Journal des débats de la Commission de l'économie et du travail
Version préliminaire
42-1
(début : 27 novembre 2018)
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Le
jueves 18 avril 2019
-
Vol. 45 N° 9
Ministère de l'Économie et de l'Innovation, volet développement régional
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19 h 30 (version non révisée)
(Dix-neuf heures trente minutes)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Bon, à l'ordre, s'il vous plaît! C'est fait? À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de l'économie et du
travail ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien
vouloir éteindre leurs appareils électroniques. C'est fait pour tout le monde?
Merci.
La commission est réunie afin de procéder
à l'étude des crédits budgétaires du volet Développement économique régional du
portefeuille Économie et Innovation pour l'exercice financier 2019‑2020. Une
enveloppe de trois heures a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire
: Mme la
Présidente, M. Jacques (Mégantic) remplace M. Bélanger (Orford); M. Martel
(Nicolet-Bécancour) remplace Mme Blais (Abitibi-Ouest); M. Fortin
(Pontiac) remplace M. Rousselle (Vimont); Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue) remplace M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve);
et M. LeBel (Rimouski) remplace Mme Richard (Duplessis).
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Nous avons eu une demande pour raccourcir le temps de... du trois heures
d'une heure sur le temps du gouvernement. Est-ce que c'est accepté?
M. Fortin :
...je n'ai pas de problème à consentir à ce que le gouvernement impute... ou,
en fait, que le gouvernement réduise son propre temps de parole. Je voulais
juste bien comprendre que le gouvernement ne réduit que son temps de parole à
lui. Et je vous avoue, Mme la Présidente, bien humblement, que je trouve ça
particulier. Tu sais, je vois des députés de l'opposition, on a la ministre du
Développement régional, ils sont tous des députés qui ont des enjeux régionaux.
Je trouve ça particulier que le gouvernement choisisse de s'autobâillonner,
mais on ne s'opposera pas à la demande du gouvernement de réduire le temps de
parole de ses propres députés.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci au député de Pontiac. Nous y allons avec deuxième... le deuxième
groupe. Est-ce que nous avons le consentement?
Une voix
: Oui,
consentement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Le consentement aussi.
M. LeBel : Consentement, puis
je remercie, du côté du gouvernement, de nous permettre d'au moins de conserver
notre temps pour qu'on puisse poser des questions. Puis je ne remets pas en
question vos... votre goût pour le développement des régions.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, le 60 minutes est donc retranché sur le temps du gouvernement.
L'adjointe va donc faire le calcul. Elle va refaire le calcul si vous êtes
d'accord. Alors, nous allons débuter par les remarques préliminaires, puis nous
allons procéder à une discussion d'ordre général par blocs d'environ 20
minutes, mais ça va être réduit, étant donné particulièrement pour... côté du
gouvernement, incluant les questions et réponses. Nous avons... Alors, ça, ce
n'est plus nécessaire. Je m'excuse, je m'excuse. Nous débutons donc avec les
remarques préliminaires. Mme la ministre du Développement économique régional,
vous disposez de 12 minutes pour vos remarques préliminaires.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Merci, Mme la Présidente. Je tiens, d'entrée de jeu, à remercier l'ensemble de
l'équipe des fonctionnaires qui sont ici avec nous ce soir, tous de très grands
professionnels qui nous ont permis d'être avec vous et d'être aussi
professionnels, je l'espère, autant qu'eux. Donc, merci, tout le monde. Merci
aussi à mon équipe, au cabinet.
C'est avec une grande fierté que j'assume
la responsabilité de ministre déléguée au Développement économique régional.
Ayant travaillé dans le domaine du développement régional pendant plus de 20
ans, j'ai inscrit à mon agenda des objectifs qui vont me permettre de mener à
bien le mandat qui m'a été confié par le premier ministre. Ce que je veux,
c'est redonner la place aux régions et de mettre au coeur des priorités
gouvernementales celles-ci : dynamiser et revitaliser les communautés
rurales, innover et rendre les régions plus prospères, donner plus d'autonomie
aux régions pour qu'elles puissent agir sur leur propre développement. À ces
items s'ajoutent de poser des gestes concrets au niveau de l'économie sociale
et de l'entrepreneuriat collectif, le déploiement de l'Internet en région, la
délocalisation de 5 000 emplois vers les régions.
Mme la Présidente, à l'instar du
gouvernement dont je suis fière de faire partie, je considère que le moment est
venu d'aborder l'entrepreneuriat avec une approche renouvelée. Comme le répète
souvent le premier ministre, nous devons être ambitieux pour les entreprises et
les entrepreneurs du Québec. Et, pour ce faire, il est essentiel d'aller sur le
terrain afin de pouvoir discuter des enjeux et des attentes en vue de régler
les problématiques rencontrées de manière innovante et constructive. Chaque
région a ses forces, chaque région a ses caractéristiques propres. Plusieurs
régions partagent des traits et des enjeux communs tels que la dévitalisation,
l'exode des jeunes, la rareté de main-d'oeuvre, l'accès à une connexion
Internet, le vieillissement de la population, la décroissance économique, la
disparition ou la réduction des services de proximité.
C'est pourquoi j'ai entrepris une tournée
du Québec en janvier dernier afin de prendre le pouls des acteurs régionaux,
des entrepreneurs et des citoyens. Ces rencontres permettent d'assurer un
meilleur arrimage entre les actions du gouvernement et les besoins réels de
chacune des régions. Trois éléments sous-tendent notre approche : écouter,
se concerter et agir. Mme la Présidente, la vitalité des régions repose en
grande partie sur l'implication des acteurs et des organismes...
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
...ces rencontres permettent d'assurer un meilleur arrimage entre les actions
du gouvernement et les besoins réels de chacune des régions. Trois éléments
sous-tendent notre approche : écouter, se concerter et agir.
Mme la Présidente, la vitalité des régions
repose en grande partie sur l'implication des acteurs et des organismes locaux,
de même que sur le dynamisme de l'économie et des entreprises, particulièrement
des PME. Ces PME constituent d'ailleurs 85 % des entreprises québécoises.
L'entrepreneuriat est un puissant moteur de croissance et de création de
richesse parce qu'il permet de renforcer, de diversifier le tissu économique
des régions par la création et le maintien d'emplois de qualité, par une
innovation accrue, par l'émergence de nouveaux secteurs d'activité.
Le gouvernement du Québec met à la
disposition des PME plusieurs programmes et leviers financiers efficaces pour
les aider à chacune des étapes de leur parcours, tout en tenant compte de leur
réalité régionale. Mme la Présidente, j'aimerais rappeler que le ministère de
l'Économie et de l'Innovation est présent sur tout le territoire québécois
grâce à ses 17 directions régionales. Je tiens d'ailleurs à saluer les
membres de ces directions qui nous écoutent sûrement à cette heure, un jeudi soir.
Le ministère travaille en concertation avec les instances locales pour appuyer
les clientèles et répondre à leurs besoins spécifiques de développement des
affaires.
Les conseillers régionaux du ministère
peuvent notamment offrir un accompagnement stratégique, c'est-à-dire une
intervention personnalisée auprès des dirigeants sur toutes les fonctions de
l'entreprise, soutenir les dirigeants dans l'élaboration de leurs solutions
d'affaires, organiser des sessions de formation et des réseaux d'entreprises
sur l'innovation, la productivité, l'industrie 4.0 et sur les autres meilleures
pratiques d'affaires en entreprise, appuyer des entreprises dans le
développement de nouveaux marchés hors Québec et fournir une aide financière en
fonction des besoins de l'entreprise et des programmes existants. Il est
important que l'intervention du gouvernement soit modulée en fonction des
spécificités de chacune des régions.
Mme la Présidente, pour dynamiser les
régions, notre gouvernement va prioriser notamment l'accès à Internet haut
débit, la transformation numérique des entreprises, l'augmentation des
exportations, l'innovation et l'entrepreneuriat et, bien sûr, le financement de
celles-ci. Je prends donc quelques minutes pour vous parler davantage de ces
priorités.
C'est inacceptable qu'on doive encore
parler d'accès à Internet à haut débit partout sur le territoire en 2019.
Clairement, l'heure est venue de régler ce problème. C'est une nécessité pour
maximiser la performance du Québec, de nos entrepreneurs, de nos institutions
et de nos citoyens. C'est essentiel pour les entreprises dans toutes les
sphères d'activité qui veulent prendre le virage 4.0 et intégrer les
technologies numériques. 400 millions sont ainsi alloués dans le budget
2019‑2020 pour établir un accès à des infrastructures numériques de qualité
dans l'ensemble du Québec grâce au nouveau programme Québec Haut débit. Il est
essentiel de desservir adéquatement les entreprises et les ménages québécois
des régions rurales en leur donnant accès à une connexion Internet à haut débit
et à un réseau cellulaire à large bande.
En 2019, un service Internet fiable et
rapide est plus que jamais un incontournable pour les entreprises qui veulent
intégrer davantage le numérique dans leur processus d'affaires, avoir une présence
en ligne et faire du commerce électronique. Avec la mondialisation, les
entreprises québécoises doivent pouvoir communiquer rapidement partout dans le
monde, traiter les demandes et faire croître leur chiffre d'affaires, et c'est
sans compter qu'avec accès à Internet de... avoir un accès à Internet de
qualité a une incidence directe sur la compétitivité des entreprises
québécoises. En résumé, nous pressons le pas et tiendrons le pied sur
l'accélérateur.
Mme la Présidente, l'économie mondiale
amène les entreprises à innover, à se moderniser et à renforcer leur
compétitivité en misant sur l'immense potentiel qu'offre l'industrie 4.0. Le
Québec s'est donné une feuille de route pour devenir une économie d'excellence
numérique, attrayante, ouverte et reconnue sur les marchés mondiaux pour son
savoir, son écosystème et ses innovations. La transformation numérique des
entreprises est une priorité gouvernementale. 11,5 millions sur cinq ans
ont été accordés dans le budget 2019‑2020 afin de bonifier le programme Audit
industrie 4.0 destiné aux entreprises manufacturières pour le rendre plus
accessible et en faire profiter les entreprises provenant d'autres secteurs. Ce
programme propose aux entreprises une démarche unique et structurante pour
qu'elles puissent analyser leur performance globale et se doter d'un plan
numérique.
• (19 h 40) •
Mme la Présidente, dans une économie aussi
ouverte que la nôtre, la croissance des exportations et l'internationalisation
des entreprises québécoises jouent un rôle crucial pour la prospérité et le
maintien d'emplois de qualité en région. Il est essentiel de miser sur les
savoir-faire et les atouts indéniables de nos PME afin qu'elles puissent
réussir sur les marchés extérieurs. Nous poursuivons et se donnons les moyens
d'atteindre deux objectifs : financer et accompagner les entreprises. Le
programme Exportation a pour objectif de sensibiliser les entreprises
québécoises au potentiel de croissance que représentent les exportations et de
les soutenir dans la consolidation ou la diversification des marchés
extérieurs. 35 millions de dollars additionnels sur cinq ans sont alloués
à ce programme dans le budget 2019‑2020, ce qui signifie que les PME pourront
bénéficier d'un soutien qui atteindra 25 millions annuellement...
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
...potentiel de croissance que représentent les exportations et de les soutenir
dans la consolidation ou la diversification des marchés extérieurs.
35 millions de dollars additionnels sur cinq ans sont alloués à ce
programme dans le budget 2019‑2020, ce qui signifie que les PME pourront
bénéficier d'un soutien qui atteindra 25 millions annuellement.
Mme la Présidente, l'innovation demeure un
incontournable pour que les entreprises québécoises deviennent plus productives
et plus compétitives et ainsi contribuer à la création de richesse et à la
prospérité du Québec et des Québécois. La valorisation des terrains, déterminée
par certaines municipalités, permettra de favoriser la réalisation des projets
innovants les plus prometteurs. À cet égard, 320 millions de dollars sur
cinq ans seront consacrés notamment à la décontamination de terrains, à la
construction d'infrastructures publiques et à l'acquisition et à la mise en
valeur de terrains stratégiquement situés présentant un potentiel de
développement économique. Les municipalités concernées sont Montréal, Québec,
Gatineau, Laval, Lévis, Longueuil, Sherbrooke, Trois-Rivières et Saguenay.
Mme la Présidente, nous allons également
favoriser l'entrepreneuriat et la participation des jeunes à l'économie. Pour
faciliter le parcours entrepreneurial, différents organismes apportent des
conseils, de l'accompagnement et un financement adaptés aux besoins des
dirigeants d'entreprise. En plus des budgets déjà prévus au ministère,
28,7 millions additionnels sont prévus au budget 2019‑2020 pour appuyer
ces organismes de soutien à l'entrepreneuriat, dont l'intervention permet de
former et d'accompagner des entrepreneurs, de soutenir la réalisation de
projets entrepreneuriaux et socioéconomiques répondant aux besoins des
communautés, de faciliter l'accès au financement pour les entreprises,
notamment par le microcrédit et le financement participatif.
Les jeunes entreprises doivent avoir accès
à du capital d'investissement. 85 millions sont donc octroyés dans le
budget 2019‑2020 pour soutenir du capital d'investissement, pour répondre aux
besoins précis de la chaîne de financement, comme l'accès au capital pour les
entreprises au stade de l'amorçage, les entreprises du secteur des sciences de
la vie, les entreprises souhaitant réaliser des investissements
écoénergétiques, les entreprises qui démontreront leur capacité à attirer une
part importante de capitaux privés et institutionnels, et finalement, les
entreprises qui seront dotées d'une politique d'investissement et d'un modèle
de gouvernance respectant les meilleures pratiques d'affaires.
7 millions sur cinq ans sont
finalement prévus pour soutenir la mise en place de quatre nouveaux campus de
l'École des entrepreneurs du Québec. L'objectif est de faciliter l'accès à une
offre de formation sur mesure, améliorant les compétences entrepreneuriales, et
ce, dans plusieurs régions du Québec, pour rendre accessibles à tous les
entrepreneurs, peu importe où ils se situent, une formation de qualité.
Mme la Présidente, en tant que partenaires
financiers et facilitateurs en matière de développement économique, je peux
vous confirmer que le gouvernement et notre ministère se sont engagés à
accompagner et à soutenir davantage les entrepreneurs dans la réalisation de
leurs projets dans toutes nos régions au Québec. En tant que ministre déléguée
au Développement économique régional, je souhaite que les entreprises
québécoises, dans toutes les régions, puissent retirer les pleins bénéfices de
cette économie du XXe siècle pour tous les Québécois et les Québécoises et
ainsi augmenter notre prospérité et diminuer notre dépendance à la péréquation.
Je vous remercie, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci, Mme la ministre. Alors, nous invitons maintenant le député de Pontiac,
le porte-parole de l'opposition officielle, à faire ses remarques préliminaires
pour un maximum de huit minutes.
M. Fortin :
Ne vous inquiétez pas, je ne me rendrai pas là, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est beau.
M. Fortin :
Mais juste profiter de l'occasion pour saluer la ministre, saluer son équipe,
saluer les gens du ministère qui sont ici. La ministre avait raison de saluer
les gens des différentes directions régionales, du ministère également, alors
je me permets de le faire, moi aussi. Et de remercier tous les collègues, là,
qui sont ici ce soir et qui prennent part à l'exercice.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, nous allons accumuler le temps, parfait. Nous n'avons pas de remarques
préliminaires du deuxième groupe ni du troisième groupe d'opposition. Alors,
nous sommes maintenant prêts à reconnaître une première intervention de
l'opposition officielle pour un premier bloc d'échange. Vous aurez donc droit à
20 minutes, et nous donnons la parole au député de Nelligan.
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente. Moi aussi, je remercie Mme la ministre, l'ensemble des
fonctionnaires, avec qui nous avons eu une excellente journée hier. Merci pour
votre présence pour une deuxième journée de travail. Ça a été très agréable
échanger avec vous, hier, et avec le ministre de l'Économie. Nous souhaitons la
même chose et une très bonne collaboration. Je remercie aussi le collègue... Ça
commence à être très... une longue semaine, et j'espère qu'on va la finir en
beauté aujourd'hui.
Écoutez, j'ai... Ma première question,
juste par rapport au PAGE, donc, le Plan d'action gouvernemental en
entrepreunariat, question très simple, Mme la ministre : Où on est rendus?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : On
en est là.
Des voix
: Ha, ha, ha!
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Merci pour cette question. C'est une...
M. Derraji : ...écoutez, ma
première question, juste par rapport au PAGE, donc le Plan d'action gouvernemental
en entrepreneuriat, question très simple, Mme la ministre : Où on est
rendu?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : On
en est là. Merci pour cette question, c'en est une excellente puisque c'est
quand même un élément fort de la direction du ministère... bien, des directions
du ministère de l'Économie et de l'Innovation. En lisant, en prenant
connaissance des dossiers quand je suis arrivée en fonction au mois d'octobre,
j'ai rapidement... je me suis aperçu qu'il y avait quelques cibles qui
passaient à côté de ce qu'on appelle un plan ambitieux. Donc, c'est dans cette
perspective-là, puis je vous donne un exemple bien concret que je présente aux
entrepreneurs que je consulte actuellement. Il y a une cible de créer
125 000 nouvelles entreprises au Québec. Créer
125 000 nouvelles entreprises au Québec dans un contexte où on a,
dans certaines régions, une crise de la main-d'oeuvre, puis aussi une
difficulté à faire des transferts d'entreprises. Il y a des entrepreneurs qui
sont plus âgés, qui ont à vie d'assurer ce transfert d'entreprises,
malheureusement, ils ont de la difficulté à trouver une relève, puis la
connexion ne se fait pas. Donc, ça a été des éléments qui m'ont préoccupé
lorsque j'ai pris connaissance du PAGE. J'ai décidé d'aller faire une tournée
de l'ensemble des régions du Québec pour consulter tant les acteurs
socioéconomiques... j'entends par acteurs socioéconomiques les sociétés de
développement économique, les OBE, les incubateurs, il y a même les gens qui
sont associés aux directions régionales avec nous, des organismes
communautaires qui accompagnent de près ou de loin, des organismes qui
financent les entrepreneurs, donc je les rencontre dans toutes les régions,
dans certaines régions, entre autres. J'ai été estomaquée d'apprendre que dans
la région de M. Fortin, d'ailleurs, qu'il y a 81 partenaires de
l'entrepreneur. Donc, ça aussi ça a été quand même préoccupant de voir qu'il y
a beaucoup, beaucoup, beaucoup de monde qui veulent aider les entreprises.
C'est positif, mais ça peut créer quand même, des fois, certains problèmes.
Donc, j'ai fait la tournée aussi pour... je rencontre aussi les entrepreneurs,
eux-mêmes, dans chacune des régions...
M. Derraji : ...ma question,
ce n'est vraiment pas par rapport à votre tournée, ma question, elle est très
simple, très précise : L'état de lieu du PAGE. C'est vraiment... pas
besoin de parler de la tournée, vraiment, je sais que vous avez fait une belle
tournée. Ma question... juste... il y a un...
17915 Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
...
