ans que le ministre utilise pour
justifier, là, son scénario de 0,65 % et 1,35 %. En fait, ma
question... Et l'élément qui me dérange dans ce scénario-là, dans tous les
éléments des explications que le ministre nous donne, je dois le concéder, il y
a une logique, là. Je vais le concéder. O.K. Mais moi, ce qui me dérange, M. le
Président, c'est pourquoi ne pas reculer plus loin. Pourquoi ne pas faire,
justement, des scénarios historiques pour démontrer que non seulement ça tient
peut-être la route sur une période de cinq, six ans, mais est-ce que ça tient
vraiment la route sur une période de 15, 20, 25, 30 ans? Même si... Même
si, en effet, le décret de 2014...
M. Polo : …des scénarios
historiques pour démontrer que non seulement ça tient peut-être la route sur
une période de cinq, six ans, mais est-ce que ça tient vraiment la route sur
une période de 15, 20, 25, 30 ans même si, même si, en effet, le décret de 2014
statuait que toute augmentation tu tarif L serait donc indexée, O.K., tout
d'abord, et qu'elle ne vivrait ou elle ne subirait les soubresauts qu'elle a
subis par le passé? Ma question pour le ministre : Est-ce qu'ils ont fait
des scénarios historiques pour démontrer que cette logique, cette
interprétation du multiplicateur de 0,65 % et 1,35 % tient la route
au-delà des dernières six années, des dernières cinq, six années? Est-ce qu'ils
ont fait ces scénarios-là, est-ce qu'ils ont fait ces projections-là, si on
peut dire?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Je vais sortir un
tableau que… un graphique que j'utilise parfois. À l'inflation…
Une voix
: …
M. Julien : Oui. À
l'inflation, c'est 128,40 $, un 100 $ de 2003. La hausse tarifaire,
c'est 132,60 $ Et, naturellement, à 65 % de l'inflation, qui est le
tarif L… Parce qu'il faut comprendre que le tarif L, lui, a suivi la courbe, en
fin de compte, des hausses tarifaires jusqu'en 2014. Ici, là, il est à
130 $ en 2014. La courbe qui donne 132,60 $, là, en 2014, là,
l'inflation, c'est 130 $ pour un 100 $ 2003. Ça, c'est le tarif L,
comment il s'est comporté de 2003 jusqu'en 2014 puisqu'il suivait la hausse
tarifaire moyenne. Et si on avait appliqué 65 % d'inflation, en 2014, on
est à 121 $, à peu près. Puis là j'enlève 21, je divise ça par trois,
multiplie par deux, 65 %. Ça serait 114 $. Alors, on aurait observé
114 $ plutôt que, excusez-moi, 125 $.Donc, sur base historique, on
peut bien reprendre ça, là, mais on va être à peu près à 10 % d'écart sur
le 2003 à 2014, puis après ça on le continue jusqu'en 2019. Clairement, là, le
tarif L, il en a mangé tout une… tout un coup, dans les 15 dernières années,
par rapport au décret de 2014. Je n'ai pas besoin de faire des grandes analyses
pour montrer qu'il serait à deux tiers de l'évolution de l'inflation puis qu'il
serait nettement en dessous de l'évolution du tarif, qui est déjà plus élevé
que l'inflation. Tu sais, c'est une règle de trois très simple. Puis ça serait
du simple au double, là, qu'est-ce qu'aurait connu le tarif L si on l'avait
appliqué. Donc, c'est pour ça que, tantôt, je disais : Ça serait boiteux
de retourner en arrière parce que c'est 2014 qui a amené un changement, puis je
ne voudrais pas, quand même, avoir ce discours-là qui n'est pas de sens, là. Je
veux dire, on est bien trop loin. On va juste prendre les cinq puis les six
dernières années qui sont révélatrices, mais, avant ça, c'était autre chose
complètement, là. Les tarifs L ont augmenté beaucoup trop rapidement par
rapport à la suite du décret de 2014 qui avait un objectif.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Polo : Mais, M. le
Président, comment ne pas tenir compte des années où l'inflation était
supérieure à 1,5 %, 2 %, 2,5 %? Comment ne pas tenir compte de,
justement, ces années? Parce que, je veux dire, ce n'est pas parce que c'est
arrivé dans les années, soit 1980 ou même 1990 que c'est de la préhistoire et que
c'est de l'histoire ancienne et que, de toute façon, au cours des prochaines
années, on ne… comment je pourrais dire ça, là… on ne reverra jamais… On n'est
jamais immunisé contre des soubresauts économiques, soubresauts des secteurs
financiers également. Et, quand je fais référence à un retour historique, ce
n'est pas que basé sur l'inflation, c'est aussi de comparer cela aux hausses
accordées par la Régie de l'énergie.
