Journal des débats de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
Version préliminaire
42-1
(début : 27 novembre 2018)
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Le
martes 25 août 2020
-
Vol. 45 N° 45
Consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 50, Loi concernant la location d’une partie des forces hydrauliques de la rivière Shipshaw
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures trente minutes)
Le Président (M. Lemay) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
ouverte et je demande à toutes les personnes présentes dans la salle de bien
vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques. La commission
est réunie afin de procéder aux consultations particulières et auditions
publiques sur le projet de loi n° 50, la Loi
concernant la location d'une partie des forces hydrauliques de la rivière
Shipshaw. Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire
: Oui, M.
le Président. Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue) est
remplacée par Mme Ghazal (Mercier); et M. Roy (Bonaventure) est
remplacé par M. Gaudreault (Jonquière).
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Donc, ce matin, nous débuterons par les remarques préliminaires et nous
entendrons le Conseil de l'industrie forestière du Québec, la ville de Saguenay
et la MRC du Fjord-du-Saguenay.
Alors, j'invite maintenant M. le ministre
de l'Énergie et des Ressources naturelles à faire ses remarques préliminaires,
et, M. le ministre, vous disposez d'une période de six minutes.
M. Julien : Oui. Merci, M. le
Président. Alors, bonjour, chers collègues. Alors, vous le savez, le 6 février
dernier, j'ai eu l'occasion de présenter le projet de loi n° 50,
concernant la location d'une partie des forces hydrauliques de la rivière
Shipshaw. On devait initialement soumettre ce projet de loi aux consultations
particulières, là, le 25 mars dernier. Toutefois, pandémie oblige, c'est
aujourd'hui seulement que nous nous remettons au travail pour entreprendre
cette étape. Puisqu'il s'est écoulé un certain temps, là, depuis le moment où
nous avons présenté le projet de loi, permettez-moi, M. le Président,
aujourd'hui de vous faire un bref survol des principaux points qu'il adresse.
L'objectif du projet de loi n° 50
est de permettre à l'entreprise Produits forestiers Résolu de continuer de
pouvoir bénéficier de la location d'une partie des forces hydrauliques de la
rivière Shipshaw afin d'alimenter en partie ses usines d'opération au
Saguenay—Lac-Saint-Jean. Alors, PF Résolu bénéficie de ces droits hydrauliques
depuis 1999, ce qui lui permet d'opérer la centrale Jim-Gray, dont la puissance
installée est de 63 mégawatts, qui alimente une partie des usines d'Alma et
Kénogami, à peu près les deux tiers de l'énergie nécessaire. Ce projet de loi
prend place dans le contexte de déclin que connaît l'industrie du papier, en
particulier le papier journal, dont les exportations sont en chute, qui
entraîne la nécessité pour l'industrie de procéder à d'importants changements
par rapport à la production traditionnelle, notamment en visant de nouveaux
marchés tels que les papiers d'emballage, les cartons légers. Les dispositions
du projet de loi n° 50 contribueront à inciter PFR à
réaliser des investissements manufacturiers structurants justement afin
d'accélérer le remplacement du papier journal et de certains papiers d'écriture
par de nouveaux produits.
C'est important de rappeler que ce projet
de loi là ne vise pas à solutionner l'ensemble des enjeux auxquels fait face
l'industrie forestière au Québec. Les tarifs d'électricité constituent un des
outils pour supporter l'industrie. Dans le cas qui nous occupe ici strictement,
c'est de fixer les conditions de location des forces hydrauliques pour l'eau...
M. Julien : …c'est important de
rappeler que ce projet de loi là ne vise pas à solutionner l'ensemble des
enjeux auxquels fait face l'industrie forestière au Québec. Les tarifs
d'électricité constituent un des outils pour supporter l'industrie. Dans le cas
qui nous occupe ici, strictement, c'est de fixer les conditions de location des
forces hydrauliques pour l'opération de la centrale Jim-Graysur la rivière
Shipshaw.
En conséquence, il faut comprendre que le gouvernement
dispose d'autres moyens pour supporter l'industrie. On parle notamment de la
révision du régime forestier, de nos programmes et interventions en matière de
développement économique, etc.
Alors, présentement, la location des
forces hydrauliques de la centrale Jim-Gray est régie par la loi Shipshaw
adoptée en 1999. Cette loi fixe des montants d'investissement manufacturier que
l'entreprise doit réaliser en contrepartie du bail accordant les droits
hydrauliques de la rivière Shipshaw.
En vertu de cette loi, M. le Président,
l'échéance du bail est le 31 décembre 2021. La période de location de
la force hydraulique découlant de cette nouvelle loi va s'échelonner sur une
période de 10 ans, soit du 1er janvier 2022 au
31 décembre 2031 et pourra ensuite être renouvelée pour une deuxième
période d'une durée similaire, soit du 1er janvier 2032 au
31 décembre 2041.
Tout au long de cette période, M. le
Président, PF Résolu devra consommer, dans ses usines de Saguenay—Lac-Saint-Jean,
l'électricité produite par cet ouvrage. Elle aura aussi l'obligation de
réaliser des investissements manufacturiers structurants d'une hauteur, sur la
période de 20 ans, de 200 millions, et ce, dans la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean.
À défaut de quoi, une pénalité devra être payée par l'entreprise.
Comme vous le savez, le secteur des pâtes
et papiers fait face à d'importants défis au cours des dernières années. Aux
difficultés structurelles que connaît l'industrie s'ajoutent les effets
dévastateurs de la pandémie. Dans ce contexte, le renouvellement de cette
entente de location des forces hydrauliques et les conditions qui s'y rattachent
arrivent à point nommé pour PFR Résolu.
À cet effet, le projet de loi permettra à
PF Résolu de concrétiser la mise en place d'une usine-pilote de l'usine
Kénogami pour la fabrication d'un nouveau produit porteur d'avenir appelé le
filament cellulose.
Dans la foulée de ce projet de loi, les
bonifications apportées aux procédés de PF Résolu permettront aussi de vendre
du papier de qualité accrue sur le marché de l'impression, soit du papier de
qualité SCA+.
Alors, l'adoption de cette loi aura évidemment
pour effet d'entraîner des investissements manufacturiers structurants pour le
développement économique de la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean. De plus, en
assurant la pérennité des usines de PF Résolu Canada à Alma, Kénogami et
Saint-Félicien, la reconduction de l'entente de location des forces
hydrauliques permettra en même temps de protéger de nombreux emplois, directs
et indirects, qui découlent des activités de l'entreprise. Pour les usines
concernées par ce projet de loi, on parle ici de plusieurs centaines d'emplois
dans la région. En terminant, j'insiste sur le fait que le projet de
loi n° 50 s'inscrit dans une tradition de continuité en ce qui a trait à
l'utilisation des forces hydrauliques de la rivière Shipshaw. Toutefois, dans
le cadre du projet de loi, le renouvellement du bail dont il est question
s'accompagne de conditions strictes. Grâce à ces conditions, nous nous assurons
que les employés des deux usines de PFR Résolu… de PF Résolu Canada ainsi que
l'économie de la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean tireront bénéfice…
Nsi que 17855 M.
Julien : ...utilisation des forces hydrauliques de la rivière
Shipshaw. Toutefois, dans le cadre du projet de loi, le renouvellement du bail
dont il est question s'accompagne de conditions strictes. Grâce à ces
conditions, nous nous assurons que les employés des deux usines de PFR
Résolu... de PF Résolu Canada ainsi que l'économie de la région du
Saguenay—Lac-Saint-Jean tireront bénéfice direct de cette entente.
J'en profite également, M. le Président,
pour remercier les sept groupes qui seront avec nous au courant de la journée.
J'ai hâte d'entendre leurs préoccupations et de prendre tout le temps
nécessaire pour échanger avec eux pour mieux comprendre leurs enjeux et leurs
doléances. Je tiens à assurer les membres de la commission de mon entière
collaboration, donc je sollicite celle de mes collègues pour entamer la
consultation particulière sur ce projet de loi là. Alors, je vous remercie de
votre attention, chers collègues et M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup, M. le ministre. Alors, sur ce, je vais maintenant inviter le
porte-parole de l'opposition officielle, le député de Laval-des-Rapides, pour
ses remarques préliminaires d'une durée maximale de quatre minutes.
M. Polo : Merci beaucoup, M.
le Président. Et tel que mentionné, si jamais je n'écoule pas tout le temps
pour les remarques préliminaires, on pourra reporter par la suite, là, à la
période de questions.
Ceci dit, j'accueille très favorablement
l'invitation du ministre à travailler conjointement ou de façon proactive à
étudier ce projet de loi là, pour le bien de l'industrie, mais aussi, surtout,
pour le bien de la région et des emplois payants en région. Il faut également
mettre en contexte que ce projet de loi là ou, en fait, les discussions autour
de ce projet de loi là, comme mentionné par le ministre, datent depuis déjà
quelques années, donc nous avons, au préalable, une position assez favorable.
Ceci dit, ça ne nous empêchera pas de poser des questions ou de nous informer
sur les retombées, les retombées globales de ce projet de loi là pour les
familles en région, surtout pour la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean, bien
sûr.
Ultimement, ce qu'on souhaite mieux
comprendre ou s'assurer, c'est que les retombées ne sont pas uniquement
calculées en fonction du «bottom line» d'une seule entreprise, mais en fonction
d'emplois, de bons emplois payants en région, et aussi des retombées
économiques pour l'ensemble de la région, également.
Donc, tout au long de la journée
d'aujourd'hui, nous allons pouvoir échanger autant que le ministre que les
différents intervenants, poser nos questions et puis s'assurer que nous
trouverons réponse à nos questions au cours de la journée. Merci beaucoup, M.
le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le député de Laval-des-Rapides. Sur ce, je cède maintenant la parole
au député de Jonquière pour ses remarques préliminaires, pour une durée
maximale d'environ une minute.
M. Gaudreault : Oui. Merci, M.
le Président. Je veux saluer les collègues, je veux saluer les invités qui vont
se présenter ici. Nous sommes dans une étude de projet de loi qui est tout à
fait importante, cruciale pour le Saguenay—Lac-Saint-Jean, parce qu'il s'agit
de l'utilisation des ressources naturelles.
Il faut savoir, M. le Président, que
les... bien, en fait, Produits forestiers Résolu et ses prédécesseurs, depuis
le XIXe siècle, ont joui d'avantages absolument exceptionnels pour
l'utilisation de nos ressources naturelles. Et ils ont joui également d'une
exception à la nationalisation de l'hydroélectricité dans les années 60.
Pourquoi? Parce que la production hydroélectrique sur la...
M. Gaudreault : ...avantage
absolument exceptionnel pour l'utilisation de nos ressources naturelles. Et ils
ont joué également d'une exception à la nationalisation de l'hydroélectricité
dans les années 60. Pourquoi? Parce que la production hydroélectrique sur
la rivière Shipshaw était... est encore connectée directement avec les usines
d'Alma et de Kenogami dans ma circonscription.
Et pourquoi ils ont joui de cette
exception lors de la nationalisation de l'hydroélectricité? C'est parce qu'il y
a une production industrielle qui est associée à ça, et évidemment, il y a des
emplois qui sont associés à ça, et c'est un avantage indéniable. C'est un
avantage indéniable. C'est un avantage concurrentiel indéniable pour une
entreprise dans ce secteur de pouvoir bénéficier d'une énergie propre, à bon
marché, qui lui appartient. Il y a des entreprises qui sont loin des marchés,
mais, elle, elle est proche de la ressource, alors il faut absolument qu'on ait
des contreparties équivalentes à ça.
Pour terminer, je sais que le deuxième
parti d'opposition n'est pas là, alors est-ce qu'on peut demander tout de suite
le consentement pour que le temps de la deuxième opposition soit réparti sur la
troisième opposition?
Le Président (M. Lemay) : Est-ce
qu'il y a consentement? Oui. Parfait, donc, ce sera fait, M. le député de Jonquière.
Alors, merci beaucoup pour votre intervention, vos remarques préliminaires.
Ceci complète cette section et nous allons maintenant débuter les auditions.
Alors, je souhaite donc la bienvenue au Conseil de l'industrie forestière du
Québec. Je vous rappelle que vous disposez de 10 minutes pour votre exposé
puis nous procéderons à la période d'échange avec les membres de la commission.
M. Samray, je vous invite donc à vous présenter avec votre titre, et la
parole est à vous.
• (9 h 40) •
M. Samray (Jean-François) :
Oui, bonjour. Jean-François Samray, je suis le P.D.G. du Conseil de l'industrie
forestière du Québec. Bien heureux d'être avec vous dans ces conditions
particulières, mais néanmoins importantes dans notre démocratie, pour venir
parler d'un projet de loi qui a une importance capitale pour l'économie du
Québec.
Et je pense que tous les députés et
ministres qui ont parlé avant ont été dans l'histoire, et je pense que la devise
du Québec, Je me souviens, est importante dans ce dossier. Il faut
savoir d'où on vient parce que c'est déterminant pour savoir où on va aller. La
valorisation de la forêt et des forces hydrauliques au Québec est un élément
déterminant de la prospérité. Premières routes commerciales, les forces
motrices ont rapidement permis de moudre le grain, de scier le bois. Et dès
1805, les forces motrices ont permis de faire les premières... la première
usine papier au Canada.
Et par la suite, le développement s'est
poursuivi. En 1910 est arrivé le premier conflit canado-américain sur le bois
lié justement à l'industrie papetière. Il faut s'en rappeler. Et c'est là que
prend une certaine genèse. C'est là également que la Commission des eaux
courantes a été créée. Et tout ça parce qu'il y avait un développement un petit
peu intense sur les forces...
M. Samray (Jean-François) :
...canado-américain sur le bois, lié justement à l'industrie papetière, il faut
s'en rappeler, et c'est là que prend une certaine genèse. C'est là également
que la Commission des eaux courantes a été créée, et tout ça parce qu'il y
avait un développement un petit peu intense sur les forces hydrauliques. Et
donc le gouvernement a jugé bon de gérer ça parce que c'était fondamental. Le
rôle de la forêt et le rôle du développement économique étaient liés, et je
pense qu'on l'a bien fait ressortir.
Donc, pour ça, le Conseil de l'industrie
forestière est d'avis que ce projet de loi s'inscrit dans un continuum
historique, celui de la maximisation des retombées économiques issues de la
valorisation de la forêt québécoise. Rappelons que le Québec possède 2,3 %
des forêts mondiales et 13 % de celles qui sont certifiées. Elles couvrent
près de la moitié du territoire, 700 000 kilomètres carrés, et 84 %
des superficies forestières sont du domaine public.
Maintenant, la forêt joue également un
rôle et va jouer un rôle déterminant dans la capacité du Québec à rencontrer
ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre, parce que c'est la forêt
qui pousse qui capte le carbone. C'est également celle qui est entretenue qui
le capte. Et c'est donc de là... La valorisation de la forêt par les différents
secteurs de l'industrie... sont importants.
Et parlons-en, de l'industrie. L'industrie
forestière génère un PIB d'environ 6,5 milliards de dollars. Elle
représente 29 % du... Le secteur québécois, c'est 29 % du PIB à
l'échelle... Et ça a également une exportation positive, à la balance
commerciale, de 7 milliards de dollars. Donc, les activités sont importantes.
L'industrie a fait un virage important pour maximiser la valorisation de la...
de chaque mètre cube. Et il faut réaliser que l'industrie compte tout près de
300 usines, et qu'une municipalité sur cinq compte sur l'industrie forestière.
Et pourquoi je vous parle de l'industrie
forestière quand on parle ici d'un projet de loi qui concerne une entreprise en
particulier? Parce que l'industrie forestière, c'est un tout. Je pense que
notre mémoire, au chapitre II, vous l'indique très bien. Il y a le secteur du
sciage, il y a le... qui, lui, génère des planches et des panneaux. Et il y a
également le secteur des pâtes et papiers, qui est essentiel pour faire la
valorisation des résidus de sciage et des copeaux. Si un ne va pas bien,
l'autre ne va pas bien. Donc, la situation qu'on vit actuellement sur le prix
du bois est en partie causée par le ralentissement qui est lié au port de
Montréal, donc la capacité à exporter le papier journal. Et tout ça est
interrelié, donc quand un va bien, tout va bien. Quand l'écosystème va bien, le
Québec prospère. Et c'est donc pour ça que c'est important de voir que le
projet de loi est si important pour l'industrie, et, encore une fois, davantage
que...
L'énergie, dans le secteur des pâtes et
papiers, représente de 10 % à 30 % des coûts de production, selon le
procédé de fabrication. Mon collègue Pierre Vézina, qui est directeur...
M. Samray (Jean-François) :
...que c'est important de voir que le projet de loi est important pour
l'industrie, et encore une fois davantage que l'énergie, dans le secteur des
pâtes et papiers, représente de 10 % à 30 % des coûts de production
selon le procéder de fabrication. Mon collègue Pierre Vézina qui est directeur
aux affaires énergétiques se fera un plaisir de répondre à vos questions à ce
propos. Donc, le secteur énergétique est important et déterminant.
Et je vous dirais que le CIFQ considère
que la transformation qu'on attend du secteur forestier pour aller vers des
nouveaux produits, vers l'économie de demain, ne pourra se faire que
graduellement. Elle doit reposer sur des produits novateurs, offrant des
meilleures marges, mais aussi sur une amélioration de la compétitivité dans les
créneaux traditionnels. Et donc c'est quelque chose de fondamental, il faut
continuer à faire ce qu'on fait. Et le Québec est le premier exportateur
mondial de produits de pâte de papier journal, et, derrière ça, bien, il faut
maintenir parce que les entreprises évoluent dans un environnement très
compétitif. Et donc tout ça pour dire que, si on ne va de l'avant avec le
projet de loi, c'est l'ensemble de l'écosystème qui est remis en cause.
Donc, je pense qu'il est important de le
regarder dans ce concept et de regarder l'ensemble des retombées économiques
qui sont faites pour le secteur. Et donc, dans ce contexte, le CIFQ ne peut
qu'appuyer l'adoption du projet de loi et encourage le gouvernement à se
préoccuper de la mise en place des conditions qui assureront la compétitivité
des usines de fabrication des papiers pour l'impression ou l'écriture du papier
journal et ainsi permettre leur transformation. Leur présence est garante de la
vitalité du secteur forestier québécois et de la vitalité des régions. Donc, il
me fait plaisir d'en discuter avec vous.
Le Président (M. Lemay) : Ça
complète votre intervention. Est-ce que, M. Vézina, vous vous voulez
mentionner quelque chose? Simplement vous nommer ainsi que votre titre, s'il
vous plaît.
M. Vézina (Pierre) : Pierre
Vézina, Conseil de l'industrie forestière comme directeur énergie et
environnement. Et je m'excuse, une petite erreur d'aiguillage ici avec la
COVID. On s'est croisés peut-être sans se voir dans les escaliers. Alors,
désolé.
Je pense qu'il y a juste un point sur
lequel il faut absolument insister. C'est que l'industrie papetière, et
particulièrement dans les secteurs du papier, impression, écriture, journal,
vit, je pense, une situation de rationalisation. Partout en Amérique du Nord,
on ferme des installations. Ce qui est intéressant de voir, c'est que, jusqu'à
maintenant, on a réussi à conserver, même à augmenter nos parts de marché.
Donc, ça veut dire qu'il y a plus d'usines aux États-Unis qui ont fermé.
Maintenant, c'est un équilibre qui est extrêmement fragile. La demande réduit
année par année à peu près de 10 % dans ces papiers-là.
D'autres papiers vont très bien, hein? Il
faut bien distinguer le fait que, dans les cartons, dans les papiers
d'emballage et... l'industrie se porte très bien. On l'a vu avec la COVID, ça a
eu une poussée plutôt favorable pour l'industrie de l'emballage. Mais, dans les
papiers impression, écriture et journal, c'est le contraire qui s'est
produit...
M. Vézina (Pierre) : ...que
dans les cartons, dans les papiers d'emballage, et l'industrie se porte très
bien. On l'a vu avec la COVID, ça a eu une poussée plutôt favorable pour
l'industrie de l'emballage. Mais dans les papiers impression, écriture et
journal, c'est le contraire qui s'est produit. L'impact est encore beaucoup
plus fort que ce qu'on s'attendait. On n'a pas encore de chiffre ou de résultat
précis, mais les réductions de vente ont été particulièrement importantes
pendant cette période-là. Et on craint qu'il y ait des dommages, là, qui ne
pourront pas être récupérés.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup, M. Vézina. Alors, sur ce, nous allons débuter la période
d'échange et, M. le ministre, la parole est à vous.
M. Julien : Oui. Merci, M. le
Président. Je tiens à saluer M. Samray et M. Vézina. M. Samray,
un plaisir de vous revoir dans des nouvelles fonctions. J'ai eu l'occasion de
vous écouter à quelques reprises dans des entrevues, vous avez pris ça à bras
le corps. Donc, vous avez l'air d'être sur votre x, comme on dit. Donc,
félicitations pour vos nouvelles fonctions.
Écoutez, on a pris le temps de prendre
connaissance de votre mémoire. D'entrée de jeu, le renouvellement des droits
hydrauliques aux conditions prévues par le projet de loi, là, n° 50
est, selon vous, un bon choix économique. Vous mentionnez qu'il faut aller de
l'avant avec le projet de loi. Mais vous dites également, dans votre mémoire,
qu'il y a d'autres mesures qui pourraient être examinées par le gouvernement
pour soutenir l'industrie avec les mentions que vous faites par rapport à
certaines difficultés qu'elle connaît. Quelles mesures le gouvernement pourrait
mettre en surcroît, selon vous? Quelles seraient les mesures les plus
pertinentes pour faire face à ces défis-là?
Le Président (M. Lemay) :
M. Samray.
• (9 h 50) •
M. Samray (Jean-François) :
Oui. Bien, écoutez, je pense qu'on vit actuellement un dossier chaud avec l'OMC
et qu'il faut regarder le dossier. Je pense que le Québec a eu une position
extraordinaire, une décision extraordinaire de l'OMC pour dire que le régime
forestier est conforme aux normes du commerce international. Néanmoins, dans
cette conformité, il y a peut-être du «fine-tuning» à faire sur la
prévisibilité. Le Québec, c'est très grand, 700 000 kilomètres et sa
forêt, et de venir pouvoir connaître cinq années à l'avance ou dans quelle
région vont se faire les zones de coupe pourrait être quelque chose
d'intéressant pour mieux prendre le temps de consulter les parties prenantes
pour que tout ça se fasse en harmonie avec les habitants du territoire mais également
pour maximiser le design des routes d'accès. Et je pense que c'est un
élément... l'autre élément — et je laisserai Pierre compléter par la
suite — l'autre élément est véritablement le support au développement
de nouvelles technologies, de nouveaux produits et, derrière ça, le rôle de
l'exemplarité de l'étang dans l'achat de ces produits. Donc, de donner un
support, c'est bien, mais c'est encore mieux d'être le premier acheteur d'un
produit puis de le démontrer.
Donc, derrière ça, le secteur... je vous
dirais l'ensemble des maisons des aînés, le secteur également de la
construction des écoles, démontre la volonté de l'État. Puis c'est un des
exemples, mais je pense qu'il faut en faire davantage et il faudra en faire
davantage dans l'utilisation des nouveaux produits qui se... qui vont être
porteurs pour l'industrie. Il faut que le gouvernement en soit fier et il faut
qu'on en soit des acheteurs pour démontrer que...
M. Samray (Jean-François) :
...le secteur également de la construction des écoles démontre la volonté de l'État.
C'est un des exemples, mais je pense qu'il faut en faire davantage. Et il
faudra en faire davantage dans l'utilisation des nouveaux produits qui vont
être porteurs pour l'industrie. Il faut que le gouvernement en soit fier et il
faut qu'on en soit des acheteurs pour démontrer que ça fonctionne. Et donc,
Pierre, si tu peux ajouter des compléments.
Le Président (M. Lemay) :
M. Vézina.
M. Vézina (Pierre) : Oui,
absolument. Je pense qu'il y a un terme, ici, qui est extrêmement important,
c'est l'intégration de l'industrie. Puis il faut comprendre que c'est comme des
dominos. Hein, des dominos qui sont debout, si on en fait tomber un, bien,
c'est toute la chaîne qui est affectée.
Spécifiquement, dans le cadre du secteur
papetier, naturellement, je pense que des mesures sont importantes à prendre
pour s'assurer que ces usines-là qui sont des procédés thermomécaniques, qu'on
appelle, là, qui sont extrêmement consommateurs d'électricité, puissent faire
leur transition. Je pense que dans le cas de Kénogami, ça semble assez évident,
on a des investissements qui sont annoncés, et il y a une volonté ferme de la
part de Résolu de trouver des solutions pour maintenir ces usines-là en
opération. Et ça, c'est déterminant.
C'est déterminant aussi de trouver des
solutions pour les autres parce qu'on parle, ici, pour toute l'industrie.
Également on a d'autres membres qui ont aussi ce type d'unité de production là
dans ces créneaux-là. Et il y a des enjeux qui se pointent tranquillement.
Hein, on l'a mentionné, 30 %, dans un cas d'un ..., là, c'est 30 % de
ses coûts d'opération, c'est de l'énergie. Et très principalement, c'est de
l'énergie électrique. Donc, l'enjeu de la compétitivité des tarifs, du coût, je
ne devrais pas dire des tarifs, mais du coût d'électricité parce que le coût,
c'est plus que le tarif, hein? Ça tient compte d'un ensemble d'éléments dans la
souplesse du fonctionnement du tarif, ça tient compte aussi d'unités
éventuellement de production d'énergie.
On peut parler... Ici, on parle de droits
hydrauliques, mais on peut parler aussi de cogénération parce que, si on
regarde, historiquement, dans les dernières années, qu'est-ce qu'on a pu
observer, c'est qu'il y a des usines qui ont pu redémarrer au Québec puis qui
ont pu maintenir leur compétitivité grâce aux décisions gouvernementales
concernant notamment la cogénération, de permettre de l'achat d'électricité.
Ces achats-là permettent aux usines d'être nettement plus performantes sur le
plan énergétique et, en même temps, plus performantes sur le plan financier. Et
en maintenant ces unités-là en opération, c'est tout l'écosystème de
l'industrie qu'on maintient.
Alors, il y a un enjeu, ici, là, qui est
extrêmement important, qu'il faut bien saisir, et autant pour l'industrie du
panneau, l'industrie du sciage que l'industrie des pâtes et papiers. Parce que,
s'il y en a un qui ne va pas bien, bien, on remonte toute la chaîne jusqu'à la
récolte. Ça veut dire qu'il n'y a personne qui s'en va en forêt, hein? Parce
que ça ne devient pas pertinent. Les entreprises...
M. Vézina (Pierre) : …qu'il
faut bien saisir et autant pour l'industrie du panneau, l'industrie du sciage
que l'industrie des pâtes et papiers, parce que, s'il y en a qui ne va pas
bien, bien, on remonte toute la chaîne jusqu'à la récolte, ça veut dire qu'il
n'y a personne qui s'en va en forêt, hein, parce que ça ne devient pas
pertinent. Les entreprises, comme les usines de sciage notamment, connaissent même
des difficultés même si le prix est très bon. Si tu n'es pas capable d'écouler
tes sous-produits, bien, tu as un enjeu économique extrêmement sensible,
extrêmement important.
Alors, cette situation-là de prix dans le
bois de sciage actuellement, on le sait qu'elle est temporaire, exceptionnelle
et temporaire. Alors, on va revenir à des conditions un peu plus normales. Et
donc, si on ferme les usines de pâtes et papiers, on va fragiliser encore plus
l'industrie sur toute sa chaîne de valeur.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. M. le ministre.
M. Julien : Oui, on comprend
que le projet de loi n° 50 en accordant, en fin de compte, des droits
hydrauliques, en imposant des investissements structurants à une certaine
hauteur, alors c'est un peu le défi, là, de venir faire l'arbitrage de cette
situation-là et de la capacité aussi de l'industrie de faire face, comme vous
le mentionniez tous les deux, là, des enjeux actuels par rapport à la
production de papier.
Naturellement, si on regarde les 20
dernières années, cette exigence-là, en réalité, d'investissement structurant,
on en voit une réduction. Est-ce que, pour vous, c'est adéquat par rapport à la
situation que vit l'industrie?
Le Président (M. Lemay) : M.
Samray.
M. Samray (Jean-François) :
Oui, bien, parlons-en de la situation que vit l'industrie, parce que 2020 sera vraiment
une année à se rappeler, on commence avec un blocage ferroviaire, arrive également…
qui a eu son impact sur la capacité de livrer de la marchandise, donc qui a
affecté les liquidités des entreprises. Vient, par la suite, la COVID, et on
ajoute à ça le blocage au port de Montréal qui vient de se régler. Et
finalement rappelons-nous que le conflit du bois d'oeuvre, il y a pour 800 millions
d'argent qui est bloqué, qui appartient aux entreprises d'ici, et qui est
bloqué à la frontière. Donc, c'est de l'argent qui est retenu, qui ne peut pas actuellement
servir à faire les investissements.
Donc, je pense que le montant qui figure
au projet de loi prend en compte… il faut le regarder dans ce contexte. Et
donc, moi, je pense que le gouvernement aurait pu mettre 3 000 milliards,
s'il avait voulu, là, mais, dans la réalité, ce sont les investissements qui
vont se faire et qui vont permettre à l'écosystème de continuer à être
compétitif. Donc, c'est ce qu'il faut regarder. Et je pense que le montant qui
est fixé par l'État, dans le contexte actuel, est approprié. Je ne sais pas si,
Pierre, tu veux ajouter des choses.
M. Vézina (Pierre) : Oui, je
pense que, M. le ministre, vous avez tout à fait raison, il faut voir que, dans
ce secteur-là spécifiquement, les papiers, papier journal, papier impression,
écriture, le Québec a perdu près de la moitié de sa capacité…
M. Samray (Jean-François) :
...dans le contexte actuel, est approprié. Je ne sais pas si Pierre, tu veux
ajouter des choses...
M. Vézina (Pierre) : Oui,
oui, mais je pense que M. le ministre, vous avez tout à fait raison. Il faut
voir que, dans ce secteur-là spécifiquement des papiers, papier journal, papier
impression et écriture, le Québec a perdu près de la moitié de sa capacité de production.
Alors, oui, j'étais ici en 2005 lorsqu'on
a traité des droits hydrauliques, des mêmes droits hydrauliques. On se questionnait
sur le fait que, malheureusement, il y avait eu des fermetures d'usine. Des
fermetures de machine, on n'a pas arrêté d'en faire depuis, là. Et l'enjeu, il
est vraiment comment on est capables de faire la transformation. Donc, à quel
niveau le gouvernement peut s'attendre de retomber? Puis je pense que c'est
très pertinent, hein? Ça fait partie de votre travail de décider de ces
conditions-là parce que vous consentez, effectivement, un avantage à Résolu
pour une ressource naturelle qui appartient au Québec. Et je pense qu'à ce
moment-là la contrepartie, dans le contexte, est adéquate.
Et, dans cet esprit-là, je pense qu'on
vous encourage, effectivement, là, à redonner les droits pour s'assurer du
maintien des opérations de ces usines-là. Parce qu'encore là je suis tannant,
mais je reviens là-dessus, mais la compétitivité des coûts de l'électricité,
puis ça, ça en fait partie pour Résolu, pour ces deux usines-là en particulier,
elle est essentielle à leur maintien.
Alors, on le voit, encore cette semaine,
on a entendu parler de fermeture de machine temporaire pour d'autres
entreprises. Alors, c'est difficile. Ce n'est pas le temps de donner des
conditions qui seraient inaccessibles et qui ne permettraient pas le maintien,
d'une part, et, éventuellement, la transformation vers d'autres produits, qui
seront, eux autres, plus porteurs d'avenir, je dirais.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. M. le ministre.
M. Julien : Oui. Vous
mentionnez dans votre mémoire que l'industrie est déterminée à développer de
nouveaux produits, à innover, faire preuve d'innovation, là, justement, pour
répondre aux changements que connaît le secteur des forêts. Mais vous dites
également que cette transformation-là devra se faire et ne pourra se faire
autrement que graduellement.
Dans cette perspective-là, est-ce que
l'approche du p.l. n° 50, c'est-à-dire de celle qu'on
veut mettre en place pour les 10... les 20 prochaines années, là, avec un
renouvellement de 10 ans, s'inscrit adéquatement dans cette vision-là
d'innover et de changer graduellement... Ça tient la route pour vous?
• (10 heures) •
M. Samray (Jean-François) :
...totalement. Je pense qu'en le faisant en deux phases, comme vous l'avez
fait, il y a des nouvelles... il y a énormément de recherches que l'industrie
fait et que... Résolu, dont on parle ici, font avec le centre de recherche de
l'industrie canadiennne, FPInnovations. Et c'est un fleuron que nous avons au
Québec, et beaucoup de recherche se fait pour améliorer les nouveaux produits.
Il faut faire un développement de produit suivi de différentes phases, et il y
a beaucoup de choses qui sont actuellement regardées. Et le fait de l'avoir
divisé, comme...
10 h (version non révisée)
M. Samray (Jean-François) :
...centre de recherche de l'industrie canadienne, FPInnovations, et c'est un
fleuron que nous avons au Québec, et beaucoup de recherche se fait pour
améliorer les nouveaux produits. Il faut faire... Un développement de produits
suit différentes phases, et il y a beaucoup de choses qui sont actuellement
regardées, et le fait de l'avoir divisé comme vous l'avez fait, moi, je pense
que c'est adéquat. Ça va permettre de... ça donne une flexibilité, mais,
par-dessus tout, ça donne une prévisibilité de ce que le Québec attend de l'industrie
et ça donne un environnement d'affaires connu.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. M. le ministre.
M. Vézina (Pierre) : ...
Le Président (M. Lemay) : Oui?
M. Vézina (Pierre) : Si vous
permettez...
Le Président (M. Lemay) : Ah!
M. Vézina, allez-y.
M. Vézina (Pierre) : ...qui
est extrêmement importante dans le cas du développement de nouveaux produits,
c'est qu'on peut effectivement trouver quelque chose, mais il faut que le
marché soit, lui, en mesure de l'accepter. Alors, souvent, on a une opportunité
technologique, dans laquelle on entre, mais le marché n'est pas prêt à
l'accepter, il faut développer les éléments qui vont faire en sorte que le
marché va être récepteur de ce nouveau produit là. On connaît exactement...
Dans le cas de la nanocellulose, on était peut-être en avant de notre temps,
mais pas nécessairement, parce qu'on se retrouve avec un nouveau produit pour
lequel, tout à coup... des acheteurs potentiels ne connaissent pas. Alors, il
faut leur vendre, il faut développer des applications spécifiques pour chacun
de ces acteurs-là.
Donc, ce qu'on voit, c'est que...
l'innovation, oui, on va trouver, éventuellement, on met beaucoup d'efforts
là-dedans, mais il faut, ensuite de ça, être en mesure de le faire accepter, ce
produit-là, par le marché. Et ça, c'est souvent long, puis il faut réussir à
démontrer aux acheteurs potentiels qu'il y a des éléments qui leur sont
favorables et positifs pour eux aussi. Parce que ce qui est fantastique, dans
l'industrie forestière puis dans la fibre qu'on a, c'est que c'est des chaînes
de carbone, puis on peut remplacer énormément de produits partout sur la
planète, particulièrement le pétrole.
M. Julien : Mon collègue avait
une question, également.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Donc, M. le député de Bourget, la parole est à vous.
M. Campeau : Bien, justement,
je voulais vous entendre un peu plus encore sur l'aspect innovation, parce que
la nanocellulose est un très, très bel exemple, mais c'est toujours un marché
risqué, dans le sens que quand vous développez des produits... Je prends l'exemple
d'une usine que je connais bien, l'usine de Thurso, qui a été vers la pâte à
dissoudre, et on sait ce qui est arrivé, ça remplace le coton, c'était vendu en
Chine, c'est fait pour faire des vêtements, mais finalement le marché s'est
effondré, puis finalement ils sont fermés. Alors, est-ce qu'il y a quelque
chose de particulier que vous visez au niveau innovation, et en relation aussi
avec ce que vous amenez et mentionnez, M. Samray, pour prouver, vraiment,
l'industrie forestière peut, avec beaucoup d'innovation, aider le Québec à
atteindre ses cibles de gaz à effet de serre? Je pense que l'innovation vient
jouer un rôle dans les deux à ce moment-là? Est-ce que vous avez des avenues
là-dedans qui peuvent aider?
Le Président (M. Lemay) :
M. Samray.
M. Samray (Jean-François) :
Je pense que derrière ça, il y a plusieurs exemples qui peuvent être suivis. Le
Québec n'est pas la seule, on n'a pas le monopole mondial de la forêt. On a une
forêt certifiée, une forêt durable, une forêt incroyable à...
M. Campeau : …vient jouer un
rôle dans les deux, à ce moment-là. Est-ce que vous avez des avenues là-dedans
qui peuvent aider?
Le Président (M. Lemay) :
M. Samray.
M. Samray (Jean-François) :
Je pense que, dernière ça, il y a plusieurs exemples qui peuvent être suivis.
Le Québec n'est pas la seule… n'a pas le monopole mondial de la forêt. On a une
forêt certifiée, une forêt durable, une forêt incroyable à valoriser, mais, si
je regarde lors de dernières missions d'études en Scandinavie et en Finlande,
on a eu dans ce pays une approche par filière. On a amené le mariage de
différentes filières à travailler ensemble, donc que ce soit le secteur de la
mode, on a amené… on y a fait un chantier de travail, de développement entre
les entreprises de tissage et les entreprises de la mode et le secteur
forestier pour amener ces nouvelles fibres là, les montrer… et que les
différents groupes dans la société étaient invités à les porter avec fierté.
Donc, il y a eu également une campagne pour le supporter et en faire… le
montrer, ce produit-là, pour que, comme Pierre l'indique, faire en sorte qu'on
crée l'appel du marché. Et ça devient vraiment fondamental.
On a parlé également du remplacement du
carbone, les biocarburants, c'est un autre exemple où là, la réglementation de
l'État joue un rôle fondamental, vous le savez, je ne le rappellerai pas. Mais
c'est un rôle où l'État peut aider en mettant des politiques claires, en
mettant du support au développement, mais particulièrement à ce développement
de l'attraction par le marché pour les produits… tu voulais ajouter?
M. Vézina (Pierre) : Oui,
juste peut-être un petit commentaire. C'est certain que, dans le cas de l'usine
de Thurso, qui est un exemple un peu… bon, qui n'a pas été tout à fait comme on
l'aurait souhaité, mais ça démontre justement comment c'est difficile pour les
entreprises d'entrer dans des marchés qui sont possiblement contrôlés. Dans ce
cas-là, c'est très particulier, la Chine joue un rôle extrêmement important, à
la fois comme étant le principal utilisateur de ce produit-là mais également le
principal producteur, qui peut facilement venir en surcapacité parce qu'il est
supporté pleinement par l'argent de l'État.
Mais si on regarde plus la panoplie,
vraiment le porte-folio de projets et de produits qui sont développés par
FPInnovations… est assez renversant, des applications qu'on serait… qu'on est
surpris, je veux dire, des pâtes complètement transparentes qui peuvent avoir
un paquet d'applications, et c'est comme je mentionnais tantôt, la difficulté,
oui, on met beaucoup d'argent dans les développements de produits, mais la
difficulté, présentement, là, c'est comment est-ce qu'on est capables de les
faire passer dans le marché.
Puis là il y a comme… excusez, là, on
appelle ça la vallée de la mort, là. Pour bien des produits, c'est :
Comment je vais être capable de les amener au marché puis de les faire
accepter? Alors, l'innovation, oui, on peut avoir des super idées, on peut
avoir des super produits, mais la difficulté après, c'est d'être capable de
l'amener. Puis, je pense que dans le cas de....
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup, M. Vézina. Je vais devoir vous…
M. Vézina (Pierre) : ...on
appelle ça la vallée de la mort, là. Pour bien des produits, c'est :
Comment je vais être capable de les amener au marché puis de les faire
accepter? Alors, l'innovation, oui, on peut avoir des super idées, on peut
avoir des super produits, mais la difficulté après, c'est d'être capable de
l'amener. Puis, je pense que dans le cas de....
Le Président (M. Lemay) : Merci
beaucoup, M. Vézina. Je vais devoir vous interrompre sur ce puisque le
temps du gouvernement étant écoulé, je dois maintenant céder la parole au député
de Laval-des-Rapides pour son bloc d'intervention.
M. Polo : Merci. M. le
Président, si M. Gélinas souhaite terminer sa réponse...
Le Président (M. Lemay) :
Vézina.
M. Polo : ...Vézina, il peut
terminer sa réponse. Allez-y.
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y.
M. Vézina (Pierre) :
Excusez-moi, je n'ai pas compris.
Le Président (M. Lemay) : M.
Vézina, ça veut dire que vous pouvez maintenant poursuivre votre réponse.
M. Vézina (Pierre) : Ah! oui,
en fait, je reviens juste... la question de la vallée de mort, c'est parce que,
pour tous les innovateurs, hein, la difficulté, c'est souvent... ce n'est pas
d'avoir la bonne idée puis d'être capable d'avoir le bon produit. Puis, comme
je vous disais, il y en a plusieurs actuellement déjà qui sont sur le rail du
développement, je dirais. Par contre, la difficulté à laquelle on rencontre,
là, c'est de développer les produits.
Puis, c'est ce que Résolu va rencontrer aussi
avec le produit qu'il entend développer à Endogame, hein? On le voit, ce sont
des marchés qui deviennent des marchés de niche où il faut graduellement amener
les entreprises qui vont les utiliser dans leurs produits de fabrication à
comprendre les propriétés de ces produits-là et comment ils peuvent être
utilisés par elles. Alors, ça, c'est un travail énorme, et peut-être que là,
c'est effectivement un endroit où l'État peut être d'un bon support parce que
c'est assez difficile pour les entreprises innovantes.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Donc, le député de Laval-des-Rapides, la parole est à vous.
M. Polo : Merci beaucoup.
Félicitations, M. Samray, pour vos nouvelles fonctions. On s'est vu l'an
dernier sous un autre chapeau dans votre cas, mais félicitations.
Merci pour votre présentation. J'aimerais,
puisque vous avez un collègue qui s'y connaît beaucoup, là, en temps
d'utilisation énergétique, là, à l'intérieur de l'industrie forestière...
plutôt, parlez-nous justement des différentes sources d'énergie qui sont
utilisées, là. J'ai lu votre mémoire, surtout à la page 27, là, où on
parle des différentes sources d'énergie qui sont utilisées, que ce soit bien
sûr l'électricité, mais également d'autres sources d'électricité. Parlez-nous
de l'ensemble de l'industrie et de l'utilisation des différentes sources dans
le contexte actuel où... en fait, le contexte actuel et le contexte des
dernières années et surtout le contexte futur, on parle de transition
énergétique et comment l'industrie est en train d'assimiler ou d'intégrer ces
notions-là et de s'adapter en fonction des ses nouvelles exigences de société.
Le Président (M. Lemay) :
M. Vézina?
M. Vézina (Pierre) : Oui.
Le Président (M. Lemay) : M.
Vézina.
M. Vézina (Pierre) : Alors,
c'est un grand sujet, je peux vous garder ici une couple d'heures. Mais,
écoutez, d'abord, l'industrie, je pense, a réduit ses émissions de gaz à effet
de serre de 65 % tant sur le plan absolu que sur le plan d'intensité. Ça,
ça veut dire que ce n'est pas juste parce qu'on a fermé des usines, c'est parce
qu'on a amélioré les procédés, et surtout, qu'on a changé des procédés. Et, si
on regarde, là, l'ensemble des sources d'énergie qui sont utilisées par
l'industrie papetière, c'est...
M. Vézina (Pierre) : ...de 65 %,
tant sur le plan absolu que sur le plan d'intensité. Ça, ça veut dire que ce
n'est pas juste parce qu'on a fermé des usines, c'est parce qu'on a amélioré
les procédés et surtout, qu'on a changé les procédés. Et si on regarde, là,
l'ensemble des sources d'énergie qui sont utilisées par l'industrie papetière,
c'est, oui, du gaz naturel, beaucoup de biomasse, hein?
On a fait énormément de transformation, à
partir du milieu des années 90, une augmentation extrêmement importante
d'utilisation des ressources de biomasse pour la production d'énergie
thermique, parce que dans l'utilisation, la fabrication du papier, il y a
vraiment deux grandes sources d'énergie dont on a besoin, c'est de l'énergie
électrique et de l'énergie thermique, l'énergie thermique servant très
principalement au séchage du papier sur les machines.
• (10 h 10) •
Donc, ces transformations-là ont eu lieu à
partir du milieu des années 90, ou au début des années 80... oui, et ça a fait
en sorte que cette tendance-là va, en tout cas pour les usines de pâtes et
papiers, demeurer. Naturellement, les efforts qui sont consentis beaucoup sur
la réduction des gaz à effet de serre, maintenant, c'est plus sur la réduction.
Encore et malheureusement, dans certaines usines, il y a de la consommation de
mazout lourd, parce que le réseau gazier n'est pas accessible ou bien encore,
c'est du gaz naturel, en raison, des fois, de la nature exacte des procédés.
Mais comment est-ce qu'on est capables de
poursuivre nos efforts pour maintenir, je dirais, notre position
concurrentielle? Bien, c'est certain que la biomasse joue un enjeu... est un
enjeu extrêmement important et il faut comprendre aussi, il y a une relation
directe, là, avec l'environnement ainsi, hein? On parle de gaz à effet de
serre, mais il y a d'autres types d'émissions qui sont associées à ces
chaudières-là, hein, des poussières. Alors, il faut faire des contrôles, il
faut s'assurer puis continuer à s'assurer qu'on a des procédés qui sont
performants sur le plan environnemental. Ça, c'est un enjeu important pour
l'ensemble de l'industrie.
Donc, pour les usines papetières, ce qu'on
peut voir aussi dans l'avenir, c'est que peut-être les produits vers lesquels
on se transformera vont être moins énergivores. Et c'est possible, à ce
moment-là, qu'aussi, on consomme un peu moins de fibres. Alors, ça, c'est un
enjeu aussi qu'il faut être attentif, pvcq8 quand on parle de produits de
niche, souvent, on envisage, à ce moment-là, des produits en plus petites
quantités, hein? Je reviens encore à la question du marché. Comment est-ce
qu'on fait pour absorber dans le marché un nouveau produit à coups de
200 000 tonnes par année, hein? Parce que c'est ça, l'enjeu. Quand on
ferme une machine à papier ou une usine, c'est 200 000, 300 000
tonnes, du jour au lendemain, là, qui se retrouvent coupées.
Donc, comment est-ce qu'on est capable,
effectivement, de se maintenir, d'utiliser toutes nos ressources et,
naturellement, la question des coûts de l'électricité aussi demeure un enjeu
extrêmement sensible. Et, bon…
M. Vézina (Pierre) : …comment
est-ce qu'on est capable, effectivement, de se maintenir, d'utiliser toutes nos
ressources et, naturellement, la question des coûts de l'électricité aussi
demeure un enjeu extrêmement sensible. Et, bon, il y a… j'ai mentionné… mais,
vous savez, dans le projet de loi n° 34, il y a une formule d'indexation
pour le tarif L, et cette formule-là, bien, elle va être revue par la régie
très prochainement. Mais c'est extrêmement important que la formule qui sera
trouvée sera équitable aussi pour l'ensemble des consommateurs du tarif L que
sont les usines, papetières notamment.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Et l'importance de
l'utilisation du mazout, parce que, bon, vous indiquez, dans votre mémoire,
que, quand même, que ce soit le mazout, le gaz naturel, la biomasse, ça
représente peu près 39 % de la consommation d'énergie annuelle.
L'importance de l'utilisation du mazout, comment elle a évolué au cours des
années, j'imagine qu'elle a diminué, bien sûr, les autres sources d'énergie ont
progressé.
Mais comment voyez-vous, à terme,
l'utilisation du mazout lourd? Là, j'ai bien compris votre réponse que, dans
certains cas, le gaz naturel ne s'y rend pas ou, dans certains procédés, il
faut absolument aller au-delà de l'électricité. Mais comment voyez-vous
l'évolution de l'utilisation du mazout lourd dans cette industrie-là?
Le Président (M. Lemay) : M.
Vézina, allez-y.