M. Derraji : ...ah!, bien,
oui, on va en parler de la tournée. Ma question, elle est très simple, Mme la
ministre, c'est vraiment... nous avons mis, notre gouvernement a mis en place
un Plan d'action gouvernemental entrepreneuriat. Juste une petite parenthèse,
dans mon ancienne vie, j'ai contribué à ce Plan d'action gouvernemental
entrepreneuriat et je vois les fonctionnaires avec qui nous avons collaboré,
c'est un bon plan, là, j'entends quelques remarques, mais juste, dites-moi
brièvement, parce qu'on n'a pas vraiment beaucoup de temps, brièvement, où on
est rendu?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Bien, à ce jour, 31 des 34 mesures du PAGE ont été mises en place ou se
réalisent en continu. Donc...
M. Derraji : ...
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Non, elles sont mises en place...
M. Derraji : Mises en place.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : ...c'est-à-dire
qu'elles sont démarrées, puis elles continuent, ou certaines ont déjà été
atteintes.
Une voix
:
80 millions...
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Puis un investissement de 80 millions a été accordé à la mise en oeuvre
des différentes mesures à ce jour. De ce montant s'ajoutent des contributions
des partenaires au sein de différents fonds d'investissement.
M. Derraji : Excellent, votre
point de vue... vous êtes à ce stade-ci, vous êtes satisfaite de... votre
niveau de satisfaction par rapport à la mise en place de ce plan?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Bien...
M. Derraji : Avec les mesures
31 sur 34?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Bien, en fait, c'est les mesures qui sont mises en place, donc on va voir
comment ça va se dérouler. C'est difficile, à ce jour, de l'analyser puis de
juger quand ça vient d'être commencé, dans le fond, là. Puis...
M. Derraji : Bon. Merci, Mme
la ministre. Mme la Présidente, j'ai entendu Mme la ministre parler de deux
problématiques, et je suis très, très content d'entendre cette problématique
parce que c'est presque les mêmes échanges... le même échange que j'ai eu avec
le ministre de l'Économie hier. Lui, il est très ambitieux à créer, et sérieux,
je salue son ambition de créer des entreprises et d'aider les entreprises.
Donc, je pense qu'il y a une coordination que je vous invite à faire parce que
son plan, il est très ambitieux, et il est même à l'encontre du budget très
conservateur, ça a été dit hier. Mais vous avez soulevé un point très
important, la crise de main-d'oeuvre, oui. Et heureusement qu'on en entend
parler maintenant parce que ce n'était pas le cas au mois de septembre, que
nous-mêmes, on en a parlé de cette crise de main-d'oeuvre et qu'on a commencé à
parler que réduire les seuils d'immigration de 50 000 à 40 000, c'est
une décision antiéconomique.
• (19 h 50) •
Le transfert d'entreprise, ça a été déjà
abordé hier, donc je ne vais pas vraiment vous faire perdre du temps par
rapport à ça, mais je suis content que, vous aussi, vous êtes sensible à cette
question de crise de main-d'oeuvre. C'est une question sérieuse pour les
régions, et je sais que vous êtes la personne, et j'ai posé la question hier à
M. le ministre, vous êtes la personne qui...
M. Derraji : ...d'entreprises,
ça a été déjà abordé hier, donc je ne vais pas vraiment vous faire perdre du
temps par rapport à ça, mais je suis content que, vous aussi, vous êtes
sensible à cette question de crise de main-d'oeuvre. C'est une question
sérieuse pour les régions. Et je sais que vous êtes la personne, et j'ai posé
la question hier à M. le ministre, vous êtes la personne qui porte ce chapeau
des régions. Donc, je pense qu'il faut garder un oeil par rapport à ça.
Il y a un projet de loi qu'on est en train
encore de travailler, mais il y a une plateforme qui n'est pas fonctionnelle,
Arrima, et il y a un retard par rapport au traitement de dossiers d'immigration.
Et en toute collaboration et avec vous, juste faire attention parce que, si on
veut que tout roule bien, on a besoin de main-d'oeuvre. Le ministre hier
parlait plus de technologies, d'intelligence artificielle, on n'a pas de problème,
mais pensons à des fromageries, pensons à des PME en région où le besoin, il
est criant.
Par rapport à vos mesures du PAGE, vous
êtes à la tête de ce ministère et en collaboration avec les fonctionnaires.
Avez-vous un plan d'action pour le suivi de ces mesures?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : En
fait, les équipes qui sont en charge du PAGE ont des indicateurs de suivi de
ces mesures, ils nous les présentent à toutes les semaines. Ce sont des gens
qui sont intéressés à s'assurer que ça avance puis qu'on puisse l'évaluer une
fois qu'on arrivera à la fin de ce plan d'action là. Vraiment, j'étais
impressionnée d'ailleurs par les équipes, là, qui ont mis en place les mesures
du PAGE, par leur capacité, par leur méthodologie de... je ne dirais pas de reddition
de comptes, mais leur façon de suivre les mesures, d'accompagner. Puis ça se
fait très bien, là. Ce n'est pas laissé à l'abandon, au contraire, ils sont
très professionnels dans leurs approches.
Je voudrais revenir, par contre, si vous
me permettez, pour nous, la pénurie de main-d'oeuvre, particulièrement en
région, ça ne se passe pas uniquement par l'immigration parce qu'on sait que la
majorité de l'immigration demeure à Montréal. Nous, ce qu'on veut actuellement
puis ce que le ministère, mon ministère directement, travaille, c'est les
audits 4.0, c'est l'automatisation, la robotisation, le soutien pour améliorer
aussi la qualité des emplois parce qu'il y a moins de monde pour occuper ces
emplois, d'une part.
L'autre élément aussi fort important, si
vous me permettez, je vais finir...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Je vais y aller avec vous. Vous pourrez terminer plus tard, Mme la ministre.
Vous aviez une autre question?
M. Derraji : Bien, peut-être
juste... Bien, vraiment, mon objectif, ce n'est pas de faire un débat sur l'immigration,
j'ai une autre tribune pour le faire avec M. le ministre. Ma... C'est une juste
question de vous sensibiliser à cet enjeu. Vraiment, je ne cherche pas des
arguments par rapport à l'immigration. Je suis...
Une voix
:...
M. Derraji : Bien oui, parce
que je ne veux pas qu'on bifurque sur l'immigration. Mais la pénurie de
main-d'oeuvre, chacun de nous... votre formation politique ne croit pas à l'immigration;
c'est excellent, que c'est une solution. Mais vraiment, ce n'est pas ça, mon
but. Vraiment, ce n'est pas ça, mon but.
Une voix
: ...
M. Derraji : Oui.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
...au contraire, on veut mieux les intégrer et les accueillir pour qu'ils
restent au Québec. Ça, pour nous, c'est essentiel. On ne le dira jamais assez.
M. Derraji : Mais vraiment, ce
n'est pas ça, mon but, de parler de l'immigration. Moi, mon but, c'est juste
vous dire... vous faites une tournée, je vous rappelle qu'avant le PAGE,
l'ancien ministre délégué aux PME a fait aussi une tournée. Le PAGE provient
d'une consultation de plusieurs régions. C'est un réel plan, qu'il faut
s'assurer de le mettre en application.
Et l'enjeu qu'on voit présentement, c'est
que ça nous prend des bras. Le ministre, hier, de l'Économie l'a confirmé, que
ça nous prend des bras. Et tous les indicateurs, 118 000 postes vacants,
et, pour les 10 prochaines années, on parle de un million et plus.
Je vais passer à un autre volet que
sûrement vous connaissez, j'en suis sûr et certain, que vous avez avec vous
toutes les réponses : expliquez-moi votre raisonnement derrière le
non-financement des régions et de leurs pôles d'innovation.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Qu'est-ce que vous voulez dire, le non-financement?
M. Derraji : Bien, en fait, à
date, ce qu'on a, et vous pouvez voir la page... la question 56, on a juste
cinq régions qui ont eu le luxe de recevoir de l'argent qui est déjà dédié sur
18. Je comprends que vous m'avez déjà répondu : Écoutez, il y a lac à
l'Épaule, etc. Je ne sais pas, est-ce qu'au niveau du ministère... Moi,
j'aimerais bien voir les documents que vous avez reçus. Et je fais la demande à
Mme la Présidente, si c'est possible de recevoir les documents sur lesquels
vous vous êtes basée pour annuler le lac à l'Épaule. Donc, vous avez mentionné
dans les médias, Mme la Présidente, que la ministre a arrêté le lac à l'Épaule
et que, le lac à l'Épaule, il y avait une dépense de 100 000 $, donc,
en 1988. Corrigez-moi si je me trompe. Donc, ça a été annoncé sur toutes les
tribunes, ça a fait un tapage dans plusieurs régions : Qu'est-ce qu'on
fait avec cet argent? La ministre a été invitée, mais, s'il y a des documents
que vous avez reçus et sur lesquels vous vous êtes basée...
M. Derraji : ...une dépense de
100 000 $, donc... 80 000 $. Corrigez-moi si je me trompe.
Donc, ça a été annoncé sur toutes les tribunes, ça a fait un tapage dans
plusieurs régions, qu'est-ce qu'on fait avec cet argent, la ministre a été
invitée. Mais, s'il y a des documents que vous avez reçus et que... sur
lesquels vous vous êtes basée de prendre cette décision, j'aimerais bien si Mme
la ministre peut nous les déposer en commission.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : En
fait, non. Ce sont des courriels qui ont été... puis c'est des informations
verbales qui ont été transmises avec le réseau. Ce qui a justifié notre
décision par rapport à ce...
M. Derraji : ...
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Parce que, là, vous...
M. Derraji : Vous n'avez
pas... Mme la Présidente, la ministre n'a pas reçu de facture, elle a reçu un
e-mail et, sur la base de l'e-mail, elle a annulé le lac-à-l'épaule en
Mauricie? Est-ce que c'est bien sur ça que vous avez...
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Non, pas du tout. J'ai questionné le... Ce qu'on a fait, c'est questionner le
prix, le tarif. Lorsqu'on sait qu'il y a seulement cinq pôles sur 18 qui
étaient signés, c'était quoi, l'objet de ce pôle? Puis, considérant que pour 24
heures il y avait un montant, un budget de 100 000 $, pour moi,
c'était inacceptable, dépense de fonds publics, on avait à requestionner ça. Je
pense qu'on est aussi gardiens de la bonne utilisation des fonds publics, c'est
quand même l'argent des citoyens. Donc, on a requestionné, puisqu'on trouvait
qu'il était prématuré d'organiser un lac-à-l'épaule du fait que seulement cinq
pôles régionaux d'innovation étaient signés... avaient signé une entente. Puis,
quand on approchait, il y avait plusieurs régions où ça n'allait pas bien du
tout, puis on voulait...
M. Derraji : ...on s'éloigne
de la question, Mme la Présidente.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
O.K. Bien voilà, j'ai répondu. Il y avait seulement cinq pôles.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...à expliquer, là.
M. Derraji : Oui. C'est juste
que je veux que ça soit plus court, oui... plus court, oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Rapidement, Mme la ministre.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Bien, il y avait seulement cinq pôles de signés...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est ça. O.K.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
...les pôles n'avaient pas encore d'orientations claires. Pourquoi organiser un
événement national quand il y a seulement cinq pôles pour l'ensemble du Québec?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
O.K. Parfait, merci. M. le député.
M. Derraji : Mme la
Présidente, je vais répéter ma question : Sur quelle base Mme la ministre
a annulé la rencontre? Ce que nous avons entendu et ce qu'elle a dit en
Chambre, c'est à cause de la facture qu'elle a vue de 80 000 $. Moi,
ce que je demande aujourd'hui, je pose la question à Mme la ministre. Je ne
peux pas annuler une rencontre... Pas de cinq pôles, c'est l'ensemble des
pôles. Nous avons eu l'information via les responsables du pôle sur l'annulation
de cette rencontre. Moi, je ne veux pas qu'on rentre, parce que j'ai d'autres
questions, et probablement vous avez les réponses sur le pourquoi. Ma question,
je veux juste savoir : C'est quoi, cette facture? Comment vous l'avez
reçue? Parce qu'après, nous avons entendu que la cause de l'annulation, ça a
été aussi une autre facture payée. Donc, si c'est le cas, est-ce qu'il y a une
autre facture payée pour la non-tenue de l'événement? Et, si c'est oui, c'est
de combien?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : On
s'est basés sur un budget, un budget que nous avait déposé le Réseau des pôles
régionaux d'innovation, un budget de 100 000 $ qui nous apparaissait
complètement irresponsable, considérant qu'il y avait seulement cinq pôles de
signés puis qu'on savait que ça durerait seulement 24 heures comme événement.
Voilà.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Mme la
Présidente, je demande le dépôt des factures en commission, s'il vous plaît.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Bien, ce n'est pas la... La facture n'a pas été la base de notre décision. Il
n'y en avait pas, de facture.
M. Derraji : Et, Mme la
Présidente, je vais conclure : C'est très alarmant, c'est très, très
alarmant qu'on a fait toute une... je dirais, toute une... on a créé toute une
problématique à travers toutes les régions, qu'on s'est basé sur je ne sais pas
quelle information pour annuler, parce que vous étiez sur toutes les tribunes,
Mme la ministre, vous étiez sur Paul Arcand, vous étiez sur toutes les
tribunes. Dire que c'est hallucinant, c'est une facture, et j'ai annulé, vous
avez fait une très bonne sortie par rapport à ça. Mais, sur les faits,
aujourd'hui je vous demande de nous éclairer, Mme la ministre. Déposez-nous
cette facture, et je vais vous saluer, je vais vous saluer. Parce que je vous
ai posé la question, mais j'aimerais bien voir cette facture, Mme la ministre.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : Je
vous réponds : On s'est basés sur les documents que nous a déposés le
Réseau des pôles régionaux en innovation. C'est un budget où on prévoyait un
montant de 100 000 $ pour rassembler les pôles dans chacune des
régions.
M. Derraji : Mme la Présidente,
Mme la ministre sait très bien, elle était au développement économique, elle
sait très bien la différence, c'est quoi, entre un budget alloué et un budget
dépensé. Je ne vais pas là expliquer c'est quoi, un budget alloué et un budget
dépensé, je répète ma question. Si Mme la ministre n'a pas de facture, elle
peut me le dire, et je comprends qu'elle a pris sa décision en ne se basant sur
aucun fait, juste sur un budget alloué qui a été autorisé. Mais il n'a pas été
dépensé. C'est très clair, la différence. Je peux déposer un projet, j'ai une
autorisation de dépense pour un budget alloué, je ne l'ai pas dépensé. Mme la
ministre, et on peut aller chercher toutes les transcriptions, a dit qu'il y
avait une facture, et elle a refusé la tenue de l'événement à cause de la
facture de 100 000 $.
• (20 heures) •
Malheureusement, je n'ai pas beaucoup de
temps. La seule chose qu'on doit...
20 h (version non révisée)
M. Derraji : ...très clair, la
différence. Je peux déposer un projet, j'ai une autorisation de dépenses pour
un budget alloué, je ne l'ai pas dépensé. Mme la ministre, si on peut aller
chercher toutes les transcriptions, a dit qu'il y avait une facture et elle a
refusé la tenue de l'événement à cause de la facture de 100 000 $.
Malheureusement, je n'ai pas beaucoup de temps, la seule chose qu'on doit
conclure, c'est qu'il n'y a pas de facture, et s'il y a des documents, Mme la
Présidente, je demande le dépôt de ces documents en commission.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : Je
vais répéter la même chose : on s'est basés sur des propositions, des
propos, un budget avec des engagements qu'avait pris le réseau pour tenir un
événement où il y avait seulement que cinq pôles de signés. Pour nous, il nous
apparaissait complètement irresponsable de la part de cet organisme qui utilise
les fonds publics à 100 % pour tenir un événement où il n'était pas
légitime de le tenir. Donc, on s'est fiés sur leurs bonnes paroles et leur
bonne foi, puis c'était eux... c'est eux, nos répondants.
M. Derraji : Mme la
Présidente, c'est hallucinant. Vraiment, écoutez, je pense que je vais me
répéter : il n'y a qu'à me dire qu'il n'y avait pas de documents, et je
laisse le jugement à l'ensemble des régions. Je vais malheureusement, avec le
temps, mais on aura l'occasion de continuer sur ce dossier, parce que je le
trouve vraiment problématique. Moi, je pense que c'est une autre décision
derrière cet arrêt. Je reste encore une fois convaincu. Je comptais aujourd'hui
avoir les réponses qui comptent, mais malheureusement, mes inquiétudes
persistent qu'il y a une autre raison derrière l'annulation de cette rencontre.
Mme la ministre, vous êtes élue le 4
octobre...
Une voix
: ...
M. Derraji : C'est le 4
octobre, les élections? Le 1er octobre? Bon. 1er octobre, bon. Élection au 1er
octobre. Désolé, j'ai oublié. C'est mon erreur, c'est mon erreur, c'est mon
erreur. Bon. Revenons aux dates, hein? Je vais vous partager quelques dates, et
je pense que vous les connaissez. Vous avez dit qu'il y a cinq pôles. Je tiens
à vous rappeler, Mme la ministre, qu'en date, après les élections, le 9
octobre, 130 000 $ a été donné à Laval; le 29 novembre,
280 000 $ a été donné à Montréal; 29 novembre, 280 000 $ a
été donné, je pense que vous connaissez la région, c'est le Bas-Saint-Laurent,
à votre pôle régional, pôle régional d'innovation du Bas-Saint-Laurent; et finalement,
le 20 décembre, toujours dans le cadre de votre mandat, vous avez autorisé
200 000 $ au pôle régional d'innovation des Laurentides. Je vous
félicite d'accorder ces montants à ces régions. Pouvez-vous me dire pourquoi?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Parce que c'est les ententes qui étaient prêtes à être signées, c'est les pôles
qui étaient prêts à être signés. C'était commencé dans le plan d'action, comme
on vous l'a mentionné tantôt : 31 des 34 mesures dont font partie les
pôles régionaux d'innovation étaient... sont entreprises via le plan d'action
en entrepreneuriat. Donc, ces régions étaient prêtes à signer et avaient
formulé leurs lettres d'intention, répondaient aux exigences du ministère.
Donc, l'appareil administratif a signé ces pôles, puis les sommes ont été
versées. Puis la prochaine question, je vais vous la laisser poser, là, je sais
qu'elle sera... laquelle sera-t-elle?
M. Derraji : Ce que j'aime
avec vous, c'est que vous savez très bien c'est quoi, le sujet, mais je suis de
bonne foi. Je vous le dis que voilà les préoccupations, mais sérieusement, je
n'ai pas les réponses qui comptent, parce que vous me dites qu'ils sont prêts.
Bien, je... ce n'est pas grave. Vous m'avez dit qu'eux, ils sont prêts. Est-ce
que vous êtes en train de me dire que le pôle de l'Outaouais n'est pas prêt?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Tout à fait.
M. Derraji : Il n'est pas
prêt, le pôle de l'Outaouais. Donc, vous...
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : Ça,
par exemple, je peux clarifier, si vous trouvez que ce n'est pas clair,
pourquoi tel pôle plus tôt... mais les pôles étaient signés avant les Fêtes.
Ces pôles, ici, que vous avez, là...
M. Derraji : Oui, oui, on a
tous les montants, oui.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
C'était à l'automne, O.K.? Puis, à la suite de ce qui est arrivé avec le réseau
des pôles, on a requestionné la démarche. On trouvait douteux, parce que
certaines régions nous ont interpellés. Nous avons dit : On va prendre un
pas de recul pour mieux avancer. Donc, dans cette perspective, on a mis un
moratoire sur la signature des autres ententes.
