Journal des débats de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
Version préliminaire
42-1
(début : 27 novembre 2018)
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Le
martes 12 novembre 2019
-
Vol. 45 N° 27
Étude détaillée d'un projet de loi n° 34, Loi visant à simplifier le processus d’établissement des tarifs de distribution d’électricité
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10 h (version non révisée)
(Dix heures une minute)
Le Président (M. Lemay) :
Bonjour à tous. Bon matin. À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission de l'agriculture, des pêcheries,
de l'énergie et des ressources naturelles ouverte. Je demande à toutes les
personnes présentes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs
appareils électroniques. Aujourd'hui, nous sommes réunis afin de poursuivre
l'étude détaillée du projet de loi n° 34, la Loi
visant à simplifier le processus d'établissement des tarifs de distribution
d'électricité. Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire
: Oui, M.
le Président. M. Bélanger (Orford) sera remplacé par M. Lévesque
(Chapleau), M. Girard (Lac-Saint-Jean) par Mme Dansereau (Verchères),
M. Ciccone (Marquette) par M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue) par Mme Ghazal (Mercier) et M. Roy
(Bonaventure) par M. Gaudreault (Jonquière).
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Lors de l'ajournement de nos travaux, jeudi dernier, nous en étions à
l'étude d'un sous-amendement proposé par le député de Laval-des-Rapides. Et ce
sous-amendement vise à amender un amendement proposé par le ministre à
l'article 2 du projet de loi. Avant de poursuivre, nous allons suspendre
les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 10 h 2)
10 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 10 h 59)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, nous reprenons nos travaux, et M. le député de Laval-des-Rapides, vous
aviez quelque chose à nous dire.
M. Polo : Oui. Merci beaucoup,
M. le Président. Je tiens à remercier M. le ministre, mes collègues ici
présents d'avoir bien généreusement proposé une pause pour reprendre les
travaux à 11 heures. Donc, je vous remercie, M. le ministre, les collègues
également.
Ceci dit, M. le Président, vous me
permettrez quand même de faire un petit clin d'oeil au ministre, de souligner
la victoire des Carabins contre le Rouge et Or dimanche après-midi.
M. Julien : ...
• (11 heures) •
M. Polo : Non, en effet, en
effet. J'ai même proposé à mon équipe, parce que M. le ministre est au courant,
deux de mes employés sont des anciens Carabins du soccer, mais la boutique des
Carabins était à court de foulards des Carabins. Mais, d'ici la fin des travaux
du p.l. n° 34, soyez certains que je vais lui faire
un beau petit cadeau...
11 h (version non révisée)
M. Polo : …non, en effet, en
effet. J'ai même proposé à mon équipe, parce que M. le ministre est au courant,
deux de mes employés sont des anciens Carabins du soccer, mais la boutique des
Carabins était à court de foulards des Carabins. Mais, d'ici la fin des travaux
du p.l. n° 34, soyez certains que je vais lui faire un beau
cadeau des Carabins au ministre. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M.
Lemay) : Une belle attention, ça, M. le député de Laval-des-Rapides.
Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur le sous-amendement?
M. Polo : Je proposerais… je
prendrais la parole, M. le ministre. Combien de temps? 19 minutes.
Le Président (M. Lemay) : Oui,
environ.
M. Polo : 19 minutes. Parfait.
Alors, M. le Président, nous avons, après plus échanges jeudi dernier, proposé
un sous-amendement qui amène… je pense qu'il était de consentement, là, avec plusieurs
échanges avec le ministre, qu'il était de son avis intéressant d'amener, nous
amenions notamment l'aspect de l'avis de la Régie de l'énergie quant à la
révision du multiplicateur, la révision du multiplicateur. Et, nous avons, entre
autres, proposé que ça se fasse 60 jours avant, avant le 1er avril 2020. Je
sais que le ministre aurait préféré ou aurait souhaité, je ne veux pas lui
prêter des intentions, mais ça fait partie de nos échanges de novembre de
mémoire, aurait souhaité qu'on conserve la période de 120 jours au minimum.
Nous avons eu plusieurs échanges à ce niveau-là.
Mais j'ai tenu, à travers cet amendement-là,
à ramener ça à 60 jours avant le 30 mars ou, en fait, le 1er avril 2020, notamment
parce que le ministre a utilisé un exemple dans lequel il a parlé de 60 jours.
Je suis conscient que le libellé précédent pouvait laisser une marge tellement
grande que l'avis de la régie aurait pu être déposé la veille du 1er avril 2020
et, en effet, réalistement parlant, c'est irréaliste de penser que la régie
peut déposer un avis auprès du ministère et que le ministre peut en prendre connaissance
et peut l'appliquer dans un délai qui est irraisonnable à ce niveau-là.
Ceci dit, j'ai ramené ça à 60 jours,
proposé de le ramener ça à 60 jours, et première question que j'aurais pour le
ministre : Est-ce qu'un délai de 60 jours, selon les effectifs, selon les ressources
du ministère, selon les procédures actuelles, selon les échanges internes
entre, bien sûr, le ministère et également Hydro-Québec et également, là, au-delà
de la centaine de clients, là, 120, 140 clients du tarif L, est-ce que, selon
le ministre, c'est raisonnable?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, merci, M. le
Président. Écoutez, comme on a mentionné, il y avait trois aspects par rapport
au délai. En termes techniques, pour l'application à l'intérieur des grilles
tarifaires, il n'y a pas d'enjeu, là, par rapport à 60 jours. Par rapport au
temps d'analyse non plus, je pense bien que l'avis, là, pour le ministère, là,
qu'il soit reçu 60 jours précédant le 1er avril, il n'y a pas d'enjeu. Il y
avait la notion d'utilité, naturellement, on parle de 161 clients qui sont au
tarif L. Alors, c'était dans l'objectif puisque l'ensemble de la clientèle
saura, là, dès septembre, l'augmentation puis ce sera le taux d'inflation, le
cas échéant, où le projet de loi a été adopté. Mais ça encore, ça se gère, donc
c'était juste une question d'utilité par rapport au délai pour pouvoir annoncer
le plus rapidement possible à la clientèle quel sera le taux applicable, le cas
échéant.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Parfait. M. le
ministre, j'aimerais savoir, bon, vous parlez de 161 clients, quelle est la
méthode usuelle utilisée pour échanger, communiquer ou informer les 161 clients
du tarif L, juste peut-être pour notre information, à savoir comment cette
communication-là se fait?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, puisque ce
sera une indexation, il y aura un avis écrit qui sera transmis à l'ensemble de
la clientèle.
M. Polo : Parfait. Avis écrit,
on parle, j'imagine, de communication standard par la poste. Est-ce que c'est déjà
actuellement, là, le cas? Est-ce que c'est déjà actuellement la façon de… parce
que, bon, on sait que l'indexation existe déjà au niveau du tarif L par rapport…
en fait, le multiplicateur…
M. Polo : …parle de… j'imagine
de communications standard, là, lettre par la poste… Est-ce que c'est déjà actuellement
le cas, est-ce que c'est déjà actuellement la façon de… Parce que bon, on sait
que l'indexation existe déjà au niveau du tarif L par rapport à… en fait, le
multiplicateur, une partie du multiplicateur, existe déjà. Est-ce que c'est la
méthode usuelle actuellement utilisée?
M. Julien : Actuellement,
c'est via la cause tarifaire, donc c'est au moment en fin de compte de la
décision qu'elle est connue par l'ensemble de la clientèle.
M. Polo : Parfait. M. le
ministre… M. le Président, en fait, quand on revient à l'avis de la Régie de
l'énergie, pour nous, c'est important d'introduire ce concept-là d'avis de la
Régie de l'énergie. Je sais que pour le ministre, c'était important de ne pas
refaire l'exercice de la cause tarifaire ou du dossier tarifaire annuel, mais
ici on parle bien d'un avis. J'aimerais, pour mon information personnelle, je
sais qu'il y a certaines informations, là, qui sont disponibles, qu'il nous
élabore… qu'il élabore un peu plus sur les différents types d'avis que la régie
ou… peut-être inviter, soit… un membre de son équipe, là, à élaborer un peu
plus sur les types d'avis que la régie a émis au cours des dernières années.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, M. le
Président, comme mentionné la semaine dernière, on va voir ces éléments-là à
l'article 5. Naturellement, là, sans rentrer dans le détail de l'article 5,
puisque ce sera à ce moment-là que ce sera discuté… mais l'avis, le cas
échéant, ça sera en réalité comme lorsque le ministre le requiert sur toute
question en matière énergétique. Alors, à l'article 5, on pourra voir en
réalité comment fonctionnent ces demandes-là.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Polo : Parfait. Et dans le
cas présent, donc, on a bien spécifié, là, je veux juste faire de nouveau la
lecture, M. le Président, là : «déterminé par le gouvernement au 1er avril
2020 et par la suite tous les cinq ans, après avoir obtenu l'avis de la Régie
de l'énergie»… remplacé par les mots… attendez…«déterminés par le gouvernement
au 1er avril 2021 et tous les ans par la suite. Le gouvernement doit au
préalable obtenir un avis de la [régie] sur les taux applicables.»
Est-ce que… sur les taux… Quand on parle d'avis,
M. le Président, on parle… l'avis peut également s'appliquer… comme mon
collègue de Jacques-Cartier l'a mentionné, l'avis peut également s'appliquer
notamment en période d'inflation, mais également en période de déflation. De là
le multiplicateur qui était supérieur à un pour assurer, là, que la fourchette
ou en fait l'écart se maintienne entre le taux qui serait appliqué aux
différents autres tarifs, versus le taux qui serait appliqué au tarif L. Est-ce
que… je veux juste analyser ici… Au niveau du taux applicable, est-ce qu'il y a
quelque chose dans la législature qui doit stipuler qu'il y a une certaine
fourchette qui doit être maintenue? Est-ce qu'on doit maintenir une certaine
fourchette, un certain écart, ou il n'y a rien qui actuellement encadre l'avis
de la régie par rapport au taux applicable au tarif L?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, la régie,
en cause tarifaire, souhaitait en réalité maintenir un écart pour assurer la
compétitivité. Naturellement, le fait que le tarif L ne progressait pas à la
même vitesse que les autres tarifs, en termes d'indexation annuelle… Donc, ça
sera à la régie, en réalité, de faire une suggestion sur le taux applicable à
tout égard.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député… Parfait. M. le député de D'Arcy-McGee, la parole est à vous.
• (11 h 10) •
M. Birnbaum : Merci, M. le
Président. M. le ministre, membres du côté ministériel, collègues. J'aimerais
essayer d'établir où nous sommes rendus sur quelques-uns des éléments clés de
notre sous-amendement. Nous avons une bonne discussion jusqu'à date. Dans un
premier temps, nous tentons à apporter une précision qui a été de toute
évidence nécessaire lors de nos discussions d'un amendement de… proposé par le
côté ministériel. Et je veux valider si on est sur la bonne piste. Quand nous
parlons de faire les changements tels que notés dans le sous-amendement et
qu'on propose dans les premiers mots de notre… la phrase qu'on change :
«déterminés par le gouvernement au 1er avril 2021», on s'est entendus, il me
semble que c'est ça qui reflète la réalité de l'échéancier, compte tenu de ce
qui est devant nous dans le projet de loi. Est-ce que, M. le Président…
M. Birnbaum : ...on s'est
entendu, il me semble, que c'est ça qui reflète la réalité de l'échéancier, compte
tenu de ce qui est devant nous dans le projet de loi. Est-ce que, M. le
Président, le ministre peut confirmer que nous sommes sur la bonne voie quand
on parle de l'échéancier à partir du 1er avril 2021?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Le 1er avril 2021,
puisque la première année qui est prévue au projet de loi, c'est un gel
tarifaire. Le moment opportun est, à tout le moins, avant le 1er avril 2021.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Birnbaum : Merci. Et, si
j'ai bien compris, le multiplicateur qu'on consent de retirer, si j'ai bien
compris le ministre, aurait été établi sur une lecture des derniers six ans et
avec, en quelque part, de... l'avis de la régie.
Deux questions. Est-ce que j'ai bien
raison que ce facteur a été conçu et établi selon l'analyse de la régie? Si
c'est ça, comment ça s'est manifesté? Est-ce que c'était kun avis formel ou
c'était, bon, les consultations routinières, quoi, de l'équipe du ministre et
du ministère avec la régie? Ou y avait-il un avis sur le parcours de ces six
ans, un avis émis par la régie pour conseiller le ministre d'établir ce facteur
de... ce multiplicateur de 0,65 %?
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. M. le ministre.
M. Julien : Oui. Comme
mentionné précédemment, M. le Président, lors des six dernières causes
tarifaires, la régie a précisé un tarif L, une croissance du tarif L
spécifique. A contrario, en réalité, ils avaient spécifié, pour l'ensemble des
autres clientèles, une croissance. Donc, cet écart-là est observé sur les six
dernières années, puisque c'est seulement dans les six dernières années qu'il a
été appliqué. Alors, le 0,65 %, comme on le stipule, la hausse pour les
cinq dernières années pour le tarif L a été de 6,6 %. Pour les autres
tarifs, de 10,1 %. Donc, le 0,65 % a été fixé sur base historique,
puisque, naturellement, selon le projet de loi, après cinq ans, on retourne en
cause tarifaire. Donc, c'était de maintenir le même rythme de croissance
comparatif dans les deux tarifs.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Birnbaum : Oui. M. le
Président, j'essaie d'établir et de comprendre le rôle qu'il aurait joué dans
ces délibérations de la régie. M. le Président, est-ce que le ministre peut
préciser s'il y avait des entretiens soit formels, avec un avis formel, ou des
entretiens avec la régie, ou c'était le fruit de l'analyse conjointe ou
l'analyse de la régie des derniers six ans qui a facilité, qui a fait en sorte
que ce facteur de 0,65% a été saisi et implanté?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, la proposition
du taux de 0,65 %, je le réitère, comme la fonction, en réalité,
d'appliquer sur la période des cinq prochaines années, c'est-à-dire un gel,
plus quatre ans à l'inflation, c'est pour maintenir la compétitivité et
l'attractivité du tarif L. Et ça a été fondé, en réalité, sur l'historique des
six dernières années, qui montre, en fin de compte, la différenciation des
taux, pour, après ça, se reporter à la cause tarifaire qui sera après cinq ans.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Birnbaum : M. le Président,
nos discussions sur l'article 2, sur l'article 1, je me permets de le dire,
avec la volonté du ministre... touché et continuer de toucher au rôle de la
régie. Et, bon, je ne vais pas citer le ministre précisément, mais, à plusieurs
reprises, à notre satisfaction, nous avons toujours des questions, à notre
satisfaction, on entend du ministre que le rôle de la régie, essentiel pour la
compréhension, l'implication des partenaires, des consommateurs, qu'ils soient
des particuliers ou industriels, pour assurer la transparence et pour éviter
aucune possibilité des accusations d'avantages déloyaux, je crois qu'on le dit
comme ça, sur le plan international... le ministre dit et maintient que le rôle
de la régie reste...
M. Birnbaum : ...éviter
aucune possibilité des accusations d'avantage déloyal... je crois qu'on le dit
comme ça, sur le plan international.
Le ministre dit et maintient que le rôle
de la régie reste central, et intègre, et important. Là, ça fait trois reprises
que je pose des questions sur... dans une instance très spécifique, sur le rôle
de la régie. Dans les trois réponses du ministre, et je dois respecter ses
réponses, mais je vais essayer une autre fois... le mot «régie» n'a pas été
prononcé ce matin. Alors, M. le Président, avec le petit temps qui me reste, est-ce
que je peux inviter le ministre à répondre à mes questions, où se situait la
régie dans les délibérations qui ont fait en sorte qu'on a établi un facteur de
0,65? Il me semble que c'est une question assez claire et importante. Merci.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui, merci,
M. le Président. Comme mentionné précédemment, le 0,65 résulte, en fin de
compte, des résultats des six dernières années quand on regarde l'évolution du
tarif L et des autres tarifs pour maintenir la compétitivité et l'attractivité
du tarif L. Et naturellement ce que propose le projet de loi n° 34, c'est
d'augmenter les tarifs après un gel la première année, quatre ans à
l'inflation. Alors, le 0,65 est le pro rata des six dernières années. La proposition
du sous-amendement amené par mon collègue de Laval-des-Rapides souhaite obtenir
l'avis de la régie sur ce taux, et c'est ce que nous discutons actuellement.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Bon,
j'avais compris que mes 90 secondes étaient écoulées. Je tiens juste à
noter, avec les quelques secondes qui me restent, que le ministre a lu notre sous-amendement
à plusieurs reprises et il peut comprendre que j'ai raison quand je dis qu'on
tient à préciser un rôle spécifique en tout ce qui a trait au tarif L avec
notre sous-amendement. Et j'essayais avec mes questions de comprendre où le ministre
se situait sur cet aspect-là. Je prends... Si j'ai bien compris, le ministre
est à l'aise de nous... pour poursuivre nos travaux là-dessus. Parce que je
crois que j'entends qui est plutôt favorable aux trois éléments clés de notre
sous-amendement, y compris le rôle de la régie, et j'attends avec impatience
pour voir si j'ai raison. Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le député. M. le ministre? Parfait. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions... M. le député de Jacques-Cartier, la parole est à vous.
M. Kelley
: Merci,
M. le Président. La semaine dernière, le ministre a eu un échange avec la
députée de Mercier sur l'interfinancement. Je pense que la députée de Mercier a
écoulé tout son temps, mais j'ai trouvé l'échange était très, très intéressant.
Puis on sait que la Régie de l'énergie ne doit pas modifier les tarifs en ayant
pour le but de modifier l'interfinancement. Mais je veux juste savoir si le
ministre respectera les niveaux actuels de l'interfinancement.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, la
régie, qui est le seul, en réalité, organisme à fixer les tarifs ou à pouvoir
modifier les tarifs a l'obligation, en fin de compte, quand elle le fait, de
considérer l'interfinancement. Donc, c'est une décision qui appartient à la
régie, de modifier ou de créer de nouveaux tarifs dans cette perspective-là.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Kelley
: Et, juste
pour bien comprendre, la régie, pour l'interfinancement, va aller faire des
analyses, va rendre ça, tout ça public pour le public peut bien comprendre
pourquoi la régie a pris une décision concernant les modifications de certains
tarifs.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, je
réitère, M. le Président, que la régie... dans son article 52 : «La
régie ne peut modifier les tarifs d'une catégorie de consommateurs afin
d'atténuer l'interfinancement.» Naturellement, quand on regarde l'historique,
en fin de compte, sur l'évolution du tarif L et l'évolution des autres tarifs,
il y a eu une distinction qui a été apportée, et la régie se comporte selon sa
loi pour respecter la notion d'interfinancement.
Alors, pour nous... puis c'est le rôle de
la régie de faire ce travail-là. Et spécifiquement, M. le Président,
naturellement, l'amendement qu'on apporte précise, en réalité, qu'elle doit
tenir compte de la notion d'interfinancement, bien que sa loi le précise
également.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley
: C'est
correct. C'est tout pour moi, M. le Président. Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Pas de problème. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention sur le sous-amendement...
M. le député de Jonquière.
• (11 h 20) •
M. Gaudreault : Oui,
merci, M. le Président. Moi, je vais être...
M. Julien : ...bien que sa loi
le précise également.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley
: C'est
correct, c'est tout pour moi, M. le Président, merci.
Le Président (M. Lemay) : Pas
de problème. Donc, s'il n'y a pas d'autres interventions sur le sous-amendement...
M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui, merci, M.
le Président. Moi, je vais être favorable à cette proposition de sous-amendement.
Question que j'ai, quand on... Dans le sous-amendement, quand le député de Laval-des-Rapides
nous dit : « Le gouvernement doit au préalable obtenir un avis de la Régie
de l'énergie sur les taux applicables », c'est parfait. « La régie
doit donner cet avis au moins 60 jours avant la date où les taux doivent
être déterminés par le gouvernement. » Moi, je veux savoir comment ça
serait public, ça, comment on peut... comment la... comment on va rendre public
cet avis. Est-ce que c'est juste à l'intérieur de l'appareil gouvernemental, ou
ce sera public?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui. Merci, M. le
Président, on a eu cette discussion-là la semaine dernière avec ma collègue de Mercier.
Naturellement... On se référait naturellement à la loi de l'accès à l'information,
qui fait en sorte que ces avis-là sont publics. Naturellement, la discussion
est allée : Oui, mais c'est s'il y a une demande? Et naturellement, actuellement,
les avis sont rendus publics. Donc, c'est la discussion qu'on a eue. Puis, pour
nous, ça serait bien que ces avis-là soient maintenus publics.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Mais ils sont
publics après demande en vertu de la loi de l'accès à l'information.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Actuellement, les
avis sont publiés sur le site. Alors, c'est la pratique qu'on observe à la Régie
de l'énergie. Naturellement, on souhaite que ces avis-là, le cas échéant, si on
acceptait cette notion-là d'avis, soient rendus publics.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Ça veut dire
que... Si le sous-amendement du député de Laval-des-Rapides est adopté, ça
signifie que... Quand on dit « la régie doit donner cet avis au moins
60 jours avant la date où les taux doivent être déterminés par le gouvernement »,
ça veut dire que l'avis de la régie, à partir du moment où, 60 jours avant
la date, la régie transmet son avis au gouvernement, c'est versé directement
sur le site Web de la régie. C'est ce que je comprends?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, là, en
termes de mécanique, naturellement, le dépôt 60 jours avant vise à
permettre également au ministère, puis c'est le délai en réalité qu'on veut...
on voulait un délai raisonnable pour pouvoir faire l'analyse, puisque c'est une
recommandation, a posteriori de cette analyse-là, naturellement avant le
1er avril, ce serait important, puis que cet avis-là soit rendu public.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Je veux juste
être sûr de bien comprendre. Avant le 1er avril... Donc, le gouvernement
doit le déterminer avant le 1er avril. Mais là l'avis arrive 60 jours
avant, on se comprend? 60 jours avant, ça nous met le premier...
M. Julien : Fin février.
M. Gaudreault : Oui, fin février.
Et on doit... Et là ça serait, à ce moment-là, versé sur le site de la régie, à
la fin février. En même temps, ou il y a un délai? C'est ça que je veux savoir.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Bien, ça... À mon
avis, ça prendrait le temps de l'analyse, là, de l'avis, parce que c'est une
recommandation. Naturellement, l'avis qui est demandé ici, avec les précisions
de l'amendement et du sous-amendement, qu'on prend des notions
d'interfinancement également, donc une prise de connaissance de l'avis, qui est
une recommandation. Naturellement, on souhaiterait qu'il soit rendu public
avant la modification des tarifs.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui, O.K.
Donc, le gouvernement reçoit l'avis, et là il se garde un moment pour
l'analyser. Et, une fois qu'il est analysé, il est public.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, encore là,
l'analyse, une prise de décision, et on souhaite que l'avis soit rendu public.
Naturellement, le moment qu'il serait rendu public, à l'heure actuelle, on
pense que ce serait a posteriori de l'analyse, mais on souhaite que cet avis-là
soit disponible au public pour... en toute transparence.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Gaudreault : Est-ce qu'on
ne devrait pas déterminer le délai d'analyse, parce qu'un gouvernement pourrait
dire : Ah! on va dire qu'on l'analyse pendant 59 jours puis, la
dernière journée, on rend publique l'analyse, puis c'est le jour où le
gouvernement fixe son taux, là. Alors, il me semble qu'il faudrait quand même
avoir un certain délai, juste et raisonnable, en termes de transparence,
surtout que le gouvernement parle beaucoup de prévisibilité pour les
entreprises. Moi, je suis bien d'accord avec ça, mais si on veut de la
prévisibilité, il faut que les entreprises soient un peu informées à l'avance
de ce qui se passe et des avis de la régie, d'autant plus que c'est public puis
c'est de l'information...
M. Gaudreault : …en termes de
transparence, surtout que le gouvernement parle beaucoup de prévisibilités pour
les entreprises. Moi, je suis bien d'accord avec ça, mais si on veut de la
prévisibilité, il faut que les entreprises soient un peu informées à l'avance
de ce qui se passe et des avis de la régie, d'autant plus que c'est public puis
que c'est de l'information qui est importante.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Naturellement, M.
le Président, je ne suis pas propriétaire du sous-amendement qu'on a sous les
yeux. Alors, je le regarde, on avait des propositions de 120 jours pour
donner suffisamment… Puis, on mentionnait, là… on l'a mentionné dans la
première question tout à l'heure, alors, le 60 jours nous permet… Ce n'est
pas une contrainte pour modifier, en réalité, le fonctionnement de la
tarification, la mécanique. Alors, ça, ce n'est pas une contrainte non plus
pour donner le temps de faire l'analyse, mais, essentiellement, il y a trois
éléments. L'utilité de cet avis-là est également pour être… le plus rapidement
possible, pouvoir informer les gens auxquels ça s'applique. Alors, pour nous,
si on est en mesure de le faire dans des délais raisonnables, et l'avis sera
rendu public suite à l'analyse.
Maintenant, aujourd'hui, de venir dire, ça
va être 45 jours avant la date, 30 jours, 15 jours, je ne suis
pas en mesure de venir donner cette précision-là, à l'heure actuelle. Mais on
est capables avec le délai de 60 jours, qui est proposé au
sous-amendement, de faire à la fois l'analyse, de modifier, le cas échéant, le
tarif qui sera implanté, d'informer la clientèle. Naturellement, si le délai
est appliqué, on pourra informer la clientèle plus rapidement, et on aurait la
marge de manoeuvre également pour la rendre publique, pas plus rapidement, mais
plus avant du mois d'avril.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Dans l'esprit
du ministre, pour une analyse d'un tel avis, c'est quoi un délai raisonnable?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Encore là, M. le
Président, il est bien précisé ici que c'est 60 jours avant et dépendant
de la teneur de l'avis et de ses compositions. Je ne peux pas présumer
qu'est-ce qui sera inscrit, à priori, dans l'avis émis par la régie. Il y a des
éléments, en réalité, qui sont notés dans l'amendement par rapport à des
obligations qu'on souhaite que la régie prenne acte, mais un délai raisonnable,
là, probablement, ça dépendrait de la teneur même de l'avis.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Gaudreault : Mais
présentement la régie remet déjà des avis au gouvernement.
M. Julien : Oui, M. le
Président, mais encore là, les avis qui sont émis… il y a des avis qui
contiennent 200 pages, il y a des avis qui en contiennent beaucoup moins.
Donc, je ne peux pas présumer, à l'heure actuelle, à la demande du
sous-amendement, quelle sera la teneur de l'avis, quelle sera, en réalité,
l'exhaustivité et les éléments regardés. Alors, pour nous, ça va être fait de
manière très diligente et le plus rapidement possible puisqu'on a le même
intérêt, c'est de pouvoir, en termes utiles… et également pouvoir informer la
clientèle du taux qui sera appliqué.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Gaudreault : Oui, bien, je
comprends que des fois il y a des avis de 10 pages puis d'autres fois, il
y a des avis de 200 pages, mais il doit bien y avoir une moyenne, à peu
près, d'analyses que le gouvernement connaît dans ses chiffres. Est-ce que, de
façon générale, bon an mal an, on est plus dans un deux semaines d'analyse ou
on est plus dans un, un mois d'analyse. Je veux dire, la régie existe depuis
20 ans, alors, il doit bien y avoir un délai moyen d'analyse des avis de
la régie, là, que le gouvernement connaît ou est capable d'estimer, au moins
avec quelques jours de plus ou de moins.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, certains avis, en réalité, ont été analysés en 48 heures,
d'autres avis peuvent être analysés en un mois et demi. Comme je le réitère, ça
dépend du contenu de l'avis, et ça, ça appartiendrait, le cas échéant où on
acceptait le sous-amendement, à la régie. Donc, pour nous, ça va être fait de
manière diligente dès la réception de l'avis, et le plus rapidement possible.
Mais une moyenne… On ne calcule pas de moyenne là-dessus, mais on sait que des
fois ça peut prendre 48 heures puis des fois, ça peut prendre un mois et
demi.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
• (11 h 30) •
M. Gaudreault : Oui, puis je
comprends que ce n'est pas non plus nécessairement relié au nombre de pages.
Des fois, il peut y avoir un avis de 10 pages qui a beaucoup plus de
contenu délicat et sensible et complexe, qu'un avis de 200 pages. Je
comprends ça, mais, vous comprenez, M. le Président, que moi, je veux juste
essayer de baliser un peu l'espèce de discrétionnaire qui est entre les mains
du gouvernement, dans un souci de transparence, parce que c'est facile pour un
gouvernement ou un ministre… Puis je ne vise pas le ministre actuel, je vise…
parce qu'on fait de la législation pour le long terme, je vise un éventuel
ministre qui pourrait dire : Regarde, on va dire qu'on l'analyse
longtemps, longtemps…
11 h 30 (version non révisée)
M. Gaudreault : …qui entre les
mains du gouvernement dans un souci de transparence parce que c'est facile,
pour un gouvernement ou un ministre… je ne vise pas le ministre actuel, je
vise… parce qu'on fait de la législation pour le long terme, je vise un
éventuel ministre qui pourrait dire : Regarde, on va dire qu'on l'analyse longtemps,
longtemps, longtemps, puis on va le dévoiler, notre… on va demander de
dévoiler, rendre… ou de rendre public l'avis l'avant-veille du moment où on
fixe le taux. Pour moi, ça ne serait pas une pratique qui serait acceptable.
Alors, moi, ma question, c'est comment on
peut essayer de baliser un peu la discrétion, le pouvoir discrétionnaire du gouvernement
quant à l'analyse des avis. Quand on met un délai pour recevoir l'avis, bien il
faudrait… tu sais, il faudrait dire quelque chose comme : La régie doit
donner cet avis au moins 60 jours avant la date où les taux doivent être
déterminés par le gouvernement et le rendre public, je ne sais pas, moi, dans
un délai de 45 jours, mettons, ou dans un délai de 30 jours. Donc, de baliser
ça, parce que, pour moi, c'est un pouvoir discrétionnaire entre les mains du
gouvernement qui risque d'être abusif éventuellement. Ou, à la limite, on
pourrait même dire : Où… Les taux doivent être déterminés par le
gouvernement et le rendre public selon un délai fixé par règlement. Puis là on
pourrait peut-être éventuellement, le gouvernement, au moins par règlement, il pourrait
déterminer : quand c'est un avis de telle nature, c'est deux semaines,
quand c'est un avis de telle autre nature, c'est un mois pour le rendre public,
peu importe. On n'est peut-être pas obligé d'aller aussi dans le détail dans la
loi, mais moi, j'essaie de voir un peu les balises, là, pour rendre cette chose
publique.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, M. le
Président. Écoutez, on n'a pas intérêt, en réalité, à fixer le taux, de le
retarder, bien au contraire. Quand je mentionnais les enjeux par rapport aux 60
jours qui étaient inscrits ici, je les mentionnais sur trois aspects. Je
réitère que l'aspect technique, c'est-à-dire l'application d'un tarif, 60
jours, il n'y a pas d'enjeu. Pour ce qui est, en réalité, du temps d'analyse,
on pense qu'en 60 jours on va avoir le temps de faire l'analyse. Et le
troisième aspect, la notion d'utilité pour le consommateur qui est touché,
bien, là, je disais : Peut-être, en réalité, que le délai est plus
restrictif. Naturellement, c'est marqué : Minimum 60 jours avant.
Peut-être que la régie va le déposer 120 jours avant, là, alors… Puis nous,
l'intérêt… Je ne vois pas l'intérêt qu'on aurait d'arriver au 1er avril
moins un pour divulguer le taux applicable, là. Nous, l'intérêt, c'est quand
même… Puis on le mentionne, le projet de loi n° 34 vise la prévisibilité,
on a tout intérêt à ce que les consommateurs touchés aient l'information le
plus rapidement possible. On regarde le sous-ministre adjoint, on dit :
C'est faisable. Et c'est là-dessus qu'on travaille actuellement, sur le
sous-amendement proposé par mon collègue de Laval-des-Rapides. Mais on n'a pas
d'intérêt à retarder l'avis et la décision.
Le Président (M. Lemay) :
Merci pour cette précision. M. le député de Jonquière, la parole est à vous.
M. Gaudreault : Oui. Le… Je
comprends le ministre qui dit qu'il n'a pas d'intérêt à retarder le… de rendre
public l'avis. Lui, il ne l'a pas, cet intérêt, là, mais peut-être qu'un jour
un de ses successeurs aura cet intérêt. Moi, c'est ce que j'essaie de baliser,
là, pour le futur. Si, au moins, il nous disait ce qui lui apparaît raisonnable
de façon générale, dans un souci de prévisibilité puis de transparence, ça nous
donnerait au moins des balises qui resteraient inscrites, là, au moins dans nos
échanges ici pour éventuellement être capables de… C'est ça, de se donner un
cadre avant de rendre public.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, M. le
Président. Je réitère que c'est un sous-amendement qui est amené par mon
collègue de Laval-des-Rapides avec une précision de date de 60 jours. Et moi,
ce que je peux dire, c'est qu'aussi… dès qu'on aura l'avis, on va trimer très
rapidement pour en faire l'analyse pour justement… Quand on parle d'intérêt, ce
n'est pas un intérêt personnel. Je crois que l'intérêt, c'est d'être en mesure
de donner aux consommateurs touchés l'information le plus rapidement possible.
