Journal des débats de la Commission de la culture et de l’éducation
Version préliminaire
42-1
(début : 27 novembre 2018)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version finale du Journal est publiée dans un délai de 2 à 4 mois suivant la date de la séance de la commission.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Le
lunes 29 avril 2019
-
Vol. 45 N° 11
Ministère de la Culture et des Communications
Aller directement au contenu du Journal des débats
14 h (version non révisée)
(Quatorze heures une minute)
Le Président (M.
Asselin) :À l'ordre, s'il vous plaît!
Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de la culture
et de l'éducation ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de
bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques. La
commission est réunie afin de procéder à l'étude du volet Culture et
Communications des crédits budgétaires du portefeuille Culture et
Communications pour l'exercice financier 2019‑2020. Une enveloppe de quatre
heures est allouée pour l'étude des crédits.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire
: Oui, M.
le Président. Mme Grondin (Argenteuil) est remplacée par M. Provençal
(Beauce-Nord); M. Skeete (Sainte-Rose) est remplacé par Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac); Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis) est
remplacée par M. Kelley (Jacques-Cartier); et M. Tanguay (LaFontaine)
par Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce).
Le Président (M.
Asselin) :Très bien. Nous allons débuter
par les remarques préliminaires puis nous allons procéder à une discussion
d'ordre général par blocs d'environ 20 minutes incluant les questions et les
réponses. La mise aux voix de ces crédits sera effectuée à la fin du temps qui
leur est alloué, soit à la fin de la séance cet après-midi.
Puisque nous avons débuté nos travaux à
l'heure, nous allons respecter l'horaire. Je débuterais par les remarques
préliminaires. Mme la ministre, vous disposez de 12 minutes. À vous.
Mme Roy
: Merci, M. le
Président.
Le Président (M.
Asselin) : ...
Mme Roy
: Ils sont très
impressionnants. Les fonctionnaires de l'État, M. le Président...
Le Président (M.
Asselin) : Je suis impressionné.
Mme Roy
: ...des gens
compétents, des gens avec une grande expertise, des gens passionnés que j'aime beaucoup
et que j'apprends à découvrir. Alors, permettez-moi de remercier tous les collaborateurs
qui m'assistent pour cette étude de crédits en Culture et Communications et
également tous nos représentants des sociétés d'État qui sont avec nous
aujourd'hui.
C'est avec grand plaisir que je me suis
mise à l'oeuvre dès mon entrée en poste le 18 octobre dernier pour faire
connaître et rayonner notre culture québécoise. Notre culture, c'est notre
identité, c'est notre fierté. À l'occasion du discours que j'ai prononcé à la
tribune de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain — c'était
le 1er février dernier — j'ai eu l'occasion d'énoncer ma vision de la
politique culturelle, misant sur trois grands leviers : l'éducation,
l'économie et de manière plus large la société au sein de laquelle elle
laissera son empreinte.
Parlons des priorités que j'ai établies
dès le départ : notre belle langue française; le patrimoine — c'est
large, le patrimoine, M. le Président; le droit à l'information dans tout le
Québec; et, dans cette ère de transformation numérique, l'entrepreneuriat
culturel, la découvrabilité et l'exportation de notre culture. La nouvelle
politique culturelle, portée par l'engagement indéfectible du milieu, inspirera
nos actions. Je l'ai dit, je le répète, cette politique culturelle déposée par
le gouvernement précédent, nous travaillons et nous continuons de travailler
avec elle. Pas d'inquiétude à y avoir.
En vertu de la Loi sur le patrimoine
culturel, le ministère a la mission de protéger et de préserver des biens, dont
des bâtiments, des sites, des objets, des documents ou encore des événements,
des personnages et des lieux historiques. L'un des plus beaux exemples, c'est
le rempart palissadé de Beaucours, une des premières fortifications de Québec,
qui a été érigé au cours des années 1690 et dont nous avons annoncé la
découverte le 6 novembre dernier. M. le Président, pour une entrée en
fonctions, c'en était toute une. J'ai, quelques semaines plus tard, accordé la
plus grande protection patrimoniale à la ville industrielle d'Arvida en la
déclarant site patrimonial, le 13e site à obtenir cette reconnaissance au
Québec. Nous agissons. J'ai aussi procédé au classement du pont couvert...
Mme Roy
: ...était toute
une. J'ai, quelques semaines plus tard, accordé la plus grande protection
patrimoniale à la ville industrielle d'Arvida en la déclarant site patrimonial,
le 13e site à obtenir cette reconnaissance au Québec. Nous agissons.
J'ai aussi procédé au classement du pont
couvert Narrows du comté de Stanstead et au classement du tableau Saint-Jérôme
de Jacques-Louis David, M. le Président, ça s'est fait dans les dernières
journées. Alors, le tableau, il est protégé. Et j'ai également procédé à la
désignation de huit femmes d'exception, le 8 mars dernier, Journée
internationale des femmes, leur redonnant la place qui leur revient dans
l'histoire du Québec, nous rappelant du même souffle notre devoir de mémoire.
Notre patrimoine, c'est tout ça, c'est très, très vaste.
Si notre patrimoine est un gage de fierté
collective, les enjeux sont multiples partout au Québec, c'est pourquoi notre gouvernement
en a fait une priorité. Pour y arriver, nous en avons bonifié de façon
significative les budgets. Ainsi, un investissement de plus de 73 millions
de dollars sur cinq ans a été annoncé par... pour, pardon, le patrimoine
culturel religieux. Nous avons aussi mieux doté le fonds du patrimoine culturel
pour améliorer le soutien à la connaissance, à la protection, à la mise en
valeur et à la transmission de ce patrimoine. Il sera augmenté de 4 millions
de dollars, portant ainsi le total à 23,5 millions de dollars. Avec ces
sommes, nous revitaliserons des quartiers, nous améliorerons la qualité de vie,
nous stimulerons le tourisme et nous valoriserons le savoir-faire en
architecture, en génie, en histoire et en archéologie. Tout ça, ça fait partie
du patrimoine. Nous devons aller encore plus loin, cependant, pour relever
d'immenses défis en patrimoine au Québec, et c'est pourquoi notre ministère
souhaite mobiliser tous les acteurs de la société qui sont concernés par sa
conservation. Nous ferons équipe, ma collègue la ministre des Affaires
municipales et moi avec les régions, avec nos villes, avec nos villages, afin
de mieux préserver notre patrimoine. Et je le dis depuis le début : Le
patrimoine, c'est une responsabilité collective. Alors, avec les villes, les municipalités,
nous accompagnerons les propriétaires dans leurs projets de restauration
exigeant des techniques, des matériaux particuliers, nous allons aider à mieux
comprendre, entretenir, valoriser et transmettre l'amour du patrimoine dans
toutes les régions du Québec.
Les ententes de développement culturel,
c'est important, ça, elles seront aussi mises à contribution dans le cadre de
ce nouveau partenariat, notamment quant à la mise en place d'inventaires
patrimoniaux. En somme, nous voulons développer et inculquer un véritable
réflexe patrimoine partout au Québec. Il y a l'architecture aussi qui est importante
pour nous, nous avons également amorcé, le 5 avril dernier, donc c'est tout
récent, l'important chantier issu de travaux que mène l'Ordre des architectes
du Québec depuis cinq ans. Alors, ça fait cinq ans que c'est en cours, et là
nous procédons, et ça va permettre d'élaborer une stratégie gouvernementale en
architecture. Une telle initiative aura pour objectif d'affirmer les ambitions
de notre société, de bâtir une architecture d'exception rayonnante et
authentique, et authentiquement québécoise, qui incarne notre désir de laisser
aux futures générations un héritage digne de ce nom.
Mais, vous savez, M. le Président, nous
partageons tous la conviction que l'avenir du Québec est entre les mains des
nouvelles générations. C'est pourquoi notre premier ministre insiste sur la
nécessité de donner à tous les jeunes les clés de la connaissance et d'une vie
bien remplie par l'accès à l'éducation, par le développement d'une citoyenneté
culturelle forte et affirmée.
Cette vision, M. le Président, je la
partage et je veux que la culture soit, plus que jamais, un élément majeur de développement
personnel pour la jeunesse québécoise. Il en va de leur identité, de leur
confiance en eux et de leur réussite. Nous nous sommes engagés à assurer à
chaque élève deux sorties culturelles gratuites par an et à bonifier le montant
alloué aux sorties culturelles scolaires. Nous voulons multiplier les occasions
pour les élèves de vivre des expériences culturelles riches et diversifiées, et
ce, tant à l'école qu'en dehors des murs de l'école. Alors, pour l'année 2019,
nous investirons un montant supplémentaire, je dis bien supplémentaire, de 15 millions
pour les sorties scolaires et les achats de livres destinés aux bibliothèques
scolaires. Ça prend des livres neufs. Pour les prochaines années, c'est une bonification
annuelle de 30 millions. 30 millions pour chacune des prochaines
années, soit un total de 135 millions sur cinq ans. M. le Président,
comparé à la somme de 9,4 millions de l'année 2018, là, pour les sorties
scolaires culturelles, convenons que c'est un nouveau sommet que nous
atteignons pour la jeunesse québécoise et la culture. J'en suis extrêmement
fière.
M. le Président, il y a aussi la transformation
numérique qui provoque d'immenses changements pour le milieu culturel. C'est
pourquoi notre gouvernement en a fait une priorité. Parmi les secteurs de la
culture les plus touchés par ce virage numérique, on retrouve, vous l'aurez
deviné, la musique. La multiplication phénoménale des plateformes de partage et
de diffusion pose un sérieux défi à l'industrie musicale québécoise. C'est
pourquoi nous travaillons avec les intervenants du milieu pour faciliter la
transition numérique des créateurs et des professionnels, afin qu'ils puissent
vivre de leur art, puisqu'ils... de l'art... de leur art, pardon, qu'ils
puissent bénéficier de ressources leur permettant de mieux faire face à la
musique, si je peux m'exprimer ainsi.
• (14 h 10) •
Alors, outre une bonification des
programmes de soutien de la SODEC, nous collaborons également étroitement avec
l'ADISQ et nous poursuivons un travail qui a été entamé, je n'ai pas peur de le
dire...
Mme Roy
: ...ce
qu'ils... de l'art... de leur art, pardon, qu'ils puissent bénéficier de
ressources leur permettant de mieux faire face à la musique, si je peux
m'exprimer ainsi.
Alors, outre une bonification des
programmes de soutien de la SODEC, nous collaborons également étroitement avec
l'ADISQ et nous poursuivons un travail qui a été entamé, je n'ai pas peur de le
dire. Nous souhaitons dynamiser maintenant pour le futur l'industrie par des
projets structurants, par la promotion de la chanson francophone et la mise en
valeur de l'effervescence musicale québécoise.
Pour y arriver, nous avons consenti un
investissement de 15 millions sur cinq ans, en appui à l'industrie de la
musique québécoise afin qu'elle puisse mieux adapter son modèle d'affaires à
l'ère du numérique. Mais la présence du numérique va bien au-delà des enjeux de
l'industrie musicale. Les plateformes de diffusion de contenu en ligne sur
demande, dont on a abondamment parlé au cours des derniers mois, font
dorénavant partie intégrante du paysage culturel québécois. Ce phénomène est
grandissant et c'est mondial, M. le Président. Le nombre d'abonnements
québécois de tels services augmente continuellement, alors que le catalogue
québécois de ces géants est très souvent négligeable.
Notre priorité, encore et toujours, sera
de défendre, promouvoir, propulser notre culture, notre contenu, nos talents
québécois. Même s'il est clair, tout le monde en convient ici, que les télécommunications
relèvent du fédéral, notre gouvernement explorera toutes les pistes d'action et
de collaboration imaginables. Nous sommes à pied d'oeuvre afin de concevoir des
outils d'adaptation au numérique, et ce, afin de favoriser la découvrabilité et
le rayonnement de la culture québécoise.
Nous avons récemment mis sur pied une
mission franco-québécoise sur la visibilité des contenus culturels francophones
en ligne, afin d'assurer une meilleure visibilité, justement, de nos artistes
et de nos oeuvres sur Internet. C'est bien beau en faire, mais encore faut-il
les trouver et dans cette même perspective, nous avons, dans le dernier budget,
alloué et ajouté 25 millions de dollars sur cinq ans pour appuyer
Télé-Québec. Nous souhaitons que Télé-Québec puisse accroître son leadership en
programmation originale et offrir du contenu en français reflétant les valeurs
et la culture d'ici, et ce, tant sur les nouvelles plateformes que sur les
chaînes télé conventionnelles, sur la chaîne télé conventionnelle, la chaîne de
Télé-Québec. Dans un contexte de mondialisation de la diffusion des contenus,
où l'offre est majoritairement internationale et le langage anglais, nous avons
le devoir de soutenir et de propulser notre culture francophone.
Autre industrie lourdement touchée par les
plateformes numériques et les joueurs internationaux, c'est celle de l'information.
M. le Président, le droit à l'information est une priorité pour notre gouvernement.
Tous les Québécois ont droit à une information diversifiée, de proximité et de
qualité. Nous donnerons un coup de main aux médias écrits, afin qu'ils puissent
mieux s'adapter à la transformation du secteur de l'information. Nous avons déjà
consenti, dans le dernier budget, une subvention de 3 millions à
RecycleMédias, afin de permettre aux médias de participer à moindre coût au
service de collecte sélective effectuée par les municipalités. Ça leur faisait très,
très lourd, ce qu'ils avaient à payer, leurs obligations à cet égard, alors
qu'ils produisent de moins en moins de papier. Et à ce montant s'ajoute un
autre 3,5 millions qui, lui, provient du ministère de l'Économie, pour un
total de 6,5 millions uniquement pour les journaux.
M. le Président, je partage avec le premier
ministre la conviction que l'entrepreneuriat culturel est un important levier économique
pour le Québec. Notre culture est source de prospérité, il faut savoir en faire
la promotion, et la mise en marché, et l'exporter. Nous avons investi plus de
32,5 millions de dollars sur cinq ans afin d'encourager la fibre
entrepreunariale chez les créateurs et les professionnels de la culture du Québec.
Ces investissements permettront à la SODEC et au CALQ de mettre de l'avant des
initiatives à l'intention des artistes entrepreneurs et des entreprises
culturelles désirant expérimenter de nouveaux modèles d'affaires et de
commercialisation, afin que de nouvelles façons de rentabiliser leur production
artistique puissent arriver. C'est également pour offrir aux créateurs un environnement
propice à la création que nous avons prévu d'investir 25 millions sur cinq
ans pour la mise à niveau des ateliers d'artistes dans la métropole. Ça, M. le
Président, c'était attendu depuis très, très longtemps.
Je vois le temps qui file. Laissez-moi
vous dire que nous avons déposé un budget, un budget qui est résolument tourné
vers la culture, qui élève la culture au rang des priorités. Afin de donner un
nouvel élan aux démarches créatives de production et de mise en marché de
produits culturels, nous avons consenti une contribution de plus de 74 millions
sur cinq ans pour le renforcement de l'offre culturelle québécoise. Et afin que
cet élan de créativité soit à l'avantage de tous les Québécois, nous réservons
une somme de 148 millions sur cinq ans pour les activités et réalisations
culturelles au cœur des collectivités de la nation québécoise.
Et quand on ajoute les investissements en
valorisation du patrimoine culturel et religieux, ce sont près de
300 millions de dollars en nouveaux investissements, je le souligne, en
culture, une progression de 5 % par rapport à l'an dernier. C'est un
sommet historique pour le Québec, M. le Président. Et ce qui hisse à 1,3 %
des dépenses consolidées du gouvernement, si on inclut les dépenses des organismes
et fonds spéciaux des avantages fiscaux.
M. le Président, il me reste à peine huit
secondes. Tout ça pour vous dire que nous aurons le temps de partager encore.
Nous avons un budget résolument culturel.
Le Président (M.
Asselin) : Merci, Mme la ministre. Je voudrais inviter
maintenant le porte-parole de l'opposition officielle à faire...
Mme Roy
: ...des
dépenses consolidées du gouvernement, si on inclut des dépenses des organismes,
des fonds spéciaux, des avantages fiscaux.
M. le Président, il me reste à peine huit
secondes, tout ça pour vous dire que nous avons le temps de partager encore,
nous avons un budget résolument culturel.
Le Président (M.
Asselin) :Merci, Mme la ministre. Je
voudrais inviter maintenant le porte-parole de l'opposition officielle à faire
ses remarques préliminaires pour un maximum de huit minutes, peut-être pas.
Mme Melançon : Je n'irai pas
avec des remarques préliminaires...
Le Président (M.
Asselin) : Parfait.
Mme Melançon : ...je vais plutôt
conserver mon temps pour vous poser des questions, si vous le permettez, M. le
Président.
Le Président (M.
Asselin) : Je pense que c'est la même chose, de toute façon, à
l'échelle des autres groupes d'opposition. Alors, on y va avec vous, Mme la
députée de Verdun. À vous.
Mme Melançon : Merci beaucoup,
M. le Président. Je vais commencer par saluer bien sûr les collègues qui
m'accompagnent, le député, donc, de Jacques-Cartier, je veux saluer les
collègues du gouvernement et ceux des autres oppositions. Bien sûr je vais
saluer la ministre, l'équipe, le cabinet de la ministre et les très nombreux
fonctionnaires qui sont avec nous, aujourd'hui, des différentes sociétés d'État
et, bien sûr, du ministère. Alors, salle comble, on ne voit pas ça souvent dans
les études de crédits, mais celle de la Culture, certainement, et c'est un
plaisir d'en revoir plusieurs, principalement ceux de la SODEC, que je connais
bien pour y avoir oeuvré pendant huit ans. Alors, salutations à toutes et à
tous.
Je vais amorcer cette étude des crédits en
revenant rapidement sur Netflix, Mme la ministre, parce que j'ai posé des
questions, le 2 avril dernier, et je voulais voir... Actuellement, vous savez,
on est dans un changement de paradigme complet, et c'est vrai pour la culture.
La députée de Taschereau a fait une demande de mandat d'initiative pour qu'on
puisse se pencher justement sur ces changements. Elle voulait qu'on puisse
analyser, étudier des possibilités d'exiger que les services en ligne puissent
avoir... offrir un droit minimum, donc avec la culture québécoise.
Malheureusement, ce mandat d'initiative là n'a pas été accepté, mais on
comprenait pourquoi, et je pense qu'il y a de l'intérêt, de part et d'autre, là,
je le dis avec beaucoup de franchise, pour qu'on puisse se pencher sur cette
question.
J'étais à l'APQM, le 17 et 18 avril
dernier, et les spécialistes ont parlé très longuement de l'augmentation de
20 % par mois des abonnés sur des plateformes comme celle de Netflix, par
exemple. Et ça nous préoccupe, actuellement, au Canada, on parle de
7,5 millions d'abonnés pour Netflix seulement, c'est immense. On sait que,
cet automne, Apple va faire son arrivée et va aussi faire de la promotion, je
dirais, pour qu'on puisse aller sur leur plateforme, et il n'y a pas
d'encadrement. Bon. Ma question, elle est assez simple, je l'ai posée en
Chambre donc, on avait jusqu'au 11 janvier dernier pour déposer un mémoire. Il
n'y a rien qui a été déposé par le gouvernement du Québec à Ottawa, au CRTC,
pour faire entendre quelles sont nos revendications. Et j'ai trouvé ça dommage,
et je trouve que c'est une occasion ratée de ne pas avoir demandé, dans le
fond, au ministère d'envoyer peut-être un mémoire auprès du CRTC.
Je veux aussi poser la question à la
ministre assez rapidement : Si on ne défend pas les intérêts du Québec à
Ottawa, qui va le faire? C'est son devoir, et j'aimerais bien connaître le
pourquoi elle ne l'a pas fait.
Le Président (M.
Asselin) : Mme la ministre.
Mme Roy
: Oui, je vous
remercie pour la question. J'ai déjà eu le plaisir de vous entrevoir justement
lors de cette soirée de l'AQPM, fort intéressant ce dont il a été discuté. Je
serai toujours là, M. le Président, toujours là pour défendre les intérêts de
nos créateurs...
Le Président (M.
Asselin) : Je pense...
Mme Roy
: Absolument,
et lorsqu'on parle et on en parle ouvertement, vous parlez de Netflix, vous
parlez des plateformes numériques, il y a plusieurs choses qu'il faut prendre
en considération, certains parlent de quotas, certains parlent... ce n'est
pas... Si on ouvre la porte à ces questions, il faut être plus large, plus
large qu'uniquement Netflix. Les plateformes numériques, c'est un nouveau
monde, vous le savez, M. le Président, vous êtes spécialisé dans le domaine.
• (14 h 20) •
Elle me dit : Pourquoi n'avez-vous
pas produit de mémoire? Moi, je répondrai à la députée, qui a suffisamment
d'expérience pour savoir qu'entre élus on discute, on échange, on fait
avancer...
Mme Roy
:
...qu'uniquement Netflix. Les plateformes numériques, c'est un nouveau monde.
Vous le savez, M. le Président, vous êtes spécialisé dans le domaine. Elle me
dit : Pourquoi n'avez-vous pas produit de mémoire? Moi, je répondrais à la
députée, qui a suffisamment d'expérience pour savoir, qu'entre élus on discute,
on échange, on fait avancer des dossiers entre élus. Mon interlocuteur au gouvernement
fédéral est M. le ministre du Patrimoine culturel, M. Pablo Rodriguez, que j'ai
rencontré à maintes reprises et que j'ai d'ailleurs eu l'occasion de rencontrer
pas plus tard qu'il y a deux semaines, le... au même événement où nous étions d'ailleurs,
et à qui j'ai sollicité une nouvelle rencontre pour que nous puissions à
nouveau défendre les intérêts de nos producteurs, de nos créateurs face à ces
nouveaux géants que sont les plateformes numériques.
Mais, les plateformes numériques, ça va beaucoup
plus loin qu'uniquement le cinéma, la télévision. Qu'est-ce qu'on fait de la
musique, par exemple? Qu'est-ce qu'on fait d'autres formes d'art également? Je
pense qu'il faut avoir une vision un peu trop obtue de la réalité pour ne penser
qu'on ne parle que de télévision. Il faut embrasser plus large. Par ailleurs,
j'échange avec mon homologue fédéral à cet égard-là, et vous pouvez être
assurée, mais assurée qu'à chacune de nos rencontres, moi, je me bats pour nos
créateurs, je me bats pour nos producteurs, je me bats pour que nous puissions
nous battre à armes égales. C'est extrêmement important. Et ça, je sais bien
que, peu importe ce que je vais répondre, ma collègue de Verdun ne sera pas
satisfaite, je commence à la connaître, mais, cela dit, c'est de bonne guerre, Mme
la députée, mais vous pouvez être assurée que je me bats pour nos créateurs.
Et il faut avoir une vision beaucoup plus
large. Et, ce qui m'attriste un petit peu, M. le Président, c'est que,
l'arrivée de ces plateformes-là, ce n'est pas d'hier. Depuis à peu près une
dizaine d'années, on a vu l'apparition... Moi, vous savez, je viens du monde de
la télévision, puis on ne croyait pas que les plateformes numériques allaient
prendre la place des télévisions conventionnelles, ou des cinémas, ou quoi que
ce soit, et il y a eu une progression exponentielle des abonnements à ce type
de plateforme. Et il faut réagir, mais cette progression exponentielle, on l'a
vue au cours des cinq, six, sept dernières années alors que son gouvernement
était en place et n'a pas agi. Alors, nous agissons, nous faisons des
pressions. Et, pour ce qui est justement...
Le Président (M.
Asselin) :...Mme la députée.
Mme Roy
: ...d'aider
nos producteurs, ils pourront toujours me compter à leurs côtés.
Le Président (M.
Asselin) : À vous, la parole.
Mme Melançon : Merci. Merci, M.
le Président. Alors, je constate que la ministre n'aime pas mon style, elle va
devoir s'y habituer. Je vais poser des questions et je vais continuer à en
poser, même si ça la dérange. M. le Président, on a fait une demande d'accès à
l'information. Rien n'a été... rien n'a été déposé à Ottawa. Je trouve ça
triste. Je trouve que c'est une occasion manquée, ratée de la part de la
ministre. Et c'est vrai que ce n'est pas d'hier, et le ministère réfléchissait déjà,
et je suis certaine que, dans leurs filières, ils ont déjà des positions. Malheureusement,
on n'a pas pris la peine de déposer, on n'a pas fait entendre. Vous préférez
rencontrer Pablo Rodriguez, que j'aime bien aussi, qui est un ministre du
Patrimoine fédéral, pour ceux et celles qui nous écoutent. Donc, on est en
train de dire que, parce qu'on jase en arrière de certaines portes closes, on
abdique devant Netflix. Je trouve ça dommage, triste. Derrière les portes
closes, là, est-ce que la ministre a demandé de voir l'entente Netflix avec
Ottawa?
Mme Roy
: De un, il n'y
a pas d'histoire de portes closes ici, là. Et d'ailleurs vous avez fait une
interpellation, je ne sais plus quelle journée mais peu importe, de fin de
séance dans laquelle je vous disais toutes les occasions où j'ai rencontré le
ministre et même le premier ministre, que je lui ai réitéré l'importance de
changer. Parce qu'il faut que les gens qui nous écoutent comprennent une
chose : Le CRTC, là, c'est une forme de... c'est le Conseil de la
radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, donc c'est de juridiction
fédérale. Il y a une grande refonte actuellement qui se déroule au CRTC, et,
cette refonte-là, à la suite de la réflexion qui sera faite, c'est le gouvernement
qui prend les décisions. Bien, moi, mon interlocuteur, c'est le gouvernement.
Et la ministre me demande de faire une chose, c'est-à-dire d'intercéder
pratiquement dans un organisme fédéral, alors que mon interlocuteur, c'est le
ministre. Alors, je trouve assez étrange... surtout que son propre gouvernement
n'a jamais déposé le traître rapport ou document que ce soit auprès du CRTC.
Alors, les leçons, on repassera.
Maintenant, cela dit, pour nous assurer,
entre autres... Il y a des mesures qui sont prises actuellement par le ministère
de la Culture et des Communications pour nous assurer que nos industries
culturelles puissent tirer leur épingle du jeu. Entre autres, on vient de
signer une entente avec la France. Les experts du ministère de la Culture du Québec
actuellement travaillent avec les experts du ministre français de la Culture
pour nous assurer que sur les plateformes numériques... Parce qu'en France ils
ont le même problème, là, M. le Président...
Mme Roy
: ...nos industries
culturelles puissent tirer leur épingle du jeu, entre autres on vient de signer
une entente avec la France. Les experts du ministère de la Culture du Québec, actuellement,
travaillent avec les experts du ministre français de la Culture pour nous
assurer que, sur les plateformes numériques, parce qu'en France ils ont le même
problème, là, M. le Président, on a, tous les pays industrialisés, on a le même
problème, pour nous assurer que les contenus francophones, donc les contenus
québécois parce que c'est de ça qu'il s'agit, pour nous assurer qu'ils aient
leur place, qu'on les trouve, qu'on puisse les découvrir, c'est... ça s'appelle
la découvrabilité, ça, M. le Président.
Et c'est bien beau faire des productions,
si on ne les trouve pas, si on ne trouve pas les productions sur les réseaux,
sur les plateformes de diffusion, nos producteurs ne sont pas plus gagnants. Il
faut que ces productions soient vues, il faut que ces productions soient
achetées, il faut qu'elles puissent rayonner, et ça, c'est de la
découvrabilité, et nous y travaillons actuellement avec les spécialistes du
ministère de la Culture, ça se fait au moment où on se parle.
Le Président (M.
Asselin) : Mme la députée.
Mme Melançon : M. le
Président, la ministre vient de dire quelque chose qui n'est pas tout à fait
véridique. De un, j'espère qu'elle ne va pas abdiquer en plus devant le CRTC
parce que, là, on voit qu'elle le fait devant Netflix, mais si on fait un petit
Google, là, on fait une petite recherche Google, déjà on voit qu'il y a une
révision du cadre politique relatif à la programmation télévisuelle locale et
communautaire. Le Québec a toujours déposé devant le CRTC. Vous venez de dire l'inverse,
Mme la ministre, c'est terrible.
Cela étant dit, je pense qu'on n'est pas
fait pour s'entendre non plus sur ce sujet-là, mais moi, ce que je veux voir
avec la ministre, c'est qu'on a fait des propositions parce que, là, si on
abdique devant Netflix et devant les plateformes, malheureusement, on n'ira pas
très, très loin. Il faut qu'on ait un peu plus de volonté politique que ce qui
est exprimé. On a beau avoir de belles paroles, les paroles s'envolent, les
écrits restent. Moi, ça m'aurait vraiment fait plaisir qu'on puisse retrouver
la position du Québec au CRTC pour savoir où nous en sommes.
Disons que je vais passer à autre chose,
toujours dans le même thème. Devant une proposition qui a été faite, depuis le
1er janvier 2019, Netflix paie des taxes au Québec et pour moi, ce qui est
important, c'est qu'on puisse percevoir la TVQ, et ça, bien, c'est grâce à
notre collègue ancien ministre des Finances, donc, de Robert-Baldwin. On a eu
le courage de le faire, alors qu'il y a d'autres paliers qui hésitent toujours
à le faire. Alors, avec l'argent qui est perçu actuellement, est-ce que la
ministre peut me dire combien d'argent est perçu pour Netflix avec la TVQ?
Mme Roy
: Il y a une
chose qui est intrigante et très... d'abord, j'aimerais remettre les pendules à
l'heure, là, et quand la députée de Verdun dit que j'abdique, c'est totalement
faux, là. C'est le vocable qu'elle utilise, c'est l'interprétation qu'elle en
fait, soit, c'est de la politique, vous voulez faire de la politique, parfait.
Je n'abdique pas, M. le Président, bien au contraire, j'agis. Je veux que ce
soit très, très clair. Mais, c'est le terme qu'elle a décidé d'utiliser, soit,
grand bien lui en fasse, j'en utiliserai d'autres.
Cela dit, à l'égard des propositions que
vous avez faites, j'ai d'ailleurs lu avec beaucoup d'attention la lettre
d'amour que vous m'avez fait parvenir via Le Soleil, qui a publié
une lettre dans laquelle il y avait plusieurs erreurs et, malheureusement,
certains mensonges.
Mme Melançon : M. le Président,
article 35, là.
Le Président (M.
Asselin) : ...termes qui sont proscrits, vous le savez.
M. Roy
: Bien,
écoutez... bon. Alors, disons, des inexactitudes, devrais-je dire, des
inexactitudes. À cet égard, il est très intéressant puisque oui, effectivement,
le député de Robert-Baldwin a fait en sorte que la taxe soit perçue, et nous
étions d'accord de toute façon avec cette mesure.
Mais, ce qui est très, très ironique,
c'est que l'AQPM, justement, vous en parlez de l'AQPM, l'AQPM a fait des
représentations auprès de votre gouvernement, votre précédent gouvernement, à
plus d'une reprise, trois reprises, je peux vous sortir les dates précisément,
vous demandant de mettre sur pied un fonds. Alors, je trouve particulièrement
ironique que la ministre me... pardon, que dis-je, ça ne fait pas longtemps
qu'elle n'est plus ministre. Je trouve particulièrement ironique que la députée
de Verdun me demande de faire quelque chose que son propre gouvernement a
refusé de faire après avoir eu au moins trois demandes écrites, et j'aimerais
retrouver précisément le moment des demandes, des demandes qui ont été faites
par l'AQPM et à laquelle les précédents ministres de la Culture ont refusé de
donner suite dans un rapport. J'ai la fiche ici, vous permettez de la
retrouver, c'est... un rapport somme toute au courant de l'année dernière entre
autres...
Le Président (M.
Asselin) : Vous êtes toujours sur votre temps...
• (14 h 30) •
Mme Roy
: Voilà. Ah!
Bien, voilà, voilà...
14 h 30 (version non révisée)
Mme Roy
: ...suite. Dans
un rapport, j'ai ma fiche ici, vous me permettez de la retrouver, c'est un
rapport, somme toute... au courant de l'année dernière, entre autres... hum,
oui, voilà.
Le Président (M.
Asselin) : Vous êtes toujours sur votre temps...
Mme Roy
: Ah! bien,
voilà, voilà. Alors, l'AQPM demandait, entre autres, à votre prédécesseur, dans
une lettre, enfin, et ça ne remonte pas d'hier, dans trois mémoires, en mai
2016, en février 2017 et en septembre 2017 de faire preuve de leadership et de
créer un fonds dédié au financement des productions, et productions
audiovisuelles et télévisuelles. Alors, ça, cette demande-là, elle a été faite
en 2016, en 2017 chez vous lorsque vous étiez au gouvernement et vous avez
refusé de le faire. Alors, je trouve très, très ironique que la députée de
Verdun me demande absolument de faire preuve de leadership et de le faire,
alors qu'eux-mêmes n'ont pas agi au moment où ils pouvaient le faire. Parce que
vous savez, M. le Président, lorsqu'on fait une nouvelle taxe qui a été faite
par le député de Baldwin, c'est à ce moment-là qu'on met le fonds en branle. Ce
n'est pas des années après. C'est à ce moment-là qu'on montre notre volonté
politique de le faire, et ça n'a pas été fait lorsque la nouvelle taxe a été créée.
