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Point de presse de M. Guy Ouellette, porte-parole de l'opposition officielle en matière de travail

Version finale

Le dimanche 30 juin 2013, 12 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Douze heures dix-huit minutes)

M. Couillard (Philippe) : Alors, bonjour tout le monde, je suis accompagné de notre collègue M. Guy Ouellette, député de Chomedey et également porte-parole dans le dossier qui nous occupe aujourd'hui, bien sûr, la loi spéciale, déposée par le gouvernement, sur la construction. On a pris connaissance du projet de loi, on poursuit actuellement l'analyse, bien sûr. Mes propos seront brefs parce qu'on on est au début du processus parlementaire, donc les négociations vont... les conversations et les négociations vont se poursuivre avec les autres formations politiques, mais on est déjà en mesure de faire quelques observations.
D'abord, notre objectif demeure le même, triple : la reprise des travaux le plus rapidement possible sur les chantiers de construction du Québec, minimiser l'impact économique, bien sûr, poursuivre une négociation entre les parties au cours des prochains mois de façon à améliorer à long terme le secteur de la construction. Donc, je voudrais insister sur le fait que notre but n'est pas de bloquer le projet de loi mais de l'adopter et de le bonifier. Dans cet esprit, lorsqu'on lit le projet de loi, il y a pour nous un problème important dans l'article qui fixe l'ensemble des conditions de travail du secteur pour les quatre prochaines années. À notre avis, ceci ne crée aucun incitatif - et même crée un désincitatif - à la poursuite des négociations dans le but d'en arriver à une entente négociée. Bien sûr, on va vouloir en discuter avec les autres formations politiques, comme je l'ai dit, dans un esprit constructif.
On pense également proposer des amendements au projet de loi avec, comme référence - et je le dis comme référence large - l'esprit de la loi qui avait été adoptée en 1986 par le gouvernement de l'époque, qui d'ailleurs faisait exactement cela, fixait une période de négociation après un décret. Ce que nous suggérons, c'est qu'une période de négociation d'un an suive l'adoption de la loi spéciale, période au cours de laquelle le pouvoir d'achat des travailleurs de la construction serait protégé par rapport à l'indice des prix à la consommation, et qu'on fixe également la fin du processus de façon à ce qu'on ne se retrouve pas dans la même situation s'il n'y avait pas d'entente au bout d'un an. Il faut penser, bien sûr, aux travailleurs, aux salaires qui ne rentrent pas dans les familles des travailleurs de la construction puis il faut penser également aux contribuables québécois. Il faut se souvenir que, dans le secteur commercial et institutionnel, environ 70 % des projets, des contrats sont défrayés par les contribuables québécois.
On va vouloir, bien sûr, avoir ces conversations aujourd'hui, mais je voulais m'en tenir à ces remarques, pour l'instant, pour témoigner de l'enjeu principal qui a, pour nous, dans ce projet de loi... qui est celui que j'ai indiqué, et rappeler, encore une fois, que notre but n'est pas de bloquer l'adoption du projet de loi mais de le faire adopter en collaboration, avec un résultat bonifié par rapport au projet qui est sur la table actuellement. Voilà.

Journaliste : Vous êtes assez proches de la CAQ, finalement, qui souhaitait...

M. Couillard (Philippe) : Bien, c'est-à-dire que, depuis le début, nous, on dit que la loi spéciale ne signifie pas et ne doit pas être vue comme l'arrêt des négociations. Il y a des précédents, je vous rappelais l'exemple de la loi de 1986. Il faut donner l'espace aux gens et créer également un ensemble de conditions qui incitent à la négociation. Ce qui nous inquiète dans le projet de loi tel qu'il est déposé, c'est que c'est le contraire d'une incitation à la négociation, c'est un encouragement à rester comme ça pendant les quatre prochaines années puis tout recommencer dans quatre ans. Je crois qu'on a l'ouverture des deux côtés de la table également pour, dans un esprit constructif, arriver à une entente sur l'ensemble des conditions du secteur, pas seulement les conditions salariales, bien sûr, mais les conditions normatives également.