Alors, c'est dans l'intérêt, en réalité, là, face à cet avis-là puis une
décision subséquente. Alors, naturellement, quand on regarde l'amendement, on
dit que c'est faisable.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Que c'est
faisable de…
M. Julien : C'est-à-dire que
le délai de 60 jours…
M. Gaudreault : Est faisable.
M. Julien : …est faisable pour
appliquer le tarif, faire l'analyse et informer avant la date les
consommateurs.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Gaudreault : Ça va aller
pour l'instant, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci beaucoup, M.
le Président. En 2017, M. le Président, là, la Régie de l'énergie a émis un
avis sur les mesures susceptibles d'améliorer…
M. Gaudreault : ...aller
pour l'instant, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention... M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci beaucoup.
Merci beaucoup, M. le Président. En 2017, M. le Président, là, la Régie de
l'énergie a émis un avis sur les mesures susceptibles d'améliorer les pratiques
tarifaires dans le domaine de l'électricité et du gaz naturel,
perspective 2030.
Dans le document en question, qui retient
mon attention, là, on parle notamment, là, que, sur le volet électricité de cet
avis-là, il y avait trois éléments... ou trois thèmes d'intérêt particulier, notamment
structures et options tarifaires, compétitivité mondiale des prix payés par les
clients industriels, donc de là mon lien, on parle de clients industriels ici,
et intégration de nouvelles technologies et leur incidence sur le partage des
coûts et sur les tarifs. Vous êtes familier avec ce document-là, M. le ministre?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Polo : Avec l'avis de
la régie de 2017?
M. Julien : Bien,
spécifiquement, on a l'avis entre les mains. J'entends la question de mon
collègue.
M. Polo : Bien, ma
question pour lui, et un peu pour faire du pouce sur ce que mon collègue de Jonquière
a mentionné... Lors de cet avis-là, la régie avait procédé à faire sept jours
d'audiences. La régie a également reçu, là, au-delà d'une quinzaine de mémoires
et de présentations. Et, notamment, la régie avait retenu cinq experts dans
chaque thème différent, thématique différente, notamment, là, la tarification
de l'électricité. On parle de M. Pineau, M. Pineau qu'on a essayé
d'inviter également ici, là, parce que, bon, lui, il a une expertise, avec
M. Langlois-Bertrand, sur le balisage des structures et options tarifaires
des distributeurs d'électricité, également M. Gabriel Desmarais, un témoin
expert représentant Econoler, balisage sur la compétitivité des tarifs
d'électricité dans certains secteurs industriels et pistes de solutions, et
M. González, de l'Université Laval, pour l'intégration des nouvelles
technologies en énergie. Ça, c'étaient les trois thèmes retenus par la régie,
là, pour préparer le volet, si on peut dire, électricité destinée aux clients
industriels, là, dans son avis.
Est-ce que, dans la mesure où la régie
procède, là, à une révision annuelle, procède à consulter, là, les différentes
organisations... Parce que certaines d'entre elles sont venues ici, là, en
commission, M. le Président, que ce soit, par exemple, l'association... le Regroupement
des organismes environnementaux en énergie, bien sûr, l'AQCIE, également
l'AQPER, l'Association québécoise de production d'énergie renouvelable...
Est-ce que, dans la mesure où c'est... un avis comme ça est produit
annuellement, on... le ministre comprend qu'il ne s'agit pas d'un dossier
tarifaire, comprend qu'il ne s'agit pas d'une cause tarifaire comme telle, mais
c'est quand même un exercice complet, hein, et il y a toute une démarche
diligente qui est effectuée, là, par la régie, là, pour consulter ces
différents intervenants? Non seulement il y a la période d'audience, dans le
cas présent, là, comme je l'ai mentionné, qui a duré sept jours, là, mais il y
a toute une période aussi où on annonce qu'on va procéder, là, à des
consultations. Bien sûr, c'est à la discrétion du ministre par la suite, là, de
l'analyser, lui et son équipe, d'analyser, là, l'avis qui sera produit, là, par
Hydro-Québec.
• (11 h 40) •
Ma question pour lui est plus d'ordre
général. Dans un contexte de compétitivité mondiale où le Québec essaie
continuellement d'attirer des nouvelles entreprises, des nouvelles industries,
on a vu une annonce gouvernementale, là, la semaine dernière, de la réouverture
d'une entreprise, là, à Lebel-sur-Quévillon, parce qu'on parle de clients industriels,
le tarif L, notamment, jusqu'à quel point on peut élargir ces audiences-là?
Jusqu'à quel point on peut permettre justement de tenir compte non seulement
des avis d'organisations qui sont dans le secteur ici, au Québec, mais tenir
compte, justement, des aspects de compétitivité internationale, que ce soient
nos voisins, là, comme l'Ontario, le Nord-Est américain, ou ailleurs? Jusqu'à
quel point le ministre considère important que cet avis-là non seulement se
fasse sur une base annuelle, mais qu'on puisse l'élargir, peut-être inviter,
là, des experts internationaux, des regroupements internationaux pour s'assurer
que le...
M. Polo : ...ou ailleurs, jusqu'à
quel point le ministre considère important que cet avis-là non seulement se
fasse sur une base annuelle, mais qu'on puisse l'élargir, peut-être inviter,
là, des experts internationaux ou des regroupements internationaux pour
s'assurer que le multiplicateur dans ce cas-ci ou le tarif L ultimement
qui est offert aux clients, aux 161 clients, là, d'Hydro-Québec est le plus
compétitif possible?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui. Alors, M.
le Président, alors, l'amendement et le sous-amendement proposé par mon collègue
de Laval-des-Rapides visent justement à permettre de distinguer le tarif L
avec un taux applicable et une demande d'avis à la régie. Alors, naturellement,
si le cas échéant où le sous-amendement et l'amendement étaient acceptés, c'est
l'avis de la régie qu'on va discuter à l'article 5 sur son fonctionnement,
et ça sera à la régie d'émettre un avis. Naturellement, on a mentionné à
l'intérieur de l'amendement et du sous-amendement ce qu'elle devait regarder.
Alors, il y a la notion d'attractivité, de compétitivité et d'interfinancement.
Alors, c'est ce qui est proposé par mon collègue de Laval-des-Rapides en termes
de sous-amendement. Puis c'est la discussion qu'on a aujourd'hui.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Polo : Je comprends
que, le ministre et moi, nous nous entendons sur le fond. Et je suis bien
content d'entendre ça, M. le Président. Ceci dit, ma question est plus d'ordre
général. Et je sais que depuis le début, là, de l'étude article par article du
projet de loi n° 34, M. le Président, le ministre nous renvoie constamment
à soit à l'article 4, soit à l'annexe I, soit à l'article 5 dans
ce cas-ci, continuellement. Mais je suis d'avis... En fait, je lui pose
vraiment une question plus d'ordre général sur l'avis de la régie, on parle de
2017, mais également sur l'importance de maintenir un taux qui soit compétitif
et de quelle façon, justement, nous pouvons, grâce à l'étude de ce projet de
loi, grâce à la présentation de ce sous-amendement-là nous assurer que la régie
puisse élargir, si on peut dire, sa consultation, ses audiences pour s'assurer
qu'ultimement, au-delà des différents intervenants qui ont l'habitude de
contribuer à l'exercice, nous pouvons nous assurer que, dans l'avis qui est
émis annuellement, nous allons maintenir cette aspect de compétitivité.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Où est-ce
qu'il est... L'amendement, on l'a-tu, le «wording» de l'amendement exact?
Alors... Alors, oui, on mentionne dans l'amendement : «Lorsqu'elle donne
son avis, la régie doit notamment tenir compte du principe d'interfinancement
entre les tarifs, du maintien de la compétitivité du tarif L». Donc, c'est
l'amendement. Et il y a un sous-amendement qui précise en réalité une
périodicité et qui précise également d'autres éléments. Alors, naturellement,
c'est l'amendement et le sous-amendement qui le mentionnent clairement. Et la
régie émettra un avis, le cas échéant, si on acceptait l'amendement et le
sous-amendement.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Parfait.
L'avis... Effectivement, la régie va émettre un avis basé sur les
consultations, basé sur des audiences, basé sur l'opinion ou, en fait, les
recommandations des différents intervenants à ce niveau-là, au niveau des...
avec un délai raisonnable de 60 jours. Je vais revenir sur un angle abordé
par mon collègue de Jonquière. J'ai proposé, ici, dans le cas présent, là, puis
je répète, M. le Président, on s'entend sur le fond, on s'entend que moi je
suis bien content de voir et je remercie le ministre, mais également les
collègues d'avoir eu cette ouverture de réintroduire la participation de la
régie dans la détermination, non pas du tarif ultimement, mais du
multiplicateur qui permettra de définir le... de déterminer le tarif L
notamment. Ceci dit, au début, le ministre était très, si on peut dire, était
très ouvert à l'idée, là, qu'on garde un délai de 120 jours. J'ai proposé,
ici, à travers ce sous-amendement-là de le ramener peut-être à 60 jours, basé
sur, je tiens à la préciser, basé sur un exemple que le ministre a évoqué dans
une de ses...
M. Polo : ...le ministre
était... était très, si on peut dire, était très ouvert à l'idée, là, qu'on
garde un délai de 120 jours. J'ai proposé ici, à travers ces sous-amendements-là,
de le ramener peut-être à 60 jours, basé, je tiens à le préciser, basé sur un exemple
que le ministre a évoqué dans une de ses interventions. Mais, est-ce que, justement,
dans une question liée aux ressources, liée au temps nécessaire, liée aux ressources
humaines, qui interviendront, là, le cas échéant, 60 jours, là, je
commence à me questionner à savoir si 60 jours est peut-être un délai trop
long, compte tenu des réponses ou des explications qu'il a données à mon
collègue de Jonquière, qui évoquait peut-être, là, sur... est-ce que peut-être
un délai de 30 jours, 45 jours, etc., est-ce que... Il a lui-même
évoqué, M. le Président, le ministre a lui-même évoqué que, dans le cas de
certains avis, ils peuvent être considérés à l'intérieur d'un délai de
48 heures ou, dans d'autres cas, ils peuvent être considérés à l'intérieur
d'un délai de 30 jours. Est-ce qu'il peut nous donner quelques exemples,
là, en ce sens-là?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Donc, je veux
juste comprendre, quand... je veux juste préciser sa question. Mon collègue de Laval-des-Rapides
pense que le délai de 60 jours est trop long. Est-ce que c'est ça que j'ai
compris?
M. Polo : Bien, en fait, M. le
Président, ce que je veux dire par là, c'est... Je veux revenir sur les paroles
du ministre, lorsqu'il a répondu à mon collègue de Jonquière en lui disant que,
dans certains cas, un avis peut être reçu par le ministère ou de la part de la Régie
de l'énergie et que, des fois, les avis peuvent être analysés sur une période
de 48 heures ou, des fois, peuvent être analysés sur une période de... un
petit peu plus longue. À quoi faisait-il référence ou dans quel cas ou dans
quel cas d'exemple spécifique faisait-il référence pour parler d'un délai de
48 heures ou pour parler d'un délai un peu plus long?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, je réitère,
M. le Président, qu'on ne peut pas présumer du contenu et de la teneur de
l'avis qui sera donné et sa complexité ou de sa simplicité. À titre d'exemple,
l'avis sur les mesures susceptibles d'améliorer les pratiques tarifaires dans
le domaine de l'électricité et du gaz naturel, perspectives 2030. Un peu
plus... Entre trois et quatre semaines d'analyse, là, pour ce document-là qui,
sommes toutes, est assez étoffé. Alors... Et pour d'autres cas de figure.
Alors, aujourd'hui, on amène un sous-amendement
qui demande qu'un avis soit soumis pour analyse, recommandations, analyse et
décisions. Alors, pour nous, bon, le délai de 60 jours, qui est apporté
par mon collègue de Laval-des-Rapides, je réitère qu'il y a trois aspects quand
on regarde ce délai-là. L'analyse, bon, on va être... le ministère va être
capable de faire l'analyse et de prendre une décision dans ces délais-là. La
mécanique, ça va être applicable, là, sans enjeu de temps. Et, naturellement,
le choix de mon collègue de Laval-des-Rapides de proposer 60 jours, c'est
de l'utilité pour les consommateurs en termes de : Est-ce qu'on est, le
plus tôt possible, capable de fournir la décision et l'information par rapport
au taux applicable?
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Polo : Parfait. Est-ce que
le ministre considère que le ministère devrait, à ce moment-là, avoir un délai
qui lui permettrait, là, de donner des directives internes, avoir un délai, si
on peut dire, maximum pour donner suite ou répondre à l'avis de la Régie de
l'énergie?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : M. le Président,
encore là, on ne peut pas présumer de la teneur de la vie, et je vais souhaiter
que mon ministère soit à la tâche dès la réception de l'avis, de manière
diligente, avec les efforts nécessaires, pour que ce soit fait de manière la
plus rapide possible. Mais aujourd'hui, ne connaissant pas la teneur de la vie,
bien, je ne peux pas dire ça va prendre combien de temps, mais ça va être
fait... quand on regarde 60 jours, ça va être fait dans les temps par
rapport à ça. Il n'y a pas d'enjeu.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
• (11 h 50) •
M. Polo : Parfait. Dans le cas
présent, on fait référence à un avis, là, de 2017, M. le Président, un avis
qui... de 120 pages, hein, le document est de 120 pages actuellement.
J'estime ou j'imagine que, dans le cas d'un avis annuel, pour déterminer le
taux qui serait utilisé par le gouvernement, on parle... j'estime que ce ne
serait pas un examen, surtout quand on parle d'un exercice annuel, ça ne serait
pas un document aussi long. Ceci dit, comment compare-t-il... Bien, en fait,
moi, j'estime que, dans le cas d'un avis annuel, on parle d'un document qui
serait peut-être un peu moins costaud...
M. Polo : ...que ça ne serait
pas un examen, surtout quand qu'on parle d'un exercice annuel, ça ne serait pas
un document aussi long. Ceci dit, comment compare-t-il... Bien, en fait, moi,
j'estime que, dans le cas d'un avis annuel, on parle d'un document qui serait
peut-être un peu moins costaud. À ce moment-là, je pense, et j'aimerais savoir
qu'est-ce qu'en pense le ministre, peut-être de donner suite, le fait que
l'avis serait remis maximum... ou, en fait, au minimum 60 jours avant la date
du 1er avril 2021, peut-être, à ce moment-là, de donner suite, ou à tout de
moins une réponse suite à l'avis sur un délai de 30 jours de dépôt ou de
présentation de l'avis par la Régie de l'énergie. Qu'en pense le ministre?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : M. le Président,
je ne peux pas présumer de la teneur de l'avis. Alors, je réitère que, dès
qu'on aura reçu l'avis, et ça ne veut pas dire qu'on va le recevoir 60 jours
avant de manière précise, alors, c'est la limite inférieure auquel on donne à
la régie pour émettre son avis, puis on va le faire de manière diligente.
Maintenant, si mon collègue de
Laval-des-Rapides a à proposer un temps, écoutez, moi, je pense que l'analyse
doit être faite de manière responsable. Et dépendant de la teneur de l'avis, et
comme mentionnait notre collègue de Jonquière, il est bien vrai qu'un avis de
15 pages peut prendre beaucoup plus de temps à analyser, dépendant de sa
teneur, qu'un avis de 100 pages. Donc, il y a, oui, il y a l'épaisseur du
document puis il y a surtout le contenu, est-ce qu'il est complexe. Alors, je
ne peux pas présumer aujourd'hui. Ce que je peux dire c'est : On pense
qu'en 60 jours, quand on regarde l'historique, le ministère aura l'occasion de
faire l'analyse, et on aura l'occasion de faire une recommandation à la
lumière, en fin de compte... prendre une décision à la lumière des
recommandations de la régie.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Polo : Merci. M. le
Président, j'aimerais savoir si... en utilisant l'exemple de l'avis de 2017,
quand la régie rend un avis, un avis qui, dans ce cas-ci, serait destiné au
ministre et au ministère, mais précisément au ministre, dans quel délai l'avis
en question est rendu public?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Actuellement,
l'avis est rendu public sur le site de la régie, mais je pense qu'il n'y a pas
de délai prescrit.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Polo : En effet. Donc, s'il
n'y a pas de délai prescrit, on présume, on peut présumer que le ministre peut
se garder le... en fait, recevoir l'avis et décider du moment où l'avis est
publié par le ministère.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Actuellement, il
n'y a pas de délai prescrit. J'entends des préoccupations de mon collègue de
Laval-des-Rapides qui ont été mentionnées également par ma collègue de Mercier,
par mon collègue de Jonquière. Et nous, on dit : Bien, non, on a intérêt à
ce que cet avis-là soit rendu public. Actuellement, il n'y a pas de contrainte
à l'intérieur, en fin de compte, de la loi de la régie sur des délais de rendre
public. Et, elle se gouverne actuellement, et elle rend publics ses décisions
et ses avis sur son site Internet. Alors, nous, on dit : Quand la décision
sera prise, on pense que ces avis-là doivent être rendus publics.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Polo : En effet. Donc, à
partir du moment que l'avis est rendu public, c'est là où j'essaie de jauger
ou, en fait, de déterminer quel est un délai raisonnable de réponse face à un
avis de la régie, M. le Président. C'est là que peut-être le ministre peut nous
aider, là. On parle d'un avis, en 2017, d'un avis d'à peu près 120 pages,
plusieurs mois de travail, en fait, c'est au-delà de sept jours d'audiences.
Quel est un délai raisonnable selon lui? Quel est un délai raisonnable pour que
le ministère puisse, à ce moment-là, donner réponse, ou donner suite, ou, en
fait, donner une réponse suite à l'avis de la Régie de l'énergie? C'est ça que j'aimerais
savoir de la part du ministre.
Bon, il nous dit, il nous explique que,
dans son cas, c'est difficile d'anticiper selon la longueur ou, en fait, la
lourdeur du document ou de l'avis qui sera déposé par la régie. J'aimerais lui
demander, là, dans un cas d'un exercice annuel, on ne s'attend pas à avoir un
document de 120 pages. Qu'est-ce qui serait un délai raisonnable pour donner
suite ou donner une réponse à un avis de la régie?
Le Président (M. Lemay) :
Merci. M. le ministre.
M. Julien : Encore là, M. le
Président, mon collègue de Laval-des-Rapides me demande de prendre position sur
quelque chose, en réalité, qu'on ne connait pas, c'est-à-dire la teneur de
l'avis, la complexité de l'avis. Comme on mentionnait tout à l'heure, certains
avis peuvent prendre 48 heures à analyser, d'autres peuvent prendre un mois et
demi. Mais je vous dirais bien honnêtement, M. le Président, qu'un délai de 30
jours, là, nous paraît, à tout égard, à n'importe quel avis, tant en termes...
M. Julien : ...la teneur de
l'avis, la complexité de l'avis. Comme on mentionnait tout à l'heure, certains
avis peuvent prendre 48 heures à analyser, d'autres peuvent prendre un
mois et demi. Et je vous dirais bien honnêtement, M. le Président, qu'un délai
de 30 jours, là, nous paraît à tout égard à n'importe quel avis, tant en
termes d'analyse de prise de décision, là. On mettra les bouchées doubles s'il
le faut et il est hypercomplexe.
Quand on regarde la proposition de
60 jours actuellement, on dit : C'est jouable. On va être capable, en
réalité, de faire l'ensemble des éléments. Puis, le choix qui est fait dans le sous-amendement :
pourquoi 60 jours? Bien, c'est un choix, en réalité, de mon collègue.
Mais, nous, on dit : C'est jouable puis aussitôt qu'on va être saisi de
l'avis, on va faire l'analyse le plus promptement possible. Et on ne voit pas
comment on pourrait ne pas y arriver en 30 jours parce qu'à terme, en
réalité, on travaillera, le cas échéant, dépendant de la complexité. Alors, si
on dit : Bien, 30 jours, peut-être, oui, sûrement, 30 jours, on
serait en mesure de le faire. Mais je comprends difficilement c'est quoi la
crainte parce que la décision doit être prise avant le 1er avril, ça,
c'est certain.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Merci, M. le ministre. Donc, ceci complète cette période d'échanges. M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Donc,
finalement le ministre vient de dire qu'un délai raisonnable d'analyse du
rapport... de l'avis, c'est 30 jours.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Non, ce n'est pas
ce que j'ai dit, M. le Président. C'est : Dépendant de l'avis, de sa
complexité, le délai peut être plus ou moins long. Mais on pense qu'un avis
complexe, lourd, avec... nécessitant beaucoup de travail, à terme, on est prêts
à s'engager, nous, de le faire cette analyse-là dans un délai de 30 jours.
Mais peut-être que ça va prendre cinq jours, peut-être ça va prendre trois
jours.
M. Gaudreault : Hum-hum. Oui,
oui. Le 30 jours est max, là.
M. Julien : On pense qu'avec
un effort de 30 jours, on ne voit pas... de toute façon, on ne voit pas
comment on ne pourrait pas l'analyser, si on pense que le 60 jours est
adéquat, dans une période de 30 jours pour permettre, justement, la
mécanique subséquente.
Le Président (M. Lemay) :
Député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Donc...
O.K. ça donne une idée. En tout cas, moi, je comprends qu'on ne peut pas
sous-amender un sous-amendement, là, mais moi, je l'aurais inscrit, là, tu
sais : de rendre public au plus tard 30 jours après l'avoir remis au
gouvernement. Moi, je l'aurais inscrit dans l'amendement. Je ne sais pas trop
comment le ministre va se situer par rapport au sous-amendement proposé par le
député, là, de Laval-des-Rapides. Parce que moi, j'aimerais ça savoir
clairement ce que pense le ministre de la portion du sous-amendement qui
dit : d'obtenir.... c'est-à-dire : «...déterminés par le gouvernement
au 1er avril 2021 et tous les ans par la suite». Alors que le ministre,
lui, dans sa proposition d'origine, c'est : tous les... 1er avril
2020 et par la suite tous les cinq ans.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Il faut bien
comprendre ici que l'intention... Je ne veux pas prêter d'intentions. Donc, les
discussions qu'on a eues par rapport à cet amendement-là et ce
sous-amendement-là, c'est de mentionner : Non, ce n'est pas une cause
tarifaire ici, on veut avoir un avis, un avis de la régie. Pour l'instant, on
discute du sous-amendement qui est sur base annuelle par rapport au taux
applicable au tarif L. Et, pour nous, quand on regarde, en fin de compte, la
suggestion, à tous les ans, d'avoir un avis sur le taux applicable, on regarde
ça attentivement. On ne trouve pas, en réalité, que c'est une cause tarifaire,
là, puis c'est bien l'intention puis ce qui a été mentionné par mon collègue de
Laval-des-Rapides. On veut donner une prévisibilité, c'est par l'inflation
qu'on la donne sur les tarifs généraux, et, naturellement, ici, sur le tarif L,
on était sur base historique et on suggère... il est suggéré par le
sous-amendement d'avoir un avis de la régie spécifique sur le taux, et, suggéré
par le sous-amendement, tous les ans par la suite.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Gaudreault : Oui, mais
est-ce que le ministre est favorable à cet avis annuel?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Bien, c'est la
première fois qu'on en discute à l'intérieur du sous-amendement, et je serais
curieux de comprendre toute la valeur ajoutée qu'y voit mon collègue de
Laval-des-Rapides qu'il soit fait sur une base annuelle, pour prendre une
décision adéquate sur le sous-amendement.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Bien,
c'est sûr que moi, à première vue, là, ça m'apparaît très intéressant de le
faire à tous les ans, parce que c'est une question de transparence puis une
question de prévisibilité aussi.
Une voix
: ...
M. Gaudreault : Ah! C'est
terminé? O.K. Merci.
• (12 heures) •
Le Président (M. Lemay) : Bien
sûr. Donc, bien, je vous remercie pour votre collaboration et je suspends les
travaux...
12 h (version non révisée)
M. Gaudreault : ...que moi, à
première vue, là, ça m'apparaît très intéressant de le faire à tous les ans,
parce que c'est une question de transparence puis une question de prévisibilité
aussi. Ah! C'est terminé? O.K. Merci.
Le Président (M. Lemay) : ...donc,
bien, je vous remercie pour votre collaboration et je suspends les travaux.
(Suspension de la séance à 12 heures)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 14)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, bonjour à tous, nous reprenons vos travaux. Je vous rappelle que la
commission est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi
n° 34, la Loi visant à simplifier le processus d'établissement des tarifs
de distribution d'électricité. Merci de bien vouloir éteindre la sonnerie de
vos appareils électroniques.
Et lors de notre suspension de nos
travaux, nous en étions toujours à l'étude du sous-amendement présenté par le
député de Laval-des-Rapides, sous-amendement à l'article n° 2,
vient amender l'amendement proposé par le ministre. Donc, est-ce qu'on a
d'autres interventions sur le sous-amendement?
Très bien, donc, s'il n'y a pas d'autres
interventions, à ce moment-ci, nous allons mettre le sous-amendement aux voix.
Est-ce que le sous-amendement est adopté?
Mme Ghazal : Attendez, je
viens d'arriver, juste une seconde, excusez-moi... parce que je n'étais pas là
ce matin, j'arrive, j'avais encore des commentaires à faire, oui.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Mercier, vous voulez... Allez-y, Mme la présidente de Mercier, la
parole est à vous sur le sous-amendement.
Mme Ghazal : Très bien. C'est
ça, je n'étais pas ici ce matin, mais je m'en rappelle de... sous-amendement
quand j'avais commencé la discussion avec le ministre, par rapport au fait
que... «La régie doit donner cet avis au moins 60 jours...»
O.K. Je me rappelle, on a eu beaucoup,
beaucoup de discussions sur est-ce que l'avis va être rendu public? Et on
parlait beaucoup de la...
Mme Ghazal : ...mais je m'en
rappelle de... sous-amendement quand j'avais commencé la discussion avec le ministre
par rapport au fait que «la régie doit donner cet avis au moins
60 jours... ». O.K. Sur... Je me rappelle, on a eu beaucoup, beaucoup
de discussions sur : est-ce que l'avis va être rendu public? Et on parlait
beaucoup de la loi sur l'accès à l'information, mais si légalement il faut
qu'il soit rendu public. Même si, oui, c'est dans la pratique, c'est dans la
tradition, c'est dans la pratique de la régie de mettre ses avis et les
décisions sur son site Internet, est-ce que légalement ou... Est-ce que le ministre
aurait peut-être l'intention aussi dans le projet de loi de faire en sorte que légalement
ça devienne une obligation pour la régie que l'avis soit public?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, à la question :
est-ce que légalement, il y a l'obligation? La réponse est non. La pratique est
à l'effet que l'avis est publié. Et on aime bien cette pratique-là.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Mais, si le ministre
aime bien cette pratique-là, puis nous aussi... Parce qu'un des reproches, le
ministre est au courant, là, un des reproches qu'on fait à son projet de loi,
c'est qu'il va enlever de la transparence par rapport à la fixation des tarifs
d'Hydro-Québec puisque la régie ne pourra plus faire cet exercice public à tous
les cinq ans. Et là, ici, avec cet amendement-là et... le sous-amendement qui
vient amender un amendement du ministre, donc, il est... le ministre veut
donner un droit de regard à la régie sur les taux des tarifs L. Donc, s'il veut
amener... permettre à la régie de faire ça et de le faire annuellement, donc,
peut-être qu'une bonne pratique ne devrait pas juste être aimée mais devrait
être mise... devrait être même imposée parce qu'on ne sait jamais, peut-être
que cette pratique, après, à la longue, elle pourrait être délaissée pour XY
raison, si la régie par exemple ne va rendre des décisions qu'aux cinq ans,
bien peut-être qu'elle va moins publier. Cette pratique-là va être délaissée au
travers du temps.
Donc, pourquoi, si c'est une bonne
pratique qu'on aime bien, pourquoi ne pas la rendre obligatoire? Comme ça a
déjà été fait justement dans un des articles, je vais le retrouver, là, tantôt,
un des articles pour les avis rendus par la régie sur les hydrocarbures, si je
m'en rappelle bien. Donc le législateur avait trouvé que c'était important que
pour les avis sur les hydrocarbures, je vais le trouver, que c'était une bonne
chose de l'ajouter dans la loi, mais on pourrait dire que les avis pour les
taux applicables sur le tarif L, ça aussi, il faudrait que ça devienne quelque
chose qui soit imposé par la loi.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Écoutez, moi, je
me réfère au sous-amendement sous discussion. Ça fait 22 ans que la
pratique est à l'effet que les avis sont rendus publics par la régie. On pense
que c'est une bonne pratique et elle rend publics ces avis, donc on trouve que
c'est une bonne idée.
Mme Ghazal : Et pourquoi ne
pas la rendre obligatoire?
M. Julien : Bien, M. le
Président, en réalité, c'est une pratique qui appartient à la régie, avec son
indépendance. Mais si ma collègue a une suggestion à faire, qu'elle le fasse.
Nous, on trouve que c'est une bonne pratique que la régie, de manière
indépendante, elle rende public, elle le fait de manière diligente, alors
c'est... On trouve que c'est une bonne idée de rendre publics les avis.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : O.K. Donc je sais
que le ministre va nous soumettre ses... les amendements au fur et à mesure et
non pas nous les donner maintenant, parce que peut-être que dans la liste
d'amendements qui sont déjà préparés, peut-être qu'il y a un article ou un
amendement qui vient modifier la la loi sur la régie pour rendre ces avis-là
publics. Est-ce que c'est le cas ou c'est quelque chose qu'on va apprendre une
fois que l'amendement va être soumis? Juste pour savoir, quand il me dit qu'il
trouve que c'est une bonne idée, est-ce que c'est... J'essaie de décoder.
Est-ce que c'est un message pour dire : bien moi, je trouve que c'est une
bonne idée, donc oui, il faudrait bien qu'il y ait un amendement qui le rend
obligatoire, c'est une bonne chose.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Moi, M. le
Président, qu'est-ce que je trouve qui est une bonne idée, c'est que la régie
rende publics ses avis comme elle le fait depuis 22 ans, de manière
totalement indépendante. Donc je l'invite à poursuivre, en réalité, dans cette
pratique-là. Puis ce ne sera pas aux cinq ans, là, parce que tantôt ma collègue
de Mercier disait : Oui, mais aux cinq ans, peut-être qu'ils vont perdre l'habitude.
La régie émet des avis pas aux cinq ans, là, donc... Non, non, on trouve que
c'est une bonne pratique que la régie, qui se gouverne par elle-même, publie et
rende publics ses décisions et ses avis, le cas échéant.
Le Président (M. Lemay) : Merci.
Mme la députée.
• (15 h 20) •
Mme Ghazal : Donc, si je lis,
par exemple, la Loi sur la Régie de l'énergie, l'article 18, le deuxième
alinéa : «En outre, toute décision rendue par la régie, en vertu de
l'article 59, doit être publiée à la Gazette officielle du Québec.»...
M. Julien : …ses décisions et
ses avis, le cas échéant.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Mme la députée.
Mme Ghazal : Donc, si je lis, par
exemple, la Loi sur la Régie de l'énergie, l'article 18, le deuxième
alinéa : «En outre, toute décision rendue par la régie, en vertu de l'article
59, doit être publiée à la Gazette officielle du Québec.» Donc, ça,
c'est l'article… le sous-amendement, c'est l'article du 22.0.1.1. Donc, si, par
exemple, à cet article-là, on dit : «En outre, toute décision rendue par
la régie, en vertu de l'article 22.0.1.1, doit être publiée dans la Gazette
du Québec.», c'est quelque chose avec lequel le ministre serait d'accord.
Le Président (M. Lemay) : Oui,
Mme la députée, en vous rappelant que vous citez l'article 2, et ce sera traité
après avoir traité le sous-amendement. Donc, M. le ministre, si vous voulez
répondre, vous pouvez y aller.
M. Julien : Alors, ce qui est
mentionné à l'article 18, c'est des décisions, ce n'est pas ce qui se rapporte
en réalité aux avis et… alors c'est quand même des éléments qui sont
différents.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Mais, c'est ça,
ici, on a parlé «toute décision», ce n'est pas écrit «toutes les décisions
doivent être rendues publiques», parce que des discussions qu'on a eues, moi,
je n'ai pas fait une recherche exhaustive, mais peut-être le ministre peut me
corriger, si je me trompe, il n'y a pas d'article nulle part qui dit :
«Toutes les décisions rendues par la régie doivent être publiques.»
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, on
mentionnait la dernière fois, chère collègue de Mercier… à ma collègue de Mercier,
excusez-moi, que la loi d'accès à l'information, c'est un outil, mais que les
avis qui sont émis par la régie, la pratique est qu'ils les rendent publics, et
on encourage cette pratique.
Mme Ghazal : Donc, dans la
loi, ce n'est pas écrit «toutes les décisions», je veux juste comme confirmer
parce que, moi, je n'ai pas fait une recherche exhaustive de tout ça, mais peut-être
le ministre peut me tromper si, oui on non, c'est dans la loi…
M. Julien : …
Mme Ghazal : Qu'est-ce que
j'ai dit?
M. Julien : «Le ministre peut
me tromper», j'essaie de ne pas vous tromper.
Mme Ghazal : Non, ce n'est pas
que je voulais dire, je veux dire, peut-être que le ministre peut me corriger peut-être,
ou détromper, je ne sais pas trop.
