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Conférence de presse de M. Réjean Hébert, ministre de la Santé et des Services sociaux, Mme Marguerite Blais, députée de Saint-Henri–Sainte-Anne, M. Amir Khadir, député de Mercier, et de Mme Sylvie Roy, députée d'Arthabaska

Contrat social mis de l'avant par le Réseau FADOQ

Version finale

Le mardi 1 octobre 2013, 10 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Dix heures une minute)

M. Prud’homme (Danis) :Messieurs, distingués invités, membres des médias, partenaires, bonjour. Bienvenue à ce grand jour qui nous réunit aujourd’hui, en ce 1er octobre, Journée internationale des aînés.

Évidemment, je me présente, Danis Prud’homme, je suis directeur général du réseau FADOQ. J’ai le privilège d’animer, si on veut, pour les discours et, par la suite, je passerai la parole aux membres des médias pour les questions.

On est honorés aujourd’hui de pouvoir avoir les quatre partis réunis pour célébrer, justement, le 1er octobre, la Journée internationale des aînés, de façon, si on peut se permettre, apolitique, en ce sens que tout le monde, je pense, est d’accord avec l’amélioration d’une qualité de vie adéquate pour les aînés, et je pense que c’est le point qu’on veut faire aujourd’hui et qui est assez important, je pense, si on pense à la démographie et au vieillissement de notre population. Alors, sans plus tarder, j’aimerais céder la parole au président du réseau, M. Maurice Dupont.

M. Dupont (Maurice) : Alors, bonjour. M. le ministre de la Santé et des Services sociaux, responsable des Aînés, Mme la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne, M. le député de Mercier, Mme la députée d’Arthabaska, Mmes, MM. des médias, distingués invités, merci de vous joindre à nous en cette Journée internationale des aînés 2013, journée qui revêt, cette année, un caractère très spécial pour le réseau FADOQ.

Comme vous le savez sans doute, le Québec vieillit. En fait, le Québec est la société occidentale qui vieillit le plus. Cette situation démographique particulière nous fait craindre pour la qualité de vie des aînés. Sachant que 45 % de la population aura plus de 50 ans dans un peu moins de 20 ans, il est évident que le visage du Québec changera facilement… radicalement.

La question à se poser est : Sommes-nous prêts à faire face à cet immense changement sociodémographique? C’est pour s’y préparer que le réseau FADOQ a lancé, en début de l’été, un outil de conscientisation et d’engagement : le contrat social en faveur de la qualité de vie des aînés. Avec cet outil, le réseau FADOQ demande à tous les organismes de la société civile de signer et de s’engager à mettre en place les conditions qui garantiront le maintien d’une qualité de vie adéquate pour les aînés, dans le contexte où le Québec vieillit rapidement, les fonds de pension à prestations déterminées disparaissent à vue d’œil et alors que trop peu de Québécois disposent d’un régime de retraite collectif.

Urgemment, donc, toute la société civile québécoise doit s’engager à garantir la qualité de vie des aînés, actuelle et future, en repensant et en adaptant les structures et les infrastructures, les services, les politiques et les façons de faire de manière systémique tout en s’assurant de prévenir les éventuels conflits intergénérationnels. Comme je le mentionnais préalablement, cette journée internationale des aînés revêt aujourd’hui un caractère très spécial. La FADOQ est donc très fière d’avoir réuni l’ensemble des formations politiques présentes à l’Assemblée nationale dans le but de placer la qualité de vie des aînés au-dessus de toute forme de partisanerie en signant ce contrat social qui met en lumière les besoins et les droits des aînés tout en favorisant l’engagement proactif de tous les éléments de la société civile.

C’est en reconnaissant notre responsabilité collective que nous arriverons à une société garante d’une qualité de vie adéquate des aînés. Au nom du réseau FADOQ, et de ses 275 000 membres, et de tous les aînés du Québec, ceux d’aujourd’hui et ceux de demain, merci.

