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Conférence de presse de M. Guy Chevrette, ministre des Transports, ministre délégué aux Affaires autochtones et ministre responsable de la Faune et des Parcs et de M. Jacques Brassard, ministre des Ressources naturelles et leader parlementaire du gouvernement

Annonce de leur démission comme ministres et comme membres de l'Assemblée nationale

Version finale

Le mardi 29 janvier 2002, 16 h 30

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Seize heures trente minutes)

M. Chevrette: Bonjour, mesdames et messieurs. Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation tardive.

Après réflexion et de longues analyses, j'ai personnellement décidé, à 1 heure cet après-midi, de présenter ma démission à titre de ministre du gouvernement de M. Landry. Ça a été un exercice plutôt pénible, mais je pense que dans la vie politique il y a des choses pénibles auxquelles on doit faire face et j'en suis arrivé à la conclusion qu'il était mieux pour moi de tourner la page. Et j'ai présenté à M. Landry, à 3 heures cet après-midi, une lettre de démission ainsi qu'à l'Assemblée nationale, signée par deux députés, ma démission à titre de député de la circonscription de Joliette également.

Je suppose que le premier ministre aura par ce geste plus de latitude dans la préparation de sa nouvelle garde, de sa nouvelle équipe. Ça lui permettra, j'espère et je souhaite, c'est ce que je dis dans ma lettre, de réaliser tous ses objectifs. Je quitte cependant avec beaucoup de fierté parce que j'ai fait une rapide rétrospective et je dois vous dire que mes 30 ans de militantisme et mes 25 ans de vie politique, six élections m'ont permis de réaliser des actions intéressantes, d'ailleurs, que je vous ai listées en annexe au communiqué de presse. J'ai toujours donné 150 % de moi-même et je suis fier du bilan que j'ai accompli depuis 25 ans.

J'ai travaillé sous cinq premiers ministres et je voudrais particulièrement saluer ce grand premier ministre que fut M. René Lévesque, qui a permis ma présence en politique. C'est lui qui était venu me chercher pour que je me présente à la fin de l'année 1974, début 1975, pour me permettre de me présenter le 15 novembre 1976. Et je voudrais lui dire merci en haut, là-bas, de m'avoir permis de vivre de façon aussi intensive ces 25 ans d'action assez intense que je ne regrette en rien.

Je quitte aussi avec une fierté non seulement pour les actes posés en politique, c'est-à-dire au sein d'un gouvernement, mais aussi au sein du parti. J'ai vécu des moments pathétiques, mais j'en garderai un souvenir impérissable de ce fameux automne de 1987 où j'ai dû, avec l'aide de mes collègues, Jacques et d'autres, éviter l'éclatement du Parti québécois. Et ça, j'en garderai un souvenir impérissable pour notre formation politique. Je remercie les militants à la grandeur du Québec qui m'ont permis de faire des milliers de visites et des milliers de rencontres politiques de tout genre, ces hommes et ces femmes qui bénévolement travaillent pour notre formation politique.

Vous me permettrez, bien sûr, de remercier les électeurs de Joliette pour leur confiance à six reprises et également trois référendums. Je voudrais les remercier, c'est touchant pour moi de les remercier en direct aujourd'hui avec vous. Je remercie mes militants de Joliette qui ont oeuvré comme ce n'est pas possible, remercier tout mes personnels, autant à Joliette qu'ici à Québec, ces groupes des jeunes filles et de jeunes hommes qui ont travaillé avec un dévouement épouvantable. Vous savez que j'en ai toujours eu assez large sur les épaules et jamais ce personnel-là ne s'est plaint de la lourdeur du travail. Je leur dis merci. Merci également à ma conjointe qui m'a supporté et qui m'a permis d'ailleurs de faire ce cheminement assez pénible qui a été accentué dans les derniers jours. Et, à vous, la presse, vous allez me manquer certain, mais je dirais que peut-être que je vous manquerai un petit peu aussi. Je pense que ces centaines et ces centaines de «scrums», de questionnements ont toujours permis d'être sur le qui-vive. C'est ce qui fait qu'on a une vivacité d'esprit dans bien des cas. Je vous remercie du travail que vous faites pour sensibiliser les Québécois à la vie politique. Je vais laisser la parole à mon collègue.

M. Brassard: Au cours des 25 dernières années, grâce à l'appui sans équivoque de mes concitoyens de ma circonscription de Lac-Saint-Jean, grâce à l'appui aussi des centaines et des centaines de militants du Parti québécois de cette circonscription, à l'occasion, comme le disait Guy, de neuf scrutins, trois référendaires et six électoraux – et je les salue ces concitoyens qui m'ont été fidèles au fil des années et ces militants – donc, au cours des 25 dernières années, j'ai assumé toutes sortes de fonctions à la fois parlementaires et ministérielles. Je considère les avoir assumées avec honnêteté, loyauté et, surtout, je dirais une volonté sans faille de servir les intérêts du peuple québécois. Je l'ai toujours fait avec la conscience très claire d'être utile.