M. Julien : Non plus.
Mme Ghazal : Moi, je peux me
tromper, le ministre peut corriger, je ne sais plus comment dire. Donc, ce que
je veux dire, c'est que je veux vraiment… moi, je n'ai pas la réponse si, oui
ou non, parce que je n'ai pas fait cette recherche, mais je suis certaine que
les spécialistes qui connaissent toutes les lois par rapport à cette question-là
ici, qui sont autour du ministre, connaissent la réponse, il n'y a pas d'article
qui dit «toute décision»… puis là je ne parle pas d'avis, mais c'est juste pour
la suite, je sais qu'on est sur l'avis qui est dans le sous-amendement de l'article
2, mais c'est quand même important.
Donc, il n'y a pas d'article qui
dit : «Toute décision rendue par la régie doit être rendue publique.» Moi,
j'imagine que non parce que, sinon, pourquoi à l'alinéa 2 de l'article 18, le
législateur avait trouvé important de dire que «toute décision rendue, en vertu
de l'article 59, doit être rendue publique», c'est probablement parce que
toutes les décisions ne peuvent pas être rendues publiques. Donc, cet
article-là n'existe pas, juste être sûre que je ne me trompe pas, cet
article-là n'existe pas qui dit que «toutes les décisions doivent être rendues
publiques.»
Le Président (M. Lemay) :
Alors, M. le ministre, si vous voulez préciser.
M. Julien : Bien, écoutez, ma
collègue de Mercier me pose une question qui est assez imprécise, donc je vais peut-être
reformuler. Un avis n'est pas une décision, et il n'y a rien dans le cadre
légal qui oblige la régie à rendre l'avis public, mais, en pratique, elle le
fait.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : En fait, moi, ce
que j'essaie de faire, c'est… dans la réflexion dans laquelle j'essaie de nous
amener tous les deux puis les membres de la commission, c'est que je sais
qu'une décision, ce n'est pas un avis, mais le législateur a trouvé important
de dire : «En outre, toute décision rendue par la régie, en vertu de l'article
59, touche un sujet particulier, doit être rendue publique.» Mais pourquoi elle
l'écrit pour ce sujet-là? Probablement parce que pour tous les autres sujets,
ce n'est pas un automatisme. Dans la même logique, moi, je me dis, ça devrait
être un automatisme, c'est-à-dire, ça devrait être obligatoire dans la loi,
comme ça, on est sûr, sauf, par exemple, on peut dire, les critères qui font
que ça ne devrait pas l'être.
De la même façon qu'ici on parle d'un
avis, on pourrait dire, bien, pour que l'avis soit public, «tout avis rendu par
la régie, en vertu de l'article 22.0.1.1, devrait être rendu public», c'est quelque
chose envers lequel le ministre serait ouvert, vu qu'il aime la pratique de
rendre ça obligatoire de cette façon-là?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, les
articles, dont fait mention ma collègue, comme l'article 18 et, après ça, l'article
59, l'obligation de publier à la Gazette officielle, c'est vraiment par
rapport à l'article 59, par rapport au… tandis que l'article 18, c'est pour l'ensemble
des causes tarifaires. Et, nous, en réalité, on redit, M. le Président, que la
pratique par rapport aux avis, c'est de les rendre publics et que ces
pratiques-là, on y adhère. Maintenant, si ma collègue souhaite contraindre la
régie qui…
M. Julien : …par rapport au
gaz, tandis que l'article 18, c'est pour l'ensemble des causes tarifaires. Et
nous, en réalité, on redit, M. le Président, que la pratique, par rapport aux
avis, c'est de les rendre publics, et que ces pratiques-là, on y adhère. Maintenant,
si ma collègue souhaite contraindre la régie, qui est un organisme indépendant,
en l'obligeant, il n'y a pas d'obligation, mais il y a une pratique reconnue.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : O.K. Il y a une
pratique reconnue que le ministre apprécie. Je vais peut-être réfléchir un peu
plus par rapport à ce sujet-là. Mais, ici, dans le sous-amendement, il y a
l'élément… par les mots «déterminer à tous les ans par la suite». Je suis
désolée, je ne sais pas si la discussion a eu lieu, est-ce que ça, le ministre
est d'accord avec ça?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, on n'a pas
encore eu de discussion sur la volonté de mon collègue de Laval-des-Rapides, à
l'intérieur de son sous-amendement, de préciser à tous les ans. Naturellement,
à partir du moment où qu'on prendra, en fin de compte, la nature de l'objectif visé,
bien, on pourra l'apprécier. Pour l'instant, c'est inscrit : Tous les ans
par la suite, mais, si vous souhaitez qu'on la mette aux voix immédiatement, on
verra comment qu'on gèrera cette situation-là. Mais on n'a pas eu l'occasion de
discuter de cette notion-là par la volonté de la personne qui a proposé le sous-amendement,
ce qu'elle visait comme valeur ajoutée.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : On n'a pas eu
l'occasion d'en discuter par la volonté de la personne qui l'a amené?
M. Polo : C'est moi, ça.
Mme Ghazal : Oui, oui, ça, je
comprends, mais j'essaie de comprendre ça veut dire quoi. Mais est-ce que le ministre,
lui, il est d'accord avec ça? Parce que je ne suis pas… Je ne sais pas, dans
les discussions, il est d'accord avec ce sous-amendement-là? Il va voter pour?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, on votera
au moment et au…
Mme Ghazal : Ah! C'est une surprise!
O.K.
M. Julien : Mais… C'est-à-dire
qu'on n'a pas fini les discussions. Si vous nous dites que les discussions sont
terminées, passons au vote. Alors, sur certains éléments, on a eu l'occasion
d'en discuter de manière assez large et de manière assez longue. Maintenant,
j'aimerais bien qu'on m'exprime la valeur ajoutée de faire l'exercice
annuellement pour fixer le taux qui va avoir été fixé par un avis somme toute
assez robuste… qu'une recommandation va venir, puis une décision gouvernementale.
Alors, pour l'instant, je garde mes états d'âme par rapport à ce que j'en
pense, mais c'est inscrit tel quel dans le sous-amendement.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Moi, je trouve
que c'est une bonne chose que ça soit fait à tous les ans parce que je sais que
l'objectif... dans le sens que l'objectif du gouvernement de faire en sorte
que, pour le tarif L, ça ne soit pas 100 % de l'inflation qui soit
imposée, c'est pour l'attractivité et la compétitivité des entreprises. C'est
ce que je me rappelle que... C'était ça, la volonté, que ça ne soit pas
100 %.
Puis il y a toute la question aussi de
l'interfinancement qui, moi, j'avais une préoccupation, puis que le ministre
aussi partageait puis mes collègues sur la question de l'interfinancement que,
vu que le tarif L, lui, ne va pas évoluer à la même vitesse que pour, par
exemple, les autres tarifs généraux et domestiques, et tout ça, bien, peut-être
que ça pourra avoir un impact ou pas.
Donc, pour s'assurer que tous ces
éléments-là, à travers le temps, soient... puis toutes ces préoccupations-là,
que ça soit l'attractivité, la compétitivité des entreprises plus
l'interfinancement, plus tout ça, que la régie doit s'assurer que ça ne soit
pas touché... Je le sais que, selon l'article, je pense, c'est 59 de la loi sur
la régie qui dit qu'elle ne peut pas toucher, mais la réalité, c'est que ça a
été quand même modifié. Bien, pour s'assurer de tout ça, la régie, ça serait
bien qu'elle le fasse, cet exercice-là, une fois par année. Donc, ce sont les
éléments que j'amène au ministre et les arguments qui font que, oui, ça serait
bien que ça soit regardé, et que le ministre demande un avis à la régie sur le
taux pour les tarifs L annuellement pour s'assurer que, s'il y a des choses
qui se modifient, bien, qu'on ne soit pas pris toujours avec le même
pourcentage.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Mais il n'y avait
pas de question.
Le Président (M. Lemay) : Pas
de problème. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur le sous-amendement?
Mme Ghazal : Mais non, mais
c'est parce que...
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée, la parole est à vous.
Mme Ghazal : O.K. Moi, je...
Parce que le ministre disait que le collègue qui a apporté ça, il n'a pas voulu
en rajouter, il n'en a pas amené, mais moi, je vous en ai amené. J'ai amené au
ministre pour quelles raisons ça serait une bonne chose que ce soit à tous les
ans et... bien, je vais répéter ce que je vais dire, d'abord... ce que j'ai
dit, et je voulais juste savoir qu'est-ce qu'en pensait le ministre.
M. Julien : Je trouve que vous
avez un bon argumentaire pour amener ça à tous les ans.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Bien, pourquoi le
ministre, il veut maintenir...
Une voix
: ...
• (15 h 30) •
Mme Ghazal : ...le suspense?
Merci...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Ghazal : …bien, je vais
répéter ce que je veux dire, là, ce que j'ai dit, et je voulais juste savoir
qu'est-ce qu'en pensait le ministre.
M. Julien : Je trouve que vous
avez un bon argumentaire pour amener ça à tous les ans.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Mais pourquoi le ministre,
il veut maintenir le…
Une voix
: …
Mme Ghazal : …le suspense.
Merci, merci cher collègue de me souffler… Pourquoi est-ce qu'il veut maintenir
le suspense et pas juste nous dire… comme ça, je vais épargner ma salive pour
d'autres sujets, parce qu'il y a… j'en ai plein d'autres sujets pour l'amendement
à l'article 2 du ministre. Pourquoi il ne nous dit pas tout de suite s'il est d'accord
ou pas? Parce que s'il nous dit : Oui, oui, je suis d'accord, je vais
arrêter d'essayer de le convaincre, puisqu'il est d'accord.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Bien, c'est un sous-amendement,
en fin de compte, je pense, qui est éclairé, qui comprend certaines notions de
la périodicité de l'avis, il y a le délai de 60 jours, qu'on a eu l'occasion de
discuter a priori, qui même par la discussion avec le député de Jonquière
faisait en sorte… bon, on souhaiterait que ça soit rendu public plus rapidement.
Toutefois, bien, on a un délai prescrit, là, par la proposition du sous-amendement,
qu'on ne peut pas vraiment le rendre plus rapidement. Après ça, on a demandé de
prendre position ou de dire que ça va être fait, l'analyse va être faite au
maximum 30 jours. Alors, c'est tous ces éléments-là dans le sous-amendement. Et
c'est un sous-amendement, là, qu'on a amené, nous, en fin de compte, un amendement.
Puis ici, il y a des précisions dans le sous-amendement qui nous apparaissent
éclairées.
Mme Ghazal : O.K. Donc, vous
êtes d'accord avec le sous-amendement. Parce que, moi, j'ai… c'est ma deuxième commission,
puis d'habitude le ministre, il dit : C'est pour telle raison, vous allez
être contre ou, pour telle raison, vous allez être pour. C'est rare qu'ils
disent qu'ils vont être pour, mais il le dit d'entrée, ça fait que, comme ça,
on essaie de discuter puis de se convaincre. Parce que peut-être qu'il y a eu
des discussions auxquelles je n'ai pas participé, donc je ne suis pas au
courant. Donc, c'est pour ça que je pose la question de façon peut-être qui a
l'air un peu naïve, mais ça pose vraiment au ministre pour savoir s'il est
d'accord ou pas. Moi, je ne suis pas au courant de s'il y a eu d'autres
discussions avant.
M. Julien : Habituellement,
quand on est contre, on le signifie assez rapidement, même d'entrée de jeu.
Naturellement, si on a terminé les discussions, on serait prêts à mettre ça aux
voix, là, le sous-amendement.
Mme Ghazal : O.K. Donc, je
traduis : le ministre est pour le sous-amendement. Très bien, merci.
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur le sous-amendement? S'il n'y a pas
d'autres interventions, je serais prêt à le mettre aux voix. Est-ce que le sous-amendement
proposé par le député de Laval-des-Rapides est adopté?
M. Polo : Par appel nominal,
monsieur.
Le Président (M. Lemay) : Par
appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui. M. Polo
(Laval-des-Rapides)?
M. Polo : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Montpetit (Maurice-Richard)?
Mme Montpetit : Pour.
La Secrétaire
:
M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Julien (Charlesbourg)?
M. Julien : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M.
Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Lévesque (Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Lemay
(Masson)?
Le Président (M. Lemay) :
Abstention. Le sous-amendement est adopté.
Donc, nous revenons à l'amendement tel
qu'amendé. C'est ça, Mme la secrétaire? D'accord. Donc, est-ce qu'on a des
interventions sur l'amendement proposé par le ministre tel qu'amendé?
Une voix
: ...
Le Président (M. Lemay) : Oui.
Précision sur le temps de parole de l'amendement. M. le député de Laval-des-Rapides,
il vous reste environ 45 secondes.
M. Polo : Bien, en fait, pour
l'ensemble des collègues des oppositions, c'est ça que je vous demande comme
précision, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : Ça
dépend, là, du collègue, là.
M. Polo : Bien, commencez, là,
à tour de rôle.
Le Président (M. Lemay) : Ma
collègue de Mercier, il ne lui reste plus de temps.
M. Polo : Le collègue de Jacques-Cartier?
Le Président (M. Lemay) : De Jacques-Cartier,
il reste tout son temps.
M. Polo : La collègue de Maurice-Richard?
Le Président (M. Lemay) : Vous
en avez des questions, M. le député.
M. Polo : Mais non, mais...
Le Président (M. Lemay) : Il
ne reste plus de temps.
M. Polo : O.K. Et D'Arcy-McGee?
Le Président (M. Lemay) :
Environ 8 minutes.
M. Polo : 8 minutes,
parfait. Je vais laisser...
Le Président (M. Lemay) :
Donc, s'il n'y a...
Une voix
: ...
Le Président (M. Lemay) : Non.
S'il n'y a pas d'intervention sur l'amendement tel qu'amendé, je serais prêt à
mettre aux voix l'amendement. Est-ce que l'amendement est adopté? Par appel
nominal.
La Secrétaire
: Donc, M. Julien
(Charlesbourg)?
M. Julien : Pour.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M.
Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : Pour.
La Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire adjoint
:
M. Lévesque (Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M. Polo
(Laval-des-Rapides)?
M. Polo : Abstention.
La Secrétaire
: Mme Montpetit
(Maurice-Richard)?
Mme Montpetit : Abstention.
La Secrétaire
: M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley
: Abstention.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?...
La Secrétaire
:
M. Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Lévesque (Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
M. Polo (Laval-des-Rapides)?
M. Polo : Abstention.
La Secrétaire
:
Mme Montpetit (Maurice-Richard)?
Mme Montpetit : Abstention.
La Secrétaire
:
M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley
: Abstention.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Contre.
La Secrétaire
:
M. Lemay (Masson)?
Le Président (M. Lemay) :
Abstention.
La Secrétaire
: C'est
adopté.
Le Président (M. Lemay) :
Donc, l'amendement est adopté. Alors, nous revenons à l'article 2, tel
qu'amendé. Est-ce qu'il y a des...
M. Polo : Est-ce qu'on
pourrait, M. le Président, avoir une copie... tel qu'amendé? Parce qu'il y a eu
plusieurs documents, plusieurs amendements, sous-amendements, retirés, etc.
Peut-être juste prendre le temps de nous le donner, là, parce qu'honnêtement,
moi, j'ai devant moi le sous-amendement, j'ai devant moi l'article original,
mais je sais qu'il a changé...
Le Président (M. Lemay) :
Donc, je comprends qu'il y a une demande pour avoir une nouvelle copie de
l'article 2 tel qu'amendé et je dois demander le consentement au ministre
s'il veut soumettre une copie de l'article 2 tel qu'amendé. C'est une
demande... Vous pouvez dire «consentement» ou «pas de consentement».
M. Julien : Écoutez, je ne
connais pas les pratiques, moi là, là, mais si on peut avoir une meilleure
lecture avec les éléments amendés, là... Mais il y a un sous-amendement qui
vient de mon collègue puis un amendement qui vient de ce côté-ci. Donc, la
pratique c'est qu'ici on s'occupe de produire les éléments qui viennent
intégrer les sous-amendements et les amendements?
Le Président (M. Lemay) : Mais
c'est une demande exceptionnelle, je ne sais pas… Mais, je veux dire, c'est une
demande légitime. Si vous consentez puis que votre légiste veut le remettre en
forme… Allez-y.
M. Polo : Ça dépend. C'est à
la secrétaire de la commission, M. le Président, je veux dire… tous les
documents sont soumis électroniquement, c'est juste…
Le Président (M. Lemay) :
C'est pour ça, en fait, qu'après discussion avec… Donc, on m'indique que le secrétariat
ne fait pas ce genre de requêtes là habituellement, M. le député, puisque
l'amendement et le sous-amendement ont été fournis et lus. J'imagine… Je n'ai
pas d'autres réponses à vous fournir, M. le député.
M. Polo : Même avec
consentement, parce que…
Le Président (M. Lemay) :
Bien, c'est pour ça que je demande s'il y a consentement…
M. Polo : Mais il y a
consentement, mais
M. Julien : Mais oui, on
consent, donc, on va faire préparer ça.
Le Président (M. Lemay) : Parfait.
Donc, est-ce que, M. le député, vous voulez poursuivre avec des questions sur
l'article 2 tel qu'amendé?, en attendant qu'on fasse la distribution.
M. Polo : Oui. On va
poursuivre.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Maurice-Richard.
Mme Montpetit :
Oui, M. le Président, je pense que la demande de mon collègue, elle est quand
même assez simple, puis le ministre l'a évoqué, là, c'est juste pour faciliter
les échanges, les travaux, qu'on ait tous la même lecture. Est-ce qu'il est
possible de demander… je ne sais pas si c'est exceptionnel, à ma connaissance,
généralement, c'est le secrétariat qui s'en occupe. Si ce n'est pas le cas,
est-ce qu'exceptionnellement il pourrait être préparé, ce document, qu'on
puisse continuer par la suite, mais qu'on attende… qu'on suspende quelques
secondes, le temps de l'avoir, avant de continuer les échanges?
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce qu'il y a consentement pour qu'on suspende quelques instants?
M. Julien : Consentement.
Mme Montpetit : Parfait. 15
secondes…
Le Président (M. Lemay) :
Suspendons les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 15
h 38
)
16 h (version non révisée)
(Reprise à 16 h 1)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, nous reprenons nos travaux. Nous revenons à l'article 2 tel
qu'amendé, et je suis prêt à recevoir des commentaires sur l'article 2 tel
qu'amendé, soit la partie 22.0.1.1. Donc, il n'y a aucun temps de parole
qui a été utilisé à date sur l'article 2, donc vous avez tout votre temps.
M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci beaucoup,
M. le Président, et merci à l'équipe du ministre et au secrétariat également
pour votre collaboration, M. le Président. Je... bien, comme vous le
savez, là, quand on a débuté, là, l'article 2, dès le départ, le ministre
nous a présenté un premier amendement. Donc là, nous revenons au texte amendé,
mais également nous revenons à nos temps de parole originaux auxquels nous
avons droit sur le débat d'un article.
Cet article-là, M. le Président, selon
moi, va permettre entre autres d'aborder en long et en large, même si c'est...
ici, on a passé beaucoup de temps à discuter du tarif Là, mais d'entrée de
jeu, l'article 2, au paragraphe 22.0.1.1, d'entrée de jeu, il aborde
la question des tarifs, et bien sûr la question de l'indexation. Le ministre et
moi avons eu l'occasion d'échanger plusieurs fois sur son interprétation du pourquoi
l'indexation était utile, nécessaire, pourquoi l'indexation permettrait entre
autres d'épargner tous les acteurs, en premier lieu, Hydro-Québec, le gouvernement,
le ministère, les différents intervenants, les experts, la régie. Donc, selon
lui, et en fait je ne fais aucune... je ne fais aucune présomption, ici, là, je
reprends l'argumentaire du ministre qu'il nous répète depuis des mois, qui est
basé sur l'argumentaire ou l'un de ses argumentaires principaux qui est la
simplification du processus, et son extrême simplification qui est le résultat
final de cette démarche-là résulte en l'utilisation de l'indice des prix à la
consommation pour l'utiliser comme point de référence pour toute hausse
annuelle, au-delà de la première année, qui est un gel des tarifs.
La base de son argumentaire, c'est
qu'après cinq ans... après quatre ans d'indexation et après cinq ans de la...
selon le projet de loi, bien, la Régie de l'énergie serait, à ce moment-là,
mandatée de faire une cause tarifaire, exercer ce qu'elle effectue actuellement
sur une base annuelle, cserait mandatée pour faire une cause tarifaire afin de
déterminer la hausse raisonnable à l'année cinq, donc en prévision de l'année
six. Et par la suite, ce que j'en comprends, c'est que le mécanisme
d'indexation serait repris à partir de ce moment-là. Est-ce que je comprends
bien, M. le ministre?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Polo : M. le
Président, M. le ministre.
M. Julien : Oui, merci,
M. le Président. Donc, effectivement, après le gel de 2020 et les années
d'inflation pour quatre ans, à la cinquième année, cause tarifaire, et, après
ça, on refait le cycle sur cinq ans.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Polo : Parfait. Donc l'objectif,
ici, c'est comme le ministre le mentionne, l'objectif derrière cet article,
c'est, selon lui... ou en fait la conséquence de cet article, c'est de
s'épargner 10 à 15 millions de dollars en coûts...
Le Président (M. Lemay) :
...M. le député.
M. Polo : Parfait. Donc
l'objectif, ici, c'est comme le ministre le mentionne. L'objectif derrière cet
article c'est, selon lui, ou en fait la conséquence de cet article, c'est de
s'épargner 10 à 15 millions de dollars en coûts associés à l'exercice
annuel de la Régie de l'énergie, 1 800 questions, c'est bien ça, M.
le ministre? 1 800...
M. Julien : 1 500.
M. Polo : 1 500. Ah!
M. Julien : On n'est pas
à 300 près.
M. Polo : 1 500
questions, des dizaines, des centaines d'heures d'audience. Et tout ça pour
huit mois de travaux en termes d'utilisation des effectifs du ministère, et de
la régie, et des différents intervenants, bien sûr, au niveau de la...
d'Hydro-Québec et des différents participants. Ma première, si on peut dire, ma
première interrogation à ce niveau-là, M. le Président, et je la répète encore,
parce que le ministre a l'occasion de répéter son interprétation, en fait, son
argumentaire sur la pertinence de ce projet de loi là. Moi, au-delà de l'aspect
de la simplification, parce qu'il faut aussi qu'il y ait un aspect de
pertinence, M. le Président. O.K.?
Et on se fait... On se fait, ici, rappeler
à l'occasion par les collègues dans nos échanges, moi, ce que j'essaie de
trouver, honnêtement, comment justifier sur la base de la pertinence, comment
justifier que nous laissons tomber un mécanisme sur une base annuelle pour le
faire aux cinq ans, un mécanisme qui a pour objectif de déterminer le juste
prix, un exercice qui, oui, je concède, à travers les années, est devenu un
exercice qui est sûrement long, exhaustif, je dirais, plutôt que long,
exhaustif, qui est pour certains peut-être éreintant, pour certains pourrait
être déterminé comme étant coûteux sur... Si vous analysez le 10 à
15 millions sur l'angle... sous l'angle relatif, je serais le premier à
vous dire qu'il est excessivement moins coûteux que de ne pas faire l'exercice
comme tel sur une base annuelle.
Mais là où j'ai de la misère, M. le
Président, c'est quand on regarde la composition des prix à la consommation, de
quelle façon la composition de l'indice des prix à la consommation, les
différents éléments qui servent à déterminer la hausse... la hausse de
l'inflation sur une base annuelle, quel est l'élément de pertinence, quels sont
les différents éléments à l'intérieur de l'indice des prix à la consommation
qui sont corrélés avec l'exercice de la régie, avec les différents intrants que
la régie utilise pour déterminer le juste prix, pour déterminer quel est ce
juste prix en fonction des coûts, des coûts annuels, ou la croissance des coûts
annuels en termes de transport, en termes de distribution, en termes des
différents effectifs, aussi des coûts associés peut-être aux différents projets
d'Hydro-Québec.
Donc, c'est là où j'ai plusieurs questions
avec le ministre. Puis je pense que... Je sais que la ministre, depuis...
depuis le début de nos échanges sur l'étude article par article, il dit :
«Ah? j'ai hâte d'arriver là. J'ai hâte de pouvoir échanger». Puis parfait. Je
pense que c'est le moment propice à l'article 2 pour justement échanger
sur la conception de... et la pertinence, et surtout la corrélation de
l'inflation de l'indice des prix à consommation versus le juste prix qui,
traditionnellement, depuis au-delà d'une vingtaine d'années, était déterminé
par la Régie de l'énergie par l'exercice d'une cause tarifaire par... sur une
base annuelle, il faut bien le préciser, sur une base annuelle et qui prend en
considération la contribution et la participation de différents intervenants.
En premier lieu, les clients, mais également les experts.
• (16 h 10) •
Jeudi dernier, par exemple, la Régie de
l'énergie a rendu une décision, une décision rendue en fonction d'une demande
d'une société qui est régie par la Régie de l'énergie, qui n'est pas dans le
domaine de l'électricité, qui est dans le domaine du gaz naturel, et qui avait
entre autres proposé une basse de tarif, mais après un exercice complet...
M. Polo : ...une décision
rendue en fonction d'une demande d'une société qui est régie par la Régie de
l'énergie, qui n'est pas dans le domaine l'électricité, qui est dans le domaine
du gaz naturel, et qui avait, entre autres, proposé une baisse de tarifs, mais
après un exercice complet de la Régie de l'énergie. Et la baisse en question
était supérieure à celle demandée par la société en question. Donc, je
commencerais par là. Je commencerais par là, peut-être demander au ministre de
m'expliquer puis d'aller plus loin, d'aller plus loin que l'argumentaire qu'il
nous a habitués, là, depuis les dernières semaines, les derniers mois, qui est
basé sur la simplification, parce que cette partie-là, on l'a bien comprise. On
peut ne pas être d'accord, mais on l'a bien comprise. M. le ministre.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui. Merci, M. le
Président. Écoutez, ça fait déjà quelques mois qu'on discute de ça. L'indice
des prix à la consommation, et naturellement la progression de l'IPC, utilisé
d'ailleurs par le dernier gouvernement, là, quand il est venu faire un décret
de préoccupation sur les tarifs d'électricité, est un indice évolutif, en
réalité, qu'on peut clarifier... qu'on peut qualifier de prévisible. Je réitère
ici, avec le tableau, la corrélation historique. On a fait aussi l'exercice, M.
le Président, pour les 40 dernières années, avec la corrélation historique sur
une base de long terme entre le taux d'inflation qu'on souhaite utiliser dans
le projet de loi n° 34 et la hausse tarifaire
moyenne. Naturellement, on observe également que l'inflation, l'IPC, ont une
valeur ajoutée, c'est-à-dire une plus grande linéarité par rapport aux hausses
tarifaires du passé. Quand on a eu 4,3 %, en 2014, c'était plus de trois
fois l'inflation, 2,9 %, en 2015, c'était près de trois fois l'inflation,
et, sur la longue période, on observe l'inflation.
Quand mon collègue de Laval-des-Rapides
mentionne les frais... notre argumentaire n'a jamais été bâti autour des frais
de 15 millions. Naturellement, comme gouvernement, on pense que 15 millions,
ce n'est pas rien, sur base annuelle, mais la simplification vise à dire :
Sur une période, on augmente la périodicité et on va assurer à la clientèle,
après le gel tarifaire, une hausse à l'inflation, comme on fait dans plein de tarifications,
au gouvernement. Naturellement, a posteriori, après cinq ans, il y aura une
cause tarifaire faite par la régie. Alors, c'est là toute la pertinence, c'est
d'offrir de la prévisibilité connue par les consommateurs. Et je réitère que le
compte d'écart, qui, depuis des semaines, on en discute... que les partis d'opposition
ont dit : Oui, mais donnez l'argent du compte d'écart. On ne peut pas
libérer le compte d'écart avec le mode tarifaire actuel. Alors, l'indexation,
ça va être prévisible, ça va être connu, ça démontre clairement que, sur 40
ans, on ne s'est pas trompés, et naturellement, après cinq ans, on aura une
cause tarifaire, et ça va nous permettre également, M. le Président, de
retourner, sur la première facturation plus de 500 millions à la
clientèle.
Et on réitère aussi que l'autre élément important
du projet de loi n° 34, primordial du projet de loi n° 34, c'est que le système tarifaire actuel ne favorise
pas l'efficience et la réduction des coûts par la société d'État, Hydro-Québec.
Le système actuel fait en sorte que l'ensemble des coûts sont cumulés par Hydro-Québec,
on lui accorde 8,2 % de rendement par-dessus, et les revenus doivent être,
après ça, appareillés au même niveau, d'où l'augmentation tarifaire. Nous
autres, on dit : Non, c'est terminé, ça. Terminé. Vous allez connaître vos
revenus, ça va être à l'inflation, et, s'il vous plaît, maintenant, travaillez
vos coûts de manière efficiente. C'est un changement dans les paradigmes mêmes
de la gestion d'Hydro-Québec.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci beaucoup, M.
le Président. M. le Président, moi, je retiens ou... en fait, ce sur quoi je
reviens, c'est la corrélation, pas tant du tableau, parce que, M. le Président,
je peux, à ce moment-là, revenir sur le passé et faire l'interprétation...
M. Polo : …M. le Président,
moi, je retiens ou je… En fait, ce sur quoi je reviens, c'est la corrélation
pas tant du tableau… Parce que, M. le Président, je peux à ce moment-là revenir
sur le passé et faire l'interprétation que je souhaite. On peut faire dire aux
chiffres ce qu'on veut, malgré qu'il y a aussi l'adage qui dit : Les
chiffres ne mentent pas. Mais, si je ne me trompe pas, M. le Président, je
pense que le ministre est comptable de formation, et si… et vous connaissez
aussi l'adage, qu'on peut faire de la comptabilité créative, une interprétation
créative des chiffres, O.K.? Et dans le cas du tableau… C'est pour ça que le
tableau, je lui accorde plus ou moins de l'importance, M. le Président. Parce
que si on se base sur le passé pour déterminer l'avenir, et c'est
l'argumentaire du ministre, c'est l'argumentaire de dire : Ne… Changeons
de cap. Ça a été l'argument utilisé, ça a été l'expression utilisée vendredi lors
de la motion d'interpellation : Changeons de cap. C'est un changement de
cap. Nous utilisons… Ça veut dire que le ministre présume ou assume que, pour
l'avenir, Hydro-Québec fera ou développera différents projets qui vont, à ce
moment-là, impacter de façon importante… ou pas s'il y a absence de projet…
importante ou pas la détermination des tarifs.
Maintenant, ce gouvernement s'est
clairement opposé, notamment à un projet de développement d'éolien, O.K., dès
le début du gouvernement. C'est sa prérogative, c'est son droit, O.K.? Alors,
il y a aussi une expression économique : ceteris paribus, toutes choses
étant égales par ailleurs. Si actuellement le projet n'a… le gouvernement n'a
aucun projet d'envergure du genre éolien puisqu'il s'est clairement prononcé
sur le projet d'Apuiat, en quoi le contexte actuel permettrait de justifier
qu'une hausse des tarifs moyenne sur les 15 dernières années pourrait
s'appliquer dans les années à venir? En quoi?
Ma question est légitime parce que les
quatre dernières années font la démonstration qu'il n'y a pas eu de hausse
importante des tarifs, d'abord, et qu'on est même en droit d'espérer… compte
tenu de la gestion des différents projets… on était même en droit d'espérer
d'avoir non seulement un gel, mais peut-être même une baisse. Alors, moi, ce
que j'ai apporté comme argument : … vous étiez présent vendredi lorsqu'on
a participé à la motion d'interpellation, M. le Président… Si nous utilisons la
formule du ministre qui est de dire : En considérant le gel pour l'année
2020 plus une augmentation à l'inflation pour les quatre années suivantes en
utilisant la moyenne de hausse de l'inflation des 15 dernières années qui,
selon lui, représente autour de 1,7 %, 1,8 %, là, disons-le comme ça,
ou même peut-être 2 %... O.K., mais, selon lui, c'est déjà moins haut,
moins élevé, moins important que les hausses subies au cours des 15 dernières
années. Voilà l'argument du ministre.
• (16 h 20) •
Maintenant, lors de la mise à jour
économique de jeudi dernier, le ministre des Finances a déposé une mise à jour
économique dans laquelle il anticipe… et ça fait partie de sa prévision
économique… il anticipe qu'au cours des deux prochaines années l'inflation
augmentera de 2,2 %. À 2,2 %, même à 70 % du 2,2 % d'inflation,
c'est près du double sinon le triple de la moyenne des hausses, si on peut
dire, déterminées par la Régie de l'énergie au cours des quatre dernières
années. Alors, ma question pour le ministre : Quelle est la corrélation?
Clairement, si on se base sur les prévisions de la hausse de l'inflation au
cours des prochaines années, il n'y a pas de corrélation. Il n'y a pas de
corrélation. Le seul impact prévisible, c'est qu'en utilisant la… le calcul, en
utilisant la formule du ministre proposée par le projet de loi n° 34, c'est
garanti à ce moment-là que les Québécois vont finir par payer plus cher alors
que l'exercice annuel…
M. Polo : ...prévisible. C'est
qu'en utilisant le calcul, en utilisant la formule du ministre proposée par le projet
de loi n° 34, c'est garanti, à ce moment-là, que les Québécois vont finir
par payer plus cher. Alors que l'exercice annuel de la Régie de l'énergie qui
est basé sûr :
«S'assurer que les tarifs et autres
conditions applicables à la prestation du service sont justes et
raisonnables»...