Donc, c'est clair que, si vous collez
votre formule mathématique sur l'inflation, ça vous donnera toujours le deux
tiers du… de l'inflation, parce que c'est un multiplicateur. Mais, si vous
analysez ça sur une base historique à savoir combien la Régie de l'énergie a
accordé comparativement aux demandes du distributeur, c'est là, à ce moment-là,
qu'on peut avoir une meilleure comparaison de… pas seulement du résultat du
multiplicateur. C'est… Et on revient au fondement même de tout le débat, le
débat sur l'article 2, mais l'ensemble du…
M. Polo : ...c'est là, à ce
moment-là, qu'on peut avoir une meilleure comparaison de... pas seulement du
résultat du multiplicateur. C'est... Et on revient au fondement même de tout le
débat, le débat sur l'article 2, mais l'ensemble du projet de loi n° 34,
le rôle de la régie. Et donc, en opposition, dans ce débat-là, on a l'appétit
du distributeur versus le rôle de la régie, qui encadre les demandes du
distributeur, qui atténue même l'appétit du distributeur, versus le tarif qui
est accordé réellement. Donc, c'est ça, ma question.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, je vais répondre à la question même si on n'est pas sur l'amendement,
parce que je pensais y avoir répondu, mais je vais repréciser. Alors, ce que
mon collègue de Laval-des-Rapides nous dit, c'est : Non, non, ce n'est pas
par rapport à l'inflation, il faut le voir par rapport à la hausse autorisée
par la régie. Mais c'est ce qu'on fait, essentiellement. Donc, dans le
graphique ici, la courbe supérieure, un peu bleutée, « aqua », montre
la hausse tarifaire accordée par la régie. Donc, si on regarde de 2003 à 2014,
avant la transformation liée au décret, on est passé de 100 $ à 125 $
sur une période de 14 ans. Donc, la hausse tarifaire autorisée par la
régie est passée de 100 $ à 125 $. Nous, on dit : Si on avait
appliqué 65 % de l'inflation, qui est la courbe verte, celle en dessous...
Elle est déjà en dessous, juste sur l'inflation, mais si on avait appliqué
65 %, entre 2003 et 2014, on serait à 114 $. C'est pour ça que je dis
qu'il ne faut pas faire cette comparaison-là, en tout respect, monsieur... mon collègue
de... je dirais, mon collègue de Laval-des-Rapides, il ne faut pas faire cette
comparaison-là, honnêtement. C'est du simple au double, quasiment. Un
100 $ de 2003, en 2014, aurait coûté, à 65 % de l'inflation,
114 $, et les hausses autorisées, c'est 125 $. Les gens payaient
10... plus de 10 % plus cher que qu'est-ce qu'ils auraient payé à
65 % de l'inflation. Alors, je suis bon joueur, je viens dire : Oui,
mais ce n'était pas la même base, partons de 2014, parce qu'avant ça, ça
montait, ça montait avec la régie, puis il était un petit peu au-dessus de
l'inflation, puis, depuis 2014, on parle de 65 % de l'inflation. Donc,
c'est pour être bon joueur que j'agis juste sur les six dernières années, parce
qu'avant, naturellement, la comparaison, je réitère, qu'elle est boiteuse.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député de
Jacques-Cartier, la parole est à vous.
M. Kelley
: Juste une
question, très rapidement, M. le Président. M. le ministre, juste une
question : « selon le cas », on parle de quel cas exactement?
Alors, « selon le cas, les prix de tarif L ». Et je veux juste bien
comprendre. On parle de quel cas? Pourquoi c'est écrit... Pourquoi c'est
dans... et dans l'amendement? C'est dans l'amendement, M. le ministre, au
deuxième alinéa.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jacques-Cartier, vous êtes dans le deuxième alinéa.
M. Kelley
: Oui.
Le Président (M. Lemay) : Ça
commence avec...
M. Kelley
:
...respectivement, selon le cas. Mais quel cas? On parle de quoi exactement? Je
veux juste bien comprendre le sens de...
Le Président (M. Lemay) :
Parfait.
M. Julien : Selon le cas,
c'est selon ce qui est indexé. Je ne sais pas, la formulation, si elle vous
apparaît inadéquate. C'est selon le cas, les prix des tarifs L, les crédits
d'alimentation, haute tension, rajustement de pertes en transformation. C'est
quoi, l'enjeu, « selon le cas », que vous y voyez?
M. Kelley
: Bien, c'est
juste de bien comprendre. Est-ce que, comme, il y a un type de cas ou... C'est
juste de bien comprendre la phrase complète, pourquoi c'était mis là. C'est
juste une question de syntaxe un petit peu, c'est tout.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Bien, c'est ça,
c'est selon le cas, selon les éléments qui sont indexés, à moins que... C'est
dans la phrase qui coule, qui dit « selon le cas », mais j'ai... je
conçois mal les préoccupations, mais peut-être que je me trompe, il faudrait peut-être
le relire dans son entièreté. C'est une formulation.
(Consultation)
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jacques-Cartier.
(Consultation)
Le Président (M. Lemay) : Ça
va?
Une voix
: Oui.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention... M. le député de
D'Arcy-McGee, la parole est à vous.
• (20 h 50) •
M. Birnbaum : Écoutez,
peut-être j'ai la tête dure, mais je dois revenir à une question que j'ai posée
déjà, parce que je n'ai pas compris la réponse, et c'est pertinent à la
discussion...
Le Président (M. Lemay) :
...parfait. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention... M. le député de D'Arcy-McGee,
la parole est à vous.
M. Birnbaum : Écoutez, peut-être
j'ai la tête dure, mais je dois revenir à une question que j'ai posée déjà,
parce que je n'ai pas compris la réponse, et c'est pertinent à notre discussion
de l'article 2.
On parle, à juste titre, et je comprends, M.
le Président, c'est normal et c'est prudent de protéger les quelque 160
consommateurs, clients industriels qui... utilisateurs de 5 000 kilowatts
ou plus. Article 2, l'amendement dont on considère à l'alinéa 2 prévoit une
protection de ces consommateurs lors d'une éventuelle déflation. Je signe, et
je persiste, et j'aimerais avoir une réponse claire. Là, on protège, à juste
titre, ces consommateurs industriels qui ont un rôle très, très clé à jouer
dans notre économie. Comme on s'est dit, ils sont probablement des employeurs
d'un grand nombre de Québécois et de Québécoises, c'est très important. Je
comprends que le projet de loi, ici, à l'amendement de l'article 2, que le projet
de loi prévoie toute éventualité et que le tarif protège la capacité de ces 160
intervenants privilégiés d'être concurrentiels, M. le Président, ici, au Québec,
tout en l'étant sur le plan mondial. C'est une considération tout à fait
normale.