Alors, pour le leadership, on passera, Mme la députée de Verdun.
Alors, je vous disais, vous irez lire,
c'est très intéressant, dans ce mémoire de l'AQPM, mai 2016, février 2017 et
septembre 2017. Et on vous demandait... relisez les paragraphes 88 à 94 de
ce mémoire, et on parle de ce fonds. Et vous avez refusé de le faire, et pire
que ça, vous avez refusé de l'inclure dans votre propre politique que vous avez
déposé en juin dernier.
Le Président (M.
Asselin) : Merci, Mme la ministre.
Une voix
: Est-ce qu'on
peut baisser le ton?
Le Président (M.
Asselin) : J'écoute, Mme la députée.
Mme Melançon : Est-ce qu'on
peut baisser le ton? C'est vrai ça, vous avez tout à fait raison, Mme la
députée de Gaspé.
Pour moi, ce qui est intrigant, c'est
qu'elle trouve ça drôle, première chose, mais la deuxième chose, c'est que la
taxe est entrée en vigueur le 1er janvier 2019. Alors, l'idée du fonds
dédié, moi, j'avais posé une question, je n'ai toujours pas eu de réponse,
c'est comme au salon bleu. Combien est-ce que Netflix rapporte actuellement au
gouvernement du Québec?
Mme Roy
: Écoutez, on
va vous trouver ça, je ne suis pas ministre des Finances, on va trouver ça
parce que ça relève du ministre des Finances. Ici, ce sont les crédits du
ministère de la Culture, mais je peux demander et vous revenir avec une réponse
très précise. Mais cela dit, je comprends, vous nous dites, Mme la députée, que
la loi est entrée en vigueur en janvier, je veux bien, mais elle a été... pour
la taxe, je répète vos propos, Madame... et qu'elle est entrée en vigueur en
janvier dernier sauf que la loi a été sanctionnée bien avant sous votre
gouvernement. Et c'est lorsque la loi est adoptée qu'on y inclut ce fonds, ce
que vous n'avez pas fait.
Le Président (M.
Asselin) : Avez-vous d'autres questions? Je suis certain.
Mme Melançon : Bien sûr que
j'ai plein de questions, mais j'ai presque envie... ou, non, je vais commencer
parce qu'on va aller dans un autre thème.
Moi, je n'ai pas assisté qu'à la soirée, à
l'AQMP. Le lendemain, c'était très intéressant aussi avec les spécialistes qui
étaient là pour parler de différentes problématiques, notamment des
problématiques qu'il y a actuellement avec la diminution d'argent avec les
câblos, en cinéma aussi il y a des problématiques, j'imagine qu'on vous en a
parlé lors de cette soirée, lors du repas auquel vous assistiez. Alors, moi,
j'aimerais savoir... est-ce que la ministre peut nous dire combien représente
l'aide fiscale du gouvernement, au secteur culturel, par année?
Mme Roy
: Alors, vous
allez me permettre de vous... comme j'ai beaucoup de respect pour la fonction
que vous occupez, vous allez me permettre de trouver le chiffre exact et de
vous le donner.
Maintenant, puisque vous parlez de cette
soirée, moi aussi j'ai beaucoup appris. Vous y aviez des amis, moi aussi. On
pourra en rejaser, c'est extrêmement intéressant ce que j'ai appris à cette
soirée.
Mme Melançon : Alors, si vous
me permettez, M. le Président, je vais continuer.
Le Président (M.
Asselin) : Je vous le permets.
Mme Melançon : Moi, ce que
veux savoir, c'est : Est-ce que la ministre trouve ça important les
crédits d'impôt à la culture? Actuellement, là, est-ce qu'elle croit aux
crédits d'impôt à la culture? Oui ou non? Ça se peut se faire rapidement, je
crois.
Mme Roy
: Absolument.
Vous savez, les crédits d'impôts, c'est ce qui fait vivre, entre autres, bon
nombre de producteurs et toutes nos réalisations, et, entre autres, à la SODEC,
c'est la SODEC qui s'occupe effectivement des crédits d'impôt. Et je trouve
très intéressant que vous parliez de ça, vraiment très intéressant.
Vous voulez des chiffres, je vais vous les
donner précisément, on les attend, pour les crédits d'impôt. Alors, je vais
vous trouver les chiffres précisément.
Et par ailleurs, juste pour répondre à
votre question précédente, puisque vous parliez... Mme la députée, puisque vous
me parliez tout à l'heure... vous me demandiez précisément combien d'argent
rapportait Netflix au gouvernement, alors je vous ai dit que ça relève du ministre
des Finances...
Mme Roy
: ...pour
répondre à votre question précédente, puisque vous parliez... Mme la députée,
puisque vous me parliez tout à l'heure... vous me demandiez précisément combien
d'argent rapportait Netflix dans le... au gouvernement, alors je vous ai dit
que ça relève du ministère des Finances.
Mais, cela dit, soyez assurée d'une chose,
c'est que cet argent-là va dans le fonds consolidé, ce que vous n'êtes pas sans
savoir, et qu'une portion revient à la culture, soit dit en passant.
Mme Melançon : Alors, M. le
Président, je vais continuer avec ma question parce que les gens actuellement
me disent qu'il y a des rencontres avec le ministère des Finances, et on nous
dit, au ministère des Finances, qu'on ne croit plus à la place du crédit
d'impôt pour le secteur culturel, c'est des rencontres qui ont lieu actuellement.
Le Président (M.
Asselin) : ...bloc, on a terminé pour le premier 20 minutes. Peut-être
pourriez-vous revenir avec votre question dans un deuxième bloc?
Une voix
: ...
Le Président (M.
Asselin) : Je passerais à un bloc du gouvernement pour 20
minutes. Le député de Richelieu.
M. Émond : Je pense que c'est
à mon collègue de Beauce.
Le Président (M.
Asselin) : Ah! C'est le collègue de Beauce. Alors, collègue de
Beauce, à vous pour 20 minutes.
M. Poulin : Merci beaucoup, M.
le Président. Je tiens, à mon tour, à saluer les collègues qui nous
accompagnent. La députée de Verdun, M. le député de Jacques-Cartier, salutations
à vous deux. Salutations à ma collègue la députée de Gaspé. On était aux
crédits Jeunesse ensemble, tout juste avant l'ajournement des travaux, alors
très content de vous retrouver. Saluer également le député de Saint-Jean, le
député de Richelieu, le député de Saint-Jérôme, le député de Lotbinière-Frontenac,
le député de Beauce-Nord, et je tiens, bien entendu, à saluer mon collègue particulièrement
le député de Beauce-Nord parce que les gens de sa circonscription, et un peu de
la mienne, mais surtout de la sienne, ont été extrêmement touchés par les
inondations au cours des derniers jours et des dernières heures, et on sait que
c'est toujours le cas pour de nombreux Québécois présentement qui sont touchés
par les inondations. Alors, je tiens, au nom du gouvernement du Québec, mais au
nom de l'Assemblée nationale, bien évidemment, à assurer notre soutien, notre
entière collaboration. Bien entendu, les travaux parlementaires se tiennent
cette semaine à l'Assemblée nationale. Je sais que plusieurs députés,
passez-moi l'expression anglaise, feront des «in and out», feront des
allers-retours avec leur circonscription pour aller voir les gens, mais on est
avec eux et on va continuer de les supporter et de pouvoir les appuyer.
Tout à l'heure, je demanderai une
camomille, M. le Président, afin de faire en sorte que tout le monde soit zen
dans cette étude des crédits hyper, hyperimportante qu'est celle de la culture
et des communications. Je veux saluer, bien entendu, les professionnels du gouvernement
du Québec, donc du ministère de la Culture, je veux saluer également ma collègue,
Mme la ministre, que je connais depuis fort longtemps et avec qui j'ai eu un
plaisir incroyable à travailler dans l'opposition, et saluer également les
membres de son cabinet, des gens affables avec qui j'ai énormément de plaisir à
travailler.
De nombreux sujets que j'aurais pu aborder
avec vous, en fait, dans le cadre de cette commission parlementaire là, bien
entendu, vous me permettrez, bon, de rappeler l'importance de la culture au
Québec. Ce n'est pas une dépense, c'est un investissement lorsqu'on fait le
choix de développer des programmes, de développer une politique culturelle, de
choisir d'investir dans nos infrastructures culturelles, c'est quelque chose
d'hyperimportant. On se doit, comme nouveau gouvernement, mais on se doit
aussi, je pense, dans l'ensemble de la société québécoise, de faire en sorte de
donner tous les outils à tout le monde pour pouvoir bien saisir l'ampleur
qu'est votre ministère, mais l'ampleur des actions que vous posez.
C'est sûr qu'il y a un sujet qui me touche
particulièrement, j'en parlais tout à l'heure... aux crédits de la Jeunesse qui
se tenaient la semaine dernière, et on a abordé beaucoup la culture. J'ai
annoncé que la prochaine stratégie d'action jeunesse de notre gouvernement, qui
changera peut-être de nom, mais aura un volet pour la culture parce que c'est important,
vous l'avez dit, Mme la ministre, d'entrer dans les écoles, de faire en sorte
que la culture soit non seulement une priorité pour nos jeunes, mais j'irais
même plus loin que ça, la culture québécoise. Parce que, vous savez, M. le
Président, je suis le plus jeune membre du gouvernement du Québec, non pas le
plus jeune à l'Assemblée nationale, mais le plus jeune du gouvernement, donc je
côtoie mes amis, ma jeunesse à tous les jours, et très souvent la consommation
de la culture québécoise est très faible. Les réflexes d'écouter de la musique...
on s'en parlait souvent dans l'opposition, Mme la ministre, je rêve un jour
qu'on puisse jouer à La fureur ensemble parce que vous avez une grande
culture sur la musique québécoise. Mais c'est très rare qu'on consomme la
culture québécoise dans nos écoles également, de faire le choix de présenter
des séries québécoises, de présenter des films québécois, de parler de nos
acteurs, de nos actrices. Lorsqu'une grande personnalité québécoise nous
quitte, à l'occasion, avec mes amis, des fois, ils disent : C'est qui?
Bien, je dis, comment ça que tu ne ne sais pas c'est qui? Pourtant, ce sont des
gens qui ont collaboré à la culture de façon importante. Alors, il doit y avoir
une volonté ferme de faire entrer la culture québécoise dans nos écoles et
certainement à l'extérieur aussi.
• (14 h 40) •
Et tout ça m'amène à vous parler d'un
sujet qui est prioritaire, c'est l'ajout budgétaire pour la réalisation de
sorties culturelles scolaires. Mme la ministre, je ne sais pas si vous vous
souvenez d'une mère de famille de la région du Saguenay qui s'appelait Mme
Daisye Marcil, qui avait intenté un recours collectif contre la majorité des
commissions scolaires du Québec, on remonte en 2016, et les recours visaient le
remboursement des frais imposés aux parents pour des fournitures ou des
activités scolaires. En juillet 2018, il y a même une entente de principe entre
les parties...
M. Poulin : …d'une mère de
famille de la région du Saguenay, qui s'appelait Mme Daisye Marcil, qui
avait intenté un recours collectif contre la majorité des commissions scolaires
du Québec, on remonte en 2016, et les recours visaient le remboursement des
frais imposés aux parents pour des fournitures ou des activités scolaires. En
juillet 2018, il y a même une entente de principe entre les parties aux recours
collectifs qui ont été intentés par les parents et qui a été entérinée par la Cour
supérieure. Les commissions scolaires doivent maintenant verser 153 millions
de dollars aux parents qui contestaient les frais judiciaires jugés illégaux.
Et le dénouement du recours intenté par les parents, la perspective d'un
boycott des sorties scolaires… Et moi, je me souviens, j'étais au secondaire à
un moment donné… ne surprend pas, j'étais président du conseil des élèves, et
les enseignants avaient choisi à un moment donné de boycotter les activités
culturelles par moyens de pression. Je ne vous dis pas la bataille que j'ai
menée, mais on avait réussi à les convaincre de nous accompagner et que la
sortie puisse se tenir.
Tout ça pour vous dire que ça laissait
planer ce doute-là pour la rentrée de l'automne 2018 et la question de la gratuité
scolaire… ont grandement inquiété, également les milieux culturels puisque,
dans l'incertitude, certains enseignants, certaines écoles ont retardé, ils ont
même annulé, et ça, c'est grave, là, annulé leur réservation de sortie
scolaire. Et moi, je sais… j'ai vu des gens de l'UDA, des gens de l'ADISQ, que
ça s'est souvent fait à la dernière minute. Alors, imaginez pour les gens qui
oeuvrent dans l'industrie culturelle, combien c'était difficile, donc,
enregistrer des annulations, des baisses au chapitre des réservations
effectuées par les écoles et… ont fait part au MCC, au Conseil des arts et des
lettres du Québec cette principale inquiétude-là.
Je sais que notre gouvernement s'est
engagé à assurer à chaque élève deux sorties culturelles par année puis à
bonifier le montant alloué de 25 millions de dollars. Et le principal objectif
de cette mesure, c'est de soutenir l'intégration de la culture à la vie des
enfants, des jeunes du préscolaire jusqu'à la fin du secondaire. Et moi, je
crois même, M. le Président, qu'on devra être créatifs et qu'on devra être
imaginatifs lorsqu'on parle de ces sorties culturelles là. La semaine dernière,
j'étais avec deux enseignants de ma circonscription, où eux, ils se sont
dit : On a un défi particulièrement auprès des jeunes hommes, de les
intéresser à la culture québécoise. Et ce qu'ils ont décidé de faire, c'est
d'aller dans l'atelier de menuiserie de l'école et de reproduire des objets
historiques du Québec, et ça s'accompagne d'une fiche, ça s'accompagne d'une
compréhension de l'objet qu'on est en train de faire dans l'espace-temps du
Québec. Alors, ce sont des exemples créatifs qui sont mis en place par des
enseignants, où on prend de jeunes garçons, qui n'ont pas nécessairement de
contact avec la culture, puis on dit : Là, tu vas faire un objet
historique… et, du même coup, la recherche doit se faire et ça un impact,
alors… ça, j'aurai la chance de vous en reparler, mais je pense qu'il faut
reproduire ça à la grandeur du Québec.
Alors, on a fait une promesse. Bien
entendu, elle se retrouve dans le budget. Je n'en avais aucun doute. Ça alloue
un montant de 25 millions par an pour les sorties scolaires à caractère
culturel à partir de 2020‑2021. L'année 2019‑2020 sera une année de
transition. On parle d'un montant alloué de 15 millions pour les sorties
scolaires et les achats de livres pour les bibliothèques scolaires.
Alors, j'ai différentes questions. Bien
entendu, on peut mettre ça à l'intérieur de la politique culturelle, mais il
faut que le ministère de l'Éducation le mette en œuvre. Vous le dites souvent,
on doit travailler fort à ce que les ministères se parlent, à ce qu'ils
puissent avoir une coordination, à ce que les choses puissent se mettre en
place. Et pouvez-vous nous confirmer, Mme la ministre, qu'on n'attendra pas non
plus des années avant que tout ça puisse se faire et que les parents qui nous
écoutent, les élèves qui nous écoutent, les enseignants, qui croient beaucoup je
pense à plus de culture québécoise dans nos écoles, pourrons voir le fruit de
votre travail, de notre travail le plus rapidement possible? Merci.
Mme Roy
: Merci
beaucoup, M. le député. Moi, ce dont je suis particulièrement fière, c'est… lorsque
nous faisons une campagne électorale, puis nous l'avons tous fait ici, c'est quelque
chose qui est difficile, qui est ardue, dans laquelle nous avons des
engagements et que nous tenons notre parole. Et ça, à l'égard de ça, nous avons
un premier ministre pour qui la culture est extrêmement importante, et les gens
l'ignorent, ça, mais notre premier ministre est un amant de la culture sous
toutes ses formes, et pour lui ce qui était primordial, c'est que les jeunes
aient accès à la culture le plus rapidement possible, le plus tôt possible.
C'est à ce moment-là qu'on développe des vocations, mais c'est à ce moment-là
aussi qu'on développe notre identité, notre attachement à notre culture, à la
culture québécoise.
Et l'engagement que nous avions pris,
c'était d'offrir deux sorties culturelles gratuites aux enfants. Et nous avons
tenu notre parole, M. le Président, parce que… et ça me touche beaucoup, et…
tout sera mis en branle pour que… dès l'automne prochain, là… parce que, là, le
budget a été déposé le 21 mars dernier, nous sommes à l'étude des crédits et
tout sera mis en branle pour que, dès la rentrée, déjà, nous puissions offrir
ces deux sorties culturelles gratuites à tous les enfants.
Et c'est triste, et vous, vous le disiez d'entrée
de jeu qu'il aura fallu, justement, que le gouvernement se fasse poursuivre et…
pour en arriver là, et surtout que, dans la foulée de cette poursuite, qui a
été perdue, d'ailleurs, par le gouvernement, il y a une foule, mais une foule d'organisations
culturelles, de troupes de théâtre, marionnettes, danse, et des musées, des
bibliothèques. En fait…
Mme Roy
: ...pour en
arriver là, et surtout que, dans la foulée de cette poursuite, qui a été
perdue, d'ailleurs, par le gouvernement, il y a une foule, mais une foule d'organisations
culturelles, de troupes de théâtre, marionnettes, danse, et des musées, des
bibliothèques, enfin, ces sorties culturelles où nous amenons les jeunes, où
nos enseignants, nos professeurs amènent les enfants, qui ont perdu au change
parce que les commissions scolaires ont tout annulé, parce que... de crainte,
et par manque d'argent. Et ça se passait sous le précédent gouvernement. Alors,
ça me fait toujours bien rire, quand on nous accuse de tous les maux, alors que
ces affres et ces reculs en culture ont été réalisés bien avant notre arrivée.
Mais on répare les pots cassés, et je suis
extrêmement fière. Et je vais me permettre de vous corriger, parce que vous
disiez 25 millions par année. C'est 15 millions la première année,
mais on comprend que l'année est entamée, et ce sera 30 millions
supplémentaires pour chacune des quatre prochaines années. Alors, un premier 15 millions
cette année, suivi d'un 30 millions, 30 millions, 30 millions,
30 millions, et nous arrivons, à moins que je ne me trompe, à 135 millions
de dollars pour les activités culturelles, les sorties culturelles pour les
jeunes, des sorties gratuites, faut-il le répéter. Bon, vous me direz qu'il n'y
a rien de gratuit dans le monde, effectivement, c'est l'argent de tous les
contribuables, mais nous le prenons pour faire entrer dans la vie des jeunes
l'art et pour aussi que... Et vous allez voir, c'est un écosystème qui est très
enrichissant, dans la mesure où on fait entrer de l'art dans la vie des jeunes,
et c'est stimulant, c'est très stimulant pour la suite de leurs études, parce
qu'à partir de là on peut faire plusieurs travaux, on peut travailler sur ce
qu'on a vu, on peut... Mais c'est aussi stimulant pour les travailleurs du
milieu culturel, toutes ces troupes, toutes ces troupes de théâtre, ces
bibliothèques locales, ces musées locaux qu'on ira visiter. C'est des sous qui
vont rentrer dans leurs caisses à eux aussi. Alors, c'était notre façon de
retourner l'argent dans nos industries culturelles, de faire vivre bon nombre
d'industries culturelles à la grandeur du Québec. C'est extrêmement important.
Nous allons d'ailleurs faire une annonce, je l'espère bien, avec mon collègue
le ministre de l'Éducation. Parce que, vous savez, on ne travaille pas en silo,
les ministres de ce gouvernement travaillent main dans la main, on se parle
puis on travaille ensemble, parce que le but commun, ce n'est pas d'avoir plus
de sous dans ta rangée puis moins de sous dans la mienne, le but commun, c'est
de rendre service à la population. Puis lorsque vous êtes ministre de la
Culture, bien, c'est de s'assurer que nos créateurs puissent vivre de leur art,
puissent créer, puis c'est de s'assurer aussi que nos jeunes puissent avoir
accès à la culture.
Le Président (M.
Asselin) : M. le député de Beauce-Sud, je vous invite à
poursuivre.
M. Poulin : Il nous reste
combien de temps, M. le Président.
Le Président (M.
Asselin) : Six minutes.
M. Poulin : Parfait. Et vous
avez entièrement raison, Mme la ministre, les sommes sont importantes, et c'est
des engagements qu'on a pris.
Maintenant, je veux absolument vous
sensibiliser — je sais que vous l'êtes, mais également l'ensemble des
professionnels de votre ministère, lorsque vous parlerez avec les gens du
ministère de l'Éducation, et je suis convaincu que la députée de Gaspé va
encore une fois être d'accord avec moi, — sur le fait que les sorties
culturelles en région, il y a des déplacements, l'accès à la culture devient
plus facile. Alors, les politiciens, au cours des dernières années, ont beau
galvauder une phrase qui s'appelle l'égalité des chances, ce n'est pas vrai
qu'un jeune homme ou une jeune femme, par exemple, dans une région plus
éloignée du Québec, a aussi accès facilement à des lieux de culture. Alors,
même, des fois, si, dans la même région, il y a des musées, il y a des
installations culturelles, les distances, pour les plus petites municipalités,
sont fort importantes. Alors, il faudra penser, avec le ministère de
l'Éducation, de la façon dont on attribue l'argent, à prendre en considération
le fait qu'il y a des régions du Québec dont l'accès à nos infrastructures
culturelles est plus difficile.
Et, bien sûr, il va falloir travailler à
développer nos infrastructures culturelles en région face au sous-financement
qu'il y a depuis de nombreuses années, mais il va falloir également s'assurer
que les jeunes, les jeunes hommes, les jeunes femmes puissent avoir accès à ces
activités-là, peu importe où ils se trouvent à la grandeur du Québec. Il y a
des jeunes hommes et des jeunes femmes qui ont fini leur primaire, qui ont
terminé leur secondaire, qui n'ont jamais été dans un musée, qui n'ont jamais
appris à apprécier une oeuvre d'art qui a été produite par nos artistes
québécois, nos artistes d'ailleurs dans le monde. Il faut davantage ouvrir la
maison Radio-Canada, je sais que c'est fédéral, mais... Il faut trouver la
façon que, sur des plateaux de tournage... je sais que des producteurs sont
ouverts à faire en sorte que nos jeunes puissent aller observer ce qui se
passe. Parce que, si on veut que nos jeunes fassent le choix d'aller dans des
professions culturelles où, dans certains secteurs, il y a des pénuries de
main-d'oeuvre, et, dans d'autres, il y a encore des auditions pour y avoir
accès, il faut démontrer que c'est possible d'avoir une carrière dans les
milieux culturels québécois, si, bien entendu, nos sorties culturelles prennent
en considération le fait que, oui, on apprécie l'art, mais que l'art... on peut
également s'y retrouver à l'intérieur de ça. Et moi, il est fondamental... et
je suis convaincu que pour notre gouvernement aussi, de faire en sorte que les
jeunes, peu importe dans quelles régions ils se trouvent, ils puissent avoir
accès. Et je souhaite que ces sommes financières là le prennent en
considération.
Mme Roy
: Alors, si je
peux me permettre, je dois avoir un petit peu de temps...
Le Président (M.
Asselin) : ...minutes, Mme la ministre.
• (14 h 50) •
Mme Roy
: Ce que vous
dites est très intéressant, et, par surcroit, vous nous parlez aussi
d'initiatives, d'innovation. Vous avez dit Radio-Canada, mais je sais très bien
que les stations de télévision, pour avoir moi-même, à une certaine époque,
oeuvré ici même, à Québec, à TQS Québec, nous avions ces portes ouvertes.
Alors, vous avez des médias privés et vous avez Télé-Québec, naturellement...
Mme Roy
: ...très intéressant.
Et, par surcroît, vous nous parlez aussi d'initiatives,
d'innovation. Vous avez dit «Radio-Canada», mais je sais très bien que les
stations de télévision, pour avoir moi-même, à une certaine époque, œuvré ici
même à Québec, à TQS Québec, nous avions ces portes ouvertes. Et alors vous
avez des médias privés. Et vous avez Télé-Québec, naturellement, qui...
Télé-Québec, et c'est important de le dire, M. le Président, c'est la
télévision de tous les citoyens du Québec. Elle est à nous, il faut en prendre
soin. Il faut l'utiliser, il faut la valoriser, et c'est ce que j'ai
l'intention de faire.
Et ce genre d'activité, d'aller sur des
plateaux, de... Vous avez une vision innovante, penser en dehors de la petite
boîte, et moi, je trouve que c'est extrêmement intéressant. Et que nos
créateurs, nos producteurs, nos réalisateurs, nos artistes, nos artisans, comme
j'aime beaucoup à le dire... Parce que le milieu culturel, ce n'est pas juste
une personne. Il y a énormément de monde autour pour faire rayonner un artiste.
Et ce milieu culturel là est riche, mais extrêmement riche en créativité.
Et moi, je pense qu'au Québec il y a la
possibilité de sensibiliser les jeunes à la culture de différentes façons. Et
demandez aux créateurs. Ils auront déjà une foule d'idées. Entre autres, par
exemple, les visites d'ateliers d'artistes. Extrêmement important. On peut même
y voir émerger des vocations. Parce que plus les enfants seront mis en contact
avec un monde imaginaire ou un monde créatif, qu'ils ne connaissent pas
nécessairement à la maison ni à l'école, plus on aura des jeunes ouverts,
créatifs, ambitieux, au fait même des idées. D'où l'importance de la culture. À
mes yeux et aux yeux de notre gouvernement, extrêmement important.
Et... Mais je reviens... Je suis
particulièrement fière du fait que nous avons tenu notre parole. Nous avons dit
que nous allions investir pour nous assurer que les jeunes aient des sorties
éducatives, deux sorties gratuites, et ça va commencer — nous le
souhaitons et nous travaillons pour ça avec mon collègue de l'Éducation — à
la rentrée. On aura des annonces plus précises à faire. Mais on sait très, très
bien que toutes les organisations, les troupes, les compagnies culturelles, nos
musées, nos théâtres, nos bibliothèques doivent déjà se préparer. Alors,
qu'elles soient rassurées et qu'elles se préparent, parce qu'il y aura de la
visite, il y aura de la visite à la rentrée. Ça, on vous en passe un papier, M.
le député. C'est extrêmement important pour nous.
M. Poulin : Merci beaucoup.
Est-ce qu'il restait du temps...
Le Président (M.
Asselin) : Il reste 1 min 38 s.
M. Poulin :
1 min 38 s? Bien, merci beaucoup, Mme la ministre. Et je suis
convaincu d'une chose, c'est que, dans cet aspect-là, bien sûr, à l'Éducation,
ils sont concernés, vous aussi, puis qu'il y aura du leadership, et qu'il y
aura quelque chose qui soit fait pour qu'on puisse avoir un réel impact. Et je
pense également que la formation que l'on fait auprès de nos enseignants et de
nos enseignantes, là, doit aussi être sensibilisée sur l'aspect culturel, de la
façon dont on bâtit le cursus scolaire, de la façon dont on bâtit le programme
scolaire, à parler plus de culture québécoise.
Je vois que vous avez quelque chose à
ajouter là-dessus, oui.
Mme Roy
: Bien, ce que
vous dites est très juste. Et d'ailleurs... j'ai signé des documents récemment
dans lesquels il y a un programme, justement, pour s'assurer que les futurs
enseignants soient sensibilisés à plus d'apports de la culture dans le cursus,
dans la formation qu'eux amèneront aux jeunes. Alors, actuellement, ça
commence. Et là j'y vais carrément de mémoire, là. Je crois que c'est avec
l'Université de Sherbrooke, entre autres, pour nous assurer que les futurs
enseignants soient déjà sensibilisés à l'importance de la culture dans la
formation et dans l'instruction qu'ils donneront aux jeunes, et toujours,
naturellement, dans l'optique de mettre plus de culture, plus d'arts à l'école,
et donc ça rejoint vos souhaits. Mais c'est déjà, là... ça vient d'être amorcé.
M. Poulin : Excellent.
Le Président (M.
Asselin) : Je vous remercie beaucoup.
M. Poulin : Merci...
Le Président (M.
Asselin) : Je cède maintenant la parole à la porte-parole du
troisième groupe d'opposition, la députée de Gaspé. À vous pour, maximum,
19 min 33 s...
Mme Perry Mélançon : Oui, 33
secondes. Merci, M. le Président, et salutations à tous du côté du
gouvernement, Mme la ministre, M. le Président... j'oublie, je ne suis pas dans
l'ordre... les collègues de l'opposition également et, bien sûr, à tous les
collègues de la fonction publique. Je ne m'éterniserai pas dans les
salutations. On pourra le faire plus longuement après, parce que le temps est
compté, comme vous l'avez dit, M. le Président.
Alors, quand j'ai fait ma préparation,
notre préparation à l'étude des crédits en matière de culture, je suis tombée
sur un plan d'action que je trouvais fort intéressant, qui vient du précédent
gouvernement et qui... bien, qui s'intitule Plan d'action en occupation et
vitalité du territoire 2018‑2019 et 2019‑2020. Alors, comme vous le savez, moi,
j'ai une préoccupation vraiment entière, je me dévoue complètement à la
situation des régions, et on sait que beaucoup de la vitalité de nos
territoires, de nos milieux de vie passe par une offre culturelle qui est
complète, qui est intéressante et qui est surtout accessible à tous, pas
seulement à nos touristes qui viennent nous visiter, mais vraiment, comme on
l'a dit, aussi aux étudiants, aux jeunes, à toutes les générations, bref.
Alors, je voulais savoir... Parce que je
trouvais ça intéressant, c'est... Ça parle notamment des directions régionales,
l'entente de développement culturel, et tout. Et, bien, je voulais savoir,
puisque c'est encore en vigueur, ce plan-là, quels sont les constats qu'on a
faits. Parce qu'on avait vraiment...
Mme Perry Mélançon : ...aux
jeunes, à toutes les générations, bref.
Alors, je voulais savoir... Parce que je
trouvais ça intéressant, c'est... ça parle notamment des directions régionales,
l'entente de développement culturel et tout, et... Bien, je voulais savoir, puisque
c'est encore en vigueur, ce plan-là, quels sont les constats qu'on a faits, parce
qu'on avait vraiment des priorités pour chacune des régions, là, comme telles.
Je vois la Gaspésie, elle est sous mes yeux en ce moment, puis on parle de six
priorités, sept, même. Donc, je voulais savoir où c'en est, les résultats de
ça. Et puis est-ce que ça a été reconduit, comme c'était le cas, là, de ce que
j'ai comme document devant moi?
Mme Roy
: Merci
beaucoup, Mme la députée. Toujours un plaisir de vous voir et d'échanger avec
vous. D'ailleurs, on a eu beaucoup de plaisir sur le plateau de Télé-Québec
juste avant Noël.
Je veux que vous sachiez que ce dont vous
me parlez, de nos régions... Moi, je suis une fille de région. Je suis née à
New Carlisle, en Gaspésie — je pense que vous connaissez ça — et
j'ai grandi à Rimouski, puis ensuite Sherbrooke, etc., Québec, Montréal. Bon,
je me suis promenée un peu partout, et moi, le Québec, je l'ai tatoué sur le
coeur à la grandeur du Québec. Alors, comprenez-moi bien. Et ce que vous dites,
ce que vous lisez, pour le bénéfice des gens qui nous écoutent, il faut que
vous sachiez qu'avant votre arrivée, il y a eu en juin dernier, sous le
précédent gouvernement, une politique gouvernementale qui a été déposée, la
grosse politique culturelle. C'est une politique sur laquelle le précédent
gouvernement a travaillé pendant des années et des années, et tous les gens du milieu
ont été entendus. Et cette politique-là, moi, d'entrée de jeu, j'ai dit que
nous allions la conserver, et nous allions la conserver parce qu'elle émanait
du milieu, et je suis plutôt quelqu'un de pratique et qui n'aime pas jeter à la
poubelle du travail qui a été fait et qui vient du milieu, plus
particulièrement. Donc, ce sont tous les acteurs du milieu qui ont dit :
Voici ce sur quoi nous aimerions que le gouvernement travaille; voici ce qui
est important pour nous; voici ce que nous avons besoin.