M. Vézina (Pierre) : En fait,
on vise zéro mazout lourd, essentiellement, l'objectif, c'est de trouver des
solutions pour se débarrasser, le plus possible, de cette source d'énergie là.
Bien, parce que, naturellement, elle est très émettrice de gaz à effet de
serre, mais également parce que, bon, les usines qui les utilisent sont aussi
assez loin des centres d'approvisionnement, et ça demande beaucoup de
transport, etc.
Par contre, je vous dirais que ce n'est
pas simple, et la difficulté, c'est de trouver des solutions de remplacement
qui vont demeurer compétitives, parce que je pourrais vous dire, demain matin,
pas de problème, là, on va fermer les chaudières au mazout lourd, on va
installer des chaudières électriques. Déjà, souvent, on en a, on les utilise,
mais il faut les utiliser dans des conditions qui vont permettre qu'on n'a pas
d'augmentation de coûts trop importante. Si on regarde typiquement entre… pour
une unité d'énergie électrique par rapport à une unité d'énergie provenant du
mazout, bien, l'éco, c'est trois pour un. Alors, on voit tout de suite que, si
je veux remplacer le mazout lourd, je vais multiplier mes coûts d'énergie par
trois pratiquement pour la production en énergie thermique.
Donc, ces solutions-là peuvent être
trouvées graduellement avec des nouvelles technologies électriques, parce que,
là aussi, on est en discussion avec Hydro-Québec, comment est-ce qu'on est
capables d'intégrer ces types de technologie là sans que ça ait des effets
dévastateurs sur les coûts d'opération. Donc, on est…
M. Vézina (Pierre) : ...ces
solutions-là peuvent être trouvées graduellement avec des nouvelles
technologies électriques, parce que, là aussi, on est en discussion avec Hydro-Québec,
comment est-ce qu'on est capable d'intégrer ces types de technologies là sans
que ça ait des effets dévastateurs sur les coûts d'opération. Donc, on est toujours
en train d'essayer de trouver le meilleur chemin, mais je peux vous dire puis
vous assurer que, oui, on a un système de plafonnement et d'échange. Toutes les
usines de pâtes et papiers importantes qui consomment effectivement des gaz
naturels ou du mazout lourd vont faire partie du système de plafonnement et
d'échange. Et de ce point de vue là, elles aussi, elles intègrent ces coûts-là
dans leurs coûts d'opération et elles visent la réduction de leurs émissions de
gaz à effet de serre. Sauf qu'encore là, ce n'est pas simple sur le plan
technologique, parce que dans certains types d'usines — puis là je
vous parlerai des usines chimiques qui sont d'une autre nature que des usines
thermomécaniques — bien, un four à chaux, ça demande de la chaleur
puis pour faire la réaction chimique qui va être nécessaire à la fabrication du
papier. Donc, si je n'ai pas une source de chaleur qui est compétitive... puis,
malheureusement, on n'en a pas à l'électricité, de ces fours-là, là, ça
n'existe pas, alors on ne peut pas dire : On va convertir nos fours à
chaux en des fours électriques. Donc, ça veut dire qu'il faut trouver une
solution, ou un carburant, ou mélanger des biocarburants, peut-être,
graduellement, pour être capable de s'amener vers une réduction des émissions
de gaz à effet de serre associée à des combustibles fossiles.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Parfait. Et... Donc,
je comprends. Donc, il y a des enjeux et des obstacles technologiques ou, en
fait, même la technologie aujourd'hui ne le permet pas. Et dans la proportion
du gaz naturel ou de la biomasse, combien de cette proportion est réellement
renouvelable versus le gaz naturel traditionnel extrait, si on peut dire? Donc,
juste pour mieux comprendre, quel est le pourcentage de l'utilisation du gaz
naturel qui provient de sources renouvelables, de la biomasse ou autre versus
le gaz naturel traditionnel?
Le Président (M. Lemay) : Oui,
M. Vézina.
M. Vézina (Pierre) : ...sujet,
parce que, bon, c'est certain que la question du gaz naturel renouvelable a un
potentiel de réduction, on le voit. La difficulté qu'on rencontre actuellement,
c'est son coût. Alors, dans le cas du gaz naturel renouvelable, on peut parler
facilement de... entre 15 $ et 20 $ le gigajoule, alors
qu'actuellement, sur le marché, on achète du gaz naturel autour de 4 $,
5 $ au maximum. Donc, la dynamique pour... encore là, elle revient au même
que celle dont je parlais tantôt, c'est : Quel est l'impact sur mes coûts
d'opération. Oui, je peux peut-être en intégrer un peu, mais comment je vais
être capable de trouver la balance entre les coûts du carbone à travers le
système de plafonnement et d'échange, l'intégration du gaz naturel
renouvelable...
M. Vézina (Pierre) : …c'est
quel est l'impact sur mes coûts d'opération? Oui, je peux peut-être en intégrer
un peu, mais comment je vais être capable de trouver la balance entre les coûts
du carbone à travers le système de plafonnement et d'échange, l'intégration du
gaz naturel renouvelable qui a un coût, quand même, significativement plus
élevé puis qui pourrait être éventuellement redistribué sur l'ensemble des
consommateurs, alors que je suis déjà dans le système de plafonnement et
d'échange et peut-être que j'ai des mesures de réduction plus optimum, moins
coûteuses.
Je sais que je vous amène dans un autre
terrain complètement, là, mais il y a des difficultés, là, qui sont associées à
l'intégration de ça. La biomasse, c'est sûr que c'est un… excusez, j'ai un
terme anglais, un «low brainer», là, systématiquement, on… dans la mesure de ce
qu'on est capables… faire, on va l'utiliser, là, au maximum. Je vais m'arrêter.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup, M. Vézina. M. Samray, en quelques secondes.
M. Samray (Jean-François) :
Très, très, très rapidement. Écoutez, je pense que tout comme l'électricité qui
provient des forces hydrauliques appartiennent à l'État, la forêt appartient à
l'État, au Québec, et c'est dans l'intérêt de l'État de maximiser la
valorisation de l'utilisation de la forêt dans les procédés industriels du
chauffage. Et c'est clair que nous, on… chaque fois qu'on le peut, les
entreprises le regardent, mais encore une fois, ça nous ramène aux besoins
d'innovation et aux besoins des centrales à la cogénération qui sont
fondamentales et déterminantes. Et je pense que c'est vraiment comme ça qu'il
faut le regarder, comme un tout, et non pas avec un microscope, chaque cas
séparé.
Donc, la fiscalité va jouer un rôle
important, mais également le signal qu'envoie l'État dans ses achats.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup. Sur ce, je cède maintenant la parole au député de Jonquière
pour son bloc d'échange.
M. Gaudreault : Oui, merci, M.
le Président. Félicitations, M. Samray, pour votre nomination. Je n'ai pas
beaucoup de temps alors je vous demande, s'il vous plaît, de donner des
réponses rapides. Je veux savoir, par rapport au projet de loi n° 50,
comment vous évaluez la compétitivité sur le plan de l'énergie par rapport à ce
qui est accordé dans le projet de loi n° 50 à Produits forestiers Résolu
pour les usines d'Alma et de Kénogami quand on compare au coût de l'énergie
dans l'ensemble de l'industrie?
• (10 h 20) •
Le Président (M. Lemay) :
M. Vézina.
M. Vézina (Pierre) : Oui.
Alors, bien, d'abord, je ne connais pas les coûts de production spécifiques de
Résolu, seuls eux les connaissent. Par contre, je dirais que c'est un avantage
sûrement significatif ou compétitif, là, pour… par rapport au prix du
tarif L. Maintenant, en même temps, ils ont l'obligation de maintenir un
réseau en opération.
C'est assez difficile, hein, puis chaque
cas est un peu particulier dépendamment de la nature des procédés qu'ils ont. Je
peux difficilement comparer une usine avec une autre, quel type de tarif elle utilise,
parce qu'en contrepartie, dans le cas des droits hydrauliques, bien, elles ne
peuvent pas utiliser ce qu'on appelle de la puissance qui serait… qui s'efface,
là…
M. Vézina (Pierre) : ...je peux
difficilement comparer une usine avec une autre, quel type de tarif elle
utilise, parce qu'en contrepartie, dans le cas des droits hydrauliques, bien,
elles ne peuvent pas utiliser ce qu'on appelle de la puissance qui serait...
qui s'efface, là, donc il y a une tarification spéciale là-dessus.
Ça fait que, encore là, je reviens avec la
problématique des coûts, hein? Il y a le tarif puis il y a les coûts. Alors,
souvent, c'est deux choses qui sont différentes en bout de ligne pour chaque
usine, mais moi, je considère que ça demeure déterminant dans le maintien de
l'opération de ces usines-là. Par ailleurs...
Le Président (M. Lemay) : M.
Samray, je crois, qui veut intervenir. Parce qu'on a peu de temps.
M. Vézina (Pierre) : Je suis
trop long, hein? Désolé.
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y, M. Samray...
M. Samray (Jean-François) : Écoutez,
je pense qu'il faut revenir aussi à la base, au début. Pourquoi est-ce qu'ils
sont venus là?
Une voix
: Exact.
M. Samray (Jean-François) :
Ils sont venus là parce que... qu'on comprenne, peu importe les théoriciens du
développement macroéconomique d'un pays, ils sont venus là parce qu'il y avait
de l'accès à de la matière, il y avait des forces hydrauliques, et c'est pour
ça que l'usine s'est installée à cet endroit-là. Elle n'a pas été ailleurs,
c'est là qu'elle s'est installée. Donc, je pense que, dans la continuité des
affaires, ça devient fondamental de poursuivre et, oui, pour l'État, de
demander pour avoir des investissements. Mais qu'est-ce que ces
investissements-là font? Ils perpétuent l'écosystème de l'industrie forestière
au Québec.
M. Gaudreault : Oui.
Le Président (M. Lemay) :
...allez-y.
M. Gaudreault : Puis il y a un
troisième critère, bon, accès à la ressource hydraulique, accès à la ressource
forestière, qualité de la main-d'oeuvre, également. Donc, c'étaient les trois
raisons pour lesquelles ils sont venus s'établir.
Maintenant, moi, je veux savoir, dans
10 ans, et même dans 20 ans, où sera l'industrie en termes de
productions, en termes de productions d'avenir, là? Je sais que, par exemple,
dans l'usine de Kénogami, ils s'en vont vers la fibre cellulosique, c'est une
bonne nouvelle. Alors, dans 10 et dans 20ans, on sera où en termes de productions?
Le Président (M. Lemay) : M.
Vézina... M. Samray, allez-y.
M. Samray (Jean-François) :
Oui, bien, écoutez, comme je l'ai mentionné, il y a énormément de produits qui
sont en développement. On parle de quoi? On parle de chimie verte, on parle de
différentes molécules qui sont dans le bois. Et la capacité est d'être capable
de les séparer, d'être capable de, oui, aller récolter les arbres en forêt,
être capable de valoriser chacune des parties. Puis là il faut faire des
chantiers pour vraiment venir travailler sur chacun des éléments.
Je pense que Pierre a bien mentionné qu'on
part d'un produit de masse pour aller vers un marché de niche, et ce marché de
niche là a besoin de vitrines...
M. Gaudreault : Tout à fait.
M. Samray (Jean-François) :
...pour être montré, pour être utilisé et pour dire que ça existe. Donc, pour
moi, c'est fondamental. Et vers où ça s'en va, bien, je pense, une utilisation
encore plus grande. Moi, ce que j'ai vu dans les «trade shows», dans les foires
en Europe, ce sont des produits qui sont imprimés, la cellulose est... par une
imprimante 3D, les produits sont imprimés, sont fabriqués d'un coup, voilà. On
parle même, maintenant... dans l'avenir, c'est fait en laboratoire, mais de
produits qui sont imprimés et conducteurs électriques aussi.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. On va céder la parole au député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Donc,
cette production d'avenir extrêmement créatrice de richesses et positive
sollicite quand même beaucoup d'investissements pour y arriver, là, oui.
Une voix
: ...
M. Samray (Jean-François) :
...mais de produits qui sont imprimés...
M. Gaudreault : Donc...
M. Samray (Jean-François) :
...et conducteurs électriques aussi.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, monsieur. On va céder la parole au député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Donc,
cette production d'avenir extrêmement créatrice de richesse et positive
sollicite quand même beaucoup d'investissements pour y arriver, là. Oui?
M. Vézina (Pierre) : Je
reviens un petit peu en arrière, si vous permettez. Il faut comprendre que l'industrie,
je l'ai dit, n'est pas monolithique. Comment on la voit, ou comment je peux la
voir dans 10 ans ou dans 20 ans, c'est par rapport au marché mondial. Puis le
marché est en croissance, il ne faut pas perdre ça de vue, hein?
M. Gaudreault : Exact.
M. Vézina (Pierre) : Il est en
décroissance spécifiquement en Amérique du Nord dans ces créneaux-là. C'est
comment on transforme ces usines-là. Il y en a qui ont été transformées. On
peut... Regardez, Trois-Rivières a transformé une machine du papier journal
vers le carton. Alors, ça, c'est toujours possible. Ça fait partie des projets
de transformation. Moi, je vois l'industrie prospérer dans 10 ans puis dans 20
ans, parce que ces produits qu'elles font ce sont des produits renouvelables, en
tout cas, pour lesquels il va y avoir une demande. Donc...
M. Gaudreault : Donc, c'est
positif, oui, donc...
M. Vézina (Pierre) : ...je
suis très optimiste. C'est d'être capable de passer ces usines-là vers d'autres
choses.
M. Gaudreault : J'ai-tu encore
du temps?
Le Président (M. Lemay) : 20
secondes.
M. Gaudreault : O.K. Donc, 20
secondes pour dire : Le projet de loi n° 50 prévoit des
taux compétitifs, comme vous l'avez dit, sur le plan énergétique. C'est une
industrie d'avenir, qui nécessite des investissements. Mais là on a un projet
de loi qui prévoit 100 millions pour les 10 prochaines années, et même 100 millions
pour les 10 autres prochaines années, donc 200 millions pour 20 ans. Ça,
c'est l'article 6 qui le dit. Alors, 200 millions dans 20 ans pour
utiliser une ressource hydroélectrique compétitive, je pense qu'on a de la
marge de manoeuvre pour pousser l'industrie encore plus loin.
Le Président (M.
Lemay) : Merci beaucoup, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Merci.
Le Président (M.
Lemay) : Ceci termine ce bloc d'échange, et je vous remercie donc pour
votre contribution aux travaux de la commission.
Et je vais suspendre les
travaux quelques instants afin de permettre au prochain groupe de prendre
place.
(Suspension de la séance à
10 h 26)
(Reprise à 10 h 29)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, nous reprenons les travaux, et je souhaite maintenant la bienvenue à la
mairesse de la ville de Saguenay. Je vous rappelle que vous disposez de
10 minutes pour votre exposé. Ensuite nous procéderons à une période
d'échange avec les membres de la commission. Donc, je vous invite donc à vous
nommer ainsi que votre accompagnateur, votre titre, et vous pouvez y aller.
Mme Néron (Josée) :
D'accord. Alors, merci, M. le Président. Merci, M. le ministre de l'Énergie.
Mmes, MM. les députés membres de cette commission. J'aimerais saluer
particulièrement M. Éric Girard, mes députés de la région,
M. Sylvain Gaudreault.
Je me présente devant vous à titre de
mairesse de ville de Saguenay, et j'agis également à titre de présidente du
Fonds des régions et ruralité, l'ancien FARR, le fonds d'appui à la
revitalisation des régions. Je suis également vice-présidente du
Développement économique 02 et présidente de l'Alliance de la
solidarité 02, front mieux connu sous le nom de FQIS, Front québécois
d'initiatives sociales.Donc, merci. Je suis accompagné de M.
Simon Lespérance, attaché politique à mon cabinet.
Merci beaucoup à la commission pour
l'invitation à participer aux consultations particulières pour le projet de loi
n° 50. Nous sommes toujours honorés, comme représentants élus, de nous retrouver
dans cette enceinte de la démocratie.
• (10 h 30) •
D'abord, permettez-moi de parler
brièvement de ma ville et de ma…
10 h 30 (version non révisée)
Mme Néron (Josée) :
...Simon Lespérance, attaché politique à mon cabinet.
Merci beaucoup à la commission pour
l'invitation à participer aux consultations particulières pour le projet de loi
n° 50. Nous sommes toujours honorés, comme représentants élus, de nous
retrouver dans cette enceinte de la démocratie.
D'abord, permettez-moi de parler brièvement
de ma ville et de ma région, le Saguenay—Lac-Saint-Jean. Ville de Saguenay est
la septième plus grande ville du Québec et la deuxième ville industrielle en
termes d'investissements privés. Notre ville joue le rôle de locomotive du
développement économique, social et durable de notre région, et ce, à titre de
porte d'entrée du Nord québécois.
La proximité et la disponibilité
d'importantes ressources forestières, conjuguées au potentiel hydrographique de
notre territoire et à la présence de travailleurs qualifiés ont vite fait du
Saguenay—Lac-Saint-Jean la première région forestière du Québec.
L'hydrographie régionale, c'est notre
richesse. Nos mégawatts, c'est notre levier économique. Vous seriez ailleurs au
Québec, vous auriez peut-être un positionnement géographique qui serait votre
levier économique, votre échange. Chez nous, ce sont nos mégawatts, d'où
l'importance du bail qu'on est en train de négocier.
Dans les régions, on dénombre plus de
23 centrales hydroélectriques, dont 10 seulement sur le territoire de la
ville de Saguenay. De ce nombre, quatre sont la propriété de Produits forestiers
Résolu, que je vais dorénavant simplement nommer PFR. La centrale Jim-Gray,
visée par le projet de loi, alimente l'usine de papier de Kénogami, située dans
l'arrondissement de Jonquière. Cette usine génère à l'heure actuelle
200 emplois directs, bien rémunérés, intégrés dans un tissu économique
interdépendant essentiel pour notre ville.
Vous savez, les productions industrielles
hydroélectriques et les emplois de qualité qu'elles génèrent dans le secteur
sont indissociables pour le Saguenay—Lac-Saint-Jean. Elles sont un exemple
concret de l'occupation dynamique d'un territoire attribuable à un avantage
concurrentiel local, régional.
L'avantage énergétique consenti à PFR doit
donc demeurer lié à la production industrielle et à la création d'emplois reliés
à l'industrie. Le gouvernement du Québec doit assurer la pérennité de ce
secteur économique en permettant un repositionnement de l'industrie tout en
conservant des emplois de qualité.
Nos sept recommandations aujourd'hui vont
en ce sens. L'ordre de présentation est dans l'ordre d'importance et,
incidemment, dans l'ordre des articles du projet de loi qui est à l'étude.
En premier lieu, concernant la durée et le
renouvellement du bail, nous recommandons de déterminer la date de conclusion
du bail au plus tard le 31 décembre 2029. L'industrie des pâtes et papier est
en pleine mutation, c'est un fait, considérant le contexte économique actuel.
Un bail plus court, cependant, permettrait d'optimiser la valeur des avantages
hydrauliques consentis et pallier aux perturbations occasionnées à l'heure
actuelle par des crises ferroviaires...
Mme Néron (Josée) : ...l'industrie
des pâtes et papiers est en pleine mutation, c'est un fait, considérant le
contexte économique actuel. Un bail plus court cependant permettrait
d'optimiser la valeur des avantages hydrauliques consentis et pallier aux
perturbations occasionnées à l'heure actuelle par des crises ferroviaires,
sanitaires, commerciales, qui ont récemment fragilisé la production des usines
de PFR. Mais on peut se dire que, dans 10 ans, soit à partir du
31 décembre 2029 ou au 1er janvier 2030, on l'espère, avec notre
partenaire d'affaires, les choses devraient aller mieux.
Compte tenu de la date de référence pour
le calcul des investissements à réaliser, dans le cadre du bail, cette date est
fixée au 1er avril 2018, soit 45 mois avant le début du bail, la plus
courte des échéances serait préférable. Corollairement nous recommandons
d'assujettir le bail d'une renégociation à l'échéance de la première période d'application
avant de procéder au renouvellement visé le 1er janvier 2030. Cela
tiendrait compte de l'évolution des produits issus de la filière forestière. On
en entendait parler avec les gens qui sont passé précédemment.
De plus, étant donné que le montant des investissements
prévus au bail projeté est inférieur et de beaucoup au montant prévu dans les
baux antérieurs, un renouvellement avec renégociation pourra refléter
adéquatement la valeur des avantages consentis et les contreparties historiques.
La valeur de notre mégawatt ne doit pas être mise de côté. On doit voir à toujours
conserver cette valeur.
En second lieu, nous allons justement
aborder la question des investissements manufacturiers structurants. Sans
refaire, ici, l'historique des valeurs et prémices ayant permis d'établir les
montants d'investissement dans les baux antérieurs, nous demandons au gouvernement
de procéder à un bilan des investissements comptabilisés et des retombées économiques
des baux antérieurs avec la table régionale des élus du Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Cette démarche serait une marque de respect puisque nous sommes trois dans la
balance, la compagnie, le gouvernement provincial, mais également tous les
gouvernements de proximité qui sont représentés par les villes et municipalités
du Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Donc, cette démarche serait une marque de
respect et un gage de réussite pour les partenariats futurs entre PFR et nos
gouvernements. Nous croyons aussi qu'il est important que le gouvernement du
Québec soit transparent sur les questions suivantes. Première question. Hormis
l'obligation prévue à l'article 7 du projet de loi de fournir a posteriori
des données financières détaillées et vérifiées, quelles sont les mesures de
planification et de contrôle des investissements admissibles que PFR doit
réaliser? Deuxième question. Pourquoi la date du 1er avril 2018 a-t-elle
été retenue comme point de référence des investissements réalisés pour la
première période d'application du bail? La réponse sera intéressante. Troisième
question. Quels sont les...
Mme Néron (Josée) :
...admissibles que PFR doit réaliser?
Deuxième question : Pourquoi la date
du 1er avril 2018 a-t-elle été retenue comme point de référence des investissements
réalisés pour la première période d'application du bail? La réponse sera
intéressante.
Troisième question : Quels sont les investissements
déjà effectués par PFR entre le 1er avril 2018 et aujourd'hui et qui sont
admissibles dans le cadre des investissements à réaliser? Est-ce déjà 100 millions?
Ce serait quelque chose quand même qui serait intéressant à savoir pour notre
avenir, savoir vers quoi on s'en va, sur quoi on peut tabler.
Forts de cet éclairage, nous pourrons tous
mieux accompagner les acteurs de cette industrie dans son repositionnement et
permettre à PFR de réaliser des investissements pour pérenniser nos usines et
nos emplois. La direction actuelle de PFR montre d'ailleurs la voie à investir
de nouveaux marchés et établir des partenaires d'affaires durables.
Dans cette perspective, nous recommandons
que soit précisé dans le projet de loi que les investissements doivent soutenir
l'innovation et l'accès à de nouveaux marchés afin d'assurer la création et le
maintien d'emplois de qualité liés à l'industrie. Nous recommandons également
qu'on nous fasse connaître la prémisse ayant permis d'établir le montant de 100 millions
de dollars d'investissements pour la première période d'application du bail. De
plus, dans un souci de logique et de cohérence avec l'esprit du projet de loi,
l'alinéa trois de l'article 5, qui permet de tenir compte durant la période de renouvellement
de tout montant supplémentaire aux 100 millions de dollars investis
pendant la première période d'application du bail, nous recommandons que cet
alinéa-là ne soit pas dans le bail, nous vous demandons de le résilier. On
s'entend, ce que ça voudrait dire, c'est que, si j'ai investi 200 millions
de dollars dans les prochains 10 ans, je n'ai pas... je n'ai plus besoin de
réinvestir quoi que ce soit après le renouvellement. La valeur de notre
mégawatt est, mettons, un peu dévaluée.
En troisième mois... En troisième lieu, en
ce qui a trait aux redevances perçues par le ministre — merci — pour
l'exploitation des forces hydrauliques et versées dans le Fonds des générations,
nous recommandons de permettre le versement d'une partie des redevances dans un
fonds de diversification économique de la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Ces opportunités d'investissement pourraient notamment financer des projets
créateurs d'emplois liés à la forêt et aux énergies renouvelables et nous
permettre d'éviter les situations d'urgence où souvent on y va à l'aveuglette,
on ne planche pas nécessairement sur le meilleur projet. Donc, on aurait des
fonds. D'ailleurs, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, on est une région où on a déjà
vécu l'expérience et qui nous a permis de créer des PME qui, lorsqu'il y a eu
des baisses d'emploi, ont pu pallier à ces moments.
Subsidiairement, nous désirons également
connaître combien consomme l'électricité... combien d'électricité consomment
les usines mentionnées dans le projet de loi ensemble à l'heure actuelle...
Mme Néron (Josée) : ...qui,
lorsqu'il y a eu des baisses d'emploi, ont pu pallier à ces moments.
Subsidiairement, nous désirons également
connaître combien consomme l'électricité... combien d'électricité consomment
les usines mentionnées dans le projet de loi ensemble à l'heure actuelle. Cette
donnée nous permettrait de mieux comprendre l'article 10 qui dit que, si les
trois usines consomment moins de 50 %, à ce moment-là, il y a un objet à
résiliation de bail.
En conclusion, le projet de loi n° 50
représente une occasion de s'engager dans une vision d'occupation dynamique du
territoire et de penser réellement aux régions. Cette population qui a porté au
pouvoir... qui vous a portés au pouvoir avec l'espoir que vous preniez les
mesures pour assurer notre avenir espère que vous serez au rendez-vous pour
pouvoir livrer le mandat. Les montants qui seront investis dans l'innovation et
la diversification de l'économie du Saguenay—Lac-Saint-Jean seront à la hauteur
de notre courage politique à tous et chacun. Je vous remercie beaucoup et je
suis prête à répondre à toutes vos questions.
• (10 h 40) •
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup, Mme Néron. Alors, ceci complète votre intervention. Maintenant,
je suis prêt à céder la parole au ministre pour son bloc d'échange.
M. Julien : Oui, merci. Merci
beaucoup pour votre travail et les éléments que vous apportez, là, qui vont certainement
forger notre réflexion dans la suite des choses pour le projet de loi. Naturellement,
plusieurs des éléments que vous mentionnez, là, on les a regardés, puis ça va
me faire plaisir de les regarder à nouveau avec mes collègues au moment
opportun.
Par rapport au mois d'avril 2018, dans
votre questionnement, celui-là, pour moi, m'apparaît assez clair. Maintenant,
on aura encore l'occasion d'en discuter, là, avec les collègues éventuellement.
Mais il y a une reconnaissance du 150 millions du 10 ans précédent qui a
été faite au mois de mars 2018 de manière officielle. À partir de ce moment-là,
bien, c'est de faire le choix de venir dire : Est-ce qu'on souhaiterait
que PFR fasse des investissements le plus rapidement ou qu'on attende une
renégociation à terme pour qu'il fasse les investissements? Moi, je pense que
c'est tout d'intérêt, en réalité, de la région que les investissements arrivent
le plus rapidement possible. Et c'est pour ça, en fin de compte, que ces
éléments-là ont été considérés, à l'intérieur du projet de loi actuellement,
comme des investissements structurants plutôt que de dire : Bien, écoutez,
vous avez complété vos engagements, laisser une entreprise qui pourrait être
tentée de les retarder à l'échéance d'une nouvelle entente. Nous, on pense que les
investissements, le plus rapidement ils sont faits dans les régions, le plus rapidement
donnent des petits et font en sorte que le développement économique est
pertinent.
Maintenant, par rapport à votre région, à
la fois pour la ville de Saguenay mais pour l'ensemble de la région, vous
estimez des retombées économiques à tout égard, en réalité, des installations
de PFR. Pouvez-vous me dresser le portrait, ce que ça donne à votre région et à
votre municipalité?
Le Président (M. Lemay) :
Mme Néron.
Mme Néron (Josée) : Écoutez...
Oui, excusez-moi, merci. Écoutez, je lisais un article de journal où on parlait
de 600 millions, ce matin, donc oui, il y a des retombées. Mais vous
comprenez que, si les choses vont comme elles vont, quand on...
M. Julien : …ce que ça donne à
votre région et à votre municipalité.
Le Président (M. Lemay) : Mme
Néron.
Mme Néron (Josée) : Écoutez…
Oui, excusez-moi, merci. Écoutez, je lisais un article de journal où on parlait
de 600 millions, ce matin, donc oui, il y a des retombées. Mais vous
comprenez que si les choses vont comme elles vont, quand on parle
d'investissements structurants, là-dedans, il y a comme trois éléments, il y a
trois joueurs, trois joueurs qui, jusqu'à présent, je vous dirais, dans un
contrat social, était gagnant, gagnant, gagnant.
Vous avez l'hydroélectricité, PFR a besoin
de cette énergie-là pour produire à un coût raisonnable, on l'entendait tantôt.
Dans les anciens baux, c'était rempli comme obligation, dans ce bail-là,
j'entends que ça répond à leurs besoins. Vous avez le gouvernement du Québec
qui a besoin d'investissements, il veut avoir des investissements, question,
de… hein, tout ça, ça fait partie de notre économie, il faut que ça roule, le
gouvernement a besoin de taxes, d'impôts, etc. L'ancien bail était là, le bail
actuel, là aussi. Maintenant, vous avez les emplois, les emplois reliés… comme
je vous le disais, dans le début de mon petit laïus, nous, c'est notre monnaie
d'échange au niveau de notre développement économique, notre levier économique,
c'est nos mégawatts. La valeur de nos mégawatts ne doit pas être diminuée.
Donc, dans les anciens baux, c'était là,
on avait des usines qui investissaient, on va se dire, mais il y avait des
emplois reliés à ça. Ce que j'essaie d'éviter, dans le sens de… c'est que plus
ça va… je pense que plus ça va… O.K., au niveau des retombées économiques, vous
me parlez des retombées économiques, il y avait quand même des emplois de
maintenus, mais comme on voit l'automatisation par les investissements
structurants, c'est bien, les investissements structurants, mais s'ils ne sont
pas reliés à des emplois, au maintien d'emplois de qualité, à un moment donné,
ce qu'on ne veut pas, puis je pense que le gouvernement du Québec ne veut pas
non plus, c'est de se retrouver devant une cathédrale, une usine entièrement
automatisée, mais autour vous n'avez plus de tissu social pour pouvoir répondre
à ce que ça suppose comme système pour permettre à cette organisation-là
d'opérer.
Alors, si on veut pouvoir permettre aux
régions de demeurer, il faut mettre des mécanismes en place pour pouvoir
permettre. Vous avez des redevances, c'est prévu dans le bail, hein, vous avez
des redevances, un premier montant, 3 millions au départ et ensuite un
certain montant par mégawatt. Moi, je pense que c'est l'occasion, on est la
région où vous avez de genre de bail là, là, qui existe. Moi, je pense que
c'est l'occasion pour le gouvernement de mettre en place des fonds qui
permettent justement de contrer cette automatisation-là, de permettre de
tranquillement mais de façon juste… On l'a vu dans l'aluminium, ça a donné
vraiment des petits dans notre région, de permettre d'avoir des fonds
d'innovation, des fonds de repositionnement pour permettre à la région de continuer
d'avoir des emplois de qualité et de conserver sa population, parce qu'on
s'entend, sans population dans nos régions, à un moment donné, on va devenir
des villes fantômes.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, je comprends…
Mme Néron (Josée) :
…d'innovation des fonds de repositionnement pour permettre à la région de
continuer d'avoir des emplois de qualité et de conserver sa population, parce
qu'on s'entend, sans population dans nos régions, à un moment donné, on va
devenir des villes fantômes.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, je comprends
bien votre préoccupation, je comprends qu'en 1999 on a eu, en réalité, une
première loi qui a perduré pendant 10 ans, là, avec des investissements de 390 millions
qui étaient prévus. Après ça, au renouvellement, ça a été 150 millions.
Puis là le projet de loi propose 100 millions. Puis, honnêtement, c'est
pas mal corrélé, en réalité, avec, actuellement, l'industrie et le papier
d'utilisation, il y a une corrélation, on aura l'occasion de discuter
ultérieurement. Et ça a toujours été, en réalité, des investissements
structurants, mais on comprend que, sur cette période-là, de mémoire… bien, premièrement,
il n'y avait pas de notion de maintien d'emploi, c'est-à-dire que le gouvernement
focalise son attention en disant : S'il y a des investissements, l'entreprise
demeure, mais, effectivement, il y a de l'automatisation. Cette industrie a beaucoup
évolué et, de mémoire, là, le PFR mondial est passé de 14 000 à 7 000
emplois, sans pour autant réduire sa production. Et, au Québec, bien, le
corollaire, là, c'est exactement la même chose de 10 000 à 5 000, là,
de mémoire, globalement. Donc, on voit, en réalité, que l'automatisation fait
en sorte qu'effectivement il y a moins de personnes qui travaillent dans
l'industrie parce que c'est fortement automatisé. Mais, pour nous, le choix de
faire l'exigence, comme elle a été faite les deux premières fois sur des
investissements structurants, c'est via cet outil-là qu'on vient de pérenniser.
Vous suggéreriez quoi comme choix pour ce que vous souhaitez voir, en réalité,
là, par rapport aux emplois, vous avez parlé de l'aluminium, mais pouvez-vous
aller un peu plus loin dans votre réflexion?
Le Président (M. Lemay) : Mme
Néron.
Mme Néron (Josée) : Écoutez,
je comprends très bien qu'on est dans une situation qui n'est pas évidente pour
le monde de l'industrie forestière. Je comprends qu'on veuille donner un
certain, je vous dirais, là, donner de l'air, permettre d'avoir le
100 millions. Je le comprends pour le premier 10 ans, quoique, comme je
vous le disais, là, je ramènerais le bail un peu plus… à une date plus
rapprochée, parce qu'on est quand même dans un contexte économique particulier.
Mais si je regarde justement les anciens
baux, on avait quand même des montants demandés d'investissement beaucoup plus
élevés. Une renégociation du deuxième 10 ans nous permet justement de recadrer.
Si tous les indices économiques sont au vert, je pense que ce sera bien
l'occasion de pouvoir ramener le montant des investissements à quelque chose de
plus d'intéressant. Ça, c'est une première chose.
Deuxième chose, vous me demandez quels
seraient les moyens — je veux juste être sûre que ça
va — quels seraient les moyens au niveau de mettre en place, je pense
que par un fonds de diversification et de développement économique, ce serait
un excellent moyen de s'assurer que, s'il y a des projets qui voient le jour
dans le domaine de l'industrie forestière, ce sera une belle occasion d'avoir
des fonds disponibles pour pouvoir justement supporter ces initiatives-là.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. M. le ministre…
Mme Néron (Josée) : …par un
fonds de diversification et de développement économique, ça serait un excellent
moyen de s'assurer que s'il y a des projets qui voient le jour dans le domaine
de l'industrie forestière, ça serait une belle occasion d'avoir des fonds
disponibles pour pouvoir justement porter ces initiatives-là.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. M. le ministre.
M. Julien : Bien, je… Bien
oui, et excusez-moi parce que si, des fois, je… ce n'est pas parce que je ne
vous écoute pas, bien au contraire. Mais deux choses. En réalité, il faut
comprendre que le 100 millions, puis il est prévu à l'intérieur de la loi,
là, il a un taux d'actualisation de 8 %. Je ne sais pas si c'est le bon
terme, mais c'est le terme que j'utilise sur l'actualisation, c'est-à-dire que
100 millions au jour un, c'est 108 millions au jour deux
puis c'est 1,08 exposant 10 au jour 10. Donc, dépendant où ils font
ces investissements, bien, c'est… le coût de l'argent est inférieur à ça, donc
ils ont intérêt à investir assez rapidement, là, pour… parce que ça devient
pénalisant à terme.
Quand vous mentionnez : On gagnerait peut-être
à renégocier plutôt, dire… bon, premièrement, ramener, même l'échéance en bas
de 10. Donc, nous autres, on veut fournir une prévisibilité quand même en
industrie, et on gagnerait à renégocier la deuxième au moment où est-ce qu'on y
arrivera parce que, pour vous, on devrait présager que ça va mieux aller.
Qu'est-ce qui arrive si ça va moins bien?
Le Président (M. Lemay) :
…Néron.
Mme Néron (Josée) : Écoutez,
je pense qu'en développement économique, on s'entend, on est avec un partenaire
d'affaires. On se dit qu'ils sont en repositionnement, mais ils utilisent quand
même des mégawatts au niveau de notre région. Je pense qu'il faut se challenger,
tout le monde. Oui, c'est un risque de renégocier, mais en même temps, le
risque, il est des deux côtés. Alors moi, je considère que de se donner
l'occasion… parce que je trouve que c'est baisser les bras de dire qu'il n'y en
aura pas, d'amélioration, de dire : 100 millions, 100 millions.
Quand on regarde les contrats qui ont été
négociés dans le passé, c'était quand même de l'ordre de 390 millions, du
471 millions. Je pense que de dire d'avance : Ce sera
100 millions pour les prochains 10 ans et 100 millions pour les
10 après, je ne sais pas, mais ça donne un message comme de quoi que ça n'ira
pas mieux dans 10 ans. Bien moi, je pense qu'au contraire, il faut se
donner l'occasion de se challenger, on est en affaires. On est devant un
partenaire d'affaires. Donc moi, je crois. Je crois dans cette industrie-là, je
crois qu'elle peut se repositionner et je me dis que les mégawatts dont elle
profite doivent être maximisés au niveau investissement. Non seulement pour la
région du Saguenay—Lac-Saint-Jean, mais également pour la province de Québec.
• (10 h 50) •
M. Julien : Et donc, vous
disiez… puis ça nous amène à la réflexion puis c'est des questionnements qu'on
a déjà eus mais qu'on va continuer de cheminer. Pour nous, on voit, en réalité,
quand on regarde l'histoire… mais l'histoire n'est pas garante du futur, là, il
ne faut pas se baser sur l'histoire, mais on est passés de 390 à 150, et
aujourd'hui à 100. Puis c'est corrélé beaucoup par rapport à l'industrie puis
ce qu'elle produit.
Alors, vous me dites : Mais peut-être
que dans 10 ans, ça va aller nettement mieux ou ça va aller mieux, il ne
faut pas baisser les bras. Nous autres, on ne baisse pas les bras, on se donne
des garanties puis une prévisibilité. Mais j'entends ce que vous dites, puis on
va faire un bout de chemin là-dessus. Je pense qu'il y a mon collègue député de
Bourget qui aurait une question.
Mme Néron (Josée) : Mais
j'aurais quelque chose…
Le Président (M. Lemay) : Je
vais céder la parole au député de Bourget parce que le temps…
M. Julien : ...nettement mieux
ou ça va aller mieux, il ne faut pas baisser les bras. Bien, nous autres, on ne
baisse pas les bras, on se donne des garanties puis une prévisibilité. Mais
j'entends ce que vous dites, puis on va faire un bout de chemin là-dessus. Je
pense qu'il y a mon collègue député de Bourget qui aurait une question.
Mme Néron (Josée) : Mais
j'aurais quelque chose...
Le Président (M. Lemay) :
...la parole au député de Bourget parce que le temps est... très peu de temps. M.
le député de Bourget, la parole est à vous.
M. Campeau : J'en ai tout le
temps, des questions, hein, de toute façon. Merci d'être là ce matin. Juste un
commentaire qui va mener à une question après. J'ai été, il y a pas mal d'années,
impliqué dans un projet qui devait avoir lieu en Australie, dans le sud de
l'Australie, plus précisément en Tasmanie. Et la raison pour laquelle il a
foiré complètement, c'est que le gouvernement australien a mis tellement de
bâtons dans les roues, a créé tellement de délais, que le projet est devenu
plus intéressant, parce que le timing du projet n'était pas bon. Et on sait,
dans l'industrie des pâtes et papiers, il y a un «peak» de prix. Et c'est pour
ça, je pense, que... Je ne sais pas si vous avez regardé ça, quand vous dites
que vous voulez soutenir l'innovation et que vous travaillez le développement
des affaires avec PFR, cet aspect-là, là, que le timing des investissements...
On aura beau parler de 100 millions, il y a un intérêt à faire des projets
rentables si le timing est là sur des projets de développement. Par exemple, on
a parlé de la fibre cellulosique, mais il va falloir qu'il y ait un marché.
Même s'ils sont capables de le produire... il faut que le prix soit là. Est-ce
que vous avez ce genre de discussions là avec PFR sur... au niveau
développement des affaires? Est-ce que c'est le développement technologique ou
juste le développement... le côté affaires?
Le Président (M. Lemay) : Mme
Néron.
Mme Néron (Josée) : Oui.
Alors, oui, j'ai des entretiens avec M. Laflamme. D'ailleurs, dès son entrée en
poste, on a commencé à avoir des rencontres. C'est sûr que... Je vais vous
dire, dans toute cette négociation-là, je ne pense pas qu'on ait été
interpelés. Aujourd'hui, c'est la première fois que je peux m'adresser au
gouvernement. Malheureusement, on n'a pas fait partie des négociations, on n'a
pas pu être consultés. Au moins, j'ai l'occasion aujourd'hui de donner mon son
de cloche. Mais c'est évident que, pour moi, PFR est un partenaire d'affaires
pour ville de Saguenay, c'est un partenaire d'affaires de longue date. Je
comprends très bien que, comme je le disais tantôt, c'est une industrie qui est
en repositionnement, qui est en mutation.
Et d'ailleurs je vous dirais que la
logique des anciens baux était un gros montant, un moindre montant pour se
repositionner, un gros montant, un moindre montant. Alors, si on voit
l'évolution, on serait rendu au moindre montant, mais, à un moment donné, je
pense que de se challenger, de se permettre de renégocier, ça ne veut pas dire
qu'aujourd'hui on se dit que c'est 400 millions, mais au moins de se
dire : Dans 10 ans, on se redonne rendez-vous puis on regarde où sont
placés, justement, là... où est rendu le marché et de quelle façon est-ce qu'on
peut s'assurer que les droits que l'on donne, d'accès aux mégawatts de notre
réseau hydrographique sont maximisés, permettent à la région de vraiment se
développer au maximum, et je vous dirais, permettent au Québec de se
développer, également.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Bourget.
M. Campeau : J'avoue que votre
approche est...
Mme Néron (Josée) : ...que l'on
donne, d'accès aux mégawatts de notre réseau hydrographique sont maximisées,
permettent à la région de vraiment se développer au maximum, et je vous dirais,
permettent au Québec de se développer également.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Bourget.
M. Campeau : J'avoue que votre
approche est intéressante. La question se pose. C'est intéressant. Vous
mentionniez aussi que de... à l'intérieur d'une période de 10 ans, que les
intérêts... que les investissements qui dépasseraient 100 millions ne
seraient pas transférables à une autre période. N'avez-vous pas peur plutôt que
PFR dise : Bien, on va attendre un petit peu d'abord. Et qu'à ce
moment-là, on va dire : Bien, on va attendre, on va investir plus tard. Ça
pourrait... L'idée, je la comprends, je vois la logique en arrière. J'ai
l'inquiétude de la logique inverse qui fait qu'on pourrait décaler des
investissements. Et, en plus de ça, comme on dit, «timing is...», c'est
important, à ce moment-là. Vous n'avez pas de crainte par rapport à ça?
Le Président (M. Lemay) :
Mme Néron.
Mme Néron (Josée) : Je vous
dirais, non, puisque ce sont des... ce sont tout simplement... toutes ces
choses-là font l'objet... sont des parties incluantes des renégociations.
Excusez-moi.
M. Campeau : Vous voudriez
inclure, à ce moment-là... c'est les renégociations, en reparler à ce moment-là
après un espace de 10 ans.
Mme Néron (Josée) : Oui, oui.
À mon sens, c'est important que les gens se donnent la peine de revoir
l'entente, voir si les choses ont modifié pour que... justement vérifier si les
investissements qui sont à demander sont à réévaluer.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre, la parole est à vous.
M. Julien : Donc, comme je
vous le dis, bien, je réitère, là, qu'on apprécie fortement, là, le travail qui
a été fait et les sept éléments que vous avez amenés, spécifiques, là. On va
les regarder attentivement. Mais ce que je comprends de votre intervention, ou
en tout cas, les discussions qu'on a eues, là, actuellement : plus courte
période puis renégociation. Donc, plutôt que de venir statuer aujourd'hui quelque
chose qui, historiquement, est... en termes de réduction, est... c'est 100 %,
attendons 10 ans, puis, je dirais, ce n'est peut-être pas le bon terme,
mais prenons le pari que ça va aller mieux puis, si ça va moins bien, bien, on
aura perdu ce pari-là.
Mme Néron (Josée) : Moi, je
fais le pari que j'ai une compagnie devant moi qui est capable de se
repositionner. Puis, quand je parle à M. Laflamme et à tout ce beau monde,
et au syndicat, les gens qui font partie... les travailleurs de ces
organisations-là, c'est des gens qui veulent être au rendez-vous.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Ceci complète ce bloc d'échange. Et maintenant, je vais céder la parole
à l'opposition officielle. Et le député de D'Arcy-McGee, la parole est à vous.
M. Birnbaum : Merci, M. le
Président. M. le ministre. Mes collègues. Merci, Mme la mairesse et
M. Lespérance pour votre exposé à la fois ambitieux et, on espère,
réaliste. C'est intéressant d'ailleurs d'entendre que... si j'ai bien compris,
que la ville de Saguenay se trouve deuxième en termes d'investissements privés.
Alors, les collaborations s'imposent. Et évidemment, on n'est pas devant un
enjeu anodin aujourd'hui...
M. Birnbaum : ...on
l'espère, réaliste. C'est intéressant d'ailleurs d'entendre que, si j'ai bien
compris, que la ville de Saguenay se trouve deuxième en termes d'investissement
privé. Alors, les collaborations s'imposent.
Et évidemment on n'est pas devant un enjeu
anodin aujourd'hui. On parle d'une industrie névralgique pour cette région,
pour le Québec au complet, une industrie qui contribue à la main-d'oeuvre de
façon essentielle, une industrie qui doit davantage arrimer avec les exigences
environnementales qui sont heureusement de plus en plus présentes, il faut le dire,
mais une industrie en pleine mutation. On va en convenir que, bon, la
concurrence des fois très difficile avec la Chine, un marché en grande
transformation, une demande pour le papier d'impression surtout en pleine
décroissance, le conflit du bois d'oeuvre, et comme j'ai dit, des exigences, à
juste titre, de plus en plus présentes sur la question de l'environnement et
tout ça.
Alors, on a une industrie en grande
mutation. Et là on parle d'un partenariat en continuité et très, très
important. Dans ce contexte très difficile et dynamique, j'aimerais vous
inviter à élaborer sur une de vos recommandations qui, de ma lecture, est assez
clé, la recommandation 3 où vous mentionnez à l'article 5 que les
investissements manufacturiers structurants doivent soutenir l'innovation et
l'accès à de nouveaux marchés afin d'assurer la création et le maintien
d'emplois de qualité liés à l'industrie. Bon, voilà! Vous touchez à deux axes
évidemment primordiaux, le maintien d'emplois dans un monde dynamique, une
industrie qui a certains obstacles devant lui, les pressions qui rendent des
fois un esprit et une action basée sur l'innovation qui n'est pas facile à
maintenir.
Donc, dans ce contexte très compliqué, je
trouve que vous avez bien misé avec ces critères-là, mais est-ce que je peux
vous inviter d'élaborer sur comment dans le projet de loi qui s'inscrit dans
une continuité aussi, et il y a un projet de loi en vigueur... une loi en
vigueur actuellement de 2005, comment dans ce contexte dynamique et difficile
est-ce que vous prévoyez que ce projet de loi, à juste titre, je trouve, assure
l'innovation et à la fois le maintien d'emplois de qualité dans cette industrie
névralgique?
Le Président (M. Lemay) :
Mme Néron.
• (11 heures) •
Mme Néron (Josée) : Donc,
oui, le meilleur exemple que je peux donner, c'est les investissements qui ont
été faits dernièrement, justement, dans l'usine de Kénogami pour pouvoir
adapter la technologie et permettre de tranquillement mais sûrement se
repositionner par rapport à un marché potentiel...
11 h (version non révisée)
M. Birnbaum : ...névralgique?
Le Président (M. Lemay) : Mme
Néron.
