Journal des débats de la Commission de l'aménagement du territoire
Version préliminaire
42-1
(début : 27 novembre 2018)
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Le
martes 16 avril 2019
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Vol. 45 N° 2
Ministère des Affaires municipales et de l'Habitation, volet habitation, Régie du logement et Régie du bâtiment
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Intervenants par tranches d'heure
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Dansereau, Suzanne
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Laforest, Andrée
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Dansereau, Suzanne
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Laforest, Andrée
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Thériault, Lise
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Fontecilla, Andrés
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LeBel, Harold
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Thouin, Louis-Charles
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Guillemette, Nancy
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Dansereau, Suzanne
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Laforest, Andrée
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Thériault, Lise
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Grondin, Agnès
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LeBel, Harold
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Laforest, Andrée
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LeBel, Harold
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Dansereau, Suzanne
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Thouin, Louis-Charles
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Thériault, Lise
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Thériault, Lise
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Laforest, Andrée
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Dansereau, Suzanne
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Guillemette, Nancy
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Fontecilla, Andrés
15 h 30 (version révisée)
(Quinze heures quarante-neuf minutes)
La Présidente (Mme Dansereau) :
Donc, ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de
l'aménagement du territoire ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la
salle de bien vouloir éteindre les sonneries et leurs appareils électroniques.
La commission est réunie afin de procéder
à l'étude du volet Habitation, Régie logement, Régie du bâtiment des crédits
budgétaires du portefeuille Affaires municipales et Habitation pour l'exercice
financier 2019-2020. Une enveloppe de trois heures a été allouée pour
l'étude de ce volet.
M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
• (15 h 50) •
Le Secrétaire
: Oui,
Mme la Présidente. M. Girard (Lac-Saint-Jean) est remplacé par
Mme Picard (Soulanges); M. Provençal (Beauce-Nord) est remplacé par
Mme Grondin (Argenteuil); Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue) est remplacée par M. Fontecilla (Laurier-Dorion);
Mme Perry Mélançon (Gaspé) est remplacée par M. LeBel (Rimouski).
Habitation, Régie du logement et Régie du bâtiment
La Présidente (Mme Dansereau) :
Nous allons débuter par les remarques préliminaires, puis nous allons procéder
à une discussion d'ordre général par blocs d'environ 20 minutes, incluant
les questions et réponses. <La mise aux voix des crédits de ce volet-là
sera...
Le
Secrétaire
: ...
Perry Mélançon (Gaspé) est
remplacé par M. LeBel (Rimouski).
La
Présidente (Mme Dansereau) : Nous allons débuter par les remarques
préliminaires puis nous allons procéder à une discussion d'ordre générale par
blocs d'environ 20 minutes incluant les questions et réponses. >La
mise aux voix des crédits de ce volet-là sera effectuée à la fin du temps qu'il
leur est alloué cet après-midi, vers 18 heures.
Remarques préliminaires
Nous débutons
donc avec les remarques préliminaires de Mme la ministre. Vous disposez maintenant
de 12 minutes.
Mme Andrée Laforest
Mme
Laforest : Alors, bonjour à vous tous. Mme Lise Thériault, députée d'Anjou—Louis-Riel,
Mme Suzanne Dansereau, présidente de la Commission de l'aménagement du
territoire, chers collègues de la Commission et de l'aménagement du territoire.
Mes collègues députés, bonjour à vous tous. Le sous-ministre, Frédéric Guay; les
sous-ministres adjoints, M. Michel Beaudoin, président-directeur général de la
Régie du bâtiment du Québec, M. Patrick Simard, président de la Régie du
bâtiment, Mme Guylaine Marcoux, présidente-directrice générale de la Société
d'habitation du Québec, M. Francis Mathieu, vice-président de
l'administration et de la planification de la Société d'habitation du Québec,
M. Jean-Pascal Bernier, vice-président à l'amélioration et au développement
de l'habitation de la Société d'habitation du Québec, ainsi que tous les gens
du ministère des Affaires municipales et de l'Habitation qui m'accompagnent, bonjour
à vous tous. Je souhaite également la bienvenue à tous ceux et celles qui sont
ici aujourd'hui pour l'étude des crédits budgétaires 2019-2020 en ce qui
concerne le volet Habitation du ministère.
Pour
commencer, j'aimerais d'abord remercier toutes les équipes, autant celles du
ministère que des trois organismes dont je suis responsable, qui ont colligé
l'information nécessaire pour mener à bien cet exercice. Votre entière
collaboration et votre dévouement à la tâche ont permis de faciliter ce travail
colossal.
Avant de vous
faire part de nos réalisations, de nos projets et nos orientations en
habitation, il est important de souligner que c'est une première dans
l'histoire du ministère que l'habitation soit officiellement jumelée à sa
dénomination. Le mandat que notre gouvernement m'a confié repose sur une vision
renouvelée qui consiste à optimiser le rôle de l'État et à affirmer notre
leadership en habitation.
Afin de
concrétiser cette vision, j'ai demandé à ce que le ministère, en collaboration
avec la Société d'habitation du Québec, la Régie du bâtiment du Québec et la
Régie du logement, me propose une démarche visant à terme le dépôt d'un plan
d'action en habitation. Ce plan permettrait, entre autres, de faciliter la
coordination des actions et des interventions du gouvernement, de mettre en
œuvre des mesures mieux adaptées aux besoins des citoyennes et des citoyens,
d'améliorer la qualité de l'habitation, l'accès à la propriété et la
disponibilité des logements. Des consultations sont déjà en cours avec les
divers organismes concernés par le domaine de l'habitation, sans compter que la
tournée des régions que j'ai entamée en février est également l'occasion de
recueillir les préoccupations des acteurs municipaux et régionaux à propos de
l'habitation.
Hormis cette
démarche, j'aimerais mettre l'accent sur un dossier prioritaire pour notre
gouvernement. Le 3 avril dernier, j'ai déposé à l'Assemblée nationale le
projet de loi n° 16, loi visant
principalement l'encadrement des inspections en bâtiment et de la copropriété
divise, le remplacement de la dénomination de la Régie du logement et
l'amélioration de ses règles de fonctionnement et modifiant la Loi sur la Régie
du logement, la Loi sur la Société d'habitation du Québec et diverses
dispositions législatives concernant le domaine municipal. D'ailleurs, des
échanges sur ce projet de loi auront lieu prochainement en commission
parlementaire avec les divers acteurs du milieu concernés.
Ce projet
touche en bonne partie le domaine de l'habitation. Il comprend notamment des
mesures qui permettraient de préserver les copropriétés de façon durable. Il
obligerait, entre autres, les administrateurs de copropriétés à faire effectuer
une étude afin d'évaluer la somme nécessaire à investir dans leur fonds de
prévoyance. L'étude de ce fonds serait constituée à l'aide d'un carnet
d'entretien qui dresserait un portrait à jour des besoins des immeubles. Des
dispositions visent également à améliorer le fonctionnement de l'administration
des copropriétés et à mieux protéger les acheteurs d'unités de copropriété
neuves ou existantes.
<Un
autre volet prévoit des mesures pour permettre à la Régie du bâtiment
d'encadrer la profession d'inspecteur en bâtiment. Au Québec, rappelons que la
formation n'est pas...
Mme Laforest :
...administration des copropriétés et à mieux protéger les acheteurs d'unité de
copropriétés neuves ou existantes.
>Un autre volet prévoit des
mesures pour permettre à la Régie du bâtiment d'encadrer la profession
d'inspecteur en bâtiment. Au Québec, rappelons que la formation n'est pas obligatoire,
qu'aucun permis n'est requis et qu'il n'est pas rare qu'un inspecteur ne soit
pas assuré.
De plus, des dispositions du projet de loi
ont pour but d'assurer un meilleur accès aux services de la Régie du logement,
tant pour les locataires que pour les locateurs. Elles visent aussi à diminuer
le délai de traitement des demandes.
Puis il est prévu que le nom de la Régie
du logement soit remplacé par celui de Tribunal administratif du logement.
Cette nouvelle désignation serait plus conforme à la fonction qu'elle exerce
réellement en tant que tribunal spécialisé, dont le mandat principal est de
trancher les litiges entre les locataires et les locateurs.
Maintenant, en ce qui concerne plus
spécifiquement la Société d'habitation du Québec, les mesures annoncées lors du
budget 2019-2020 nous aideront à mieux anticiper l'avenir dans le domaine
de l'habitation pour l'ensemble des régions du Québec. Ainsi, nous prévoyons
des investissements de 454 millions pour les prochaines années. Plus
précisément, 294 millions seront réservés pour l'aide au logement social
et communautaire et 151 millions pour l'adaptation et la rénovation du
domicile.
Je veux également mentionner que le budget
annoncé pour la SHQ a été augmenté de plus de 23 millions par rapport à
l'année dernière. Cela nous permettra de pallier le manque de financement du
passé. Concrètement, nous pourrons donc mieux soutenir les familles et les
personnes qui ont besoin d'un logement abordable. Ainsi, les sommes annoncées
permettront d'accélérer la livraison des unités du programme AccèsLogis du Québec.
Une fois que toutes les unités annoncées par le passé seront enfin livrées, le
nombre de logements communautaires et abordables sera porté de 40 703 à
56 174 unités.
De plus, nous pourrons mieux soutenir à
long terme nos partenaires et mandataires en assurant la récurrence des budgets
de nos programmes de rénovation et d'adaptation de domiciles sur une période de
trois ans, et ce, en plus d'assurer un financement stable à la clientèle, sans
compter que nous reconnaissons l'important travail réalisé par les organismes
communautaires qui veillent à l'amélioration des conditions d'habitation des
ménages en augmentant de 6 millions par année l'enveloppe destinée au volet
Mission globale du Programme d'aide aux organismes communautaires.
Aussi, ce sont 150 personnes en
situation d'itinérance de plus qu'auparavant qui pourront bénéficier du Programme
de supplément au loyer. Nous les aiderons donc à reprendre leur vie en main en
soutenant leur intégration, en leur facilitant l'accès au logement. Les
personnes victimes de violence familiale pourront également avoir un accès à de
l'hébergement sécuritaire.
Autre point, une exemption pouvant
atteindre 4 200 $ par année, par enfant des revenus liés aux pensions
alimentaires sera accordée pour le calcul de l'aide financière accordée pour le
logement. Ce sont ainsi 6,8 millions qui seront retournés aux familles
monoparentales pour les aider à mieux se loger.
Enfin, nous continuons également à aider
les victimes de la pyrrhotite grâce à un investissement de 2 millions de
plus.
Par ailleurs, nous négocions actuellement
avec le gouvernement du Canada afin d'en arriver à une entente nous permettant
d'investir les sommes fédérales qui seront mises à la disposition de notre
gouvernement. Nous croyons que nous sommes les mieux placés pour connaître les
besoins et les priorités de la population, et nous possédons une grande
expertise en habitation. En ce sens, le ministre fédéral de la Famille, des
Enfants et du Développement social, Jean-Yves Duclos, a déjà confirmé que nous
aurions notre propre entente pour le Québec. Nous souhaitons qu'un accord
puisse être conclu dans les meilleurs délais.
• (16 heures) •
Poursuivons avec la Régie du logement. Au
cours de la dernière année, l'organisme a continué son exercice de
restructuration administrative et la mise en oeuvre des actions découlant des
recommandations du Vérificateur général du Québec. En ce sens, il est important
de souligner que la régie continue de mettre en place <plusieurs
politiques et orientations afin d'améliorer l'accessibilité à la justice...
>
16 h (version révisée)
<17913
Mme Laforest :
…de restructuration
administrative et la mise en oeuvre des actions
découlant des recommandations du Vérificateur général du Québec.
En ce sens, il est important de
souligner que la régie continue de mettre en place >plusieurs politiques
et orientations afin d'améliorer l'accessibilité à la justice, le délai de
traitement des demandes et l'efficacité des activités du tribunal. Par exemple,
la régie peut maintenant tenir des audiences par visioconférences dans 16 de
ses 28 bureaux et points de service. D'ailleurs, le projet de loi
n° 16 contribuerait à favoriser cette démarche.
Il faut assurer un meilleur accès aux
services de la régie, tant pour les locataires que pour les locateurs, d'autant
plus qu'environ 40 % des ménages résident dans une habitation en location.
Ce n'est pas rien. Ce que nous proposons aujourd'hui, c'est la plus grande
réforme de la Régie du logement depuis sa création en 1980.
Dans le même ordre d'idées, lors du
budget, notre gouvernement a annoncé un rehaussement budgétaire de
23,8 millions sur cinq ans pour la Régie du logement. J'aimerais souligner
que cette initiative vient en appui aux mesures proposées concernant la régie
dans le projet de loi n° 16. En effet, ce soutien lui permettra de se
doter de nouveaux effectifs et de diminuer ainsi le délai de traitement des
demandes.
Un nouveau bureau verra aussi le jour sur
l'île de Montréal. Concrètement, 30 nouveaux préposés aux renseignements
et du personnel de soutien et d'encadrement seront embauchés. D'ailleurs, cette
mesure permettra de consolider et d'améliorer l'offre de services dans les
régions. De plus, neuf nouveaux régisseurs seront nommés afin que plus de
causes soient entendues. Je rappelle que, depuis plusieurs années, le nombre de
décideurs est demeuré le même en dépit de la complexification des dossiers.
Enfin, nous proposons d'élargir la
compétence des greffiers spéciaux afin de réduire les délais qui s'allongent
bien souvent pour différentes raisons. La régie reçoit annuellement environ
70 000 demandes. Avec l'ajout de ressources, le délai moyen d'une
première audience devant la régie sera d'un peu plus de deux mois en 2021-2022.
La Présidente
(Mme Dansereau) : En terminant, Mme la ministre.
Mme Laforest : Nous avons
également les mesures avec la Régie du bâtiment, qui comprend le programme pour
la pyrrhotite. Ensuite, nous avons également le nouveau programme, que nous
avons déposé ce matin, pour les personnes aînées avec la Régie du logement et
leurs baux, que nous avons annoncé également.
Alors, nous avons quand même plusieurs
mesures, et, si je dois terminer immédiatement, je peux vous dire que, notre
programme en habitation, et avec le budget que nous avons reçu, nous sommes
prêts à faire face au manque de logements ici, au Québec, au manque
d'inspecteurs en bâtiment et également à l'encadrement de la copropriété à
Québec.
Alors, comme vous avez pu le constater,
les réalisations et les orientations que je viens de vous présenter démontrent
bien notre volonté de travailler en ce sens.
Voilà, Mme la Présidente. Je suis
maintenant prête à répondre aux questions.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Merci, Mme la ministre. J'invite maintenant la
porte-parole de l'opposition officielle à faire ses remarques préliminaires
pour un maximum de huit minutes. Mme la députée Anjou—Loui-Riel.
Mme Lise Thériault
Mme Thériault
:
Merci, Mme la Présidente. Je ne prendrai pas tout le temps qui m'est alloué
pour les remarques préliminaires. Je pense que c'est plus intéressant d'avoir
le temps pour les questions. Mais vous allez me permettre, un, de saluer votre
présence, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci.
Mme Thériault
:
Je ne peux être présidente de la commission et porte-parole en même temps. Donc,
je vous souhaite la bienvenue dans cette fonction-là. C'est la première fois
pour vous que vous présidez des crédits.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Merci. Oui… d'être indulgente...
Mme Thériault
:
Donc, je ferai preuve d'indulgence, ne soyez pas inquiète. J'aimerais souligner
aussi le fait que nous avons un nouveau secrétaire de commission en la personne
de M. Dominic Garant. Donc, vous me permettrez de remercier l'ancien
secrétaire, M. Marc-André… non, Marc-Olivier Bédard.
Vous allez me permettre, Mme la
Présidente, de saluer la ministre ainsi que les gens qui l'accompagnent, avec
qui j'ai eu beaucoup de plaisir à travailler d'ailleurs. Donc, ne soyez pas
trop inquiets. Je suis parfaitement consciente que, les crédits que la ministre
défend, la moitié me sont imputables et l'autre moitié lui sont imputables.
Donc, je pense qu'on aura des échanges assez cordiaux. Ne soyez pas inquiets.
J'ai toujours pensé que les gens qui
oeuvrent autant à la Régie du bâtiment, à la Régie du logement, la Société
d'habitation du Québec, les gens qui sont au ministère de l'Habitation, du
MAMOT, ou du ministère des Affaires municipales et de l'Habitation maintenant,
sont des gens qui sont fort compétents, qui sauront certainement bien vous
conseiller, Mme la ministre. À vous de faire en sorte de porter le flambeau
bien haut.
<J'ai eu le plaisir d'être…
Mme Thériault
:
...la
Société d'habitation du Québec, les gens qui sont au ministère de
l'Habitation, du MAMOT ou du ministère des Affaires municipales et de
l'Habitation, maintenant, sont des gens qui sont fort compétents, qui sauront
certainement bien vous conseiller, Mme la ministre. À vous de faire en sorte de
porter le flambeau bien haut.
>J'ai eu le plaisir d'être
ministre responsable du dossier de l'Habitation et de la Protection du
consommateur pendant à peine un an. Je pense que tous… est à même de constater
que le peu de temps que nous avions a été du temps qui fut très productif. Nous
aurons l'occasion de parler du projet de loi n° 16,
qui reprend beaucoup de choses du n° 401 qui avait
été déposé par mon gouvernement, ainsi que des choses qui n'y sont pas. On aura
l'occasion de parler de la Régie du logement, évidemment. On aura l'occasion de
parler des différents enjeux qui touchent les organismes communautaires, je
vois qu'il y a des gens qui sont avec nous ici. On pourra parler d'à peu près
tous les sujets, je pense juste qu'on n'aura peut-être pas assez de temps,
trois heures, c'est très court, vous allez voir, ça va passer très vite.
Et je vais terminer mes remarques en vous
disant que j'ai écouté avec beaucoup d'intérêt l'annonce que vous avez faite ce
matin avec votre collègue la ministre des Aînés. Je trouve bien intéressant ce
que vous avez annoncé, je vous félicite. Par contre, je vais vous dire, c'est
sûr que ce n'est pas mauvais, mais ce n'est pas complet, je vais dire ça comme
ça. Je suis contente de voir que vous travaillez avec les centres d'assistance.