M. Derraji : Excellent,
excellent, vraiment, on arrive à l'essence même de l'échange.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Oui, ah!
M. Derraji : Donc, Mme la
Présidente, Mme la ministre confirme aujourd'hui que l'Outaouais, ce n'est pas
prêt, la Mauricie, ce n'est pas prêt, la Montérégie, ce n'est pas prêt,
Sherbrooke, ce n'est pas prêt. J'en manque, des régions...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, le temps est écoulé. Nous devons donc aller... nous allons donc avec le
côté du gouvernement, le premier bloc du gouvernement, avec le député de
Chauveau, avec 5 minutes.
M. Lévesque (Chauveau) : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Je me permets quand même de saluer rapidement
l'ensemble des collègues de chacun des partis politiques, Mme la ministre,
vous-même, Mme la Présidente, et tous les membres du ministère qui sont
présents avec nous. Je suis très heureux de parler de développement régional,
considérant que depuis la création de la Coalition avenir Québec à aujourd'hui,
la Coalition avenir Québec a commencé principalement dans trois régions, dans
le 450, dans la grande région de Québec‑Chaudière-Appalaches, ainsi que le
Centre-du-Québec, puis maintenant, la Coalition avenir Québec est dans une
grande partie de régions, l'Abitibi, l'Outaouais, l'Estrie, la Mauricie, le
Saguenay...
M. Lévesque (Chauveau) :
…considérant que, depuis la création de la Coalition avenir Québec à aujourd'hui,
la Coalition avenir Québec a commencé principalement dans trois régions, dans
le 450, dans la grande région de Québec, Chaudière-Appalaches ainsi que le Centre-du-Québec.
Puis maintenant la Coalition avenir Québec est dans une grande partie de
région, l'Abitibi, l'Outaouais, l'Estrie, la Mauricie, le Saguenay—Lac-Saint-Jean
et même une patte au Bas-Saint-Laurent avec notre ministre.
Un sujet que je veux vous parler, Mme la
Présidente, c'est l'entrepreneuriat. L'entrepreneuriat me préoccupe beaucoup parce
que j'ai eu le privilège, un peu plus jeune, d'agir comme président du CLD de
Québec, qui était à l'époque le plus grand CLD au Québec en termes d'argent et
nombre d'employés. Et j'ai été impliqué aussi au sein d'un carrefour
jeunesse-emploi comme agent de développement et au sein du CJE. J'avais
l'opportunité, là, d'aider des jeunes à se partir en affaires, se partir des
projets et, éventuellement, devenir des entrepreneurs. Malheureusement, le
gouvernement libéral a mis la hache à l'intérieur des CLD, puis c'est bien
dommage parce qu'on avait besoin d'un outil. Puis je regarde mon collègue de
Rimouski, c'est un bel outil dans ce coin-là aussi, l'ensemble des régions,
très localement en bénéficiaient.
Et les entrepreneurs, évidemment, c'est ce
qui nous amène, éventuellement, des emplois payants à 20 $, 30 $,
40 $ de l'heure. Et, moi-même, étant originaire d'une région, la
Côte-Nord, Baie-Comeau… on a la mentalité de la grande entreprise, la mentalité
de la multinationale avec des jobs hyperpayantes. Mais, à cause de ça, ça a un
défaut. Souvent, on n'avait pas… on avait peut-être un peu moins de stimulation
d'entreprendre. On avait moins le désir, peut-être, de se partir une entreprise
parce que le réflexe, c'était d'aller travailler dans la grande entreprise à
haut salaire.
Mais une culture entrepreneuriale, ça se
développe. Ça se développe, il faut investir, il faut travailler fort. Puis au
Québec, malheureusement, ça, c'est un peu le bilan des libéraux des
15 dernières années, on est quand même, en taux de création d'entreprises,
parmi les plus bas au Canada, dans les derniers au Canada en matière
d'entrepreneuriat. Puis, pire que ça, le nombre d'entrepreneurs a diminué de
façon constante depuis… ma foi, depuis 2012 à 2017, là, on est passé de 177 900 entrepreneurs
à 158 900 entrepreneurs, une baisse constante d'environ
3 800 entrepreneurs. C'est assez incroyable, Mme la Présidente.
Alors, la question que je veux poser à la
ministre : Si on veut avoir plus d'entrepreneurs, qu'est-ce que votre ministère
va faire pour accompagner les nouveaux entrepreneurs, ceux qui souhaitent se
partir, parce qu'ils ont besoin d'être aidées, le financement, les plans
d'affaires, le démarrage, ce n'est pas évident. Que va faire le ministère pour
accompagner nos entrepreneurs?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Merci pour cette question. Deux minutes? Parfait. C'est une question fort
importante et pertinente parce qu'on est encore à se positionner puis à se
questionner sur, justement, ce processus d'accompagnement de l'entrepreneur.
On a le prédémarrrage, le démarrage, la
croissance. Puis ce qu'on s'aperçoit depuis quelques années, malheureusement,
le plan d'action du gouvernement précédent n'aborde pas beaucoup ce volet-là,
mais l'accompagnement à la croissance, c'est là qu'on perd la plus grande
majorité de nos entreprises, comme vous l'avez mentionné, M. Lévesque.
Donc, c'est là qu'on veut investir. La réforme d'Investissement Québec va
accompagner à ce niveau-là, au niveau financier. Maintenant, il va nous rester à
assurer un accompagnement de haut niveau pour ces gens-là. Il faut encourager
l'entrepreneur. Il faut développer ses savoir-être, puis c'est là qu'on veut
aller avec eux dans le processus entrepreneurial.
Il y a aussi le volet, pour les
entreprises, de la vallée… on parle de la vallée de la mort, où les gros
bâilleurs de fonds, les gros subventionnaires sont de l'autre côté de cette
vallée, mais, pour se rendre là, souvent, les entreprises n'ont pas les moyens
de le faire, puis c'est souvent là aussi qu'on va les perdre. Il y a
toute l'ouverture aussi des marchés publics pour nos entreprises d'ici. Ça, ça
va faire une différence également pour les entrepreneurs en région. Si on ouvre
puis on facilite l'accès des marchés publics à nos entreprises, ça va faire
toute la différence.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : …il vous reste 30 secondes.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Donc, voilà. On est vraiment en mode accompagnement de qualité pour nos
entreprises et nos entrepreneurs.
M. Lévesque (Chauveau) :
Merci beaucoup…
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Il reste 22 secondes.
M. Lévesque (Chauveau) :
C'est très rapide, d'avoir coupé du temps, Mme la Présidente. Par contre…
La Présidente
(Mme IsaBelle) : C'est vous qui l'avez demandé.
M. Lévesque (Chauveau) :
J'aurais eu des tonnes de questions…
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Vous l'avez demandé, hein?
M. Lévesque (Chauveau) :
Je le sais, mais, Mme la Présidente, si je peux apporter le commentaire, puis
si nous pouvions continuer à travailler à développer la culture
entrepreneuriale chez les jeunes, ce serait très apprécié.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Alors, la parole est donnée au deuxième
groupe d'opposition, à la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue pour
14 min 40 s.
Mme Lessard-Therrien :
Merci, Mme la Présidente. Bonsoir, tout le monde. Bonsoir, Mme la ministre.
• (20 h 10) •
En décembre dernier, vous avez eu un
échange assez animé avec le député de Nelligan sur la perte de nos instances de
concertation régionale, les forums jeunesse, les CRE, entre autres, que vous
avez nommés. J'ai été très interpelée par cet échange…
Mme Lessard-Therrien : …tout
le monde. Bonsoir, Mme la ministre. En décembre dernier, vous avez eu un
échange assez animé avec le député de Nelligan sur la perte de nos instances de
concertation régionale, les forums jeunesse, les CRE entre autres que vous avez
nommées. J'ai été très interpelée par cet échange-là, venant d'une région
éloignée qui a perdu ces organismes-là. Si la ministre a dénoncé aussi
virulemment la disparition de ces organismes, j'imagine que c'est parce qu'elle
y voyait une valeur ajoutée. Et j'aimerais qu'elle me parle de cette valeur
ajoutée là pour le développement des régions.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Merci pour cette incroyable question. Ça me permet de retomber dans mes
souliers, ma passion, en fait, pour les régions. En effet, c'est des organisations
qui existent depuis la fin des années 90. En fait, je parle particulièrement
des centres locaux de développement. Mais il y avait aussi dans l'histoire du Québec,
depuis les années 70, d'abord les conseils régionaux de développement puis
ensuite les conférences régionales des élus. On mobilisait davantage les élus,
si ce n'est qu'en Abitibi-Témiscamingue on gardait une grande place pour la société
civile. D'ailleurs, le CRD de l'Abitibi-Témiscamingue était un modèle en soi,
où il y avait 60 personnes autour de la table pour travailler pour la
région. C'était vraiment impressionnant de faire affaire avec cette région très
mobilisée, très dynamique. Pour moi, ça reste un modèle intéressant de développement,
et de concertation, et de planification du développement du territoire.
Ceci étant, je crois qu'on est en… Pas je
crois, nous sommes en 2019. Et je crois qu'on est à l'heure parce que, dans les
15 dernières années, vous l'avez dit, moi j'ai pu constater qu'on a
saccagé et abandonné les régions en coupant les moyens, en coupant les structures,
en coupant tout au profit de l'économie… au profit de la restriction puis de la
recentralisation. Ça, ça m'a déçue énormément. C'est une des raisons pour quoi
je suis ici aujourd'hui, puis que je fais de la politique, puis que je veux
qu'on répartisse, qu'on occupe notre territoire au complet. Puis c'est dans
cette foulée-là que je fais la tournée de l'ensemble des régions pour voir où
on en est en 2019 au Québec, où on en est à l'extérieur de Montréal. Montréal
est une région qui a été, au cours des dernières années, très choyée, où il y a
eu des investissements importants, chiffrés. Puis maintenant, bien, moi, il y a
une valeur fondamentale que je crois au Québec, c'est l'équité interrégionale.
Les régions à l'extérieur de maintenant se vident, connaissent la
dévitalisation, le départ des jeunes. Le vieillissement de la population est
plus accru qu'ailleurs au Québec. Pour moi, c'est très préoccupant…
Mme Lessard-Therrien : À ce
moment-là, vous avez dit de belles choses dans vos remarques préliminaires,
donner du pouvoir aux régions, plus d'autonomie aux régions, bien sûr, ce sont
toutes choses qui me parlent beaucoup.
Qu'est-ce que vous allez faire pour
réactiver la participation citoyenne dans les régions du Québec?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : En
fait, c'est ça que je veux faire. Moi, là, pour activer cette participation-là,
je ne veux pas imposer, pour moi, le développement vient par en bas. On a été
un gouvernement très centralisateur au cours des 50 dernières années.
Maintenant, il est temps que les régions proposent leur modèle, soient
créatifs, innovent puis que l'État soit accompagnateur de cette démarche. C'est
pour ça aussi qu'on fait la tournée, qu'on écoute ce que les gens ont à dire.
Les gens sont les experts de leur milieu puisqu'ils y vivent tous les jours.
Donc, dans cette perspective, on écoute, on entend bien. Évidemment, la
participation de l'État va se faire financièrement pour ce qui va se passer par
la suite. Donc, on va travailler en partenariat. Puis ça, c'est important pour
moi cette notion de partenaire entre l'État et la région puis qu'on soit à
l'écoute de chacune des régions. Mais il y a des enjeux criants actuellement.
Évidemment, on sera là pour accompagner puis répondre et réagir à ces enjeux.
On a du rattrapage à faire.
Mme Lessard-Therrien : Vous
avez dit dans vos remarques préliminaires que vous voulez écouter, se concerter
et agir. Moi, j'aimerais que vous me dites : Vous écoutez qui? Vous vous
concertez avec qui? Et vous allez agir comment?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Lors de ma tournée, je rencontre l'ensemble des acteurs de développement
économique, c'est-à-dire les organismes qui accompagnent, les CLD amputés parce
qu'il en reste dans certains cas, les MRC, les élus, les anciens commissaires
industriels, là, ils ne s'appellent plus commissaires industriels, mais des
agents de développement, ceux qui accompagnent les entrepreneurs. Je rencontre
également les entrepreneurs puis les élus aussi qui veulent se faire entendre
puisqu'ils ont pris une place importante dans le développement local au cours
des dernières années.
Maintenant, c'est ça, l'important, c'est
de travailler avec eux, de voir comment on va le faire. Il y a beaucoup,
beaucoup, beaucoup de façons de faire qui émergent de tout ça. Je pense que les
gens sont anxieux puis ça va s'en venir au cours des prochaines années.
Ce que je pourrais rajouter aussi, c'est
qu'il existe des outils d'intervention claire actuellement qui sont les fonds
local d'investissement puis les fonds locaux de solidarité en collaboration
avec la FTQ. Ce sont des outils importants, des leviers économiques importants
pour nos MRC. On est en train en ce moment au ministère, parce que c'est une
mesure qui existe depuis longtemps, d'évaluer l'apport de ces mesures pour voir
si elles sont encore adaptées aux réalités d'aujourd'hui, si on ne peut pas
faire…
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
...solidarité en collaboration avec la FTQ sont des outils importants, des
leviers économiques importants pour nos MRC. On est en train, en ce moment, au
ministère, parce que c'est quand même une mesure qui existe depuis longtemps,
d'évaluer l'apport de ces mesures pour voir si elles sont encore adaptées aux
réalités d'aujourd'hui, si on ne peut pas faire mieux avec ce qui existe.
Mme Lessard-Therrien : Quand
vous étiez de passage en Abitibi-Témiscamingue, vous dites que vous avez
rencontré les élus. Bien, la prochaine fois, ça serait bien de convoquer aussi peut-être
les députés de région, on a des choses à dire, nous aussi. En fait, vous avez beaucoup
parlé de développement économique. Vous venez de le faire aussi, parler... bon,
les entrepreneurs, les agents socioéconomiques, les CLD, bon, tout ça. Vous
savez, dans la... dans une région comme la mienne, la pénurie de main-d'oeuvre,
elle est grave. On a un taux de chômage à 3,8 %, l'économie roule en
Cadillac, comme on pourrait dire. On aimerait bien qu'elle roule en Cadillac
hybride, mais, bon, ça, c'est une autre histoire, mais ça va vraiment très
bien.
En fait, l'enjeu, là, c'est... bon, la
pénurie de main-d'oeuvre, on l'a dit. Moi, j'aimerais avoir votre opinion un
peu sur le maintien du service des proximités parce que le... oui, le développement
régional économique, mais ça va passer aussi par du développement de services
et surtout le maintien de ces services-là. J'aimerais vous entendre là-dessus.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Clairement. J'ai envie de vous répondre en deux niveaux. La première chose,
dans notre ministère, précisément, on veut... moi, je veux intensifier
l'approche en économie sociale et en modèle coopératif également. On est à
revoir d'ailleurs en ce moment le plan d'action en économie sociale. Pour moi,
c'est un pilier de l'économie au Québec, c'est vraiment une base fondamentale
du développement des régions. C'est par là que c'est passé, puis les grands
modèles d'innovation également sont passés par là. Donc, c'est dans cette
perspective-là... Puis d'ailleurs, dans le plan d'action en entrepreneuriat, on
ne parle pratiquement ou presque pas d'économie sociale et d'entrepreneuriat
collectif. Et pourtant c'est ce qui va faire en sorte qu'on va favoriser, entre
autres choses, le repreneuriat d'entreprise, particulièrement en région, hein,
qu'un groupe d'employés puisse travailler ensemble à racheter une compagnie, ça
peut faire toute une différence, particulièrement en région.
Services de proximité, aussi, je vous
donne l'expérience que j'ai vécue à titre de mairesse de
Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud. Dès que je suis entrée en fonction, le
dépanneur a fermé. Pour moi, c'était inacceptable qu'on n'ait plus service,
parce que c'est par ça, hein, aller chercher une pinte de lait à 10 heures
le soir quand on a des enfants ou... qu'il faut faire une demi-heure de route,
ça n'a pas de bon sens. Vous le savez, chez vous, c'est la même chose. Bien, le
modèle coopératif, nous, a sauvé. On a créé une coopérative alimentaire. Ensemble,
on a levé 50 000 $ avec l'ensemble des citoyens pour démarrer...
racheter le dépanneur et redémarrer un service de proximité. Donc, pour moi,
c'est vraiment... Puis je suis fière de pouvoir travailler dans ce ministère-là
à titre de ministre pour mettre en valeur ces modèles-là qui vont faire en
sorte que les régions vont se démarquer aussi à ce niveau-là.
Mme Lessard-Therrien : Vous
avez beaucoup parlé, bon, d'entrepreneuriat, je comprends, coopératives, tout
ça, c'est... ce sont de bonnes idées, puis vous comprenez que je ne suis pas
contre l'entreprise. Mais on parlait d'entrepreneurs, je suis une petite
entrepreneure moi aussi. Vous parlez beaucoup de transformation numérique, le
domaine des télécommunications. Encore là, sachez qu'on n'est pas contre
Internet, on en a besoin. Vous parlez d'autonomisation, de robotisation. Tout
ça, c'est bien beau, mais moi, j'aimerais savoir en quoi ça nous redonne du
pouvoir, puis en quoi ça maintient nos services de proximité. Vous, vous avez
parlé des petits commerces, mais moi, j'ai envie de parler de loisirs, j'ai
envie de parler d'infrastructures sportives, ce genre de chose là.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
...parler aussi de système de services de santé. Je pense que c'est un peu ça
aussi qu'on fait avec ma collègue, au niveau de la santé, de redéployer une
approche justement, là, de services de proximité. On l'a fait chez vous, on va
le faire aussi dans le Bas-Saint-Laurent avec La Pocatière. On veut rapprocher
les décisions des gens, puis ça, ça fait partie des services de proximité
aussi, pour rendre accessibles ces services-là. Évidemment, il va être important
puis intéressant de voir ce que les municipalités peuvent faire ensemble, en se
regroupant, pour offrir des services de loisirs, pour offrir des services de
proximité de qualité, peu importe où on habite au Québec. Malheureusement, il y
a eu un vide, un vacuum des fonds publics dans les régions, qui a fait en sorte
que dans les dernières années on... les régions se sont dévitalisées à vitesse
grand V. Donc, on va essayer de renverser la vapeur. Évidemment, j'ai... le
plan est en construction pour voir comment on va s'y prendre avec les acteurs
du milieu. On fait un état des besoins, un état de situation, actuellement,
puis on s'aperçoit que dans certaines régions on a du chemin... du rattrapage à
faire.
• (20 h 20) •
Mme Lessard-Therrien : Vous
parlez justement de ce vacuum-là. Moi, j'ai des tableaux assez inquiétants des
portefeuilles des différents ministères, depuis 10 ans, qui ont
considérablement diminué dans les régions... dans ma région, en
Abitibi-Témiscamingue. Quand on regarde le budget du MAPAQ, qui est diminué de
42 %, le budget du... des Affaires municipales, de l'Habitation, de
27 %, le Culture et Communications, on parle de 37 %. Ça, c'est des
sommes qui étaient dépensées en fonction des besoins des gens des régions, donc
avec des directions régionales qui pouvaient dépenser les sommes vraiment en
fonction de nos besoins. Qu'est-ce que vous allez faire pour ramener ces
leviers-là dans les régions du Québec...