Alors, on est ici à l'étude de crédits. Ce
que je peux vous affirmer d'entrée de jeu, c'est que toute la politique
culturelle, là, nous allons l'appliquer. Elle est là, et nous allons... nous
l'appliquons, les programmes sont en marche, certains ont commencé, d'autres
vont débuter. Parce qu'il faut que vous sachiez que cette politique-là, elle a
été déposée en catastrophe par nos collègues deux jours avant la fin des
travaux, en juin 2018, alors là on tombait en année électorale, comme vous le
savez. Quand vous partez, l'été, là, c'est la campagne qui débute,
pratiquement, de façon officieuse et non officielle. Donc, elle est toute neuve
et elle vient du milieu. Et dès mon entrée en fonction, Mme la députée, le 18
octobre, mes premières entrevues qu'on m'a... tout de suite, on m'a mis le
micro sous le nez : Qu'allez-vous faire de la politique culturelle du
gouvernement libéral? Bien, j'ai dit : Écoutez, elle a été bien reçue par
le milieu parce qu'elle vient du milieu. Nous allons travailler avec, tout
simplement, on ne va pas jeter ça à la poubelle. Alors, ce qu'il y a à
l'intérieur pour les régions va demeurer là, mais, vous savez quoi, Mme la
députée, moi, ce que j'ai dit... malgré les appréhensions de ma collègue de
Verdun, qui croyait que nous allions charcuter, au contraire, j'ai dit :
Si on peut l'améliorer et la bonifier, nous allons le faire. Et, Mme la
députée, nous avons amélioré et nous avons mis plus d'argent, alors il y en
aura davantage pour les régions, également, et ça, j'en suis particulièrement
fière.
Mme Perry Mélançon : Merci, M.
le Président. Mais de ce que je comprends, par contre, parce que, là, moi, ce
que je vois sur le site du ministère, c'est vraiment que ce plan d'action là
dont je fais mention, en occupation et vitalité du territoire 2018‑2019 et 2019‑2020,
ce plan d'action fait aussi écho à la politique culturelle du Québec. Donc, on
parle quand même de deux plans qui me semblent être complémentaires mais qui...
un ne remplace pas l'autre. Donc, je voulais simplement savoir où en était ce
plan d'action là. Alors, de ce que je comprends de la réponse de la ministre,
c'est qu'il n'est plus en vigueur comme tel, on se base maintenant sur la
politique, là, plus globale, mais on a comme aboli celle qui parle vraiment de
l'occupation et de la vitalisation du territoire, qui avait été menée par
l'ancien ministre de la Culture.
Mme Roy
: On n'abolit
rien du tout. Ce que je vous dis, c'est que nous allons travailler avec la
politique qui a été déposée. À l'intérieur même de la politique, il y a des
mesures qui sont en place et il y a davantage d'argent. Et pour ce qui touche
les régions, on y tient particulièrement, c'est extrêmement important. Mais,
comme je vous dis, c'est la politique, nous travaillons avec la politique, Mme
la députée.
Mme Perry Mélançon : Merci.
Donc, je vais passer à une autre question, toujours dans le volet régional.
Nous, on a été interpellés, j'imagine que c'est la même chose pour plusieurs
d'entre nous ici, autour de la table, par les conseils régionaux de la culture,
le réseau... le regroupement, pardon, le RCRCQ, qui souhaite une pérennisation
de leur financement de l'ordre de 1,6 million de dollars pour les 15
conseils régionaux de la culture. Et je crois que ce financement-là n'a pas
encore été reconduit pour ce qui est de l'année en cours, 2019‑2020, alors
c'était une préoccupation qui semblait vraiment très grande dans les régions,
parce qu'on sait que c'est... dans les régions, notamment, c'est des
organisations qui sont directement liées et en soutien à tous nos acteurs de la
culture, alors que, dans les régions urbaines, ils peuvent s'appuyer sur
d'autres associations sectorielles. Donc, qu'en est-il du financement, du
1,6 million pour les conseils régionaux? Est-ce qu'il est reconduit cette
année et même bonifié, c'est ce qu'on voudrait?
• (15 heures) •
Mme Roy
: Alors, pour
être encore plus précise sur la question que vous m'avez posée tout à l'heure,
parce qu'il faut que vous sachiez, c'est que...
15 h (version non révisée)
Mme Perry Mélançon : ...alors
que, dans les régions urbaines, ils peuvent s'appuyer sur d'autres associations
sectorielles. Donc, qu'en est-il du financement du 1,6 million pour les
conseils régionaux? Est-ce qu'il est reconduit cette année et même bonifié,
c'est ce qu'on voudrait?
Mme Roy
: Alors, pour
être encore plus précise sur la question que vous m'avez posée tout à l'heure
parce qu'il faut que vous sachiez, c'est que le ministère de la Culture
travaille aussi de concert avec d'autres ministères, mais... inquiétez-vous
pas, je vais répondre à votre question, là. Vous me demandiez : Qu'en
est-il de cette... non pas de cette politique, mais de cette stratégie du plan
d'action, voilà. Alors, la réponse officielle, il est toujours en vigueur.
Alors, comme je vous dis, il n'est pas
question d'abolir quoi que ce soit, mais il y a un bilan qui est en cours.
Alors, ça, je vous l'apprends et je l'apprends également, un bilan qui est en
cours, et il faut que vous sachiez que ce plan-là, il est réalisé par chaque
ministère et il est coordonné par le ministère des Affaires municipales et de
l'Habitation à leur initiative. Donc, c'est toujours en vigueur, mais il y a
également d'autres ministères qui sont impliqués, et il y aura un bilan qui
s'en vient. Je n'ai pas le moment du bilan, mais il est à venir. Donc, à cet
égard-là, lorsqu'il sera connu, ça me fera plaisir de vous en faire part, là,
mais soyez assurée qu'il n'y a rien qui a été détruit, inquiétez-vous pas.
Inquiétez-vous pas.
Par ailleurs, vous me parlez précisément
des conseils régionaux. Alors, en juin 2018, lorsque nous étions effectivement,
c'était pratiquement terminé, là, en campagne électorale, le précédent gouvernement
avait annoncé une bonification ponctuelle pour l'année 2018‑2019 de
1,6 million aux conseils régionaux pour leur fonctionnement. Il ne s'agit
pas d'une hausse, mais c'est un rattrapage parce que l'ajout unique de 2018‑2019
est venu compenser la réduction de 15 % qui avait été faite par les
libéraux en 2015‑2016. Donc, ils en ont enlevé, mais en campagne électorale,
woup! Ils en ont rajouté. Vous voyez ce qui s'est passé. Donc, c'était un
retour au statu quo. L'enveloppe annuelle de base consacrée aux
15 conseils régionaux est de 2,4 millions de dollars. À cela s'ajoute
le 1,6 million qui était ponctuel pour faire... pour revenir au statu quo.
Voilà.
Et naturellement, j'y reviens parce que
c'est important réellement, la culture en région, pour notre gouvernement, on y
tient et on reconnaît le travail qui est fait par les conseils régionaux. Ce
sont des acteurs de premier plan pour les régions. J'ai d'ailleurs eu
l'occasion de rencontrer déjà différents responsables de ces conseils, et ce
sont des collaborateurs de proximité avec les directions régionales parce que
vous savez, au ministère, il y a des directions régionales pour chacune des
régions administratives du Québec. Donc, c'est comme des mini-ministères de la
Culture à la grandeur du Québec, et il y a ces conseils régionaux, et j'ai
d'ailleurs eu le grand plaisir d'aller justement à une remise de prix qui se
passait à Boucherville des conseils régionaux en Montérégie. Alors, ce sont des
partenaires de premier plan, Mme la députée, ne vous inquiétez pas.
Mme Perry Mélançon : Merci, M.
le Président. Mais, comme moi, cette information-là me provient des conseils
régionaux, il semble vraiment y avoir de l'inquiétude, alors comme acteurs de
premier plan pour vous soutenir dans votre mission du ministère de la Culture,
bien, je pense que ça nécessiterait peut-être une rencontre avec le
regroupement puis de regarder qu'est-ce qui peut être fait pour la
pérennisation de ce 1,6 million de dollars supplémentaires parce que ça
provient de... c'est une demande qui a été faite de leur part. Donc, moi, je
suis la messagère là-dedans, mais je pense qu'il y a vraiment un besoin qui
n'est pas comblé actuellement si on garde le statu quo.
Maintenant, vous avez parlé des directions
régionales, effectivement, ça fait partie de la politique culturelle. Vos
sous-ministères, comme vous le disiez... moi, dans mon cas, chez moi, en
Gaspésie, pour avoir eu plusieurs conversations avec un acteur important du
village de Petite-Vallée, il me disait que le service est très bon dans les
directions régionales, que les programmes sont bons aussi, mais que les délais
puis le manque de ressources fait que c'est extrêmement complexe de travailler
avec ces acteurs-là, même s'ils jouent un rôle majeur pour venir en aide à tous
les acteurs du milieu culturel. Alors, je ne sais pas s'il y a eu une
augmentation des employés au sein des directions régionales, mais je voulais
savoir si c'était dans votre... si c'était dans vos plans, finalement, de
pallier au manque de ressources qui fait que les délais sont excessivement
longs pour traiter les demandes de financement, par exemple.
Mme Roy
: Je... comme
j'ai beaucoup de respect pour votre question, on va avoir les chiffres
précis... je ne veux pas vous dire de demi-réponses, donc, je vais vous donner
une réponse précise.
Cependant, vous avez parlé entre autres
des délais qui peuvent être longs. Vous savez, il y a plusieurs facteurs qui
peuvent faire qu'un dossier soit long, entre autres la complexité du dossier.
Pour des dossiers plus faciles, ça va plus vite, les dossiers plus complexes,
ça peut être plus long effectivement, je présume, comme dans n'importe quelle
autre matière. Cela dit, j'ai beaucoup apprécié le fait que vous disiez que le
service était bon chez vous, je suis bien heureuse. Vous me parlez des gens de
Petite-Vallée, j'ai rencontré personnellement Alan Côté qui est venu à nos
bureaux, c'est extrêmement important pour nous, et je l'ai assuré du fait que
nous allons travailler...
Mme Roy
: ...ça peut être
plus long effectivement, je présume, comme dans n'importe quelle autre matière.
Cela dit, j'ai beaucoup apprécié le fait que vous disiez que le service était
bon chez vous, je suis bien heureuse. Vous me parlez des gens de Petite-Vallée,
j'ai rencontré personnellement Alan Côté, qui est venu à nos bureaux, c'est extrêmement
important pour nous, et je l'ai assuré du fait que nous allons travailler pour
aider effectivement la reconstruction, c'est extrêmement important. Et même, à
plusieurs autres égards, la conversation a été longue, et puis il nous a parlé
de plusieurs projets, et on est en train effectivement de travailler. Et je
crois que le lendemain de sa visite à nos bureaux, il partait en appel...
l'appel de projets, partait en appel de projets le lendemain. Donc, c'est
parfait, à cet égard-là, ça avance. Et puis on accompagne aussi les
responsables, parce que le Festival en chanson de Petite-Vallée, là, on y
tient, extrêmement important. Et c'est un drame épouvantable qui s'est passé, il
y a déjà quelques années, ce sera le deuxième été, mais ce n'était pas l'été
dernier, c'était l'été d'avant.
Le Président (M.
Asselin) : Il nous reste encore 7 min 24 s.
Mme Melançon : Oui. Excellent.
Mme Roy
: Bien, j'ai la
réponse précise à votre question...
Mme Melançon : Ah oui! Bien
oui.
Mme Roy
: ...je l'ai
trouvée. Parce qu'il faut que vous compreniez une chose, quand Mme la députée
de Verdun dit : C'est salle comble, elle a raison parce que le ministère
de la Culture n'est pas un ministère comme les autres, c'est le ministère qui a
le plus de sociétés d'État, les gens l'ignorent, mais il y a énormément de
spécialistes ici, de dirigeants d'entreprise de nos sociétés d'État. Parce
qu'il y en a plus de 11, des sociétés d'État, des conseils, c'est énorme, c'est
énorme. Alors, c'est une particularité, et vous comprendrez que j'ai besoin de
ces professionnels pour vous donner les réponses très précises parce que je ne
veux pas vous donner de mes réponses.
Donc, la question, vous me demandiez s'il
y avait une augmentation des effectifs, augmentation des employés en région,
dans les directions régionales, la réponse est non, mais, naturellement, on a toujours
une intention de mieux assurer le service, ça, c'est assuré. Et ça fait partie,
entre autres, le service en région, si vous allez voir la politique culturelle
qui a été déposée... au numéro 27.
Mme Melançon : ...voir s'il y
avait eu une bonification, on n'a dit non, donc on va aller avec une prochaine
question, parce que je vois qu'on étire un petit peu le temps. J'ai beaucoup de
respect, mais c'est qu'il me reste cinq, six minutes.
Mme Roy
: Allez lire le
numéro 27, vous allez avoir toutes les réponses.
Mme Melançon : Parfait. O.K.
Merci.
Mme Roy
: O.K. Numéro
27 de la politique.
Mme Melançon : Merci beaucoup.
Donc, j'ai eu la chance de participer à quelques séances de la commission qui
va traiter du mandat sur l'avenir de l'information dans les médias, plus particulièrement
les médias régionaux. Alors, j'aimerais quand même connaître les intentions de
la ministre, parce qu'on a beau faire du travail avec les membres de la
commission, il faut savoir un peu les intentions du ministère de la Culture.
Alors, on sait que les médias écrits sont très touchés par tout le virage
numérique, l'arrivée de géants du numérique pour ce qui est des revenus...
bien, des revenus publicitaires, de la publicité, ce qui fait qu'on a une
baisse des revenus publicitaires pour les plus petits médias.
Alors, dans ce contexte-là, les médias ont
moins de ressources, moins de journalistes, moins de temps pour analyser les
enjeux en profondeur. On a peur pour la qualité de l'information, pour l'accès
à l'information également dans les régions, de l'information vraiment de chez
nous, là, pas nécessairement du pont de Montréal quand on vient de l'Abitibi.
Alors, pour ça, il y a une étude qui avait été réalisée par le Forum des
politiques publiques pour... bien, en fait, donc qui nous faisait le constat
des médias d'information traditionnels.
Alors, notre question, sachant que
Facebook et Google accaparent 82 % des revenus de la publicité numérique
au Canada, et qu'un tiers des postes de journaliste ont été perdus entre 2011
et 2017, est-ce que le gouvernement a un plan concret à l'heure actuelle en ce
qui concerne le manque de financement de la presse? Et quelles mesures
concrètes le gouvernement va-t-il mettre en place pour soutenir la presse
traditionnelle?
Mme Roy
: Merci pour la
question. Vous comprenez que nous tenons absolument à cette commission-là,
parce qu'on y tient à l'information, une information diversifiée, de qualité à
la grandeur du Québec, c'est important parce que, quand vous avez une nation
comme le Québec, une démocratie en santé, bien, c'est surtout grâce au fait
qu'il puisse y avoir de l'information, de l'information de qualité et
diversifiée. Plus les sources d'information se tarissent, plus c'est dangereux
pour la démocratie.
Alors, pour nous, c'est extrêmement
important, c'est la raison pour laquelle notre gouvernement a manifesté
l'intérêt de demander un mandat d'initiative par la voix de mon collègue, mon
adjoint parlementaire ici dont je dois taire le nom, le député de Saint-Jean,
voilà.
Et votre question très précisément portait
sur les revenus publicitaires. Sachez que c'est une grande préoccupation parce
que nos journaux, entre autres, mais toutes nos autres formes de média, hein,
ce n'est pas uniquement… ce n'est pas le médium qui me touche, mais c'est le
droit à l'information et perdre des revenus importants.
• (15 h 10) •
Et on revient à ces revenus publicitaires
qui s'en vont dans des paradis fiscaux. Et c'est ça la réalité actuellement et
c'est la réalité à laquelle est confronté le Québec, mais également tout le Canada
et tous les pays occidentaux. Et il y a des réflexions à cet égard-là qui ont
lieu actuellement dans tous les pays industrialisés, entre autres, la France.
Et vous pouvez être assurés et vous me dites que…
Mme Roy
:
…publicitaires qui s'en vont dans des paradis fiscaux, et c'est ça, la réalité actuellement
et c'est la réalité à laquelle est confronté le Québec, mais également tout le Canada
et tous les pays occidentaux. Et il y a des réflexions à cet égard-là qui ont
lieu actuellement dans tous les pays industrialisés, entre autres, la France.
Et vous pouvez être assuré… Et vous me dites : Qu'est-ce que votre ministère
fait actuellement? Actuellement, en attendant d'avoir les conclusions de cette commission-là…
parce qu'il faut agir en amont, et on agit déjà en amont, il y a des programmes
qui sont mis sur pied, entre autres, pour aider la presse, la presse locale, la
presse écrite, il y a des programmes. Et j'ai demandé qu'on retourne à la table
à dessin parce que le programme actuellement… trop peu de médias ont demandé
d'avoir accès, avoir des sous pour les aider à faire cette transformation
numérique. Assez surprenamment, c'est un programme qui a été mis sur pied par
le précédent gouvernement et qui a commencé à ouvrir ses pages ou les livres… à
répondre, juste avant Noël, et trop peu de médias y ont eu accès. Donc, je veux
qu'il n'y ait plus de médias qui y aient accès, donc il faut agir maintenant.
Le Président
(M. Asselin) : Il vous reste 2 min 32 s.
Mme Perry Mélançon :
Parfait. Donc, toujours dans le même sujet, en fait, je vois qu'on va beaucoup
s'appuyer sur les travaux de la commission. Il y a eu quelques demandes qui ont
été faites jusqu'à maintenant, mais de ce que je comprends, il n'a pas de plan
concret encore vraiment sur la table. Mais vous avez probablement… la ministre
de la Culture a probablement lu le même rapport qui faisait état, là, un peu de
la révision de l'interprétation de 1996 de l'agence Revenu Canada au sujet des
sites Web. Là, je parle, en fait, là, de tout ce qui touche la Loi de l'impôt
sur le revenu. Les multinationales peuvent utiliser l'information diffusée par
nos médias. Et on dit que, si c'était plus rigoureux comme processus puis qu'on
ne déduisait pas toutes les dépenses consacrées à l'achat de publicité ou, en
tout cas, qu'il y ait moins de restrictions… ou qu'il y ait plus de
restrictions, plutôt, là, je suis en train d'essayer de trop bien… de trop
résumer, puis là je vais trop vite dans mes informations.
Mais ce que je veux savoir, c'est :
Est-ce qu'il y a des gestes qui ont été posés jusqu'à maintenant pour
travailler avec le fédéral à ce que cette loi-là soit révisée par rapport à la
Loi sur l'impôt sur le revenu, qui fait que les multinationales du Web,
finalement, ils ont comme un «free pass», comme on dit en bon français, là, par
rapport à nos médias locaux, là, qui doivent toujours avoir la déduction sur
l'impôt pour toutes les dépenses consacrées à la publicité. En tout cas…
j'espère que je suis plate.
Le Président (M. Asselin) :
En 45 secondes.
Mme Roy
: Combien?
Le Président
(M. Asselin) : 45.
Mme Roy
: Juste,
tout à l'heure, vous disiez, là, vous n'avez pas de plan, c'est faux parce
qu'on a un programme, puis là je veux le bonifier pour nous assurer qu'il y
ait, là, des sous qui aident rapidement nos médias en région. De deux, il y a
6,5 millions qui ont été mis sur la table pour aider les journaux en ce
qui a trait, entre autres, au recyclage parce qu'ils ont des obligations très,
très lourdes, alors qu'ils produisent de moins en moins de papier, donc on leur
donne de l'aide, là, et puis on continue à travailler avec les médias.
Pour répondre précisément à votre
question, là, vous parlez de fiscalité brute, de fiscalité pure. Sachez que ce
sont des discussions à avoir avec notre ministre des Finances, et que je lui
parle, et qu'il faut trouver des solutions. Il faut trouver des solutions, mais
c'est un monde… c'est une nouvelle réalité à laquelle les entreprises
culturelles, et toutes autres entreprises également, sont confrontées.
Le Président
(M. Asselin) : Merci beaucoup, Mme la ministre. C'est le
temps est exclus… Je laisse la parole maintenant pour les 18 prochaines
minutes au député de Richelieu. À vous la parole.
M. Émond : Merci
beaucoup, M. le Président. À mon tour de saluer l'ensemble des collègues qui
sont avec nous aujourd'hui. Mme la ministre, l'ensemble des collaborateurs du
cabinet ministériel également. Et je suis certain que Mme la ministre ne me
tiendra pas rigueur de prendre quelques secondes dans cet important exercice
qu'est l'étude des crédits, M. le Président, pour me permettre… pour nous
demander tous ensemble d'avoir une pensée pour l'ensemble de nos citoyens qui
sont présentement touchés à travers le Québec par les inondations. Je dis à
l'ensemble… partout à travers le Québec, mais j'ai une pensée particulière pour
les gens de Richelieu, de ma circonscription. J'y arrive à peine, M. le
Président, et deux municipalités, entre autres… je pense à la municipalité de
Yamaska, qui… certains citoyens d'une portion bien précise, là, qui sont
particulièrement touchés par la crue des eaux, mais qui peuvent compter sur une
équipe en place avec la mairesse, Mme Diane De Tonnancourt, et le maire
suppléant, M. Joyal, qui font un excellent travail.
Je pense aussi à Sainte-Anne-de-Sorel, M.
le Président. J'y habite, à Sainte-Anne-de-Sorel, moi, je suis originaire de
là. Dans mon coin, tout va bien, mais les gens qui sont un petit peu plus au
bout de la municipalité, au bout du chenal du Moine en direction des
magnifiques îles de Sorel, puisqu'on est à la commission… à l'étude des crédits
en culture, je parle du pays du Survenant de Germaine Guèvremont, et les
citoyens sont particulièrement touchés…
M. Émond : ...gens qui sont un
petit peu plus au bout de la municipalité, au bout du chenal du Moine, en
direction des magnifiques îles de Sorel. Puisqu'on est à la commission, à
l'étude des crédits en culture, je parle du pays du Survenant, de
Germaine Guèvremont, et les citoyens sont particulièrement touchés. J'ai envie
de vous dire, M. le Président, on est habitués. Chez nous, à Sainte-Anne, on
apprend quasiment à marcher avec des bottes d'eau dans les pieds, mais quand
même, c'est une situation qui n'est pas facile pour plusieurs d'entre nous et
eux aussi peuvent compter sur des personnes en place qui sont très efficaces,
l'ensemble du conseil, plus particulièrement le maire Péloquin, Michel
Péloquin, que je salue. Michel, qui fait un travail exceptionnel de communication,
entre autres, à chaque journée avec des bulletins quotidiens pour aviser qu'il
a mis en place des mesures, entre autres, une navette par autobus, des services
particuliers pour les citoyens qui sont touchés.
Je conclurais en disant qu'il faut
avoir... également remercié l'ensemble des intervenants, soit les pompiers, les
policiers, mais aussi les nombreux bénévoles, M. le Président, qui aident les
sinistrés présentement. On a assisté chez nous à une équipe de football en
entier, les Polypus pour ne pas les nommer, qui ont participé à la mise en
place de sacs de sable à Sainte-Anne-de-Sorel. Alors, bien, pour les nombreux
sinistrés, j'ai envie de leur dire que nous étions là avant, nous sommes là
maintenant et nous serons là après, lorsque les eaux se seront retirées, pour
continuer à leur venir en aide.
Alors, ceci étant dit, je reviens à nos
moutons, nos moutons de la culture, M. le Président, et j'aimerais vous parler
d'un sujet qui, pour moi, qui est issu du milieu des affaires et qui a le
développement entrepreneurial bien ancré sur le coeur, j'aimerais vous parler
d'entrepreneuriat culturel, parce que les Québécois, Mme la ministre, vous le
savez, s'il y a quelque chose qui peut nous rendre fiers et à raison, c'est nos
artistes et notre créativité. Alors, tout de suite, évidemment, on peut penser
au Cirque du Soleil, fondé par une troupe de jeunes artistes à Baie-Saint-Paul,
et qui ensuite est devenu une multinationale. Le cirque le plus connu au monde
est un véritable un tremplin, sans jeu de mots, pour tellement de créateurs
québécois : acrobates, metteurs en scène, musiciens, et compositeurs, et
j'en passe.
Je me rappelle du sentiment que ma
conjointe et moi avons eu dans — ça fait déjà quelques années,
là — dans un voyage à Las Vegas, et on se promenait sur le trottoir,
et on se tournait à gauche, il y avait un spectacle à l'affiche présenté par le
Cirque du Soleil. L'autre côté de la rue, il y avait un spectacle, je crois que
c'était André-Philippe Gagnon, un autre Québécois. Le soir même, nous allions
voir la diva Céline Dion, pour faire plaisir à ma conjointe, M. le Président,
mais le musicien en moi s'est avéré charmé par la prestation, je n'ai pas honte
de le dire, mais tout ça pour dire, il y a un détour un peu maladroit pour dire
combien on peut être fier d'être Québécois et combien nos concitoyens rayonnent
non seulement ici, mais partout à travers le monde.
• (15 h 20) •
On peut penser aussi au Cirque Éloize, aux
7 doigts de la main, à Robert Lepage et à tant d'autres metteurs en
scène dont les oeuvres sont jouées partout à travers le monde. On peut penser
aux Denis Villeneuve, Jean-Marc Vallée, Xavier Dolan. J'aimerais vous dire
également, Mme la ministre, pourquoi ne pas citer la Sorelloise Geneviève Dulude-De
Celles, qui gagne des prix à chacune... chaque fois que son film est présenté à
la scène internationale, entre autres à Berlin tout récemment. Il y a aussi des
firmes comme Moment Factory qui illuminent les plus grands spectacles, dont le
fameux spectacle de la mi-temps du Super Bowl en 2012 et 2015; on parle de
Moment Factory, mais je vais encore vous parler, je m'excuse d'être chauvin,
Mme la ministre, d'un autre citoyen sorelois d'origine, je parle de M. Jacques
Larue, qui est un des fondateurs de la firme Solotech, que plusieurs d'entre
vous sûrement connaissent, je vois Mme la chef de cabinet opiner du bonnet, qui
doit les connaître bien, et qui est maintenant, M. Larue, aux commandes de XYZ
Technologie culturelle, avec qui j'ai eu le bonheur de collaborer dans une
autre vie, M. le Président, alors que j'étais sur le comité exécutif de
Staterra, une attraction touristique dans mon coin, à Sorel. Et on a eu à
travailler avec les gens de XYZ technologies, et qui font un travail un peu à
la Moment Factory, là, c'est des gens d'immersion interactive à haute teneur
technologique, et qui font un travail fantastique, et qui sont reconnus à
travers le monde, au Mexique, à Dubaï, entre autres, où ils ont obtenu des
contrats. On pourrait parler aussi de musiciens, musiciennes, danseurs,
peintres, et j'en passe, musiciens, musiciennes... Mme la ministre, que je
connais bien, bien, elle connaît moins bien mes talents, qui ne sont pas très
certains, de musicien. Mais je reviens encore pour parler de ma
circonscription. Vous savez, dans le coin de Sorel, puis là je suis très fier
de le dire, il y a du talent au pied carré, une manière assez
impressionnante...
M. Émond : ...musiciennes, Mme
la ministre, que je connais bien. Bien, elle connaît moins bien mes talents qui
ne sont pas très certains de musicien, mais je reviens encore pour parler à
ma... de ma circonscription. Vous savez, dans le coin de Sorel, puis là je suis
très fier de le dire, il y a du talent au pied carré, une manière assez
impressionnante. Est-ce que c'est ce qu'il y a dans l'eau, M. le Président? Je
ne sais pas. Toutes les... on peut spéculer. Mais c'est une grande fierté,
entres autres au niveau de la musique, là, et les gens de l'industrie
culturelle qui sont derrière Mme la ministre... À chaque fois qu'on regarde une
prestation culturelle à travers le Québec, pensons aux nombreux galas auxquels
on peut assister, bien, moi, je regarde tout le temps le «house band», qu'on
appelle, je m'excuse pour l'anglicisme, le groupe maison qui s'occupe
d'agrémenter le tout, et à chaque fois, ce n'est pas un mensonge, M. le
Président, il y a toujours quelqu'un d'issu de ma circonscription, que ça soit
à la basse, à la batterie, au chant ou à tout ce que vous pouvez imaginer.
Bon, O.K. Je reviens encore une fois à nos
moutons. Je m'excuse, M. le Président. Alors, toutes ces personnes-là ont
commencé avec la créativité et se sont envolées grâce à leur fibre
entrepreneuriale. Alors, c'est pour cette raison que je suis content d'aborder
aujourd'hui l'entrepreneuriat culturel. J'ai nommé précédemment de grands
succès qui vont... font rayonner le Québec à l'international, mais
l'entrepreneuriat culturel, c'est aussi ce qui fait vibrer chacune des régions
du Québec. On a tous dans nos comtés des artistes entrepreneurs qui font vivre
nos villes et nos villages. Je suis convaincu que je pourrais passer la parole
à notre collègue de la Gaspésie ou, entre autres, de la Beauce, de la
magnifique Beauce, de mes deux collègues qui sont ici et... oui, de mes deux
autres collègues, et pourquoi pas le député de Saint-Jean également? Et nous
aurions tous... On pourrait passer beaucoup de temps pour évoquer ces
entrepreneurs culturels qui font vibrer nos régions. Alors... Et c'est
important de les soutenir. C'est important que le gouvernement et le ministère
de la Culture jouent un rôle prédominant pour soutenir ces entrepreneurs
culturels.
Alors, selon le Compte satellite de la
culture, le CSC, produit par Statistique Canada, le PIB québécois des
industries créatives et culturelles — quel beau
terme — s'établirait en 2016 à... s'établissait en 2016 à
11 milliards de dollars, M. le Président, et employait plus de 160 000
personnes. Alors, quand on parle d'industrie, bien, le terme, c'est le bon
terme. Puis on peut être fier que non seulement le talent créatif de nos
développeurs québécois nous fait rayonner au niveau culturel, mais c'est une
industrie qui est très, très importante. Alors, il s'agit d'un moteur important
de croissance économique pour le Québec en plus de mettre de l'avant la
créativité et la culture québécoises. Le secteur de la culture fait face aux
mêmes enjeux que le reste de l'économie. On peut parler de rentabilité, de
pérennité, d'innovation. L'entrepreneur en moi aurait également le goût de
parler de prévisibilité, un terme qui est très important pour les
entrepreneurs, l'ensemble des entrepreneurs, pas seulement au niveau culturel.
Alors, dans ce contexte, notre gouvernement estime que nous devons prendre en
considération les particularités associées à la culture. C'est pourquoi Mme la
ministre a confié au Conseil des arts et des lettres du Québec et à la Société
de développement des entreprises culturelles, la SODEC, le mandat d'appuyer
l'entrepreneuriat culturel à travers un soutien aux artistes entrepreneurs et
par l'appui aux initiatives en entreprise.
Les artisans et créateurs culturels à
travers... évoluent dans un contexte de forte concurrence internationale et,
afin de tirer pleinement profit de leurs oeuvres, ils doivent être en mesure de
créer ou de saisir les occasions d'affaires qui s'offrent à eux. Le budget 2019‑2020
prévoit une somme de 32,5 millions de dollars sur cinq ans, quand même, M.
le Président, pour encourager le développement des compétences
entrepreneuriales tant chez les artistes entrepreneurs que dans les entreprises
culturelles.
Donc, après ce long préambule, M. le
Président, je me tourne vers Mme la ministre en lui demandant... Les artisans
et créateurs culturels québécois évoluent dans un contexte de forte concurrence
internationale, vous le savez, Mme la ministre, et dans le budget 2019‑2020
vous avez annoncé 32 $... 32,5 millions de dollars, pardon, sur cinq
ans — j'entendais déjà les critiques des groupes culturels de mon
comté, là — pour soutenir l'entrepreneuriat culturel. J'aimerais
avoir plus de détails concernant... Bien, pourquoi vous pensez que c'est important
de soutenir l'entrepreneuriat culturel? Et comment tout ça va-t-il fonctionner
exactement, là?
Mme Roy
: Merci beaucoup,
M. le député, et je sais que vous aimez Sorel et que vous êtes également un
excellent bassiste. Ce qui est important de dire, c'est que — et je
l'ai dit à ma collègue de Gaspé — c'est que nous avons dit que nous
allons travailler avec la politique culturelle qui a été déposée en juin 2018
et que nous allions la bonifier. Bien, ça, c'est un bon exemple...
Mme Roy
: ...et que vous
êtes également un excellent bassiste.
Ce qu'il est important de dire, c'est que — et
j'ai l'ai dit à ma collègue de Gaspé — c'est que nous avons dit que
nous allons travailler avec la politique culturelle qui a été déposée en juin
2018 et que nous allions la bonifier. Bien, ça, c'est un bon exemple de bonification.
Dans la politique culturelle, la mesure 37, les initiés pourront aller la lire,
disait : Soutenir le développement de l'entrepreneuriat culturel, entre
autres, à l'ère numérique. Il y avait un 45 millions qui était là, sur
cinq ans. Bien, nous, ce qu'on a fait avec la nouvelle... le nouveau, pardon, budget
qui vient d'être présenté en mars dernier, le budget 2019‑2020, on prévoit une
somme supplémentaire, donc on en ajoute, 32,5 millions de dollars sur cinq
ans pour encourager le développement des compétences entrepreneuriales, tant
chez les artistes entrepreneurs que dans les entreprises culturelles. Donc, ce
sera un complément. Oui, il y a la base pour l'entrepreneuriat à l'ère
numérique, mais il y a également cette offre qu'on vient ajouter de
32,5 millions de dollars pour l'entrepreneuriat, parce que nous souhaitons
que les artistes puissent vivre de leur art.