De toute façon, c'est ce que j'avais moi-même de projeté dans les cartons alors
que j'étais dans votre chaise. Par contre, on allait un peu plus loin, nous
aurons certainement l'occasion d'en reparler.
Et voilà, Mme la Présidente, je vais
garder le temps qu'il me reste pour rajouter sur les blocs d'échange.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci, Mme la députée. Je cède maintenant la parole au porte-parole du deuxième
groupe d'opposition pour ses remarques préliminaires, pour un maximum de deux
minutes, donc au député de Laurier-Dorion, le porte-parole du deuxième groupe
d'opposition en matière de logement, d'habitation.
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : Merci, Mme la
Présidente. Ça va être très court. Également, je profite de l'occasion pour
vous saluer et saluer Mme la ministre, et évidemment, aussi, la
présidente-directrice générale de la SHQ, Mme Guylaine Marcoux, ainsi que tous
les fonctionnaires qui vous accompagnent, et les personnes présentes, et mes
collègues députés. On va passer du bon temps ensemble. Donc, je laisse... j'ai
fini, c'est ça, mes remarques préliminaires.
La Présidente (Mme Dansereau) :
O.K. Bien, merci, M. le député. Je cède maintenant la parole au troisième
groupe d'opposition pour ses remarques préliminaires, pour un maximum de deux
minutes. M. le député de Rimouski, porte-parole du troisième groupe
d'opposition en matière d'habitation.
M. LeBel : Moi, je vais garder
mon temps pour plus tard, ça fait que je vous salue, tout le monde, vous êtes
bien aimables. C'est toujours impressionnant de vous voir, toute l'équipe en
arrière, et j'ai hâte de vous poser des questions. Merci, tout le monde. Bon
après-midi.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci, M. le député. Je suis maintenant prête à reconnaître une première
intervention de l'opposition officielle pour un premier bloc d'échange. Mme la
députée d'Anjou—Louis-Riel, la parole est à vous.
Discussion générale
Mme Thériault
: Merci,
Mme la Présidente. Évidemment, la ministre a déposé le projet de loi n° 16, qui reprend les grandes lignes du projet n° 401 qui avait été déposé par le précédent gouvernement.
Il y a certaines orientations qu'on n'y retrouve pas, des modifications qui
avaient été prévues qui ont été retirées. J'ai vu également que la ministre,
puisqu'elle porte le chapeau ministre des Affaires municipales, en a profité
pour ajouter des dispositions qui touchent le monde municipal. C'est bien, ça
permet d'assumer clairement les deux rôles, autant l'habitation que le rôle des
affaires municipales.
Ce qui m'amène à une première question,
qui ne touche pas le projet de loi qui a été déposé, mais je suis convaincue
que les gens alentour de vous vont certainement vous donner des bonnes
indications. J'aimerais ça que la ministre de l'Habitation parle à la ministre
des Affaires municipales. Vous savez, au Québec, on a des codes de
construction, qui ont été revus périodiquement, et les codes de construction ne
sont pas nécessairement appliqués de la même manière. Puis, je vous dirais, les
codes de construction, ils ont été revus en 1985, 1995, 2005, 2010, ce qui fait
qu'à chaque fois on a resserré les règles de construction, on les resserre. Par
contre, les municipalités, elles, ne sont pas obligées d'aller sur le plus
récent code de construction, qui pourtant est aux normes canadiennes.
• (16 h 10) •
Et je comprends que, lorsqu'une
municipalité choisit sciemment d'aller sur un code de construction moins
récent, style 1985 ou 1995, obligatoirement ça fait que le constructeur, lui,
va avoir des coûts qui sont moindres, mais par contre il n'est pas à niveau
nécessairement. Mais ce qui est un peu particulier, c'est que, si je prends
deux municipalités qui sont très, très voisines… Prenez la municipalité de
Joliette et Saint-Charles-Borromée, où on continue sur le chemin de la
Visitation, puis tu ne vois pas la différence si tu es à Joliette ou à
Saint-Charles-Borromée. Mais, parce que le Code de construction n'est pas
applicable de la même manière, tu as une municipalité qui, elle, va prendre une
version, l'autre va prendre une version plus récente. <Ce qui fait qu'il
y a des constructeurs...
Mme Thériault
:
...et Saint-Charles-Borromée, où on continue sur le chemin de la Visitation,
puis tu ne vois pas la différence si tu es à
Joliette ou à
Saint-Charles-Borromée. Mais
parce que le Code de construction n'est pas
applicable
de la même manière, tu as une municipalité qui, elle, va
prendre une version, l'autre va prendre une version plus récente. >Ce
qui fait qu'il y a des constructeurs qui vont aller s'installer dans la
municipalité qui n'utilise pas le code le plus récent.
Je pense qu'on ne rend pas service aux
gens au niveau de la qualité des constructions, au niveau de ce qui peut être
fait, au niveau des normes. Puis je pense que le président de la Régie du
bâtiment va être certainement en mesure, peut-être, de vous donner des
indications là-dessus.
Mais, maintenant que vous avez les deux
chapeaux qui logent à la même enseigne, à quand le Code de construction unique
et qu'on applique la dernière version plutôt que d'y aller à géométrie variable
et prendre celle qui fait notre bonheur parce que ça coûte moins cher?
Mme Laforest : Oui, bien, en
fait, ce que vous venez d'amener, c'est ce qu'on est en train de travailler. Il
était tôt pour mettre, pour instaurer, justement, cette nouvelle application
dans notre projet de loi. Nous sommes, justement... On a la chance, avec l'Habitation
et les Affaires municipales, justement... Je remercie notre gouvernement
d'avoir inséré l'Habitation avec les Affaires municipales, justement, parce
qu'il y a comme une logique, hein? On comprend que... D'ailleurs, en ce qui
concerne les logements, la copropriété, ça va avec les municipalités.
Alors, on y a pensé, au code unique pour
toutes les municipalités, d'avoir le même code unique au niveau du bâtiment.
Maintenant, il était prématuré... C'était trop tôt. Il y avait des urgences. On
comprend que, dans notre projet de loi, il y a des urgences, si on parle au
niveau des carnets d'entretien, des fonds de prévoyance pour les copropriétés.
Ça, c'était vraiment une urgence. Il y a également les délais qu'il fallait
absolument s'attaquer, la diminution des délais à la Régie du logement. Il
fallait vraiment s'attaquer à cette priorité-là. On a rencontré d'ailleurs
toutes les... la plupart, même... oui, je pourrais dire, toutes les
associations, les organismes par rapport au logement social, au logement
communautaire au Québec. On a rencontré tous les organismes. Il y a également
l'encadrement, si je peux dire, avec les personnes âgées, les personnes aînées,
avec les délais à la Régie du logement. On a travaillé également pour les
nouveaux baux avec les personnes aînées.
Ceci étant dit, si on donnait un code
unique de construction pour toutes les municipalités au Québec, moi, je
trouvais, et l'équipe, d'ailleurs, avec qui je travaille, que c'était
prématuré. Vous comprendrez que ça fait six mois qu'on est rendus en poste.
J'ai commencé la tournée des régions, j'ai fait cinq régions, avec le projet de
loi en plus, qui est très... c'est quand même très, très ardu comme travail.
Moi personnellement, je me voyais trop, comment je pourrais dire... c'était
trop tôt pour instaurer un code de bâtiment unique au Québec. J'ai consulté mes
collègues, si je peux dire, et les partenaires. On a travaillé ensemble. Et je
travaille en équipe, je le dis toujours, je suis une fille d'équipe. Et je prends
les conseils de tous les gens qui sont très compétents. Je prends les conseils
de ceux qui sont compétents dans le domaine et, vraiment, je me faisais dire
que c'était trop tôt d'arriver avec un code unique de bâtiment au Québec.
Par contre, il fallait commencer à quelque
part, hein? On fait les choses dans l'ordre chez nous. On essaie vraiment de se
dire : Par quoi on commence? Si je regarde par quoi on commence, nos
inspecteurs au Québec n'ont même pas un code, une formation standardisée. Alors,
comment on peut dire au Québec : On va instaurer un code unique de
construction au niveau du bâtiment sans avoir l'équipe qui est derrière ça,
sans avoir les inspecteurs qui sont derrière ça? Donc, avant de dire... Comme
on dit si bien chez moi, avant de mettre la charrue avant les bœufs, il fallait
vraiment encadrer, si je peux dire, toute la réglementation au niveau de la
Régie du bâtiment. Et c'est ce que nous faisons présentement.
D'ailleurs, dans mes tournées, on a
toujours la moitié du temps pour les affaires municipales et la moitié du temps
pour l'habitation. En habitation, quand je discute avec les partenaires, avec
les préfets, les préfètes, les maires, les mairesses, bien, même eux ne sont
pas prêts. Parce qu'on me dit : On a des demandes, mais, dans chaque
municipalité, les demandes sont différentes. Et je peux vous le confirmer, dans
chaque région, les demandes sont différentes également. Alors, si on arrivait
avec un code unique au Québec, je peux vous dire et je peux vous confirmer
qu'on aurait soulevé des tollés. Ça, c'était comme brusquer les gens, brusquer
les municipalités.
Alors, j'ai décidé, justement, avec le
ministère de mettre en place un plan d'action. C'est ce que nous avons fait.
Oui, l'idée est là. Les gens sont au courant. Je salue le travail du passé.
Bravo! C'est vraiment du bon travail qui a été fait. Mais, ceci étant dit, les
choses qu'on fait, on doit les faire dans l'ordre, et c'était <prématuré
de...
Mme Laforest : ...de mettre
en place un
plan d'action, c'est ce que nous avons fait. Oui, l'idée est
là. Les gens sont au courant. Je salue le travail du passé, bravo, c'est
vraiment
du bon travail qui a été fait. Mais ceci étant dit, les choses qu'on fait, on
doit les faire dans l'ordre, et c'était >prématuré de demander à toutes
les municipalités de travailler avec un code unique en construction. Même, plusieurs
organismes en construction n'étaient pas prêts, justement, à avoir un code
unique au Québec.
Ceci étant dit, quand on rencontre tous
les partenaires puis on se fait dire ça, c'est important de bien faire les
choses. Ce qu'on fait, on le fait bien. Depuis six mois, hein, ce qu'on fait,
on le fait vraiment bien, ça va bien. Alors, on veut continuer de bien faire
les choses. Quand le Code de construction unique au Québec sera disponible,
nous pourrons vous le partager et nous serons heureux, justement, de vous dire
que tous les partenaires, toutes les municipalités au Québec, tous les
organismes ont donné leur appui par rapport à ce code unique.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci, Mme la ministre.
Mme Thériault
: Oui,
merci, Mme la Présidente. Mme la ministre, c'est sûr que, si je pose une
question de deux minutes, je m'attends à peu près à une réponse de deux
minutes, mais, si je pose une question de deux minutes, je ne m'attends pas à
une réponse de six minutes. Si on veut avoir des échanges qui sont
intéressants, normalement c'est la règle qui s'applique. Je n'ai pas voulu vous
interrompre, là. Mais c'est sûr que j'étais sur le code du bâtiment.
Je veux juste vous dire qu'étant donné que
le Code de construction il y a une version 1985, 1995, 2005, 2010, je pense que
la Régie du bâtiment ne travaillait pas pour rien. Je comprends qu'il peut y
avoir plein de gens, pour x nombres de raisons, qui vont vous dire : Ça
coûterait trop cher passer à la dernière version du code. Mais je pense que,
lorsque la Régie du bâtiment met des règles en place, qui tiennent les normes
canadiennes, qu'on soit à niveau avec les autres provinces, il est tout à fait
normal qu'il y ait un code qui s'applique pour tout le monde. Ce qui n'est pas
normal, c'est d'avoir un code 1985 quelque part puis avoir un 2010 dans l'autre
municipalité qui est à côté, alors que c'est sûr que les coûts ne sont pas les
mêmes. La journée que le gouvernement va décider d'avoir un code unique, quitte
à ce qu'il soit moins récent, il me semble que tout le monde va jouer selon les
mêmes règles du jeu.
Donc, je vais vous poser une question très
simple : Dans votre omnibus que vous avez déposé, étant donné que ça
touche plusieurs questions qui regardent directement la Régie du bâtiment,
est-ce qu'on ne pourrait pas déposer un amendement — et je vous
annonce tout de suite que je vais probablement le faire — déposer un
amendement pour faire en sorte que les versions, les plus vieilles versions du
code du bâtiment, c'est le 1985, 1990, ne soient plus prises en compte? Qu'on
prenne peut-être les plus récentes, le temps que vous fassiez le travail de
terrain, j'en conviens. Par contre, je ne trouve pas ça normal… Parce que, de
toute façon, même les associations de la construction vont vous dire :
Moi, j'ai un constructeur qui s'en va dans telle municipalité, il prend la
dernière version; puis moi, je suis dans telle autre municipalité puis je
prends la version qui fait bien mon bonheur, parce que ça coupe les coûts.
Donc, automatiquement, le consommateur, le M.-Mme Tout-le-monde, celui qui paie
pour faire construire sa maison, si le Code de construction exige tel matériau
ou telle chose dans ses normes, bien, c'est un gage de qualité. Et la
construction, au Québec, si on veut qu'elle se porte bien, on doit exiger de la
qualité au niveau de la construction, et les codes de construction sont là pour
ça. Donc, c'est l'essence et l'objet de ma question par rapport au Code de
construction.
Mme Laforest : Oui, merci pour
la question. Comme je le disais tantôt, on a décidé, nous, que c'était trop
précipité. On s'est consultés, on a dit : C'est trop précipité. On a même
regardé la consultation, on a pris connaissance de la consultation qu'il y a eu
en 2015. Il y a vraiment des notions importantes maintenant à comprendre avec
justement le Code de construction. Puis je peux vous dire qu'en commission
parlementaire, d'ailleurs, on va avoir la chance d'en discuter. Les
municipalités que moi, j'ai rencontrées, il y en a plusieurs qui n'étaient pas
prêtes. Alors, comment voulez-vous instaurer un code de construction si même
les municipalités ne sont pas encore prêtes? Juste à titre d'information, dans
plusieurs municipalités, on m'a dit : On a même, encore là, de la
difficulté à savoir… on voudrait construire dans un endroit, puis on ne peut
même pas construire. Ça fait qu'avant quoi que ce soit, les matériaux... On a
parlé des matériaux, au niveau de la provenance. Maintenant, on est en train de
se poser des questions. Il y a plusieurs immeubles, il y a plusieurs immeubles
à logements ou à revenus ou des copropriétés qu'on est en train de faire, on a
des problèmes avec la provenance des matériaux.
Alors, il y a trop de notions, il y a trop
de danger. C'était précipité. On s'est dit non, on n'est pas prêts à faire ça.
On ne peut pas risquer, justement, d'avoir un code unique. Alors, on n'était
pas prêts, mais on est prêts à en discuter en commission parlementaire. Ça va
me faire plaisir de revenir avec ça.
• (16 h 20) •
Mme Thériault
: Oui,
Mme la Présidente, je veux juste porter à l'attention de la ministre, 20 février 2017 :
Code de construction unique pour le Québec : Les associations d'entrepreneurs
s'unissent à Garantie GCR, et les organismes du milieu, eux, sont prêts. <Je
comprends...
Mme Laforest : ...discuter
en
commission parlementaire,
ça va me faire plaisir de revenir
avec ça.
Mme Thériault
:
Oui.
Mme la Présidente, je veux juste porter à
l'attention de la
ministre` :
alors, dès février 2017, code de construction unique pour le Québec, les
associations d'entrepreneurs s'unissent sous la garantie GCR, et les organismes
du milieu, eux, sont prêts. >Je comprends que c'est peut-être les
municipalités qui ne sont pas prêtes, mais vous êtes responsable de la qualité
de construction au Québec. Vous êtes la ministre de l'Habitation et vous avez
la chance de porter les deux chapeaux, Habitation et Affaires municipales. Si les
municipalités... Je comprends très bien ce que vous dites. Par contre, le
dernier code, il date de 2010, puis ce n'est pas normal, on est en 2019, là,
O.K.? Qu'on n'applique pas 2010, O.K., mais qu'on applique le 1985, c'est un
peu aberrant.
Je comprends que vous faites plusieurs
choses en même temps, mais moi, je pense que ça ne vous empêche pas d'aller
plus loin pour faire en sorte, justement, que, les plus vieilles versions du
code de construction, on ne les utilise plus. À partir du moment où la ministre
des Affaires municipales et la ministre responsable des dossiers de
l'Habitation, donc des normes de construction, envoie un signal clair aux
différentes municipalités, je pense que ça risque de faire la différence au
niveau de la qualité. On aura beau former des inspecteurs, on aura beau mettre
des inspecteurs sur le chemin, faire le plus beau projet de loi n° 16
qu'il n'y a pas, bonifié par les oppositions, mais, tant que tout le monde ne
prend pas les mêmes critères de construction, on va avoir un problème au
Québec, alors qu'ici c'est dit clairement : Les associations... «[Pour]
améliorer la qualité de la construction résidentielle dans l'industrie,
l'APCHQ, l'ACQ et la Garantie de construction résidentielle unissent leurs voix
pour promouvoir l'adoption d'un code de construction unique[...]. Les trois
dirigeants conviennent de participer à une tournée des municipalités afin de
sensibiliser les membres des conseils municipaux à cette réalité vécue
quotidiennement sur le terrain. [...]tous les consommateurs devraient
bénéficier des mêmes standards de qualité de construction pour leur maison
neuve, indépendamment de la ville dans laquelle ils résident.»
Vous êtes la gardienne. Vous
êtes, comme ministre de l'Habitation, la gardienne de la qualité de la
construction au Québec. Ça, c'est dans votre responsabilité. Il ne faut pas que
vous ayez juste le chapeau de responsable de l'Habitation, il faut que vous
portiez l'habit aussi. Donc, je suis très sérieuse quand je demande, au niveau
du Code de construction.... Je comprends que vous avez d'autres choses à faire.
