Journal des débats de la Commission de l'aménagement du territoire
Version préliminaire
42-1
(début : 27 novembre 2018)
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Le
jueves 18 avril 2019
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Vol. 45 N° 3
Ministère des Affaires municipales et de l'Habitation, volet affaires municipales
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Intervenants par tranches d'heure
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Dansereau, Suzanne
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Laforest, Andrée
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Nichols, Marie-Claude
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Nichols, Marie-Claude
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Laforest, Andrée
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Dansereau, Suzanne
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Simard, Jean-François
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Dansereau, Suzanne
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Laforest, Andrée
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Nichols, Marie-Claude
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Hébert, Geneviève
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Poulin, Samuel
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Lessard-Therrien, Émilise
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Lessard-Therrien, Émilise
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Laforest, Andrée
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Dansereau, Suzanne
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Lemieux, Louis
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Roy, Sylvain
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Roy, Sylvain
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Laforest, Andrée
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Dansereau, Suzanne
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Thouin, Louis-Charles
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Nichols, Marie-Claude
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Nichols, Marie-Claude
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Dansereau, Suzanne
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Laforest, Andrée
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Hébert, Geneviève
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Poulin, Samuel
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Provençal, Luc
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Thouin, Louis-Charles
19 h (version révisée)
(Dix-neuf heures vingt-neuf minutes)
La Présidente (Mme Dansereau) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission de l'aménagement du territoire ouverte. Je demande à toutes les
personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils
électroniques.
La commission est réunie afin de procéder
à l'étude du volet Affaires municipales des crédits budgétaires du portefeuille
Affaires municipales et Habitation pour l'exercice financier 2019-2020.
Une enveloppe de trois heures a été allouée pour l'étude de ce volet.
M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
• (19 h 30) •
Le Secrétaire
:
Oui, Mme la Présidente. M. Girard (Lac-Saint-Jean) est remplacé par M. Lemieux
(Saint-Jean); Mme Guillemette (Roberval) est remplacée par Mme Hébert
(Saint-François); Mme Jeannotte (Labelle) est remplacée par M. Poulin
(Beauce-Sud); M. Kelley (Jacques-Cartier) est remplacé par M. Benjamin
(Viau); Mme Perry Mélançon (Gaspé) est remplacée par M. Roy (Bonaventure).
Affaires municipales
La Présidente (Mme Dansereau) :
Nous allons débuter par les remarques préliminaires, <puis nous allons
procéder…
>
19 h 30 (version révisée)
Le Secrétaire
: ...Mme Jeannotte
(Labelle) est remplacée par M. Poulin (Beauce-Sud); M. Kelley
(Jacques-Cartier) est remplacé par M. Benjamin (Viau); Mme Perry
Mélançon (Gaspé) est remplacée par M. Roy (Bonaventure).
La Présidente
(Mme Dansereau) : Nous allons débuter par les remarques
préliminaires puis nous allons procéder à une discussion générale par blocs
d'environ 20 minutes incluant les questions et réponses. La mise aux voix
des crédits de ce volet serait effectuée... sera effectuée à la fin du temps
qui leur est alloué cet après-midi vers... je devrais dire en soirée vers
2 h 30... 22 h 30.
Nous débutons donc avec les remarques
préliminaires de Mme la ministre. Vous disposez de 12 minutes. Mme la
ministre.
Mme Laforest : Merci.
Alors, bonsoir à vous tous. Mme Suzanne Dansereau, vice-présidente de la Commission
de l'aménagement et du territoire. Alors, chers députés, chers collègues,
bonsoir à vous tous. Alors, j'aimerais saluer mes collègues députés, le
sous-ministre, M. Frédéric Guay, les sous-ministres adjoints ainsi que les
gens du ministère des Affaires municipales et de l'Habitation qui
m'accompagnent. Alors, merci à vous tous.
Je souhaite aussi la bienvenue à tous
celles et ceux qui sont ici aujourd'hui pour l'étude des crédits
budgétaires 2019‑2020 en ce qui concerne le volet des Affaires municipales
du ministère. Avant d'entrer dans le vif du sujet, je tiens à prendre un
instant pour dire merci à toute l'équipe de mon organisation qui ont mis la
main à la pâte pour colliger l'information et les données essentielles à cet
exercice. Ce travail demande beaucoup de rigueur, vous le savez, et nécessite
une grande collaboration. Je leur lève donc mon chapeau.
Le temps est maintenant venu de dresser un
portrait des réalisations et des… portrait du ministère. C'est aussi l'occasion
de présenter les orientations qui guideront nos actions et nos interventions au
cours de la prochaine année. D'entrée de jeu, j'aimerais préciser que,
bien que le nom du ministère ait changé, le volet de l'habitation ne remplace
pas celui de l'occupation du territoire. Ce dernier volet constitue toujours un
domaine d'intervention prioritaire pour nous. Cela signifie plutôt que l'habitation
est un élément primordial de l'aménagement et de l'occupation du territoire et
que les municipalités ont un rôle important dans ce domaine.
Concernant les orientations de notre
gouvernement, nous poursuivrons donc la lignée de l'autonomie, de la
responsabilisation et de l'imputabilité municipale et nous accompagnerons les
différents acteurs municipaux dans cette démarche importante. Nous avons aussi
la ferme volonté de contribuer au développement de l'ensemble des régions du
Québec. Ainsi, nous allons adapter nos actions selon l'évolution des besoins
des Québécoises et des Québécois tant à l'échelle municipale que régionale.
Nous allons également nous assurer qu'elle s'inscrive dans une nouvelle vision
de régionalisation en plaçant les régions au cœur de notre action. Pour ce
faire, nous miserons sur des partenariats diversifiés, sur la concertation et
la mobilisation afin d'être en mesure de répondre à des enjeux de plus en plus
interpelés… interreliés qui dépassent la mission d'une seule organisation.
Ce qui m'amène à souligner que j'ai entamé
une tournée des régions au cours des derniers mois afin de connaître les
priorités et les enjeux des acteurs municipaux et des acteurs régionaux. Je
souhaite aussi recueillir leur avis concernant les programmes, les mesures de
soutien et les stratégies du ministère dans un souci d'amélioration continue.
Je peux déjà vous confirmer que nous
poursuivrons la mise en oeuvre de la Stratégie gouvernementale pour assurer
l'occupation et la vitalité des territoires 2018‑2022. Concrètement, cela
signifie que tous les ministères et organismes gouvernementaux assujettis à la
Loi pour assurer l'occupation et la vitalité des territoires devront continuer
de préciser leur action et leur intervention en fonction des priorités établies
pour chaque région. Vous savez, les priorités des régions font aussi partie des
critères de sélection des projets soumis dans le cadre des fonds d'appui au
rayonnement des régions. Pour 2019, une enveloppe de 60 millions a été
mise à la disposition des régions, soit une augmentation de 15 millions
comparativement à l'an dernier.
En plus du FARR, notre gouvernement a
confirmé la poursuite du Fonds de développement des territoires, qui permet aux
MRC et aux organismes équivalents d'investir dans des projets locaux et
supralocaux qu'ils priorisent. Le budget disponible a même été bonifié de
115 millions pour 2019‑2020. En 2018‑2019, rappelons que 105 millions
ont été versés aux 102 MRC et organismes équivalents.
Aussi, afin de faciliter la coopération
intermunicipale partout au Québec, le ministère a 3 millions pour la
réalisation de 84 études et projets en 2018‑2019. Il s'agit là d'une voie
prometteuse pour offrir de meilleurs services à la population à moindre coût.
Nous comptons donc poursuivre notre soutien pour l'année à venir.
C'est également avec fierté que j'ai
annoncé dernièrement la Stratégie québécoise d'économie d'eau potable. Par
rapport…
Mme Laforest : ...en 2018‑2019.
Il s'agit là d'une voie prometteuse pour offrir de meilleurs services à la population
à moindre coût. Nous comptons donc poursuivre notre soutien pour l'année à
venir. C'est également avec fierté que j'ai annoncé dernièrement la Stratégie
québécoise d'économie d'eau potable. Par rapport à l'année 2001, la stratégie a
permis de diminuer de 26 % la quantité d'eau distribuée par personne au
Québec. Grâce aux actions entreprises dans plus de 600 municipalités,
l'objectif de 20 % a donc été largement dépassé.
Avec la stratégie 2019‑2025, nous avons
pour objectif de réduire de 20 % la quantité d'eau distribuée par personne
par rapport à l'année 2015 et de réduire le nombre de fuites dans les
conduites, d'assurer la pérennité des services d'eau potable en réalisant les
investissements nécessaires au maintien des infrastructures.
D'ailleurs, concernant les infrastructures
municipales, il est important de mettre l'accent sur le soutien financier de
notre gouvernement en la matière. Dans le cadre du Plan québécois des
infrastructures 2019‑2029, 7,2 milliards seront investis pour soutenir les
municipalités dans leurs travaux de construction et de réfection
d'infrastructures d'eau potable, d'eau usée ainsi que dans les infrastructures
à vocation municipale ou communautaire. Au cours des 10 prochaines années, en
considérant les contributions fédérales et municipales, ces travaux généreront
des investissements totalisant plus de 16 milliards.
De plus, découlant de l'Entente bilatérale
intégréequi a été signée entre les gouvernements du Québec et du Canada, un
nouveau programme sera mis en oeuvre dès cette année par le ministère afin de
permettre l'accroissement des investissements de la mise aux normes des
infrastructures. Pour ce qui est de la nouvelle phase de financement du
Programme de la taxe sur l'essence et de la contribution du Québec, l'enveloppe
totale sera de 2,9 milliards pour les années 2019‑2023. Cette enveloppe
est d'ailleurs supérieure de quelque 230 millions à celle de 2014‑2018.
Je crois qu'il est important également de
mentionner que le ministère a mis sur pied un pôle d'expertise en gestion
contractuelle municipale afin de soutenir et d'accompagner les municipalités.
Parmi les actions prévues pour ce pôle, soulignons l'aide financière de près de
3,2 millions qui a été accordée à la Fédération québécoise des
municipalités et à l'Union des municipalités du Québec pour qu'elles puissent
soutenir les municipalités dans leurs proc8l de passation de contrats et ainsi
accroître leur économie. Rappelons que cette mesure répond à l'une des
recommandations de la commission Charbonneau.
Ensuite, le ministère a mis en oeuvre les
mesures 2.3, 2.4 du Plan d'action 2013‑2020 sur les changements climatiques du
gouvernement du Québec. Ainsi, une somme de 24 millions provenant du Fonds
vert sera mise à la disposition des municipalités et des organismes municipaux
pour leur permettre d'accroître leur résilience face aux effets des changements
climatiques. Plus spécifiquement, plus de 13 millions seront alloués au
nouveau programme de soutien à l'intégration et à l'adaptation des changements
climatiques à la planification municipale. Celle-ci entrera en vigueur en août
2019.
De plus, 700 000 seront réservés pour
l'accompagnement des acteurs municipaux dans les démarches de demandes d'aide
financière et dans la réalisation des activités qui y sont liées. Enfin,
10 millions ont été consacrés au Programme de soutien aux municipalités
dans la mise en place d'infrastructures de gestion durable des eaux de pluie à
la source, déjà en vigueur.
Enfin, en 2018‑2019, le ministère a versé
plus de 512 millions aux municipalités à titre de compensation tenant lieu
de taxes pour les services municipaux desservis à plus de 11 000 immeubles
qui sont des propriétés de l'État. Pour 2019‑2020, cette somme sera de plus de
537 millions. Le ministère approuve également tous les règlements
d'emprunt adoptés par les municipalités afin de s'assurer qu'elles ont la
capacité financière nécessaire pour soutenir leurs projets. Ce processus leur
permet d'accéder à des taux d'intérêt avantageux.
À présent, j'aimerais dire quelques mots
sur l'aménagement du territoire. En collaboration avec les ministères et les
organismes gouvernementaux concernés, le ministère poursuit le travail
d'accompagnement auprès des MRC dans la révision et la modification de leurs
outils de planification. Ce partenariat facilite l'intégration des orientations
gouvernementales en matière d'aménagement du territoire dans les documents de
planification. Notons qu'en 2018‑2019 le taux de conformité des schémas
d'aménagement et de développement en lien avec nos orientations a atteint plus
de 80 %, alors qu'ils étaient de 70 % en 2015‑2016. Par ailleurs, le
ministère évalue les divers moyens qui permettront d'actualiser cadre
d'aménagement du territoire pour mieux faire face aux enjeux actuels comme les
changements climatiques.
• (19 h 40) •
Parlons d'un autre projet intéressant en
matière d'accompagnement. Dès ce printemps, nous ferons mieux connaître l'offre
de services du toujours par le biais du nouveau cadre d'intervention, d'aide et
de soutien aux municipalités en gestion municipale. Ce document met l'accent
sur les 17 directions régionales du ministère. Celles-ci sont des répondants...
Mme Laforest : ...parlons d'un
autre projet intéressant en matière d'accompagnement, dès ce printemps, nous
ferons mieux connaître l'offre de service du ministère par le bien du nouveau
cadre d'intervention d'aide et de soutien aux municipalités en gestion
municipale. Ce document met l'accent sur les 17 directions régionales du ministère.
Celles-ci sont des répondantes des premières lignes pour tout citoyen élu ou à
autre acteur du milieu municipal ou régional qui souhaite obtenir de l'accompagnement.
Annuellement, les directions régionales répondent à plus de
12 000 demandes d'information des divers domaines.
Dans un tout autre ordre d'idées,
j'aimerais mettre l'accent sur le fait que les organismes municipaux sont
maintenant assujettis à la Loi facilitant la divulgation d'actes répréhensibles
à l'égard des organismes publics. Dans cette optique, pour mettre en oeuvre la
procédure de traitement des divulgations d'actes répréhensibles à l'égard des
municipalités et des plaintes en cas de représailles, le ministère a instauré
le Commissaire à l'intégrité et aux enquêtes municipales. Depuis le
19 octobre 2018, son mandat consiste à recevoir, de toutes personnes, des
renseignements pouvant démontrer qu'un acte répréhensible, en lien avec une
municipalité ou un organisme municipal, a été commis ou est sur le point de
l'être. Il est inclus également le traitement des plaintes en matière de
représailles. Enfin, dans un souci d'amélioration continu des services offerts
aux citoyens et au milieu municipal, le budget 2019‑2020 prévoit une aide
de 38 millions additionnels sur cinq ans pour la Commission municipale du
Québec.
Maintenant, l'une des priorités est, bien
entendu, le renouvellement de l'entente sur la fiscalité entre les
municipalités et le gouvernement. L'élément principal de cette entente sera le
transfert à coût nul de l'équivalent d'un point de TVQ aux municipalités du
Québec. Par la suite, ces dernières pourront donc bénéficier de la croissance
économique québécoise, ce qui contribuera à diversifier leurs sources de revenus.
Nous avons déposé le projet de loi n° 16 également. Pour ce qui est des travaux législatifs en
cours, j'ai présenté, à l'Assemblée nationale, le projet de loi n° 16,
le 3 avril dernier, qui concerne principalement le domaine de
l'habitation. Des dispositions sont aussi proposées sur différents sujets en
matière municipale comme les finances des contrats et de la fiscalité.
Celles-ci accorderaient plus de latitude aux municipalités.
Par ailleurs, je tiens à souligner que des
travaux sont en cours au ministère afin de déterminer si des modifications
peuvent être apportées à la Loi sur l'éthique et la déontologie en matière
municipale. Notre objectif est de resserrer les règles de déontologie
applicables aux élus municipaux.
Voilà, Mme la Présidente, ce dernier point
conclut mes remarques préliminaires, bien entendu, en ce qui concerne le volet
municipal. J'aimerais donc terminer en répétant de que notre gouvernement
compte travailler de concert avec tous les acteurs et les partenaires du monde municipal
en ne perdant jamais de vue les besoins, les réalités, les enjeux et les défis
de chaque communauté. Je suis maintenant prête à vous écouter et à répondre à
vos questions. Merci à vous tous.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci, Mme la ministre. J'invite maintenant la porte-parole de l'opposition
officielle à faire ses remarques préliminaires pour un maximum de
8 minutes. Donc, Mme la députée de Vaudreuil, je vous cède la parole.
Mme Nichols : Merci, Mme la
Présidente. Alors, je n'ai pas l'intention de prendre tout le bloc de
8 minutes, évidemment j'ai hâte de passer aux questions relativement au
dossier des affaires municipales. Permettez-moi d'abord de saluer mes collègues
de la partie gouvernementale, mon collègue qui m'accompagne. Salutations, Mme
la ministre, ainsi qu'à votre équipe assez nombreuse qui vous accompagne avec
laquelle j'ai eu la chance de travailler certains dossiers, là, dans les années
précédentes, donc merci à vous tous d'être présents ce soir.
Alors, permettez-moi aussi d'avoir une
petite pensée pour certaines villes qui vivent des moments plus difficiles dus
à la montée des eaux. Je souhaite un bon courage aux citoyens, particulièrement
de Beauceville, mais j'irais encore plus particulièrement... j'ai un parti pris
pour le comté de Vaudreuil, alors je souhaite bon courage aux citoyens du comté
de Vaudreuil, on est ici ce soir, mais dès demain, notre équipe sera sur le
terrain, là, pour les aider à préparer les sacs de sable parce que je pense
qu'on s'attend au pire, en tout cas, enfin, pire que 2017, là, selon les
données qui nous sont transmises.
Alors, est-ce qu'on peut tout de suite
commencer, est-ce qu'on peut tout de suite revenir aux crédits, commencer la
période de questions?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Bien, oui, on pourrait tout de suite reconnaître les interventions de
l'opposition officielle.
Mme Nichols : Parfait. Alors,
voilà. Pour commencer la période de crédits... alors, je me permets de faire
une simple introduction en disant que la période de crédits, je comprends que
c'est vos premiers crédits, moi aussi, c'est mes premiers crédits, là, dans le
rôle de l'opposition. D'emblée, l'objectif... mon objectif, là, ce n'est
certainement pas de coincer la ministre, je vous rassure, mais plutôt d'avoir
les grandes orientations relativement à votre ministère ou, en fait, de votre
gouvernement relativement au dossier en affaires municipales. Je me permettais
de faire cette petite parenthèse-là, on se jasait un petit peu plus tôt, donc je
tenais à vous rassurer...
Mme Nichols : …je vous
rassure, mais plutôt d'avoir les grandes orientations relativement à votre ministère
ou, en fait, de votre gouvernement relativement aux dossiers en affaires municipales.
Je me permettais de faire cette petite parenthèse-là. On jasait un petit peu
plus tôt. Donc, je tenais à vous rassurer.
Il y a cependant plusieurs sujets… plusieurs
sujets qui attirent mon attention particulièrement, là, relativement au dernier
budget 2019‑2018. Évidemment, un des premiers sujets que je souhaite aborder
avec vous, c'est le renouvellement du pacte fiscal. Alors… Mais tout le monde
le sait, là, le pacte fiscal, c'est un accord qui s'étend, là, sur plusieurs
années, puis c'est une façon pour… C'est une entente entre le gouvernement puis
les municipalités et une façon de transmettre des sous ou, en fait, de porter
assistance aux villes dans leur rôle de gouvernement de proximité. Le présent
pacte fiscal couvrait la période de 2016 à 2019 et vient à échéance sous peu.
Et, évidemment, il doit être renégocié. Je pense qu'on va avoir beaucoup de
sujets de renégociation ce soir. Mais, en fait, l'importance du pacte fiscal,
qu'il soit renouvelé dans des délais quand même assez rapides, c'est parce que
ça a un impact sur le processus budgétaire des différentes municipalités du Québec.
Les villes… Puis là j'ai un parti pris, puis je sais qu'il y a des collègues
aussi qui ont une fibre municipale assez forte, je dirais, justement par leur
passé en tant qu'anciens élus municipaux. Mon collègue, d'ailleurs, était un
ancien élu municipal à Montréal.
Alors, on sait que le fonds de
diversification des villes n'est pas très grand. On sait que la principale
source de revenus des municipalités, je dirais que c'est à peu près 70 %
vient de la taxation foncière, puis, si on compare avec le reste du Canada, le
reste du Canada, c'est à peu près 50 %. Mais nous, ici, au Québec, c'est
70 % qui revient de... qui est pris à même la taxe foncière, puis, la taxe
foncière, on parle évidemment, là... Les villes, leur moyen, c'est via le
compte de taxes, et il y a des limites. Je pense que les villes ont des
limites, puis les villes l'ont dit pendant la campagne électorale. Ils sont
sortis haut et fort en disant : Écoutez... puis je pense qu'ils
s'adressaient à tous les groupes, là, qui étaient là en campagne électorale,
autant la CAQ, le Parti libéral, le Parti québécois, Québec solidaire. Ils
disaient haut et fort, les municipalités : On a besoin du gouvernement, on
a besoin parce qu'on n'a plus de fonds diversifiés pour aller chercher, aller
chercher des sous, et nos citoyens ont quand même une limite à payer, la
capacité de payer des citoyens est quand même limitée. Alors, je pense, c'était
un petit peu dans cet objectif-là que, pendant la campagne électorale, les
différents partis se sont engagés à transférer aux municipalités des sommes
équivalant à 1 % de la taxe de vente du Québec, ce qui représente à peu
près 1,6 milliard de dollars.
Mme la ministre, la renégociation du pacte
fiscal s'annonce quand même assez complexe. Les villes demandent d'aborder beaucoup
de sujets. Je ne le sais pas comment vous allez vous y prendre, quelle voie
vous allez prendre, mais on parle du transfert du point de la TVQ aux
municipalités, on parle de la révision des tenants lieu de taxes, parce que le gouvernement
ne paie pas 100 % de ses taxes, on parle des foncières agricoles, on parle
de la taxation des barrages, pour ne nommer que ceux-là. Mais je me permets une
fois de plus de rappeler que les 1 131 municipalités du Québec demandent
de renégocier le pacte fiscal de façon assez rapide, avant le mois de
septembre. Et je me permets d'ailleurs de citer l'Union des municipalités du
Québec qui, dans un communiqué du 5 février dernier, disait : «Il est
impératif d'entreprendre rapidement les discussions.» La Fédération québécoise
des municipalités disait, le 28 février dernier dans un communiqué : «Nous
avons déjà pris du retard si nous voulons un nouveau pacte fiscal soit en place
dès janvier 2020.» Alors, c'est clair qu'il y a une urgence de négocier.
• (19 h 50) •
Et, là où j'ai une petite inquiétude relativement
aux négociations dans le pacte fiscal, je vous réfère, Mme la ministre, à la
demande de renseignements particuliers de l'opposition officielle numéro 11, en ce qui concerne le... On a demandé le nombre de
rencontres de négociation tenues avec le milieu municipal au sujet de la
renégociation du pacte fiscal en date... au 31 mars, et la réponse a
été : Aucune rencontre de négociation n'a été tenue avec le milieu
municipal au sujet de la renégociation de l'entente Québec-Municipalités.
Alors, j'avais une petite inquiétude et je pense que c'est une inquiétude aussi
qui est partagée dans le monde municipal. Donc, je vais vous poser, là,
peut-être des petites questions en rafale, puis on pourra échanger, là, sur le
sujet. Mais je me demandais... Les négociations ne sont pas commencées, et les
villes le réclament : Avez-vous prévu une date quand vont débuter les
négociations ? Et, septembre 2019, est-ce que c'est toujours l'échéancier
qui est...
Mme Nichols : ...des petites questions
en rafale, puis on pourra échanger, là, sur le sujet. Mais, je me
demandais : Les négociations ne sont pas commencées et les villes le
réclament. Avez-vous prévu une date quand vont débuter les négociations? Et
septembre 2019, est-ce que c'est toujours l'échéancier qui est prévu pour la
conclusion du nouveau pacte fiscal ou, en fait, quelles sont vos intentions relativement
à la négociation du pacte fiscal?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Mme la ministre. Mme la ministre, allez-y.
Mme Laforest : Oui, je peux y
aller? Bon, alors, bien, en fait, pour commencer, au niveau du pacte fiscal,
l'entente Québec-municipalités, en fait, c'est qu'on s'était obligé, on avait
averti d'ailleurs les unions qu'on commençait après le budget.
Ceci étant dit, on s'est rencontré, on a
eu des échanges, des courriels, des téléphones, on a eu des soupers ensemble,
on a eu des rencontres ici. Formellement, on commence en avril, ce qui est... à
la fin d'avril, là maintenant. Mais, c'est certain qu'on voulait justement
essayer de voir, après le dépôt du budget, vers quoi on tendait, vers quoi on
allait. Et également, c'est certain que moi, j'ai commencé une tournée des
régions évidemment. Je veux entendre toutes les municipalités le plus possible
dans leurs demandes parce que vous comprendrez que le pacte fiscal, pour
certaines régions, certaines municipalités, il y a beaucoup de craintes aussi
parce qu'il y a des municipalités qui voient ça comme peut-être la possibilité,
si je peux dire, ou le risque de perdre certains programmes. On est en
évaluation.