Et l'exportation des produits culturels,
c'est extrêmement important. Vous êtes aussi un entrepreneur, vous le savez, il
faut trouver de nouveaux marchés, de nouveaux bassins, parce que le Québec,
nous sommes huit millions, mais il y a aussi des marchés francophones
ailleurs que nous devons exploiter. Nous devons aller vendre nos oeuvres, et,
comme ça, nos créateurs vivront davantage de leur art. Donc, ce
32,5 millions additionnel sur cinq ans, donc, on en rajoute une couche. Je
vous ai dit qu'on allait le bonifier, qu'on n'avait pas à faire peur à
l'industrie, que notre budget serait là et qu'il y aurait davantage, alors nous
avons tenu parole. Et l'importance de l'entrepreneuriat culturel, pour nous,
c'est primordial, c'est un moteur de développement économique, mais aussi de
rayonnement culturel, donc on parle du Québec à l'étranger. Et le Québécois à
l'étranger, et la Québécoise, les artistes québécois et québécoises, et même
les entrepreneurs, les innovateurs sont très, très, très bien... très bien vus,
pardon. Donc, ce 32,5 millions de dollars supplémentaire va soutenir
l'entrepreneuriat culturel.
Et la façon dont ça va fonctionner... J'ai
demandé à la SODEC — les gens de la SODEC sont ici,
d'ailleurs — d'identifier des programmes d'aide pour stimuler
davantage les initiatives axées sur le développement de propriétés intellectuelles
et de modèles d'affaires innovants qui vont contribuer au rayonnement des
entreprises culturelles québécoises sur la scène internationale. Parce qu'on
fait de l'argent en vendant nos produits et nos produits culturels, et ça, en
plus de faire vivre nos entrepreneurs, nos entreprises, nos créateurs, ça fait
rayonner le Québec, c'est bon pour tout le monde. Et grâce à ces
investissements supplémentaires, ce 32,5 millions de plus, le Conseil des
arts et des lettres du Québec, ce qu'on appelle le CALQ, pourra soutenir l'entrepreneuriat
culturel à travers la reconnaissance de l'artiste entrepreneur. Et il y a des
nouvelles qui s'en viennent à ce sujet, plus précisément, ce qu'on va faire, en
détail, avec cet argent-là, mais sachez que c'est vraiment pour aider les
artistes créateurs, les entrepreneurs, les entreprises à rayonner davantage.
Parce que tout entrepreneur vous le dira, ça prend des clients, ça prend des
nouveaux marchés, il faut dépasser les frontières du Québec, et nous allons le
faire avec passion puis avec plus d'argent, parce que ça prend toujours de
l'argent.
M. Émond : Merci, Mme la
ministre.
Le Président (M.
Asselin) : Il reste encore trois minutes, M. le député.
M. Émond : Trois minutes.
D'accord. Maintenant que nous avons parlé d'entrepreneuriat culturel et
créatif, si j'ose dire, j'aimerais vous parler un peu d'architecture, Mme la
ministre, parce que chaque coin de pays a ses différences, et tous les peuples
ont leur bagage culturel qui les différencie, bien entendu. Chaque pays, chaque
peuple, chaque région a sa langue, ses expressions particulières, les
différences culturelles se voient aussi dans la musique, le cinéma, le théâtre
et la littérature. Aussi, quand on visite le monde, une des meilleures façons
de s'imprégner de la culture locale, et je suis certain que Mme la ministre
sera d'accord, c'est de découvrir la gastronomie, hein, à chaque endroit.
• (15 h 30) •
Mais un des aspects qui est souvent
négligé, parce que ce n'est pas de la culture qu'on consomme, M. le Président,
ce n'est pas quelque chose qu'on achète comme un billet de théâtre ou comme on
choisit un restaurant pour découvrir une cuisine... Mais, pour l'architecture,
c'est différent. Pourtant, l'architecture fait partie de la culture, il est
souhaitable, comme société, d'avoir une architecture vivante, distinctive,
créative. Tantôt, je vous évoquais mon passé d'entrepreneur. Je fais une autre
petite parenthèse, M. le Président, j'ai... la dernière compagnie que j'ai
possédée, c'est une firme de signalisation architecturale. Et tantôt je vous
parlais du Cirque du Soleil, bien, un des mandats qu'on avait eus à l'époque à
combler, c'était le siège social du Cirque du Soleil, situé à Montréal-Nord, et
je vous dirais que, dans l'atelier que je possédais, mes créatifs, les
artisans, que j'appellerai, j'avais d'ailleurs...
15 h 30 (version non révisée)
M. Émond : ...et tantôt je vous
parlais du Cirque du Soleil, bien, un des mandats qu'on avait eus à l'époque à
combler, c'était le siège social du Cirque du Soleil situé à Montréal-Nord. Et
je vous dirais que, dans l'atelier que je possédais, mes créatifs, les artisans
que j'appellerai, j'avais d'ailleurs... Mme la députée, mon chef d'équipe était
un Gaspésien, Yves, pour ne pas le nommer, sympathique comme tous nos amis Gaspésiens
et talentueux comme ce n'est pas possible, et, pour ce même contrat avec le
Cirque du Soleil, M. le Président, on avait eu à préparer de la signalisation
architecturale préparée par l'architecte M. Hanganu, qui est malheureusement
décédé aujourd'hui, qui est un célèbre architecte. Écoutez, il a donné beaucoup
de maux de tête à mes artisans dans l'atelier parce qu'il a enveloppé
littéralement le bâtiment du siège social du Cirque du Soleil avec des... des
pièces, pardon, d'orfèvrerie. Ce n'était pas de simples répertoires, M. le
Président, pour dire : salle de conférence, cuisine ou cafétéria,
c'étaient littéralement des pièces d'orfèvrerie en aluminium anodisé
prédécoupées, qui devaient suivre la rondeur des colonnes. J'ai encore des maux
de tête juste à l'évoquer, M. le Président, mais un endroit tout simplement
fantastique que je vous invite à visiter si vous avez l'occasion, là, ça fait
changement des sièges socials... sociaux, pardon, aseptisés. Aux bâtiments du
Cirque du Soleil, on peut être en pleine conférence et puis, devant les vitres
devant nous, à un moment donné, oups! on voit passer un acrobate, là, puisque
le gymnase d'entraînement...
Le Président (M.
Asselin) : ...M. le député, vous ne voulez pas donner des maux
de tête. Donc, je vous interromps.
M. Émond : Est-ce que j'ai
déjà complété, monsieur?
Le Président (M.
Asselin) : Vous avez déjà complété.
M. Émond : O.K. Bien, on se
reprendra un petit peu plus tard. J'ai d'autres anecdotes pour vous, M. le
Président. Merci beaucoup.
Le Président (M.
Asselin) : Parfait. Je cède la parole à la députée de Verdun...
Mme Melançon : Merci beaucoup,
M. le Président.
Le Président (M.
Asselin) : ...qui pourra justement profiter de son 20 minutes.
Mme Melançon : Merci. Merci
beaucoup. Alors, oui, je suis heureuse qu'on puisse parler de Dan Hanganu, justement,
qui vivait à l'Île-des-Soeurs et que j'ai eu la... avec qui j'ai eu la chance
de discuter à plusieurs reprises. Merci de le mettre... Oui, tout à fait, très
gentil, très talentueux, comme vous le dites.
Tout à l'heure, j'ai entendu de la ministre
qu'elle va transmettre, donc, la réponse à la commission, donc, je veux juste
m'assurer que ce soit bien enregistré, M. le Président. Et nous attendrons la
réponse concernant les chiffres demandés auprès de la commission.
J'étais en train de parler, donc, de crédits
d'impôt en matière de culture, et ce que je disais, c'est des propos qui m'ont
fait, moi, sursauter, là. Est-ce que la ministre est au courant que le ministre
des Finances... le ministère des Finances est en train de revoir tout ce qui
s'appelle crédits d'impôt en matière culturelle?
Mme Roy
:
Naturellement, votre question fait sursauter parce que, moi, je suis en
dialogue avec le ministre des Finances, et nous avons vérifié, contre-vérifié à
quatre reprises, et ce que vous avancez n'est pas exact, Mme la députée.
Mme Melançon : Parfait. Donc,
ce n'est pas moi qui l'avançais, là, c'est trois groupes différents, et des
gens même de différentes sociétés qui sont ici aujourd'hui qui m'en ont parlé
et qui en ont parlé alors que vous étiez, comme on le disait tout à l'heure,
là, à l'AQPM pas plus tard qu'il y a une dizaine de jours. Alors, pour moi, ce
qui était préoccupant, c'était de savoir qu'il y avait une révision qui était
faite par... je ne sais pas si c'est le ministère lui-même ou si c'est par le
cabinet, mais de revoir les crédits d'impôt. Il faut rassurer le milieu, bien
entendu, premièrement.
Dans un deuxième temps, ce que je veux
aussi ramener... Et j'étais heureuse d'entendre le député de Richelieu parler
de prévisibilité. Donc, comme homme d'affaires, vous avez raison de dire que,
de la prévisibilité, ça en prend lorsqu'on fait et/ou des investissements et/ou
des choix géographiques ou géopolitiques. Je ne sais pas si la ministre sait,
mais à l'intérieur des clauses de crédits d'impôt, habituellement on les
retrouve dans le budget, et cette année, malheureusement, on ne retrouve rien
concernant cette prévisibilité-là. Est-ce que la ministre est au courant?
Mme Roy
: Merci pour la
question. Moi, j'aimerais poursuivre sur ce que vous disiez justement de... à
cette rencontre de l'AQPM où nous étions...
Mme Melançon : Je n'entends
pas.
Mme Roy
: Tout à
l'heure, vous...
Mme Melançon : Je m'excuse, je
ne vous entends pas. Je m'excuse.
Mme Roy
: Ah! bien,
j'essaie de parler doucement parce que tout à l'heure on m'accusait d'être un
petit peu trop... de parler un petit peu fort mais... Alors, je vais parler un
petit peu plus fort.
À l'égard des crédits d'impôt, vous savez
quoi, M. le Président? Si on peut les bonifier, on va les bonifier. Moi, là, il
faut que nos entreprises et nos entrepreneurs puissent avoir les moyens de
produire. Et, comme je disais tout à l'heure, moi, je suis en pourparlers, en
négociation constante avec mon collègue le ministre des Finances. Lors de cet
événement, Mme la députée, vous avez des amis, j'ai des amis aussi, et je
trouve un peu déplorable que l'on fasse le tour des tables pour dire aux
invités que le gouvernement de la CAQ va couper les crédits d'impôt en
télévision et en cinéma. Parce que ce sont mes amis, à cette soirée, qui m'ont
dit...
Mme Roy
: ...avec le ministre
des Finances. Lors de cet évènement, Mme la députée, vous avez des amis et j'ai
des amis aussi. Et je trouve un peu déplorable que l'on fasse le tour des
tables pour dire aux invités que le gouvernement de la CAQ va couper les
crédits d'impôt en télévision et en cinéma. Parce que ce sont mes amis, à cette
soirée, qui m'ont dit que vous faisiez le tour des tables pour leur annoncer
cette mauvaise nouvelle. M. le Président, c'est déplorable agir de la sorte,
c'est totalement faux et archifaux.
Mme Melançon : Alors, merci,
M. le Président. Alors, je prends bonne note de ce qui vient d'être dit et je
vais pouvoir passer le message aux différentes associations qui nous ont
contactées pour nous parler parce qu'elles ont été convoquées au ministère des
Finances pour pouvoir se faire interroger sur ce sujet-là. Alors, j'en prends
bonne note.
Pour ce qui est de faire le tour des
tables pour dire que le gouvernement de la CAQ va faire... ou ne fera pas, ça,
je vous laisse le soin de rapporter certaines paroles. Chose est sûre, j'ai
passé deux journées là-bas où je vous aurais invitée à être présente pour
pouvoir voir qu'est-ce qu'il y avait pour la suite des choses avec les
spécialistes.
Le bloc deux, M. le Président, sur lequel,
moi, je veux arriver parce qu'on voulait parler de crédits d'impôt tout à
l'heure, elle en a parlé lors de ses remarques préliminaires devant la Chambre
de commerce. Elle annonçait donc, la ministre, qu'elle était pour maintenir des
investissements en culture ne visant rien de moins que la barre du 1 %.
Alors, il faut savoir, quand on parle du 1 % en culture, il faut parler du
même 1 %, ça, je pense qu'il faut prendre les mêmes mesures et c'est
important qu'on puisse le faire pour avoir la bonne compréhension. La donnée
historique du 1 %, on se base sur les dépenses de crédits en programmes,
et c'est important que nous puissions le faire. Justement, j'inviterais la
ministre à prendre le volume 3 du budget des dépenses. Dans le
volume 3, à la page 19, est-ce que la ministre peut me confirmer que
le ministère de la Culture reçoit 772 322 000 $ en crédits pour ses
dépenses de programmes 2019‑2020? Là, vous n'êtes pas dans le bon livre,
il faudrait prendre le volume 3, page 19.
Mme Roy
: Ah! je sais
où je suis, Mme la députée. Vérifications faites parce qu'on vient de
contre-vérifier encore, là, parce qu'il y a des limites à crier au loup, là.
Vérifications faites au cabinet, auprès du ministre et du sous-ministre, il n'y
a aucune intention de couper dans quelques crédits d'impôt que ce soit et aucun
mandat n'a été donné à cet effet-là.
Maintenant, je vous dirai que ce que j'ai
dit, ici, m'a été dit par les gens de l'industrie parmi les plus influents dont
je tairai le nom et que, moi aussi, j'ai des amis dans l'industrie, Mme la
députée.
Maintenant, moi, je vous dirais qu'à la
page H.71 de notre budget, très intéressant, Culture et Communications,
Dépenses de programmes en 2019, 772 millions. Mesures prévues au Fonds de
suppléance, 38 millions. Société d'État, autres dépenses,
510 millions pour un total de 1 320 000 000 $. Ce qui
est une augmentation par rapport au budget du gouvernement libéral de
5,8 %. Alors, je veux bien croire que la ministre tente... pardon, que
dis-je, que la députée tente encore une fois de faire peur, de dire qu'il y a
des compressions, que nous donnons moins, mais les chiffres sont têtus, ils
parlent par eux-mêmes. Une augmentation de 5,8 % de toutes les
dépenses 2019‑2020. 5,8 %, c'est du jamais vu, M. le Président.
Alors, vous savez, les chiffres, on peut leur faire dire ce qu'on veut, moi, je
l'invite à aller lire la page H.71 de ce budget.
Mme Melançon : Alors, M. le
Président, ce n'était pas ma question. Je veux savoir si la ministre... parce
qu'il faut faire la distinction entre des dépenses de programmes et l'entièreté
du budget. Moi, je suis sur les dépenses de programmes. Est-ce que la ministre
peut prendre, tout simplement, le volume n° 3 et nous
dire si c'est bien le montant qui y apparaît?
Mme Roy
: Alors,
Dépenses de programmes, 772,9 millions plus 37,5 millions plus les
mesures budgétaires pour un total de 810 millions. C'est une augmentation.
Nous sommes à 1 %, M. le Président.
• (15 h 40) •
Mme Melançon : Alors, M. le
Président, maintenant que la ministre... parce que je l'amenais vers la
page 14 de ce qu'elle vient de donner, alors je suis heureuse de voir...
si on reprend ces dépenses de programmes et si on y va avec les dépenses de
programmes totales, je pense qu'il faudrait le faire, je pense que ça prendrait
une calculatrice, là. On va être en deçà de 1 %, Mme la ministre. Je vous
invite à faire le calcul. Vous avez plein de gens, là, qui ont des calculettes
qui peuvent aller très rapidement derrière vous et vous savez qu'on n'est pas
un...
Mme Melançon : ...avec les
dépenses de programmes totales. Je pense qu'il faudrait le faire, je pense que
ça prendrait une calculatrice, là. On va être en deçà de 1 %, Mme la
ministre, je vous invite à faire le calcul. Vous avez plein de gens, là, qui
ont des calculettes, qui peuvent aller très rapidement derrière vous. Et vous
savez qu'on n'est pas à 1 %, et ce, malgré les sommes importantes qu'il y
avait en surplus, qui ont été laissées par le gouvernement libéral. Donc,
actuellement, on est en deçà du 1 % parce qu'il faut parler des dépenses
de programmes. Alors, si on prend, et j'imagine, je vais citer son collègue
président du Conseil du trésor qui a eu cet échange-là avec le député de
La Pinière lors de l'échange avec... pour le trésor, c'est exactement dans
ce livre-là qu'ils étaient. Et là je vous invite à aller chercher les galées
parce que c'est en effet le 809 millions et le 81 milliards, et si on
fait le calcul, qui est assez simple à faire, là, on est en deçà de 1 %.
Mme Roy
: M. le
Président, vous savez, les chiffres, on peut leur faire dire ce qu'on veut. Mme
la députée aime beaucoup faire peur, c'est sa marque, elle a droit. Alors,
dépenses de programmes, mars 2018, sous son gouvernement, 778 millions.
Dépenses de programmes, mars 2019, sous notre gouvernement, 810 millions.
778, 810. 778, 810. C'est tout ce que j'ai à dire.
Mme Melançon : Bon, alors, M.
le Président, moi, je vais vous dire, là, on ne passera pas... on ne fera pas
une maîtrise en mathématiques ici parce que clairement c'est difficile à faire
comprendre à la ministre, mais on est en deçà d'un million et... de 1 %,
pardonnez-moi. Je n'ai pas dit qu'il n'y avait pas eu d'augmentation en
chiffres, c'est sur le pourcentage. C'est ce seuil historique là qui est
important pour le milieu de la culture, et on est en deçà du 1 %.
Cela étant dit, je pense que les gens qui
nous écoutent ont bien compris, eux, de quoi il était question, et heureusement
parce que je ne veux pas faire peur. Puis ce qui fait peur, c'est vraiment le
manque de réponses de votre part. Et je l'ai déjà dit, je pose des questions,
c'est ça, notre travail. Vous le savez, vous l'avez déjà fait. Donnez
minimalement les réponses auxquelles on vous demande d'appuyer. Les chiffres
ont la tête dure, vous dites. Mais tout à fait. Donc, j'invite les gens à aller
chercher le volume 7, la page 14, à faire le calcul, c'est assez simple.
Cela étant dit, la ministre a aussi dit au
salon bleu... Je vais la citer : «Alors que la hausse moyenne des dépenses
de programme des ministères et organismes gouvernementaux représente
3,4 %, celle du ministère de la Culture et des Communications se situe à
5 %. Du jamais vu.»
Alors là, il y a deux choses. D'abord, à
la page 14 du volume 7, on constate que l'augmentation moyenne serait plutôt de
5,8 % et non pas de 3,4 % — c'est indiqué, c'est noir sur
blanc dans les documents de son propre gouvernement — alors que
l'augmentation du ministère est de 5 %, qui est donc sous la moyenne des
augmentations gouvernementales. Est-ce que la ministre est capable de constater
la même chose en page 14?
Mme Roy
: Je répondrai
à ma collègue qui dit que je ne réponds pas : Ce n'est pas parce qu'elle
n'aime pas les réponses qu'il n'y a pas de réponses. Cela dit, peu importe ce que
je lui répondrai, elle ne sera pas satisfaite.
Mais je vais poursuivre quand même avec
cet excellent budget de notre ministre des Finances. Si vous voulez me parler
de dépenses et d'évolution des dépenses, moi, j'ai quelque chose à vous
dire : 2017-2018, vous étiez à 789 millions; 2018‑2019, en année
électorale, vous avez descendu à 772 millions, une diminution de
2,2 %. Nous arrivons au pouvoir, 2019‑2020, nous remontons à
810 millions pour les dépenses. Alors, 772 l'année dernière, 810 cette
année. Voilà.
Mme Melançon : Alors, M. le
Président, on comprend que la ministre ne veut pas relever les erreurs. Je ne
sais pas, c'est peut-être volontaire qu'elle l'a fait. Je ne sais pas. Ce qu'on
réalise donc à ce moment-ci, c'est que la ministre n'atteint pas le 1 %
historique malgré des surplus, c'est que la ministre a reçu des augmentations
en deçà des augmentations moyennes du reste du gouvernement, c'est que la
ministre se base sur des mauvais chiffres pour écrire ses communiqués de presse
et ses tweets. Alors, moi, je..
Mme Melançon : ...la ministre
n'atteint pas le 1 % historique, malgré des surplus. C'est que la ministre
a reçu des augmentations en deça des augmentations moyennes du reste du
gouvernement. C'est que la ministre se base sur des mauvais chiffres pour
écrire ses communiqués de presse et ses tweets. Alors, moi, j'essaie juste de
voir, puis elle ne veut pas aller. Donc, elle ne veut pas aller à l'intérieur
des livres que nous tentons de citer, pour qu'on puisse parler des mêmes
chiffres. C'est ça, le but, dans le fond. Moi, je veux éclaircir les chiffres,
s'ils sont véridiques ou non. Je prends les chiffres qui sont à l'intérieur du
livre des renseignements supplémentaires, volume 7, 2019‑2020.
Mme Roy
: Et moi aussi,
madame, je prends les livres et je pense que c'est important, parce que c'est
pédagogique de dire qu'il faut être précis. Il faut lire chacune des colonnes
et c'est un tout. Culture et communications, dépenses par portefeuille, 2019‑2020.
Dépenses du programme : 772 millions; mesures prévues au fonds de
suppléance : 38 millions; sociétés d'État, autres dépenses :
510 millions; total : 1 320 000 000 $, une
augmentation de 5,8 % par rapport au budget du précédent gouvernement
libéral.
Alors, vous pouvez bien tordre les
chiffres de la façon que vous voudrez, Mme la députée. Moi, je vous lis ici la
page H.71, une page que probablement vos collègues ont oublié de vous
mentionner ou de vous lire.
Par ailleurs, vous nous parliez tout à
l'heure des crédits d'impôt et il y a quelque chose qui me chicote, parce que
cette fausse information à l'effet qu'il y aurait des coupures à cet égard,
alors que, bien au contraire, moi, je vais me battre et je vais travailler pour
qu'on améliore... qu'on améliore le sort de nos producteurs et de nos
entreprises en communications, nos producteurs, nos productrices.
C'est assez ironique, parce que moi, j'ai
de la misère à oublier la coupe généralisée de 20 % des crédits d'impôt
par le gouvernement libéral, alors que vous, porte-parole de l'opposition, vous
étiez chef de cabinet de la culture en 2014 et ça, sans consultation aucune,
là, avec le milieu. 20 % de coupes dans les crédits d'impôt, alors que
madame était chef de cabinet sous l'ancien gouvernement et elle essaie, encore
une fois, de faire peur. Alors, eux ont coupé et nous, nous additionnons, nous
ajoutons, M. le Président.
M. Kelley
: ...article
35.
Le Président (M.
Asselin) : Oui, ça va. À vous la parole.
Mme Melançon : Alors, moi, je
n'irai pas dans des bassesses, premièrement.
Une voix
: C'est ce que
tu as fait.
Mme Melançon : Et je vais
continuer à vous vouvoyer, je ne vais pas vous tutoyer. Alors, moi, Mme la
ministre, quand on l'a fait, c'est pour ça que je vous ai posé la question,
c'est au ministère des Finances et j'ai voulu vous poser la question droit dans
les yeux. Si vous voulez faire encore votre théâtre, parce que vous êtes très,
très bonne là-dedans, c'est à vous.
À la page H.71, puis moi, je ne rentrerai
pas dans les affaires de chefs de cabinet. Donc, je veux le dire à votre chef
de cabinet. Alors, cela étant dit, à la page H.71, quand on parle de
772 millions plus le 38 millions, il y a aussi, bien sûr, des sommes
additionnées de 510 millions de dollars d'autres dépenses. Est-ce que la
ministre peut me dire dans ce 510 millions de dollars?
Mme Roy
: Entre autres,
de façon générale, ce sont des sociétés d'État, de façon générale. Cela dit,
Mme la députée, pour 2019‑2020, parce que vous nous dites qu'il y a des
compressions, que ça ne va pas bien en culture et communications, là, Éducation
et Enseignement supérieur, en Éducation et Enseignement supérieur, les dépenses
de programmes ont progressé de 6,1 % à 5,9 %... pardon, ont progressé
de 6,1 % — ça, c'est en éducation — de 5,9 % pour
la santé. Tous les autres portefeuilles ont progressé en moyenne de 3,4 %.
Au ministère de la Culture, des Communications, M. le Président, nos dépenses
s'élèvent à 810 millions de dollars, incluant les mesures du discours du
budget, ce qui représente une variation de 4,9 %.
Donc, ça, là, c'est une augmentation
historique qui vous dit jusqu'à quel point le ministère de la Culture et la
culture est importante pour l'actuel gouvernement.
• (15 h 50) •
Mme Melançon : M. le
Président, je comprends qu'elle ne veut pas répondre et si on va à la page 14
du volume 7 et qu'on regarde «Dépenses de programmes», on le voit, ça vient
directement du trésor, c'est de 5,8 %. Il y en a qui ont augmenté de
beaucoup, beaucoup plus, notamment si on regarde du côté... on s'en va en
Économie, en Innovation, en Éducation, aux Affaires...
Mme Melançon : ...du Trésor,
c'est de 5,8 %. Il y en a qui ont augmenté de beaucoup, beaucoup plus,
notamment si on regarde du côté... on s'en va en économie, en innovation, en
éducation, aux affaires, en agriculture, il y a des augmentations
substantielles. Alors, si on prend le chiffre moyen, donc c'est dans le livre
du Trésor, 5,8 %, je veux rappeler aussi à la ministre, l'année passée,
c'était près de 11 % en augmentation.
Cela étant dit, je veux rappeler à la
ministre qu'il faut vraiment séparer les deux choses, dépenses de programmes et
budget global. Et, à l'intérieur du 1,3 milliard qu'elle dit... duquel
elle parle, il y a 510 millions autres. Il faut juste comparer des bananes
avec des bananes puis des pommes avec des pommes, et ce n'est pas ce que vous
faites actuellement. Je crois vraiment que c'est volontaire de votre part.
Mme Roy
: M. le
Président, c'est un budget historique, jamais un gouvernement,
jamais — je sais bien que ça fait sourire la députée de
Verdun — jamais un gouvernement du Québec n'aura consacré autant
d'argent à tout le ministère de la Culture et à tous ses organismes, c'est-à-dire
1,3 milliard de dollars, c'est du jamais-vu. Alors, la députée peut bien
continuer à me reposer la même question, les gens qui nous écoutent
comprennent, jamais un gouvernement du Québec n'a mis autant d'argent en
culture, et je suis particulièrement fière du fait que nous avons élaboré des
engagements électoraux et que nous tenons notre parole et qu'un à un ces
engagements prendront forme.
Par ailleurs, à l'égard des groupes que
j'ai rencontrés, je les entends et je travaille à tenter de trouver des pistes
de solution pour chacune des problématiques qui nous ont été expliquées.
Le Président (M.
Asselin) : ...ce bloc, Mme la ministre. Je donnerai la
parole... je céderai la parole au député de Saint-Jean maintenant.
M. Lemieux : Merci beaucoup,
M. le Président. Ça fait presque deux heures qu'on est ensemble ici, un peu
tard pour les mondanités, mais je vais quand même vous souhaiter à tous un bon
retour après notre semaine en comté, même si ça a été mouillé, plus pour
certains que d'autres, et on pense à eux, et on va continuer de travailler avec
eux, comme vous l'avez si bien dit, M. le député de Richelieu, avant, pendant
et après.
Mme la ministre, vous avez, dans vos
notes... dans vos remarques préliminaires, vous avez parlé de Télé-Québec, je
vais vouloir y revenir, vous avez aussi parlé... je veux aussi qu'on revienne
sur ce que j'ai vu passer, un nouveau programme pour encourager la
philanthropie. Mais, d'abord, le patrimoine, puisque vous en avez beaucoup
parlé dans vos remarques préliminaires, mais si vous le permettez, on pourrait
parler du patrimoine religieux. Pas très original, vous allez me dire,
considérant l'actualité avec la cathédrale Notre-Dame de Paris qui a interpellé
tout le monde et qui nous a fait sous penser à ce qu'on avait chez nous, en
regardant ce qui brûlait à Paris. Et puis effectivement, oui, on a été connus à
Montréal comme la ville aux 100 clochers.
Mais vous allez me permettre, comme tout
bon député, d'être chauvin au moins avec un minimum de chauvinisme de bon aloi,
pour vous parler de ma cathédrale, celle de Saint-Jean-sur-Richelieu, et ça
tombe bien, la vie est bien faite, tout et dans tout. Pas plus tard que cette
semaine, j'ai rencontré la présidente-directrice générale d'un organisme qui
veut rénover la cathédrale de Saint-Jean-sur-Richelieu. Je ne suis pas
fonctionnaire et je n'ai pas négocié avant pour une rénovation de plusieurs
centaines de milliers de dollars pour un vieil immeuble, mais je comprenais, et
je vous demande de valider que, dans le nouveau budget, comme dans les
programmes qui existaient avant, il y a encore pas mal quand même d'argent pour
la rénovation du patrimoine religieux parce qu'on y a accordé beaucoup
d'importance par le passé au Québec. Et, pour cause, il y a là-dedans un
patrimoine très, très riche qui remonte au début de ce qu'on a été ici et qui
peut encore être préservé. J'en veux pour preuve que la cathédrale de Saint-Jean-sur-Richelieu
est exceptionnelle, ce n'est pas moi qui le dis, c'est le classement, là, vous
avez un classement pour ces affaires-là, hein?
Remarquez, quand la présidence m'a dit ça,
je ne savais pas qu'il y avait «incontournable» qui est encore mieux
qu'«exceptionnelle» pour avoir des bonnes subventions, mais, quand même, je
pense qu'«exceptionnelle», avec un orgue Casavant qui est en bon état, on
devrait être capable de faire quelque chose avec la cathédrale. On me parle de
1 million de dollars, je ne sais pas, vous allez m'expliquer comment ça
fonctionne. Est-ce que c'est toujours 80% des coûts qu'on peut aller chercher,
quand on est bien coté, «exceptionnelle», j'imagine que c'est une bonne cote?
Et est-ce qu'on a toujours autant, sinon plus d'argent dans notre budget cette
année, Mme la ministre, pour le patrimoine religieux.
Mme Roy
: Merci
beaucoup, M. le député, pour votre question...
M. Lemieux : ...ça fonctionne.
Est-ce que c'est toujours 80 % des coûts qu'on peut aller chercher quand
on est bien coté? Exceptionnel, j'imagine que c'est une bonne cote. Et est-ce
qu'on a toujours autant, sinon plus, d'argent dans notre budget cette année, Mme
la ministre, pour le patrimoine religieux?
Mme Roy
: Merci
beaucoup, M. le député, pour votre question, c'est particulièrement intéressant,
surtout que les gens l'ignorent, mais je vais vous l'apprendre, je viens de
prendre une procédure qui est... aujourd'hui, aujourd'hui même, une procédure
qui est unique à la ministre, au ministère, pour préserver le patrimoine bâti,
patrimoine religieux, patrimoine culturel. Parce que c'est vaste, le
patrimoine. Et vous savez, le fameux monastère des Moniales, il y a à peine un
peu moins d'un mois, au début d'avril, le promoteur voulait tout raser,et, en
catastrophe, nous avons dû prendre une procédure d'exception, qui s'appelle une
ordonnance, pour stopper les machines le temps qu'on se pose à la question :
S'agit-il effectivement d'un joyau de notre patrimoine culturel, de notre
patrimoine bâti et, en l'occurrence, même religieux? Et cette ordonnance a fait
en sorte que le pic des démolisseurs n'est pas rentré dans l'immeuble. Mais aujourd'hui
j'ai signé un autre document, tôt ce matin, et le promoteur est au courant, là,
il a été informé, naturellement, parce que c'est important, parce que... Ce qui
est important, c'est que les gens qui possèdent des édifices à grande valeur
patrimoniale sachent qu'ils auront, avec le gouvernement actuel, un allié.
Parce que la protection du patrimoine bâti, du patrimoine de façon générale,
mais du patrimoine culturel bâti, c'est notre identité, c'est qui nous sommes
et c'est aussi... c'est une responsabilité collective. Et le fait d'acquérir un
bâtiment qui pourrait être un bâtiment d'une grande, grande qualité, comme la
cathédrale dont vous faites mention... la cathédrale dont vous parlez, pardon,
devrais-je dire, c'est une responsabilité, mais il y a des obligations, mais il
y a aussi de l'aide qui vient avec ça. Donc, ce que j'ai fait, tout à l'heure,
c'est que j'ai signé un avis d'intention de protection, un avis d'intention de
classement, le classement d'un édifice. Parce qu'il y a des registres, il y a beaucoup
de registres. La cathédrale dont vous parlez, il faudrait voir dans quel
registre elle se trouve et si elle jouit d'une forme de protection. Ce que j'ai
fait, aujourd'hui, c'est que j'ai demandé un avis d'intention de classement
pour le monastère des Moniales, un édifice à Berthierville, voilà, construit en
1934 avec une architecture remarquable, en état de préservation incroyable, une
architecture néoromande.