Je pense que vous devez envoyer un signal clair aux différentes municipalités
et vous appuyer sur ceux qui sont déjà d'accord. Il y a une portion du travail
qui a déjà été fait, il y a eu des consultations qui sont faites. Puis ça, ça
va être garant de la qualité de la construction. Les plans de garantie seront
moins sollicités si les entrepreneurs prennent le même code avec les mêmes
matériaux. Ils sont prêts à le faire, les entrepreneurs, eux. Pourquoi pas la
ministre ?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Alors, ce
que je peux dire tout de suite, puis je suis vraiment d'accord avec ce
point-là, en fait, c'est qu'on ne peut pas en un mois adopter un nouveau code,
hein? Vous comprendrez qu'en un mois, adopter un nouveau code... Puis d'ailleurs,
dans le projet de loi n° 401, on parlait du code de
sécurité puis on avait fait, justement... il fallait modifier la loi pour la
construction.
Alors, moi, ce que je peux dire, c'est qu'il
faut pour... ce que je peux dire, c'est qu'on va faire les choses en ordre. Je
vais consulter les municipalités, ce qui est essentiel, je ne peux pas... Puis
même, honnêtement, je ne sais pas comment on aurait pu faire adopter un code
seulement en étant avec le ministère de l'Habitation, sans consulter toutes les
municipalités. C'est ma logique et c'est notre logique. Alors, quand je vais
avoir rencontré tous les groupes, parce qu'il m'en reste quand même à
rencontrer... L'APCHQ, justement, et le groupe GCR, on s'est rencontrés,
d'ailleurs, la semaine passée. Écoutez, on est toujours en lien avec eux.
Je veux juste vous rassurer, ce n'est pas mis
de côté, mais c'était prématuré. Alors, tant qu'à faire des choses
prématurément, nous ne les faisons pas.
Mme Thériault
: Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui, Mme la députée.
Mme Thériault
: Merci,
Mme la Présidente. J'entends bien la ministre, mais je veux juste que vous
compreniez, je ne vous demande pas de changer le code, pas du tout. Je ne vous
demande pas de travailler sur un nouveau code, je vous demande juste de faire
appliquer le code de 2010. On est en 2019, ce n'est pas normal qu'aujourd'hui…
même s'il y a des petits changements qui sont faits dans différents projets de
loi pour venir bonifier, parfait. Mais ce n'est pas normal qu'en 2019 les municipalités
appliquent la version 1985, ce n'est pas normal, on devrait juste
l'enlever complètement. C'est une question de sécurité et de qualité de la
construction des bâtiments, c'est aussi simple que ça. Je comprends que, les municipalités,
ça va changer des choses. Je n'ai pas de problème à ce que vous les
conseilliez.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Il reste une minute pour une réponse.
Mme Thériault
: Voilà.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : En fait, moi,
ce que je peux répondre à ça, c'est, justement... c'est vraiment... c'est aux <municipalités
de les adopter. Je comprends...
Mme Thériault
:
...de qualité de la construction des bâtiments. C'est aussi simple que ça.
Je
comprends que les
municipalités, ça va changer des choses, je n'ai pas
de
problème à ce que vous les conseilliez.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Il reste une minute pour une réponse.
Mme Thériault
:
Voilà.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : En fait,
moi, ce que je peux répondre à ça, c'est
justement... c'est
vraiment...
c'est aux >municipalités de les adopter. Je comprends, je comprends
votre point de vue puis en même temps je me pose des questions, parce que je me
dis : Si moi, en six mois, je peux faire ça tout de suite, vous avez été
un an, puis ça n'a pas été fait. Ça fait que, moi, c'est sûr que je veux quand
même prendre le temps. Je sais, des fois, il y a des urgences, hein? Je
comprends. Puis on a quelques points en commun, disons qu'on veut vraiment
offrir un service de qualité aux citoyens, mais, en même temps, en six mois, on
a fait du très bon travail. Comme je le dis, les municipalités, quand elles
vont travailler ensemble et qu'elles seront d'accord pour ça, je serai prête. Mais
je ne peux pas faire quelque chose qu'on n'est pas prêts, avec notre ministère,
on n'est pas prêts pour l'instant. Puis, comme je vous le dis, ça fait juste
six mois que je suis en poste. Vous avez été là un an, ça n'a pas été fait.
Alors, on va se donner du temps, on va y aller rapidement, mais il faut faire
bien les choses.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci, Mme la ministre. On m'informe que le groupe parlementaire formant le
gouvernement accepterait de prendre le retard sur son enveloppe de temps.
Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix : …
La Présidente (Mme Dansereau) :
Il y a consentement? Bon. Merci. Donc, les temps alloués vont être
considérablement réduits. Donc, je donne maintenant la parole à la députée
d'Argenteuil pour environ cinq minutes.
M. Thouin : …Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Pardon?
M. Thouin : Ça va être
modifié. On va commencer maintenant avec la députée de Roberval.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Parfait. Députée de Roberval, je vous donne la parole. Cinq minutes.
Mme Guillemette : Merci, Mme
la Présidente. Donc, bonjour, Mme la ministre. Donc, une demande récurrente des
milieux sociocommunautaires au cours des dernières années concerne la prise en
considération des pensions alimentaires dans les calculs de revenus pour certains
programmes d'aide financière du gouvernement. Donc, en effet, ces pensions sont
considérées comme des revenus de travail et diminuent ainsi la subvention que
peuvent recevoir les personnes qui sont les plus vulnérables de notre société.
Donc, pour certaines familles, particulièrement celles en situation
monoparentale, chaque dollar fait toute la différence pour tenter de subvenir à
l'ensemble des besoins et, bien sûr, avoir un logement de qualité, et je dirais
encore plus, que la majorité des foyers monoparentaux sont des femmes.
Donc, le nouveau gouvernement s'était
engagé en campagne électorale à donner une marge de manoeuvre aux familles du
Québec. D'ailleurs, il a appuyé, le 30 novembre dernier, une motion
unanime à l'Assemblée nationale concernant ce dossier. Des ménages recevant des
revenus de pensions alimentaires pour le bénéfice d'un enfant peuvent voir leur
niveau de prestations réduit ou se voir refuser l'admissibilité au programme en
raison de l'inclusion de ces revenus aux autres revenus du ménage. Donc,
certains programmes gouvernementaux prévoient déjà l'exemption d'une partie des
revenus de pensions alimentaires dans le calcul des revenus admissibles, soit
les programmes d'assistance sociale et le programme d'aide aux études
financières.
Donc, dans le but de soutenir davantage
les bénéficiaires de pensions alimentaires, le budget 2019-2020 prévoit
que le montant des revenus de pensions alimentaires pouvant être exempté du
calcul des aides financières gouvernementales passera de 100 $ à
350 $ par mois, par enfant dans les programmes d'assistance sociale, de 1 200 $
à 4 200 $ par année, par enfant dans le programme d'aide financière
aux études, de 0 $ à 4 200 $ par année, par enfant dans les
programmes d'aide au logement, soit Habitation à loyer modique, HLM, Supplément
au loyer et allocation au logement. Donc, c'est une somme de 6,8 millions
qui est réservée pour cette dernière mesure, sur cinq ans, de 2019 à 2020 et
2023-2024.
Donc, Mme la Présidente, j'aimerais
remercier Mme la ministre d'avoir eu cette ouverture-là d'exclure des pensions
des calculs gouvernementaux. Donc, avec cette bonification, un plus grand
nombre de ménages auront droit à... recevant des revenus de pensions
alimentaires pour enfants et bénéficiant de programmes gouvernementaux verront
ces revenus être entièrement exemptés du calcul des programmes.
• (16 h 30) •
Donc, ma première question pour Mme la
ministre : Sans entrer dans les détails techniques, de quelle façon est-ce
que cette <exclusion va donner la marge de manoeuvre...
>
16 h 30 (version révisée)
<18247
Mme
Guillemette : ...pour enfants et bénéficiant de programmes
gouvernementaux
verront ces revenus être
entièrement exemptés du calcul des
programmes.
Donc, ma première
question pour
Mme
la ministre, sans entrer dans les détails techniques, de quelle façon est-ce
que cette >exclusion va donner la marge de manoeuvre supplémentaire aux
familles à faibles revenus?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Ça fait que, Mme la ministre, vous disposez de 1 min 30 s.
Mme Laforest : Oui, O.K.
Alors, merci beaucoup. Merci aussi de voir les avantages de ce programme-là.
Puis d'ailleurs c'était vraiment demandé. J'avais rencontré, justement,
plusieurs personnes chez moi, dans mon comté, pour cette problématique. Alors,
ce sont quand même 6,8 millions qui seront retournés dans les poches des
familles, directement, puis des familles souvent qui sont plus vulnérables.
Alors, on va donner désormais accès à un
logement dans un HLM ou encore on va donner une diminution de paiement de loyer
si la personne habite dans une habitation à loyer modique. Par exemple, une
famille qui gagne 1 800 $ par mois avec un revenu de pension de
800 $, avec deux enfants à charge, va économiser 175 $ par mois, ce
qui est vraiment une bonne mesure.
Je suis très heureuse aussi de voir que… Quand
on dit qu'on veut aider les familles monoparentales à faibles revenus, il faut
les aider aussi à trouver un logement, ça allait de pair avec le fait d'essayer
d'avoir des nouvelles habitations, des nouvelles unités à loyer modique, ce que
nous avons eu, évidemment, avec la possibilité des AccèsLogis. On a également
la possibilité avec les PSL, qui va devenir, justement, ce programme-là,
récurrent avec des nouveaux programmes qu'on va mettre en place.
Alors, je pense qu'on a réussi à
sécuriser, à réconforter les familles monoparentales. Parce que ça, durant les
trois mois avant qu'on soit au gouvernement, les demandes étaient très
incessantes, les demandes étaient récurrentes, les demandes étaient vraiment
bien articulées pour dire que c'était le temps qu'on passe à l'action. On a
passé à l'action. On a eu des remerciements d'ailleurs, hein, pour ce
programme-là, pour les pensions alimentaires. Alors, je ne peux que remercier
notre ministre des Finances, évidemment, qui nous a accordé la possibilité
d'aider ces familles vulnérables, et tout le monde s'en réjouit.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci, Mme la ministre. Je redonne la parole à l'opposition officielle, donc la
députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Merci,
Mme la Présidente. Évidemment, je vais reprendre là où la ministre a laissé.
Juste lui faire remarquer que le projet de loi n° 16
s'inspire en grande partie du projet de loi n° 401.
Donc, elle doit reconnaître qu'il y avait quand même un bout du travail qui a
été fait, puis que, pour une fois que la ministre des Affaires municipales peut
parler à la ministre de l'Habitation… Je vous dis, vraiment, là, le Code de
construction, il est là. Ce n'est pas de savoir si on le refait ou pas, c'est
de savoir qu'est-ce qui peut s'appliquer. Puis moi, je pense que, tant qu'à
faire un omnibus en habitation et en affaires municipales, ce qui est le cas du
projet de loi n° 16, on pourrait très bien interdire
l'utilisation des codes de construction 1985, 1990.
Ça fait que je vous demande de penser à
ça. Vous n'êtes pas obligée de me répondre. Parlez-en avec les gens de la Régie
du bâtiment pour qu'on puisse proscrire des années antérieures. On va toujours
bien avoir une mise à niveau graduelle qui risque de donner des meilleurs
résultats. Pensez-y. Je pense que, lorsqu'on est en commission parlementaire,
quand on a l'occasion de faire un omnibus qui touche la construction et les
affaires municipales, on ne peut pas faire cette économie-là du débat. Je pense
qu'il est temps que le Québec se mette aux normes.
Puis je veux vous faire remarquer bien
gentiment que, lorsque je suis arrivée au mois d'octobre, d'octobre à juin, on
comprend que c'était là que le travail s'est fait, j'ai fait adopter deux
projets de loi sur la protection du consommateur, j'en ai fait adopter un qui
touchait la Régie du bâtiment, plus le n° 401 qui a
été déposé, plus la quantité de consultations. Ça fait qu'honnêtement je pense
qu'on n'a pas chômé sur le travail. La preuve, c'est que, dans vos cartons, il
y avait déjà beaucoup de travail qui était amorcé, puis je suis bien heureuse
de voir que vous allez continuer le travail qui était si bien fait.
Donc, je vais arriver sur le projet de loi
n° 16. Vous allez comprendre. J'ai eu, à ma grande
surprise... Parce que je vous avais mentionné lors du dépôt du projet de loi
que notre liste de groupes était prête à vous être envoyée pour pouvoir savoir
qui on entendait en commission parlementaire. Puis, à ma grande surprise, hier,
le bureau du leader m'ont acheminé, ils l'ont probablement cheminé aux
collègues des autres oppositions, la liste de groupes qui seraient entendus.
Donc, je retrouve seulement que 16 groupes qui seraient entendus en
commission parlementaire pour un omnibus, et, dans les 16 groupes, je dois
vous dire qu'il y a cinq groupes seulement qui parlent de la copropriété, deux
qui parlent des inspections en bâtiment, trois qui parlent en Régie du logement
et six qui parlent des affaires municipales.
Je dois vous dire ma grande stupéfaction
de voir qu'à la Régie du logement, avec cette réforme si importante qu'on
s'entend faire, le FRAPRU n'est pas dans les groupes qui ont été retenus par le
gouvernement. Je ne comprends pas que le FRAPRU ne soit pas là. <Je
comprends que la CORPIQ...
Mme Thériault
:
...du logement et six qui parlent des affaires
municipales.
Je dois vous dire ma grande
stupéfaction de voir que la
Régie du logement, avec cette réforme si
importante qu'on s'entend faire, que le FRAPRU n'est pas dans les groupes qui
ont été retenus par le gouvernement. Je ne comprends pas que FRAPRU ne soit pas
là. >Je comprends que la CORPIQ y soit, mais il y a d'autres
associations de propriétaires qui mériteraient d'être entendues qui n'y sont
pas. Le FRAPRU, dans la liste que j'ai, n'est pas là.
J'ai reçu de la documentation. Lorsque
vous regardez au niveau de l'inspection, il y a juste deux groupes qui sont
entendus, sur la liste, on parle de l'Association des inspecteurs en bâtiment,
de l'association des professionnels de la construction du Québec. Donc,
l'APCHQ, vous avez dit oui. L'ACQ, les autres groupes de constructeurs ne sont
pas là, et tous les autres qui ont une expertise probante en inspection de
bâtiment ne sont pas entendus, dont le GCR, qui a envoyé une lettre cet
après-midi, vous êtes en copie de la lettre, ça a été envoyé aux membres de la
commission, et à vous et à moi, qui demande d'être entendu, c'est la Garantie
de construction résidentielle, qui est le seul organisme de protection des
droits des consommateurs au niveau de la construction, et ils ne seront pas
entendus en commission parlementaire sur le projet de loi. Je suis un peu, pas
mal surprise.
Puis la même chose pour le volet de la
copropriété, vous avez retenu le Barreau, la Chambre des notaires, c'est
correct, ils sont toujours là, dans toutes les consultations, ça va. Mais, pour
le reste, il y a la Fédération des chambres immobilières du Québec, il y a le
Regroupement des gestionnaires de copropriété. Tout le volet comptabilité a été
évacué, alors que, lorsqu'on parle des fonds de prévoyance, quand on parle de
la formation des gestionnaires de fonds, tous les gens qui sont en comptabilité
ont un mot à dire.
Et il y a une correspondance qui a été
envoyée, en copie... bougez-pas, de M. Jean-Louis Laplante, qui a été
envoyée chez vous à Mme Sara-Maude Boyer, à M. Francis Côté, en copie
conforme à nous, l'Ordre des CPA qui demande à être entendu, ils disent :
«C'est avec surprise et déception que j'ai appris il y a quelques minutes que
nous ne figurons pas sur la liste des groupes qui sont invités à participer aux
consultations particulières sur le projet de loi n° 16. Ma surprise est
d'autant plus grande que vous m'aviez confirmé que l'Ordre des CPA était parmi
les groupes proposés par le gouvernement. Or on me confirme, à l'opposition
officielle, que ce n'a pas été le cas.» Donc, c'est une correspondance qui a
été acheminée chez nous aussi.
Puis, honnêtement, on va changer les
règles de la copropriété fondamentalement. On va venir encadrer les inspecteurs
en bâtiment, ce qui va venir faire tout un changement au niveau des règles de
construction. Vous avez un omnibus où on change non seulement le nom de la
régie, on change son mode de fonctionnement, puis vous avez ajouté plein de
matières municipales qui nous obligent à entendre des groupes municipaux. Moi,
je n'ai pas de problème pour les groupes municipaux, mais on a un omnibus, on
ne peut pas faire un projet de loi qui va répondre aux besoins des
consommateurs et des protections de consommateurs, de M. Mme Tout-le-monde
quand ils achètent un condo, quand on achète une maison, puis faire l'économie
de ne pas entendre les groupes concernés. Ça fait que je ne comprends juste
pas. Parce qu'honnêtement, là, on pourrait s'entendre facilement sur une
trentaine de groupes. 16, c'est trop peu, puis c'est six groupes sur 16 qui
touchent les affaires municipales.
Alors, je suis vraiment surprise que, pour
une réforme aussi en profondeur, que ce soit à la Régie du logement, à la Régie
du bâtiment pour les inspecteurs… La petite chose qui touche la Société
d'habitation du Québec, je pense que ça ne pose pas vraiment de problématique,
mais les changements de la Régie du logement sont en profondeur aussi. Donc, je
ne comprends pas si peu de groupes. Donc, je ne sais pas, peut-être qu'il y a
eu un manque de communication entre vous et votre leader, mais... Je me fais
ici la porte-parole, le porte-voix des groupes qui ont des choses à dire.
Quand on a fait la grand-messe en
habitation pour la copropriété, dont votre collègue l'actuel député de
Blainville, qui était le porte-parole en habitation… il était là, il a entendu
tous les intervenants. On ne peut pas penser qu'on va changer les règles de la
copropriété sans entendre le BAC, le Bureau d'assurance du Canada, ou l'OACI,
ils sont mêlés de près. Ils étaient tous là dans cette journée-là, c'est des acteurs
superimportants. Acheter une maison, c'est l'investissement d'une vie, puis on
va redéposer un projet de loi qui va changer fondamentalement toutes les règles
sans entendre les bons intervenants, je m'explique mal cette décision.