C'est cette notion d'utilité, d'ailleurs, que j'ai mise en relief la semaine dernière dans une déclaration que j'ai faite. Pour la suite des choses, je voulais savoir essentiellement – c'est ce que j'ai dit – du premier ministre, qui a la prérogative de constituer le Conseil des ministres – c'est son mandat, c'est sa responsabilité – s'il avait besoin de mes services et si je pouvais lui être pleinement utile dans l'effort à déployer pour obtenir de nouveau la confiance des Québécois. Pour moi, c'est un concept majeur que celui de l'utilité. Je n'ai pas la prétention d'être indispensable, je n'ai pas la prétention d'être irremplaçable, mais, au cours de ces 25 ans, je pense avoir été utile. Donc, il était important pour moi que je sache de la part du premier ministre si, encore une fois, il avait besoin de mes services et si je pouvais jouer un rôle utile auprès de lui.

Or, ce qu'il m'a offert hier – hier soir ou en fin d'après-midi – ne me permet pas de conclure que je serai pleinement utile au parti, au gouvernement et à l'aile parlementaire. Dans les circonstances, je me voyais très mal, compte tenu de ma personnalité, faire semblant d'être utile, faire semblant de jouer un rôle utile, je me voyais très mal. Même si j'ai certains talents de comédien, je n'avais pas envie de les utiliser à cette fin.

C'est pourquoi, après mûre réflexion avec ma femme, évidemment, ma famille, mon personnel, comme Guy, j'ai décidé d'aviser le premier ministre cet après-midi – je lui ai expédié également une lettre que vous avez en annexe de mon communiqué – que je refusais son offre, l'offre qu'il m'avait faite hier, et que je mettais aujourd'hui même fin à ma carrière politique. Ça a été, comme Guy aussi, 25 ans remplis de péripéties multiples et nombreuses, des moments difficiles, mais des moments heureux aussi, et, comme je l'ai dit au tout début, j'ai parcouru ces 25 ans grâce à l'appui de mes concitoyens. C'est le peuple qui décide.

On semblait, dans certains milieux, de façon anonyme, considérer notre longévité comme un handicap. Je vous rappelle simplement que, cette longévité, je la dois à mes concitoyens. Si j'ai fait 25 ans en politique, ce n'est pas par choix personnel, c'est parce que mes concitoyens m'ont renouvelé leur confiance d'élection en élection, et la dernière à hauteur de 72 % des suffrages. Ce qui donne lieu à une majorité qu'on peut qualifier d'éclatante.

Je voudrais aussi enfin remercier le personnel, mes personnels de mon ministère des Ressources naturelles et aussi le personnel de leader. Ils sont tous ici. Je les remercie évidemment de leur appui, de leur compétence, de leur expérience, de leur loyauté et puis je leur dis que, évidemment, je suis un peu désolé aussi, comme ça, subitement, de les mettre ainsi dans l'embarras.

M. Chevrette: Est-ce que quelqu'un va diriger la période de questions?

M. Morin (Gilles): Oui, s'il vous plaît. Quelqu'un de l'exécutif de la tribune. Bon. Je peux y aller avec, peut-être, une première question. On vous a vu la semaine dernière. On a eu vos commentaires au sujet, justement, du sentiment que vous aviez d'être un peu tassés en raison de votre âge, l'un et l'autre. Est-ce que vous avez toujours cette amertume d'avoir été mis de côté un peu à cause de ça?

M. Chevrette: Moi, c'est sur le processus. Personnellement, quand je suis intervenu la semaine dernière, c'est que j'accepte mal, en politique... Mais, dans n'importe quel mouvement d'ailleurs, j'accepte mal qu'on procède par des stratégies de «spinning» bien orchestrées dans un organe bien identifié, un organe d'information, un organe d'information bien identifié. Ça m'a fatigué effectivement, et je l'ai dit. Comme je suis moi-même, j'ai dit que je n'avais pas besoin de long «spinning» puis dans les journaux. Je pense que ça se fait d'homme à homme, face à face. C'est sur le processus, moi. Parce que j'ai déclaré, la semaine dernière, vous vous rappellerez – puis relevez vos galées ou bien vos enregistrements – j'ai dit que je reconnaissais au premier ministre le droit le plus strict; en démocratie, même je le marque dans ma lettre, je respecte ça, moi, que ce soit le premier ministre. Mais, d'autres...

M. Morin (Gilles): Est-ce que ça vous rend amer?

M. Chevrette: Non, ça ne me rend pas amer du tout. J'ai rencontré M. Landry ce matin. On a discuté, puis je lui ai demandé quelques heures de réflexion additionnelles, parce que je rentre de Tokyo, vous le savez, avec 14 heures de décalage, et puis je voulais en rediscuter avec ma conjointe et avec quelques amis, mon fils également. Et puis c'est vers le début de l'après-midi que j'ai pris formellement ma décision.