Je vais reformuler ma question. Est-ce
que... Ma question a deux volets. Dans un premier temps, je la repose comme je
l'ai posée la dernière fois : En quoi il y a une pareille garantie pour le
consommateur ou consommatrice advenant une situation économique où on est bien
au-delà de l'inflation, on est dans une situation de déflation? En quoi la
formulation du projet de loi actuel protège le consommateur, le particulier,
qui n'est pas dans la classe L, mais on parle de l'ensemble de l'affaire. Je
n'ai toujours pas compris comment ça se fait que ce consommateur, comme je
maintiens, est en situation de concurrence. Il ou elle a besoin de savoir que
sa facture soit contextuelle et respectueuse de la situation économique
actuelle. Bon. On se remet en 1950, si c'était ça, comment le particulier, le
consommateur est protégé de la même façon que ces 160 clients industriels?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Honnêtement, pour
moi, ça m'apparaît simple, donc il doit y avoir quelque chose qu'on ne conçoit
pas de la même façon, moi et mon collègue, on va essayer de mettre le doigt
là-dessus, parce que c'est la troisième fois qu'il pose la question. Ma réponse
semble y répondre, donc il doit y avoir quelque chose qu'on ne comprend pas,
mutuellement.
Si c'est moins 2 % à cause qu'on est
en déflation, alors la déflation, ce n'est pas une inflation, c'est... l'indice
des prix est à moins 2 %. Bien, l'ensemble des clients du Québec, tous les
clients, vont recevoir une réduction de 2 % de leur facture. Alors, ça se
suit exactement, donc, ça protège l'ensemble des clients. Parce que, si on est
en déflation, bien, ça va être une réduction de facture de 2 %. Si c'est
moins 3 %, ça va être moins 3 %. Donc, mon collègue nous dit :
Oui, mais pourquoi on ne les protège pas? Bien, on les protège. En cas de
déflation, les prix, les tarifs, les prix dans les tarifs vont baisser du même
taux, en cas d'inflation, on va monter du même taux.
La distinction qu'on vient porter ici,
c'est parce qu'on dit : Le tarif L, depuis le décret de 2014, il se
distingue de l'autre dans ses variations. On veut juste maintenir cette
distinction-là dans les variations, mais la protection de la clientèle, c'est
par l'inflation, c'est par ça qu'on vient protéger la clientèle. Donc, en déflation,
les tarifs vont être réduits. On ne pense pas qu'il va y avoir une déflation,
mais c'est ça, là, qui... Alors, mon collègue de D'Arcy-McGee, quand il
dit : Oui, mais on ne les protège pas... Bien oui, si c'est moins
2 %, ils ont moins 2 %. Si c'est moins 1 %, ils ont moins
1 %. S'ils ont plus 1 %, c'est plus 1 %, puis si c'est plus
2 %, ils ont plus 2 %. Donc, ils suivent exactement, en fin de
compte, la déflation ou l'inflation. Ça, c'est une protection de la clientèle,
beaucoup plus, en fin de compte, que d'annuler le mécanisme de remboursement
des écarts de rendement dans une...
M. Julien : ...quand il
dit : Oui, mais on les protège pas. Bien, oui, si c'est moins deux, ils
ont moins deux; si c'est moins un, ils ont moins un. S'ils ont plus un, c'est
plus un; puis si c'est plus deux, ils ont plus deux. Donc, ils suivent
exactement, en fin de compte, la déflation ou l'inflation. Ça, c'est une
protection de la clientèle beaucoup plus, en fin de compte, que d'annuler le
mécanisme de remboursement des écarts de rendement dans une période de rigueur
financière. Clairement, c'est une grande distinction.
Le Président
(M. Lemay) : Est-ce que vous voulez rajouter quelque chose, M.
le député D'Arcy-McGee?
M. Birnbaum : Donc, M. le
Président, le gel qui fait des manchettes depuis des semaines et dont le ministre
parle, dont le premier ministre parle, le gel de 2020, le tarif fixé avec une
garantie, en 2021, 2022, 2023, 2024, se situe où par rapport à la réponse que
je viens d'avoir du ministre? Je m'excuse, c'est peut-être mon manque de
compréhension.
On parle du noeud de l'affaire pour les
prochains cinq ans : un prix fixe et prévisible. Un mot qui ne nous
impressionne pas en toute franchise, mais un mot qui est utilisé à maintes
reprises par le ministre. «Previsibility» ne vaut rien s'il y a un tarif de
possible moins cher pour messieurs mesdames les consommateurs consommatrices.
C'est où le...
Moi, j'ai cru comprendre que ce projet de
loi va faire en sorte que je peux vous dire aujourd'hui ce qui va sur ma
facture en 2024, et 2023, 2022, 2021, et 2020. Le ministre, si je n'ai pas
manqué quelque chose, vient de me dire que tout ça est conditionnel, ça se peut
si advenant, dans une de ces années, on est dans une situation, admettons,
exceptionnelle, ces tarifs vont être tout une autre sorte. «What am I missing?»
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Bien, écoutez, je
pense qu'il y a eu un débat même entre le ministre des Finances et le M. le
député...
Une voix
:
Robert-Baldwin.