Journaliste : Une hausse de 2 % du salaire, là, qui est proposée pour la première année, est-ce que ça, ça rejoint votre conception du maintien du pouvoir d'achat des travailleurs?

M. Couillard (Philippe) : Ce qu'on voudrait, pour la première année, c'est s'en tenir à l'IPC pendant la période de négociation. Là, il faudra fixer l'IPC, à quel niveau il se situe actuellement - l'indice des prix à la consommation - et bien sûr l'ensemble des conditions salariales va être l'objet de la négociation, également va être conclu. Alors, on ne veut pas que les travailleurs soient pénalisés, on veut que les travailleurs voient leur pouvoir d'achat préservé, on veut que les contribuables également voient leurs intérêts protégés puis on veut que l'ensemble de ces secteurs voie sa situation s'améliorer au fil de cette négociation.

Journaliste : La loi spéciale favorise qui, le camp syndical ou le camp patronal?

M. Couillard (Philippe) : Je ne ferai pas de commentaire là-dessus. Ce que je dirais, encore une fois, plutôt que de répondre directement à votre question - pour ne pas mettre de l'huile sur le feu, alors qu'on veut, au contraire, que les choses se passent bien aujourd'hui - je dirais que la loi actuellement ne créé pas d'incitatif à la négociation et je dirais qu'elle créé un désincitatif à la négociation. C'est ce que j'observe à la lecture de cette loi-là. On verra quels seront les commentaires des différentes parties. Je suis certain que la partie patronale et syndicale vont faire des commentaires aujourd'hui, on pourra voir où est-ce qu'elles se situent.

Journaliste : Est-ce une loi équilibrée?

M. Couillard (Philippe) : Non, ce n'est pas une loi équilibrée. Une loi équilibrée aurait créé une ambiance favorable à la poursuite de la négociation.

Journaliste : Si elle est déséquilibrée, ça veut donc dire qu'elle favorise l'un ou l'autre des camps.

M. Couillard (Philippe) : C'est-à-dire qu'en fixant l'ensemble des conditions, la partie qui est en demande... une des parties en demande, qui est la partie syndicale, n'a pas vraiment d'incitatif à reprendre les discussions. Même chose également du côté patronal, ils peuvent dire : Bien, écoutez, tout est fixé pour quatre ans, on en reparle dans quatre ans.
Alors, c'est ça qui fait défaut dans cette loi-là. Je pense que malheureusement le gouvernement a manqué d'imagination ici et a manqué d'une volonté réelle de travailler sur les enjeux structurels du secteur de la construction.

Journaliste : Vous savez, au coeur de ce conflit-là, il y avait cinq demandes patronales qui étaient sur la table. Selon vous, la décision du gouvernement de ne pas mettre en oeuvre une seule de ces demandes patronales là, est-ce que ça fait en sorte que les syndiqués, dans le fond, sortent gagnants de cette loi spéciale?

M. Couillard (Philippe) : Elle crée actuellement une absence d'incitatif à la négociation. Je veux m'en tenir là pour l'instant, je ne veux pas négocier ici, sur la place publique, à la place des parties négociantes, je n'en suis pas. Nous sommes ici pour représenter la population.

Journaliste : M. Couillard, comment ça va se passer, pour vous, les négociations? Est-ce que vous allez rencontrer seul à seul les gens de la CAQ, avec... Comment ça se passe, est-ce que vous allez être les trois, quatre, même, avec Québec solidaire?

M. Couillard (Philippe) : Bien, nous avons une équipe. Moi, la politique, je le dis toujours, ça ne se fait pas à la première personne du singulier, ça se fait à la première personne du pluriel, là. M. Ouellette est très actif dans ce dossier-là depuis déjà plusieurs, plusieurs jours. Les leaders se parlent, les porte-parole se parlent, éventuellement, les chefs de partis peuvent se parler, mais il faut que les choses se passent correctement.

Journaliste : Est-ce que vous allez vous liguer avec la CAQ? Est-ce que vous allez... Est-ce que c'est envisageable, ça?