M. Morin (Gilles): Et vous, M. Brassard?

M. Brassard: Ce n'est pas vraiment de l'amertume. C'est plutôt un peu de tristesse. Évidemment, quand on a fait 25 ans de vie politique aussi bien remplie, c'est évident que c'est avec un peu de tristesse qu'on quitte ou qu'on met fin à cette carrière. Mais je suis un peu déçu, moi aussi, de la façon dont les choses se sont déroulées, via toutes sortes d'informations circulant de façon anonyme. On décrétait en certains milieux que, entre autres, j'avais décidé de ne pas me représenter à la prochaine élection, ce qui était faux. Ma réflexion n'était pas complétée. Mais, manifestement, on n'a pas attendu que je complète ma réflexion pour décider en certains milieux que c'était exclu que je me représente, que Jacques Brassard, dans Lac-Saint-Jean, il ne sera pas là à la prochaine, il faut trouver quelqu'un d'autre pour le remplacer. Cette façon de procéder m'a vraiment choqué. Choqué. Et dans tout ça, j'ai toujours respecté – ça fait assez longtemps que je suis en politique – la prérogative d'un premier ministre, qui est une prérogative exclusive de constituer son Conseil des ministres et de désigner les membres de son Conseil des ministres. Et ça, je respecte ça.

Malheureusement, il y a eu toutes sortes d'événements médiatiques autour de ça qui n'étaient pas agréables, qui étaient plutôt déplaisants, et, au fond, toutes nos déclarations allaient dans le même sens, c'est qu'on faisait appel au premier ministre pour qu'il nous rencontre et qu'il nous dise très clairement quel rôle il entendait nous faire jouer. C'est ce qu'il a fait, mais pendant ce temps-là il s'est écoulé bien des semaines.

M. Chevrette: Juste peut-être un petit complément de réponse. C'est très dangereux pour un parti de tomber dans l'âgisme, dans l'âgisme. Je vous dis très honnêtement, ça fera réfléchir même d'autres personnes, parce que tu peux avoir 60 ans puis être bourré d'idées ou encore plein d'énergie pour réaliser une foule de dossiers. C'est pas l'âge qui fait que tu es prêt à relever un défi, que tu as la capacité de relever un défi. Ça, j'espère que notre parti en tirera une leçon. Je le souhaite en tout cas, ce serait passablement déplorable qu'on sombre dans l'âgisme à chaque fois qu'on en a l'occasion. M. Lessard (Denis): M. Brassard, M. Chevrette, vous ne sentez pas que vous mettez votre gouvernement, votre collègue, M. Landry, votre parti dans un profond embarras en quittant en même temps comme députés? C'est-à-dire qu'on va être à cinq partielles, il n'aura pas le choix que d'aller en élection générale.

M. Brassard: Oui. Bien, écoutez, à partir du moment où le premier ministre, dans l'opération «constitution de son conseil», nous fait des offres – en tout cas, c'est comme ça que je vois les choses – nous fait des offres où, manifestement, nous considérons que nous n'avons pas un rôle pleinement et totalement utile à jouer, un rôle secondaire, mineur, je dirais même une espèce de prix de consolation...

Une voix: C'était quoi alors?

M. Brassard: Bien, ce que M. Landry m'a offert, c'est d'être exclusivement leader du gouvernement. Alors, leader du gouvernement, c'est une tâche intéressante, que j'appréciais, mais vous savez très bien, vous êtes membres de la tribune de la presse, ce que ça signifie, ce n'est même pas une demi-tâche, hein, ce n'est même pas une demi-tâche. Alors, on peut bien y ajouter réforme électorale puis réforme parlementaire, mais là, ça, évidemment, c'est de la frime. La réforme électorale, je ne pense pas qu'il y en ait une à l'horizon, puis la réforme parlementaire, bien, ce qu'on avait à faire, je pense, a été fait, là. Je n'ai pas l'impression que, d'ici la prochaine campagne électorale, il va se faire beaucoup de choses en matière de réforme parlementaire.

Alors donc, moi, j'ai considéré cette offre-là comme signifiant ne pas jouer un rôle pleinement utile, ce que j'appelle un rôle pleinement utile, sans aucune responsabilité ministérielle, et tout cela, évidemment – il nous l'a aussi indiqué, il va sans doute vous le dire demain – pour faire place aux jeunes, pour faire place... pour permettre un rajeunissement. Alors, dans cette perspective, j'ai considéré, moi, que... ou j'ai décodé cette offre comme signifiant que mon départ ne serait pas perçu comme une catastrophe. Et quand je lui ai annoncé la nouvelle cet après-midi, à l'instar de mon collègue Guy, quand je lui ai annoncé la nouvelle, il n'a pas vraiment... il n'a pas insisté, là, il a pris acte. Il m'a demandé si je démissionnais aussi comme député de Lac-Saint-Jean, je lui ai dit oui, et donc, il sait très bien ce que ça signifie.

M. Ouellet (Martin): M. Chevrette.

M. Chevrette: Dans mon cas, je n'ai pas la prétention non plus qu'on déstabilise le gouvernement. Loin de là, je pense que, au contraire, ça lui donne plus de latitude encore pour en nommer des nouveaux, de rajeunir davantage. Parce que n'oubliez pas qu'on aurait pu tous les deux demeurer dans le gouvernement.