M. Julien : ...Robert-Baldwin,
exactement. Merci, mon cher collègue de Laval-des-Rapides. Donc, effectivement,
la notion d'inflation, de l'indice des prix à la consommation, est une notion
qui, selon les discussions qu'on a eues, est assez stable dans le temps. Parce
que la banque centrale du Canada vise à obtenir un taux d'inflation moyen de
2 % et travaille fortement, avec ses politiques monétaires, pour
stabiliser. Bon, alors, on pourrait dire ça, puis quelqu'un pourrait
prétendre : Oui, mais ce n'est pas certain.
Mais, encore là, quand on regarder les 15
dernières années, la courbe, en réalité, de l'inflation, la courbe verte, est
stable. Elle progresse, en fin de compte, de manière beaucoup plus linéaire que
la courbe de modification des tarifs par cause tarifaire. Puis ça se comprend
bien, parce qu'on a des chiffres avec nous, là : 5,33 en 2006, 4,3 en
2014, puis moins 0,45 en 2012, bon. Et, quand on regarde l'inflation, là, on
est entre 2,6 et 0,8. Mais sur la longue durée, c'est beaucoup plus linéaire.
D'ailleurs, on va venir fixer, en réalité,
les tarifs sur une ligne beaucoup plus linéaire que celle des causes tarifaires
et on dit : On va la fixer au mois de septembre avant. Donc, on sait
déjà... Alors, au mois de juin, nous autres, on a dit : Selon les
prévisions, au mois de septembre, ça va être 1,7. Bien, ça s'est matérialisé
exactement à 1,7 l'inflation 12 mois. On dit : Si on appliquait à
l'inflation, au mois d'avril, ça serait plus 1,7, là ça va être un gel. Mais
l'année suivante, on va arriver au mois de septembre, on va regarder
l'inflation, puis, admettons, c'est plus 1,4. Bien, on va dire : Bien,
l'année prochaine, ça va être plus 1,4 au mois d'avril. Puis l'autre année, ça
va être 1,9. Puis on va l'appliquer à chaque année.
Mais ce qu'on démontre, c'est que la
politique canadienne, la politique monétaire, assure une stabilité dans
l'inflation. C'est ce qui est démontré, c'est ce qui est démontré dans les
chiffres, et nous, on dit : C'est plus prévisible. Et ils vont le savoir
six mois avant la prochaine facture, puisqu'au mois de septembre on va dire :
Bien, on mesure au 30 septembre l'inflation, c'est 1,7, au mois d'avril
prochain ça va être 1,7.
Et naturellement, après cinq ans, la Régie
de l'énergie y retournera à cause tarifaire pour valider qu'on ne s'est pas
écarté sur un principe de cause tarifaire. On aurait eu un gel plus des hausses
à l'inflation, et qui sont plus prévisibles que les hausses, actuellement, des
causes tarifaires de manière démontrée dans le passé.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député, est-ce que vous vouliez... Parfait. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sous l'amendement? M. le député de Marquette.
• (21 heures) •
M. Ciccone :
Merci, M. le Président. J'écoute le ministre parler, puis, dans le fond, là, en
gros, ce qui nous dérange, ou ce qui me dérange personnellement, je ne veux pas
parler pour les autres, là, c'est que... L'enjeu majeur ici c'est que, dans les
cinq prochaines années...
21 h (version non révisée)
Le Président (M. Lemay) : M. le
député de Marquette.
M. Ciccone :Merci, M. le Président. J'écoute le ministre parler, puis dans
le fond, là, en gros, ce qui nous dérange... ou ce qui me dérange personnellement,
je ne veux pas parler pour les autres, là, c'est que l'enjeu majeur ici, c'est
que dans les cinq prochaines années c'est le ministre qui va décider, qui va
déterminer les taux, puis ça, c'est ça un peu qui dérange... justement, qui me
dérange personnellement. Et, également, on arrive avec le 0,65 %, et le
ministre nous l'explique, nous l'explique avec des tableaux, nous l'explique
également, jusqu'où en arrière il a décidé de reculer, trois ans, quatre ans,
pour déterminer justement le 65 % de l'inflation qui va être ajouté au
tarif L, puis je mentionne que le tarif L, c'est ce dont on parle ici, là, dans
l'article 2.
Je comprends que le ministre, souvent, se
répète aussi, parce qu'on pose les mêmes questions. Mais, si on pose les mêmes
questions, souvent, c'est parce qu'on veut que Francine, qui nous regarde, là,
ce soir, là... Puis Francine, c'est ma mère, M. le Président. Je suis persuadé
qu'il n'y a pas beaucoup de cotes d'écoute, là. Mais Francine, c'est ma mère,
là. Je la salue. Et là, ce qu'on dit à Francine Bérubé, là, c'est qu'on
dit : Là, Francine, vous allez prendre vos cinq de... comptes
d'Hydro-Québec durant les cinq dernières années et vous allez faire une règle de
trois pour savoir ce que vous allez payer prochainement dans les cinq
prochaines années. C'est-u ça que... Tu sais, dans le fond, on dirait que de la
façon que le ministre l'explique, c'est si facile que ça, mais à la maison ce
n'est pas si facile que ça, là. Comprenez-vous où je veux en venir, M. le
Président? Puis je parle à vous, mais je m'adresse à M. le ministre.
Le Président (M. Lemay) : On
salue Mme Bérubé à la maison. M. le ministre.
M. Julien : Bien, je dirais à
Mme Francine, et avec tout mon respect : Écoutez-moi, je vais vous
l'exprimer d'une autre façon que votre fils, qui a d'autres qualités.
M. Ciccone :
Il me prête des intentions, M. le Président, il me prête des intentions.
M.