M. Couillard (Philippe) : S'il y a des positions communes, bien sûr, on sera en accord. Et également, si le gouvernement se rend à notre argument qui est de recréer un climat favorable à la négociation, bien, on va saluer le geste du gouvernement.
Je veux répéter encore une fois que notre objectif n'est pas de bloquer l'adoption du projet de loi, c'est que cette loi doit être adoptée pour l'intérêt économique du plus grand nombre des Québécois, la reprise des activités sur les chantiers de construction. Je pense que ce projet de loi peut être singulièrement amélioré, bonifié par la création d'un environnement propice à la poursuite de la négociation.

Journaliste : Si le gouvernement vous donne une année de négociation comme vous demandez, si cet amendement-là est accepté, est-ce que vous allez voter pour?

M. Couillard (Philippe) : Bien, c'est l'enjeu principal pour nous. On verra quelle est la position du gouvernement.
Et, encore une fois, on peut se rappeler... se rapporter à un précédent. Ce n'est pas comme s'il n'y avait jamais eu quelque chose comme ça dans le passé. En 1986, il y a une loi de cet esprit-là... bien sûr, il y a des différences de contexte, à l'époque, là, mais il y a une loi dans cet esprit-là qui a été adoptée à l'Assemblée.

Journaliste : Mais, advenant qu'il refuse de changer son article, est-ce que ça serait suffisant pour vous pour voter contre?

M. Couillard (Philippe) : Bien, c'est-à-dire que nous, on est dans un Parlement minoritaire. Il faut réaliser la mathématique simple qui fait que, si nous et la deuxième opposition sommes d'accord sur un amendement, il est possible - sans présumer des travaux parlementaires - que l'amendement soit accepté par la seule force des nombres.

Journaliste : Pour la première année, 2 %, est-ce que c'est trop?

M. Couillard (Philippe) : L'IPC. Moi, je maintiens... Protéger le pouvoir d'achat des travailleurs, c'est ce qu'on va recommander, en visant l'IPC. Mais je ne veux pas aller plus dans les détails, parce que ça, également, ça peut faire partie des conversations de la journée.

Le Modérateur : On va passer en anglais, s'il vous plaît.

Journaliste : So do I understand you correctly that you are saying that if the PQ doesn't accept your change, you can still vote for the law and then amend it while it's going through the process?

M. Couillard (Philippe) : What we're going to put forward, again, in a constructive spirit, that we want this law to be adopted but we want it to be improved. Improved how? By creating an environment in which both parties have an interest and incentive to continue to negotiate. So, that would mean a year of extension of negotiations protecting the purchasing power of the workers, of course, keeping in mind the best interest of Québec's tax payers. And after that period, as was done in 1986, then we can have a final settlement, which would be a negotiated settlement, it's important to say.
Now, we'll see how the parliamentary work is going to unfold in the coming... in the next hours. As I said, the Government should... could say : Well, we agree with you, we have to correct that and improve the law. Fine. We would be quite happy about that. Or the CAQ and ourselves could be... find themselves in the same position, and then we'll table amendments and the Assembly will judge and vote on that.

Journaliste : Does it trouble you that none of the five requests of the employers are in there?

M. Couillard (Philippe) : I want to be very careful not to take sides, here. I think we need to have a balanced approach. I am sure... You know, it's rare in life and in working relations that all the wrongs are on one side and all the rights are on one side. There has to be a balanced position here, somewhere. And the best way to reach a good balance is through an extension of the negotiation period.

Journaliste : In Québec, we have the strike right. In this case, you're saying : These people should not have the right to strike, they... end their strike. Where do you stand on the strike right? How do you...

M. Couillard (Philippe) : OK, look. The right to strike exists, of course, we are in a free democratic society. And they have been on strike, by the way, for many days now, since the June 17th, I think. But each of our rights has to be balanced against the common interest of the population. You could say, for example, that the right to strike exist in health care. Well, we know that the right to strike is not absolute there. There are conditions through which, you know, it's limited. In here, what weighs us is the significant economic impact on Québec that each day of strike brings. So who's going to be suffering from that impact? It's not the bosses of the construction industry, it's the middle-class families of Québec, including the families of the workers themselves. That's what we have to keep in mind. Balance is the essence of government. Merci beaucoup.

(Fin à 12 h 27)

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