Mme Lessard-Therrien : ...de 27 %
le... culture et communications, on parle de 37 %. Ça, c'est des sommes
qui étaient dépensées en fonction des besoins des gens des régions, donc il y
avait des directions régionales qui pouvaient dépenser les sommes vraiment en
fonction de nos besoins. Qu'est-ce que vous allez faire pour ramener ces
leviers-là dans les régions du Québec?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Concrètement, il y a quelque chose qu'on va faire avec Investissement Québec
qui sera annoncé dans les prochaines semaines. Il va avoir un palier régional
fort, justement, un palier où on va mieux saisir la subtilité de l'intérêt de
l'investissement dans chacune des régions du Québec. Pour nous, c'est
nécessaire et évident qu'on doit avoir des spécialistes dans chacune des
régions pour bien comprendre le climat, l'écosystème d'affaires pour investir
puis accompagner, mieux accompagner nos entreprises et mieux financer nos
entreprises. Ça va se décider en région, pour les régions. Ça, déjà, c'est un
premier pas.
L'autre élément que j'ai envie de parler
avec vous, un dossier sur lequel je vais travailler au cours des prochains mois
avec le Conseil du trésor, c'est la délocalisation de 5 000 emplois.
On s'est engagé en campagne électorale à faire ce geste. Vous parlez des
diminutions de portefeuilles et de budgets dans différents ministères, c'est...
ça ne sera pas simple, on en est conscients, mais c'est un engagement qu'on
veut tenir justement pour ramener en région un palier décisionnel important.
Mme Lessard-Therrien : Puis,
par rapport aux mesures d'accueil et d'intégration, vous avez parlé tantôt...
bon, on parle de la pénurie de main-d'oeuvre, on parle de la main-d'oeuvre
immigrante qui, oui, nous, en Abitibi-Témiscamingue, ça va être un des leviers
qu'on va avoir... c'est une des solutions qu'on va pouvoir... qui doivent être
mises de l'avant d'accueillir plus d'immigrants chez nous.
On a besoin, pour ça, de plus de mesures
d'accompagnement pour les démarches administratives, autant pour les employeurs
que pour les individus, mais on a aussi besoin que les structures d'accueil qui
sont déjà présentes, on peut penser au carrefour jeunesse-emploi, il y a
d'autres organismes aussi, des OBNL qui le font du côté de Rouyn-Noranda, mais
pour bonifier leur mandat puis leurs ressources pour qu'ils puissent prendre en
charge ces... la structure d'accueil. Donc, j'aimerais aussi vous entendre
là-dessus.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : En
fait, le budget prévoit des sommes supplémentaires, même certaines MRC ont déjà
commencé à recevoir le budget supplémentaire pour accueillir et intégrer les
immigrants, pour aider les régions à mieux intégrer et à mieux franciser parce
que ce n'est pas toutes les commissions scolaires, malheureusement, qui
acceptent de donner des cours de français. On a un sérieux travail à faire en
région pour mobiliser les acteurs à mieux accueillir et mieux intégrer, entre
autres par la francisation, et si les ressources en éducation ne sont même pas
capables de donner ce service-là, on a un sérieux problème, donc de là
l'intérêt d'investir pour mettre les ressources et accompagner les régions.
Évidemment, j'aurais envie de dire
également qu'au niveau de la pénurie de main-d'oeuvre on a des entreprises
d'insertion souvent qui font de la sous-traitance industrielle, qui vont
faciliter, qui vont faire en sorte qu'on va intégrer les personnes qui ont des
problématiques de santé mentale, qui sont soit handicapées physiques ou
intellectuelles, qui peuvent travailler, qui ne travaillent pas au même rythme,
mais c'est très gratifiant pour eux. Donc, si on passe par un modèle
d'entreprises d'insertion aussi qu'on retrouve partout dans plusieurs régions,
ça peut être intéressant pour répondre à cette pénurie de main-d'oeuvre. Donc,
c'est dans cette perspective-là aussi qu'on travaille actuellement, trouver des
alternatives.
Mme Lessard-Therrien : Je
reviens à mon idée de redonner plus de pouvoir aux régions. Vous dites que vous
êtes en tournée actuellement. Est-ce que vous avez un échéancier pour remettre
en place ces structures de concertation citoyenne là dans toutes les régions du
Québec?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Bien, en ce moment, je ne veux pas m'avancer en disant qu'on va remettre des
structures en place, ça, il n'en est pas question pour le moment. Mais, il est
question, par contre, de travailler clairement avec les régions. Mon collègue
Pierre Fitzgibbon et moi, on s'est donné un an pour déterminer comment on va le
faire puis comment on va le... amener ce nouveau souffle dans chacune des
régions. Évidemment, ma tournée se termine en juin, puis à partir de là, au
niveau de certaines mesures du plan d'action, on va déjà faire des gestes
concrets dès le début de l'été.
Mme Lessard-Therrien : Donc,
si je comprends, vous n'avez pas l'intention de ramener la concertation régionale.
Donc, ça va être qui vos interlocuteurs, à ce moment-là, quand vous allez avoir
à faire des consultations, par exemple, dans les régions du Québec?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : Je
ne dis pas que la...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...20 secondes.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
...la concertation est fort importante pour nous. Ce n'est pas qu'on ne veut
pas les remettre, mais on va déterminer avec chacune des régions les façons de
faire les plus appropriées en fonction de leurs besoins.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est bien? Alors, je remercie la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue et la
députée... et la ministre pour l'échange pertinent. Nous y allons maintenant
avec le deuxième bloc du gouvernement avec la députée
Charlevoix—Côte-de-Beaupré pour cinq minutes.
Mme Foster : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Salutations à tous les collègues présents ici, ce soir,
également à la ministre. C'est un grand plaisir pour moi d'être là et de parler
de développement économique régional parce que ça m'intéresse beaucoup. Je suis
moi-même une fille issue des régions, j'ai des origines à la fois dans
Charlevoix et à Baie-Comeau, sur la Côte-Nord. Alors, les défis auxquels font
face les régions m'intéressent énormément. Et moi, Mme la ministre, j'aimerais
qu'elle...
Mme Foster : …parler de développement
économique régional parce que ça m'intéresse beaucoup. Je suis moi-même une
fille issue des régions. J'ai des origines à la fois dans Charlevoix et à
Baie-Comeau sur la Côte-Nord, alors les défis auxquels font face les régions
m'intéressent énormément.
Et moi, Mme la ministre, j'aimerais
qu'elle puisse me parler ce soir d'une perspective un peu plus particulière
parce que, moi, la circonscription que je représente, c'est
Charlevoix—Côte-de-Beaupré, et Charlevoix a un statut un peu particulier.
Charlevoix fait partie, au niveau administratif, de la région administrative de
la Capitale-Nationale. Par contre, la région de Charlevoix doit composer avec
des problèmes qui lui sont propres et qui n'ont rien à voir avec le reste de la
Capitale-Nationale, entre autres des taux de diplomation postsecondaire qui
sont plus bas, une économie qui dépend beaucoup des emplois saisonniers et de
secteurs très précis comme le tourisme, par exemple, et également de certaines
grandes entreprises, mon collègue de Chauveau en parlait tantôt, ce qui est
souvent le cas des régions un peu plus éloignées. L'offre de santé, on a un peu
de misère à La Malbaie, avec les services. On travaille fort à les ramener,
mais il y a eu beaucoup de dommages, donc c'est moins incitatif pour les jeunes
familles de s'installer. Donc, il y a des défis importants qui ressemblent
davantage à ce qu'on peut voir en région éloignée. Par contre, le statut
demeure au niveau administratif dans la Capitale-Nationale.
Alors, moi, j'aimerais, Mme la Présidente,
que la ministre puisse me dire l'importance qu'elle accorde aux régions à
statut particulier, dont les problèmes réels font vraiment contraste, là, à
leur appartenance à leur région administrative.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Mme la ministre.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Merci, Mme Foster. Très apprécié comme question, puis ça m'amène à…
peut-être pas parler du cas particulier de Charlevoix, Charlevoix-Est, mais ça
fait partie… c'est vraiment une trame de fond de ma réflexion comme ministre
déléguée au Développement économique régional. Puis je le dis, je le
martèle : Pour moi, il y a l'intérêt de moduler l'intervention de l'État
en fonction des spécificités des régions. Vous venez de soulever par votre
question une spécificité de la région de la Capitale-Nationale, où Charlevoix
a, en effet, un statut particulier. Donc, dans cette perspective, comment on
module l'intervention de l'État? Parce qu'on a tendance, hein… puis les
dernières années, je ne sais pas si c'était par paresse où quoi que ce soit,
mais on a tendance à faire du mur-à-mur. C'est plus facile. Mais comment? Moi,
je crois vraiment et sincèrement qu'on doit aller par… en respect des
spécificités de ces régions-là.
Toutefois, il y a quelque chose qui
m'interpelle énormément là-dedans puis qu'il faudra… sur laquelle il faudra
statuer, même dans mon ministère, c'est toute l'équité interrégionale. J'en ai
parlé un peu plus tôt. Mais, pour moi, ça, c'est très préoccupant parce que je
ne veux pas qu'on développe un Québec à 18 vitesses, à 100 vitesses,
si on va en fonction des MRC. Je veux qu'on puisse conserver une équité
interrégionale puis respecter, oui, la vitesse de développement de chacune des
régions, mais aussi peut-être parfois aider celles qui vont moins bien, puis
qu'on le fasse collectivement parce qu'on est le Québec, et j'y tiens et je
veux qu'on conserve ça. On est… l'État est aussi le gardien de cet ensemble,
puis qu'on occupe l'ensemble de notre territoire, donc, comment on module
l'intervention de l'État en fonction… mais tout en respectant cette notion
d'équité interrégionale, pour moi, c'est prioritaire. Puis c'est des questions
qu'on va soulever, puis je vais compter sur votre… j'espère, votre appui pour
qu'on puisse tenter de trouver des solutions puis une approche innovante pour
réaliser le tout.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Il vous reste 1 min 16 s.
Mme Foster : D'ailleurs,
ça mène à une seconde question. L'innovation en région, est-ce que ça fait
partie de vos plans comme étant un des moteurs de développement? Et quels sont
également les nouveaux modèles sur lesquels on pourrait tabler? Comme par
exemple, bon, l'avènement des technologies pour pouvoir travailler davantage de
la maison.
Est-ce que ce sont des avenues qui peuvent
être intéressantes pour le développement économique régional?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
L'innovation doit être au cœur du développement économique régional, il va de
soi. Ce qu'on est en train de faire en requestionnant justement les pôles
régionaux d'innovation, c'est de s'assurer qu'on a le meilleur modèle par
région en fonction d'où elles sont rendues. Puis c'est pour ça qu'on a pris
cette pause pour aller mieux de l'avant, dans le fond, en matière
d'accompagnement à l'innovation.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : 29 secondes.
Mme Foster : C'est tout.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : C'est tout? Parfait. Alors, nous y allons…
Merci. Nous allons y aller avec le troisième groupe d'opposition, avec le député
de Rimouski. Vous avez 14 min 45 s.
M. LeBel : Ça va être les
45 secondes qui vont être les meilleures.
Juste vous… bien, saluer la ministre, qui
est de mon coin de pays, du Bas-Saint-Laurent. C'est ma ministre responsable.
• (20 h 30) •
À la fin des années 90, j'étais chef
de cabinet du ministre des Régions… du ministère des Régions. Il y avait un
ministère autonome. C'est là qu'on avait mis en place les CLD à l'époque.
C'est… on avait créé… mis en place les CLE, les centres locaux d'emploi. Il y
avait un lien entre les deux, les plans d'action locaux pour l'économie et
l'emploi, pour s'assurer que ça fonctionne ensemble. On avait mis en place les
CRCD, la concertation régionale, que le premier gouvernement libéral a
transformés en CRE… mais c'est la même affaire pas mal, puis on avait mis en
place les CAR pour s'assurer qu'il y ait des discussions…
20 h 30 (version non révisée)
M. LeBel : ...on avait créé,
mis en place les CLE, les centres locaux d'emploi. Il y avait un lien entre les
deux, les plans d'action locaux pour l'économie et l'emploi, pour s'assurer que
ça fonctionnait ensemble. On a mis en place les CRCD... la concertation
régionale... que le premier gouvernement libéral a transformés en CRE,
conseils... la même affaire pas mal. Puis on avait mis en place les CAR pour
s'assurer qu'il y ait des discussions entre l'État et les acteurs dans chacune
des régions, ce que vous disiez qui fonctionnait bien à l'époque, et on avait
aussi lancé la politique de la ruralité.
Depuis 2003, le mandat du développement
des régions s'est promené entre... Des fois, quand c'était la vision
territoriale, ça allait au ministère des Affaires municipales; quand c'était la
vision économique, ça allait au ministère du Développement économique; à un
moment donné, quand c'était une vision plus ressources naturelles, ça allait au
ministère des Ressources naturelles, mais ça a tout le temps été comme... Ça
n'a jamais été un ministère autonome. Ça a tout le temps été un ministère collé
à un autre depuis 2003.
Et c'est un peu ça que j'aimerais savoir.
C'est quoi que joue le rôle de la ministre déléguée au Développement des
régions, puis comment vous... comment, dans l'État... Entre autres, par rapport
à la ruralité, on sait que, dans le monde rural, moi, je le vois, puis vous le
voyez aussi dans nos villages, dans le Bas-Saint-Laurent, il y a des gros
problèmes, là. Le vieillissement de la population fait en sorte qu'il y a des
villages que la moitié de la population a 60 ans et plus. Il y a une
dévitalisation, dans nos villages, qui se rapproche de ce qu'on a déjà vécu
dans les années 70, dans le temps du BAEQ. Il faut absolument avoir une vision
de ce qu'on fait pour ces villages-là si on veut occuper notre territoire.
Je me demande si, dans votre ministère,
vous avez un plan. Je me demande si, derrière l'équipe qu'il y a derrière vous,
il y a quelqu'un qui est responsable du développement des villages puis de la
ruralité, parce que je le sais qu'au gouvernement le responsable de la politique
de vitalité des régions, de la ruralité, c'est aux Affaires municipales. Ça
fait que c'est plus la ministre des Affaires municipales qui serait responsable
de ça. C'est ça, son mandat. Mais vous, là-dedans, qu'est-ce que vous...
comment vous travaillez... c'est quoi, votre responsabilité par rapport à la
vitalité du monde rural de nos villages? Et puis est-ce que vous avez un plan?
Est-ce qu'il y a quelqu'un chez vous qui s'occupe de ça?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Bien, en fait, il y a deux éléments dans ça. Évidemment, je travaille en collaboration
avec la ministre des Affaires municipales et le ministère évidemment, parce que,
vous avez raison, hein, il y a une partie qui appartient aux municipalités, aux
MRC. Il y a la loi n° 122 qui a été votée il y a quelques
années, en 2016, si je ne me trompe pas, qui donnait le pouvoir du développement
économique, dans le fond, aux MRC. Mais on n'a pas défini les rôles, les responsabilités
puis les pouvoirs réels qui incombaient à ces municipalités puis à ces MRC.
Donc, tout ça reste à faire. On a fait une
belle coquille vide qu'ils donnaient, puis on disait : Bien, voici, le
problème est réglé. Le développement local, le développement économique se
passe par là. Mais, sans donner de moyens, sans donner de structures. Donc, l'intérêt,
d'une part, c'est ça.
L'autre élément, c'est via le ministère de
l'Économie et de l'Innovation, c'est de miser davantage sur l'économie sociale,
l'entrepreneuriat collectif pour... dans une perspective de revitalisation des
communautés rurales et des... en accompagnant mieux les gens.
M. LeBel : Je comprends que la
coordination de la vitalité des territoires puis de l'occupation de nos
territoires, ça appartient aux Affaires municipales. Ça fait que vous, vous
participez avec la ministre pour s'assurer que vos outils puissent lui être
utiles, mais le leadership appartient aux Affaires municipales. C'est ce que je
comprends par cette politique-là.
Puis c'est un volet, la ruralité, puis je
continue à le dire, il faut absolument que quelqu'un s'occupe de ça, là. C'est
vraiment majeur, si on veut qu'on occupe notre territoire québécois, il faut
absolument s'occuper de ce qui se passe dans nos villages.
Stratégie maritime. C'est un peu la même
affaire. L'économie bleue, j'étais très déçu de voir qu'au dernier budget il
n'y avait pas grand-chose. Le mot «Stratégie maritime» n'était pas là. Ce que
je donnais à l'ancien gouvernement, c'est qu'au moins il avait une stratégie
maritime, que c'était clair, que c'était... Il y avait le «label» de la
Stratégie maritime, puis ça a donné une impulsion. Aujourd'hui, on ne le voit
plus. On ne sait plus ce qui... Il y avait un secrétariat aux affaires
maritimes qui était au Conseil exécutif. Là, il a été transporté au ministère
des Transports. Ça fait que je comprends que la coordination du développement
de l'économie bleue du maritime est rendue aux Transports, le secrétariat est
rendu là.
Et en plus, le premier ministre, puis je
trouvais que c'était un bon signal, a nommé le député de Nicolet-Bécancour
comme adjoint parlementaire au plan Saint-Laurent. Ça fait que là, on est un
peu mêlés, là. C'est : qui parle pour qui? C'est où, la porte d'entrée
dans tout ça? Et c'est : qui s'occupe d'avoir une vision du développement
économique du maritime, qui est important pour nos régions? C'est : Qui
fait quoi dans tout ça, et c'est quoi, votre rôle, vous, là-dedans?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Excellente question. Merci. En effet, vous le savez, M. Legault a toujours eu à
coeur... il a même écrit une vision du Québec qui s'appelle Projet Saint-Laurent,
où il mettait en valeur toute l'utilisation du Saint-Laurent et de ses berges
justement dans une perspective économique.
Mon collègue de Nicolet-Bécancour
travaille exactement sur les zones d'innovation parce que M. Legault parle de
zones d'innovation, puis son plan, c'est vraiment de remettre ça de l'avant
puis de développer. Puis ma collègue Chantal Rouleau travaille sur ce projet...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Je vais...
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
...pour les cinq prochaines années. Évidemment, c'était tellement une bonne
idée de M. Legault que les libéraux...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Là, je dois vous couper, Mme la ministre. On doit vraiment appeler les noms des
députés et des ministres par leur circonscription.
• (20 h 40) •
M. LeBel : ...mais je veux
juste vous montrer que, dans...
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
...ma collègue Chantal Rouleau travaille sur cette... pour ce projet
Saint-Laurent pour les cinq prochaines années. Évidemment, c'était tellement
une bonne idée de M. Legault que les libéraux ont repris...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Là, je dois vous couper, Mme la ministre, on doit vraiment appeler les noms des
députés et des ministres par la circonscription.
M. LeBel : ...mais je veux
juste vous montrer que dans la ruralité, dans les stratégies de plans
maritimes, le rôle... ça vient un peu mêlant, parce qu'il y a plusieurs
personnes, puis là, dans la ruralité, c'est aux Affaires municipales, dans le
maritime, c'est aux Transports, puis c'est deux éléments importants pour le
développement des régions. Et moi, ce que je souhaite, c'est que vous,
là-dedans, vous avez un rôle de coordination plus fort, plus intense encore.