Julien : Non. Bien honnêtement, cher collègue, avec tout mon respect,
cher collègue de Marquette, la seule décision qu'on prend comme gouvernement,
c'est de geler les tarifs en 2020, hein? Alors, donnez-nous pas après ça des
pouvoirs qu'on n'a pas de fixer après ça l'inflation et l'IPC, ça, c'est le
marché qui le fait, et on n'a pas ce pouvoir-là, bien au contraire. Alors...
Et on ne
demande pas de retourner en arrière. Quand on retourne en arrière, c'est pour
dire aux gens : Écoutez, ceux qui disent que c'est terrible, qu'est-ce
qu'on propose, on dit juste que c'est mieux, c'est mieux que le passé. Alors,
on veut en faire la démonstration, puis on ne peut pas prétendre dans le futur
parce qu'on n'y est pas, donc on dit : Bien, si je l'applique dans les
cinq dernières années, on aurait gagné. Alors, c'est tout ce qu'on dit. Et le
gel tarifaire, ça, c'est l'élément qu'on contrôle, on le propose, le gel
tarifaire, puis après ça c'est l'inflation, qui n'est pas sous notre contrôle,
mais on dit : L'inflation, elle, est stabilisée par la banque centrale du
Canada puis par les politiques économiques du Canada. Puis, après cinq ans, on
aura une cause tarifaire, mais on aura donné la garantie à la clientèle, à tous
égards, que ce sera 70 % de l'inflation sur la période de cinq ans, et le
tarif L, c'est moins de 50 % de l'inflation sur une période de cinq ans.
Ça, c'est la garantie qu'on est capables de donner et qui se compare
avantageusement aux cinq dernières années.
Le Président
(M. Lemay) : M. le député.
M. Ciccone :
Je comprends, M. le Président, que ce n'est pas le ministre qui va décider de
l'inflation, là, je comprends ça, mais en même temps c'est lui qui décide que,
justement, l'augmentation, ça va être à l'inflation. C'est la décision du
ministre, et c'est ça qui nous rend un peu, là, inconfortables justement avec
cette situation-là.
Je ne pourrais
pas dire nécessairement... Je ne veux pas parler pour elle, là, mais je ne
pense pas que Francine a compris. Cependant, je vais tenter de lui expliquer le
mieux que je peux, M. le Président. Merci beaucoup.
Le Président
(M. Lemay) : Merci. S'il n'y a pas d'autres interventions... M. le
député de Jacques-Cartier.
M. Kelley
:
Merci, M. le Président. Sur, bien, le taux d'inflation... Parce que, je sais,
ce n'est pas le ministre qui est responsable ni qui gère ça, et ça, c'est
pourquoi nous avons des réservations, parce que j'ai soulevé... Je sais que,
vous, M. le ministre, votre tableau, c'est sur 15 ans. Mais, si on regarde une
époque où le taux d'inflation au Canada a augmenté à 13 % puis a baissé à
8 %, a augmenté à 11 %, c'était sur une période de cinq à 10 ans, là.
Alors, quand même, ça, c'est un exemple où le Canada a vécu une situation très
intéressante, dans le sens qu'il y a une crise du pétrole mondiale. C'est
arrivé vraiment de champ gauche, puis on était obligés de gérer ça.
Alors, si, M.
le ministre, l'année prochaine il y a une guerre dans le «Middle East», ou quelque
chose comme ça, puis le prix du pétrole chute énormément, puis ça...
M. Kelley
: ...très
intéressant dans le sens qu'il y a une crise du pétrole mondiale, c'est arrivé vraiment
de champ gauche, puis on a été obligés de gérer ça.
Alors, si, M. le ministre, l'année
prochaine, il y a une guerre dans le «Middle East» ou quelque chose comme ça,
puis le prix du pétrole chute énormément, puis ça touche notre taux d'inflation
parce que notre dollar est tellement associé avec le prix du pétrole, alors il
y a certains facteurs qui peut créer une crise économique ou, quand même, une
instabilité dans le taux d'inflation.
Alors, si ça arrive, dans deux ans, là, il
y a une crise mondiale, puis le taux d'inflation augmente par 7 %, c'est
quoi, votre réponse à des gens qui nous écoutent ce soir? Comment on va gérer
ça?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui, merci,
M. le Président. Bon... comprendre qu'à une certaine époque... puis, encore là,
on va sortir le «data» parce que je n'aime pas retourner 40 ans en
arrière. Mais on a quand même fait l'analyse sur 40 ans, on l'a faite sur
15 ans.
Puis on voit, en fin de compte, que les
hausses tarifaires ne battent pas l'inflation, là, elles sont supérieures. Et
naturellement, là, il y a eu des courbes effectivement où l'inflation était
haussière, les taux d'intérêt étaient haussiers, la rémunération était
haussière puis les tarifs d'Hydro-Québec étaient haussiers parce que, sur
40 ans, les hausses tarifaires ne font pas mieux que l'inflation. Elles
sont plus élevées, en réalité, que l'inflation.
C'est vrai également que la politique
monétaire... la banque centrale est beaucoup plus robuste aujourd'hui qu'à une
autre époque. Puis on le voit, là, on le voit. Moi, j'ai travaillé dans le
milieu bancaire quelques années. Et cette stabilité-là de la hausse, ce n'est
plus une surprise maintenant, là. Je veux dire, on est toujours à peu près dans
les mêmes eaux, entre 1 % et 2,5 %. On est là-dedans, on surfe
là-dedans depuis beaucoup, beaucoup d'années. Parce que la politique est
beaucoup plus... oui, plus robuste, beaucoup plus multifacteurs et mieux
contrôlée par les grandes nations. C'est ce qu'on constate.