Dites-moi que vous allez revoir pour faire en sorte qu'on ait plus de groupes
qui viennent vous conseiller en commission parlementaire.
• (16 h 40) •
Mme Laforest : Merci pour la
question. La réponse est très simple, hein, la liste n'est pas finale. Alors,
je comprends votre question, mais notre liste n'est pas finale. Vous parlez du
FRAPRU, on a le RCLALQ qui vont venir, on a considéré que c'était... Mais la
liste n'est pas terminée, la liste n'est pas finale. Alors, oui, j'entends ce
que vous dites, mais, ceci étant dit, on n'a pas terminé. Alors, quand on aura
déterminé et travaillé avec ceux qui doivent venir en commission parlementaire,
ça va me faire <plaisir de vous donner la liste, et vous l'aurez au
moment...
Mme Laforest : ...mais la
liste n'est pas terminée, la liste n'est pas finale. Alors, oui, j'entends ce
que vous dites, mais,
ceci étant dit, on n'a pas terminé. Alors, quand
on aura déterminé et travaillé avec ceux qui doivent venir en
commission
parlementaire, ça va me faire >plaisir de vous donner la liste, et vous
l'aurez au moment opportun, parce que la liste n'est pas finale.
Mme Thériault
: Bien,
je veux juste vous faire comprendre que votre leader a acheminé à notre leader
16 groupes seulement. C'est impensable de faire un omnibus aussi important
et imposant que ce que vous proposez puis de ne pas entendre les différents
groupes qui représentent tout le monde. Je comprends que, l'APCHQ, c'est normal
qu'ils soient là, j'en suis, mais ce n'est pas normal que ce soit le seul
groupe d'entrepreneurs qui soit présent non plus.
Donc, je vous dis, bien amicalement, Mme
la ministre, si vous avez besoin d'un peu d'aide pour convaincre votre leader
d'écouter plus de groupes ou de recevoir plus de groupes, ça me fera plaisir
d'aller à une rencontre avec vous puis les leaders. Parce que, sincèrement, là,
vous allez avoir un beau projet de loi, puis moi, je veux le faire adopter, ce projet
de loi là, il y a des belles choses, là-dedans, mais il faut le travailler sérieusement
puis correctement. On ne fera pas l'économie... Si ça demande deux semaines de consultation,
là, on peut les faire au printemps, avant l'ajournement. Sinon, on les fera quelque
part au mois d'août. Ça vous permettrait même d'adopter le projet de loi avant
le mois de décembre. C'est ce que je vous propose, là, mais je pense que c'est important
de faire les changements le plus rapidement possible. Plus on va faire les
changements rapidement, plus la régie va pouvoir travailler sur ses nouvelles responsabilités,
et avec les nouvelles règles, et plus on va pouvoir réduire les délais de
traitement des dossiers. Mais, tant qu'on n'avance pas puis que le projet de
loi, il n'est pas adopté, c'est difficile de penser qu'on va changer les
choses.
Mme Laforest : Je vous écoute,
c'est très bien, mais notre liste n'est pas finale.
Mme Thériault
: O.K.
Parfait.
Mme Laforest : On peut
continuer.
Mme Thériault
: Bien,
il n'y a pas de problème, je pense que je vais vous envoyer une copie de ma
liste de groupes, puis vous allez comprendre. Ils sont tous très justifiés
aussi et ils sont très, très heureux d'entendre vos propos aujourd'hui.
Mme Laforest : Oui, c'est beau,
vous allez pouvoir nous acheminer votre liste, avec plaisir, mais notre liste
n'est pas finale. Puis je pense que les gens qui ont travaillé au ministère,
derrière moi, sont, la plupart, ceux qui ont travaillé avec vous, alors vous
comprenez que ces gens-là entendent aussi et savent quel groupe doit être à la commission.
Mais la liste n'est pas finale.
Mme Thériault
: Je
suis heureuse de l'entendre, Mme la ministre.
Mme Laforest : Merci.
Mme Thériault
:
...comptez sur moi pour la bonifier, parce que je ne pense pas que c'est les
gens qui vous entourent qui vont dire que ces groupes-là ne sont pas bons, au
contraire, ils vont tous confirmer les propos que je tiens aujourd'hui avec
vous.
Régie du logement. J'aimerais ça que vous
m'expliquiez le cheminement quand vous avez répondu qu'avec les changements que
vous apportiez les délais de traitement seraient réduits à deux mois.
J'aimerais ça que vous m'expliquiez le cheminement logique parce que moi, quand
je regarde, à partir du moment... Exemple, pour un non-paiement de loyer, à
partir du moment où les gens vont déposer le non-paiement de loyer, ça prend x nombres
de temps, x nombres de journées de retard avant de pouvoir déposer, puis
là il y a un paquet de délais au niveau de la procédure qui fait qu'à partir du
moment où la plainte est déposée, après ça, qu'elle soit entendue, si on porte,
si on ne porte pas, le temps que le régisseur prenne en délibéré, qu'il rende
son jugement... Est-ce que vous êtes en train de me dire que, les 10 jours,
les 15 jours qu'il avait pour rendre son jugement, vous les enlevez complètement?
Parce qu'honnêtement, quand on regarde tous les délais de traitement, du début
jusqu'à la fin, ça m'apparaît difficile de penser qu'on peut vraiment rentrer
dans un délai à peine de deux mois.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : O.K. Alors,
vous comprenez que, justement, au niveau de la Régie du logement, on s'est très,
très bien outillés. Ce qu'on a dit, comme délai raccourci que nous allons
avoir... Les délais ont été vraiment évalués, on a pris, justement, les statistiques
de 2016-2017 pour, justement, évaluer à combien de mois on pourrait raccourcir
la liste... les délais d'attente à la Régie du logement. Alors, nous avons, justement,
décidé d'engager neuf régisseurs de plus et un en plus à temps partiel. Nous
allons ajouter 30 préposés à la régie, également, 30 préposés
téléphonistes. Nous allons également déployer des effectifs en région, justement,
pour entendre les causes. Nous avons plusieurs mesures, dont également écouter
des causes par visioconférence. Ça, les gens ne seront pas obligés de se
déplacer pour entendre les causes. Également, nous allons donner la possibilité
aux personnes aînées de venir avec un accompagnateur, pour l'aider, justement,
à <entendre leur cause. Et également nous avons... nous allons ouvrir...
Mme Laforest : ...déplacer
pour entendre les causes.
Également, nous allons donner la
possibilité
aux personnes
aînées de venir avec un accompagnateur pour l'aider,
justement, à >entendre leur cause. Et également nous allons ouvrir un
bureau à Montréal, parce que vous comprendrez qu'à Montréal c'est là qu'il y a
le plus de logements, c'est là qu'il y a le plus de litiges, si je peux dire.
Alors, nous allons ouvrir un bureau à Montréal.
Alors, au niveau des effectifs, on a la
possibilité, dans notre budget... Vous l'avez vu, on met 24 millions pour
la Régie du logement, on s'est donné les moyens. Puis nous allons donner
également plus de pouvoirs aux greffiers, parce que, les greffiers, vous comprendrez
qu'ils n'avaient pas tous les pouvoirs pour entendre des litiges et donner les
verdicts aux litiges. Alors, maintenant, les greffiers vont pouvoir avoir plus
de pouvoirs. Également, nous... Et ce matin, d'ailleurs, ce qu'on a annoncé au
niveau des personnes aînées : les causes vont même pouvoir s'entendre… les
personnes aînées qui demeurent dans des résidences de personnes âgées vont
pouvoir se faire entendre à l'intérieur de leurs résidences. Alors, si on prend
toutes les mesures qu'on a déployées, qu'on a annoncées, tous les effectifs
qu'on a mis en place, tous les montants qu'on a reçus, c'est évident qu'on va
diminuer les délais considérablement.
Puis, en plus, dans le passé, vous le
savez très bien, que les régisseurs fonctionnaient souvent à temps partiel,
s'en allaient dans des régions à temps partiel. Avez-vous pensé, ça, le temps
de déplacement? On considère également qu'il y a 38 % de causes qui sont
remises. 38 % de causes qui sont remises, ça n'a aucun sens, là, c'est des
frais incroyables, combien ça peut coûter. Alors, partant de cela...
D'ailleurs, on a eu la demande de la
Protectrice du citoyen de voir justement à encadrer d'une manière, si je peux
dire, plus logique la Régie du bâtiment. Puis on a même décidé si... Avec la commission,
on va voir, mais c'est certain que la logique, c'est que la Régie du logement
n'est pas une régie, la Régie du logement, c'est un tribunal, c'est un tribunal
administratif, d'où le changement de nom, pour redonner la confiance au citoyen.
Parce qu'on s'entend que, quand on a une cause à plaidoyer... ou à plaider,
excusez, puis on va à la Régie du logement... Mais, quand on a une cause à
plaider et on va au Tribunal administratif du logement, il y a une question de
confiance, et c'est à ce moment-là que la confiance va être redonnée au
citoyen.
Puis le projet prévoit la possibilité pour
le tribunal de rendre des décisions sur des dossiers sans que les parties ne
soient présentes. Alors, les décisions vont se faire sans que les parties
soient présentes, bien entendu, avec l'accord des deux parties, également avec
la possibilité de déposer des documents. Parce qu'anciennement, si on avait
besoin de la preuve d'un pompier ou d'un policier, le pompier, ou le policier,
ou le médecin devait se déplacer sur place pour entendre la cause. C'est
incroyable, là, vous comprendrez qu'on ne peut pas demander à un pompier, un
policier ou un médecin de barrer son avant-midi de travail pour aller plaider
une cause.
Alors, tout ça fait qu'on a remis les
pendules à l'heure, les assises sont bien placées. Et, avec toutes ces
mesures-là, je suis très, très confiante que la Régie du bâtiment va très bien
aller dans le futur.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Il reste deux minutes, Mme la députée.
Mme Thériault
: Merci,
Mme la Présidente. Je suis convaincue que vous vouliez dire la Régie du
logement au lieu de la Régie du bâtiment. Il n'y a pas de problème. Regardez...
Mme Laforest : ...le Tribunal
administratif du logement.
• (16 h 50) •
Mme Thériault
:
...moi, j'ai toujours dit, là, que, quand vous faites de bons coups, je vais
vous féliciter sans aucun problème. Je suis très heureuse que vous avez été
chercher de l'argent pour la Régie du logement. Je pense que c'est correct, il
fallait moderniser. D'ailleurs, dans le n° 401, il y
avait un paquet de choses qui étaient là. On convient tous que d'avoir plus de
ressources, d'engager plus de monde puis de changer des modes de fonctionnement
va contribuer beaucoup à réduire les délais. Sauf qu'on ne peut pas dire que ça
va passer juste à deux mois, parce qu'il y a certains délais... Ou, si on
prend, mettons, un processus d'expulsion d'un locataire pour non-paiement,
mettons, O.K.? Je vous mets les vraies dates, là, avec des vrais chiffres de
temps puis de délais. Le 2 septembre, il y a une demande de recouvrement
de loyer. Les délais : 23 septembre, demande de résiliation de bail;
6 novembre, une audience; 17 novembre, la décision; 25 novembre,
la prise de connaissance de la décision; 25 décembre, le délai de fin
d'appel; puis là, après ça, entre le 25 puis le
2 janvier — décembre — vous ne pouvez pas expulser
personne. Ça, c'est quatre mois, au total, c'est quatre mois. Puis on n'a pas
perdu de temps, là.
Ça fait que c'est pour ça que je me
demande comment vous pouvez dire que ça va tomber à deux mois. Ce n'est pas
vrai. Il peut y avoir des différences, que ce soit pour un avis d'augmentation
qui est contesté ou que ce soit pour une expulsion pour non-paiement. Il y a
différentes causes, mais j'ose imaginer que ce n'est pas deux mois pour tout le
monde. Ça doit être à <géométrie variable...
Mme Thériault
:
…pas perdu du temps, là.
Ça fait que c'est pour ça que je me demande
comment vous pouvez dire que
ça va tomber à deux mois. Ce n'est pas
vrai. Il peut y avoir des différences,
que ce soit pour un avis d'
augmentation
qui est contesté ou
que ce soit pour une expulsion pour non-paiement.
Il
y a différentes causes, mais j'ose imaginer que ce n'est pas deux mois pour
tout
le monde. Ça va être à >géométrie variable.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Il vous reste une minute, Mme la ministre.
Mme Laforest : En fait, deux
mois, c'est quand même une moyenne. Mais je vais laisser M. Simard
expliquer également les délais à la Régie du logement, qui vont être améliorés.
Mme Thériault
: Consentement.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Il y a consentement.
M. Simard (Patrick) :
Alors, Mmes, MM. les députés, Patrick Simard, président de la Régie du
logement.
Alors, l'exercice qui a été fait chez
nous, c'est de reprendre l'ensemble de la mise au rôle de tous les dossiers sur
une période d'une année avec des effectifs supplémentaires de neuf régisseurs.
Ça ne tient même pas compte notamment du projet de loi n° 16. Alors,
l'exercice a démontré que la moyenne pour une première audience, de l'ensemble des
dossiers, sera de 2,11 mois pour l'ensemble de tous les dossiers. Voilà.
Mme Thériault
:
Parfait. 2,11, c'est pour l'ensemble des dossiers. Donc, on présume, comme ce
que je vous ai dit… Exemple, pour un non-paiement, ça pourrait prendre jusqu'à
quatre mois. Ce que je vous ai avancé comme chiffre, c'est réel. Puis il y a d'autres
causes qui pourraient se régler en bas de deux mois.
M. Simard (Patrick) :
Alors, évidemment, tous les dossiers sont analysés par le service de mise au
rôle. Et, dépendamment des urgences, ceux-ci font l'objet d'une priorisation
différente par rapport justement à l'enjeu qui est en cause. Alors, je vous
répète que l'exercice que nous avons fait, il est complet. Et nous arrivons à
une moyenne générale de première audience à 2,11 mois. C'est un exercice
sérieux. Et je suis convaincu d'atteindre ce résultat.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Merci. Je cède maintenant la parole à la députée
d'Argenteuil pour une durée d'environ cinq minutes.
Mme Grondin : Merci, Mme
la Présidente. Nous avons tous entendu parler au cours des dernières années du
programme AccèsLogis Québec. Évidemment, ce programme est un programme d'aide
qui encourage le regroupement des ressources publiques, communautaires et
privées. Il favorise à réaliser… Pardon. Il vise à favoriser la réalisation de
logements sociaux et communautaires pour les ménages à faibles revenus ou
modestes ou encore pour des clientèles qui ont des besoins particuliers en
habitation. Grâce à AccèsLogis Québec, les coopératives d'habitation, les
offices d'habitation et les organismes ou les sociétés acheteuses à but non
lucratif peuvent réaliser des projets d'habitation sociale et communautaire
avec une contribution de leur milieu. Ce programme a permis la réalisation de
nombreux logements depuis 20 ans.
Toutefois, alors que les promesses
successives se sont accumulées au fil des ans sous les gouvernements
précédents, le nombre de logements réellement livrés a été insuffisant pour
remplir les promesses. Au fil des ans, Mme la Présidente, plus de 15 000 unités
de logement qui sont en attente se sont retrouvées bloquées par manque de
financement. Selon le plus récent rapport annuel de la Société d'habitation du
Québec, l'année 2017-2018 représente en effet la pire année de livraison
depuis le début du programme avec 731 unités livrées, alors que le
gouvernement précédent en promettait 3 000.
Mme la Présidente, c'est tout le réseau de
partenaires, notamment les groupes de ressources techniques, le Réseau
québécois des OBNL d'habitation, la Confédération québécoise des coopératives
d'habitation, le Front d'action populaire en réaménagement urbain, le FRAPRU,
qui fête d'ailleurs ses 40 ans, le Regroupement des offices d'habitation
du Québec, les municipalités et plusieurs autres qui attendent. Ce n'est pas
seulement ce réseau qui attend, mais ce réseau doit répondre à des clientèles,
clientèles qui sont vulnérables.
Je n'ai pas besoin de vous convaincre de
l'importance du logement communautaire, Mme la Présidente. Une étude de 2011 de
la firme AECOM révélait que chaque dollar qu'on investit dans la construction
de logements communautaires génère 2,3 $ d'investissement. Le programme n'est
pas une dépense. C'est un véritable levier économique, un investissement
sous-utilisé actuellement. Chaque projet d'AccèsLogis apporte non seulement un
toit à nos ménages qui en ont besoin, mais un regain économique à certains
milieux, en plus de permettre à nos aînés et à nos familles de demeurer dans
leurs <communautés…
Mme Grondin : ...
actuellement.
Chaque projet d'AccèsLogis apporte non
seulement un toit à nos ménages
qui en ont besoin, mais un regain
économique à certains milieux, en plus
de permettre à nos aînés et à nos familles de demeurer dans leur >communauté.
À mes yeux, ce programme est un outil magnifique d'occupation dynamique de nos
territoires puisqu'il maintient le tissu social d'une municipalité et crée un
sentiment d'appartenance dans une communauté. Dans les budgets de 2019-2020, on
remarque qu'il y a des initiatives qui sont mises pour ce programme AccèsLogis
et également parce qu'il existe aussi des organismes communautaires qui
soutiennent tout le milieu dans cet exercice.
Je souhaiterais poser une question à la
ministre. Devant les familles et les aînés qui fondent beaucoup d'espoir envers
le nouveau gouvernement, sachant que les taux d'inoccupation sont en baisse
dans plusieurs régions, les logements disponibles sont parfois chers et ne
permettent pas de loger les personnes à faibles revenus ou modestes, ma
question pour la ministre est la suivante : Grâce aux sommes qui sont
annoncées dans le budget, pouvez-vous nous rassurer, Mme la ministre, de régler
une fois pour toutes toutes les irritations pour que les dossiers d'AccèsLogis
arrêtent de traîner?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Mme la ministre, un très court temps, une réponse d'une minute environ.