Alors, en quoi l'utilisation de
l'inflation comme point de référence est juste et raisonnable? Et là je vous
parle de la Loi sur la Régie de l'énergie, à l'article 49, au point
numéro 7. En quoi, l'utilisation de l'inflation comme point de référence
est juste et raisonnable?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, ce qui est
défini comme juste et raisonnable, c'est le processus de tarification qui est
prévu par la loi. La fixation des taux justes et raisonnables implique un
équilibre entre les intérêts de l'investisseur et ceux du consommateur comme on
l'a déjà discuté, je pense, c'est la semaine dernière ou il y a deux semaines, M.
le Président. Naturellement, mon collègue de Laval-des-Rapides dit : Sur
base historique, ce n'est pas ce que l'avenir nous réserve. Pourtant, Hydro-Québec
a clairement mentionné que sa demande tarifaire aurait été un peu au-dessus de
deux cette année, le cas échéant.
Ce qu'on comprend également, c'est quand
on regarde l'ensemble des coûts... Par exemple, la volonté de faire
l'électrification et la transition énergétique sur l'île de Montréal qui va
amener des investissements parce que par exemple, si on veut que les immeubles
au mazout ou certains immeubles, en réalité, au gaz naturel soient à
l'électrification, éventuellement vont rentrer dans la cause tarifaire le cas
échéant. Alors, nous, qu'est-ce qu'on donne comme assurance c'est que l'an
prochain ça va être un gel puis après ça, ça va être à l'inflation.
La régie va arriver dans cinq ans sur
cette période-là, là, ça aurait été 70 % de l'inflation. Et là, la régie
va arriver à terme, va regarder l'état de situation puis va venir faire une
cause tarifaire. Quand on parle de simplification, c'est : Donnons-nous
une période plus longue parce qu'on l'a regardé sur 15 ans, on l'a regardé
sur 40 ans, on l'a même regardé, ça a de l'air, jusqu'en 1963,
corrélation, inflation, hausse tarifaire : toujours maintenus. Et là on
nous dit : Non, mais ce n'est plus comme ça que ça va être dans le futur.
C'est de même depuis 1963 mais l'an prochain, ça adonnait que ce n'était plus
de même.
Nous on dit : Écoutez, là, l'an
prochain, c'est un gel, après ça c'est l'inflation et dans cinq ans, cause
tarifaire de la régie. On augmente la périodicité, on simplifie le processus,
on donne de la prévisibilité puis on retourne 500 millions à la clientèle.
C'est ça le projet de loi n° 34. C'est tout.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Polo : M. le Président, le
ministre nous dit : C'est très simple, on retourne 500 millions. J'en
conviens. De toute façon, le 500 millions était dans un compte d'écart
comme lui-même se plaît à nous le rappeler. C'était prévu. C'était déjà prévu
que le 500 millions allait être remboursé de toute façon sur une période
de trois à cinq ans. Alors, on va s'entendre que c'est toujours mieux de
recevoir l'argent en avance que plutôt sur une période de trois à cinq ans.
Ceci dit, ceci dit, le ministre nous dit : Ah! Il nous prend une période
spécifique et autre. Moi, ce que je lui dis c'est qu'actuellement, le
gouvernement s'est prononcé, il n'y a aucun projet d'envergure. Aucun projet
d'envergure.
Maintenant, la gestion de coûts de se
fait... on l'a démontré au cours des quatre dernières années, sans projet
d'envergure, Hydro-Québec... malgré le fait qu'Hydro-Québec demande des hausses
au-delà de 1,5 même des fois près de 2 %, la Régie de l'énergie a reconnu,
année après année, que la hausse moyenne était soit entre 0,5, 0,7 ou
0,9 %, en deçà du 1 %. O.K. alors, je demande de nouveau au
ministre : Comment définit-il... comment explique-t-il qu'en utilisant
l'inflation comme point de référence pour l'année deux, trois, quatre et
cinq... comment explique-t-il, comment réussit-il à démontrer la pertinence que
l'inflation comme point de référence permettra d'arriver à un juste prix et
raisonnable?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, je peux
relire la définition de juste prix. Alors, juste prix : «Processus de
tarification prévu par la loi, c'est-à-dire la fixation de taux justes et
raisonnables, implique un équilibre entre les intérêts de l'investisseur et
ceux du consommateur». Maintenant, retournons en arrière, M. le Président...
M. Julien : ...alors je peux
relire la définition de «juste prix». Alors, «juste prix» : «Processus de tarification
prévu par la loi, c'est-à-dire la fixation de taux justes et raisonnables;
implique un équilibre entre les intérêts de l'investisseur et ceux du
consommateur.»
Maintenant, retournons en arrière, M. le
Président. Retournons en arrière. L'exemple, là, du juste prix mentionné par
cause tarifaire, puis on nous dit toujours ça, hein? Le fameux juste prix
déterminé par cause tarifaire. 2014, je reviens à 2014, toujours une année que
j'aime bien mentionnée, 4,3 % d'augmentation. Mais après ça, il y a
mécanisme d'écart de rendement qui vient dire : Aïe, en 2014, l'écart de
rendement, plus de 100 millions d'écarts de rendement. Le fameux juste
prix. Alors là, il y a des gens qui ont posé 1 500 questions. Ils ont
passé huit mois à analyser ça, virer ça à l'endroit, virer ça à l'envers,
regarder en dessous, au-dessus pour être sûr d'avoir ce que mon collègue
qualifie de juste prix. Puis on se trompe du simple au double par rapport à ce
qui se réalise vraiment. Alors, nous, on pense que, sur une période de
60 mois, la régie va pouvoir faire un travail adéquat par cause tarifaire,
mais dans l'intervalle, là, on va appliquer l'inflation, qui a été beaucoup
plus linéaire que ce fameux juste prix en dent de scie et qui, à chaque fois,
ne frappait pas bull's eye, mais frappait du simple au double, qui a occasionné
des écarts de rendement pas à la marge du tout.
Puis on réitère. Si le gouvernement
précédent avait fait le choix qu'on fait aujourd'hui, en excluant un gel tarifaire
puis le retour de 500 millions, juste de dire, quand ils sont arrivés au
pouvoir en 2003 : Ça va être l'inflation sur les tarifs, c'est
2,4 milliards de moins que la clientèle aurait payé. Probablement que
certains experts à l'époque auraient dit : Non, non, mais le juste prix,
s'il vous plaît. Oui, les mêmes experts auraient dit ça à l'époque, mais ça
aurait été tellement judicieux qu'ils le fassent, comme gouvernement, tellement
judicieux pour fait économiser 2,4 milliards à l'ensemble de la clientèle,
pour transférer le risque à Hydro-Québec.
Maintenant, je vais expliquer une autre
fois, une fois supplémentaire, M. le Président, le fameux 500 millions du
compte d'écart, parce que mon collègue dit : Oui, mais on l'aurait eu dans
deux, trois ans. Ce n'est pas si simple que ça, M. le Président, je le réitère.
Le compte d'écart, c'est un compte de provisions qu'Hydro-Québec doit maintenir
dans ses livres pour faire face à des éventualités et, bon an, mal an, il doit
continuer d'avoir un 500 millions qui, à terme, ne serait jamais libéré
parce que c'est une obligation de la cause tarifaire et de la tarification
actuelle. Alors, mon collègue de Laval-des-Rapides, lui, il prétend que
dire : Oui, mais il aurait été retourné dans deux, trois ans. En même temps
qu'il y aurait eu des sommes de retournées, en même temps il y aurait eu des
sommes de cotisées. Au net, zéro dans les poches.
Alors, oui, c'est un compte d'écart qui,
une partie, retourne année après année et qui est reconstitué. Alors, je reçois
dans la poche de droite puis je dépose dans la poche de gauche, comme
clientèle. Alors, quand est-ce que je l'obtiens déjà? Jamais. Jamais. Je
reçois, je donne, je reçois, je donne. Je fais juste passer, moi, je suis un
passeur. On change le mode de tarification, on abolit le compte d'écart, on
retourne le 500 millions. Là, je pense que cet exemple-là, là, là,
j'essaie de le figurer le mieux possible. Ça appartient... Oui. Non, mais, en
même temps qu'on le redonne, tu dois recotiser au compte d'écart, parce qu'il y
aura toujours un compte d'écart qui sera dans les coffres d'Hydro-Québec. Donc,
s'il est dans les coffres d'Hydro-Québec, il n'est pas dans les poches de la
clientèle. Pour moi, c'est simple comme ça. Je pense que ça va bien figurer, M.
le Président. Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci beaucoup, M.
le Président. Je concède que le compte d'écart n'est jamais complètement vidé
et c'est pour ça qu'il y avait même une loi qui a été adoptée pour proposer que
ce soit la moitié du compte d'écart qui soit, à ce moment-là, retourné et
qu'annuellement, l'exercice soit effectué. Et donc ce n'est pas comme si on
parle de 100, on vide 50 puis, l'année d'après, on vide 50 puis on se retrouve
à zéro. En effet, la situation actuelle fait que le compte d'écart est renfloué
en cours d'année et c'est la raison pour laquelle, à partir de 2017, la
Vérificatrice générale l'a mentionné, le mécanisme de remboursement était...
commençait à être mis en application. • (16 h 30) •
Ceci dit, M. le Président, je répète ma
question parce qu'elle est fondamentale, elle est fondamentale dans la
situation où, si vous proposez un projet de loi à travers... et dans lequel
vous incluez...
16 h 30 (version non révisée)
M. Polo : ...commençait à
être mis en application.
Ceci dit, M. le Président, je répète ma question
parce qu'elle est fondamentale. Elle est fondamentale dans la situation où, si
vous proposez un projet de loi à travers... et dans lequel vous incluez une
formule, un nouveau mécanisme de... pour déterminer la hausse des tarifs sur
une base annuelle, vous devez... vous avez la responsabilité... La seule chose
responsable, c'est de venir expliquer en quoi le nouveau mécanisme basé sur
l'inflation, la hausse de l'inflation... en quoi la hausse de l'inflation est
corrélée en fonction de la hausse des coûts à l'intérieur d'Hydro-Québec, et
comment cette hausse-là, en fonction des coûts de l'inflation, comme cette
hausse-là sert à déterminer la nouvelle formule qui permettra de déterminer le
coût juste ou le tarif, le prix juste et raisonnable.
Ça, la façon de... je serais très attentif
d'écouter le ministre pour m'expliquer en quoi les différents intrants, en quoi
les différentes valeurs, les différentes... en quoi les différentes composantes
qui actuellement permettent à la régie de déterminer le juste prix, le prix
juste et raisonnable, en quoi on retrouve cela dans la définition même de
l'inflation, au-delà du simple fait qu'il fait un rappel historique basé sur
l'inflation et qui... selon lui, les deux formules se chevauchent sur une
période de 15 ans. O.K.?
Moi, je pourrais faire de même puis lui
dire : Regardez, sur les quatre dernières années, là, il n'y a aucune
corrélation, M. le Président. O.K.? Il n'y a aucune corrélation. Je viens de
vous faire un beau graphique, O.K.? En quoi... Puis je l'ai pris sur une
période de quatre ans, M. le Président. Bon. Vous savez quoi? Je me donne le
droit, je me donne le droit, comme gouvernement élu par la population, gouvernement
majoritaire, je me donne le droit d'avoir... de pouvoir décider que ma période
de quatre ans est juste et raisonnable, qu'elle est représentative et qu'au
cours des quatre dernières années, bien, compte tenu que la hausse de
l'inflation a été du double, sinon du triple, bien, selon moi, cette période-là
est justifiée. C'est un tableau didactique, ça, M. le Président... Ça passe.
Le Président (M. Lemay) :
C'est une feuille blanche avec deux lignes plus ou moins parallèles.
M. Polo : Bien, voilà...
Mais c'est... Honnêtement, il y a eu un énorme travail scientifique derrière
ça, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Hum-hum.
M. Polo : Pourquoi je
vous dis ça? C'est parce que... Et, en plus de ça, le ministre il dit... il
recule sur les 40 dernières années, etc. Et moi, je lui dis : Écoutez,
il y a des facteurs qui actuellement, si on regarde vers l'avenir... Parce que
le ministre peut faire... c'est son droit, il peut porter un jugement sur les
décisions du précédent gouvernement.
Mais moi, je regarde vers l'avenir et je
regarde sur des décisions annoncées, qui sont publiques, sur des... si on peut
dire, sur une vision qui a déjà été dévoilée. Quand je vous parle, par exemple,
des projets éoliens d'Apuiat, etc., le ministre et le premier ministre sont...
se sont clairement exprimés sur ce genre de projets là.
Ce qui les intéresse, ce qui intéresse le ministre...
et je l'applaudis, tant mieux, je l'ai même félicité et je l'encourage, notamment,
à prospecter le plus possible les différents marchés nord-américains, du
Nord-Est et et de nos voisins de l'Ontario pour essayer de signer des ententes
et de conclure des ententes afin qu'on puisse exporter le plus possible nos
surplus d'électricité. Ceci dit, M. le Président, dans le contexte
actuel, dans le contexte qu'on connaît, de la part de ce gouvernement, de la
part du ministre, il n'y a aucun projet significatif, pas à ma connaissance. Le
ministre n'a... s'est retiré du projet Apuiat. Le ministre n'a pas fait aucune
annonce à savoir... Et compte tenu des surplus en électricité, le ministre n'a aucunement
annoncé des projets, que ce soit le nouveau barrage ou, par exemple, comme le gouvernement
de la 40e législature... avait même mis sur pied des projets
d'hydroliennes. Vous allez vous en rappeler, là, c'était peut-être juste avant
que vous et moi soyons membres ici de l'Assemblée nationale, il y avait des
projets d'hydroliennes à l'époque, des projets significatifs. Le gouvernement
actuel n'a aucun projet en ce sens.
Moi, ce que je lui dis... lui demande...
En fait, c'est l'interprétation que je fais de son tableau, c'est que son exemple
ne tient pas la route si on regarde vers l'avant. S'il souhaite utiliser...
M. Polo :...le présent gouvernement
n'a aucun projet en ce sens. Donc, moi, ce que je lui demande... En fait,
l'interprétation que je fais de son tableau, c'est que son exemple ne tient pas
la route si on regarde vers l'avant. Si soit utilisé un graphique basé sur les
15 dernières années, il faudrait qu'il analyse les données des
15 dernières années en retirant les mêmes projets qu'il dénonce aujourd'hui.
Si sa méthode, son approche, est moindrement, si on peut dire, basée ou... je
vais utiliser le terme ici «pertinente» en termes historiques ou en termes
scientifiques, il faudrait, à ce moment-là, qu'il compare des pommes avec des
pommes pour pouvoir justifier son argumentaire.
Alors, moi, ce que je lui dis, si vous
regardez vers l'avant, vous n'avez aucun projet significatif. Vous souhaitez
avant tout, c'est la base même de votre gouvernement, de votre vision
gouvernementale face à l'énergie, c'est avant tout... c'est de prospecter pour
vendre, plutôt que de développer des projets significatifs ici, sur le
territoire québécois, parfait.
Alors, à ce moment-là, en quoi
l'inflation? En quoi le 1,7 % ou en quoi le 2 % ou en quoi le
2,2 % permet de justifier que la hausse des coûts internes à Hydro-Québec
serait cohérente et qu'il y a là une totale pertinence qui permet de justifier
de laisser de côté l'exercice annuel de la Régie de l'énergie pour déterminer,
sur la base de l'inflation, la hausse annuelle des tarifs?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, merci, M. le
Président. Le principe même du projet de loi n° 34 est la simplification
de la mécanique de tarification. Alors, mon collègue parle de pertinence...
Alors, on observe depuis plusieurs années que non seulement c'était au-dessus
de l'inflation, mais en plus, que les tarifs obtenus par le biais de la cause
tarifaire, sur la base prévisionnelle, ont montré des écarts qui, souvent,
étaient du simple au double par rapport à l'augmentation. Ce que le projet de
loi préconise, M. le Président, c'est : c'est vrai, sur base historique,
ça a suivi essentiellement l'inflation un peu au-dessus. On a regardé depuis
1963, depuis 40 ans, depuis 15 ans. Or, mon collègue de Laval-des-Rapides
reprend toujours les quatre dernières années... parce qu'on se souviendra
que le gouvernement avait eu 4,3 % puis 2,9 % en 2014-2015. Tellement,
en réalité, qu'il avait émis un décret de préoccupations. Mais qu'est-ce qui va
se passer dans les cinq prochaines années? Un gel, un 0 %, puis après
ça, quatre ans, l'inflation. Et au terme de cette période-là, la régie va
regarder tout ce qui s'est passé dans ces cinq années-là pour venir faire
ce qu'on a appelé le «rebasing» à l'an cinq.
Hydro-Québec a mentionné que sa demande de
cette année aurait été un petit peu au-dessus de 2 %. C'est vrai que la
régie n'accorde pas en réalité, chaque année, ce qu'Hydro-Québec demande. Mais
je réitère que dans l'intervalle de cinq ans, on aura 70 % de
l'inflation d'augmentation, et on veut juste amener une périodicité,
cinq ans, pour donner de la prévisibilité aux citoyens par rapport à
l'inflation, ce qu'on fait sur plein de tarifs. Et en plus, M. le Président,
sur base historique, cette hausse-là est moindre que celle des
cinq dernières années, est moindre que celle des 15 dernières années.
Alors, quand on parle de simplification,
j'essaie de voir après ça, l'avantage pour la clientèle, et il est clair.
Alors... puis le fameux juste prix? Je pense qu'on ne l'a jamais obtenu, le
fameux juste prix, dans la définition que semble en donner mon collègue de Laval-des-Rapides.
Mais dans la définition qu'on a du juste prix, c'est toujours la même
définition : «le processus de tarification... fixation des taux justes et
raisonnables, implique un équilibre entre les intérêts de l'investisseur et
ceux du consommateur». Le consommateur va connaître son augmentation à
l'inflation, va avoir un gel tarifaire en 2020, et le rajustement, le cas
échéant, sera après cinq ans.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
• (16 h 40) •
M. Polo : M. le Président,
vous allez vous rappeler, j'ai cité ici, là, le plan stratégique 2016-2020
d'Hydro-Québec. Plan stratégique dans lequel Hydro-Québec, l'un de ses
trois objectifs principaux, là, en début de document...
M. Polo : ...M. le
Président, vous allez vous rappeler, j'ai cité ici, là, le plan stratégique 2016‑2020
d'Hydro-Québec, plan stratégique dans lequel, Hydro-Québec, l'un de ses trois
objectifs principaux, là, en début de document, c'était de battre l'inflation.
C'était de battre, ce qu'ils se donnaient comme objectif, dans ce document-là — ça,
je peux vous le montrer, M. le Président — en fait, l'un des quatre
objectifs, à la page... à la page 5, si je ne me trompe pas, là...
Une voix
: Trois.
M. Polo : ...à la
page 3, c'était de limiter les hausses tarifaires à un niveau inférieur ou
égal à l'inflation, niveau inférieur ou égal à l'inflation dans la mesure du
possible, O.K, et ça, c'est un des objectifs 2016‑2020. Alors, le ministre
se plaît à utiliser ses... sa revue historique des 15 dernières années, sinon
les 40 dernières années, Hydro-Québec est consciente, sest donné comme objectif
de battre l'inflation, M. le Président, alors qu'aujourd'hui, à travers le
projet de loi n° 34, à travers les explications données par le ministre,
lui, il souhaite leur donner uniquement pour objectif... en fait de leur
imposer... d'imposer aux consommateurs en général... de dire : Non, nous
n'allons pas être plus exigeants envers la société d'État, au contraire...
parce que le ministre nous le rappelle, il dit : Vous savez, le projet de
loi n° 34 transfère le risque sur le dos d'Hydro-Québec plutôt que de le
faire partager par l'ensemble des consommateurs. Mais, en même temps, ce qu'il
ne dit pas, 'est qu'il est de plus en plus complaisant, à travers son projet de
loi n° 34, envers la gestion du monopole de la société d'État qu'est
Hydro-Québec. Et ça, il ne le dit pas parce que c'est dans les... c'est
Hydro-Québec eux-mêmes qui se sont donné comme objectif justement de battre
l'inflation, et ils en sont capables. Mais le ministre préfère laisser aller la
situation et dire à Hydro-Québec : Vous savez quoi, on va vous donner...
on va imposer une hausse tarifaire basée sur l'inflation. O.K.? On va vous
garantir des revenus garantis au cours des prochaines années indépendamment que
vous soyez efficaces ou pas, indépendamment que vous nous fassiez la
démonstration, à nous
les propriétaires d'Hydro-Québec, indépendamment
de nous faire l'exercice, on va vous garantir des revenus basés sur
l'inflation.
Et moi, ce que je dis, c'est que c'est
malheureux, M. le Président, c'est très malheureux qu'en utilisant un tableau
basé sur 15 ans, O.K., c'est arbitraire, ça lui permet de justifier son
argumentaire, M. le Président. Il justifie à ce moment-là, sur la base de la
simplification, il justifie de laisser de côté un exercice qui, à la fin de la
journée, était à l'avantage des consommateurs. Et là, ce n'est pas juste des
présomptions ou la base... ou basé sur mon imagination, M. le Président, les
quatre dernières le démontrent, sans le développement de projets significatifs,
de projets importants chez Hydro-Québec, les quatre dernières années, M. le
Président, ont démontré que les Québécois pouvaient recevoir des hausses très
faibles, pour ne pas dire presque une hausse 0 %, des tarifs d'électricité
sur une basse annuelle, presque un gel. Et même, dans le cas de
l'année 2017, il y a eu un remboursement d'à peu près 43 millions de
dollars grâce au mécanisme de remboursement.
Donc, aujourd'hui, à travers
l'article 2, on est devant le constat qu'il n'y a aucune démonstration que
l'inflation est corrélée en fonction de mêmes intrants utilisés par la Régie de
l'énergie pour déterminer le juste prix. Et le ministre répète, répète, répète
toujours le même message, toujours les mêmes éléments qui justifient son
argumentaire et l'histoire qu'il nous raconte de A à Z, O.K., alors qu'il y a
une question très précise. Et le ministre se lève en Chambre ou en... lors...
en interpellation, pour vous répondre, nous répondre qu'il souhaite adresser
les questions de contenu, il souhaite adresser les questions de contenu. Et là
on a une question fondamentale ici, un contenu fondamental de son projet de
loi...
M. Polo : ...pour vous
répondre, nous répondre qu'il souhaite adresser les questions de contenu. Et
là, on a une question fondamentale ici, un contenu fondamental de son projet de
loi. S'il souhaite remplacer un exercice effectué annuellement sur la base
d'intrants évalués par la Régie de l'énergie, peut-il nous nommer des intrants
qui sont utilisés par la Régie de l'énergie qui correspondent à ce qui est
défini par l'indice des prix à la consommation?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, merci, M.
le Président. Je vais avoir l'occasion de préciser certaines choses mentionnées
par mon collègue de Laval-des-Rapides. Effectivement, je réitère qu'en 2014 il
y a eu 4,3 % d'augmentation et en 2015 2,9 %. Face à ces hausses
successives, M. le Président, on comprend que l'ancien gouvernement a fait un
geste. Alors, mon collègue rappelle... ça fait quelques fois qu'il rappelle le
plan stratégique d'Hydro-Québec qui a été déposé disant : Bien,
Hydro-Québec s'est donné ce défi-là. Alors, il faut faire attention, là. Après
s'être beurré deux années en ligne avec 4,3 %, 2,9 %, l'ancien
gouvernement a déposé un décret, le décret 579-2015, au 30 juin 2015, et qui
mentionnait : «Concernant la forme, la teneur et la périodicité du plan
stratégique d'Hydro-Québec...», alors décret gouvernemental, décret de
préoccupation et qui mentionnait : «Les gains d'efficience sous forme de
cibles annuelles d'évolution des charges d'exploitation d'Hydro-Québec,
notamment de façon à ce que l'évolution des tarifs d'électricité atteigne au
terme, au terme de la période couverte par le plan stratégique un rythme égal
ou inférieur à celui de l'inflation.» Donc, c'est un décret de préoccupation
clair que ce que l'ancien gouvernement a bien observé que 4,3 % puis
2,9 % deux années en ligne, et je le réitère, là, ces hausses-là, M. le
Président, quand elles arrivent, là, comme je dis souvent, ça, c'est à vie plus
100 ans. Ce 4,3 %-là, là, il va continuer de manière perpétuelle en
tarification, il est là, il est engrangé, il fait des petits sur les petits;
2,9 %, la même chose. Alors, ici, c'est ça que ça prévoyait : alors,
un rapport à l'inflation par le décret gouvernemental, puis il disait :
S'il vous plaît, inférieur ou égal à l'inflation sur cette période-là. C'était
la demande du gouvernement.
Nous, M. le Président, on fait mieux que
ça. On garantit que sur la période de cinq ans... on donne une garantie que,
sur la période de cinq ans, ça va être inférieur à l'inflation, parce que la
première année il y a un gel, puis après ça il y a quatre ans d'inflation. Ça
représente 70 % de l'inflation. C'est une garantie. Et, après cinq ans, on
retournera en cause tarifaire. Donc, c'est le principe de prévisibilité, c'est
le principe d'être en mesure de retourner plus de 500 millions puis c'est
le gel tarifaire de 2020. C'est ça, le projet de loi n° 34.
Maintenant, je le réitère, on ajoute une
autre notion, ce n'est pas coût plus 8,2 %. Hydro-Québec a toute latitude
après ça pour être efficient, parce que la tarification n'est pas un coût plus.
Ils connaissent leurs revenus, on leur transfère le risque. La clientèle sait
exactement, elle, ce qu'elle va payer. Et, après cinq ans, au lieu que ce soit
aux 12 mois, on prend cinq ans, et la cause tarifaire, avec le fameux prix
juste où on se trompe du simple au double année après année, sera faite dans
cinq ans.
• (16 h 50) •
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Laval-des-Rapides. Parfait. Donc, maintenant, je vais reconnaître
le député de D'Arcy-McGee pour son intervention.
M. Birnbaum : Merci, M. le
Président. Le ministre vient... il a utilisé les mots... Bon, ce n'est pas
exact, mais j'aimerais mieux m'assurer que l'argent ne reste pas dans les
poches d'Hydro-Québec, mais que ce soit retourné aux contribuables. Il me
semble que c'était le souhait offert par le ministre. Je crois qu'il faut qu'il
convienne avec moi, avec nous que là, on est à l'article 2, on retourne au
noeud de l'affaire, et nous sommes invités à accompagner le ministre en
établissant un plafond, mais sans plancher. On parle d'un plafond sans plancher.
Et je veux commencer... Parce que, là, dans le projet de l'article devant nous,
nous avons maintenant tenté de corriger la date où... deuxième grand
paragraphe, on parle maintenant du 1er avril...
M. Birnbaum : ...on parle d'un
plafond sans plancher, et je veux commencer, parce que là, dans le projet de
l'article devant nous, nous avons maintenant tenté de corriger la date où...
Deuxième grand paragraphe, on parle maintenant du 1er avril 2021. Donc
quand je parle d'un plafond et aucun plancher, je veux creuser davantage sur ce
fameux gel. Le ministre, j'imagine M. le Président, peut confirmer deux choses
en ce qui a trait à ce gel.
Dans un premier temps, que ce n'est
aucunement, mais aucunement basé sur une analyse connue d'Hydro-Québec. Dans un
deuxième temps, et c'est une évidence parce qu'il n'y aurait aucun dossier
tarifaire d'offert, que la régie n'aurait pas et n'a pas eu opportunité de se
prononcer sur l'impact, la précision et la crédibilité de ce gel-là? Est-ce que
j'ai raison, M. le Président?
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, le projet de loi n° 34 prévoit un gel tarifaire en 2020. Et ce
que fait le projet de loi n° 34, c'est de dire : les causes
tarifaires aux années, ça va être aux cinq ans. C'est un gel tarifaire, parce
qu'on a constaté qu'au cours des dernières années, il s'est créé un écart de
rendement de 1,5 milliard. Et nous, on dit : Bien peut-être, en
réalité, là, qu'il y a peut-être une espèce de récurrence. Par le gel
tarifaire, en réalité, on vient faire en sorte que l'an prochain, c'est la même
facturation que cette année.
On l'a émis, l'hypothèse qu'au mois de
septembre, là, quand on a fait le projet de loi au mois de juin, 1,7. Ça a été
mesuré au mois de septembre, le 30 septembre, c'est 1,7 et des poussières.
Ça représente 195 millions par rapport à l'inflation. Puis après ça, on va
sur une période d'inflation. Alors la régie, la cause tarifaire, c'est dans
cinq ans. Ils vont regarder les cinq années, ils vont regarder l'ensemble des
investissements, ils vont dire : Bien écoutez, voici à quel niveau devrait
être le tarif fait sur la cause tarifaire qu'on fait actuellement aux 12 mois.
Dans l'intervalle, nous, on garantit un gel plus quatre ans à l'inflation.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : M. le Président,
dans un... si je lis bien l'article, on convient ensemble, on est au point de
convenir ensemble que la régie a son juste rôle à jouer sur le tarif L et de
façon annuelle et que le ministre et son gouvernement auraient l'obligation de
faire référence à cet avis. Jusqu'à date, on n'a aucune assurance que le même
genre de droit de regard va être disponible à la régie.
Je veux revenir à ma question, M. le
Président, parce que deux choses. Premièrement, on parle de l'année 2020
avec un gel. Je ne constatais pas aux audiences parlementaires ni dans la
couverture médiatique ni dans les témoignages des quelques neuf groupes dont on
aurait aimé entendre davantage, j'entendais rarement des gens qui offraient de
grands soupirs pour dire : Quelle bonne nouvelle, dans le premier temps.
Bon, j'essaie d'établir si de façon
empirique et experte en sachant déjà que deux intervenants assez clés de toute
évidence n'ont pas eu à se prononcer, comment le ministre évalue l'impact sur
Hydro-Québec, sur le consommateur, d'un gel en 2020, là on va poursuivre sur
les autres années. Comment, en sachant qu'Hydro-Québec n'a pas et n'aurait
pas — on va voir, peut-être le président de l'Assemblée nationale va
avoir un mot à dire — mais dans la situation devant nous actuellement,
Hydro-Québec n'aurait pas eu et n'aurait pas l'obligation de défendre un
dossier tarifaire quelconque, y compris, bon, peut-être il y aurait une façon
de les inviter à défendre un gel. On a besoin de savoir l'impact...
M. Birnbaum : ...pas l'obligation
de défendre un dossier tarifaire quelconque, y compris... bon, peut-être, il y
aurait une façon de les inviter à défendre un gel. On a besoin de savoir
l'impact. Je n'écarte pas, et les consommateurs, j'imagine, n'écartent pas non
plus la possibilité — un gel, c'est un beau mot — que
c'est la bonne nouvelle, que ça serait la bonne nouvelle, M. le Président. Basé
sur quoi... est-ce que, M. le Président, le ministre peut soit m'expliquer
quelle expertise Hydro-Québec aurait offerte pour appuyer la proposition du gel
en 2020 et quel commentaire, avis, documentation la régie aurait offerts ou va
être invitée d'offrir sur... Et je parle de 2020, «we'll get to the rest
later», je parle de 2020, est-ce qu'il peut me dire, M. le Président, qu'est-ce
qu'on sur la table de ces deux instances assez ancrées dans le sujet devant
nous, Hydro-Québec et la régie... se sont imposées sur la proposition d'un gel
en 2020?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : M. le Président,
ce que je comprends, en réalité, de mon collègue, c'est qu'il n'est pas... il
est contre le principe du projet de loi. Parce que le principe, c'est de
dire : On va simplifier, dans l'intervalle, on va aller à l'inflation
puis, après ça, on va faire une cause tarifaire aux 60 mois. Je réitère que les
groupes ont mentionné les deux risques, hein? Souvent, les groupes
disaient : Oui, mais là, on peut peut-être payer trop cher, et, au terme, il
y aura un choc tarifaire. Alors, le terme «choc tarifaire», ce serait comme si
on n'avait pas payé assez cher avec la proposition puis on paierait trop cher.
C'est vrai qu'on a regardé tout l'historique. Sur base historique, là, si on
applique le gel avec des hausses à l'inflation, là, un, il n'y aurait pas eu de
choc tarifaire, et, deux, cinq ans en arrière, ça aurait été positif, 15 ans en
arrière, ça aurait été positif, 40 ans en arrière, ça aurait été positif,
alors... Puis nous, on dit : Bien, dans l'intervalle, là, c'est ce qu'on
va appliquer, le gel... l'augmentation à l'inflation. Naturellement, Hydro-Québec
a déjà énoncé... admettons qu'on accepte, qu'on est pour le principe, ce qui
n'est pas le cas pour mon collègue, Hydro-Québec a mentionné que, cette année,
la demande aurait été un peu au-dessus de 2 %. C'est vrai que la régie n'a
pas... n'autorise pas ce qui est demandé par Hydro-Québec, autorise, en fin de
compte, avec des écarts. Mais l'écart moyen est en dessous, en fin de compte, nettement
en dessous de 1 % par rapport aux demandes d'Hydro-Québec. Le plus
écart... je pense qu'on a eu un peu plus de 1 %, une fois.