M. Ouellet (Martin): Qu'est-ce que vous offrait...

M. Chevrette: Un instant, là!

M. Ouellet (Martin): Qu'est-ce que vous offrait le premier ministre, M. Chevrette?

M. Chevrette: Oui, mais je suis parti à répondre.

M. Ouellet (Martin): Pardon?

M. Chevrette: C'est peut-être la dernière fois que je vous parle, vous allez me laisser au moins répondre. Ha, ha, ha! O.K. Le premier ministre m'a offert, premièrement, le dossier autochtone, parce qu'il y a beaucoup de négociations en cours. Vous le savez, il y a à finaliser, d'ici très peu de jours, l'entente crie qui est à toutes fins pratiques complétée, il y a toute la négociation avec les Innus, il y a la négociation avec les Inuits qui est enclenchée également, il y a la négociation avec les Attikameks, et puis il est possible qu'il y ait une autre négociation qui démarre très prochainement avec un autre groupe d'autochtones. Donc, il m'a confié cela, et il m'offrait aussi de partager l'organisation du parti avec Gilles Baril.

M. Larocque (Paul): M. Chevrette, avez-vous de la peine d'avoir été traité comme ça, M. Brassard aussi, compte tenu de vos états de service?

M. Chevrette: Oui. Moi, je... Sur le processus, je vous l'ai dit, moi, je ne pars pas amer du tout, je suis même serein, puis... À la grande surprise de tout mon personnel d'ailleurs parce que... Puis probablement de vous autres aussi, parce que vous aimez ça quand j'ai certains excès de langage, ça vous fait de la copie. Mais je dois vous dire que, non, moi... Ça m'a fait de la peine de voir qu'on prenait à toutes fins pratiques beaucoup de détours. Je suis un gars qui comprend assez vite, puis j'ai voulu l'entendre de la voix même du premier ministre, puis je l'ai entendu. Et puis ça confirme tout ce que je sais depuis le 19 décembre. Dans mon cas, je savais depuis le 19 décembre que ce processus était en marche pour nous amener à réduire nos fonctions, etc. C'est ça qui, à toutes fins pratiques, fait de la peine, parce que tout ce que vous avez écrit, tout ce que vous avez écrit et spéculé...

Je pense à notre ami Lessard qui a écrit que j'avais convoqué mon cabinet avant Noël. Ils ont fait le tour du cabinet puis il n'y en a pas eu un d'invité. J'ai probablement fait ma réunion tout seul. Mais, tu sais, toute sorte de chose du genre qui vient qu'à miner l'énergie d'un individu, qui vient qu'à dire: Écoutez, qu'est-ce que je fais ici? Tu t'interroges: Est-ce que le temps est sonné de partir, etc.? Quand on entend certains reportages...

Et pourtant, quand on compare les actions qu'on fait, je pense au plan de reconstruction, je pense à l'entente crie, puis qu'on nous dit qu'on est rendu usé à la corde, moi, je vous dis aujourd'hui, pour répondre à un certain journaliste d'hier soir: Je ne suis pas forcé de quitter mes fonctions, je les quitte personnellement, mes fonctions, de ma propre volonté.

M. Brassard: Je voudrais...

Une voix: M. Brassard...

M. Brassard: Mais avant, je répondrais à la question: Est-ce que ça m'a fait de la peine? Bien oui, ça m'a fait de la peine. Je vais vous dire pourquoi: parce que moi, je suis en pleine santé, même après 25 ans là, je suis en pleine santé, confirmé par mon médecin tout récemment. Et je considère que je suis en pleine possession de mes moyens. Par conséquent, j'aurais accepté de poursuivre mais en jouant un rôle utile et pas faire semblant de jouer un rôle utile. Alors, ça n'a pas été le choix du premier ministre, c'est sa prérogative, je l'accepte, j'en prends acte, mais c'est évident que ça ne me fait pas plaisir.

M. Brunet (Claude): Justement, M. Brassard, vous avez dit que pour certains, la longétivité est un handicap, ça semble être le cas de M. Landry. Il croit que c'est un handicap. Qu'est-ce que vous en pensez?

M. Brassard: Bien, je ne suis pas d'accord avec ça, mais ce n'est pas moi le premier ministre. Je ne suis pas d'accord avec le fait que la longévité en politique est un handicap, au contraire, c'est le signe que quelqu'un est en mesure de conserver longtemps la confiance de ses concitoyens. C'est ça que ça signifie faire durer en politique. Qu'est-ce que ça signifie durer en politique? Ça signifie que, durant 25 ans, à travers vents et marées, des mauvais moments comme des bons j'ai réussi à mériter la confiance de mes concitoyens et de mes électeurs, et de façon non équivoque. Alors, moi, je considère que ce n'est pas un handicap, je considère au contraire que c'est un atout mais ce n'est pas la vision... Ce n'est pas la vision ou la façon de voir du premier ministre, je n'y peux rien. Je dois accepter sa vision, c'est lui qui a à incarner sa vision dans le nouveau Conseil qu'il à préparer. Ce n'est pas moi, je ne suis pas premier ministre, mais...