Et ce qui est important de dire, c'est
qu'en faisant cet avis d'intention de classement... Moi, vous savez, M. le
député, je ne suis pas une spécialiste en architecture ni en archéologie ni en
bâtiment. Donc, il y a, au ministère de la Culture, des gens extrêmement
compétents, qui sont ici, qui ont le patrimoine tatoué sur le coeur et qui
guident la ministre dans ses décisions. Et nous avons toutes les raisons de
croire, et de très bonnes raisons de croire, à la lumière des premières études
qui ont été faites sur ce bâtiment donc, au cours des dernières semaines, qu'il
pourrait avoir une très grande valeur patrimoniale, pour être classé éventuellement
bien patrimonial, donc obtenir une protection, un classement, donc être classé.
Et ce qui est important de dire, c'est que je tends la main au propriétaire,
parce que se rattache, avec une forme de protection, de l'argent, et c'est de
l'argent qui vient des contribuables, il faut que cet argent soit bien dépensé,
mais il faut surtout que les contribuables soient attachés aussi à ce bien-là.
Et après avoir pris l'ordonnance en vertu de l'article 76 de la Loi sur le
patrimoine culturel, si vous saviez, M. le député, le nombre d'appels que j'ai
eus à mon bureau de circonscription, le nombre d'appels au ministère de la
Culture, et tous autant que vous êtes, de tous les partis, des gens que je
croise, que je rencontre dans des événements, qui nous remercient d'avoir agi,
parce que ça tient, cet édifice, à une histoire, tient à coeur aux citoyens du Québec,
aux citoyennes du Québec qui ont vécu plusieurs choses avec cet édifice.
• (16 heures) •
Donc, aujourd'hui, j'ai pris cette
procédure, demandé un avis d'intention de classement. Donc, ce n'est pas moi
qui décide qu'il a une valeur patrimoniale
exceptionnelle, ce seront les spécialistes qui
sont ici, entre autres les spécialistes du conseil du patrimoine du Québec, qui
sont ici, et je vais me fier à leur expertise parce que c'est ce que je fais.
Il y a des gens de très, très grand talent au ministère de la Culture, qui
connaissent ça beaucoup mieux que moi, beaucoup mieux qu'à peu près tout le
monde parce que ce sont...
16 h (version non révisée)
Mme Roy
:
...exceptionnelle, ce seront les spécialistes qui sont ici, entre autres les
spécialistes du conseil du patrimoine du Québec, qui sont ici, et je vais me
fier à leur expertise parce que c'est ce que je fais. Il y a des gens de très,
très grand talent au ministère de la Culture, qui connaissent ça beaucoup mieux
que moi, beaucoup mieux qu'à peu près tout le monde parce que ce sont... c'est
leur spécialité, ils sont tous des spécialistes dans différents...
différentes... dans différents domaines touchant au patrimoine. Donc, sachez
que ça, c'est une procédure qui a été prise aujourd'hui, et que là j'ai tendu
la main, nous avons tendu la main aux promoteurs, pour leur dire : Vous
savez, quand vous êtes propriétaire d'un édifice qui a toutes les chances
d'avoir cette protection, ce classement, de l'obtenir éventuellement...
j'attends d'avoir la version le... officielle du conseil du patrimoine, mais,
vous savez, vous avez des responsabilités, vous avez des obligations, mais, de
mon côté, le gouvernement a aussi des devoirs, c'est de vous aider, c'est de
vous accompagner, c'est de vous donner de l'argent. Dans le cas du bâtiment qui
nous écoute... qui nous occupe, ça pourrait être des subventions qui s'élèvent
à 40 %, 40 % des travaux de restauration, et qui permettraient, et je
dis bien... je mets au conditionnel, j'attends d'avoir le mot final du conseil
du patrimoine, de l'étude finale, mais qui pourraient permettre des
constructions, des aménagements, de l'embellissement de ce qui sera classé.
Donc, c'est beaucoup d'argent qui est mis
à la disposition d'entrepreneurs, et c'est important que les citoyens soient au
courant de ça. Et vous comprenez que ce n'est pas tous les édifices du Québec
qu'il sera possible de sauver non plus parce que les sommes seraient
incommensurables. Mais il y a de l'argent qui a été ajouté dans le budget pour
le patrimoine religieux, une somme importante qui a été ajoutée. Et votre
cathédrale extraordinaire, fantastique, exceptionnelle, je suis déjà convaincue
que les gens de... qui la possèdent, cette cathédrale, sont déjà en lien avec
les directions régionales parce que tout part de nos directions régionales. Je
disais tout à l'heure à la collègue la députée Gaspé que les directions
régionales sont comme des miniministères de la Culture, et tout part sur le
terrain, et des recommandations sont faites à partir de là, et le processus
suit son cours. Donc, quand il y a des valeurs, quand il y a une forme de
protection qui est accordée, c'est bien important, il y a aussi de l'argent qui
est octroyé parce que les citoyennes, les citoyens du Québec tiennent à leurs
bâtiments patrimoniaux.
M. Lemieux : C'est certain,
Mme la ministre, que les photos qu'on a vues, et je pense qu'il y a même un
film aussi qui a été tourné à Berthier, nous font vouloir que vous réussissiez
à protéger ce lieu particulier.
Mme Roy
: Ça, vous
savez, ce sont les spécialistes du conseil du patrimoine que je salue, qui sont
ici aujourd'hui, qui nous le diront. Et j'attends, et nous attendons l'étude
définitive pour prendre la position finale, mais nous avons bon espoir qu'un
classement sera octroyé éventuellement. Et vous me parliez d'argent, ce qui est
important de dire, c'est que, pour promouvoir l'héritage collectif québécois,
il y a de l'argent qui a été additionné dans notre budget. Plus de
73 millions de dollars sur cinq ans seront ajoutés à ce qu'il y avait
déjà, parce qu'il y avait déjà dans la politique culturelle des sous pour le
patrimoine religieux, nous en ajoutons, M. le député.
M. Lemieux : Avec un peu de
chance, il va en avoir pour Saint-Jean-sur-Richelieu et sa cathédrale. Je veux
vous...
Une voix
: ...
M. Lemieux : Merci beaucoup,
M. le Président. Je veux revenir sur Télé-Québec, vous en avez parlé rapidement
tantôt, n'empêche que je me souviens, il y a quelques semaines à peine, de vous
avoir entendu prononcer un discours dans une réception à l'occasion du 50e
anniversaire de Télé-Québec. Je ne me souviens pas exactement si c'était Kaboum,
ou Beau et chaud, ou Droit de parole qui vous avait le plus
impressionnée dans l'histoire de Télé-Québec, mais il est certain qu'après 50
ans c'est un véhicule très important pour la culture québécoise et puis pour
les Québécois. Il y en a pour qui c'est encore Radio-Québec, ça trahit notre
âge, n'empêche que c'est juste en 1996 que c'est devenu Télé-Québec, même si ça
faisait plus de TV depuis le début. Toujours est-il que, dans le budget, il y
avait des mesures particulières pour Télé-Québec, et c'étaient des mesures
particulières que j'ai vues passer, qui étaient par rapport à la... le soutien
à la culture. Bien là, je voudrais que vous m'expliquiez comment on fait pour
donner 25 millions de plus à Télé-Québec dans le cadre du dernier budget
et en rajouter un autre 13 millions sur cinq ans pour qu'on va soutenir
davantage leur culture. Est-ce qu'ils ne le font pas déjà?
Mme Roy
: Il faut faire
toujours plus, toujours mieux, M. le député.
M. Lemieux : J'aime ça, moi,
plus...
Mme Roy
: Plus, c'est
mieux. M. le député, Télé-Québec, vous disiez à juste titre, c'était
Radio-Québec, et je me souviens très, très bien, à l'époque où je travaillais à
Sherbrooke, à CKSH, le neuf, pour ne pas le mentionner, une station affiliée
Radio-Canada Cogeco, je me souviens très, très bien que, sur l'édifice, c'était
écrit : Radio-Québec, et on l'a changé pour Télé-Québec, ça ne fait pas
très longtemps.
Vous me demandiez ce qui m'a le plus
frappée. Ce qui est extraordinaire, et on a à peu près le même âge, M. le
député, et peut-être avez-vous vécu ça à l'époque des Oraliens et Les
100 tours de Centour, etc., ces émissions jeunesse absolument incroyables,
et Télé-Québec a toujours été un précurseur. Et à l'époque, j'étais enfant, au
primaire, première année, deuxième année, et les...
Mme Roy
: ...à peu près
le même âge, M. le député, et peut-être avez-vous vécu ça à l'époque, Les
Oraliens, Les 100 tours de Centour, etc., ces émissions
jeunesse absolument incroyables et Télé-Québec a toujours été un précurseur. Et
à l'époque, j'étais enfant, au primaire, première année, deuxième année, et Les
Oraliens étaient diffusés, c'était le moment... on écoutait tous ensemble
en classe cette émission où on apprenait la langue française, on apprenait des
mots avec Mémo, il y avait Couac ce personnage et ces... et la langue française
y était parlée d'une façon parfaite. Et par la suite, après l'émission que nous
écoutions religieusement, il y avait des petites fiches à colorier avec... en
fait, sous forme de bande dessinée pour nous apprendre à écrire, pour nous
apprendre à parler, pour nous apprendre les mots. Ça m'avait frappé et à ce
point tel que me retrouver aujourd'hui ministre de la Culture, responsable,
entre autres, de Télé-Québec, ça me touche profondément, j'en suis émue, j'en
suis émue. Alors, je salue les gens de Télé-Québec parce qu'il s'y fait des choses
extraordinaires, des émissions avant-gardistes, la téléréalité. Avant la
téléréalité, c'est là que ça a commencé, bien avant les Endemol de ce monde. Il
se fait des choses extraordinaires, et, oui, on rajoute de l'argent parce que
malheureusement, Télé-Québec a souffert au fil des dernières années. Et je ne
veux plus et nous ne voulons plus que Télé-Québec souffre parce que c'est un
organe de diffusion extraordinaire. Télé-Québec, c'est une télé, mais c'est
aussi une plateforme numérique. Et comme les plateformes numériques deviennent
le nouvel outil de diffusion planétaire, mondial, il faut également que
Télé-Québec soit à la page. Et j'ai été extrêmement frappée cet hiver par les
sous, là, je vous disais que Télé-Québec a manqué d'amour. Entre 2013 et 2018,
le budget alloué à la programmation de Télé-Québec était passé de
38,5 millions à 35 millions. C'était une diminution de
3,4 millions. Télé-Québec a manqué d'amour, on donne de l'amour à
Télé-Québec, puis on va continuer dans cette direction.
Et il y a une... je vous parle des
plateformes, entre autres, parce que cet hiver, je suis tombé en amour avec une
télésérie M'entends-tu? , bien, je dis télésérie, vous voyez, ça trahis
mon âge encore, une websérie, une série sur Internet, sur la plateforme qui
s'appelle M'entends-tu? Une série coup de poing, coup de poing, crue,
dure, mais ô combien réaliste! Et c'est québécois, 100 %, comme toujours,
et cette série est en train de remporter des prix, et vue à l'étranger, elle
séduit. Et moi j'ai écouté les 10 épisodes en rafale, tout d'un coup, je
n'ai pas été capable de m'arrêter. Alors, ça sert à ça les nouvelles sommes qui
sont investies pour Télé-Québec, naturellement la télévision conventionnelle et
également les plateformes. Et vous savez, Télé-Québec, c'est beaucoup d'argent,
mais ce sont nos créateurs. Et le moment où on a rapetissé les locaux et les
studios, vous vous en souvenez sûrement, maintenant, ce sont des producteurs
indépendants. Bien, c'est une façon de retourner de l'argent à nos créateurs, ce
sont des producteurs indépendants qui nourrissent les plateformes, qui
nourrissent la télévision, l'antenne et c'est important, c'est extrêmement
important. Donc, on fait vivre nos créateurs via Télé-Québec.
M. Lemieux : Il me reste
combien de temps, M. le Président?
Le Président (M.
Asselin) : Il vous reste 1 min 50 s.
M. Lemieux : Ce n'est pas
assez pour... j'aurai peut-être la chance plus tard, on verra, mais il y a un
nouveau programme d'appariement dont des sociétés d'État et des organismes de
portefeuille. Puis c'est un nouveau programme, j'aurais aimé comprendre où on
s'en allait avec ça, mais je ne veux pas vous lancer là-dedans parce que mon
temps achève. Je vais juste finir sur Télé-Québec. Moi, ce que je regarde en
rafale, c'est Un chef à la cabane, mais il n'y en a pas assez pour faire
l'année. N'empêche que quand vous parlez de Télé-Québec, qu'il avait besoin
d'amour, il y a une dimension supplémentaire à la culture. C'est-à-dire que
vous avez de l'argent, je ne sais pas si on peut dire étiqueté ou protégé, mais
vous allez aider Télé-Québec à raison de combien de plus, là? J'ai perdu mes
chiffres. J'ai dit 25 millions de plus, je pense? Oui? C'est ça? Mais le
13,7 millions sur cinq ans c'est particulier à quoi ce montant-là? La
politique culturelle du Québec prévoit déjà verser 13,7 millions sur cinq
ans aux diffuseurs publics en plus du 25 supplémentaire.
Mme Roy
: Bien, c'est
ça, c'est que nous ajoutons à la politique. Et comme je disais, d'entrée de jeu
à ma collègue de Verdun, la politique, elle reste là. La politique culturelle
déposée en catastrophe en juin dernier, elle reste là, c'est la base de
travail, mais nous avons dit que nous allons la bonifier, l'améliorer s'il
était possible de le faire, et c'est ce que nous faisons en ajoutant, aux
sommes qui sont déjà là, des sommes supplémentaires, télévision, Internet.
Télé-Québec, nous y croyons, nous y croyons et j'ai hâte de voir les projets
qui seront en branle, qui seront sur la table pour diffuser le talent
québécois, l'ingéniosité québécoise, la créativité québécoise, c'est
extrêmement important, et ce sont nos créateurs qui y travaillent et des
entreprises privées. Donc, vous voyez, c'est un écosystème qui, en aidant
Télé-Québec, on aide également les producteurs parce que ces producteurs-là
produiront pour Télé-Québec.
Le Président (M.
Asselin) : Mme la ministre, notre bloc est épuisé.
• (16 h 10) •
M. Lemieux : J'aurai peut-être
la chance de revenir...
Mme Roy
: ...c'est extrêmement
important. Et ce sont nos créateurs qui y travaillent et des entreprises
privées. Donc, vous voyez, c'est un écosystème qui... en aidant Télé-Québec, on
aide également les producteurs parce que ces producteurs-là produiront pour Télé-Québec.
Le Président (M.
Asselin) :Mme la ministre, notre bloc est
épuisé.
M. Lemieux : ...si on a du
temps plus tard. Merci.
Le Président (M.
Asselin) : Merci. Merci. Avant de céder la parole à la députée
du deuxième groupe d'opposition, j'aimerais signaler que vous intervenez peut-être
à la place de la députée de Sherbrooke. Alors, on ne modifiera pas les
procédures, là, on va considérer que vous remplacez la députée de Sherbrooke.
Je vous laisse la parole, Mme la députée de Taschereau.
Mme Dorion : Merci beaucoup.
Bonjour à tout le monde. Désolée pour mon retard, j'étais dans une autre étude
de crédits. J'aimerais parler de patrimoine. Ça va être le thème de notre 20
minutes pour ça.
Le Président (M.
Asselin) : ...on y va pour 19 minutes.
Mme Dorion : 19 minutes
précisément. Alors, on sait qu'il y a en ce moment une résurgence de défense du
patrimoine. Notre-Dame de Paris a réveillé des choses, mais, même avant, les
défenseurs du patrimoine étaient toujours de plus en plus nombreux. Les médias
commencent à vraiment en parler de façon systématique chaque fois qu'il y a quelque
chose, un problème, un truc qui disparaît, et ça réagit beaucoup plus qu'avant.
Au Québec aussi, là. On n'a pas eu
Notre-Dame de Paris, mais on a nos désastres. On a des bâtiments qui, sans
arrêt, sont perdus, sont... et la liste est assez longue. Et donc ça soulève en
ce moment, tranquillement, au Québec, ce constat-là, mais on dirait qu'il manque
de volonté politique. Souvent, les municipalités n'ont pas la volonté politique
de protéger ce patrimoine-là. C'est souvent la même histoire : il y a un
promoteur qui achète un immeuble classé ou de valeur importante, il le laisse
dépérir, il reçoit des remontrances des pouvoirs publics, il ne se fait pas
punir, à un moment donné, le feu pogne ou une inondation rentre dedans, ou il y
a une dégradation quelconque, on est obligés de démolir et, pouf! on voit
apparaître des condos.
Là, je sais que la ministre a utilisé ici
et là, quand elle se faisait alerter à temps, l'article 76 de la Loi sur le
patrimoine culturel qui lui permet de faire cesser les travaux le temps de voir
si le bâtiment est digne d'une protection nationale. Et ce qui est sûr, c'est que,
si le ministère de la Culture et des Communications ne prend pas une position
ferme, ne se dote pas d'une vraie politique, de vrais incitatifs et même de
mesures punitives au besoin, le patrimoine québécois, le patrimoine bâti, va
continuer de se dégrader. C'est ce qui se passe en ce moment. Ça se dégrade
devant nos yeux, parce qu'il n'y a pas juste Berthierville, c'est partout au
Québec qu'il y a cette mémoire-là. Et, à chaque année, à chaque semaine, il y a
un cas, il y a quelque chose qui se passe.
Je pense qu'intervenir à la pièce,
répondre aux alertes des médias, des citoyens à la pièce, ce n'est pas une
politique qui est viable à long terme. Je suis convaincue que la ministre est
d'accord avec moi. On sait qu'il y a eu une perte d'expertise en patrimoine
dans les dernières annés au ministère qui fait des dommages parce qu'on n'est
plus à même, au gouvernement, de savoir qu'est-ce qu'il se passe et qu'est-ce
qui a vraiment de valeur, etc.
J'aimerais bien, moi, qu'on agisse plutôt
que de devoir tout le temps réagir. Ça fait que, donc, ma question, c'est assez
simple, c'est : Est-ce que la ministre, au lieu de faire du cas pas cas,
quand un média alerte sur quelque chose, est-ce qu'elle a l'intention d'établir
des vraies politiques sur le patrimoine assorties d'incitatifs et de mesures
punitives, au besoin? Et si oui, lesquelles?
Mme Roy
: Je vous
remercie pour votre question parce que ce que vous constatez, je suis arrivée
en poste le 18 octobre dernier, je le constate avec vous. Il y a une loi
actuellement qui s'appelle la Loi sur le patrimoine culturel. La réforme de
cette loi-là... La loi a été adoptée, il y a eu une refonte en 2011 sous un
précédent gouvernement libéral, et elle a été mise en vigueur en 2012. Et une
loi, c'est en l'appliquant qu'on voit dans quelle mesure on peut travailler
avec, ce qu'il existe à l'intérieur, ce qui n'existe pas à l'intérieur. Et les
constats auxquels vous arrivez, je fais pas mal les mêmes. D'ailleurs, vous
avez sûrement dû m'entendre dire la même chose : qu'on agisse à la pièce
en catastrophe, ça devient vraiment problématique.
Et, quand on fouille davantage sur ce qui
se fait en patrimoine, si, par exemple, on prend l'exemple de la France, ils
ont procédé à l'inverse, ils ont décidé de tout protéger, de tout classer. Lorsqu'un
propriétaire achète quelque chose, il le sait, que c'est patrimonial, et il
sait qu'il y a une valeur, il sait qu'il y a une protection. Pas ici. Ici,
c'est l'inverse. Ici, on classe à la pièce.
Effectivement, j'en arrive à la même
conclusion que vous. Vous me dites : Il faudrait qu'il y ait des mesures
plus musclées, entre autres. Dans la loi, il y en a, mais la question est de
savoir : Dans quelle mesure est-il pertinent de les appliquer? Entre
autres, il y a cette ordonnance que j'ai utilisée à quelques reprises depuis
mon arrivée en poste. Le lendemain, le 19 octobre, j'ai signé une ordonnance
pour le Château de Beauce pour éviter la démolition et demander un avis
d'intention de classement parce qu'il s'agit, à sa face même et déjà selon les
études préliminaires, d'un édifice qui a une grande valeur patrimoniale. Mais
les...
Mme Roy
: ...depuis mon
arrivée en poste, le lendemain matin. Le 19 octobre, j'ai signé une ordonnance
pour le château de Beauce, pour éviter la démolition, et demandé un avis
d'intention de classement, parce qu'il s'agit, à sa face même, et déjà, selon
les études préliminaires, d'un édifice qui a une grande valeur patrimoniale.
Mais les conclusions auxquelles vous
arrivez, là, je suis en train de les vivre, je vis les mêmes. Sachez une chose,
quand je vous disais qu'il y a des mesures qui existent déjà, entre autres, il
y a une mesure, dans la loi, qui fait en sorte que je pourrais envoyer des
amendes de 190 000 $. Mais on arrive à quoi avec une amende de
190 000 $ si la personne ne s'occupe pas davantage du bâtiment? Parce
que les gens qui ont des bâtiments qui ont une mesure de protection, ont des obligations,
mais vous faites quoi — et votre question est juste — quand
le bâtiment n'a pas de mesure de protection? Et je reviens à vous dire que
c'est le constat que je fais, là, je suis en train de fouiller, de voir ce qui
se fait à l'étranger. Et sachez... Vous parliez des villes, il y a trois types
de mesures de protection, au Québec, c'est important que vous le sachiez, il y
a déclarer un site, comme, par exemple, Arvida, nous avons déclaré le site
d'Arvida patrimonial, il y a 13 sites au Québec qui le sont. Nous pouvons
classer. Ça, c'est Québec qui peut classer, et les villes peuvent citer. Et
vous me dites : Qu'est-ce que vous faites quand la ville ne fait rien?
Bien oui, qu'est-ce qu'on fait quand la ville ne fait rien? Je me pose la même
question.
Ce que j'ai fait, cependant, c'est que
tout de suite on s'est rendu compte qu'il y avait quelque chose à cet
égard-là...
Le Président (M.
Asselin) : Mme la ministre, rapidement... conclure.
Mme Roy
: Bien,
rapidement, c'est que je travaille... Je me suis rendu compte de la même chose
que vous. Qu'est-ce qu'on fait quand les villes ne veulent rien faire? Alors,
tout de suite, j'ai mandaté ma collègue la ministre des Affaires municipales et
de l'Habitation pour nous assurer que les villes embarquent, comprennent
qu'elles ont une obligation, que le patrimoine, là, c'est... La protection du patrimoine,
c'est collectif, et il faut que les villes embarquent et veuillent protéger
leurs édifices, également, parce que, pour le moment, elles ne le font pas.
Le Président (M.
Asselin) : Merci.
Mme Dorion : J'ai deux petits
cas de comté, je vais essayer que ça rentre dans le 13 minutes qu'il nous
reste, ça fait que, si vous pouvez m'aider, on va faire ça rondement. Donc, ça
fait quatre ans que les portes de l'église Saint-Jean-Baptiste, dans le
quartier Saint-Jean-Baptiste, à Québec, notre capitale nationale, une église...
ça fait quatre ans que les portes sont fermées, même si les autorités parlent
d'une valeur patrimoniale exceptionnelle. Donc, là, c'est clair, il n'y a pas
de doute là-dessus. Les enfants de l'école Saint-Jean-Baptiste, que j'ai
fréquentée, qui est juste en face, la voient toute la journée, les nuages
bougent, c'est magnifique. L'après-midi... les après-midis ensoleillés, sur son
parvis, il y a toujours plein de monde, à la sortie des bars, à 3 heures,
il y a des gens qui sont sur le parvis à continuer la fête. C'est un lieu
communautaire exceptionnel, ça met de la vie, ça met du sens. Il y a eu... Donc,
c'est une église qui a été construite entre 1881 et 1886, il y a eu beaucoup de
projets, beaucoup d'idées de citoyens pour voir qu'est-ce qu'on va faire avec
cette église-là, elle est adorée par les gens qui vivent à Québec, mais aussi,
c'est magnifique, je veux dire, on la voit de partout. C'est impossible qu'on
laisse tomber cette église-là. Sauf que, jusqu'à maintenant, aucune des idées
soumises par les citoyens n'a reçu d'appui, même si les idées sont excellentes.
Les gens s'organisent, les gens se retroussent les manches, il y a toutes
sortes de projets vraiment intéressants. On ne peut pas dire que le monde fait
juste chialer, ils n'ont pas chialé, ils ont proposé des affaires sans arrêt,
ils se sont regroupés en comités, ils ont parlé, ils sont allés voir toutes
sortes d'instances. Le problème, ça reste l'argent. Quand il n'y a pas de
volonté politique, ça va mal. En ce moment, l'église est en train de se
dégrader, c'est le même film qui se reproduit. Le conseil de quartier se
retrousse les manches encore, va organiser un colloque l'automne prochain, ils
vont présenter un film, bon.
Là, il manque juste la ministre dans ce
projet-là. Est-ce que la ministre peut s'engager, précisément sur cet enjeu-là,
à faire en sorte que le dossier de l'église Saint-Jean-Baptiste aboutisse d'ici
un an? Parce que c'est pressant, c'est comme un malade que, si on ne soigne
pas, bien, ça va finir qu'il va être en phase terminale.
Mme Roy
: Merci, Mme la
députée. Il faut que vous sachiez une chose, quand on parle de la ville de
Québec... Québec et Montréal ont des statuts particuliers à l'égard du
patrimoine, elles ont pratiquement les mêmes pouvoirs que la ministre.
Mme Dorion : ...
Mme Roy
: Oui, oui,
tout à fait, mais l'église est à Québec. Et ce que je vous dis, cependant...
sachez que le ministère y travaille actuellement avec les groupes et avec la
ville pour tenter de trouver un projet viable. Mais la responsabilité pour les
villes de Québec et Montréal, et je ne veux pas me tromper, là... il y a un
statut particulier pour ces deux villes à l'égard de la protection du
patrimoine culturel, du patrimoine bâti, et le ministère donne de l'argent à la
ville de Québec pour arriver à protéger ses édifices.
Mme Dorion : Je veux juste...
excusez-moi, c'est qu'en fait la question n'est pas sur préserver le bâtiment,
c'est sur les projets qui ont besoin de l'aide du ministère de la Culture, qui
ont été, là, fournis, en masse, en masse, en masse par les gens.
• (16 h 20) •
Mme Roy
: Alors, j'y
viens. C'est que ces projets-là doivent d'abord être sélectionnés, choisis par
la ville de Québec, parce que c'est elle qui a la première responsabilité à
Québec. Québec et Montréal, elles ont une propre responsabilité à l'égard du
patrimoine. Mais moi, je suis là, en accompagnement, là, autrement dit, trouvez
quelque chose, trouvons quelque chose, puis on va vous accompagner. Nous aussi,
on va donner notre portion d'argent. Mais c'est particulier pour ce qui est de
la ville de Québec, de la ville de Montréal, ils ont des subsides, ils ont de
l'argent qui provient du ministère, d'un, mais c'est... L'occupation du
territoire par la ville... Vous savez, nos municipalités, Québec et Montréal,
ont demandé plus d'autonomie. On leur en a donné, elles en ont davantage...
Mme Roy
: ...trouver quelque
chose, trouvons quelque chose puis on vous accompagner. Nous aussi, on va aussi
va donner notre portion d'argent. Mais c'est particulier pour ce qui est de la
ville de Québec, de la ville de Montréal, ils ont des subsides, ils ont de
l'argent qui provient du ministère, d'un, pour... mais c'est l'occupation du
territoire par la ville. Vous savez, nos municipalités, Québec et Montréal, ont
demandé plus d'autonomie. On leur en a donné, ils en ont davantage et à l'égard
du patrimoine, de la protection du patrimoine et de la conversion des édifices,
ils ont... c'est eux, les maîtres d'oeuvre. Comprenez-vous ce que je veux dire?
Mais moi, je suis là, là, et j'attends puis je dis : Bien, faisons quelque
chose, faisons quelque chose.
Alors, la question : Est-ce que je
leur dis : Tassez-vous puis je vais faire quelque chose, alors qu'ils ont
les mêmes pouvoirs et je pense que c'est au gouvernement de proximité le plus
près de décider ce qu'il veut faire. Moi, je suis là en accompagnatrice puis on
a des sous qui attendent.
Mme Dorion : Donc, dès qu'ils
arrivent avec un projet qui est accepté par la ville, vous embarquez et puis si
les gens de la communauté...
Mme Roy
: Bien, c'est
la façon dont ça fonctionne. Je ne veux pas vous dire de... Bon, voilà. Alors,
quand je vous dis : Pour la ville de Québec, c'est très, très spécifique,
la ville de Québec, la ville de Montréal, Québec a reçu déjà 30 millions
sur 10 ans pour l'église Saint-Jean-Baptiste.
Mme Dorion : Oui, oui, mais...
Mme Roy
: Bien, quand
même, c'est quand même 30 millions de l'argent des gens qui nous écoutent,
là, et s'il y a d'autre chose à faire, bien c'est à la ville de dire :
Bien voici où on s'en va puis nous, on est accompagnateurs là-dedans.
Une voix
: ...
Mme Dorion : Non, c'est ça.
C'est justement quand il ne se passe rien, les 30 millions sont perdus.
La prochaine question, c'est sur...
Mme Roy
: Oh! attendez un
petit peu, attendez un petit peu, là. La ville a une responsabilité, là. On ne
donne pas de l'argent comme ça pour le plaisir, là. La ville a une
responsabilité de prendre ses responsabilités à l'égard du patrimoine et de
faire des choses, là, et les citoyens, s'ils ne sont pas contents...
Mme Dorion : Mais excusez-moi,
Mme la ministre, parce qu'on vient juste de parler du patrimoine, la question
d'avant.
Mme Roy
: Oui, oui.
Mme Dorion : Puis je
disais : Vous laissez aux municipalités le soin de... puis vous avez
dit : Je me pose les mêmes questions. Moi aussi, je cherche des solutions.
Alors là, dites-moi pas : Bien, je n'en ai pas, c'est juste les
municipalités.
Mme Roy
: Non, non,
non, je ne vous dis pas que j'en ai... Je vous dis que les villes de Québec et
de Montréal ont des statuts particuliers à l'égard du patrimoine.
Mme Dorion : Oui, oui, mais
ça, j'ai compris.
Mme Roy
: Et c'est eux
qui doivent décider ce qu'ils veulent faire. Alors, moi, je ne veux pas aller
leur couper l'herbe sous le pied puis dire : Tu ne prends pas tes
responsabilités, je vais les prendre pour toi. Décidez, là, je suis là,
j'attends avec vous. J'attends avec les citoyens, décidez. Vous comprenez?
Mme Dorion : Parfait. On vous
reviendra là-dessus.
Mme Roy
: D'accord.
Mme Dorion : Deuxième cas,
c'est... J'imagine que vous en avez entendu parler, c'est un super beau projet
qui... peut-être vous avez même visité les locaux, c'est le projet de Cité du
Séminaire. Est-ce que ça vous dit quelque chose?
Mme Roy
: Bien sûr.
Mme Dorion : Oui, bien sûr.
Mme Roy
: Bien sûr
qu'on...
Mme Dorion : Donc, ils sont
rendus très avancés, là. Vous savez, tous les organismes qui sont là-dessus,
les merveilleux locaux du... comment ça s'appelle, le pavillon Camille-Roy,
qu'on voit de partout à Québec. C'est vraiment des locaux majestueux, là. Donc,
d'un côté, on voit le bassin Louise; de l'autre côté, on voit le fleuve. C'est
magnifique et l'idée de mettre un musée là-dedans, une maison des sciences où il
y aurait à la fois une partie de la collection du séminaire scientifique et une
maison des sciences super moderne, à l'image un peu de celle de Montréal, qui
attire des gens puis qui est succès monumental à chaque année pour les enfants,
pour les groupes scolaires, pour tout ça, bon.
C'est super beau, ça fait longtemps que la
communauté scientifique et scolaire à Québec demandent quelque chose comme ça
et on a eu un don... bien, pour ce projet-là, il y a eu un don de 5 millions
d'un mécène, l'homme de théâtre Robert Lepage. La gang autour de ça, dont le
Musée de la civilisation, a monté un plan super élaboré, avec beaucoup d'appuis
de taille. Ils vont aller faire une recherche de financement. Bref, eux aussi,
ils se sont retroussé les manches, se sont vraiment... et en grand.
Mais dans leurs discussions avec le ministère,
ils sont encore un peu inquiets, parce qu'ils se disent : On n'a pas...
bien sûr, ils nous disent : On est intéressés, on regarde ça, c'est
quelque chose mais là, le projet est quand même pas mal avancé, tu sais. Les
budgets sont faits, tu sais, le dossier, il est complet.