Donc, clairement, là, cause tarifaire, ça
aurait été une hausse tarifaire, donc... Mais le principe même, c'est de dire
qu'on va retourner à la régie pour la cause tarifaire. Elle maintient toutes
ses responsabilités, c'est le principe du projet de loi. Alors, si mon collègue
est contre le principe, c'est parce qu'il veut qu'il y ait une cause tarifaire
annuelle avec 1 500 questions, huit mois d'explications — oui,
il y a des frais reliés à ça — pour avoir une augmentation qui, une
année, pourraient être de 4,3 %, l'autre année, de 0,7 %, au gré, en
fin de compte, de... pas de prévisibilité, pas de stabilité, mais qui a
démontré que, si on avait appliqué l'inflation, ça aurait été économique pour
l'ensemble de la clientèle, puis, dans cinq ans, là, dans cinq ans, la cause
tarifaire va avoir lieu. Ça fait que c'est ça, le principe, c'est le principe
même de l'augmentation à l'inflation, comme l'avait mentionné également le
décret de préoccupation du gouvernement qui avait dit... décret de
préoccupation qui avait dit à Hydro-Québec : Il faut qu'à la période de
cinq ans ça soit égal à l'inflation ou inférieur. Nous, on garantit que ça va
être inférieur, on le garantit. Donc, c'est ça, le principe auquel n'adhèrent
pas, je pense, mes collègues.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Birnbaum : Merci, M. le
Président. Je n'ai pas l'inclination ni la prétention ni l'obligation de parler
de quelque principe que ce soit que je défends. Nous sommes ici, les trois
formations de l'opposition, pour essayer de bonifier une loi, pour essayer de
nous assurer que le ministre, M. le Président, au nom des gens qui nous
écoutent, nous donne des réponses claires et transparentes sur la genèse de son
projet de loi ainsi que son impact potentiel sur les gens, très intéressés au
sujet.
• (17 heures) •
Je vais essayer une autre fois... et je
vais me permettre un petit préambule pour dire que je crois que j'ai la
réponse, alors je vais donner la réponse à ma question et je vais inviter, M.
le Président, le ministre de me corriger. Et sinon...
17 h (version non révisée)
M. Birnbaum : ...très
intéressés au sujet. Je vais essayer une autre fois et je vais me permettre un
petit préambule pour dire que je crois que j'ai la réponse. Alors, je vais
donner la réponse à ma question et je vais inviter, M. le Président, le ministre
de me corriger, et sinon je trouve ça important que les gens qui nous écoutent
comprennent la réponse. Et la réponse, telle que je la comprends, moi, c'est
que nous serons, advenant l'adoption du projet de loi n° 34,
nous serons devant un gel en 2020. Et, comme je dis, bonne nouvelle, mauvaise
nouvelle. Bon, ça va peut être un ou l'autre. Et les gens doivent comprendre
que ce gel n'est aucunement produit d'une analyse connue, une opinion offerte
ni par Hydro-Québec ni par la Régie de l'énergie. M. le Président, est-ce que
le ministre me donne raison dans mon interprétation de ce gel devant nous?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Bien non, je ne
donne pas raison à mon collègue, M. le Président. Alors, on a été sur base
historique. On est retournés aussi loin qu'on pouvait. Naturellement, il y a
des décisions gouvernementales qu'on veut simplifier, puis c'est notre gouvernement,
en fin de compte... On veut simplifier le processus puis on dit un gel
tarifaire parce qu'il y a des écarts de rendement qui se sont créés, qui se
sont créés dans le passé, dans les 15 années du Parti libéral. Donc, nous
autres, on dit : On va offrir un gel tarifaire. Un gel tarifaire, parce
qu'on ne peut pas retourner en arrière, mais c'est le geste qu'on pose.
Naturellement, également, plus de
500 millions va être retourné à l'ensemble de la clientèle. Ça, c'est le
geste qu'on pose. Et, naturellement, après ça, il y a des décisions
gouvernementales, comme le décret de préoccupation du Parti libéral, qui disait :
Sur la période, ça va être max l'inflation. Nous, on garantit que, sur la
période, ça va être en dessous de l'inflation. Alors, c'est ça, le projet de
loi n° 34. Maintenant, je comprends qu'il est contre
le principe. C'est correct.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Birnbaum : Oui. Évidemment,
nous sommes contre le principe. Si j'ai donné la mauvaise impression, et je
crois que non, ça serait très clair. On est tellement contre le principe, et il
y avait plein de groupes qui nous auraient appuyés... qui nous ont appuyés en
exigeant au gouvernement et à ce ministre de retirer le projet. Là, qu'on n'est
pas devant cette éventualité actuellement, on va continuer d'essayer, dans
bonne foi et avec tous nos efforts, de bonifier le projet de loi devant nous.
Bon, je remarque quand même que le
ministre a dit... n'est pas d'accord avec ma réponse. En même temps, il n'a pas
identifié le moindre exemple d'un constat offert, d'une analyse déposée par
soit la régie ou Hydro-Québec.
Je vais poursuivre sur la base de ce gel
dont j'aborde. Les quatre ans qui vont suivre, M. le Président, 2021, 2022,
2023 et 2024, avant ce possible choc tarifaire — bon, on va dealer
avec ça plus tard — ces quatre ans qui vont suivre, donc, ce projet
de loi propose, je le réitère, un plafond sans plancher, malgré le fait que
plusieurs experts qui se sont apparus devant nous prévoient la grande
possibilité qu'on va se trouver, en 2021, et déjà le consommateur, les
particuliers ainsi que les consommateurs industriels risquent de perdre, selon
la grande prévisibilité et simplicité offerte par le ministre.
M. le Président, je veux comprendre.
Compte tenu qu'on a, et de toute évidence, une décision — bien oui,
c'est une décision politique — d'imposer un gel en 2020, je crois que
je ne me trompe pas, ce gel vient le point de repère sur lequel, pour donner le
premier exemple, en 2021, on va ajouter le facteur d'inflation. Ou peut-être je
simplifie trop. Mais est-ce que j'ai raison, M. le Président?
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le ministre.
M. Julien : L'inflation va
être appliquée, en réalité, l'indexation sur la grille qui est à l'article 4,
et qu'on regardera, donc, sur les prix à la grille. On rappellera que les
tarifs sont composés des prix, des conditions d'application, des modalités de
calcul, et que l'indexation sera sur les prix, qui est à l'annexe IV et
qui est les tarifs actuels puisqu'ils seront gelés en 2020.
M. Birnbaum : Bon, M. le
Président, je rappelle au ministre qu'on est à l'article 2. Alors, moi, je
n'ai pas trop le goût de...
M. Julien : ...des
conditions d'application, des modalités de calcul et que l'indexation soit sur
les prix qui est à l'annexe IV et qui est les tarifs actuels puisqu'ils
seront gelés en 2020.
M. Birnbaum : Donc, M. le
Président, je rappelle au ministre qu'on est à l'article 2. Alors, moi, je
n'ai pas trop le goût de parler... Vous n'avez pas eu à rendre de décision si
on peut référer à l'annexe IV de toute façon. Et on va en étudier en
détail, j'en suis sûr. Est-ce que c'est... c'est précis, M. le Président, de
dire que cette grille et les tarifs fixés au taux de l'inflation en 2021 quand
même cette... ce facteur de l'inflation va s'ajouter au prix gelé de 2020? Est-ce
qu'à risque de simplifier l'affaire, ce constat est précis, M. le Président?
Le Président (M. Lemay) :
Bien, simple précision, vous avez mentionné à l'annexe IV. En fait, on...
c'est les prix des tarifs prévus à l'annexe I qui se trouvent à l'article 4.
M. le ministre, allez-y.
M. Julien : Je ne suis
pas certain de saisir la question. Je vais tenter une réponse. Alors,
l'annexe I a des prix. Ils sont gelés en 2020 et vont être indexés en 2021
avec le taux d'inflation mesuré en septembre 2020. Par exemple, si c'est 100 $
en 2019 qu'on a comme prix dans l'annexe, 2020, c'est 100 $. Puis si
l'inflation est à 1,5 %, 2021, c'est 101,50 $. C'est l'indexation.
Ça, c'est sur l'article 1 qu'on a voté... De mémoire, l'article 2
également qui parle de l'indexation avec la formulation. Donc, je ne sais pas
si c'est la réponse à la question qui m'était posée. C'est celle que je tente.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Birnbaum : M. le
Président, je vais revenir à ma consommatrice à Lachine qui a appelé à mon
bureau, qui est femme monoparentale, qui a de la grande difficulté, comme
15 % selon les constats d'Hydro-Québec même, comme 15 % des
contribuables qui sont devant un défi, M. le Président, chaque mois quand ils
ont à régler leur facture d'électricité. Et cette madame-là avait à aller chez
un voisin pour faire chauffer ses repas pour son nouveau-né. C'est des... On
aimerait toujours se rappeler de l'importance de nos délibérations ici.
Cette consommatrice d'Hydro-Québec en
difficulté à Lachine, si elle regardait sa facture de décembre 2020, est-ce
qu'elle se tromperait en se disant dans la planification de son budget, comme
des gens dans chacune de vos circonscriptions qui est devant des difficultés
souvent devant leurs factures d'Hydro-Québec, est-ce que la madame dont je
parle aurait raison en essayant de planifier ses dépenses en
décembre 2020, de se dire : Bon, ça ne va pas être facile. Et je n'ai
aucunement l'idée si c'est le prix optimum, mais est-ce que je peux faire ma
planification en sachant que la facture d'Hydro-Québec devant moi au mois de
décembre va être la même plus le 2,1 % qui est sensé d'être le taux
d'inflation en 2021? Est-ce que j'ai raison, M. le Président?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
• (17 h 10) •
M. Julien : M. le
Président, je trouve ça très curieux, ce que mentionne mon collègue. On va
retourner 500 millions à la clientèle, dont la clientèle de Lachine. En
2014, 4,3 % qu'elle a vécu d'augmentation, la clientèle. En 2015,
2,9 %. En 2014, il y a un mécanisme d'écart de rendement qui a été... qui
a été suspendu volontairement par le Parti libéral pour la clientèle, dont la
clientèle de Lachine. La clientèle de Lachine, elle n'a pas eu droit, en fin de
compte, à ces remboursements d'écart de rendement, la clientèle de Lachine,
parce que ça a été retourné au fonds consolidé. Nous, on retourne
500 millions. Ça représente 2,5 %, ça, de la facturation, parce que
200 millions... Plus que ça, 5 %, parce que 200 millions, ça
représente 1,7 %. Ça, c'est un geste concret qu'on retourne à la
clientèle...
M. Julien : … la clientèle de
Lachine, parce que ça a été retourné au fonds consolidé. Nous, on retourne
500 millions, ça représente 2,5 %, ça, de la facturation, parce que
200 millions…. plus que ça, 5 %, parce que 200 millions, ça
représente 1,7 %. Ça, là, c'est un geste concret qu'on retourne à la
clientèle. Nous, on garantit un gel à la clientèle en 2020. Ça, c'est un geste
concret qu'on garantit à la clientèle. Nous, on garantit une prévisibilité de
la hausse. Ça, c'est une garantie qu'on garantit à la clientèle pour
considérer, justement, la clientèle, pas les groupes d'intérêts. Ça, c'est
clair pour nous.
Alors, quand mon collègue mentionne que la
clientèle de Lachine… Où était-il quand le mécanisme d'écart de rendement a été
suspendu pour aller au fonds consolidé? Alors, nous, le projet de loi n° 34,
c'est pour la clientèle qu'on le fait, avec un retour en argent dès la première
facturation, avec un gel tarifaire en 2020 puis avec une hausse à l'inflation
prévisible pour les années subséquentes, parce qu'on pense à la clientèle.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. M. le député.
M. Birnbaum : M. le Président,
je ne crois pas que les gens qui nous écoutent veulent entendre un procès
contre l'ancien gouvernement qui défendait le rôle intégral de la régie, qui a
un lien direct avec la transparence qui dessert le client.
Je veux, au nom de cette madame, et je m'excuse,
je me trompe, elle habite dans ma circonscription, qui a eu plusieurs appels
avec mon équipe et un avec moi, je… Elle ne va pas se demander… Quand elle va
essayer de faire un budget qui peut assurer le bien-être de ses enfants et
d'elle-même dans les circonstances difficiles, je n'ai pas l'impression qu'elle
va dire : Ah! Bon, il me semble que, si j'ai bien compris, j'ai une plus
grande prévisibilité que j'avais il y a 4 ans.
Ma question… Je suis très prêt à attendre
comme : Mon Dieu, je suis naïf, je ne comprends rien, bon, c'est ça la
réponse, O.K. Je parle d'une consommatrice dans des circonstances
particulières, mais qui peut représenter n'importe lesquels des 8,4 millions
des Québécoises et Québécois. Elle a sa facture de décembre 2020 devant elle.
Ce gouvernement insiste que la raison d'être de son projet de loi, c'est
d'assurer un tarif optimal et équitable pour M. et Mme Tout-le-monde. Y a-t-il
une façon de répondre à cette madame : quelle va être la qualité de sa
facture en janvier 2021?
Et je propose une autre fois l'hypothèse
que, madame, vous pouvez regarder votre facture — bon, je vais
laisser mon éditorial pour plus tard — vous pouvez regarder votre
facture de décembre en essayant de planifier votre budget pour le début de
l'année, et vous allez regarder le montant mensuel et vous allez ajouter le
pourcentage prévu de l'inflation pour l'année 2021 et vous risquez d'être
très proche du total que vous aurez à débourser pour chauffer votre appartement
et avoir de l'électricité en janvier 2021. Est-ce que, M. le Président, le
ministre peut me dire si j'ai raison?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Non,
malheureusement, mon collègue n'a pas raison. En décembre 2020, si en janvier
2021, c'est la même consommation, ça sera le même tarif si c'est la même
consommation, puisque les causes tarifaires sont au mois d'avril, et cette
année-là est gelée. Donc, si même consommation en décembre qu'en janvier, ça
sera la même facture.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Birnbaum : O.K. J'aurais
cru que le ministre aurait compris que oui, je parle des circonstances
pareilles, elle ne viendrait pas de s'acheter une thermopompe puis une piscine
à l'intérieur. Je veux savoir, justement, si sa facture, dans le premier mois
de 2021, serait la même. Le ministre vient de dire que ça serait la même, en
2021. C'est sûr que ça ne serait pas la même, on ne prévoit pas un gel en 2021
aussi. Alors, est-ce que j'ai bien raison que ce serait la même, si la
consommation est pareille, plus le facteur de l'inflation? C'est l'équation
exacte. Est-ce que j'ai raison, M. le Président…
M. Birnbaum : ...ce sera le
même en 2021, c'est sûr que ça ne serait pas le même, on ne prévoit pas un gel
en mai 2021 aussi. Alors, est-ce que j'ai bien raison que ça serait le même, si
la consommation est pareille, plus le facteur de l'inflation? C'est l'équation
exacte, est-ce que j'ai raison, M. le Président?
Le Président (M. Lemay) : J'ai
cru comprendre que c'était au 1er avril. C'est ça que... M. le ministre, vous
voulez donner des précisions?
M. Julien : Bien, écoutez,
alors, si c'est la même consommation au mois de décembre 2020 qu'en janvier
2021, ça va être la même facturation, le même montant.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Birnbaum : Avril, avril.
Est-ce qu'on... elle regarde sa facture. Je trouve, bon... Moi, je peux
exprimer ma frustration. On me comprend, l'exemple que j'essaie de dépeindre.
Oui, elle regarde sa facture, M. le Président, du 1er mai 2021 en la comparant
à décembre 2020, ça serait quoi, à peu près, l'équation pour décrire le montant
qu'elle va trouver en bas de cette facture-là?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Encore là, M. le
Président, ça dépend de la consommation. Je présume qu'en décembre puis en mai
ce n'est pas la même consommation.
M. Birnbaum : On va avoir, M.
le Président, un hiver très long, et la consommation va être constante parce
qu'il va faire très, très froid.
M. Julien : Mais, je suis en
train de répondre, M. le Président. Est-ce que vous me permettez de poursuivre
ma réponse?
Le Président (M. Lemay) :
Donc, M. le ministre, la parole est à vous. Allez-y, M. le ministre.
M. Julien : Merci, vous êtes
bien aimable, M. le Président. Alors, naturellement, le volet «prix» dans les
tarifs, puisqu'il y a, naturellement, il y a les méthodes de calcul, les
conditions d'application et prix. Alors, le prix est indexé, et ce prix-là est
multiplié par une consommation, et le prix sera indexé selon l'inflation
observée au mois de septembre précédent. Donc au 1er avril 2021, bien, il y
aura indexation de la notion de prix à l'intérieur des facturations.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Birnbaum : O.K. Alors, si
j'ai bien compris, je vais essayer de choisir les bonnes dates, mais je crois
que le but de ma question est clair, et le ministre, comme moi, veut s'assurer
à une solution qui est le plus juste et équitable pour cette consommatrice qui
est devant plusieurs défis. Alors, en dernière tentative de ma part pour bien
comprendre, j'essaie que je choisis les bonnes dates. La facture de cette
madame en mai 2020 et mai 2021 va être pareille à l'exception qu'il y aurait
une indexation, le taux de l'inflation s'ajouterait en mai 2021.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, M. le
Président. En consommation constante, si c'est la même consommation, ce que la
clientèle aurait payé en mai 2020... en mai 2021 serait le coût payé en mai
2020 indexé à l'inflation.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. M. le député.
M. Birnbaum : Bon, M. le
Président, juste une dernière question pour revenir au fait. Je trouve que ce projet
de loi va instaurer un plafond mais aucun plancher. Et il y avait plusieurs,
plusieurs groupes devant nous, plusieurs articles de publiés, les constats de
quatre ex-ministres de l'Énergie, qu'il y a un plancher qui devrait être
disponible aux consommateurs parce que, d'indexer les tarifs, il n'y a aucune,
mais aucune façon de prévoir que ça serait la solution optimale pour le
consommateur.
• (16 h 20) •
Une autre fois, en termes de... J'espère
nos efforts mutuels de trouver, justement, ce tarif optimal en toute instance.
L'année de gel, les quatre autres années, la révision prévue, après ces cinq
ans, serait toujours, j'espère, d'offrir ce taux optimal. M. le Président,
quand je parlais du gel et le fait que le gel est, en quelque part, à l'abri
d'une analyse connue à la fois d'Hydro-Québec et à la fois de la régie, M. le
Président, est-ce que le ministre peut confirmer qu'en quelque part le taux qui
va être fixé à l'inflation, pour chacun des quatre ans qui suivent le gel, est
basé sur un chiffre qui est décidé...
M. Birnbaum : …le ministre peut
confirmer qu'en quelque part le taux qui va être fixé à l'inflation pour chacun
des quatre ans qui suit le gel, il est basé sur un chiffre qui est décidé, en quelque
part, sur le plan politique et stratégique plus que technique et analytique.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, il y a une
analyse derrière le fait qu'il soit à l'inflation. Si la progression observée,
comme je le répète régulièrement, sur des courtes périodes, sur des périodes
longues, sur des périodes très longues, a toujours montré l'augmentation à
l'inflation. Naturellement, le gel, il faut regarder le projet de loi n° 34
dans sa globalité, là, le 500 millions qui est retourné, tantôt, on disait
que 1,7 %, ça représentait à peu près 195 millions, donc le
500 millions qui est retourné à la clientèle, qui peut être uniquement
retourné si on change, en fin de compte, la méthode de tarification, ça
représente à peu près 4,3 %, si mon calcul est bon. Alors, ça, c'est au,
jour 1, 4,3 % qui est retourné à la clientèle, un gel tarifaire puis,
après ça, une augmentation à l'inflation, qui est basée sur une analyse
historique. Mais on maintient la responsabilité de la régie qui, après cinq
ans, va venir dire : Bon. O.K. La tarification qui a progressé, suite au
gel et à l'augmentation à l'inflation, on fait la cause tarifaire, la même
méthode qu'elle fait actuellement aux 12 mois, puis elle vient observer, en
réalité, bon, à quel niveau qu'on devrait être puis elle vient réajuster, faire
le «rebasing». Dans l'intervalle, la clientèle aura eu quoi? Un remboursement
de 4,3 % au jour 1, un gel tarifaire puis, après ça, une hausse à
l'inflation. On comprend, le cumul de ces éléments-là, la clientèle est grande,
grande gagnante par rapport à n'importe quelle période de cinq ans. Elle ne peut
pas perdre et, à terme, la cause tarifaire va venir après 60 mois, la régie va
venir se pencher là-dessus, va faire le «rebasing», puis on repart sur la même
courbe.
Donc, pour nous, c'est pour la clientèle
qu'on le fait. Puis je réitère, là, quand il y a une proposition de faire une
scission du projet de loi pour rembourser le 500 millions qui est dans le
compte d'écart, qui n'est pas juste la somme des écarts de rendement, le nom
prête à confusion, là, mais ce n'est pas ça. Pour libérer le compte d'écart puis
le retourner à la clientèle, il faut modifier le mode de de tarification, donc
on va donner de la prévisibilité, un gel tarifaire, une hausse à l'inflation
basée sur… alors, la question, quelle analyse du passé avec, naturellement,
après cinq ans, un «rebasing» pour s'assurer qu'on ne s'éloigne pas de la
réalité. Donc, c'est ça, le projet de loi n° 34, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : En cinq ans, en
cinq ans, une reddition de comptes en cinq ans, on reste sur notre appétit, sur
la justification de réessayer ce genre de reddition de comptes année par année.
Je veux aborder brièvement l'idée de prévisibilité. On est dans un monde
imprévisible, et j'imagine qu'Hydro-Québec nous fait part du fait que le
dernier mois était assez imprévisible, merci, on va voir s'il y a plus de
séquelles avec la belle température qu'on vit aujourd'hui, hier, mais ce
mois-ci, nous avons vécu ensemble une panne de l'ordre… du jamais-vu depuis la
tempête de verglas. J'imagine, et à leur grand honneur, moi, on a subi deux
pannes chez moi, mais il y en a d'autres qui ont été sans électricité pour plus
longtemps, mais je crois qu'on va tous convenir qu'à leur grand honneur
qu'Hydro-Québec, dans son ensemble, avec toutes ses filiales, a fait un travail
héroïque pour rétablir les choses, mais à un prix, j'imagine, en quelque part,
non prévu ou imprévisible, non prévu, j'espère que notre monopole s'organise
pour comprendre qu'il y a des hauts et des bas.
Mais j'aimerais, M. le Président, savoir
si le ministre peut dire qu'il n'y a aucun risque qu'un grand événement, comme
on vient de vivre, peut faire en sorte qu'Hydro-Québec aurait à faire, à l'abri
de la régie, en quelque part, des changements dans ses opérations, des
consolidations quelconques, je sais que c'est des budgets en enveloppe fermée,
mais des ajustements…
M. Birnbaum : …en sorte qu'Hydro-Québec
aurait à faire, à l'abris de la régie, en quelque part, des changements dans
ses opérations, des consolidations quelconques, des… je sais que c'est des
budgets en enveloppes fermées… mais des ajustements dans ces façons de faire
dans les prochains mois à cause du fait des dépenses faramineuses, imprévues
subies dans les dernières quatre semaines. Est-ce que ça, c'est une hypothèse
possible, qu'Hydro-Québec ait à faire des ajustements dans ses opérations qui
peuvent toucher soit l'exportation ou soit, même, le consommateur, de reporter
les réparations routinières en quelque part? Bon, est-ce que, M. le Président,
le ministre peut confirmer qu'il n'y a aucun risque que les dernières semaines
vécues par Hydro-Québec pourraient avoir un impact négatif mais réel sur ces
opérations dans les 12 mois ou dans l'année qui s'en vient?
Le Président
(M. Lemay) : M. le ministre.
M. Julien : Écoutez, c'est
vrai que le travail qui a été exécuté dans les dernières semaines par
Hydro-Québec était assez phénoménal. Entre le vendredi jusqu'au mercredi, on
parlait de 1 500 personnes à temps plein, 24 heures sur 24, 650 équipes,
700 équipes. Alors, c'était un travail colossal qui a été effectué par
Hydro-Québec, et ça a représenté à peu près 20 millions de dollars, soit à
peu près l'équivalent du coût d'une cause tarifaire. Alors... Puis ça a été
gigantesque, hein, comme déploiement? Alors, naturellement, ces évènements-là
sont provisionnés et sont à l'intérieur des livres d'Hydro-Québec et on demande
à Hydro-Québec de gérer leurs risques.
Naturellement, si un élément beaucoup plus
vaste, comme la crise du verglas en 1998, arrivait, le projet de loi… comme
gouvernement responsable… puis on arrivera sur les articles… je ne me souviens
plus c'était quel article… à l'article 8… prévoit quand même qu'une situation
qui serait vraiment exceptionnelle… Parce que là, la panne qu'on a vécue, M. le
Président, en termes de nombres, c'est à peu près de 1 million. En 1998,
c'était 1,4 million, mais c'était la colonne vertébrale, à l'époque, du
volet transport. Alors, c'est bien différent que la cour arrière du volet
distribution. Alors, on parle de 20 millions. Je pense qu'à l'époque
c'était 2,4 milliards. Alors, oui, il faut prévoir, en réalité, qu'une
situation exceptionnelle puisse comporter une mesure exceptionnelle. Et c'est
prévu à l'article 8 qu'on aura l'occasion d'en discuter. Mais, pour le grand
évènement qu'on a vécu cette semaine, mais c'est l'équivalent du coût d'une
cause tarifaire, à peu près.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Birnbaum : Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Maintenant, je suis prêt à reconnaître un autre intervenant. Mme la
députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci, M. le
Président. Donc, pour l'article 2, le 22.0.0.1, qui traite des prix, des
tarifs, je sais que le ministre avait déjà répondu à la question, puis là, tout
à l'heure, il a aussi répondu à une des questions d'un de mes collègues sur le
juste et raisonnable et… le prix juste et raisonnable.
Vu qu'on est dans les prix, est-ce que le…
Il avait lu un document. J'aimerais juste savoir c'est quoi, le document qu'il
a lu? Je comprends qu'il disait que juste et… ou… le juste prix, c'est
l'équilibre entre l'intérêt des investisseurs, des consommateurs, mais c'était
quel document qu'il a lu?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, M. le
Président. Lorsqu'on avait fait la première mention, là, on a fait la
référence, que c'était le D-2015.029, là, qui était une décision du prix juste
et raisonnable.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Ah oui c'est ça!
On ne l'avait pas pris en note. Donc, c'est quel… Juste me répéter la
référence. D…
Le Président (M. Lemay) :
15-029.
Mme Ghazal : O.K. Puis est-ce
que… Je sais que la façon, là, que le projet de loi est fait… et cet article-là
qui parle des prix qui vont être indexés à l'inflation, c'est simple, c'est
stable et c'est prévisible, mais de quelle façon est-ce que le ministre peut
dire qu'est-ce qui fait que c'est juste et raisonnable? Ça, je… Juste me faire
la démonstration, qu'est-ce qui fait que c'est juste et raisonnable, les prix
s'ils sont fixés tels que mentionnés à l'article 2.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
• (17 h 30) •
M. Julien : Alors, comme
mentionné, quand on lit la définition, là : Implique un équilibre entre
les intérêts de l'investisseur et ceux du consommateur. Alors, quand on dit «de
l'intérêt du consommateur et de l'investisseur»… Alors, quand on parle de
consommateur, c'est la clientèle à tous égards, de tous les tarifs et de toutes
les…
17 h 30 (version non révisée)
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Alors, comme
mentionné, quand on lit la définition, là : «implique un équilibre entre
les intérêts de l'investisseur et ceux du consommateur.» Alors, quand on dit
«l'intérêt du consommateur et de l'investisseur»... alors, quand on parle de
consommateur, c'est la clientèle à tous égards, de tous les tarifs et de toutes
les catégories.
Alors, je réitère, en réalité,
qu'actuellement, avec le remboursement de plus de 500 millions, là,
500 millions représente, selon mon calcul, 4,3 %. Après ça, on a
également le gel tarifaire, après ça, une hausse à l'inflation. Quand on prend
ces trois éléments-là ensemble, on retourne en arrière cinq ans par
cinq ans, jamais la clientèle n'aura bénéficié d'autant de retour ou de
faible hausse, sur cette période-là.
Alors, je pense que pour le consommateur,
c'est très équilibré. Et comme investisseurs, on est prêts à faire cette
proposition-là. Mais naturellement, on revient après ça... parce que cette
définition-là, là, «implique un équilibre entre les intérêts de l'investisseur
et ceux du consommateur»... Quand la régie, en réalité, fait sa cause
tarifaire, c'est cet élément-là qu'elle vient peser ou sous-peser. Mais quand
l'investisseur fait des investissements qui font en sorte qu'une hausse est à
4,3 %, le consommateur, il trouve son intérêt comment, en payant
4,3 % de plus? Donc, c'est une notion, en réalité, qui est une notion de
raisonnabilité et, nous, on fait la démonstration qu'avec le remboursement de
500 millions, 4,3 % équivalent, avec le gel tarifaire de 2020 et
la hausse à l'inflation, je pense qu'il y a un bon équilibre pour le
consommateur. Et après cinq ans, il y aura naturellement une cause
tarifaire de la régie pour refaire le processus qu'elle fait aux périodes de
12 mois.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Je n'ai pas très
bien compris comment l'équilibre est trouvé entre l'investisseur
et — comment vous dites — et le consommateur. Comment il
est trouvé? Vous avez mentionné un 4 %. Quand le ministre parle de
4 %, il parle des augmentations passées? C'est quoi?
M. Julien : Le
500 millions retourné à la clientèle représente 4,3 % selon mes
estimations, calcul rapide. 1,7 %, 195 millions.
195 plus 195, 390. J'applique le dernier 100 à 0,9 %, ça
donne 4,3 %. 4,3 %, ça, c'est le remboursement dès janvier. Et après
ça, on fait un gel puis après ça, on augmente à l'inflation. Naturellement, la
définition même du tarif juste et raisonnable implique un jugement, implique,
en réalité, est-ce que le consommateur par rapport à, en fin de compte, à ce
qui est demandé, c'est raisonnable? Mais c'est plus que raisonnable, qu'est-ce
qui est demandé au consommateur. Jamais une hausse comme ça, quand on prend les
trois éléments, n'a été accordée dans le passé sur une période de cinq ans.
Jamais. Donc, c'est raisonnable pour le consommateur.
Mme Ghazal : Donc, le
ministre, ce qu'il dit, c'est qu'il n'y a pas de critères objectifs autres que
de dire qu'il y a un équilibre. Mais l'équilibre, quels sont les critères pour
dire qu'il y a un équilibre ou pas, il n'y en a pas, mais selon son jugement
personnel, le fait que... Mon Dieu! Il est 4 %, ça n'a jamais été accordé
dans l'histoire, donc c'est juste et raisonnable pour lui. Est-ce que je
traduis bien... en fait, ça c'est 4 % juste pour l'année prochaine, puis
après ça, c'est à l'inflation. Selon son jugement à lui, c'est juste et
raisonnable puisqu'il n'y a pas vraiment de critères pour définir cet
équilibre-là.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, quand
d'autres gouvernements ont décidé dans le passé, par exemple, d'un gel
tarifaire momentané, de décrets de préoccupations, la notion de juste et
raisonnable, en réalité, c'est une notion... Puis ce n'est pas un jugement
personnel que j'y prête, vous y prêtez beaucoup, beaucoup d'importance. Il y a
une définition ici, je vous la lis. Si vous trouvez, en fin de compte, que le
projet de loi est déraisonnable, je vous écoute.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Mais est-ce que
la régie avait cette préoccupation-là, que le prix soit juste et raisonnable?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Donc, la régie
émet des décisions sur cause tarifaire annuelle. Elle émettra des décisions sur
cause tarifaire quinquennale.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Mais est-ce
qu'elle avait cette préoccupation-là, que ce soit juste et raisonnable?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : La régie avait un
critère... elle définit même elle-même c'est quoi, juste et raisonnable, donc
il y avait cette notion-là de juste et raisonnable.
Mme Ghazal : Et donc, elle
avait cette... quand elle fixait ou quand elle fixe annuellement, c'est ce
qu'elle regarde, que cet équilibre-là soit maintenu. Et il l'était?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, si
en 2014, la hausse est de trois fois et demie l'inflation,
c'était raisonnable à partir du moment où est-ce qu'on avait investi de
manière...
Mme Ghazal : ...et donc elle
avait cette... quand elle fixait ou quand elle fixe annuellement, c'est ce
qu'elle regarde, que cet équilibre-là soit maintenu. Et il l'était?
M. Julien : Alors, si en 2014
la hausse est de trois fois et demie l'inflation, c'était raisonnable à partir
du moment où est-ce qu'on avait investi de manière importante. Alors, je ne
sais pas ce qui était raisonnable pour le consommateur à 4,3 %. Il
faudrait demander à la régie.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Donc, elle a
échoué dans le fait de rendre ça juste et raisonnable à cause de cette
augmentation qui, selon ce que je comprends du ministre, était trop importante.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Si ma collègue de
Mercier peut me préciser c'est quoi un tarif juste et raisonnable dans, en
réalité, l'application de cause tarifaire où c'est : coûts plus
8,2 %, bien, je ne demande pas mieux que l'écouter.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Bien, ça, c'est
quelque chose qui est marqué, je pense que c'était dans la loi, que ça soit
juste et raisonnable. Et j'essaie juste de me rappeler c'était marqué où mais
c'était marqué dans... Oui, exact. Donc, c'était dans la Loi sur la Régie de
l'énergie? Ou Hydro... En tout cas, on va trouver la référence, c'est écrit
dans la loi.