Mme Néron (Josée) : Donc, oui,
le meilleur exemple que je peux donner, c'est les investissements qui ont été
faits dernièrement, justement, dans l'usine de Kénogami pour pouvoir adapter la
technologie et permettre de tranquillement, mais sûrement se repositionner par
rapport à un marché potentiel. Donc, il y a des niches. On parlait de produits
de niche tantôt. Je le vois avec le monde de l'Alcan, hein? Ce n'est plus en
faisant de la gueuse, comme on appelle, qu'on se démarque. C'est en faisant des
produits de niche. Les gens veulent des choses particulières. On a la chance
d'avoir la possibilité de le développer.
Et je crois que dans la... je vous dirais,
là, dans le fait qu'on demande un 100 millions de dollars... on donne quand
même un peu d'air à la compagnie... ça peut lui permettre justement de faire
des choix judicieux pour pouvoir se repositionner. On entend aussi qu'il y a un
certain règlement, là, au niveau, là, de tout le conflit qui était par rapport
aux États-Unis. Je pense que, ça aussi, ça risque de leur donner un peu d'air.
Par rapport à ça, c'est sûr que, quand on
va dans des produits de niche, c'est souvent des produits qui demandent un
petit peu plus de présence, je vous dirais, au niveau de main-d'oeuvre très,
très qualifiée. On a la chance, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, d'avoir cette main-d'oeuvre
là. Il faut la conserver.
Donc, en développant des projets pilotes
qui permettent d'aller en ce sens-là, je pense que c'est un bond. Et moi, ce
que j'entends quand je parle avec PFR, c'est l'intention qu'ils ont. C'est justement
de trouver des créneaux qui vont leur permettre de se repositionner et d'être
encore présents pendant bien des années.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci, M. le
Président. Je ne vais pas vous demander de rédiger le projet de loi devant
nous, mais en même temps, est-ce que vous avez des suggestions de comment
opérationnaliser une telle exigence et d'assurer à la fois que l'innovation est
un moteur pour le maintien de main-d'oeuvre? Parce que, des fois, les innovations
et les changements dans une industrie peuvent donner des défis en ce qui a
trait au maintien d'emplois. Comment on peut assurer une reddition de comptes,
une rétroaction dans cette recommandation-là?
Le Président (M. Lemay) : Mme
Néron.
Mme Néron (Josée) : J'ai M.
Lespérance qui voudrait...
Le Président (M. Lemay) : Certainement.
M. Lespérance, allez-y.
Mme Néron (Josée) : C'est le
rédacteur du mémoire que nous avons déposé, alors je vais lui donner la chance
de...
M. Lespérance (Simon) : Merci.
Bonjour. Concernant, là, la question du député, donc, je pense que,
concrètement, c'est plus, dans l'opération, au niveau de la planification puis
le contrôle des investissements à prévoir. Je comprends que, dans les lois
antérieures puis dans le bout qui est projeté, c'est a posteriori qu'on vérifie
les données financières, mais nous, ce qu'on suggère, on recommande, puis la
question qu'on posait également, c'est les mesures de contrôle et de
planification à venir des investissements.
Donc, à ce moment-là, le ministère des
Forêts, Faune et Parcs ou le ministère de l'Énergie et des Ressources
naturelles pourrait, évidemment, accompagner l'industrie, accompagner PFR pour
prévoir les investissements qui encouragent l'innovation, qui vont, comme on
l'a dit plus tôt... nanocellulose, qui est un bel exemple... qui vont créer des
emplois vers...
M. Lespérance (Simon) : …des
Forêts, Faune et Parcs ou le ministère de l'Énergie et Ressources naturelles
pourraient évidemment accompagner l'industrie, accompagner PFR pour prévoir les
investissements qui encouragent l'innovation, qui vont, comme on l'a dit plus
plus tôt nanocellulose qui est un bel exemple, qui vont créer des emplois vers
de nouveaux marchés. Donc, c'est plus dans l'opération. Mais, dans les lettres
de la loi, ça, évidemment que ça serait des bonnes volontés, mais ça serait
plus dans l'opération si je peux répondre.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup, M. Lespérance. Maintenant, je cède la parole au député de
Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci beaucoup,
M. le Président. Bienvenue à Mme la mairesse et son collègue. J'aimerais vous
amener à discuter un peu plus longuement sur votre recommandation n° 6 juste pour bien comprendre un peu votre point de vue
sur les différentes sources de… en fait, les différentes sources de financement
ou les fonds potentiels et leurs sources pour encourager la diversification
économique notamment dans votre région. Et ici vous y allez d'une proposition
qui souhaite de… en fait, d'instituer un fonds de diversification économique
pour la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean à même les redevances qui sont
versées par la région au Fonds des générations.
Je vous laisser aller. Pourquoi le Fonds
des générations? Pourquoi pas une autre mesure? Pourquoi pas demander au gouvernement
ou proposer au gouvernement de créer un fonds à même les surplus du
gouvernement? On a vu, par le passé, d'autres fonds qui ont été créés.
Certaines régions qui ont des fonds attitrés. Pourquoi le Fonds des générations
et qu'est-ce que vous en pensez? Qu'est-ce que vous pensez du Fonds des
générations?
Le Président (M. Lemay) :
Mme Néron.
Mme Néron (Josée) : Merci
beaucoup. Donc, écoutez, c'est sur qu'on est la région qui est touchée par ce
gendre de bail là. Donc, on est en train d'élaborer le nouveau bail, je pense
que c'est l'occasion justement de définir la façon dont on peut, par
l'intermédiaire du bail, faire la différence au niveau du développement
économique du Saguenay—Lac-Saint-Jean. Je le disais tantôt, notre levier
économique, c'est nos mégawatts. Donc, le fait qu'on paie des redevances en
fonction de l'utilisation de ceux-ci au niveau du Fonds des générations, ce
serait tout à fait… et on l'a vu en Colombie-Britannique, le gouvernement
provincial, c'est lui qui obtient ces redevances-là, et il redonne aux
communautés impactées, c'est le domaine de l'aluminium, là, mais elle redonne
aux communautés impactées un retour sur ces redevances pour leur permettre
justement de pouvoir se positionner, se développer.
Alors, moi, je crois que, les fonds, c'est
directement relié à l'utilisation du mégawatt, redéveloppement économique pour
s'assurer que ce mégawatt-là cette eau-là qui coule parce qu'on a
35 bassins hydrographiques dans notre région, cette eau-là qui coule à
travers tous ces barrages, elle soit maximisée, chaque mégawatt soit utilisé
pour développer, développer oui notre région, mais développer le Québec
également.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : O.K., parfait.
Et j'en conviens. Mais la contribution, disons, là, fiscale ou financière de
votre région auprès du fonds...
Mme Néron (Josée) : ...elle
soit maximisée, chaque mégawatt soit utilisé pour développer le Québec,
développer, oui, notre région, mais développer le Québec également.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : O.K., parfait. Et
j'en conviens. Mais la contribution, disons, là, fiscale ou financière de votre
région auprès du fonds... auprès du fonds consolidé ou auprès du gouvernement
du Québec, disons-le comme ça, auprès... n'est pas exclusive à l'industrie
hydroélectrique, disons, les mégawatts de votre région. J'en conviens, aujourd'hui,
on parle de ce projet de loi là. Il y a aussi l'aspect fiscalité, le ministre
est un comptable à ce niveau-là.
Mais pourquoi le lien spécifique avec le Fonds
des générations alors qu'on peut constituer... le gouvernement peut constituer
un fonds attitré à votre région et décider, proposer qu'annuellement une partie
des redevances... sans nécessairement toucher au Fonds des générations, une
partie des redevances ou la totalité, peu importe, disons, je me mets à votre
place, on va dire la totalité des redevances générées par les mégawatts de
votre région serait attitrée à ce fonds-là? Pourquoi faire le lien avec le Fonds
des générations versus... Vous comprenez?
Parce que les mégawatts ne sont pas nécessairement
tous versés au Fonds des générations. Vous me suivez, là? Je veux dire, les
mégawatts générés par votre région servent aussi à financer les services des Québécois,
servent à financer les différents programmes qui sont offerts aux Québécois.
Donc, il n'y a pas un lien uniquement direct avec le Fonds des générations.
C'est ça que je veux comprendre : Pourquoi le Fonds des générations alors
qu'on... par le passé ça a été démontré, le gouvernement peut créer un fonds de
diversification économique à même ses revenus, à même, en partie, les revenus
générés par votre région et qui servirait justement au bénéfice du
développement économique de votre région?
Le Président (M. Lemay) : Mme
la mairesse, en environ 30 secondes.
Mme Néron (Josée) : Oui,
d'accord. Écoutez, on ne demande pas la totalité, on demande une portion. Et,
pour nous, c'était tout simplement logique. Et je vous dirais que c'est issu de
conversations aussi avec le milieu.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Donc, M. le député de Laval-des-Rapides, ceci complète ce bloc
d'intervention. Et je suis maintenant prêt à reconnaître le député de
Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Alors,
merci, Mme ma mairesse. Mes taxes sont payées, donc pas de problème, je peux
m'exprimer. Je veux saluer M. Lespérance également. Donc, vous avez
mentionné tout à l'heure, dans votre présentation, l'absence de consultation du
gouvernement à l'égard de la municipalité pour la préparation du projet de loi
n° 50. J'aimerais ça vous entendre un petit peu plus là-dessus. Comment
vous avez été informée que le renouvellement du bail par le projet de loi
n° 50 se faisait?
Le Président (M. Lemay) :
Mme Néron.
Mme Néron (Josée) : Merci. En
juillet dernier, j'ai reçu une invitation pour nous présenter ici. Je crois que
c'est suite à votre recommandation, je vous en remercie. Et, comme je le disais
tantôt, merci de m'avoir invitée, parce que, pour moi, c'est très, très
important que je puisse venir porter le message de ma ville mais également de
toute la région.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Gaudreault : O.K. Donc,
vous n'avez pas été consultée en amont. On parle de rivières, alors ça tombe
bien, vous n'avez pas été consultée en amont...
Mme Néron (Josée) : …et, comme
je le disais tantôt, merci de m'avoir invitée parce que, pour moi, c'est très,
très important que je puisse venir porter le message de ma ville mais également
de toute la région.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Gaudreault : O.K. Donc,
vous n'avez pas été consulté en amont, on parle de rivières, alors, ça tombe
bien, vous n'avez pas été consulté en amont pour la préparation des conditions,
là, reliées au bail?
Mme Néron (Josée) : Non.
M. Gaudreault : O.K. Vous
dites, c'est très intéressant, page 6 et 7, vous demandez, au fond, de la
transparence sur la question des données financières détaillées et vérifiées,
sur le projet de loi, vous demandez également de voir comment ça a été calculé,
là. C'est le point 4, je pense, oui : «La prémisse ayant permis
d'établir le montant de 100 millions en valeur de 2018.» Alors, comment
vous voyez ça, cette transparence? Parce que c'est bien beau, là, on a des
lettres des sous-ministres qui disent à la compagnie : Vous avez rempli
vos obligations, mais on n'a pas le compte précis dollar par dollar, et, en
plus de la loi, on a quand même l'entente-cadre de 2014, là, qui prévoyait des
investissements beaucoup plus substantiels. Et j'aimerais vous entendre un
petit peu plus sur la transparence que vous demandez par rapport à ça.
• (11 h 10) •
Mme Néron (Josée) : Je vous
dirais que, dans le milieu, je pense que ce n'est rien de pas su. Il y a
souvent beaucoup de questions, à savoir : Est-ce que les investissements
qui étaient demandés dans tous les anciens baux ont été respectés? Ce qu'on
entend de la compagnie, c'est : Oui, sans aucun problème. Donc, la
demande, et d'ailleurs, c'est la page 6 de mon mémoire, c'est qu'on
demande au gouvernement du Québec, d'ailleurs, ce que je comprends, c'est que
M. Julien disait qu'il avait déjà commencé à répondre à mes questions,
c'est de procéder à un bilan des investissements comptabilisés et des retombées
économiques auprès de la Table régionale des élus du Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Ça va nous permettre, justement, d'avoir la réponse à toutes ces questions et
de pouvoir, justement, baser notre partenariat sur une transparence, ce qui est
tout à fait, à mon sens, normal. De toute façon, la compagnie nous dit que tout
a été honoré.
M. Gaudreault : O.K. Mais vous
voulez le voir?
Mme Néron (Josée) : Je pense
que ça va de bonne guerre.
M. Gaudreault : O.K. Une
proposition que vous faites, extrêmement intéressante également, c'est votre
recommandation n° 7. Et moi, je sais qu'on en avait longuement parlé en
2011, quand la compagnie a annoncé la fermeture d'une machine à l'usine de
Kénogami, parce que l'article, tel qu'il est rédigé, parle d'exploiter l'une
des trois usines. Mais vous, vous amenez la dimension de machine et pas juste
d'usine. Alors, j'aimerais que vous nous expliquiez un peu plus comment vous
voyez ça.
Le Président (M. Lemay) : Mme
Néron.
Mme Néron (Josée) : Merci.
Donc, on parle des clauses de résiliation... des causes de résiliation du bail.
Nous, ce qui nous préoccupe, c'est qu'à l'égard des dispositions qui sont
mentionnées on a… il faut quand même se remettre dans le contexte, on a vécu
l'expérience des fermetures définitives de l'usine de Port-Alfred,
640 emplois, à l'époque…
Mme Néron (Josée) : ...de
résiliation... des causes de résiliation du bail. Nous, ce qui nous préoccupe,
c'est qu'à l'égard des dispositions qui sont mentionnées, on a... il faut quand
même se remettre dans le contexte. On a vécu l'expérience des fermetures
définitives de l'usine de Port-Alfred, 640 emplois à l'époque; fermeture de la
machine n° 6 à Kénogami, 125 emplois. Récemment,
fermeture des machines 9 et 10 à Alma, 130 emplois.
Donc, c'est pour ça que... Ce qu'on
demande, c'est que les termes cessent d'exploiter... les termes cessent
d'exploiter, soient... prévoient la fermeture des machines à papier, parce
qu'on s'entend, ce ne sont pas un ou deux emplois qui sont reliés à la
fermeture d'une seule machine. Ce sont quand même une bonne centaine et plus.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Gaudreault : Oui. À ce
moment-là, est-ce qu'une notion... parce que plus tard, on va recevoir des
syndicats, là, qui nous demandent de parler de planchers d'emplois ou de
conditions reliées à des maintiens d'emplois. Est-ce que ça peut être une voie
de passage dans une rédaction d'article, par exemple?
Le Président (M. Lemay) : Mme
Néron.
Mme Néron (Josée) : Merci.
Alors, je vais laisser les syndicats faire leur représentation, mais c'est sûr
que moi, quand je parle de ce qu'on doit retrouver dans le bail, c'est que les investissements
structuraux, les mégawatts qui sont alloués à la compagnie génèrent des emplois
de qualité dans le secteur de la foresterie... pour l'industrie.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jonquière, en 30 secondes.
M. Gaudreault : O.K. Donc, en
gros, si je comprends bien votre présentation, vous dites : Au lieu de
partir le compteur de la nouvelle loi à 2018, partons-le à 2020, sur 10 ans; ne
prévoyons pas un renouvellement quasi automatique, ou voire même automatique,
de 2000... là, ça nous met en 2030, 2030-2040, avec un autre 100 millions
qui est dans la loi et, à ce moment-là, vous faites quoi du 100 millions
du premier 10 ans, là?
Mme Néron (Josée) : Je dis...
Le Président (M. Lemay) : Bon,
alors, je dois vous interrompre, là. Ceci complète ce bloc d'échange, M. le
député de Jonquière. Je vous remercie beaucoup, Mme Néron, M. Lespérance, pour
votre contribution aux travaux et je vais suspendre quelques instants pour
permettre au prochain groupe de s'installer.
(Suspension de la séance à 11 h 14)
(Reprise à 11 h 20)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, nous reprenons nos travaux. Et je souhaite maintenant la bienvenue aux représentants
de la MRC du Fjord-du-Saguenay. Et je vous rappelle que vous disposez de 10
minutes pour votre exposé, puis nous procéderons ensuite avec l'échange avec
les membres de la commission. Alors, je vous invite donc à vous présenter,
ainsi que la personne qui vous accompagne, et vous pouvez y aller avec votre
exposé.
M. Savard (Gérald) : O.K.
Mon nom, Gérald Savard, maire de Bégin, préfet de la MRC le Fjord-du-Saguenay.
Je suis en compagnie de Mme Catherine Morissette, qui est mairesse de
Saint-David-de-Falardeau.
Ça me fait plaisir d'être avec vous ce
midi. Je peux débuter?
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y.
M. Savard (Gérald) : O.K.
Le sujet aujourd'hui, bien, il est bien important pour la MRC du
Fjord-du-Saguenay. Vous savez, dans la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean, il y
a cinq MRC, dont celle du Fjord, qu'on connaît beaucoup, l'hydroélectricité et
les réserves d'eau aussi. En réserves d'eau, je les comptais ce matin, on en a
sept, sept grandes réserves d'eau. On a cinq centrales hydroélectriques sur
notre territoire, on a même un parc éolien. On connaît l'électricité.
Pour nous, on a été convoqués pour nous
entendre, la MRC du Fjord, au sujet du projet de loi n° 50. Puis, à ce
moment-là, moi, je me disais, la MRC, c'est...
M. Savard (Gérald) :
…sept grandes réserves d'eau, on a cinq centrales hydroélectriques
sur le territoire, on a même un parc éolien. On connaît l'électricité.
Pour nous, on a été convoqués pour nous
entendre, la MRC du Fjord, au sujet du projet de loi n° 50 puis à ce moment-là,
moi, je me disais : La MRC, c'est un territoire avec
13 municipalités, mais localement, Jim-Gray fait partie de
Saint-David-de-Falardeau. C'est pour ça que je tenais que la mairesse de
Saint-David-de-Falardeau pouvait donner son opinion et de l'entendre sur ce qui
est de l'entente de la loi 50.
Comme je vous disais tout à l'heure, nous,
on sait très bien que les centrales hydroélectriques, je vous en nommais cinq tout
à l'heure sur le territoire, il y en a quatre privées, une à Rio Tinto,
trois PFR et une Hydro-Québec. On sait que quand les compagnies se sont
installées voilà déjà plusieurs années pour PFR et Rio Tinto, que je
connais bien, elles sont venues parce qu'il y avait un atout incroyable,
c'était l'hydroélectricité.
Aujourd'hui, on va parler de donner un
contrat sur 10 ans à PFR, Jim-Gray. On parle de Jim-Gray, qui est localisé
à Saint-David-de-Falardeau. C'est sûr qu'on parle du COVID actuellement, on va
dire : COVID, c'est difficile de ce temps-ci pour investir ou créer des
emplois. Oui, mais il va avoir l'après-COVID et cette entente-là sur
10 ans va être après COVID aussi.
Pour moi, ce qui est important dans nos
trois recommandations… moi, je vais en parler d'une et Mme la mairesse
pourra parler des deux autres. Moi, c'est le fameux 100 millions
d'investissement, je pense que c'est important. C'est sûr que les compagnies…
on est fiers que PFR soit chez nous et travaille et emploie des gens chez nous.
Puis en même temps, il y a des gens, il y a des… comme je vous disais tout à l'heure,
il y a des temps que ça va plus mal, des temps que ça va mieux.
Pour nous, c'est important la continuité.
C'est important, nos ressources naturelles puis c'est important que les
compagnies continuent à être chez nous. On y tient beaucoup puis ça, c'est une
raison qu'eux continuent à investir chez nous. C'est pour ça qu'on maintient,
qu'on dit que c'est raisonnable, le 100 millions. Mais dans le projet de
loi, on dit : Le 100 millions va compter à partir de 2018. Nous, dans
une recommandation très importante, on voudrait vraiment que ça soit dans les
10 ans, du 1er janvier 2022 au 31 décembre 2030, que
ce 100 millions soit investi dans la région pour continuer, vu l'avantage
qu'on a pour que PFR continue chez nous puis le faire de la bonne façon, en
investissant puis en créer des emplois si on peut, puis encore une fois,
maintenir qu'est-ce qu'on a.
Je pense que nous, la MRC du Fjord, on est
contents puis on est fiers de ce qu'on a, l'hydroélectricité. Je le répète, on
s'y connaît puis on veut que PFR continue. Mais PFR, il faut qu'ils comprennent
qu'il faut qu'ils continuent à investir chez nous. Merci.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Mme Morissette.
Mme Morissette (Catherine) :
Alors, bonjour et merci de nous donner cette belle tribune pour exposer nos
recommandations. Alors, pour commencer, je suis du même avis que
M. Savard, sachez que Résolu, c'est un excellent contribuable corporatif,
tant pour ses emplois que pour notre municipalité, par les taxes qu'elle
génère. Parce qu'étant donné la Loi sur la fiscalité municipale, nos redevances
sont quand même de…
Mme Morissette (Catherine) :
...nos recommandations. Alors, pour commencer, je suis du même avis que M.
Savard, sachez que Résolu, c'est un excellent contribuable corporatif, tant
pour ses emplois que pour notre municipalité, par les taxes qu'elle génère.
Parce qu'étant donné la Loi sur la fiscalité municipale, nos redevances sont
quand même de 3,1 millions, annuellement. Ça fait que c'est sûr que
cette... le 100 % de ce montant-là est redistribué dans la communauté, et
dans toutes nos infrastructures. Et aussi, à la MRC, avec notre cote-part, on
paie quand même 16 % des cotes-parts de la MRC parce que PFR sont des
autoconsommateurs d'électricité, de leur électricité. La journée qu'Hydro va
prendre le contrôle de ça, nous, on n'aura plus de redevances. Alors, nous,
l'importance qu'ils restent autoconsommateurs est vraiment très importante,
parce qu'on a une petite municipalité, bien, une grande en territoire, mais on
a 2 700 habitants, et on a cette possibilité-là d'avoir une cote-part
grosse puis des revenus de taxes naturellement très importants. Alors, ça
permet aux autres municipalités de la MRC d'être un petit peu plus équilibrées,
de pouvoir investir dans d'autres services, dans d'autres postes budgétaires.
Ça fait que cette compensation-là, elle contribue au bien-être économique de la
région et aussi de notre municipalité. Ça fait que d'où l'importance qu'ils
demeurent des autoconsommateurs.
Puis notre municipalité, avec ces sous-là,
est devenue vraiment un pôle touristique très intéressant. On a de la visite de
partout, autant... que ce soit provincial qu'international, avec toutes nos
installations qui grandissent, et on a un gros parc de... un parc immobilier,
et veut, veut pas, la pression se fait quand même assez... tu sais, ça se fait
sentir un peu sur une petite municipalité, mais avec cette possibilité-là,
bien, on est capable de faire rayonner la région avec ces investissements-là.
Dans un deuxième temps, dans les
investissements à réaliser, il y a une jetée à bois qui avait été anciennement
placée et aménagée pour des fins industrielles à PFR sur la rivière Shipshaw,
près de Chute-aux-Galets, puis cette infrastructure-là, elle n'est plus
utilisée puis elle s'est détériorée beaucoup. On a une passerelle qui nous
appartient, qui était assise dessus et qui enjambe la rivière Shipshaw parce
qu'on a des… on a beaucoup de tourisme dans ce coin-là. Ce serait important
qu'ils la rénovent, d'abord, qu'ils l'enlèvent et qu'ils refassent la rive.
Parce que, tu sais, en bons citoyens, on le fait, nous, dans nos… près de nos
lacs. Alors, eux autres, je pense que ça serait important de leur demander de
le faire. C'est… elle est toute en train de s'effriter, ça fait que ce n'est
pas… et pour l'environnement et pour l'oeil. Là, nous, on est en train de
refaire la passerelle à nos frais parce qu'elle est à nous…
Mme Morissette (Catherine) : ...parce
que, tu sais, en bons citoyens, on le fait, nous, dans nos... près de nos lacs.
Alors, eux autres... je pense que ce serait important de leur demander de le
faire. Elle est toute en train de s'effriter, ça fait que ce n'est pas... et
pour l'environnement et pour l'oeil... Alors, nous, on est en train de refaire
la passerelle, à nos frais, parce qu'elle est à nous, mais elle ne sera plus
appuyée sur cette jetée-là. Ça fait qu'ils vont avoir le loisir de l'enlever.
Puis la forêt puis ses retombées, bien, c'est encore très important dans notre
région, puis on est très, très, très favorables au renouvellement des droits,
mais c'est bien, comme tout le monde le dit, d'avoir des petites redditions de
compte et peut-être des exigences.
Alors, merci d'avoir pris le temps de nous
écouter, puis en espérant que nos recommandations iront jusqu'à... se feront un
chemin jusqu'à vos recommandations à vous. Merci.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Alors, je vous remercie pour votre exposé. Et nous allons maintenant
débuter une période d'échange avec le gouvernement. Mme la ministre, la parole
est à vous.
M. Julien : Oui, merci. Merci,
Mme Morissette, merci, M. Savard, là, pour, à la fois, les travaux
que vous avez réalisés puis votre intervention d'aujourd'hui. Soyez assurés que
ces discussions-là vont nous permettre de cheminer dans ce projet de loi là
pour le faire avancer de manière adéquate.
J'entends, M. Savard, puis je pense
que c'est partagé avec Mme Morissette, le questionnement, en réalité, des
investissements qui ont été réalisés a priori, en réalité, là, du démarrage. Le
fait qu'ils soient reconnus, bien, vous dites, bien, probablement que vous
souhaiteriez qu'ils ne soient pas reconnus, ces investissements.
Naturellement, au mois de mars 2018, je
pense, au 31 mars 2018, le gouvernement de l'époque a reconnu que le
150 millions d'investissements nécessaires à la période de 10 ans,
bien qu'elle ne soit pas complétée, la précédente, avait été atteint. Et c'est
dans cette perspective-là où on dit : Bon, PFR peut toujours faire le
choix d'attendre, en réalité, une nouvelle entente pour faire ces
investissements. Puis, pour nous, c'est de dire : Bien, les
investissements, le plus tôt ils sont faits, ces investissements-là, pour du
développement économique, le mieux c'est. Et c'est un peu la volonté de les
reconnaître parce qu'il ne faudrait pas, en réalité, que l'entente fasse en
sorte que des investissements soient retardés. Donc, dans cette perspective-là,
auriez-vous préféré qu'ils retardent les investissements pour les rentrer à
l'intérieur de l'entente?
Le Président (M. Lemay) :
M. Savard.
M. Savard (Gérald) : Sûrement
pas. Mais moi, je vous parle pour le futur. Ce qui est passé pour nous, c'est
passé. Vous savez, quand on analyse puis on regarde l'usine Kénogami, que je
connais pas mal, là, c'est une usine qui demande... qui va demander, dans le
futur, si on veut la maintenir, beaucoup de sous. Puis c'est pour ça que c'est
important de ce qui est passé est passé. Mais à partir de 2022, ils ont la
chance d'avoir une centrale qui va être pour eux, là, pendant 10 ans, là.
Nous, on dit investir au moins 100 millions à cette période-là parce que
vous avez besoin d'investissements dans vos usines. C'est dans ce sens-là. On
connaît le besoin, absolument. C'est pour ça. C'est urgent même.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
• (11 h 30) •
M. Julien : Oui, parce que
parce que... Puis l'autre corrélation que je voudrais amener, puis je voudrais
vous entendre là-dessus, naturellement, tout ce qui est la demande de papier
journal... Bon, la première entente, là, vient de 1999, là...
11 h 30 (version non révisée)
M. Savard (Gérald) : ...parce
qu'on connaît le besoin, absolument. C'est pour ça. C'est urgent, même.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui, parce que...
Puis l'autre corrélation que je voudrais amener, puis je voudrais vous entendre
là-dessus, naturellement, tout ce qui est la demande de papier journal... Bon,
la première entente, là, vient de 1999, là. On voyait en 1999, à titre
d'exemple, là, la demande globale nord-américaine était d'un peu plus de
13,5 millions de tonnes métriques. Aujourd'hui, elle se situe à un peu
plus de 2,2 millions de tonnes métriques. Là, tu sais, on parle d'une
réduction, là... six fois, là, on a coupé par six. Et naturellement, la
corrélation pour maintenir ces activités-là, bien, on... Tu sais, quelqu'un qui
demandait 390 millions d'investissements dans un business qui avait des
besoins de... six fois plus élevés qu'aujourd'hui... Alors, vous qualifiez,
là... Le 100 millions, dans cette perspective-là, vous le qualifiez
d'adéquat?
Le Président (M. Lemay) :
M. Savard.
M. Savard (Gérald) : Oui.
Comme je répète, c'est sûr que, pour le futur, on connaît le papier, que ça
change aujourd'hui, puis avec ce qui se passe avec nos iPad puis là, l'Internet
d'aujourd'hui... Mais il va falloir que PFR innove, fasse... changer. Au lieu
de faire du papier comme ils font là, ils peuvent faire autre chose. C'est ce
qu'on veut. Ça, on... Il faut continuer. Si le papier est de moins en moins,
puis l'usine disparaît, il y a une... Ce n'est pas logique. Nous, on dit :
Tu as des centrales hydroélectriques qui sont avantageuses. Le papier, la
demande diminue. Tu peux-tu faire autre chose? C'est ça aussi, dans le
100 millions dans les 10 prochaines années.b8 Pouvez-vous faire autre
chose pour maintenir qu'est-ce qu'on a ou même aller encore plus loin? C'est
dans ce sens-là, là. Vous, comme ministre, c'est important de leur répéter, à
eux aussi.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M.
Julien : Parfait. Donc, le 100 millions qui est prévu puis qu'on
aura l'occasion de discuter, puisque les différents intervenants le
mentionnent, naturellement, c'est un 100 millions qui monte de 8 %
par année, dépendant quand est-ce qu'il est investi. Donc, comme je disais, si
quelqu'un décidait de faire tout ça la 10e année, à titre d'exemple, bien, ça
serait 100 millions fois 1,08 exposant 10. Ça, c'est beaucoup plus que 100 millions
à terme de la course. Donc, ça donne un incitatif, puisque c'est beaucoup plus
que l'inflation, à l'entreprise d'investir plus rapidement que moins. Je pense
que c'est une bonne chose.
Mais on recevait la mairesse de ville
Saguenay précédemment, qui nous disait — puis j'aimerais ça, voir,
vous, votre position — qui nous disait : Ça serait bien de faire
seulement 10 ans puis prendre le pari, gambler, en fin de compte, que dans 10
ans ça va aller beaucoup mieux, puis renégocier plus que 100 millions dans
10 ans. Moi, je disais : Oui, mais a contrario, quand je regarde la courbe
puis la réduction, j'aime peut-être mieux, moi, protéger une prévisibilité 20
ans avec 100 millions dans 10 ans. Donc, tu sais, à quelque part, c'est...
on gagne si ça va beaucoup mieux, on perd si ça va moins bien. C'est quoi, votre
perspective? Est-ce que vous préféreriez seulement 10 ans, ou cette espèce de
prévisibilité 20 ans avec un deuxième 100 millions pour l'autre période
vous apparaît plus adéquate?
Le Président (M. Lemay) :
Madame, vous aimeriez répondre?
Mme Morissette (Catherine) :
Oui. Moi, je pense que...
M. Julien : ...quelque part, on
gagne si ça va beaucoup mieux, on perd si ça va moins bien. C'est quoi votre
perspective? Est-ce que vous préféreriez seulement 10 ans ou cette espèce
de prévisibilité 20 ans avec un deuxième 100 millions pour l'autre
période vous apparaît plus adéquate?
Une voix
: Madame, vous
aimeriez répondre?
Mme Morissette (Catherine) :
Oui. Moi, je pense que ce serait renégociable. D'abord, ils ne l'investiront
dans les deux premières années, trois... ça fait que votre exponentiel, là, il
va être intéressant. Puis, de redemander un 100 millions après, ce n'est
pas gênant, mais de canner le 20 ans, je trouve que c'est très prudent.
Parce que, tu sais, il va falloir qu'il s'innove, là. On est dans nos petits
commerces puis il faut s'innover. Il va falloir... s'ils veulent encore
profiter... Parce que, vous savez, là, oui, ils ont des belles grosses usines,
mais ça leur rapporte ces usines-là, là. Tu sais, là, ce qu'on leur permet de
faire sur cette rivière-là leur rapporte beaucoup de sous. Ça fait que 100 millions
sur 10 ans, je ne pense pas que ça soit trop... Puis, s'ils savent
compter, bien, ils vont le faire la première année.
Le Président (M. Lemay) :
Merci.
M. Julien :
Mme Morissette, bien, justement, là, je comprends que vous êtes la
mairesse... de Saint...
Mme Morissette (Catherine) :
Saint-David-de-Falardeau.
M. Julien : O.K. j'avais une
petite faute ici, de frappe, Saint-David-de Falardeau. Ça représente quoi 3,1 millions
de revenus pour votre municipalité?
Mme Morissette (Catherine) :
Presque 50 % des... excusez. Presque 50 % des taxes, du global des
taxes, alors ça nous permet d'avoir un tout petit taux de taxes.
M. Julien : Et vous, de
prendre le pari de ne pas pérenniser sur 20 ans, en termes de continuité
d'exploitation, je comprends que c'est un pari qui est risqué pour vous.
Mme Morissette (Catherine) :
Bien, oui. Oui, parce que d'ici quelques années, notre... on va refaire notre
entente avec eux pour le reste des compensations de taxes, puis c'est très
intéressant pour nous.
M. Julien : M. Savard,
vous qui connaissez très, très bien votre région — la mairesse de
Saguenay mentionnait également que votre richesse, ce sont les mégawatts — le
cas échéant, là... je comprends que c'est un térawatt/heure, le cas échéant,
par exemple... alors, c'est à peu près deux tiers, ça, de l'énergie... la
production du barrage, c'est deux tiers de l'énergie nécessaire pour l'usine
d'Alma et de Kénogami, alors c'est 1,5 le besoin, ça produit un, ils utilisent
100 % de ça, le cas échéant où ces entreprises-là
disparaissaient — on ne souhaite pas ça, puis ce n'est pas ça qui est
prévu, là — ces mégawatts-là, vous feriez quoi avec?
M. Savard (Gérald) : ...ah!
O.K. Bien, je pense que ça va être important de se servir... c'est notre
avantage, tu sais. Le début, quand j'ai parlé... la MRC du Fjord, là, quand
j'ai parlé qu'on a sept réservoirs puis cinq centrales hydroélectriques, là,
c'est pour ça que les compagnies sont venues s'installer chez nous. C'est un
avantage incroyable. Si, eux, un jour, n'en ont pas besoin, je suis certain que
d'autres en auront besoin pour autre chose, pour d'autres usines. Il faudra le
faire pour ne pas fermer la centrale hydroélectrique... Puis, on ne veut pas
que... Moi, personnellement, je n'aimerais pas qu'Hydro-Québec...
M. Savard (Gérald) :
...réservoirs puis cinq centrales hydroélectriques, là, c'est pour ça que les
compagnies ont venu s'installer chez nous, c'est un avantage incroyable. Si
eux, un jour, n'en ont pas besoin, je suis certain que d'autres en auront
besoin pour autre chose, pour d'autres usines. Il faudra le faire pour ne pas
fermer la centrale hydroélectrique.
Puis on ne veut pas que... Moi, personnellement,
je n'aimerais pas qu'Hydro-Québec l'utilise, je voudrais que ça soit des
compagnies privées qui se construisent une usine puis qu'ils puissent
l'utiliser comme avantage dans notre région. C'est un atout pour attirer les
gens chez nous. Il faut garder cet avantage-là. On ne souhaite pas qu'ils
ferment, mais, si ça arriverait, il faudrait être dans la même continuité.
C'était une continuité très logique dans les années 1920.
M. Julien : Parfait. Par
rapport aux retombées économiques, bon, malgré... En réalité, comme je le
mentionnais précédemment, là, on observe que ce type d'industrie là, son
innovation va beaucoup par rapport à de l'automatisation. On le constate en
termes de ressources humaines, là. En 20 ans, globalement, ils sont passés
de 14 000 emplois à 7 000 emplois au Québec, de 10 000
à 5 000, même proportion... Alors, c'est une réduction de 50 %.
Mais vous, M. Savard et
Mme Morissette, je vous comprends assez bien, point de vue taxation, là,
puis probablement par rapport aux gens qui demeurent chez vous, là, mais
avez-vous fait l'estimation pour la MRC des retombées économiques des activités
de PFR à l'intérieur de votre région, à tout égard?
Le Président (M. Lemay) :
M. Savard.
M. Savard (Gérald) :
Bien, nous, PFR, les trois centrales hydroélectriques sont sur le territoire de
la MRC. Mais localement, à Saint-David-de-Falardeau, la mairesse le disait tout
à l'heure que ça lui rapporte 3,2 millions par année. C'est énorme pour sa
municipalité et pour la MRC en quotes-parts.
Mais, au niveau régional, là, PFR, là,
PFR, on compte plusieurs centrales hydroélectriques de PFR, puis les usines qui
sont là, là, elles sont importantes. Je ne connais pas en chiffres les
retombées, mais je ne voudrais pas que demain elles s'en aillent, là. Je pense
que... Moi, je connais des gens proches qui travaillent là puis ils sont fiers
d'y travailler de plus en plus avec de bonnes rémunérations. Comme M. Legault
le demande souvent que...
Le Président (M. Lemay) :
Mme Morissette, vous avez un complément?
Mme Morissette (Catherine) :
Oui, s'il vous plaît. Comme vous dites, il y a 7 000 familles qui y
travaillent. Alors, ces 7 000 familles-là vont consommer, et à
Saguenay, et dans notre MRC, qui est touristique. On est vraiment
récréotouristique. Alors, c'est déjà... même que ce soit baissé de la moitié,
ces familles-là sont importantes, sont importantes pour tout ce qui est retours
sur l'économie. C'est chez nous qu'ils dépensent, puis encore plus maintenant.
Le Président (M. Lemay) :
...
M. Julien : ...un petit
bémol avant passer à une question à mon collègue de Bourget. Le 7 000,
c'est PFR global, ce n'est pas uniquement pour la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean,
mais c'est quand même au-dessus... de mémoire, au-dessus de
1 000 directs, et plus indirects, une fois et demie, deux fois.
Alors, mon collègue de Bourget avait une question.
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y, M. le député de Bourget. La parole est à vous.
M. Campeau : Merci, M. le
Président. Merci pour votre présentation. Je reprends un peu ce que j'ai dit
tantôt lors d'une présentation précédente, mais elle était un peu... d'une
façon différente, parce que vous avez aussi fait allusion à ça. Une loi, ça une
date, puis un investissement, ça a...
Le Président (M. Lemay) :
...allez-y, M. le député de Bourget, la parole est à vous.
M. Campeau : Merci, M. le
Président. Merci pour votre présentation. Je reprends un peu ce que j'ai dit tantôt
lors d'une présentation précédente, mais peut-être un peu d'une façon
différente, parce que vous avez aussi fait allusion à ça. Une loi, ça a une
date, puis un investissement, ça a un timing. Et j'ai l'impression qu'à
l'intérieur d'un projet de loi, ce qu'on essaie de faire c'est de tirer parti
un peu des deux, puis de dire : Bon, bien, on veut donner, à l'intérieur
d'un projet de loi, une date, puis en même temps, on ne veut pas trop nuire au
timing de l'investissement. Et ça, je pense que c'est clé. Et je le comprends,
ce que vous voulez faire. C'est clé autant pour vos municipalités, mais c'est
aussi clé pour la viabilité de PFR.
• (11 h 40) •
Juste quelque chose que j'aimerais, enfin,
j'ose dire, rectifier quand on dit que ce sont des grosses usines qui font de
l'argent. Un des problèmes de l'industrie québécoise, c'est justement que les
industries sont petites. Parce que, pour les avoir visitées un peu partout dans
le monde, les industries québécoises sont petites, même si elles ont l'air
grosses visuellement. Quand vous allez au Brésil, je vous dis, voilà une grosse
usine. Et c'est un des problèmes des compétitivités. Et ça peut être un
avantage aussi quand on va parler d'innovation, parce qu'à ce moment-là c'est
plus facile de changer une petite production vers un produit à valeur ajoutée.
Vous avez parlé, monsieur, que Kénogami a
besoin de pas mal d'argent pour... comme investissement. Vous n'avez pas
beaucoup élaboré là-dessus, vous avez... Me semble, j'ai l'impression que vous
avez manqué de temps. Est-ce que je me trompe?
M. Savard (Gérald) : Ah! peut-être.
Je peux répondre.
M. Campeau : Bien oui. Bien,
j'aimerais, s'il vous plaît, oui.
M. Savard (Gérald) : Bien,
alors, Kénogami, j'y passe régulièrement, puis on l'a même visitée. Il y a eu
une annonce dernièrement. On voit bien la situation. Ça a dû être construit
dans les années 1920, puis quand on passe en avant, ça... il n'y a pas eu beaucoup,
beaucoup, beaucoup de rénovations. C'est sûr que, si cette usine-là veut
continuer dans le futur, il va falloir qu'ils investissent, une usine de
peut-être 80 à 100 ans. C'est la même usine que je connais depuis 60 ans, moi,
que je passe là régulièrement. On voit que cette usine-là, il va falloir qu'il
y ait des sous dans le futur.
Puis, je le répète, ils ont un avantage
incroyable, l'hydroélectricité à pas chère. C'est pour ça qu'ils sont venus là,
d'après moi, et qu'ils sont encore là, c'est l'avantage. Vous parlez de
d'autres pays, ils ont peut-être d'autres sortes d'avantages, mais celui-là,
ils l'ont. Un peu comme Rio Tinto que je connais bien, c'est la même chose, ils
sont venus s'installer chez nous puis ils demeurent chez nous, parce qu'ils ont
des avantages hydroélectriques, il y a six centrales hydroélectriques qu'ils ne
se passeraient pas, là, c'est ça.
Mais je vous comprends aussi, là, je
comprends la réalité, là, que c'est difficile, que c'est facile à dire
d'investir 100 millions, je ne suis pas la compagnie, on le sait, mais il
faut se servir de l'avantage. Si, dans le Québec, on n'a plus d'avantage, ça
n'ira pas bien, ou on ne se sert pas de nos avantages, de nos atouts, de nos
avantages, c'est dans ce sens-là.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Bourget.
M. Campeau : Je comprends très
bien qu'une usine, c'est toujours plus rentable quand c'est à côté de l'eau, à
côté de la forêt, pas loin de l'électricité, surtout quand on fait de…
M. Savard (Gérald) : …de
l'avantage. Si, dans le Québec, on n'a plus d'avantages, ça n'ira pas bien ou
on ne se sert pas de nos atouts, de nos avantages. C'est dans ce sens-là.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Bourget.
M. Campeau : Je comprends très
bien qu'une usine, c'est toujours plus rentable quand c'est à côté de l'eau, à
côté de la forêt puis pas loin de l'électricité, surtout quand on fait de la
pâte thermomécanique, c'est toujours vrai puis je le comprends très bien.
Vous avez parlé, madame, de l'effet que
ceci… si la disparition de PFR aurait sur Saint-David-de-Falardeau. Au niveau
emploi, ça veut dire quoi pour vous? Ça aurait quel effet en particulier?
Le Président (M. Lemay) :
Mme Morissette.
Mme Morissette (Catherine) :
Pas d'emplois directs. Tu sais, là, ça, c'est minime. C'est vraiment les
retombées économiques de ces sous-là qui sont injectés dans le milieu. Ça,
c'est vraiment… c'est là que le bât blesserait un peu, là. Puis nous, nos
cotes-parts, étant donné qu'on est calculé sur la richesse naturelle, elles
sont très hautes, à la MRC, ça fait que ça permet aux autres de souffler un
peu. Là, il y en a qui auraient plus de misère, puis on a des petites municipalités
en dévitalisation, alors ce serait... Ça pourrait être assez dramatique.
Le Président (M. Lemay) :
...merci. M. le ministre, est-ce que vous voulez rajouter quelque chose?
M. Julien : Oui. Il reste peu
de temps. Donc, si je comprends, globalement, vous êtes confortables, en
réalité, M. Savard, Mme Morissette, pour la période de 20 ans. Vous questionnez,
puis on va le regarder, tout le monde ensemble, là, la période a priori. Je le
conçois. Pour moi, d'un autre côté, c'était... Probablement... que les investissements
auraient été retardés, mais on présume, ici.
Quand vous voyez 100 millions d'investissements
à 1,08, en fin de compte, exponentiel dans le temps, vous connaissez l'entreprise,
vous connaissez l'industrie, ce montant-là, il vous apparaît adéquat, ou c'est quand
même assez audacieux?
Le Président (M. Lemay) : Mme
Morissette. M. Savard.
Mme Morissette (Catherine) :
C'est... Moi, je pense que c'est adéquat, moi... je pense, vraiment.
M. Savard (Gérald) : Je
penserais la même chose.
M. Julien : Merci.
M. Savard (Gérald) : Si on le
voit par année, là... 100 millions, c'est beaucoup, indexé, mais, par
année, là, c'est raisonnable.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Donc, ceci complète ce premier bloc d'échange. Et je cède maintenant la
parole au député de Laval-des-Rapides pour son intervention.
M. Polo : Merci beaucoup, M.
le Président. Je souhaite la bienvenue à Mme la mairesse et monsieur, évidemment.
Je trouve que vous avez été indulgents envers le ministre, c'était l'opportunité
peut-être pour lui demander un peu plus d'argent ou de modifier le projet de
loi. Mais non, blague à part, c'était la... on dirait qu'il avait sorti le
chéquier, sur le coup.
J'aimerais revenir, en fait, sur justement
le principe même de statut d'autoconsommateur et qui, justement, génère des
revenus. Vous l'avez dit, je pense, c'est 3,1, 3,2 millions de dollars.
Mme Morissette (Catherine) :
...
M. Polo : 3,1 millions de
dollars. Voilà. Et peut-être m'éduquer un peu à mieux comprendre. Est-ce qu'on
voit ce phénomène-là, ailleurs? Parce que je trouve que c'est assez différent,
puis il y a un lien direct, là, bien sûr, avec...
M. Polo : …des revenus.
Vous l'avez dit, je pense, c'est 3,1, 3,2 millions de dollars.
Une voix
: 3,2 millions.
M. Polo : 3,2 millions
de dollars, voilà. Peut-être m'éduquer un peu ou à mieux comprendre. Est-ce
qu'on voit ce phénomène-là, ailleurs? Parce que je trouve que c'est assez
différent puis il y a un lien direct, là, bien sûr, avec l'implantation de
cette compagnie-là dans votre région directement. Est-ce qu'on voit ce phénomène-là
ailleurs? Puis, tantôt, je vais vous expliquer pourquoi je vous amène sur cette
question-là.
Le Président (M. Lemay) :
Mme Morissette.
Mme Morissette (Catherine) :
Je vais vous l'expliquer dans mes mots. Par contre, M. Hudon qui est aux
tribunes le ferait beaucoup mieux que moi, mais je vais le faire de…
Alors, quand tu es autoconsommateur, tu
paies des taxes de la même façon que les citoyens. Mais, quand la municipalité augmente
son taux de taxe une année, PFR, eux autres ou les autoconsommateurs, eux
autres, ils augmentent, et là, quand tu rebaisses le taux de taxe, eux autres,
ils restaient. C'est comme ça que c'était fait dans la Loi sur la fiscalité.
Alors, à un moment donné, ils sont venus à… ils payaient plus que, tu sais,
presque de la moitié du taux global de taxe, là, des taxes. Alors, on a un bill
privé qui donne 10 ans… qui donnait 10 ans saturés à 1,3 million.
Mais c'est comme ça partout. Tout… ils sont tous calculés de la même façon,
mais nous, on était… on a vraiment été en progression pendant plusieurs années,
alors ils appelaient ça «l'effet papillon» un peu, là. Ça continuait de monter,
ça fait qu'à un moment donné, un peu comme votre histoire du chéquier, il faut
être raisonnable un peu, on va essayer de prendre le milieu de tout ça. Alors,
c'est comme ça que ça a été calculé. Là, il doit nous rester un sept ans ou un
six ans à l'entente, puis après ça va être avec le coût de la vie.
M. Polo : Parfait.
M. Savard (Gérald) : Dans
la même question, vous demandiez s'il y a d'autres municipalités dans la
région.
M. Polo : Dans la région
ou ailleurs, oui.