Puis moi, c'est ça que je veux vous aider à faire parce que je trouve
qu'actuellement, si on laisse ça comme ça, un peu mêlé, c'est beau, des bons
discours, mais il faut qu'il y ait de l'action, il faut qu'il y ait des plans,
puis actuellement, ce que j'ai l'impression par rapport au maritime puis par rapport
à la ruralité, je... c'est difficile pour les porteurs de projets.
Puis... bien là, je sais que je n'ai plus
beaucoup de temps, ça fait que je vais assez vite. Internet, je vous le dis,
dans le rapport du bilan de l'emploi au Québec, en émergence d'un clivage entre
la métropole et les régions, 55 000 emplois l'année passée créés à
Montréal, dans la région de la métropole, puis 55 000 de moins dans nos
régions. Et ce qu'on nous dit là-dedans, c'est que pour réussir à faire de la
création d'emplois, il faut aller vers l'automatisation et la robotisation. Tu
ne peux pas faire ça sans Internet haute vitesse. Tu ne peux pas aller vers ça.
Et sept ans, c'est un retard, là, qui va être très, très, très difficile à
rattraper. Il y a des villages, là, qui, actuellement, qui seraient prêts à
faire des choses, mais comme il n'y a pas d'Internet, les entreprises qui
peuvent aller là vont aller ailleurs, en ville. Et moi, je suis vraiment très
déçu parce que la CAQ parlait de quatre ans à un moment donné, ... cinq ans...
là, c'est sept ans. C'est... il faut juste être conscient qu'il y a retard pour
nos communautés rurales, entre autres, nos régions. Il y a un retard qui va
être très difficile parce que c'est les grands centres qui vont nous prendre de
vitesse. Puis c'est le cas de le dire avec Internet haute vitesse.
J'y vais en rafale, vous me répondrez.
L'autre... 5 000 fonctionnaires. C'est une bonne idée, 5 000
fonctionnaires. Le maire de Rimouski en avait parlé avec le premier ministre.
Il a dit : Oui, oui, oui, pas de trouble, on va vous envoyer 5 000
fonctionnaires. C'est bien correct, j'espère qu'il y en a plusieurs là-dedans
qui sont intéressés de venir à Rimouski, qui est un très beau coin, mais en 10
ans, je ne sais pas où est-ce que vous, vous allez être... moi, dans 10 ans, je
ne suis pas sûr que je vais être assis ici, mais en 10 ans, 5 000
fonctionnaires en 10 ans, je vais vous dire, c'est correct, continuez à faire
ça, mais on ne compte pas là-dessus pour faire le développement des régions,
là, tu sais. On a... il faut que ça aille beaucoup plus vite que ça. Et je ne
sais pas notamment c'est quoi, votre plan pour envoyer 5 000
fonctionnaires, puis j'ai encore... en 10 ans.
Puis le dernier, c'est ce que vous m'avez
dit au début, ça fait que je vous pose la question à la fin, vous êtes bien
préparée, vous savez : Harold, tu vas me poser la question. La route 20,
quand est-ce qu'elle s'en vient dans mon coin de pays, la route 20? Les
gouvernements... les libéraux l'avaient sortie du PQI, les... M. Legault, il
est venu, il a dit : Ça va se faire vite, ça va se faire vite, vous
allez... Faites-vous-en pas. Dernier budget, on est là, on attend : Bien
non, rien, pas revenu au PQI. Puis là, quand ce n'est pas au PQI, les
fonctionnaires aux Transports nous disent : Tant que ce n'est pas au PQI,
on ne travaille pas là-dessus. Ça fait que là, la poussière se ramasse sur les
anciens plans. Puis pendant ce temps-là, on est déconnectés de la région;
pendant ce temps-là, il y a des accidents; pendant ce temps-là, c'est difficile
pour la sécurité des automobilistes puis la fluidité. Là, là, c'est assez. Le
monde chez nous, ils veulent savoir. Ils veulent savoir quand est-ce que la
route 20 va être revenue au PQI. Puis on va pouvoir aller voir nos citoyens
pour leur expliquer quelle sorte de projet qu'on peut faire, puis que les gens
puissent nous donner leur opinion, entre autres pour... entre autres, des
paysages qu'il y a chez nous qu'il faut pouvoir démolir, puis tous les enjeux
par rapport à l'environnement. Mais il faut que tout ça, pour en parler, il
faut que ça revienne au PQI. Ça fait qu'Internet, sept ans, c'est trop tard;
5 000 fonctionnaires, 10 ans, c'est pas mal trop tard; puis route 20, on
est tannés que ça soit trop tard.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : Bien,
la 20, je veux juste vous dire que régionalement, il y a une décision qui a été
prise de corriger l'autoroute 85. C'est une priorité de la région de dire...
puis là, c'était déjà en fonction, puis là, on travaille là-dessus cette année,
ça va commencer à se concrétiser, là, davantage. Donc, c'est via la 85 que la
région est allée, a décidé de commencer. Puis ça, c'était avant nous,
évidemment. L'autre élément, 5 000 fonctionnaires en 10 ans, je ne sais
pas où est-ce que... je n'ai pas vu ça, moi, que ça prendrait 10 ans, là. Ça
fait que... c'est ça. Ça, bien, on pourra s'en reparler parce que moi, je
n'avais pas vu ça...
M. LeBel : Je n'ai pas rêvé.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Vous m'apprenez des choses. Puis l'autre élément, Internet, à mon... sept ans,
c'est... que les 240 000 foyers qui restent à brancher soient branchés
d'ici sept ans, mais ça va commencer bien avant cela, évidemment. Les sommes
sont déjà réservées au budget. On est sérieux, on travaille fort déjà avec le
fédéral, avec... l'équipe est en branle, mes collègues sont sur le dossier,
même que M. Fitzgibbon en a parlé hier. Excusez, il ne fallait pas que je parle
de son nom, le...
Des voix
:...
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : Le
ministre de l'Économie en a parlé hier, d'ailleurs, en long et en large, puis
vous pourrez en entendre parler aussi le 29 avril, on va avoir plusieurs heures
consacrées à l'étude des crédits sur Internet en région.
M. LeBel : Quand on parle
d'Internet en région sur sept ans, on parle de l'ensemble des régions du
Québec. On ne parle pas de coins de territoire qui seraient oubliés, on parle
de l'ensemble.
• (20 h 40) •
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : En
fait, il reste 340 000 foyers à brancher. Avec l'ancien...
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
…à l'étude des crédits sur Internet en région.
M. LeBel : Quand on parle
d'Internet en région sur sept ans, on parle de l'ensemble des régions du Québec.
On ne parle pas de coins de territoire qui seraient oubliés. On parle de l'ensemble.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
En fait, il reste 340 000 foyers à brancher. Avec l'ancien programme
Québec branché, on va brancher 100 000 personnes, environ
100 000, 110 000 personnes. Puis ceux qui resteront, ça, c'est…
Là, là, on va avoir après ça à brancher 100 % des gens. C'est les
240 000. Puis, c'est ça, il y a des coins plus difficiles, il y a des
façons de faire plus difficiles, mais l'idée, c'est qu'on tente de brancher le
plus rapidement possible ces 240 000 foyers.
M. LeBel : L'autre jour, quand
je vous ai questionnée, on m'a montré comment ça marchait Facebook, là, je
commence à être pas pire, et j'ai mis quelque chose sur mon Facebook pour dire
que ça n'a pas de sens que ça prenne autant de temps. Et il y a quelqu'un dans
une usine dans notre coin de pays qui m'a écrit, qui m'a dit : Moi, là, on
est une usine de sciage. On a développé une machine, mais j'ai besoin
d'Internet, puis ça bogue tout le temps, là. Ça fait que, là, ils vont
probablement déménager tout ça. Il y a un lien avec le village. C'est un de nos
villages. Moi, ce que j'aimerais, et puis est-ce que c'est possible que, dans
votre ministère, il y ait quelqu'un qui développe… Parce que vous avez parlé de
coopérative pour les services de proximité, vous avez parlé de santé. Tout est
vrai là-dedans. Mais est-ce que quelqu'un peut faire un plan puis dire :
Notre monde rural est important pour nous autres puis on veut faire du
développement de l'économie dans le monde rural. Économie, c'est… La ruralité a
aussi droit à du développement économique, a aussi droit à des services. Est-ce
que quelqu'un chez vous a un plan, ou sinon, est-ce que ça serait un engagement
que vous donnez, on va se faire un plan pour le développement économique de
monde rural?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Bien, oui, tout à fait. Hein, l'idée, ce n'est pas de reproduire le rapport
Martin-Higgins-Raynauld de 1970, où on voulait tout investir à Montréal en
pensant que ça aurait des retombées ailleurs, ou en 1985 avec les grappes
industrielles, où on a investi dans les villes comme Sherbrooke,
Trois-Rivières, Québec. L'idée, c'est qu'on occupe notre territoire peu importe
où les entreprises sont, peu importe où les communautés sont, on ait droit à
des services de qualité puis on ait droit aussi de développer des entreprises
et à pouvoir innover, peu importe où on est. Puis c'est là, l'intérêt du
branchement Internet. Puis ce que je pourrais rajouter par rapport à Internet
qui est assez important, c'est que les telcos, les entreprises de télécommunication
ne peuvent pas brancher… Ils sont coincés, ils ne peuvent pas tout faire, ils
n'ont pas assez de personnel, ils n'ont pas assez de possibilités de rapidement
brancher. Puis c'est ce qui fait que ça ralentit puis que ça prolonge les
délais, malheureusement.
M. LeBel : Puis l'autre
élément, il ne doit plus me rester beaucoup de temps…
La Présidente
(Mme IsaBelle) : 1 min 40 s.
M. LeBel : Une minute. Je
reviens encore sur la stratégie maritime, parce que, puis vous le savez, puis
le député de Nicolet-Bécancour est venu à Rimouski l'autre fois, puis ça a été
une des belles rencontres qu'on a faites, tout ce qui bouge, là, sur la
recherche puis l'innovation dans le milieu maritime, là, c'est vraiment
fantastique. On n'a pas idée de tout ce qui se fait là puis qu'est-ce que ça
peut nous propulser comme leader dans le monde. On a besoin qu'on clarifie la
porte d'entrée pour ce qui est d'une vraie… d'une vision du développement de
l'économie bleue. Ça peut être le projet Saint-Laurent, je m'en fous un peu,
pourvu qu'il y ait quelque chose, pourvu qu'on sache par où entrer puis qu'on
ne se garroche pas dans différentes portes, parce qu'on ne sait pas trop qui
décide quoi. Et je pense que, là-dedans, vous avez un rôle à jouer parce que,
le maritime, c'est une grande partie des régions du Québec.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Tout à fait. Je prends bonne note de votre commentaire fort pertinent. Puis
c'est sûr qu'aussi on va se placer. Puis ce que je voulais dire par rapport à
ça, c'est qu'on travaille de manière très horizontale et en collégialité entre
collègues. Puis c'est ce qui… Ça va se clarifier aussi au fil du temps. Puis,
tu vois, la nouvelle stratégie maritime va être déposée, là, en 2020.
M. LeBel : …nouvelle stratégie
maritime?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Oui, c'est ça. Oui.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Il vous reste 36 secondes.
M. LeBel : Bien, je pourrais y
aller.
Une voix
: Lâchez pas.
Lâchez pas.
M. LeBel : Non. Non, non, je
ne lâcherai pas. Peut-être vous dire le vieillissement de la population touche beaucoup,
beaucoup nos régions. Le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie, une personne sur
quatre a 65 ans et plus. Si on ne se préoccupe pas de ça, si on ne se met pas
ça dans la tête, que ça a un impact sur le développement de nos économies puis
que ça a un impact sur l'organisation de nos municipalités, on a un gros problème.
Et ce que j'ai essayé d'amener au ministère de l'Habitation l'autre jour, il
faut que le ministère se mette ça dans la tête, que, dans les prochaines
années, au Québec, dans 10 ans, on va avoir ça, une personne sur quatre,
65 ans et plus. Ça va tout changer un peu nos façons de voir. Il faut… Je
me dis qu'il faut… C'est qu'on se donne une stratégie ou une vision…
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci.
M. LeBel : …d'un Québec qui
est vieillissant, mais qu'on ne veut pas laisser tomber ce monde-là.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Je vous remercie beaucoup. Merci au député de
Rimouski et à la ministre pour l'échange intéressant. Je veux juste rappeler
qu'il important, qu'on ne peut pas nommer le nom des ministres ni des députés
par leur nom, mais bien par leur circonscription ou leur titre. Très important.
Je n'ai pas voulu… Je le reprécise parce que j'ai été brève tantôt, je ne
voulais prendre de votre temps. Alors, nous y allons maintenant avec le
troisième bloc du gouvernement. Nous y allons avec le député de Mégantic. Vous
avez cinq minutes.
M. Jacques : Merci, Mme la
Présidente. Les députés des oppositions, Mme la ministre, membres du
gouvernement et membres du cabinet, je crois que le rôle des régions… que les
régions peuvent jouer…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...Nous y allons avec le député de Mégantic. Vous avez cinq minutes.
M. Jacques : Merci, Mme la
Présidente. Députés des oppositions, Mme la ministre, membres du gouvernement
et membres du cabinet. Je crois que le rôle des régions, que les régions
peuvent jouer... a été sous-estimé par les précédents gouvernements. Plusieurs
politiques et incidences territoriales ont accentué la concentration
démographique et économique sur Montréal, Québec et, de manière générale, sur
tous les centres urbains de la province de Québec. Vous me permettrez l'expression,
mais c'est un modèle de développement qui vampirise les régions.
On parle beaucoup de congestion routière
dans les grandes villes. On mettra, dans les prochaines années, beaucoup
d'efforts et de ressources pour les désengorger avec des solutions
structurantes, mais pendant ce temps, Mme la Présidente, dans plusieurs
régions, on a de la place pour accueillir de nouvelles entreprises. Nos routes
sont belles et pas engorgées. Ça aide à la productivité. Ça baisse aussi le
niveau de stress des familles et augmente le temps passé en famille. On a des
gens qui attendent ces bons emplois. Tout pour miser les villes... sur les
villes, on s'entend... on s'en rend compte, ça ne marche pas. On fait
maintenant face à un problème de centralisation économique au Québec.
Vous savez, Mme la Présidente, j'ai un
exemple concret qui a été annoncé hier dans le journal La Tribune
de Sherbrooke, la compagnie Bestar, qui annonce un investissement de près de
8 millions à Sherbrooke pour créer 15 nouveaux emplois, mais pas n'importe
quelle sorte d'emplois. Mme la ministre nous a parlé tantôt d'automatisation,
et Bestar annonce une petite ligne de production automatisée au maximum à
Sherbrooke, créant 15 emplois, pour le marché américain et les ventes en ligne,
de souligner un des actionnaires, M. Gilles Pansera. «Nous allons desservir de
nouveaux clients et intensifier notre présence sur le Web». On sait que les
ventes sont de plus en plus sur le Web. C'est des petites lignes de production
qui vont faire entre 50 et 60 nouveaux produits puis en petites quantités,
donc, pour fournir à la grandeur des États-Unis, en fait.
Il y a trois semaines, j'ai eu l'occasion
de parler avec Mme la ministre, à Sherbrooke, de ces enjeux-là. On a tenté,
avec la ville de Mégantic ainsi que la SDE et quelques intervenants locaux,
d'essayer de sauver cette relocalisation d'entreprise là à Sherbrooke. C'est
sûr qu'ils vont garder 200 emplois à Lac-Mégantic, mais une petite municipalité
comme Lac-Mégantic n'est pas capable de retenir ces entreprises-là. Il y a des
facteurs, en fait. Le coût des terrains. 0,42 $ à Sherbrooke. 0,25 $
à Lac-Mégantic, moins chers. Les taxes sont plus élevées à Lac-Mégantic. Un
congé de taxes de 10 ans à Sherbrooke. Mégantic n'est pas capable de faire ça,
congé de taxes de trois ans. Richmond, Valcourt, Coaticook... Puis je parle des
villes en Estrie, mais c'est partout à la grandeur de la province qu'ils se
battent contre la capitale régionale, qui est Sherbrooke chez nous, mais qui
peut être une autre... un Drummondville ou une autre ailleurs.
En plus de ça, quand j'entends... quand je
lis, dans l'article de La Tribune d'hier : «La ville devra,
par ailleurs, déplacer un cours d'eau conformément à un certificat
d'autorisation émis par le ministre de l'Environnement et de Lutte contre les
changements climatiques. Les frais liés à cette relocalisation seront assumés
par la ville de Sherbrooke.» Encore une autre chose que les régions ne seraient
pas capables de faire, mais qu'on n'a pas besoin de faire parce que les terrains
sont déjà prêts.
Donc, Mme la ministre... Mme la
Présidente, j'aimerais demander à la ministre quelles mesures sont envisagées
par le gouvernement pour encourager la décentralisation.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Vous avez 1 min 30 s.
Mme Laforest : C'est une bonne
question. En fait, ça va passer vraiment par Investissement Québec. Ça va être
là qu'on va le faire. C'est qu'on... Tout le système d'accompagnement et de
financement des entreprises, on va l'annoncer au cours des prochaines semaines.
Puis l'idée, c'est qu'il va y avoir des outils de haut niveau dans les régions
pour mieux accompagner les entreprises puis favoriser cette prise de décision
aux niveaux local et régional. Mais particulièrement ici, au niveau régional,
ça va être important que les régions puissent décider puis qu'elles puissent
bien circonscrire les besoins des entreprises aussi.
J'aurais envie... Avec tout ce que vous
avez soulevé comme points, j'aurais également envie de parler... puis ce sera
peut-être dans une autre intervention, mais... Le ministère de l'Économie et de
l'Innovation soutient énormément l'exportation des entreprises. On a des
spécialistes ici. Je pense que ça peut vraiment être une perspective, aussi,
intéressante pour ouvrir les marchés des entreprises plus locales. Mais il faut
qu'ils connaissent ces services-là, puis il faut que ça rende aux entreprises
qu'on a, dans notre gouvernement, des services de haut niveau pour bien
accompagner nos entreprises à ouvrir leurs marchés puis à démontrer qu'on peut
travailler en région à faire de l'exportation également. Donc, pour moi, c'est
quelque chose de fort important, avec ce que vous avez soulevé comme points.
Je ne sais pas si on a le temps de
prendre...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Neuf secondes.
Mme Laforest : Ah! non.
M. Jacques : Moi, j'aimerais
souligner le fait que, présentement, ces petites régions-là ont les mêmes
bénéfices d'Investissement Québec ou du MEI que la ville de Sherbrooke,
mettons.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le député, je dois vous interrompre.
M. Jacques : Pardon?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Le temps est écoulé.
M. Jacques : Excusez-moi.
• (20 h 50) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous y allons avec le deuxième bloc de l'opposition officielle, avec le
député de Pontiac...
M. Jacques : ...le fait que présentement
ces petites régions là ont les mêmes bénéfices d'Investissement Québec ou du
MEI que la ville de Sherbrooke, mettons.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le député, je dois vous interrompre.