Alors, oui, ma tournée des régions aide
énormément, puis avec le dépôt du budget, bien, dans le dépôt du budget, on a
déjà des sommes qui ont été données, puis quand on était même ici, au dépôt du
budget avec les présidents de la FQM et de l'UMQ d'ailleurs, on s'est... déjà
les gens étaient satisfaits du dépôt du budget. Il n'y a aucun problème, on
s'est dit qu'on allait parler de septembre 2019, c'est certain. Maintenant, on
est en train de regarder les programmes.
Puis, dans notre budget d'ailleurs, on
avait... on a tout de suite mis un 88 millions pour l'ajout des
infrastructures communautaires, culturelles et récréatives. Ça, c'est sûr que
ça va pour les municipalités, c'est dans notre budget. Il y a un
75 millions également en aide pour les services rendus par la Sûreté du
Québec qui a été donné par ma collègue ministre de la Sécurité publique. Il y a
un 38 millions dans le budget qui est donné pour la gouvernance
municipale, ça, vous êtes au courant aussi qu'on veut donner plus de pouvoir à
ce palier-là. Il y a 21,5 millions à titre de bonification de Fonds du
développement économique de la région de la Capitale-Nationale qui est dans le
budget également...
Mme Nichols : Merci, Mme la
ministre...
Mme Laforest : J'en ai
d'autres...
Mme Nichols : En fait, ma
question, c'était plutôt les rencontres relativement... s'il y avait eu des
rencontres.
Mme Laforest : O.K. Bien, en
fait, on a eu deux, trois rencontres...
Mme Nichols : ...j'ai compris
que vous étiez dans la tournée, donc je présume... donc...
La Présidente (Mme Dansereau) :
...pour la parole à la Présidente.
Mme Nichols : ...je trouve ça
impoli de faire dos, mais oui, je vais m'adresser à vous, je m'excuse
La Présidente (Mme Dansereau) :
Je vous remercie...
Mme Nichols : Alors, bien, je
me demandais, plus spécifiquement relativement au transfert vers les
municipalités, donc on parlait du montant de 1 % de la TVQ. C'est quand
même estimé à 1,6 milliard de dollars annuellement. Il n'y avait rien dans
l'énoncé budgétaire de l'automne dernier, il n'y a rien non plus dans le budget
du mois de mars. C'est quand même des sommes considérables, puis c'est là où je
cherche à savoir si le gouvernement a effectué une analyse sur ce transfert-là.
Je vous réfère entre autres à la demande
de renseignements particuliers qu'on a faite... je pense que c'est le numéro 37
où à laquelle on a demandé : Est-ce qu'il y avait un ... d'analyse ou des
notes concernant le transfert d'un montant équivalent au point de pourcentage
de la taxe de vente du Québec aux municipalités. Et la réponse, c'est que cette
question n'est pas pertinente à l'étude des crédits. Est-ce qu'elle n'est pas
pertinente parce que le montant n'est pas le budget? Parce que le
1,6 milliard, on ne le voit nulle part.
Et permettez-moi de dire que j'avais
encore, pendant votre petit mot d'introduction, vous avez parlé d'un transfert
à coût nul. Alors, un transfert coût nul, moi, ça a sonné vite, vite les
cloches, je me suis dit : Si c'est un transfert à coût nul, est-ce que ça
veut dire qu'il va avoir une abolition de programmes? Est-ce que ça veut dire
que le point, le transfert du point de TVQ, ça ne sera pas de l'argent neuf?
Alors, c'est là où tournent peut-être mes
questions... je peux poser en rafale, puis vous pouvez peut-être aussi répondre
en rafale. Mais, je me demande : Est-ce que le transfert du point de TVQ,
ça va être de l'argent neuf? Ou est-ce que des programmes actuels vont être
amputés ou vont être abolis? Si oui, peut-être, lesquels? Et est-ce que le
gouvernement a un objectif clair en termes de diversification des revenus des
municipalités? Est-ce que la portion qui découle de la taxe foncière est
présentement 70 %? Souhaitez-vous la ramener? Et est-ce que les... est-ce
que le gouvernement a réalisé des analyses de transfert du point de TVQ et, si
oui, bien, la réponse, en fait, dans la demande de renseignements particuliers,
c'est non...
Mme Nichols : …de
diversification des revenus des municipalités, est-ce que la portion qui
découle de la taxe foncière est présentement 70 %, souhaitez-vous la
ramener? Et est-ce que le gouvernement a réalisé des analyses de transfert du
point de TVQ? Et si oui, bien, la réponse en fait dans la demande de
renseignements particuliers, c'est non, mais je me demandais, est-ce qu'il y a
eu des analyses à ce sujet-là.
Mme Laforest : En fait,
les… justement, au niveau des informations, des documents, les… vous le savez
sûrement, vous vous en doutez, les informations sont très, très confidentielles
présentement. Les montants sont analysés. Donc, les montants sont quand même en
préparation, en analyse. C'est certain, je l'ai dit tantôt, il faut y aller
doucement. Oui, c'est à coût nul, c'est conditionnel, selon certains
programmes. On est en train d'évaluer les programmes. Comme vous disais, il ne
faut pas blesser aucune municipalité, il ne faut pas… il faut y aller
doucement. On en a parlé d'ailleurs avec la FQM puis l'UMQ.
Et puis, oui, le point de TVQ, bien, c'est
aussi question de la croissance du point de TVQ au niveau économique, qui est
quand même assez importante, là. Si c'est un transfert du point de TVQ, bien,
c'est sûr que c'est selon le développement économique, ça fait que, oui, il y a
une possibilité de croissance, bien entendu.
Ceci étant dit, toutes les solutions sont
sur la table, tout est étudié. Puis ce que je veux vous dire, c'est que… je ne
crois pas à l'instant même, parce qu'aujourd'hui d'ailleurs j'ai dû... j'ai eu
des discussions pour des rencontres avec M. Cusson de l'UMQ. Alors, il est très
enthousiaste, il est très positif. Moi, je ne pense pas qu'il y a des... tout
de suite dire qu'il y a des peurs, qu'il y a des craintes, surtout venant de
l'UMQ, me dire... Non, je pense que c'est... Il est très ouvert, il est très
prêt à discuter, à négocier. Puis d'ailleurs, comme je vous dis, le dépôt du
budget les ont quand même très... ils ont été très, très satisfaits du début du
dépôt du budget.
Alors, on va y aller... comme j'ai
toujours dit, on va y aller doucement, mais le travail se fait pareil. Ce n'est
pas parce que vous n'avez pas les montants présentement, puis on comprend que
les montants, on ne peut pas les divulguer présentement parce que, comme je le
dis, c'est une négociation entre les parties, puis une négociation, on garde ça
quand même confidentiel. Mais ça va très, très bien, puis même la FQM
d'ailleurs avec Internet les montants qui ont été donnés sont très satisfaits.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Mme la ministre, oui.
Mme Nichols : Merci à vous
deux. Alors, je comprends que, pour le moment, là, l'UMQ puis la FQM ou même
les municipalités n'ont pas crié à l'urgence, mais ils soulèvent quand même
l'urgence parce que le pacte fiscal vient à échéance parce qu'il n'y a aucun
montant de prévu, aucune provision qui a été inscrite au budget 2019‑2020 qui a
été déposé par le ministre des Finances. On sait que cette renégociation-là va
mettre des sommes importantes en jeu. Je comprends qu'il faut garder une
certaine confidentialité, puis on veut toujours faire confiance au ministre qui
est en place, puis on veut souvent les laisser aller, on se dit... mais on a
besoin aussi de rassurer ces villes-là, mais quand on rassure les villes, c'est
parce qu'on rassure aussi les citoyens. Parce qu'au bout de la ligne, là, c'est
les citoyens qui reçoivent leurs comptes de taxes. Ça fait qu'est-ce qu'il n'y
a pas des... comme je dis, il n'y a rien de prévu dans le budget 2019,
pouvez-vous nous garantir que l'argent va être au rendez-vous, que le
1,6 milliard va être au rendez-vous, que les villes ne se verront pas des
programmes importants coupés?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Quand vous
dites, tantôt : les citoyens sont inquiets, moi, ce que je peux vous dire,
puis la chose principale que, moi, j'ai entendue, puis c'est vrai que ça nous a
fait réfléchir, c'est que, comme je le disais tout à l'heure, les plus petites
municipalités, parfois, sont plus craintives par rapport au point de TVQ.
Alors, ça, c'est vraiment à considérer parce que justement, si on parle du
point de TVQ, quand je faisais des tournées dans les plus petites
municipalités, il y en a qui voient ça comme plus insécurisant. Ça fait que,
ça, vous êtes au courant.
Mme Nichols : Dans quel sens?
Mme Laforest : Bien, dans le
sens qu'eux ont tellement la crainte qu'on enlève certains programmes ou qu'on
déplace certains programmes, alors là, c'est trop précipité, c'est trop rapide,
on ne peut pas justement dire : on garde ces programmes-là, on enlève...
parce qu'on notre promesse, c'est à coût nul, hein, vous le savez, c'est
vraiment à coût nul. Alors, on va y aller doucement puis mon objectif, c'est
vraiment ça. Oui, on l'a dit : un transfert du point de TVQ avec les
municipalités, mais conditionnel à certains programmes, puis ne soyez pas
inquiète parce qu'une négo, là, c'est une négo.
Alors, on a une rencontre, je peux le
dire, là, dès la semaine prochaine, on a une négociation la semaine prochaine
qui se fait, mais le budget vient d'être déposé. Alors, tout est en place.
D'ailleurs, je regardais les commentaires qu'on a eus pour le Fonds d'appui au
rayonnement régional, le FDT, ça, ça fait vraiment plaisir. Les municipalités
étaient... les plus petites, en passant, étaient très, très heureuses,
d'ailleurs, de ça.
• (20 heures) •
Ça fait que tu sais, si on regarde tout ce
qui a été déjà instauré et offert dans le budget...
20 h (version révisée)
<17913
Mme
Laforest : ...tout est en place.
D'ailleurs, je regardais les
commentaires
qu'on a eus pour le Fonds d'appui au rayonnement régional, le FDT, ça, ça fait
vraiment
plaisir. Les
municipalités, les plus petites, en passant, étaient
très,
très heureuses
d'ailleurs de ça.
Ça fait que, tu sais, si on regarde
tout ce qui a été
déjà >instauré et offert dans le budget, puis
les rencontres qui commencent, les discussions, les échanges de courriels qu'on
a eus ensemble avec l'équipe, je suis tout à fait confiante qu'on va y arriver.
Puis, comme vous le dites, l'essentiel, c'est les citoyens, puis les citoyens
n'y perdront pas leur change, à ce moment-là.
Mme Nichols : Merci. Alors, tu
sais, ça confirme, dans le fond, un peu l'introduction, quand on dit que le
transfert va se faire à coût nul, donc il y aura une abolition de programmes,
d'où l'inquiétude des plus petites municipalités de ne pas nécessairement, là…
de voir certaines sommes qui vont être, là, retirées parce qu'ils ne pourront
plus appliquer sur un programme ou un autre programme, là. Ça, je le comprends.
Ce n'était pas si clair que ça que c'était pour être...
Mme Laforest : ...en
discussion. Tout est discuté. Ça fait que...
Mme Nichols : Oui, mais c'est
ce que je me demandais aussi. Vous avez dit : On commence...
Mme Laforest : Mais ça ne veut
pas dire...
Mme Nichols : ...les
négociations, on commence les négociations dans les... Dès demain, ou la
semaine prochaine, vous avez dit, vous commencez les négociations. Avec qui
vous entendez négocier, entre autres, le pacte fiscal? Avec les...
Mme Laforest : Avec les
principaux, les principaux...
Mme Nichols : Avec l'UMQ, la
FQM, avec les...
Mme Laforest : Oui, les
principaux acteurs, bien entendu, Québec, Montréal. Et j'ai eu plusieurs
rencontres, quand même, avec Montréal aussi, avec Québec. Alors, les
rencontres, il y en a eu, là.
Mme Nichols : Mais c'est
surprenant parce que, quand j'ai demandé s'il y avait eu des rencontres, dans
la demande de renseignements, on disait : «Aucune rencontre de négociation
n'a été tenue avec le milieu municipal.» Donc, c'est ce soir qu'on apprend
qu'il y a eu plusieurs rencontres.
Mme Laforest : On a eu des
rencontres préliminaires. Là, je peux vous le dire. Puis je ne dirai pas où et
quand, mais on en a eu.
Mme Nichols : Parce que nous,
avant de s'en venir ici, on prépare quand même notre travail en fonction des
questions qu'on a préalablement posées. Quand on dit qu'il n'y en a pas eu, de
rencontre, puis là, ce soir, on apprend qu'il y en a eu plusieurs, bien,
c'est...
Mme Laforest : Mais c'est vrai
que, dans l'agenda, vous ne l'avez pas, ça, c'est vrai. Ça, je l'avoue, là.
Mais, oui, on a eu des rencontres puis on a eu des demandes, on a eu des... tu
sais, comme... Je donne un exemple de rencontre : quand le budget a été
déposé ici, on a discuté avec des gens qui étaient ici, en place, et leur
demande... Leur satisfaction est apparue, et leur demande est arrivée tout de
suite après également. Puis on a discuté, là, pendant une heure de temps, du
budget, du pacte fiscal. On en a discuté ici. Ça fait que tout ce qui a été dit
a été pris en note, là. Mais c'est vrai, vous le dites, on n'a pas l'heure
exacte, l'endroit, l'agenda. C'est vrai, mais...
Mme Nichols : C'est : aucune
rencontre. Ce n'est pas l'heure exacte, les négociations, c'est écrit :
«Aucune rencontre de négociation». C'est difficile pour nous d'arriver ici puis
de se préparer, puis là on apprend que, finalement, il y en a eu, des négos, il
y en a eu... Enfin, moi, je trouve ça plate pour ceux qui ont à faire la
préparation. Parce qu'on les prépare, on les prépare, les crédits, on les...
tout le monde les travaille, puis on les travaille en fonction des données qui
nous sont transmises, puis en... Ça va.
Mme Laforest : Je vais vous
donner... On a la rencontre la semaine prochaine, on va donner les rencontres
qu'on a, si... On en a déjà la semaine prochaine, je pourrai vous dire quand
sans problème.
Mme Nichols : Mme la
Présidente, étant donné que je vais changer de sujet, est-ce que je peux
reporter le deux minutes sur le prochain bloc?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui.
Mme Nichols : Oui, merci.
La Présidente (Mme Dansereau) :
La 1 min 43 s exactement.
Mme Nichols : C'est bien,
merci.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Je cède maintenant la parole au député de Montmorency pour 15 min 15 s.
M. Simard : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. J'aimerais vous féliciter pour, comment dire, vos nouvelles
fonctions, que vous assumez avec brio. J'aimerais également saluer notre
nouveau secrétaire, M. Garant, qui se joint à nous. Bienvenue, monsieur. En
fait, vous étiez déjà là, mais depuis très peu, alors très content de vous
voir. J'aimerais saluer tous mes collègues, en particulier mes collègues de l'opposition
et bien sûr le député de Viau, mais aussi la députée de Vaudreuil. Elle sait
toute l'estime que j'ai pour elle, c'est une grande dame qui a beaucoup de
classe, elle sait pourquoi d'ailleurs, et elle est la digne héritière, je tiens
à le dire ici, du grand Paul Gérin-Lajoie, qui était lui-même député de
Vaudreuil jadis. Alors, madame, heureux de vous retrouver.
Mme la ministre, vous savez que le beau
comté de Montmorency s'est un peu rapetissé dans le temps. Il y a 20 ans,
j'avais l'île d'Orléans, j'avais une partie de la Côte-de-Beaupré. Maintenant,
j'ai moins de municipalités, mais j'ai tout de même l'arrondissement de
Beauport et je touche... en fait, j'ai la très belle municipalité de
Sainte-Brigitte-de-Laval. Je vous dis ça parce que je voulais vous transmettre
les salutations du maire d'arrondissement de la ville de Beauport, M. Stevens
Mélançon, qui vous apprécie beaucoup, qui me demande de vous dire un beau
bonsoir — en fait, il m'avait demandé de vous dire bonjour, mais à
cette heure-là, là, il faut que je vous dise bonsoir, quand même — et
ainsi que le maire de Sainte-Brigitte-de-Laval, Carl Thomassin, un maire très
dynamique, très compétent, avec lequel j'ai eu l'occasion de manger lundi
dernier, qui savait aussi qu'on allait se voir cette semaine dans le cadre,
donc, de l'étude des crédits, qui <apprécie beaucoup votre leadership...
M. Simard : ...bonsoir
quand
même, et ainsi que le maire de Sainte-Brigitte-de Laval, Carl Thomassin, avec
lequel... un maire très dynamique, très compétent, avec lequel j'ai eu
l'occasion
de manger lundi dernier, qui savait aussi qu'on allait se voir, cette semaine,
dans le cadre donc de
l'étude des crédits, qui >apprécie beaucoup
votre leadership.
Mme la ministre, c'est justement parce que
vous êtes une femme de leadership que j'aimerais aborder avec vous un sujet un
peu sensible, parce qu'en novembre dernier, quelques semaines après l'élection
générale, j'ai constaté que le ministère avait été interpelé dans un dossier particulièrement
troublant, qui est celui, comment dire, de la ville de Chambly. L'émission Enquête,
je sais que c'est une émission qui rappelle beaucoup de choses à plusieurs
collègues, notamment du Parti libéral, l'émission Enquête venait de
présenter, la veille, un reportage sur les agissements du maire de la ville de
Chambly. Et, quand j'ai écouté ce reportage, Mme la ministre, j'ai été renversé
d'entendre les propos du maire à l'entraîneur de soccer de sa fille.
J'ai su par la suite qu'au cours des
dernières années la ville de Chambly avait fait l'objet de nombreuses
manchettes puis, au final, peut-être pas toujours pour les bonnes raisons. Notamment,
la ville de Chambly, vous vous en souviendrez, s'est retrouvée dans les médias pour
des expulsions de citoyens lors de séances du conseil municipal. D'ailleurs, la
dernière année a été marquée par de tels événements à plusieurs reprises.
Aussi, de nombreuses poursuites en diffamation et des mises en demeure ont été
envoyées aux citoyens qui s'opposaient à la municipalité. J'étais surpris de
voir qu'un conseil municipal pouvait, au final, agir de la sorte.
Mais la saga, parce qu'on pourrait
peut-être même parler de saga, ne s'arrête pas là. En décembre 2018, neuf
personnes, dont cinq cadres supérieurs de la ville, ont conjointement signé une
lettre adressée, entre autres, au ministère des Affaires municipales et de
l'Habitation. Ces personnes dénonçaient de multiples aspects de la gestion
municipale et demandaient l'intervention du ministère et celle de la CMQ. Les
citoyens de la ville ont aussi fait parvenir à votre ministère une pétition
demandant à notre gouvernement d'agir dans ce dossier.
Le clou du spectacle repose probablement
dans l'intervention de l'UPAC un mercredi matin. On se souviendra encore, on a
tous en mémoire des images de cette intervention. En effet, l'Unité permanente
anticorruption avait alors amorcé une enquête portant sur l'administration de
la ville de Chambly, une perquisition, à cet effet, s'est déroulée le 27 février 2019.
Tout ça, Mme la ministre, a bien sûr
conduit à la tutelle. Malgré la tutelle, la saga, à Chambly, a continué. Des
séances du conseil municipal n'ont pu être tenues à la suite de la décision des
élus d'Action Chambly de boycotter l'assemblée publique. Pour qu'une séance du
conseil municipal de Chambly puisse avoir lieu, il faut qu'au minimum cinq élus
sur neuf soient présents. Les sièges de ces cinq personnes sont restés vides :
Denis Lavoie, maire de Chambly et chef du parti Action Chambly, absent pour des
raisons de santé depuis le 12 novembre dernier, et une conseillère
démissionnaire ainsi que les trois conseillers qui ont décidé de ne pas siéger
lors de ces conseils municipaux. Par ce geste, ils protestaient contre une
mesure des tuteurs qu'ils considèrent être comme un abus de pouvoir.
Alors, je suis de Montmorency, je ne peux
pas être indifférent à ce qui se passe à Chambly, ce n'est certes pas dans ma
circonscription. Ce que j'apprends de ces tristes événements me bouleverse,
m'attriste, il n'y a pas personne qui peut se réjouir de ça. Et on sait que,
dans les jours qui ont suivi, bien sûr, ce dont je vous parle, au final, le
maire de Chambly a démissionné. Si je ne m'abuse, il y aura des élections au
mois de juin. Et je me demandais, Mme la ministre, si vous ne pouviez pas nous
faire un retour sur ces tristes événements, faire un retour sur les décisions
que vous avez eu à prendre, et puis peut-être nous annoncer des choses, si,
éventuellement, là, tel était le cas.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Mme la ministre.
• (20 h 10) •
Mme Laforest : Oui. Alors, je
remercie mon collègue pour cette question. C'est certain que, la ville de
Chambly, c'est tout de suite en arrivant en poste, quelques semaines en
arrivant, que... J'ai fait comme vous, j'ai écouté le reportage d'Enquête,
hein? On a entendu… La plupart des gens qui sont sensibles aux affaires
municipales, c'est certain que ça nous a chamboulés, pour le dire <vraiment.
Alors, oui, quand je suis arrivée en poste, tout de suite après on a reçu
énormément de plaintes, de téléphones, de courriels, on a reçu...
Mme Laforest : ...la plupart
des gens qui sont sensibles aux
affaires municipales, c'est certain que
ça nous a chamboulés, pour le dire >vraiment.
Alors, oui, quand je suis arrivée en
poste, tout de suite après, on a reçu énormément de plaintes, de téléphones, de
courriels. On a reçu par la suite une pétition de 6 000 citoyens qui
étaient insatisfaits, disons, et qui se posaient des questions par rapport à ce
qui s'est passé suite à l'émission d'Enquête, mais aussi ce qui se
passait, qu'il y avait un certain manque de confiance, si je peux dire, par
rapport à leur municipalité. Alors, moi, c'est certain qu'on a travaillé
ensemble, toute l'équipe, on a évalué la situation.
On a la chance, aux Affaires municipales,
d'avoir la Commission municipale, hein, vous le savez maintenant. Alors, j'ai
demandé à la Commission municipale de se pencher sur la situation à Chambly
immédiatement. Ensuite, on a demandé également au Commissaire à l'intégrité
municipale, également, d'entrer dans le dossier, d'évaluer la situation avec le
maire de Chambly, bien entendu. Et, si vous le souhaitez, ce soir je vais
donner cette recommandation que j'ai entre les mains, puis je vais vous la
lire, parce que je peux la lire ce soir :
«Des éléments obtenus à ce jour par
l'enquête de la Direction du contentieux et des enquêtes de la commission
laissent craindre pour le fonctionnement de la municipalité et laissent
également craindre que des entraves sérieuses soient tentées contre cette
enquête.
«Par conséquent, nous croyons que le
recours à la tutelle par la commission est un moyen qui permettrait de protéger
l'enquête de la Direction du contentieux et des enquêtes des diverses entraves
qui pourraient être tentées et de rassurer l'administration municipale.»
Alors, je peux, sans problème, donner
cette recommandation-là ce soir. «Cette tutelle imposant un contrôle des
décisions municipales par la commission permettrait en effet d'éviter que des
problématiques surgissent durant l'enquête de la Direction du contentieux et
des enquêtes, par exemple le congédiement des employés, le défaut de
collaboration, qui éviterait donc toute tentative d'entrave à cette enquête.
Alors, nous avons assez d'éléments qui sont recueillis aujourd'hui, à ce jour,
qui justifient la mise en tutelle.»
Alors, vous le savez très bien, l'UPAC est
allée perquisitionner par la suite les bureaux à Chambly. Puis, honnêtement, je
vous dis, c'était impossible pour moi de rester les bras croisés, c'était
impossible. Alors, nous avons mis Chambly sous tutelle, vous le savez, puis ça
m'a poussée à agir très, très rapidement avec la recommandation, comme je vous
ai dit tantôt, de la CMQ, parce que j'ai vraiment confiance en la CMQ. Puis,
honnêtement, je suis très fière de leur travail, je les remercie grandement.
Parce que le but, vous le savez, c'était de redonner la confiance aux citoyens
de Chambly, la confiance n'était plus là.
Ceci étant dit, je souhaite que la confiance
va revenir, évidemment, à Chambly. Les résultats qu'on a aujourd'hui nous
démontrent, par les témoignages des citoyens, que ça va beaucoup mieux, et la
suite nous démontrera la bonne raison d'avoir mis tutelle à Chambly.
La Présidente (Mme Dansereau) :
M. le député, il reste encore 4 min 44 s.
M. Simard : Bien, Mme la
ministre, c'est sûr que... Bien, en fait, Mme la Présidente, vous me permettrez
de vous dire à quel point je suis sensible, comme sans doute tous les citoyens
de Chambly le sont, au leadership qu'a exercé la ministre dans ce dossier, au
leadership de l'ensemble du gouvernement. Je pense que, là-dessus, on peut se
dire qu'il n'y a pas de partisanerie, parce qu'on est tous au service du
citoyen, on est tous au service de la démocratie, on veut tous le mieux puis on
se dit qu'au final ce qui est arrivé à Chambly aurait peut-être pu arriver
ailleurs. Et il y a des leçons à tirer de ce qui est arrivé à Chambly, et puis
je pense que ça peut peut-être nous éviter, justement, peut-être, la répétition
d'événements malheureux. En tout cas, je tenais à vous lever mon chapeau, Mme
la ministre.