M. Savard (Gérald) : O.K.
au niveau de la MRC du Fjord, la centrale Chute-des-Passes, Rio Tinto,
1,8 million qu'elle nous verse par année; Hydro-Québec,
700 000 $. On a un parc éolien qui nous donne 600 000 $. Je
m'en vais du côté de L'Ascension, là, il y a une centrale hydroélectrique
Rio Tinto, qu'ils reçoivent un bon montant par année, que je ne connais
pas précisément, mais tout près du million. L'Ascension, Sainte-Monique, Alma,
ville de Saguenay en reçoivent beaucoup parce que, dans la région, du
Saguenay—Lac-Saint-Jean, on pourrait me corriger, mais c'est une région où il y
a beaucoup de centrales privées que ça soit PFR et Rio Tinto, des
centrales, j'en rencontrais comme ça une quinzaine. On a beaucoup de centrales
hydroélectriques. C'est une de nos richesses. Puis, dans le futur, comme
président de la table régionale des élus, là, on en a parlé souvent, et je
parlais d'atouts, là. Ça fait peut-être quatre fois que je dis ce mot «atout»,
si on veut continuer dans notre région, parce que ce n'est pas facile au niveau
économique, là, c'est ce moyen-là qu'on a d'avoir des centrales hydroélectriques
pour continuer à se développer, mais il y en a d'autres, oui, beaucoup
d'autres.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Laval-des-Rapides, la parole est à vous.
M. Polo : Parfait. Je
vous ai amené sur cette question-là parce que, précédemment, il y avait la
mairesse de ville Saguenay qui a fait la présentation de son mémoire. Une de
ses propositions, notamment, je pense que c'est la proposition n° 7,
c'est de recommander que le versement au fonds des…
Une voix
: ...mais il y
en a d'autres, oui, beaucoup d'autres.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Laval-des-Rapides, la parole est à vous.
M. Polo : Parfait. Je
vous ai amené sur cette question-là parce que, précédemment, il y avait la
mairesse de ville Saguenay qui a fait la présentation de son mémoire. Une de
ses propositions, notamment, je pense, c'est la proposition n° 7,
c'est de recommander que le versement au Fonds des générations à même la région
soit redirigé, plutôt que d'aller vers de Fonds des générations, soit redirigé
vers la constitution d'un fonds qui assurerait le développement économique
régional. Et là je la questionnais à savoir, mais il y a d'autres façons. Bien
sûr, je ne vais pas nier mes allégeances politiques, et donc, si on peut dire,
le fait que c'est ma formation politique qui a mis sur pied le Fonds des
générations, et on continue de croire que c'est une bonne mesure. Mais ce que
je trouve intéressant à travers, si on peut dire, le statut d'autoconsommateur
et ce que ça représente comme revenu additionnel pour votre municipalité et
votre MRC, c'est de vous amener à...
Et vous, vous êtes président de la table
des élus de votre région. Il y a moyen d'être innovant, de faire preuve
d'innovation. Est-ce que, selon vous, il faut absolument passer par détourner
les fonds qui sont versés au Fonds des générations pour constituer un fonds
développement économique et régional ou est-ce qu'il y a d'autres moyens selon
vous, qui connaissez beaucoup mieux le domaine, surtout l'industrie et surtout
ce que ça représente en termes de revenu et potentiel, donc, d'investissement
pour le développement économique régional?
Le Président (M. Lemay) :
Oui, M. Savard.
M. Savard (Gérald) : Oui.
Ce sujet-là est venu à quelques occasions, là, à la table régionale des élus,
puis avec le maire d'Alma et la mairesse. Nous, c'est ce que je disais tout à
l'heure, Il y a beaucoup de compagnies de type privé qui sont chez nous puis
qui renvoient de l'argent à Québec qui le met... Et on pense puis on dit qu'on
le met dans le Fonds des générations. On proposait... Il serait-u possible de,
cet argent-là, d'en avoir un retour? C'est sûr qu'on en a un retour actuellement,
mais Québec en reçoit beaucoup parce que, chez nous, dans la région de Saguenay—Lac-Saint-Jean,
on en donne beaucoup à Québec aussi, que ce soit Rio Tinto, PFR en taxe puis
en... C'est ça qu'on voudrait. On dit, on le met dans le Fonds des générations.
Ça serait-u possible d'en avoir chez nous en créant un fonds? Ça, on en a parlé
beaucoup. Ce serait quelque chose parce que, comme je vous disais tout à
l'heure, beaucoup d'entreprises privées paient. Et on en voudrait un retour.
Oui, on l'a demandé. Puis un jour M. le ministre ne me trouvera pas drôle en
disant ça parce qu'il va dire, donc, il faudrait que ça soit équitable pour le Québec
au complet. Mais chez nous c'est vrai qu'on a beaucoup de centrales
hydroélectriques privées. On en voudrait un retour. Puis c'est ce que la
mairesse disait.
• (11 h 50) •
Le Président (M. Lemay) :
Mme Morissette.
Mme Morissette (Catherine) :
Bien, c'est un atout pour...Tu sais, là, oui, il faut être égal partout au
Québec sauf que, tu sais, on a chacun nos régions, on a chacun nos atouts,
comme dit M. le préfet. Mais ça vient avec, de rester au nord de la province
aussi puis de faire deux heures pour s'en venir à Québec. Tu sais, là, ça...
Moi, je trouve que chaque région a ses possibilités. Puis on est... Tu sais, on
est obligé, oui, c'est... Que tout soit équitable, c'est impossible, là, c'est
utopique, là. Mais, oui, si on pouvait en ravoir, ce serait... Ce serait très
bienvenu...
Mme Morissette (Catherine) :
…puis de faire deux heures pour s'en venir à Québec. Moi, je trouve que chaque
région a ses possibilités, puis, tu sais, on n'est pas obligés… oui, que tout
soit équitable, c'est impossible, là, c'est utopique, mais, oui, si on pouvait
en ravoir, ce serait très bien pour nos petits privés.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Polo : Parfait. Donc, ce
que je comprends, c'est une façon d'imager la proposition, c'est de dire :
Comment est-ce qu'on peut faire pour ramener, chez nous, l'argent qui est versé
à Québec, sans nécessairement… c'est une façon claire de l'imager, mais sans nécessairement
se parler du Fonds des générations, je pense qu'on… êtes-vous d'accord avec le
fondement même, le bénéfice même pour les générations futures du Fonds des
générations, ou, selon vous, c'est questionnable ou, en fait, il y aurait
d'autres façons d'être équitable envers les prochaines générations?
Le Président (M. Lemay) : M.
Savard.
M. Savard (Gérald) : Pour moi,
le Fonds des générations, c'est un beau projet, mais sauf que, comme Mme la
mairesse disait, de Saguenay, tout à l'heure qu'elle vous a parlé qu'on a parlé
beaucoup, il serait-u possible chez nous d'en avoir un retour, un exemple? M.
le ministère des Ressources naturelles est là, on a un projet Énergie
actuellement, peut-être que ça peut être, sans être un… on veut le gaz naturel
tout autour du Lac-Saint-Jean, un projet de 250 millions.
Vu que, nous, dans la région, les
compagnies génèrent beaucoup de sous, il serait-u possible, dire : Dans la
région du Saguenay—Lac-Saint-Jean, on va vous aider, là. Vous nous en donnez
beaucoup, d'en donner peut-être un peu plus là, de voir le pourcentage. Un peu
comme Saint-David-de-Falardeau donne 16 % à une population de 13 % de
la MRC, vu qu'on en donne gros, on pourrait-u en ravoir un retour? C'est ça
qu'on dit, là, ce serait important aussi de le comprendre…
Le Président (M. Lemay) : M.
le député…
M. Savard (Gérald) : …le
refaire, M. le ministre.
M. Polo : Bien, écoutez, je
vais vous permettre de conclure votre pensée à ce niveau-là, en vous demandant,
après de deux ans, comment sentez-vous l'appui à votre région, l'appui à
certain de ces projets-là, le soutien financier pas juste à travers les
paroles, mais à travers des gestes concrets? Vous m'excusez, je ne viens pas de
la même région, je n'ai pas la même lecture au quotidien de l'ensemble des
projets ou l'ensemble des avenues, là, mon collègue du Parti québécois est
sûrement mieux informé que moi. Mais quelle lecture vous faites ou quelle
analyse vous faites, là, après presque deux ans, parce que vous amenez
vous-même la question à ce niveau-là?
Le Président (M. Lemay) : M.
Savard.
M. Savard (Gérald) : C'est sûr
qu'on va parler de la COVID, on a eu un temps d'arrêt, mais les cinq préfets,
dont la mairesse est préfète et la ministre Andrée Laforest, que vous
connaissez bien, on s'est donné des objectifs. Un des objectifs importants
actuellement, c'est la zone industrialo-portuaire, de développer la ZIP chez
nous, pour que BlackRock vienne s'installer chez nous, pour le projet, que je
vous disais tout à l'heure, Énergie revienne, soit annoncé. On les attend ces
projets-là. C'est des projets qui sont prêts à annoncer, et je crois que,
prochainement, ils seront annoncés.
Mais on peut dire que le gouvernement, en
deux ans, la première année, le gouvernement arrivé, il y a eu la COVID, mais,
prochainement, on attend des annonces, là, vraiment, on est prêts à avoir des
annonces. On serait contents d'en avoir pour la région, des annonces
importantes, comme la zone industrialo-portuaire et énergie…
M. Savard (Gérald) : ...je
crois que, prochainement, il sera annoncé. Mais on peut dire que le gouvernement,
en deux ans... la première année, le gouvernement est arrivé, il y a eu la
COVID, mais prochainement on attend les annonces, là, vraiment, là, on est
prêts à avoir des annonces. On serait contents d'en avoir pour la région, des
annonces importantes comme la zone industrialo-portuaire et Énergir.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Laval-des-Rapides
M. Polo : Donc, ce que je
comprends, c'est que vous donnez la chance au coureur, mais vous commencez à
taper un peu du pied.
M. Savard (Gérald) : On a hâte
d'avoir les annonces. On les attend.
M. Polo : Parfait. Parfait. Est-ce
que... parmi ces attentes-là, est-ce que vous avez aussi des attentes ou des
projets de future centrale dans votre territoire ou dans votre MRC?
M. Savard (Gérald) : Bien,
nous, ce qu'on aimerait...
Le Président (M. Lemay) : M.
Savard.
M. Savard (Gérald) : Oui. Je
peux répondre?
Le Président (M. Lemay) : Oui,
allez-y. Environ une minute.
M. Savard (Gérald) : O.K.
Nous, ce... Je disais tout à l'heure qu'on a un parc éolien sur le territoire
de la MRC du Fjord. On pourrait même en avoir un deuxième, puis il serait très
bienvenu chez nous. Si un jour le gouvernement du Québec, avec son projet de
parc éolien... on attend... On peut installer encore un 75 éoliennes dans ce
secteur-là, qui, avec le nouveau calcul, qui est communautaire, maintenant,
généreraient beaucoup plus d'argent que l'entente qu'on a de 2,5 %, actuellement.
On peut avoir jusqu'à 50 %. S'il y avait un nouveau parc éolien de 75
éoliennes à 2 mégawatts chaque, ça donnerait plusieurs millions par année
à la région. On l'attendrait. On serait bien contents de l'avoir, celui-là, si
un jour le gouvernement puisse aller... Mais c'est selon les demandes aussi,
ça, on le comprend bien, là.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. En conclusion.
M. Polo : Merci. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Donc, ceci complète ce bloc d'échange. Je cède maintenant la parole au porte-parole
du deuxième groupe d'opposition. Mme la députée de Mercier, la parole est à
vous.
Mme Ghazal : Merci, M. le
Président. Et je pense que j'ai 2 min 45 s, c'est bien ça? Donc,
ça va aller vite. Merci beaucoup pour votre présentation très claire. Écoutez,
moi, quand vous parlez, par exemple, de la demande, de dire que de commencer à
calculer les investissements à partir de la date du bail, c'est tout à fait
logique puisque les investissements qui ont eu lieu avant, bien, peut-être
qu'ils auraient eu lieu, entente ou pas, donc pourquoi est-ce que la demande
qui est faite... Par exemple, vous dites : 100 millions, c'est
raisonnable, puis on n'est pas en train de donner... ce n'est pas trop
d'exigences à cette entreprise-là, qu'on donne, surtout que ce qu'on fait,
c'est louer notre richesse, et c'est extrêmement important puis c'est attractif
aussi pour l'entreprise. Puis c'est très intéressant que vous insistiez sur l'innovation,
que c'est important que l'entreprise investisse dans l'innovation. Parce qu'on
le sait, on a vu des entreprises qui sont importantes, qui ont été là pendant
des années, mais si elles n'innovent pas, après ça, ça va en déclin.
Dans... Moi, j'ai une question par
rapport, peut-être, à Mme Morissette. Toute la description dans votre région...
vous décrivez très bien l'importance, à quel point c'est important, cette industrie-là.
Puis je sentais — peut-être que c'est moi — je sentais
comme une inquiétude. L'objectif, c'était de nous conscientiser, de
conscientiser le gouvernement que cette entreprise... à quel point elle est
importante. Est-ce que vous avez une inquiétude réelle? Puis est-ce que que
l'objectif, dans le fond, c'est que, dès maintenant, peut-être, que le
gouvernement commence à attirer... Parce que vous dites : Si PF Résolu
quitte, il y aurait peut-être d'autres entreprises qui seraient intéressées et
il faut absolument en attirer...
Mme Ghazal : ...cette
entreprise, à quel point elle est importante. Est-ce que vous avez une
inquiétude réelle puis est-ce que l'objectif dans le fond c'est que dès maintenant,
peut-être que le gouvernement commence à attirer... Parce que vous dîtes si...
quitte, il y aurait peut-être d'autres entreprises qui seraient intéressées. Il
faut absolument en attirer. Est-ce que c'est dans cette perspective-là que vous
amenez ça ou quelle est la raison fondamentale de ça? Parce qu'on sentait une
inquiétude forte.
Le Président (M. Lemay) : Mme
Morissette.
Mme Morissette (Catherine) :
Pas dans mon cas, par contre. Je ne suis pas inquiète puis je pense que PFR va
se renouveler aussi puis au fil du temps, ils l'ont fait, puis il y en a
d'autres qui l'ont fait aussi. Mais par contre, on... je pense que ce qu'on
disait, c'est que si parfois, d'ici 10 ans ou 20 ans, ça s'effrite et
ça ferme, bien, toutes les infrastructures seront là et l'hydroélectricité est
là. Ça fait que c'est sûr qu'on a un potentiel énorme, mais non, moi, je ne
suis pas inquiète pour l'instant.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Mercier, en 30 secondes.
Mme Ghazal : Oui, dans le
fond, donc... Oui, c'est ça, c'est... ça va vite. Donc, l'objectif, ça serait
aussi que le gouvernement commence peut-être à réfléchir, parce que
l'entreprise, peut-être qu'elle fait des efforts, mais que le gouvernement
commence à réfléchir sur comment est-ce qu'on peut investir pour attirer
d'autres entreprises innovantes du futur aussi, pour continuer à soutenir les
communautés étant donné que cet argent-là, il est fondamental pour la survie,
pour la pérennité, disons, de tout ce vous faîtes.
Mme Morissette (Catherine) :
Bien, je pense que l'après-COVID sera ça. Je pense que tout le monde est bien
d'accord avec ça, qu'il va falloir de l'innovation.
Le Président (M. Lemay) :
Voilà. Ceci complète ce bloc d'échange. Et je cède maintenant la parole au
troisième groupe d'opposition, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui, merci.
Merci beaucoup d'être là. Je vais aller rapidement. La première loi en 1998,
350 millions, ensuite 150 millions avec une entente-cadre. Là, on
propose 100 millions qui commence en 2018 puis un autre 100 millions
dans un autre renouvellement au bout de 10 ans jusqu'en 2040. Ça va
s'arrêter quand, qu'on va baisser?
Le Président (M. Lemay) : M
Savard...
M. Savard (Gérald) : Tu veux
dire baisser dans le sens de?
M. Gaudreault : Bien 390, 150,
100. C'est où qu'on tire la ligne?
M. Savard (Gérald) : Ah! O.K.
Bien, ça.... Oui, c'est sûr que vous avez raison, puis M. le ministre tout à
l'heure a raison aussi. Au niveau économique, qu'est-ce qui se passe, c'est
plus compliqué. C'est une question d'être raisonnable puis de comprendre la
vraie... tu sais. Demander 300 millions là pour les 10 prochaines
années à PFR, moi, je trouverais ça beaucoup. Mais quand on dit
100 millions, ça semble même beaucoup, mais je... moi, je le vois
raisonnable. Le mot «raisonnable» que je dirais. Et on a tous raison puis on ne
connaît pas l'avenir non plus.
M. Gaudreault : O.K. Mais...
M. Savard (Gérald) : Mais
actuellement, là, pour moi ça serait raisonnable.
M. Gaudreault : O.K. Dans les
dernières années, la compagnie a amené beaucoup de rénovations à son... à sa
centrale Jim-Gray près de Falardeau.
• (12 heures) •
Donc, vous ce que je comprends, c'est que
vous dites : On va partir le compteur du décompte à partir de 2022, là, et
on ne comptera pas ce qui a été investi de 2018 jusqu'à maintenant, là. On va partir
le compteur du compte, là, à 2022...
12 h (version non révisée)
M. Gaudreault : ...donc, vous
ce que je comprends, c'est qu'au moins, vous dites : On va partir le
compteur du décompte à partir de 2022, là, et on ne comptera pas ce qui a été
investi de 2018 jusqu'à maintenant, là. On va partir le compteur du compte, là,
à 2022.
Mme Morissette (Catherine) : Oui...
Le Président (M. Lemay) : Mme
Morissette.
Mme Morissette (Catherine) : Ça
serait... Je pense que ça serait raisonnable. Tu sais, là, on dit raisonnable,
ce n'est plus comme c'était, là. C'est sûr que le 400 millions, il était peut-être
raisonnable dans le temps, mais là, on n'a plus les... ils n'ont plus les... La
forêt, le papier, tout, ce n'est plus comme c'était, ça fait que s'ils veulent
se remonter avec quelque chose d'innovant, tant mieux, mais, pour l'instant,
moi, je trouve que c'est raisonnable puis c'est vraiment raisonnable pour toute
la région.
M. Gaudreault : Est-ce qu'on
doit prévoir un plancher d'emploi dans la loi?
M. Savard (Gérald) : Aïe!
monsieur, ça, c'est encore compliqué, hein? Avoir travaillé longtemps pour une
compagnie privée comme Rio Tinto, c'est ce qu'on demandait puis quand il
arrivait des situations extrêmement difficiles, hein, tu dis : Ce sont les
patrons de ces usines-là, puis on n'a plus de demande, puis on dit : On a
gardé 100 emplois, tu sais....
M. Gaudreault : Est-ce qu'on
doit remplacer...
M. Savard (Gérald) : Tu sais,
c'est difficile.
M. Gaudreault : Est-ce qu'on
doit remplacer, dans la loi, «usines» par «machines»?
Le Président (M. Lemay) : M.
Savard, en 10 secondes.
M. Gaudreault : La mairesse de
Saguenay nous dit oui tantôt.
M. Savard (Gérald) : Oui,
c'est sûr. C'est sur son territoire à elle, c'est sur les usines, c'est plus
chez eux, oui. C'est vrai.
M. Gaudreault : Parce que vous
vous souvenez qu'en 2011...
M. Savard (Gérald) : Oui, ce
qu'on a vécu.
M. Gaudreault : ...on l'avait
vécu avec... On a perdu une machine, 130 emplois, mais on a gardé l'usine.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien, M. le député de Jonquière.
M. Savard (Gérald) : Vous avez
raison.
Le Président (M. Lemay) : Ceci
complète votre bloc d'intervention et M. Savard, Mme Morissette, je vous
remercie pour votre contribution aux travaux.
Alors, à ce stade-ci, nous allons, compte
tenu de l'heure, suspendre nos travaux jusqu'à 14 heures. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 01)
14 h (version non révisée)
(Reprise à 14 heures)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons débuter cette séance. Donc, la
Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources
naturelles reprend ses travaux. Et je demande à toutes les personnes présentes
dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils
électroniques. Alors, nous allons poursuivre les consultations particulières et
les auditions publiques sur le projet de loi n° 50, la Loi concernant la
location d'une partie des forces hydrauliques de la rivière Shipshaw.
Et cet après-midi nous entendrons le
Centre de recherche sur les matériaux renouvelables, syndicat Unifor et SEPB,
division Alma, conjointement avec la confédération des syndicats et la
Fédération de l'industrie manufacturière. Et puisque nous avons débuté à
l'heure, alors, nous allons terminer à l'heure, et tel que demandé par le
député de Laval-des-Rapides.
Alors, je souhaite maintenant la bienvenue
aux représentants du Centre de recherche sur les matériaux renouvelables. Non.
Excusez-moi, c'est Produits forestiers Résolu, si je ne me trompe pas. C'est
ça? Alors, je souhaite maintenant la bienvenue à Produits forestiers Résolu. Je
vais vous demander, s'il vous plaît, de vous présenter, ainsi que votre titre,
ainsi que la personne qui vous accompagne. Et vous pourrez procéder avec un
exposé d'une durée maximale de 10 minutes. La parole est à vous.
M. Laflamme (Yves) : O.K.
Merci. Vous m'entendez bien? Oui? O.K. Yves Laflamme, président, chef de la
direction de Produits forestiers Résolu. M'accompagne M. Jacques Vachon,
chef du contentieux et premier vice-président légal et affaires
gouvernementales chez Produits forestiers Résolu.
Depuis de nombreuses années, Produits
forestiers Résolu bénéficie d'un droit d'exploitation sur une des ressources
hydrauliques de la rivière Shipshaw. Cette entente entre les autorités
provinciales et Résolu a non seulement permis à la société de bénéficier et de
sécuriser un apport énergétique constant afin de mener à bien ses activités,
mais elle a généré des centaines de millions de dollars en investissements
structurants et en retombées directes et indirectes pour la région du
Saguenay—Lac-Saint-Jean.
L'entente actuelle arrivant sous peu à
terme, Résolu sollicite par l'adoption du présent projet de loi n° 50 le
renouvellement de ses droits de location d'une partie des ressources de la
rivière Shipshaw. Résolu bénéficie d'une solide notoriété dans les régions où
elle exerce ses activités, et il est important pour la société de partager son
histoire et son enracinement profond dans le terreau québécois auprès de toutes
les parties prenantes.
Les racines de Résolu se sont développé
pendant deux siècles à partir de plus de 20 sociétés installées au Québec
pour ensuite s'étendre sur plusieurs pays et faire vivre des centaines de
collectivités. À partir de 1820, à l'époque de la révolution industrielle et
pendant 200 ans, l'entreprise qui exploitait une vingtaine scieries le
long des rivières du fleuve Saint-Laurent est devenue un chef de file mondial
de l'industrie des produits forestiers, exploitant aujourd'hui plus de
40 installations de pâtes et papiers, de produits du bois, de papier tissu
ainsi que des actifs de production d'électricité en Amérique du Nord.
Si Résolu possède aujourd'hui des entités
dans le Nord-de-l'Ontario et aux États-Unis, c'est d'abord et avant tout au
Québec où son empreinte demeure la plus...
M. Laflamme (Yves) : ...file
mondial de l'industrie des produits forestiers, exploitant aujourd'hui plus de
40 installations de pâtes et papiers, de produits du bois, de papier tissu
ainsi que des actifs de production d'électricité en Amérique du Nord.
Si Résolu possède aujourd'hui des entités
dans le nord de l'Ontario et aux États-Unis, c'est d'abord et avant tout au
Québec où son empreinte demeure la plus forte. Lorsque l'on parle de Résolu
dans notre province, on parle de près de 6 200 emplois directs, générant
tout près de 600 millions de salaires ou de contrats sur une base
annuelle. Nous parlons également de plus de 20 000 emplois indirects induits
par nos activités. Il faut ajouter à cela la présence de plus de 9 000
retraités, qui touchent des rentes annuelles supérieures à 200 millions de
dollars sur le seul territoire québécois. Sur une base annuelle, Résolu génère
des retombées économiques évaluées à plus de 1,8 milliard au Québec.
Puisque nous sommes ici aujourd'hui afin
de discuter d'un projet qui aura une incidence directe sur la grande région du
Saguenay─Lac-Saint-Jean, nous croyons opportun de dresser un peu plus en détail
le portrait de la situation de Résolu dans cette région. Il est d'ailleurs
essentiel de noter, d'entrée de jeu, que c'est dans cette région où Résolu peut
se targuer d'avoir sa plus importante portée économique. Il est également
intéressant de mentionner que le président et chef de la direction de Résolu — moi-même — ainsi
que son prédécesseur sont tous deux originaires de la région, ce qui constitue
une première dans la riche histoire de cette société.
Les activités intégrées de Résolu au
Saguenay─Lac-Saint-Jean regroupent quelque 18 établissements et opérations
forestières, répartis sur tout le territoire. Entre ses scieries, son usine de
rabotage, ses usines de pâte et de papier, ses installations de deuxième et
troisième transformation du bois, ses opérations forestières ainsi que ses
centrales hydroélectriques et de cogénération, Résolu génère plus de 2 600
emplois directs dans la région et crée près de 9 000 emplois indirects.
Notons également que, des 9 000 retraités de Résolu au Québec, plus de 4 000
se trouvent dans la région.
Chaque année, les établissements du
Saguenay−Lac-Saint-Jean produisent plus de 613 000 tonnes métriques de
papiers à usages spéciaux, 365 000 tonnes métriques de pâte kraft
blanchie, que l'on retrouve dans la fabrication de papier hygiénique et
d'essuie-tout haut de gamme, de même que dans celle des papiers d'impression,
d'écriture et pour usages spéciaux, et 962 millions de pieds mesure planche de
produits du bois, ce qui représente l'équivalent de plus de 60 000 maisons
unifamiliales et 1,2 million de mégawattheures, grâce à l'hydroélectricité,
ainsi que 480 000 mégawattheures, grâce à la cogénération produite dans
nos usines de Dolbeau et de Saint-Félicien.
En 2018, des investissements majeurs ont
été annoncés dans la région. Un plan d'investissement de 60 millions
touchant l'usine de pâte de Saint-Félicien servant, entre autres, à réduire les
émissions de gaz à effet de serre de 20 % et à améliorer la compétitivité
de l'usine. Dans les installations de produits du bois de La Doré, des
investissements de 13 millions pour la scierie servent à moderniser les
installations et faciliter les activités. Finalement, nous sommes en
construction de la deuxième phase de développement des Serres Toundra, un
projet qui pourrait contenir des phases supplémentaires et engendrer d'autres
investissements importants.
Au-delà de nos investissements directs,
l'ensemble de nos activités dans la région du Saguenay─Lac-Saint-Jean
représente des retombées économiques annuelles de plus de 600 millions,
sous forme de salaires, de taxes, coûts de l'énergie, et autres. En bref,
Résolu est un moteur économique pour le Saguenay─Lac-Saint-Jean...
M. Laflamme (Yves) : …un
projet qui pourrait contenir des phases supplémentaires et engendre d'autres
investissements importants.
Au-delà de nos investissements directs,
l'ensemble de nos activités dans la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean
représente des retombées économiques annuelles de plus de
600 000 millions sous forme de salaires, de taxes, coût de l'énergie
et autres. En bref, Résolu est un moteur économique pour le
Saguenay—Lac-Saint-Jean au même titre que le Saguenay—Lac-Saint-Jean est une
région importante pour le succès de Résolu. Ces chiffres en eux-mêmes sont
éloquents. Cependant, si l'on veut tenir un débat constructif sur les
contreparties réelles que devrait assumer Résolu en vue du renouvellement des
droits-location d'une partie des ressources hydroélectriques de la rivière
Shipshaw, il est important de bien comprendre le contexte dans lequel nous
évoluons et ce que représentent réellement ces retombées.
Nous pouvons aujourd'hui diviser le défi
auquel nous faisons face en trois grandes catégories : les crises de
toutes sortes, les changements dans les habitudes de consommation, et le
contexte commercial international. De plus 1820, Résolu et ses prédécesseurs
ont su faire preuve de grande résilience. Nous avons traversé avec succès deux
siècles marqués par des révolutions technologiques, deux guerres mondiales, la
dépression des années 30, plusieurs pandémies, notamment le choléra, la
grippe espagnole, et maintenant la COVID-19, excusez, et des conditions
économiques et sociales changeantes. Nous y sommes parvenus grâce au soutien
indéfectible de nos employés, de nos clients, des investisseurs, des collectivités
où nous exerçons nos activités et de nos partenaires du milieu des affaires et
ceux des communautés autochtones.
Alors que la crise économique de 2008 nous
a forcés à effectuer une restructuration, celle de la COVID-19 nous engage à la
prudence. Cette nouvelle crise engendre une baisse draconienne de la demande de
papier de l'ordre de 30 % à 40 % et applique une forte pression sur
nos liquidités. Dans ce contexte, Résolu se doit de maintenir un juste
équilibre entre ses volumes de production et ses investissements. À cette
crise, il faut ajouter des changements radicaux dans les habitudes de
consommation de nos clients et de la population en général. En effet, le
glissement de la consommation du papier vers une consommation électronique en
ce qui a trait aux livres, journaux et autres publications spécialisées a
provoqué un déclin continu de la demande de papier, et nous oblige à nous
réinventer dans des gammes de produits non traditionnels tels que le filament
cellulose, le bois d'ingénierie, et le papier-tissu.
Finalement, du point de vue du contexte
commercial international, l'un des plus grands défis auxquels nous faisons face
est indubitablement celui relié au conflit du bois d'oeuvre qui persiste entre
les États-Unis et le Canada, et dont Résolu fait particulièrement les frais. En
effet, Résolu est le répondant sélectionné par le Département du commerce des
États-Unis pour défendre le régime québécois. Nous sommes comparés aux régions
dont les contextes d'exploitation sont tout à fait différents des nôtres. Ainsi
se créée la fausse conception quant à la réalité forestière québécoise qui
s'accompagne de mesures commerciales injustifiées. Ce débat qui semble sans fin
affecte directement nos liquidités. Ce sont près de 200 millions de
dollars américains qui sont immobilisés à la frontière limitant ainsi notre
capacité d'investir. Toutefois, ce n'est pas malgré cela mais bien à cause de
cela que Résolu continue d'investir dans ses usines, dans ses procédés, dans
ses produits et dans ses employés.
Il nous était facile de se laisser
ralentir par les vents de face dont nous venons de faire état. Mais c'est au
contraire pour transformer ces difficultés en nouvelles possibilités que Résolu
continue d'investir de façon importante mais responsable année après année dans
ses installations québécoises. Au cours des 10 dernières années…
M. Laflamme (Yves) : ...dans
ses procédés, dans ses produits et dans ses employés. Il nous était facile de
se laisser ralentir par les vents de face dont nous venons de faire état. Mais
c'est au contraire pour transformer ces difficultés en nouvelles possibilités
que Résolu continue d'investir de façon importante mais responsable année après
année dans ses installations québécoises.
Au cours des dix dernières années, Résolu
a investi des sommes de l'ordre de 672 millions dans ses procédés et ses
installations du Québec, et ce, alors que ses revenus enregistraient une chute
de 38 % au cours de la même période. Ces investissements viennent en appui
au projet de transformation qui comprend l'amélioration des procédés et le développement
de produits novateurs en vue de réduire notre dépendance vis-a-vis des marchés
qui périclitent et de nous permettre ultimement de pérenniser nos activités.
• (14 h 10) •
Depuis plusieurs années, Résolu emploie
une stratégie de saine gestion de ses liquidités. Nous avons fait état précédemment
de toutes les situations imprévisible et susceptibles de nous mettre à mal. L'une
des raisons principales qui expliquent la capacité de Résolu d'émerger de ces
situations difficiles est sa capacité de gérer ses fonds de manière responsable
et d'injecter un certain niveau de prévisibilité dans ses dépenses. Pour ce faire,
Résolu est en discussion ouverte avec les autorités compétentes et autres
parties
prenantes afin d'assurer sa capacité d'investir et
de sécuriser ses emplois.
Le renouvellement des droits
d'exploitation d'une portion des ressources hydrauliques de la rivière Shipshaw
s'inscrit dans cette démarche. Ce dernier nous permettra de sécuriser un
approvisionnement crucial d'énergie pour les usines de Kénogami et Alma, en
plus de nous permettre de procéder à une saine planification financière. Il
nous permettra de poursuivre le développement de projets porteurs tels que la production
de filaments de cellulose et la transition vers la production de papier de catégorie
SCA+ à l'usine de Kénogami. Le filament cellulose est un produit a haute valeur
ajoutée qui permettra a Résolu de pénétrer des marchés plus diversifiés et
ainsi de maintenir ses activités dans cette municipalité.
Le projet de transition vers les papiers
SCA+ devrait nous permettre d'atteindre des marchés plus compétitifs, d'obtenir
un meilleur prix pour nos produits et de consolider quelque 200 emplois à
Kénogami, tout en créant jusqu'à huit nouveaux postes lors du démarrage des
opérations de production et possiblement davantage lors des phases subséquentes
du projet de filaments de cellulose. Sécurisant cela, le renouvellement du bail
de la centrale hydroélectrique Jim-Gray aura un effet d'entraînement sur nos
autres installations de la région. Nous évoluons dans un système de vases
communicants où les effets positifs pour une usine ont des répercussions
importantes sur les autres. Ainsi, les synergies entre l'usine de pâte kraft de
Saint-Félicien et celle de Dolbeau et d'Alma nous apparaissent évidentes. Et
comme la chaîne de valeur de développement des produits forestiers est
hautement intégrée, ultimement ce sera toute la région qui en bénéficiera, de
l'entrepreneur forestier aux usines de papier, en passant par les scieries et
les installations de deuxième et troisième transformation du bois.
Nous sommes donc en présence d'une entente
aux avantages réciproques qui est réellement a la base du développement économique
et social. Les avantages que retirent Résolu, la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean et l'ensemble de la province du projet de loi sont
mutuels et indéniables.
Les compensations prévues dans le cadre de l'entente
entre le gouvernement du Québec et Résolu en retour des droits d'exploitation
de la centrale Jim-Gray sont importantes. Outre le montant de plus de 3 millions
dû à la signature du contrat et les investissements structurants à hauteur de
100 millions qui doivent être effectués dans la région administrative du
Saguenay─Lac-Saint-Jean
d'ici la fin du bail, Résolu s'engage non seulement à assurer l'exploitation de
ses usines de Kénogami...
M. Laflamme (Yves) : …en retour
des droits d'exploitation de la centrale Jim-Gray sont importants. Outre le
montant de 3 millions dû à la signature du contrat et les investissements
structurants à la hauteur de 100 millions qui doivent être effectués dans
la région administrative du Saguenay—Lac-Saint-Jean d'ici la fin du bail,
Résolu s'engage non seulement à assurer l'exploitation de ses usines de
Kénogami, Saint-Félicien et Alma, mais également y maintenir une consommation
énergétique minimale. Résolu devra également payer l'utilisation de cette
électricité au gouvernement du Québec au coût de 0,78 $ par mégawattheure,
représentant environ 300 000 $ par année, lequel coût sera indexé
selon l'indice des prix à la consommation.
En vertu des diverses garanties comprises
au sein de l'entente et en raison de l'importance des investissements directs
exigés des retombées annuelles des activités de Résolu dans la région, il va de
soi que tout le monde gagne en ratifiant cette entente. Notons, en appui à un
vote favorable au projet de loi, que Résolu possède une feuille de route
reconnue en ce qui concerne sa capacité de s'acquitter de ses obligations, en
font foi les lettres d'attestation provenant du ministère de l'Énergie et des
Ressources naturelles que nous déposons au dossier en annexe III.
Dans un contexte aussi volatile que celui
dans lequel nous évoluons, il est difficile de trouver des conditions aussi
avantageuses pour la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean. Merci de votre
attention.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup, M. Laflamme. Donc, sur ce, nous allons débuter une période
d'échange avec la partie du gouvernement. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Julien : Merci, M. le
Président. Merci beaucoup, M. Laflamme et à votre équipe, d'être ici
aujourd'hui pour cet exercice-là qui nous permet de cheminer, avoir une
meilleure compréhension des enjeux. D'entrée de jeu, j'écoutais mon collègue de
Jonquière faire une conférence de presse ce midi, parler du projet de loi
n° 50, mentionnant que le Parti québécois avait exigé 390 millions,
le Parti libéral avait exigé 150 millions, puis maintenant le gouvernement
a exigé 100 millions, mais je voulais juste corriger ça, c'est-à-dire que
le projet de loi initial du Parti québécois, c'était 390 et 150, une période de
24 ans, qui couvrait l'ensemble du portrait. Et l'entente était faite, la première
période de 14 ans parce qu'on retournait quatre ans en arrière du bail. Donc,
c'était 14 ans pour… 1990, et la période suivante, 150 millions, le projet
de loi qui a été adopté en 1999, 1998‑1999, à l'époque, et on est au
renouvellement.
C'est dans cette perspective-là, M.
Laflamme, qu'on en discutait ce matin. On a eu des interventions aussi de la
mairesse, également, du préfet de la MRC, où, d'une part, j'aimerais vous
entendre, comment vous qualifiez le 100 millions. Naturellement, dans la perspective
que vous avez énoncée, on voit que, depuis 1999, la demande, là, pour le papier
journal nord-américain, là, a diminué par six fois. Alors, le
100 millions, vous le situez comment en termes d'investissement, pour
vous, comparativement à d'anciennes demandes qui étaient dans un autre
contexte?
Le Président (M. Lemay) : M.
Laflamme.
M. Laflamme (Yves) : Oui,
merci. Premièrement, au niveau de la demande, c'est important de mentionner
que, bon, la demande qui a diminué de façon plus importante, c'est le papier
journal qui joue dans les alentours de 12 % à 15 % par année. Au
niveau des papiers, parce qu'au Lac-Saint-Jean actuellement, là, à moins
exception, là, on ne produit pas de papier journal, on a affaire à des produits
spécialisés dans le cas d'Alma, dans le cas de Kénogami, dans le cas de
Dolbeau. Malheureusement, ce qu'on vient de vivre…
M. Laflamme (Yves) : ...la
façon la plus importante, c'est le papier journal, qui joue dans les alentours
de 12 % à 15 % par année. Au niveau des papiers... Parce qu'au Lac-Saint-Jean,
actuellement, là, à moins... exception, là, on ne produit pas de papier journal,
ça fait qu'on a affaire à des produits spécialisés, dans le cas d'Alma, dans le
cas de Kénogami et dans le cas de Dolbeau. Malheureusement, ce qu'on vient de
vivre, c'est que le... avec la COVID, tout d'un coup, là, ces marchés-là ont
tombé de 40 % dans l'espace d'un mois. Ça fait qu'on espère que ça
revienne toujours.
Par contre, c'est ce qui fait que nos investissements — pour
répondre à votre question — se concentrent sur la transformation en
général dans la région. Si on ajoute à ça, par exemple, bon, les
investissements qu'on fait à Saint-Félicien, les investissements qu'on a
annoncés à Kénogami... On a aussi... bon, ça, c'est dans le passé, mais on a
aussi redémarré une machine à Alma, la machine 9, où on a investi
5 millions, à ce moment-là. Bon, naturellement, on ne fait pas ces
investissements-là en fonction du renouvellement des barrages, on fait nos
investissements en fonction des projets puis en fonction de la rentabilité
qu'on peut voir au niveau des projets. Puis, à ce moment-là, bien, on... quand
arrive la date, si on veut, où on croit qu'on a fait selon les règles... fait
évaluer qu'est-ce qui peut être reconnu, là, au niveau de l'entente sur les
barrages.
Par contre, si on regarde l'entente qui
nous implique aujourd'hui, c'est certain que, dans le cas, par exemple, d'une
usine comme Kénogami, les projets qui ont été annoncés dernièrement, bien
là,c'est certain que ceux-là sont plus attachés à la longueur de vie qu'on va
avoir du renouvellement des barrages, parce que c'est... là, ils sont vraiment
attachés, à ces usines-là en particulier. Mais, en général, je vous parlais de
l'usine de Saint-Félicien. Encore là, je ne suis pas en mesure de vous dire
aujourd'hui qu'est-ce qui va compter ou ne comptera pas, là, je pense que ça va
être au ministère d'évaluer ça. Les Serres Toundra, par exemple, où on a
investi pas mal d'argent pour une première phase. On est en construction d'une
deuxième, je vous mentionnais tout à l'heure. Ça fait qu'il y a beaucoup... On
a fait beaucoup d'investissements aussi, pas nécessairement dans ce
100 millions là, dans la deuxième, troisième transformation du bois, qui
est aussi dans le secteur. Ça fait que c'est un peu, là, je vous dirais,
actuellement, là, où est-ce que notre argent est dépensé.
Les scieries, j'en ai parlé tout à
l'heure, une dizaine de millions, Saint-Félicien, bon, encore là, ça, c'est à
évaluer, là. On a annoncé un projet de 60 millions, mais il n'est pas
complété. Il manque encore peut-être une dizaine de millions. Ensuite, il faut
que les calculs de ces projets-là soient faits au net, parce que, bon, il y a
des programmes auxquels on est admissibles, là. On a fait une annonce,
d'ailleurs, M. Gaudreault était présent lorsqu'on a fait l'annonce de CF à
Kénogami, qu'il y avait des... il y a des programmes là-dessus qui viennent
diminuer nos investissements. Ça fait que c'est à peu près... ça fait à peu
près le tour, là, pour vous dire où est-ce que ça se passe, là. Les scieries,
les Serres Toundra, l'usine de pâtes, Kénogami puis à Alma...
(Interruption)
M. Laflamme (Yves) : Non, pas vraiment.
C'est à peu près là où ça se passe, là, actuellement.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, quand vous
parlez de scieries, des fois, la machine comprend «Siri».
Une voix
: ...
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Laflamme (Yves) : ...c'est
pour ça que j'étais sur vibration...
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Julien : Écoutez, ce matin
aussi on a eu des discussions, puis j'aimerais vous entendre là-dessus. Bon, je
comprends que la première entente qu'il y ait dans la loi concernant la
location d'une partie des forces hydrauliques...
M. Laflamme (Yves) : ...des
fois, la machine comprend Siri.
M. Julien : Oui, parce que là,
j'étais sur vibration. J'ai dit : Comment...
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Julien : Écoutez, ce matin
aussi, on a eu des discussions puis j'aimerais vous entendre là-dessus. Bon, je
comprends que la première entente qui liait, dans la loi concernant la location
d'une partie des forces hydrauliques de la rivière Shipshaw, donc était signée,
premier bail 2012, mais on faisait un rétro, 98, donc jusqu'à 2021, donc
préiode de 24 ans.
Ce matin, on se faisait dire par certains — puis,
par d'autres, c'était le contraire — alors, certains disaient :
C'est bien de prévoir 10 plus 10. D'autres disaient : On devrait juste
prévoir 10 et renégocier dans 10.
Vous, c'est quoi, l'importance, en fin de
compte, du 10 plus 10, en termes de prévisibilité pour votre entreprise versus
on en fait 10 puis on renégocie dans 10?
M. Laflamme (Yves) : C'est
très... Bien, je pense qu'il y a deux points dans votre question. Le premier
point, c'est pourquoi pouvoir commencer ou compter avant le début, si on veut,
de l'entente, là. Je pense que c'est important pour Résolu, puis pour les
parties prenantes, puis les usines du secteur qu'on ne s'arrête pas aux dates,
là, du contrat pour investir, parce que ce que ça ferait, je pense que ça
empêcherait des investissements puis ça nous amènerait peut-être à une façon de
réfléchir, à dire : Bon, bien, O.K., je te le... puis les investissements
chez nous, ce n'est pas facile.
Je pense qu'ici, on est en train de parler
du barrage, mais on a un conseil d'administration. On parlait des liquidités
tantôt, on parlait de ce qui s'est passé en 2009, on ne veut pas retourner là,
ça fait que ce n'est pas facile vendre un projet. Ça fait que s'il faut, en
plus, commencer à dire : Bien, on va attendre trois, quatre ans, puis
avant que le barrage, puis on recommence à renouveler, ça va mettre en péril
des investissements quand le timing est bon.
Le plus bel exemple qu'on ne peut pas
avoir, c'est Kénogami, le SCF, parce que là, ce que ça veut dire, c'est qu'on
n'aurait pas dû l'annoncer puis on aurait dû attendre. Là, on est en poursuites,
en espérant que le renouvellement va se poursuivre. Ça fait que c'est un peu,
là, actuellement, là, de la façon dont ça se passe, je dirais.
Puis votre deuxième partie de question,
c'était?
M. Julien : Pourquoi, en
réalité, 20 ans, plutôt que de dire : On négocie dans 10 ans?
• (14 h 20) •
M. Laflamme (Yves) : Oui. Parce
qu'il y a l'amortissement des projets. Je vais vous donner un exemple, là, un
exemple important. Vous avez déjà remarqué que dans les investissements ici, je
n'ai pas parlé beaucoup de l'usine d'Alma — je ne suis pas certain si
votre collègue va être intéressé d'en entendre parler — l'usine
d'Alma, en 2004, on a investi 204 millions dans l'usine d'Alma. Elle
faisait du papier journal. On l'a transformée du papier journal, parce qu'on
voyait la baisse qui s'en venait, au papier blanc puis ça va faire presque 20
bientôt, donc deux périodes de 10 ans. Ça fait que probablement si c'était sur
une période de 10 ans qu'on pouvait se fier sur les droits hydroélectriques, on
n'aurait pas investi 204 millions sur 10 ans à l'usine d'Alma.
Ça fait que ça... Quand on parle de
transformer une usine, là, puis qu'on prend des risques importants, assez
souvent, dans des produits que... on veut avoir des produits qui vont remplacer
les produits qui sont en baisse importante, le risque est élevé, puis d'avoir
une certitude, si on veut, de seulement que 10 ans, là, ce serait vraiment
insuffisant, en tout cas.
M. Julien : Je crois que mon
collègue de Lac-Saint-Jean a une question.
Le Président (M. Lemay) : Bien
sûr. M. le député de Lac-Saint-Jean, la parole est à vous.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Merci,
M. le ministre...
M. Laflamme (Yves) : ...assez
souvent, dans des produits que... On veut avoir des produits qui vont remplacer
les produits qui sont en baisse importante. Le risque est élevé, puis d'avoir
une certitude, si on veut, de seulement que 10 ans, là, ce serait vraiment
insuffisant, en tout cas.
M. Julien : Je crois que mon collègue
de Lac-Saint-Jean a une question.
Le Président (M. Lemay) : Bien
sûr. M. le député de Lac-Saint-Jean, la parole est à vous.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Merci,
M. le ministre. Ça me fait plaisir de m'entretenir avec vous, M. Laflamme, et
votre collègue, M. Vachon. On a la chance régulièrement de se parler. Vous vous
tenez informés des décisions, de ce qui va se... de ce qui s'en vient. Puis on
sait très bien que chez nous, c'est particulier, hein? Quatre usines, puis,
vous l'avez dit, on ne fait pas de papier journal. On a quand même du papier
spécialisé.
M. Laflamme (Yves) : Je dois
vous avouer qu'actuellement vous en faites un petit peu, pour vous faire
tourner.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Oui. Vous avez investi à Saint-Félicien, on est... vous avez... Avec, bien sûr,
avec l'aide des gouvernements, il y a eu des gros investissements, à
Saint-Félicien, qui s'est fait des deux dernières années. Il y a aussi le
projet des super calandres à l'usine de Kénogami, qui va permettre justement
d'aider aussi celle de Dolbeau. Et bien évidemment, vous l'avez dit, il y a eu
des gros investissements à Alma, mais il y a de cela presque 20 ans. Donc là,
l'usine d'Alma, qui a été la plus touchée par la situation économique qu'on a
vécue suite à la COVID, et tout ça... mais on sait que c'est une usine qui
reste un peu quand même précaire, avec deux machines, entre autres.
Alors, moi, j'aimerais savoir... Parce que
vous investissez aussi tout près de 25 millions en recherche et
développement, hein, par année, quand même, qui est des bons montants. Donc, il
y a des choses qui se fait, mais on sait que la mise en marché est une autre
affaire. Mais avez-vous un plan, un plan pour l'usine d'Alma, un plan
d'investissement? Parce que ça rejoint le p.l. n° 50,
qui alimente l'usine Kénogami et l'usine d'Alma. Et 100 millions, quand
même, c'est... pour certains, ce n'est pas beaucoup, mais pour d'autres, c'est
quand même des investissements qui peuvent être majeurs, surtout en investissements
structurants.