M. Jacques : Pardon?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Le temps est écoulé.
M. Jacques : Excusez-moi.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Eh! Alors, nous y allons avec le deuxième bloc de l'opposition officielle avec
le député de Pontiac. Vous avez 19 minutes.
M. Fortin :
Merci. Merci, Mme la Présidente. J'ai l'impression que le député de Mégantic
est resté sur sa faim, un peu, qu'il voulait peut-être élaborer un peu
davantage sur la question qu'il a posée. Alors, je vais peut-être prendre la
balle au bond, s'il le permet. Ce qu'il a avancé, c'est que des fois, pour une entreprise,
c'est plus facile, s'établir dans une ville, disons Sherbrooke, que dans un
petit village. La ministre nous parle des outils de haut niveau qu'Investissement
Québec aura. Est-ce qu'elle peut nous donner un exemple de c'est quoi, un outil
de haut niveau qui va permettre à une entreprise de s'établir à Lambton plutôt
qu'à Sherbrooke?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : En
fait, ça va... tout ça va être annoncé au cours des prochaines semaines, là,
dans la réforme...
M. Fortin :
Non, mais philosophiquement. Un outil, là. Ça n'a pas besoin d'être un que vous
avez mis dans votre stratégie. Mais qu'est-ce que vous avez en tête quand vous
parlez d'outils de haut niveau? Parce que ça ne me dit pas grand-chose, un
outil de haut niveau. J'aimerais juste bien comprendre, là, qu'est-ce que vous
voulez dire.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Comme je le mentionnais tout à l'heure, de donner plus de latitude. Quand mon
collègue de Mégantic parlait de décentralisation, c'est ça que ça veut dire
aussi, donner plus de marge de manoeuvre, de latitude aux bureaux régionaux, aux
agents, aux professionnels qui accompagnent les entreprises. Ce qu'on...
M. Fortin :
Donc, est-ce que ça veut dire qu'un entrepreneur qui va voir Investissement
Québec, qui dit : J'ai besoin d'aide pour m'établir, va avoir une aide
supplémentaire pour s'établir à Lambton versus Sherbrooke, quand... La
latitude, c'est ça que vous voulez dire?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : Le
besoin va être déterminé dans la région. Ce ne sera pas quelqu'un, par exemple,
de Québec ou du bureau de Québec qui va déterminer, dans la région de l'Estrie,
où il s'établira. Mais les fonctionnaires ou les professionnels qui seront là
pour accompagner les entreprises pourront le faire en fonction d'où est-ce
qu'il est intéressant de s'implanter, en fait.
M. Fortin :
Comment intéressant, Lambton versus Sherbrooke? Comment on rend intéressant
pour une entreprise de s'établir dans un milieu plus éloigné, dans un milieu où
il y a moins de main-d'oeuvre, dans un milieu où il y a des défis
environnementaux, il y a des défis où la municipalité, comme le disait le
député de Mégantic, n'a pas les moyens financiers pour avancer certaines choses
que des grandes villes peuvent? C'est quoi, cet avantage-là qu'une région...
Une région peut très bien l'élaborer, là, mais donnez-moi un exemple de ce que
ça peut être, un avantage.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Bien, une des façons qu'on peut aider... Parce qu'évidemment c'est au milieu
aussi de se rendre attractif. Puis c'est ça aussi, la décentralisation, c'est
qu'il y ait une responsabilisation des milieux, des municipalités, des MRC pour
faire l'attraction d'entreprises. Il y a des modèles au Québec. Comme
Drummondville, il y a une quinzaine d'années, n'était pas où est Drummondville
aujourd'hui, par exemple, parce qu'ils se sont pris en charge, se sont
déterminé une vision, une façon de se rendre attractifs pour les entreprises et
ils ont réussi. Donc, c'est un peu cette perspective, comment on accompagne les
régions, les municipalités à devenir attractives pour attirer des entreprises,
à faire vivre des entreprises, puis ça, ça passe entre autres par la prise de
risques, la plus grande prise de risques, puis c'est ça, entre autres, qu'on va
faire avec Investissement Québec.
M. Fortin :
Une plus grande prise de risques. Donc, Investissement Québec serait prêt à
prendre un plus grand risque pour s'établir à Lambton versus... pour qu'une
entreprise s'établisse à Lambton versus Sherbrooke?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Bien oui, dans l'accompagnement, c'est ce qu'on dit, oui, c'est ça, c'est ce
qui va faire partie de ce désir de notre gouvernement de mieux occuper notre
territoire. On va arrêter de centraliser tout à Montréal comme vous l'avez
fait.
M. Fortin :
O.K. Mais vous me dites qu'il va y avoir un outil financier supplémentaire pour
une région comme celle-là versus une ville comme Sherbrooke?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : On
a la préoccupation d'occuper l'ensemble du territoire. On n'est plus dans le
modèle de 1985 où on investit uniquement en Estrie à Sherbrooke ou à
Trois-Rivières, on veut occuper notre territoire puis permettre à des
municipalités partout au Québec de vivre et de prospérer, parce que c'est par
là aussi qu'on augmente notre prospérité.
M. Fortin :
Parlons-en, des petits milieux au Québec, des milieux qui sont dévitalisés,
parce qu'il y en a, il y en a beaucoup : une région comme la mienne, où il
y a un taux de chômage qui est disproportionné par rapport à beaucoup
d'endroits au Québec, où il y a beaucoup de travailleurs qui quittent la
région, qui vont travailler dans le Nord dans les mines, qui vont travailler à
l'extérieur de la région, qui laissent leur famille, qui trouvent ça difficile.
Il y a des gens qui ont vécu, qui ont bâti des régions comme celle-là qui se
disent : Bien, je ne me sens pas partie du succès québécois, toujours. On
voit à la télévision, là, ça va bien au Québec, le taux de chômage est bas,
mais eux voient leurs jeunes quitter la région.
Alors, vous avez des outils qui ont été
mis en place dans le passé dans ma région, dans la région de la députée de
Charlevoix, les groupes tactiques d'intervention. Est-ce que vous allez les
maintenir ou est-ce que vous allez les abolir?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : Je
suis vraiment contente que vous me posiez la question...
M. Fortin :
Oui. Oui...
M. Fortin :
...alors, vous avez des outils qui ont été mis en place dans le passé, dans ma
région, dans la région de la députée de Charlevoix, les groupes tactiques
d'intervention. Est-ce que vous allez les maintenir ou est-ce que vous allez
les abolir?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : Je
suis vraiment contente que vous posiez la question parce que j'ai fait ma
maîtrise sur la revitalisation des communautés rurales, ça fait que, donc, je
suis très préoccupée par cet enjeu de départ des jeunes. L'idée derrière ça,
puis ce qui ressort, entre autres, dans nos façons de faire... D'ailleurs, on a
investi un 17 millions supplémentaires dans Place aux jeunes, qui est une
mesure pour attirer les jeunes vers les régions. Il y a des agents qui vont
encore être plus présents sur l'ensemble du territoire. Ce n'est pas une fin,
c'est un moyen. Donc, ça en est un, des moyens intéressants pour attirer puis
rendre plus attractives nos régions.
Ce qui ressort aussi dans cette
particularité-là, ce qui est important, c'est que les gens travaillent ensemble,
que les milieux se mobilisent puis, dans notre approche au gouvernement, c'est
de rapprocher les services, de faire en sorte que l'État soit au service du citoyen,
et non que le citoyen soit au service de l'État. Puis ça, ça va faire en sorte
qu'on va pouvoir mieux accompagner.
D'ailleurs, au ministère de l'Économie et
de l'Innovation, dans le Pontiac, on a un réseau de tactique d'intervention
qui...
M. Fortin :
...ce à quoi je faisais référence, oui.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
...c'est un des moyens qu'on a pour accompagner les communautés à se prendre en
charge puis à devenir, au niveau du développement économique, intéressantes.
Donc, dans cette perspective-là, je pense que... Puis je demanderais peut-être
à la personne qui s'en occupe de vous en parler, s'il vous plaît.
M. Fortin :
Non, en fait, je n'ai pas besoin de l'aide du groupe tactique d'intervention,
je le connais bien, je suis certain que la députée de Charlevoix le connaît
bien aussi. Je veux juste savoir si vous allez les maintenir, si vous allez les
abolir, c'est tout.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Oui, on continue de travailler avec ça parce que c'est des projets, dans le
fond, qui nous permettent de découvrir qu'est-ce qu'on peut faire puis mieux
améliorer l'intervention.
M. Fortin :
...dans une région comme celle-là, tantôt, là, vous avez... je prends les cinq
ou les 10 régions avec les indices de dévitalisation les plus grands au Québec,
hein, des régions pour lesquelles on devrait être préoccupés comme
gouvernement, des régions pour lesquelles on cherche toujours des outils
supplémentaires pour leur donner ce petit avantage là, tantôt, vous avez parlé
d'équité entre les régions, puis je comprends votre point, mais une région
comme celle-là, une région qui est dévitalisée, une région qui perd ses jeunes,
une région qui a de la misère à attirer des entreprises a besoin d'outils
supplémentaires. Qu'est-ce que vous allez donner à une région comme celle-là
comparativement à une autre qui est plus riche dans la même région
administrative, disons?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
C'est ce qu'on est en train de faire en faisant la tournée. On questionne les
gens, on détermine où ils en sont, qu'est-ce qu'ils ont besoin, on collecte
l'information comme les commentaires de mon collègue de Rimouski, tout à
l'heure, c'est exactement ça qu'on va faire pour arriver avec une stratégie de
développement économique qui va tenir compte des spécificités tant des petits
milieux où il y a vraiment des besoins, puis tout dépendant de la région, mais
dans une perspective où on ne peut pas faire juste de la géométrie variable. Il
faut qu'on ait cette notion d'équité interrégionale qui va faire en sorte que
tout le monde va se développer de manière équitable.
Puis, en ce moment, il y a...
M. Fortin :
...elle n'existe pas à certains endroits. Il y a des endroits riches au Québec,
il y a des endroits pauvres au Québec. Pour ces régions-là, qu'on les connaisse
tous, là, on peut prendre la liste des MRC les plus dévitalisées, je n'ai pas
besoin de faire une tournée pour savoir où ça va, où c'est plus difficile. Vous
le savez, là. Est-ce que, pour ces endroits-là, vous avez une stratégie
particulière? Est-ce qu'il va y avoir des fonds disponibles supplémentaires
pour ces endroits-là? Est-ce que...
Et ce que j'ai de la misère à saisir dans
votre argument, c'est quand vous me dites : On consulte et on va élaborer
un plan. J'ai l'impression que ce plan-là n'existait pas, que vous n'étiez pas
prête à arriver le premier jour et dire : Bien, voilà ce qu'on va faire.
Et je ne comprends pas pourquoi, étant donné la gravité du besoin.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Exactement. La gravité du besoin a été créée parce qu'on a abandonné les
régions dans les 15 dernières années. On a un état de situation à faire parce
que l'orientation, là, elle n'était plus là dans les régions. Les gens n'ont
plus de moyens, ont des ressources faméliques. Donc, là, l'idée, c'est de voir
où ils en sont puis qu'est-ce qu'on peut faire pour les accompagner de manière
optimale. Notre premier plan au niveau du ministère de l'Économie et de
l'Innovation, ça va être de régionaliser puis d'optimiser les façons de faire à
Investissement Québec. Ça, pour nous, c'est déjà une base parce que c'est un
levier économique nécessaire pour le développement des régions, qu'on n'a plus
en région parce que ça a été coupé dans les 15 dernières années. On a coupé les
fonds en région. Il n'y en avait plus. Tout était géré de Québec,
malheureusement. Donc, là, l'idée, c'est de dire, via Investissement Québec,
comment on investit mieux et davantage dans chacune de nos communautés.
• (21 heures) •
M. Fortin :
Vous vous donnez un objectif précis. Je prends une MRC, là, une MRC qui a
besoin d'amour, une MRC qui a besoin d'aide, et je prends un exemple bien
simple, là, je pourrais prendre la mienne, je pourrais en prendre une autre, je
pourrais prendre, tiens, Charlevoix parce qu'on en a parlé, et je suis certain
que la députée est d'accord avec moi, qu'elle a besoin un peu d'amour, des
fois, sa région...
21 h (version non révisée)
M. Fortin :
...vous vous donnez un objectif précis. Je prends une MRC, là, une MRC qui a
besoin d'amour, une MRC qui a besoin d'aide, et je prends un exemple bien
simple, là, je pourrais prendre la mienne, je pourrais en prendre une autre, je
pourrais prendre... Charlevoix parce qu'on en a parlé, et je suis certain que
la députée est d'accord avec moi, qu'elle a besoin un peu d'amour des fois,
la... sa région.
Est-ce que vous vous donnez un objectif?
Est-ce que vous dites : Aujourd'hui, là, Investissement Québec investit x
millions, je veux que ça grandisse de 20 %, de 30 %, de 40 %.
Vous nous dites : C'est l'outil qu'on va donner et on va le donner en
région. D'accord. Mais, il faut qu'il y ait un résultat au bout de la ligne.
C'est quoi votre objectif?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : On
est encore en mode évaluation du ravage qui a été fait dans les
15 dernières années dans chacune des régions du Québec où la décroissance
s'est accélérée de manière exponentielle parce qu'on a coupé toutes les
ressources et les moyens. Il n'y a plus de moyens que les gens se rassemblent.
Dans certaines régions, les mesures qui ont été mises en place ont créé des
dissensions, des divisions. On essaie de recoller les pots cassés puis on va
avoir une stratégie positive, optimale. Ça va commencer entre autres par
Investissement Québec qu'on est en train... qu'on va annoncer au cours des
prochaines semaines.
M. Fortin :
...je comprends que vous n'étiez pas prête le jour où vous êtes arrivée à
déposer votre stratégie. Cette stratégie-là n'était pas élaborée. Mais, c'est
correct.
Je vais passer à un autre sujet, la
stratégie maritime. Le député de Rimouski, il a abordé la question. Je veux
juste faire un peu de pouce sur ce que vous avez dit. Si je vous ai bien
compris, et si le député de Rimouski, vous avez bien compris aussi, il va y
avoir une nouvelle version de la stratégie maritime en 2020. C'est bien ça?
C'est les mots que vous avez prononcés tantôt, là, si je ne me trompe pas.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : On
est en révision de ce qui se passe actuellement parce que la majorité n'a pas
été atteinte. Ça a été délaissé, je pense, au cours des dernières années.
L'idée, c'est de réviser tout ça puis de se diriger vers le vrai projet
initial, qui est le Projet Saint-Laurent, entre autres via les zones
d'innovation.
Une voix
: ...
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Oui, on travaille là-dessus.
M. Fortin :
O.K. Très bien. Votre première entrevue, Mme la ministre, votre première
entrevue comme ministre du Développement économique régional, je vous cite, là,
vous avez dit ça à Radio-Canada Bas-Saint-Laurent : «Quant à la stratégie
maritime — en fait, c'est une citation de l'article de
Radio-Canada — la ministre indique que cette stratégie sera réévaluée
et que les nouvelles orientations seront dévoilées dans quelques semaines».
Entre quelques semaines en octobre et 2020, il y a beaucoup de temps, là. Qu'est-ce
qui s'est passé?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
C'était les orientations de ce qu'on allait faire avec ça...
M. Fortin :
D'accord.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
...est-ce qu'on allait la garder ou est-ce qu'on allait, tu sais, poursuivre
avec, qu'est-ce qu'on allait faire? Ce n'était pas de la nouvelle stratégie
proprement dite...
M. Fortin :
...juste à savoir si on allait poursuivre ou non.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Oui. Puis, il y avait des questionnements par rapport à ça, là. Pour être plus
spécifique, vu que ça a été envoyé aux Transports, on se questionnait puis on a
rassuré les acteurs à ce niveau-là. Est-ce que les questions de recherche que
soulevait mon collègue de Rimouski pourraient rester dans ce secteur-là, dans
le giron de la stratégie maritime? Donc, on a rassuré les acteurs en ce sens.
M. Fortin :
...n'aimez pas dans la stratégie maritime actuelle?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : Il
n'y a pas de résultat.
M. Fortin :
Il n'y a pas de résultats?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Pouvez-vous m'en nommer quelques-uns?
M. Fortin :
Bien, je pense que le député de Rimouski serait peut-être en désaccord avec
vous. Il l'a dit assez clairement, et à ce que je sache, le député de Rimouski
était un député de l'opposition dans le dernier mandat. Mais, je... on pourra
en parler en long et en large, des résultats, on pourra faire l'inventaire dans
chacune des régions, mais si vous me dites : C'est un manque de résultats.
J'aimerais savoir : Qu'est-ce que vous... dans la stratégie, qu'est-ce que
vous aimeriez changer?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : En
fait, moi, ce n'est pas un dossier sur lequel j'ai investi du temps. Ça ne fait
pas partie de mes mandats, mais si vous voulez avoir une réponse...
M. Fortin :
Mais, vous êtes députée du Bas-Saint-Laurent en partant.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Oui, mais ça ne fait pas partie de ma mission au niveau du développement
économique régional dans mon ministère. Mais, si vous voulez une réponse, ça va
me faire plaisir de vous en donner. Je pourrai interpeller ma collègue qui est
responsable de ce dossier, puis on pourra vous la faire parvenir avec grand
plaisir.
M. Fortin :
Très bien. Bien, ça revient un peu au point du député de Rimouski. On a mis la
stratégie maritime, on l'a déplacée tandis que c'était un outil de développement
économique en région. Mais bon.
Il me reste combien de temps, Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
5 min 3 s.
M. Fortin :
Cinq minutes? Cinq minutes. Très bien. Un enjeu duquel j'aimerais vous parler
parce que vous êtes la ministre en charge des régions essentiellement. Moi, je
suis le porte-parole de l'opposition pour les régions.
Un des enjeux que votre gouvernement
amène, met sur la table, qui va avoir un impact important pour certaines
régions, c'est une réforme électorale. La ministre de la Justice nous dit
qu'elle consulte en ce moment. Et puisque vous êtes responsable, disons, je
prends une des régions pour lesquelles vous êtes responsable, la Gaspésie, là,
la ministre nous dit qu'elle consulte. En Gaspésie, il va y avoir un impact
majeur d'une réforme électorale. En ce moment, il y a trois circonscriptions,
si je ne me trompe pas, en Gaspésie, la circonscription de Gaspé, celle de
Bonaventure, celle des Îles-de-la-Madeleine. Nécessairement, si on suit un
certain modèle que plusieurs prédisent pourrait être votre approche, il y en
aurait une et il y aurait ensuite...
M. Fortin :
...un impact majeur d'une réforme électorale. En ce moment, il y a trois circonscriptions,
si je ne me trompe pas, en Gaspésie, la circonscription de Gaspé, celle de
Bonaventure, celles des Îles-de-la-Madeleine. Nécessairement, si on suit un
certain modèle que plusieurs prédisent pourrait être votre approche, il y en
aurait une, et il y aurait ensuite des députés de liste. Il y aurait un député
de circonscription, ensuite des députés de liste. Donc, il y aurait un impact.
Qui avez-vous consulté, en tant que gouvernement, en Gaspésie, sur la réforme
électorale?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : Je
vais laisser ma collègue qui est responsable de ce dossier-là, de la réforme
électorale, elle va pouvoir exprimer, là où on en est dans ce dossier-là. C'est
un dossier qui suit son cours, et comptez sur moi pour faire en sorte que les
régions ne soient pas oubliées, ça, pour moi, c'est prioritaire et c'est très
préoccupant.