Puis je vois que vous êtes accompagnée par
quelques dizaines de fonctionnaires qui ont travaillé d'arrache-pied à relever
la situation. On partait de loin, disons-le comme ça, et je crois que votre
vigilance est très importante parce qu'il y a effectivement des enjeux
démocratiques très, très, très importants. <Le gouvernement municipal...
M. Simard : ...accompagnée
par
quelques dizaines de fonctionnaires qui ont travaillé d'arrache-pied
à relever la
situation. On partait de loin, disons-le comme ça. Et je
crois que votre vigilance est très
importante
parce qu'il y a
effectivement des enjeux démocratiques très, très, très importants. >Le
gouvernement municipal, vous le savez, vous en... Ce sont des mots qui
reviennent souvent à votre bouche, le gouvernement municipal, c'est un
gouvernement central dans la vie du citoyen. En tout cas, bravo! Et puis je
vous invite évidemment à poursuivre votre travail de vigilance.
Mme Laforest : C'est gentil,
merci. C'est certain qu'il va y avoir des élections, hein? Alors, on va laisser
les citoyens, je pense, redonner le... Comme je le disais tantôt, je pense
qu'on va changer certaines personnes, on va avoir une nouvelle mairesse ou un
nouveau maire. Alors, ceci étant dit, il fallait agir. Merci beaucoup des
félicitations, c'est toujours pas trop évident quand on arrive en poste puis on
voit qu'est-ce qu'il se passe. On n'a pas attendu, puis je suis très, très
satisfaite du travail de notre équipe, avec les décisions qu'on a prises pour
Chambly. Merci beaucoup.
M. Simard : ...à vous. Ça va
pour moi, Mme la Présidente, merci beaucoup.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Ça va? Donc, je recède la parole à la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Merci, Mme la
Présidente. Puisqu'on parlait de l'éthique, je me permets de faire un point,
là, sur l'éthique, de dire à quel point nous, nous sommes aussi très sensibles
aux points qui touchent l'éthique, particulièrement dans les différentes
municipalités du Québec. Puis, oui, des fois, il faut agir vite. Ce n'est pas
toujours évident, ces questions-là, mais je vous dirais que, d'emblée, nous
sommes vraiment pour des hauts standards à l'éthique, et nous vous encourageons
à établir ces standards de façon assez importante. Et, quand vous avez parlé,
d'ailleurs, dans votre introduction, de la réforme de l'éthique municipale,
est-ce que vous avez un échéancier, entre autres, relativement à l'éthique
municipale, à cette réforme de l'éthique municipale?
Mme Laforest : En fait,
l'échéancier qu'on a, vous comprendrez qu'on vient de déposer un projet, le
projet de loi n° 16, hein, en habitation et aux affaires municipales. Et
on a discuté au niveau de l'éthique et la déontologie en matière municipale.
Ceci étant dit, il fallait quand même avoir les possibilités de nos moyens, les
moyens de nos possibilités, si je peux dire, parce qu'on a fait des demandes
budgétaires parce qu'au niveau de la Commission municipale on a demandé… On a
rencontré l'équipe. Et, ceci étant dit, on a entendu leurs demandes, et leurs
demandes étaient quand même assez grandes. Parce que, vous le savez, vous venez
du monde municipal, les inquiétudes, souvent, des citoyens, les conflits qu'il
y a dans les conseils municipaux, si je peux dire, souvent sont présents, sont
très présents parfois et sont très insistants. Alors, moi, ce que j'ai vu, puis
je l'ai vraiment constaté, c'est qu'il nous manquait justement du personnel, il
manquait des gens à notre équipe. Il fallait engager des personnes. On a
demandé des budgets. On les a eus...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. On va céder la parole à la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Merci. Je
reviens... Évidemment, le comportement des élus municipaux est soumis à un code
de déontologie. On en a parlé, on a parlé de l'ex-maire de Chambly, le collègue
en a parlé. Il y a le cas du maire de L'Ancienne-Lorette, M. Loranger, aussi,
qui a défrayé les manchettes. Dans un article du Journal de Québec, Mme
la ministre, je pense que vous avez déclaré vouloir les resserrer, justement,
les lois en éthique et en déontologie, et rehausser les standards d'éthique.
Et, comme je vous disais, ça nous intéresse énormément.
Et je reviens encore sur les principaux
aspects, en quoi... — est-ce que j'avais vu le président de la
Commission municipale qui était ici? — donc, je me demandais quels
aspects qui nécessiteraient d'être rehaussés, selon vous?
Mme Laforest : À quels
aspects...
Mme Nichols : Quels aspects
qui nécessiteraient d'être rehaussés au point de vue municipal…
Mme Laforest : Bien, en
fait...
Mme Nichols : ...par rapport à
l'éthique?
Mme Laforest : Quels aspects
qui devraient être rehaussés? Donner plus de pouvoirs justement à la Commission
municipale. C'est ça qu'on veut, parce que, dans certains règlements, là, vous
le... En fait, si je peux dire, la CMQ n'avait pas tous les pouvoirs qu'elle
devrait avoir pour agir. Alors, on veut redonner plus de pouvoirs justement
pour... Parce qu'avant, vous le savez, on ne pouvait pas rentrer comme ça dans
une municipalité parce que le règlement ne nous le permettait pas. Mais
maintenant il faut s'ajuster, il faut changer certains règlements. C'est ça
qu'il faut revoir. Alors, on va...
• (20 h 20) •
Mme Nichols : Mme la
Présidente, je me demandais : Est-ce que c'est un pouvoir d'enquête, un
pouvoir... <Quel genre de pouvoir qu'on veut rehausser?
Une voix
: Le
pouvoir...
Mme Laforest : …
parce
que le
règlement ne nous le permettait pas. Mais
maintenant, pour
s'ajuster, il faut changer certains
règlements. C'est ça qu'il va
revoir. Alors, on va…
Mme Nichols :
…pouvoir,
Mme la Présidente, je me demandais,
est-ce que c'est un
pouvoir
d'enquête, un pouvoir… >Quel genre de pouvoir qu'on veut
rehausser?
Mme Laforest : Le pouvoir
d'enquête.
Mme Nichols : Le pouvoir d'enquête…
Mme Laforest : Bien oui!
Mme Nichols : …le pouvoir
de sanctionner, le pouvoir de…
Mme Laforest : Bien, oui,
le pouvoir d'enquête pour pouvoir sanctionner, réprimander. On a jusqu'à
90 jours qu'on peut, justement, sanctionner un maire ou une mairesse.
Alors, il fallait, justement, redonner ces pouvoirs-là à la CMQ, à la Commission
municipale. Puis c'était… C'est comme c'était évident, c'était obligatoire de
le faire. Parce que je voyais que, dans plusieurs municipalités… Vous le savez
comme moi, là, qu'il y avait plusieurs municipalités qui avaient certains
litiges, puis on ne pouvait pas entrer dans la municipalité comme ça parce que
les pouvoirs n'étaient pas donnés. Alors, tout de suite en arrivant… c'est en
novembre qu'on a changé, je pense, c'est en novembre, tout de suite, qu'on a
donné les pouvoirs à la CMQ pour qu'elle puisse aller enquêter d'elle-même.
Parce qu'avant la CMQ ne pouvait pas aller enquêter de par sa volonté à elle.
Il fallait qu'elle ait le droit, si je peux dire. Puis avant elle n'avait pas
le droit d'y aller par elle-même. Alors, aujourd'hui, la différence, c'est que…
Vous le savez d'ailleurs, vous parliez de L'Ancienne-Lorette. Alors, vous le
savez maintenant, que, juste par des lanceurs d'alerte, bien, maintenant, la
CMQ peut aller d'elle-même faire une enquête.
Mme Nichols : Merci. Je
comprends qu'il y a encore beaucoup de travail, là, pour en arriver à la
réforme, mais, dans l'échéancier, est-ce que vous pouvez nous donner une idée
de… Comme je vous dis, il y a beaucoup de travail à accomplir avant d'en
arriver avec quelque chose de plus concret, quelque chose… mais est-ce qu'on
peut avoir une idée de l'échéancier?
Mme Laforest : Bien, on n'a
pas d'échéancier. Ça, c'est certain. Mais maintenant la CMQ, comme je le dis, a
le pouvoir. Puis, si je peux vous donner juste une information comme ça, en
deux mois, on a eu 567 plaintes, comme ça, là, en deux mois, à la CMQ.
Alors, la CMQ, maintenant, a le pouvoir d'enquêter. Ça fait que, tout de suite…
Si vous voyez qu'en deux mois on a agi et la CMQ a réagi à certaines plaintes
immédiatement comme ça, bien, c'est tout de suite la preuve qu'on va de l'avant.
Puis on n'a eu que, justement, des remerciements. Puis l'équipe, vous le voyez
avec L'Ancienne-Lorette d'ailleurs, on a tout de suite, malheureusement, trouvé
14 manquements avec la situation à L'Ancienne-Lorette. Ça fait que, tout
de suite… En deux mois, on a tout de suite agi. On a des municipalités qui sont
en manquement. Et la CMQ va de l'avant.
Mme Nichols : Bien.
Merci. Oui, en effet, là, il y a déjà l'article 8, là, qui permet à la
CMQ, entre autres, d'enquêter.
J'ai plein d'autres sujets que je veux
passer. Donc, je m'excuse parfois de vous interrompre, mais, quand j'ai un peu…
ou, en fait, quand j'ai la grande orientation relativement à ma question, je
saute au sujet suivant.
Alors, sujet d'actualité, les zones
inondables. Moi, ce qui m'intéresse, c'est particulièrement la construction en
zone inondable. Une fois de plus, permettez-moi, au nom de ma formation
politique, de dire qu'on est de tout coeur avec les sinistrés des inondations
qui sont présentement en cours. Évidemment, on est très inquiets.
Malheureusement, on se souvient aussi que le printemps 2017 a été le
théâtre d'inondations vraiment exceptionnelles du point de vue de l'ampleur, de
la durée et de l'étendue. C'est plus de 4 000 personnes qui ont dû
quitter leurs domiciles, 291 municipalités, 5 300 résidences,
400 routes dans 15 régions administratives du Québec qui ont été
touchées par ces inondations-là, sans compter les 180 glissements de
terrain. Pour Vaudreuil, nous, ça a été… Le comté de Vaudreuil, ça a été sept
villes sur huit qui ont été touchées par les inondations. Il y a eu
295 dossiers, dont 227 particuliers et 25 entreprises.
Dans la foulée des ces inondations-là en
2017, il y a eu une zone d'intervention spéciale qui a été décrétée par le ministre
précédent des Affaires municipales, par, en fait, le ministre de l'époque,
Martin Coiteux, qui a décrété, le 19 juillet 2017, une zone
d'intervention spéciale qui est venue imposer un encadrement particulier aux
municipalités touchées pour assurer une application uniforme de la… via une
politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables. C'était
pour prévoir, entre autres, une reddition de comptes, une reddition de comptes
accrue des municipalités. Pour expliquer peut-être plus simplement, la zone
d'intervention spéciale avait pour effet direct de rehausser les standards en
matière de construction dans les zones inondables. Je me permets de souligner
que des consultations publiques, d'ailleurs, avaient précédé ce décret-là et
qu'il n'y a pas loin de 2 200 personnes qui ont assisté aux
consultations publiques. Donc, on voit qu'il y avait quand même un intérêt.
<Cette zone d'intervention spéciale
est venue à échéance le 18 janvier dernier…
Mme Nichols : ...que des
consultations
publiques, d'ailleurs, avaient précédé ce décret-là, et qu'il n'y a pas loin de
2 200 personnes qui ont assisté aux consultations publiques. Donc, on voit
qu'il y avait quand même un intérêt.
>Cette zone d'intervention
spéciale est venue à échéance le 19 janvier dernier. Et on a suivi les
différents décrets et on s'est rendu compte que la ministre avait décidé de ne
pas renouveler le décret qui est venu à expiration le 19 janvier dernier.
Évidemment, je suis un petit peu curieuse de savoir pourquoi cette zone n'a pas
été renouvelée, et j'ai eu ma réponse. Puis là j'espère que j'ai la bonne
réponse dans le cahier cette fois-ci, là, parce que, si je me réfère à la
question n° 100 des renseignements particuliers de
l'opposition officielle, qui demandait bien simplement, dans le document, s'il
avait été renouvelé ou pas, la réponse était... J'ai demandé, en fait : «Tout
document, scénario ou analyse sur la question de la construction en zone
inondable entre le 18 octobre 2018 et le 31 mars 2019», et
la réponse était : «Cette question n'est pas pertinente à l'étude des
crédits.» Alors, vous comprendrez que je trouvais ça encore inquiétant.
Je ne sais pas, ce n'est peut-être pas la
bonne réponse. Mais est-ce que la ministre peut nous indiquer ce qui a soutenu,
entre autres, sa décision de ne pas renouveler ce décret-là, de ne pas
renouveler la zone d'intervention spéciale qui venait à expiration en janvier 2019?
Est-ce qu'elle s'est appuyée sur des analyses pour prendre cette décision-là?
Si oui, est-ce qu'on peut les partager avec les membres de la commission? Je
suis certaine que ça intéresse plusieurs membres.
Et j'aimerais connaître d'ailleurs la
vision de la ministre au sujet de la construction en zone inondable. On le
sait, dans plusieurs municipalités, les terrains riverains des cours d'eau et
des lacs sont très prisés, c'est clair, puis ça peut rapporter des revenus de
taxation importantes, on… importants, des revenus de taxation importants, on le
sait. Par contre, il faut aussi mettre dans la balance que, lors des sinistres,
bien, c'est collectivement qu'on aide les personnes sinistrées avec des
programmes d'indemnisation. Puis on ne peut pas non plus se retourner de bord
puis dire qu'on ferme tout simplement les zones inondées. C'est comme si,
demain matin, on fermait le village de Beauceville parce qu'il a été inondé, ou
qu'on disait : On déplace tout le village de Beauceville parce qu'ils ont
été inondés. Ça ne fonctionne pas non plus.
Alors, voilà, j'aimerais avoir la vision
de la ministre au sujet de la construction des zones inondables, mais surtout
qu'est-ce qui motive sa décision de ne pas renouveler le décret.
Mme Laforest : Bien, en fait,
c'était prévu, hein, de ne pas le renouveler, ça. Puis, en fait, justement,
qu'est-ce qu'on a dit, c'est qu'il y aurait zéro construction. Puis une chance,
hein? On le voit aujourd'hui, malheureusement. Puis je compatis avec tout ce
qui se passe aujourd'hui, hein, avec les inondations. Et c'était justement
prévu de ne plus jamais construire dans des zones inondables. Alors, c'était
prévu de ne pas le renouveler.
Ceci étant dit... Puis d'ailleurs j'ai la
chance de faire la tournée des régions et je peux vous dire qu'on ne parle que
de schémas d'aménagement, de protection des rives, de la Loi sur l'aménagement
et l'urbanisme. J'ai également la chance d'avoir au ministère Louis-Charles
Thouin, qui est là, Louis-Charles, et...
Une voix
: ...
Mme Laforest : Pardon?
Une voix
: ...Rousseau.
Le député de Rousseau.
Mme Laforest : Ah! le député
de Rousseau, oui, c'est vrai. Alors, le député de Rousseau, hein? Et j'ai la
chance que, ce député de Rousseau, le schéma d'aménagement, c'est une de ses
priorités.
Alors, qu'est-ce qu'on s'est dit, au
ministère, quand on est arrivés? Moi, j'ai vu que la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme — vous êtes au courant, certain — date de 40 ans.
Ceci étant dit, je suis très heureuse, justement, que je puisse travailler avec
le député de Rousseau et avec l'équipe au ministère, parce qu'on a une équipe
d'urbanistes incroyable. Et notre priorité, on s'est dit, c'est de revoir la
LAU. Oui, c'est gros, mais c'est une loi qui date de 1979. C'est incroyable,
hein?
• (20 h 30) •
Puis qu'est-ce qu'on me dit quand je fais
ma tournée des régions, bien, c'est que, justement, les schémas d'aménagement
ne sont vraiment pas à jour. Il y a des schémas d'aménagement qui datent de 10 ans,
de 12 ans. C'est très, très complexe. Alors, qu'est-ce qu'on s'est dit,
nous? On s'est dit, au ministère, qu'on allait revoir la manière qu'un schéma
d'aménagement doit être présenté au ministère puis comment qu'on peut
accompagner, justement, les MRC à revoir leurs schémas d'aménagement. Puis ça,
je suis heureuse aussi parce que... Moi, je ne peux pas croire qu'une loi qui
date de 40 ans on ne peut pas la revoir. Là, on <essaie de la
restructurer, mais plutôt de voir comment et avec quels acteurs on peut la...
>
20 h 30 (version révisée)
<17913
Mme
Laforest : ...justement les MRC à revoir leur schéma d'aménagement.
Puis, ça, je suis heureuse aussi.
Parce que moi, je ne peux pas croire
que de... une loi qui date de 40 ans, on ne peut pas la revoir. Là, on >essaie
de la restructurer, mais plutôt de voir comment et avec quels acteurs on peut
la refaire complètement. Puis moi, je prétends que, d'ici les trois prochaines
années, on va y arriver. Ce n'est pas normal, là, une loi de 40 ans au ministère,
c'est complètement anormal.
La Présidente (Mme Dansereau) : Merci…
Mme Laforest : Alors, les MRC
doivent intégrer, vous connaissez le... oui? C'est bon?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci, madame...
Mme Nichols : ...remercie Mme
la ministre. En effet. Et je peux tout simplement, là, d'emblée, vous dire que
nous, notre position non plus, on n'est pas d'accord pour construire dans les
zones inondables, là. Vous comprendrez qu'évidemment, pour la sécurité des
citoyens, c'est vraiment un enjeu superimportant.
Et je veux vous parler d'un cas précis
des zones inondables qui a un lien avec la CMM. J'ai une préoccupation, quand
on a parlé justement, là… On vient de parler de l'émission des permis en zone
inondable et particulièrement ceux-là autour de la CMM. Je vous en avais déjà
glissé un petit bout que je vous reviendrais avec cette position-là. Alors,
suite aux inondations de 2017, la MRC Vaudreuil-Soulanges a reçu un mandat afin
de cartographier les zones inondables pour la MRC de... ah! là, je l'ai perdu,
là, mais, entre autres, pour la MRC Vaudreuil-Soulanges, bien, il y a une autre
MRC aussi...
Des voix
: ...
Mme Nichols : Non. Argenteuil.
Voilà, merci. Alors, la cartographie aussi, là, du comté d'Argenteuil, puis
évidemment, suite à ça, il va suivre un règlement, là, qui va être adapté à la
réalité du milieu.
La problématique que je vous soulève dans
ce dossier-là, c'est à l'effet que la CMM aura compétence d'analyser les
demandes d'autorisation nécessitant la réalisation d'une analyse de risques et
de vulnérabilité en zone inondable. Moi, ça m'embête un petit peu. Ça embête,
puis je pense que je ne suis pas la seule, là, je vais parler, entre autres,
pour la MRC Vaudreuil-Soulanges, je reçois... Je sais que vous recevez les
résolutions des différentes villes, je suis souvent en copie étant donné que je
suis la porte-parole de l'opposition officielle. Donc, je suis souvent en
copie, peut-être que vous l'avez vu passer, cette résolution-là, mais on
demande au gouvernement de respecter la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme,
comme vous avez parlé un petit peu plus tôt, et de ne pas accorder cette
compétence-là à la CMM.
Moi, la CMM, ça va, là, mais je suis un
peu frileuse quand on parle que la CMM va délivrer des permis sur un territoire
qui n'est pas nécessairement le sien. Je rappelle souvent que la porte d'entrée
du citoyen pour obtenir des services au niveau de l'urbanisme de sa
municipalité, bien, c'est et ça doit être l'hôtel de ville de sa municipalité.
Alors, ce que je demande, c'est aussi de
penser aux plus petites villes qui ne sont pas nécessairement membres de la
CMM, qui vont devoir réaliser à leurs frais cette cartographie-là des zones
inondables. Je trouve que ça n'a comme aucun sens. Alors, je demande à Mme la
ministre, via Mme la Présidente, si vous seriez d'accord pour permettre aux
villes, qui connaissent bien leurs territoires, sûrement mieux que la CMM… afin
que leur soit confiée l'émission des certificats d'autorisation pour les
travaux de développement en zone inondable. Par le fait même, ça serait de
refuser à la CMM de se substituer au ministère de l'Environnement et de la
Lutte aux changements climatiques pour émettre des permis sur notre territoire.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Alors, je
vais vous rassurer, vous allez être très heureuse parce que le ministère des
Affaires municipales et le ministère de l'Environnement et des changements
climatiques ont statué, ensemble, qu'il était, justement, prématuré d'octroyer
des pouvoirs à la CMM afin de lui permettre de régir à l'aménagement du
territoire des zones inondables, principalement en raison des travaux de
révision qui sont entrepris... qui ont été entrepris récemment. Les travaux de
révision devraient se poursuivre jusqu'en 2021. Les discussions sont en cours
présentement. Alors, je peux vous dire présentement, je peux vous rassurer
qu'il est prématuré d'octroyer les pouvoirs, présentement, à la CMM.
Puis, si je peux ajouter aussi, ça revient
à ce que je disais dès le début, parce que tout est une question de schéma
d'aménagement, et la manière que les schémas d'aménagement sont rédigés, c'est
assez complexe, puis c'est ça qu'on se pose comme question.
Maintenant, ceci étant dit, vous demandiez
les montants qui ont été... les huit... Il y a eu huit conventions d'aide
financière qui ont été signées avec le milieu municipal seulement, puis l'aide
financière est répartie pour la CMM, d'ailleurs, de 5,5 millions. Vous
avez les montants? Vous êtes... vous les avez tous? O.K. Alors, à ce moment-là,
vous êtes rassurée sûrement de vous dire que c'était trop <prématuré
d'octroyer les pouvoirs...
Mme Nichols : ...c'est une
excellente nouvelle...
Mme Laforest : ...avec le
milieu
municipal
seulement, puis l'aide financière est répartie
pour la CMM,
d'ailleurs, de 5,5
millions. Vous avez les
montants, vous les avez tous?
O.K. Alors, à ce moment-là, vous êtes
rassurés sûrement de vous dire que c'était trop >prématuré d'octroyer
les pouvoirs.
Mme Nichols : En effet, c'est
une excellente nouvelle, j'ai presque déjà hâte de l'annoncer dans mon comté.
Mais vous comprendrez, puis je le répète une fois de plus, puis je le porte à
votre attention, je profite de la période des crédits pour le porter à votre
attention et me faire en même temps porte-parole de certaines villes, moi, je
n'ai rien contre la CMM, la Communauté métropolitaine de Montréal, ça va, on a
un PMAD, là, avec lequel aussi, parfois, on doit... En fait, il y a beaucoup de
contraintes pour les villes qui sont membres de la CMM mais qui ne sont pas sur
le territoire, qui sont à l'extérieur. Puis ce que je dis souvent aux gens,
c'est qu'on a l'impression d'être le poumon vert de Montréal, puis ça peut être
vu positivement ou négativement, mais je vous dirais que, chez nous, ça joue
souvent... c'est souvent un aspect négatif. Je vais vous donner l'exemple du
terrain de l'hôpital, l'hôpital Vaudreuil-Soulanges, bien, on n'a pas 100 000 terrains
chez nous, c'est clair, il y a eu des études...
La Présidente (Mme Dansereau) :
...
Mme Nichols : ...il y a eu des
études, mais je pourrai vous revenir. Mais, encore là, la CMM est un point
négatif qui nous empêche souvent d'offrir des services à nos citoyens.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Je cède maintenant la parole à la députée de Saint-François.
Mme
Hébert
: Merci,
Mme la Présidente. C'est un bonheur pour moi d'être ici ce soir. Étant une whip
adjointe au gouvernement, je suis fidèle au salon bleu, donc je suis bien heureuse
de changer de décor, changer de couleur de mur et d'avoir des nouveaux visages.
Une voix
: Nous aussi,
on est contents.
Mme
Hébert
:
Alors, Mme la Présidente, en tant que députée proche des gens et de leurs
représentants — j'entends ainsi par «représentants» les mairesses,
les maires, les préfets — j'entends souvent des questions d'urbanisme
et d'aménagement. Eh bien, oui, moi aussi, je vais parler de la LAU, parce que
c'est un sujet qui est très important.
Vous savez, l'aménagement et l'urbanisme
peuvent apparaître comme des sujets qui ne touchent pas les gens ou qui ne les
affectent pas au quotidien, mais, je vous le dis, j'en entends tellement parler
depuis que je suis élue, puis même avant, lors de ma précampagne et la campagne
électorale, je comprends maintenant à quel point les lois et les règlements qui
encadrent nos villes, nos villages, nos municipalités, nos régions, nos
paroisses et nos cantons sont importants.