M. Laflamme (Yves) :
Peut-être, premièrement, pour juste mettre en contexte, là, le
100 millions d'investissements, Résolu, en débutant une année financière,
a, au minimum qu'on s'est mis ces temps-ci, dû au problème de la COVID, là,
environ 90 à 100 millions de dépenses en capital affaires pour entretenir
ses actifs, ce qui inclut, là, le projet de Kénogami, puis autres. On a aussi
100 millions de dollars à payer en fonds de pension à nos retraités. On a
environ 100 millions à payer en taxes, malheureusement, qu'on espère qui
vont revenir un jour, là, aux Américains. Au cours des quatre derniers
trimestres, en bénéfices, avant impôts et amortissement, on n'a pas généré
100 millions.
Ça fait que ça vous explique un peu, là,
que le 100 millions, quand je vous parlais des baisses de marché, tout à
l'heure, de 34 %, puis tout ça, c'est sûr que 100 millions par
année... Vous allez me dire : Comment est-ce que tu vas faire pour
investir ton 100 millions? Ça fait qu'on espère qu'il n'y a pas juste des
années de 100 millions, là. On en a eu en 2018, c'était mieux, etc. Mais
ça montre un peu, là, ce qui se passe au niveau, là, du montant de
100 millions, qui est important pour Résolu, puis qui est important, je
pense, pour les communautés.
Pour en revenir à Alma, Alma est quand
même une... Il faut regarder... Quand on regarde, on a... Nos projets
d'investissement ne sont pas faits, là, chez Résolu, en fonction des usines.
Après ça, on les attribue en fonction du meilleur endroit. Mais on a un plan
d'investissement global dans l'entreprise. Naturellement, le Québec est
toujours assez bien représenté, par le fait qu'on a plusieurs...
M. Laflamme (Yves) :
...communautés. Pour en venir à Alma, Alma est quand même une... Il faut
regarder... Quand on regarde, on a... Nos prochains investissements ne sont pas
faits, chez résolu, en fonction des usines, après ça, on les attribue en
fonction du meilleur endroit. Mais on a un plan d'investissement global dans
l'entreprise. Naturellement, le Québec est toujours assez bien représenté par
le fait qu'on a plusieurs installations. À Alma, comme je mentionnais tout à
l'heure, on a été, bon, peut-être un peu visionnaires, tant mieux, en dépensant
en 2004, là, ça fait un bout, mais on a quand même sauvé l'usine d'Alma que
c'était en papier journal aujourd'hui, on en parlerait plus.
Quand vous parlez que l'usine d'Alma est
très affectée par le COVID, l'usine d'Alma a deux machines actuellement qui
sont arrêtées. Par contre, je vous dirais que l'usine d'Alma s'est complètement
arrêtée. Ils n'ont seulement que cette usine-là, puis l'usine de Baie-Comeau
est complètement arrêtée puis ils n'ont seulement que cette usine-là aussi. Ça
fait qu'il y a des endroits que ce n'est pas facile non plus, là. On a fermé
aussi, à Augusta, en Georgie, là, une usine de papier journal complètement au
mois de novembre. Dans le cas d'Alma, l'avantage qu'on a actuellement au
Saguenay—Lac-Saint-Jean, c'est que les usines se complètent. Ça fait que j'ai
encore espoir, moi, qu'au niveau dans machines à Alma — puis je ne
sais pas si ça va être les deux ou si ça va en être une — mais j'ai
encore espoir qu'on revoit, là, de la production dans ces machines-là.
Naturellement, ce qui garantit la survie de l'usine d'Alma, actuellement, c'est
l'investissement qu'on a fait dans la machine 14.
L'autre chose qu'il ne faut pas oublier
dans le cas d'Alma, c'est que la machine 9 à Alma était fermée pendant
quelques années, comme quoi on ne la réopérerait pas. On a fermé deux machines à
papier au Tennessee... je regarde dans mes notes, là, mais il y a quelques
années, peut-être quatre, cinq ans. Puis on a investi 5 millions dans
l'usine d'Alma pour repartir la machine 9. Ça, ce que ça veut dire, c'est
que dans les baisses de papier que je vous parlais tout à l'heure, depuis pas
mal d'années, la machine... L'usine d'Alma avec trois machines — ce
qui est assez rare maintenant les usines à trois machines, vous les compterez,
là, je pense qu'il n'y en a plus — tourner à trois machines.
Ça fait que pour répondre à votre
question, on n'a pas de plan d'investissement pour Alma en particulier, mais on
a des plans d'investissements puis de projets en général, donc, en espérant
qu'Alma pourra en profiter à un moment donné. Mais... Ça fait que ça serait ma
réponse à ça. Mais l'usine d'Alma à date a été bien protégée. Là, après ça, on
a passé à Saint-Félicien. À un moment donné, il fallait faire des
investissements importants.
Maintenant, on est en train de diversifier
l'usine de Kénogami. Ce n'est pas une petite affaire, diversifier une usine,
là...
Le Président (M. Lemay) : Je
vais vous interrompre, parce qu'on aurait d'autres questions. Je vais céder la
parole au ministre.
M. Laflamme (Yves) : Il n'y a
pas de problème.
M. Julien : Il me reste
combien de temps?
Le Président (M. Lemay) : Ah!
Il vous reste environ trois minutes.
M. Julien : Continuez encore
une minute, M. Laflamme.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait.
M. Laflamme (Yves) : Bien, ce
que je disais, c'est que maintenant, bien, on se concentre Kénogami. Avec le
projet de SCF, qui est un projet à haut risque en espérant qu'il va y avoir des
retombées. Ce que vous ne voyez pas peut-être, c'est qu'actuellement, il a
fallu... Il n'y a pas de marché pour ça, là. On investit des millions
là-dedans, on a 40 millions à Kénogami, on a fait un joint venture avec
une compagnie Mercer International pour développer les produits. Il y a des
tests. On fait nos propres tests en recherche et développement pour d'autres
choses qui pourraient peut-être amener d'autres applications, mais ça prend du
temps puis ça prend de l'argent.
Ça fait que tout ça pour dire que je ne
suis pas mesure aujourd'hui de vous dire que j'ai... qu'on a un projet sur la
tablette pour Alma, mais je suis en mesure de vous dire qu'Alma a une bonne
machine avec la 14. Actuellement, il y a moyen… ils ont deux machines qui sont
assez flexibles. Là, ce qu'on voit actuellement dans l'industrie, c'est que,
pour repartir une machine à papier si le marché revient, ça prend
200 000 tonnes. Ce n'est pas vrai qu'il va tomber
200 000 tonnes aujourd'hui et qu'on… tout d'un coup. Mais les
machines à Alma, là, c'est à peu près des...
M. Laflamme (Yves) : …projet
sur la tablette pour Alma, mais je suis en mesure de vous dire qu'Alma a une
bonne machine avec la 14. Actuellement, il y a moyen… ils ont deux machines qui
sont assez flexibles. Là, ce qu'on voit actuellement dans l'industrie, c'est
que, pour repartir une machine à papier si le marché revient, ça prend
200 000 tonnes. Ce n'est pas vrai qu'il va tomber
200 000 tonnes aujourd'hui et qu'on… tout d'un coup. Mais les
machines à Alma, là, c'est à peu près des machines de 80 000 tonnes. Ça
fait que, ce qu'on pense, c'est que, probablement, à un moment donné, on va
être capable de repartir, là, avec le réseau qu'on a à Alma, un peu de
production avec les autres machines.
Le Président (M. Lemay) :
Merci
M. Julien : Très rapidement,
M. Laflamme, pour le temps qu'il me reste, il y a beaucoup de gens qui
mentionnent, en fin de compte, le plancher d'emploi, les emplois. Bon, naturellement,
la loi qui a été faite en 98 ne mentionnait pas ces éléments-là. On voit, là,
qu'à travers le temps à peu près 50 % moins de personnes aujourd'hui qu'à
l'époque par rapport à vos activités. Comment c'est envisageable, en réalité
avec l'innovation, l'automatisation, de préserver à la fois les investissements
et assure en fin de compte le maintien des emplois à longue vue, là,
c'est-à-dire, pour votre industrie?
Le Président (M. Lemay) :
M. Laflamme.
M. Laflamme (Yves) : Bien,
moi, je pense que c'est infaisable, là. Un plancher d'emploi, premièrement, on
manque d'employés. Ça fait que l'usine d'Alma en particulier, là, l'été passé
puis les deux derniers étés, pendant l'été, on a été obligés de diminuer la
production, on n'avait pas d'employés. Ça fait que, là, je comprends qu'on est
dans une période où est-ce qu'on a arrêté deux machines, mais il faut quand
même voir là que c'est assez exceptionnel ce qu'il se passe actuellement, là. Ça
fait que le plancher d'emploi, là, si on veut compétitionner puis avoir des
usines compétitives… oui?
Le Président (M. Lemay) : Vous
pouvez y aller, il reste environ 50 secondes. Vous pouvez poursuivre.
M. Laflamme (Yves) : Je pense
que, si on veut, on ne compétitionne pas avec le Lac-Saint-Jean ou avec le
Québec, là, on compétitionne internationalement. Pour vous donner un exemple,
là, des barrages qu'on est en train de parler aujourd'hui, à
Port Hawkesbury en Nouvelle-Écosse, il y a eu beaucoup d'aide de donnée au
niveau de l'hydroélectricité plus 130 millions pour démarrer une usine,
puis on a fait fermer, avec ça, là, l'usine de Laurentide en Mauricie. Ça fait
que si on commence à s'embarquer dans des restrictions trop importantes puis
des planchers d'emploi, etc., je reviens encore là-dessus, actuellement dans la
région du Saguenay—Lac-Saint-Jean, on affiche, au radio, on annonce, on essaie
d'avoir… malgré les mises à pied qu'on a faites, puis on n'a pas d'employés,
puis on fait venir des Guatémaltèques pour récolter des concombres.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Ceci complète ce bloc d'interventions, et je vais maintenant céder la
parole à l'opposition officielle. M. le député de Laval-des-Rapides, la parole
est à vous.
M. Polo : Merci beaucoup.
Merci beaucoup aux représentants de papier forestier Résolu. Écoutez, je
voulais justement aborder la question des différents scénarios. Aujourd'hui, on
est en étude… on rencontre justement pour regarder les différents scénarios. Je
voulais vous entendre sur les risques et les impacts pour l'entreprise sans le
renouvellement de ce bail-là. J'ai vu, ici à la page 7, où vous expliquez pourquoi
le renouvellement du bail. Mais allons sous l'autre angle sur la même question,
quel serait l'impact pour l'entreprise du non-renouvellement de ce bail?
• (14 h 30) •
M. Laflamme (Yves) :
Bien, écoutez, actuellement on a... Je vais faire le tour un peu des usines,
là, qu'on a, qui nous appartiennent, là, en pâtes et papiers actuellement, qui
opèrent. On en a une à Gatineau, elle a une cogénération. On en a une à
Saint-Félicien, elle a une cogénération. On en a une à Dolbeau, elle a une
cogénération…
14 h 30 (version non révisée)
M. Polo : ...de ce bail.
M. Laflamme (Yves) :
Bien, écoutez, actuellement on a... Je vais faire le tour un peu des usines,
là, qu'on a, qui nous appartiennent, là, en pâtes et papiers actuellement, qui
opèrent. On en a une à Gatineau, elle a une cogénération, on en a une à
Saint-Félicien, elle a une cogénération, on en a une à Dolbeau, elle a une
cogénération. Je vous parlais des compétiteurs tout à l'heure. Ça fait que
c'est certain que si le renouvellement de ce barrage-là n'est pas fait, bien,
ça met un grand risque au niveau des usines puis naturellement pour Résolu
aussi parce que je pense que notre objectif dans la vie, ce n'est pas de fermer
des usines, là. Ça fait que ça aurait nécessairement un impact négatif pour
bien des gens, des employés puis la corporation aussi. Il faudrait voir à ce
moment-là quels seraient les résultats dépendant des marchés sans ça. Puis là,
je vous dis sans ça, considérait qu'il fermerait, là. Je ne suis pas... Je ne
suis pas en train de vous dire que c'est un automatisme, là, mais ça serait...
Ça ne serait pas une bonne nouvelle, mettons, pour personne.
M. Polo : L'avez-vous déjà
quantifié? Je... L'avez-vous déjà quantifié, soit en termes de...
M. Laflamme (Yves) : Oui.
Bien, on peut quantifier, là, dépendant des marchés. Comme par exemple, je
vais... Kénogami, la raison pour quoi qu'on en parle beaucoup actuellement, là,
avec ce qui se passe actuellement, puis les tests qu'on est en train de faire,
puis les investissements, on parle d'une usine, là, qui est négative, là. Si...
Par contre, on pense qu'elle va revenir avec les investissements qu'on en fait.
Ça fait qu'au niveau de le quantifier, c'est difficile pour moi de vous dire
exactement, là, qu'est-ce que ça aurait comme impact financièrement, là, parce
que ça dépend toujours, là, des marchés, comme je vous mentionnais tout à
l'heure, puis de l'envol qu'on va être capable de prendre avec ces produits-là.
Parce que si... Je reviens encore sur mon exemple. On n'investirait pas dans
une usine en disant, je ne sais pas, moi, ça donne 20 millions par année,
puis on va investir, puis à la fin on va faire de l'argent avec le produit,
mais il va nous en rester 10, là. On ne fera pas ça, là. Quand on fait nos
projets, on regarde nos projets en fonction d'une charge au tarif L. Puis
là on regarde après ça ce que le renouvellement ou la cogénération va nous
amener.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Est-ce
qu'actuellement toute l'électricité produite par la centrale est pleinement
utilisée par l'entreprise?
M. Laflamme (Yves) : Oui.
M. Polo : Oui?
M. Laflamme (Yves) : Oui.
M. Polo : O.K. Excellent.
Ce matin, on avait le Conseil de l'industrie forestière du Québec qui nous ont
présenté leur mémoire. Et j'ai abordé avec eux différentes questions en lien
avec les différentes sources d'énergie qui sont utilisées par l'industrie,
O.K., et comment l'industrie s'adaptait face à la transition énergétique, face
à l'utilisation de l'énergie renouvelable. Quel est l'état de la situation chez
papiers forestiers Résolu? Pas juste pour la centrale, bien sûr, mais, je veux
dire, pour l'ensemble de l'entreprise, où vous en êtes, comment vous avez vécu
au cours des dernières années cette transition énergétique et comment
prévoyez-vous le vivre au cours des prochaines années à venir.
M. Laflamme (Yves) : Oui.
Dépendant des, naturellement, des juridictions américaines, canadiennes ou...
Bon, on considère qu'on est... On est en énergie renouvelable, là, je ne me
souviens pas de notre pourcentage, là, mais c'est assez important, là, en
énergie renouvelable pour deux principales raisons, l'hydroélectricité qu'on
est en train de discuter aujourd'hui, les usines... puis les usines de
cogénération. Puis je vous mentionnais celles du Québec, la plupart
actuellement qui sont en opération. Puis là, bien, on a une synergie...
M. Laflamme (Yves) : ...je ne
me souviens pas de notre pourcentage, là, mais c'est assez important, là, en
énergie renouvelable. Deux principales raisons, l'hydroélectricité, qu'on est
en train de discuter aujourd'hui, les usines puis les usines de cogénération,
puis je vous mentionnais celles du Québec, la plupart, actuellement, qui sont
en opération. Puis là, bien, on a une synergie, principalement dans le cas des
cogénérations, avec nos scieries puis les opérations forestières, qui utilisent
une partie de nos sous-produits à ce niveau-là. On a aussi cogénération au
niveau de l'Ontario. Puis, au niveau des États-Unis, par contre, là, on
n'utilise plus de charbon, dans l'entreprise, ça fait que ça, c'est une chose,
même au niveau... Ça paraît un petit peu curieux, quand tu es au Québec, de
parler de ça, mais il a fallu faire la transition. Ça fait qu'on n'a plus
d'usine qui fait de l'énergie à partir du charbon, dans nos usines américaines
non plus. Ça fait que je vous expliquerais que c'est à peu près ça, là. Mais on
est... je ne me souviens pas du pourcentage, mais, si vous prenez, par exemple,
nos usines du Québec puis nos usines de l'Ontario qui sont à 100 % énergie
renouvelable, là, on est pas mal... presque autosuffisants, je dirais, là, sans
gaz naturel, etc.
Le Président (M. Lemay) :
...de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Et est-ce que
certaines... est-ce que vous... est-ce que le mazout fait encore partie... en
partie de l'énergie qui est...
M. Laflamme (Yves) : Oui. Le
mazout est utilisé encore, plutôt comme produit substitut, je dirais. Si on a
problème, par exemple, là. Parce que ce qu'on va faire, plutôt que de
transférer, par exemple, les séchoirs dans les scieries, ou les bouilloires qui
alimentent le séchoir, on va essayer plus de les passer à l'électricité que les
tenir au mazout. Un exemple, un exemple par rapport à votre question, quand je
vous parlais des effets de serre à l'usine de pâtes de Saint-Félicien, tout à
l'heure, bien, une des choses, c'est de... On a une seconde bouilloire qui
utilise le mazout, une bouilloire substitut, je dirais, puis on va la remplacer
par quelque chose qui va utiliser les sciures de... pas les sciures, mais les
planures, le rabotage des usines de sciage, de scieries, pour justement
éliminer le mazout.
M. Polo : O.K. Excellent. Et
comment voyez-vous justement cette évolution de la consommation de l'énergie au
cours des prochaines années? Le mazout... est-ce que vous comptez vous départir
de l'utilisation du mazout...
M. Laflamme (Yves) : ...je
vous dirais qu'au niveau du mazout... notre plus grosse consommation de mazout,
là, lorsqu'on doit monter le prix puis qu'on doit le baisser, là, c'est les
opérations forestières, les équipements de machinerie pour la récolte en forêt,
parce que ça... c'est ça qui se passe. On est vraiment, en tant qu'entreprise,
très sévère sur... incluant les pertes d'huile, etc., là, sur les... En tout
cas, des fois, on... assez surprenant, de ce côté-là, comment est-ce qu'on peut
être sévères, là, puis déclarer n'importe quoi, ce qui se passe, tout ce qui
peut se faire. Mais notre grosse utilisation, là, je dirais, de carburant, là,
fossile, est dans les opérations forestières.
M. Polo : Merci.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de D'Arcy-McGee, la parole est à vous.
M. Birnbaum : Merci, M. le
Président. Bonjour, messieurs. Merci pour votre exposé. Vous avez répondu au ministre
que l'idée que... formule 10 plus 10 est intéressante et importante pour la planification
et tout ça. Comme vous le savez, on a eu d'autres propositions ce matin de...
qu'un chronomètre commence plus tard et que le... c'est-à-dire que le...
M. Birnbaum : ...formule 10
plus 10 est intéressante et importante pour la planification et tout ça. Comme
vous le savez, on a eu d'autres propositions ce matin que le chronomètre
commence plus tard et que le... c'est-à-dire que l'investissement de 100 millions
de dollars soit assujetti à une période de temps adaptée. Vous conviendrez avec
nous que, si je suis... si j'ai votre réponse, c'est risqué d'empêcher des investissements
dans la période actuelle. En même temps, on va s'entendre sur le fait qu'il n'y
a rien qui empêcherait ces investissements responsables et continus jusqu'à
tant que le chronomètre commencerait.
M. Laflamme (Yves) : Je ne
serais pas aussi clair que ça, comme quoi en les retardant, on va les faire quand
même.
M. Birnbaum : Pouvez-vous élaborer
là-dessus? Oui.
M. Laflamme (Yves) : Je ne
sais pas si c'est ça que vous voulez dire, là, mais mon point est plutôt de
dire que, comme je mentionnais tout à l'heure, quand on... On arrive justement
d'une session stratégique la semaine passée, ça fait que je peux vous dire que
c'est... on travaille fort pour être capables d'amener des projets d'investissement,
puis, si on les retarde de trois à quatre ans, il y en a d'autres qui
attendent, puis il n'y a vraiment rien qui nous assure, là, puis... que, un,
ils seraient... Premièrement, s'ils sont approuvés, on n'ira pas les faire
approuver deux fois, puis je ne prendrais pas cette chance-là. Ça fait que ça
dépend des projets, là, mais je vous dirais que ce n'est pas un... pour... ce
n'est pas donné, là, en français, que le... parce qu'il y aurait une date qui
dirait que ça commence seulement après le deuxième 10 ans, puis que nous
autres, on disait : On va retarder nos investissements pour s'assurer que
ça compte, que ces investissements-là se feraient. Ce n'est pas aussi... En
tout cas, je ne dirais même pas... je n'irais pas jusqu'à dire que ce n'est pas
aussi clair, je dirais, c'est pas mal clair que ce ne serait pas comme ça.
M. Birnbaum : Cette
discussion, je trouve, est importante, parce qu'évidemment on parle d'une
industrie, premièrement, d'une importance névralgique pas juste pour la région,
pour le Québec à l'entier, et une industrie en pleine mutation et devant plein
d'incertitudes. Vos propres chiffres, évidemment, nous en démontrent dans votre
rapport récent sur l'évolution de la production du papier et de pâte, papier
d'impression et tout ça. Alors, il y a d'autres marchés à exploiter. En quelque
part, la proposition que nous aurions eue ce matin est prédite sur un
optimisme. Je crois que... Et il y a d'autres scénarios tout à fait légitimes
et logiques, dont le scénario devant nous. Mais une proposition que le
chronomètre de 100 millions de dollars démarre en 2022 est basée sur, en
quelque part, une thèse optimiste.
Alors, je vous invite de nous parler de
deux choses : dans un premier temps, davantage de vos plans d'innovation
dans un monde qui change beaucoup, beaucoup; et je vous invite de nous dire si
vous êtes optimistes, sur un horizon de 10 ans, sur l'avenir même de cette industrie,
et surtout ses instances en région, dans la région dont on parle.
Le Président (M. Lemay) : Oui,
merci. M. Laflamme... environ...
M. Birnbaum : ...au plan d'innovation
dans un monde qui change beaucoup, beaucoup. Et je vous invite de nous dire si
vous êtes optimiste sur un horizon de 10 ans, sur l'avenir même de cette industrie
et surtout ses instances en région, dans la région dont on parle.
Le Président (M. Lemay) :
...en 90 secondes.
M. Laflamme (Yves) : Oui, je
suis optimiste.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Laflamme (Yves) : Non, sérieusement,
oui, je suis optimiste parce que vous parliez... Tout à l'heure, j'écoutais
votre collègue qui nous appelait papiers Résolu. Produits forestiers Résolu, actuellement,
là, est vraiment diversifié à un point que... cette année, ça va être encore
plus évident, avec ce qui se passe au niveau de la business de bois, que notre
plan de diversification fonctionne puis que le papier prend de moins en moins
de place, ou le nouveau papier va les remplacer, la pâte, par exemple. Ça fait
que ma réponse à ça, c'est : Oui, je pense qu'on est capable de
rencontrer... Mais ce qui est important, c'est lorsqu'on a terminé nos investissements
à une période donnée, qu'on ne mette pas un stop pour dire : Continuez
puis vous allez pouvoir... on va pouvoir les évaluer ou les compter. Sinon, là,
en tout cas, moi, je pense qu'on s'embarquerait dans un cercle vicieux à faire
des choix peut-être d'investissements ailleurs puis manquer ceux-là qu'on a.
C'est mon...
• (14 h 40) •
Le Président (M. Lemay) : Merci
beaucoup. Ceci...
M. Laflamme (Yves) :
Excusez-moi si j'ai pris plus que 90 secondes.
Le Président (M. Lemay) : Non,
non, il n'y a pas de problème. Ceci complète ce bloc d'échange avec l'opposition
officielle. Je cède maintenant la parole à la députée de Mercier pour son bloc
d'échange.
Mme Ghazal : Merci beaucoup.
Moi, j'ai 2 min 45 s, donc je vais essayer d'aller vite. Donc,
vous avez été clair, vous dites : Non, non, non, on ne peut pas retarder
des investissements quand ça a été approuvé, il faut qu'on les fasse maintenant.
En fait, la question serait : Si, par exemple, le 100 millions était
exigé pour les années du bail, de 2022 jusqu'à 2030‑2031... 2032, donc sur 10
ans, est-ce que les investissements que vous décrivez à la page 5, là, vous ne
les auriez pas faits en 2018?
M. Laflamme (Yves) : Non. Ce
que je dis, c'est qu'on considère que... Selon l'entente qu'on avait, en tout
cas, on avait bon espoir que ça allait se poursuivre puis que ça allait
compter, là. Mais... Encore une fois, quand on fait ces investissements-là, on
ne les fait pas en fonction de ça. On va prendre l'exemple, l'usine de pâtes de
Saint-Félicien, peut-être un petit peu ce que vous disiez, tout à l'heure,
c'est qu'on ne va pas... Quand on fait approuver un projet, c'est parce qu'on
va le faire maintenant. Ça fait qu'on ne fait pas approuver un projet ou on
n'approuve pas un projet dans l'entreprise, dépendant du niveau où est-ce qu'il
faut le faire approuver, en fonction de dire : On va le faire approuver
puis on va le faire dans quatre ans. On ne le présente carrément pas.
Mme Ghazal : Oui. Ça, je le
comprends très bien. Moi, j'ai travaillé dans les usines pendant 15 ans. Et
donc des projets d'investissement, peut-être un peu plus petite mesure que
d'acheter une grosse machine, ce qu'on regarde aussi, c'est... quand on les
fait, c'est qu'il y a un retour sur investissement pour l'entreprise.
M. Laflamme (Yves) : Oui, oui,
effectivement. Oui, c'est important.
Mme Ghazal : Et il y a une
période de temps pour arriver, et tout ça, donc ces investissements-là... Ma
question, c'est, si, par exemple, comme le demandait la MRC tantôt... elle
disait : Il faut que le 100 millions soit exigé en 2022 et 2032, et
ne pas compter les investissements que vous avez faits en 2018, ces... Si
c'était le cas, si c'est le choix que le gouvernement a pris, est-ce que vous,
vous auriez fait ces investissements-là en 2018, que vous décrivez, puis toutes
sortes d'investissements? Vous les auriez faits?
M. Laflamme (Yves) : Bien, je
ne peux pas vous dire aujourd'hui si on les aurait faits ou on ne les aurait
pas faits, parce que... bien, pour... on ne se...
Mme Ghazal : Donc, les investissements
dépendent de cette entente-là.
M. Laflamme (Yves) : On ne se
posait pas cette question-là à ce moment-là, mais comme...
Mme Ghazal : ...si c'était
le cas, si c'est le choix que le gouvernement a pris, est-ce que vous, vous
auriez fait ces investissements-là en 2018, que vous décrivez, puis toutes
sortes d'investissements? Vous les auriez faits?
M. Laflamme (Yves) :
Bien, je ne peux pas vous dire aujourd'hui si on les aurait faits ou on ne les
aurait pas faits parce que... bien, pour... On ne se...
Mme Ghazal : Donc, les investissements
dépendent de cette entente-là.
M. Laflamme (Yves) : On
ne se posait pas cette question-là à ce moment-là. Mais, comme je vous dirais tout
à l'heure, on ne fait pas nos investissements chez Résolu en fonction de
renouveler Jim-Gray, là, excepté qu'à un moment donné on poursuit. Mais, si on
faisait l'approche que vous mentionnez contraire ou qui était proposée par la
MRC, c'est certain que ça nous ferait voir les choses d'une différente façon.
Mme Ghazal : J'ai une question
rapide, il y a la mairesse de Saint-David-de-Falardeau qui nous a parlé d'une
jetée à bois qui était là depuis très, très, très longtemps et, évidemment,
dans le secteur des sentiers pédestres. Il y a vraiment tout un problème parce
qu'il faut réhabiliter la rive. Est-ce que c'est des travaux que vous aviez
l'intention de faire, vu que ça vous appartient puis que ce n'est plus utilisé?
M. Laflamme (Yves) : Bon.
La réponse à ça, c'est que, premièrement, cette jetée-là n'est pas attachée à
Jim-Gray, là. Ça n'a pas rapport avec le renouvellement de l'entente qu'on
parle aujourd'hui. Effectivement, ils ont fait une passerelle, je pense, pour
piétons, motoneiges, je ne sais pas trop, là, mais que... On a des documents
qui nous démontrent, là, qu'on n'est pas responsables de ce qu'ils ont fait à
ce niveau-là.
Maintenant, bien là, oui, il y a des
discussions pour voir qu'est-ce qu'on peut faire avec cette jetée-là. Mais ce
n'est vraiment pas relié, là, au dossier de Jim-Gray.
Mme Ghazal : Non, non.
Bien, elle, elle voulait le relier...
Le Président (M. Lemay) :
...désolé de...
Mme Ghazal : Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée, ceci complète votre période d'échange. Je cède maintenant la
parole au député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Moi
aussi, je n'ai pas beaucoup de temps. Moi, je vais reprendre la question de ma collègue
à l'envers, là, concernant la page 5 puis les investissements. Si le projet
de loi est adopté tel quel, les investissements dont vous parlez, à partir de
2018 à la page 5, est-ce qu'on les déduit du 100 millions?
M. Laflamme (Yves) : La
page 5...
M. Gaudreault : Bien, le
60 millions à l'usine de pâte de Saint-Félicien...
M. Laflamme (Yves) :
Bien, je... écoutez...
M. Gaudreault : ...la
compétitivité de l'usine à la... c'est-à-dire, des installations de La Dorée
pour 13 millions.
M. Laflamme (Yves) : Oui,
oui, oui, O.K. Bien, moi, je considère que oui. Excepté qu'encore une fois
c'est... il faut aller les chercher au net, là. Ce n'est pas moi qui va décider
combien qu'ils en comptent.
M. Gaudreault : O.K.
Mais, grosso modo, ça veut dire 60 millions pour l'usine de pâte de... ça,
c'est Fibrek?
M. Laflamme (Yves) : Non,
mais... Oui, mais ce n'est pas... Premièrement, je vous mentionnerais, leur 60 millions
n'est pas terminé, là. Il en reste 10 millions à dépenser.
Puis, deuxièmement, là-dessus, là, il y a
des projets... Pour donner un calcul rapide, là, il y a le projet... le support
d'aide ... d'investissement au Québec, qui est de 40 %, ça fait qu'il va
être diminué de ça. Ça fait qu'on... ne parle pas de 60 millions, là.
M. Gaudreault : O.K. Mais
ça veut dire qu'il y a déjà une grosse partie qui serait comptée, en vertu du
projet de loi n° 50.
Deuxième chose, vous joignez à votre
mémoire la lettre du 12 mars 2018 signée par Mme la sous-ministre Asselin. On
parle de l'entente-cadre qui était intervenue en 2014, le 28 février 2014, qui
équivalait à 871 millions, si on pense aux 471 millions plus un autre
400 millions. Je comprends que vous avez eu un papier qui dit que vous
avez respecté le 150 millions de dollars, mais qu'en est-il de l'entente-cadre?
Ce n'est comme pas clair dans cette lettre-là.
M. Laflamme (Yves) : Ah!
bien là, écoutez, moi, là, là, je ne peux pas vous dire ce qui en est, de
l'entente-cadre. Ce que je peux vous dire, c'est qu'on a eu confirmation que
nos investissements avaient été faits, là.
M. Gaudreault : Des
investissements, le 150 millions?
M. Laflamme (Yves) : Oui,
c'est ça.
M. Gaudreault : Oui. Mais
il y avait eu l'entente-cadre qui ajoutait des sommes en plus du projet de...
en plus de la loi...
M. Gaudreault : …une
entente-cadre, c'est comme pas clair dans cette lettre-là.
M. Laflamme (Yves) : Bien là, écoutez,
moi, là, je ne peux pas vous dire ce qu'il en est de l'entente-cadre, ce que je
peux vous dire, c'est qu'on a eu confirmation que nos investissements avaient
été faits.
M. Gaudreault : Les investissements,
le 150 millions.
M. Laflamme (Yves) : Oui,
c'est ça.
M. Gaudreault : Oui, mais il y
avait eu l'entente-cadre qui ajoutait des sommes en plus de la loi. Puis là on
dit, vous avez conclu une entente-cadre, ça prévoyait des investissements structurants.
Alors, le 150 millions, c'est une chose, mais, moi, je veux savoir
l'entente-cadre, les sommes qui étaient prévues, est-ce que vous avez le
décompte de ça?
M. Laflamme (Yves) : Je ne
sais pas si…
Le Président (M. Lemay) : M.
Vachon.
M. Vachon (Jacques P.) : …si
vous me permettez, l'entente-cadre couvrait l'ensemble des baux hydroélectriques
qui font partie du réseau. Et ce qu'il faut comprendre, c'est qu'on a convenu
de commencer avec le bail Jim-Gray, O.K. parce que, bon, ça prend une loi
spéciale, et tout ça. Et en ce qui concerne les autres baux qui sont là, qui
sont…
M. Gaudreault : Onatchiway.
M. Vachon (Jacques P.) :
…Chute-aux-Galets puis… et tout ça, ces baux-là sont à renouveler à l'heure actuelle.
Il y a des discussions qui sont avec…
Le Président (M. Lemay) : M.
Vachon, je dois vous interrompre. Merci beaucoup, M. Laflamme, pour votre contribution
à nos travaux. Je dois suspendre quelques instants afin de permettre au
prochain groupe de prendre place. Merci encore.
(Suspension de la séance à 14 h 46)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 04)
Le Président (M. Lemay) :
Donc, nous allons reprendre les travaux, et je souhaite maintenant la bienvenue
aux représentants du Centre de recherche sur les matériaux renouvelables. Vous
aurez 10 minutes pour faire votre exposé, mais, tout d'abord, je vais vous
demander de vous présenter ainsi que votre titre, les deux personnes, et vous
pourriez y aller avec votre exposé d'une période d'un maximum de 10 minutes.
Allez-y.
Mme Thiffault (Evelyne) : Je
suis Evelyne Thiffault, je suis professeur agrégé au Département des sciences
du bois et de la forêt de l'Université Laval et membre régulière du Centre de
recherche sur les matériaux renouvelables.
M. Achim (Alexis) : Je suis
Alexis Achim, je suis professeur titulaire au même département, Département des
sciences du bois et de la forêt de l'Université Laval, et je suis directeur du
Centre de recherche sur les matériaux renouvelables.
Le Président (M. Lemay) : Vous
pouvez y aller.
M. Achim (Alexis) : En fait,
comme je le disais, on a été convoqués par une membre… quelqu'un… un employé du
Parlement pour venir vous parler. On s'est… on a consulté le projet de loi. Je
peux vous présenter, là, ce que je représente. Le Centre de recherche sur les
matériaux renouvelables, c'est un groupe d'une douzaine de chercheurs à l'Université
Laval qui oeuvrent grosso modo dans le domaine de la science et du génie du
bois. Ces 12 professeurs là sont réunis ensemble. Ils viennent de
différentes disciplines, puis ils sont réunis ensemble parce qu'ils travaillent
sur le même matériau, le matériau bois. Et on fait de la recherche sur tout ce
qui porte… à partir, là, des pratiques forestières, de l'impact des pratiques
forestières sur les approvisionnements en bois jusqu'à la… le développement des
produits et des systèmes et même la construction en bois puis des produits à
valeur ajoutée. Donc, grosso modo, c'est notre groupe. Et ma collègue Evelyne Thiffault,
je vais te laisser présenter ton domaine de recherche.
Mme Thiffault (Evelyne) :
Bien, notamment, nos travaux de recherche portent sur l'empreinte carbone de
l'industrie forestière, donc, des pratiques forestières mais aussi la
transformation du bois et du rôle des produits du bois sur les marchés. Ça
inclut aussi, donc, la valorisation des résidus pour la bioénergie, donc tout
ce qui est question de bioénergie dans le contexte des énergies renouvelables
et de transition énergétique, et comment ça peut être lié avec les pratiques
des industries forestières.
M. Achim (Alexis) : Donc,
c'est ça, ça nous fait plaisir d'être ici. J'imagine que vous avez peut-être
des questions pour nous, il nous fera plaisir d'y répondre, là, au meilleur de
nos connaissances puis de notre expertise.
Le Président (M. Lemay) :
…donc, si vous voulez, on peut y aller…
Mme Thiffault (Evelyne) : …de
bioénergie dans le contexte des énergies renouvelables et de transition
énergétique et comment ça peut être lié avec les pratiques des industries
forestières.
M. Achim (Alexis) : Donc,
c'est ça, ça nous fait plaisir d'être ici. J'imagine que vous avez peut-être
des questions pour nous, il nous fera plaisir d'y répondre, là, au meilleur de
nos connaissances puis de notre expertise.
Le Président (M. Lemay) :
…donc, si vous voulez, on peut y aller directement avec un premier bloc
d'échange avec la partie du gouvernement. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Julien : Oui, merci, M. le
Président. Donc, vous pensez quoi du projet de loi n° 50?
M. Achim (Alexis) : Bien,
d'après ce que j'en ai compris, il s'agit d'un projet de loi dans lequel… vous
me corrigerez si je me trompe, mais dans lequel la compagnie forestière Résolu
aurait des droits d'exploitation de l'hydroélectricité sur une rivière en
échange, finalement, d'investissements promis dans la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Est-ce que c'est bien ça?
M. Julien : Exactement.
M. Achim (Alexis) : Bien, je
pense qu'en fait, c'est grosso modo… ça me semble une bonne nouvelle pour le Québec,
ces investissements-là de la compagnie forestière Produits forestiers Résolu.
J'espère, en fait, qu'ils vont porter fruit et qu'ils vont permettre
d'augmenter notre capacité puis notre performance en transformation du bois.
C'est un marché qui est très, très compétitif. Et, bien, on sait, là, que la
région du Saguenay—Lac-Saint-Jean est une région dans laquelle l'industrie
forestière a une très, très grande importance. Donc, ça me semble être une
bonne nouvelle.
Le Président (M. Lemay) :
Mme Thiffault, allez-y.
Mme Thiffault (Evelyne) :
Bien, la compagnie Résolu… à la fois la compagnie Résolu et la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean
servent beaucoup de modèles aussi pour le reste des pratiques à la grandeur du Québec,
donc ça peut servir d'un bon test et d'un bon exemple d'investissement pour
améliorer les pratiques de transformation du bois. Donc, c'est une occasion,
là, de… ces investissements-là qui servent, sachant que le reste du Québec vont
avoir les yeux tournés vers ça.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Le projet de loi
n° 50, comme vous le savez, se trouve à être la continuité d'une loi qui a
été adoptée en 1998, à l'époque du gouvernement du Parti québécois, qui
nécessitait dans une première période d'investissement, entre 1998 et 2012,
390 millions sur la même base, à peu près que qu'est-ce qu'on présente aujourd'hui,
150 millions dans la période de 2012 à 2022. Puis nous, en réalité, le projet
de loi qu'on regarde aujourd'hui, c'est 100 millions. C'est toujours dans
la perspective, naturellement, là, qu'on vient dire que l'industrie du papier,
l'industrie de la forêt, bien, vit des moments plus difficiles, plus complexes
et il y a un corollaire, là, des exigences qu'on peut faire en demande
d'investissements structurants également puisque les entreprises, bien, comme
on dit, elles ne sont pas dans le trèfle jusqu'aux genoux actuellement dans ce
domaine-là, puis on essaie de faire une corrélation, quand même, avec les
exigences. Qu'est-ce que vous pensez des exigences dans un contexte... vous qui
connaissez bien le domaine forestier, comment vous voyez les investissements
actuellement qui se font dans ce domaine-là comparativement à il y a 20 ans, ou
15 ans, ou 10 ans? Comment se comporte l'industrie par rapport à sa capacité
d'investir et les capitaux disponibles pour investir…
M. Julien : ...avec les
exigences. Qu'est-ce que vous pensez des exigences dans un contexte, vous qui
connaissez bien le domaine forestier, comment vous voyez les investissements actuellement
qui se font dans ce domaine-là comparativement à il y a 20 ans, ou 15 ans, ou
10 ans? Comment se comporte l'industrie par rapport à sa capacité d'investir et
les capitaux disponibles pour investir de manière privée?
Le Président (M. Lemay) :
M. Achim.
M. Achim (Alexis) : C'est une
grande question. C'est une question qui est difficile pour moi à répondre parce
que je ne suis pas un spécialiste des investissements de capitaux. Toutefois,
ce que je peux dire, c'est que ces investissements-là sont cruciaux pour une économie
dans un monde très, très compétitif. Je sais que la compagnie aussi a fait
quand même des bons investissements en Ontario, puis je pense que c'est bien
aussi qu'elle en fasse au Québec.
• (15 h 10) •
Maintenant, c'est vrai que les compagnies
forestières, dans le contexte actuel, ce n'est pas nécessairement toujours
facile. Et donc, si j'ai bien compris votre question, c'est la réduction de
l'investissement. Donc, pour le 100 millions, vous... il serait moins
élevé que dans les périodes passées, c'est ça? Je ne peux pas vous donner de
réponse précise sur le chiffre, mais le fait que ça soit un peu plus bas me
semble raisonnable dans les conditions actuelles.
Le Président (M. Lemay) :
Merci.
M. Julien : ...mentionné qu'ils
ont des activités en Ontario. Naturellement, ils ont des activités en Amérique,
aux États-Unis, au Québec, en Ontario. Naturellement, là, Produit forestier
résolu, les employés, là, au Québec, c'est 4 403 employés, ça représente
65 %... 64 %, en fin de compte, de l'ensemble des effectifs. Donc,
quand même, là, les deux tiers des investissements de PFR sur cette base-là se
font au Québec. On parle de retombées économiques directes pour le Québec de
1,8 milliard de dollars. On parle également de dépense en immobilisation,
là, depuis 2011, de 695 millions. Donc, c'est quand même une entreprise
qui a mis la grande part de ses oeufs au Québec et, également, là,
corollairement, au Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Mais maintenant, quand je pose la
question... Alors, si vous n'êtes pas capable de me mentionner si le
100 millions est adéquat ou non, est-ce que vous estimez que, dans les 20
dernières années, l'industrie forestière et plus spécifiquement les activités
qui sont liées au Saguenay—Lac-Saint-Jean, là, c'est-à-dire le papier,
c'est-à-dire qu'on comprend que c'est une chaîne intégrée, là, mais
spécifiquement les activités de l'usine d'Alma et de l'usine, en réalité, de
Kénogami, comment vous qualifieriez, vous, dans les 20 dernières années,
comment cette industrie-là a évolué?
Une voix
: ...
Le Président (M. Lemay) : Ah!
allez-y. Je voulais juste savoir c'est qui qui allait prendre la parole.
M. Achim (Alexis) : Je vais
passer après la parole à ma collègue. Mais est-ce que vous parlez de
l'industrie Produit forestier résolu ou de l'industrie forestière au sens
large?
M. Julien : Alors, Produit
forestier résolu, ils sont dans l'industrie forestière au sens large, mais je
parle, en fin de compte, des activités de l'usine d'Alma et de l'usine de
Kénogami qui sont spécifiquement liées aux investissements, ici, structurants
avec le papier.
M. Achim (Alexis) : ...c'est
vrai que les deux ont des destins reliés...
M. Julien : ...sont dans l'industrie
au sens large, mais je parle en fin de compte des activités de l'usine d'Alma
et de l'usine de Kénogami qui sont spécifiquement liées aux investissements,
ici, structurants avec le papier.
M. Achim (Alexis) : Ah!
bien, c'est vrai que les deux ont des destins reliés. L'industrie forestière québécoise,
dans les 20 dernières années, a dû faire face, comme vous le savez, là, à
un important défi de restructuration parce qu'elle était structurée autour de la
production de papier journal. Et comme on le sait, là, la production de papier
journal... c'est-à-dire la consommation est en déclin depuis longtemps, puis
elle va continuer d'être en déclin. Et il a émergé toutes sortes de nouveaux
marchés. Et je ne peux pas vous répondre spécifiquement sur ces deux usines-là,
mais quand même on voit... Et il faut... Moi, personnellement, j'ai une opinion
assez optimiste des investissements qui ont été faits. Je pense qu'il faut
faire la différence entre deux choses. Le défi général, on le comprend, c'est
un défi où on doit remplacer, finalement, on doit avoir des voies de
valorisation pour les coproduits du sciage. Donc, le sciage, ça génère des
copeaux, ça génère des sciures. Puis ça prend des voies de valorisation pour
ça, des voies de valorisation à valeur ajoutée.
Évidemment, on le sait, ça. Puis là, après
ça, bien, les compagnies doivent se positionner dans des marchés qui sont assez
difficiles. Puis ils doivent prendre des décisions stratégiques. Des fois, ces
décisions-là, ce n'est pas parce qu'on leur dit qu'ils doivent trouver des
nouvelles solutions que ces solutions-là vont toujours fonctionner. Mais
globalement je pense que la transformation qui a lieu, moi, je trouve qu'on est
quand même en assez bonne position. Puis je vois émerger, là, toutes sortes de
nouveaux produits, de nouvelles exportations. Et je pense que ça va dans la
bonne direction. Mais je vais passer la parole à ma collègue.
Mme Thiffault (Evelyne) :
Bien, donc, l'industrie forestière, comme vous le disiez, s'est fortement
intégrée. Puis ce qu'on s'aperçoit, c'est qu'on ne peut pas se passer des
usines de pâtes dans... des usines de pâtes et papiers. Dans les régions où que
ces usines-là ferment, tout le monde en souffre. Les scieurs ne sont pas
capables d'être... Les usines de sciage ne sont pas capables d'être rentables
si on n'a pas une industrie florissante, des usines florissantes de papier.
Donc, un investissement dans des usines de papier, bien, ça va avoir des
répercussions positives sur l'ensemble du tissu industriel forestier.
On pense au déclin du papier, sauf qu'on
va en avoir quand même besoin dans nos sociétés. Donc, on a besoin d'usines
performantes là-dedans. Et c'est difficile de trouver à court terme d'autres
produits qui peuvent faire aussi bien que les usines de pâtes et papiers d'un
point de vue économique. C'est difficile de faire de l'aménagement forestier
rentable si on n'a pas des usines de pâtes et papiers qui fonctionnent bien.
Les autres sont... Les autres usines ne sont pas capables de survivre toutes
seules. Donc, cet investissement-là, bien, ça va avoir des effets positifs sur
l'ensemble du tissu industriel. Donc...
M. Julien : Avant passer
à mon collègue de Bourget, donc, si je comprends bien, c'est un peu le... pas
le talon d'Achille, mais le pied... le volet plus fragile actuellement. Comme
mentionnait également M. Laflamme qui est venu a priori, bien, le bois
d'oeuvre, bien, on y voit quand même, là, somme toute, un marché qui est intéressant,
encore plus actuellement, mais on comprend que cette voie-là est importante
d'être maintenue avec des investissements malgré qu'elle est plus difficile.
Mais, mon cher collègue, si vous avez des questions. M. Campeau.
Le Président (M. Lemay) :
...M. le député de Bourget, la parole est à vous.
M. Campeau : Je comprends
très bien votre présence ici parce que vous avez une influence...
M. Julien : …encore plus
actuellement, mais on comprend que cette voie-là est importante d'être
maintenue avec des investissements, malgré qu'elle est plus difficile.
Monsieur… cher collègue, vous avez des questions, M. Campeau?
Le Président (M. Lemay) : …
M. Campeau : Je comprends très
bien votre présence ici parce que vous avez une influence sur le projet de loi
n° 50, mais peut-être pas directement. Curiosité, est-ce que le centre de
recherche des matériaux renouvelables dirige FPInnovations ou vous êtes
impliqués avec eux autres ou…
Le Président (M. Lemay) :
M. Achim.
M. Achim (Alexis) : …non, on
ne dirige pas FPInnovations. On demeure deux entités complètement séparées.
Nous, on est un centre de recherche universitaire, on est seulement… donc,
notre mission, hein, c'est la formation des étudiants gradués puis la recherche,
finalement.
FPInnovations avait un bureau à Québec qui
a dû fermer et… donc sur la rue Franquet, là, à Québec, et sinon ils ont des
bureaux à Montréal et Vancouver. Donc, c'est une… FPInnovations, c'est une
grande institution de recherche qui fonctionne par un membership. Les membres,
les compagnies forestières, payent un membership pour mettre en commun,
finalement, cet argent-là pour faire de la recherche à travers tout le Canada.