Ça fait qu'est-ce qu'on peut avoir une
assurance du ministère que ce projet-là... que le ministère va faire tout ce
qu'il peut pour que ce projet-là aille de l'avant, qu'à côté de tout l'argent
qu'ils ont ramassé de toutes les merveilleuses dont ils se sont organisés pour
que ça fonctionne, que le ministère remplisse, finalement, les besoins puis
accompagne vraiment la gang de la Cité du Séminaire dans son projet?
Mme Roy
: Merci, Mme la
députée, pour votre question. D'un, puisque vous l'avez mentionné, je voudrais
remercier — j'en profite parce que j'ai un micro — M.
Lepage pour son don exceptionnel de 5 millions. C'est absolument
extraordinaire et cet homme-là, vous le connaissez. Il est magnifique, quelle
générosité, et nous avons ici le P.D.G. du musée, et... qui m'en a parlé, et
qui nous a présenté le projet, et c'est un projet qui nous tient à coeur.
Sachez que c'est un projet qui nous tient à coeur, c'est un magnifique projet.
Je vous le dis, là, c'est absolument magnifique.
Et, par surcroit, ce qu'il y a
d'extraordinaire, c'est que ce serait une utilisation de bâtiments qui sont des
bâtiments patrimoniaux. Alors, revitaliser le patrimoine, et y mettre des
collections, et je... Je parle avec mon coeur, là, c'est un magnifique projet
et il y a ce mécène qui vient d'ajouter 5 millions et naturellement, vous
le savez, tout est une question de sous, mais je l'ai dit... je l'ai dit, c'est
un projet qui nous tient à coeur.
Mais je vais être bien honnête avec vous,
je n'arrive pas avec un échéancier là puis une signature tout à l'heure. Il
faut s'assurer que tout soit fait dans l'ordre, parce que c'est toujours les
contribuables qui paient...
Mme Roy
: ...tout est
une question de sous, mais je l'ai dit, je l'ai dit, c'est un projet qui me
tient à coeur. Mais je vais être bien honnête avec vous, je n'arrive pas avec
un échéancier là puis une signature tout à l'heure, il faut s'assurer que tout
soit fait dans l'ordre parce que c'est toujours les contribuables qui paient,
mais c'est un très beau projet, moi, j'y tiens.
Le Président (M.
Asselin) : Il reste cinq minutes... 4 min 50 s, Mme
la députée. On pourrait parler de Monsieur Bedondaine jusqu'à la fin, mais,
bon.
Mme Dorion : Monsieur
Bedondaine...
Le Président (M.
Asselin) : Oui.
Mme Dorion : ...qui est-ce?
Le Président (M.
Asselin) : Mais c'est M. Lepage.
Mme Dorion : Ah oui! O.K. M.
Lepage. Ah oui, c'est vrai. Mais oui, c'est vrai.
Le Président (M.
Asselin) : J'ai un âge vénérable.
Mme Dorion : Oui, oui.
Excusez...
Le Président (M.
Asselin) : Il vous reste quatre minutes.
Mme Dorion : ...j'étais sûre
de n'avoir pas le temps, ça fait que...
Une voix
: ...
Mme Dorion : Bien oui, on a
fait ça efficacement. J'ai déposé une question écrite à la ministre au feuilleton,
je n'ai toujours pas eu de réponse, je ne veux pas être impatiente, mais j'en
profite, vu que je l'ai devant moi, pour reposer cette question-là qui est vraiment
importante pour les artistes. Dans le Plan d'action gouvernemental en culture 2018‑2023,
il y avait 41 mesures, il y avait des actions à court terme qui étaient prévues
pour ces différentes mesures, dont la révision des deux lois sur le statut de
l'artiste. Donc, il y avait la Loi sur le statut professionnel des artistes,
des arts visuels, des métiers d'art et de la littérature et sur leurs contrats
avec les diffuseurs et il y avait la Loi sur le statut professionnel et les
conditions d'engagement des artistes de la scène, du disque et du cinéma.
J'ai fait partie de ces artistes-là, pour
la vie des artistes, c'est quelque chose qui est assez pressant, parce que
c'est des choses qui n'ont pas de bon sens, tu sais, on va parler de toutes
sortes de situations absurdes dans le monde du travail. Les artistes, très peu
peuvent vivre de leur art, c'est des situations qui... tu n'as absolument
aucune sécurité d'emploi, pas de retraite, tu n'as rien du tout. C'est des gens
qui travaillent, qui font des projets. S'ils calculent le temps qu'ils mettent,
ils sont payés 2 $ de l'heure, tu sais, c'est une forme de bénévolat, finalement,
que des professionnels qui sont des professionnels, qui ont étudié là-dedans,
font pour faire vivre une culture au Québec, pour créer de la culture au
Québec. Et c'est de ce tas de créateurs là que va émerger les Robert Lepage de
ce monde et tous les autres qu'on n'arrête pas de voir émerger. C'est
fondamental puis c'est vraiment une fierté pour le Québec qu'on ait ce genre de
pépinière là, on est vraiment un peuple très créatif.
En 2016, le revenu moyen des artistes
était environ de 20 000 $, en légère décroissance par rapport à
l'année précédente, et c'est 85 % des artistes professionnels qui ne
vivent pas de leur art ou qui vivent en dessous du seuil de la pauvreté.
Considérant que la ministre a mentionné à plusieurs reprises, qu'elle allait garder
la politique culturelle et considérant que le gouvernement a ajouté des fonds
pour cette politique lors du dernier budget, est-ce que la ministre peut nous
dire quand seront déposées les deux révisions de lois sur le statut de
l'artiste?
Mme Roy
: Merci pour la
question. Oui, vous avez bien compris que nous allons suivre la politique qui a
été déposée, nous allons la respecter, ça fait partie. Si vous me dites
«quand», je ne peux pas vous dire quand là, malheureusement, je n'ai pas le
contrôle de l'agenda, mais ça fait partie de notre agenda et ce sera fait, ce
sera fait. Mais je suis d'une grande honnêteté avec vous, je n'ai pas de date
précise...
Mme Dorion : Mais peut-être un
ordre de grandeur...
Mme Roy
: ...mais nous
avons quatre ans.
Mme Dorion : ...c.est-u dans
huit ans, dans quatre ans, dans six mois?
Mme Roy
: Non, non,
non, nous allons procéder, mais... et d'ailleurs vous dites que vous avez fait
une question écrite au feuilleton, je vais aussi vous répondre par écrit plus
précisément pour vous donner plus de détails parce que c'est important. Puis
j'ai rencontré d'ailleurs les gens, les artistes, j'ai rencontré les gens de
l'Union des artistes, entre autres, il y a des demandes précises, et c'est important,
c'est important. Alors, en temps et lieu, mais nous allons y travailler, je
tiens ma parole.
Mme Dorion : Vous allez
réviser les lois, c'est ça que j'entends?
Mme Roy
: Ça fait
partie de la politique, et nous allons respecter la politique.
Mme Dorion : Il nous reste...
Mme Roy
: Mais c'est
parce que vous me demandiez quand vous allez le faire...
Mme Dorion : Oui, c'est ça.
Mme Roy
: ...alors je
ne vous donnerai pas de temps.
Mme Dorion : Je ne poserai pas
d'autres questions, vu qu'il ne reste pas beaucoup de temps. Je veux juste
m'excuser, je suis arrivée en retard et je vais partir maintenant aller
chercher mes enfants à la garderie à l'école, mais merci beaucoup d'avoir passé
ce temps avec moi.
• (16 h 30) •
Le Président (M.
Asselin) :Merci, Mme la députée de Taschereau.
Je passerais la parole au député de Beauce-Nord qui a sûrement, pour le
prochain 20 minutes... 18 minutes, un bloc pour nous.
M.
Provençal : Merci, M. le Président. Mme la ministre, collègues
députés, collaborateurs du ministère, effectivement, on parle de patrimoine et,
moi, j'aimerais parler de patrimoine culturel, Mme la ministre. D'ailleurs,
vous avez fait mention tout à l'heure d'un édifice à Sainte-Marie. Alors, je
veux vraiment aborder le sujet du patrimoine culturel avec vous. Ce sujet fait beaucoup
les manchettes, si je peux m'exprimer ainsi. Dans les derniers mois, on a eu beaucoup
de... on a entendu parler, excusez-moi, de la maison Boileau à Chambly, du
château Beauce à Sainte-Marie, tout récemment du monastère à Berthierville. Ce
sont souvent des dossiers qui, je dirais, brassent des émotions dans nos
communautés. Et, à ce titre, je dois vous dire que, quand j'ai vu l'état du
Manoir Taschereau, de la maison Vachon, suite à l'inondation...
16 h 30 (version non révisée)
M.
Provençal : ...monastère à Berthierville. Ce sont souvent des dossiers
qui, je dirais, brassent des émotions dans nos communautés. Et, à ce titre, je
dois vous dire que, quand j'ai vu l'état du Manoir Taschereau, de la Maison
Vachon, suite à l'inondation, ça brasse des émotions, effectivement. Dans nos
villes, nos villages, on est attachés aux bâtiments et aux sites qui ont marqué
l'histoire. Pour ma part, c'est une portion de notre mémoire collective que je
pense qu'il est important de conserver. L'église du village, l'école de notre
enfance, un vieux manoir, l'ancien magasin général, des bâtiments qui ont
marqué l'histoire de notre coin de pays et qui ont une valeur pas seulement
émotive pour les citoyens, mais aussi une valeur patrimoniale.
Si certains de ces bâtiments ont su déjà
trouver une nouvelle vocation tout en gardant leur authenticité, d'autres sont plutôt
mal en point. Et quand je dis mal en point, le mot est quand même fragile,
hein, parce que les bâtiments sont fragiles et parfois même abandonnés. Dans plusieurs
cas, les propriétaires de ces bâtiments voudraient bien les rénover, les
restaurer et leur redonner une vocation, je dirais même un nouveau souffle de
vie au niveau de ces bâtiments, mais n'ont pas nécessairement les moyens de
rénover d'aussi vieilles bâtisses tout en respectant leur caractère
patrimonial, parce qu'il y a quand même des contraintes qui sont exigées, à
juste titre, mais qui impliquent quand même des décaissements d'argent importants.
Dans plusieurs cas, dans les villes, surtout où les terrains valent de plus en
plus cher, ça devient plus rentable pour les promoteurs de détruire le bâtiment
et de construire en neuf. Valeur patrimoniale d'un bâtiment, utilité,
rentabilité, c'est tout un casse-tête, et, pour cela, ça fait aussi souvent les
manchettes. Ce n'est pas simple, mais on doit s'en occuper. Il faut préserver
l'héritage du Québec, et j'ajouterais, Mme la ministre, il faut maintenir les
traces des bâtisseurs de nos communautés.
Je parle des bâtiments, mais, comme vous
le savez, M. le Président, le patrimoine culturel, c'est plus que ça. Je suis
content de constater, parce que je suis quand même un député qui apprend, que
la Loi sur le patrimoine culturel permet à la ministre de la Culture et des
Communications de classer des sites, des immeubles, des documents et des objets
patrimoniaux, et de désigner des personnages historiques, des événements historiques
et des lieux historiques, de même que des éléments du patrimoine immatériel,
que la Loi sur le patrimoine culturel permet aussi à la ministre de recommander
au gouvernement de déclarer des sites patrimoniaux, et on pourra y revenir si
j'ai assez de temps. Je sais que le partage de responsabilités quant à la
protection du patrimoine d'intérêt local et régional demeure une préoccupation
pour votre ministère, Mme la ministre. Je sais aussi que notre gouvernement a à
coeur la préservation et la valorisation du patrimoine culturel québécois, et
nous nous faisons un devoir de promouvoir l'héritage collectif québécois.
Alors, j'aurais, M. le Président, trois
questions à adresser pour ce volet-là à la ministre. Premièrement, quelles ont
été vos principales actions en patrimoine depuis votre arrivée en poste? Et je
pense que ça, c'est important d'en faire peut-être un portrait, d'en dresser un
portrait, Mme la ministre.
Mme Roy
: Merci
beaucoup, M. le député. Bien, c'était chez vous, c'était chez vous, M. le
député, la première action. Dès le 19 octobre, les spécialistes du ministère et
du patrimoine sont venus me rencontrer et me dire : Il y a le château de
Beauce, on craint la démolition. Alors, naturellement, à la lumière des études
préliminaires qui avaient été faites, il fallait stopper les machines pour
s'assurer... pour voir si effectivement cet immeuble méritait une forme de
protection, et c'est ce que nous avons fait, c'est la première chose que j'ai
signée, cette ordonnance en vertu de l'article 76 de la Loi sur le patrimoine
culturel. Et par la suite, je demande, et comme je l'ai fait ce matin, un avis
d'intention de classement, pour que le conseil du patrimoine du Québec nous
dise, dise au gouvernement : Est-ce que cet édifice a une valeur
patrimoniale nationale qui pourrait faire en sorte qu'il obtiendrait une
protection qui s'appelle le classement? Alors, j'attends cette réponse-là. Et
ce qu'il faut que vous sachiez, que vos gens sachent également, c'est que, pour
un immeuble de la sorte, si une valeur patrimoniale nationale lui est accordée,
si l'immeuble devient classé, obtient le statut d'immeuble classé, donc, par le
gouvernement du Québec, il y a 40 % des travaux...
Mme Roy
: ...et ce qu'il
faut que vous sachiez, que vos gens sachent également, c'est que, pour un
immeuble de la sorte, si une valeur patrimoniale nationale lui est accordée, si
l'immeuble devient classé, obtient le statut d'immeuble classé, donc, par le gouvernement
du Québec, il y a 40 % des travaux de restauration qui seront défrayés par
le gouvernement du Québec en lien avec les portions qui seront classées.
Et je sais que dans le cas de l'immeuble
qui nous préoccupe, entre autres, cet édifice-là, à moins que je ne me trompe,
là, j'y vais de mémoire, c'était la société d'Alzheimer qui voulait en faire un
centre, mais il y a plein de possibilités, M. le député. Un, il y a de l'argent
puis, deux, il y a des possibilités. Et, lorsque le conseil du patrimoine aura
terminé son expertise finale, ce qu'il est important de dire, c'est qu'il est
possible qu'un immeuble soit classé en parties, en portions. Il est possible
que ce ne soit pas tout l'immeuble au complet qui jouisse d'une forme de
protection. Donc, les portions qui ne sont pas importantes, qui n'ont pas de
valeur patrimoniale nationale pourraient être détruites. On pourrait y aménager
d'autres choses.
Donc, c'est important que les
entrepreneurs, que les propriétaires de bâtiment comprennent que le
gouvernement devient un partenaire dans la restauration d'un immeuble pour
préserver ce qui est préservable et ce qui a une valeur patrimoniale qui mérite
un statut de classement.
Par exemple, je vous donne une hypothèse
de travail, ce Château de Beauce, ce qui pourrait être classable, si j'ai un
avis positif à cet égard-là, ce qui pourrait être classable, eh
bien — je mets au conditionnel parce que j'ignore, ce n'est pas moi
la spécialiste, là — il y aura 40 % des travaux pour l'aide à la
restauration ou la conservation de ce qui peut être classable qui seront
défrayés par le gouvernement, mais ça peut être des portions extérieures, des
portions intérieures, des terrains, et les autres portions du même immeuble qui
ne sont pas classables, qui n'ont pas cette valeur intrinsèque là, peuvent être
modifiées à la guise des gens. Alors, il faut, et je souhaite de tout coeur, et
je pense que le gouvernement a une responsabilité et le ministère a une
responsabilité, moi au premier chef, de faire comprendre à tout propriétaire
d'un immeuble que le gouvernement peut être un partenaire dans la restauration
de l'immeuble et faire vivre cet immeuble-là.
Et vous me disiez la Mémoire des
bâtisseurs, vous avez vu justement des immeubles, là, lourdement endommagés
par les dégâts causés par l'eau, la Mémoire des bâtisseurs parce qu'il y
avait un architecte, un grand architecte qui a travaillé à cet immeuble-là,
entre autres, et c'est le visage même de la ville qui serait changé à jamais si
le bâtiment — je vous mets tout ça au conditionnel — était
rasé. Donc, comment conserver le visage de la ville, comment conserver ce qui
mérite d'être conservé, protégé, ça, mes spécialistes du conseil du patrimoine
me diront ce qui doit être préservé, doit être conservé, et il y aura de
l'argent pour aider. Mais ce qui n'empêche en rien les gens qui ont l'intention
de convertir cet immeuble de faire quelque chose avec et de le convertir pour
qu'il y ait de la vie à l'intérieur de cet immeuble-là. Parce qu'idéalement un
bâtiment qui obtient un statut, s'il n'y a personne qui y va, il n'y a personne
qui le visite, il n'y a rien qui se passe, il ne vit pas. Et le plus grand
souhait de tous les spécialistes en patrimoine, c'est qu'on y vive, dans ces
immeubles, que la vie se perpétue, que la mémoire se perpétue et qu'on modernise
aussi pour être aux normes. Il y a des normes, là. Nous sommes en 2019, il faut
arranger les choses qui ne se font plus dans la construction. Il faut modifier,
il faut préserver celles qui doivent mériter de l'être. Mais sachez, et vous
pourrez dire à vos gens également, qu'il y a de l'argent pour eux, pour les
aider dans ce qui pourra être préservé, protégé. Mais là, comme je vous dis, je
vous parle au conditionnel parce que j'attends d'avoir la décision finale du
conseil.
Et votre question, c'était : Quels
étaient les premiers gestes que vous avez posés? Ça, c'est le premier, c'était
le lendemain, et je dois vous dire que c'est allé à une vitesse
incommensurable. Le second geste a suivi peu de temps après. Peu de temps
après, c'était... bon, naturellement, on a découvert la palissade.. on, pas
moi, les archéologues qui travaillent dans le Vieux-Québec ont découvert la
palissade extraordinaire, une découverte, 1690, les deuxièmes remparts, si je
peux m'exprimer ainsi. Puis un gros morceau. C'est une découverte. Du jamais vu
en Amérique du Nord, une aussi grosse pièce de cette époque. Et ça, c'est un
coup de chance incroyable. Donc, ça, ce morceau a été prélevé dans les règles
de l'art, entreposé, séché. Ça prendra près de deux ans pour le faire... sécher,
ce n'est pas le bon terme, mais, parce qu'il est gorgé d'eau, il ne faut pas
qu'il éclate, il ne faut pas qu'il se déforme. Donc, il faut qu'il se dessèche
lentement pour conserver le bois intact et, par la suite, il pourra être mis en
valeur sûrement dans un de nos nombreux musées parce que les grands musées à
Québec, comme vous le savez, sont la possession du gouvernement, mais des
citoyens du Québec.
• (16 h 40) •
Tout à l'heure, la députée de Taschereau
me parlait d'un projet, mais tous ces projets-là seront les projets des
citoyens du Québec et leur...
Mme Roy
: ...et par la
suite pourra être mise en valeur sûrement dans un de nos nombreux musées parce
que les grands musées à Québec, comme vous le savez, sont la possession du gouvernement
mais des citoyens du Québec. Tout à l'heure, la députée de Taschereau me
parlait d'un projet, mais c'est... tous ces projets-là seront les projets des
citoyens du Québec et leur appartiendront.
Donc, la préservation de cette palissade,
c'est arrivé très, très vite, et 21 novembre, donc octobre, novembre, un
mois et trois, quatre jours après mon assermentation, bien là, ce qu'on fait,
on a déclaré la ville d'Arvida... on lui a donné un statut patrimonial.
Déclarer un site patrimonial, c'est extrêmement rare. Il y en a 13 actuellement
dans tout le Québec. Naturellement, on... les premiers qui nous viennent à
l'esprit sont le Vieux-Québec, le Vieux-Montréal. Arvida, la vieille ville
d'Arvida, la ville ouvrière d'Arvida, parce qu'à l'époque, vous savez, c'était
l'aluminium... Donc, cette déclaration-là, nous l'avons faite, et c'est la plus
haute forme de protection que le gouvernement peut accorder à un endroit. Donc,
ça a été fait. Et ça, c'était le 21 novembre. Et ce site correspond à
cette ancienne ville d'Arvida, et elle avait été fondée à l'époque par la
compagnie Aluminum Company of Canada, et c'était Alcan, hein, qui est devenue
Alcan par la suite.
Et, vous savez, je vais rendre à César ce
qui appartient à César, c'est un très long processus qui avait commencé sous
les autres gouvernements. Je suis très capable de dire que les autres
gouvernements ont fait des bonnes choses, ont entamé un long processus, et les
libéraux et les péquistes y ont travaillé, et on était rendus à l'aboutissement
et dans les délais pour faire une déclaration, et nous l'avons faite avec grand
bonheur. Et vous savez quoi? J'ai invité les députés impliqués dans tout ce
travail parce que je considère que, lorsqu'on parle du patrimoine, notre
patrimoine bâti, ça doit être non partisan. La même chose lorsque je pense...
lorsque je considère que l'on parle de culture et de la culture québécoise, ce
doit l'être également parce que c'est de nos créateurs dont il est question, de
nos artistes, et il faut en prendre soin. Et ça aussi, moi, je considère que
c'est une mission, que ça doit être non partisan.
Donc, ça, la déclaration du site d'Arvida,
c'est arrivé très, très rapidement, et c'était attendu par la population aussi,
hein? C'est parce que c'est vraiment les gens qui se sont mobilisés, qui
voulaient qu'on reconnaisse cette ville qui est absolument magnifique,
l'architecture exceptionnelle, une architecture moderne, ouvrière,
particulière, avec les... avec des toitures en aluminium, ça se comprend, et
c'est un beau site. Et d'ailleurs j'invite tous les citoyens du Québec à aller
visiter ce site-là cet été. Je pense qu'on a beaucoup de choses à découvrir. Et
naturellement il y a des sous qui accompagnent ça parce que, lorsqu'il y a un
site qui est désigné, le ministère a donné de l'argent, la municipalité. Il y a
un montage financier qui est fait pour pouvoir soutenir les travaux de
réfection parce que les propriétaires de ces maisons-là, qui sont immensément
fiers d'y habiter, ont droit à de l'argent pour s'assurer que... de la
préservation du patrimoine bâti qu'ils ont entre les mains.
Et d'ailleurs j'étais fière de pouvoir
faire cette annonce-là avec ma collègue Andrée Laforest, la ministre des
Affaires municipales, justement, et nous en avons parlé tout à l'heure avec la
députée de Taschereau, ça nous a permis de dire... et la mairesse était là,
d'ailleurs, et ça nous a permis de dire jusqu'à quel point l'implication des
maires et des mairesses était importante, l'implication des municipalités dans
la protection du patrimoine, et qu'il y a de l'argent pour eux. Ça, c'était
important également.
Alors, ce sont parmi certains des gestes
que j'ai posés, mais il y en a d'autres. Entre autres, nous avons nommé...
Parce que le patrimoine culturel, ce n'est pas juste le patrimoine bâti, ça
peut être le patrimoine immatériel. Entre autres, si on pense au 8 mars,
nous avons décidé de nous assurer que huit grandes Québécoises allaient obtenir
un statut patrimonial parce que ce sont... Un, je suis particulièrement fière
parce que ce sont des femmes, et notre dicton, c'est : Je me souviens.
Se souvient-on de ces huit grandes femmes? Alors, nous leur avons accordé une
valeur patrimoniale historique extrêmement importante, à ces huit femmes, parce
qu'elles ont toutes à leur façon joué un rôle important dans le développement
du Québec, du Québec moderne que nous connaissons. Et donc ça, ça a été fait.
Et nous avons l'intention de faire en sorte d'honorer davantage, naturellement,
de personnes, d'autochtones aussi, d'autochtones et de femmes parce qu'ils ont,
et elles ont tous modelé le visage du Québec moderne. Et, lorsque l'on nomme,
par exemple, une personne qui est décédée vraiment faisant partie du patrimoine
historique du Québec, c'est que, ce nom-là par la suite pourra inspirer, entre
autres, la toponymie. Servons-nous de ces noms, faisons connaître ces femmes,
faisons connaître ces pionnières ou également ces autochtones. Et il faudra que
le... le visage de notre toponymie puisse refléter aussi cette réalité, cette
histoire qui est la nôtre. Donc ça, c'est parmi certains des gestes que j'ai
posés, et il y en a d'autres. Je vous disais, tout à l'heure, à Berthierville...
À Berthierville, ça...
Mme Roy
: ...nous
faisons connaître ces pionnières ou également ces autochtones et il faudra qu
ele visage de notre toponymie puisse refléter aussi cette réalité, cette
histoire qui est la nôtre. Donc, ça, c'est parmi certains des gestes que j'ai
posé et il y en a d'autres. Je vous disais tout à l'heure, à Berthierville...
bien là, Berthierville, ça se passe maintenant et ça aussi, c'était une mesure
d'urgence, pour nous assurer que... nous assurer qu'il n'y ait pas de démolition
de bâtiment qui, à sa face même, selon les premières études, jouit d'une
architecture exceptionnelle et aurait — je le mets au conditionnel,
j'attends les résultats finaux — mais aurait une valeur
architecturale patrimoniale nationale et on ne peut pas... Il y a certains
moments, on ne peut pas...
Il y a de ces évidences. Vous me
direz : Parce qu'il y a des choix à faire, c'est très difficile, on ne
peut pas tout sauver, on ne peut pas tout préserver, mais il faut surtout
passer le message que la protection du patrimoine, c'est une responsabilité
collective, et qu'il y a de l'argent dans un fonds, et il y a des sommes qui
ont été ajoutées aux sommes qui étaient déjà existantes, et il y a un fonds qui
est très bien garni. C'est beaucoup plus que ce qu'il y a dans le budget. Il y
a un fonds qui est dédié au patrimoine et il faut l'utiliser pour que notre
mémoire, notre identité, notre histoire se perpétuent, pour ne pas que l'on
rase tout.
M. le Président, j'aurais une demande
particulière à vous faire. Nous sommes sur le temps du gouvernement. Il reste
sepot minutes, c'est ce que je comprends, à peu près?
Le Président (M.
Asselin) : Un peu plus, quand même.
Mme Roy
:
Pourrions-nous faire une petite pause hygiénique?
Le Président (M.
Asselin) : Oui. Oui.
Mme Roy
: S'il vous
plaît.
Une voix
: ...
Le Président (M.
Asselin) : Bien il nous reste 30 secondes dans ce bloc.
Mme Roy
: Ah!
Une voix
: Consentement.
Mme Roy
: Du consentement,
si...
Le Président (M.
Asselin) : On peut les prendre sur le dernier bloc, par exemple.
Mme Roy
: Je pensais
qu'il restait du temps sur le bloc du collègue.
Le Président (M.
Asselin) : On pourra prendre une plogue dans... une pause d'une
dizaine de minutes.
Mme Roy
: Ou prolonger
de, tu sais, prendre quelques minutes, le temps que les gens puissent aller
faire un petit tour à la salle de bain, puis on pourra… Si ça vous convient, Mme
la députée, là. Parfait.
Le Président (M. Asselin) :O.K. On suspend.
Mme Roy
: Quelques
instants.
Le Président
(M. Asselin) : Puis on se reprend.
Mme Roy
: Merci.
Le Président (M.
Asselin) : Parfait.
(Suspension de la séance à 16 h 47)
(Reprise à 16 h 55)
Le Président (M.
Asselin) :À l'ordre, s'il vous plaît!
Alors, on reprend avec l'opposition, un bloc de 20 minutes. À vous la
parole, Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci beaucoup,
M. le Président. Je veux juste faire... revenir quelques secondes sur le fonds
dédié dont il était question tout à l'heure. La ministre n'a pas répondu. Dans
le fond, est-ce qu'elle était, oui ou non, prête à regarder cette possibilité?
Mme Roy
: J'ai déjà
dit, dans une entrevue au Devoir, je vous invite à aller le lire, on
m'avait questionnée à cet égard-là sur le fonds dédié, puis j'ai dit peut-être quelque
chose auquel il faudrait réfléchir. J'ai déjà répondu à cette question-là. Je
vous invite à relire le Devoir, c'était même... mon Dieu, il y a longtemps,
en décembre, je crois.
Mme Melançon : Parfait. Je
vais le dire, et puis je pense que la ministre va être contente, moi, je me
réjouis de savoir que les sommes annoncées pour la politique culturelle sont
retrouvées dans le budget. Comme j'aime bien me fier sur les chiffres, je suis
retournée voir, donc, dans le volume deux, page 53, où on voit que le 600,9 millions
de dollars sur cinq ans que vous nous aviez annoncé se retrouvait donc là-bas
avec les 41 mesures. Cependant, la ministre m'avait déjà mentionné qu'elle
parlait de changement d'orientation. Est-ce que la ministre peut m'éclairer sur
les changements d'orientation dont elle parle depuis quelques semaines, voire quelques
mois?
Mme Roy
: Oui, ça va me
faire plaisir. Ce que j'ai dit, c'est qu'on peut faire plus, on peut faire
mieux avec la politique culturelle, qui est une base, et c'est ce que nous
avons fait, nous avons ajouté 300 millions de dollars qui n'étaient pas là
en culture. Alors, ça, c'est faire plus, faire mieux, et je lui ai dit,
d'ailleurs, même, au salon bleu, une chose qui me dérangeait, dans les volumes
de la politique, c'est de voir le slogan du Parti libéral à toutes les pages.
Alors, je pense qu'il ne faut pas faire de la politique sur le dos du monde
culturel, et que ça, ça me tapait sur les nerfs, et je le réitère aujourd'hui
que, dans la politique, il y a le slogan : Ensemble, on fait avancer le
Québec. Là, ça, je vais l'enlever, ce n'est pas nécessaire.
Mme Melançon : O.K. Alors, je
vais reposer la question : À quel moment va-t-elle présenter ces
changements d'orientation?
Mme Roy
: On travaille
avec la politique qui est là, on va l'améliorer, la bonifier, et ça se fait à
différents égards, à différents moments, c'est progressif, et surtout à l'égard
des nouvelles sommes additionnelles qui ont été présentées, M. le Président, je
pense qu'il y a des choses très, très intéressantes, ne serait-ce que la
bonification des sorties culturelles. 135 millions de dollars de plus pour
nos enfants, pour nos jeunes, pour qu'ils puissent participer à des sorties
culturelles, et, nous l'espérons, dès septembre prochain, pour que déjà les
groupes culturels se préparent, et ça, c'est une façon... et ça... Parce que ce
n'était pas dans la politique culturelle, ces sorties-là, au contraire, votre
gouvernement les a assez massacrées lors des dernières années. Donc, nous, on
veut s'assurer que ça reprenne. Donc, ça, c'est faire plus et faire mieux,
également, et ça, on va y voir, on va tenir notre parole à cet égard. Donc,
plus de sorties culturelles, des livres, de nouveaux livres aussi dans les
bibliothèques. C'est extrêmement important parce que ça, c'est tout
l'écosystème du livre. Des gens que nous avons rencontrés, d'ailleurs... Des
livres, et des livres québécois, on va en acheter, M. le Président, et on va en
mettre dans nos bibliothèques. Moi, je me souviens très, très bien d'une parole
tellement triste qui avait été prononcée par son ancien collègue, un ancien
ministre libéral qui disait que pas besoin d'acheter des livres dans les
bibliothèques de nos écoles, il n'y a pas un enfant qui va mourir de ça.
M. Kelley
: ...Mme la
députée de Verdun a posé une question très précise.
Le Président (M.
Asselin) : Oui, à vous la parole.
M. Kelley
: Alors, je
souhaite que la ministre réponde à la question directement à ma collègue de Verdun.
Le Président (M.
Asselin) : Les réponses ne m'appartiennent pas.
M. Émond : Oui, M. le
Président... des questions de règlement, il y a l'article 81 qui dit
qu'«aucun rappel au règlement ne peut être fondé sur l'opinion que la réponse à
une question posée à un ministre est insatisfaisante.» Donc...
Le Président (M.
Asselin) : J'allais le dire.
M. Émond : ...je pense qu'on
ne jouera pas au... et on va laisser les gens discuter entre eux.
Le Président (M. Asselin) :
Très bien. À vous, Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci beaucoup.
Alors, dans l'organigramme actuel du ministère, on ne voit plus de mention
directe de la politique culturelle ou de la personne qui est en charge de
celle-ci. J'ai fait des vérifications, dans le rapport annuel de gestion 2017‑2018,
on avait le nom de Danielle Dubé. Donc, je suis surprise d'apprendre que, dans
les demandes de renseignements particuliers, que le ministère n'a pas de bilan
des mesures du plan d'action sur la politique culturelle. Est-ce que la
ministre peut me dire qui est en charge actuellement de l'application? Le nom
d'une personne, peut-être?
Mme Roy
: C'est le
sous-ministre.
Mme Melançon : Pardon?
• (17 heures) •
Mme Roy
: Le...