Mais, vous savez, Mme la Présidente, en me
renseignant un peu plus sur ces lois et ces règlements et surtout sur leur
application, j'ai été à même de constater que, souvent, elles-mêmes, elles
mènent à des frustrations entre les élus locaux et le gouvernement à Québec. Par
exemple, je sais que votre ministère a entamé avec tous les ministères et
organismes concernés le renouvellement des orientations gouvernementales en
matière d'aménagement du territoire, l'OGAT, afin de tenir compte des enjeux et
défis émergents que posent, entre autres, les changements climatiques, la
mobilité durable, la protection de l'environnement et du territoire agricole,
le développement et la vitalité de nos communautés. Or, l'adoption de cette orientation
a été suspendue, notamment en raison de l'opposition du milieu municipal qui
demandait à ce que ces dispositions tiennent compte des spécificités
régionales.
Cet exemple représente la difficulté
d'application de ces lois et ces règlements qui ont trait à l'urbanisme et à
l'aménagement, en particulier, ces difficultés à tenir compte des spécificités
de chacune des régions. De même, des questions demeurent sur l'efficacité des
orientations et des mécanismes de la LAU, on tient compte de la lenteur et de
la complexité de leur mise en oeuvre.
Je comprends aussi que la principale loi
qui encadre ce domaine important et essentiel dans le quotidien des Québécois
et des Québécoises, la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, la LAU, pour les
intimes, fête cette année ses 40 ans. Pour une femme ou un homme, 40 ans,
c'est encore la force de l'âge, et je peux en témoigner. Mais, pour une loi
assez peu modifiée au fil des ans, ça veut dire des incohérences, des
difficultés d'adaptation et d'application. Je vous donne des exemples probants,
des chiffres qui parlent d'eux-mêmes. Sur l'ensemble du territoire québécois,
65 % des schémas d'aménagement et de développement ont 10 ans ou
plus, alors que la loi demande à ce qu'ils soient révisés à tous les cinq ans.
Les schémas d'aménagement et de développement prennent, en moyenne, six ans
pour produire des effets sur le terrain, six ans, Mme la Présidente, avant que
les choix de nos élus régionaux se traduisent en résultats probants et concrets
dans la vie des gens. On ne peut pas dire que c'est un système très performant.
• (20 h 40) •
Mais ce n'est pas le seul effet sur la vie
des Québécois et des Québécoises, c'est notamment le cas en termes de sécurité
publique. En effet, la <protection des gens et des biens...
Mme
Hébert
:
...de nos élus régionaux se traduisent en
résultats probants et concrets
dans la vie des gens. On ne peut pas dire que c'est un
système très
performant.
Mais ce n'est pas le seul effet sur la
vie
des Québécois et des Québécoises. C'est
notamment le cas
en
termes de sécurité publique.
En effet, la >protection des gens et
des biens tarde à être assurée : inondations, glissements de terrain,
érosion côtière, et j'en passe. Pour illustrer la conséquence de cette mise en application
inégale, on m'a informée que, pendant les grandes inondations de 2017, les sinistrés
se sont retrouvés dans des situations où des voisins, parce qu'ils n'étaient
pas dans la même municipalité, auraient pu se retrouver, l'un, avec un
dédommagement pour des dommages sur leur propriété, l'autre sans dédommagement,
car les règles d'urbanisme et de protection des rives n'étaient pas les mêmes
entre les municipalités. Il a fallu que le gouvernement adopte un décret
instaurant une zone d'intervention spéciale pour uniformiser la réglementation
applicable à l'ensemble du territoire affecté par les inondations.
Ces lacunes de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme risquent de poser de plus en plus de problèmes. Mme la Présidente,
avec les événements climatiques extrêmes qui risquent de se multiplier dans
l'avenir, c'est très préoccupant.
Je sais que ce constat n'est pas le mien
parce que les urbanistes, les directeurs généraux des municipalités, des
villes, les directions d'aménagement des MRC et même les citoyens déplorent le
fait que la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme ne réponde pas aux besoins
d'aujourd'hui, du XXIe siècle. Mme la Présidente, ce que j'ai appris de
ces professionnels, c'est qu'un effort considérable de révision de cette loi a
été mené par le gouvernement précédent en consultation avec l'ensemble du
milieu. Il y a eu une table regroupant les associations professionnelles en
2006, une autre la même année avec tous les ministères et les organismes, et
enfin un comité d'orientation regroupant l'UMQ, la FQM, la ville de Montréal et
la ville de Québec, toujours en 2006. En 2007, il y a la publication d'un
diagnostic de l'application de la loi. Un sous-comité de la Table
Québec-Municipalités a été créé en juin 2010. Il y a eu un avant-projet de
loi déposé le 9 décembre 2010. Un projet de loi visant à remplacer la
LAU a été présenté en 2011 par l'ex-ministre M. Laurent Lessard. Il s'agissait
du projet de loi n° 47, Loi sur l'aménagement durable
du territoire et l'urbanisme. Ce projet de loi est toutefois mort au feuilleton
en 2012, et les gouvernements, depuis, ne l'ont pas ressuscité.
Bref, force est de constater que ça fait
des années que le Québec attend la révision de cette loi. Il y a plus de 10 ans,
votre ministère dressait un diagnostic et donnait déjà des pistes de solution sur
les changements à apporter. Plus tard, le gouvernement a reçu plus de 75 mémoires
sur un avant-projet de loi déposé en décembre 2010. Le Parti libéral du
Québec a laissé traîner le tout, et rien ne s'est fait. Malgré toutes ces
années de travail, toutes ces consultations, malgré les constats alarmants sur
l'inefficacité de cette loi, pourtant absolument nécessaire pour garantir la
cohérence du développement de notre territoire, le gouvernement libéral, et
l'intermède péquiste, n'a pas donné lieu à sa révision. Plus de 13 ans de
travail pour quoi? Pour rien, Mme la Présidente. Pourtant, le milieu municipal
demandait la révision de la LAU depuis déjà de nombreuses années. La Fédération
québécoise des municipalités, FQM, a formulé cette recommandation dans sa
plateforme pour les élections provinciales en 2018. Bref, il semble exister un
consensus autour du besoin d'un renouvellement de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme.
Mme la ministre, je vous demande :
Comment allez-vous rattraper le temps perdu par les gouvernements libéraux et
péquistes? Comment allez-vous vous assurer que l'aménagement du territoire soit
rendu efficace pour le bénéfice de tous nos concitoyennes et concitoyens?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Laforest : Oui. Alors, je
remercie ma collègue pour sa question. Puis en fait votre question résume un
peu qu'est-ce que je disais tantôt au niveau de la loi, de la LAU, évidemment.
Je suis vraiment la plus heureuse de vous dire que, la LAU, on va la revoir
avec l'équipe… on dit ça comme ça, mais avec l'équipe qu'on a en place. Puis
vous le voyez, vous voyez qu'est-ce qui se passe aujourd'hui à l'extérieur.
Honnêtement, c'est essentiel, l'aménagement, c'est essentiel. Les orientations
gouvernementales, vous en avez parlé aussi. Il faut, justement, essayer que
toutes les municipalités, avec les MRC au complet, se donnent une vision et un
mode de fonctionnement.
<Alors, oui, cette loi-là a 40 ans,
hein? 40 ans, c'est bien. Mais, aussi, il faut des fois faire avancer les
choses, parce que les...
Mme Laforest : ...vous en
avez parlé aussi. Il faut justement essayer que toutes les
municipalités,
avec les MRC, au complet, se donnent une vision et un mode de
fonctionnement.
>Alors, oui, cette loi-là a
40 ans, hein? 40 ans, c'est bien, mais aussi il faut des fois faire
avancer les choses, parce que cette loi-là n'est plus efficace. Il y a beaucoup...
il y a un problème de flexibilité aussi. Parce que, juste si je regarde chez
moi, on a des problèmes avec, justement, les fameux schémas d'aménagement. On a
les zones agricoles, on a les milieux humides. Vous le savez très bien, nous,
on a un gouvernement qui parle énormément de développement économique. Quand on
arrive dans des milieux où on a énormément de zones agricoles et de milieux
humides, parfois c'est très, très difficile, même voire impossible d'accepter
du développement économique à cet endroit-là, dans cette municipalité-là. Puis,
même, je vois des projets qui ne fonctionnent pas ou qui sont difficiles à voir
le jour à cause de ces fameux schémas d'aménagement là. On a des schémas
d'aménagement, d'ailleurs, au ministère, qui datent de 10 ans,
12 ans. Imaginez les montants qui ont été payés, les sommes qui ont été
payées pour ça.
Alors, vous avez tout à fait raison, je
suis très heureuse de votre question. J'ai d'ailleurs... Durant ma tournée, le
sujet que j'entends dans toutes les régions que je fais, c'est les schémas
d'aménagement : Aidez-nous, c'est trop complexe, il faut faire quelque
chose avec ça, il faut vraiment éclaircir la situation, puis on est tannés.
Moi, j'entends : On est tannés de payer pour nos schémas d'aménagement.
Puis je le vis au ministère. On a des gens très compétents, puis je suis tout à
fait confiante qu'on va réussir à revoir cette loi-là. Puis il y a eu des très,
très bonnes choses de faites dans le passé, je le dis, mais en même temps
pourquoi on recommence puis pourquoi on oblige certaines MRC, certaines
municipalités à payer des sommes aussi faramineuses pour une loi si complexe?
Alors, je tiens encore à souligner que mon
adjoint parlementaire est avec moi, le député de Rousseau, pour travailler
cette loi-là, on va la réformer, et je suis très confiante, avec notre vision,
qu'on va y arriver.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Saint-François, il vous reste
5 min 47 s.
Mme
Hébert
:
Non, mais ça me convient.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Ça va. M. le député de Beauce-Nord?
M. Poulin : Sud.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Sud, je m'excuse.
M. Poulin : Ce n'est pas
grave, je m'y fais tranquillement pas vite. L'important, c'est qu'on puisse
parler de la Beauce au maximum.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Les deux, vous êtes voisins.
M. Poulin : Oui,
effectivement, vous avez bien raison, puis d'ailleurs les municipalités dans
lesquelles on demeure sont voisines.
Alors, très content d'être ici. Bonjour,
Mme la ministre, réellement un bonheur d'être avec vous puis également votre
brigade de professionnels du gouvernement du Québec, du ministère des Affaires
municipales. Vous me permettrez avant de venir au vif du sujet, parce que je
vais aller avec les fleurs, mais le pot s'en vient, inquiétez-vous pas, j'ai
quelques éléments à vous parler. Je veux saluer le travail de votre cabinet,
qui est tout à fait incroyable. Non, mais moi, je suis très critique dans la
vie, O.K., vous me connaissez un petit peu, là, je suis très dur, je suis très
difficile, je suis très exigeant, mais on a un service incroyable chez vous,
puis je tiens à vous le dire parce qu'à 1 100 municipalités, à peu
près, que vous avez… non, mais ne riez pas, c'est important, c'est
hyperimportant, vous avez quoi, 1 100 municipalités que vous vous
occupez?
Mme Laforest : 1 131.
M. Poulin : Ce sont des maires
qui veulent vous parler, des D.G. de municipalité, des programmes extrêmement
complexes qui nécessitent des ententes avec le ministère des Affaires
municipales, avec l'Éducation, avec l'Énergie, avec l'Environnement. Vous êtes
au centre d'un développement du Québec, ça prend de la compétence et de la
profondeur, et vous l'avez. Alors, ça, je tiens à vous remercier parce que c'est
énormément de travail que vous accomplissez et je pense qu'on sous-estime un
peu trop le ministère des Affaires municipales dans tout ce qu'il fait et dans
tout ce qu'il accomplit.
• (20 h 50) •
Maintenant, je veux vous parler des
régions, mais également d'un mot qu'on prononce trop peu en politique
québécoise, qui est la «ruralité». Il y a des défis extrêmement importants dans
nos plus petites municipalités. Vous y avez fait allusion à plusieurs reprises
à l'intérieur de votre allocution. On a des municipalités qui se demandent
comment ils vont faire pour survivre, où l'épicerie de village est fermée, où
l'école de village en arrache, où les services de santé peuvent être
extrêmement difficiles aussi. Comme gouvernement, quand on se donne une
priorité de faire de l'occupation du territoire, de dire qu'Internet haute
vitesse est une priorité dans l'ensemble des régions du Québec, on ne peut pas
dire : On met Internet partout, pendant ce temps-là on va laisser mourir
des municipalités, on ne peut pas faire ça. Il faut être extrêmement proactif
pour s'assurer de la survie de nos plus petites municipalités, et les
programmes, il n'y en a pas beaucoup pour nos plus petites municipalités.
Puis je le dis à l'ensemble des
professionnels du gouvernement du Québec qui sont avec nous ici aujourd'hui,
oui, il y a les régions, mais il y a également ces municipalités de moins de
1 000 personnes, par exemple, mais qui ont des défis hyperimportants.
On a annoncé, nous, au Secrétariat à la jeunesse, des augmentations de budget
pour Place aux jeunes en région, pour ramener nos jeunes en région, entre
autres, dans les MRC. Il y a eu l'abolition des CLD qui a fait très mal. Et je
sais qu'il y avait un malaise du côté du Parti libéral lorsqu'il y a eu
l'abolition des CLD, à se dire que c'étaient des ressources extrêmement
importantes qui permettaient de donner des prêts, qui permettaient de <créer
des entreprises...
M. Poulin : ...augmentations
de budget pour Place aux jeunes en région pour ramener nos jeunes en région,
entre autres dans les MRC. Il y a eu l'abolition des CLD, qui a fait très mal,
et je sais qu'il y avait un malaise du côté du
Parti libéral lorsqu'il y
a eu l'abolition des CLD, à se dire que c'étaient des ressources
extrêmement
importantes qui permettaient de donner des prêts, qui permettaient de >créer
des entreprises à l'intérieur de nos plus petites MRC.
Alors, Mme la ministre, je veux vous
entendre sur votre vision, sur votre volonté de s'assurer que la ruralité au Québec
soit servie par votre ministère. Merci.
Mme Laforest : Alors, c'est
plaisant parce que je rassure beaucoup de monde ce soir, hein, on est...
M. Poulin : «Ne soyez pas
inquiets», vous nous le dites souvent, ça...
Mme Laforest : Oui, c'est vrai.
Puis je ne veux pas parce qu'on a pris les choses en main, puis on a le
contrôle, puis c'est ça qui compte. Tu sais, on ne peut pas dire des choses
sans avoir le contrôle dans notre ministère, puis c'est grâce à toute cette
équipe. D'ailleurs, merci de les avoir félicités. Merci aussi pour les fleurs.
Je vais garder les fleurs, le pot, je vous le laisse.
Ceci étant dit, vous connaissez, d'ailleurs,
la situation qu'on a vécue avec le plan de relance de la MRC des Etchemins,
tout près de chez vous. Et moi, justement, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, c'est vraiment
une grande problématique, les petits villages. Le développement économique avec
les petits villages, c'est assez complexe. Et je regardais... On a sorti,
l'équipe ensemble… J'ai demandé de sortir le fameux programme de la ruralité
qui a été si populaire dans le passé. Ça fait quand même longtemps, mais ce
programme-là a été vraiment aimé. Quand je fais mes tournées, justement, les
gens me demandent : Essayez de voir si ce serait possible d'avoir un
programme pour les ruralités. Ça, c'est une chose, mais en même temps on est en
train de voir si on ne pourrait pas voir à faire certains projets pilotes, comment
on pourrait justement aider certains villages. D'ailleurs, vous le savez, on a maintenant
donné la possibilité aux plus petites municipalités pour garder les résidences
de personnes âgées, hein, merveilleux, personnes aînées. Alors, maintenant, les
municipalités vont pouvoir garder leurs résidences de personnes aînées. Ça,
c'en est un. Vraiment, c'est une sensibilité que j'avais, puis ça fait partie d'ailleurs,
hein, ça, d'un programme de ruralité.
Je vous invite, parce que je l'ai dit à
certains collègues, si vous avez un projet pilote intéressant qu'on pourrait
étudier pour revoir, justement, la possibilité d'un programme de ruralité...
La Présidente (Mme Dansereau) : ...ministre.
Mme Laforest : ...je suis tout
à fait ouverte et disponible. Puis, oui, je veux aider les plus petites
municipalités. On a été élus par plusieurs régions du Québec. Alors, oui, on
est là pour vous accompagner.
M. Poulin : Merci, Mme la
ministre.
Mme Laforest : Merci à vous.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Je cède maintenant la parole au deuxième groupe d'opposition. Mme la
députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Merci,
Mme la Présidente. Bonsoir, tout le monde. Je suis désolée d'être arrivée un
petit un peu en retard, j'avais une autre commission. Donc, bonsoir, Mme la
ministre et toute l'équipe.
D'abord, j'aimerais commencer en vous
parlant d'un enjeu que j'ai dans mon comté, un double enjeu de bassin
aquatique. Le Témiscamingue va perdre sa piscine à la fin du mois de juin, et
la situation à Rouyn-Noranda n'est guère meilleure. Nos infrastructures ont un
besoin criant d'amour, et, dans une région qui abrite plus de 20 000 lacs,
cette situation est fortement préoccupante. Plus de piscine, c'est plus
d'enfants qui apprennent à nager. Plus de piscine, c'est les personnes âgées,
les personnes à mobilité réduite qui n'ont plus aucun endroit pour pratiquer de
sport. Plus de piscine, c'est des familles qui nous quittent, faute de diversité
d'activités à offrir à leurs enfants. Plus de piscine, c'est des professionnels
qui ne viennent pas s'établir en région.
J'aimerais savoir si la ministre peut
m'indiquer quels sont les programmes qui sont offerts pour soutenir les
municipalités comme la mienne dans la rénovation et la construction de ces
infrastructures.
Mme Laforest : Là, c'est
certain que vous avez comme deux questions. Au niveau des piscines, bien là,
c'est sûr que le... les sports et les loisirs, hein, ça, ce n'est pas moi du
tout, c'est le ministère de l'Éducation, avec son volet sports, loisirs, qui
s'occupe de ça et...
Mme Lessard-Therrien :
...infrastructures municipales.
Mme Laforest : Oui, je suis
au... Non, mais, pour les piscines, ça, c'est quand même un autre dossier. Ceci
étant dit, pour aider les... Comme vous dites, là, les programmes au niveau des
municipalités, moi, je ne sais pas, est-ce que vous les avez déposées à notre
ministère, vos demandes? Est-ce qu'ils sont déposés?
Mme Lessard-Therrien : On les
a... Je ne le sais pas. Vous ne le connaissez pas comme ça est-ce qu'on a des
programmes?
Mme Laforest : Bien oui, je le
connais! Puis je connais toutes les demandes qu'on a au ministère, justement,
parce qu'au niveau des infrastructures, on a travaillé d'ailleurs ensemble,
hein, dans certains dossiers, on note... on a le RECIM. On a énormément de
programmes, mais je... Si vous déposez votre demande, si vous me dites :
On va la déposer, on va la traiter, il n'y a pas de problème, mais on a tous
les programmes chez nous, là, disponibles, là. Mais là vous me parlez d'une
piscine. Ça, ce n'est pas chez nous. Peut-être m'éclaircir vraiment dans votre
demande spécifique.
Mme Lessard-Therrien : On se
reparlera. Deuxième point : transfert du point de TVQ aux municipalités.
Ça fait des années que le constat est fait. Le régime passéiste qui a cours au
Québec emprisonne les municipalités dans le cercle vicieux de la compétition,
de l'étalement urbain, de la dépendance aux transferts de Québec. Ce système du
XIXe siècle n'est plus du tout adapté au rôle des élus locaux, dont les
mandats s'élargissent et où les services à offrir à la <collectivité ne
font...
Mme Lessard-Therrien :
...des années que le constat est fait, le régime passéiste qui a cours au
Québec
emprisonne les
municipalités dans le cercle vicieux de la compétition,
de l'
étalement urbain, de la dépendance aux transferts de Québec. Ce
système du XIXe siècle n'est plus du tout adapté au rôle des élus locaux, dont
les mandats s'élargissent et où les services à offrir à la >collectivité
ne font qu'augmenter.
De plus en plus, nos municipalités font
face à une impasse fiscale. Cette situation-là, elle est dénoncée depuis le
rapport de la Commission royale d'enquête sur la fiscalité, qui date de 1965,
communément appelée la commission Bélanger. Ça fait 55 ans qu'on parle de
cette problématique, il me semble qu'il est temps qu'on fasse quelque chose.
Les municipalités dépendent grandement de l'impôt foncier et cherchent
désespérément de nouvelles sources de revenus pour boucler leur budget, vous
devez le savoir. Au Québec, 70 % des revenus proviennent des taxes
foncières, alors qu'ailleurs au Canada c'est 50 % et moins. Et ce que ça
fait, c'est que ça fait des municipalités qui dépendent principalement de
l'impôt foncier, on l'a dit, ça fait des municipalités qui sont en compétition
les unes contre les autres, qui compétitionnent à savoir qui aura la prochaine
entreprise, qui attirera les familles chez elles. Ça, Mme la ministre, c'est
des guerres de clochers et ça fait mal à nos petites communautés, qui ont
besoin de travailler ensemble pour développer leur territoire. Et l'impasse
fiscale dans laquelle se trouvent ces municipalités-là, c'est clair.
On parle de pertes de revenus occasionnées
aussi, entre autres, par la transformation de l'économie, qui est de plus en
plus dématérialisée et orientée vers le numérique, ce qui fait qu'aujourd'hui,
grâce à Internet, il y a des individus qui peuvent vendre leur expertise
partout dans le monde en direct de leur sous-sol sans que la municipalité ne
touche un sou de cette activité commerciale qui se passe sur son territoire.
Il y a une pression constante sur les
dépenses en raison des besoins grandissants : services aux familles à
travers les camps de jour, faire la promotion des saines habitudes de vie avec
les infrastructures de loisirs, les ménages qu'on ne peut plus taxer davantage,
les commerces qui ont besoin de répit.
Le transfert de 1 % de la taxe de
vente aux municipalités permettrait de réduire la dépendance à l'impôt foncier,
et la CAQ s'était engagée en campagne électorale à verser ce point de TVQ là
aux municipalités. J'aimerais que vous m'indiquiez où, dans le budget, on retrouve
l'application de cette mesure, tel que promis?
Mme Laforest : En fait, oui,
on a fait la promesse du transfert de points de TVQ, c'est... du point de TVQ.
Ceci étant dit, on a des rencontres qui sont prévues, parce que, tantôt, ça a
été notre première question, ici, qu'on a expliquée, le pacte fiscal, et on a
des rencontres qui sont prévues à partir de la semaine prochaine. On attendait
de déposer notre budget, parce que, dans le budget, on avait justement des
montants qui étaient réservés au niveau des municipalités, vous l'avez sûrement
vu, au niveau du milieu communautaire, au niveau du milieu culturel. On avait
des montants aussi pour le FARR, le fonds d'appui au rayonnement régional,
également le FDT, le fonds du développement du territoire. Puis ces deux
montants-là, ils ont été d'ailleurs augmentés, ce qui est très, très bon, dans
notre budget.
Ensuite, on s'était dit : On va
déposer le budget, et après on va négocier. Quand on a déposé le budget,
justement, on avait eu... pas des rencontres à l'agenda, sauf qu'on a eu déjà,
oui, des discussions, des échanges avec l'UMQ, avec la FQM, ça a été fait, ça,
dans le passé. Et également, oui, au cabinet chez nous, on a eu des rencontres
avec l'UMQ, la FQM aussi, on a eu des échanges, on a entendu leurs demandes.
Ceci étant dit, il faut quand même être prudents, puis c'est ça que je disais
tantôt, parce que le point de TVQ est conditionnel selon certains programmes.
Maintenant, il faut voir quels programmes. On ne peut pas… Avec la tournée que
je fais dans les régions, j'entends les gens, puis il y a certaines personnes,
comme je le disais tantôt, ils ont certaines craintes à savoir est-ce qu'on va
perdre des programmes, est-ce que... comment va être distribué le point de TVQ.
Alors, tout ça pour dire que toutes les
solutions sont sur la table. Le point de TVQ, on est d'accord. Maintenant, les
négociations, il y a des montants qui ont été discutés avec l'UMQ et la FQM.
C'est une négociation, comme je le disais tout à l'heure, alors c'est quand même
des... C'est confidentiel, une négociation. Ceci étant dit, on va respecter nos
engagements, puis je suis... juste de voir la réaction par rapport à notre
budget… vous parliez tantôt d'Internet, qu'il a été donné un montant pour
Internet, mais, juste à voir la réaction qui a été donnée dans nos budgets pour
les municipalités, la réaction a été très positive.
Ceci étant dit, on est en négociation,
mais, je vous le dis, on va probablement pouvoir déposer une entente, si je
peux dire, peut-être pas tout à fait négociée complètement, mais vers
l'automne. Ça, c'est certain. Les parties sont au courant, les rendez-vous sont
donnés, puis on est en train de voir, au ministère, comment qu'on peut
justement essayer de voir que toutes les municipalités soient très satisfaites,
autant les plus petites, autant les plus grandes. Puis je suis tout à fait
d'accord avec votre point de vue que le point de TVQ va aider au développement
économique, puis ça va aller selon la croissance aussi du développement
économique.
• (21 heures) •
Mme Lessard-Therrien : Mais
moi, j'aimerais que vous m'assuriez que ce <point de TVQ là...