Mme Laforest : Deux minutes?
Des voix
: ...
Mme Laforest : Je vais essayer
d'y aller rapidement. Je suis très heureuse... Justement, notre programme…
notre gouvernement a donné des montants pour AccèsLogis. Ce qui a été... J'entendais
souvent le mot «promesse», hein? Je suis très heureuse parce que, ce qui a été
promis dans le passé, nous, on va le livrer.
Je suis vraiment contente — je
vais y aller rapidement — on a 280 millions pour, justement, les
logements sociaux et les logements communautaires. On va avoir également
30 millions pour le soutien à la mission globale du Programme d'aide aux
organismes communautaires. On a 2,9 millions pour l'ajout de
150 unités au supplément de loyer du marché privé à une clientèle en
situation d'itinérance, qu'on a entendu beaucoup parler dans les derniers mois.
Alors, le programme d'AccèsLogis, on
pouvait avoir des montants, mais c'était impossible si on n'avait pas la
majoration des coûts de construction de 25 % qu'on a réussi à avoir avec
notre gouvernement. Alors, c'est évident, comment voulez-vous construire des
immeubles avec AccèsLogis si les promoteurs ont l'ancienne liste des coûts de
construction de 2009? Alors, avec notre gouvernement, on a réussi à avoir, comment
je pourrais dire, les moyens pour faire avancer la cause d'AccèsLogis au
Québec.
Même depuis qu'on a fait l'annonce, depuis
notre budget, je peux vous dire qu'on a eu énormément de félicitations, on a
déjà des projets qui sont commencés, qui, sous peu... qui ont commencé il y a
deux semaines, puis il y en a qui commencent encore cette semaine. Alors, au
niveau d'AccèsLogis, je connais le programme par coeur parce que les gens,
quand je suis arrivée, les gens cognaient à la porte, les gens avaient leurs
demandes, alors, moi, je suis très, très heureuse en arrivant en poste. En habitation,
on va livrer ce qui a été promis dans le passé. Je suis très heureuse, je suis
fière de mon équipe parce qu'on peut dire que ça va aider, justement, pour libérer…
et puis pouvoir avoir des appartements maintenant, des logements partout au
Québec. Je suis très positive.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Merci, Mme la ministre.
Mme Laforest : Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Je vais maintenant céder la parole au troisième groupe d'opposition en la
personne du député… M. le député de Laurier-Dorion.
Des voix
: ...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Rimouski, je m'excuse. On a changé d'ordre, donc, monsieur, je m'excuse. M. le
député de Rimouski.
M. LeBel : Ce n'est pas grave,
ce n'est pas grave. C'est un beau comté, Laurier-Dorion. Mais Rimouski, c'est
vraiment beau.
Alors, bonjour, tout le monde, Mme la
ministre. Je salue votre chef de cabinet, que j'ai connu dans une autre vie,
bonjour de te voir là.
• (17 heures) •
Sur le site de la CAQ, c'est toujours très
intéressant, ce que je lis : «Le porte-parole de la Coalition avenir
Québec en matière de finances publiques, le député de Granby, là, maintenant, a
profité de la période de questions à l'Assemblée nationale mercredi pour
proposer au ministre des Finances de reconduire le programme RénoVert et de
l'étendre sur une plus longue période. Le refus du ministre de s'engager
inquiète toutefois M. le député de Granby, qui déplore l'incertitude que cela
risque de créer chez les familles du Québec qui veulent planifier leurs travaux
de rénovation.»
Pourquoi vous avez décidé de créer de
l'incertitude dans les familles du Québec, Mme la ministre, en ne renouvelant
pas le programme RénoVert, comme vous vous étiez <engagés en campagne
électorale?
Mme Laforest : Alors, quand
on choisit des programmes...
>
17 h (version révisée)
<15479
M.
LeBel : ...de créer chez les familles du
Québec qui veulent
planifier leurs travaux de rénovation. Pourquoi vous avez décidé de créer
l'incertitude dans les familles du
Québec,
Mme la ministre, en ne
renouvelant pas le
programme RénoVert, comme vous vous y étiez >engagée
en campagne électorale?
Mme Laforest : Bon. Alors,
quand on choisit des programmes ou encore... premièrement, on y va par programmes
essentiels qu'on doit offrir aux citoyens. Puis, quand on a regardé, justement,
le programme RénoVert, c'est un programme qui ressemblait énormément, sinon
semblable, au programme Rénoclimat. Puis, juste pour vous dire, dans le programme
Rénoclimat, on parle des travaux d'isolation, on parle des remplacements des
portes et fenêtres. On parle de l'installation, des remplacements des systèmes
électriques dans Rénoclimat. On parle des chauffe-eau, on parle des
thermopompes, et le chauffage, et les systèmes géothermiques. Si on regarde
juste à côté le programme RénoVert, on parle des travaux d'isolation, on parle
de remplacement de portes et fenêtres, on parle des installations ou des remplacements
des systèmes mécaniques, les systèmes de ventilation, les chauffe-eau également.
Alors, on a les thermopompes, on a les systèmes de chauffage également. Alors,
on a conclu que... c'est quand même les citoyens qui paient les programmes, on
a conclu que Rénoclimat, RénoVert, c'est sensiblement les mêmes programmes.
M. LeBel : ...les budgets à
l'autre programme?
Mme Laforest : Non, pas du
tout, on a...
M. LeBel : C'est moins
d'argent. Non?
Mme Laforest : Non, pas du
tout. Également, on a des programmes dont je suis très fière, Chauffez vert,
Rénoclimat, Novoclimat, Éconologis. On a donné 40 millions pour Rénovation
Québec, vous avez ce programme-là aussi, au niveau de la rénovation des
résidences dans des secteurs dégradés. On a 37 millions aussi en
RénoRégion, qu'on a donnés pour les propriétaires à faibles revenus, pour
corriger les défectuosités majeures sur leurs résidences. Alors, suite à ça,
moi, je peux vous dire, on a même également...
M. LeBel : Bien, si vous
prenez tout mon temps pour faire vos annonces, je n'aurai plus le temps de
poser des questions.
Mme Laforest : Non, mais...
M. LeBel : Je ne sais pas, on
pourrait peut-être travailler ensemble, si vous voulez.
Mme Laforest : Oui, mais, ceci
étant dit, vous comprendrez que, Rénoclimat, RénoVert, on a statué que c'était
sensiblement la même chose puis aussi, bien, avec les autres programmes que
j'ai nommés auparavant, bien, on a quand même des programmes vraiment intéressants
pour la rénovation au Québec.
M. LeBel : Merci. Mais il y a
un programme de moins, il y a moins d'argent qui va aux familles, et c'était
clair que… puis, entre autres, c'est encore sur le site de la CAQ, vous pouvez
aller le voir, c'est un engagement qui était très évident, que vous alliez
garder le programme RénoVert, puis même de l'étendre. Ça fait que, là,
aujourd'hui, on pourrait le mettre dans la colonne des reculs.
Maintenant, sur AccèsLogis, AccèsLogis,
c'est la première fois depuis 1997 qu'il n'y a aucune unité de logement qui a
été annoncée, social ou communautaire, qui a été annoncée. Pourtant, on dit
qu'il y a 305 000 ménages qui vivent dans des logements inadéquats ici, au
Québec. Le programme de financement du programme, vous l'avez dit, il est basé
sur des coûts de construction de 2009. Il faut ajouter des hausses subséquentes
de taux d'intérêt, la surchauffe dans le secteur de la construction, qui amène
une hausse importante des soumissions des constructeurs et des professionnels
associés. Ça fait en sorte que les projets qui sont en cours, 12 500
logements, nécessitent un financement adéquat pour se concrétiser. Ce sont 20 000 personnes
qui sont en attente de leurs logements. Chez nous, dans mon coin, là, je vais
vous dire, 325 000 $ à Saint-Honoré-de-Témiscouata, 250 000 $
à Trois-Pistoles, 600 000 $ à Luceville, 375 000 $ à
Dégelis, 375 000 $ à Sayabec, 400 000 $ à L'Isle-Verte,
560 000 $ à Saint-Ulric, c'est l'argent qui manque pour développer de
l'habitation. Et c'est de l'habitation dans les communautés rurales, c'est
beaucoup des aînés qui sont là. Ils sont en attente depuis des mois, et des
mois, et des mois, et les GRT, ceux qui appuient ces projets-là, bien, ils sont
en train de perdre leur expertise, ils travaillent à bout de souffle pour
garder ces projets-là en vie.
Pourquoi on n'a pas décidé d'améliorer
AccèsLogis, de rajouter de l'argent, d'annoncer des projets puis d'y aller plus
de l'avant? Vous êtes une députée de… ministre, une députée de région, vous
savez l'importance que ça a pour garder nos villages, ces programmes-là, ces
projets-là. Pourquoi on n'a pas été plus loin et pourquoi qu'on arrive... pour
la première fois depuis 1997, qu'on n'annonce aucune nouvelle unité?
Mme Laforest : Je peux vous
dire que qu'est-ce qu'on a fait en premier, il faut... Comme je le disais
tantôt, il y a eu des promesses dans le passé, il faut livrer les promesses,
hein? Vous le savez, quand il y a des promesses de faites, on n'a pas le choix.
Puis je pense qu'avec AccèsLogis on s'est donné les moyens pour le faire.
Quand vous dites : Dans les plus
petites municipalités, il y a des résidences qu'il y a des projets qui ne
fonctionnent pas, il faut voir aussi qu'on est en train d'améliorer… parce
qu'on dit qu'on a un projet de loi justement avec les Affaires municipales et
l'Habitation, on a la possibilité, dans notre projet de loi, d'aider les plus
petites résidences de personnes âgées, vous le savez. Je ne sais pas si vous
l'avez lu, mais, en tout cas, il y a une possibilité que la municipalité puisse
offrir un montant jusqu'à 250 000 $ pour une résidence de personnes
âgées qui est en voie de fermeture ou qui a une difficulté de paiement. Alors,
ça, tout de suite, on est allés essayer de limiter les fermetures de résidence
de personnes âgées.
<Quand vous dites AccèsLogis, moi,
je pense qu'on devrait féliciter notre gouvernement, il fallait quand même
octroyer de 25 % la liste des coûts de construction...
Mme Laforest : ...de
personnes âgées qui est en voie de fermeture ou qui a une
difficulté de
paiement.
Alors, ça, tout de suite, on est allés essayer de limiter les fermetures de
résidences de personnes âgées.
>Quand vous dites :
AccèsLogis, moi, je pense qu'on devrait féliciter notre gouvernement. Il
fallait quand même octroyer 25 % à la liste des coûts de construction,
parce qu'on n'aurait même pas pu construire ce qu'on voulait, là, présentement.
Moi personnellement, c'est un programme, au dépôt du budget, qu'on a été...
nous n'avons eu que des félicitations. C'est incroyable comment on a eu des
félicitations.
Ceci étant dit, présentement, en ouverture
de dépôt de projets, il y a des projets... On va voir la liste des projets qui
vont réussir à fonctionner, parce qu'il y en a qui attendent depuis tellement
longtemps que, là, maintenant, il y a des projets peut-être qui sont
susceptibles de ne pas ouvrir. Alors, peut-être qu'on ouvrira des nouvelles
unités, on ne peut pas le dire pour l'instant, on va rester vraiment alertes
sur tout ça. Mais je pense qu'on a juste à avoir des félicitations.
Puis vos demandes dans votre région,
est-ce qu'ils sont déposés à la régie du...
M. LeBel : Ça fait longtemps
que ça traîne. Mais je ne sais pas où vous avez eu vos félicitations,
probablement... mais il y a des gens qui attendent depuis longtemps. Puis les
groupes ressources techniques qui sont là depuis une quarantaine d'années, une
cinquantaine d'années au Québec, qui ont développé une expertise pour
développer le logement social et communautaire, je vais vous dire, les
dernières années, ils l'ont trouvé dure. Ils ont besoin d'air, ils ont besoin
d'un signal positif qu'on va développer de l'AccèsLogis.
Je n'ai pas beaucoup de temps, ça fait que
je vais venir sur l'autre enjeu que je trouve important, puis ça a un lien avec
AccèsLogis, c'est le besoin d'habitation pour les aînés. Je veux vous féliciter
pour l'annonce que vous avez faite ce matin, là, pour permettre aux aînés qui
ont des problèmes avec la signature des baux d'être accompagnés par du monde en
chair et en os, là, pas juste par des dépliants, là. Ça, je trouve que c'est
une... avec les centres d'assistance. C'est une belle annonce qu'on a eue ce
matin, ça fait longtemps qu'on l'attendait. C'est très bien.
Mais il y a un enjeu majeur sur les
résidences aînées, sur les aînés qui doivent... On vit ça beaucoup plus en
région. Ma région, je le dis souvent, une personne sur quatre a 65 ans et plus,
ça amène un défi qui est majeur. Nos HLM, de plus en plus, c'est des aînés qui
sont là. Il y a des besoins. Ici, dans la ville de Québec, un sondage qui a été
fait récemment sur les enjeux en matière d'habitation, ça a été fait en
janvier, la construction d'habitations pour les personnes âgées, 60 % de
la population trouve que c'est un enjeu qui est majeur, qui est très, très
important. Ça fait que c'est sûr qu'on a une population qui vieillit. Le monde
de l'habitation, il faut qu'on s'adapte, puis le ministère aussi doit
s'adapter.
La FADOQ, dans un rapport, il n'y a pas très
longtemps, disait : «Compte tenu du vieillissement [et du] nombre très
important d'individus appauvris et ayant besoin de divers niveaux de services
pour se maintenir à domicile, nous croyons que la bonification du programme
AccèsLogis [est importante].» Ça fait que c'est clair que ça vient répondre par
rapport au besoin des aînés de se loger, puis des aînés qui, de plus en plus,
tombent dans la trappe de la pauvreté, là. On le voit, là, dans chacun de nos
comtés, là. Ce n'est pas une affaire de parti politique, on le sent, on le
voit.
Ce que je trouve spécial, c'est que
j'ai... Dans toutes... J'ai regardé l'organigramme de la régie, de la société,
du ministère, je ne vois pas là-dedans... y a-tu du monde qui s'occupe de cette
problématique-là du vieillissement de la population? Y a-tu une direction, ou
une équipe, ou quelque chose dans ça? J'essaie de regarder les organigrammes,
je ne vois rien. Pourtant, je trouve que ce serait important qu'on se donne une
stratégie sur le vieillissement de la population puis l'impact que ça a sur
l'habitation. Et, dans le fond, c'est un appel que je fais à vous. Est-ce qu'on
pourrait trouver une... Sinon, on va manquer le bateau, là. Chez nous, une sur
quatre, 65 ans et plus. Au Québec, ça va être dans 10 ans, on va... Ça fait
qu'il faut bouger là, maintenant. Et je ne comprends pas que... Je ne vois
aucune stratégie, au ministère, qui réfléchit sur l'impact du vieillissement de
la population sur l'habitation au Québec.
Mme Laforest : Merci pour la
question. En fait, tantôt, quand vous demandiez que... «je ne sais pas où vous
avez pris vos félicitations», j'ai rencontré à quelques reprises le député de
Laurier-Dorion, puis d'ailleurs...
Une voix
: …
Mme Laforest : Oui, c'est vrai.
Il était très heureux, quand même. C'est sûr qu'il se demande aussi quand
est-ce qu'on va voir les nouvelles constructions, mais il faut quand même
prendre le temps, hein, de monter les immeubles.
Ensuite, pour ce qui est destiné aux
aînés, on a 10 027 unités qui sont construites depuis 1997. On a
1 300 unités qui sont en voie présentement de réalisation. Quand vous
dites : Je ne sais pas c'est qui, qui va se pencher sur la situation des
personnes aînées au Québec, je peux vous dire une chose : Regardez tous les
montants qui ont été mis dans le ministère de ma collègue aux Aînés, c'est
quand même des énormes montants. Les résidences de personnes âgées, comme je
l'ai dit tantôt... Mais c'est merveilleux quand même que les municipalités vont
pouvoir prendre en charge les résidences de personnes âgées. C'est du jamais-vu,
quand même, au Québec. Puis, ce matin encore, l'autre annonce avec la ministre
des Aînés... Ça fait que, tu sais, vous comprendrez que les efforts sont là,
les montants sont là, puis je suis très heureuse, justement, qu'on ait la
possibilité, avec notre gouvernement, que la priorité soit les aînés. Puis j'ai
hâte que vous puissiez constater l'évolution dans le domaine des personnes
âgées.
• (17 h 10) •
M. LeBel : Je m'excuse,
mais... Je comprends, là. Puis ce que Mme Blais fait, c'est correct, puis les
aînés dans le ministère de la Santé... Mais il y a un impact, là. La FADOQ,
dans le rapport qu'ils donnaient, le <monde de l'habitation, les aînés et
le logement, une...
Mme Laforest : ...je vois
les aînés puis j'ai hâte que vous puissiez constater l'évolution...
M. LeBel : Je m'excuse
mais...
Mme Laforest : ... dans le
domaine des personnes âgées.
M. LeBel : ...je comprends,
là, puis ce que Mme Blais fait, c'est correct... puis les aînés dans le
ministère de la Santé. Mais il y a un impact, là, la FADOQV, dans le rapport
qu'il donnait, le >monde de l'habitation, Les aînés et le logement — Une
situation particulière, c'est... Dans le ministère qui s'occupe de l'habitation,
il faut avoir une préoccupation par rapport aux aînés. Tu sais, les aînés, le
vieillissement, ce n'est pas juste une affaire de santé, c'est une affaire plus
large, et je me dis : Est-ce qu'on... Puis j'aimerais ça avoir un
engagement de vous, de voir que, dans votre structure ministérielle, vous
trouvez une façon d'intégrer cette préoccupation des aînés. Ce n'est rien de
trop compliqué, là, ce que je vous demande. Tu sais, j'ai regardé les
participations que vous avez dans les comités interministériels, je n'ai pas
trouvé grand-chose sur des comités interministériels qui parlent des aînés. Je
veux juste vous dire que, si dans le monde de l'habitation, on ne se préoccupe
pas de ça — moi je le vis chez nous quotidiennement parce que la
région est affectée — si on ne se préoccupe pas de ça, on va frapper
un mur. Ça fait que, dans le fond, je vous demand : Est-ce qu'il y a
moyen, dans votre organigramme, de trouver une façon de mettre en place... je suis
sûr qu'il y a du monde qui ont déjà réfléchi à ça, qui ont des idées là-dessus,
qu'on se donne une veille, une stratégie pour les aînés? Il me semble que ce
serait faisable.