17 h (version non révisée)
Mme Melançon : ...donc je suis
surprise d'apprendre que, dans les demandes de renseignements particuliers, que
le ministère n'a pas de bilan des mesures du plan d'action sur la politique
culturelle. Est-ce que la ministre peut me dire qui est en charge actuellement
de l'application? Le nom d'une personne peut-être.
Mme Roy
: C'est le
sous-ministre.
Mme Melançon : Pardon?
Mme Roy
: Le
sous-ministre...
Mme Melançon : Donc, c'est la sous-ministre.
Mme Roy
: ...ou la sous-ministre,
la sous-ministre.
Mme Melançon : D'accord. D'accord.
Et, comme on est à l'intérieur de l'application, j'ai fait des vérifications.
Donc, 609 millions de dollars, c'est beaucoup d'argent...
600,9 millions de dollars, devrais-je dire, c'est beaucoup d'argent. Pour
permettre une reddition de comptes claire, nette, précise, est-ce que la
ministre pourrait s'engager, dans le fond, à déposer un rapport de gestion sur
la politique culturelle à chaque année, pour qu'on puisse voir quel est le
déploiement, où on en est rendu, parce qu'il y a plusieurs sociétés d'État qui
sont impliquées à l'intérieur de la politique?
Mme Roy
: Je considère
l'exercice de l'étude des crédits que nous faisons, pendant quatre heures, est
bien amplement suffisant pour faire cette reddition de comptes. C'est un
exercice de reddition de comptes que nous faisons actuellement.
Par ailleurs, vous me disiez, à l'égard de
la politique, où on en est, qu'est-ce qu'on fait, je trouve... j'arrive en
poste le 18 octobre, une politique est mise sur la table — les sous
sont là, effectivement, les sous sont là — que nous avons bonifiée en
mars avec 300 millions de dollars de plus. Et il y avait des promesses qui
avaient été faites, mais les chèques n'avaient pas été envoyés, alors vous
auriez dû voir, M. le Président, la vitesse à laquelle le nombre de chèques que
nous avons dû signer pour des engagements faits par sa prédécesseure et le
précédent gouvernement.
Alors, nous, au fur et à mesure que ça
rentre, parce que la machine... le ministère a recommencé à travailler et à
traiter les demandes, parce que c'est l'été, pause électorale. Bon. Et là on
recommence, et là on a fait tout ce qui était en notre mesure, en notre pouvoir
pour aller de l'avant avec les mesures qui sont là et décaisser et respecter
les ententes et respecter les programmes, et c'est ce qu'on fait, là, depuis
notre arrivée.
Mme Melançon : Donc, je vais
quand même reposer ma question, parce que ce n'est pas vrai que c'est juste sur
une étude de crédits où on peut parler d'un travail de reddition de comptes.
Est-ce que la ministre est complètement fermée à l'idée de déposer un rapport
annuel de gestion sur la politique culturelle? Je veux juste vous rappeler, M.
le Président, que c'est une moyenne de 121 millions par année, qui seront
investis dans le milieu culturel, ce qui représente plus que le ministère des
Relations internationales, qui représente presque le ministère du Tourisme à
lui seul, et qui, eux, font des rapports de gestion.
Mme Roy
: Alors,
j'informe la députée, qui connaît sûrement la réponse, qu'il y a un bilan qui
est fait après deux ans, une évaluation, à l'an 5, de la politique, et c'est le
bureau de la sous-ministre qui est en charge.
Mme Melançon : Parfait. Donc,
on ferme la porte à ça. Concernant donc les orientations...
Mme Roy
: On ne ferme
la porte à rien, il y a un bilan qui s'en vient.
Mme Melançon : ...concernant
les orientations, moi, je voulais voir parce que j'imagine qu'on est capable de
dire où on en est rendu dans le déploiement, je vais revenir donc à la mesure
16, dont ma collègue, tout à l'heure, a soulevé... sur laquelle on a soulevé
certaine questions concernant justement la révision de la... des lois,
devrais-je dire. J'aimerais savoir à quel moment, parce que la ministre est
demeurée un peu évasive, je comprends qu'elle n'a pas l'agenda du leader parlementaire,
mais j'imagine qu'elle a son agenda dans son propre ministère, j'aimerais
savoir où est-ce qu'on en est avec la révision de ces deux lois-là.
Mme Roy
: Alors, à la même
question, la même réponse, je ne vous donnerai pas de moment puisque, comme
vous le savez, vous l'avez mentionné vous-même, je n'ai pas l'agenda du leader
du gouvernement. Cependant, nous avons dit que nous y travaillerions et nous y
travaillons.
Mme Melançon : Pour moi, ce
qui est important, M. le Président, c'est qu'on puisse savoir... il y avait déjà
des travaux qui avaient été effectués dans le ministère, je pense que les deux
comités étaient... ont été mis sur pied, les discussions avaient eu lieu.
J'imagine qu'on est un peu plus avancé. Est-ce que la ministre peut nous en
dire un peu plus à ce sujet?
Mme Roy
: Ce que je
trouve extraordinaire, M. le Président, c'est que j'apprends à connaître tous
ces gens-là qui ont travaillé très, très fort, et je me rends compte qu'il y a
différents travaux qui ont été entamés, et puis que c'est resté sur les
tablettes, alors que ce gouvernement... l'ancien gouvernement était en place.
Alors, nous, ce qu'on va faire, c'est qu'on va agir et on va travailler.
Mme Melançon : Alors, comme je
comprends que la ministre ne souhaite plus répondre à des questions sur ce
sujet, qui sont pourtant fort intéressantes. À chaque fois, c'est la faute des
libéraux, à chaque fois...
Mme Roy
: ...tablettes
alors que ce gouvernement... l'ancien gouvernement était en place. Alors, nous,
ce qu'on va faire, c'est qu'on va agir et on va travailler.
Mme Melançon : Alors, comme je
comprends que la ministre ne souhaite plus répondre à des questions sur ce
sujet, qui sont pourtant fort intéressantes... À chaque fois, c'est la faute
des libéraux. À chaque fois, c'est... Ça, c'est d'avoir la cassette, Mme la
ministre, et moi, je trouve ça un peu déplorable. Je suis là, avec plein de
gens qui vous écoutent, avec plein de gens qui nous écoutent. Ce serait simple de
pouvoir minimalement donner une orientation, à savoir à quel moment. Est-ce que
ce sera au courant du présent mandat où les deux lois auront été révisées?
Mme Roy
: Vous savez, Mme
la députée, à la même question, la même réponse : vous n'aurez pas de
temps précis, de moment précis, parce que je n'ai pas le contrôle de cet
agenda-là. Vous savez comment ça fonctionne. Nous avons dit que nous le
ferions, nous le ferons. Parce qu'imaginez, M. le Président, si je donnais une
date, que la date était erronée, imaginez comment la députée de Verdun
m'accuserait de tous les torts, alors que, nous, nous voulons améliorer,
effectivement, le statut de l'artiste, etc., ces lois qui devraient être
modifiées. Mais ça va se faire dans l'ordre, et ce n'est pas ici que je vais
donner une date ce soir. Ça, oubliez ça.
Par ailleurs, vous savez également... vous
avez assez d'expérience parlementaire, Mme la députée, pour savoir qu'on ne
peut pas aller plus vite que les commissions parlementaires et le travail qui
est fait par les collègues, et actuellement force est de constater que, dans
pratiquement toutes, toutes les commissions, ça travaille très, très, très
lentement. Alors, je veux bien aller vite, M. le Président, mais on nous
reproche de vouloir aller vite, on nous reproche de bousculer les autres.
Alors, ça prendra le temps que ça prendra, Mme la députée, puisque c'est ce que
vous souhaitez.
Mme Melançon : Alors, M. le
Président, elle a parlé : Tout se fera dans l'ordre. J'aimerais connaître
l'ordre dans lequel elle va travailler.
Mme Roy
: En temps et
lieu, Mme la députée, en temps et lieu.
Mme Melançon : Donc, c'est la
réponse que la ministre fait au milieu qui nous écoute actuellement?
Le Président (M.
Asselin) : Oui, Mme la ministre.
Mme Melançon : On a entendu.
On est un peu surpris, mais on aura entendu.
La ministre a annoncé par tweet le 25 mars
dernier à la soirée-bénéfice À nous la glace! de la Fondation de la BANQ
2,7 millions de dollars sur trois ans pour l'achat de documents
numériques. Moi, j'aimerais connaître d'où provient cet argent, parce que je ne
l'ai pas vu nécessairement dans les livres.
Mme Roy
: On va vous
trouver, madame. C'était une bonne annonce, d'ailleurs, une belle soirée,
c'était la soirée de financement de Bibliothèque et Archives nationales du
Québec, une autre institution qui, incidemment, à la lumière de toute la
transformation numérique, vit des bouleversements aussi, hein, parce qu'il faut
tout numériser, il faut pouvoir acheter des volumes numériques. Donc, c'est
pour ça qu'on a annoncé cet argent. Plus précisément, je vais vous trouver la
réponse exacte.
Parfait. Alors, l'argent vient directement
du PQI, Mme la députée.
Mme Melançon : Du PQI?
Mme Roy
: Eh oui!
Mme Melançon : Donc, est-ce
qu'il s'agit de devancements?
Mme Roy
: On nous
répond que non, à votre grande déception. Parlant de devancements, votre gouvernement
a fait exactement...
Mme Melançon : M. le Président,
elle m'impute là vraiment des motifs, c'est... Ça commence à être un peu
tannant, là.
Mme Roy
: Quels motifs?
Le Président (M.
Asselin) : On prend la réponse de la ministre, là.
Mme Melançon : Je ne suis pas
déçue, loin de là, je pose une question.
Mme Roy
: Quels motifs?
Alors, la réponse, c'est non, ce n'est pas
un devancement...
Mme Melançon : D'accord. Merci
beaucoup.
Mme Roy
: ...et c'est 7 millions
supplémentaires qui s'additionnent déjà au subside que reçoit Bibliothèque et
Archives nationales du Québec, qui est vraiment le vaisseau amiral de notre
mémoire collective.
Mme Melançon : Merci. J'ai une
partie de la réponse. Donc, c'était tellement une belle annonce qu'on l'a faite
uniquement par tweet. Je ne sais pas si j'ai manqué d'autres tweets comme
ceux-là, à savoir s'il y a d'autres argents publics qui ont été annoncés comme
ça à autre chose qu'à des fondations.
Mme Roy
: Mme la
députée, des annonces et de l'argent, nous en investissons à chaque jour. Il y
aurait des centaines, et des centaines, et des centaines de communiqués, parce
qu'il y a énormément de mesures pour lesquelles le gouvernement et donc les
contribuables donnent des sommes pour différents projets, différents
programmes, différentes institutions. Alors, il n'y a pas un communiqué à
chaque fois qu'il y a une somme qui est déboursée, mais, chose certaine, les
gens étaient plutôt heureux de l'entendre lors de la soirée en question.
• (17 h 10) •
Mme Melançon : Alors, merci, M.
le Président. J'ai... C'est de soulever un problème auquel... Puis je le fais
de façon très transparente, parce que quelques groupes m'ont demandé de
soulever quand même la question concernant des problèmes de commandite qui ont
lieu avec Hydro-Québec, la SAQ ou encore Loto-Québec avec le milieu culturel.
On me dit que ces trois institutions-là ne répondent pas nécessairement...
Mme Melançon : ...groupes m'ont
demandé de soulever quand même la question concernant des problèmes de
commandites qui ont lieu avec Hydro-Québec, la SAQ ou encore Loto-Québec avec
le milieu culturel. On m'a dit que ces trois institutions-là ne répondent pas nécessairement
directement à la politique culturelle. Et si on va voir à l'intérieur de leur
plan de commandites, il est vrai qu'ils omettent de parler de certains groupes
du milieu culturel.
J'aimerais savoir si la ministre était au
courant de ça, puis je lui demande tout gentiment si elle peut faire des vérifications
à ce sujet pour peut-être régler une problématique. Moi, c'est la première fois
où j'entendais cette problématique-là.
Mme Roy
: Écoutez, en
toute franchise et en toute honnêteté, comme toujours, ça me fera plaisir de
trouver une réponse parce que je... vous me l'apprenez. Je ne suis pas au fait
de cette information-là.
Mme Melançon : ...plaisir de
parler avec votre directrice de cabinet peut-être sur le sujet, là, ou on
pourra...
Mme Roy
: Ah! Vous
pouvez me parler directement, vous savez.
Mme Melançon : Oui?
Mme Roy
: Mais, oui. Bien
sûr.
Mme Melançon : Bien, ça me
fera plaisir, c'est dans la joie et l'allégresse. Le... mon prochain point, je
ne sais pas combien j'ai de temps, M. le Président?
Le Président (M.
Asselin) : ...55.
Mme Melançon : C'est
concernant Le Diamant, j'aimerais savoir combien de versements il reste à faire
auprès d'Ex Machina.
Mme Roy
: Oui. Vous
allez me permettre de trouver ma fiche sur Le Diamant, effectivement, il y a
des sous qui sont versés.
Notre Diamant, où est-il?
(Consultation)
Mme Roy
: Votre question
portait sur le nombre de versements, c'est ce que je comprends?
Mme Melançon : Oui, qu'il
reste à faire.
Mme Roy
: Alors, on va
vous donner le chiffre précis.
Mme Melançon : Et pendant que
les gens cherchent, ils vont certainement trouver, j'aimerais savoir : Où est-ce
qu'on en est aussi avec les nouvelles casernes? Parce que c'était deux projets
importants pour la ville de Québec.
Mme Roy
: Oui, il y en
a beaucoup sur la table qui sont importants avec la ville de Québec. Il faudra
prioriser, Mme la députée, et j'ai d'ailleurs eu des rencontres et des
discussions à cet égard avec les responsables de la ville.
(Consultation)
Mme Melançon : Donc, pendant
que les gens cherchent, dans le fond, j'imagine qu'il doit rester autour de
deux versements, là, j'imagine que ça doit ressembler à ça. Est-ce qu'ils vont
être faits, ces versements-là, directement? Est-ce qu'on continue? Est-ce que
ça va bien?
(Consultation)
Mme Roy
: Qu'est-ce que
vous voulez dire par : Est-ce que ça va bien?
Mme Melançon : Bien, est-ce
que les travaux vont rondement? À quel moment est-ce qu'on devrait livrer cette
nouvelle salle?
Mme Roy
: Vous n'êtes
pas sans savoir qu'il y a des dépassements de coûts dans ce magnifique Diamant,
et à chaque fois que l'argent des contribuables est mise à contribution, il
faut s'avérer que tout... il faut vérifier et s'assurer que tout soit bien
fait, tout soit fait dans les règles de l'art.
Nous allons d'ailleurs rencontrer les
représentants du Diamant sous peu, d'ici quelques jours, à cet égard. Mais,
votre question portait sur le nombre de versements qu'il reste à effectuer.
Naturellement, s'il y a une entente qui a été faite avec des montants qui sont
déjà prévus, il n'y aurait pas de raison pour ne pas qu'il y ait de
décaissement, là. Ça, c'est bien entendu, là. Mais, je n'ai pas le nombre de
versements encore...
Mme Melançon : D'accord. Pour
aller, dans le fond, assez rondement, puis peut-être que vous pourrez déposer
le tout par la suite, je sais que le premier ministre actuel était
viscéralement opposé à ce projet-là. J'espère que vous applaudissez
aujourd'hui, dans le siège où vous êtes, la réalisation de ce projet, qui sera
merveilleux. Si vous dites qu'il faut encore faire des choix pour la ville de
Québec, j'imagine que Le Diamant fait partie de ces choix-là.
Mme Roy
: Vous passez
devant Le Diamant, Mme la députée? Je pense que l'état d'avancement des lieux
justifie le fait qu'il faille que cet ouvrage soit complété, là, de toute
évidence. C'est... le projet est déjà entamé.
Mme Melançon : Et les
casernes, est-ce que vous avez peut-être une fiche à ce...
Mme Roy
: Les casernes,
j'ai parlé directement au principal intéressé, là. Il n'y a pas encore
d'approbation par les autorités ministérielles. Là, je vais être très claire
avec vous, là, c'est... précisément, il n'y a pas d'approbation du plan de
conservation des nouvelles casernes qui sont sous la responsabilité, faut-il
bien le dire, de la Commission de la capitale nationale du Québec et non du
ministère de la Culture. Par ailleurs, elles sont bien jolies, ces casernes,
mais la réflexion se poursuit à la recherche de vocation. Et voilà. Alors,
voilà.
Mme Melançon : Donc, pour les
nouvelles casernes...
Mme Roy
: Ce n'est pas
demain, là. Soyons clairs, là...
Mme Roy
: ...elles sont
bien jolies, ces casernes, mais la réflexion se poursuit à la recherche de
vocations. Et voilà. Alors, voilà.
Mme Melançon : Donc, pour les
nouvelles casernes...
Mme Roy
: Ce n'est pas
demain, là. Soyons clairs, là. Il y a plusieurs choses qui sont sur la table, il
y a plusieurs demandes qui nous ont été faites par la ville de Québec, et il
faudra les prioriser. Et, comme je vous dis, et je peux le répéter, il n'y a
pas d'approbation par les autorités ministérielles du plan de conservation des
nouvelles casernes. On ne peut pas tout faire, on ne peut pas tout sauver automatiquement
en six mois. Donnez-nous un peu de temps, Mme la députée, donnez-nous un peu de
temps.
Mme Melançon : Combien de
temps, M. le Président?
Le Président (M.
Asselin) : 16 secondes.
Mme Melançon : Est-ce que vous
me permettez de reporter...
Le Président (M.
Asselin) : Reporter?
Mme Melançon : ...bloc?
Le Président (M.
Asselin) : Oui. Très bien. M. le député de Saint-Jérôme, à vous
la parole.
M. Chassin :Merci, M. le Président. Alors, bien, bonjour... bonsoir à tous.
Je souhaite, dans le fond, Mme la ministre, aborder une question sur... dans le
fond, portant sur le Plan culturel numérique du Québec. Donc, je sais qu'il y a,
parmi les gens qui vous entourent et que je salue, Stéphan La Roche du Musée de
la civilisation qui a particulièrement travaillé là-dessus. Permettez-moi,
évidemment... Alors, si c'est possible qu'il s'avance, ce serait bien apprécié,
mais permettez-moi de faire un petit préambule parce qu'effectivement on étudie
les crédits du ministère de la Culture et des Communications, et la culture,
évidemment, a un aspect qui est particulièrement important, un dossier qui tient
à coeur non seulement au premier ministre, mais à l'ensemble du parti au
gouvernement, notamment parce qu'il y a une responsabilité certainement
historique nationale à préserver une nation francophone telle que l'est le
Québec au sein d'une Amérique du Nord qui ne l'est pas.
Donc, évidemment, il y a beaucoup de
questions et beaucoup de réflexions sur l'importance de la culture qui
s'inscrit dans nos vies quotidiennes et qui se transforme aussi sous nos yeux.
Alors, évidemment, je pense à mon collègue de Richelieu qui évoquait Germaine
Guèvremont, eh bien, elle aurait un cousin, Claude-Henri Grignon, qui a écrit Les
belles histoires des pays d'en haut, enfin, Un homme et son péché,
et dont certains personnages... en fait, l'action se déroule dans les Laurentides,
mais bon, certains personnages, le curé Labelle, pour ne pas le nommer, étaient
situés à Saint-Jérôme, bien entendu.
Une voix
: ...
M. Chassin :Exactement. Donc, Claude-Henri Grignon, originaire de
Sainte-Adèle, mais ce n'est pas très loin. D'ailleurs, notre Musée d'art
contemporain à Saint-Jérôme porte son nom. C'est le musée Claude-Henri-Grignon.
Évidemment, tout l'aspect de la culture a
des racines historiques très fortes et, en même temps, doit évoluer. Il y a
donc un plan culturel numérique pour saisir, comment dirais-je, des
opportunités inédites qui sont offertes avec la transformation à l'arrivée du
numérique pour diffuser la culture, pour lui permettre d'être accessible, pour
la mettre en valeur. Alors, c'est drôlement intéressant de le souligner. Et je
n'ai pas peur non plus de féliciter d'autres gouvernements précédents qui ont
appuyé cette initiative de mettre en place un plan culturel numérique en 2014,
un plan qui a, d'après ce que j'en comprends, pour but de donner des moyens aux
acteurs du milieu culturel, de créer et d'innover dans un contexte technologique.
Donc, cette création, cette innovation pour servir cette diffusion culturelle,
de faire rayonner la culture, aussi notre culture chez nous, partout, notamment
sur les marchés locaux, mais aussi nationaux et internationaux, de faciliter
l'accès donc à la culture, on a prévu 125 millions sur neuf ans. Donc, cet
argent-là des contribuables, elle est utilisée pour saisir ces opportunités
qu'offre le numérique, notamment à travers le déploiement d'un réseau d'agents
de développement culturel numérique.
J'aimerais savoir si on peut nous en
parler un petit peu. Quel sens donner à cette démarche et quel résultat
voit-on, là, depuis 2014 à cette démarche?
Mme Roy
: Oui,
naturellement, de consentement pour qu'on entende M. La Roche. Et j'aimerais
ajouter...
Le Président (M.
Asselin) : ...d'un consentement.
Mme Roy
: Merci
beaucoup.
Le Président (M.
Asselin) : Est-ce qu'il y a consentement pour que...
Des voix
:
Consentement.
Mme Roy
: Merci.
Le Président (M.
Asselin) : Ça va. Mme la députée de l'opposition? Ça va.
• (17 h 20) •
Mme Roy
: Qui est une
sommité en la matière.
Je voudrais juste ajouter un petit mot
parce que, je crois, il y a deux semaines déjà, il y a eu le...
Mme Roy
: ...oui, naturellement,
de consentement pour qu'on entende M. La Roche. Et j'aimerais ajouter...
Le Président (M.
Asselin) : ...d'un consentement. Est-ce qu'il y a consentement
pour que...
Des voix
:
Consentement.
Mme Roy
: Merci, qu'il
y ait une sommité...
Le Président (M.
Asselin) : ...Mme la députée de l'opposition? Ça va.
Mme Roy
: Je voudrais
juste ajouter un petit mot parce que, je crois, il y a deux semaines déjà, il y
a eu le lancement, justement, de ces agents de développement culturel
numérique, qu'on appelle ADN, agents de développement culturel numérique, une
cinquantaine qui ont été embauchés. Naturellement, le ministère a mis de
l'argent neuf pour nous assurer que ces agents pourront accompagner les
différentes sociétés, différentes organisations, différents groupes dans cette
nouvelle ère que nous apportent les plateformes numériques et le numérique.
Nous sommes rendus là. Tout se passe sur le numérique. Et ça s'est passé,
justement, chez M. La Roche, au Musée de la civilisation. C'était tellement
rafraîchissant et intéressant de parler avec ces agents, parce qu'ils étaient
présents, et les gens du ministère, naturellement, la sous-ministre, les
sous-ministres associés, adjoints et tous les spécialistes qui étaient là.
Et, si vous aviez vu, M. le député, la
passion de ces gens qui ont été choisis comme agents de développement culturel
numérique pour venir aider les autres entreprises à cette conversion, à cette
nouvelle façon de travailler en culture. Ils étaient tous tellement passionnés.
J'ai rencontré un agent de développement
qui, lui… et c'est ce qui extraordinaire et dommage que la députée de Gaspé ne
soit pas là parce qu'il y avait un jeune homme justement de la Gaspésie qui a
créé tout un site pour visiter la Gaspésie et il a fait ça de chez lui, là-bas.
Et c'est un site extrêmement visité dans tout le Québec et à l'étranger.
Donc, avec les nouvelles plateformes, avec
le numérique, on peut faire ce travail à distance, ce télétravail si j'ose le
dire, ce n'est peut-être pas le bon terme, mais on peut travailler à
l'international même de chez soi et partout en région, ce qui est extraordinaire,
ce qui est une nouvelle façon de faire.
Avant… fut un temps où tout était
centralisé dans les grands centres, dans les grandes villes. Mais ce n'est plus
le cas. Il y a des entreprises qui naissent partout dans nos régions et ces
agents sont là, entre autres, pour les aider, pour les soutenir, pour créer du
développement.
Donc, moi, je vais seulement faire un
petit aparté pour dire dans quelle mesure ça a été un plaisir de les rencontrer
chez vous qui est chez nous tous d'ailleurs et pour en parler plus davantage
parce que le numérique lorsqu'on parle des musées et le Musée de la
civilisation à Québec est notre musée à nous tous, toutes les citoyennes, tous
les citoyens du Québec. Il se passe des choses extraordinaires et je pense que
ma profession de foi, vous l'avez entendue tantôt, je ne vous dis pas tout, M.
La Roche, mais je ne vous dis pas tout, mais… si vous savez comme j'apprécie le
travail qui est fait et j'aimerais vous entendre parler parce qu'il y a un gros
travail qui est fait avec le numérique justement dans nos musées et dans le
vôtre en particulier avec ces agents-là également.
M. La
Roche (Stéphan) : Merci. Donc, Stéphan La
Roche, je suis le directeur général du Musée de la civilisation. Merci, M. le
député pour votre question.
Bien, ce que je peux faire, moi, c'est
témoigner d'un exemple au Musée de la civilisation de ce qu'on fait en matière
numérique grâce notamment au soutien du Plan culturel numérique
du ministère de la Culture et des Communications. Je ne peux pas donner
l'exemple de tout ce qui se fait au Québec, là, mais pour le Musée de la
civilisation.
Par exemple, évidemment, il
y a quelques années, on a commencé toute la numérisation des collections, ce
qui est extrêmement important. Ça nous a permis de mettre en ligne l'année
dernière l'ensemble des 500 000 objets qui font partie de la
collection du Musée de la civilisation et donc, ça, c'est au profit de tous les
Québécois, de tous les citoyens, pas seulement du Québec parce que l'Internet,
vous le savez, c'est mondial, alors c'est maintenant les collections du musée
sont déployées partout sur la planète, sont connues partout sur la planète.
Mais je dirais un des
exemples les plus probants de ce que le Plan culturel numérique nous a permis
de faire, c'est notre laboratoire d'innovation et de création numérique. Alors,
on a ouvert en avril 2018, donc il y a exactement un an, ce laboratoire-là qui
s'appelle le MLab, MLab Creaform, Creaform étant une entreprise de la région de
Lévis qui nous soutient dans l'aventure avec le Plan culturel numérique.
Et ce laboratoire-là, il met
ensemble à la fois nos visiteurs, des professeurs, par exemple de la commission
scolaire de Québec ou du cégep Garneau, de l'Université Laval, des chercheurs,
des artistes, nos employés, des projets qui viennent de la communauté et des
projets qui viennent d'entreprises numériques de la région de Québec.
Et donc, ça permet à nos
visiteurs, il y a quand même 650 000 visiteurs par année au Musée de
la civilisation, de découvrir, de mieux connaître tous les aspects du
numérique, de prototyper, de tester des nouvelles applications notamment et
donc, de mieux saisir tout ce que le numérique est en train de changer dans
notre société.
Un autre aspect qu'on a
développé au musée, c'est plus à l'interne, peut-être que ça va vous faire
sourire, on a appelé ça le potager numérique. Alors, on a créé un potager
numérique pour nos employés, c'est-à-dire…
M. La Roche
(Stéphan) :…de mieux saisir tout ce que
le numérique est en train de changer dans notre société. Un autre aspect qu'on
a développé au musée, c'est plus à l'interne. Peut-être que ça va vous faire
sourire, on a appelé ça le Potager numérique. Alors, on a créé un potager numérique
pour nos employés, c'est-à-dire c'est une série de rencontres, formation, sensibilisation,
animation, qui se déroulent à chaque semaine pour les employés du musée pour
faire fleurir, pour faire croître la connaissance du numérique pour nos
employés. Parce que, dans un musée, on a toutes sortes d'employés. On a des
conservateurs, bien sûr, on a des historiens, mais on a des techniciens, on a
des secrétaires, on a des manutentionnaires, donc, des électriciens. Et donc
tous ces gens-là doivent aussi se saisir de ces notions-là.
Alors, on a évidemment développé des
projets d'expositions virtuelles, notamment une magnifique exposition virtuelle
que je vous invite à aller voir sur notre site Web, qui s'appelle Des images
dans la pierre et qui présente de l'art rupestre autochtone. Bon, l'art
rupestre, vous vous en doutez bien, elle est dans les régions, sur la
Côte-Nord, au Nunavik, en Gaspésie, souvent peu facilement accessible. Donc,
par la magie du numérique, bien, on peut rendre accessible à la population et
aux chercheurs un sujet comme celui-ci sur un site Web. Évidemment, le
numérique est très présent dans l'ensemble de nos expositions, et je vais
terminer là-dessus, on a inauguré cette semaine, bien, en fait, la semaine
dernière, pardon, une nouvelle exposition qui s'appelle Venenum, un monde
empoisonné, qui traite du poison. Mais la première section de l'exposition
est totalement numérique, c'est-à-dire qu'on a fait… qu'on a créé une galerie
des histoires de poison, où des empoisonneurs ou des empoisonnés, des tableaux
de ces personnages sont présentés, mais les tableaux s'animent, donc, sont
interactifs avec la présence des visiteurs et de mettent à parler et à raconter
leur histoire aux visiteurs, ce qui facilite évidemment la connaissance et
l'enchantement évidemment des visiteurs par rapport à un projet comme celui-là.
Donc, vous voyez, c'est des exemples de ce
qu'on peut faire dans un musée. Il y en aurait bien d'autres.
M. Chassin :
Oui. Puis, donc, je trouve ça intéressant comme exemple, parce qu'effectivement
ça montre que non seulement ça sert comme outil de diffusion, mais, même à la
limite, de création pour faire vivre l'expérience. Puis vous mentionnez que,
dans le fond, avec le Potager numérique, qu'il y a aussi un défi en termes, par
exemple, de ressources humaines, de collaborer tout le monde ensemble, de faire
circuler les bonnes idées, les bonnes pratiques. Cette innovation-là n'est pas
nécessairement toujours facile. Donc, je comprends que, dans le cadre, par
exemple, d'une institution, on cherche à mettre différentes personnes ensemble,
là, le numérique étant un possible. Puis là, évidemment, je me risque sur un
sujet que je ne connais pas nécessairement tant que ça. Le numérique, M. le
Président, le député de Vanier-Les Rivières…
Le Président
(M. Asselin) : Il est plus habitué.
M. Chassin :
Oui, voilà, est naturellement meilleur que moi. Mais je comprends que, là, même
en défiant l'organisationnel en quelque sorte, pour que tout ça puisse
rejoindre finalement l'usager, le visiteur le plus possible. Est-ce qu'en
termes de défi des ressources humaines, est-ce que par exemple, des agents de
développement, les ADN, comme on les surnomme, est-ce qu'ils ont un rôle en
particulier là-dessus?
M. La
Roche (Stéphan) : En fait, les ADN, ils sont…
c'est un réseau qui est à travers le Québec. Ils ne sont pas nécessairement au
Musée de la civilisation, mais on les accueille. Par exemple, on fait des activités
pour les ADN. Donc, ce que la ministre a mentionné tout à l'heure, c'était une activité
qui se déroulait au Musée de la civilisation. Il y a des séances de formation.
On met à la disposition de notre laboratoire d'innovation, notre MLab et notre
potager numérique d'institutions qui viennent collaborer. Le Musée national des
beaux-arts du Québec vient aussi. Donc, c'est ce genre de projet là. Alors,
oui, il y a un défi des ressources humaines. Il faut… Ça se fait dans le temps,
parce que, bien, vous le savez, le numérique, c'est quelque chose qui bouge
sans cesse. On ne peut pas dire : On forme une cohorte puis voici, c'est
réglé. Maintenant, tout le monde connaît c'est quoi, le numérique. Ça ne se
passe pas comme ça. C'est en continu. Et donc il y a toujours des nouvelles
réalités, il y a toujours des nouvelles technologies. Alors, c'est, pour
l'ensemble des organisations, pour la nôtre comme pour l'ensemble des organisations
culturelles et même l'ensemble des organisations de notre société, que ça soit
une école, un hôpital ou une entreprise privée, on est confrontés à cette… à ce
changement permanent que le numérique a introduit dans notre société. C'est un
beau défi, et c'est pour ça que ça prend l'appui de programmes comme le Plan culturel
numérique du Québec et comme la stratégie gouvernementale numérique pour
appuyer l'ensemble des organisations dans ce sens-là.
• (17 h 30) •
M. Chassin :
Et est-ce… Puis là je pose une question tout à fait personnelle, mais est-ce
que les, comment dire, les jeunes générations peuvent être davantage…
17 h 30 (version non révisée)
M. La
Roche (Stéphan) : ...gouvernementale numérique
pour appuyer l'ensemble des organisations dans ce sens-là.
M. Chassin :
Et... puis là je pose une question tout à fait personnelle, mais est-ce que
les... comment dire, les jeunes générations peuvent être davantage rejointes
par ce type de médium, à votre avis?