À Québec, il y a une particularité, comme
le bureau a fermé, on les accueille dans nos locaux, mais on demeure deux
instituts de recherche complètement… bien, c'est-à-dire séparés mais
partenaires. Donc, je ne sais pas… vous savez un peu comment la recherche est
financée, là, dans des domaines plus appliqués. Il y a beaucoup de programmes
qui demandent des partenariats entre l'industrie et les financements des
gouvernements, puis FPInnovations parfois vont jouer le rôle, là, de… ils sont
reconnus comme une entreprise privée pour ça, et puis ils vont jouer le rôle de
partenaire, donc on travaille quand même beaucoup avec eux, mais on ne dirige
certainement pas ce qu'ils font. Ils ont… c'est ça, ils prennent leurs
décisions par eux-mêmes, là.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Bourget.
M. Campeau : C'est une drôle
de question, là, mais moi, mon expérience est particulière avec FPInnovations
ou ce qu'elle était avant, qui est devenue FPInnovations. Je me suis occupé de
la pâte chimique au niveau pancanadien. Le plus gros problème qu'on avait,
c'est que les gens étaient membres de, mettons, FPInnovations, puis ils ne
mettaient pas en place la recherche. C'est comme si c'était le «stretch», le
mot anglais, là, c'est comme si ça allait trop loin, on disait : C'est
très intéressant ce que vous faites, mais on ne l'utilisera... Est-ce que ça va
mieux à ce sujet-là? Est-ce que ce que vous développez est vraiment mis en
place par l'industrie récemment, en particulier au Québec puis en particulier
avec Résolu? Est-ce que ça va bien là-dessus?
M. Achim (Alexis) : …je pense
que c'est une question que, les deux, on peut répondre. Veux-tu… O.K. Donc, je
vais commencer par dire que je pense que ce constat-là a été fait par plusieurs
personnes. Il y a eu des choses qui ont été mises en place. Normalement, là, on
a un programme du FRQNT qui nous a été octroyé, qu'on a appelé Matériaux
renouvelables Québec. Ça s'appelle un réseau d'innovation. C'est une petite
enveloppe budgétaire, mais qui fait quand même une bonne différence parce que…
M. Achim (Alexis) : ...je pense
que ce constat-là a été fait par plusieurs personnes. Il y a eu des choses qui
ont été mises en place. Normalement, là, on a un programme du FRQNT qui nous a
été octroyé, qu'on a appelé Matériaux renouvelables Québec. Ça s'appelle un
réseau d'innovation. C'est une petite enveloppe budgétaire, mais qui fait quand
même une bonne différence parce que ce que ça nous permet de faire, c'est que
ça nous permet de développer des activités. Pas pour nécessairement, là, payer
plus de travaux de recherche ou des salaires d'étudiants gradués, mais plutôt
pour justement faciliter ce maillage-là puis l'intégration des réseaux de
recherche... des résultats de recherche dans l'industrie... la réelle
innovation. Je pense que FPInnovations fait un excellent travail, d'ailleurs, à
ce niveau-là aussi. Ils sont encore plus proches que les universitaires en
général, là, du milieu.
Mais sachez que, c'est ça, on a, jusqu'à
un certain point... Donc, pour répondre de manière plus générale, nos
programmes de financement nous forcent à faire un maillage, maintenant, avec...
beaucoup avec l'industrie, maintenant, même avec les gouvernements, et je pense
que ça améliore. Est-ce que c'est parfait, probablement pas, mais je pense que
le meilleur vecteur d'innovation, c'est les gens qu'on va former qui vont
ensuite travailler dans ces industries-là.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Mme Thiffault.
Mme Thiffault (Evelyne) :
...sûr que l'agilité des compagnies à s'accaparer les résultats de recherche
puis à les mettre en application, là, c'est très variable. Mais, entre les
différentes compagnies, on en voit... souvent, les plus petites, elles ont plus
d'agilité à mettre directement en pratique, des fois, ils manquent de
financement. J'ai eu plusieurs expériences très positives avec Résolu au cours
des années dans différents secteurs. Bon, il y a la question des opérations
forestières, de l'aménagement forestier, dans le temps qu'ils en étaient
responsables. Ils ont fait la preuve qu'ils sont capables de mettre... dans
certains cas, mettre en application les résultats de recherche. Mais c'est sûr
que ça, ça reste un défi ou le cauchemar des universitaires, là, de faire de la
recherche qui ne sert jamais à rien.
• (15 h 20) •
Cela dit, le secteur forestier a fait des
bonds de géant dans certains domaines, là, dans la dernière décennie, en termes
d'améliorer leurs pratiques, là, notamment du côté de l'aménagement forestier
et du côté aussi, là, du développement des produits du bois. Donc, je suis
quand même assez optimiste, là, pour l'avenir, sur leur agilité à mettre en
place les résultats de recherche.
Puis concernant les pâtes et papiers, je
voudrais dire qu'une usine de papier, on peut facilement, après, la faire
évoluer vers une bioraffinerie et vers d'autres produits. Donc, l'installation
qu'on a présentement, bien, dans 15 ans ou dans 20 ans, la même
installation pourrait être adaptée pour répondre à des nouveaux besoins,
notamment quand on parle de bioénergies et de bioproduits. Donc, ce genre
d'usine là, c'est déjà une belle installation qui nous ouvre une porte sur
l'avenir. Donc, d'investir dans ce genre d'installations là, c'est une porte
sur l'avenir, là, dans... question de transition énergétique et de lutte aux
changements climatiques.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Bourget.
M. Campeau : Vous semblez
insister sur les biocarburants, donc ça doit être un secteur de recherche qui
vous fascine particulièrement, et c'est très bien. Mais est-ce que vous
regardez aussi pour que...
Mme Thiffault (Evelyne) :
...c'est une porte sur l'avenir, là, quand il est question de transition
énergétique et de lutte aux changements climatiques.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Bourget.
M. Campeau : Vous semblez
insister sur les biocarburants, donc ça doit être un secteur de recherche qui
vous fascine particulièrement, et c'est très bien. Mais est-ce que vous
regardez aussi pour que ça ait un impact, que la forêt elle-même ait un impact
sur notre baisse de gaz à effet de serre? Parce qu'on a des objectifs ambitieux
là-dessus.
Le Président (M. Lemay) : Mme
Thiffault.
Mme Thiffault (Evelyne) : Je
suis contente que vous me posiez la question parce que c'est mon domaine de
recherche...
M. Campeau : Je m'en doutais.
Mme Thiffault (Evelyne) :
...principal, donc, le rôle des forêts dans la lutte aux changements
climatiques. Donc, on a remis un rapport, il y a quelques mois, sur le
potentiel du secteur forestier à aider le gouvernement québécois à répondre à
ses objectifs de lutte aux changements climatiques. Et ce qu'on a démontré,
c'est qu'il faut vraiment que ça travaille en équipe, ce qui se fait en forêt
puis ce qui se fait dans les produits du bois. Et il y a une grosse part de
l'effort qui va venir à l'amélioration de la transformation du bois, donc faire
plus et mieux avec chaque mètre cube de bois qu'on récolte.
Et donc tout investissement qu'on peut
faire dans les usines de transformation nous aide vers cet objectif-là de faire
du secteur forestier un joueur important de la lutte aux changements
climatiques. Et donc... Et d'après nos calculs, il faut que ça se... cette
modernisation-là se passe maintenant, pas dans 10 ans, là. C'est dans la
prochaine décennie que c'est vraiment crucial. Donc, tout effort qu'on fait là-dessus,
d'améliorer le rendement matière, faire plus avec chaque mètre cube de bois,
faire plus avec les résidus, faire des papiers de meilleure qualité, qui vont
avoir un plus gros rôle sur les marchés, tout ça, ça vient aider, là, notre
capacité à lutter contre les changements climatiques.
Le Président (M. Lemay) : M.
Achim, vous voulez rajouter quelque chose?
M. Achim (Alexis) : Ah!
peut-être juste ajouter, en complément à ce que Mme Thiffault vient de dire,
qu'on peut ajouter dans cette optimisation-là aussi toutes les pratiques
sylvicoles, la partie qui se passe en forêt. Mais là il y a un défi particulier
parce que les décisions se prennent par des ingénieurs forestiers qui
travaillent en forêts publiques, là, pour le ministère des Forêts, Faune,
Parcs, et... puis la transformation se fait par des industries privées. Donc,
pour l'arrimage, là, de ça, puis l'optimisation des décisions sylvicoles pour
séquestrer plus de carbone, il y a un défi important à réaliser là.
Puis tantôt aussi, il y avait une partie à
votre question précédente qui parlait de Résolu. Je tenais juste à préciser,
pour bien montrer, là, qu'on n'est pas en conflit d'intérêts là-dedans... C'est
que Résolu, présentement, ne finance aucune de mes recherches ni des tiennes.
Je pense qu'ils ont des petites contributions, là, dans une chaire de
recherche, au Centre de recherche sur les matériaux renouvelables, mais quand
on répond, donc... si on répond favorablement, là, ce n'est pas parce qu'on est
financés par eux.
M. Campeau : Donc, vous n'avez
pas cette impression-là comme telle?
M. Achim (Alexis) : Non. Je
tenais à le dire pour l'Assemblée.
M. Campeau : Il y a quelque
chose que je trouve intéressant dans ce que vous complétez bien, c'est, pour
avoir un impact, l'aspect régional est important. Parce que c'est beau d'avoir
un plus beau, un meilleur produit, utiliser chaque mètre cube, et tout, mais
ça, ça se fait quand on a une scierie, puis quand les rejets de la scierie vont
être utilisés avec... en copeaux, parce qu'autrement, un sans l'autre ou
l'autre sans l'un ça n'arrivera pas.
Donc, l'aspect régional, avec le projet de
loi n° 50, vient...
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Bourget, je suis désolé, je dois vous interrompre, puisque le
temps du gouvernement est maintenant...
M. Campeau : ...un
meilleur produit, utiliser chaque mètre cube et tout, mais ça, ça se fait quand
on a une scierie puis quand les rejets de la scierie vont être utilisés en
copeaux parce qu'autrement, un sans l'autre ou l'autre sans l'un, ça n'arrivera
pas.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Bourget...
M. Campeau : Donc, l'aspect
régional avec le projet de loi n° 50...
Le Président (M. Lemay) :
…je suis désolé, je dois vous interrompre, puisque le temps du gouvernement est
maintenant écoulé et je me dois maintenant céder la parole à l'opposition
officielle. M. le député de D'Arcy-McGee, la parole est à vous.
M. Birnbaum : Merci, M.
le Président. Bonjour, Mme Thiffault, M. Achim. Merci d'être ici pour
alimenter nos réflexions sur le projet de loi n° 50 et nos délibérations… pardon.
Et j'apprécie la précision que vous êtes en mesure d'offrir une perspective sur
la recherche, sur l'avenir, sur l'état de l'industrie, et tout ça, qui est
indépendante. On aurait cru que c'était le cas, mais c'est important de
préciser.
Deux, cette perspective-là, on parle d'une
industrie d'une importance capitale pour la région, pour le Québec en
entier..., une industrie sur le plan mondial qui est en pleine
mutation — y a-t-il quelque chose, dans le contexte actuel, qui n'est
pas en mutation — mais davantage. D'ailleurs pour dire qu'évidemment
la pandémie a accentué, j'ose croire, la décroissance de quelques-unes de ces…
des marchés qui touchent à ce secteur-là… pardon. Pour des raisons sanitaires,
à titre d'exemple, bon, l'imprimé risque d'être de moins en moins présent.
De votre perspective comme chercheur,
est-ce que… c'est quoi votre évaluation de la capacité collective, bon, de PFR
mais… et des usines Kénogami, Alma et autres, la capacité de l'industrie, dans
la région, de continuer à s'adapter à ce monde tellement changeant?
Le Président (M. Lemay) :
M. Achim.
M. Achim (Alexis) : Je
pense qu'on a l'avantage d'avoir des gens qui tirent tous dans le même sens,
c'est-à-dire que je pense que la population régionale, le gouvernement et les
différents paliers de gouvernement, et l'industrie elle-même, en l'occurrence
Résolu, souhaitent tous la même chose. Je pense aussi que, plusieurs des
réponses, on les a, donc c'est le processus d'adaptation quand même qui fait
mal. Mais on voit, là, que les marchés émergents, là, dans les emballages
beaucoup, puis, même dans un contexte de pandémie, en fait avec toutes les
livraisons qui peuvent être faites, on voit, là, que ça peut être quand même
prometteur. C'est sûr que, si l'économie ralentit, bon, il est possible que ça
fasse mal aussi. On a vu, là, présentement, ça va très, très bien au niveau de
la construction en bois et la production du bois construction. Donc, la
capacité, pour répondre à votre question, me semble quand même bonne en fait.
Mais je suis de nature optimiste. Mais, Evelyne, avais-tu…
Mme Thiffault (Evelyne) :
Je voudrais dire : à l'échelle mondiale, c'est sûr que notre industrie est
en compétition avec les autres industries…
M. Achim (Alexis) : …du
bois de construction. Donc, la capacité, pour répondre à votre question, me
semble quand même bonne en fait. Mais je suis de nature optimiste. Mais,
Evelyne, avais-tu…
Mme Thiffault (Evelyne) :
Je voudrais dire : à l'échelle mondiale, c'est sûr que notre industrie est
en compétition avec les autres industries forestières d'ailleurs dans le monde.
Mais on a des gros avantages, au Québec, qui s'expriment très fortement au Saguenay—Lac-Saint-Jean
d'une forêt largement publique, certifiée dont des certifications environnementales.
Chaque hectare de forêt ou presque est certifié par rapport à d'autres régions
dans le monde et donc… et ça paraît sur les marchés européens et autres. La
qualité du bois qui sort du Québec en termes d'empreinte environnementale est
particulièrement élevée quoique certains en disent. Donc, quand on fait des
comparaisons juste très objectives de ça, l'empreinte environnementale du bois
québécois est particulièrement élevée. Donc, dans un monde où ces enjeux-là
deviennent de plus en plus importants, on est capable de se distinguer par
rapport notamment à la fibre qui viendrait des États-Unis par exemple. Donc, il
y a ça qui fait que ça va nous conférer quand même de l'agilité pour être
capable de répondre aux défis. Ça ne sera pas la seule solution, mais le fait
que ça soit une forêt largement publique, ça donne quand même une certaine
sécurité d'un point de vue environnemental, là, pour les marchés.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci, M.
le Président. Vous parlez de quelques-uns des atouts de notre industrie, ici,
au Québec. Face à, comme on dit, un secteur concurrentiel et difficile
actuellement, comment est-ce que vous vous évaluerez? Parce que ces conditions
sont présentes déjà. Ce dynamisme et ces défis vont continuer, mais, bon, la
chute en termes de marché pâtes et papiers, ce n'est rien de nouveau, on parle
d'au moins une décennie et même plus de changements négatifs, si on veut, dans
tout… en tout ce qui a trait à ce marché,à cette part de marché traditionnel.
Sur le plan efficacité et flexibilité,
comment évaluez-vous la performance de l'industrie au Saguenay—Lac-Saint-Jean
dans les derniers 10 ans? Est-ce que vous parlez d'être optimiste,
monsieur? Est-ce qu'on peut dire que, sur le plan flexibilité, adaptabilité au
marché changeant, développement de nouveaux produits et tout ça, l'industrie
performe bien depuis les dernières quelques années?
Le Président (M. Lemay) :
M. Achim.
• (15 h 30) •
M. Achim (Alexis) : Je
dirais que globalement oui. Il y a des défis importants. Je dirais que…
globalement que oui, et j'essaie de penser un peu à ma réponse, là. Les défis
sont imposés. Moi, je perçois qu'il y a vraiment une transformation qui est en
train de se faire et je pense, pour bien l'exprimer, là, que cette capacité de
transformation là est vraiment importante. Pourquoi? Parce que le monde...
15 h 30 (version non révisée)
M. Achim (Alexis) : ...les
défis sont imposés... Moi, je perçois qu'il y a vraiment une transformation qui
est en train de se faire. Et je pense, pour bien l'exprimer, là, que cette
capacité de transformation là est vraiment importante. Pourquoi? Parce que le
monde... puis le monde entier va continuer de consommer de la fibre. Et la
conséquence de perdre notre capacité de transformation, ça serait quoi? C'st
qu'on serait obligés de vendre une matière première. Et vendre une matière
première pour nous, ça serait extrêmement dommageable, parce qu'on perdrait
toute la valeur ajoutée.
Donc ce qui nous a fait qu'on se
distingue, là, au Québec, en fait, c'est le fait qu'on a conservé cette
capacité de transformation là, puis là, je vais sortir de la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean
qui est vraiment une des plus performantes au Québec, là, quand même, là. Mais
juste pour donner un exemple, le... Toutes les scieries qui sont installées sur
le... au sud de la... Bien, c'est-à-dire, juste au nord de la frontière québécoise
ou canadienne, là, qui transforment, en fait, le bois des États-Unis parce que,
finalement, nous, on a conservé cette capacité de transformation là.
Et donc les propriétaires de terre
américains doivent nous vendre finalement du bois non transformé, et ça, bien,
au niveau économique, pour une région comme le Saguenay—Lac-Saint-Jean, je
pense, ce n'est aucunement envisageable, il faut continuer d'avoir des
excellentes usines de transformation dans ces endroits-là.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Vous voulez rajouter quelque chose, Mme Thiffault?
Mme Thiffault (Evelyne) :
J'essaie de penser aux avantages de la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean par
rapport à d'autres régions, là. C'est sûr que la foresterie, c'est profondément
ancré dans le territoire, là, et une bonne foresterie va miser beaucoup sur le
travail d'équipe, puis ça, c'est une des particularités peut-être au Saguenay—Lac-Saint-Jean,
qu'il y a quand même beaucoup de synergie, entre différentes industries, qui
aide à rendre l'industrie forestière plus florissante.
Il y a eu des exemples, bien, de Résolu justement
qui travaillaient avec les municipalités — il me semble que c'est à
Saint-Félicien — qui fournissent la vapeur qui vient alimenter des
serres et autres. Il y a des produits qui se vendent, donc ils viennent
alimenter l'empreinte carbone des aliments qui sont rendus en épicerie. Et
donc, ça, ça prend un esprit communautaire assez fort pour être capable de
développer ce genre de projet là.
Donc, oui, on parle de marchés internationaux,
il y a quelque chose de très local qui soit de passer pour que l'industrie
aille bien, et ça, c'est sûrement un des avantages que la région de
Saguenay—Lac-Saint-Jean peut avoir.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Deux questions.
Je comprends et j'adhère à l'importance qu'on continuait d'être en mesure de
transformer nos produits bruts, le mal de compétitivité pour maintenir la
main-d'oeuvre et nos marchés, qui est essentiel. Vous avez parlé, madame, de
l'importance de garder des usines même s'il risque d'avoir à transformer leurs
façons de faire. Une autre fois, je vous invite d'évaluer la performance
jusqu'à date et la capacité d'utiliser ces installations, de façon moderne, et
adaptées aux changements de l'industrie. Vous êtes optimistes là-dessus aussi…
M. Birnbaum : ...elles
risquent d'avoir à transformer leurs façons de faire. Une autre fois, je vous
invite d'évaluer la performance jusqu'à date et la capacité d'utiliser ces
installations de façon moderne et adaptée aux changements de l'industrie. Vous
êtes optimistes là-dessus aussi?
M. Achim (Alexis) : Oui.
Une seule chose, là : on est très, très performants dans la transformation
du bois de sciage. Puis après, bien, je pense que, là, c'est... Pour les usines
de pâtes et papiers, là, je ne sais pas à quel point... c'est moins mon domaine
de recherche, là, mais je ne sais pas à quel point elles ont été modernisées.
C'est dans ce sens-là, là, que je pense que des investissements, en fait, dans
ces usines-là sont probablement nécessaires. Puis chaque investissement, en
fait, comme on l'a expliqué, là, c'est... à cause du processus divergent...
Puis elles sont un peu la clé de voûte, finalement, ces usines-là, de tout l'ensemble
de la chaîne. Bien, ça me semble être une bonne nouvelle.
Mais est-ce qu'on a les usines de pâtes et
papiers les plus performantes au monde? Certaines sont très, très performantes,
mais on en a qui sont vieillissantes quand même, là. Et donc c'est une réalité,
ça, qui est très, très difficile.
Le Président (M. Lemay) :
Bien. Merci. M. le député, je crois que vous avez une autre question.
M. Birnbaum : Oui, si...
Le Président (M. Lemay) :
Oui, allez-y.
M. Birnbaum : Oui, merci.
Tout, tout ce qui m'emmène à vous inviter à commenter sa recommandation, que
nous avons eue ce matin... Dans le projet de loi actuel, il n'y a nulle part
une exigence que ces investissements de 100 millions de dollars soient en
quelque part associés à l'innovation évaluée et au maintien d'une main-d'oeuvre
adaptée aux nouvelles exigences.
Comment est-ce que vous réagirez à une
telle modification du projet de loi, c'est-à-dire l'exigence que les investissements
contribuent à l'innovation et à la protection de... et au maintien de main-d'oeuvre
dans le secteur?
Le Président (M. Lemay) :
...environ une minute.
Mme Thiffault (Evelyne) :
Oui. Bien, je pense, ça serait vraiment une bonne suggestion. Je ferais même la
suggestion, peut-être, que ça soit l'innovation aussi, en termes environnementaux,
et donc que vous puissiez réaliser les recommandations de faire du secteur
forestier un superhéros de la lutte aux changements climatiques, là. Il y a une
belle occasion que l'industrie forestière puisse contribuer à d'autres
objectifs du gouvernement en termes de transition énergétique puis de lutte aux
changements climatiques, ce qui est lié à l'innovation. Donc, si on améliore
les produits, la façon de faire les produits, on va améliorer l'empreinte
carbone, l'empreinte environnementale, là, des produits.
Donc, il y a peut-être un «wording» à
faire pour que ça soit... que ça vienne contribuer à d'autres missions du
gouvernement en même temps.
Le Président (M. Lemay) :
C'est bien. Donc, ceci complète ce bloc d'échange. Je vais maintenant céder la
parole au deuxième groupe d'opposition. Et, Mme la députée de Mercier, la
parole est à vous.
Mme Ghazal : Merci
beaucoup, M. le Président. Bonjour à vous. Merci d'être ici. D'ailleurs, si vous
êtes ici, c'est grâce à moi. C'est moi qui a mis votre nom sur la liste et qui
a fait que vous avez reçu cet appel.
Moi, dans le fond, je trouve ça
intéressant... vous parlez sur les exigences aussi environnementales, etc.,
parce qu'on a vu aussi que l'usine faisait des investissements pour réduire
aussi son empreinte carbone. Est-ce que vous avez des informations par rapport
à l'empreinte carbone de PF... de Produits forestiers Résolu?
Mme Thiffault (Evelyne) :
Pas spécifiquement. Le secteur forestier en général, mais pas spécifiquement...
Mme Ghazal : Moi, j'ai
2 min 45 s, ça fait que c'est correct...
Mme Ghazal : ...aussi
environnementale, etc., parce qu'on a vu aussi que l'usine faisait des investissements
pour réduire aussi son empreinte carbone. Est-ce que vous avez des informations
par rapport à l'empreinte carbone de... de Produits forestiers Résolu? Pas...
Mme Thiffault (Evelyne) : Pas
spécifiquement. Le secteur forestier, en général, mais pas spécifiquement...
Mme Ghazal : Très bien. Moi,
j'ai 2 min 45 s, ça fait c'est correct, je vais... je voulais
juste savoir si vous en aviez. Mais ils ont dit qu'ils ont fait des investissements
là-dessus. En fait, une des raisons pour lesquelles le gouvernement, selon les informations
qui étaient contenues dans un article qui parlait de ce projet de loi là... ce
qu'ils disent, c'est que la décision du gouvernement, de Québec de confirmer le
bail et de le continuer avec PFR, c'était... c'est vraiment en lien avec le
fait d'implanter la papetière de Kénogami et d'implanter, je veux dire, toute
la fabrication de la fibre cellulosique qui est une matière d'avenir. Donc, je
voulais savoir qu'est-ce que vous pensez, est-ce qu'il y a de l'avenir vraiment
pour cette matière-là?
M. Achim (Alexis) : ...donc
la fibre cellulosique, j'imagine que... c'est ça, vous parlez des filaments de
cellulose, là. Donc, très clairement, oui, il y a un avenir. Et ça, c'est un
milieu que... je peux vous dire, là, que c'est un milieu aussi que c'est très,
très compétitif où est-ce qu'il y a des décisions stratégiques qui sont prises
par différentes industries. Et puis peut-être pour... l'innovation... on sait
globalement où est-ce qu'on va s'en aller. Après ça, les compagnies elles-mêmes
prennent des décisions stratégiques, puis ce n'est pas toujours une garantie de
succès évidemment.
Mais oui, il y a un grand avenir pour ça.
Ce que ça fait, les filaments de cellulose, si on parle bien de la même chose,
là, c'est que ça peut renforcer différents matériaux qui incluent les
plastiques, les bétons. Ça peut même allonger en fait la vie des plastiques et
des bétons, donc de même réduire l'impact environnemental de ces produits-là
qui sont plus néfastes, là. Ça peut créer des matériaux intéressants, il y a
toutes sortes d'applications possibles. Et là il y a vraiment une course à
l'innovation dans l'industrie dans ce domaine-là.
Mme Ghazal : Donc, est-ce
qu'il y a comme un risque aussi que ça ne fonctionne pas finalement? Quand même
qu'il y ait cette usine-là, il y a un risque. Est-ce que vous pouvez vous
avancer là-dedans?
M. Achim (Alexis) : Oui,
bien, je pense qu'en fait le risque zéro, dans ces choses-là, il n'existe pas.
Et puis c'est, évidemment, là, dans des... nous, à l'université, on ne vit pas
ça, là. Mais ce que je constate, dans les compagnies forestières, c'est que la
réalité est dure, est vraiment dure. Puis, bon, des fois... Mais, c'est ça, on
n'accomplit pas grand-chose non plus sans prendre de risque.
Mme Ghazal : Juste curieuse de
savoir : Est-ce qu'avec cette fibre-là... Parce que là vous n'étiez pas
sûr si c'était la même chose que ce que vous parlez, puis peut-être que c'est
la même chose. Qu'est-ce qu'on peut fabriquer? Est-ce qu'on peut fabrique, par
exemple, des masques? Parce qu'on a vu qu'il y a une entreprise française qui a
développé un masque lavable avec de la viscose. Est-ce qu'on peut avec de la
fibre cellulosique... c'est-à-dire avec la cellulose de bois faire de la fibre
qui va aller dans... faire de la viscose? Est-ce que c'est quelque chose de
possible?
M. Achim (Alexis) : Oui, il y
a toutes sortes de produits qui peuvent sortir avec ça. Souvent, ça va être des
composantes qui vont être intégrées dans des masques en mélange avec une pâte
plus normale, par exemple, pour conférer des propriétés un petit peu
différentes. Donc, effectivement, là, c'est des produits qui ont des
particularités parce qu'ils sont très, très fins, mais grands et résistants en
traction, donc ils peuvent changer les propriétés des matériaux...
M. Achim (Alexis) :
...intégrer dans des masques en mélange avec une pâte plus normale, par
exemple, pour conférer des propriétés un petit peu différentes. Donc, effectivement,
là, c'est des produits qui ont des particularités parce qu'ils ont une... ils
sont très, très fins, mais grands et résistants en traction, donc ils peuvent
changer les propriétés des matériaux. Et puis là, bien, je dirais que le défi,
c'est ça, c'est que tout le monde voit des applications potentielles, puis là,
après, bien, là, c'est qu'on rentre en compétition avec d'autres groupes qui
produisent d'autres matériaux, donc ça devient encore plus complexe. Il y a des
opportunités, donc ça demande à des industries de sortir un peu de leur zone de
confort et puis de voir des opportunités stratégiques.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. Achim. Ceci complète ce bloc d'échange. Et je cède maintenant la
parole au troisième groupe d'opposition. M. le député de Jonquière, la parole
est à vous.
M. Gaudreault : Oui. Alors,
merci beaucoup pour vos bons mots sur le Saguenay—Lac-Saint-Jean. Alors, vous
pouvez continuer dans ce sens. Moi, j'aimerais vous entendre davantage sur
l'énergie, les coûts d'énergie dans l'industrie forestière, et comment
estimez-vous que ça vient avoir un impact sur les coûts dans le centre de
production d'être branché directement sur une production hydroélectrique.
• (15 h 40) •
Le Président (M. Lemay) : Mme Thiffault.
Mme Thiffault (Evelyne) :
C'est sûr que comme les autres industries qu'on a au Québec, l'accès à
l'hydroélectricité à faible coût, ça contribue beaucoup à la compétitivité de
nos industries puis c'est le cas aussi pour l'industrie forestière, là. Donc,
d'avoir l'accès de l'hydro à un coût abordable, c'est sûr que ça va contribuer
à sa compétitivité par rapport à d'autres industries à l'échelle mondiale.
Donc, d'un point de vue compétition, d'un point de vue aussi empreinte carbone,
je veux juste en glisser un mot. C'est sûr que ça fait qu'on a des produits du
bois qui ont une empreinte carbone beaucoup plus faible que n'importe où dans
le monde parce que c'est basé sur une énergie entièrement renouvelable. Et ça,
dans les analyses de cycle de vie, on score dans les meilleurs, notamment à
cause de ça.
M. Gaudreault : Donc, la
valeur de l'hydroélectricité, surtout dans le contexte où on doit réduire notre
empreinte carbone avec le mazout, avec le gaz naturel, avec d'autres sources
d'énergie polluantes, la valeur de l'hydroélectricité est en croissance.
Mme Thiffault (Evelyne) : Oui,
effectivement, là, ça va faire... bien, ça fait partie de notre succès jusqu'à
présent, là, dans les dernières décennies, qui fait qu'on a une empreinte carbone
enviable par rapport à d'autres juridictions.
M. Gaudreault : Et ça
contribue à donner un label vert, ce qui est très recherché sur les marchés,
aux produits issus du bois du Québec.
Mme Thiffault (Evelyne) :
Exact.
M. Gaudreault : O.K. Donc, si
l'hydroélectricité vaut plus cher pour toutes ces raisons-là, ce n'est pas un
peu drôle de demander moins de contrepartie d'investissement à une compagnie
qui en profite par rapport à des anciens baux ou des anciennes ententes que...
sur un droit d'exploitation de rivière?
Mme Thiffault (Evelyne) :
Bien, c'est une façon... c'est une forme de soutien qu'on donne à notre
industrie. Puis, il y a une espèce de maillage régional que je vois aussi, là.
Sur un territoire qui produit à la fois de l'hydro et à la fois du bois, de
favoriser le maillage entre ces secteurs-là, bien, il y a quelque chose de très
positif de favoriser ce maillage-là, là...
Mme Thiffault (Evelyne) :
...une forme de soutien qu'on donne à notre industrie. Puis il y a une espèce
de maillage régional que je vois aussi, là. Sur un territoire qui produit à la
fois de l'hydro et à la fois du bois, de favoriser le maillage entre ces...
entre ces secteurs-là, bien, il y a quelque chose de très positif, de favoriser
ce maillage-là, là. Je ne suis pas ferrée en économique, mais c'est ce que je
dirais, là, d'un point de vue de maillage régional. C'est, bien, une position gouvernementale
qui se défend à mon avis, là.
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce que vous voulez rajouter quelque chose?
M. Achim (Alexis) : Oui.
Je comprends en fait ce que vous dites. C'est vrai. Peut-être juste la chose à
préciser, c'est que la prime verte, malheureusement, au niveau financier, elle
ne rapporte pas encore énormément, là. Il y a un petit gain, là, mais... Puis
il faut comprendre aussi que le contexte actuel... Donc, je suis tout à fait d'accord
avec ce que vous dites, sauf que...
M. Gaudreault : Ça va rapporter
éventuellement.
M. Achim (Alexis) :
J'espère. Mais ça fait longtemps qu'on en parle. Puis j'espère que ça va
rapporter éventuellement et puis j'espère que ça va se concrétiser. Mais
sachant aussi que, bon, il y a toute la dispute, là, commerciale avec les États-Unis,
les compagnies forestières, ils vivent une réalité financière difficile. Puis
je dis ça, là, sans porter de jugement, là, sans vouloir les défendre, mais effectivement
ce n'est pas une réalité facile présentement. Mais idéalement ça serait le fun
d'avoir... d'être capable de mettre ça en valeur, là.
Le Président (M. Lemay) :
Bien. Donc, ceci complète ce bloc. M. Achim, Mme Thiffault, je vous
remercie pour votre contribution à nos travaux. Et je vais suspendre quelques
instants afin de permettre au prochain groupe de prendre place.
(Suspension de la séance à 15 h 43)
(Reprise à 15 h 52)
Le Président (M. Lemay) : Ah!
oui, bien sûr.
Alors, je voudrais maintenant souhaiter la
bienvenue aux représentants du syndicat Unifor. Ce p, je crois que, M. McLean,
vous devez vous mettre plus devant votre micro, par le... Et voilà. Merci
beaucoup.
Alors, bien, bienvenue ici, à l'Assemblée
nationale. Vous disposerez de 10 minutes pour faire votre exposé. Simplement
bien vouloir vous présenter ainsi que votre titre, ainsi que les deux
personnes. Ensuite, vous pourrez débuter votre exposé. La parole est à vous.
M. Gagné (Renaud) : Renaud
Gagné, je suis directeur québécois d'Unifor. Je suis accompagné du représentant
national régional, Stéphane McLean.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien.
M. Gagné (Renaud) : Donc, peut-être,
nous... qui nous sommes, se présenter un peu. Donc, on est le plus important
syndicat du secteur privé au Québec et au Canada. On représente 52 000
membres dans la province de Québec, 310 000 à travers le pays. Notre organisation
représente les travailleuses et les travailleurs de plus d'une vingtaine de
secteurs économiques, dont les communications, télécommunications et médias; le
transport aérien, routier et ferroviaire, maritime; les ressources
naturelles : foresterie, mines et fonderies, aluminium et pêches. Dans le
manufacturier, on a l'aérospatiale, véhicules spécialisés et fabrication générale
automobile; les services d'hôtellerie, détail, services généraux et les soins
de santé et l'éducation. Spécifiquement, dans la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean,
le syndicat représente 5 000 travailleuses et travailleurs qui oeuvrent principalement
dans le secteur de la foresterie et de l'aluminium.
Donc, concernant le projet de loi sur la
location d'une partie des forces hydrauliques de la rivière Shipshaw, comme
observations générales, on dit que ce projet de loi, comme son titre l'indique,
vise à encadrer la location des forces hydrauliques, puisque plusieurs
centaines d'emplois de nos membres de notre organisation bénéficient
directement de l'utilisation de ces installations. Il va sans dire que sur le
principe, le syndicat Unifor appuie le projet de loi.
On a, par contre, des observations et des
questionnements. Cependant, comme c'est souvent le cas, le syndicat s'interroge
sur certains éléments, présents ou absents. Nous avons joint un document qui
retrace les article par article de certains de nos commentaires pour plus de
précisions.
De manière générale, nous nous inquiétons
sur la question des emplois, qui n'est pas mentionnée. En effet, on parle des
exigences en termes d'investissement, mais on ne… pas ces investissements au
maintien et à la pérennité des emplois dans les usines mentionnées. Cette
notion devrait apparaître à plusieurs endroits où sont mentionnés les
investissements, par exemple.
Nous croyons que dans certains articles,
ça manque un peu de mordant...
M. Gagné (Renaud) : …sur la
question des emplois qui n'est pas mentionnée. En effet, on parle des exigences
en termes d'investissement, mais on ne… pas ces investissements au maintien et
à la pérennité des emplois dans les usines mentionnées. Cette notion devrait
apparaître à plusieurs endroits où sont mentionnés les investissements, par
exemple.
Nous croyons que dans certains articles,
ça manque un peu de mordant.
Qu'advient-il dans le cas où le locataire ne
fournit pas les documents indiqués à l'article 7, par exemple, ou encore,
l'article 10 pourrait-on prévoir une surveillance pendant toute la période
de location et non pas uniquement à la fin? Sinon quels sont les pouvoirs
réels, etc.? Que se passe-t-il en cas de grève ou de lock-out, et dans ce cas,
dans plusieurs situations? Que se passe-t-il si le locataire doit se placer
sous la protection des tribunaux, faillite ou LACC?
Pour quelle raison l'usine de Dolbeau n'apparaît
pas au paragraphe 10? De manière générale, nous nous inquiétons du fait
que plusieurs articles réfèrent au contrat du bail qui comportera d'autres
conditions non incluses dans les critères du projet de loi et qui sont donc
actuellement inconnues.
De manière plus détaillée, on va peut-être
regarder un document qui a été produit. Donc, à l'article 1, en
particulier, c'est quoi l'interprétation qu'on doit donner ou retenir aux
conditions qu'il juge conformes aux intérêts du Québec? Devrait-on définir
certains critères?
L'article 2, ça nous va.
L'article 3, c'est les mêmes commentaires que l'article 1. À
l'article 4, on présume que le montant de 3 millions, ça reflète le
marché et c'est concurrentiel. En tout cas, on n'a pas de chiffres pour en
parler. À l'article 5, on a plus de commentaires, par contre. Il y a
six remarques. Donc, on n'a aucune définition de qu'est-ce que constitue
un investissement manufacturier structurant. La notion d'emploi de la
main-d'oeuvre, elle est absente, il me semble que c'est majeur par rapport à
cet avantage… hydroélectricité, est-ce qu'on ne devrait pas avoir des emplois,
un plancher d'emploi, entre autres? Troisième élément : dans ces
investissements manufacturiers structurants, on parle de trois usines à
l'article 10. Est-ce qu'on parle de seulement celles-là ou tout
investissement dans… au Saguenay—Lac-Saint-Jean de toutes les installations
PFR? Naturellement, comme il n'y a pas de définition de «structurants», on ne
sait pas c'est quoi. Pourquoi les investissements au point 4, que je
dirais, 390 millions dans l'ancienne loi, sont réduits à
100 millions? Puis c'est quoi le contrôle du ministre pendant la durée du
bail de ces investissements? Parce que c'est juste à la fin qu'on le sait si ça
a marché ou pas. Sixième point : qu'est-ce que qui se passe si jamais
l'entreprise se remet sur le LACC comme on a vu dans le passé?
Article 6, même commentaire. À
l'article 7, sauf la possibilité d'annulation à l'article 10, il me
semble qu'un suivi régulier annuel devrait être soumis pour un… dans la durée
du bail. Parce que là, ce qu'on comprend, c'est juste à la fin qu'on peut
savoir qu'est-ce qui se passe et qu'il y aurait des éléments, là, qui
pourraient demandés.
À l'article 8, on se réjouit que
c'est indiqué que sur la question d'une grève et un lock-out ainsi que toute…
M. Gagné (Renaud) : ...juste à
la fin qu'on peut savoir qu'est-ce qui se passe et qu'il y aurait des éléments,
là, qui pourraient être demandés.
À l'article 8, on se réjouit que c'est
indiqué que sur la question d'une grève et un lock-out ainsi que toute
variation, là, n'exempte pas le locataire de ses obligations. Je ressortais les
articles qui ont paru à l'époque de Rio Tinto dans Le Devoir, et
plusieurs éléments, en tout cas, j'ose espérer que cette question-là, quand on
dit qu'il n'y a pas de... n'exempte le locataire de ses obligations, parce
qu'on voir qu'un peu plus loin la réduction de 50 % du potentiel de
production de l'électricité pourrait faire en sorte qu'on mette fin au bail.
Donc, est-ce qu'il y a un lien entre les deux? Ça serait important de le
savoir.
L'article 9, bien, on pense, encore une
fois, que le marché, ça devrait refléter les conditions de marché.
À l'article 10, ce que je me rappelle... À
l'article 10, bon, je pense que la protection des emplois devrait apparaître là
encore. Puis, encore une fois, comme je mentionnais sur la question de grève et
lock-out, est-ce que ça va entrer dans le calcul du 50 % pour faire en
sorte que... pas donner d'avantage à l'entreprise dans le cas où qu'on aurait
un problème de négociation de renouvellement de convention collective? Et,
finalement, pourquoi l'usine de Dolbeau n'est toujours pas là?
Finalement, 11 et 12, ça va. Article 13.
On trouvait un peu particulier que le gouvernement puisse préalablement
renoncer à la valeur de ces forces hydrauliques là, là, parce que c'est
indiqué : «à moins que le gouvernement y ait préalablement renoncé à
l'expiration du bail le cas échéant». Donc, c'était un peu particulier qu'on
trouvait ça là.
Donc, essentiellement, c'est nos
commentaires par rapport... On a peut-être plus de questionnements. On appuie
parce qu'on représente tellement de membres puis tellement de communautés qui
sont en cause. Je pense qu'il faut s'assurer de l'avantage hydroélectrique pour
continuer à maintenir des emplois dans le secteur des ressources naturelles en
particulier. Merci.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Est-ce que M. McLean, vous voulez mentionner quelque chose? Non, ça
va? Donc, nous sommes maintenant prêts à passer à un bloc d'échange avec la
partie du gouvernement. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Julien : Oui, merci, M. le
Président. Merci, messieurs, d'être ici aujourd'hui avec vos commentaires ou
certains questionnements qu'on va certainement analyser, quoiqu'on s'est déjà
penchés sur certains de ceux-ci, mais qu'on va aller plus loin, là,
éventuellement.
• (16 heures) •
Ce matin, la mairesse a parlé d'un
plancher d'emploi, le préfet de la MRC a parlé d'un plancher d'emploi, vous en
parlez. Bon, d'autres intervenants ont mentionné que le secteur forestier
spécifiquement également, là, ce qui a trait à la production de papier, bon,
Alma également, Kénogami. Il faut comprendre qu'on est à la poursuite avec le
projet de loi, naturellement, effectivement, là, en 1998, il y a une loi qui a
été adoptée, une première phase de 10 ans qui était déjà prévue à
390 millions, une deuxième phase de 10 ans qui était déjà à l'époque
prévue dans la loi de 250 millions, qui nous amenait...
16 h (version non révisée)
M. Julien : …Alma, également,
Kénogami. Il faut comprendre qu'on est à la poursuite, avec le projet de loi,
naturellement, effectivement, là, en 1998, il y a une loi qui est adoptée, une
première phase de 10 ans qui était déjà prévue à 390 millions; une deuxième
phase de 10 ans qui était déjà, à l'époque, prévue dans la loi, de
150 millions, qui nous amenait jusqu'à fin 2021. Puis là, on est
comme… on continue. Et naturellement l'industrie forestière, dans les
intervenants qu'on a eus, même ceux, en fin de compte, de l'Université Laval,
en recherche… l'industrie forestière, comme on dit, n'est plus dans le trèfle
jusqu'aux genoux, là, tu sais, la demande a fortement chuté pour les produits à
Alma et Kénogami. Et, dans ce contexte-là, bien, on vient faire un lien avec les
investissements puis le maintien des activités.
À l'époque, en 1999, ça n'a pas été mis à
l'intérieur de la loi, là, c'était le Parti québécois, à l'époque, là, un
plancher d'emplois. Et là je m'interroge, parce que PFR, Produit forestier
Résolu, dans sa globalité, à l'époque, avait 14 000 employés,
aujourd'hui, ils en ont 7 000 employés. Dans une perspective, en fin
de compte, d'innovation, d'automatisation, d'investissements pour être
concurrentiel, qui sont les enjeux de l'industrie, comment on viendrait fixer
le plancher d'emplois pour qu'il soit cohérent avec, oui, le maintien de cette
industrie-là dans la région, mais également la compétitivité? Puisqu'on
l'observe, il n'a pas été mis initialement, puis effectivement, là, c'est
50 % de moins d'emplois dans le secteur par rapport à Produit forestier
Résolu. Alors, comment on peut envisager qu'ils seraient en mesure de le faire?
Le Président (M. Lemay) :
M. Gagné.
M. Gagné (Renaud) : Bien,
dans les faits, toute… l'usine de Saint-Félicien, entre autres, c'est le
poumon, quasiment, on va dire, du Saguenay—Lac-Saint-Jean, il y a toute la
question de la chimie verte, il y a tellement d'éléments qui peuvent être
développés à partir de cette usine-là, qui pourraient être ajoutés, en valeur
ajoutée, là, de différents produits, que ce soit le cristal de cellulose, il y
en a une multitude qui sont déjà développés. Naturellement, l'application, dans
le marché, on pourrait construire des pneus, on pourrait remplacer l'acier puis
l'aluminium, là, en plus, combiné à ça, ce qu'on peut faire avec la fibre de
bois, bien, je pense qu'on peut ajouter à ça. Il y avait des études qui ont été
faites pour repartir la machine n° 6, de mémoire, à Kénogami, il y avait
peut-être moins d'intérêt, là.
Puis, quand on regarde les possibilités de
plancher d'emplois, il y a du développement à faire, il faut les associer,
parce que, si on ferme une machine puis qu'on développe dans autre chose, il
faut garder un certain ratio. Je comprends que la technologie va remplacer plusieurs
emplois dans certains cas. On avait un problème de recrutement de
main-d'oeuvre, mais toute l'industrie forestière est intégrée, puis il faut que
ça marche ensemble. Donc, moi, je pense qu'il y a de la place. Là, on est en
train de fermer la Côte-Nord parce que la papetière est fermée, tu sais, fermer
Thurso, l'usine de Thurso est fermée, bien, il y a 14 scieries qui en
dépendent. Donc, comme est-ce qu'on deal avec ça? Il faut rattacher le nouveau
développement…
M. Gagné (Renaud) :
...toute l'industrie forestière est intégrée, puis il faut que ça marche ensemble.
Donc, moi, je pense qu'il y a de la place. Là, on est en train de fermer la Côte-Nord
parce que la papetière est fermée. Tu sais, fermer Thurso... L'usine de Thurso
est fermée. Bien, il y a 14 scieries qui en dépendent. Donc, comme est-ce
qu'on deale avec ça? Il faut rattacher le nouveau développement à ça, puis ça
existe.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : ...également,
puis là vous l'avez dit à deux, trois reprises, puis je l'avais lu également
dans votre mémoire, là, puis ça m'interpelle un peu. Vous dites : Pourquoi
on n'intègre pas Dolbeau? Alors, moi, j'avais le réflexe hier... ou bien ce
matin, en discutant de ça avec mes collègues... Bien, écoutez, on dit qu'ils
doivent investir 100 millions dans les 10 prochaines années. Bien,
rajouter des possibilités, ça enlève de la pression sur Résolu. Dans le sens
que, si je dis à Résolu : Tu as 100 millions à mettre n'importe où,
partout dans le monde, c'est moins contraignant que dire que c'est au Saguenay—Lac-Saint-Jean,
puis c'est moins contraignant de le dire que c'est dans ces trois éléments-là.
Parce qu'ils vont continuer d'investir ailleurs, mais, quand on ouvre, en fin
de compte, cette possibilité-là, probablement, que si je la propose à PFR,
dire : Bien, on va rajouter aussi Dolbeau. Bien, il va dire : O.K. Parce
qu'en réalité c'est 100 millions qu'il y a à mettre, alors j'ai rajouté
des possibilités d'investissement ailleurs. C'est... Comment ça deviendrait une
contrainte?
M. Gagné (Renaud) :
...le chiffre de 100 millions versus 290 millions. Parce que, quand
on a redémarré l'usine de Dolbeau, ça a été tout qu'un conflit avec Kénogami,
parce que c'est mes membres dans les deux places, et le marché était tel, donc,
les gens de Kénogami pensaient qu'on était — excusez
l'expression — en train de les fourrer en redémarrant Dolbeau, et
vice versa.
Donc, quand on le regarde dans le scénario
global régional Saguenay—Lac-Saint-Jean, je pense... Bon, le montant de
100 millions, ce n'est pas moi qui l'a déterminé. Est-ce que c'est assez,
est-ce que c'est suffisant, si on ajoutait Dolbeau? Parce que, quand on ferme
un de ces usines-là, bien, on risque de se faire enlever le bail ou de mettre
fin au bail. Le ministre a le pouvoir de mettre fin. Donc, la question est de
savoir : Est-ce qu'il ne devrait pas y avoir plus d'argent investi puis
les garder dans le giron?