Et on a déjà dit que le législateur ne
peut pas juste marquer des mots pour ne rien dire, ça veut dire quelque chose.
Et là dans une.... et là c'est défini dans une décision. Donc, ce n'est pas à
moi de dire si c'est juste et raisonnable et de le définir. Si une notion qui
est marquée par le législateur... parce qu'elle est importante. Donc, on veut
s'assurer que ça ne soit pas perdu, que ça ne soit pas uniquement basé :
Ah! mais on trouve que c'était très haut cette année-là l'augmentation, elle
était à 4 %, c'est haut, donc ce n'est pas juste et raisonnable. Ou
maintenant : Elle va être à l'inflation, c'est juste et raisonnable.
Il y en a d'autres qui disent : Mais
nous on a fait nos calculs et on a fait un estimé. Si la régie avait fait la
cause tarifaire, par exemple cette année pour l'année prochaine, ça aurait été
en bas de l'inflation. Donc, selon eux, ce n'est pas juste et raisonnable. Mais
qui va faire cet arbitrage-là que c'est juste et raisonnable? Pas les clients,
pas les consommateurs, peu importe de quelle catégorie ils sont, là, le
ministre nous dit : Bien, pas la régie à toutes les années.
Donc il nous reste que qui : le
gouvernement? C'est le ministre qui va juger si c'est juste et raisonnable. Et
selon le ministre, à l'inflation, c'est juste et raisonnable. Alors que la
régie, elle, c'était sa préoccupation. Et des fois, oui, c'est plus haut que
l'inflation, des fois c'est plus bas. Moi, quand j'entends le ministre, ce que
je comprends, c'est que selon sa définition à lui.... Premièrement, on n'arrive
pas à savoir c'est quoi la définition mais là on dit que c'est l'équilibre.
Donc, c'est comme si ça n'existait pas même si c'est marqué dans l'article de
la Loi sur la Régie de l'énergie. À l'article 49, il est marqué qu'il faut
que ça soit juste et raisonnable et c'est ce que la régie avait comme mandat de
faire.
Mais, selon le ministre, le prix juste et
raisonnable, c'est celui de l'inflation. Logiquement, si c'est important cette
notion pour lui, puis il le fixe à l'inflation, donc le juste et raisonnable,
c'est l'inflation. Puis, ça peut être ça la réponse. Moi, c'est ce que je
comprends. Le prix juste et raisonnable, c'est une préoccupation du ministre
puisque c'est écrit dans la loi. Et selon lui, le prix juste et raisonnable, ce
n'était pas ce qui était fixé par la régie, c'est l'inflation. Peut-être que
c'est ça la définition.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, le projet de loi n° 34, de manière intérimaire, propose un gel
en 2020 avec une hausse à l'inflation pour les quatre années suivantes qui
permet également de vider le compte d'écart de plus de 500 millions dès la
première facturation de 2020. La notion de juste et raisonnable, c'est sur la
fixation des tarifs qui sera dorénavant sur base quinquennale ou à la demande
de manière sporadique selon les articles qu'on suivra. Donc, c'est la
distinction.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Donc, est-ce
qu'on peut dire que les prix... Donc, c'est la fixation des tarifs. C'est la
façon que les tarifs sont fixés qui doit être juste et raisonnable?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Donc, c'est les
tarifs. Les tarifs doivent être... la tarification doit être juste et
raisonnable. Les tarifs appliqués au projet de loi n° 34 sont ceux de
l'annexe 1 qui sont les tarifs modifiés ou apportés par la régie. Dans
l'intervalle jusqu'à la prochaine cause tarifaire, ce sera un gel avec une
inflation. C'est toujours la régie qui a la responsabilité de fixer ou de
modifier les tarifs et d'appliquer la notion de juste et raisonnable.
Mme Ghazal : Mais dans
l'intervalle? Parce qu'avant que la régie intervienne cinq ans plus tard, dans
l'intervalle, est-ce que les prix que les consommateurs vont payer vont être
juste et raisonnables, eux?
M. Julien : Alors, dans
l'intervalle, ce sera un gel tarifaire avec une hausse à l'inflation plus un
retour de 500 millions. Dans l'intervalle de cinq ans, qu'on cumule ces
éléments-là, c'est une hausse tarifaire plus faible que sur base historique à
tout égard.
• (17 h 40) •
Mme Ghazal : Donc, si le
ministre ne répond pas si oui dans l'intervalle... oui ou non dans
l'intervalle, c'est juste et raisonnable, ce que je comprends, c'est que...
M. Julien : ...de 500 millions
dans l'intervalle de cinq ans, qu'on cumule ces éléments-là. C'est une hausse
tarifaire plus faible que sur base historique, à tout égard.
Mme Ghazal : Donc, si le ministre
ne répond pas, si, oui, dans l'intervalle, oui ou non dans l'intervalle, c'est
juste et raisonnable, ce que je comprends, c'est que, non, ce ne sont pas des
prix justes et raisonnables, il faut attendre que la régie intervienne aux cinq
ans pour qu'elle vienne corriger le tir puis que ça devienne juste et
raisonnable, juste et raisonnable dans la définition qu'il y a un équilibre
entre les investisseurs et les consommateurs. C'est ce que je comprends de la
réponse du ministre.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Dans l'intervalle,
ces tarifs-là seraient justes et raisonnables pour les consommateurs.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Donc, les prix
seraient justes et raisonnables selon... Selon le ministre, il y aurait
l'équilibre même quand la régie ne fait pas ce travail-là puis ne le fixe pas.
M. Julien : Alors, uniquement,
la régie peut fixer les tarifs et la tarification sur base quinquennale ou sur
base périodique sur certaines situations qu'on verra dans les articles
suivants.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Seulement la
régie fixe les prix, selon l'annexe I, mais le projet de loi vient fixer
les tarifs, d'une certaine façon, selon l'inflation. C'est un peu la même
chose.
M. Julien : Essentiellement,
c'est le contraire. Les prix sont à l'inflation et les tarifs sont fixés.
Mme Ghazal : Oui, les tarifs,
les deux autres composantes, c'est-à-dire les deux autres composantes.
M. Julien : Vous, ce que vous
mentionnez, que les tarifs est l'inflation, c'est les prix, qui est la
composante des tarifs, qui est à l'inflation dans l'intervalle. Mais seule la
régie peut modifier, fixer de nouveaux tarifs, soit aux cinq ans ou soit sur
demande qu'on va voir à l'article 8.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Donc, par rapport
à un autre élément, si... Je sais qu'une des causes... c'est-à-dire, une des
raisons qui fait que, ce que le ministre nous dit, là, pas, je le sais, c'est
le ministre qui nous l'a dit, une des raisons pour lesquelles il ne veut pas
que ces prix-là soient fixés par la régie, mais plutôt que ça soit indexé à
l'inflation, c'est que c'était un exercice extrêmement compliqué que la régie
menait chaque année.
Est-ce que c'est la seule raison pour
laquelle on fait que la régie va faire... va fixer, c'est-à-dire, toute la...
va faire la tarification puis les causes tarifaires uniquement aux cinq ans?
Est-ce que c'est la seule raison? Bien, la simplification, je le sais, simple,
prévisible et... pas transparent, non, ça, non, prévisible et stable. Mais tout
l'aspect... Parce qu'on a entendu souvent... on a entendu des critiques aussi
de, par exemple, la régie, c'est qu'elle a beaucoup... souvent refusé des
projets d'investissement d'Hydro-Québec. Et c'est comme si elle mettait des
bâtons dans les roues à Hydro-Québec Distribution pour faire... pour mener à
bien des projets. Et il y en a qui disent : Oui, il faudrait peut-être une
modernisation de la façon que la régie fixe les causes tarifaires. Le ministre
devrait être content de m'entendre dire ça. Mais il y a des intervenants qui
sont contre le projet de loi n° 34 et qui
disent : Oui, il y a une modernisation, il y a une autre façon que la
régie pourrait s'y prendre pour fixer les tarifs.
Ce que j'aimerais savoir, c'est, est-ce
que le ministre sait pour quelle raison la Régie de l'énergie, dans les
dernières années, elle avait refusé des projets d'investissement
d'Hydro-Québec?
M. Julien : Alors,
essentiellement, normalement, c'est la non-rentabilité des projets en termes
économiques.
Mme Ghazal : O.K. Et ces
projets d'investissement, ils font partie de la liste où... C'est-à-dire que,
pour les projets d'investissement, s'il y a d'autres projets d'investissement,
est-ce que la régie va continuer à les regarder?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, si ce n'est
non rentable, ça ne rentre pas dans la base tarifaire. Et après cinq ans,
naturellement, si les éléments étaient non qualifiés aujourd'hui sur base
annuelle, ils ne le seront pas plus dans cinq ans quand ils vont faire, en fin
de compte, l'évaluation par cause tarifaire.
Mme Ghazal : J'essaie juste de
me rappeler, dans la liste que le ministre nous avait donnée, le fait de... les
projets en... autorisation des projets d'investissement, retrait. Donc, la
raison pour laquelle la régie refusait des projets d'investissement, c'est
parce qu'ils n'étaient pas rentables, et donc ce n'était pas bon pour les
consommateurs. Ils n'étaient pas rentables, donc on n'en avait pas, nous, pour
notre argent, les consommateurs, les Québécois, peu importe leur... qu'ils
soient tarifs L, domestiques, etc. Mais maintenant que ça, c'est retiré, quand
Hydro-Québec va vouloir faire des projets d'investissement non rentables, qui
va lui dire non?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors,
Hydro-Québec va regarder ses projets d'investissement, mais ça ne change en
rien, en fin de compte, que cet élément-là... pour la cause tarifaire, pour les
tarifs de la clientèle. Après cinq ans, quand la régie va faire sa cause
tarifaire, elle va les regarder dans...
Mme Ghazal : ...projets d'investissement
non rentables, qui va lui dire non?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, Hydro-Québec
va regarder ses projets d'investissement, mais ça ne change en rien, en fin de
compte, que cet élément-là... pour la cause tarifaire, pour les tarifs de la
clientèle. Après cinq ans, quand la régie va faire sa cause tarifaire, elle va
les regarder dans la même perspective qu'elle les regarde actuellement.
Mme Ghazal : Donc... Parce
qu'ici on est à l'article 2. On parle des prix. Ce n'est pas les projets
d'investissement. Mais parce que c'est un élément quand même important qui est
retiré à la régie. Peut-être qu'on... Je ne sais pas c'est à quel article qu'on
peut le regarder, celui-là, mais... Ça va être ici, dans l'article 2, pour
les projets d'investissement, oui.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, ce serait à
l'annexe II, quand on va arriver sur les différents documents qui sont
déposés sur base annuelle, qu'on pourra voir, en réalité : est-ce que ces
éléments-là sont adéquats et suffisants pour la transparence qu'on souhaite tous
comme dépôt?
Mme Ghazal : Mais la régie...
Hydro-Québec va pouvoir aller de l'avant avec ses projets d'investissement
quand même. Même, elle peut déposer les documents qu'elle veut. Mais, si elle
va y aller, puis ce n'est pas rentable, on n'est pas plus gagnants.
M. Julien : En réalité,
Hydro-Québec... les grands projets d'investissement devant nous, c'est
Hydro-Québec Transport, qui sont maintenus, en fin de compte, de manière
réglementée auprès de la régie, entre autres pour assurer, avec nos voisins du
Sud, qu'on peut exporter nos surplus d'électricité.
Mme Ghazal : O.K. Parce que
moi, j'ai regardé Hydro-Québec Distribution, autorisation des projets
d'investissement, est c'est marqué «retrait».
M. Julien : Alors, c'est
spécifique à Hydro-Québec Distribution, mais les lignes de transport et les
grands investissements sur les lignes de transport, c'est Hydro-Québec
Transport, c'est maintenu.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Bien, je veux
juste revenir aux investissements rentables ou non rentables. Moi, ma question,
en fait : Est-ce qu'il va y avoir, maintenant qu'on retire la régie
pendant 60 mois, des projets d'investissement qui ne seront pas rentables
mais qui seront faits par Hydro-Québec quand même... c'est-à-dire pas rentables
de notre point de vue pour nous, les actionnaires d'Hydro-Québec, qui ne sont
pas rentables et qui vont être maintenus? C'est ça que je veux savoir. Est-ce
que cet élément-là... il va y avoir des projets d'investissement non rentables
qui vont avoir lieu?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, les projets
d'Hydro-Québec Distribution, les investissements ne seront pas autorisés a
priori mais, a posteriori, à la cause tarifaire, ne seront pas admissibles sur
les mêmes conditions qu'actuellement, donc ne pourront pas affecter la base
tarifaire, c'est-à-dire la tarification, si jugés, en réalité, par la régie
après cinq ans.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Excusez-moi, je
n'ai comme pas trop bien compris. Les projets d'investissement... Est-ce
qu'Hydro-Québec va faire des projets d'investissement... Hydro-Québec
Distribution? Personne ne va lui dire : Non, tu ne peux pas le faire parce
que ce n'est rentable, ce n'est pas un projet... Il faudrait... Va refaire tes
devoirs pour revenir avec un projet mieux ficelé.
M. Julien : En réalité, les
projets de distribution ne seront pas autorisés par la régie. C'est des
investissements plus faibles. On n'a pas d'exemple, en réalité, là, entre les
mains. Donc...
Mme Ghazal : ...O.K. Je
pourrais en sortir.
M. Julien : Mais a posteriori
Hydro... la régie, après cinq ans, quand elle va faire son... le terme, le
«rebasing», en fin de compte, sa cause tarifaire après cinq ans, on va regarder
chacun de ces éléments-là, et, sur base annuelle, ces éléments-là vont être
déposés de manière transparente à l'ensemble de la clientèle, à l'ensemble des
parties prenantes à l'intérieur de l'annexe II.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Puis après ça, si
on se rend compte que ce n'était pas rentable, ces projets-là, on fait quoi
pour retourner en arrière?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
Mme Ghazal : Ils ont déjà eu
lieu.
M. Julien : Alors, c'est une
notion de gestion de risques d'Hydro-Québec sur les éléments de distribution
pour avoir justement cette agilité-là et l'amélioration de la performance.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Donc, le ministre
n'est pas inquiet qu'il y ait des projets mal ficelés, qui ne sont pas au
bénéfice... Je pourrais arriver avec un exemple, là. Là, je ne l'ai pas ici en
tête, mais je sais que c'est une préoccupation importante. Des projets qui sont
mal ficelés, que la régie aurait dit non, puis elle va aller de l'avant, et on
va être perdants mais... Puis ça va être trop tard, 60 mois plus tard, que
la régie vienne dire : Ah! ce n'était pas un bon projet, mais il a déjà...
les dépenses ont été faites, il a déjà eu lieu. Le ministre n'est pas inquiet
de cette situation-là.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
• (17 h 50) •
M. Julien : ...qu'on demande à
Hydro-Québec d'être performante. Et, naturellement, sur la base tarifaire qui
préoccupait les gens qui venaient nous voir, la régie va garder le même
contrôle par rapport à l'acceptabilité des investissements pour être intégrés à
la cause tarifaire, pour être intégrés aux tarifs...
Mme Ghazal : ...cette situation-là?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : ...on demande
à Hydro-Québec d'être performant. Et naturellement, sur la base tarifaire, qui
préoccupait les gens qui venaient nous voir, la régie va garder le même
contrôle par rapport à l'acceptabilité des investissements pour être intégrés à
la hausse tarifaire, pour être intégrés aux tarifs. Donc, on a un gel, après
ça, une augmentation à l'inflation. La régie regarde les éléments et l'ensemble
des éléments d'investissement. Les gros investissements sont surtout au niveau
d'Hydro-Québec Transport. Et naturellement on va juger la performance
d'Hydro-Québec par rapport aux rendements qu'elle va donner en connaissant ses
revenus. Et, à chaque année, il va être déposé l'ensemble du détail.
Mme Ghazal : Mais... Oui.
C'est parce que dans... Il y a beaucoup de choses qui sont reportées,
60 mois plus tard, cinq ans, cinq ans plus tard. Mon Dieu! La cause
tarifaire va durer des années tellement il y a de choses qu'on va accumuler
puis qui vont être regardées uniquement cinq ans plus tard. C'est tellement
énorme, c'est comme si on reportait ce qu'on... Notre travail, on n'a pas envie
de le faire à chaque année, bien, on dit : On va le reporter, puis, après
ça, ça augmente la charge de travail, ça augmente tous les documents qui vont
être regardés par la Régie de l'énergie, et c'est sûr que le travail ne pourra
pas être fait de la bonne façon, comme on le fait annuellement.
Et, comme j'ai commencé à... Parce que
combien de temps ça va durer, ces causes tarifaires, celles aux cinq ans, si
celles déjà qu'on fait annuellement, on trouve ça lourd, si on ne change pas
peut-être la façon que la régie fait les causes tarifaires pour qu'elles soient
plus rentables? Ça aurait été ça la façon la plus efficace, si on veut, ou
intelligente de faire les choses, c'est de voir qu'est-ce qui ne marche pas
avec la façon que les causes tarifaires sont faites aujourd'hui, puis c'est
très lourd, puis il y a des projets qui n'avancent pas, puis c'est extrêmement
lourd. On va corriger le problème au lieu de dire : Bien, ça ne marche
pas? Bien, on va le reporter dans cinq ans. Mais, dans cinq ans, si déjà la
régie... Selon ce que je comprends, le ministre trouve que ce n'est déjà pas
efficace de le faire une fois par année, mais, quand on va tout reporter puis
elle va tout faire cinq ans plus tard, ça va être catastrophique, ça va être
encore moins efficace cette année-là. Elle ne pourra pas regarder cette somme
monstrueuse de documents qui se seront accumulés pendant cinq ans.
M. Julien : Oui, M. le
Président, je fais une grande distinction entre la notion d'efficacité et la
notion d'efficience. Alors, efficacité, c'est une chose. Efficience...
C'est actuellement sur base annuelle.
Tantôt, quand je faisais la distinction avec mon collègue qui mentionnait les
travaux gigantesques qui ont lieu dans la dernière semaine avec
1 500 employés, 24 heures sur 24, plus de 700 équipes,
on... franchement, là, tout le monde disait... C'est un élément important, là,
c'est une panne de 1 million. C'était le coût d'une cause tarifaire. Ça a
coûté une cause tarifaire.
Alors, quand on mentionne, en réalité,
que... L'efficacité pour moi, c'est une chose, mais l'efficience, c'est de
dire : On fait un processus lourd qui ne donne pas de prévisibilité, qui
donne des hausses tarifaires, comme je réitère, là, 4,3, mais on se trompe de
100... plus de 100 millions d'écarts de rendement, parce que c'est sur
base prévisionnelle. L'année suivante, on dit : 1,3, on se trompe encore
de 160 millions.
Nous autres, on vient dire : Écoutez,
on voit qu'il y a un principe, on voit qu'il y a un processus. Je pense qu'on
n'a pas besoin de le faire à tous les ans. On va se donner dans l'intervalle,
en fin de compte, un gel tarifaire, une croissance à l'inflation, qui... c'est
des éléments qui sont raisonnables sur base historique, qui sont plus que
raisonnables. On va retourner 500 millions à la clientèle, et la cause
tarifaire, on va la faire aux cinq ans puisque le processus actuel, il n'est
pas efficient. Il n'est pas efficient.
Alors, c'est l'objectif qu'on vise. Et, en
modifiant... en modifiant la méthode de tarification, on peut libérer, oui, le
compte d'écarts, mais on transfère le risque à Hydro-Québec. Hydro-Québec se
doit d'être performant. Hydro-Québec va divulguer de l'information sur base
annuelle, c'est tout prévu à l'annexe II. Toute la notion des
investissements, c'est prévu à l'article 11, qu'on va pouvoir regarder de
manière très détaillée. Mais Hydro-Québec, à chaque année, à l'annexe II...
Puis, encore là, si ce n'est pas suffisant, s'ils voyaient d'autres éléments
qui devraient être ajoutés, va divulguer l'information pertinente, qui va être
disponible pour l'ensemble des intervenants.
Mais on parle d'efficience. Le processus
actuel... et effectivement les groupes qu'on a rencontrés convenaient que ce
n'était pas efficient. Et nous, on dit : Bien, on va le faire aux cinq
ans. Alors, c'est la proposition, c'est le principe même du projet de loi
n° 34, M. le Président.
Mme Ghazal : Donc, le
processus n'est pas efficient à chaque année. On va faire un processus non
efficient aux cinq ans. Ça va être encore de moins en moins efficient, ça va
être encore pire cinq ans plus tard. Parce que, comme vous... le ministre le
mentionne, il y a des gens qui ont dit : Bien, peut-être qu'il faudrait
regarder le processus pour qu'il soit plus efficient. Parce que, là, on ne
s'attaque pas au problème, on fait juste le tasser cinq ans plus tard. On
dit : Ça ne marche pas, c'est bien compliqué. Bien là, on va remettre ça à
plus tard et on va pelleter... ça va être encore pire, surtout que, si on n'est
pas capable de le faire de façon efficiente en un an, bien, imaginez le travail
pendant cinq ans, ça va être encore moins efficient.
Le problème, on ne s'y attaque pas, de
l'efficience. Mais, si on veut...
Mme Ghazal : ...tasser
cinq ans plus tard. On dit : Ça ne marche pas, c'est bien compliqué. Bien
là, on va remettre ça à plus tard, et on va pelleter. Ça va être encore pire,
surtout que, si on n'est pas capable de le faire de façon efficiente en un an,
mais imaginez le travail pendant cinq ans, ça va être encore moins efficient.
Le problème, on ne s'y attaque pas, de l'efficience. Mais, si on veut s'y
attaquer, une chose qui aurait pu être faite, par exemple, le ministre, c'était
de demander, même à la régie même, et là je ne vais même pas répéter tout le
discours de l'inviter ici en commission, mais demander à la régie de se pencher
elle-même sur le processus efficient, efficace, tout ce que vous voulez, des
causes tarifaires et d'amener des recommandations pour qu'il soit modernisé ou
rendu plus efficace. Ça, ça aurait été une façon de régler le problème, puis
après on voit si ça fonctionne, puis, si ça fonctionne... si ça fonctionne,
probablement ça va être une fois par année, au lieu de dire : Ce n'est pas
efficient, ce n'est pas bon, on va mettre ça aux cinq ans. Bien, moi, je n'ai
pas hâte de voir cette année-là, comment ça va être tout le travail non
efficient qui va être fait par la régie et qu'on reporte à plus tard. Pourquoi
ne pas s'être attaqué à ce problème d'efficience à la source au lieu de le
péter cinq ans plus tard?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, pour
nous, la cause tarifaire, la responsabilité qui est maintenue aux 60 mois
plutôt qu'aux 12 mois, c'est une responsabilité qu'on souhaite maintenir,
mais ce n'est pas efficient de le faire sur base annuelle quand on regarde
l'historique de l'évolution des tarifs, quand on regarde, en fin de compte,
l'effort qui est nécessaire, et c'est pour ça que le principe même du projet
de loi n° 34, c'est de faire ça sur une période de cinq ans, 60 mois
plutôt que 12 mois donc au terme de ce processus-là. Maintenant, si ma
collègue trouve que la régie est inefficiente même dans son processus, ça
serait de regarder ces éléments-là. Mais ici on préconise de reporter à
60 mois la cause tarifaire avec une inflation après un gel de 2020.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Mais je ne
comprends pas pourquoi c'est efficient aux cinq ans.
M. Julien : La notion
d'efficience, c'est la transformation des ressources au moindre coût. Alors, on
répète cinq fois moins souvent en réalité cet élément-là en prenant un
intervalle de cinq ans et en appliquant une hausse qui est comparable même
avantageusement à ce qu'il y avait dans le passé. Donc, on le fait aux cinq
ans, donc c'est plus efficient.
Mme Ghazal : Mais la
régie va regarder tous les mêmes éléments qu'elle regarde une fois par année
d'une façon non efficiente et elle va le faire... elle va le faire c'est-à-dire
cinq ans plus tard en regardant tout ce qui s'est fait il y a cinq ans, en
reculant dans le temps. On n'est pas en train de régler ce problème-là d'efficience.
Le Président (M. Lemay) :
...
M. Julien : Oui, M. le
Président. On a eu cette discussion-là a priori. Ce n'est pas parce que les
chiffres sont plus gros que l'analyse est plus lourde. Alors, pour nous, ça
sera au terme des cinq ans.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
M. Julien : Non, non,
excusez-moi, je n'ai pas fini, c'est parce qu'il y avait quelqu'un qui arrivait
soudainement.
Le Président (M. Lemay) :
Ah! d'accord.
M. Julien : Alors, c'est ça.
Donc, ça va être fait aux cinq ans plutôt qu'aux 12 mois et ça ne sera pas
cinq fois plus lourd que de l'avoir fait aux 12 mois.
Mme Ghazal : Mais tout
ça, c'est des affirmations. Est-ce qu'il y a quelque chose qui prouve ça :
Ah! ce n'est pas efficient, aux cinq ans, ça va être plus efficient? Parce
qu'on n'a pas eu d'analyse réglementaire pour dire ça va être quoi l'impact de
ça. Est-ce qu'il y a quelque chose sur lequel le ministre peut se baser?
M. Julien : Alors, la cause
tarifaire, M. le Président, est basée sur la somme des coûts auxquels on ajoute
un rendement x. Alors, la cause tarifaire qui va être faite aux cinq ans sera
avec le portrait et de ce qui s'est passé dans l'intervalle, l'analyse globale.
Donc, les intervenants auront le même questionnement avec Hydro-Québec, avec la
Régie de l'énergie. Donc, pour nous, c'est aux cinq ans, c'est plus efficient.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Je voudrais juste
revenir sur — mais je n'ai pas beaucoup de temps — sur
l'inflation où le ministre dit que c'était sur une base historique, et donc
c'est bon parce que, si on regarde l'histoire l'inflation versus les coûts.
Mais pour le tarif L, il a accepté qu'on ne regarde plus juste la base
historique, puis que ce soit la régie qui le regarde. Pourquoi... comment il
explique les... pourquoi est-ce qu'il l'accepte pour le tarif L puis pas
pour l'inflation?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors,
spécifiquement, en réalité, pour la compétitivité et l'attractivité, cet
élément-là a été suggéré que le taux applicable par rapport à l'inflation soit
fait par un avis de la régie, une recommandation. Alors, naturellement, cette
notion-là d'attractivité et de compétitivité par rapport au tarif général basé
sur l'historique, nous autres, on disait l'historique qu'on avait qui était de
six ans, on s'est même interrogé : Est-ce qu'on met des points de base?
Est-ce qu'on met un taux? Donc, on va obtenir un avis de la régie sur le taux spécifique,
mais qui sera toujours lié à l'inflation. Ça sera un taux d'application L par
rapport à l'inflation, un multiplicateur, et c'est ça que l'avis de la régie va
donner, ce n'est pas une cause tarifaire.
• (18 heures) •
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Je vous remercie à tous de votre collaboration. Compte tenu de l'heure,
la commission suspend ses travaux...
18 h (version non révisée)
M. Julien : …sur le taux
spécifique, mais qui sera toujours lié à l'inflation. Ça sera un taux
d'application L par rapport à l'inflation, le multiplicateur. Et c'est ça que
l'avis de la régie va donner, ce n'est pas une cause tarifaire.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Je vous remercie à tous de votre collaboration. Compte tenu de l'heure,
la commission suspend ses travaux jusqu'à 19 h 30.
(Suspension de la séance à 18 heures)
19 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 19 h 32)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, bonsoir à tous et à toutes. Nous reprenons nos travaux. Je vous rappelle
que nous sommes toujours réunis afin de poursuivre l'étude détaillée du projet
de loi n° 34, la Loi visant à simplifier le processus d'établissement des
tarifs de distribution d'électricité. Merci de bien vouloir éteindre la
sonnerie de vos appareils électroniques. Alors, lors de la suspension de nos
travaux cet après-midi, nous en étions à l'article 22.0.1.1 proposé à l'article 2.
Mme la députée de Mercier, vous aviez la parole. Voulez-vous poursuivre?
Allez-y.
Mme Ghazal : Oui. Merci,
M. le Président. Donc, pour l'article 2, il me reste combien de temps? Je
pense que c'est... C'est supposé être 40 minutes. Ça fait que...
Le Président (M. Lemay) :
Oui. Bien, quatre minutes sur l'article 22.0.1.1 ainsi que 20 minutes
sur l'alinéa introductif.
Mme Ghazal : En fait,
c'est 40 minutes au total pour ça, puis un autre 20 minutes pour...
Le Président (M. Lemay) :
Bien oui, vous avez jusqu'à un maximum de 40 minutes.
Mme Ghazal : O.K. Mais ce
n'est pas quatre minutes qu'il me reste, là.
Le Président (M. Lemay) :
Bien, en fait, c'est que...
Mme Ghazal : J'ai déjà
parlé...
Le Président (M. Lemay) :
Il vous resterait 24 minutes.
Mme Ghazal : Oui. Merci.
Ouf! O.K. Pour l'alinéa... C'est ça, j'ai beaucoup parlé des prix de la... de
l'efficacité et... On a parlé de l'efficacité et l'efficience de la régie. Je
voudrais intervenir sur un sujet, un autre sujet qui est dans l'alinéa deux,
sur le fameux avis, l'avis que le gouvernement va demander à la Régie de l'énergie
de soumettre par rapport au taux pour le tarif L, pour qu'elle puisse le
conseiller une fois par année sur le tarif L et sur le fait qu'il soit
public. Le ministre a mentionné à plusieurs reprises qu'il trouvait que c'était
une excellente pratique de rendre les décisions et les avis publics par la
régie, mais que, sauf pour les décisions, c'est dans l'article 18 de la
loi sur la régie, il faut qu'ils soient rendus publics. Ce n'est pas écrit exactement
comme ça, mais c'est ce que ça veut dire, je pense. Alors que, pour les avis,
c'est un autre processus. Ce n'est pas... C'est peut-être une pratique, mais ce
n'est pas rendu de façon systématique public, sauf si on fait une demande
d'accès à l'information. Mais moi, je ne parle pas de demande d'accès à l'information,
c'est qu'ils soient réellement rendus publics, un peu comme le fait l'autre article,
le 22.0.1.2 par rapport à l'annexe I. On peut dire, bien, on va le rendre
public, mais c'est important de le spécifier que ça soit public. Mais de la même
façon, le ministre est toujours d'accord avec le fait que c'est une bonne
pratique que la régie rende cet avis-là public?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui. Merci,
M. le Président. Alors, dans les documents, ce n'est aucunement spécifié. Même l'article 18,
là, si on lit l'article 18, puis on va le lire pour être certain qu'il n'y
a pas de mauvaise interprétation...
Mme Ghazal :...que la régie
rende cet avis-là public?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, merci, M. le
Président. Alors, dans les documents, ce n'est aucunement spécifié... Même
l'article 18, là, si on lit l'article 18 puis on va le lire pour être
certains qu'il n'y a pas de mauvaise interprétation :
«Une décision de la régie
doit être rendue avec diligence — donc, rendue avec
diligence — et être motivée; elle fait partie des
archives de la régie qui en transmet sans délai une copie certifiée aux
participants et au ministre. De plus, la régie transmet au ministre, à sa
demande, copie de tout document s'y rapportant.»
En dessous, c'est marqué :
«En outre, toute décision
rendue par la Régie en vertu de l'article 59 — qui est
très spécifique au gaz — doit être publiée dans la Gazette
officielle du Québec.»
Donc, à part par rapport à l'élément de
l'article 59 qui est spécifique au gaz, il n'y a jamais d'obligation,
actuellement, de rendre public... mais c'est la pratique que prend la Régie de
l'énergie, pratique qu'on trouve intéressante.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Mais quand c'est
écrit qu'elle «transmet sans délai une copie certifiée aux participants et au
ministre», de quels participants on parle?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, c'est les
intervenants qui participeraient, le cas échéant, soit aux audiences ou aux
délibérations ou au ministre. Ce n'est pas rendu public pour autant
nécessairement, mais la régie rend publics, par ses pratiques, ses avis et ses
décisions.
Mme Ghazal : Donc ici, quand
elle fait ça, quand elle le rend aux participants, la décision... ça, ça veut
dire que ces gens-là ne peuvent pas le rendre public eux-mêmes, par exemple,
supposons que la régie ne le mette pas sur le site Internet?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Ils le pourraient,
mais bien honnêtement, M. le Président, je ne sais pas où est-ce que veut en
venir ma collègue de Mercier, il n'y a pas d'obligation à rendre public par la
régie, c'est ce qu'elle fait comme pratique. Donc, à terme, on trouve que c'est
une bonne pratique. Si elle souhaite, elle, que ce soit une obligation, elle
l'a toujours fait en bonne pratique sans aucune obligation. Alors, je pense que
c'est là qu'est le niveau de discussion, à moins que je ne me trompe et que je
ne comprenne pas le questionnement de ma collègue.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Mais pour les
avis, est-ce que c'est la... parce que... est-ce qu'il y a un article comme
celui-là, comme l'article 18, pour les avis?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Est-ce que ma
collègue peut préciser sa question? Puisque l'article 18 ne précise pas de
rendre public, alors elle voudrait que pour les avis, il y ait un article qui
ne précise pas de rendre public, mais que la pratique c'est de rendre publique?