M. La
Roche (Stéphan) : C'est une bonne question. En
fait, on est parfois surpris. Oui, effectivement, les jeunes générations ont
tous ceci dans leur poche ou dans leur sac à main, mais... et ils connaissent,
et, oui, c'est une bonne façon de les rejoindre, mais on est parfois surpris
par le fait qu'ils ne comprennent pas toujours les rouages qu'il y a derrière,
et il faut quand même leur expliquer. Alors, oui, ils le font intuitivement,
mais il y a tout un travail de littéracie numérique, si vous me permettez
l'expression, qu'on doit faire auprès de l'ensemble de la population, qu'ils
soient très jeunes, adolescents, jeunes adultes ou plus vieux, il y a des défis
pour l'ensemble des groupes de la population.
Et d'ailleurs, puisque j'ai le micro, je
vais en profiter, on prépare une exposition sur les défis du numérique, qu'on
va présenter au Musée de la civilisation à partir de l'automne prochain, à
partir d'octobre, ça va s'appeler La tête dans le nuage, pas dans les
nuages, dans le nuage, dans le «cloud», donc, pour justement... pour
sensibiliser l'ensemble de la population à ces défis énormes qu'on a, toute la société,
avec le numérique.
M. Chassin :O.K. C'est intéressant d'avoir cette perspective-là, dans le
fond, comment dire, récursive. Autrement dit, ça change le travail d'une institution
comme un musée, mais un musée peut servir aussi, comment dire, d'écrin à une
réflexion sur cette transformation-là. Puis je comprends, en fait, là, je
prends un peu mes mots, mais je comprends qu'il y a un effort, ça peut être une
porte d'entrée, donc, un accès d'avoir, par exemple, par son téléphone, des
oeuvres d'art au bout des doigts. En même temps, il y a là seulement une porte
d'entrée, on continue ensuite d'éduquer les gens à ce qu'ils voient, à comment
c'est mis en forme. C'est un peu ça, l'idée, quand vous parlez de littératie. C'est
ça que je comprends.
M. La
Roche (Stéphan) : Oui. Et si vous me
permettez, oui... Mais il faut être bien clair que jamais rien ne remplacera l'importance
d'une visite réelle dans une institution culturelle. Et j'entendais la ministre
parler, là, de l'importance des sorties culturelles pour les amener au théâtre,
à l'orchestre, dans un musée, dans une bibliothèque. Bien, il n'y a jamais rien
qui va remplacer ça, et les musées, les bibliothèques, les archives sont des
lieux où est-ce qu'il faut continuer d'amener nos jeunes, et les moins jeunes,
parce qu'il n'y a rien qui remplace la valeur d'une oeuvre d'art ou d'un objet
réel, en face de soi. Jamais une photo ne va remplacer ça. Et, à l'heure des
«fake news», si vous me permettez l'expression, les gens justement ont besoin
d'avoir des lieux de crédibilité qui permettent de se rattacher pour savoir
qu'est-ce qui est vrai dans tout ce qu'on voit sur Internet, on voit tellement
de choses, une chose et son contraire, qu'est-ce qui est vrai. Bien, dans les
musées, dans les bibliothèques, dans les centres d'archives, notamment, il y a
ça. Ce sont des lieux de crédibilité, ce sont des lieux où est-ce que les gens
peuvent aller chercher la réalité tangible, je vais le dire comme ça.
M. Chassin :
Donc, c'est ça, on le voit un peu comme complémentaire, non pas comme
concurrent. Autrement dit, l'un ne remplace pas l'autre.
Le Président (M.
Asselin) : Je vous remercie, M. le député.
M. Chassin :
Oui... bon, j'ai terminé mon temps. Désolé. Merci beaucoup, M. La Roche. Merci.
Le Président (M.
Asselin) : M. La Roche, directeur général du Musée de la
civilisation. C'est la fin de ce bloc, alors je donnerais la parole, pour
18 min 30 s, à la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci beaucoup,
M. le Président. Alors, je ne sais pas si vous avez pris connaissance
dernièrement des excellents résultats du bilan du marché du livre au Québec,
donc, en 2018. C'est fascinant, on voit que c'est pour une troisième année
consécutive qu'on est en haut du 5 %, donc, d'augmentation. C'est
formidable. Et d'ailleurs, la Société de gestion de la banque de titres de
langue française, qu'on appelle la BTLF, on comprend pourquoi quand on lit le
titre, y voit des conséquences, donc, directes avec le plan du livre qui avait
été annoncé en 2015 et aussi de l'initiative citoyenne, disons-le, Le 12 août,
j'achète un livre québécois!, ou, selon l'année, c'est J'achète encore un livre
québécois. C'est un plan qui est intervenu à un moment propice où les libraires
indépendants se sont vus, donc, décerner l'attention nécessaire, c'était
12,7 millions, rappelons-le, sur deux ans. J'ai une librairie, à Verdun,
qui s'appelle...
Mme Melançon : ...plan qui est
intervenu à un moment propice où les libraires indépendants se sont vu, donc,
décerner l'attention nécessaire. C'était 12,7 millions, rappelons-le, sur
deux ans. J'ai une librairie, à Verdun, qui s'appelle Librairie de Verdun,
hein? Ça fonctionne bien, et d'ailleurs, je voudrais saluer mon ami Philippe
Sarrasin qui en est le propriétaire. Il y a plusieurs mesures qui avaient été
rendues. Je dirais même que tous les pans du plan d'action avaient pas mal été
réalisés, sauf peut-être la mesure n° 8 du plan
d'action. J'aimerais savoir si le plan... où est-ce qu'on en est rendus. Est-ce
qu'il y a un bilan qui a été réalisé et à quel moment est-ce que la ministre
entend, dans le fond, présenter ce bilan?
Mme Roy
: Vous savez,
ce que vous dites pour le... (Interruption) Ça va? Ce que vous dites pour le livre,
effectivement, on l'a constaté, et c'étaient des mesures importantes qui ont
été prises. Il y a beaucoup d'argent qui avait été mis pour aider l'industrie
du livre, et ça a porté fruit. Et on est capables de saluer cette démarche.
Effectivement, ça a aidé, et d'ailleurs, j'ai rencontré toute l'industrie,
l'écosystème du livre, qui en avait long à raconter, long à dire sur leur
expérience.
Et il y a aussi un phénomène qui est
nouveau également, qui est surprenant, parce que nous venons de parler des
agents de développement culturel : Il y a un retour vers le livre et le
magazine, ce qui est, selon moi, extraordinaire. Je pense que la dépendance à
tous nos appareils électroniques, nos tablettes et nos téléphones, je pense
qu'il commence à y avoir des sonnettes d'alarme à l'effet que ça peut, en
quelque sorte, surtout chez les plus jeunes, affecter la vision, causer des
problèmes de vue. Et c'est prouvé médicalement, là, qu'il y a un impact direct
avec tous les appareils, la lumière bleue, sur la vision des jeunes. Et ce
phénomène malheureux peut également être tributaire du fait qu'il y ait un
retour vers le livre papier. Personnellement, j'ai toujours acheté le livre
papier, je n'aime pas lire les livres sur les tablettes. J'aime le papier,
j'aime l'annoter; je suis peut-être vieux jeu, mais j'aime ça.
Et donc, à l'égard des livres, j'ai dit à
la députée, je le répète, que les politiques qui sont en place demeurent en
place. Si nous pouvons faire plus, faire mieux, nous le ferons. Et d'ailleurs,
à cet égard, une des mesures que nous avons dit que nous ferons, il y avait les
sorties culturelles, deux sorties culturelles gratuites, mais également l'achat
de livres, l'achat de livres par le gouvernement pour nos écoles, pour les
bibliothèques des écoles. Ça, nous y tenons, nous allons le faire, et c'est une
mesure qui était attendue également, tout comme l'argent qui a été mis par le
précédent gouvernement pour aider l'industrie. L'achat de livres, c'est le
temps d'en mettre dans nos bibliothèques pour nos jeunes, et de ces livres
québécois qui sont excellents, avec des auteurs pleins d'imagination. Donc, à
cet égard-là, ce qui touche l'industrie du livre demeure.
Mme Melançon : Donc,
j'entends, dans le fond, que le plan pour la suite des choses, c'est avec
l'argent qui sera investi pour l'achat de livres. Est-ce qu'il y a un plan
d'élaboré pour la suite? C'était un peu la question.
Mme Roy
: Les mesures
qui sont prévues seront respectées, sont mises de l'avant, et on poursuit avec
le travail qui a été fait. Parce que le but premier, Mme la députée, là, c'est
d'aider nos auteurs, nos créateurs, nos éditeurs, nos... parce que c'est toute
une industrie, hein? Vous nous parliez de La Librairie de Verdun, c'est
vraiment toute une industrie qui a vécu les contrecoups de la désaffection du
livre, mais qui là est en train de reprendre du poil de la bête. Et nous sommes
là, et nous serons là pour nous, pour continuer... pour eux, pour continuer le
travail.
Mme Melançon : Merci. Donc, je
suis contente aussi de lire que dans le plan annuel de gestion des dépenses des
ministères et organismes, donc, dans le volume II sur lequel j'amenais la
ministre un peu plus tôt, le gouvernement va continuer la révision des
règlements de la Loi sur le développement des entreprises québécoises dans le
domaine du livre. Dans le fond, c'est là où je voulais l'amener tranquillement,
doucement, mais je vais lui donner la réponse. Moi, je veux surtout savoir on
en est où dans cette révision-là. Qu'est-ce que vous entendez faire? Dans le
fond, c'est vos orientations sur lesquelles je vous amène, simplement.
Mme Roy
: Oui, bien, ça
se poursuit, c'est en cours. Quand je vous disais, tu sais, puis je vous
disais : Ne vous inquiétez pas, on va poursuivre avec ce qui est déjà...
ce qui est bon puis qui est déjà... puis ce qui était déjà positif, et ce
chantier-là justement il est toujours en cours, et... puis vous l'avez dit à
juste titre, il y a beaucoup de réflexions qui ont été faites et menées par le
ministère de la Culture au cours des dernières années dans le secteur du livre.
Et là, c'est toujours en mutation, le secteur du livre, là, comme je vous
disais, là, ça change, puis il y a des pratiques, pratiques des consommateurs
et des lecteurs qui changent également. Et les travaux ministériels de révision
également sont en cours. Ils devraient s'échelonner, selon le ministère, selon
les professionnels qui sont à mes côtés, au moins jusqu'en 2020. Alors, c'est
en cours, c'est une réflexion qui se poursuit.
• (17 h 40) •
Mme Melançon : Donc...
Mme Roy
: ...le secteur
du livre, là. Comme je vous disais, là, ça change puis les pratiques des
consommateurs et des lecteurs qui changent également et les travaux
ministériels de r.évision également sont en cours. Ils devraient s'échelonner,
selon le ministère, selon les professionnels qui sont à mes côtés, au moins
jusqu'en 2020. Alors, c'est en cours, c'est une réflexion qui se poursuit.
Mme Melançon : Donc, si je
vous comprends bien, il y aura quelque chose de publié dans la Gazette autour
de 2020.
Mme Roy
: Vous savez,
mon problème, c'est quand on met une date précise. Là, ce sont les gens du ministère
qui y travaillent. Les travaux devraient s'échelonner au moins jusqu'à 2020,
mais là, vous me dites quelque chose de publié dans la Gazette officielle.
Ça, c'est une décision politique et je ne peux pas vous donner une date, compte
tenu du fait... et pour la même... la même réponse que tout à l'heure, je n'ai
pas l'agenda du leader du gouvernement et vous n'êtes pas sans savoir que ça
passe...
Une voix
: Bien là,
c'est pour les règlements.
Mme Roy
: ...par
l'agenda du leader du gouvernement pour savoir quels, mettons... si nous
mettons dans la Gazette officielle, par exemple, modifions un règlement
ou voulons déposer une nouvelle loi, ou modifier une loi, ça passe par la Gazette
officielle également, là.
Mme Melançon : D'accord.
Mme Roy
: Alors, à cet
égard-là...
Mme Melançon : D'accord, mais
on...
Mme Roy
: À cet
égard-là, je ne vous donnerai pas de date ici, ce soir, pour les mêmes motifs
que j'ai évoqués tout à l'heure, là, parce que de toute façon, m'engager à vous
donner une date, je vous dis que nous travaillons dans la continuité et que m'engager
une date ferait en sorte qu'à défaut de pouvoir respecter la date, pour peut-être
même des considérations qui ne sont pas de mon ressort ou une responsabilité
qui ne serait pas de mon ressort, ferait en sorte que je serais fautive. Donc,
je ne vous donnerai pas de date, pour vous donner le plaisir de dire que je
n'ai pas respecté une date, mais nous allons y travailler.
Mme Melançon : Non, bien, ce
n'est pas pour un plaisir de vous reprendre, c'est vraiment pour avoir un
enlignement, parce que des règlements, on n'a pas besoin de leader parlementaire
pour faire ça.
Je vais aller... j'ai quelques questions
en rafale. Donc, réponses rapides...
Le Président (M.
Asselin) : O.K.
Mme Melançon : ...questions
rapides, réponses rapides. Sur l'Île-d'Orléans, il est question d'enfouir,
depuis un certain temps, les lignes électriques. Hydro-Québec, on l'a lu un
petit peu partout, là, Hydro-Québec s'est tournée vraiment vers le bureau du
troisième lien. Je voulais savoir, est-ce qu'il y a quelqu'un qui siège, du ministère
de la Culture et des Communications, sur le bureau du troisième lien?
Mme Roy
: Mme la
députée, notre gouvernement ne travailler pas en silo, nous travaillons en
équipe et j'ai des discussions fréquentes avec les collègues du troisième lien,
le ministre des Transports, les gens de la Capitale-Nationale, soyez-en
assurée.
Mme Melançon : Donc, il y a
quelqu'un du ministère qui siège sur le bureau du troisième lien?
Mme Roy
: Je,
personnellement... Je, personnellement, Mme la ministre, travaille avec mes
collègues ministres sur ce dossier. Et...
Mme Melançon : O.K. À la question,
oui ou non, est-ce qu'il y a quelqu'un du ministère qui siège...
Mme Roy
: Oui, Mme
Dominique Malack, qui est sous-ministre adjointe, siège.
Mme Melançon : Merci.
Mme Roy
: Mais je tiens
à vous dire qu'on travaille vraiment de collégialité... en collégialité avec
les ministres impliqués dans ce dossier...
Mme Melançon : Comme tous les
gouvernements.
Mme Roy
: Bien peut-être
que ça ne vous intéresse pas, mais ça fait vraiment partie d'un tout, pour nous
assurer, là, qu'on arrive avec des solutions viables.
Mme Melançon : D'accord. Pour
soutenir l'industrie de la presse, il y a des sommes qui ont été remises, là, à
l'intérieur... un 3 millions de dollars pour 2018‑2019. Je vais aller,
donc, plus précisément, là. C'est une aide ponctuelle, non récurrente de 3 millions
de dollars au secteur de la presse, de l'information écrite à l'égard des coûts
de recyclage et j'aimerais savoir pourquoi une aide ponctuelle additionnelle
pour 2018‑2019, s'il vous plaît.
Mme Roy
: Oui, vous
avez raison, c'est une aide ponctuelle et une aide ponctuelle qui implique deux
ministères, le ministère de la Culture, à hauteur de 3,5 millions, et le
ministère de l'Économie, à hauteur de 3 millions, pour un total de
6,5 millions. C'est ce que les gens des journaux, entre autres, nous
demandaient, parce qu'à l'égard des coûts et des responsabilités, des
obligations qu'ils ont relativement au recyclage de papier journal, les coûts
afférents au recyclage ont augmenté de façon exponentielle, alors que leur
production de papier, elle, diminue. Et à cet égard-là, ils avaient vraiment
besoin de cette aide rapidement, là, parce que c'est là qu'ils en ont besoin
et, oui, c'est une aide... c'est pratiquement une aide d'urgence, pour répondre
à cette demande qu'ils nous ont faite et qui a été bien accueillie par le milieu.
Par ailleurs, pour ce qui est de l'aide
des médias et... Nous avions justement signifié l'intention, en tant que
gouvernement, d'avoir la possibilité qu'il y ait un mandat d'initiative
concernant l'avenir des médias, le droit à l'information. C'est justement pour
que le milieu nous dise précisément, parce que ce n'est pas les mêmes réalités
que nous vivons en Gaspésie ou en plein coeur de Montréal, nous dise :
Bien, chez nous, telle, telle, telle problématique, voici les solutions que
nous vous proposons. Naturellement, plus le temps file, mais les besoins sont
toujours là et il y a d'autres mesures qui existent, qui sont au sein du
ministère et qui, elles, sont... ne sont pas de façon... s'échelonneront dans
le temps beaucoup plus longtemps. Entre autres, le précédent gouvernement avait
commencé à mettre des sous, mais croyez-le...
Mme Roy
: ...nous vous
proposons. Naturellement, plus le temps file, mais les besoins sont toujours
là, il y a d'autres mesures qui existent, qui sont au sein du ministère et qui,
elles, ne sont pas de façon... s'échelonneront dans le temps, beaucoup plus longtemps.
Entre autres, le précédent gouvernement avait commencé à mettre des sous, mais,
croyez-le ou non, avant que les gens aient pu analyser les demandes, que le ministère
ait pu analyser les demandes... ça a été fait en 2018, j'ai les chiffres précis
ici, parce que c'est un programme pour aider la presse écrite, là, parce qu'il
était au recyclage, c'est un montant de 6,5 millions.
Pour ce qui est, par ailleurs, des subventions
pour les entreprises pour justement cette transformation numérique et cette
aide aux journaux, il y a... En mars 2019 donc, parce que ça a commencé un
petit peu avant, ça a commencé avant Noël, en décembre, en décembre, sous votre
gouvernement, 2017, ce programme a été mis sur pieds sous l'ancien gouvernement.
Il a été officiellement lancé, donc il y a un an et demi, et c'est une aide au fonctionnement
des médias, des médias communautaires, entre autres, ça avait été bonifié.
Et, en mars 2018, c'est parce que
l'argent, là, commence à être décaissé seulement parce c'est le temps que ça
prend pour que chaque demande soit analysée. Et j'ai même demandé une révision
parce que je trouve qu'il n'y a pas assez de journaux qui peuvent en bénéficier.
Et je veux qu'on assouplisse ou qu'on mette des critères qui se rapprochent davantage
aux réalités que vivent les médias en région — on n'est pas tous à Montréal — pour
qu'ils puissent en bénéficier. Alors, moi, je veux absolument aider ces
médias-là pour le droit à l'information, qui nous est si cher, et j'imagine
qu'il l'est tout autant pour vous, Mme la députée.
Le Président (M.
Asselin) :Merci beaucoup, Mme la ministre.
Il vous reste 5 min 50 s.
Mme Melançon : Tout à fait.
Merci. Donc, ça va aller très rapidement. Mais le 3 millions de dollars,
si on le lit bien à l'intérieur du plan budgétaire, en page D.70, il y a les
astérisques, moi, j'aime bien lire les astérisques. Donc, le 3 millions de
dollars est là pour 2018‑2019. Les sommes seront pourvues à même des
disponibilités budgétaires dégagées en cours d'exercice. Moi, je veux savoir
d'où proviennent ces sommes, qu'est-ce qui n'a pas été, dans le fond, dépensé
pour qu'on puisse l'aménager vers ce 3 millions de dollars là.
Mme Roy
: Moi, ce qui
m'importe, Mme la députée, puis on parle de 3,5 millions ici, puis il y a
un 3 millions qui nous vient du ministère de l'Économie...
Une voix
: ...
Mme Roy
:
...Environnement? Excusez-moi, j'ai dit Économie. Je suis désolée. Depuis le
début, je dis ministère de l'Économie, c'est le ministère de l'Environnement.
Pour les galées, là, sachez qu'à chaque fois que j'ai parlé de ce programme-là,
je disais ministère de l'Économie, c'est ministère de l'Environnement. Excusez-moi,
ma sinusite m'affecte.
Cela dit, ce qui m'importe, c'est qu'il y
ait de l'argent et de l'argent pour aider rapidement parce que là, c'est là que
ça se passe. Alors, précisément, on peut vous dire précisément d'où il vient,
là, pour moi, là, de l'argent, c'est de l'argent, et ces gens et nos médias
auront ce 6,5 millions là. Et précisément je vais répondre à votre
question. Alors, ça nous vient du Secrétariat du Conseil du trésor et du
ministère des Finances du Québec.
Mme Melançon : D'accord,
d'accord, on pourra regarder.
Mme Roy
: Donc, c'est
de l'argent qui ne touche pas à la politique culturelle ou qui n'est pas enlevé
à personne.
Mme Melançon : Non, ce n'est
pas du tout ce que... ce n'est pas du tout ce que je prétendais.
Mme Roy
: Non, non, je
vous spécifie ça, je spécifie ça parce que c'est les gens de l'industrie, de la
presse écrite sont dans l'urgence, et c'est pour cette raison que nous avons
fait appel aux collègues du Conseil du trésor et des finances parce qu'il faut
aider.
Mme Melançon : M. le
Président, si je calcule bien, il va me rester un trois minutes.
Le Président (M.
Asselin) : 3 min 35 s.
Mme Melançon : Merci beaucoup.
Très, très, très rapidement. À la question 54 des demandes de renseignements
particuliers de l'opposition officielle concernant le Conseil des arts et des
lettres, j'aimerais qu'on m'explique de quoi est composé le secteur Service
administratif et autres, parce qu'on y voit un 425 822 $. Et, si on regarde
les années antérieures, on voit qu'on était autour de 262 000 $,
240 000 $. Je voudrais comprendre, c'est quand même une hausse
considérable, là, pourquoi l'augmentation du 59 %.
Mme Roy
: Alors, pour
vous donner une réponse extrêmement précise, j'aimerais que nous puissions
entendre justement la P.D.G. du CALQ, qui est avec nous, Mme Anne-Marie Jean,
présidente-directrice générale, elle va pouvoir vous répondre extrêmement
précisément puisque la question est importante.
Mme Melançon : Si je peux me
permettre, comme il me reste à peine deux minutes, et je voudrais qu'on
puisse... je ne sais pas si ce n'est pas possible d'envoyer une réponse écrite
directement à la commission, ce serait plus simple, comme il me reste à peine
120 secondes, si ça vous convient. Oui. Merci beaucoup. Merci beaucoup, Mme
Jean.
• (17 h 50) •
Le Président (M.
Asselin) : Très bien. Une réponse...
Mme Melançon : ...si je peux me
permettre, M. le Président, comme il me reste à peine deux minutes, et je
voudrais qu'on puisse... je ne sais pas si ce n'est pas possible d'envoyer une
réponse écrite directement à la commission. Ce serait plus simple, comme il me
reste à peine 120 secondes, si ça vous convient.
Une voix
: ...
Mme Melançon : Oui? Merci
beaucoup. Merci beaucoup, Mme Jean.
Le Président (M.
Asselin) :Très bien. La réponse écrite
sera donc envoyée.
Mme Melançon : Rapidement, je
veux quand même pouvoir conclure. C'est pour ça que je voulais me garder quelques
secondes. Une étude de crédits ou une opposition, ce à quoi ça sert, c'est à
poser des questions. Et, à chaque fois, la ministre veut dire que je veux faire
peur. Je pose des questions, ce n'est pas pour faire peur, c'est pour pouvoir
avoir des réponses. Et je pense, M. le Président, que c'est tout à fait
légitime de la part des oppositions de le faire, et je vais continuer de le
faire. Je vais continuer de le faire notamment pour la révision des deux lois,
les deux lois du statut de l'artiste, parce qu'aujourd'hui on n'a pas eu de
réponses. La seule chose qu'on s'est fait dire, c'est que la ministre n'avait
pas les commandes finalement de ce qui peut se faire dans un gouvernement. Moi,
j'en pense un peu autrement et je vais continuer quand même à la talonner, à
lui poser des questions en ce sens-là.
Je veux aussi rappeler à ceux et celles
qui nous ont écoutés — et à voir les textos qui sont rentrés tout à
l'heure, ça intéressait pas mal les gens — concernant Netflix et le
CRTC, j'espère qu'on ne manquera pas d'autres occasions comme celles que nous
avons malheureusement manquées. Vous avez sans doute eu des discussions avec le
ministre, mais je pense que les écrits restent, et on devrait, à chaque fois,
prendre le crayon et aller pour déposer auprès d'Ottawa pour faire entendre la
voix du Québec. On ne devrait jamais manquer une occasion.
Et finalement, sur le 1 %, si on y va
avec les dépenses, les dépenses donc les crédits, les dépenses en programme, on
a fait la démonstration aujourd'hui que, malgré des surplus historiques qui ont
été laissés par l'ancien gouvernement, on n'a pas été en mesure d'obtenir ce
1 % là, et on en a fait la démonstration. C'est assez simple, c'est assez
rapide aussi à faire.
Donc, oui, bravo s'il y a des sommes qui
sont restées pour la politique culturelle...
Le Président (M.
Asselin) : ...Mme la députée.
Mme Melançon : ...je suis
heureuse, mais, pour le reste, je vais continuer mon travail, M. le Président.
Le Président (M.
Asselin) : Merci. Merci. Je donnerais la parole, pour le
dernier bloc, pour 6 min 30 s, à la députée de Lotbinière-Frontenac.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Merci, M. le Président. Mme la ministre,
chers collègues, je salue également les gens du ministère qui sont présents aujourd'hui.
Mon intervention porte sur les ateliers d'artistes. En 2012, dans le cadre du
rendez-vous de mi-parcours Montréal, métropole culturelle, le gouvernement du
Québec a annoncé l'attribution de 5,65 millions pour la pérennisation des
ateliers d'artistes. Cette aide a permis la mise en place d'un fonds Ateliers
d'artistes de 12,8 millions visant des travaux de mise aux normes et
d'amélioration locative. Le projet Pied carré avait soutenu... par ce fonds,
avait pour objectif de soutenir... d'offrir, excusez-moi, d'offrir des ateliers
abordables, procurant la stabilité aux artistes. Depuis, les taxes foncières de
l'immeuble sur la rue de Gaspé ont augmenté de 1,5 $ le pied carré à
5 $ le pied carré, et la facture est refilée aux artistes. Le résultat,
c'est que les artistes quittent le projet. Les artistes éprouvent de grandes
difficultés à conserver des espaces de création abordables et adéquats
répondant à leurs besoins spécifiques.
En y aménageant leur atelier, les artistes
participent à l'embellissement et à l'attrait de plusieurs édifices en attente
de requalification. L'embourgeoisement des quartiers attire des projets de
développement immobilier et crée une pression sur la présence des ateliers
d'artistes comme des risques d'éviction et l'augmentation des loyers. Dans les
deux cas, l'impossibilité de conserver leur espace, les artistes doivent se
relocaliser.
Je sais que notre gouvernement prend la
situation des ateliers d'artistes au sérieux et soutient les démarches visant
la recherche de solutions durables. Le budget de 2019‑2020 prévoit un
investissement de 25 millions de dollars sur cinq ans pour financer un
programme de mise à niveau des ateliers d'artistes de la ville de Montréal. Les
artistes éprouvent de grandes difficultés à conserver des espaces de création
abordables et adéquats...
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : ...le budget de 2019‑2020 prévoit un investissement
de 25 millions de dollars sur cinq ans pour financer un programme de mise
à niveau des ateliers d'artistes de la ville de Montréal. Les artistes
éprouvent de grandes difficultés à conserver des espaces de création abordables
et adéquats. Donc, ma question, c'est comment cette mesure de 25 millions
sur cinq ans va pouvoir répondre à leurs besoins.
Mme Roy
: Merci
beaucoup, Mme la députée, pour votre question. Je suis contente que vous nous
parliez des ateliers d'artistes, parce que c'est une demande qui traîne depuis longtemps.
Et, tout à l'heure, la députée de Taschereau disait, à juste titre :
Souvent, les artistes, se sont des gens passionnés qui travaillent un nombre
innombrable d'heures pour un petit salaire, un très petit salaire, et ce dont
je suis particulièrement fière, c'est que, dans ce budget-ci, c'est de l'argent
neuf que nous mettons sur la table, spécifiquement dédié aux ateliers
d'artistes, et c'est une aide de 25 millions sur cinq ans, mais il y a
aussi la ville de Montréal qui, elle, va aller de l'avant de son côté, parce
que, comme Québec emboîte le pas, mets de l'argent, Montréal mettra aussi 5 millions,
ce qui va faire une enveloppe de 30 millions pour les ateliers d'artistes,
pour la mise sur pied d'un programme de mise à niveau de ces ateliers.
Il y en a plusieurs à Montréal, et, vous
savez, ça fait partie aussi de la revitalisation ou de la vitalisation des
quartiers, parce qu'il y a des problématiques d'embourgeoisement, à certains
égards, à certains endroits, et je pense qu'il faut que les artistes demeurent
dans leurs quartiers, vivent et ouvrent aussi les portes de ces ateliers. On en
parlait tout à l'heure d'ailleurs avec le député de Beauce-Sud, de ces artistes
qui pourraient, entre autres, faire entrer les citoyens, les spectateurs à
l'intérieur pour voir le travail qui s'y fait. Et il y a plusieurs quartiers, à
Montréal, qui ont de ces ateliers d'artistes. Je pense... Le Chat des artistes,
dans le quartier centre-sud, le Sainte-Catherine, dans Hochelaga-Maisonneuve,
le Bovril, à l'angle de l'avenue du Parc et l'avenue Van Horne, ou encore le
Pied carré, dans le Mile End. Et là je vois ici, avenue du Parc et Van Horne,
où j'ai passé 16 ans de ma vie, devant cette artère, pour me rendre aux anciens
studios de TQS, qui étaient sur Ogilvy, alors je connais le secteur. Et effectivement
c'est un endroit très effervescent, un endroit effervescent mais qui manquait
d'amour, et, surtout, ces ateliers d'artistes... Et, vous savez, je parlais, Mme
la députée, pas plus tard que la semaine dernière, à une artiste, une artiste
photographe, et je lui disais : Écoute, si tu avais le pouvoir d'être ministre
de la Culture, j'ai dit, tu le mettrais où, l'argent pour aider les créateurs?
Puis elle me disait : Aux artistes. Mais à ceux, là, qui créent, puis qui
commencent, puis qui n'ont pas... Parce qu'on connaît nos grands qui roulent,
puis il faut les aider, les grands qui roulent aussi, parce qu'ils font travailler
énormément de gens dans l'industrie. Mais j'ai dit : Bien oui, tu as
raison. Mais, j'ai dit, savais-tu que notre gouvernement vient d'annoncer 25 millions
pour les ateliers d'artistes? Elle l'ignorait. Alors, ça, c'est une annonce
dont il faudra faire part aux citoyens.
Le Président (M.
Asselin) : Je vous rappelle que, dans votre dernière minute...
Il reste 40 secondes, là. Peut-être remercier les gens de leur présence.
Mme Roy
: Il me reste
40 secondes au total?
Le Président (M. Asselin) :
Oui.
Mme Roy
: Ah! je
pensais que c'était pour ma collègue. Mon Dieu! Écoutez, j'ai des
professionnels ici qui sont incroyables, je veux les remercier. Par ailleurs,
pour informer ma collègue la députée de Verdun, qui a pris la peine d'écrire un
communiqué pendant notre session... me dit que... nous dit que je manipule les
chiffres des crédits, je trouve ça un petit peu déplorable. C'est un budget
record pour le ministère de la Culture à 1,3 milliard de dollars.
Et pour ce qui est de Netflix, la
stratégie du ministère est la même que nous poursuivons avec nos experts qui
travaillent avec ceux du groupe d'experts du CRTC, il y a une stratégie qui
sera adoptée en juin, vous aurez vos réponses. Merci infiniment à tous ces gens
qui sont avec moi.
Le Président (M. Asselin) :
Merci beaucoup. Alors, le temps alloué à l'étude du volet Culture et
Communications des crédits budgétaires du portefeuille Culture et
Communications étant presque écoulé, nous allons procéder à la mise aux voix. Le
programme 1, intitulé Direction, administration et soutien à la mission est-il
adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Asselin) : Sur division. Le programme 2, intitulé Soutien et
développement de la culture, des communications et du patrimoine est-il adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Asselin) : Sur division. L'ensemble des crédits budgétaires du
portefeuille Culture et Communications pour l'exercice 2019‑2020 est-il adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Asselin) : Sur division. En terminant, je dépose un document,
je dépose les réponses aux demandes de renseignements de l'opposition, elles
sont là. D'accord, on va le déposer. Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux au mardi 30 avril à 10 heures.
Une voix
: ...merci beaucoup.
Le Président (M.
Asselin) : ...l'étude du volet Éducation préscolaire,
Enseignement primaire et secondaire des crédits budgétaires du portefeuille
Éducation et Enseignement supérieur.
(Fin de la séance à 18 heures)
18 h (version non révisée)
Le Président (M.
Asselin) :…à 10 heures…on va aller à l'étude
du volet Éducation préscolaire, enseignement primaire et secondaire des crédits
budgétaires du portefeuille Éducation et Enseignement supérieur…
(Fin de la séance à 18 heures)