M. Julien :
Actuellement... Puis je sais que mon collègue va avoir une question, il me
reste deux petites questions avant.
Actuellement, 100 % de l'énergie
produite, là, un TWh représente à peu près deux tiers de l'énergie nécessaire
pour Alma et Saint-Félicien. Donc, on vient mettre en réalité certains
déclencheurs, où on dit : Si vous n'utilisez pas 50 % du potentiel,
qui est un TWh, là, bien là, on pourrait. Mais actuellement ils utilisent
100 % puis ils en auraient encore besoin de plus, là, pour... juste pour
Alma et Kénogami.
Mais vous avez mentionné... On aimerait
ça, en réalité, que tous les projets investis soient suivis au jour de
l'investissement plutôt qu'à terme. D'un autre côté, on met en place, à
l'intérieur du projet de loi, on dit qu'il y a une pénalité de
25 — elle était de 20 % antérieurement — de 25 %
qui serait faite...
M. Julien : ...on aimerait en
réalité que tous les projets investis soient suivis au jour de l'investissement
plutôt qu'à terme. D'un autre côté, on met en place à l'intérieur du projet de
loi, on dit qu'il y a une pénalité de 25... elle était de 20 %
antérieurement, de 25 % qui serait faite si l'investissement n'était pas
fait, puis ont met aussi une clause d'indexation... pas d'indexation, ce n'est
pas le bon terme, d'augmentation de l'investissement de 8 % par année. C'est-à-dire
que si tu mets 1 $ à l'an un, pour équivaloir, c'est 1,08 $ l'an
deux, 1,17 $ l'an trois... puis à l'an 10, s'ils décidaient de mettre
100 millions à l'an 10, l'équivalent du 100 millions du projet,
il faudrait qu'ils mettent 100 millions fois 1,08 exposant 10, c'est
plus que le double du montant, puisqu'on a un 8 % par année de... pas de
pénalité, mais d'augmentation du coût qu'on avance dans le temps.
Donc, c'est une double pression qu'on met
sur PFR, c'est de dire : si tu n'es pas en bout de course, on n'est pas
capables de faire une démonstration que tu as investi, c'est 25 % que tu
dois payer en pénalité puis 25 % du montant qui serait observé à terme.
Donc, ils ont tout intérêt à investir, alors pourquoi on s'obligerait à faire
l'effort continu considérant que ces pénalités-là sont somme toute très
convaincantes pour les obliger à investir?
Le Président (M. Lemay) : M.
Gagné.
M. Gagné (Renaud) :
...l'entreprise a déjà été sous la protection des créanciers. On sait que l'industrie
est un peu en difficulté, donc si on ne prend pas des virages vers des nouveaux
créneaux ou vers des nouveaux produits, on continue de s'enfoncer
tranquillement pas vite et on peut se ramasser 10 ans plus tard en
situation de faillite. On voit dans d'autres provinces, là, pour ne pas le
nommer en Colombie-Britannique avec Catalyst qui est sur la protection des
créanciers. On va vu ce que ça a fait dans les régimes de retraite. Donc, si on
a un suivi plus régulier, il me semble qu'il y a un plan d'investissement de
relance à laquelle on peut suivre les marchés puis il me semble que le
développement devrait se faire au fur et à mesure, là, qu'on ait plus de
vision.
M. Julien : Donc vous estimez
que PFR a des enjeux financiers, pas en difficulté, mais plus précaires, qui
nécessiteraient un suivi plus régulier. Est-ce que c'est la même chose il y a
20 ans? PFR était-il dans la même situation il y a 20 ans?
M. Gagné (Renaud) : Il y a
20 ans, on ne pensait pas que l'industrie était dans la même situation,
là.
M. Julien : ... de ça, parce
que naturellement qu'on dit l'investissement de 100 millions versus
390 millions il y a 20 ans, c'est qu'on regarde l'industrie comment
ça va, puis on dit : Bien, écoutez, là, 390 millions à l'époque là,
quand l'entreprise, comme je dis, était dans le trèfle jusqu'aux genoux, versus
ce qu'on observe dans l'entreprise... dans l'industrie forestière au Québec par
rapport à sa concurrence, puis vous le dîtes vous-même, là, qu'il y a des
enjeux même de... ça ne permettrait de nous assurer que s'ils font défaut un
jour... faillite, bien, qu'on n'ait pas tout perdu. Est-ce que vous pensez
qu'aujourd'hui la situation est plus précaire qu'il y a 20 ans pour PFR?
M. Gagné (Renaud) : Bien,
officiellement dans le papier journal, je dirais que oui. Mais, si on regarde
les besoins, c'est où la demande? Dans le carton. Quand il y a eu du virage
chez Kruger pour repartir sa machine à papier journal, hein, sur le carton, la
demande de carton, elle est immense. Pourquoi? Parce que les gens achètent en
ligne puis ça prend beaucoup de carton.
Dans le papier tissu, là, bien là, on...
M. Gagné (Renaud) : ...je
dirais que oui. Mais, si on regarde les besoins, c'est où la demande? Dans le
carton. Quand il y a eu du virage chez Kruger pour repartir sa machine à papier
journal, hein, sur le carton, la demande de carton, elle est immense. Pourquoi?
Parce que les gens achètent en ligne puis ça prend beaucoup de carton.
Dans le papier tissu, là, bien là, on est
en train de cesser un peu partout dans toutes les villes du Québec, le
Publi-Sac, là, que les gens peuvent... les plus... les moins nantis qui n'ont
pas accès à Internet ou qui n'ont pas de tablette pour commander en ligne,
bien, ils se servent de ça. Bientôt, il va falloir importer du journal, du
vieux journal de je ne sais trop où, du vieux papier pour être capable de faire
du papier tissu. Papier de toilette, on en a besoin. Puis, on a vu avec la
COVID comment est-ce qu'on a besoin de papier. Mais partout, on en utilise moins,
mais on va recycler quoi tantôt? Ça va prendre un petit peu plus de fibre.
Donc, il va falloir continuer à faire de la pâte pour être capables de produire
ces produits-là, là, le carton, le papier.
• (16 h 10) •
Papier journal, c'est certain que quand on
ferme tous les restaurants de l'Amérique du Nord ou presque, deux, trois
journaux chez Tim Hortons à gauche, à droite, bien, c'est certain qu'on ne peut
pas produire. L'Inde importe 70 %. Pourquoi? Parce que le monde est chez
eux confinés, ils ne sortent pas. Ça fait que ça, il va avoir une petite
reprise. Puis, je pense qu'il faut continuer, mais il faut prendre le virage,
d'où les investissements à court terme. Pas au bout de 10 ans, parce que, si on
laisse... on va fermer usine par usine.
M. Julien : Mon collègue avait
des questions.
Le Président (M. Lemay) : Oui,
c'est bien. Donc, j'avais les deux collègues même qui avaient des questions. Je
vais commencer avec le député de Bourget. Allez-y, M. le député de Bourget, la
parole est à vous.
M. Campeau : Merci. Merci
d'être ici aujourd'hui. Je pense que c'est important que vous y soyez. Les
usines que je connais en particulier, c'est La Tuque et Thurso. Dans le
cas de La Tuque, par rapport au moment où j'y ai travaillé, ils font le
même tonnage avec la moitié d'employés. Puis, dans le cas de Thurso, bien, ils
ont gardé le même nombre d'employés puis ils ont quasiment doublé le tonnage
pour finalement fermer. Alors, c'est n'est pas que je ne suis pas sympathique à
l'idée d'un plancher d'emplois, mais ces chiffres-là, ça ne va pas avec un
plancher. Ça va mal d'aller parler de ces deux choses-là ensemble. Avez-vous
regardé la situation de ce point de vue là? De voir qu'un plancher d'emplois,
dans la situation actuelle, est-ce que c'est faisable? Est-ce que c'est viable?
Le Président (M. Lemay) : M.
Gagné.
M. Gagné (Renaud) : Bien,
dans les faits, si on ferme une usine puis qu'on coupe 100 jobs ou 125 jobs,
c'est bien différent que faire un changement technologique. Il y a des
provisions dans les conventions collectives qui font en sorte que les gens vont
pouvoir quitter avec des programmes soit de pré-retraite ou ce qui est déjà
prévu. Puis ça, je pense que ça existe partout, depuis des lunes qu'on vit avec
ça. Quand on dit : On rattache les emplois, c'est que, si on ferme une
usine complétement puis qu'on vient de scrapper 125 emplois, c'est bien
différent que des changements technologiques.
M. Campeau : Ce matin, PFR est
venu nous parler du fait — et j'avoue que j'ai été surpris,
j'aimerais avoir votre opinion — qu'ils ont de la misère à trouver
des employés au Saguenay—Lac-Saint-Jean. À certains moments, ils ont de la
difficulté. Est-ce que vous avez vu ce genre de situation là? J'ai été surpris
de ça.
Le Président (M. Lemay) : M.
Gagné.
M. Gagné (Renaud) : Oui...
M. Campeau : Ce matin, PFR est
venu nous parler du fait — et j'avoue que j'ai été surpris, je
voulais avoir votre opinion — qu'ils ont de la misère à trouver des
employés au Saguenay—Lac-Saint-Jean. À certains moments, ils ont de la
difficulté. Est-ce que vous avez vu ce genre de situation là? J'ai été surpris
de ça.
Le Président (M. Lemay) : M.
Gagné.
M. Gagné (Renaud) : Oui. Oui,
c'est possible dans certains cas. Il y a différentes raisons. Des fois, c'est
les relations de travail qui sont en cause. Les conditions de travail peuvent
être en cause aussi, là, parce qu'on est en compétition avec les alumineries,
avec l'Hydro-Québec. Donc, c'est sûr que dans certains corps de métier on a
plus de difficulté à les garder. Si j'ai un... je m'en vais, je ne sais pas,
moi, dans une aluminerie, puis un mécanicien gagne 45 $ de l'heure versus
32 $, 33 $, bien, peut-être qu'il... quand il a moins de cinq ans de
service, il peut être tenté d'améliorer son sort, là. Puis la question de
stabilité, bien, on... même si c'est difficile dans l'aluminium avec la taxe
qu'on a là, les gens ont peut-être plus d'espoir d'avoir plus d'avenir. Donc,
c'est sûr que les investissements qu'il y a eu à Saint-Félicien, bien, ça nous
rassure. Moi, quand on investit en quelque part, là, on ne peut pas demander
mieux pour... Si une scierie est plus performante, puis qu'on est capable de
rester en business, bien, nous, on sauve les emplois. C'est comme ça qu'on
travaille.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Sur ce, je vais maintenant céder la parole au député de Lac-Saint-Jean.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Bonjour. Merci, content de vous recevoir. Je comprends aussi toutes vos
interrogations, puis on sait que ce n'est pas un contexte facile pour personne.
Mais, moi, ma question, c'est... Vous avez beaucoup d'interrogations, mais,
moi, je m'interroge aussi... le rôle aussi que vous avez, quel rôle pour
permettre à l'entreprise, à l'industrie d'être plus performante, mais surtout
aussi le rôle pour lui permettre de s'adapter vers des nouveaux marchés aussi,
des marchés prometteurs. Tu sais, j'aimerais vous entendre un peu, parce que
vous avez sûrement un rôle à jouer dans tout ça aussi, là.
M. Gagné (Renaud) : Bien, c'est-à-dire,
vous savez, on s'assure d'un suivi. Moi, je siège au conseil d'administration
du Fonds de solidarité, et naturellement on discute de plein de produits de
relance dans différents secteurs de... Et le secteur forestier... Je suis aussi
au conseil d'administration de Solifor, donc — c'est le bras
financier forestier du fonds — donc, c'est sûr qu'on est à l'affût de
tout ce qui se fait puis que... la technologie, puis vers les nouveaux
produits. Naturellement, il faut une volonté d'investissement, parce que c'est
toujours plus facile de rester dans ce qu'on connaît. Donc, je produis de la
pâte, je ne ferai pas d'autre chose. Mais est-ce qu'on doit faire d'autres
choses? La réponse, c'est oui, parce que, si on ne prend pas ce virage-là à
moyen terme, bien, on va un peu disparaître, là. Ça fait que c'est dans ce
sens-là, moi, que je pense que nous, à chaque fois qu'on a une chance de parler
à nos membres... Puis pas rien que... Je vous parlais de Publi-Sac, là. C'est
important, Publi-Sac, là, mais... Quand on fait des réunions... Moi, je fais
des réunions à Québec ou à Montréal. Ils ne sont pas... Ils n'ont pas la même
vision de la foresterie qu'on a au Saguenay—Lac-Saint-Jean, là. Donc,
l'importance de... économiquement, ce que ça donne dans toutes les communautés,
c'est 60 000 emplois, le secteur forestier au Québec. Il me semble qu'on
exploite la forêt de façon... en tout cas, pour moi, là, à peu près la
meilleure façon de le faire, au Québec, au monde. Donc, je pense qu'il faut...
M. Gagné (Renaud) : ...économiquement,
ce que ça donne dans toutes les communautés, c'est 60 000 emplois, le
secteur forestier au Québec. Il me semble qu'on exploite la forêt de façon, en
tout cas, pour moi, là, à peu près la meilleure façon de le faire au Québec, au
monde. Donc, je pense qu'il faut aller de l'avant. Puis on a un outil qui
est... C'est cette puissance hydroélectrique qu'on peut exploiter. Bien, il
faut que ça soit mis au service de la population pour que ça continue de
développer puis assurer la pérennité à long terme.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député, vous pouvez poursuivre.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Parce que tout à l'heure vous mentionniez aussi que vous étiez un petit peu
pris dans un conflit à Kénogami et Dolbeau, tout ça, mais vous êtes conscient
que dans le projet de loi l'investissement, ça regroupe l'ensemble des usines,
dont Dolbeau. Vous êtes conscient de ça aussi, là. Ce n'est pas une usine en
particulier, là.
M. Gagné (Renaud) :
L'idée, c'était de comprendre, par rapport à la définition d'élément
structurant, est-ce que c'est l'ensemble des usines de PFR ou on parle des
300 millions liés à ces trois usines là.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Parce que, dans le projet de loi, quand on mentionne, on sait que c'est
Kénogami et Alma qui est alimenté, là, par le barrage sur la rivière Shipshaw
dont on parle. Mais quand vous mentionnez qu'ils sont, tu sais, ils ne sont pas
compris, bien, ils sont compris dans l'ensemble de l'investissement à Dolbeau.
Ils font partie de l'ensemble.
Le Président (M. Lemay) :
M. Gagné.
M. Gagné (Renaud) : Si,
un exemple, on met 25 millions pour la scierie à La Doré, est-ce que ça
compte dans le 100 millions ou ça ne compte pas?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Actuellement,
en fin de compte, le projet de loi mentionne plus en réalité la région
administrative du Saguenay—Lac-Saint-Jean.
M. Gagné (Renaud) :
Bien, c'est pour ça que quand, nous, on pose la question sur c'est quoi la
définition d'investissement...
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Sauf que le
maintien des activités, ça, c'est autre chose. Alors, Alma, Kénogami, c'est
dans cette perspective-là de maintien des activités, mais l'investissement est
nommément plus large, là, est nommée en fin de compte, là, le maintien, mais
Saguenay—Lac-Saint-Jean, région globale pour l'investissement.
M. Gagné (Renaud) :
Donc, si on ajoute Dolbeau dans les éléments pour non-fermeture par rapport au
bail, ça vient sécuriser un peu plus les emplois de ces gens-là.
M. Julien : C'est dans
cette perspective-là que vous voulez, vous, rajouter Dolbeau par rapport à
non-fermeture.
M. Gagné (Renaud) :
Bien, je pose la question, là, pourquoi qu'il n'est pas là. C'est... Y a-tu un
lien parce qu'une va fermer à un moment donné ou...
Le Président (M. Lemay) :
Ça complète ce bloc d'échange. Je dois maintenant céder la parole à
l'opposition officielle. M. le député de D'Arcy-McGee, la parole est à vous.
M. Birnbaum : Merci, M.
le Président. Écoutez, pour compléter cette discussion-là, je ne suis pas issu
de la région, mais me semble que c'est une question tout à fait pertinente.
Comment ça se fait qu'il y ait une quatrième usine qui n'est pas mentionnée?
Alors, la question me frappe comme pertinente. Je veux poursuivre nos
discussions sur l'emploi. Évidemment, c'est... Ça vous motive chaque jour et ça
alimente vos activités en défense à vos membres. Et je trouve ça important de
renverser...
M. Birnbaum : …mentionnait,
alors la question me frappe comme pertinente.
Je veux poursuivre nos discussions sur
l'emploi. Évidemment, ça vous motive chaque jour, ça alimente vos activités en
défense à vos membres, et je trouve ça important de renverser cette tendance de
dire que, bon, maintien de l'emploi, un plancher, tout ça est à quelque part un
obstacle, évidemment, un but souhaitable, mais comme un obstacle au
développement économique. C'est un petit peu drôle de le dire. Vous l'avez dit,
monsieur, à juste titre, qu'il y a des nouveaux marchés à exploiter dans cette
industrie en grande difficulté, on en convient, mais des nouveaux marchés à
exploiter. Un signal et une chose concrète pour démontrer notre intention
d'exploiter ces marchés, c'est de dire que nous aurons besoin d'une
main-d'oeuvre experte et issue de la région pour en faire.
Pour en poursuivre dans cette
discussion-là, j'aimerais juste vous demander de nous dresser un portrait de la
situation des derniers cinq, 10 ans en termes de main-d'oeuvre et
collaboration entre Unifor et PFR. Comment vous qualifierez les relations de
travail en général dans cette période qui aura été assez dynamique et difficile
avec les marchés qui changent et tout ça de deux points de vue : la
performance, la façon de faire de PFR et de vous… je vous invite de vous…
autoévaluation de votre collaboration en sachant qu'il y a des changements qui
s'imposent dans un marché si incertain que ça? Comment ça va, les derniers
cinq, 10 ans en termes de relations de travail entre vous et PFR?
Le Président (M. Lemay) :
M. Gagné.
• (16 h 20) •
M. Gagné (Renaud) : On… les
relations de travail sont bonnes. On est obligés de dire qu'elles sont bonnes,
mais il y a un contexte difficile. Pourquoi on a passé à travers la crise
financière immobilière? Et quand les gens… l'instabilité, là, mis à pied,
rentrent au travail, travaillent, ne travaillent pas, on l'a vécu, les années 2009‑2010
et suivantes, là. Donc, c'est sûr que les ambassadeurs, les travailleurs de ces
usines-là, lorsqu'ils parlent à leurs enfants, leurs voisins, leurs ci, leurs
amis, bien, ils vont coter le risque de l'emploi, la stabilité. Nous, on a toujours
prêché pour la stabilité et d'ailleurs, je pense qu'on a fait notre part, on a
sauvé les régimes de retraite là-dedans. C'est les actifs qui ont accepté de
payer de leur poche pour que les retraités ne soient pas amputés.
Donc, quand on fait ça, ce n'est pas parce
qu'on n'a pas que des mauvaises relations de travail. On avait… on est
conscients du besoin de l'emploi puis on veut continuer d'avancer, avancer vers
d'autres créneaux. Donc, ça prend beaucoup d'investissement, ça prend une
vision, et nous, ça fait des années qu'on le dit : Il faut prendre le
virage. Donc, c'est toujours intéressant lorsqu'on voit des investissements. Il
y en a eu à Saint-Félicien sur les questions environnementales pour assurer la
pérennité de l'usine, il ne faut pas la laisser décliner. Donc, les
installations, il faut faire autre chose. C'est ce qu'on dit, c'est ce qu'on
souhaite.
M. Birnbaum : Maintenant…
M. Gagné (Renaud) : …années
qu'on le dit, il faut prendre le virage. Donc, c'est toujours intéressant
lorsqu'on voit des investissements, il y en a eu à Saint-Félicien sur les questions
environnementales pour assurer la pérennité de l'usine, il ne faut pas la
laisser décliner. Donc, les installations, il faut faire autre chose, c'est ce
qu'on dit, c'est ce qu'on souhaite.
M. Birnbaum : Maintenant, il y
a un des intervenants de ce matin qui a proposé qu'en dedans du projet de loi,
qu'on parle de 100 millions, etc., qu'il y a ait des exigences d'innover,
de répondre, comme on dit au marché mondial qui change aux conditions de
concurrence très difficiles avec la Chine et le bois de main-d'oeuvre avec le États-Unis,
entre autres. Et que, comme je dis, qu'il y ait un libellé, dans le projet de
loi, qui exige qu'avec le 100 millions d'investissement qui est mesurable
en quelque part, il y a une reddition de comptes en quelque part, qu'il y ait
une obligation d'innover et de démontrer que l'industrie va innover en Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Comment vous réagissez à un tel propos?
M. Gagné (Renaud) : Je me
répète, on ne peut pas être contre la vertu, c'est clair que toutes les questions
de l'innovation… et d'ailleurs le programme… il y a des sous beaucoup dans
l'innovation. Donc, je pense qu'il faut utiliser ça plus, le 100 millions,
pour justement faire aller vers des nouveaux produits, des nouvelles niches.
Et, à mon point de vue… de Saint-Félicien, il y a vraiment l'outil… parce que
la décomposition, la chimie verte de la fibre de bois, c'est incroyable ce qui
va pouvoir être développé.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci, M. le
Président. Pour boucler la discussion sur la notion de plancher d'emploi, deux
choses, je vous invite d'en élaborer, de nous parler de comment ça pourrait
être inséré dans le projet de loi, comment on quantifierait ça. Est-ce que ce
serait dépendant sur l'état du marché dans la durée de l'entente? Comment est-ce
que vous proposez d'insérer ça? Et je vous invite de défendre la notion, comme
je dis, en termes de développement économique. En soi, de protéger les emplois,
c'est tout à fait légitime et louable, mais en quoi de mettre un plancher, dans
un tel projet de loi, risque de faciliter le développement économique et pas de
le freiner?
Le Président (M. Lemay) : M.
Gagné.
M. Gagné (Renaud) : Sur la question
du plancher d'emploi comme tel, de façon strictement statique, là, j'en parlais
tantôt, s'il y a des changements technologiques qui font en sorte que deux
salles de contrôle, on les combine dans une, avec la technologie, que c'est
plus facile avec les ordinateurs puis l'automation, puis l'intelligence
artificielle d'opérer, bien, on est conscients que, normalement, dans nos
conventions collectives, c'est exclu…
M. Gagné (Renaud) : ...s'il y
a des changements technologiques qui fait en sorte que deux salles de contrôle,
on les combine dans une, bien... avec la technologie, que c'est plus facile,
avec les ordinateurs puis l'automation, l'intelligence artificielle, d'opérer,
bien, on est conscients que, normalement, dans nos conventions collectives,
c'est exclu. Quand on parle de sécurité d'emploi, dans nos conventions
collectives, c'est ça. S'il y a ces investissements-là, bien, ça fait partie du
normal. Donc, quand on parle des trois usines protégées puis de, tantôt...
Quand je dis Dolbeau, c'est quatre usines, puis actuellement il y a
l'équivalent de 600 employés. Bien, il y a au moins 600 emplois qui sont reliés
à ça. Si on ferme une de ces usines-là, bien, il en tombe 100, 150. Alma est
peut-être la plus grosse, il y a trois machines, mais les autres sont au
minimum. Il y a une machine, il y en avait deux dans chaque, il y en a une qui opère.
Là, il y en a trois à Alma, de façon temporaire. Elle a été repartie, parce que
Catalyst a perdu les commandes dans l'Ouest.
Donc, quand on regarde ça, on se
dit : Bon, bien, qu'est-ce qu'on veut protéger? Est-ce qu'on veut protéger
tous les emplois de toutes les scieries parce que la technologie change, ou
dans les opérations forestières? Est-ce qu'on va, avec des drones, opérer pour
faire la coupe de bois dans un bureau? On serait capable de faire ça très
bientôt, mais les emplois, on sait qu'ils vont changer. Mais il faut qu'il y
ait des emplois de reconnus, il faut que, dans un projet de loi, le
gouvernement donne un avantage en création d'emplois et puis au maintien
d'emplois.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. M. le député de Laval-des-Rapides, la parole est à vous.
M. Polo : Merci beaucoup. Au
niveau de... Ici, parmi certaines des questions et des observations que vous
avez identifiées, notamment la question de grève ou de lock-out, vous
souhaitez, bien sûr... à titre d'institution syndicale, vous souhaitez que ce
soit indiqué clairement : Que se passe-t-il dans une situation où est-ce
qu'il y aurait une grève ou un lock-out?
M. Gagné (Renaud) : ...parce
qu'on a eu le dossier d'ABI, récemment, on a vu ce qui s'est passé. On a eu le
dossier d'Alma à l'époque. Donc, ça ne peut pas être un avantage pour l'entreprise,
s'ils imposent un lock-out, de ne pas rencontrer ses obligations. Donc, s'il y
a des redevances à payer, s'il peut être pénalisé, il doit être traité de la
même façon, parce que.... certainement pas une force majeure comme on a vu dans
ABI. Donc, ça, pour nous autres, là, c'est important qu'il n'y ait pas... Parce
que, dans un paragraphe, on dit qu'il va devoir continuer à maintenir ses obligations,
mais est-ce qu'il y a des exclusions ailleurs? Je voulais juste m'en assurer,
qu'on ne soit pas pris, dans une situation future. Ce n'est pas souhait ou
souhaitable, mais on ne sait jamais quand ça arrive.
M. Polo : Puis compte tenu de
l'historique de l'entreprise, est-ce que ça vous motive à ne pas juste donner
un exemple d'une autre entreprise, mais... compte tenu de l'historique que
l'entreprise a vécu par le passé, est-ce que ça vous motive à ce que ce soit
particulièrement indiqué dans le projet de loi?
M. Gagné (Renaud) : Bien,
c'est parce qu'à un moment donné, le dernier conflit remonte en 1998, là. Donc,
à date, nos conventions collectives sont renouvelées jusqu'en 2022. L'avenir,
dépendamment qui sera...
M. Polo : ...par le passé,
est-ce que ça vous motive à ce que ce soit particulièrement indiqué dans le projet
de loi?
M. Gagné (Renaud) : ...à un
moment donné, le dernier conflit remonte en 1998, là. Donc, à date, nos
conventions collectives sont renouvelées jusqu'en 2022. L'avenir, dépendamment
qui sera président de cette entreprise-là, on ne le sait pas, les relations de
travail des fois ça va super bien, puis, woups, un nouveau dirigeant arrive,
puis ça prend l'autre bord. Donc, ça, on ne le sait jamais, là.
En 1998, on a négocié depuis 40 ans tout
le monde à la même table pour faire ce qu'on appelle un règlement modèle. 98,
l'entreprise avait décidé que c'était usine par usine, on ne négociait plus ensemble.
Puis on a eu six mois de conflit pour ça. Donc, ça fait quand même longtemps,
mais quelqu'un avait décidé, un beau matin, qu'on changeait les règles du jeu
puis on a eu un problème.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député. Tout va bien? Très bien. Donc, à ce moment-ci, on va céder la parole
à la députée de Mercier pour son bloc d'échange.
Mme Ghazal : Merci, M. le
Président. Merci pour votre présentation. À plusieurs reprises, je vous ai
entendu dire que c'est important d'innover, justement, comme mon collègue aussi
posait la question là-dessus, que des fois on a des habitudes, puis c'est plus
facile de faire ce qu'on sait faire. Il faut qu'il y ait cette volonté-là. Il y
a eu le président tout à l'heure qui est venu nous parler de Résolu et qui
aussi a parlé d'investissements qui ont été faits. Le gouvernement aussi a...
une des choses qui est écrite dans les articles, c'est... par rapport à ce projet-là,
c'est qu'à la papeterie de Kénogami il va y avoir de la production de fibre
cellulosique, il y a un avenir, etc. Est-ce que vous trouvez que l'entreprise
investit suffisamment en innovation?
Le Président (M. Lemay) :
M. Gagné.
M. Gagné (Renaud) : Moi, je
pense qu'il devrait y en avoir davantage parce qu'il y a des programmes qui
peuvent être utilisés aussi et combinés à ça. Naturellement, quand on gère des
crises, bien, c'est une par derrière l'autre, là. On a la crise du bois
d'oeuvre, on a ci, on a ça, puis on est dans plusieurs créneaux. Donc, on a
peut-être plus de difficulté à se concentrer vers le développement, mais je
pense que c'est fondamental, il faut vraiment miser là-dessus.
Mme Ghazal : Donc, il y a eu
des questions par rapport à l'emploi, qu'il faudrait peut-être exiger un
plafond d'emploi. Est-ce qu'il faudrait aussi exiger... Ce que vous voyez dans
le projet de loi, ce n'est pas là. Il faut exiger aussi plus d'innovation, plus
d'investissement, peut-être augmenter le montant de 100 millions de
dollars?
M. Gagné (Renaud) : ...avec
l'usine de Dolbeau qui produit aussi de la cogénération, il y a certains
avantages à ce que le montant devrait être plus gros. Nous, on pense que oui,
plus il y aura de l'investissement, plus ça va garantir plus d'emplois dans ces
régions-là puis toutes les communautés. Donc, c'est important, mais, encore une
fois, si l'entreprise est pénalisée comme mentionné par M. le ministre, au bout
de 10 ans, tu n'as pas rencontré ton 100 millions, bien, regarde qu'est-ce
que ça va te coûter, Charlie, il peut se mettre sur la faillite. Moi, je
craindrais ça, là.
• (16 h 30) •
J'aimerais mieux un suivi que l'entreprise
doit, s'il y a des innovations, proposer quelque chose, ses intentions...
annoncer ses intentions qu'il y ait un suivi financier, de dire : Bon,
bien, là, voilà tel projet, on va le faire dans trois ans, ça va être
40 millions, ça va être 50 millions. Il me semble...
16 h 30 (version non révisée)
M. Gagné (Renaud) : …ça,
là.
Mme Ghazal : Oui.
M. Gagné (Renaud) :
J'aimerais mieux un suivi que l'entreprise doit, s'il y a des innovations,
proposer quelque chose, ses intentions, annoncer ses intentions qu'il y ait un
suivi financier, de dire : Bon, bien, là, voilà tel projet, on va le faire
dans trois ans, ça va être 40 millions, ça va être 50 millions. Il me
semble…
Mme Ghazal : Au lieu de…
bien, même s'il y a l'incitatif, là, de 8 % pour investir plus, plus
rapidement, comme l'a dit le ministre, ce n'est pas suffisant pour inciter
peut-être ou on ne le sait pas.
Par rapport à l'article 8 où…
c'est-à-dire que… est-ce que, selon vous, la façon que c'est écrit là, c'est…
c'est-à-dire, l'article 8, c'est sur s'il y a une grève ou un lock-out et
des variations d'hydraulicité, c'est-à-dire que ça n'exempte pas le locataire
de ses obligations, puis là vous en avez parlé tantôt. Selon vous, la façon que
c'est écrit, on n'a pas appris des leçons d'avant, de ce qui s'est passé à
Rio Tinto à Alma ou d'ABI. Ça ne rassure pas, ou vous êtes rassuré, ou…
M. Gagné (Renaud) : Je
veux juste me faire préciser.
Mme Ghazal : Oui.
M. Gagné (Renaud) :
Parce que les interprétations qui en sortent après, là. C'est quoi, là, dans la
réglementation, qui pourrait accompagner ça? Est-ce qu'il y a des exclusions?
Moi, je fais juste soulever la question : Est-ce qu'on pourrait être dans
le même scénario? Si la réponse, c'est non, ce n'est pas ça, bien, s'assurer
qu'on ne tombe pas dans le même piège.
Mme Ghazal : que ça soit
plus clair. Puis rien de mieux que dans la loi aussi, que d'attendre après que
le gouvernement…
M. Gagné (Renaud) : Mais
c'est parce que ça touche deux articles.
Mme Ghazal : D'autres…
M. Gagné (Renaud) : Ça
touche le lien du 50 % à l'article 10, là.
Mme Ghazal : Oui, oui,
oui.
M. Gagné (Renaud) :
Donc, pour une raison x, y on ferme l'usine de Kénogami pendant un an dans le
cadre d'un lock-out, bon, ça veut dire quoi sur la…
Mme Ghazal : Le
50 %.
M. Gagné (Renaud) : …de
la consommation, le 50 %, dans les trois ans? Est-ce que ça va venir
affecter? Est-ce que ça pourrait affecter le bail? Est-ce que c'est
comptabilisé, pas comptabilité? Je ne le sais pas.
Mme Ghazal : Donc, c'est
des bonnes questions. Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Donc, ceci complète ce bloc d'échanges, et je cède maintenant la parole au
député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui.
Merci beaucoup d'être ici. Vous dites en réaction à l'article 5 :
«Nous ne pouvons passer sous silence le fait que la somme à investir est bien
moindre que dans la loi précédente, de même que le taux annuel.» Donc, vous
dites que le 100 millions demandé sur 10 ans est nettement
insuffisant.
M. Gagné (Renaud) :
Bien, on pose la question : Pourquoi cet écart-là aussi important entre
390 millions puis 100 millions, là? Qui… comment on a déterminé que,
100 millions, on arrive à ce chiffre-là? On se posait la question parce
que c'est les mêmes… c'est les mêmes barrages, à moins que la production
hydroélectrique ait augmenté de façon importante. Mais je pense qu'on consomme
beaucoup moins d'énergie dans les usines. Ils opèrent à moins grande capacité,
donc c'est certain qu'on consomme moins d'énergie dans les usines.
M. Gaudreault : Puis ils
sont plus efficaces en plus.
M. Gagné (Renaud) : Ils
sont plus efficaces en termes de productivité parce qu'on a changé certains
équipements, là.
M. Gaudreault : Oui,
exact. La mairesse de Saguenay nous a dit : «On pourrait faire un bail de
10 ans au lieu de prévoir une clause». Là, il y a un article qui prévoit
un renouvellement pour un autre 10 ans après, pour se donner, là… pour se
donner un… comment je pourrais dire, une façon de renégocier après ça pour plus
d'investissement au bout du premier 10 ans, là, au lieu de l'inscrire tout
de suite. Est-ce que vous êtes d'accord avec ça?
M. Gagné (Renaud) :
Bien…
M. Gaudreault : ...clause, là, il
y a un article qui prévoit un renouvellement pour un autre 10 ans après, pour
se donner, là... pour se donner un... comment je pourrais dire, une façon de
renégocier après ça pour plus d'investissements au bout du premier 10 ans, là,
au lieu de l'inscrire tout de suite. Est-ce que vous êtes d'accord avec ça?
M. Gagné (Renaud) : Bien,
dans les faits, en termes de continuité, là, pour nous, c'est important, du
long terme. Donc, le bail de 10 ans, au départ, s'il n'y a pas rencontré les investissements
nécessaires puis il ne s'est pas comporté selon les conditions, bien il n'y a
pas de renouvellement. Naturellement, s'il investissait 150 millions puis
qu'on prend le 50, puis qu'on le projette dans le nouveau bail, bien, oui, ça
va être avantageux, là, parce qu'il y a intérêt à investir à long terme pour
des investisseurs.
M. Gaudreault : O.K.
À l'article 10, on parle : «le
locataire cesse d'exploiter l'une de ses trois usines qu'il exploitait, donc
Kénogami, Alma, Saint-Félicien. Si on parlait plutôt de «machines» au lieu
d'«usines», est-ce que ça vient... Parce que moi, j'ai connu, puis on était
ensemble lors de la fermeture de la machine n° 6 à Kénogami.
La machine est fermée, on parle 150 emplois, peut-être, à ce moment-là, mais
l'usine continue de rouler, là, parce qu'il restait une machine.
Alors, est-ce que ça ne serait pas une
façon de rendre le plancher d'emploi dont vous parlez, là, une façon d'aller
l'accrocher un peu plus par ça?
M. Gagné (Renaud) : J'aurais
de la misère à comprendre économiquement comment on peut tenir une usine.
Disons qu'on utiliserait juste les raffineurs pour préparer de la pâte. Ça
prend quand même une machine pour la mettre en rouleau pour être capable de la
transporter ou il faudrait sortir une machine pour être capable de la
compresser de la pâte puis enlever de l'eau dedans, là.
Donc, pour moi, j'ai de la misère à
imaginer qu'une usine peut être en opération s'il n'y a pas de machine à papier
ou une machine qui va...
M. Gaudreault : Oui, mais
comme à Alma, là, ils ont fermé deux machines, il en restait une. Donc, l'usine
continue de rouler, parce qu'il y a une machine, mais il y a des pertes
d'emplois pareil.
M. Gagné (Renaud) : Oui, mais
c'est ça, mais c'est parce que le débat, à l'époque, on l'avait fait puis en
vertu de l'ancienne loi, à ma connaissance, one ne pouvait pas... en autant que
l'usine demeurait en opération, ce n'étaient pas des machines.
Est-ce qu'on peut instaurer des machines aujourd'hui?
Moi, je pense que, si on prend l'exemple du papier journal, on n'est pas
capable de le vendre. On a beau garder une machine, mais on fait quoi avec? Ce
qu'on veut, c'est qu'elle soit transformée. Donc, là, on est comme au minimum,
là, du supercalandré A et B pour les marchés qui restent. Donc, si on est plus
performants que d'autres ailleurs, bien on va continuer d'opérer. On va peut-être
être les derniers à fermer, mais avant de fermer, il faut...
Le Président (M. Lemay) : Merci
beaucoup, M. Gagné, M. McLean, pour votre contribution à nos travaux. Votre
période d'échange est maintenant terminée. Je vais suspendre quelques instants
afin de permettre au prochain groupe de prendre place.
(Suspension de la séance à 16 h 36)
(Reprise à 16 h 41)
Le Président (M. Lemay) : Très
bien, alors nous reprenons nos travaux. Et je souhaite maintenant la bienvenue
à SEPB, division Alma, conjointement avec la confédération des syndicats et la
Fédération de l'industrie manufacturière. Alors, je vous rappelle que vous avez
10 minutes pour faire votre exposé, mais tout d'abord, si vous pouvez bien vous
nommer et ainsi que votre titre, et ensuite vous pourrez procéder avec votre
exposé.
M. Rivard (Jean-Pierre) :
Merci. Jean-Pierre Rivard, président, CSN, usine Alma.
Le Président (M. Lemay) :
Merci.
M. Vaillancourt (Gilles) :
Gilles Vaillancourt. Je suis président syndical à l'usine Kénogami, CSN.
Le Président (M. Lemay) :
Merci.
M. Tremblay (Pierre) : Pierre
Tremblay, président du syndicat, professionnels et employés de bureau, SEPB, de
l'usine d'Alma.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Donc, vous pouvez y aller avec votre exposé.
M. Vaillancourt (Gilles) :
16.41.35 Le syndicat national, travailleurs et... travailleurs, là, de pâtes et
papiers Alma est un syndicat qui représente 315 travailleurs oeuvrant à la
fabrication de différents types de papiers, produits par trois machines. Nous y
retrouvons du papier servant à la confection d'annuaires téléphoniques, de
livres de lecture, de manuels scolaires et d'encarts publicitaires, et ce, pour
une capacité de 341 tonnes métriques annuellement, ce qui équivaut à
l'expédition, en moyenne, de 100 wagons de train par semaine.
L'usine d'Alma est en opération depuis
1925. Elle a déjà compté quatre machines à papier et a employé 12 000
travailleurs. Aujourd'hui, l'usine opère une machine... et environ 200
travailleurs-cadres et syndiqués. Le syndicat national des travailleurs et
travailleuses...
M. Vaillancourt (Gilles) : …ce
qui équivaut à l'expédition, en moyenne, de 100 wagons de train par
semaine. L'usine d'Alma est en opération depuis 1925. Elle a déjà compté quatre
machines à papier et employé 12 000 travailleurs. Aujourd'hui,
l'usine opère une machine et environ 200 travailleurs et cadres syndiqués.
Le Syndicat national des travailleurs et travailleuses des pâtes et papiers de
Kénogami inc. est un syndicat représentant 115 travailleurs oeuvrant à la
fabrication de papier, produit pour une seule machine, servant principalement à
l'impression d'encarts publicitaires et de catalogues. La capacité de
production est d'environ 132 tonnes métriques annuellement, ce qui
équivaut environ à l'expédition de 40 wagons de train par semaine.
L'usine de Kénogami est en opération
depuis 1912. Elle a déjà compté sept machines à papier et employé
12 000 travailleurs. Aujourd'hui, l'usine possède une seule machine
et emploie environ 209 travailleurs. Ses deux syndicats sont affiliés à
l'industrie manufacturière FIM-CSN. La FIM-CSN rassemble plus de 25 000 travailleurs
et travailleuses réunis au sein de quelque 320 syndicats provenant de
toutes les régions du Québec. Elle a pour mission l'amélioration des conditions
de travail et la vie de ses membres et le développement d'emplois de qualité, et
ce depuis plus de 100 ans.
L'utilisation des droits d'eau et les
retombées pour la région. Tout d'abord, rappelons qu'en 1923 la province de
Québec consent pour la première fois le droit d'utiliser les forces
hydroélectriques de la rivière Shipshaw. Ce droit est accordé à William Price
III, alors propriétaire de Price Brothers et Compagny. Cette même compagnie
deviendra, en 2011, Produits forestiers Résolu, après avoir longtemps été
connue sous le nom d'Abitibi-Price et Abitibi-Consolidated ou AbitibiBowater.
L'entente de 1923 avait pour objectif de faciliter le développement de
l'industrie des pâtes et papiers et, par le fait même, créer de l'emploi à
Kénogami et à Alma.
Aujourd'hui, près de 100 ans plus
tard, les sept centrales détenues par Produits forestiers Résolu ont une
capacité de production de 169 MW. Cette production hydroélectrique est
acheminée exclusivement aux usines Kénogami et Alma, et ce depuis 1923. Lors de
la nationalisation de l'électricité, en 1963, seule l'entreprise dont Produits
forestiers Résolu… ont pu conserver le droit de produire de l'hydroélectricité
sur certaines conditions. Cette situation confère un avantage économique mais
aussi environnemental non négligeable à l'entreprise. En avantage monétaire, la
situation équivaut à environ une économie de 60 millions de dollars
annuellement pour l'opération des usines Kénogami et Alma. La situation des
usines de Kénogami et d'Alma est dans le marché décroissant des pâtes et
papiers mondialement précaire. Depuis huit ans, trois machines sur cinq ont été
mises en arrêt de production, ce qui a occasionné des pertes de
500 emplois directs et encore plus d'emplois indirects. Depuis les
15 dernières années, la demande de ce type de papier produit par les
usines Kénogami et Alma… ont chuté de près de 30 %. Pour la période
comprise entre 2008 et 2020, Produits forestiers Résolu a réduit de près de
75 % sa capacité de production pour les papiers à usages spéciaux,
c'est-à-dire la majorité…
M. Vaillancourt (Gilles) :
...15 dernières années, la demande de ce type de papier produit par les usines
Kénogami et Alma ont chuté de près de 30 %. Pour la période comprise entre
2008 et 2020, Produits forestiers Résolu a réduit de près de 75 % sa
capacité de production pour les papiers à usages spéciaux, c'est-à-dire la
majorité... production pour... pour les usines Kénogami et Alma ... par la
fermeture permanente de 12 machines à papier et de deux fermetures
indéterminées au Canada : Beaupré, deux machines, Belgo, deux machines,
Dolbeau-Mistassini, une machine, Fort Frances, deux machines, Kénogami, une
machine, Laurentide, deux machines, Thunder Bay, une machine, et Alma, deux
machines.
En juillet 2020, il ne reste donc que
trois machines consacrées à la production de papiers à usages spéciaux au
Québec : Kénogami, une, Alma, une, Dolbeau-Mistassini, une machine en
opération, sporadiquement. Trois machines ont aussi été fermées de manière
permanente aux États-Unis, Calhoun, Tennessee, une machine à Catawba et... deux
machines à Kataba. Ainsi, la pérennité des usines produisant du papier usages
spéciaux nous semble du moins très précaire.
La situation n'est guère plus reluisante
dans le papier journal. Pour la période entre 2008 et 2019, la capacité de
production de Produits forestiers Résolu, qui était le plus important
producteur de papier journal mondial en 2008, a été réduite de près de
67 %. Cette baisse marquée s'est soldée en Amérique du Nord par la
fermeture de 25 machines sur un parc comprenant 34 machines à
l'origine.
Bref, ce portrait de la situation nous
amène raisonnablement à conclure que l'avenir des usines de Kénogami et Alma,
si elles conservent les mêmes types de production de papier, sera difficile.
M. Rivard (Jean-Pierre) :
La situation actuelle. La situation n'est pas sans issue. L'entreprise se doit
d'investir afin de convertir les usines de Kénogami et Alma vers des produits
de prochaine génération tels que les papiers tissus et les papiers d'emballage,
le papier 100 % recyclable et compostable pour remplacer les produits
d'emballage à usage unique.
En septembre 2019, le groupe
MCE Conseils a produit une analyse de la santé financière de PFR. Les
données financières de l'entreprise confirment que l'avenir de l'industrie ne
se trouve pas dans les créneaux de papiers traditionnels. Cependant, les
investissements nécessaires ne seront pas réalisés au Québec.
À la lecture du graphique ci-dessous, il
est frappant de constater à quel point, de 2014 à 2018, Produits forestiers
Résolu a désinvesti dans les secteurs du papier journal (moins
264 millions US) et le papier pour usages spéciaux (moins
184 millions US), alors que, pour le secteur des papiers tissus, c'est
tout le contraire (plus 299 millions US). Or, ces investissements dans le
secteur des papiers tissus n'ont pas été faits au Québec, donc ni au
Saguenay—Lac-Saint-Jean, région couverte par l'attribution des forces
hydrauliques dont il est question dans le projet de loi n° 50.
Une fois de plus, force est de constater
que l'avenir de l'usine Kénogami et d'Alma risque d'être de courte durée si une
conversion vers des produits de prochaine génération n'est pas effectuée. Les
avantages hydrauliques consentis à Produits forestiers Résolu sont des
avantages stratégiques non négligeables pour l'entreprise. Celle-ci doit en
retour...
M. Rivard (Jean-Pierre) : …dans
le projet de loi n° 50.
Une fois de plus, force est de constater
que l'avenir de l'usine Kénogami et d'Alma risque d'être de courte durée si une
conversion vers des produits de prochaine génération n'est pas effectuée. Les
avantages hydrauliques consentis à Produits forestiers Résolu sont des
avantages stratégiques non négligeables pour l'entreprise. Celle-ci doit, en
retour, de ce privilège consenti par la collectivité, s'assurer de la pérennité
des opérations principalement des deux usines, soit Kénogami et Alma qui,
historiquement et physiquement, profitent de ces avantages.
Les paramètres de l'entente doivent
évidemment permettre à l'entreprise de prospérer. Toutefois, l'entreprise
devrait, en contrepartie, avoir les responsabilités d'assumer la pérennité des
emplois et de leurs retombées économiques pour les villes de Saguenay et
d'Alma.
Quels devraient être les paramètres
équitables pour tous les acteurs concernés? Lorsqu'on a fait lecture du bail
conclu entre les parties en février 1965, on peut y lire que l'entreprise
était tenue de garder en bon état de réparation ses usines et tous ses ouvrages
et de leur faire subir les réparations suffisantes pour assurer leur
fonctionnement normal et satisfaisant. Durant toute la durée du présent bail,
force est de convenir que le bail contenait des dispositions qui obligeaient
l'entreprise à maintenir en fonction l'ensemble des usines de Kénogami et Alma.
Puis, à la lecture du bail de 1998, on peut y lire que l'entreprise devait
investir une somme de 400 millions pour la durée du bail, soit
10 ans.
Il est difficile de comprendre pour quelle
raison ce bail-ci d'une durée de 10 ans serait renouvelé avec une promesse
d'investissement de seulement 100 millions de dollars alors que
l'industrie se retrouve dans une période d'investissement massif et essentiel
afin de pouvoir se repositionner pour les années futures.
L'avantage hydraulique consenti à
l'entreprise se concrétise par une économie estimée d'environ 60 millions
par année, donc 600 millions pour la période du bail. En contrepartie,
l'entreprise s'engage à investir 100 millions répartis sur l'ensemble des
usines du Saguenay—Lac-Saint-Jean et de plus, les investissements réalisés dans
les deux précédents, la signature… peuvent être comptabilisés.