Mais, s'il arrivait, en réalité, une
situation exceptionnelle, on reste les législateurs ici, là. Alors, on a encore
la possibilité de travailler ensemble pour faire face. Mais, dans n'importe
quelle situation exceptionnelle, le législateur peut faire face, là. Alors,
moi, tu sais, quand quelqu'un brandit une situation qui ne s'est pas produite
depuis plus de... plusieurs années, mais là je fais : Bien, écoute, là, on
est en situation de guerre, là. Je veux dire, on est en situation extrême.
Alors, le projet de loi n° 34 vise à assurer une stabilité, une
prévisibilité. Et actuellement, quand on regarde sur base historique, on se
prémunit de ces risques-là.
Donc, pour moi, j'aimerais comprendre, en
fin de compte, c'est quoi, le risque envisagé par mon collègue.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley
: M. le
Président, c'est vrai, on peut-être toujours travailler ensemble. Je suis très
content et heureux que le ministre sait que c'est possible que quelque chose
peut arriver qui n'est pas prévu, comme 9/11. C'est toujours possible. Alors,
d'associer le tarif directement avec le taux d'inflation, on prend le même
risque. Et le ministre vient juste de dire ça, il y a un risque associé avec
ça. Et ça, c'est pourquoi, sur notre côté, on pose des questions, puis faire le
point.
Mais maintenant on ajoute quelque chose,
on parle de déflation. La dernière fois qu'on a eu une déflation ici au Canada,
c'était en 1951. Alors, quand même, on ajoute quelque chose pour défendre...
quelque chose qui a seulement arrivé quand John Diefenbaker était le premier ministre
du Canada.
M. Birnbaum : Louis
St-Laurent.
M. Kelley
: Louis
St-Laurent? Merci, David. Excusez-moi, M. le député de D'Arcy-McGee. Mais
c'est... Je veux juste faire le point qu'on est ici puis on ajoute quelque
chose pour protéger ou, quand même, prendre en considération quelque chose qui
n'a pas arrivé ici, au Québec ni au Canada, depuis environ 60... plus...
presque 70 années, là. Alors, c'est quelque chose...
M. Julien : Oui, bien,
alors, M. le Président, je suis content que mon collègue mentionne 1951, c'est
exactement le chiffre que j'ai mentionné tout à l'heure, pour dire : Ce
n'est pas parce qu'on prévoit une déflation. On dit : S'il y en a une...
Mais ça fait depuis 1951, on avait la même date, donc on a les mêmes sources.
Donc, merci de répéter ce que j'ai dit tout à l'heure. Ça fait en sorte qu'on
convient tous que la déflation n'est pas quelque chose d'envisageable à court
terme, bien au contraire.
• (21 h 10) •
Mais il y aurait une incohérence en termes
de réflexion du projet de loi. C'est-à-dire que, si on était en bas de zéro,
soudainement, il deviendrait plus avantageux d'être une autre sorte de
clientèle que la clientèle L parce qu'on appliquerait 0,65 % d'un chiffre
négatif, ce qui ferait en sorte que...
M. Julien : ...il y aurait une
incohérence en termes de réflexion du projet de loi, c'est-à-dire que, si on
était en bas de zéro, soudainement, il deviendrait plus avantageux d'être une
autre sorte de clientèle que la clientèle L parce qu'on appliquerait
0,65 % d'un chiffre négatif, ce qui ferait en sorte que, soudainement,
l'objectif visé par l'article 2 ne serait plus atteint.
Alors, on n'a pas du tout l'intention de
suggérer, et ce n'est pas ce qu'on suggère, qu'on risque d'être en déflation
dans les prochaines années. Ce n'est pas ce qu'on projette. Ce n'est pas ce que
les prévisions économiques laissent présager. Mais le projet de loi, lui, on
aimerait ça qu'il soit cohérent à cette situation-là qui est, en fin de compte,
une situation purement théorique, pour dire : Oui, si ça arrivait, ça
fonctionnerait. Alors, c'est tout.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley
: ...
Le Président (M. Lemay) : Puis
attendez juste... Il y a une tradition qui s'est installée ici avec les
consultations particulières, puis, quand on fait référence comme ça, on fait
référence en termes des Canadiens de Montréal, puis, en 1951, c'était Émile
Bouchard. Allez-y, monsieur.
M. Kelley
: Non, mais
c'est juste... Moi, je crois, M. le Président, que l'histoire se répète. Ça,
c'est juste une réalité. C'est circulaire un petit peu et ça, c'est juste une
réalité. On peut regarder les tendances dans l'histoire du monde. Alors,
j'espère que, si jamais quelque chose arrive, qu'il y a vraiment une
augmentation majeure du taux d'inflation, peut-être on va regarder, dans le
projet de loi, d'ajouter une clause ou quelque chose comme ça que, s'il y a
quelque chose qui arrive, une vraie crise, qu'on va immédiatement siéger
ensemble, comme une assemblée, pour regarder les questions puis peut-être
modifier les tarifs, peut-être enlever le fait que c'est fixé au taux
d'inflation. Mais c'est quelque chose qu'on va regarder avec beaucoup d'intérêt
pour le reste de nos discussions sur les tarifs, et tout ça, mais... Merci
beaucoup, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, je vais mettre l'amendement
aux voix. M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Oui. M. le
Président, je ne pourrais pas terminer la journée sans amener un autre débat
ici auprès du...
Une voix
: ...