M. Brunet (Claude): C'est un erreur de sa part?

M. Brassard: Bien, moi, je pense que de considérer la longévité politique en soi comme un handicap, comme un désavantage, comme un inconvénient n'est pas pertinent. Je pense que ça n'est pas exact, au contraire, je pense que c'est le contraire. Dans les mauvais moments là, en 1985, quand le Parti québécois s'est fait balayer et chasser du pouvoir, vous vous en rappelez, il y en a 23 qui ont survécu, nous étions les 23, 23 seulement. Pourquoi les 23 ont-ils survécu? Vous avez juste à faire le tour des 23 comtés qui ont survécu, vous verrez que c'est parce qu'il y avait des députés profondément enracinés dans leur milieu puis qui avaient réussi à tisser avec leurs concitoyens des liens de confiance très forts, très solides qui ont résisté à tous les vents contraires. Alors, c'est dans ce sens-là que je dis: la longévité politique, ce n'est pas du tout un handicap, ce n'est pas du tout un désavantage.

M. Plouffe (Robert): Voilà 25 ans, ni l'un ni l'autre n'avez réussi donc à faire passer l'option n° 1 du Parti québécois. Est-ce que ça vous déçoit de partir sans avoir réussi cette mission-là?

M. Chevrette: Bien ça, c'est clair qu'on est venu en politique pour la réaliser. Quand M. Lévesque m'a contacté, moi, en 1974, à la fin de 1974, début de 1975... 1976 plutôt... 1975, voyons, je suis mêlé, j'en ai 25, je suis alzheimer! Non, quand M. Lévesque m'a contacté, c'était pour ça, moi. Je suis venu exclusivement pour ça parce que j'étais dans le syndicalisme puis j'étais combatif, vice-président de la CEQ, et je croyais profondément que le Québec était capable de s'assumer soi-même. Puis partir après 25 ans puis... c'est décevant. On aurait aimé être... Comme on dit, on aurait aimé être du party puis être dans l'action référendaire qui nous aurait donné un pays. Mais le sort veut qu'on ait opté, puis heureusement, pour un système démocratique qui est tout à l'honneur des Québécois. C'est par les voies démocratiques qu'on y accédera. Il n'en demeure pas moins qu'on est rendu à 40... on a failli être un pays à 49,5. Et je pense que si on travaille tous ensemble, les militants... Ce n'est parce qu'on ne sera plus député ni ministre qu'on ne croit pas à la souveraineté du Québec. On va y travailler chacun à notre façon dans nos propres comtés.

M. Brassard: C'est vrai que c'est décevant, c'est ma grande déception évidemment après 25 ans. Moi, quand je suis entré en politique, j'étais dans la trentaine, et c'est évident que j'étais peut-être un peu naïf, mais je pensais que le Québec deviendrait un pays plus tôt, rapidement. Ça n'a pas été le cas. Vingt-cinq ans plus tard, le Québec est toujours une province du Canada, ce n'est pas un pays souverain. C'est une très grande déception pour moi parce que mon entrée en politique, comme pour Guy aussi et pour bien d'autres au sein du Parti québécois, s'explique par notre conviction souverainiste. C'est ça qui nous a amenés en politique et qui nous a fait persister en politique aussi. Alors, partir en constatant que ce grand projet n'est toujours pas une réalité, c'est évident que c'est extrêmement décevant, mais on garde nos convictions profondes à cet égard. Et je suis aussi convaincu maintenant qu'autrefois que c'est la seule solution pour le Québec de devenir un vrai pays.

M. Cloutier (Mario): M. Brassard, M. Chevrette, juste pour insister sur un point, il y a quand même de la déception dans l'air, on comprend que c'est difficile après 25 ans. Est-ce que c'est bien votre décision aujourd'hui de démissionner ou c'est quelque chose qu'on vous a demandé de faire?

M. Chevrette: Moi, c'est ma propre décision formelle, puis je vous dirai plus que ça, c'est une décision qui va à l'encontre de tous mes conseillers en plus. Parce que la nuit passée, je suis arrivé à Montréal vers les 23 h 30 et j'ai travaillé avec 20, 25 personnes jusqu'à 3 heures, ce matin. Ils ont tenté de bonne foi de me convaincre d'accepter l'offre du premier ministre et j'ai rencontré le premier ministre, puis ça n'a pas changé mon orientation que j'avais. Je croyais sincèrement que le temps était venu de tourner la page. Vivre un mois et demi comme on a vécu, moi, comme je l'ai vécu en tout cas, et, dans mon cas, c'est plus que ça. Vous vous rappellerez, lors de la course au leadership en mars, relevez les articles que vous avez écrits, et déjà il y avait de ces fantômes anonymes qui demandaient le grand ménage. On n'a pas besoin de se creuser la tête pour savoir qui à part de ça, mais c'est à ce moment-là que, moi, le cheminement a commencé, depuis mars, mon cheminement qui m'a conduit, hier, à revenir d'Asie et à aujourd'hui à prendre cette décision.