M. Prud’homme (Danis) : Merci beaucoup, M. Dupont. Alors, j’aimerais inviter maintenant M. Amir Khadir, député de Mercier, pour Québec solidaire.  

M. Khadir : Merci beaucoup. Bonjour, tout le monde. Alors, qu’on nous appelle aînés, âgés ou vieille branche, pour moi, nous sommes finalement du bien bon monde. Je dis «nous» parce que je m’inclus. Il y a des signes qui ne trompent pas; je dois aussi, moi, mettre mes lunettes.

Nous sommes des gens, des êtres humains, des citoyens et citoyennes à part entière qui aspirons finalement, comme le reste des catégories d’âge, à la santé, au bien-être, au bien-vivre. Et dans cette, donc, aventure commune, aspiration commune, désir commun de partager et de bénéficier des bien-être de vivre en société, c’est sûr que, dans la perspective que je souhaite mettre de l’avant avec mes collègues, ça veut dire prendre la mesure, collectivement, des besoins des personnes aînées, comme moi et plusieurs des mes collègues ici, et d’une bonne partie de notre population qui va en grandissant.

Donc, je suis tout à fait heureux pour prendre une initiative parmi celles que, comme société, comme, aussi, institution de l’État, on doit prendre à l’avenir, je suis tout à fait heureux de me joindre à mes collègues pour signer, au nom de Québec solidaire, le contrat social que propose la FADOQ aujourd’hui. On prend cet engagement-là au sérieux dans notre, disons, détermination à lutter pour une plus grande justice pour toutes les personnes de la société, et donc qui parle de justice pour tout le monde dans la société, en premier lieu pour les personnes aînées qui ont contribué à mettre en place ce qui nous permet aujourd’hui, nous reposant sur ces acquis, sur ces richesses collectives qui nous donnent les moyens aujourd’hui de notre confort… la première chose à faire, c’est de reconnaître cette contribution des aînés et donc de s’assurer que ceux-ci, que celles-ci bénéficient d’une qualité de vie adéquate, donc au-delà du bien-être, du bien-vivre également, aujourd’hui comme demain, d’ailleurs.

J’ai dit que nous avions donc la responsabilité collective d’agir face à la situation financière, en particulier, des retraités, qui préoccupe tout le monde, des obligations grandissantes que les aînés ont à faire face ou encore face au problème d’accès à la santé, aux soins à domicile en particulier — je sais que c’est dans la préoccupation du ministre actuel, mon collègue Dr Hébert, ici — pour les personnes en perte d’autonomie, bien sûr, mais tout simplement pour soutenir toutes celles et ceux qui ont besoin d’aide pour les accompagner dans leurs vieux jours, dans les tâches quotidiennes comme dans d’autres activités qui sont en lien avec leur présence au sein de nous, leur participation à la vie démocratique et à la vie en communauté. Et agir, ça veut dire aussi former des consensus comme on est en train de le faire aujourd’hui avec la FADOQ. Pour cela, il faut avoir une vision forte de la solidarité sociale — on le retrouve, heureusement, à travers tous les partis — et le courage politique, ensuite, pour aller chercher les moyens nécessaires, parce que tout ça, ça implique des coûts que, socialement, on accepte d’assumer. On dit que c’est pour une nécessité sociale, politique, démographique, mais ça, c’est accompagné de coûts. Il faut donc aller chercher les ressources.

Je nous invite donc, comme parlementaires, à nous inspirer du consensus que formule la FADOQ aujourd’hui avec son contrat social pour élever nos débats au-dessus de nos divergences — d’autres diront de nos partisaneries, mais ici, je pense, il n’y en a pas — sur les sujets qui touchent les aînés du Québec. Comme d’habitude, comme on est aujourd’hui dans bien enjeux sociaux, les aînés ont contribué à éclaircir, à débroussailler le chemin, donc ils nous aident aujourd’hui encore à… ils ont montré la voie à suivre dans ce sens-là. Donc, je remercie de votre présence, je vous remercie de votre présence, de votre attention ainsi que la FADOQ de nous avoir impliqués dans ce beau projet. Merci.