Mme Laforest : Tout à fait
d'accord avec vous, puis on prend justement le... on se donne les moyens de le
faire. Puis je pense que, sincèrement, avec toutes les... avec le ministère,
d'ailleurs les gens du ministère de l'Habitation, c'était vraiment une priorité
au... Je ne sais pas, en tout cas, peut-être que je saisis moins votre question,
sauf que vous avez la preuve, là, depuis le début du budget, il y a des énormes
montants qui sont donnés même pour les maisons pour les proches aidants, les
maisons des aînés, les baux pour les personnes âgées, qui sont compliqués,
c'est compliqué pour une personne âgée de comprendre son bail. On va leur
donner les moyens, puis ça, ça va faire que ces personnes-là vont pouvoir
rester dans leurs résidences. AccèsLogis pour les personnes âgées, c'est
vraiment une priorité, ça.
Alors, moi personnellement, vous me dites
ça aujourd'hui, je comprends puis je suis heureuse de constater que, dans le
passé, ça a été une situation particulière, on a la chance de changer de
gouvernement et que, les personnes aînées, notre gouvernement prend les moyens…
Puis avec tout ce qu'on a mis en place, attendez de voir, restez positif, puis
j'aimerais ça, vraiment, qu'on se reparle dans un an...
M. LeBel : Je ne suis pas en
dépression, ça va très bien. Mais je veux juste...
Mme Laforest : Non, non, vous
me faites peur, vous me faites peur.
M.
LeBel : Mais je veux juste vous dire que, les aînés, ce n'est pas
juste au ministère de la Santé, l'ensemble des ministères doit se préoccuper de
ça, et je pense que, dans le domaine de l'habitation, encore plus. Puis
AccèsLogis, pour les aînés, ça leur permet... parce qu'en résidence privée,
c'est correct, mais les aînés ont besoin d'un milieu de vie, puis AccèsLogis
leur permet d'avoir ça dans leur communauté, et c'est ça qui est important. Et
là, AccèsLogis, on voit qu'il est comme un peu... le programme est... C'est que
vous faites du rattrapage, mais les aînés n'ont pas le temps de faire du
rattrapage, là, il faut aller de l'avant. Ça fait que faites-vous-en pas, je
suis très positif, puis tout ce que je souhaite, c'est qu'on soit positifs ensemble
pour les aînés. Je n'ai plus beaucoup de temps, probablement?
La
Présidente (Mme Dansereau) : Il vous reste une minute.
M.
LeBel : Tantôt, vous parliez qu'il faut rajouter des ressources à la
régie, là, à Montréal puis... bien content pour Montréal, mais le
Bas-Saint-Laurent, il y a une personne, Gaspésie, deux personnes. Les gens de
la régie, là, ça se promène entre le bureau de Rivière-du-Loup, le bureau de
Matane, le bureau de Rimouski, et les propriétaires d'entreprise, les gens qui
défendent les personnes... les locataires font toujours face à un mur, ils sont
débordés. Et je veux juste vous dire que ce n'est pas par la visioconférence
qu'on va se rapprocher des problématiques qu'on vit dans nos régions, vous le
savez. Ça fait que je voudrais juste que vous ne remplaciez pas les gens qui
vont donner des services chez nous par des TV puis qu'on regarde, puis qu'on
parle à des gens qui sont installés à Montréal. On aurait besoin de quelqu'un
chez nous, qui va parler au monde.
La
Présidente (Mme Dansereau) : Le temps est alloué… est terminé. Donc,
je céderais maintenant la parole au député de Rousseau pour cinq minutes.
M.
Thouin : Alors, bonjour, Mme la Présidente, Mme la ministre,
distingués collègues. Les récentes statistiques du marché de l'habitation nous
indiquent un renversement de la tendance en ce qui concerne les taux
d'inoccupation dans les différentes régions du Québec. Les taux d'inoccupation
publiés en novembre 2018 par la SCHL, la Société canadienne d'hypothèques
et de logement, dénotent une baisse des logements disponibles au Québec. En
octobre 2018, le taux d'inoccupation des logements locatifs au Québec est
descendu à 2,3 %, ce qui représente une baisse d'un point de pourcentage
par rapport à la même période l'année précédente. Ce taux d'inoccupation est
inférieur au seuil d'équilibre, qui était à 3 %. En 2001, le taux
d'inoccupation était descendu à 0,6 % dans la région de Montréal, ce qui
est bien en deçà de l'actuel, à 1,9 %. La situation, bien sûr, n'est pas
du tout celle que le Québec a connue au tournant des années 2000. Et, sans
vouloir comparer la situation actuelle avec celle de la crise du logement du
début des années 2000, il faudrait éviter de se retrouver dans la même
situation avec des ménages sans logis au lendemain du 1er juillet.
<Malgré
tout, des familles et des aînés sont inquiets. Plusieurs médias rapportent
d'ailleurs que les organismes d'aide au logement sont sur le pied...
M. Thouin : ...et sans
vouloir comparer la
situation actuelle avec celle de la crise du
logement du début des années 2000, il faudrait éviter de se retrouver dans la
même
situation, avec des ménages sans logis au lendemain du 1er juillet.
>Malgré tout, des familles et
des aînés sont inquiets. Plusieurs médias rapportent d'ailleurs que les organismes
d'aide au logement sont sur le pied d'alerte et demandent au gouvernement de se
tenir prêt à réagir promptement. Toutes ces interventions et critiques sont évidemment
dues à l'inaction passée du gouvernement libéral qui a négligé le logement communautaire.
Nous subissons aujourd'hui, encore une fois, les effets de décisions
antérieures.
En effet, rendre du logement disponible ne
se fait pas si rapidement. Ainsi, il faut venir voir le coup et se préparer
plusieurs mois à l'avance, voire idéalement des années à l'avance. Dans
certains milieux, notamment dans la métropole, des logements sont actuellement
disponibles, mais à un prix trop élevé pour que les familles à faibles revenus
et modestes puissent y avoir accès.
On ne peut pas dissocier baisse de
logements disponibles et le programme AccèsLogis. Au-delà d'être un programme
de construction de logements, AccèsLogis est également un outil de régularisation
du marché du logement qui peut permettre de rendre disponibles des logements
pour des ménages qui ne peuvent se loger de façon décente. Nous savons que plus
de 15 000 unités de logement sont en attente dans le cadre du programme.
Certains logements auraient dû être construits depuis déjà très longtemps, nous
n'en serions peut-être pas là aujourd'hui. Le temps presse, il faut agir
rapidement.
On sent une intention gouvernementale de
s'attaquer de front au problème. En quelques mois seulement au pouvoir, le
budget 2019‑2020 du nouveau gouvernement indique des sommes de
260,1 millions pour accéder... pour accélérer, en fait, la réalisation de
ces logements dans l'ensemble du Québec, et une somme de 72,8 millions est
réservée à la ville de Montréal, où les besoins sont criants, on le sait. Ce
sont des sommes importantes qui s'ajoutent à ce qui avait été annoncé dans le
passé. De plus, pour la programmation 2019‑2020, il y a 1 200 suppléments
au loyer destinés au marché privé qui restent à être distribués aux différents
offices d'habitation pour venir en aide à des ménages en attente d'un logement
social. Ces suppléments au loyer permettent à des ménages à faibles revenus de
payer seulement 25 % de leurs revenus pour se loger, tout comme s'ils le feraient
dans un HLM.
Donc, j'ai deux questions pour la ministre
des Affaires municipales et de l'Habitation. D'abord, comment allez-vous
utiliser les moyens actuels disponibles pour contrer une éventuelle crise du
logement? Et est-ce que le gouvernement doit mettre en oeuvre de nouvelles
mesures?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Vous avez 1 min 30 s pour y répondre.
Mme Laforest :
1 min 30 s? C'est bon. O.K., je vais y aller rapidement. Alors,
merci pour la question, en fait, puis c'est un peu la question que j'ai eue
auparavant avec la question d'AccèsLogis, bien entendu. Alors, moi, je peux
vous rassurer parce que ce n'est pas une pénurie comme en 2000, du tout. On a
fait des statistiques, puis c'est moins alarmant qu'en 2000. Ceci étant dit,
également, c'est vrai que ça touche énormément les grandes villes, un peu moins
les régions, mais les régions aussi, on a des programmes pour les régions, et
on a des outils pour venir en aide au manque de logements dans les régions,
également.
On travaille ensemble,
avec la SHQ, on est toujours prêts à intervenir, ne soyez pas inquiet non plus,
et puis, dans notre budget, comme je l'ai dit tantôt, on a 30 millions qui
sont offerts sur cinq ans pour les organismes communautaires. Hein, vous le
savez, les organismes communautaires, une chance qu'on les a dans nos
municipalités, parce que je ne sais pas comment iraient nos municipalités si on
n'avait pas les organismes communautaires, que je salue et que je remercie
énormément. Alors, on a également les suppléments au loyer, on a 1 350
unités à distribuer cette année pour les marchés privés, on a justement corrigé
la liste des coûts de construction, avec le 25 % pour la liste des coûts
de construction, qui était à revoir, c'était la priorité. Ensuite, je travaille
également avec ma collègue au Tourisme pour la réglementation avec les Airbnb.
Vous savez également qu'il y a certains logements qui sont attitrés
spécifiquement pour les Airbnb. On est en train de revoir ça avant que ce soit
alarmant avec les Airbnb, c'est vraiment important pour la pénurie de
logements.
Alors, moi, je
pense que je suis très confiante, puis tantôt je pense qu'on l'a vu également,
là, qu'avec tout ce qui a été offert, des montants, avec les ressources qu'on
a, les connaissances et les gens compétents au ministère de l'Habitation, on va
réussir à livrer ce qui a été promis dans le passé. Je sais qu'il y a eu une
promesse de 10 000 logements, 10 000 AccèsLogis qui ont été annoncés
par les gouvernements précédents. Nous, on va les livrer. Je ne suis pas
inquiète parce que, maintenant, avec nos montants, on va débloquer le «backlog»
du passé.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Merci.
Mme
Laforest : Très heureuse de ce programme-là, on va y arriver.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Merci, Mme la ministre. Je recède la parole à la
députée d'Anjou—Louis-Riel. Vous avez 18 min 20 s.
• (17 h 20) •
Mme
Thériault
: Merci, <Mme la Présidente.
Mme Laforest : ...par les
gouvernements
précédents, nous, on va les livrer. Je ne suis pas inquiète
parce que
maintenant,
avec nos montants, on va débloquer le backlog du passé.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci.
Mme Laforest : Très
heureuse de ce
programme-là, on va y arriver.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci,
Mme la ministre. Je recède la parole à la
députée
d'Anjou—Louis-Riel.
Vous avez 18 min 20 s.
Mme Thériault
:
Merci, >Mme la Présidente. Ça va trop vite, j'ai trop de questions. J'ai
quasiment le goût de les poser en rafale, parce qu'ils touchent différents
intervenants chez vous. Ça permettrait peut-être au monde de préparer la
réponse un en arrière de l'autre. Je déteste faire ça, mais toutes les
questions sont importantes. Donc, si ça ne vous dérange pas...
Une voix
: ...
Mme Thériault
: Non,
bien, je vais les poser en rafale. Donc, ils ont le temps de préparer la
réponse. Vous me répondrez en rafale plutôt, si ça ne vous dérange pas. Vous
allez voir, rapidement...
Mme Laforest : On fait les
choses dans l'ordre, nous.
Mme Thériault
: Oui.
Dans l'ordre, ne soyez pas inquiète.
Mme Laforest : Allez-y
lentement, notre équipe est prête.
Mme Thériault
:
Première question, votre agenda. Sur Transparence, normalement on voit les
rencontres que les ministres ont faites avec les organismes communautaires, et
dans Transparence, il n'y a aucune rencontre qui apparaît à l'agenda. Donc,
j'aimerais savoir si... j'imagine, c'est peut-être quelque chose qui n'a pas
été ajouté dans l'agenda? C'est votre agenda public, ça fait que c'est juste...
nous, ça nous permet de savoir que vous avez rencontré tel groupe, telle date,
tel groupe, telle date, etc. Je sais que vous avez fait des rencontres, les
gens me l'ont dit, ils me rencontrent, moi aussi, sauf que, sur le site
Transparence, l'agenda n'est pas là et il devrait y être. Ça serait plus facile
de pouvoir consulter. Ça, c'était la première question.
La deuxième, mérule pleureuse. La deuxième
question, on va parler de la mérule pleureuse. Le président de Mérule pleureuse
Québec, M. Boivin, je sais qu'il vous a interpelée. Il s'est réjoui lorsqu'on a
créé un programme pour pouvoir aider les gens qui sont aux prises avec ce
champignon-là qui est dévastateur pour la maison. Donc, évidemment, dans le
dernier budget, nous, on avait décidé des actions sur trois années. Dans le
dernier budget, vous n'en parlez pas. Donc, je me demandais : Est-ce que
c'est parce que vous allez tout simplement reconduire, puis, dans trois ans,
vous allez réévaluer? Puis je pense que M. Boivin serait bien heureux que je
pose la question et de vous entendre aussi, possiblement, rassurer les
familles. Je sais qu'il est en demande, il trouve que le programme ne va pas
assez loin, mais ça, ça va vous appartenir.
Ma troisième question, la légalisation du
cannabis. Puis je sais, je ne veux commenter le cas, là, qui a été fait
dernièrement, mais je veux apporter à votre connaissance qu'il y a eu un
jugement qui a été rendu à la Régie du logement par rapport à un dossier de
cannabis. Le législateur, lorsqu'il a fait la loi, O.K., je me souviens, j'ai
fait la représentation auprès de ma collègue la ministre des Services sociaux
pour que nous puissions considérer l'usage médical. Il y a un cas, dernièrement,
qui a été porté à notre attention, probablement vous aussi. Je ne sais pas,
j'imagine que la personne va porter sa cause en appel. Je sais qu'il y a de la
représentation qui est faite présentement auprès de votre collègue le ministre
délégué aux Services sociaux, puisque son projet de loi n° 3 touche le
cannabis. Il m'apparaîtrait sage de juste venir préciser... Parce qu'on ne peut
pas dire : Parce que ça me fait du bien, puis le médecin confirme que ça
fait du bien, que c'est correct. Je ne veux pas vous entendre là-dessus parce
qu'il y a une cause qui est là, mais je voudrais juste m'assurer que vous
travaillez avec votre collègue aux Services sociaux pour s'assurer que, dans le
projet de loi n° 3, on puisse confirmer l'intention du législateur tel que
ça a été fait au dépôt du projet de loi.
Je sais que, chez nous, la collègue avait
répondu qu'on ne pouvait pas exiger un dépôt avec le bail d'un billet médical,
pour préserver l'identité des gens. J'en conviens. Votre collègue, qui est la
députée de Repentigny, si je ne me trompe pas, avait déposé une modification en
ce sens-là, mais il m'apparaît opportun qu'on puisse venir préciser dans la loi
qu'on ne peut pas décider que, parce que ça fait du bien, c'est une chose
médicale, là. Tu sais, moi, je m'attends à ce que ce soit quelqu'un qui
peut-être souffre d'arthrite, d'arthrose, le cancer, etc., pas juste : Ça
me fait du bien.
O.K., donc, je ne vous demande pas de
commenter, il y a une cause. Je veux juste m'assurer que vous puissiez parler
avec votre collègue pour resserrer dans son projet de loi l'intention qui était
visée par le législateur au début, parce que ce qui va arriver, c'est que tout
le monde va invoquer ça, puis tout le monde va fumer du cannabis dans les
logements, puis là on va aller contre la santé publique des enfants puis des
autres locataires. Ça fait que je pense qu'il y a quelque chose là, des fois,
quand on veut aller trop vite, faire une loi, on oublie de préciser des
impacts. Donc, je veux juste que vous parliez avec votre collègue. Ne commentez
pas, puis ça serait bien correct que vous ne le fassiez pas.
Une question qui va s'adresser à la
Société d'habitation du Québec. Dans le plan stratégique, la société
d'habitation affirmait que 21 % du parc du HLM est vétuste, qu'il est coté
D ou E et qu'elle a pour objectif de ramener à au moins la catégorie C pour
mieux... ou mieux, pour l'ensemble des bâtisses, d'ici 2021. Par contre,
l'office municipal de Montréal dit publiquement qu'au rythme actuel des
subventions qui sont reçues, environ 100 millions par année, ça va <prendre
20 ans, et non pas trois ans comme...
Mme Thériault
:
...à au moins la catégorie C pour mieux... ou, mieux, pour
l'ensemble
des bâtisses d'ici 2021.
Par contre, l'office
municipal de
Montréal
dit publiquement qu'au rythme actuel des
subventions qui sont reçues,
environ 100
millions par année, ça va >prendre 20 ans
et non pas trois ans comme le prévoit la Société d'habitation du Québec dans
son plan stratégique. Et évidemment vous ne serez pas surpris de comprendre que
la Fédération des locataires de HLM du Québec mène une campagne de cartes
postales auprès du ministre fédéral présentement pour faire augmenter le budget
qui sera alloué conjointement par Québec et Ottawa pour les rénovations
majeures du parc des HLM, qu'ils veulent faire monter de 343 à 420 millions.
Donc, évidemment, j'aimerais savoir qu'est-ce que vous pensez faire pour
assurer un budget suffisant aux offices comme Montréal. Demain, ils sont en
congrès toute la journée pour parler du logement social, j'y serai aussi. Donc,
évidemment, je pense que les gens vont être très heureux d'entendre une réponse
que vous pouvez certainement nous dire par rapport à la Société d'habitation du
Québec, parce que c'est sûr que... je pense qu'il y a une divergence entre
Montréal et la société d'habitation par rapport à l'état du parc.