M. Brassard: Moi je n'ai pas... Il ne m'a pas demandé de démissionner...

M. Chevrette: Moi, non plus.

M. Brassard: ...mais il m'a fait une offre cependant pour son prochain Conseil. Vous savez quelle était la nature de cette offre et, après réflexion et analyse, j'ai conclu que le rôle qu'il me confiait ne m'apparaissait pas être un rôle utile, qu'il le faisait peut-être parce que, justement, à cause de cette longue carrière politique, il ne pouvait pas peut-être se permettre de ne pas nous offrir quelque chose, mais c'est évident qu'il ne nous a pas demandé clairement de démissionner. Mais, à partir de l'offre faite, moi, j'en suis arrivé à cette conclusion-là que je ne pouvais pas rester.

M. Dougherty (Kevin): Est-ce que vous allez rester dans le Parti québécois et qu'est-ce que vous allez faire après?

M. Brassard: Ah oui! c'est sûr que je vais demeurer membre du Parti québécois. Ça, c'est bien évident. Et qu'est-ce que je vais faire après? Je ne le sais pas trop. Mon chien est mort en 1994. peut-être que je vais m'en acheter un autre. Ma femme ne voulait pas jusqu'à ce que je prenne ma retraite. Alors, je vais peut-être m'acheter un chien avec qui je pourrai dialoguer et...

M. Chevrette: Sans donner de scoop.

M. Brassard: ...et il va m'exprimer sans réserve son affection.

M. Brunet (Claude): Pensez-vous qu'il va vous comprendre mieux que l'a fait M. Landry?

M. Brassard: Un bon chien comprend toujours son maître.

M. Lessard (Denis): Est-ce que ce n'est pas ça qui vous peine finalement que M. Landry n'ait pas fait de signe pendant le temps qu'il y avait tous ces fantômes-là qui disaient qu'ils vont quitter, qu'il ait fait un signe plus clair pour dire: M. Chevrette, M. Brassard vont rester et vont faire partie de mon équipe. Ce n'est pas ça qui vous...

M. Brassard: Bien, enfin, dans mon cas, si vous me dites: Est-ce que vous auriez préféré que le premier ministre me dise: J'ai besoin de tes services, j'entends te confier des fonctions majeures au sein du Conseil des ministres. Si vous me dites: Est-ce que j'aurais préféré un tel discours? Bien, évidemment! Vous répondre par la négative, vous trouveriez ça plutôt bizarre, hein? C'est évident. Mais ça n'a pas été ce discours-là que j'ai entendu. Alors, j'en ai tiré les conclusions puis les conséquences.

M. Chevrette: M. Lessard, moi, votre question là, je ne suis pas certain de l'avoir comprise exactement dans le même sens que M. Brassard a répondu, là. Voulez-vous la répéter, votre question?

M. Lessard (Denis): Bien, M. Landry aurait eu 100 occasions de dire: Bon, bien, M. Chevrette et M. Brassard vont dans mon équipe, vont se représenter. Ou: J'espère qu'ils vont se représenter. Alors, il ne l'a jamais fait en plusieurs mois.

M. Chevrette: Moi, le premier contact que j'ai eu avec M. Landry, c'était lors de... avant son départ pour Vancouver, mais par téléphone. J'en ai eu à tous les jours par la suite. Mais ça, moi, très sincèrement, tant que c'est le premier ministre qui te parle, que ce soit par téléphone ou bien de vive voix, moi, ça m'allait.

Ce qui n'allait pas dans ma tête, c'est que certains ont essayé de jouer au premier ministre, par la voix d'un média en particulier d'information. Moi, personnellement, ça, c'est vrai que ça ne m'allait pas et je l'ai dit en toute franchise, je ne pense pas que ce soit acceptable dans un processus aussi délicat. Parce qu'il y a des humains dans ça. Il y a des hommes et des femmes qui ont donné beaucoup puis qui s'attendent à un minimum de respect, et c'est sur le processus que je m'en suis pris, si vous regardez comme il faut la semaine dernière.

On a essayé de me faire dire n'importe quoi après. Mais ce n'est pas vrai. Relisez les galées de toutes les déclarations que j'ai faites et j'ai toujours dit que c'est l'exclusivité des pouvoirs du premier ministre de faire ça et puis moi, je suis très content de ma rencontre parce que c'est clair. Je ne suis pas amer. Je suis même serein parce que j'ai pris une décision personnelle, peut-être difficile à prendre, je n'en disconviens pas, mais il n'en demeure pas moins que je pense qu'on devrait laisser faire le premier ministre dans cela, qui qu'on soit, qu'on soit dans le parti, qu'on soit dans un cabinet politique. Je pense que c'est un processus démocratique où il y a de l'humain, et de l'humain, ça se gère de façon humaine.

M. Brassard: Ceci étant dit là, moi, je vous dirai que M. Landry, le premier ministre, va annoncer son nouveau Conseil des ministres demain. Sincèrement, je lui souhaite bonne chance. Je lui souhaite bonne chance et j'espère qu'il a fait les bons choix et que ça va lui servir à lui permettre de se rapprocher d'un autre mandat et à reprendre le pouvoir, je le souhaite sincèrement.