M. Polo : Oui, exactement,
auprès du ministre. Écoutez, j'ai entendu tout ce que mes collègues ont dit et
ont posé comme questions sur l'amendement du ministre. Donc, je souhaiterais, à
ce moment-ci, vous proposer un sous-amendement à l'amendement du ministre. Donc,
si vous me permettez, là, on va l'envoyer au secrétaire.
Une voix
: ...
M. Polo : Il est rédigé. Il a
été envoyé et il sera imprimé.
Le Président (M. Lemay) : Je
vais suspendre quelques instants pour en permettre la distribution.
(Suspension de la séance à 21 h 13)
(Reprise à 21 h 19)
Le Président (M. Lemay) :
Donc, nous reprenons les travaux. M. le député de Laval-des-Rapides nous a
soumis un sous-amendement. À la lecture, s'il vous plaît.
M. Polo : Oui, M. le Président.
Le sous-amendement proposé à l'article 2 — je vais faire la lecture
ici — modifié propose de modifier l'amendement proposé à l'article 2
par le remplacement, dans le deuxième alinéa, des mots «0,65 % en cas
d'inflation et par 1,35 % en cas de déflation» par les mots «un taux
déterminé par la Régie de l'énergie».
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Donc, pour vos commentaires.
• (21 h 20) •
M. Polo : Oui. Vous ne serez
pas surpris, M. le Président, il y a de la continuité et de la cohérence dans
nos propos, autant sur cet article que l'article 1. Les amendements qu'on a
proposés et les sous-amendements qui ont été discutés, proposés, débattus ici,
là, à la commission. En fait, au-delà que de justifier le 0,65 % sur une
période de cinq ans, et j'ai posé la question il y a quelques instants, c'est
difficile pour nous de comprendre comment justifier un 0,65 % uniquement
sur une période de cinq à six ans, d'une part. D'autre part...
M. Polo : ...quelques instants.
C'est difficile pour nous de comprendre comment justifier un 0,65 uniquement
sur une période de cinq à six ans, d'une part. D'autre part, vous êtes à
même de savoir, on a souvent répété ici l'importance de préserver l'exercice de
reddition de comptes, l'exercice d'analyse effectué par la Régie de l'énergie,
et dans le cas présent... et ça a été corroboré par différentes organisations,
notamment l'AQCIE, ici... corroboré en voulant dire que l'exercice d'analyse
effectué par la Régie de l'énergie soit préservé. Donc, le sous-amendement
présenté ici vient donner toute l'importance et accorder toute l'importance à
l'exercice et au travail effectués par la Régie de l'énergie, plutôt que d'y
aller avec un multiplicateur, un taux qui est arbitraire, qui est basé
essentiellement sur un scénario de cinq à six ans, qui est beaucoup trop
court pour l'utiliser comme étant suffisamment justifiable.
Et donc, nous jugeons ici, à tout le
moins, au niveau de l'opposition officielle, qu'il faut revenir... je dirais
même, revenir avant le décret de 2014, un décret qui a été adopté par un gouvernement
précédent à ma formation politique. Donc, avant le décret de 2014 et
redonner le mandat à la Régie de l'énergie de pouvoir effectuer pleinement son
travail et de déterminer le taux, le tarif par un exercice complet de la Régie
de l'énergie. Voilà.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Est-ce que... M. le ministre.
M. Julien : Bien, écoutez,
premièrement, le sous-amendement... Bien, nous autres, dans l'amendement, on ne
mettait pas en cause le 0,65, là, c'était la notion de déflation qu'on
apportait. Tandis que le sous-amendement change plus que l'amendement, en fin
de compte, de hausser le volet de 1,35 uniquement, le 0,65 est déjà dans le projet
de loi.
Donc, si je comprends bien, parce que
j'avais de la difficulté à concevoir, là, la proposition de mon collègue :
«un taux déterminé par la Régie de l'énergie», mais naturellement, à la fin de
son allocution pour l'exprimer, bon, là, j'ai compris que c'était une cause
tarifaire sur le tarif L. Bien, écoutez, les causes tarifaires, au projet
de loi n° 34, ça va être aux cinq ans, là. À intervalles, on va
appliquer l'inflation, puis on essaie de trouver le bon modèle d'inflation, puisque...
tu sais, à un moment donné, je me disais : O.K. Est-ce qu'il parle du taux
de pourcentage qui va être appliqué par rapport aux autres tarifs à
l'inflation? Mais là, à la fin, c'est : «permettre à la Régie de faire
tout le travail pour déterminer la tarification du tarif L». Ah, bien, là,
j'ai compris qu'il nous parlait d'une cause tarifaire... la cause tarifaire, ça
va être aux cinq ans.
Alors, sur cette base-là, naturellement,
là, ce n'est pas un amendement qu'on accepterait, là, mais c'est ce que j'ai
conçu, là, comme explication de mon collègue de Laval-des-Rapides.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Juste à titre de
précision, on parle bien du taux. Donc, j'ai fait référence au fait que le
décret en 2014 stipulait que la hausse et la croissance des tarifs, elles,
se faisaient basées sur l'inflation, c'est ce qui est clairement documenté ici.
Ici, ce que je fais référence, c'est que le taux soit déterminé par la régie,
et non uniquement par l'inflation. Voilà.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. M. le ministre.
M. Julien : Donc, M. le
Président, le fait que le sous-amendement couvre un élément qui n'est pas de
l'amendement, ça, c'est un sous-amendement qui est recevable, pour vous?
Le Président (M. Lemay) :
Bien, en fait, M. le ministre, sur la forme, ici, le...
M. Ciccone :
Excusez, M. le Président...
Le Président (M. Lemay) :
...un instant...