Ma cinquième question, je vous dirais
que... Ce que j'aimerais savoir, c'est : Où sont rendues les négociations
avec le gouvernement fédéral pour obtenir les fonds nécessaires pour soutenir
le développement du logement communautaire? Je sais que la négociatrice pour le
Québec, c'est la P.D.G. de la Société d'habitation du Québec. Je ne veux pas
m'immiscer dans les négos, mais on était en négo quand j'y étais, j'imagine que
vous y êtes encore, ça fait déjà six mois qu'il y a une nouvelle ministre,
peut-être savoir ce que la ministre a fait avec M. Duclos, étant donné qu'elle
a parlé de M. Duclos.
Puis les deux dernières questions, pas
compliquées. La copropriété. Donc, peut-être la Régie du bâtiment pourrait se
pencher sur cette question-là. À l'heure actuelle, les plans de garantie de
maisons neuves s'appliquent quand il y a des unités qui se construisent pour
les plus petits mais aussi lorsqu'il n'y a pas plus de quatre unités
superposées, donc lire ici : quatre ou cinq étages. À Montréal et ailleurs,
le phénomène est que les gens vont construire des tours à condos au-delà de
quatre unités, et ils ne sont pas couverts par les plans de garantie, je trouve
ça un peu aberrant, parce qu'avant c'étaient quatre étages, parce qu'il n'y
avait presque pas de construction en hauteur, ce qui fait que ces gens-là
achètent des unités, puis les plans de garantie ne sont pas là. Et je trouve
que c'est vraiment la personne qui va acheter un condo dans un édifice de six,
sept, huit, 10, 12 étages qui n'aura pas les protections nécessaires.
Donc, le plan ne s'applique pas. Donc, je voudrais savoir si, au niveau de la
copropriété, on pense revoir ça.
• (17 h 30) •
Et, puisque les plans... Ma dernière
question, plus générale. Puisque le nouveau plan de garantie des bâtiments
résidentiels... Il est en place depuis février... depuis janvier 2015, donc
très peu de temps. Au départ, quand la loi l'avait permis... C'est moi qui
l'avais fait quand j'étais ministre du Travail et responsable de la Régie du
bâtiment pour pouvoir faire en sorte qu'il y ait un plan de garantie unique. Et
j'aimerais savoir si la ministre entend revoir ce qui a été fait. Parce
qu'honnêtement moi, j'ai beaucoup de difficultés à concevoir qu'il y a
certaines choses qui sont garanties seulement que pour cinq ans, alors que,
quand on fait construire une maison, là, on s'entend tous que le toit, c'est
20 ans, 25 ans. Si je fais réparer mon toit, la garantie du
constructeur va être 20 ans, 25 ans. Il n'y a aucune espèce de
logique que la garantie d'une maison neuve... que, parce que c'est des
nouvelles constructions, la garantie d'origine, qui veut dire 20 ans ou
25 ans, ne soit pas maintenue puis qu'on se limite à un cinq ans avec le
plan de garantie des maisons neuves.
Ça fait que je comprends que vous avez
beaucoup de chantiers qui sont en cours, mais ça serait peut-être rassurant
d'entendre qu'éventuellement on va pouvoir avoir l'occasion de travailler sur
les plans de garantie puis revoir certaines couvertures pour faire en sorte… et
je le répète et je vais le dire très souvent, pour faire en sorte que les
consommateurs, ceux qui achètent une maison... O.K., les condos, là, le marché
du condo, la réalité, c'est que c'est les jeunes familles, c'est les jeunes
couples, c'est 18-40 ans, qui n'ont pas nécessairement les moyens
d'acheter des grosses maisons. Il faut s'assurer que les protections y soient.
Si on est en haut de quatre unités en hauteur, pas de protection de garantie de
maison neuve. C'est inégal.
Donc, je sais que la ministre, vous êtes
animée de plein de bonnes intentions. Je pense que vous êtes une femme qui est
vraiment travaillante, vous êtes une femme de cœur. Je pense que vous avez les
priorités aux bonnes places. Comme vous voyez, il y a beaucoup de priorités.
Puis ce n'est pas à défaut d'en avoir eu quand j'étais là. Je pense que vous
avez reconnu vous-même qu'on avait fait d'excellent travail, puis c'est dit
dans le milieu aussi, par les autres oppositions et par les groupes sur le
terrain. Puis moi, j'aimerais ça vous donnez une bonne note à chaque année,
quand on va s'asseoir en crédits. Puis je suis convaincue que, quand je fais
une petite liste d'épicerie comme ça, les autres en arrière, les présidents
d'organisme reconnaissent l'ancienne ministre de l'Habitation qui leur passait
des commandes, parce qu'ils ont aussi l'obligation de livrer. Mais je sais que
vous pouvez compter sur une équipe qui est très compétente. Autant à la Régie
du bâtiment que la Société d'habitation ou la Régie du logement, ainsi que le <ministère
des Affaires municipales et de l'Habitation sont...
>
17 h 30 (version révisée)
Mme Thériault
:
…d'organismes reconnaissent l'ancienne ministre de l'Habitation qui leur
passait des commandes parce qu'ils ont aussi l'obligation de livrer. Mais je
sais que vous pouvez compter sur une équipe qui est très compétente, autant à
la Régie du bâtiment que la Société d'habitation, ou la Régie du logement,
ainsi que le ministère des Affaires municipales et de l'Habitation… sont
remplis de personnes très compétentes qui sont aptes à vous seconder. Donc, s'il
y a un échec quelque part, pas sûr que ça va être eux, puis j'espère que ça ne
sera pas vous, puis j'aimerais bien ça, vous donner un beau A ou un B, mais
vous donner une bonne note.
Mme Laforest : Hé! Hein?
Ça me rappelle le temps que j'étais enseignante. Alors, on fonctionne avec des
notes maintenant. J'espère que je vais avoir un A. Je suis prête.
Alors, si je peux vous répondre, votre
premier point… Vous avez quand même cinq, six questions, je vais essayer d'y
aller en rafale, hein, parce que c'est quand même plusieurs questions.
Alors, vous parliez de mon agenda. Bien,
moi, je vais vous dire tout de suite qu'on a rencontré la CORPIQ en janvier, le
24 janvier. On a rencontré la Fédération des locataires d'HLM du Québec
avec les revendications de la FLHLM du Québec. On a justement discuté de la négociation
avec le fédéral pour la SNL. Ensuite, on a rencontré le RCLALQ, comme j'ai dit
tantôt. On a discuté de la Régie du logement. On a discuté également des
revendications avec le RCLALQ, justement. On a rencontré l'IDU. On a parlé de
la politique d'inclusion de la ville de Montréal. Ça, on n'en a pas parlé aujourd'hui,
mais on discuté de cette politique d'inclusion là avec leurs revendications. On
a rencontré le FRAPRU. On a discuté également avec le FRAPRU, bien entendu,
d'AccèsLogis. Vendredi le 25 janvier, on a rencontré l'APCHQ et on a parlé
justement de la formation continue avec l'APCHQ. On a rencontré le
6 février le RGCQ. On a parlé de la copropriété divise avec le projet de
loi n° 401. Le 14 février, nous avons rencontré le regroupement des
OSBL d'habitation du Québec, AccèsLogis, les maisons… on a discuté des maisons
des OSBL. Non, mais… j'ai un bel agenda, là. Alors, la…
Mme Thériault
: Mme
la Présidente… pour sauver du temps, vous pouvez déposer l'agenda aussi, il n'y
a pas de problème, ça va vous permettre de répondre aux autres questions.
Mme Laforest : Ça me
ferait plaisir. Mais tout ça pour dire que l'agenda est là, est disponible. On
a rencontré plusieurs instances, la ROHQ, l'AGRTQ. On a rencontré Bâtir son
quartier. L'APQ, la garantie de construction résidentielle. Et la FECHIMM la
semaine passée. C'est ça? Alors, ça fait quand même plusieurs rencontres que
j'ai eues à mon agenda.
Au niveau de votre deuxième question, la
mérule pleureuse, c'est… Au niveau de la mérule pleureuse, oui, on a un programme.
On a 5 millions qu'on a mis jusqu'en 2021 pour la mérule pleureuse. C'est quand
même triste, on s'entend. Alors, en 2021, on s'est dit qu'on allait réévaluer
le programme. Alors, c'est quand même des montants. On a assuré des familles,
on a rencontré des familles qui étaient aux prises avec cette problématique-là,
qui est vraiment malheureuse. Et on a justement un programme pour un projet
pilote avec la mérule pleureuse parce que, là, on a appris qu'il y avait deux
ou trois souches différentes. Alors, là, on est en train d'évaluer qu'est-ce
qu'on va faire avec ce programme-là. Il y a des spécialistes… des chercheurs
qui évaluent cette problématique-là de la mérule pleureuse. On a annoncé justement
en 2018‑2019 1,2 million. 2019‑2020, 1,4 million. Et en 2020‑2021,
2,4 millions pour la mérule pleureuse. Alors, c'est… Ça, ça va aider 17
ménages. Et, dans le budget 2018‑2019, comme je disais, on a 1,2 million,
5 millions sur trois ans qui vont aider à la recherche et aider ces
ménages qui sont aux prises avec cette problématique-là.
La troisième question, si on s'entend, si
je suis la suite des choses, on a parlé du cannabis. Vous comprendrez, c'est
devant les tribunaux, alors la cause est en révision pour… Je vais être
prudente, on va passer au point quatre tout de suite.
Le point quatre, on parlait justement des
rencontres au niveau de la suite avec nos HLM, nos chers HLM au Québec. Je vais
vous mettre au courant, puis vous le savez sûrement, ça fait six mois que je
discute vraiment très, très fréquemment avec le ministre Duclos. La situation,
justement, de la stratégie d'habitation que nous demandons et que… vous êtes au
courant d'ailleurs qu'on demande une entente asymétrique avec le Québec. Nous
le répétons, nous avons tout le cabinet chez nous qui ont eu également des
rencontres. La demande est faite. Moi, je suis très positive. De toute manière,
je n'ai pas à le répéter, vous le savez. Mais je pense qu'on va avoir quelques
avancements dans les prochaines semaines avec le ministre Duclos par rapport à
la stratégie d'habitation. On va rester confiants. Puis, en même temps, je
pense que…
Mme Laforest : ...la demande
est faite. Moi, je suis très positive... de toute manière, vous le savez, mais
je pense qu'on va avoir des... quelques avancements dans les prochaines
semaines avec le ministre Duclos par rapport à la stratégie d'habitation. On va
rester confiants puis, en même temps, je pense que ce sera, encore là, des
bonnes nouvelles pour le ministère de l'Habitation pour tout ce qui concerne le
domaine de l'habitation ici, au Québec.
Et finalement, le plan de
garantie — je ne sais pas s'il me reste... s'il me reste du temps
pour parler du plan de garantie — justement, nous sommes en
évaluation, je peux vous le dire. On a des discussions, même la semaine passée.
Avec le président de la RBQ, nous avons discuté, justement, des plans de
garantie avec les tours à condos. C'est en discussion, c'est en cheminement. Je
ne peux pas vous dire notre... la voie de passage qu'on irait avec les plans de
garantie, parce que tout est évaluation présentement, mais dites-vous que c'est
travaillé à notre ministère.
Pour le plan, justement, la RBQ analyse
les premières années de la mise en place du nouveau plan de garantie de 2015.
Aucune réforme n'a été prévue au niveau du plan de garantie pour y inclure les
tours à condos. Dans la première phase, la RBQ va réviser le règlement en
regard du plan de garantie, notamment pour le modèle d'affaires du plan de
garantie concernant la pérennité et l'administration du plan de garantie.
On va analyser également, pour que ça puisse
permettre à la RBQ d'avoir le pouvoir d'intervenir envers les administrateurs,
qu'ils puissent avoir un pouvoir de sanction s'il n'y a pas de respect pour le
règlement. On va s'assurer également de la saine gestion du compte général.
Ensuite, on va faire... on va essayer d'aider pour la résolution de conflits
entre le consommateur et l'entrepreneur. Alors, tout est en étude présentement,
le travail est amorcé puis je suis très confiante pour la suite des choses.
Selon le PAGI 2019‑2020, la quantité d'immeubles
appartenant à la SHQ qui se situe dans les catégories A, B, C est de 75 %
pour les immeubles du volet HLM publics réguliers et de 89 % pour ceux du
volet HLM publics inuit. Est-ce que je suis allé assez rapidement? Est-ce que
c'est bon? Vos points sont clarifiés?
Une voix
: Couverts.
Mme Laforest : Sont couverts?
Mme Thériault
: Oui.
Félicitations.
Mme Laforest : Merci beaucoup.
Mme Thériault
: Il
nous reste une minute, donc c'est très bien.
Mme Laforest : Une minute?
Mme Thériault
: Vous
voyez que les questions...
Mme Laforest : Voulez-vous que
je donne le mot de la fin?
Mme Thériault
: Les
questions en rafale fonctionnent bien. Vous voyez que vos gens en arrière sont
très expérimentés. Ils ont pu vous fournir la bonne information dans des délais
qui...
Mme Laforest : Peut-être que
j'étudie bien aussi, hein?
Une voix
: Vous êtes
une bonne élève
Mme Thériault
: Bien, probablement,
probablement. On verra à l'usure, mais je veux juste...
Mme Laforest : Je suis très
bien supportée. À l'usure, j'espère que non.
Mme Thériault
: Non,
je ne veux pas vous user, là, quand même, mais je pense que c'est le temps qui
va faire son oeuvre. Moi, je pense sincèrement que l'habitation a besoin d'une ministre
à temps plein. Quand j'y étais, j'étais convaincue. Je suis heureuse de voir
que le gouvernement a décidé de confier à une ministre nommément l'habitation.
On a un parc immobilier qui est vieillissant. C'est l'investissement d'une vie
quand on achète une maison, un condo, qu'il soit neuf, que ce soit du marché
seconde, troisième main, ça n'a pas d'importance. Il faut...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci, Mme la députée.
Mme Thériault
: ...il
faut s'en occuper correctement puis je me fie sur vous.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Je cèderais maintenant la parole à la députée de Roberval pour un quatre
minutes.
Mme Guillemette : Merci, Mme
la Présidente. Donc, Mme la ministre, le parc immobilier au Québec est en plein
changement depuis les dernières années. Donc, en effet, un nouveau joueur vient
de s'ajouter à l'offre immobilière. On parle ici des condos.
On estime que 12 % des ménages
québécois habitent en copropriété. De plus, en 1990, les copropriétés
représentaient 9 % des mises en chantier et, en 2017, ils représentaient
27 % des mises en chantier. Par contre, malgré leur popularité, il est
chose courante que d'entendre des histoires d'horreur vécues par les copropriétaires,
que ce soit le cas d'un ménage à revenu modeste qui économise pendant de
nombreuses années afin de pouvoir devenir propriétaire d'un logement et qui, du
jour au lendemain, se retrouve écrasé sous le poids d'une dette dont personne
ne leur avait parlé, une dette liée au déficit d'entretien de leur édifice.
Cette obligation financière qui leur tombe dessus prend souvent la forme d'une
cotisation spéciale. Ce type d'appel de fonds est souvent lié à l'exécution de
travaux que doit entreprendre le syndicat, sans pouvoir recourir au fonds de
prévoyance, en raison de la nature des travaux ou à cause de certaines
insuffisances de fonds de prévoyance.
• (17 h 40) •
Donc, les fonds de prévoyance sont des
fonds dédiés aux dépenses...
Mme Guillemette : …type d'appel
de fonds est souvent lié à l'exécution de travaux que doit entreprendre le
syndicat sans pouvoir recourir au fonds de prévoyance en raison de la nature
des travaux ou à cause d'une certaine insuffisance du fonds de prévoyance.
Donc, les fonds de prévoyance sont des
fonds dédiés aux dépenses relatives aux réparations majeures et au remplacement
des parties communes de l'immeuble par opposition à leur simple entretien. Ce
fonds ne doit pas être utilisé pour payer les dépenses d'entretien courant. Il
vise à anticiper le financement à long terme des travaux importants sur les
parties communes qui requièrent des investissements considérables en les
étalant dans le temps. Il appartient au conseil d'administration après
consultation de l'assemblée de copropriétaires de déterminer le coût estimatif
de ces dépenses et les sommes à verser au fonds de prévoyance.
Je vous donne un exemple concret d'une
connaissance à moi. Mon amie Lise a acheté un condo en 2010. Son condo avait
été construit en 1998. Donc, en 2017, Lise est plongée dans une situation
qu'elle n'avait pas prévue ni imaginée. Lors d'une assemblée de
copropriétaires, on lui annonce que tous les copropriétaires devront assurer
une réfection complète des fondations de l'édifice en même temps que le toit
qui était déjà prévu. Donc, alors que le changement de toiture était déjà
prévu, les réfections des fondations sont une surprise. Le résultat, Lise doit
débourser les cotisations spéciales qui portent à 50 % la part de son
revenu consacré au logement. Oubliez le fonds de pension, oubliez les vacances.
Le syndicat de copropriété lui réclame 18 000 $ cette année et
8 000 $ l'an prochain en plus de ses frais de condo habituels.
Mme la ministre, vous avez déposé un projet
de loi dernièrement, le projet de loi n° 16. Donc, pouvez-vous me dire de
quelle manière ce projet de loi va permettre à quelqu'un comme mon amie Lise de
ne plus se retrouver dans cette situation?
Mme Laforest : En fait, je
vais vous rassurer. Le projet de loi qu'on déposé pour la copropriété, les gens
ne pourront pas vivre des situations comme ça. Parce que justement, le parc
immobilier est très âgé. Dans la copropriété, le parc immobilier a 50 ans déjà.
Alors, c'était le temps de prévoir un carnet d'entretien, des fonds de
prévoyance parce que, vous savez, avec l'ancien règlement si je peux dire dans
le Code civil, il y a une obligation de payer 5 % pour les copropriétés
pour le fonds de prévoyance.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci, Mme la ministre.