J'essaie de comprendre l'article 18, quel élément qu'elle veut qui soit
applicable aux avis, c'est de le rendre de manière diligente, accessible au ministre?
Parce que c'est ça qu'il dit, l'article 18.
Mme Ghazal : Mais, par
exemple, parce que quand elle remet ça, ces décisions-là, aux participants, les
participants, après ça, si on ne leur indique pas : Ah! C'est
confidentiel, ils peuvent, eux, le rendre public aussi. Mais là, ils n'ont pas
besoin parce que la pratique est de le rendre public par la Régie de l'énergie.
Sauf que si elle le mentionne, il faut que la régie le remette aux
participants. Donc, ce n'est pas quelque chose qu'elle garde au gouvernement ou
qu'elle garde pour elle, il faut qu'elle la rende disponible aux gens qui ont
participé.
Pour les avis, est-ce que... parce que
pour soumettre son avis, elle va tenir... peut-être pas des audiences
publiques, on va y revenir à un autre article, mais pour les avis, elle va
consulter, elle va demander à des gens de... je ne sais pas, de répondre à ses
questions et tout ça. Ces participants-là, est-ce que l'avis, elle va... pas
juste cet avis-là pour le tarif L, mais les avis de façon générale. Parce
que la régie soumet des avis de façon générale, mais c'est quoi le mécanisme
quand il y a un avis qui est rendu par la régie? Elle le remet uniquement au gouvernement?
Est-ce qu'il y a un article qui en parle, des avis, de la même façon qu'il y a
un article qui parle des décisions de la régie?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : M. le Président,
la pratique est que les avis sont rendus publics. J'ai comme l'impression qu'on
essaie de défoncer une porte ouverte. Les avis sont rendus publics, alors,
c'est la pratique. Là, si ma collègue souhaite créer l'obligation, c'est-à-dire
de l'inscrire de manière obligée, tandis que c'est la pratique de la régie de
rendre public, O.K., mais c'est rendu public. C'est la pratique que la régie
fait. Alors, là, je ne sais pas quoi dire de plus qu'ils le font.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
• (19 h 40) •
Mme Ghazal : Mais puisqu'ils
le font, puis le ministre serait d'accord avec ça, on ne perd rien à le mentionner
parce que c'est vraiment l'idée que ça soit le plus transparent et que tout
soit rendu public par la régie comme elle le fait maintenant. Puis avec le projet
de loi n° 34, on ne veut pas que tout ça change, donc puisqu'elle le
fait...
Mme Ghazal : ...est d'accord
avec ça, on ne perd rien à le mentionner, parce que c'est vraiment l'idée que
ça soit le plus transparent et que tout soit rendu public par la régie comme
elle le fait maintenant. Puis avec le projet de loi n° 34, on ne veut pas
que tout ça change. Donc puisqu'elle le fait puis que le ministre trouve que
c'est une très, très, très bonne idée pour plus de transparence, qu'est-ce
qu'on perd à le rendre obligatoire dans cet article-là?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, on parle
d'indépendance de la Régie de l'énergie qui a des pratiques qu'elle applique et
qu'elle rend publiques ses avis et ses décisions. Et dans le passé, il n'a pas
été nécessaire d'introduire cette obligation-là. Maintenant, si ma collègue de
Mercier pense qu'on doit obliger la régie à le faire, bien qu'elle le fasse
dans ses pratiques, je serai prêt à écouter ma collègue de Mercier quand elle
voudra amener un amendement au projet de loi.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : O.K. Très bien.
Bien, puisque le ministre m'invite à le faire, je vais lui faire plaisir et
amener un amendement.
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce que vous avez déjà rédigé votre amendement?
Mme Ghazal : Oui, oui, il est
rédigé. On va le distribuer.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Donc, on va suspendre pour distribution.
(Suspension de la séance à 19 h 41)
20 h (version non révisée)
(Reprise à 20 h 21)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, nous reprenons nos travaux. Et nous en étions à la distribution d'un
amendement proposé par la députée de Mercier. Mme la députée, à la lecture,
s'il vous plaît.
Mme Ghazal : Oui. L'article
22.0.1.1 de la Loi sur Hydro-Québec proposé par l'article 2 de ce projet de loi
est modifié, par l'ajout, à la fin du deuxième alinéa de: «La Régie publie sur
son site Internet cet avis au moment de la publication des taux applicables à
la Gazette officielle du Québec».
Le Président (M. Lemay) : Parfait.
Pour les commentaires.
Mme Ghazal : Donc, à
l'invitation du ministre qui m'a proposé, vu que j'insistais beaucoup sur le
fait que c'était important que cet avis soit rendu public, même si c'est une
pratique, de ne pas prendre ça pour acquis mais de le rendre réellement public,
et, bien, j'ai amené cet amendement-là. Et l'objectif, c'est, un petit peu de
la même façon qu'à l'article suivant 22.0.1.2 on mentionne que l'annexe I, pour
les prix, qu'il soit publié sur le site Internet d'Hydro-Québec, bien, de la
même façon, que cet avis-là sur les tarifs L soit aussi publié sur Internet,
qu'il soit rendu public, de ne pas prendre pour acquis qu'il l'est, puis de le
marquer expressément et dans la loi.
Donc, c'est pour plus de transparence,
parce que le ministre n'est pas sans savoir que c'est un des grands reproches
qu'on fait à son projet de loi. Lui, il parle beaucoup de la simplification des
tarifs d'Hydro-Québec, la stabilité, la prévisibilité. Mais il y a aussi un
principe extrêmement important qui est celui de la transparence qui est très,
très réduit... réduite, la transparence, avec son projet de loi vu que la Régie
de l'énergie, toutes les causes tarifaires qui étaient faites en audiences
publiques à chaque année, maintenant, vont être faites uniquement aux cinq ans,
et donc repoussées aux cinq ans, ce qui est extrêmement dommageable pour les
consommateurs parce que le principe de transparence est extrêmement important,
surtout que la Régie de l'énergie, on l'a souvent répété, c'est le chien de
garde des consommateurs.
Donc, ici, pour cet avis-là, pour le tarif
L plus spécifiquement, puisqu'il y a une ouverture du ministre de dire :
O.K. bien, ça ne sera pas moi qui vais le fixer basé sur une base historique,
le 0,65, je vais laisser la régie le faire, je vais laisser la régie le faire
une fois par année. Et bien, c'est important que la recommandation ou l'avis de
la régie soit rendu public. Et on mentionne ici que ce soit fait au moment de
la publication des taux, c'est-à-dire au moment où le ministre et le
gouvernement vont aussi prendre leurs décisions. Parce que, quand l'avis va
être soumis... de la régie va être remis au gouvernement, au ministre, et bien,
le ministre va regarder ça et va prendre une décision. Il peut, de ce que je
comprends du ministre, il peut très bien... c'est une recommandation, c'est un
avis, ce n'est pas une obligation, il peut suivre cet avis-là de ce tribunal
public ou il peut dire : Bien, non, moi, je vais y aller avec un autre
taux, le 0,65. Sans justification, c'est ce que je comprends. Mais c'est
important que les gens puissent le savoir publiquement que le gouvernement ou
le ministre a suivi la recommandation de la régie ou pas.
Donc, c'est pour ça que j'amène cet
amendement-là qui amène un peu plus de transparence dans ce projet de loi.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le ministre, est-ce ce que vous avez une réaction, un commentaire?
M. Julien : Bien, écoutez, la
notion de transparence, là, naturellement, à l'annexe II, on amène plusieurs
documents. Ça va être un grand plaisir d'en discuter avec ma collègue. Ici on
vient confirmer une pratique qui était déjà courante à la régie. Donc,
l'amendement, ce que propose, c'est la pratique que fait la régie de manière
spécifique. Alors, c'est un amendement qui semble adéquat.
Le Président (M. Lemay) :
Bien. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'amendement? Mme la députée
de Mercier.
Mme Ghazal : Là, je sais, on
parle de l'avis puis de la publication, il y a aussi, pour que la régie puisse
rendre sa décision, elle va aussi rencontrer des...
M. Julien : ...la pratique que
fait la régie de manière spécifique. Alors, c'est un amendement qui semble
adéquat.
Le Président (M. Lemay) :
Bien. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'amendement? Mme la députée
de Mercier.
Mme Ghazal : Là, je sais, on
parle de l'avis puis de la publication, il y a aussi... pour que la régie
puisse rendre sa décision, elle va aussi rencontrer des participants, des gens,
elle va consulter. Et ça va être aussi important, si le ministre appuie cet amendement-là
pour que ça soit rendu public, que le processus aussi soit... que ce soient des
consultations... par des consultations publiques que cet avis-là de la régie
soit rendu. Je sais que ce n'est pas à cet amendement-là, mais, si on veut
suivre la logique puis que le ministre trouve que la transparence est importante...
et c'est pour ça peut-être qu'il appuierait cet amendement-là, puisqu'il est
d'accord avec le fait que ça soit rendu public, bien, il faudrait aussi que
tout le processus et les consultations soient rendus publics et qu'il s'y
prépare avant qu'on soit rendus à l'article où on va parler des consultations
publiques — je pense que c'est à l'article 5.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'amendement? S'il n'y a pas
d'autre commentaire...
Mme Ghazal : ...j'aurais
entendre le ministre parler aussi du processus, des consultations, s'il a une
ouverture à l'effet qu'elles soient aussi rendues publiques, de la même façon
que l'avis le sera.
Le Président (M. Lemay) : En
vous rappelant, Mme la députée de Mercier, que nous sommes à l'amendement
proposé par vous et qu'on traite de l'amendement, mais je vais laisser quand
même le ministre, s'il veut répondre, puisque vous l'invitez à une question.
M. Julien : M. le Président,
vous aviez une bonne piste de réponse, là, vous aviez... Alors, je pense qu'on
a déjà parlé de l'article 5, qui précise, en réalité, lorsque le ministre
requiert, sur toute question en matière énergétique... qui s'apparente
naturellement à la notion d'avis qu'on a ici, et ça me fera grand plaisir de
discuter de ces éléments-là avec ma collègue de Mercier arrivé à l'article 5.
Comme je le mentionnais, on va... on fonctionne rondement, actuellement, on
devrait s'y rendre bientôt.
Le Président (M. Lemay) :
Bien.
Mme Ghazal : ...alors, on
demande, selon l'expression du ministre... Mais moi, l'élément, c'est plus pour
le préparer, parce que moi, je ne suis pas une fille qui aime beaucoup les
surprises, donc je le prépare déjà pour l'article 5. Je sais que le ministre va
avoir plusieurs amendements, il ne veut pas les soumettre d'un seul coup,
maintenant, ce qui fait qu'on a des discussions sur des choses que... peut-être
que son idée est déjà faite pour rendre les consultations publiques pour la
régie avant de soumettre son avis, mais on n'est pas au courant, donc c'est
pour ça, je m'y prends un peu d'avance pour ne pas lui causer la surprise, une
fois qu'on va être rendus à l'article 5, sur ce que je vais lui demander.
Le Président (M. Lemay) :
Alors, on prend bonne note de votre prévoyance.
Des voix
: Ha, ha, ha!
Mme Ghazal : Merci, M. le
Président. Est-ce que M. le ministre prend aussi bonne note de ma prévoyance?
Le Président (M. Lemay) : En
vous rappelant que nous traitons de votre amendement, Mme la députée. Est-ce
qu'il y a d'autres...
Mme Ghazal : J'aurais aimé
entendre le ministre.
Le Président (M. Lemay) :
Certainement, s'il a des commentaires sur l'amendement.
Mme Ghazal : J'avais
l'impression qu'il avait un commentaire.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Non.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Julien : Aucun commentaire.
Le Président (M. Lemay) :
Aucun commentaire. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'amendement? M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Merci, M.
le Président. Bon, la députée de Mercier arrive avec un amendement qui dit, à
la fin du deuxième alinéa de l'article 22.0.1.1 : «La régie publie sur son
site Internet cet avis.» Là, on parle évidemment de l'avis de la régie sur les
taux applicables. Donc, elle va publier, la régie, sur son site Internet, au
moment de la publication des taux applicables, à la Gazette officielle du
Québec. Je veux juste bien comprendre, que le ministre nous donne
l'information claire, ça veut dire qu'à partir du moment où les taux sont
applicables, qu'ils sont publiés à la Gazette officielle du Québec, au
même moment, pouf! publication de l'avis sur le site de la régie. Donc, c'est
simultanément, c'est ça?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Bon, je ne sais
pas si va avoir un chronomètre, là, mais c'est... momentanément, là, les deux
actions vont se poser dans le même espace temps, là, publication, site officiel
de la régie, et décision à la Gazette officielle. Mais je comprends,
moi, c'est que... une discussion qu'il y a eu avec ma collègue de Mercier et
avec les juristes pour convenir que ces éléments-là, là, se produisaient de
manière assez simultanée.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jonquière.
• (20 h 30) •
M. Gaudreault : Oui. Donc,
notre objectif, par cet amendement, c'est qu'on indique dans la loi que,
nécessairement, les avis de la régie sont publiés su
r le site Internet de la régie. Mais on a parlé,
dans un amendement précédent, que le... qui a été adopté, d'ailleurs...
20 h 30 (version non révisée)
M. Gaudreault : …dans la loi,
que nécessairement les avis de la régie sont publiés sur le site Internet de la
régie. Mais on a parlé, dans un amendement précédent qui a été adopté d'ailleurs,
que la régie doit donner son avis au moins 60 jours avant la date où les taux
doivent être déterminés par le gouvernement, mais le ministre nous a dit que
l'avis, normalement, un temps raisonnable de traitement de l'avis, c'est autour
de 30 jours, il a dit ça à un moment donné, cet après-midi. Ça fait que là on
aurait un autre 30 jours de délai, mettons, avant qu'il soit publié sur le site
s'il y a une décision concernant les taux applicables à la Gazette
officielle. Est-ce que je comprends bien?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Ce n'est pas tout
à fait ça, M. le Président. Naturellement, il y a des notions qui ont été
énumérées. Alors, le 30 jours, c'était la question, si quelqu'un voulait qu'on
se commette, on a dit : Bien, en 30 jours, on ne voit pas comment on ne
serait pas en mesure d'émettre une décision, peu importe la nature de l'avis.
On mentionnait que, des fois, il y a des avis qui prennent 48 heures. On a vu
des avis qui prennent un mois et demi. Nous autres, on dit, bien,
naturellement, si on met tous les efforts, là, en 30 jours, il n'y a pas un
avis qui ne sera pas en mesure d'être analysé par le ministère afin de rendre
une décision. Donc, on dit, si on avait à prendre un engagement on serait capable
de prendre cet engagement-là qui n'a pas été pris à tous égards, mais on a
cette confiance-là.
Ici, naturellement, c'est la publication
des taux applicables à la Gazette officielle du Québec, c'est-à-dire que
c'est comme si on était certains que l'avis, parce que l'avis dit «minimum, 60
jours avant», mais la régie, là, quand elle va se gouverner, je ne pense pas
qu'elle va prendre plaisir à déposer ça à la date limite, probablement qu'elle
va le déposer avant, son avis, mais elle pourrait le faire minimum 60 jours
avant, on aura le temps de l'analyser pour le plus rapidement, parce qu'on a le
même objectif, hein, c'est l'utilité pour le consommateur de connaître ses taux
applicables. Il s'officialise, en fin de compte, par la publication à la Gazette
officielle du Québec. Nous autres, on a dit, c'est le plus rapidement
possible qu'on veut y arriver. Mais là si je disais : Ça va être 22 jours
avant la date limite, là, je ne peux pas dire ça aujourd'hui. Il y a un
processus, il y a des processus décisionnels, il y a la publication, mais ça va
être le plus rapidement possible, parce qu'on a l'intérêt que cette
information-là soit rendue disponible, les taux applicables le plus rapidement
possible, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Est-ce que le
ministre peut nous dire, dans ses mots à lui et selon ses expériences, quel est
l'intérêt ou l'avantage pour le consommateur de pouvoir avoir accès aux avis de
la régie sur la site de la régie? Ça va servir à quoi, ce caractère… en tout
cas, j'ai une certaine idée, là, mais j'aimerais ça entendre le ministre nous
dire que la régie… le fait que la régie publie sur son site Internet les avis,
au moment de la publication des taux applicables, quel avantage il y voit?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Mais c'est la
pratique que fait la régie actuellement, la régie est un tribunal indépendant
qui donne des avis, mais elle les publie, donc ça permet aux gens de prendre
connaissance des tenants, des aboutissants, en réalité, de la décision qui est
prise ou de l'avis qui est donné avec un détail. Et, pour nous, en réalité, la
décision, c'est une recommandation et, comme je mentionnais à la collègue de
Mercier, on ne peut pas présumer de la décision qui sera prise. Mais, si l'avis
est public, c'est ce qu'on souhaite, mais il faut être en mesure, en réalité,
de distinguer la recommandation de la décision, soit qu'il y a un arrimage
parfait, le cas échéant, où la décision était différente de l'avis, bien, ça
oblige, en réalité, cette transparence-là, puis je pense que c'est une bonne
chose, on est en faveur de la transparence.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Donc, ça va
permettre aux consommateurs de voir la divergence ou les différences entre
l'avis de la régie et les taux applicables.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Mon collègue de Jonquière
mentionne la divergence ou la différence, moi… ça va permettre au public d'analyser,
de lire l'avis émis par la régie, ses conclusions, de prendre acte de ça et de
regarder la décision qui sera prise. Donc, c'est l'objectif quand un avis est
rendu public, puis il y a plein d'avis qui ont été rendus publics puis il y a
des recommandations qui n'ont pas été suivies dans le passé, là. Alors, ça
oblige, en réalité, celui qui ne suit pas les recommandations de s'expliquer.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : O.K. Ça va
aller pour l'instant, M. le Président…
M. Julien : ...donc, c'est l'objectif
quand un avis est rendu public. Puis, il y a plein d'avis qui ont été rendus
publics puis avec des recommandations qui n'ont pas été suivies dans le passé,
là. Alors, ça l'oblige, en réalité, celui qui ne suit pas les recommandations,
de s'expliquer.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : O.K. ça va
aller pour l'instant, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas
d'autres interventions, je... M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Oui, merci beaucoup.
Merci beaucoup, M. le Président. Donc, l'amendement à l'article 2
introduit... et puis ça, c'est quelque chose que le ministre et moi avons
discuté cet avant-midi sur le sous-amendement, notamment, qui était à quel
moment l'avis... En fait c'était un peu indirectement... on discutait un peu
indirectement de ça, là, ce qu'on disait : Bon bien, la régie émet un
avis, 60 jours avant le 1er avril 2021, et je demandais au ministre
si 60 jours étaient trop longs, si la réponse du ministère suite à l'avis
pouvait être faite dans un délai de 30 jours.
Ceci dit, cet amendement est très
pertinent selon moi parce qu'il vient créer un contexte où on... en fait un
contexte de transparence, un contexte où on demande que l'avis soit publié afin
que les gens puissent prendre connaissance sur le contenu de l'avis. Ma
question pour le ministre ce matin mais également maintenant ... Et la réponse
qu'il m'a donnée ce matin, c'était dire : Bien, c'est ça, ça va être
publié sur le site de la régie au même moment et je vois ici qu'on introduit le
concept que l'avis soit publié au moment où le taux... la publication du taux
applicable va être annoncé dans la Gazette officielle du Québec. Ma
question pour le ministre : Comment il justifie que ce soit fait au même
moment où le taux va être annoncé à la Gazette officielle?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Polo : Pourquoi la
pertinence?
Le Président (M. Lemay) : Ah!
M. le ministre.
M. Julien : Écoutez, ça, c'est
un amendement qui est amené par ma collègue de Mercier. Naturellement, on a eu
l'occasion d'en discuter au préalable ensemble. Alors, vous savez, quand il y a
des avis comme ça, des recommandations, c'est normal, en réalité, que l'analyse
et que la lecture des recommandations à celui à qui a été émis ces
recommandations-là se fasse, qu'il y ait une prise de décision.
Alors, ici, on veut le faire de manière
concomitante à la fois le geste de prise de décision, qui est, en réalité, la
publication à la gazette, et la publication publique de l'avis. Ça met en
évidence, le cas échéant, l'adéquation entre l'avis et la décision ou, le cas
échéant, la non-adéquation entre l'avis et la décision, de manière
transparente, au même moment. C'est l'objectif, je crois, de l'amendement qui
est apporté.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Polo : Écoutez, je vais
réitérer ce que j'ai dit précédemment : Sur le fond de l'amendement, on
est d'accord mais j'exprime quand même un malaise. Parce que la Régie de
l'énergie, malgré qu'elle peut émettre des avis, est avant tout un tribunal
administratif donc une institution complètement indépendante du ministère et
bien sûr d'Hydro-Québec, par conséquent, ou des autres corporations, disons
Énergir, qui sont gouvernées ou qui sont encadrées par la régie.
• (20 h 40) •
Là où j'ai un malaise dans la façon comment
que le libellé est présenté, c'est la conséquence même que l'avis est rendu
public en même temps que le taux applicable est annoncé. Parce que la régie
n'est pas un organisme-conseil même si, dans le cas présent, je le sais, j'ai
été l'auteur du sous-amendement et on salue la collaboration du ministre, on va
se le dire, où on a réussi à aller chercher justement que la régie soit
réintégrée dans le processus pour déterminer les tarifs... Mais là où j'ai un
malaise, c'est que... je vais vous donner un exemple
M. Polo : …on salue la
collaboration du ministre, on va se le dire. Nous, on a réussi à aller
chercher, justement, que la régie soit réintégrée dans le processus pour
déterminer les tarifs, mais là où j'ai un malaise, c'est que… Je vais vous
donner un exemple, peut-être que ce n'est pas l'exemple le plus pertinent,
mais, tu sais… Le conseil du statut de la langue française, justement, c'est un
organisme-conseil, c'est un organisme qui émet, bon an, mal an, ou à x
périodes, va émettre un avis, sur demande du gouvernement, va faire une
analyse, va faire des sondages, va consulter soit le public, soit les
différents intervenants, va essayer de documenter une situation, un contexte,
une problématique, tu sais. Exemple : Parlons d'un dossier qui nous a tous
interpellés dans les dernières années, selon moi, c'est un dossier qui, oui, a
une pertinence, mais ça dépend de quel point de vue on peut le voir, là, mais
la question, par exemple, du bonjour hi… Non, mais je…
Le Président (M. Lemay) : Mais
le lien avec l'amendement… Si vous pouvez arriver avec un…
M. Polo : Le lien, M. le
Président…
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y.
M. Polo : Tout est dans tout.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Polo : O.K. Boomer.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Polo : Donc, tout est dans
tout, M. le Président. Ce que je voulais… faire référence à ça, c'est que le
conseil du statut de la langue française, et j'utilisais un exemple très
pertinent, très d'actualité. Le conseil du statut de la langue française va
émettre un avis. Bon, je peux comprendre, M. le Président, que le gouvernement,
la ministre — c'est bien la ministre responsable de la langue
française ou le ministre? Le ministre. Oui, oui, c'est vrai… le super-ministre…
Des voix
: …
M. Polo : Le ministreplénipotentiaire…
Le Président (M. Lemay) :
Alors, M. le député de Laval-des-Rapides, je rappelle qu'on a déjà eu cette
discussion par le passé, et c'est… on dit le ministre.
M. Polo : Ah! O.K. Mais quand
il a de multiples charges, est-ce qu'on dit…
Le Président (M. Lemay) : Ça
dépend de la charge, mais… le ministre de la charge que vous voulez parler.
M. Polo : O.K., mais il porte
différents chapeaux. Voilà. Donc, voilà.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député, faites attention, s'il vous plaît.
M. Polo : Alors, M. le
Président, le conseil du statut de la langue française, dans le peu de
connaissances que j'ai, c'est un conseil qui émet des avis, des
recommandations, et je peux comprendre que le gouvernement en prend
connaissance avant d'émettre une décision. La régie est un tribunal
administratif d'une instance complètement indépendante du ministère, du
ministre, du gouvernement, c'est d'ailleurs pourquoi on se bat aussi férocement
pour préserver son indépendance, son mandat tel qu'il a été rédigé dès le début.
Mais moi, j'ai un malaise.
C'est là où je reviens, tout est dans
tout. C'est là où je reviens à mon commentaire, mon malaise, M. le Président,
et ce n'est pas une critique envers ma collègue de Mercier ou quoi que ce soit,
parce qu'effectivement ça fait partie de la collaboration et puis de l'exercice
de l'étude article par article où on vient bonifier, comme des fois on met des
LEGO un par-dessus l'autre, on vient bonifier le travail fait par un collègue.
Selon moi, M. le Président, honnêtement, je
ne sais pas si le ministre partage ce malaise-là, c'est que la régie n'a pas à
conseiller. Quand on a parlé d'avis, ce n'était pas un conseil, pas une
suggestion, c'est un avis, c'est une décision rendue, surtout dans le cas d'un…
travail administratif. C'est une décision rendue par la Régie de l'énergie.
Donc, je ne vois pas la pertinence, je le dis avec que le député de Bourget le
mentionne, je ne vois pas la pertinence, M. le Président, d'émettre un avis, en
même temps de publier un avis, de rendre public un avis, même si c'est sur le
site de la régie, je ne vois pas la pertinence de rendre public un avis de la
Régie de l'énergie, en même temps que le gouvernement va annoncer les taux
applicables dans la Gazette officielle. On a passé l'après-midi, le ministre
et moi, à parler de corrélation. Quelle est la corrélation, M. le ministre? Il
n'y a pas de corrélation. Je ne vois pas en quoi est la pertinence de
déterminer…
M. Polo : ...annoncer les taux
applicables dans la Gazette officielle. On a passé l'après-midi, le
ministre et moi, à parler de corrélation. Quelle est la corrélation, M. le
ministre? Il n'y a pas de corrélation. Je ne vois pas en quoi est la pertinence
de déterminer votre... d'annoncer votre décision en même temps que l'avis est
rendu public.
Moi, je pense... En fait, peut-être que je
me trompe, M. le Président, mais je pense que, sincèrement, un avis de la Régie
de l'énergie doit être rendu public dès que l'avis est déposé, est remis au
ministre, doit être rendu public sur le site de la régie. Le ministre aura...
Et on l'a dit dès le début, on le dit respectueusement, le ministre a la
prérogative, par la suite, d'en disposer ou pas. C'est sa prérogative. Mais,
honnêtement, je pense que, puisqu'il a cette prérogative-là... Puis, on le
sait, la régie rend un avis. C'est une décision, mais ça reste que c'est la
décision rendue par la régie, ce n'est pas la décision rendue par le ministre.
Le ministre, par la suite, peut en faire
l'analyse avec ses équipes, peut déterminer jusqu'où il est prêt à accepter
cette décision rendue par la régie, et ce sera à lui, par la suite, de pouvoir
déterminer jusqu'où il est prêt à être en symbiose, à être corrélé, on va le
dire de cette façon-là, à être en symbiose avec la décision rendue par la
régie.
Mais, si on parle du principe, si on parle
même de l'essence... Et tout ce débat sur le projet de loi n° 34
tourne autour également du respect de l'indépendance de la Régie de l'énergie,
M. le Président, et, dans chaque amendement, sous-amendement, chaque article de
ce projet de loi, je pense qu'il faut chercher à préserver le plus possible
l'indépendance de la Régie de l'énergie. Tant mieux si le ministre a accédé à
nos suggestions de réintégrer la Régie de l'énergie dans l'exercice de déterminer
le taux, dans le cas du tarif L, le taux, mais je continue de penser, je
crois foncièrement qu'il faut préserver avant tout l'indépendance de la Régie
de l'énergie. Et donc je demande au ministre s'il partage le même malaise.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Bien non, je ne
partage pas du tout le malaise de mon collègue. Il parle d'indépendance, et
l'avis va être rendu public dans son entièreté sur les recommandations que va
faire la régie, dans son avis, par rapport au taux applicable de manière
totalement indépendante. Donc, il n'y aura pas les commentaires qui vont être
introduits. Ça va être public, rendu public à une date suggérée par ma collègue
de Mercier de manière concomitante.
Vous savez, là, la régie, quand elle émet
un avis, là, il y a... Alors, il y a une question qui est posée par le ministre
avec le ministère. J'aimerais avoir un avis. On obtient l'avis, on l'analyse
pour prendre... pour éclairer la prise de décision et on va déposer... À la
fois la décision et l'avis vont être rendus publics, et là ça sera de montrer
la concordance, si, naturellement, les recommandations sont suivies, ou
d'assumer la discordance. Puis on va être obligés de l'expliquer, ça va être
rendu public. Alors, l'indépendance... On ne dira pas à la régie quoi écrire
dans son avis. Elle va être totalement indépendante pour faire ses
recommandations, puis ça va être rendu public.
Donc, ce que je comprends, c'est... Mon
collègue n'est pas en faveur... de Laval-des-Rapides n'est pas en faveur de
l'amendement proposé par ma collègue de Mercier, mais ce n'est pas, en réalité,
une question d'indépendance. Ça n'a rien à voir avec l'indépendance de la
régie. On introduit la notion d'avis et l'obligation de le rendre public à un
temps qu'on juge opportun, que ma collègue de Mercier juge opportun, en même
temps que la décision.
Vous savez, même le Vérificateur général,
le bureau du Vérificateur général, là, il rend publiques ces informations, même
avec commentaires des vérifiés. C'est-à-dire, c'est normal aussi que celui ou
celle à qui s'adressent les recommandations en prenne acte, le cas échéant,
mais ça va être un document complet, exhaustif qui va être rendu public par la
régie au moment de la décision. Donc, il n'y a pas de notion d'indépendance.
Peut-être que ce n'est pas le terme que souhaitait utiliser mon collègue.
Alors, je lui demanderais de préciser quel terme il souhaitait utiliser.
• (20 h 50) •
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Non...
M. Julien : …complet,
exhaustif qui va être rendu public par la régie au moment de la décision. Donc,
il n'y a pas de notion d'indépendance. Peut-être que ce n'est pas le terme que
souhaitait utiliser mon collègue, alors je lui demanderais de préciser quel
terme il souhaitait utiliser.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Non. Je sais très
bien quel terme je voulais utiliser, M. le Président. Et, contrairement à
l'interprétation du ministre, j'ai utilisé de façon volontaire, et je dirai
même de façon bien opportune, le terme «indépendance» parce que, justement,
dans l'expression «le temps opportun» du ministre, et cette fois-ci je reprends
les paroles du ministre et non du député de Maskinongé… Ce n'est pas le rôle du
ministre de décider du temps opportun de rendre public l'avis de la régie. Ce
n'est pas son rôle. La régie est complètement indépendante. Elle n'est pas
subordonnée. En tout respect, M. le ministre, elle ne vous est pas subordonnée.
Le ministère lui est subordonné. Jusqu'à un certain point, je dirais, jusqu'à
un certain point, Hydro-Québec…
Une voix
: Peut-être
l'inverse.
M. Polo : Peut-être l'inverse,
M. le ministre.
Une voix
: Oh!
M. Polo : Oh! En tout respect,
M. le ministre. Vous savez, ce n'est pas la première fois que je fais allusion
à qui a rédigé le projet de loi n° 34, mais toujours de façon
respectueuse. Ceci dit, c'est très clair et, blague à part, la régie n'a pas à
attendre que le ministre juge du temps opportun pour, par la suite, publier le
contenu de son avis sur son site Internet. Parce que, si on en est rendus là
aujourd'hui, à ce moment-là, je pourrais élaborer encore sur le reste du projet
de loi. Parce que, finalement, c'est ça qu'il fait avec son projet de loi, M.
le Président, c'est qu'il est en train de retirer cette indépendance, parce
que... Voyez-vous, là, il va nous dire : Non, on reporte à 60 mois. Puis
là vous allez invoquer la pertinence de mes propos, parce que, là, on n'est
plus sur l'amendement de l'article 2, l'amendement apporté par la députée de
Mercier. Mais on peut aller très loin avec cette expression-là, parce qu'à
partir du moment que le ministre dit lui-même que l'avis de la régie sera
publié en temps opportun, bien, c'est le fin fond de son projet de loi, c'est
justement de subordonner la régie à sa prérogative. C'est de lui dire :
Bien, vous savez quoi? Ça fait plus ou moins mon affaire, 12 mois, la cause
tarifaire, on va la faire aux 60 mois. Bien, on va le voir plus loin, là, je ne
veux pas trop m'avancer dans mon argumentaire, M. le ministre... M. le
Président, on va le voir plus loin. Dans le choix de mot qui est utilisé dans
le projet de loi, on remplacerait l'obligation de produire une cause... de
faire des audiences par la possibilité de faire des audiences lors de la
prochaine cause tarifaire. Encore là, pourquoi c'est au ministre de décider ça?