>
21 h (version révisée)
<17913
Mme
Laforest : ...très satisfaite, autant les plus petites et autant les
plus grandes. Puis je suis
tout à fait
d'accord avec votre
point
de vue que le point de TVQ va aller au
développement économique, puis ça
va aller selon la croissance aussi du
développement économique.
Mme Lessard-Therrien :
Bien, moi, j'aimerais que vous m'assuriez que ce >point de TVQ là va vraiment
être une bonification dans les budgets des municipalités et qu'on ne
déshabillera pas Jacqueline pour habiller Pauline, donc qu'on ne va pas avoir
des pertes ailleurs pour compenser l'argent supplémentaire qui va être donné,
que ça va être vraiment de l'argent neuf pour les municipalités.
Mme Laforest : Vous le savez,
moi, c'est certain que... Présentement, il y a une négociation qui est débutée.
La promesse de notre gouvernement, oui, c'est justement le transfert du point
de TVQ. Je ne peux pas vous dire aujourd'hui, ce soir : Je vous confirme, je
m'engage. La seule chose que je peux vous dire, c'est qu'il va y avoir une
entente, il va y avoir une négociation avec les municipalités, et tout le monde
va en sortir gagnant, personne ne va être déçu de cette entente-là. Je me suis
engagée avec notre équipe, au ministère… Puis, oui, les parties seront
satisfaites, les municipalités seront satisfaites. Puis je pense que le travail
est commencé d'ailleurs avec tous les montants qui ont été déposés dans notre
budget, on n'a eu que des félicitations. Alors, ceci étant dit, ça commence très
bien une négociation.
Mme Lessard-Therrien :
J'aimerais vous parler de changements climatiques, on en a un petit peu parlé
tantôt. Il y a une récente étude qui a été menée par Ouranos qui conclut que
les municipalités du Québec auront besoin de 4 milliards de dollars sur
cinq ans pour l'adaptation aux changements climatiques. Récemment, on a vu de
nombreux exemples pour illustrer la mésadaptation des villes et des municipalités
aux changements climatiques, quand on pense, entre autres, à l'absence de zones
de verdure dans les centres urbains pour atténuer les effets des îlots de
chaleur, qui ont, ni plus ni moins, fait des morts l'été dernier, quand on
pense aux budgets de voirie qui ont explosé cette année avec l'abondance de la
neige, quand on pense aux bris d'aqueduc de plus en plus fréquents, les nids de
poule qui se creusent, les dos-d'âne qui s'accentuent avec les épisodes de gel,
dégel, et sans parler des rivières qui débordent.
Le président de l'Union des municipalités
du Québec nous l'a dit, les municipalités, peu importe leur taille, ne
disposent pas des ressources financières suffisantes pour y faire face. Le
budget du Québec prévoit 12 millions en 2019-2020 pour l'adaptation et 31 millions
seulement sur cinq ans. L'écart est immense avec les 4 milliards estimés
pour la même période.
Comment justifiez-vous de si faibles investissements
dans un secteur aussi névralgique que l'adaptation aux changements climatiques
pour nos villes et nos municipalités?
Mme Laforest : En fait, les changements
climatiques… On en a discuté, d'ailleurs, tantôt, quand on a commencé, puis on
a envoyé tous nos encouragements à ce qui se passe présentement à l'extérieur
avec les inondations. Écoutez, on a... Comment je pourrais dire? C'est certain
que je comprends tout à fait votre inquiétude, mais, de par les moyens qu'on
prend et de par la vision qu'on prend, je travaille vraiment toujours en collaboration
avec le ministre à l'Environnement, qui est sa priorité aussi. Nous voulons se
donner les moyens qu'on a besoin, si je peux dire, parce que, oui, les
changements arrivent plus vite que... comme vous le dites, puis il faut réagir.
Ceci étant dit, on est vraiment... Moi, je
suis très, très confiante, de par toutes les discussions qu'on a eues avec
notre ministère à nous, parce qu'on prend vraiment la voie rapide, justement,
pour prévoir tout ce qui est développement économique, on est en train de faire
des choix en respectant la question des gaz à effet de serre, dans tout ce
qu'on veut faire au niveau des transports, dans tous nos projets. Comme quand
on regarde nos projets, oui, il y a des projets qui sont présentement en
révision ou en étude. Si je parle... On a des projets comme les Métaux
BlackRock, le gaz GNL. On dit toujours qu'on va aller de l'avant si ces
projets-là respectent les études environnementales. Alors, tout ce qu'on fait,
vous pouvez constater qu'on est vraiment sensibles, vraiment, à
l'environnement. On a un ministre à l'Environnement qui est très, très, très
compétent, hein, de par... D'ailleurs, l'annonce qu'il a faite en fin de
semaine, c'était pour les matières résiduelles.
Alors, tout est pris en compte, puis je ne
suis pas inquiète du tout, du tout que maintenant c'est notre priorité. On ne
fera pas une chose sans considérer le respect de l'environnement et respecter
également les changements climatiques, qui sont au coeur de nos priorités
présentement.
Mme Lessard-Therrien :
Pouvez-vous m'en dire un peu plus sur ce lien-là du développement économique
avec l'adaptation des municipalités aux changements climatiques? Je ne suis pas
sûre de vous suivre.
Une
voix
: ...
Mme Lessard-Therrien : Le
développement économique, le lien entre le développement économique puis
l'adaptation des municipalités aux changements climatiques. Je ne suis pas sûre
de faire bien le lien.
Mme Laforest : Bien, en fait,
vous savez, les <municipalités, on les accompagne tout le temps. Il y a
eu...
Mme Lessard-Therrien :
…avec l'adaptation des
municipalités aux
changements climatiques,
je ne suis pas sûre de vous suivre.
Mme Laforest : Pardon? Vous
dites?
Mme Lessard-Therrien : Le
développement
économique, le lien entre le
développement économique puis l'adaptation
des
municipalités aux
changements climatiques, je ne suis pas
sûre de faire bien le lien.
Mme Laforest : Bien,
en fait, vous savez, les >municipalités, on les accompagne tout le temps.
Il y a eu l'annonce, ce matin, qui a été donnée pour aider les municipalités
aux changements climatiques. Je ne sais pas si vous l'avez entendu, le 14 millions
qui a été octroyé pour les municipalités vis-à-vis le changement climatique.
Mais, moi, ce que je peux dire, c'est que, par rapport à tout ce qu'on a mis
dans notre budget, par rapport à notre vision au niveau du gouvernement, je
pense qu'on est… On répète souvent ça depuis plusieurs mois, changements
climatiques, environnement par rapport à notre gouvernement, mais il n'y a pas
un geste qu'on a posé, il n'y a pas un projet qu'on a lancé sans aller… contre
le respect des changements climatiques et de l'environnement. Alors, moi, je
suis tout à fait confiante.
Puis les municipalités, d'ailleurs… J'ai
discuté ça, d'ailleurs, les changements climatiques, avec l'UMQ, la FQM. Et c'est
maintenant au coeur de leurs priorités et de nos priorités par rapport à tout
ce qu'il va y avoir de développement dans le futur.
Mme Lessard-Therrien :
Bien, moi, j'ai…
La Présidente
(Mme Dansereau) : …une minute, Mme la députée.
Mme Lessard-Therrien :
Juste une petite question sur votre vision du développement durable. Dans le
PQI, le plan de développement… bien, dans le Plan québécois des infrastructures
de votre gouvernement, on trouve un bel encadré vert avec une petite feuille,
ici, qui parle d'un investissement de 16,6 milliards de dollars pour les
infrastructures de développement durable dont presque la moitié sera dépensée
dans nos municipalités. Ce qui me chicote le plus, là, c'est que, dans cette
liste-là, on trouve aussi des infrastructures comme le Centre de glaces à
Québec, le Colisée de Trois-Rivières et un aréna à Gatineau. On parle de
patinoires. Québec solidaire, là, on n'a rien contre le temps de glace puis les
Zambonis, on s'entend. Mais pouvez-vous m'expliquer comment on peut qualifier
ces dépenses de vertes et en quoi ces dépenses, ce sont des dépenses en
développement durable?
Mme Laforest : Bien, en
fait, je pense que, là, il y a…
La Présidente
(Mme Dansereau) : …Mme la ministre.
Mme Laforest : Il y a
peut-être un mélange, là. Là, on parle d'infrastructures, là. Là, il y a
plusieurs notions que vous dites, là. Là, dans les infrastructures…
Mme Lessard-Therrien : …durable.
Mme Laforest : …il y a
des montants qui ont été donnés. Maintenant, ceci étant dit, quand on parle
d'infrastructures, là, vous êtes peut-être en train de tout mettre ensemble
dans le même…
La Présidente
(Mme Dansereau) : S'il vous plaît, le temps est écoulé. Je vous
remercie.
Mme Laforest : …dans le
même sujet…
La Présidente
(Mme Dansereau) : Merci, Mme la ministre.
Mme Laforest : …qui est
tout à fait à…
La Présidente
(Mme Dansereau) : Merci. Je céderais maintenant la parole au député
de Saint-Jean pour une durée de 15 min 40 s.
M. Lemieux : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Bonsoir, Mme la ministre. Bonsoir, tout le monde.
Vous m'avez presque convaincu. Moi, je suis membre permanent de la Commission
des institutions, membre permanent de la Commission de la culture et de
l'éducation, puis là j'aime ça, moi, la Commission de l'aménagement du
territoire. C'est peut-être parce que c'est l'étude des crédits. Je n'ai pas
encore été demander un changement d'affectation de commission, mais ce soir,
Mme la ministre, quand vous nous parlez de la CMQ, ça m'excite un petit peu
parce qu'à Saint-Jean-sur-Richelieu, la CMQ, on connaît ça.
Les zones inondables, merci beaucoup, Mme
la députée de Vaudreuil, c'est vraiment le sujet de l'heure, pas à cause des
inondations, mais parce que, dans le Haut-Richelieu, qui est une plaine
inondable, ça fait partie de nos considérations. Savez-vous qu'une ZIS, la
fameuse zone d'intervention spéciale, on en a une, nous, à
Saint-Jean-sur-Richelieu puis dans le Haut-Richelieu, depuis 2011? On cherche
encore comment s'en débarrasser, mais c'est le contraire de vous. Vous, vous…
Elle se plaignait, elle, de l'avoir perdue. Nous autres, on aimerait ça que
quelqu'un nous en débarrasse, mais on la traîne depuis 2011.
Bref, il y a plein de sujets, dans l'étude
de ces crédits-là, qui m'intéressent au plus haut point, surtout la ruralité.
Ça a été bref, mais très émouvant, la ruralité. Et j'en suis. S'il y a moyen d'en
reparler, ça m'allume, ça aussi.
Mais ce dont moi, je veux vous parler, et
la question que je vais vous poser, Mme la ministre, mais après une longue
introduction, parce que c'est un sujet très terre-à-terre et universel… On
parle de nos régions, on parle de mille quelques municipalités au Québec, mais
elles ont toutes, ces municipalités puis ces villages-là, des problèmes, à un
moment donné, très terre-à-terre, universels, qui interpellent tous leurs
citoyens. Je veux vous parler des frais supralocaux, qui ont fait l'actualité
il n'y a pas si longtemps encore. Là, on parle des infrastructures sportives,
culturelles, loisirs, tout ce que vous voulez qui est partagé ou partageable,
mais qui ne l'est pas nécessairement, ou qui finit par devenir monnayable.
• (21 h 10) •
On pense, par exemple, aux arénas qui
permettent aux jeunes et moins jeunes de pratiquer des activités sportives. On
pense aux salles de spectacle qui permettent aux artistes de toute une région
de recourir à un lieu de diffusion professionnel. On pense aux terrains de
baseball, de soccer, les nombreux jeunes qui peuvent utiliser pendant la belle
saison les terrains extérieurs. Pensez aux piscines intérieures, même si ce n'est
pas dans le même programme, là, je comprends la différence entre les
programmes, d'ailleurs il y en a un qui s'en vient bientôt, là, mais que… ces
piscines intérieures ou extérieures qui sont éventuellement partagées entre les
résidents d'une municipalité et leurs voisins. Et c'est là où on arrive dans le
<supralocaux et c'est là où le bât finit par blesser…
M. Lemieux : …même si
ce n'est pas dans le même programme, là,
je comprends la différence
entre les programmes. D
'ailleurs,
il y en a un qui s'en vient
bientôt, là. Mais que ces piscines intérieures ou extérieures qui sont
éventuellement
partagées entre les résidents d'une
municipalité et leurs voisins, et c'est
là où on arrive dans le >supralocaux et c'est là où le bât finit par
blesser. Les bibliothèques même, pour certaines municipalités, c'est un enjeu,
les bibliothèques qui doivent être sans cesse renouvelées, en tout cas leur
inventaire, mais aussi les lieux. Et c'est un lieu de plus en plus important.
Pour faire partie de la Commission de la culture et de l'éducation, je peux
vous dire que le «troisième lieu», c'est devenu un mot passe-partout, tout le
monde veut son nouveau troisième lieu dans sa communauté. Il y a la maison, il
y a le travail et la bibliothèque pour des municipalités de quelques milliers
d'habitants.
Pensons aussi aux équipements qui
nécessitent des investissements importants en opération, en fonctionnement, en
entretien. Je parlais d'arénas tout à l'heure, mais il y a plus que les arénas
qui ont besoin d'entretien. Pour financer les opérations quotidiennes de ces
arénas, des salles de spectacle, des bibliothèques, bien, il faut que les
municipalités se tournent vers tous leurs utilisateurs, et ils viennent souvent
de l'extérieur de la municipalité, et c'est là que ça commence à devenir… pas
moins intéressant, mais plus difficile à gérer.
La municipalité gestionnaire des
équipements ne réussit pas toujours à s'entendre avec les voisins. Imposer des
frais de non-résident, oui, je veux bien, mais combien? C'est là que ça devient
difficile. C'est des choix qui amènent évidemment des désavantages marqués pour
les voisins qui n'ont pas toujours les moyens de payer ce que ça va coûter de
plus. En ce moment, il n'y a aucune municipalité qui est obligée de s'entendre
avec les municipalités voisines, et c'est là ou je veux absolument que vous
nous parliez de votre vision.
Puis je continue dans mon espèce de
sommaire, parce que, là, j'ai parlé des équipements, mais parlons des municipalités.
Aucune municipalité au Québec n'est obligée de s'entendre avec les municipalités
voisines même s'il est démontré que ses citoyens utilisent les services et les
partagent. Certaines municipalités peuvent même parfois demander l'intervention
de la ministre des Affaires municipales — ça, c'est vous. Par le
passé, plusieurs de ces municipalités ont été abandonnées par le ministère, qui
leur a répondu tout simplement qu'il n'interviendrait pas, qu'elles devraient
s'entendre entre elles. Belle chicane de clochers, qui finit souvent sur le
perron.
Au cours des dernières années, on a vu
survenir à intervalles réguliers des problématiques de ce type. Voici des
exemples : la région de Shawinigan, au dossier de Plessisville, Disraeli,
Trois-Rivières. Ça vous allume des cloches? Voyez, par exemple, à
Trois-Rivières, un article du Nouvelliste, daté du 8 novembre
dernier — je vous parlais d'actualité — rapportait que la
ville de Trois-Rivières souhaite imposer des tarifs supplémentaires aux
non-résidents qui utilisaient ses installations de loisirs et ses équipements
sportifs. La ville de Trois-Rivières a décidé d'imposer de nouveaux tarifs
exigibles pour l'usage de ses installations pour les non-résidents, tarifs qui
s'ajoutent parfois aux frais déjà, évidemment, d'inscription dans les
différentes associations sportives. Et ça varie de 136 $ à 716 $ pour
les sports de glace. C'est plus cher, les sports de glace. À 716 $, ce n'est
pas plus cher, c'est très cher. Dans ce cas précis, la ville a eu à défendre sa
position sur plusieurs tribunes concernant ses nouveaux tarifs, alors que des
médias de partout au Québec, évidemment, je vous le disais, ont fait leurs
choux gras avec ça. Ça faisait de très belles chicanes de clochers. Mais ce n'est
pas le seul cas, il y en a d'autres. Bon, je vous ai parlé de Disraeli. Je vais
vite, là, pour vous donner le temps de regarder tout ce que vous avez devant
vous puis de me donner le portrait de votre vision.
Mais ce qui est certain, c'est que la CMQ,
qui a des nouveaux pouvoirs, justement, est capable d'intervenir aussi, de
faire de l'arbitrage. C'est nouveau dans la façon que la CMQ a d'arbitrer des
problèmes dans une municipalité. Mais là maintenant elle accompagne depuis
2016, par exemple, la CMQ, la ville de Disraeli pour tenter de dénouer
l'impasse avec les autres municipalités du secteur sud. Au printemps 2018,
la CMQ a planifié une rencontre avec les élus des municipalités du secteur sud
pour discuter des enjeux liés à l'utilisation de ses infrastructures. Imaginez,
les travaux ne permettaient pas de constater une réelle progression. La CMQ a
proposé de réorienter les travaux afin d'échanger sur les enjeux communs,
blablabla. Ça ne s'est pas bien fini. En date d'aujourd'hui, la situation
continue d'être un cul-de-sac qui s'étire.
En 2013, la ville de Plessisville, la
paroisse de Plessisville, son voisin de pas loin, là… Ça, c'est comme, chez
nous, là, c'est Hébertville puis Hébertville-Station, on n'est vraiment pas
loin l'un de l'autre. Là, on parle de Plessisville et paroisse Plessisville.
Ils ont conclu une entente intermunicipale de cinq ans pour le partage des
coûts d'utilisation de certains équipements, infrastructures caractère sportif
aussi, une entente qui est venue à échéance le 31 décembre 2018. Vous
devinez la suite. En avril, les conseils des deux municipalités ont demandé
l'accompagnement de la direction générale du ministère des Affaires municipales
et de l'Habitation pour essayer de passer au travers. Non. Ils n'ont pas
vraiment réussi, sauf, oui, sur un point, les infrastructures d'eau potable.
Pour le reste, ça n'a pas été vraiment un succès comme négociation ni comme
arbitrage.
Dans le fond, Mme la ministre, ce que je
vous demande, c'est…
La Présidente
(Mme Dansereau) : …minutes.
M. Lemieux : …comment on
va en sortir?
La Présidente
(Mme Dansereau) : M. le député, je m'excuse deux minutes de vous
interrompre. Les prises de <photo sont interdites…
M. Lemieux : ...les
infrastructures
d'eau potable. Pour le reste, ça n'a pas été
vraiment un succès comme
négociation
ni comme arbitrage.
Dans le fond,
Mme la ministre, ce que je vous
demande, c'est...
La Présidente (Mme Dansereau) :
...
M. le député, je m'excuse deux minutes, je vous interromps. Les
prises de >photo sont interdites. À vous. Je m'excuse de vous avoir...
M. Lemieux : Bien là, ce n'est
pas à moi, ça va être avec la ministre. Parce que... — merci beaucoup,
Mme la Présidente — parce qu'on ne peut plus continuer comme ça, là,
c'est devenu un peu... je ne veux pas utiliser le mot trop fort... en tout cas,
on tourne en rond, mettons, dans bien des endroits.
Donc, je vous demande : Comment vous
pensez que le gouvernement doit et, vous, comment vous allez agir dans les cas
de différends entre deux municipalités où on chique la guenille sur le prix
qu'on va facturer aux voisins et si ces problèmes remettent en question vos
programmes pour le regroupement et la mise en commun d'équipements? Parce qu'on
va accorder d'autres budgets pour d'autres arénas, d'autres piscines, d'autres
équipements. Une fois qu'on les donne, ces budgets-là pour ces équipements-là,
on s'en lave les mains ou on leur dit ce qu'on voudrait qu'ils fassent avec et
combien ils vont facturer à leurs voisins?
Mme Laforest : Oui, alors, je
remercie vraiment mon collègue de Saint-Jean-sur-Richelieu, hein, de cette
question. Puis, justement, les frais supralocaux, si je peux dire, j'en ai
discuté avec ma collègue ministre, parce qu'elle est très sensible… d'ailleurs,
elle est souvent dans les arénas, et c'est vraiment une problématique dans
plusieurs municipalités.
Vous parlez exactement d'une... comment je
pourrais dire, d'une problématique qu'on était très sensible, au ministère,
chez nous, parce que vous parlez de la CMQ, tu sais, il y en a qui nous
disaient : Pourquoi? Qu'est-ce que vous allez faire avec la CMQ? Comment
vous allez y arriver? Vous allez leur donner plus de pouvoirs, puis ça, ce que
vous dites... — ça va? ce que vous dites, bien, c'est exactement où
on va, parce qu'on a la chance d'avoir, au ministère, la CMQ pour, dans les cas
limites, pouvoir régler des dossiers. Mais, ceci étant dit, elle est beaucoup
plus là pour y aller en accompagnement.
Puis les frais supralocaux, c'est quand
même de plus en plus critiqué, puis je pense que l'aide devrait être automatique
à travers plusieurs municipalités. Moi, je ne comprends pas qu'il y ait
certaines municipalités qui se ferment à cette possibilité-là. On doit être
ensemble, on doit travailler ensemble, hein? Ceci étant dit, vous le savez, les
municipalités, c'est des gouvernements de proximité. Alors, moi, je les invite
vraiment à travailler en équipe, travailler ensemble. Ce n'est pas normal, là,
qu'on demande des frais plus élevés à un enfant qui vient jouer au hockey chez
nous. Ça, c'est complètement anormal. Je suis tout à fait sensible à ça. Alors,
on surveille vraiment la situation de près. Puis vous avez nommé des endroits,
on les connaît chez nous. Il y a des gens qui sont là présents pour travailler
dans ces endroits-là.
Maintenant, ceci étant dit, le message que
je peux envoyer à toutes les municipalités, c'est que, là, on entend de plus en
plus la problématique des frais supralocaux, alors je demande à toutes les
municipalités de travailler en équipe puis de ne pas se gêner, justement, de ne
pas se gêner de communiquer entre elles pour demander de l'aide, parce qu'il
n'y a rien de mieux que des municipalités qui peuvent travailler ensemble.
Puis, comme je le dis, il y a les directions régionales, vous êtes au courant
aussi, les directions régionales qui sont disponibles pour supporter les
municipalités dans leurs recherches et dans leurs compromis pour que les
citoyens puissent en bénéficier tout au long de l'année.
Je veux aussi souligner que les conflits,
bien, normalement, ce n'est pas la norme, hein? Puis on dit qu'on est des
gouvernements de proximité, ça veut dire qu'on est capables de gérer des
situations problématiques, on est capables de gérer des conflits. Alors, pour
moi, je pense que ce n'est pas un problème à régler, puis j'ai tout à fait confiance
qu'on va y arriver, mais, dans le pire des cas, la CMQ est là pour accompagner.
M. Lemieux : ...question, Mme
la Présidente?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui, il reste quatre minutes encore.
M. Lemieux : Est-ce qu'il n'y
aurait pas moyen, dans les prochains projets, au lieu de les accompagner une
fois que la chicane est prise, dans les prochains projets, quand on va financer
un aréna, quand on va financer une piscine… — j'espère que vous allez
en avoir une, on va vous trouver un programme, je suis certain. Quand vous
financez un projet, est-ce qu'il n'y a pas moyen d'avoir un arbitrage en amont,
dire : Là, on va la donner, la piscine, à Rouyn, tiens, on va la donner à
Rouyn, mais, tout le monde autour, même s'ils ne sont pas de la municipalité de
Rouyn, vous ne pourrez pas leur dire, là, que ça va coûter le double puis le
triple pour venir se baigner, là? Autrement dit, il n'y a pas moyen de régler
le problème avant qu'il se présente? Est-ce qu'on ne peut pas envisager les futurs
projets, les futurs financements avec... pas des conditions, mais au moins une
entente, une façon de voir et de faire les choses qui permettrait d'éviter les
problèmes en aval?
• (21 h 20) •
Je m'excuse, on va beaucoup en amont puis
en aval ce soir, je ne sais pas ce qu'on a, tout le monde. Il me semble qu'on
suit les rivières de proche, en tout cas. Le problème de ce dont on parle, les
frais supralocaux, bien, on les a maintenant en aval, une fois que le <projet,
il est...
M. Lemieux : ...et de faire
les choses qui permettraient d'éviter les
problèmes en aval. Je
m'excuse, on va
beaucoup en amont puis en aval ce soir.
Je ne
sais pas ce qu'on a,
tout le monde. Il me semble qu'on suit les rivières
de proche.
En tout cas, le problème de ce dont on parle, les frais
supralocaux, bien, on les a maintenant en aval. Une fois que le >projet,
il est financé, il est payé, il est géré, les citoyens se retrouvent avec des
factures du double, pour le voisin, ou du triple, pour l'autre voisin, parce qu'il
ne vit pas dans la bonne municipalité. Quand on a donné le financement... Parce
qu'il n'y a pas personne qui se paie un aréna tout seul. Il y a toujours un
tiers fédéral, un tiers provincial, quand ce n'est pas plus. Alors, il n'y a
pas moyen, sinon de les attacher, au moins de leur dire : Avez-vous parlé
à vos voisins? Savez-vous déjà, avant qu'on vous donne l'argent pour
construire, comment vous allez vous entendre avec vos voisins si on vous le
donne, cet argent-là?