M. Corbeil (Michel): MM. Chevrette et Brassard, les fantômes qui vous disaient de partir depuis le mois de mars, ils sont où au juste? Au bunker ou au parti?

M. Chevrette: Ah! Moi, je ne recommencerai pas à discuter ce que j'ai discuté la semaine dernière, là. Pour moi, les fantômes, je les oublie.

M. Brassard: Ils sont disséminés partout.

M. Chevrette: J'ai rencontré le premier ministre, il m'a parlé, je lui ai parlé. Moi aussi, je lui souhaite une excellente chance puis je pense très sincèrement que nos deux départs lui créent encore plus de souplesse pour réaliser ses objectifs et pour rebâtir une équipe qu'il veut peut-être plus à son image et qu'il veut plus selon sa conception à lui qui lui est propre. C'est le devoir, ça, d'un premier ministre puis c'est ses pouvoirs de le faire, puis moi, je respecte ça. Je ne respecte pas, cependant, certains individus qui, eux, se permettent de juger à tort et à travers puis de réclamer n'importe quoi alors qu'ils n'en ont même pas le pouvoir. Ça, moi, là-dessus, je n'ai rien à dire sauf d'ajouter que je souhaite aux nouveaux ministres un franc succès, puis j'espère que les gestes qui sont posés, qui seront posés demain permettront véritablement d'avoir un élan. Je ne pars pas avec des désirs mesquins. Moi, ça... Moi, quand la page est tournée, elle est tournée.

M. Panetta (Alexander): Messieurs, avez-vous un peu de misère à digérer ce message que vous êtes moins utiles, quand vous êtes encore plus jeunes que le messager?

M. Brassard: Ha, ha, ha! Encore une fois, je ne reviendrai pas sur ce que j'ai dit sur la longévité politique, là. je vous reporte à ce que je viens de dire. Pour ce qui est de l'âge, je ne pense pas non plus que ce soit un inconvénient. Je suis au début de la soixantaine. Si j'étais en Chine, je commencerais à peine ma carrière politique. Ha, ha, ha!

Des voix: Ha, ha, ha!

M. Chevrette: Ou ailleurs, même, dans plusieurs pays: sénateur.

M. Kalb (Richard): Qu'est-ce que ça envoie pour les Québécois que le premier ministre vous demande de faire semblant et fait campagne médiatique contre vous? Qu'est-ce que ça veut dire?

M. Brassard: Comment?

M. Chevrette: Moi, je le saisis. Je ne pense pas que le premier ministre fasse semblant; en tout cas, je n'ai pas perçu que le premier ministre faisait semblant, moi.

M. Kalb (Richard): Oui, il demandait à...

M. Chevrette: Minute! Non, non!

M. Kalb (Richard): ...M. Brassard de faire semblant.

M. Chevrette: Ah!

M. Brassard: Ah, ah! Bien moi, c'est la perception que j'en ai. À partir de l'offre qu'il m'a faite, c'est que je ne me considérais pas comme pleinement utile à ce moment-là et que, si j'avais accepté cette offre-là, donc demeurer au Conseil des ministres, avoir, comme ont dit, comme disent certains, gardé ma limousine... Alors que la limousine, si vous saviez comme on s'en fout, c'est un attribut parfois embarrassant du pouvoir. Quand j'arrive chez moi, je prends mon char; c'est plus facile. C'est plus utile aussi. Alors, donc, je termine là-dessus, là. C'est ça. Et j'aurais eu le sentiment de faire semblant, c'est ça que je veux dire. Ce n'est pas lui qui... Ce n'est pas le premier ministre qui m'a demandé de faire semblant. C'est qu'à partir de ce qu'il a mis sur la table, de ce qu'il m'a offert, j'aurais eu le sentiment désagréable de faire semblant de jouer un rôle utile et essentiel. Ce qui, à mon avis, n'aurait pas été le cas.

M. Boivin (Mathieu): Vos circonscriptions, messieurs, sont depuis 25 ans dans le giron du Parti québécois. Pensez-vous que le Parti québécois peut les tenir acquises pour les prochaines élections et/ou partielles avec votre départ?

M. Brassard: Bien, je le souhaite. Je pense que... J'espère que les électeurs de mon comté vont de nouveau élire un candidat ou une candidate du Parti québécois. Le Parti québécois de ma circonscription n'est pas en mauvaise santé. Je vous signale que j'ai pas loin de 1 500 membres en règle. Il n'y en a pas beaucoup de comtés au Québec qui peuvent se vanter d'avoir un membership aussi important donc, par conséquent, une grande vitalité du parti. J'espère que le parti saura choisir la bonne personne et qu'elle obtiendra l'appui d'une majorité de mes concitoyens. Je l'espère.