Mme Laforest : Déjà terminé?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Je dois céder la parole au deuxième groupe d'opposition, le député de
Laurier-Dorion pour un temps de 14 min 10 s.
M. Fontecilla : Merci, Mme la
Présidente. Encore une fois, je salue Mme la ministre, Mme la P.D.G. de la
Société d'habitation du Québec et les collègues ici présents.
Et je voudrais tout de suite commencer par
rassurer ma collègue d'Anjou—Louis-Riel, je suis convaincu et je parie ma
chemise là-dessus que ce n'est pas tout le monde qui va consommer du cannabis
dans les… hein? Il y en a qui ne voudront pas.
Et ceci dit, on va… j'aimerais aller à
l'essentiel sur la question de l'habitation, là. Vous savez, Mme la ministre,
le droit au logement est un droit fondamental inscrit dans plusieurs textes
internationaux qui engagent le Québec et votre gouvernement, par conséquent.
Il est notamment enchâssé dans le Pacte
international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, un traité
adopté par l'Assemblée générale des Nations unies. Ce pacte requiert des 164
États qui l'ont ratifié, dont le Canada et le Québec, qu'ils assurent le plein
exercice des droits fondamentaux comme le droit au travail, à la santé, le
droit à l'éducation, le droit à un niveau de vie suffisant ET le droit au
logement.
Je cite l'article 11 de ce pacte :
«Les États parties du présent pacte reconnaissent le droit de toute personne à
un niveau de vie suffisant pour elle-même et sa famille, y compris une
nourriture, un vêtement et un logement suffisant ainsi qu'une amélioration
constante de ses conditions d'existence. Les États parties prendront des
mesures appropriées pour assurer la réalisation de ce droit.»
Le Québec s'est donc engagé à assurer
progressivement le plein exercice des droits reconnus par ce pacte, dont le
droit au logement. Cela comprend l'obligation d'adopter des mesures immédiates
et concrètes pour réaliser le droit reconnu dans le pacte et l'État doit donc
agir et je cite «par tous les moyens appropriés, soit par des lois, des
politiques, des programmes sociaux, etc.» Et, je cite encore, «au maximum de
ressources diponibles afin de permettre à tous et à toutes d'exercer leurs
droits économiques et sociaux.»
Par ailleurs, quand vous allez très loin,
aux Nations unies, en vertu de la Loi de la Société d'habitation du Québec, le
gouvernement québécois a l'obligation légale, et je cite encore une fois, «de
mettre à la disposition des citoyens du Québec des logements à loyer modique».
Donc, on s'est donné, nous, comme État, une obligation légale à ce titre-là.
C'est l'article…
M. Fontecilla : ...par
ailleurs, sans aller très loin, aux Nations unies, en vertu de la Loi de la
Société d'habitation du Québec, le gouvernement québécois a l'obligation
légale, et je cite encore une fois : «de mettre à la disposition des citoyens
du Québec des logements à loyer modique», donc qu'on s'est donné, nous, comme
étant une obligation légale à ce titre-là. C'est l'article 3 de la loi sur la
SHQ, alinéa trois.
En 2018‑2019, le gouvernement du Québec a
construit seulement 698 logements sociaux sur les 3 152 prévus au budget.
C'est très peu. De plus, selon le recensement de 2016, 244 000 logements
ont des besoins... des ménages ont des besoins impérieux : logements trop
petits, insalubrité, etc. Avec la crise du logement qui se pointe à l'horizon,
inutile de vous rappeler que ce nombre a augmenté depuis 2016. Donc, 698
logements construits, logements sociaux, et 244 000 logements de familles
ayant des besoins impérieux. Je vous laisse le soin de balancer l'équation.
Devant l'absence totale d'investissement
dans de nouvelles unités, hein, de logement social, ne pensez-vous pas, Mme la
ministre, que votre gouvernement contrevient clairement à la Loi de la Société
d'habitation du Québec et ne respecte pas les pactes internationaux sur les
droits sociaux?
(Consultation)
Mme Laforest : Ah. O.K. C'est
bon? Merci pour votre question. En fait, vous savez très bien comme moi... puis
on a eu des rencontres, et puis la question du logement social, c'est vraiment
une préoccupation pour moi. J'espère justement qu'on va pouvoir réussir à
livrer les unités qui ont été promises. Puis, honnêtement, quand on a discuté
ensemble, je vous avais promis de revoir la liste des coûts de construction
parce que j'avais dit que c'était impossible de pouvoir faire des constructions
avec la liste des coûts de construction qui datait de 2009.
Alors, c'est certain, je comprends votre
préoccupation, je comprends votre inquiétude. Maintenant, il faut faire les
choses dans l'ordre, et l'ordre est déjà commencé. On a revu la liste des coûts
de construction, on a fait nos demandes au ministère des Finances, on a eu les
montants, on a eu 24... on a eu 282 millions justement pour aider le
logement social, dont 72 millions qui va aller pour la ville de Montréal,
ce qui est vraiment important également pour la ville de Montréal — on
a eu des remerciements, d'ailleurs, puis ça, c'est très bien accueilli, hein?
Alors, il y a 30 millions également qui ont été pour le soutien à la
mission globale du programme d'aide aux organismes communautaires, il y a
2,9 millions qui est donné justement pour 150 unités de Supplément au
loyer, alors, vous comprendrez que tout est en branle, tout est débuté. C'est
ça qu'il fallait faire. Je comprends vraiment parce que c'est vrai que, dans le
passé, le logement social était, si je peux dire... était vraiment oublié, puis
c'est ce qu'on fait avec notre gouvernement, nous allons livrer les unités.
Ceci étant dit, on a rencontré RCLALQ,
FRAPRU, nous les avons rencontrés. Je suis très, très, très... Je suis très
consciente que, oui, on va livrer ce qui a été promis dans le passé, mais il
faut considérer qu'on ne pouvait pas annoncer de nouvelles unités sans livrer
qu'est-ce qui est promis dans le passé. Hein, quand on fait une promesse à
quelqu'un, on va lui faire sa promesse puis, après ça, on va s'engager à donner
d'autres promesses.
Donc, là, ceci étant dit, la commande est
livrée. On a le contrôle en habitation. On a toutes les demandes. Tous les
projets sont listés, on est capables de voir où vont aller les projets. On a
même demandé à certaines municipalités si certains projets vont aller de
l'avant ou si certains projets vont être laissé tomber, alors, à ce moment-là,
on va pouvoir créer des nouvelles unités parce qu'il y en a, c'est certain que
ça fait depuis des années qu'ils attendent. Donc, parfois, les demandes sont
différentes, alors il y a certaines municipalités qui vont peut-être laisser
aller des demandes qu'elles avaient, ce qui pourrait possiblement livrer des
nouvelles unités.
Alors, tout est commencé, tout est amorcé.
J'espère que, quand même, vous êtes satisfait. Puis vous le savez très bien,
que, moi, mon goût, et ma volonté, et l'équipe à la Société d'habitation du
Québec, les gens, oui, qui sont très dévoués pour cette cause, on travaille en
équipe puis on l'a en tête, on l'a en tête, c'est certain, de livrer des
nouvelles unités. Ne soyez pas inquiet, on l'a en tête. Puis tout de suite,
c'est ça qu'on... on a même eu des discussions avec la direction, à
savoir : On fait le tour tout de suite des projets engagés. Est-ce qu'il y
en a qui ne seront pas livrés ou est-ce qu'il y en a qui sont plus ou moins
possibles d'être livrés? C'est ce qu'il faut faire. On a commencé. Je suis
très...
Une voix
: ...
• (17 h 50) •
Mme Laforest : Je suis à pied
d'oeuvre, voilà. Alors, je suis à pied d'œuvre pour être en accompagnement avec
toutes les familles qui ont besoin, au Québec, y compris chez moi. Au
Saguenay—Lac-Saint-Jean, vous le savez, il y a des gens que ça fait des années
qu'ils font des demandes, vous les connaissez par coeur, les gens. Alors, moi,
mon souhait, c'est de justement penser à ceux également... pas juste ceux à
Montréal, mais ceux qui sont en région, et je m'engage, honnêtement...
Mme Laforest : ...en accompagnement
avec toutes les familles qui ont besoin au Québec, y compris chez moi. Au
Saguenay—Lac-Saint-Jean, vous le savez, il y a des gens que ça fait des années
qu'ils font des demandes. Vous les connaissez par cœur, les gens. Alors, moi,
mon souhait c'est de, justement, penser à ceux également... Pas juste ceux à
Montréal, mais ceux qui sont en région. Et je m'engage... Honnêtement, je peux
vous dire, cher député de Laurier-Dorion, que je suis... j'entends votre
demande, et mon plaisir sera de répondre à votre demande et de livrer ce qui a
été promis dans le passé.
Alors, si on regarde comme ça, en 2016, le
Québec était la province où la situation s'était le plus améliorée dans les
cinq dernières années, avec 40 000 ménages. Et aujourd'hui, qu'est-ce
qu'on dit qu'on va faire? On va aller jusqu'à 54 000 unités qu'on va
livrer, 54 000 ménages. Alors, c'est vraiment, quand même, salutaire,
puis...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Mme la ministre...
Mme Laforest : ...je remercie
encore mon gouvernement, puis je considère que c'est vraiment une avancée
positive pour les logements sociaux au Québec.
La Présidente (Mme Dansereau) :
M. le député.
M. Fontecilla : Oui, Mme la
Présidente. Vous avez fait état à plusieurs reprises des négociations avec le
gouvernement fédéral concernant la stratégie portant sur les logements. Et on a
appris, le 14 février dernier, lors de... après une rencontre avec la mairesse
de Montréal, Mme Plante, que vous pensiez... vous attendiez le financement du
fédéral pour compléter les unités non réalisées par le Parti libéral, qui
est... remplir la promesse que vous avez faite en campagne électorale. Et c'est
un peu étrange de demander à un bailleur de fonds de couvrir un déficit, hein?
Moi, je n'ai jamais vu ça, de demander à un bailleur de fonds de couvrir un
déficit d'opération. On fait face à un déficit d'opération suscité par l'ancien
gouvernement, là.
Moi, j'aimerais savoir si vous vous
engagez, Mme la ministre, à utiliser le financement du fédéral non pas pour
couvrir le déficit d'opération du parti... de l'ancien gouvernement, mais à
construire des nouvelles unités de logement social.
Mme Laforest : Bien, en fait,
pour livrer les unités qui étaient promises dans le passé, on n'a pas besoin du
fédéral, parce qu'on a quand même 260 millions. On a justement évalué que
c'était le montant que ça nous prenait pour livrer les unités du passé. Ceci
étant dit, c'est certain que ça va aider, là, c'est certain. Puis on ne peut pas
accepter, notre gouvernement, de ne pas avoir une entente asymétrique avec le
Québec. On travaille en collaboration, on est en équipe avec le fédéral, mais
vous comprendrez qu'on a notre propre vision, hein? Vous l'avez également,
votre vision pour l'habitation au Québec. Alors, c'est tout à fait normal que
notre gouvernement ait sa propre vision.
Nous voulons vraiment... Et, nous le
répétons, nous voulons que le Québec soit autonome, soit responsable du
déploiement des unités ici au Québec. J'ai entièrement confiance, avec le
ministre Duclos, de par toutes les rencontres que j'ai eues et tous les
téléphones que nous avons faits ensemble... Et l'équipe a travaillé très fort,
je peux vous dire. Le ministre Duclos, d'ailleurs, s'est déjà engagé à ce que le
Québec aurait son entente asymétrique. Alors, moi, je pense qu'on va justement,
avec toutes ces... Moi, je pense qu'il va y avoir une entente. Et on va
pouvoir, avec le fédéral, réussir à conserver notre parc immobilier,
d'ailleurs, entre autres, avec les HLM au Québec.
M. Fontecilla : Je veux bien
comprendre, Mme la Présidente, si la ministre nous confirme que le financement
qui viendra du fédéral ne servira pas à construire les promesses déjà engagées,
là, mais à construire de nouvelles unités, là. Je veux bien comprendre ce
point-là, là. L'argent du fédéral, ça va servir à faire les logements sociaux
promis par les libéraux ou à créer des nouvelles unités dans des nouvelles
programmations d'AccèsLogis, là?
Mme Laforest : Alors, l'argent
du fédéral, en fait, vous le savez, c'est pour le parc des HLM, également pour
Réno-Québec, également pour RénoRégion. Mais on s'entend que, si on a la
possibilité... tout à fait normal, je pense qu'on va l'avoir bientôt ou très,
très bientôt... si on a la collaboration du fédéral, c'est toute l'habitation
au Québec qui va s'en ressentir, là. Vous comprendrez que, si on peut libérer
et faire, justement... avoir une meilleure stratégie pour les HLM au Québec,
qui vient avec l'appui du fédéral, au niveau de l'habitation, le portrait va
changer au Québec.
Moi, je suis tout à fait confiante... Puis
ça fait quand même six mois, là, qu'on a des rencontres quasiment... et des
téléphones aux deux semaines. On va rester positifs. S'il n'y a pas d'entente,
on s'en reparlera, mais moi, je veux rester toujours sur cette vision-là. On a
une belle lignée, puis je suis sûre qu'ils vont nous rendre la marchandise que
nous attendons pour avoir un parc immobilier en bon état au Québec.
M. Fontecilla : ...Mme la
Présidente. Et, sur les 3 000 logements sociaux annoncés pour l'année 2018‑2019,
698 logements furent livrés, ce qui fait un taux de réalisation de 23 %,
là, ce qui est très… Enfin, si on était dans une compagnie privée, les
actionnaires ne seraient pas contents, là. Et qu'est-ce qui...
M. Fontecilla : …Mme la
Présidente, et, sur les 3 000 logements sociaux annoncés pour
l'année 2018‑2019, 698 logements furent livrés, ce qui fait un taux
de réalisation de 23 %, là, ce qui est très… Enfin, si on était dans une
compagnie privée, les actionnaires ne seraient pas contents, là. Et qu'est-ce
qui explique ce retard, là? Et comment pouvez-vous expliquer? Parce que vous
l'avez dit vous-même, là, le logement social, ça a toujours été les parents
pauvres, même très pauvres du gouvernement, là. Même si c'était insuffisant,
l'ancien gouvernement dépensait 250 millions de dollars par année pour du
logement social, alors que, vous, vous avez annoncé 250 millions sur cinq
ans, ce qui est encore… ce qui est encore moins… moins… Enfin, c'est un peu
triste. Mais comment expliquer le retard et le faible taux de réalisation des
projets?
Mme Laforest : C'est
simple. C'est très… Il reste une minute? Bien, c'est simple, c'est la liste des
coûts de… les coûts de matériaux de construction qui date de 2009. C'est
simple, c'est juste à cause de ça. Parce que c'est sûr que si les… On est en
2019. Ça fait 10 ans que les coûts n'ont pas été indexés. C'est la simple
raison. Et c'est tout à fait logique. On ne peut pas promettre des unités de
logement quand on n'est pas capable d'avoir les coûts actuels. C'est impossible
de construire. C'est impossible. Alors, la raison… Vous me posez à question. Il
y a une réponse, c'est les coûts admissibles.
M. Fontecilla : Est-ce
que le gouvernement, Mme la Présidente, s'engage à réaliser… Vous vous êtes
engagé en campagne électorale. Ça va vous prendre quatre ans pour remplir les
promesses faites par le Parti libéral, là?
Mme Laforest : Ça va
prendre quatre ans pour?
M. Fontecilla : Pour
remplir les 15 000 unités de logement social non réalisées par les
différentes programmations sous le gouvernement libéral?
Mme Laforest : Bien, en
fait, on va y aller… Comme je disais tantôt, on va y aller en ordre, hein? On
va essayer d'y aller le plus rapidement possible. Vous entendez, là, mon cri du
coeur. Puis je vous le dis, là, tout de suite d'avoir réussi à avoir les
montants pour la liste des coûts de construction avec les montants qu'on a
promis en AccèsLogis, la première année, tout de suite en commençant, bien,
c'est vraiment la première chose qu'il fallait faire. On l'a fait. On s'est
donné les moyens. Puis on va y aller très rapidement.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Le temps est écoulé. Je m'excuse. On va
terminer. Vous avez, Mme la ministre, pour conclure, un deux minutes.
Mme Laforest : Alors, je
remercie les chers députés, mes collègues de travail. Merci beaucoup, pour
votre présence. Je remercie les partis d'opposition, les… J'espère et je suis
tout à fait convaincue que vous avez pu voir et vous croyez à notre
gouvernement qui est très, très bien encadré, très bien démarré. Je remercie
mes collègues de travail, pas mes collègues de travail, je remercie les
collègues de travail, le sous-ministre, le chef de cabinet, les présidents. Je
remercie… On a une équipe extraordinaire. Ceci étant dit, les dossiers sont
amorcés. On veut livrer la marchandise. Et je suis persuadée qu'avec notre
équipe… On est attentionnés, on est sensibles également aux demandes des
municipalités, aux demandes en habitation, aux demandes pour les personnes
aînées. Ne soyez pas inquiètes, je l'ai entendu. Alors, je ne souhaite que du
bonheur pour notre ministère de l'Habitation et des Affaires municipales. On
est très, très compétents. Les gens sont très bien instruits, très bien prêts
pour livrer la marchandise. Alors, merci à vous tous. Puis je pense qu'on va se
revoir sous peu.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Merci, Mme la ministre. Donc, le temps alloué à
l'étude du volet Habitation, Régie du logement, Régie du bâtiment, des crédits
budgétaires du portefeuille Affaires municipales et Habitation étant écoulé,
nous allons maintenant procéder à la mise aux voix des crédits. Le
programme 7 intitulé Habitation est-il adopté?
Des voix
: Adopté.
Une voix
: Sur
division.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Sur division. Merci.
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignement de l'opposition.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux au jeudi 18 avril. Et elle entreprendra l'étude du
volet Affaires municipales des crédits du portefeuille Affaires municipales et
Habitation. Merci et bonne fin de soirée.
(Fin de la séance à 17 h 59)