Mme Laforest : Oui, votre question
est très, très bonne, mais, moi, ce que je peux dire, c'est que les directions
régionales sont là pour faire ça. Elles le font déjà. Alors, moi, si vous avez
cette problématique-là, moi, si j'étais à votre place, bien, je consulterais,
justement, votre direction régionale. Parce que c'est certain qu'elles sont là
pour ça, puis, la plupart du temps, elles sont là pour accompagner. Puis on a
des très bons résultats, on a des très bons commentaires. Ceci étant dit, on
peut aller plus loin aussi. On peut discuter avec les MRC. Et c'est évident que
les MRC sont là pour ça.
On a tous les moyens. Moi, je n'ai aucune
inquiétude. Mais, comme je vous dis, on commence avec les directions
régionales. Demandez de l'aide, allez-y en accompagnement. Les directions
régionales sont toujours là. Surtout, aux Affaires municipales, on nous le
dit : Vous êtes présents partout. Alors, je pense qu'on est... Étant
présents partout, puis étant très, très compétents, on peut régler des
problématiques comme ça. On peut aller en accompagnement, on peut demander aux
MRC. Au pire, on va demander à la Commission municipale, comme je le disais.
Mais ça, c'est des situations, vraiment, qui sont plus difficiles. Mais, avant
la CMQ, il y a d'autres moyens. Puis moi, je vous conseille vraiment de
discuter avec votre direction régionale. Vous connaissant, vous allez le faire
très, très bien. Je n'ai aucune inquiétude pour vous.
M. Lemieux : Effectivement,
elles sont très efficaces. Merci beaucoup, Mme la ministre.
Mme Laforest : Merci, merci.
M. Lemieux : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Je vais maintenant céder la parole au troisième groupe d'opposition, le
député de Bonaventure, pour 14 min 35 s. M. le député.
M. Roy
: Merci, Mme la
Présidente, de votre générosité. Le «35 s» est apprécié, oui. Salutations
à mes collègues de l'opposition, bonjour, mes collègues du gouvernement, ainsi
qu'à la ministre, à son personnel de cabinet et du ministère.
Écoutez, Mme la ministre, je vais vous
parler d'un cas de comté, une situation qui s'est passée chez nous, mais qui,
fort probable, se passe actuellement ailleurs au Québec. L'histoire commence en
2013, et l'objet, ça s'appelle Taxe d'affaires, service de garde en milieu familial.
Moi, ça m'a été rapporté récemment. Donc, c'est une dame qui exploitait un
service de garde en milieu familial qui a vu son compte de taxes avec des
mentions «commercial». Et là elle a écrit à la municipalité pour demander ce
qui se passait là. Et, après des années de négociation, bien, il y a eu un
règlement à l'amiable le 15 août 2018. Parce que le syndicat avait
déposé une plainte, et c'était un dossier qui était judiciarisé, O.K.? Et là il
y a eu un règlement à l'amiable le 15 août 2018, puis c'est le
premier règlement au Québec de ce dossier-là. Dossier qui nous rapporte à la
Loi sur la fiscalité municipale, hein? L'article 236 : «La taxe
d'affaires ne peut être imposée en raison d'une activité exercée
par — tiret h — une personne reconnue à titre de
responsable d'un service de garde en milieu familial, en vertu de la loi
mentionnée au sous-paragraphe g», etc. Et là ça me rappelle un adage qui
dit : Tu ne peux pas faire de manière indirecte ce qui est interdit de
faire de manière directe.
Donc là, est-ce que vous étiez au courant
de ce dossier-là...
Mme Laforest : Non.
M. Roy
: ...d'un
dossier de taxe commerciale de service...
Mme Laforest : Oui, je suis au
courant, sauf que, là, si le dossier est judiciarisé, moi, j'ai comme peut-être
un petit malaise, là. Je vais... Allez-y plus... Donnez plus de détails, mais,
si... Il faut être prudent, quand même, là.
M. Roy
: Oui, oui,
bien, je comprends ça. Mais c'est réglé. Il a été... Mais ils se sont entendus
à l'amiable le 15 août 2018. Donc, tout ça, ça s'est réglé. Ça, ça
s'est réglé, sauf que le problème, c'est qu'il semblerait qu'actuellement... Il
semblerait... C'est très important, Mme la ministre, parce que j'ai comme l'impression
que c'est gros, là. Il semblerait qu'actuellement au Québec il y ait des
municipalités qui taxent de manière <contournée les services de garde en
milieu familial...
M. Roy
:
...semblerait que c'est très
important,
Mme la ministre,
parce
que j'ai comme l'impression que c'est gros. Il semblerait
qu'actuellement
au
Québec il y ait des
municipalités qui taxent de manière >contournée
les services de garde en milieu familial. Et j'ai des comptes de taxes, actuellement,
qui le démontrent. Et j'ai même une lettre d'une municipalité de ma circonscription
qui dit qu'ils ont demandé au ministère des Affaires municipales, au bureau
régional de Chandler, pour vérifier, puis eux autres, ils ont dit : Il n'y
a pas de problème. Et, quand je regarde le compte de taxes, c'est marqué :
Résidentiel, commercial.
Là, on a un problème parce que, pour chez
nous, ces gens-là, bon, qui gagnent 22 000 $, 23 000 $,
24 000 $ par année, de se faire imposer un 500 $, 600 $,
700 $ de plus de taxe, à mon interprétation, en contravention à la Loi sur
la fiscalité municipale, bien, c'est grave. Et est-ce que vous êtes au courant
de cette pratique-là actuellement dans le monde municipal?
Mme Laforest : Bien, écoutez,
moi, c'est sûr que je suis sensible à des dossiers comme ça, vous le savez très
bien. Par contre, moi, mon rôle est de vous demander si c'est possible de
déposer le dossier à notre ministère. Moi, je vais vous le demander. On va
étudier la situation, parce qu'au niveau de la taxe municipale on va discuter,
on va vérifier qu'est-ce qu'il se passe. Parce qu'il y a aussi, là... Il faut
être prudents quand même, parce qu'on a le CIME aussi qui peut évaluer ça, mais
on n'est pas rendus là du tout, là.
Ça fait qu'avant quoi que ce soit, moi, je
ne veux pas donner aucune réponse. On va valider, on va regarder les
informations. Mais je veux être prudente parce que c'est un dossier qui a été
judiciarisé. On va y aller comme ça : je vous invite à déposer le dossier
avec plaisir à notre ministère. Puis on a toutes les ressources. Comme je le
dis, s'il y a question de fraude, on a le CIME. Mais on va être prudents.
Êtes-vous d'accord pour déposer le dossier à notre ministère?
M. Roy
: ...me donne la
parole.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Ah! la parole est à vous, M. le député. Je m'excuse.
M. Roy
: Actuellement,
il n'y a aucune action judiciaire. Il n'y a rien.
Mme Laforest : Je comprends.
Je comprends, sauf que le dossier, il faut que je l'aie en main.
M. Roy
: Et, je veux
juste continuer de vous informer sur le dossier.
Mme Laforest : Allez-y.
M. Roy
: Le cas de
Carleton-sur-Mer est réglé. Il y aurait la même chose à Montréal-Nord,
Papineauville, Saint-François-d'Assise, chez moi. Je suis intervenu, puis on
m'a écrit pour me dire : Regarde, ça respecte la loi. On a Cap-Santé,
Val-des-Monts, Laval, lac Brochet, Rawdon, Saint-Gilbert, Sainte-Béatrice,
Portneuf, La Pêche, Lacolle, Mirabel et Paspébiac, chez nous. Et j'ai les
comptes de taxes de Paspébiac, et je vais vous citer des exemples — avec
mes lunettes qui ne sont plus à jour, bien sûr : service affaires, service
affaires, service affaires, on double une partie des taxes. On a des
appellations services garderie, on a des appellations services garderie, bon,
écoutez… Et il semblerait que certaines municipalités soient très créatives
dans l'appellation du libellé pour imposer une taxe. Quand on parle de taxes «services
offerts sur la récupération», le prétexte qu'on donne, on parle de, ah, vous
avez peut-être trop de couches de bébé dans votre bac de recyclage ou de bac...
dans les vidanges — pas dans le recyclage mais dans les vidanges.
Quand tu es un parent puis tu vis à sept maisons de la maison... de la
résidence en service de garde, tes couches, là, tu vas les mettre... Il n'y
aura pas un surplus.
Ça fait que la morale de l'histoire, Mme
la ministre, c'est qu'actuellement on est dans une situation où, selon moi, ce
n'est que la pointe de l'iceberg. Parce que ce sont des municipalités et des
services de garde associés à un syndicat, et fort à parier qu'il y ait une...
bon, je ne dirais pas que c'est généralisé à l'ensemble des municipalités du
Québec, là, mais qu'il y ait beaucoup plus que 15, 16 municipalités.
Ça fait que, moi, ce que je vous demande,
ce n'est pas compliqué : Si ces municipalités-là ont contrevenu à la loi
en taxant de manière indirecte ce qui est interdit de manière directe par
l'article 236h, est-ce que vous allez imposer aux municipalités de
respecter la loi et de rembourser les municipalités... pas les municipalités,
de rembourser les gens qui... bon, les ressources en services de garde qui ont
payé en trop des taxes depuis des années?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Mme la ministre.
• (21 h 30) •
Mme Laforest : Comme je l'ai
dit, je ne veux pas me prononcer, je veux avoir le dossier. Vous allez nous
déposer tous les documents, parce que, là, vous parlez de certaines taxes, on
va valider les données, comme je l'ai dit, on a la Commission municipale, chez
nous, au ministère. Puis ne soyez pas inquiet. Ce que j'entends, c'est que les
gens aimeraient ça avoir votre dossier. Alors, je ne veux pas me prononcer, c'est
des cas particuliers. Je ne peux pas <accuser, je ne peux pas dire qui
est en tort, qui n'est pas...
>
21 h 30 (version révisée)
<17913
Mme
Laforest : ...on va valider les données. On a, comme je l'ai dit, on a
la
commission
municipale chez nous au
ministère, puis ne
soyez pas inquiet, ce que j'entends, c'est que les gens aimeraient ça avoir
votre dossier. Alors, je ne veux pas me prononcer, c'est des cas
particuliers,
je ne peux pas >accuser, je ne peux pas dire qui est en tort, qui n'est
pas en tort. Il faut être prudent. Alors, moi, je vous invite… Puis le dossier
va être traité très, très rapidement, parce que, des dossiers comme ça, c'est
certain que, s'il y a des gens qui sont lésés, on va remédier à ça. On va voir
à ça. Maintenant, je ne peux pas me prononcer, comme je vous dis. Mais
donnez-nous les documents, puis on va... On est assez rapides, on va y aller
très rapidement, puis les gens vont être contents de la réponse, je suis
convaincue. Mais c'est important d'avoir le dossier en main, parce que, là,
vous me donnez plusieurs données, là, puis je ne peux pas évaluer le dossier ce
soir comme ça, bien entendu, mais je demande que vous soyez très, très
encouragé à le déposer chez nous.
M. Roy
: Est-ce qu'il y
a des gens, dans votre ministère, qui sont au courant de cette pratique-là?
Mme Laforest : Bien, honnêtement,
savez-vous quoi, vous me posez la question, je ne m'avancerai pas parce que
c'est des cas particuliers. Il faut être prudent. Ça fait que, si je vous dis :
Oui, il y a des gens, au ministère, qui sont au courant de cette problématique-là
puis que moi, je n'ai pas vu les dossiers… Je ne veux pas m'avancer, désolée.
Ce que je peux vous dire, c'est que... Remettez-nous
les documents, on va être très, très rapides. Mais moi, si je vous dis :
On a des gens au ministère... Présentement, ce que j'entends, c'est qu'ils
n'ont pas entendu cette cause-là, mais je ne veux pas m'avancer. Comme je vous
le dis, ce n'est pas ce soir qu'on peut régler des dossiers particuliers comme
ça. Par respect... Vous parlez : Il y a un syndicat, il y a des
municipalités, il y a des responsables de services de garde en milieu familial,
il y a plusieurs acteurs dans le domaine. Alors, moi, je vais rester prudente.
Je n'accuse personne. Le dossier, chez nous, on l'accueille très, très
rapidement puis on va le traiter sans problème. Vous allez avoir une réponse
rapidement. Puis, si c'est une problématique générale, ne soyez pas inquiet, on
a le CIME, on va s'occuper du dossier. On a l'équipe pour ça. Est-ce que ça
vous convient? Êtes-vous prêt à nous déposer les documents?
M. Roy
: Je peux vous
déposer les documents, mais j'aurais aimé entendre quelqu'un de votre cabinet
ou de votre ministère qui aurait pu nous expliquer comment ils interprètent
cette situation-là.
Mme Laforest : Je peux prendre
quelqu'un du ministère, mais, d'après moi, il va donner la même réponse que
moi. Est-ce que vous...voulez-vous le sous-ministre? Frédéric, tu veux-tu y
aller? Je vous présente Frédéric Guay, sous-ministre. Est-ce que Frédéric peut
prendre la parole?
Des voix
: Consentement.
M. Guay (Frédéric) : Frédéric
Guay, sous-ministre.
Malheureusement, je n'ai pas d'autre
réponse à donner que celle que la ministre a donnée présentement, là. Cette
problématique-là, comme la ministre l'a dit, n'a pas été portée à notre
attention. Donc, avant de se prononcer, on veut avoir les documents. On va les
analyser. Puis soyez certain que vous allez avoir une réponse. Si c'est une
problématique qui est généralisée au Québec, on va y donner suite assurément.
Mais déposez-nous... C'est difficile pour nous, ce soir, là, de prendre
position alors que vous nous apportez des faits qu'on ne connaît pas. Alors,
rendez-nous-les accessibles, puis on va pouvoir vous donner une réponse
rapidement.
M. Roy
: Juste en
conclusion sur ce dossier-là, que je veux porter à votre attention que le
bureau des Affaires municipales à Chandler est au courant. Et, écoutez, moi, je
fais mon travail. Et c'est une grande période de questions qui ne dure pas
trois minutes, là, mais qui dure plus de 10 minutes, et notre job, à nous
autres, c'est de défendre les citoyens quand ils se sentent lésés par... Puis
ce n'est vraiment pas personnel, Mme la ministre, je vous apprécie beaucoup.
Sauf qu'il faut vraiment faire la lumière là-dessus, parce qu'il y a des gens
qui n'ont pas beaucoup de moyens qui paient trop de taxes et que c'est
complètement inacceptable, et je me fie sur votre ministère pour rectifier le
tir. Et je vais vous donner les documents tout à l'heure, et à condition
d'assurer, quand même, la...
Une voix
:
Confidentialité.
M. Roy
: ...la
confidentialité des gens, là, hein? Je ne veux pas qu'il y ait de règlements de
comptes non plus. Mais je me fie sur vous.
Mme Laforest : Non, mais je
m'avance ce soir, c'est certain que, comme je vous dis, on va faire enquête. Je
vous le dis, mais je ne peux pas aller plus loin quand même. On va faire
enquête, ça, je vous le garantis.
M. Roy
: O.K.
Mme Laforest : C'est bon?
La Présidente (Mme Dansereau) :
M. le député, il vous reste encore 2 min 48 s, si vous avez d'autres
questions.
M. Roy
: 1 min 48 s?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Deux.
M. Roy
: Deux minutes.
D'accord. Vraiment généreuse, Mme la Présidente. Bien, écoutez, des petits
dossiers, là, qui touchent les gens des régions aussi, là, on a la fameuse loi
sur les milieux humides, O.K., qui vient du ministère de l'Environnement, mais
qui fait en sorte que, chez nous, des propriétaires de lots privés où les gens
gagnent leur vie à couper du bois n'ont plus accès à leurs propriétés pour faire
des activités comme ils le faisaient avant. Mais ils continuent de payer des
taxes. Je ne sais pas, est-ce que vous avez déjà eu une réflexion avec le
ministère de l'Environnement pour savoir comment on fait pour dédommager les
gens à qui on interdit de jouir de leurs propriétés via une réglementation
environnementale?
Mme Laforest : On en a discuté
tantôt, justement, avant que vous arriviez, parce que, les milieux humides, on
en a parlé. Oui, c'est vrai, puis j'ai même donné l'exemple chez nous, au
Saguenay—Lac-Saint-Jean, on a certaines problématiques parce qu'au niveau du
développement économique on ne peut plus… Il y a certaines régions, même
vraiment importantes, qu'on ne peut plus <développer à cause des...
Mme Laforest : ...on a
discuté
tantôt, justement avant que vous arriviez, parce que les milieux
humides, on en a parlé, oui, c'est vrai puis j'ai même donné l'exemple chez
nous. Au
Saguenay—Lac-Saint-Jean, on a certaines problématiques parce
qu'au niveau du
développement économique, on ne peut plus...
il y
a certaines régions,
même
vraiment
importantes, qu'on ne
peut plus >développer à cause des milieux humides.
Je suis d'accord avec vous, ceci étant
dit, on veut préserver les milieux humides, c'est essentiel. C'est essentiel,
on parlait tantôt de changements climatiques, on parlait d'environnement, c'est
essentiel, les milieux humides. Mais, cependant, pour certaines régions,
comment on peut compenser? Comment on peut... pour ne pas justement qu'une
région ne puisse plus se développer? On parlait tantôt de schéma d'aménagement,
on a amené toute cette problématique-là. La Loi sur les milieux humides, je
l'ai dit tantôt, est-ce qu'elle est trop sévère? On va le vérifier. On veut
revoir la LAU, la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, c'est une loi datant de
40 ans, ça fait partie des milieux humides. On s'y met, au ministère, on
s'est penché là-dessus.
Quand j'ai fait la tournée des régions,
qu'est-ce que j'entendais? «Les milieux humides», hein, ça, je l'entends tout
le temps, tout le temps, tout le temps. Puis, venant de chez nous, du Saguenay—Lac-Saint-Jean,
on est vraiment sensibles à cette cause-là. Puis je peux vous dire qu'on le
travaille, chez nous, oui. Maintenant, les milieux humides sont quand même
essentiels. Mais la loi, est-ce qu'elle est trop sévère? Est-ce qu'ils sont
allés trop loin? Est-ce qu'on doit la préserver telle quelle? C'est ça qu'on
est en train de voir présentement. Les milieux humides, j'en entends parler
dans toutes les régions où je peux me déplacer.
La Présidente (Mme Dansereau) :
M. le député, pour 30 secondes.
M. Roy
: Avez-vous
réfléchi à une exemption de taxes municipales sur les portions qui ne sont plus
utilisables?
Mme Laforest : Sur les
portions... Tout est sur la table, tout est décidé… tout est évalué présentement.
Mais, moi, c'est sûr que ça fait six mois que je suis là, je suis franche, je
vais être honnête, ça fait six mois que j'entends parler des milieux humides
puis, chez nous, c'est problématique. Les schémas d'aménagement dans les MRC,
c'est vraiment, là, criant.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci, Mme la ministre. Je cède maintenant la parole au député de Rousseau pour
16 minutes.
M. Thouin : Merci, Mme la
Présidente. Mme la ministre, bonsoir. Toute l'équipe du ministère des Affaires
municipales et de l'Habitation, bonsoir, content que vous soyez là, chers
collègues, bien sûr.
Peut-être juste avant de commencer, je
fais juste une petite parenthèse sur la Loi de l'aménagement et l'urbanisme, on
est allés sur ce terrain-là tantôt. Juste rapidement, je veux rassurer les
collègues, effectivement, on travaille actuellement, avec les gens du
ministère, là, pour moderniser cette vieille loi là. Et, aussi pour rassurer
tout le monde, je veux vous dire que je pense qu'on va... pas «je pense»,
assurément, on va tenir compte de la protection de l'environnement dans de
multiples décisions dans l'avenir et mieux encadrer dans la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme. Je pense que c'est une bonne nouvelle pour la
planète en général, et nos municipalités, et nos régions, et notre province.
On ne se connaît pas tous, mais je veux
que vous sachiez qu'avant d'être élu ici, moi, j'ai été maire d'une municipalité,
la municipalité de Saint-Calixte, pendant huit ans, j'ai eu le privilège de
faire ça. Après, j'ai été préfet de la MRC de Montcalm, président de la Table
des préfets de Lanaudière et aussi administrateur à la Fédération québécoise
des municipalités. Ce qui fait que je commence à connaître un peu le monde
municipal. Et ça m'a permis évidemment de développer quelques contacts, ça fait
que mon téléphone sonne de temps en temps pour parler de monde municipal. Ça
fait que je suis très content d'être ici ce soir pour cette commission-là, pour
parler du monde municipal.
Il y a plusieurs élus, Mme la Présidente,
des municipalités de ma circonscription et de d'autres, qui m'ont questionné à
propos de la TECQ. Vous savez que l'argent, c'est toujours le nerf de la guerre,
donc la TECQ est la taxe sur l'essence et de la contribution du Québec, et donc
peut-être que certains de mes collègues connaissent moins bien ce programme
d'aide financière du ministère des Affaires municipales et de l'Habitation,
donc je me ferai un plaisir de prendre quelques minutes pour vous en parler un
peu.
Donc, d'abord, le Fonds de la taxe sur
l'essence, un fonds fédéral, constitue une source permanente de financement
versé aux provinces et aux territoires pour soutenir les priorités en matière
d'infrastructures locales. Donc, il y a un fonds qui vient de la taxe sur
l'essence. Les modalités du versement du FTE sont établies par le biais
d'ententes entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux, et
ce fonds a été créé en 2005.
• (21 h 40) •
Il y a aussi la Société de financement des
infrastructures locales, la SOFIL, qui relève du ministère des Finances... du
ministre des Finances, en fait, qui a été créée en 2004, afin de recevoir les
versements du fédéral issus du FTE, de ce fonds-là. Il y a l'entente
Canada-Québec 2014-2023 concernant le transfert des crédits, issue du FTE, qui
a été signée le 23 juin 2014. Cette entente-là est valide pour une
période de 10 ans, soit jusqu'en 2024. Toutefois, sa mise en oeuvre
s'effectue selon deux périodes de cinq ans. Au Québec, depuis 2006, les sommes
issues du FTE sont appariées à une contribution du gouvernement du Québec pour
constituer, ensemble, le Programme de la taxe sur l'essence et de la
contribution du Québec, la <TECQ...
M. Thouin : ...toutefois, sa
mise en oeuvre s'effectue selon deux périodes de cinq ans. Au
Québec,
depuis 2006, les sommes issues du FTE sont appareillées à une contribution du
gouvernement
du Québec pour constituer ensemble le Programme de la taxe sur l'essence et de
la contribution du Québec, la >TECQ. L'enveloppe d'aide se divise :
29 % contribution du Québec et 71 % contribution du Canada. Donc, le
FTE, contribution du Québec, tout ça ensemble fait le 100 % qu'est le
programme de la TECQ.
Les sommes de la T-E-C-Q, la TECQ, sont
transférées aux municipalités du Québec pour leurs infrastructures d'eau
potable, d'eaux usées, de voirie locale, mais la réalisation des travaux
admissibles doit respecter un ordre de priorités. On ne peut pas faire ce qu'on
veut. On ne peut pas prendre de l'argent de la TECQ puis faire du pavage, il y
a un ordre de priorités, et l'ordre, c'est le suivant : donc, d'abord, le
point un, il faut voir à l'installation, la mise aux normes et à niveau des
équipements d'eau potable et d'assainissement des eaux usées. Quand ça, c'est
fait, la deuxième option, c'est les études visant à améliorer la connaissance
des infrastructures municipales. Troisième option : le renouvellement des
conduites d'eau potable et d'égout. Et finalement, quand tout ça est fait,
bien, on peut se servir de ces sous-là pour faire de la voirie locale, des
infrastructures reliées à la gestion des matières résiduelles, les travaux
d'amélioration énergétique des bâtiments et les infrastructures municipales à
vocation culturelle, communautaire, sportive ou de loisir.
D'ailleurs, pour plus de souplesse, chaque
municipalité peut maintenant utiliser 20 % de son enveloppe pour réaliser
les travaux admissibles de son choix, sans tenir compte de l'ordre de priorités.
Donc, quand on reçoit notre enveloppe prévue de la TECQ, évidemment on doit
suivre l'ordre de priorisation que je vous ai nommé il y a quelques instants,
mais il y a un 20 % qu'on peut tout de suite mettre dans le projet qui
nous convient, évidemment dans cette liste-là.
La TECQ 2014-2018, pour la petite
histoire, qui découle, comme je disais, de l'entente Canada-Québec, les
municipalités se sont partagé 1 891 000 000 $ d'aide
fédérale pour les cinq premières années, soit 378 millions par année. En incluant
la part du Québec, le montant d'aide s'est élevé à 2 millions...
2 671 000 000 $, soit 534 millions par année,
évidemment pour l'ensemble des municipalités du Québec.
Les modalités de ce programme ont été
déterminées avec les associations municipales. Au 31 décembre 2018,
il y a 1 114 municipalités qui avaient déposé une programmation de
travaux qui totalisaient, donc, le 2 millions... 2 067 000 000...