Pourquoi le ministre s'ingère dans les responsabilités, dans le mandat, dans la
mission de la Régie de l'énergie? Il vient de nous en faire la démonstration,
M. le Président, je ne l'invente pas, vous l'avez entendu aussi bien que moi.
Alors, moi, je répète au ministre le
malaise que j'ai. Sur le fond, je suis d'accord avec l'amendement apporté par
la députée de Mercier. Ceci dit, je l'exprime et, là, je lui mets les néons, je
flashe, là, M. le ministre, là, O.K.? Je lui annonce, je confirme, j'ai un
malaise avec... avec une partie de l'amendement, parce que ce n'est pas au
ministre de décider quand est-ce que l'avis doit être rendu public. La régie
n'est pas subordonnée à ses pouvoirs, ou à son mandat, ou à ses responsabilités
ministérielles. J'utilise le terme «responsabilités ministérielles parce qu'une
collègue députée ici en a invoquées, il y a quelques jours. Ce n'est pas dans
votre responsabilité ministérielle, M. le ministre. Alors, pour vous, de nous
annoncer qu'en temps opportun... bien, c'est de faire fausse route parce que la
régie doit être capable de faire son travail dans les délais qui lui sont...
M. Polo : ...en a invoqué il
y a quelques jours. Ce n'est pas dans votre responsabilité ministérielle, M. le
ministre.
Alors, pour vous, de nous annoncer qu'en
temps opportun... bien, c'est de faire fausse route parce que la régie doit
être capable de faire son travail dans les délais qui lui sont prescrits et de
déterminer elle-même de façon indépendante c'est quand le temps, le moment
opportun de rendre publique sa décision.
Et, par la suite, ce sur quoi le ministre
a le contrôle, c'est lorsqu'il va annoncer les taux, de rendre publics les
taux. Ça, ça lui incombe. Ça, c'est de sa responsabilité. Ça, c'est le travail
qu'il peut faire avec son attaché de presse, sa chef de cabinet, son équipe ministérielle,
les gens de son ministère. À ce moment-là, il pourra procéder en temps
opportun, mais pas au moment où la régie rend sa décision, lorsqu'elle émet son
avis.
Alors, M. le Président, je lui repose la question :
Pourquoi pense-t-il... En fait, je lui demande : Serait-il ouvert à
l'idée, justement... En fait, je ne lui demande même pas... Je lui
dirais : M. le ministre, je sais que vous et vos équipes, vous avez
collaboré dans la rédaction de cet amendement-là, mais je pense qu'il y a moyen
d'améliorer cet amendement-là, M. le ministre. Qu'est-ce que vous en pensez?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Écoutez, l'amendement
est proposé ici par ma collègue de Mercier. Naturellement, on a eu des
discussions. Et actuellement, là, la pratique est à l'effet que les avis sont
rendus publics.
Là, mon collègue parle toujours... quand
la régie émet une décision, mais c'est un avis, là, c'est des recommandations.
On veut que toute la lumière soit faire sur les recommandations, que l'ensemble
de l'avis soit rendu disponible. Naturellement, l'avis est une proposition
détaillée où on mentionne les éléments qu'on souhaite voir dans l'avis à
l'intérieur de l'article 2. Et il faut qu'il y ait une prise de connaissance,
une analyse et, après ça, une décision qui soit prise.
Alors, mais... Alors, je ne prête pas
d'intentions, mais, avec tout ce que vient de mentionner mon collègue de Laval-des-Rapides,
je comprends qu'il n'est pas confortable avec l'amendement proposé par ma collègue
de Mercier. Mais nous, on trouve ça intéressant. Ça vient faire en sorte que la
régie... Puis ce n'est pas la subordonner, la régie a déjà des pratiques de
rendre public, avec tout le loisir qu'elle veut. On veut créer l'obligation
qu'elle le rende public, puis c'est la façon que c'est énoncé à l'intérieur de l'amendement
proposé par la collègue de Mercier.
Alors, pleine indépendance. Ça va être
rendu totalement public, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Merci, M. le ministre. Donc, M. le député de Jonquière, la parole est
à vous.
M. Gaudreault : Oui. Dans
le fond, la question, c'est : Si on ne rendait public, l'avis, avant la
décision sur les taux, sur les taux applicables, les taux qui seraient
déterminés par le gouvernement, c'est ça, la question, est-ce que ça ne
permettrait pas aux consommateurs de, au fond, pouvoir faire valoir leur avis
aussi au gouvernement, à la régie, ce qui pourrait permettre d'éclairer davantage
le gouvernement avant qu'il prenne sa décision?
Si l'avis est publié, comme on disait
tantôt, presque simultanément, avec les taux applicables, il est comme trop
tard. Si on dit : L'avis arrive 60 jours avant. Admettons, une
trentaine de jours après, la régie publie son avis, il reste un délai de
30 jours avant que le ministre puisse prendre sa décision. Ça va faire une
trentaine de jours où les consommateurs, les personnes intéressées pourraient,
d'une certaine manière, envoyer à la régie un certain nombre de commentaires,
qui pourraient eux-mêmes être transmis au gouvernement. Donc, le ministre
serait informé et le gouvernement... des différents commentaires concernant la
régie... l'avis de la régie. Ce serait un élément de plus... des éléments de
plus que le gouvernement pourrait considérer dans sa décision.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
• (21 heures) •
M. Julien : Donc, ce que je
comprends de mon collègue de Jonquière, c'est : L'avis est rendu public.
Là, le public peut intervenir, puis tout le monde peut intervenir. Mais, en fin
de compte, c'est comme des audiences publiques sur l'avis, puis...
Alors là, au début, on avait un avis, qui
venait, en réalité, donner des...
21 h (version non révisée)
M. Julien : ...je
comprends de mon collègue de Jonquière, c'est que l'avis est rendu public. Là,
le public peut intervenir puis tout le monde peut intervenir. Alors, en fin de compte,
c'est comme des audiences publiques sur l'avis puis... Alors là, au début, on
avait un avis qui venait en réalité donner des recommandations par rapport à un
taux applicable sur le L. Puis là, on a dit : O.K. On va le faire sur une
base annuelle. Puis après ça on va le rendre public, puis on va faire
participer tout le public, puis ça va être... L'avis va être connu avant que le
ministre presque en prenne connaissance. Écoutez, là, c'est un avis et c'est
des recommandations, mais il va être rendu public en même temps que la
décision. Mais j'ai l'impression, là, que tu sais, à la fin, puis pour... Puis
tu sais, il faudrait même prévoir peut-être des frais de promotion de l'avis
pour que tout le monde puisse... Non. Arrêtez, là. On dit qu'en transparence
l'avis va être rendu public. C'est ce qui est recommandé ici. Moi, je trouve
que c'est une bonne pratique. C'est la pratique qu'applique la régie. On veut
venir le préciser de manière plus forte à l'intérieur du projet de loi. On
propose un amendement. Nous, en réalité, on trouve que la pratique est bonne
puis qu'on n'était pas obligé de l'officialiser dans le projet de loi. Mais là,
à un moment donné, c'est... Mais là ça permettrait à tout le monde de
commenter, puis de… Mais non, mais là, c'est-u l'avis de la régie ou bien c'est
l'avis… qui elle-même en réalité, pour émettre son avis, va faire un travail
d'aller chercher de l'analyse et de la recherche d'informations.
Écoutez, des fois, j'ai l'impression, là,
qu'on va beaucoup plus loin en réalité puis qu'on continue la discussion, mais
on n'aura pas des causes tarifaires, ni non plus, là, l'espèce de… C'est quoi,
la valeur ajoutée de l'avis? C'est de donner une recommandation au gouvernement
pour qu'il prenne une décision éclairée. Puis ici l'amendement, c'est : On
s'engage de rendre l'avis public. La décision sera également rendue publique…
pas de cachette, ça va être su. Maintenant, si on veut que ça soit un processus
de grande consultation, ce n'est pas ce que j'avais conçu de l'avis.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui, bien,
c'est pour ça… tantôt, dans ma première intervention, j'ai demandé au ministre
de nous dire quels avantages il voit à la publication de l'avis. Et là, tout
dépendant des avantages, bien, on peut voir à quel moment il est préférable de
publier cet avis-là. Alors, si c'est pour vraiment que les gens prennent
connaissance des différentes possibilités reliées à un taux applicable, des
risques, du contenu de l'avis, bien, on peut tirer une ligne, là, on peut le
mettre un peu avant ou en même temps, de façon simultanée. Mais on dirait que…
j'essaie de voir…
Tu sais, une fois que la décision est
prise, tant qu'à ça, ça sert à quoi d'avoir l'avis? On le sait après coup.
Autrement dit, si on prend la logique de la transparence totale, comme le dit
le ministre, on va le publier un petit peu avant pour que, si jamais il y a des
commentaires qui puissent être émis, bien, qu'ils soient émis, puis le ministre
pourra toujours dire : Oui, je les ai reçus puis j'en ai pris acte dans ma
décision. Alors, c'est là mon point. Je veux dire, tant qu'à être transparents,
soyons transparents total et publions les avis de la régie un peu avant et non
de façon simultanée. J'essaie de bien saisir… C'est en fonction de l'importance
qu'on accorde à l'avis finalement.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, l'avis est
amené par un amendement, un sous-amendement, puis là, on arrive à un autre
amendement sur l'avis. Puis est-ce qu'on convient ici… bon, bien que
l'amendement n'a pas reçu l'appui de tout le monde, il a été adopté. Le
sous-amendement a été adopté par tous. Et maintenant, on vient préciser que
c'est rendu public.
L'avis même de la régie… quand la régie va
émettre un avis, va soumettre un avis, elle a le rôle et la responsabilité de
prendre en fin de compte tous les moyens pour interroger, faire les analyses,
auprès de toutes les parties prenantes. Et elle va déposer un avis. Et là, ça
serait… selon le député de Jonquière, ça serait bien que cet avis-là soit
public avant la décision pour permettre à tous de faire des commentaires. Mais
non. La régie, on lui demande un avis et elle va capter les informations
nécessaires pour émettre un avis. Et là, les gens émettraient des commentaires,
mais avant une décision, ne sachant pas quelle décision va être prise. Mais la
régie, elle a fait l'avis en allant chercher toute l'information pertinente
nécessaire pour émettre son avis. Mais non, c'est…
Alors, pourquoi l'avis? Moi, j'y attache
une importance puis je trouve ça intéressant… c'est la transparence par rapport
à la décision. Et le cas échéant, si le gouvernement prenait une décision qui
ne serait pas celle conclue par l'avis…
M. Julien : ..alors pourquoi
l'avis, moi, j'y attache une importance puis je trouve ça intéressant, c'est la
transparence par rapport à la décision. Et le cas échéant, si le gouvernement
prenait une décision qui ne serait pas celle conclue par l'avis, il devra
s'expliquer, il devra l'exprimer. Si l'avis était resté secret, il y a une
décision puis là quelqu'un dit : oui, puis c'était... oui, mais l'avis, ce
n'est pas accessible, là mais, ça ressemblait pas mal à ça, là, l'avis... Mais
non, alors on est ouvert. L'avis est public. La décision. Probablement, je ne
présume de rien, mais probablement qu'on va adhérer aux recommandations de
l'avis parce que c'est sous le taux applicable.
Puis le cas échéant où on prenait une
décision qui ne serait pas celle soumise par la recommandation de l'avis, bien
ça va être clair, ça va être limpide, ça va être transparent, puis là les gens
vont dire : Oui, mais ce n'est pas ça que l'avis, ça disait, puis on va
être obligés de s'exprimer clairement. Donc la valeur ajoutée du fait qu'il
soit public, c'est : il n'y a pas de cachette. Il y a un avis, une
recommandation puis il y a une décision et les gens peuvent apprécier les deux
à la fois.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Mais c'est
quoi le rôle obligatoire de l'avis? C'est-u juste un avis? Ou c'est un avis
plus, plus? Je veux dire, c'est quoi le rôle de l'avis? Le ministre dit :
presque tout le temps, le gouvernement devra suivre l'avis. Mais là, on...
C'est quoi le pouvoir discrétionnaire du ministre par rapport à un avis qui est
émis par la régie sur cet enjeu-là? C'est important de le savoir.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors l'avis,
c'est des recommandations, le gouvernement prendra la décision. Alors, l'avis
plus, plus, je ne sais pas ce que ça veut dire, mais un avis qui sera émis par
la régie sera public, sera détaillé et devra inclure minimalement la situation
l'interfinancement, la notion en fin de compte de compétitivité des tarifs L
puis tous les éléments jugés pertinents par la régie pour émettre son avis et
ses recommandations. Et à la lumière de l'avis et des recommandations, il y
aura une décision qui sera prise. Et toute l'information à la fois sur la
décision et sur l'avis émis seront rendus publics.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Bien, quand je
dis un avis plus, plus, ce que je veux dire, c'est : Tu peux avoir un
avis, point. Mais tu peux avoir un avis qui est presque contraignant. Alors
moi, je veux savoir comment le ministre voir l'espèce de contrainte associée à
un avis la Régie de l'énergie, là. Parce que dans le fond on vient de
déterminer tout son pouvoir discrétionnaire. Parce qu'il pourrait recevoir, à la
limite, il pourrait recevoir un avis de la régie et ne pas le respecter du tout
pour des considérations propres au gouvernement, et c'est là qu'on tombe
dans... ça pourrait être n'importe quoi, là. Donc, c'est important de savoir le
poids d'un avis de la régie.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Jonquière, en vous rappelant que votre question porte sur le sous-amendement
qui a été adopté tantôt par le député de Laval-des-Rapides et que nous sommes présentement
à l'amendement apporté par la députée de Mercier...
M. Gaudreault : Oui, tout
à fait.
Le Président (M. Lemay) :
...et que votre point ne traite pas précisément de l'amendement de la députée
de Mercier.
M. Gaudreault : Bien oui,
mais je parle de la régie puis des avis. Puis dans son...
Le Président (M. Lemay) :
Donc, je vous demande de vous référer...
M. Gaudreault : Dans son amendement
on dit : «La régie publie sur son site Internet cet avis». Donc, je parle
de l'avis et de la régie. Je parle du poids de la régie.
Le Président (M. Lemay) :
...sûr. Donc...
M. Gaudreault : Du poids
de l'avis de la régie.
Le Président (M. Lemay) :
...malgré le commentaire supplémentaire que vous avez fait, je persiste à dire
que votre question ne porte pas précisément sur l'amendement de la députée de
Mercier. Maintenant, si le ministre veut apporter un élément de réponse, il le
peut, mais je vais vous demander de revenir à l'amendement de la députée de
Mercier. M. le ministre.
• (21 h 10) •
M. Julien : Oui. Merci,
M. le Président. Effectivement, la discussion sur l'avis a été portée à la fois
dans l'amendement et dans le sous-amendement. Ici, maintenant, c'est sur un
amendement supplémentaire par rapport au fait de la rendre publique. Mais si
mon collègue de Jonquière peut me mentionner ce qui existe comme avis
contraignant, parce qu'avis, c'est pour aviser, c'est pour recommander et,
naturellement, il va être rendu public, mais ce n'est pas une décision, c'est
un avis qu'on demande. Puis c'est ça en réalité qui était également la volonté
initiale qu'on avait discuté de l'avis. C'est des recommandations. Et la
transparence fait en sorte en réalité que, quand l'avis est rendu public,
quelqu'un qui veut déroger à un avis qui est rendu public, bien, il faut qu'il
l'explique. C'est beaucoup plus contraignant quand c'est public parce qu'il y a
des recommandations noir sur blanc. Et ici, là, on ne va pas sur la lune, on
précise...
M. Julien : ...quelqu'un qui
veut déroger à un avis qui est rendu public, bien, il faut qu'il l'explique.
C'est beaucoup plus contraignant quand c'est public, parce qu'il y a des recommandations
noir sur blanc, et ici, là, on ne va pas sur la lune, on précise un taux
applicable au L, et, si par exemple la régie concluait un taux x et qu'on
prenait une décision... un taux y, il va falloir en fin de compte l'exprimer clairement
pourquoi, parce qu'on aura à la face même de l'avis public que ce qu'on a pris
comme décision n'était pas au même niveau. Alors, c'est ça, là, l'avantage
d'avoir l'avis public qui recommande quelque chose. La décision appartient au
gouvernement, il devra... et le gouvernement, et le prochain, devra s'expliquer
clairement si sa décision n'est pas concomitante — je ne sais pas si
c'est le bon terme — avec l'avis émis.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Bien,
c'est parce que le ministre dit lui-même qu'il peut y avoir un avis avec des
recommandations x et que le gouvernement prend des recommandations... prend une
décision y. Bien, c'est parce que c'est quand même important comme information.
Entre le x puis le y, il y a une démarche, il y a une réflexion, il y a une
décision politique. Alors, moi, c'est pour ça, M. le Président, que je suis
directement sur l'amendement proposé par la députée de Mercier, parce qu'elle,
elle veut le publier sur le site Internet au moment même de la publication des
taux applicables à la Gazette officielle du Québec, au même moment; on
en a parlé tantôt, la simultanéité, à peu près. Donc, si on publie l'avis de la
régie un peu avant, à mon sens à moi, ça permet de baliser un peu plus ce qui
se passe entre le x puis le y, parce qu'il risque d'y avoir des commentaires
supplémentaires qui seront émis, qui seront... On va voir vers quoi se dirige
le gouvernement. Si l'avis dit x, que c'est publié un lundi, et, deux semaines
après, le gouvernement prend une décision y, bien, il s'est passé quelque chose
entre les deux. Puis, dans ce deux semaines là, tant qu'à être totalement dans
la transparence comme le veut le ministre, bien, il va y avoir des
consommateurs touchés par le tarif L qui vont pouvoir intervenir, qui vont
pouvoir tenter d'influencer le ministre pour qu'il aille le moins possible vers
le y ou pour qu'il reste collé sur le x — puis là je reprends
moi-même les expressions du ministre — ou qui vont lui dire :
Non, M. le ministre. Ça serait préférable que vous alliez vers le y, parce que
la régie, là-dessus, est dans le champ par rapport à sa recommandation. Ça
serait possible aussi, ce qui permettrait même à ce moment-là de donner un coup
de main au ministre pour justifier éventuellement son y plutôt que le x qui est
recommandé par l'avis de la régie.
Donc, je suis directement sur l'amendement
proposé par la députée de Mercier, parce qu'il y a une différence entre le
publier de façon simultanée ou le publier, l'avis, avant. Je ne sais pas si le
ministre comprend mieux mon point, là.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le ministre.
M. Julien : M. le Président,
j'entends bien le point du collègue de Jonquière. Je ne le comprends pas plus,
par exemple, et je vais m'expliquer.
Alors, imaginons,là — parce que,
là, là, on est dans des cas de figure, là, particuliers : alors, la régie
rend public son avis un mercredi, et le gouvernement met sa décision le
mercredi suivant. Et là, entre le mercredi et le mercredi, les gens peuvent
commencer à dire : Oui, non, oui, non, oui, non par rapport à ce que
propose la régie. Mais la régie, elle, son travail, quand elle a fait son avis,
c'est d'aller chercher les intrants de ces gens-là, c'est d'aller prendre
l'ensemble de l'information pour mettre un avis éclairé, et ces gens-là
diraient : Oui, non, ou: Peut-être que... ou tenteraient d'influencer sans
même savoir quelle est la décision du gouvernement. Alors, ils
m'influenceraient pour, comme mentionne mon collègue de Jonquière, pour
dire : Non, la décision... l'avis de la régie n'est pas bon, ou :
Oui, oui, oui, l'avis est bon. Non, non, mais c'est l'avis qu'émet la régie,
qui prend toutes les précautions, qui fait toutes les analyses nécessaires pour
émettre un avis éclairé.
Donc, ce que j'entends en réalité,
c'est : Bien, peut-être que la régie ne fait pas des avis éclairés, puis ça
ferait bien en fin de compte que les gens qui consomment du L vous donnent un
avis contraire. Bien, moi, je préconise en fin de compte puis je crois que
l'avis de la régie va être éclairé, puis elle va faire le travail nécessaire,
puis, à la lumière de ça, bien, il va y avoir une décision qui est prise. Mais
quelqu'un dirait : Oui, mais ce n'est pas une décision, c'est un avis.
Oui, mais en plus elle est en toute transparence. Ça fait... en réalité,
d'aller a contrario de l'avis et des recommandations, ça met une pression
supplémentaire, moi, je pense, sur le gouvernement quand c'est rendu public...
M. Julien : ...mais il va y
avoir une décision qui est prise. Et quelqu'un dirait : Oui mais, ce n'est
pas une décision, c'est un avis. Oui, mais en plus c'est en toute transparence.
Ça fait, en réalité... D'aller a contrario des avis et recommandations, ça met
une pressions supplémentaire, moi, je pense, sur le gouvernement, quand c'est
rendu public. Parce que s'il fait le choix de ne pas se rendre sur les
recommandations spécifiques par rapport au taux, il doit les exprimer et les
défendre.
Donc, c'est le principe de la transparence
que je trouve bien. Je trouve ça bien que ça soit transparent. Je trouve ça
bien que ça soit la pratique de la régie. Puis, ce que ma collègue de Mercier
souhaite faire, c'est de l'introduire dans un élément comme ça, officiel, dans
le projet de loi. Je ne suis pas fermé à l'idée. Naturellement, si mes collègues
de Jonquière et de Laval-des-Rapides sont contre, bien, ça, c'est une chose.
Mais, moi, je trouve ça correct.
Le Président (M. Lemay) :
Député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui, bien,
c'est parce qu'on ne serait peut-être pas dans ce débat, dans le fond, si le
ministre n'avait pas modifié la régie, tu sais. On aurait le processus actuel,
c'est ça qui devient un peu fou. C'est l'absurde de la situation nous
démontre... En fait, le projet de loi du ministre nous démontre l'absurde de la
situation, tu sais. On est exactement en train de débattre de tout ça parce que
le ministre a choisi de jouer de façon fondamentale dans le rôle de la Régie de
l'énergie. Alors, je pense que c'est ça le problème.
Donc, on essaie de sauver ce qu'on peut
sauver dans le rôle actuel de la régie. Et je pense que de pouvoir publier les
avis de la régie un peu avant que le gouvernement prenne la décision, c'est de
sauver un minimum de l'indépendance de la régie par rapport à la situation
actuelle.
Est-ce que le ministre peut nous dire
comment ça se fait les avis à la régie? Présentement, il y en a des avis qui
sont émis par la régie alors c'est quoi le processus? Si on avait reçu la régie
en commission parlementaire, on aurait pu poser cette question-là mais le
gouvernement n'a pas voulu. Alors, est-ce que la... comment ça marche les avis
de la... quand il y a un avis qui est émis par la régie, c'est quoi le
processus?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, c'est à
l'article 42. Naturellement, ici, l'avis se rapporte, en réalité, à
l'article 5 qui serait comparable à : Lorsque le ministre le
requiert, sur toute question en matière énergétique, on peut demander un avis à
la Régie de l'énergie. Qu'est-ce qui est prévu à l'article 42
spécifiquement :
«La Régie donne son avis au ministre sur
toute question qu'il lui soumet en matière énergétique — donc, ce
qu'on va voir à l'article 5 — ou, de sa propre initiative, sur
toute question qui relève de sa compétence».
Donc, il y a un avis qui est émis.
M. Gaudreault : Mais c'est
parce que le ministre nous dit souvent : Quand la régie émet un avis, elle
a consulté avant. Qu'est-ce qui nous prouve ça?
Le Président (M. Lemay) : Bon,
alors là, on commence à s'éloigner de l'amendement mais le ministre peut
toujours répondre. Allez-y, M. le ministre.
M. Julien : Écoutez, quand on
parle de l'indépendance de la régie... Alors, si la régie émet un avis sans
consulter personne, ce sera à elle, en fin de compte, d'assumer ses avis. Mais,
je ne comprends pas la question, là. La régie fait un travail puis émet un avis
donc c'est sa responsabilité d'émettre l'avis.
Le Président
(M. Lemay) : M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Ça va aller
pour l'instant, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'amendement? M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Kelley
: Oui, juste
une précision, M. le ministre. Dans vos échanges avec le député de Jonquière
vous avez dit : La régie va capter l'information pour un avis et pour une
publication. Je veux savoir comment exactement la régie va capter toute cette
information.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : La régie, quand
elle souhaite émettre un avis, peut demander l'avis d'experts, peut interroger
les consommateurs concernés, peut faire des analyses, peut faire, en réalité,
ce qu'elle souhaite à-propos pour être en mesure de conclure et d'émettre son
avis.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
• (21 h 20) •
M. Kelley
: Parce que
je pense que la crainte du député de Jonquière c'était d'avoir une période de
laisser des gens de faire certains commentaires. Et alors vous me dites que la
régie va chercher... Mais est-ce que la régie va chercher l'opinion... le
consommateur ou est-ce qu'ils vont vraiment juste former leur avis par les
experts? Je veux juste bien comprendre comment...
M. Kelley
: ...des
gens de faire certains commentaires. Et alors vous me dites que la régie va
chercher, est-ce que... mais est-ce que la régie va chercher l'opinion le
consommateur ou est-ce qu'ils vont vraiment juste former leur avis par les
experts? Je veux juste bien comprendre comment, la régie, est-ce qu'ils
vraiment vont aller chercher l'information ou est-ce que c'est juste eux autres
qui vont préparer ça avec un groupe des experts ou des analystes à l'intérieur
la régie?
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Jacques-Cartier, vous êtes... encore une fois, je vais vous
donner cet avertissement-là que vous vous éloignez de l'amendement. Donc, le
ministre peut toujours répondre, mais l'amendement porte sur le moment de la
publication et non...
M. Kelley
:
Exactement.
Le Président (M. Lemay) :
...et non sur la façon dont elle va émettre l'avis.
M. Kelley
: Et je
parle... je parle directement, M. le...
Le Président (M. Lemay) :
Donc, c'est pour ça que je vous demande de revenir à l'amendement. Donc, quand
vous parlez du moment de la publication, ça, il n'y a aucun problème. M. le
ministre.
M. Julien : Alors, il
appartient à la régie en réalité, pour émettre son avis, de faire les démarches
nécessaires pour être en mesure d'appuyer son avis. Et je trouve très
particulier honnêtement, là, qu'on ait cette discussion-là, là. Alors, on
demande un avis à la régie, la régie prend les moyens nécessaires pour émettre
son avis. Alors, dans toute son indépendance, elle prendra les moyens pour
émettre son avis. Est-ce que c'est par... en interrogeant les experts? Est-ce
que c'est en interrogeant les consommateurs? Est-ce que c'est en faisant les
deux? Elle fera tout ce qui est nécessaire pour émettre son avis.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Kelley
: Très
bien, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? M. le député de
D'Arcy-McGee, la parole est à vous.
M. Birnbaum : Oui, merci,
M. le Président. J'essaie de comprendre la temporalité de l'affaire, et, bon,
on va voir si mes difficultés sont avec le sous-amendement ou avec la lecture
du ministre. Je veux comprendre le comment.
J'appuie, nous appuyons l'objectif de
l'amendement devant nous qui est, M. le Président, une autre fois, une autre
manifestation, un autre aspect, et chacun des aspects qu'on aurait mis de
l'avant au fil des quelques journées ensemble, et un aussi pertinent que
l'autre, c'est de rétablir en quelque part, parce que le projet de loi devant
nous, nous insistons, met ça en péril, de rétablir le rôle primordial de la
régie, et voilà un autre exemple de ces efforts que nous appuyons.
J'essaie de comprendre, et j'aimerais
avoir la lecture du ministre là-dessus, sur la temporalité, le fait qu'on
exige, dans l'amendement, que la régie publie, sur son site Internet, cet avis
au moment de la publication des taux applicables à la Gazette officielle du
Québec. Il n'y a pas une cause à effet entre les deux. Et l'idée de cet
avis, c'est que ça soit à la vue du public et que ça les aide dans la
compréhension du processus qui nous aurait amenés ici, et que ça... mais plus
qu'en théorie, en réalité, ça invite les gens touchés par ces genres de
changements, à comprendre et à réagir.
Alors, M. le Président, si le ministre
peut nous parler de sa compréhension du lien entre le premier bout du libellé
proposé : «La régie publie», etc., et l'idée que cet avis soit au moment
de la publication du taux applicable, autrement dit que ça se passe de façon
simultanée. J'aimerais comprendre comment le ministre, M. le Président,
comprend cette proposition.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui. D'entrée
de jeu, M. le Président, quand mon collègue mentionne que cette démarche-là,
c'est pour rétablir quelque chose, écoutez, là, on l'a mentionné tout à
l'heure, là, la pratique de rendre publics les avis, ça fait 22 ans que la
régie fait ça, alors, tantôt, je mentionnais : On défonce des portes
ouvertes. Mais ma collègue de Mercier souhaite le voir inscrit dans un
amendement, là, textuel. Puis, nous, on dit : Bien, nous, on dit, on n'est
pas contre, mais c'est la pratique, là, depuis 22 ans, là.
Maintenant, on demande, depuis le début,
des interventions sur l'avis. Là, depuis quelques heures qu'on travaille sur la
notion d'avis, ici, en commission parlementaire, bien, c'est un avis, c'est une
recommandation que fait la régie pour éclairer la prise de décision. Alors,
naturellement, il va y avoir un travail sérieux qui va être fait par la régie
pour recommander sur le taux applicable, le taux applicable du tarif L par
rapport à l'inflation, là. Tu sais, alors, une analyse qui va...
M. Julien : ...de la régie pour
éclairer la prise de décision. Alors, naturellement, il va y avoir un travail
sérieux qui va être fait par la régie pour recommander sur le taux applicable,
le taux applicable du tarif L par rapport à l'inflation, là. Tu sais, alors,
une analyse qui va dire : Voici le taux pour le tarif L. Et là ça va être
déposé pour une décision, puis, de manière concomitante, on va rendre en
réalité la décision et on va rendre public l'avis. Puis on va dire, écoutez :
Voici la décision qui a été prise pour le taux applicable sur le tarif L. Je
pense que la régie, elle, elle va se gouverner de manière à aller chercher un
taux applicable par différentes interventions auprès des gens concernés,
auprès, en fin de compte, de plein de sources d'information pour étayer son
avis, puis on rend les deux disponibles pour démontrer soit ah! le gouvernement
a pris la décision conformément à la recommandation de la régie ou ah! il ne
l'a pas fait. Mais ça va être purement transparent, ça va donner toute
l'information. Bon, bien, maintenant, si vous n'êtes pas à l'aise avec l'amendement
proposé par la collègue de Mercier, c'est correct. Mais c'est ça que ça va
faire.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Bon, j'admets
que je réfléchis à haute voix, parce que nous avons des questions sur le lien,
comme je dis. Parce que, je ne vous cache rien, et j'ai l'impression que la députée
de Mercier et, j'ose croire, le député de Jonquière vont être du même avis,
notre objectif, je réitère, est de donner tout son poids à la régie. Et je ne
suis pas en train de contredire le ministre quand il précise que le mot «avis»
veut dire avis, et c'est un gouvernement qui tranche.
En même temps, j'admets que ça se peut que
nous avons à se questionner sur la, bon, simultanéité, si je cite le mot, qui
est signifiée par, en quelque part, par le libellé devant nous. Parce que,
comme je dis, on veut que... on parle d'un concept ici, j'ose croire, qui est, M.
le Président, opérationnel, qui risque d'avoir un impact. Je reviens à
l'objectif qu'on partage, en quelque part, dans ce cas-ci, d'avoir un impact
réel qui aurait l'effet d'assurer que le tarif L qui touche une clientèle très
important, un tarif L qui protège l'aspect... la compétitivité de cette
industrie clé, c'est comme ça que le ministre l'a caractérisée dès le début,
donc l'important, c'est d'assurer que tout ça soit fait de la bonne façon et en
bonne et due forme. Pour le faire, pour le faire, ça ne serait pas aussi simple
que, bon, il y a une affiche, bon, voilà un avis, et voilà les taux applicables
de publiés à la même seconde, M. le Président.
Alors, je veux que ça soit clair que
l'intervention, que je me permets de faire au nom de notre formation, est toujours
dans l'optique qu'on insiste est légitime de maximiser le droit de regard de la
régie, dans ce cas-ci, sur le facteur qui va avoir une influence sur le taux
final, le tarif L. Alors, si c'est pour se faire, et si c'est la régie est pour
avoir son mot à dire, j'admets que nous avons une petite réticence avec le
libellé devant nous, parce qu'avec tout respect je ne suis pas sûr que ça
risque d'avoir l'effet voulu. Est-ce que c'est l'effet voulu par le ministre?
Bon, je vais finir là-dessus. Il me semble qu'on... Je vais, M. le Président,
inviter le ministre bien vite s'il veut nous dire que voilà l'effet voulu, que
l'avis soit transparent et un avis qui peut influencer éventuellement la
fixation d'un tarif L.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : ...que le tarif
soit transparent. Naturellement, moi ce je vois... je réponds à mon collègue,
ça fait plusieurs heures qu'on parle d'avis, donc ce n'est pas une décision. On
ne demande pas une décision de la régie, c'est un avis. Donc, c'est la grande
distinction que je fais avec lui.
• (21 h 30) •
Le Président (M. Lemay) :
Merci à tous et à toutes pour cette journée. Compte tenu...
21 h 30 (version non révisée)
M. Birnbaum : ...d'un tarif L.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre...
M. Birnbaum : Facteur de...
M. Julien : ...que le tarif
soit transparent. Naturellement, moi ce je vois... je réponds à mon collègue,
ça fait plusieurs heures qu'on parle d'avis, donc ce n'est pas une décision. On
n'a pas une décision de la régie, c'est un avis. Donc, c'est la grande
distinction que je fais avec lui.
Le Président (M. Lemay) :
Merci à tous et à toutes pour cette journée. Et compte tenu de l'heure, la
commission ajourne ses travaux. Sine die.
(Fin de la séance à 21 h 30)