M. Fortin :
On lui posera la question,
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Tout à fait.
M. Fortin :
...mais vous êtes responsable de la Gaspésie, du Bas-Saint-Laurent,
Chaudière-Appalaches, si je ne me trompe pas?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Très bon.
M. Fortin :
Êtes-vous capable, aujourd'hui, de me nommer une seule personne qui a été
consultée, dans ces trois régions là, sur la réforme électorale? Avez-vous fait
une suggestion à la ministre de la Justice à savoir qui elle devrait consulter
dans ces trois régions-là?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Elle n'est pas rendue là dans son processus, elle est très préoccupée par la
question des régions, ne vous inquiétez pas, elle se fera un plaisir de
consulter l'ensemble des acteurs en temps et lieu, puis si vous voulez, on
pourra lui demander sans problème.
M. Fortin :
Je veux juste bien comprendre la phrase que vous venez de prononcer. La
consultation n'a pas commencé, la ministre n'a pas consulté les acteurs en
région sur la réforme électorale.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : Ce
n'est pas ça que j'ai dit, j'ai dit qu'elle n'a pas commencé le processus de
consultation dans ce dossier-là...
M. Fortin :
Donc, elle n'a pas commencé la...
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
...puis le processus suit son cours, mais si vous voulez plus de détails, je
pourrai vous en informer, là.
M. Fortin :
Très bien, très bien. Oui, avec plaisir, je vais vouloir une réponse de votre
part là-dessus. Mais je suis un peu préoccupé du fait que vous ne lui ayez
recommandé personne jusqu'à maintenant pour consulter, mais ça va, je
comprends.
Bon, il ne me reste plus grand temps, Mme
la Présidente, 2 minutes?
17939 La Présidente (Mme IsaBelle) :
2 minutes.
M. Fortin :
2 minutes. Il y a des gens qui ont dit et, à tort, selon moi, que c'était
beaucoup de représenter... d'être la ministre responsable de trois régions.
Moi, je suis convaincu que vous êtes capable de le faire, mais ça veut dire
s'occuper des MRC et s'occuper de leurs priorités, de leur priorité de
développement économique, ça, c'est votre tâche, alors il y a un peu des... je
veux un peu mélanger vos deux tâches, là, ici, là. Si vous êtes en charge du
développement économique, au Québec, régionalement, partout, vous êtes en
charge du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie, c'est quoi votre grande priorité
au niveau du développement économique s'il y a un projet, là, un projet
concret, disons dans la MRC de la Matapédia sur laquelle vous voulez
travailler, puis vous voulez qu'il avance, c'est quoi? À Amqui, disons à Amqui,
là, c'est quoi votre grande priorité au niveau du développement économique?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Branchement Internet.
M. Fortin :
Il y a un projet spécifique à Amqui sur lequel vous voulez travailler.
Internet, là, c'est partout au Québec, c'est chez nous, c'est chez vous, c'est
chez la députée de Charlevoix, c'est chez le député de Maskinongé, est-ce qu'il
y a un projet spécifique à Amqui sur lequel vous dites : Ça, il faut que
ça avance, ça, c'est un bon projet pour la région qui n'est pas un projet
panquébécois.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : En
fait... puis c'est ce qui nous démarque politiquement, c'est que, moi, je
n'impose pas ma vision des choses, je n'impose pas non plus une vision du
développement, mais je travaille en collaboration avec les communautés pour
défaire leur développement. Malheureusement, je n'ai pas rencontré le maire
d'Amqui à ce jour. Voilà.
M. Fortin :
...de la MRC, non?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Bien, oui, ça, je les ai rencontrés, mais on est encore au stade d'échanger sur
les grands projets du Bas-Saint-Laurent, des préoccupations...
M. Fortin :
O.K. Quand vous l'avez rencontré, il ne vous a pas dit : Vous êtes la
ministre du Développement économique régionale, voici le projet sur lequel je
veux que vous travailliez?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Non, on n'a pas encore parlé de cela, mais on parle, par contre... puis, tu
sais, il nous interpelle sur ce qu'on peut faire pour les aider comme Internet,
comme s'assurer qu'on travaille à la revitalisation des communautés avec eux,
hein, ça, c'est important, puis du fait qu'on travaille au niveau du
développement économique, on travaille avec les outils qu'on a au ministère...
M. Fortin :
O.K., ça va.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
...puis, ça, par contre, on le fait déjà avec eux puis on les accompagne à ce
niveau-là.
M. Fortin :
Ça va, je comprends votre réponse. Je me serais attendu à ce que vous ayez eu
cette conversation-là, vous allez l'avoir, vous m'indiquez que vous allez
l'avoir...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Je vous remercie.
M. Fortin :
...j'aurai hâte d'entendre c'est quoi le résultat.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Votre temps est écoulé, merci. Écoutez, comme il restait quelques secondes au
député de Rimouski, je vais lui accorder quelques secondes parce qu'il a oublié
de déposer un document. Alors, je vous demande de bien expliquer ce que vous
voulez déposer.
M. LeBel : Très rapidement.
Dans la stratégie de gestion des dépenses, c'est très clair à la
page 13 : «Un plan pour le transfert de 5 000 employés de
l'État en région sur un horizon de 10 ans.» C'est là que j'ai pris ça,
puis ça doit être vrai, c'est écrit là-dedans, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci, M. le député de Rimouski. Alors, nous y allons avec le quatrième bloc du
gouvernement et avec le député de Maskinongé, vous avez quatre minutes.
• (21 h 10) •
M. Allaire : Merci, Mme la
Présidente. C'est tout un défi pour un amoureux de l'entrepreneuriat de prendre
mon 10 minutes que j'avais prévu puis de mettre ça en quatre. Donc,
salutations à tout le monde.
Tout le monde va s'entendre, je pense,
pour dire que l'entrepreneuriat au Québec, ça peut être compliqué...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…gouvernement et avec le député de Maskinongé, vous avez quatre minutes.
M. Allaire : Merci, Mme la
Présidente. C'est tout un défi pour un amoureux de l'entrepreneuriat de prendre
mon 10 minutes que j'avais prévu puis mettre ça en quatre. Donc,
salutations à tout le monde.
Tout le monde va s'entendre, je pense,
pour dire que l'entrepreneuriat au Québec, ça peut être compliqué. Je ne ferai
pas semblant que c'est simple. Moi, je trouve que c'est compliqué. J'ai été
directeur général de CLD et je pense que j'ai vu bon nombre d'entrepreneurs et
je vous donne un exemple. Quelqu'un qui se démarre une entreprise en
agroalimentaire va voir son institution financière, veut du financement, son
institution financière dit : Bon, il te manque peut-être un peu d'équité.
Va faire tes devoirs. Ça prend des prévisions financières, va à la SADC, CLD ou
maintenant c'est peut-être le département de développement économique dans les
MRC ou les sociétés de développement économique. Là, fait des prévisions
financières avec l'entrepreneur, là, l'entrepreneur réussit à avoir peut-être
un petit 50 000 $ de financement avec le fonds local
d'investissement.
Mais là, oh, il y a un potentiel de
développement de marché au Japon, oh, donc il y a de l'exportation, donc
peut-être faire un plan d'affaires avec CQI. Après ça, oup, un plan d'affaires
avec CQI, il dit : Bien, peut-être du financement qu'on peut aller
chercher au MEI, donc au Fonds de diversification ou peut-être avec le
programme PEX. Mais là, dit, ça veut dire aussi qu'il y a quelqu'un qui va
analyser le dossier, donc c'est Investissement Québec qui analyse les dossiers
pour le Fonds de diversification pour le MEI.
Donc, bien, tant qu'Investissement Québec
est dans le dossier, on va lui demander de déposer une offre. Ça fait que là,
Investissement Québec dépose une offre. Mais là, oup, l'offre, on se rend
compte que, dans le fond, c'est comme un deuxième banquier dans le dossier, ça
fait que ça ne simplifie pas encore une fois toutes les démarches de
l'entrepreneur. Là, le MAPAQ aussi, parce que c'est un dossier agroalimentaire,
peut embarquer là-dedans. Bref, c'est compliqué pour un entrepreneur.
On veut que ça soit simple.
Et là, les pôles d'innovation qui ont été
annoncés en février 2018 par les libéraux, dans le fond, une promesse que je
qualifierais de préélectorale parce que c'était à mon avis mal ficelé rajoute
une couche en plus dans ce contexte-là. Ça fait que je salue la ministre
d'avoir pris une pause. Je salue cette sagesse-là de finir la tournée régionale
pour se positionner puis prendre des bonnes décisions.
Mais je pense qu'ils ont peut-être sa place,
les pôles d'innovation. Je pense que dans le cheminement d'un entrepreneur, si
on le met en amont, tout l'accompagnement pour aller chercher un levier de
financement finalement parce qu'on a bien accompagné l'entrepreneur au niveau
de l'innovation, qu'on est allé chercher les bons experts pour s'assurer que le
plan d'affaires, il est complet. Je pense que ça prend ça.
Mon Dieu, ça va vite quand même. Et je
vous dirais que tant qu'à simplifier parce que c'est ça le défi, c'est de
simplifier toute la démarche pour l'entrepreneur. Pourquoi pas… Moi, je me
lance, là, je changerais même le nom. Je pense que je suis vraiment de l'idée
que ça prend un guichet unique. Investissement Innovation Québec, je pense,
serait un nom parfait pour redéfinir le rôle des pôles d'innovation. Puis je
pense que les amener à un autre niveau pour que ce soit simple dans la tête
d'un entrepreneur.
Donc, Mme la ministre, déjà rendu à trois
minutes. Je vais déjà vous poser ma question, ça va quand même assez vite. On
veut un modèle simple et efficace. Vous, votre vision, Mme la ministre, des
pôles d'innovation, c'est quoi pour les prochains mois, les prochaines années?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il vous reste 50 secondes.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Oui, il faut simplifier. Oui, au guichet unique. Oui, via Investissement
Québec. Un volet clair d'accompagnement, un volet clair de financement. Les
pôles régionaux d'innovation ont leur place dans une optique de croissance des
entreprises. On est en train de travailler là-dessus. On a rassuré l'ensemble
des régions rencontrées que les sommes iraient en région. Moi, je n'accepterai
pas et je ne tolérerai pas que les sommes n'aient pas en région, ça, c'est
clair avec tout le monde ici. Les sommes sont là pour rester en région. Le
cadre reste à définir une fois que la tournée sera complétée. Mais pour nous il
y a un intérêt indéniable à faire de l'innovation avec les entreprises.
17939 La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci Madame...
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : ...il
me reste cinq secondes?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il vous en reste six. Merci, Mme la ministre, merci au député de Maskinongé.
Nous allons avec le troisième bloc de l'opposition officielle et le dernier
bloc de la soirée. Nous y allons avec le député de Nelligan.
M. Fortin :
Non, on a renversé les rôles.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ah! vous avez inversé, alors nous y allons avec le député de Pontiac en premier
pour 19 minutes.
M. Fortin :
Très bien. Merci, Mme la Présidente. Tantôt j'ai parlé d'une MRC spécifique,
là, et j'avais bien entendu les mots de... je reprends un peu où j'ai laissé
l'argument il y a quatre minutes mais j'avais bien entendu la ministre parce
qu'elle en a parlé souvent de moduler, de comprendre la réalité de chaque MRC,
c'est un peu son rôle au gouvernement, c'est ce que le ministre de l'Économie a
expliqué hier en commission parlementaire quand il nous a dit : Son job,
le job de la ministre déléguée, c'est un peu d'inventorier ce qui se passe et
nous permettre de moduler comme ça dans chaque région, et c'est pour ça que je
suis un peu déçu que vous n'ayez pas une priorité spécifique à... la première
MRC qui m'est venue en tête, là. Mais vous avez raison quand vous dites
Internet haute vitesse, c'est un enjeu partout. C'est enjeu chez vous à
Saint-Marcel, c'est un enjeu chez nous à Campbell's Bay, c'est un enjeu à
Saint-Étienne-des-Grès, c'est un enjeu partout...
M. Fortin :
...pour ça que je suis un peu déçu que vous n'ayez pas une priorité spécifique
à la première MRC qui m'est venue en tête, là. Mais vous avez raison quand vous
dites : Internet haute vitesse, c'est un enjeu partout. C'est un enjeu
chez vous, à Saint-Marcel, c'est un enjeu chez nous, à Campbell's Bay, c'est un
enjeu à Saint-Étienne-des-Grès, c'est un enjeu partout. En campagne électorale,
Mme la ministre, votre formation politique, vous-même, là, votre engagement,
c'était : Internet haute vitesse partout en quatre ans. Aujourd'hui, vous
parlez de sept ans. Qu'est-ce qui s'est passé en six mois pour reculer de trois
ans?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : Je
vais répéter ce que j'ai dit à mon collègue de Rimouski tout à l'heure :
On... les projets, on... ils sont prêts, le financement est là, ça, ce n'est
pas un enjeu, sauf qu'on s'aperçoit que les compagnies, parce que vous avez
tardé dans le Québec branché un à faire sortir les projets, là, les compagnies
se retrouvent à faire 40 projets ensemble. Ils ne fournissent pas à brancher
puis à dérouler la fibre, donc c'est là que ça bloque. Donc, on va suivre, on
ne peut pas aller plus vite que les compagnies qui font les projets.
M. Fortin :
...vous le saviez qui avait Internet et qui n'avait pas Internet, là.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Malheureusement, on n'avait pas vu tout ce détail-là puis on ne savait pas que
ça bloquerait à un moment donné quelque part. Donc, on reconnaît... on
reconnaît peut-être cet aspect-là sans souci, mais l'idée, c'est qu'on finisse
par brancher tout le monde, puis, dès qu'on peut, on va pouvoir le faire. Puis
on travaille très fort actuellement, les équipes travaillent très fort. Il y a
une équipe complète qui travaille sur le branchement puis qui travaille fort à
rattraper le temps perdu des dernières années en matière de signature
d'ententes pour que les projets sortent.
M. Fortin :
O.K. Mais vous nous dites : Sept ans, ça va être fini. Sept ans, là, tous
les Québécois, partout, là, tout le monde va être branché.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : Je
le répète : On a le pied sur le gaz, puis on pèse sur l'accélérateur, puis
on veut que ça se fasse plus vite.
M. Fortin :
Oui, oui. Je comprends, mais vous...
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Mais on...
M. Fortin :
Je comprends, mais vous aviez dit... En octobre, c'était quatre ans, en
janvier, c'était rendu sept ans. Je veux juste m'assurer qu'en avril ce n'est
pas rendu neuf ans. C'est un oui ou c'est un non?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : Ce
que je dis, c'est qu'on accélère, on va vite, mais aussi il faut rattraper des
annonces qui avaient été faites dans le... bien, par le dernier gouvernement...
M. Fortin :
O.K. Mais...
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
...mais qui n'ont pas été livrées. Ça fait que là on accuse un retard de par ce
qui a été fait dans le gouvernement précédent.
M. Fortin :
Mais votre échéancier, c'est sept ans, oui ou non?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
C'est ce qu'on dit, oui, dans le budget.
M. Fortin :
O.K. Bien, c'est sept ans. D'accord.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : À
cause du retard...
M. Fortin :
Oui, oui, sept ans. On est passés de quatre ans à sept ans. Ça va, on s'entend,
Mme la ministre. En campagne électorale, vous aviez parlé d'une certaine
vitesse de téléchargement, 100 mégabits, si je ne me trompe pas. Maintenant,
vous parlez de 50. Pourquoi?
(Consultation)
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : En
fait, c'est les normes du CRTC.
M. Fortin :
Oui, oui, mais je comprends, je comprends que c'est ça, les normes minimales.
En campagne, ça me semblait plus ambitieux que les normes minimales. Vous avez
fait un choix. Vous avez fait un choix, en campagne électorale, et j'apprécie
le... j'apprécie la perspective du sous-ministre, mais c'est les choix que vous
avez faits en campagne électorale. Vous avez dit : 100. Maintenant, c'est
50. Je comprends. On a fait... on a fait le débat sur la question de quatre ans
à sept ans. Mais pourquoi ralentir la vitesse de moitié?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : En
fait, c'est 50 à cause des règles du CRTC, mais notre objectif, c'est d'être
évolutive à 100.
M. Fortin :
D'être...
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : Que
ça soit évolutif vers 100.
M. Fortin :
Évolutif à 100.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Oui.
M. Fortin :
O.K. Hier, en commission parlementaire, le ministre de l'Économie est resté
quand même à un certain haut niveau, là, quand... par rapport à Internet haute
vitesse, mais il nous a dit : Je veux me baser sur l'approche de
l'Île-du-Prince-Édouard où il y a un ensemble de types d'Internet qui est
disponible, c'est-à-dire... Il a dit : La fibre, il a dit : Le
satellite, et il a dit, en anglais : Le «fixed wireless». Est-ce que le
satellite va nous permettre d'atteindre de façon évolutive la vitesse de 100
mégabits?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : En
fait, en ce moment, on évalue toutes les approches, puis je pense que ça fait
partie de l'analyse. On est au stade de l'analyse, donc... C'est ça, c'est ce
que j'ai à vous dire là-dessus.
M. Fortin :
Mais c'était quand même clair hier dans l'argument du ministre de l'Économie
qu'il y aurait ces trois approches-là. Vous êtes en train de dire qu'on n'est
pas certains? Que ça va être un seul modèle? Que ça va être juste la fibre? Je
veux juste bien comprendre.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : En
fait, on analyse les différentes avenues potentielles, puis ces avenues-là sont
de différents ordres. Même qu'il y a en a qui s'ajoutent comme le modèle...
Comme mon collègue de l'Économie a proposé hier, c'est un modèle qui s'est
ajouté. Donc, c'est important d'avoir sur la table l'ensemble des options, les
évaluer pour pouvoir brancher jusqu'à la dernière maison d'ici sept ans.
• (21 h 20) •
M. Fortin :
...il y en a, du monde, dans mon comté, là, qui ont un satellite. Je ne peux
pas vous dire qu'ils sont très heureux du service qu'ils ont, toujours. Je ne
peux pas vous dire qu'ils sont particulièrement satisfaits de la vitesse de
téléchargement en ce moment. Et, quand vous faites... quand vous avez fait
un... pris un engagement pour Internet haute vitesse, je suis pas mal sûr
qu'ils s'attendaient à autre chose que ça. Est-ce que vous êtes en train de
dire aujourd'hui qu'il peut y avoir... qu'il va y avoir autre chose que...
M. Fortin :
…particulièrement satisfaits de la vitesse de téléchargement en ce moment. Et,
quand vous faites… quand vous avez fait un… pris un engagement pour Internet
haute vitesse, je suis pas mal sûr qu'ils s'attendaient à autre chose que ça.
Est-ce que vous êtes en train de dire
aujourd'hui qu'il peut y avoir… qu'il va y avoir autre chose que de la fibre
optique, autre chose que ce à quoi les citoyens s'attendaient?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Comme vous m'avez posé la question précédente, là, c'est la… c'est en termes de
vitesse, ça fait que peu importe la technologie, l'important, c'est qu'on aille
à une vitesse acceptable pour l'ensemble des citoyens. Donc, dans cette
perspective, on évalue toutes les possibilités, puis après ça, bien, ça va
aller en fonction des appels d'offres.