2 670... voyons! pardon, on recommence ça, 2 670 000 000 $,
et la majorité des municipalités ont réalisé tous leurs travaux, mais certaines
municipalités doivent mener à terme leurs travaux en 2019. Selon les modalités
adoptées en 2014, les municipalités avaient jusqu'au 31 décembre 2018
pour réaliser leurs travaux. Toutefois, le ministère des Affaires municipales
et de l'Habitation a procédé en 2018 à une modification des modalités afin
d'accorder une année supplémentaire et ainsi permettre aux municipalités
retardataires de terminer leurs travaux au plus tard le 31 décembre 2019.
Les municipalités de... Maintenant,
comment cet argent-là est distribué dans les municipalités? Il y avait avant et
maintenant. Avant, les municipalités, donc, de 6 500 habitants et
plus ont reçu une somme de 289,39 $ par personne, selon le décret de la population
en vigueur depuis le 1er janvier 2014. Quant aux municipalités de
moins de 6 500 habitants, donc, elles, elles avaient droit à un
montant forfaitaire, d'abord, de 427 500 $ plus une somme de
226,13 $ par personne, toujours selon le décret de la population en vigueur
depuis le 1er janvier 2014.
Parlons d'avenir, la TECQ 2019-2023.
Donc, le Fonds de la taxe sur l'essence, le FTE, permet, comme je le disais, au
gouvernement du Québec de bénéficier de sommes additionnelles dans le but
d'assurer aux municipalités et aux organismes municipaux un financement stable,
prévisible et à long terme, principalement pour leurs infrastructures d'eau.
L'enveloppe prévue pour la TECQ 2019-2023 est de 2,9 milliards de
dollars. Elle est supérieure de quelque 230 millions à l'enveloppe 2014-2018.
Le fédéral a confirmé en août 2018 les montants alloués au Québec pour la
période 2019 à 2023. Pour la TECQ 2019-2023, un montant de
2 055 millions, donc 2 055 000 000 $, proviendra
du FTE, et une contribution additionnelle du Québec de 847,6 millions
viendra compléter l'enveloppe totale de 2,9 milliards, tel que je viens de
le préciser un petit peu plus tôt.
<Les modalités de la TECQ pour la
période de 2019 à 2023 seront annoncées sous peu. Elles devraient être
semblables à celles de la TECQ 2014‑2018, et l'admissibilité des travaux a
débuté...
M. Thouin : ...compléter
l'enveloppe
totale de 2,9
milliards, tel que je viens de le préciser
un
petit peu plus tôt.
>Les modalités de la TECQ pour
la période de 2019 à 2023 seront annoncées sous peu. Elles devraient être
semblables à celles de la TECQ 2014-2018, et l'admissibilité des travaux a
débuté déjà, depuis le 1er janvier 2019. Les modalités de la TECQ
pour la période 2019-2023 seront annoncées dès qu'elles auront été
adoptées par le Conseil des ministres. Il est prévu que cette adoption ait lieu
ce printemps.
Le 18 décembre 2018, la ministre
des Affaires municipales et de l'Habitation a toutefois confirmé à la FQM et à
l'Union des municipalités du Québec, à l'UMQ, les formules qui seront utilisées
pour le partage des fonds entre les municipalités. Je vous ai donné les
formules pour la période précédente. Voici maintenant, pas beaucoup de
changements, on est là. Donc, pour les municipalités de 6 500 habitants
et plus, donc, ce sera une somme de 302,96 $ qui sera allouée par personne.
Pour les municipalités de moins de 6 500 habitants, il y aura un
montant forfaitaire de 498 000 $ qui sera alloué par municipalité,
plus une somme de 226,98 $ par personne. Cette formule de partage est identique
à celle utilisée pour la TECQ 2014-2018, mais avec des montants légèrement
supérieurs, l'enveloppe globale ayant été majorée.
Les municipalités ont demandé que les
bâtiments municipaux, que les barrages municipaux ainsi que les travaux en
régie soient rendus admissibles à la prochaine TECQ 2019-2023. Une lettre
du ministre des Finances a été transmise au gouvernement fédéral à ce sujet en
août dernier. La réponse, à la fin de février 2019, à cette lettre, signée
par le ministre fédéral de l'Infrastructure et des Collectivités, indique que
les demandes des municipalités ne sont pas reconnues admissibles par le
gouvernement fédéral et ne seront donc pas admissibles à la TECQ 2019-2023.
Seuls les travaux écoénergétiques sur les bâtiments municipaux, mais comme la
TECQ 2014-2018, seront reconnus par le gouvernement fédéral.
Plusieurs municipalités de ma
circonscription m'ont dit avoir adopté une ou des résolutions demandant au
ministre de l'Infrastructure et des Collectivités fédéral, évidemment, de rendre
admissibles les bâtiments municipaux, les barrages municipaux et les travaux en
régie. Je sais aussi qu'elles ont fait parvenir une lettre accompagnée de leurs
résolutions au ministre Champagne. Elles n'ont reçu aucune réponse positive à
leurs revendications de la part du ministre.
Pour certaines de ces municipalités,
l'admissibilité des bâtiments municipaux et des barrages municipaux est
primordiale. Tout comme pour nos écoles, ces infrastructures ont manqué au
cours des dernières années de travaux de réfection et d'entretien. Elles ne
sont plus à niveau. Pour les petites municipalités, les travaux de réfection
sont des charges très importantes pour leurs finances municipales, et toute
aide financière, peu importe sa source ou sa forme, est essentielle.
Des élus municipaux m'ont aussi interpelé
sur la possibilité d'ajouter un montant de 500 millions au montant déjà
prévu dans la TECQ. Lors du dépôt du dernier budget fédéral, il a été annoncé
qu'une somme de 500 millions serait ajoutée aux sommes prévues pour les
municipalités. Il y a beaucoup de questionnements chez les maires et les
conseillers municipaux. Est-ce que cette somme servira à financer le troisième
lien de Québec ou est-ce qu'elle sera versée à la TECQ au bénéfice des
municipalités?
Les municipalités de ma région sont aussi
à la recherche d'aide financière afin de faciliter et d'améliorer les
branchements à Internet haute vitesse. Aucun programme à votre ministère, Mme
la ministre des Affaires municipales et de l'Habitation, ne semble disponible
pour soutenir ces dernières. Pourtant, notre gouvernement a pris un engagement
de brancher les familles du Québec au réseau à haute vitesse.
Donc, ma question est la suivante, et
c'est en deux temps : D'abord, peut-on espérer que la TECQ 2019-2023 puisse
soutenir ce type de travaux? Et de plus j'aimerais que la ministre des Affaires
municipales et de l'Habitation puisse nous expliquer où en sont les
négociations avec le gouvernement fédéral et quand les montants provenant de la
TECQ pourront être connus des municipalités. Merci.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Mme la ministre.
• (21 h 50) •
Mme Laforest : Merci. Je
remercie mon collègue pour cette question, puis cette question-là est vraiment
sensible pour moi parce que, depuis le début, depuis le début, j'ai justement
des rencontres avec le ministre fédéral, François-Philippe Champagne, mes <demandes
n'ont jamais changé, n'ont jamais cessé...
Mme Laforest : Je remercie
mon collègue pour cette question, puis cette question-là est
vraiment
sensible pour moi parce que depuis le début, depuis le début j'ai justement des
rencontres avec le ministre fédéral, François-Philippe Champagne. Mes >demandes
n'ont jamais changé, n'ont jamais cessé. Pas plus tard qu'aujourd'hui, il y a
une autre lettre qui est partie au ministre François-Philippe Champagne, parce
qu'au niveau des modalités on veut vraiment... on veut que ce soit accepté
parce que, vous le dites, c'est vrai, je peux vous le confirmer, on a eu
au-dessus de 350 résolutions des municipalités, qui sont très déçues parce
que le fédéral a changé ses modalités.
Alors, ceci étant dit, dans les nouvelles
modalités, on dit qu'on va accepter la réfection de certains barrages, on va
donner la... ce n'est pas encore sûr, on va donner également la possibilité
d'avoir un montant pour... le montant est fait pour des... Internet haute
vitesse, ça, on nous a parlé de ça aussi. Par contre, les entrepôts municipaux,
les casernes, les compagnies, on ne pourrait plus. Alors, c'est vraiment dans
ma démarche insistante de continuer à essayer d'avoir ces possibilités-là avec
la TECQ.
On nous dit : On vous donne des
montants de plus, alors vous ne devriez pas être déçus, mais ce n'est pas ça
qu'on veut. On veut justement que les municipalités puissent avoir ce qu'elles
avaient comme les conditions étaient. Parce qu'on nous présente plusieurs
possibilités puis on veut vraiment statuer sur les conditions de la TECQ pour
que, justement rendu... On est rendu au mois d'avril, là, et depuis le mois de
janvier qu'on a des rencontres, on a des demandes, puis on n'a pas la réponse
qu'on attend à avoir. C'est certain qu'il va falloir qu'on ait les réponses le
plus rapidement possible. Vous le dites, les municipalités sont inquiètes, puis
je suis d'accord, c'est vrai.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Il vous reste une minute.
Mme Laforest : Puis, à ce
niveau-là, tu sais, on va essayer… on va continuer avec notre lettre qu'on
envoie encore au ministre François-Philippe Champagne puis on espère que,
justement, on va avoir une réponse finalement positive par rapport aux
modalités de la TECQ. C'est vraiment un besoin pour toutes les municipalités, c'est
un besoin chez nous. On ne sait pas pourquoi ça changerait comme ça, on n'est
pas d'accord du tout. Alors, on attend quand même, on a bon espoir que ça
puisse rester comme c'était.
La Présidente (Mme Dansereau) :
...il reste 23 secondes.
M. Thouin : Pour
23 secondes, donc, Mme la ministre, juste être sûr que j'ai bien compris, ce
que vous me dites, c'est que les barrages municipaux, ce n'est pas
accessible...
Mme Laforest : Non, les
barrages...
M. Thouin : ...mais l'Internet
haute vitesse, il pourrait...
Mme Laforest : Les barrages,
ce n'est pas accessible, mais c'est parce que, dans nos discussions, on nous a
présenté tellement de possibilités que, là, on a dit : Maintenant… Puis
ça, on parlait : Ah! peut-être que, les barrages, on pourrait. Non, on ne
peut pas les barrages non plus. Mais maintenant il faut...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci, Mme la ministre.
Mme Laforest : ...oui,
Internet haute vitesse, mais maintenant il faut savoir où on va...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci.
Mme Laforest : ...puis on veut
une réponse positive. Merci.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Je cède maintenant la parole à la députée de Vaudreuil pour 17 min 55 s.
Mme Nichols : Parfait. Très
bien. Merci, Mme la Présidente. Je vais continuer sur le sujet du Programme
TECQ puis je vais essayer de le libeller correctement, là, mais je trouve ça
désolant d'apprendre... de voir qu'on fait des demandes... On a fait des
demandes préalables à la présente commission, à la demande n° 32,
on demande de fournir tout échange entre le gouvernement fédéral et le gouvernement
du Québec au sujet du renouvellement du programme, on demande s'il y a eu des
lettres, s'il y a eu des échanges, puis on nous répond : «Cette question n'est
pas pertinente à l'étude des crédits.» Mais, si ce n'est pas pertinent, là, le
député de Rousseau vient de faire 16 minutes sur le sujet, 16 minutes
de son bloc sur le sujet du TECQ. Moi, je trouve que c'est super pertinent de
parler du Programme TECQ, j'ai appris plein de choses, j'ai appris qu'il y a eu
des lettres, des échanges, des communications. J'ai appris plein de choses, je
trouve ça pertinent de vous entendre, mais je trouve ça désolant qu'on ne
prenne pas le temps de nous les transmettre, ces informations-là, quand on le
demande. On se prépare pour l'étude des crédits, on se prépare. Moi, je les ai
préparées, mes questions. Ça fait trois jours que je travaille, que je les
refignole en fonction des autres commissions que j'entends, en fait. Puis après
ça on nous dit : La transparence, hein, on n'est pas... on est transparent.
Mais «on est transparent»…. Je trouve ça... Puis, tu sais, je ne le reproche
pas... En tout cas, je dirais : Si le chapeau te fait, mets-le, là, c'est
l'expression qu'on utilise chez nous, là, mais j'en ai, moi aussi, des
questions relativement au Programme TECQ.
J'aimerais apporter à la ministre le fait
que le gouvernement fédéral a proposé une nouvelle formule du partage des coûts
pour les projets d'entente bilatérale. <Le gouvernement fédéral publie,
là, l'information, là, vous pouvez voir, là, sur...
Mme Nichols : ...j'aimerais
apporter à la
ministre le fait que le
gouvernement fédéral a
proposé une nouvelle formule du partage des coûts pour les projets d'entente
bilatérale. >Le gouvernement fédéral publie, là, l'information, là, vous
pouvez voir, là, sur infrastructure.gc.ca, entre autres la contribution du Canada,
que je trouvais intéressante puis que je trouvais super le fun, puis je
trouvais même que c'était un beau gain pour les petites municipalités, c'est
qu'on disait que la contribution du Canada pouvait atteindre jusqu'à 60 %
d'aide financière pour les municipalités de 5 000 habitants et moins.
Évidemment, là, j'ai appris dans le bloc de 16 minutes du député de
Rousseau que les pourcentages étaient déjà établis puis que c'était pour être
les mêmes que dans le programme 2014-2018. Mais je trouvais que c'était
vraiment un beau gain pour les petites municipalités du Québec. Vous les
connaissez, là, vous êtes des gens des régions, vous le dites partout, que vous
êtes du monde des régions. Bien, ça, là, c'est souvent pour les régions qui
sont justement en milieu dévitalisé. 60 %, donc, c'est 33 %
provincial, 7 % municipal.
Il y a des ministres qui se promènent, du
gouvernement, qui rencontrent des municipalités puis qui soutiennent que le
partage favorisé par Québec sera 20-20-20. Bon, ça se peut, maintenant, là, on
peut le confirmer, mais, encore là, je me demande... Tu sais, je comprends, je
comprends, là, l'intervention, je comprends que tout est peut-être déjà canné,
mais ma question, c'était à la ministre, je me demandais : Est-ce qu'on
entend enlever cet avantage-là aux petites municipalités de 500 habitants
et moins? Est-ce qu'on entend se déresponsabiliser, couper cet oxygène qui
vient du fédéral pour les petites municipalités?
Puis, relativement aux correspondances
dont faisait... dont a parlé le député de Rousseau, j'imagine que vous en avez
sûrement une copie. Bien, je demanderais à Mme la ministre si c'est possible de
déposer les différents documents.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Vous avez
terminé?
Mme Nichols : Oui.
Mme Laforest : Oui. O.K. En
fait, c'est parce qu'il y a deux choses. On peut demander les documents pour
les crédits, mais il faut faire la demande à l'accès à l'information. Je ne
sais pas si vous l'avez fait parce que... Vous l'avez fait, puis on ne vous les
a pas envoyés?
Mme Nichols : Oui. Il y en a
une, on a fait une... oui, on a fait... voyons! Je m'excuse. On a fait une
demande, on a reçu votre lettre écrite du 28 janvier que vous avez rédigée à
votre homologue, là, à François-Philippe Champagne, et dans laquelle vous
faisiez écho à une communication du prédécesseur du 22 août 2018. Ça
fait que, oui, oui, oui, on connaît bien la procédure, on avait...
Mme Laforest : Vous l'avez eue,
en fait? O.K.
Mme Nichols : Bien, j'ai une
correspondance.
Mme Laforest : Mais peut-être
parce que, là, vous avez fait votre demande, on l'a envoyée, celle qui avait
été envoyée à ce moment-là, mais les autres, il faut refaire des demandes à ce
moment-là, d'autres demandes d'accès...
Mme Nichols : ...lettre qui a
été rendue publique parce qu'il y avait une demande. Donc, en fait, si vous voulez
prendre l'engagement de la déposer, ça va me convenir. Moi, je vous demande de
répondre relativement...
Mme Laforest : On prend
l'engagement de la déposer, sans problème, là, c'est certain.
Mme Nichols : Très bien.
Merci. Très bien. Merci. Et je me demandais, je reviens, là, aux avantages, là,
dans le partage, là, quand le fédéral, là, parlait d'un partage de 60 %
pour une population de moins de 5 000 habitants, qu'est-ce que vous
en pensiez.
Mme Laforest : Je vais,
justement, laisser ma parole à mon sous-ministre.
Mme Nichols : Consentement.
Mme Laforest : Frédéric... Est-ce
qu'il y a un consentement? Oui.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui, consentement.
M. Guay
(Frédéric) : Oui, bonjour. Frédéric Guay, sous-ministre
adjoint... sous-ministre en titre, excusez-moi.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Guay
(Frédéric) : Mon ancienne vie qui parle, il n'y a pas si
longtemps.
L'Entente bilatérale intégrée, Mme la
députée, c'est une entente de 7,5 milliards de dollars qui a été signée
entre le gouvernement du Québec et le gouvernement du Canada. Et, dans cette
entente-là, il y a un volet qui s'appelle Infrastructure verte, dans lequel il
y a 1,8 milliard de dollars d'argent fédéral qui a été envoyé au
gouvernement du Québec, et le gouvernement du Québec, par le secrétaire du
Conseil du trésor, a réparti ces sommes-là dans différents ministères, au
gouvernement du Québec, en fonction de leurs missions respectives. Aux Affaires
municipales, il y a un montant, là, de l'ordre de 750 millions de dollars
qui serait imputé au ministère des Affaires municipales pour des projets dans
l'eau potable et l'eau usée. Et, dans ce volet-là, la contribution du
gouvernement fédéral est de 40 % pour les projets municipaux, O.K.?
Dans le volet dans lequel vous parlez,
soit jusqu'à 60 %, c'est un volet pour des programmes qui ne relèveront
pas du ministère des Affaires municipales. Donc, ça va être dans un autre
ministère. Je ne sais pas par coeur quel ministère va avoir la responsabilité
de ce volet-là, mais je ne peux pas vous en parler vraiment parce que ce n'est
pas une responsabilité qui va être aux Affaires municipales.
• (22 heures) •
Mme Nichols : Je comprends
qu'il y a une partie qui est de compétence fédérale, là, mais, au fédéral,
c'est vraiment indiqué que c'est le <volet des infrastructures...
>
22 h (version révisée)
M. Guay (Frédéric) :
…programmes qui ne relèveront pas du ministère des Affaires municipales. Donc,
ça va être dans un autre ministère. Je ne sais pas par cœur quel ministère va
avoir la responsabilité de ce volet-là, mais je ne peux pas vous en parler vraiment
parce que ce n'est pas une responsabilité qui va être aux Affaires municipales.
Mme Nichols : Je
comprends que c'est de… je comprends qu'il y a une partie qui est de compétence
fédérale, là, mais au fédéral c'est vraiment indiqué que c'est le volet des
infrastructures des collectivités rurales.
M. Guay (Frédéric) :
Est-ce que je peux poursuivre, madame?
La Présidente
(Mme Dansereau) : Oui… monsieur.
M. Guay (Frédéric) :
Oui. Oui, justement, c'est que je vous disais. Pour ce volet-là, madame, qui
est une espèce de sous-volet du programme, il ne relève pas du ministère des
Affaires municipales. De mémoire, là, c'est… Est-ce qu'il y a quelqu'un qui
peut m'aider sur… quel ministère? On me souffle à l'oreille que ce serait le
ministère du Développement économique qui serait responsable de ce volet-là.
Mme Nichols : C'est très
bien. En fait, je voulais réitérer l'importance d'aider, entre autres, les régions
dévitalisées. Je pense que ce programme-là… je vous laisse transmettre à vos
collègues ministres, peut-être, toute l'importance de la répartition.
J'avais terminé le… là, je suis allée sur
le bloc pour faire du pouce… Pardon?
La Présidente
(Mme Dansereau) : Mme la députée, j'aimerais que la lettre que la
ministre s'est engagée à transmettre soit déposée aux membres de la commission.
Mme Nichols : Merci, Mme
la Présidente. Il y avait un engagement, là, à cet effet-là.
Mme Laforest : …problème.
Mme Nichols : Très bien,
merci. Alors, j'avais fait… j'ai fait un peu de pouce, là, sur… j'ai continué…
enfin, le dossier du… c'est venu me chercher un petit peu. Mais j'avais fini le
bloc précédent en parlant des irritants de la CMM, alors je vais peut-être
juste finir sur ce dossier-là.
J'ai parlé du dossier de l'hôpital, et le
dossier de l'hôpital Vaudreuil-Soulanges, en fait, c'est un dossier, là,
vraiment d'importance pour la région, tant Vaudreuil-Soulanges, c'est une population…
on le sait, là, c'est une… on est dans des comtés en explosion démographique,
et il y a des besoins, en fait. Les infrastructures ne suivent pas. Le besoin
de l'hôpital a été confirmé à maintes et maintes reprises.
Et, quand votre gouvernement est arrivé au
pouvoir, on a eu chaud parce qu'il y a eu… ils ont décidé de changer de
terrain. Et ça, c'était suite à l'avis de la CMM à un avis défavorable, là,
relativement au choix de terrain. Donc, c'est sûr que la ministre de la Santé a
dit : Wo! On va regarder… il y a un avis défavorable de CMM, on va
regarder pour relocaliser sur un terrain ailleurs dans Vaudreuil et dans
Soulanges. Aïe! Ça a eu l'effet d'une bombe, autant dans le comté de Vaudreuil
que dans le comté de Soulanges. Il a fallu prendre des mesures pour expliquer
que c'est un terrain qui avait… ça fait dix ans, là, qu'on travaille ce
dossier-là, là, donc vous comprendrez toute l'importance et la sensibilité
aussi pour nos citoyens. Mais finalement il y a eu des rencontres, il y a eu des
rencontres dans notre comté. Puis je l'ai déjà soulevé, moi, la… vous avez pu
remarquer, là, mais, moi, la transparence, là, c'est… ça me… c'est quelque
chose qui me fatigue, puis il y a eu des rencontres
dans — possessive, là — dans mon comté, dans le comté de
Vaudreuil, où il y a eu des clauses confidentialité qui ont été signées par mon
préfet pour ne pas que… en fait, pour ne pas que l'information ne vienne à nos
oreilles. Je trouve ça quand même plate.
Moi, ce genre de dossiers là, je pense que
c'est des dossiers d'importance, c'est des dossiers où on devrait collaborer
ensemble parce que l'objectif, c'est de donner un service, puis ici c'est un
service, c'est un soin de santé à la population. Il y avait déjà beaucoup de
travail qui a été fait. C'est un terrain qui a été choisi de consensus avec les
23 maires de la municipalité régionale de comté Vaudreuil-Soulanges.
Je me demandais… Suite, justement, à
l'émission de cet avis défavorable de la CMM, parce qu'il faut comprendre que
la CMM a des critères, puis nous on est le poumon vert de Montréal, donc la CMM
titille toujours un peu quand c'est le temps de faire des choses qui… même pas
sur son territoire. Alors, dans ce dossier-là, je me demandais, Mme la
ministre, c'est quoi, la solution? Quelle est la solution suite à cet avis
défavorable de la CMM pour que le dossier de l'hôpital puisse suivre son cours,
puisse voir le jour?
La Présidente
(Mme Dansereau) : Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien, moi,
je pense que… Là, c'est certain que c'est le ministère de la Santé, ça, vous
êtes tout à fait au courant. Il y a eu la question de la CPTAQ qui était dans
le dossier avec la CMM.
Ceci étant dit, moi, je vais reprendre
aussi quelque chose, parce que vous dites à quelques reprises «transparence,
transparence»… juste pour revenir, je vais prendre… je vais faire une
parenthèse. Les demandes d'accès à l'information, quand vous les avez faites,
on les a données, sauf qu'il y a eu d'autres communications. Il aurait juste
fallu refaire une demande. Mais toutes les demandes d'accès à l'information,
dans le futur, que vous allez faire au bon moment, on va tout vous envoyer avec
plaisir. Parce qu'on n'est surtout pas un ministère qui retient l'information,
puis je veux vraiment, en tout respect pour toute l'équipe qui travaille avec
moi, si on est un ministère transparent… on l'est vraiment, et je vous le
garantis. Ça fait que ça, à ce moment-ci, c'est dit…
Mme Nichols : …je ne veux
pas qu'on perde trop de temps là-dessus non plus, là, puis je comprends votre
justification, mais ça aurait pu être transmis dans le cadre des études de
crédits, dans le cadre du cahier de crédits, là. Ça ne date pas quand même de
six mois, là, les demandes de renseignements particuliers.
Une voix
: Non, mais là
c'est parce qu'on parle d'échanges…
Mme Laforest : ...on l'est vraiment,
et je vous le garantis. Ça fait que, ça, à ce moment-ci, c'est dit...
Mme Nichols : ...je ne veux
pas qu'on perde trop de temps là-dessus non plus, là, puis je comprends votre justification,
mais ça aurait pu être transmis dans le cadre des études de crédits, dans le
cadre du cahier de crédits, là. Ça ne date pas quand même de six mois, là, les
demandes de renseignements particuliers.
Mme Laforest : Non, mais là, c'est
parce qu'on parle d'échange aussi, de conditions...
Mme Nichols : Oui, oui, de...