M. Chevrette: Bien, quant à moi, je pense bien aussi que le Parti québécois m'a donné plus de 10 000 de majorité. La population a donné plus de 10 000 de majorité à la dernière élection. S'il y a une bonne organisation, une candidature très valable, je ne vois pas en quoi les gens de mon comté ne voteraient pas pour le Parti québécois. Puis je pense, par exemple, en toute honnêteté, il était temps que ça arrête tout ça, parce que j'ai eu des centaines d'appels de mon comté sur le processus. J'ai eu du courriel et beaucoup de fax ainsi que des lettres personnels que j'ai reçues, depuis le 10 janvier en particulier, qui démontrent bien que les gens de chez nous commençaient à être irrités du processus. Il était temps, je pense, très honnêtement, que ça accouche tout cela, parce que je sentais véritablement... Et si je me fie sur la rencontre de cette nuit où j'ai rencontré quand même plusieurs personnes de mon comté qui se sont déplacées pour venir à Montréal me rencontrer, parce que j'arrivais à 11 h 30 hier soir, je vous avoue que c'est heureux que ça prenne fin, parce que je ne pense pas que ça soit sain, ça, au niveau... si ça avait perduré encore un peu, là. Ce n'était pas sain.

M. Brassard: Dans mon comté aussi, là, je vous signale que c'était le temps que ça arrête aussi, parce que tous ces échos, ragots, rumeurs de corridors sur mon départ, sur une réduction substantielle de mes responsabilités, tout ça était très mal perçu par mes concitoyens. Ça les choquait. Ça les choquait. Il ne faut pas oublier qu'ils m'ont élu, hein, qu'ils m'ont fait confiance de façon répétitive. Alors, c'est évident que, quand ils perçoivent qu'on ne traite pas avec respect le député à qui ils ont donné leur confiance, c'est évident que ça les vexe beaucoup. Ça les offusque.

M. Séguin (Rhéal): ...un processus qui semble être délibéré. Comment expliquer que le premier ministre ne s'est pas prononcé avant pour mettre un terme à cela?

M. Chevrette: Ça, là-dessus, M. Séguin, vous lui poserez la question, à M. Landry lui-même.

M. Brassard: Vous le verrez demain, là.

M. Chevrette: Je suis sûr qu'il va vous répondre.

M. Brassard: Vous le verrez demain, c'est une bonne question.

M. Chevrette: Mais je n'oserais pas répondre à sa place. Moi, je pense qu'il y a une conjoncture aussi. Il y a eu la question des vacances et de tout... Mais vous lui poserez la question. Je n'ai pas l'intention, moi non plus, de répondre à cette question.

M. Séguin (Rhéal): Ça vous a déçu de voir qu'il n'est pas intervenu?

M. Chevrette: Je vous ai dit que j'étais déçu du processus suivi. Et, du processus suivi, c'est parce qu'il y a eu des confirmations en cours de route comme quoi il y avait de la véracité dans les faits.

M. Séguin (Rhéal): Ça vient de qui, M. Chevrette? Royer, cette gang-là? C'est qui, ces gens-là?

M. Chevrette: Je ne commencerai pas à nommer personne ici. Je pense que j'ai tourné la page, puis je ne commencerai pas de bataille, même si je savais qui... Je sais qui, il y en a quelques-uns, oui, c'est vrai, mais je ne le dirai pas.

M. Grant (John): Mr. Chevrette, why did you decide to step down, resign today?

M. Chevrette: I resign because I think that it's time to turn the page. I worked sincerely and very hard during about 25 years and I analyzed since a long time my «démission». And today, after discussion with my girlfriend and my colleagues, my employees, I decided to resign and I'm sure that it's better for me and I hope that it's better for our party, four our government.

M. Grant (John): ...that that's the case?

M. Chevrette: What do you say?

M. Grant (John): Do you think that that will be true?

M. Chevrette: ...

M. Grant (John): Est-ce que ce sera réellement mieux?

M. Chevrette: Ah, excuse me, I'm tired a little bit. I think that it will be good if the new team and the caucus work sensibly all together to prepare the election. I hope a new solidarity for our government, I hope too that they will.. all deputies will understand that it's not correct to use the strategy that they used since the 5th of January. When we realize 25 years in politics, I suppose that we can have a little respect for the experience and for the deputies who worked very hard in the best time and in the bad time, and I hope they will understand that they must all together work very hard and they must have a very great solidarity, the veterans and the young, not only one group. The best way to win the next election is our solidarity, our comprehension and our actions.

M. Tesouze (Mike): Do you think there's no solidarity right now?

M. Chevrette: I think that they are able to present a solidarity, yes, because I suppose that a «choc» – I don't know in English «choc». That's the same thing? – I suppose that our «demission» today represents a little shock, and I'm sure that our deputies and our new ministers will understand that they must have the solidarity. I think that it's possible.

Une voix: How do you feel about your functions being reduced with aging an issue? How do you feel about that?

M. Chevrette: About age? About age, I think that it's not a very good analyze, because you can be young with old think. I think that we can be old and have new, very new ideas. And you can be young with very old ideas. If you hear Mario Dumont, you observe that.

M. Dougherty (Kevin): What are you gonna do now? You have...

M. Chevrette: For the time being, I will take a... maybe some games of golf, and after that I will see.

(Fin à 17 h 17)

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