• (16 h 50) •
Puis, soulignons également que Produits
forestiers Résolu est une entreprise qui tire les très grandes majorités de sa
matière première nécessaire à ses opérations de la forêt publique québécoise,
de la récolte forestière jusqu'à la vente de produits des pâtes et papiers.
Dans ce cadre de projet de loi actuel, il est difficile de voir une entente
équitable envers la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean. Un rééquilibrage s'avère
nécessaire entre l'utilisation des ressources naturelles, dans ce cas-ci, le
bois et l'eau, par les entreprises et la création d'emplois qui doit en
découler.
Depuis 15 ans, les emplois reliés à
l'utilisation de ces ressources naturelles sont en chute libre alors que les
entreprises continuent à bénéficier de ces mêmes avantages. De plus, une telle
entente, lorsqu'elle sera conclue, devra être rendue publique. Quelles devront
être les conditions gagnantes de cette entente? Le point 6 de l'entente
devra inclure les éléments suivants : une durée de 25 ans
renouvelable par intervalles de cinq ans; dans la première année du bail,
produire une étude technique et financière de la modernisation de l'usine
Kénogami et Alma afin d'entamer une transition vers les produits d'avenir; l'obligation
de maintenir une en opération des usines de Kénogami et Alma sur la base des
emplois actuels nécessaires à la production actuelle; à partir de 2023,
obligation de déposer un plan de modernisation des usines de Kénogami et Alma;
à compter de 2025, début des travaux de…
M. Rivard (Jean-Pierre) :
...Alma afin d'entamer une transition vers les produits d'avenir, l'obligation
de maintenir une en opération des usines de Kénogami et Alma sur la base des
emplois actuels nécessaires à la production actuelle, à partir de 2023, obligation
de déposer un plan de modernisation des usines de Kénogami et Alma, à compter
de 2025, début des travaux de modernisation de l'usine Kénogami et Alma. Merci.
M. Tremblay (Pierre) : À
mon tour, moi, je me présente comme tout à l'heure. Le mémoire de notre syndicat
c'est voici. Le Syndicat des employés professionnels et de bureau SEPB de
l'usine d'Alma représente un lien stable entre les employés de production et le
personnel-cadre. Ça va être plus court, hein? Soyez... Soyez inquiets... Ne
soyez pas inquiets. Souvent appelés comme référence et stabilité au sein de
l'évolution de la papeterie, ce sont divers professionnels qui oeuvrent dans
tous les domaines de l'usine, préparateurs aux commandes, service d'ingénierie,
techniciens de laboratoire, techniciens en traitement des eaux, et j'en passe.
Dans le passé, l'usine comptait près de 50 personnes dans ces activités.
Aujourd'hui, c'est moins d'une vingtaine de femmes et d'hommes qui composent le
SEPB de l'usine d'Alma.
Le joyau composé de la centrale électrique
sur la rivière Shipshaw, la papeterie de Kénogami et celle d'Alma font l'envie
de bien des groupes d'investisseurs. Ce privilège accordé à l'entreprise a
permis de perdurer à travers toutes les crises économiques et à permettre
également à des femmes et des hommes de notre communauté de subvenir à leurs
besoins et de participer au développement économique de nos communautés. Les gains
réalisés par l'entreprise en utilisant les droits hydriques sont également
intéressants et sont la seule raison d'être de ce triangle amoureux. O.K.
J'avais mis trois petits points avant de dire amoureux, là, parce que, quand
même...
Comme l'utilisation de nos ressources
comme Québécois et Québécoises a un prix, je porte votre attention sur les
droits compensatoires que la compagnie a dû payer au cours des deux derniers
baux. O.K. La période de 2002 à 2020, c'est tout près de 400 millions de
dollars. Pour 2012 à 2022, c'est 150 millions, qui était une entente
secrète qu'on a sue dernièrement. Et là, on nous présente un projet de loi de
2022 à 2032 pour 100 millions de dollars, tout ça pour des gains estimés à
tout près de 600 millions de dollars sur 10 ans.
La situation actuelle a bien changé au
cours des dernières années. On a connu des fermetures de machines à papier, des
changements de produit, des réductions de salaire, des gels de salaires, des
baisses d'avantages sociaux pour combler des problèmes financiers dans
l'entreprise et renflouer les caisses de retraite. Ces décisions ont permis à
l'entreprise de se relever et de pouvoir penser à nouveau au développement.
Plusieurs investissements ont été faits au cours des dernières années, mais pas
à notre usine d'Alma.
Considérant que les droits hydriques sont
reliés directement aux usines de Kénogami et d'Alma, considérant que les
avantages des droits hydriques apportent approximativement 600 millions
sur 10 ans, considérant en plus que les droits hydriques et les
approvisionnements en matière première, le bois, provient également des terres
publiques, considérant que les efforts des travailleurs, pertes de 23 % en
salaires et en avantages sociaux en 2010 pour sauver la compagnie de la faillite,
considérant selon le projet de loi n° 50, article 5, que la compagnie
veut donner la compensation monétaire dans la région administrative du
Saguenay—Lac-Saint-Jean, considérant selon le projet de loi n° 50,
également l'article 5, que la compagnie veut débuter des investissements
compensatoires effectués à partir du 1er avril 2018 au lieu du
1er avril 2022, considérant que selon le projet également de loi n° 50, l'article 6, que la compagnie veut...
M. Tremblay (Pierre) : ...dans
la région administrative du Saguenay—Lac-Saint-Jean; considérant, selon le
projet de loi n° 50, également l'article 5 : «La
compagnie veut débuter des investissements compensatoires effectués à partir du
1er avril 2018 au lieu du 1er avril 2022; considérant
que, selon le projet, également, de loi n° 50,
l'article 6, la compagnie veut se donner un droit d'exploitation sans négocier
jusqu'au 31 décembre 2041, nous recommandons l'obligation de maintenir, des
usines de Kénogami et d'Alma, des machines à papier fonctionnelles pour toute
la durée du bail. La totalité des droits compensatoires dans les deux usines
d'Alma et Kénogami, excluant Hydro-Saguenay. Dans la première année du bail,
une étude technique et financière sur la modernisation des deux usines. Nous
demandons également, à partir de 2023, que la compagnie ait l'obligation de
déposer un plan de modernisation des deux usines. Nous demandons aussi qu'à
partir de 2025 la compagnie a l'obligation de débuter les travaux de
modernisation des deux usines et que le renouvellement du bail se fasse
toujours en collaboration avec l'employeur, les gouvernements et les syndicats.
En conclusion, pour maintenir le joyau
dans une optique de développement durable, il faut trouver des meilleures
pistes de développement et que les acquis restent durables.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup. Sur ce, je cède maintenant la parole au ministre.
M. Julien : Oui. Oui, merci.
Écoutez, le projet de loi... La loi qui a été adoptée en 1998, vous en avez
parlé à quelques reprises, je pense, en tout cas, à tout le moins, deux d'entre
vous, sinon les trois, c'est qu'ils disaient 390 millions, là, que c'était
entre 1998 et 2012, là. C'est une période de 14 ans. Parce que, dans la loi, il
avait été reconnu 14 ans à l'époque. Et après ça, déjà, dans la loi, on
prévoyait 150 millions, là, pour la phase subséquente.
Est-ce que vous considérez, parce qu'on a
eu plusieurs groupes, vous êtes le dernier groupe, là... L'investissement
nécessaire dans une période plus difficile dans le secteur forestier, à moins
que vous me disiez que ce n'est pas une période difficile, mais je pense qu'on
convient tous que c'est une période plus difficile... Est-ce qu'il est naturel,
en réalité, d'exiger moins d'investissements? Puis c'est un peu ce qu'on a
observé, parce qu'on voit une corrélation entre la demande dans les dernières
années puis l'époque où il y a 390 millions, 150 millions qui étaient
prévus, initialement, là, les deux, là, dès 1998. Puis là on arrive à
100 millions. Parce que nous, on cherche à trouver le bon niveau entre
l'investissement exigé, en étant, là, ferme, mais sans mettre non plus en péril
l'entreprise. Puis ce qu'on entend, là, à la fois des universitaires, de
l'entreprise, des intervenants, c'est dire : Ce n'est plus la situation
d'il y a 20 ans. C'est vrai que c'est plus difficile dans le secteur, pas
forestier dans sa globalité, mais, en tout cas, dans le secteur lié à l'usine
d'Alma puis l'usine, en réalité, de Kénogami, les opérations spécifiques de ces
usines-là.
Le Président (M. Lemay) :
...allez-y.
M. Tremblay (Pierre) : Oui.
Nous ce qu'on pense, c'est...
M. Julien : ...d'il y a 20 ans,
c'est vrai que c'est plus difficile dans le secteur pas forestier dans sa
globalité, mais en tout cas dans le secteur lié à l'usine d'Alma puis l'usine,
en réalité, de Kénogami, les opérations spécifiques de ces usines-là.
Le Président (M. Lemay) :
...allez-y.
M. Tremblay (Pierre) : Oui.
Nous ce qu'on pense, c'est, bien entendu, là, les premiers scénarios qu'on a vu
que le montant baissait à chaque fois. Maintenant, on connaît le contexte des
pâtes et papiers. Moi, je dis que, là-dedans, il y a des spécialistes, ne
serait-ce que hauts fonctionnaires, qu'on pourrait peut-être vivre avec le
100 millions mais à condition que le 100 millions fasse que l'usine
d'Alma, l'usine de Kénogami restent un joyau important, restent un joyau
important pour... Si Produits forestiers Résolu, demain matin, n'a plus la
capacité d'exploiter ça, ça reste un joyau important pour un compétiteur comme
Kruger, comme n'importe quelle usine qui soit capable d'acheter les trois
usines avec les barrages pour pouvoir poursuivre. Si 100 millions, c'est
la capacité maximum, bien, moi, je vais vivre avec à condition qui sont dans deux
usines, excluant Hydro-Saguenay. Ça, je peux vous expliquer pourquoi je veux
exclure Hydro-Saguenay.
M. Julien : Mais, au-delà de
ça, parce qu'à la fin, là, il n'y a pas de certitude, alors il y a des
intervenants qui disent que c'est beaucoup, d'autres qui disent que c'est
adéquat, d'autres qui disent que ce n'est pas suffisant. Mais ce qu'on constate
en même temps, ceux qui disent... certains disent que ce n'est pas suffisant,
100 millions, mais en même temps ils nous disent : On aimerait ça que
ça soit suivi à l'année près parce que, s'ils font faillite, ils n'auront pas
fait les investissements en voulant dire... Tu sais, si déjà on pense qu'ils
peuvent faire faillite, ça veut dire que financièrement, là, c'est... on n'est
plus comme... je le mentionne, c'est la troisième fois que je le dis, là, on
n'est plus dans le trip jusqu'aux genoux, là, dans ce business-là.
Donc, quand vous mentionnez, là, que le
joyau à Alma, Kénogami, est-ce que, pour vous, c'est un plancher d'emploi? Ça
veut dire quoi le maintien pour vous?
M. Tremblay (Pierre) : Le
plancher d'emploi, pour moi, ce n'est pas un requis. Si les machines
fonctionnent, le plancher d'emploi, on est des syndicats, on est des
spécialistes de la négociation, on va s'en occuper, des jobs, ça, on va s'en
occuper. Par contre, ce qu'on veut, c'est des usines qui fonctionnent, des
machines à papier qui marchent, des machines et non des usines avec juste un
petit plan de pâte avec sept employés, ce n'est pas ça qu'on veut. Mais
faites-nous marcher les machines à papier, nous, comme syndicat, on est des
spécialistes de la négociation, on va aller chercher les emplois, on est
capables de vivre avec ça.
M. Julien : ...juste avant
vous, il y a eu Unifor, puis mon collègue de Jonquière mentionne depuis... à
plusieurs reprises : Ne parlez pas d'usine, dans le projet de loi, parlez
machine. Moi, à toutes les fois qu'il dit ça, moi, je ne connais pas beaucoup
ça, mais je me dis toujours : Oui, mais on parle d'innovation, on parle de
changement, on parle, en fin de compte, que probablement il faut réorienter la
business vers d'autres extrants, parce que la fibre... tout le monde dit :
La fibre, il y a un besoin qui augmente, mais ce n'est peut-être plus la
même... Puis là, j'essaie de faire le corollaire, c'est de quelle machine on
parle si on doit innover.
• (17 heures) •
Alors vous, êtes-vous d'accord avec le
concept machine plutôt qu'usine? Puis là j'essaie de voir de...
17 h (version non révisée)
M. Julien : ...le business vers
d'autres extrants, parce que la fibre... Tout le monde dit, la fibre, il y a un
besoin qui augmente, mais ce n'est peut-être plus la même. Puis là, j'essaie de
faire le corollaire, c'est de quelle machine on parle si on doit innover. Alors
vous, êtes-vous d'accord avec le concept machine plutôt qu'usine? Puis là,
j'essaie de voir de quelle machine on parle. Parce que je comprends bien que la
machine d'aujourd'hui n'est peut-être pas la machine de demain ou bien la
machine dans 15 ans. Alors, comment qu'on fait pour s'assurer de ce
maintien-là?
Le Président (M. Lemay) :
M. Vaillancourt, c'est ça?
M. Vaillancourt (Gilles) :
Oui, exact. Pour nous, ce qui est important, là, parce que c'est quand même des
emplois de qualité dans la région... conserver nos emplois puis la qualité
d'emploi qu'on a aussi. Puis on ne voudrait pas se ramasser, comme chez nous,
on a un beau petit projet qui s'en vient, on ne voudrait pas se ramasser qu'on
en fait travailler 50 au lieu de 200, mais... C'est ça qu'on veut s'assurer.
M. Julien : ... parce que
j'aimerais ça même qu'on ait plus d'emplois, mais je regarde le secteur
spécifiquement, tu sais, en 1998, quand la loi a été adoptée sous le gouvernement
du Parti québécois, on n'avait pas mis de plancher d'emploi. Si quelqu'un avait
décidé de mettre un plancher d'emploi à l'époque parce que, si je prends PFR
dans sa globalité, là, en 20 ans, 21 ans, ils sont passés de
14 000 emplois à 7000 emplois. Donc, je conçois en fin de compte
que l'industrie même forestière dans sa globalité, puis je ne parle même pas spécifiquement
d'Alma puis... mais je parle dans sa globalité, ça a été une réduction de
moitié à travers cette période-là. Donc, il faut convenir qu'à l'époque, il n'y
a personne qui avait mis de plancher d'emploi, puis ce n'est pas ce que vous
souhaitez, un plancher d'emploi, non plus, parce que c'est un peu irréaliste
dans une industrie qui évolue avec beaucoup d'automatisations.
Mais je rebondis sur votre élément à vous.
Vous dîtes : Je ne voudrais pas passer de 200 à 50, mais s'il y a des
gains de productivité dans les 20 dernières années, globalement, c'est
comme de 200 à 100, là... Alors, comment qu'on fait pour s'assurer d'un bon
niveau d'emploi considérant qu'également l'innovation puis l'automatisation
vont amener des gains de productivité qui vont avoir des effets probablement parce
que c'est ce qu'on voit dans les 20 dernières années?
Le Président (M. Lemay) :
M. Vaillancourt, allez-y.
M. Vaillancourt (Gilles) :
Bien, si on part à 1998, nos usines avaient plusieurs machines qui viraient. Présentement,
on a une machine par usine. Ça fait que le plancher d'emploi, on l'a
pratiquement atteint, là. On ne peut plus fermer un secteur sans mettre l'usine
en péril, là.
M. Julien : Mais... Est-ce que...
Je sais que mon collègue a des questions, mais est-ce qu'on aurait pu faire
rouler les machines? Est-ce qu'il y avait une demande pour faire rouler les
machines selon vous?
M. Vaillancourt (Gilles) :
Pour faire rouler les machines?
M. Julien : Bien c'est-à-dire...
Vous avez mentionné de mémoire, là, il y avait... on était rendu à 30 quelques
machines, puis vous avez beaucoup réduit dans le temps. Mais tu sais, en quelque
part on ne peut pas faire rouler une machine s'il n'y a pas de demande.
M. Vaillancourt (Gilles) : On
parle toujours de machines parce qu'historiquement c'est des machines à papier,
on a fait du papier. Mais si on a une conversion, appelle la machine comme tu
veux, change-la de nom. Au bout de la ligne, c'est les jobs qu'on veut avoir,
là.
M. Julien : Donc il y a des
jobs, parce que la machine en fin de compte, on ne sait pas ça va être quelle
machine demain matin.
M. Vaillancourt (Gilles) : Exactement.
M. Julien : Merci. Mon
collègue...
Le Président (M. Lemay) : ...
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
...merci tout le monde d'être présent. J'ai bien entendu, entre autres, ce que
vous mentionnez. Quand vous mentionnez que vous êtes prêt à vivre avec le
100 millions puis le plancher d'emploi, que vous vous en chargez, là,
c'est quand même important ce que vous mentionnez...
M. Vaillancourt (Gilles) :
...exactement.
M. Julien : Merci. Mon collègue...
Le Président (M. Lemay) : ...
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Oui, merci. Les noms... merci tout le monde d'être présent. J'ai bien entendu,
entre autres, ce que vous mentionnez quand vous mentionnez que vous êtes prêt à
vivre avec le 100 millions, puis le plancher d'emploi, que vous vous en
chargez, là. C'est quand même important ce que vous mentionnez. Mais, en
contrepartie, je comprends bien le message, c'est qu'il faut que ces usines-là
continuent d'être attrayantes, que les investissements continuent de se faire
et aussi qu'il y ait aussi du développement vers de nouveaux procédés. Puis, ce
que je comprends, c'est que même vous, vous êtes prêt aussi, comme partie
prenante, à investir aussi dans la recherche avec l'usine pour des nouveaux
procédés aussi. C'est ce que je comprends.
Le Président (M. Lemay) :
C'est... M. Tremblay, allez-y.
M. Tremblay (Pierre) : Bien,
en fait, nous, on a déjà même approché... dans le cadre de la fermeture, on a
essayé de prendre une approche différente, O.K.? On a formé un comité
tripartite avec les gens du gouvernement, ici, Produits forestiers Résolu, dans
le temps de M. Philippe Couillard, et les syndicats, les deux syndicats,
et puis, on a essayé d'avoir une approche différente pour trouver des nouvelles
technologies pour des nouvelles machines à papier. Un peu ce que M. le ministre
tantôt mentionnait. Et puis, même notre contribution via nos accréditations
syndicales n'était pas exclue, O.K., si c'est ça que vous voulez entendre. Je
ne pense pas qu'on va devenir partenaire d'une machine à papier, actionnaire
avec Résolu. On n'est pas rendu là dans nos relations, mais ça reste que, pour
essayer de développer, ce n'était pas quelque chose qu'on avait ignoré, c'était
au contraire... c'est ce qu'on avait essayé de faire. L'approche était
différente.
Des solutions de machine à papier qui
sont... qui font des nouveaux produits, c'est comme — pour répondre
un peu en même temps aux deux questions — c'est le marché qui donne
le goût. On a bien beau faire le... n'importe quel produit du monde, plus beau,
s'il ne sert à rien, il n'y a personne qui va l'acheter pareil. Ça fait que
c'est un peu ça. Il faut trouver les papiers qui vont servir à des gens. Et
puis, on a, entre autres, avec la pâte CF dans le carton, on a des cartons
résistants qui sont même lavables à l'eau, etc. Ça fait qu'on a ces choses-là.
Je reviens aussi sur une partie que vous
avez dite, M. Lac-Saint-Jean, M. Éric Girard, c'est que, oui, on veut
que nos usines soient attrayantes puis qu'on veut qu'elles soient durables.
C'est pour ça que j'ai pris la peine de dire à la fin, là : Je veux que
le... Si on ne trouve pas de développement, là, bien, on va essayer de rendre
nos usines durables. Ça veut dire quoi? Éviter que l'eau nous coule sur le
toit, éviter que, s'il faut remplacer la chaudière pour faire la vapeur, bien,
on remplacera la chaudière pour faire la vapeur dans les usines. Puis, elles
vont rester en forme, puis il y a quelqu'un d'autre qui va dire : Moi, je
veux avoir ce complexe-là qui est les barrages, Kénogami, puis Alma. C'est ça
que je veux.
Je veux qu'on arrête de faire des musées
avec les anciennes usines de pâtes et papiers. On en a assez, nous, dans la
région avec la vieille Pulperie, Val-Jalbert. C'est assez. Il faut arrêter de
faire des condos, il faut faire quelque chose de durable. Soit on a un produit
durable ou soit on entretient nos acquis. C'est comme une voiture, il faut
l'entretenir...
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. M. le député de... M. le ministre, allez-y.
M. Julien : ...pour faire du
pouce, est-ce que vous avez actuellement des craintes par rapport au maintien
des actifs? Parce que, naturellement, le projet de loi, ici, vient dire :
Des investissements de 10 millions dans du structurant...
M. Tremblay (Pierre) : ...soit
on a un produit durable ou soit on entretient nos acquis. C'est comme une
voitutre, il faut l'entretenir. C'est ça qu'on...
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. M. le député... M. le ministre, allez-y.
M. Julien : ...pour faire du
pouce, est-ce que vous avez actuellement des craintes par rapport au maintien
des actifs? Parce que naturellement le projet de loi ici vient dire des investissements
de 100 millions dans du structurant, ce qui exclut le maintien d'actifs.
Quand je vous écoute... Est-ce qu'il y a des craintes par rapport au maintien
des actifs, actuellement? En toute candeur, je vous pose la question.
Le Président (M. Lemay) : M.
Tremblay.
M. Tremblay (Pierre) : Oui.
Oui. Présentement, oui, pour différentes raisons. Je sais que... Je sais une
chose, aussi, c'est un peu comme quand on fait la rénovation, on devient plus
efficace. Mais je sais que, voilà 20 ans, 30 ans, faire une
chaudière, ça coûtait peut-être 20 millions. Aujourd'hui ça coûte
peut-être 50 millions. Ça va être bon pour l'environnement, ça va être bon
pour la rentabilité, parce qu'on va produire un coût de vapeur plus bas,
l'employeur va faire plus d'argent. Fais plus d'argent, il a le goût que sa
bâtisse reste correcte, tu sais, c'est un peu ça, là, tu sais. Ça fait que
c'est un plan b.
Vous me demandez, mon premier choix, c'est
une machine à tissu, O.K.? Kruger en fait une, à Bromptonville, c'est
600 millions. Moi, je leur ouvre ma porte puis je les aime, là, qu'ils
viennent chez nous. Résolu, ils ont une machine à tissu dans une boîte qu'ils
ont achetée, ils ne l'ont pas installée. Moi, je lève la main, j'ai de la place
chez nous, tu sais, venez-vous-en. Tu sais, c'est ça, puis... c'est ça des
projets. Oui, du papier tissu, j'y crois, au Saguenay—Lac-Saint-Jean. Il y en a
qui n'y croient pas parce que... ils disent que les coûts de transport sont
trop élevés. Mais on prend des pains de Montréal puis on les amène à Schefferville.
Ce n'est pas très pesant, c'est à peu près le même poids qu'un rouleau de
papier «Scott towels», ça. On prend des chips de Montréal pour on les amène
aussi sur la Côte-Nord. On pourrait prendre des papiers Scott d'Alma ou de
Kénogami puis les envoyer à Montréal, tu sais. C'est ça.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. M. le député de Bourget, la parole est à vous.
M. Campeau : J'ai aimé votre
commentaire quand vous parliez de... il faut arrêter de faire des musées. Je
comprends très bien. De maintenir les actifs, je comprends ça aussi. Quand vous
parlez des coûts de transport, vous parlez d'un produit qui n'a pas beaucoup de
valeur par rapport à des chips. Du papier, ce n'est pas... C'est ça, le
problème, c'est que le transport devient très important par rapport au prix du
papier lui-même...
J'ai une seule question... bien, en fait,
non, deux. Vous parlez que c'est un avantage de 60 millions par année
d'utiliser la centrale Jim-Gray. À l'inverse, ils vont la maintenir, la
centrale, puis, si elle n'est pas là, qui va l'utiliser? Je veux dire, ce n'est
pas juste un cadeau, tu sais. Oui, ils vont prendre avantage de ça, c'est vrai.
Mais avez-vous regardé l'autre aspect aussi, qu'ils vont maintenir la centrale,
la tenir opérationnelle, puis s'ils ne l'utilisent pas, on fait quoi avec? Je
pense qu'il y a une contrepartie, il me semble à ça.
Le Président
(M. Lemay) : Très bien. M. Tremblay, allez-y.
M. Tremblay (Pierre) : Bien,
moi, j'ai plutôt une inquiétude, monsieur, par rapport à ça. Les centrales, ils
vont les maintenir, ils vont les maintenir opérationnelles, ils vont les
maintenir en santé. Et si nos usines tombent en ruine, ils vont frapper à votre
porte, les gouvernements, puis ils vont...
M. Campeau : ...une
contrepartie, il me semble, à ça.
Le Président
(M. Lemay) : Très bien. M. Tremblay, allez-y.
M. Tremblay (Pierre) :
Bien, moi, j'ai plutôt une inquiétude, monsieur, récemment à ça. Les centrales,
ils vont les maintenir, ils vont les maintenir opérationnelles, ils vont les
maintenir en santé. Et si nos usines tombent en ruine, ils vont frapper à votre
porte, du gouvernement, puis ils vont dire : Bien, je te remets ça, mais
Jim-Gray, il vaut 450 millions, lui vaut 300 millions, lui vaut 200 millions.
Puis ils vont soit payer une facture, le gouvernement va payer une facture de
1,2 milliard pour acheter la flotte des barrages. Moi, je me dis, est-ce
que c'est ça qu'on veut? Ce n'est pas ça qu'on veut. Vous comprenez ce que je
vous dis.
M. Campeau : Je veux
juste vous dire qu'il y a une contrepartie. Je comprends
Le Président (M. Lemay) :
Désolé, ceci complète le temps que nous avions pour le gouvernement. Je vais céder
la parole à l'opposition officielle. Et M. le député de D'Arcy-McGee, la parole
est à vous.
M. Birnbaum : Merci, M.
le Président. Merci, messieurs, pour votre exposé et vos contributions à nos
délibérations. Très important. Deux observations, deux constats que je trouve
importants à retenir de votre exposé et de vos exposés écrits, dans un premier
temps, de nous rappeler l'avantage hydraulique se quantifie. On parle d'un
montant assez intéressant, légitime. C'est plusieurs gouvernements, là, qui
allons renouveler. Très à propos, mais ça se chiffre. Un chiffre assez
important. Et c'est normal, normal de voir le retour conséquent à cet avantage
donc, consenti... dont a consenti les gouvernements successifs. Deuxième
constat que je trouve très intéressant et inquiétant, c'est votre... Là, vous
notez que, pour répondre à un marché en difficulté et transformant, que la
plupart des investissements, de votre lecture jusqu'à date, par PFR, se sont
fait ailleurs qu'au Québec. Ça, c'est inquiétant aussi.
• (17 h 10) •
Je veux poursuivre nos discussions en vous
invitant à parler du présent, parce que c'est une indication du futur souvent.
Je vous invite sur deux plans de qualifier deux choses, votre lien, la qualité
de votre relation avec PFR sur le plan relations de travail et réaction aux
marchés qui changent, aux conditions difficiles et tout ça, de qualifier votre
réponse au fait qu'il faut s'adapter et la réponse jusqu'à date de PFR en
termes d'adaptation, en termes des relations de travail. Comment vous
qualifierez tout ça?
Le Président (M. Lemay) :
Donc, ce sera M. Tremblay. Allez-y.
M. Tremblay (Pierre) :
Pas de problème. Bien, moi, je pense que, syndicalement, avec PFR, on n'a pas
de mauvaises relations. On a travaillé ensemble sur différents dossiers dont,
entre autres, le caribou forestier. O.K. On a travaillé ensemble pour les
groupes écologues, O.K., pour essayer de faire la lumière sur notre méthode
d'exploitation forestière. Ça fait que je ne crois pas qu'on est en mauvaise
entente. Par contre, on peut avoir une opinion...
M. Tremblay (Pierre) : …on n'a
pas de mauvaises relations. On a travaillé ensemble sur différents dossiers
dont, entre autres, le caribou forestier. O.K. On a travaillé ensemble pour les
groupes écologiques, O.K., pour essayer de faire la lumière sur notre méthode
d'exploitation forestière. Ça fait que je ne crois pas qu'on est en mauvaise
entente. Par contre, on peut avoir une opinion différente sans se chicaner,
dont, entre autres, on a peut-être une opinion différente sur l'utilisation du
100 millions.
Bien entendu, nous, ce qu'on a vu passer,
c'est l'usine de Saint-Félicien qui a eu beaucoup de biens par le passé, puis
si notre inquiétude est ici, là… puis un de nos items, c'est que c'est 2018, au
lieu de 2020, parce que, nous, ce qu'on voit, c'est qu'il y a eu 60 millions
à Saint-Félicien, il y a eu 40 millions à Kénogami, il y a eu 12 millions
dans des scieries à Saint-Thomas puis, etc. Puis cet après-midi, j'entendais M.
Laflamme dire que même les investissements dans les Serres toundra… moi, ça m'a
un petit peu... joué un peu, là.
Ça fait que, moi, je me dis, le
100 millions, ça, ces investissements-là sont, depuis 2018 à aller jusqu'à
2020, ça totalise tout près de 100 millions, c'est déjà passé. Ça fait que
là, moi, je me dis : Salut Alma! Salut Kéno! C'est ça qui me fait peur,
là. Salut Alma! Salut Kéno! Puis, moi, je me rends jusqu'en 2041, là, c'est ça
qui m'inquiète, là. Puis là je reprends l'expression que je vous ai soufflée,
c'est que je ne veux pas devenir un musée, je ne veux pas devenir un musée.
M. Birnbaum : …parce qu'il y
avait une recommandation que le chronomètre commence en 2020… 2022 pour le… Je
m'excuse.
M. Tremblay (Pierre) : Je
pensais que c'était le chronomètre d'ici. Excusez.
M. Birnbaum : Ah non, non,
non, pas le chronomètre d'ici. Il y avait une recommandation que le
chronomètre, le 100 millions, démarre en 2022. Je veux être clair, vous
êtes en train de dire que, de votre lecture, le 100 millions de prévu dans
ce projet de loi est déjà dépensé.
M. Tremblay (Pierre) : Bien,
moi, j'ai les lettres officielles de PFRici, les communiqués de presse quand
ils investissent de l'argent. Ils nous les envoient à tous les employés, ce
n'est pas… puis ils nous les envoient dans les journaux. Moi, je l'ai, le
100 millions, là, je peux vous les dire exactement : il y a
60 millions à Saint-Félicien en deux shots; 12 millions pour la
scierie Saint-Thomas-Didyme, Girardville, Mistassini et dans l'usine de
rabotage de Normandin; 13 millions à la scierie de La Doré, je peux toutes
les énumérer comme ça; 38 millions à… je les ai ici. Je dépasse
100 millions.
M. Birnbaum : C'est tout un
constat. J'imagine donc que…
M. Tremblay (Pierre) : …
M. Birnbaum : …j'imagine donc
qu'à prime abord vous appuierez la suggestion que le 100 000 soit
déclenché à partir du début de l'entente en 2022.
M. Tremblay (Pierre) : Dans
mon mémoire, monsieur, c'est dans l'item que nous demandons.
M. Birnbaum : Deux autres…
M. Birnbaum : ...qu'à prime
abord vous appuierez la suggestion que le 100 000 soit déclenché à partir
du début de l'entente en 2022.
M. Tremblay (Pierre) : C'est
dans mon mémoire, monsieur, c'est dans l'item «nous demandons», O.K.
M. Birnbaum : Voilà, voilà.
Oui. Deux autres... Je serais curieux de savoir comment vous réagirez aux deux
autres propositions qui ont été mises devant nous déjà. Dans un premier temps,
que l'entente soit de 10 ans, et renégociée, et renouvelée suite aux
discussions après ça, c'est une proposition qui a été faite, et la mairesse de
Saguenay, qui l'a faite, suggère que c'est un scénario qu'elle offre qui est
optimiste, qu'elle est confiante qu'il y a une façon de relancer l'industrie
pour répondre aux besoins changeants du monde, mais des besoins qui risquent
d'être exploitables par les ressources et l'expertise dans l'industrie dans la
région et que, potentiellement, il y aurait lieu à une entente plus favorable à
renégocier. Comment vous réagissez à cette proposition-là?
Le Président (M. Lemay) : M.
Vaillancourt, allez-y.
M. Vaillancourt (Gilles) :
Bien, si on renégocie aux 10 ans, c'est déjà mieux qu'en 2043 ou je ne sais
plus trop quelle date, là. Mais oui, il faut revoir sporadiquement, parce que
les conditions de marché changent assez rapidement. Puis le but de notre
démarche, ce n'est pas de leur faire perdre des barrages, je pense qu'on en a
besoin, des barrages. On est conscients qu'on est un domaine qui est fragile.
Mais ce qu'on voudrait avoir, c'est des certitudes d'avoir des bons emplois
pour longtemps.
M. Birnbaum : Une autre
question sur une autre proposition qui a été devant nous, et là j'ai une
question sur une de vos propositions suite à ça, et je crois que... de vous
avoir entendus, que plusieurs de vos interventions vont dans ce sens-là, mais il
y avait une suggestion que, de façon claire et nette dans le projet de loi, il
y ait une exigence, avec une reddition de comptes quelconque, que PFR fasse des
investissements qui vont dans le sens de l'innovation et modernisation. Ça,
c'est comme ajout au projet de loi devant nous. Est-ce que, vous, vous serez en
faveur d'un tel genre d'amendement?
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y, M. Vaillancourt.
M. Vaillancourt (Gilles) : On
ne peut pas être contre l'innovation. C'est sûr que, moi, je suis en faveur.
Le Président (M. Lemay) :
...quelque chose?
M. Tremblay (Pierre) : Bien
entendu, l'innovation, nous, ce qu'on en connaît, c'est tout le temps des
machines spéciales, c'est tout le temps, là, soit des additifs dans le
papier... Vous savez, là, je pourrais mettre des additifs, là, dans le papier
puis je pourrais le rendre, là, lavable, je pourrais à la limite en faire des
vêtements. Ça fait qu'il y a des gens qui travaillent là-dessus, on a des gens
comme FPInnovations. Par le passé, on a toujours été en retard, parce qu'on a
la meilleure fibre de bois au monde, qui était l'épinette noire, mais là,
aujourd'hui, bien, il faut travailler un peu plus. Ça fait que, là, à ce moment-là,
je pense que les centres de recherche sont là, là. Tu sais, on... Ce n'est
peut-être pas exactement ce qu'on aimerait avoir, parce qu'on serait plus loin
que ça, parce que vous savez que, si on raffine la fibre de bois aussi
longtemps qu'on pouvait, on en ferait la même chose qu'on... les produits
pétroliers, avec le plastique...
M. Tremblay (Pierre) :
...l'épinette noire, mais là, aujourd'hui, il faut travailler un peu plus. Ça
fait que là, à ce moment-là, je pense que les centres de recherche sont là, là,
tu sais. Bon, là, ce n'est peut-être pas ce qu'on aimerait avoir, parce qu'on
serait plus loin que ça, parce que vous savez que si on raffine la fibre de
bois aussi longtemps qu'on pouvait, on en ferait la même chose que les produits
pétroliers avec le plastique. Ça fait que... mais on n'essaiera pas de tasser
les cartels du pétrole, parce qu'on n'est pas assez forts pour ça. Mais on va
se contenter de trouver des produits additifs attrayants dans le papier.
Le Président (M. Lemay) : Je
crois que M. Rivard voulait juste ajouter quelque chose.
M. Rivard (Jean-Pierre) : Oui,
c'est rien que... C'est pour ça qu'on demande une étude qui est crédible, pour
se tourner vers un produit plus vert. Ça fait que, dans le fond, ce qu'on
voudrait ajouter dans le projet de loi, ça serait qu'il se fasse une étude dans
les prochaines années, pour trouver un nouveau projet, là, pour l'usine d'Alma
et Kénogami, quoique Kénogami ont déjà eu la fibre, là, mais quand même...
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Sur ce, je cède maintenant la parole au député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci beaucoup,
messieurs, Je comprends mieux maintenant... effectivement, je m'étais pris des
notes quand vous étiez en train d'échanger avec le ministre, parce que le
ministre vous avait posé des questions par rapport à l'innovation technologique
et là, je comprends mieux que, dans vos explications, quand vous parlez
d'innovations technologiques, c'est aussi le produit final, c'est... On parle
de fibres, de type d'utilisation de cette fibre-là à d'autres fins que juste,
disons, le format papier, ou carton, ou etc.
Vous avez parlé de vêtements, notamment,
etc., mais moi, j'étais également curieux de savoir au niveau de la production
comme telle, comment vous réussissez, ou vous voyez, ou vous envisionniez la
conciliation de l'innovation technologique avec le maintien, ou la
consolidation, des emplois que vous défendez?
Le Président (M. Lemay) : M.
Tremblay.
M. Tremblay (Pierre) : Bien,
présentement, ce qu'on a, comme technologie, il y a comme deux volets. Il y a
une technologie côté pâtes; ça, c'est qu'eux vont avoir, à Kénogami. Pour
l'instant, ce n'est pas ce qui crée beaucoup d'emplois, O.K.? Par contre, la
pâte vaut cher, tu sais. Une tonne de pâte peut valoir plusieurs milliers de
dollars, O.K.? Ça, c'en est un point.
• (17 h 20) •
Mais lorsqu'on prend ce produit-là puis
qu'on est capable de le mettre sur une machine à papier pour faire un produit à
valeur plus, on a notre gain d'emplois quand on passe sur la machine, O.K.?
C'est là qu'est notre gain d'emplois, c'est de passer sur une machine. Alors,
on a comme une transformation secondaire, si vous voulez : on part du
bois, on fait notre pâte spécifique et là, lorsqu'on la produit, là, on a une
transformation qui serait de deuxième ordre. À ce moment-là, c'est là qu'on
crée l'emploi, c'est là qu'on devient l'industrie manufacturière, qui est lune
des industries qui produit le plus d'emplois au Québec, vous le savez,
l'industrie manufacturière. C'est tout le temps ça. Est-ce que tu voulais
compléter?
Le Président (M. Lemay) :
Bien, est-ce que vous voulez rajouter quelque chose, M. Rivard? Non?
Une voix
: Non.
Le Président (M. Lemay) :
Donc, en conclusion, M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Il reste combien de
temps?
Le Président (M. Lemay) : 25
secondes.
M. Polo : Bien, je voudrais
vous remercier puis, en terminant, j'aimerais également remercier le
secrétariat puisque cette journée… à cause des chamboulements au niveau des
horaires, elle nous a… elle a apporté son soutien et sa collaboration à
recevoir les différents groupes. Donc, j'aimerais également la remercier. Merci
beaucoup, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien, merci, pour cette attention.
Alors, sur ce, je...
M. Polo : …bien, je
voudrais vous remercier puis, en terminant, j'aimerais également remercier le
secrétariat puisque cette journée… à cause des chamboulements au niveau des
horaires, elle nous a… elle a apporté son soutien et sa collaboration à
recevoir les différents groupes. Donc, j'aimerais également la remercier. Merci
beaucoup, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien, merci, pour cette attention.
Alors, sur ce, je cède maintenant la
parole au deuxième groupe d'opposition. Mme la députée de Mercier, la parole
est à vous.
Mme Ghazal : Merci, M. le
Président. Merci beaucoup pour votre présentation. Vous avez dit beaucoup de
belles choses qui sonnent bien à mes oreilles, notamment quand vous avez parlé
d'usines durables. Donc, vous voulez avoir des usines qui soient pérennes dans
le temps, pour garder vos emplois, pour que ça ne devienne pas des musées. Puis
aussi les produits, comme par exemple quand vous dites : Dès la première année
du bail, d'exiger qu'il y ait une étude technique et financière qui soit
produite pour la modernisation des usines, mais pas uniquement l'usine,
l'infrastructure, là, mais aussi d'avoir des machines… ou une transition vers
des produits d'avenir.
Donc, tout à l'heure, mon collègue de
Jonquière m'a soufflé à l'oreille que vous étiez très forts en transition
juste, et je veux savoir… c'est sûr que vous avez, comme c'est obligatoire dans
la loi, un comité santé-sécurité au travail pour discuter des questions de
santé-sécurité au travail. Est-ce que… étant donné que vous avez des idées,
parce qu'on dit souvent, dans la transition juste, c'est souvent les employés
qui connaissent leurs machines, leur usine, le travail, qui connaissent leur
secteur qui peuvent arriver avec les meilleures idées. Est-ce qu'il existe, par
exemple, des discussions ou peut-être un comité de transition juste? C'est une
idée qui se discute. Est-ce que vous avez déjà exploré ça dans vos
installations? Oui.
M. Tremblay (Pierre) :
C'est sûr qu'on n'est pas les seuls à vouloir que notre… chacune des usines,
puis je suis sûr que c'est pareil à Kéno, on veut que nos emplois perdurent, on
veut que nos usines performent parce qu'on veut durer, puis on est dans un
marché où on en voit tomber. O.K.? Des machines qui sont fermées, là, à cause
de la COVID, là, c'est exceptionnel. Si vous n'avez pas vu ça, là moi, j'ai
rarement vu ça. Ça fait que, oui, on en parle.
On a des spécialistes qu'ils soient du
côté des cadres, du côté des syndiqués, qui nous disent : Ah! on a fait un
essai de papier, on pourrait peut-être aller sur ce côté-là. On pourrait faire
du …, on pourrait faire du papier alimentaire, on pourrait faire ça. Ça fait
qu'on est toujours à l'affût de ces choses-là. Et puis, lorsque je vous ai
parlé tantôt du comité tripartite, avec monsieur qui était de votre ministère
justement, et puis, lui, il nous avait brossé un portrait de vers où on peut
aller. Ça fait que, tu sais, moi, je dis : Oui, il s'en parle. Oui, ça en
parle avec même les cadres de la compagnie.
Puis même la compagnie aussi, elle essaie,
là. Tu sais, Produits forestiers Résolu a fait des tests chez nous avec des
papiers puis a fait des tests à Dolbeau, a fait des tests à Kénogami pour
différents papiers. Elle aussi, là, Résolu, elle veut se développer, là. Elle
n'est pas contre nous autres parce que, nous autres, on veut le développement,
là. Ça fait qu'on veut tous se développer.
Puis je peux vous dire que j'ai même été
dans le secteur de l'aluminium pendant six ans voilà bien longtemps, je peux
vous dire que la… je pourrais dire, la fraternité de réussir dans l'industrie
du pâtes et papiers est un peu exceptionnelle.
Mme Ghazal : Donc, très
bien. Bien, je suis contente d'entendre ça, mais dans le fond, ce que vous
dites, c'est que le gouvernement, peut-être, avec ce projet de loi là, dans le
fond, il y a comme une certaine gêne, on dirait, de faire une demande, de
demander à…
M. Tremblay (Pierre) : …je
peux vous dire que la… je pourrais dire, la fraternité de réussir dans
l'industrie du pâtes et papiers est un peu exceptionnelle.
Mme Ghazal : Donc… très bien,
bien, je suis contente d'entendre ça, mais dans le fond, ce que vous dites,
c'est que le gouvernement, peut-être, avec ce projet de loi là, dans le fond,
il a comme une certaine gêne, on dirait, de faire une demande, de demander à
l'entreprise d'investir encore plus, etc., vu que les 100 millions, selon
votre lecture, ont été dépensés. Donc, pour les prochaines…
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Mercier, ceci termine ce bloc d'échange et je cède maintenant la
parole au député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Alors,
merci infiniment d'être ici. Je sais qu'il y a fallu qu'on travaille fort, mais
on l'a obtenu. Moi, je suis très sensible à ce que le ministre dit quand il
dit : Bon, bien, comment on peut être capables de trouver la bonne voie,
tu sais, pour maintenir les emplois, mais on sait qu'il y a plus de production
avec des nouvelles machines? Souvent, ça réduit le nombre d'emplois.
Moi, je pense que les picots, là, à la
page 5 de votre mémoire, quand vous dites que «le point 6 devrait
inclure les éléments suivants, par exemple : produire une étude technique
dans la première année du bail, maintenir en opération Kénogami et Alma sur la
base des emplois actuellement nécessaires, déposer un plan de modernisation en
2023, début des travaux de modernisation à Kéno puis à Alma en 2025…»
Je pense qu'on a là, là, en tout cas, moi,
à mon sens, beaucoup d'éléments. Maintenant, j'ai l'impression qu'il nous
manque un gros morceau. Parce que le projet de loi n° 50, c'est Jim-Gray,
mais il y a une entente-cadre qui a été convenue en 2014 avec le gouvernement
de plusieurs centaines de millions de dollars pour les centrales
Adam-Cunningham, Wilson, Chute-aux-Galets, Onatchiway. Est-ce qu'on ne serait
pas mieux de dire : Là, c'est vrai qu'on met le compteur à zéro, mais on
regarde l'ensemble des baux sur la rivière Shipshaw par rapport aux emplois
qu'on veut avoir dans nos usines puis à l'innovation qu'on veut avoir, au lieu
de travailler par petits morceaux ici et là d'une fois à l'autre, sans, en
plus, être capable de faire le décompte des investissements au fil des ans?
Le Président (M. Lemay) :
M. Vaillancourt, allez-y.
M. Vaillancourt (Gilles) :
C'est sûr que nous, ce qu'on aimerait, c'est d'avoir de quoi de clair qu'on
peut consulter puis qu'on peut se référer pour ne pas être dans le néant comme
on a été dans les années passées puis pas savoir… on sait qu'il y a une loi,
mais on ne sait pas c'est quoi qu'il y a dans la loi. D'avoir de quoi de clair
qu'on peut suivre, ça serait idéal pour nous autres.
Mais la formule magique, elle n'existe
pas. C'est pour ça que, nous autres, on a besoin du gouvernement pour nous
aider à peser peut-être un petit peu sur la bedaine de nos boss pour qu'ils
investissent puis qu'ils nous aident un peu.
Le Président (M. Lemay) : M.
Tremblay.
M. Tremblay (Pierre) : Je
peux répondre à une partie de la question. J'ai eu cette réflexion-là,
M. Gaudreault, concernant : 100 millions, c'est-u assez, c'est-u
pas assez? O.K.? C'est un peu ça, si je vais chercher les autres entités puis
je vais chercher plus d'argent. C'est un peu ça que vous voulez me dire. Je
vous avoue que le papier, ce n'est pas facile, puis je me dis qu'en négociant
un bail pas trop long, mais qu'on soit capables de le renégocier, mais pas en
2041, mais bien avant, je me dis : Tout d'un coup qu'on serait rendus que
le papier, là, c'est rendu que ça vaut deux fois plus cher, puis que ça vaut...
qu'on est en meilleure posture, puis on est... nos installations, on a passé à
travers des crises, puis là à ce moment-là, que Produits forestiers Résolu font
plus d'argent, bien, ça va peut-être être plus facile à renégocier…
M. Tremblay (Pierre) : ...mais
bien avant. Je me dis : Tout d'un coup qu'on serait rendus que le papier,
là, c'est rendu que ça vaut deux fois plus cher, puis que ça vaut... qu'on est
en meilleure posture, puis on est... nos installations, on a passé à travers
des crises, puis là à ce moment-là, que Produits forestiers Résolu font plus
d'argent, bien, ça va peut-être être plus facile à renégocier.
Vous allez dire peut-être que j'ai des
lunettes roses, mais à un moment donné, il faut essayer d'avoir... Tu sais, je
ne peux pas dire tout le temps que l'industrie pour qui je travaille, elle s'en
va mourir. Je n'irai pas dire ça, je n'irai pas dire ça à mes collègues non
plus. Je veux trouver un moyen de dire que 600 millions, c'est assez, puis
c'est investi dans nos deux usines, puis qu'on réussisse à passer à travers.
Dans 10 ans, peut-être que la situation va être meilleure, puis ça va être bien
plus facile à aller négocier 250 millions, au lieu de 100 millions.
Tu sais, c'est malheureux à dire, mais je peux juste m'accrocher à ça.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup, M. Tremblay, M. Vaillancourt et M. Rivard, pour votre
contribution à nos travaux.
Ceci complète nos travaux de la journée.
Et, compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 28)