Mme Laforest : C'est une autre
chose. En tout cas, ceci étant dit, on va travailler avec transparence dans le
futur. Puis au niveau justement... ce n'est pas mon dossier, vous le savez,
c'est le dossier de ma collègue à la Santé, là, le dossier de l'hôpital
Vaudreuil-Soulanges. Ceci étant dit, on a eu des demandes justement de la
CPTAQ, et c'est pour ça... et de la CMM, et c'est pour ça qu'on a voulu réévaluer
le dossier. Je vais laisser le dossier à ma collègue. Le dossier est quand
même... Vous savez où il est rendu. Mais je ne peux pas parler en son nom, je
vais y aller en tout respect. Puis j'entends toutes vos demandes pour la CMM,
j'ai tout à fait entendu, je suis tout à fait au courant, et soyez sans
crainte, on a des discussions. Quand on aura des discussions avec la CMM, on
essaiera justement de voir à ce que toutes les parties soient concernées,
soient justement impliquées dans les dossiers. Mais j'ai tout à fait compris
votre message pour la CMM, ne soyez pas inquiète.
Mme Nichols : Merci, Mme la
ministre. J'apprécie énormément le mode collaboration.
Mme Laforest : Il est très
transparent, ça, c'est certain.
Mme Nichols : Oui, mais
j'apprécie le mode collaboration aussi, là.
Mme Laforest : Merci.
Mme Nichols : Tu sais, quand
ça touche un comté en particulier, peu importe les allégeances politiques, je
pense que ça va de soi d'informer le député du comté. En fait, c'est une façon
de fonctionner qui habituellement a toujours beaucoup de succès.
Il ne me reste pas grand temps, il me
reste peut-être... moins que cinq minutes.
La Présidente (Mme Dansereau) :
...min 36 s.
Mme Nichols : Bon, la gardienne
du temps. Alors, bien, très rapidement, l'encadrement du cannabis dans les
municipalités, encore là, on parle de... on remet en question un principe qui
est super important pour les villes qui est l'autonomie municipale. Dans votre
projet de loi n° 2, qui va sûrement être adopté, le gouvernement lui-même
décrète l'interdiction de consommation du cannabis dans les lieux publics,
alors que les municipalités ont habituellement toute la latitude pour juger de
leur situation particulière et prendre les décisions.
J'insiste beaucoup sur l'autonomie des
villes. Je pense vraiment que nos élus, bon, O.K., on va dire qu'il y a eu des
cas quand même un peu particuliers, là, mais la plupart de nos élus sont des
gens de terrain. Ce sont des gens... ce sont... je regarde les collègues, là,
qui ont été maires, là, souvent on dit qu'on est sur le plancher des vaches, ça
fait que les gens, les élus connaissent bien leur milieu. Les élus sont bien
impliqués, et, je pense, d'où l'importance de respecter l'autonomie des villes.
L'UMQ en a fait... L'UMQ en a parlé dans
son mémoire, la FQM en a parlé dans son mémoire, je ne vais pas les citer parce
qu'il ne me reste pas grand temps, mais cela m'amène à me demander quelle
importance vous accordez à ce principe d'autonomie municipale et est-ce que
vous allez intervenir auprès de votre collègue ministre qui, dans son projet de
loi n° 2, vient un peu couper ces pouvoirs-là des villes.
Et, en même temps, je veux poursuivre
rapidement sur l'échange des sommes qui sont consenties aux municipalités pour
faire face aux besoins causés par la légalisation du cannabis. Il est prévu
dans la loi, toujours en vigueur, qu'il y a une aide financière qui est versée
aux municipalités, et les municipalités nous ont informés d'ailleurs, là, qu'au
début de mois de mars ou à la mi-mars, là, ils ont des sommes qui leur ont été
versées. Mais ce qu'on a pu lire dans les médias aussi, c'est qu'il y a
plusieurs maires qui ont haussé les sourcils parce qu'ils trouvaient que la
lettre qui accompagnait, bien, ils ont... qui accompagnait... je suis sûre que
vous l'avez lu aussi, là, dans les journaux, là, ils avaient l'impression
d'être un peu à la petite école parce qu'on leur disait : Bien, on vous
donne un montant d'argent, on vous demande une reddition de comptes... ça,
c'est correct, je pense que les élus municipaux sont habitués de faire de la
reddition de comptes quand on leur donne un montant d'argent, mais ici on
s'inquiétait un peu plus de la charge administratif, surtout pour les plus
petites municipalités, les plus petites localités. Et ma dernière peut-être
question, là, pour finir sur l'encadrement du cannabis, bien, les villes
craignent également que les sommes ne soient pas au rendez-vous parce que c'est
clairement indiqué que c'est des montants qui se seront pas récurrents, et il
n'y a rien qui était prévu non plus dans les correspondances du gouvernement ou
dans les communications du gouvernement, là, qui disaient que les sommes seront
disponibles année après année.
• (22 h 10) •
Mais je soumets à votre attention, je suis
certaine que vous le savez, que, pour les villes, c'est une charge
supplémentaire d'avoir à légiférer autour de la légalisation du cannabis, mais
surtout de faire respecter la loi qui engendre des dépenses supplémentaires tant
au niveau de la sécurité publique...
Mme Nichols : ...mais je
soumets à votre attention, puis je suis certaine que vous le savez, que pour
les villes, c'est une charge supplémentaire d'avoir à légiférer autour de la législation
du cannabis, mais surtout, de faire respecter la loi, qui engendre des dépenses
supplémentaires tant au niveau de la sécurité publique, de la formation des
policiers, et tout ça. Alors, j'aimerais vous entendre sur l'autonomie des
villes, sur les sommes, et est-ce que les sommes seront récurrentes?
Mme Laforest : En fait,
l'autonomie des villes, je peux vous rassurer, là, je crois vraiment à
l'autonomie des municipalités. Ne soyez vraiment pas inquiète pour ça. Ce n'est
pas une question du tout de non-confiance, on n'est pas là du tout, du tout.
Ceci étant dit, bien, lorsqu'il y a une aide financière, bien, c'est vraiment
habituel d'avoir une reddition de comptes. Écoutez, on s'entend que c'est quand
même des fonds publics, hein? Pour... Nous, on croit vraiment à une saine
gestion publique, puis c'est normal, quand on donne des sommes quelconques,
qu'on demande une certaine reddition de comptes. On est un gouvernement, quand
vous parlez de transparence... et aussi, ceci étant dit, les montants qui ont
été donnés pour le cannabis, bien, on dit juste que les montants non utilisés,
nous les retourner, parce que le cannabis, ça a été comme... c'est arrivé comme
ça. On travaille dans ce sens-là. Mon collègue, d'ailleurs, M. le ministre
délégué à la Santé, est en commission parlementaire justement...
La Présidente (Mme Dansereau) :
...Mme la ministre.
Mme Laforest : Alors, toute la
modalité de la loi est... va continuer à être travaillée avec mon collègue
Lionel Carmant.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Je donnerais maintenant la parole à la députée de Saint-François pour 14
min et 50 s.
Mme
Hébert
:
Merci, Mme la Présidente. Mme la ministre, nous sommes vraiment sur la même
longueur d'onde ce soir. Vous avez parlé des aînés un petit peu plus tôt; donc,
c'est un sujet d'actualité qui est important pour notre société. Donc, je me
permets d'élaborer un petit peu plus sur cet enjeu. Donc, Mme la Présidente, je
tiens à affirmer toute ma reconnaissance aux générations qui ont précédé la
mienne, tous ces bâtisseurs qui ont sacrifié leur temps et souvent leur santé
pour faire du Québec la belle province que l'on connaît. Aujourd'hui, il nous
appartient de leur rendre hommage, non seulement en paroles, mais aussi dans
nos gestes. Une de mes grandes préoccupations, Mme la Présidente, est de
m'assurer que tous nos aînés puissent vivre leur bel âge au sein de nos communautés,
parmi leurs enfants et leurs petits-enfants. J'ai trop souvent été témoin de
situations crève-coeur où des personnes âgées étaient obligées de quitter leur
milieu suite à la fermeture de leur résidence. On peut très aisément comprendre
que les emplois du temps complètement fous des familles québécoises et des
proches aidants rendent nécessaire une offre abondante de places d'hébergement
adaptées aux besoins spécifiques des aînés. C'est incontournable : les
résidences pour personnes aînées font partie des moyens qu'il faut mettre à la
disposition des Québécois et des Québécoises. Or, Mme la Présidente, vous
savez, ce genre de problématique là ne peut pas être gérée d'en haut; elle ne
peut pas être gérée loin des gens, hors de leur milieu de vie. Je suis
personnellement une grande adepte du principe de subsidiarité. J'ai de la
misère à le dire, mais je crois que les décisions sont mieux prises et sont
meilleures lorsqu'elles le sont auprès des enjeux qui touchent directement les
gens.
Aussi, les municipalités ont certainement
un grand rôle à jouer dans une approche de services aux aînés qui tienne
vraiment compte de leurs préoccupations. Mme la Présidente, je n'ai jamais
rencontré une personne aînée qui m'ait dit : Moi, quand je serai vieille,
je veux partir de mon village, je veux quitter ma maison, je ne veux plus voir
mes enfants puis ma famille. Non, Mme la Présidente. Ce que j'entends, c'est
plutôt : Je veux rester chez moi, je veux cultiver mon potager, je veux
recevoir ma grande famille et je veux aller boire un café avec mes amis, avec
les réseaux que j'ai développés dans mon milieu de vie.
Vous savez, je suis une femme des régions.
Je viens de la belle région de l'Estrie. Vous aussi d'ailleurs, Mme la
ministre, vous venez de la belle région du Saguenay—Lac-Saint-Jean. L'Institut
de la statistique du Québec évalue que les aînés représenteront près de
30 % de la population de votre belle région, Mme la ministre, en 2026.
30 %; ce n'est pas rien. 30 %, c'est aussi autant de gens qui doivent
continuer à participer à la vitalité de nos milieux. Si les jeunes sont
importants pour assurer l'avenir et la relève de nos villages, de nos villes,
de nos municipalités, les personnes aînées sont des atouts pour les garder et
les attirer. Une grand-mère qui prend soin de ses petits-enfants, un menuisier
qui enseigne à un jeune les secrets de son métier, l'agriculteur chevronné qui
transmet ses connaissances à une nouvelle génération : bref, je n'ai pas
besoin de vous...
Mme
Hébert
:
…de nos municipalités, les personnes aînées sont des atouts pour les garder et
les attirer. Une grand-mère qui prend soin de ses petits-enfants, un menuisier
qui enseigne à un jeune les secrets de son métier, l'agriculteur chevronné qui
transmet ses connaissances à une nouvelle génération, bref, je n'ai pas besoin
de vous convaincre qu'un milieu en santé est un milieu diversifié. Ainsi, que
ce soit moi, chez moi à Sherbrooke, ou chez vous, Mme la ministre, à
Chicoutimi, nos villes et municipalités devront s'adapter au vieillissement de
la population et surtout devront s'assurer de maintenir les aînés dans leur
communauté. Ce n'est plus seulement un enjeu individuel, c'est aussi un enjeu
de vitalité et d'occupation du territoire québécois.
Alors, vous comprendrez que, quand je dis
s'adapter au vieillissement, c'est s'adapter aux demandes des personnes âgées,
c'est permettre que des résidences de petite taille se développent au coeur des
villages et, plus important encore, restent ouvertes au sein de ces villages.
Il ne faut plus qu'un événement bouleversant comme celui d'être obligé de
quitter sa maison devienne une tragédie. Mais, au-delà du logement, les besoins
de nos aaînés sont multiples. En particulier en ce qui a trait aux relations
avec les gouvernements. On le sait, le développement des nouvelles
technologies, la complexification des procédures administratives et la
paperasse, Mme la Présidente, sont autant d'obstacles qui privent trop souvent
nos aînés des services auxquels ils ont droit. Je sais, Mme la ministre, que
votre ministère touche à toutes sortes de facettes de la vie des citoyens et je
sais, parce que je commence à vous connaître, que, vous aussi, vous avez à
coeur d'améliorer le bien-être de tout le monde, dont ces pionniers à qui ont
doit tellement.
Bien que ce ne soit pas la mission
première de votre ministère, vous comprendrez avec moi qu'il est indispensable
qu'un ministère si proche des gens ne mette pas les préoccupations des aînés au
coeur de son action. Ainsi, je vous demande donc, Mme la ministre, comment
votre ministère s'attaquera-t-il aux enjeux relatifs au vieillissement de la
population dans nos municipalités, et plus particulièrement en région.
Mme Laforest : Merci.
Merci beaucoup pour la question. Très sensible, hein? Vous êtes très, très
démonstrative. Merci beaucoup. Alors, les personnes aînées, vous savez très
bien, vous avez très bien résumé, j'ai les personnes aînées à coeur.
D'ailleurs, on a eu une belle annonce cette semaine, hein? Une annonce pour le
centre d'assistance et d'accompagnement pour les plaintes pour les personnes
aînées, 3,2 millions. C'est merveilleux. On va les accompagner quand ils
ont des difficultés dans leur résidence ou encore pour rédiger un bail. On est
en train d'ailleurs de revoir comment, avec la Régie du bâtiment, on va revoir
le bail… la Régie du logement, comment on va revoir le bail pour une personne
aînée. Et également elle va pouvoir avoir une possibilité de conciliation et de
régler un litige avec visioconférence. On est en train de donner toutes les
possibilités pour les personnes aînées. Également, dans les petites
municipalités, dans notre projet de loi, on donne la possibilité à une
municipalité de donner jusqu'à 250 000 $ à une résidence pour
personnes aînées pour qu'elle puisse rester ouverte dans son village ou encore
dans sa municipalité. Je crois vraiment qu'on est très bien… on est très bien
démarré dans notre projet de loi. Je ne vois aucune complication qui ferait que
ça ne serait pas accepté. Tout le monde, on est d'accord. Et d'ailleurs, quand
on a fait l'annonce cette semaine avec la ministre des Aînés, Marguerite Blais,
nous avons eu vraiment plusieurs, plusieurs félicitations. C'est incroyable.
C'était une petite annonce, on l'a faite comme ça. C'était quand même un
montant respectable, mais pas trop élevé. Et la pluie de félicitations qu'on a
eue était vraiment impressionnante. Alors, ceci étant dit, merci pour vos
propos.
Qu'est-ce que je pourrais dire également?
Je crois vraiment qu'avec notre projet de loi on va éviter des fermetures dans
les résidences de personnes âgées. Également on aide les résidences de
personnes âgées pour subventionner au niveau des gicleurs. On est tout en train
de revoir avec la Régie du bâtiment. On est très bien partis. Puis notre
gouvernement a à coeur les personnes aînées. Mon chef l'a répété assez souvent.
Les personnes aînées, c'était essentiel pour lui. Alors, on continue dans ce
sens-là. Ça va bien aller. Merci beaucoup.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Oui, M. le député, la parole est à vous.
M. Poulin : …Beauce-Sud?
La Présidente
(Mme Dansereau) : Beauce-Sud? Oui.
M. Poulin : O.K. Parfait.
Il nous reste combien de temps, Mme la Présidente?
La Présidente
(Mme Dansereau) : 6 min 40 s.
M. Poulin : Six minutes.
Parfait. Je vous en laisse deux. Bien, voulez-vous y aller maintenant, M. le
député de Beauce-Nord?
Une voix
: …
M. Poulin : O.K. Parfait.
Une voix
: Deux, deux,
deux.
• (22 h 20) •
M. Poulin : Bien, il faut
en laisser un peu à Mme la ministre. Écoutez, je vais y aller à ma question
parce que, je pense, c'est hyper important….
M. Poulin : ...O.K. Parfait. Il
nous reste combien de temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Dansereau) :
6 min 40 s.
M. Poulin : Six minutes.
Parfait. Je vous en laisse deux. Mais voulez-vous y aller maintenant, M. le
député de Beauce-Nord? O.K. Parfait.
Une voix
: Deux, deux,
deux. Deux, deux, deux.
M. Poulin : Bien, il faut en laisser
un peu à Mme la ministre. Écoutez, je vais aller à ma question, parce que je
pense c'est...
Une voix
: ...
M. Poulin : ...non, mais je
souhaitais revenir sur les enjeux de ruralité parce qu'on a parlé du
Saguenay—Lac-Saint-Jean, puis je crois sincèrement que vous êtes l'une des
meilleures porte-parole pour les régions, et vous le faites, au Conseil des
ministres, de bon aloi. Mais j'ai été très inquiet, au courant des dernières
années, au niveau des institutions financières en région lorsqu'on a la
fermeture de guichet automatique. Desjardins est venu même ici, en commission
parlementaire, nous dire à peu près que ce n'était pas de nos affaires
lorsqu'il faisait le choix de fermer les guichets automatiques. Sauf que le
signal que l'on envoie aux plus petites municipalités, quand on décide de
fermer les institutions financières, c'est extrêmement inquiétant.
Et je pense que, comme gouvernement, même
si on ne veut pas se mêler de l'entreprise privée ou encore de Desjardins qui,
faut-il le rappeler, est une coopérative, il est important de créer toujours un
climat sur l'avenir des régions, sur l'avenir de la ruralité puis de parler à
nos institutions financières puis leur dire : C'est important de maintenir
des services de proximité, entre autres, pour nos aînés parce qu'on a
l'impression que tout se fait sur AccèsD, là, mais les guichets automatiques,
pour pouvoir faire vivre nos municipalités, c'est important. Et je pense qu'on
devrait, avec les municipalités, travailler davantage à des partenariats avec
les institutions financières, que le guichet automatique peut se retrouver dans
le hall d'entrée de la municipalité. C'est le cas qui a été fait, entre autres,
avec des banques pour s'assurer, exemple, que le guichet soit à l'entrée.
Alors, j'aimerais ça, Mme la ministre,
qu'on puisse s'assurer d'avoir des discussions intensives avec les institutions
financières, qu'ils comprennent leur rôle dans la survie des plus petites
municipalités, pour moi, ça en fait partie, c'est inévitable même.
Une voix
: ...
M. Poulin : Oui, il y a un
mandat qui se fait actuellement, mais, je veux dire, il y en a eu un la
dernière fois, puis il y en a eu un autre la dernière fois, là, ce n'est pas
nouveau à ce niveau-là. Alors, je pense qu'on doit avoir une volonté politique
qui provient d'un cabinet, qui provient d'un gouvernement afin de s'assurer à
ce niveau-là.
Mme Laforest : Alors, je vais
répondre tout de suite, O.K., parce que, moi, je regarde, quand vous parlez de
la ruralité, je l'ai dit tantôt, le programme de la ruralité, je suis en train
de le revoir. Ceci étant dit, j'en ai discuté avec le ministre des Finances, Eric
Girard. J'en ai discuté pas plus longtemps qu'hier, hier après-midi, en début
d'après-midi. Alors, oui, ça me touche, vous comprenez que c'est quelque chose,
on parle de redonner la possibilité de laisser ouvertes les résidences de personnes
aînées dans les régions et on enlève les guichets automatiques. Alors,
oui, je suis très sensible à votre question, j'en ai discuté déjà, on va voir
qu'est-ce qu'on peut faire. Puis on parlait de votre MRC des Etchemins, on va
vous encadrer, vous êtes un exemple. Merci.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Il reste encore quatre minutes. Est-ce que...
M. Poulin : ...conclusions à
nous faire, c'est ça? Est-ce que c'est pour ça?
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Non, oui? Il reste 3 min 52 s.
Une voix
: ...
Mme Laforest : C'est comme
vous voulez.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Sinon le temps non utilisé, on peut le... s'il y a consentement.
Une voix
: ...
Mme Laforest : M. le député,
il n'a pas parlé, c'est à lui.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Ah! M. le député de Beauce-Nord.
M.
Provençal : Bien, moi, au départ, je voulais simplement souligner qu'il
y a quand même cinq comtés ici, dont les députés ont fait du municipal, que ce
soit le comté de Verchères, Vaudreuil, Viau, Rousseau et Beauce-Nord. Alors, je
pense qu'on a de très bonnes préoccupations.
Simplement, une remarque, Mme la ministre,
c'est que les régions doivent être reconnues comme un actif. Vous gérez sept programmes,
plus de 2 milliards dans votre budget, mais, s'il vous plaît, remettons,
je dirais, sur la «map», là, les régions, parce qu'on a passé sous le radar
depuis les quatre dernières années. Merci.
Mme Laforest : Bien, moi, je
vais répondre à ça. On n'est pas... je suis comme l'exemple, parce que, chez
nous, on est rendus quatre députés de notre gouvernement sur cinq, ça faisait
45 ans qu'on était avec le Parti québécois. Alors, étant donné que, maintenant,
notre région est sortie vers la lumière, si je peux dire, je vais défendre ma
région. Je vais défendre ma région, je suis l'exemple qu'une région est capable
de se prendre en main, et on est bien parti. Est-ce que ça répond bien à votre
question?
M.
Provençal : Ça me satisfait.
Mme Laforest : Mieux que ça,
non, hein?
M.
Provençal : Ça me satisfait pour ce soir.
Mme Laforest : Merci.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Je donne la parole... il reste deux minutes au député de Rousseau.
M. Thouin : Il reste deux
minutes. O.K. Bien, rapidement, peut-être un petit dernier sujet rapide. Je
l'ai dit tantôt, j'étais avec la FQM un certain temps, puis je me souviens
qu'avec des collègues, on avait proposé de changer la date des élections
municipales pour les amener au printemps. C'était un problème pour nous parce
que, bon, je me rappelle, quand je suis arrivé maire au mois de novembre, une
première année, avec un nouveau conseil, on devait rapidement être au budget.
Ça fait que le budget de la première année, ça a été le budget du D.G., parce
qu'on l'a juste voté, on ne l'a pas monté bien, bien, et... bien, c'est ça.
Puis je sais... en tout cas, on l'avait proposé une première fois à la FQM,
puis ça n'avait pas été retenu.
Finalement, ils ont décidé de faire un
sondage, et tout ça. Puis, par la suite, bien, en tout cas, la bonne nouvelle,
j'ai appris que 58 %... M. Demers a dit que 58 % des membres avaient
appuyé un tel déplacement du vote, et que l'UMQ a fait aussi la même demande.
Donc, ma question...
M. Thouin : ...puis je sais
que... en tout cas, on l'avait proposé une première fois à la FQM, puis ça
n'avait pas été retenu. Finalement, ils ont décidé de faire un sondage et tout
ça. Puis par la suite, bien, en tout cas, la bonne nouvelle, j'ai appris que 58 %...
58 % des membres avaient appuyé un tel déplacement du vote et que l'UMQ a
fait aussi la même demande.
Donc, ma question, avez-vous une ouverture
à revoir la date de la tenue du scrutin pour le printemps?
Mme Laforest : Nous avons une
ouverture pour revoir la date. Ceci étant dit, on n'a pas fixé justement quand
est-ce qu'on va... On est en train de revoir justement quel moment serait le
mieux pour changer la date des élections. Je suis très sensible, parce que je
comprends très bien que, quand on arrive au pouvoir et il y a un budget immédiatement
à passer, je sais c'est quoi, c'est quand même une date particulière que...
Alors, oui, on est en train de revoir si c'est possible de changer la date des
élections. Puis j'ai... j'en ai parlé justement, là, dans nos rencontres avec
les acteurs de l'UMQ et de la FQM, puis c'est sûr qu'eux autres ils nous
demandent fermement de changer la date des élections. On est en train de revoir
à quelle période on pourrait statuer sur ces dates-là.
La Présidente (Mme Dansereau) :
C'est beau. Il nous reste une trentaine de secondes.
Une voix
:
Félicitations, vous faites un excellent travail.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci.
Mme Laforest : Je peux faire
le mot de la fin. Voulez-vous?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui.
Des voix
: ...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Non. Oui, Mme la ministre, vous voulez...
Mme Laforest : On peut
continuer encore, si vous voulez. Ça va?
Je vais faire le mot de la fin.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui.
Mme Laforest : Merci à vous
tous. Merci, chers collègues pour cette étude de crédits qui était ma première étude
de crédits. Je suis très heureuse, ça a bien été. Je vous remercie beaucoup. Je
remercier la super équipe derrière moi. Merci à vous tous. Merci pour vos questions.
Puis honnêtement je suis très heureuse, parce que je pense qu'on va bien
travailler ensemble. Vous devriez juste être de l'autre côté, ça irait bien...
Des voix
: Ha, ha, ha!
Mme Laforest : ...mais on...
Non, mais on va travailler ensemble. Merci à tout le monde. Puis je pense que
c'est dans une vision comme on l'a fait aujourd'hui qu'on va faire avancer nos
demandes puis que nos régions vont vraiment briller maintenant.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci, Mme la ministre. Le temps alloué à l'étude volet Affaires municipales
des crédits budgétaires du portefeuille Affaires municipales et Habitation
étant presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix des
crédits.
Le programme 1, intitulé Soutien aux
activités ministérielles, est-il adopté?
Des voix
: Adopté sur
division.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Sur division. Le programme 2, intitulé modernisation des infrastructures municipales,
est-il adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Le programme 3, Compensations tenant lieu de taxes et soutien aux municipalités,
est-il adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Et le programme 4, intitulé Développement des régions et des territoires,
est-il adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Le programme 6, intitulé Commission municipale du Québec, est-il adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Dansereau) :
En terminant, je dépose les réponses aux demandes de renseignements de
l'opposition.
Merci, merci à tout le monde... séance.
(Fin de la séance à 22 h 28)