M. Ciccone :
Non, mais, question de règlements : Êtes-vous en train de rendre une
décision sur la recevabilité de...
Le Président (M. Lemay) : Non,
non, je fais juste mentionner que sur la forme...
M. Ciccone :
Bien, là, il vous demande... M. le ministre vous a demandé si c'était recevable
et vous lui répondez, là.
Le Président (M. Lemay) : Si
vous voulez faire un débat sur la recevabilité, on peut faire un débat sur la
recevabilité...
M. Ciccone :
Mais est-ce que c'est demandé...
Le Président (M. Lemay) :
...mais ce que je veux dire, c'est que sur la forme, quand qu'on regarde
l'amendement proposé, à première vue, hein, sur la forme, on ne voit pas
d'objection. Maintenant, on vous laisse débattre du sous-amendement proposé par
le député de Laval-des-Rapides...
Le Président (M. Lemay) :
…quand je… quand qu'on regarde l'amendement proposé, à première vue, hein, sur
la forme, on en voit pas d'objection. Maintenant, on vous laisse débattre du sous-amendement
proposé par le député de Laval-des-Rapides.
M. Julien : Parfait. Donc, essentiellement,
ce que j'entends, c'est : Le mécanisme qui va faire en sorte que la régie
va déterminer au taux… Un taux déterminé par la Régie de l'énergie, moi, ça
s'apparente à une cause tarifaire, c'est-à-dire que ça ne sera pas de venir
dire : Bien, ça devrait représenter x % de l'inflation. Nous, on dit
que, dans l'intervalle de cinq ans… la cause tarifaire est après cinq ans… tous
les tarifs sont à l'inflation, et on veut maintenir, maintenir l'attractivité
et maintenir le fait que le taux du tarif R permet d'être plus compétitif.
Alors, c'est la voie qu'on préconise, mais on ne préconise pas une cause
tarifaire annuelle parce que le principe du projet de loi, c'est que la cause
tarifaire soit aux cinq ans.
M. Polo : On est à… M. le
Président, on est à quelques mots de dire à peu près la même chose, même si,
peut-être, le ministre... et je ne veux pas présumer, là… mais peut-être le
ministre pense le contraire. Mais mon point est de dire : Je reste sur un
exercice de la régie pour déterminer le taux, non pas le tarif, mais le taux,
et le taux en fonction de l'inflation, O.K.? Donc, plutôt que d'y aller de
façon arbitraire… Et quand je veux dire «arbitraire», c'est : Le ministre
a eu l'occasion de nous le réexpliquer en long et en large qu'il a déterminé le
0,65 % sur un scénario des cinq, six dernières années. Ici, on propose de
modifier le… de déterminer le taux en fonction de l'inflation, mais que ce
taux-là soit déterminé par la régie, notamment, entre autres, pour atténuer les
impacts sur l'interfinancement notamment. Voilà.
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur le sous-amendement? M. le député de
Marquette.
M. Ciccone :
Merci, M. le Président. Un, merci beaucoup de favoriser le débat. Deuxièmement,
le sous-amendement amené par mon collègue de Laval-des-Rapides vient en quelque
sorte préciser le tarif qui devrait être décidé par un tribunal indépendant.
Également, il n'y a pas d'incidence financière ici, là. On vient seulement
préciser… Le sous-amendement vient seulement préciser l'objet, et ça va
exactement, M. le Président, dans l'optique et dans les dires du ministre parce
que le ministre, ici, nous a dis, là, à plusieurs reprises, que c'est la régie
qui va toujours déterminer les tarifs. Puis, quand on parle des tarifs, bien,
on va parle du prix, on va parler des modalités et des conditions. Et, dans ce
cas-ci, justement, s'il y a le 0,65 % qui est là, le 1,35 % en cas de
déflation est écrit dans l'amendement qui a été déposé par M. le ministre.
Alors, nous, ce qu'on veut faire, ce qu'on
aimerait que le ministre comprenne, c'est que, un, O.K., ce n'est pas de façon
arbitraire qu'on arrive, malgré que le ministre nous a mentionné… il nous a
expliqué comment il avait fait son calcul pour arriver au 0,65 %. Mais, en
même temps, si on est capable de prendre un tribunal complètement indépendant,
qui a été grandement aimé ou mentionné par différents groupes pendant les consultations
particulières, qui a été encensé, soit dit en passant, et que la population
également était prête à payer plus cher aussi pour donner plus de pouvoir à la
Régie de l'énergie, alors, c'est exactement dans cette optique-là… Puis c'est
dans la lignée, justement, du ministre parce que lui, il semble dire que la
Régie de l'énergie a encore son pouvoir, qui est de déterminer des tarifs
d'Hydro-Québec, que ça soit sur le tarif D ou sur le tarif L, la tarif qui nous
concerne, là, dans l'amendement du ministre. Alors, on vient dire comme lui.
Cependant, ce serait un groupe indépendant qui viendrait, justement, analyser,
calculer, voir comment ça fonctionne, et pourrait déterminer… Peut-être qu'ils
vont dire c'est…
Le Président (M. Lemay) : …
M. Ciccone :
Vous m'arrêtez de parler, M. le Président. C'est terminé?
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Marquette…
M. Ciccone :
Bien, je reprendrai demain, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : …
compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 21 h 30)
21 h 30 (version non révisée)
M. Ciccone :
...calculer, voir comment ça fonctionne, et pourrait déterminer... Peut-être
qu'ils vont dire : C'est 0,... Vous m'arrêtez de parler, M. le Président,
c'est terminé?
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Marquette, compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 21 h 30)