M. Fortin :
O.K. En campagne électorale, vous nous aviez dit quatre ans. Aujourd'hui, vous
nous dites sept ans. En campagne électorale, vous nous nous aviez dit une
vitesse qui était deux fois plus rapide que ce que vous vous engagez à faire
aujourd'hui. Ça va. Je veux…
Le ministre est, comme je vous le disais,
resté à un certain haut niveau. Il nous a parlé de l'entente avec le fédéral,
il nous a parlé du financement. Je veux que vous nous expliquiez pour une MRC…
parce que ce que j'ai compris hier en écoutant le ministre de l'Économie, c'est
qu'il y avait une personne à la FQM en charge de faire la cartographie, de
parler avec les MRC, d'identifier des besoins qui va vous rapporter ça, et, en
temps opportun, là, vous allez pouvoir voir les différents endroits qui ont
besoin d'être branchés à Internet haute vitesse.
Une fois que la cartographie est faite,
là, la MRC… la… je ne sais pas, des Pays-d'en-Haut… la MRC des Pays-d'en-Haut
se rencontre... O.K., on a besoin de ce coin-là, puis de ce coin-là, puis de ce
coin-là. Qu'est-ce… Comment vous voulez qu'ils procèdent? Qu'est-ce que vous
voulez qu'ils vous déposent comme projet? Qu'est-ce que vous voulez qu'ils
fassent au niveau de la MRC? Une fois que… vous le savez, là, vous l'avez, la
cartographie, la FQM a la cartographie, les MRC ont la cartographie.
D'ailleurs, c'est un peu beaucoup de demander aux MRC de faire ça, de savoir
quels citoyens brancher où, là. Mais comment vous voulez procéder dans le
temps pour que ces gens-là soient branchés? Je vous demande la mécanique
interne au gouvernement.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
À entendre vos questions, je comprends pourquoi qu'on est en retard comme ça
avec Québec branché un. Excusez…
En fait, on est en train de le faire, on
le travaille, comme vous l'avez mentionné, puis vous le savez, avec la FQM.
Puis, pour nous, contrairement à votre approche, on tient à travailler avec les
MRC, ils sont les experts de leur milieu. Ils connaissent les foyers où il n'y
a pas Internet, où il n'y a pas accès, puis après ça on va pouvoir déterminer,
à la lumière du travail qu'on aurait fait avec la FQM, la meilleure approche.
Puis on veut être efficaces, on veut le faire rapidement, puis de là l'intérêt
de travailler avec l'organisme qui connaît les municipalités puisqu'elle a des
membres qui sont des municipalités, qui est la FQM, puis c'est dans ces
municipalités-là, les municipalités rurales, actuellement, qu'on a des
problèmes de branchement. Je prends le Témiscouata, entre autres. Eux, ils déjà
tout collecté leur information. Ils sont prêts à nous le remettre puis ils sont
prêts à aller de l'avant pour un branchement dans le Témiscouata. Donc,
parfait. De là l'intérêt de travailler avec eux. Puis on a à convaincre aussi
le CRTC, évidemment…
M. Fortin :
…demande, c'est : Une fois que le Témiscouata sait exactement ce sont il a
besoin, pu'est-ce que vous voulez qu'ils vous déposent? Qu'est-ce que vous
voulez qu'ils vous disent?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
On va fonctionner…
M. Fortin :
Voici ce dont… vous voulez qu'ils viennent vous voir, là, cette année…
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Bien, voulez-vous ma réponse…
M. Fortin :
Bien, allez-y. Allez-y.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
…c'est par appels à projets.
M.
Martel
:
Mme la Présidente, il me semble que la ministre est en train de répondre
exactement la question qui était posée.
Une voix
: Bien, s'il
vous plaît, quel article de règlement?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : …M. le député, là. On pourrait quand même
laisser la… et c'est ce que j'allais vous demander, M. le député de Pontiac,
laissez la ministre répondre quand même. Laissez-lui le temps de répondre.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Ça fait que c'est ça. Actuellement, on travaille avec le CRTC, comme je le
mentionnais. On travaille avec la FQM aussi pour avoir un portrait réaliste
puisque ce qu'on s'aperçoit, c'est que les cartes du CRTC ne sont… ne couvrent
pas les bouts de rang. Donc l'idée, c'est qu'on assure que les
240 000 foyers soient branchés. Donc, on va faire un appel de projets
au cours des prochains mois pour commencer déjà à financer des projets
rapidement.
M. Fortin :
O.K. Je ne presserai pas la ministre sur le moment précis, ça va. Vous avez
parlé d'un enjeu tantôt. Vous avez parlé de l'importance des soins de santé en
région, dans votre vision du développement économique, des services qu'on nous
donne, comment on fait pour attirer des citoyens en région, comment on fait
pour garder des citoyens en région. Il y a des gens, moi, dans ma
circonscription, là, qui veulent s'installer sur le bord d'un lac, finir…
prendre leurs dernières années après leur retraite, finir leurs jours dans une
MRC plus rurale, peut-être revenir chez eux, ils veulent s'assurer qu'il y a
des bons soins de santé dans la région.
Dans votre comté, dans mon comté, dans
d'autres comtés, il y a des bris de service en chirurgie très importants en ce
moment. Est-ce que, dans l'entente que la ministre de la Santé… est-ce que,
dans l'entente à laquelle réfère la ministre de la Santé… parce qu'elle nous
dit continuellement, là, que c'est une entente entre l'Association des
chirurgiens et la FMSQ…
M. Fortin : ...bris de service
en chirurgie très importants en ce moment. Est-ce que, dans l'entente que la
ministre de la Santé... est-ce que, dans l'entente à laquelle réfère la
ministre de la Santé, parce qu'elle nous dit continuellement, là, que c'est une
entente entre l'association des chirurgiens et la FMSQ, c'est comme si le
gouvernement n'était pas impliqué là-dedans, mais... ce n'est pas grave. Dans
cette entente-là, est-ce que vous, comme ministre du Développement économique
régional, vous allez vous assurer que La Pocatière est incluse dans cette
entente-là, que Pontiac est inclus dans cette entente-là, que Maniwaki est
inclus dans cette entente-là, que Sainte-Anne-de-Monts, que tous les endroits
où il y a des bris de service en ce moment, là, sont inclus?
Parce que la ministre n'est pas claire.
Elle dit : Certains de ces endroits-là seront inclus. Mais elle ne dit
pas : Tous ces endroits-là seront inclus. Est-ce que vous lui avez demandé
que tous ces endroits-là reçoivent une garantie de service au niveau de la
chirurgie?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : Ma collègue
à la Santé fait un travail hors normes, parce qu'à ce niveau-là, hein, on a
pris Maisonneuve-Rosemont, là, puis on a fait fois 17, au Québec, là, avec
votre... avec notre prédécesseur.
Donc là, on est en train de ramasser les
pots cassés puis on est en train de revoir complètement l'allure du système
pour éviter cette découverture de service qu'on connaît partout, parce qu'il y
avait une rigidité, on ne respectait pas les spécificités des régions en santé,
on ne respectait pas la spécificité de chacun des systèmes puis l'approche que
s'était clairement défini chaque région, malheureusement, ce qui a entraîné
puis ce qui a occasionné des bris de service, ce qui a occasionné, par exemple,
le groupe Mes soins restent ici à faire une marche contre votre gouvernement
mobilisant 5 000 personnes il y a deux ans à La Pocatière.
Puis, toujours aujourd'hui, on travaille
très fort avec le Bas-Saint-Laurent à modifier les façons de faire pour ramener
des services de proximité de qualité et définir des services, assurer la
couverture de services 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Puis ça va
passer par une gestion de proximité.
M. Fortin : Mais est-ce que
vous leur... est-ce que vous l'avez demandé à la ministre de la Santé? Est-ce
que vous avez dit : C'est important que tous ces centres-là où il y a des
bris de service soient inclus dans l'entente?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : On
ramasse les pots cassés partout.
M. Fortin : Est-ce que vous
l'avez demandé?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : On ramasse
les pots cassés partout. Je travaille très fort en collaboration avec ma
collègue à ce niveau-là. Et nous réparons les pots cassés. Il n'y a aucun doute
là-dessus...
M. Fortin :
C'est contre tous mes instincts...
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
...mais visiblement on doit détricoter, puis c'est pas mal compliqué.
M. Fortin :
C'est contre tous mes instincts, Mme la Présidente, mais je vais faire comme le
premier ministre a fait pendant des années, je vais lui demander si elle a fait
cette démarche-là, oui ou non.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : La
réponse est oui.
M. Fortin :
Et la réponse de la ministre?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : La
réponse est oui.
M. Fortin :
Donc, tous ces centres-là vont être inclus dans l'entente entre l'association
des chirurgiens et la FMSQ?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : Je
ne parle pas de ça, moi. Je parle des services de proximité où il y a de la
découverture de services. Puis elle travaille à tous ces endroits comme
ministre de la Santé...
M. Fortin :
Non, non, non...
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
...ça, il n'y a aucun doute.
M. Fortin :
Elle travaille là-dessus.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...interruption. Je vais vous demander maintenant de passer par moi, hein? La
fluidité n'est plus là, là.
M. Fortin :
Ah, ce n'était pas si pire que ça.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, quand vous voudrez...
M. Fortin :
Mme la Présidente, ce que je veux...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Allez-y.
M. Fortin :
...savoir, et je reviens à la question, là. Oui ou non... La ministre de la
Santé travaille là-dessus? Oui. On est d'accord, elle travaille là-dessus fort
probablement. Est-ce que la ministre du Développement économique régional, la
députée de La Pocatière, là, est-ce qu'elle lui a demandé, à la ministre de la
Santé, que tous ces centres-là soient inclus dans l'entente entre l'association
des chirurgiens et la FMSQ pour qu'ils aient une couverture adéquate en tous
moments?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Mme la ministre, à vous la parole. On va y aller comme ça pour s'assurer qu'il
n'y ait pas d'interruption ou qu'il n'y ait pas de...
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Merci, Mme la Présidente. Je réponds à mon collègue que je vais faire le
message à la ministre de la Santé, et elle pourra vous répondre avec grand
plaisir.
M. Fortin :
Mais, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Monsieur... oui.
M. Fortin :
...je lui demande si elle l'a fait. Je veux juste savoir si elle l'a déjà fait
ou non.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Madame la...
Une voix
: ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui?
M. Lévesque (Chauveau) : Mme
la Présidente, question de règlement, article 211. Ce n'est pas pertinent. On
est à l'étude des crédits sur le développement économique et non sur la santé.
On parle de développement économique, ce soir, régional. On ne parle pas de
santé. Si le député de Pontiac, et il le fait très bien en période de
questions, souhaite questionner la ministre de la Santé, qu'il le fasse. La
ministre lui a répondu. Mais c'est non pertinent à l'étude de ce soir.
M. Fortin :
...hier, où un député du gouvernement tantôt a parlé de l'importance de la
santé au niveau du développement économique. Je ne fais que suivre leur... la
porte qu'ils ont ouverte. Je ne fais que m'insérer dans cette ouverture.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Écoutez, dans une étude des crédits, là, après avoir consulté Anik, ou enfin
mon adjointe, elle précise très bien qu'une étude des crédits, ça peut
s'interpréter large, et les sujets peuvent être larges en autant qu'on touche
le thème, qui est le développement régional dans ce cas-ci.
Alors, je vais laisser continuer
l'échange. Je vais vous demander, je vous le répète, là on a arrêté le temps,
je vous demande de passer par moi. Ça va? C'est beau. Alors, nous en étions au
député de Pontiac qui posait une question.
• (21 h 30) •
M. Fortin :
Oui. La question est toute simple, est-ce que la ministre a déjà demandé...
21 h 30 (version non révisée)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…je vais laisser continuer l'échange. Je vais vous demander, je vous le répète,
là, on a arrêté le temps, je vous demande de passer par moi. Ça va? C'est beau.
Alors, nous en étions au député de Pontiac qui posait une question.
M. Fortin :
Oui. La question est toute simple. Est-ce que la ministre a déjà demandé à la ministre
de la Santé d'inclure tous ces centres-là, incluant La Pocatière, dans
l'entente entre la FMSQ et l'association des chirurgiens?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Mme la ministre, à vous la parole.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Première réponse. Ma collègue à la Santé travaille très fort à réparer les pots
cassés du gouvernement précédent. Deuxième réponse. Il me fera plaisir de lui
transmettre la question pour qu'elle puisse vous répondre directement.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Monsieur…
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Voilà ma réponse finale.
M. Fortin :Mme la Présidente…
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Attendez, monsieur.
M. Fortin :
…ma question porte sur l'action de la ministre du Développement économique. Est-ce
qu'elle a posé cette action-là? Oui ou non.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Mme la ministre. À vous.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
J'interpelle mes collègues à tous les jours concernant la question des régions.
C'est mon travail au gouvernement. Je le fais avec acharnement et plaisir. Et
j'ai une grande ouverture de l'ensemble de mes collègues. Merci.
M. Fortin :
Mme la Présidente, la réponse simple, si ça avait été le cas, c'était oui. Et,
puisque la réponse n'est pas pas simple, j'en déduis que c'est un non. Mme la
Présidente, il reste quelques minutes. Je vais laisser mon député… le député de
Nelligan compléter la question qu'il a précédemment amorcée.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, la parole est au député de Nelligan.
M. Derraji : Merci, Mme
la Présidente. Et j'évoque l'article 162 de notre règlement. Un document
ne peut être déposé en commission qu'avec la permission de son président. Donc,
je vous demande si vous permettez que je formule la demande à Mme la ministre
de nous déposer la facture d'annulation de l'événement de lac-à-l'épaule qui
n'a pas eu lieu ou bien qu'elle nous dépose les factures qu'elle a reçues pour
baser sa décision sur l'annulation du lac-à-l'épaule.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, je peux répondre à cette question. Vous
pouvez la poser, la question, mais elle n'est pas obligée de le déposer. Alors,
c'est l'information que je viens de recevoir.
M. Derraji : Merci, Mme
la Présidente.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, vous pouvez la poser 20 fois, là, si
vous voulez, la question, mais elle n'est pas obligée.
M. Derraji : Non. Non.
Non, je n'ai pas de temps et je veux le maximiser. Donc, juste pour revenir à…
La Présidente
(Mme IsaBelle) : …à vous la parole.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Tel que je vous l'ai stipulé à maintes reprises lors de nos premiers échanges,
on n'a pas de facture. Mais, si jamais on en reçoit une, il nous fera plaisir
de vous la partager.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci.
M. Derraji : O.K. Est-ce
que… Parce que l'exercice financier s'est terminé le 31 mars. Les
fonctionnaires savent ça très, très bien. Si c'est une reddition de comptes de
l'argent des contribuables, c'est illégal ne pas avoir une facture et
rembourser la dépense. Donc, Mme la Présidente, je demande à Mme la ministre
qu'elle s'engage en commission à nous envoyer cette facture le plus tôt qu'elle
la reçoit.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Mme la ministre.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Comme je le mentionne, on reçoit des bilans financiers, on reçoit des budgets,
mais on ne reçoit pas la boîte de chaussures avec les factures dedans, là. Tu
sais, c'est… Aussi, on fait confiance aux organismes qu'on finance.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Ma dernière
question vu le temps. Ce que je comprends des pôles, il y a, en date du
28 février, 27 projets sur votre table et jusqu'à maintenant zéro
réponse. Ce que je conclus, c'est que toutes ces régions que je fais citer ne
sont pas bonnes et ne sont pas prêtes : l'Outaouais, Nord-du-Québec,
Montérégie, Mauricie, les Îles-de-la-Madeleine, la Gaspésie, l'Estrie,
Côte-Nord, Capitale-Nationale, Abitibi, Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches
ne méritent pas un pôle d'innovation. Ce que la ministre a fait, Mme la
Présidente, c'est signer une entente avec le Bas-Saint-Laurent de l'ordre de
280 000 $. Est-ce que Mme la ministre peut nous dire pourquoi elle a
signé avec le Bas-Saint-Laurent, avec Lanaurière, avec les Laurentides, et non
pas avec l'ensemble de ces régions que je viens de citer.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Mme la ministre, à vous la parole.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Celle qu'il a été mentionnée tout à l'heure, Mme la Présidente, les pôles qui
sont signés actuellement étaient signés en novembre, avant novembre, en fait.
Puis nous, la démarche qu'on a faite… le constat qu'on a fait, c'est en
février. Donc, fin janvier, début février. Donc, c'est pour ça que, dès qu'on a
pu voir ce qui se passait avec le réseau, ça nous a permis après de mettre un
moratoire sur la démarche de signature pour prendre un pas de recul pour mieux
avancer avec les instances régionales. Je tiens à rassurer toutefois mon
collègue que les sommes dédiées aux pôles régionaux d'innovation, peu importe
la forme qu'ils prendront dans l'avenir, sont dédiées pour chacune des régions,
peu importe qu'ils soient signés ou non.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : M. le député de Nelligan, vous avez la parole.
M. Derraji : Mme la
Présidente, je vais juste répéter une question. Est-ce que la ministre peut
nous dire aujourd'hui aux gens de l'Outaouais qu'ils ne sont pas prêts à avoir
leur pôle? Oui ou non.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Mme la ministre, à vous la parole.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Les sommes dédiées pour la région de l'Outaouais iront en Outaouais. La forme
que ça prendra, ce sera déterminé par les acteurs avec des orientations
gouvernementales.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : M. le député.
M. Derraji : Mme la Présidente,
j'informe Mme la ministre, elle est au courant de ça, que l'Outaouais a déjà
engagé des frais. Et on peut lui communiquer les frais. Je pense qu'elle est au
courant. La revue de presse en parle…
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
...pour la région de l'Outaouais iront en Outaouais. La forme que ça prendra,
ce sera déterminé par les acteurs, avec des orientations gouvernementales.
M. Derraji : Mme la Présidente,
j'informe Mme la ministre, elle est au courant de ça, que l'Outaouais a déjà
engagé des frais, et on peut lui communiquer les frais, je pense qu'elle est au
courant. La revue de presse en parle. Donc, ce que je comprends, que les frais
engagés par le pôle, les gens qui travaillent sur le pôle en Mauricie, ils
seront perdus, ils ne seront pas remboursés. Il s'en va faire le pôle avec
d'autres personnes.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il vous... Mme la ministre, vous voulez répondre? Il vous reste 17 secondes.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Oui, je vais répondre avec grand plaisir. J'ai mentionné à chaque des régions
qu'elles auront l'argent. On est conscients qu'il y a des sommes d'engagées, et
tout est correct avec les régions. Elles sont rassurées. Elles sont heureuses.
Donc, on va aller de l'avant, mais les orientations seront amenées au cours des
prochains mois.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Je vous remercie. Alors, ça met fin aux échanges de l'étude du... de crédits,
pardon. Alors, compte tenu de l'heure ou du temps qui nous avait été alloué ou
qu'on a décidé, la commission ajourne ses travaux au lundi 29 avril, à 14
heures, où elle procédera à l'étude du volet Stratégie numérique. Je vous
remercie et je vous souhaite un bon congé.
(Fin de la séance à 21 h 36)