M. Prud’homme (Danis) :Merci beaucoup, M. Khadir. J’aimerais maintenant passer la parole à Mme Sylvie Roy, députée d’Arthabaska, pour la Coalition avenir Québec.

Mme Roy (Arthabaska) : Alors, bonjour, chers collègues. C’est le premier rôle de porte-parole qui m’a été imparti, porte-parole des aînés, et je suis très fière de participer à cette initiative-là de la FADOQ. Avouez, chers collègues, que ça fait du bien de mettre un peu en parenthèses nos… ce qui nous divise pour être ici pour ce qui nous unit. J’ai souvent eu l’occasion de poser des questions à mon collègue M. Réjean Hébert, bien, c’est pour lui aider à faire part de… en lui faisant un peu de pression. Comme ça, dans son caucus, c’est plus facile pour lui, parce que je suis convaincue qu’il est aussi dévoué à la cause des aînés que nous trois. Donc, c’est un moment rafraîchissant.

Je ne pense pas que c’est apolitique, c’est politique, mais ce n’est pas partisan. Lorsqu’on fait de la politique, c’est lorsque deux personnes se mettent ensemble pour changer le monde lorsque… À partir du moment où on discute pour changer le monde, bien, ça se fait comme ça. La FADOQ a fait de la politique en faisant le contrat social, puis ils nous ont embarqués dans son beau bateau qui va, j’espère, nous mener à une belle destination que celle d’améliorer le sort de nos aînés. Ça résume à peu près très bien ce que je pense de cette initiative-là puis ça résume aussi ce pour quoi je suis en politique. Je vous remercie. C’est eux autres qu’il faut applaudir.

M. Prud’homme (Danis) : Merci beaucoup, Mme Roy. J’aimerais maintenant inviter Mme Marguerite Blais, députée de Saint-Henri—Sainte-Anne pour le Parti libéral, à prendre la parole.

Mme Blais : Merci beaucoup, M. Prud’homme, directeur général de la FADOQ. M. le ministre de la Santé et des Services sociaux et responsable des aînés, Mme la députée d’Arthabaska, M. le député de Mercier, M. le président du réseau FADOQ, Maurice Dupont, je constate qu’il y a plusieurs représentants de la FADOQ ici aujourd’hui pour ce contrat social, aussi le président du comité des usagers, et il y a aussi le directeur général de l’AQRP et les représentants des médias.

C’est dans le cadre de la Journée internationale des aînés que nous avons convenu, tous les partis représentés à l’Assemblée nationale du Québec, qu’on signerait, d’un commun accord, un contrat social en faveur des aînés du Québec. Nous souscrivons aux quatre principes d’une qualité de vie adéquate pour les aînés du Québec.

Le premier principe est celui de la santé. Il va de soi que vieillir, ce n’est pas une maladie, c’est la seule façon de vivre. Encore faut-il pouvoir vivre en bonne santé. Et les gouvernements, tous gouvernements confondus, ont la responsabilité de mettre en place un éventail de soins pour permettre aux personnes aînées de vieillir dignement, des soins pour le maintien à domicile, mais aussi pour les personnes en lourde perte d’autonomie dans nos institutions, notamment les CHSLD, les résidences, ou du soutien de qualité pour les proches aidants qui sont essoufflés.

Le deuxième, c’est le bien-être qui est le principe de faire en sorte que les aînés ne se retrouvent pas dans des situations de pauvreté et de précarité financière. Plusieurs aînés souffrent de solitude et de plus en plus de personnes âgées de 55 ans et plus se retrouvent en situation d’itinérance. La semaine dernière, j’étais dans une conférence de presse à Montréal, dans un organisme qui s’appelle Le Pas dans la rue qui sortait une recherche faite par des chercheurs sur la situation de vieillir dans la rue qui touche de plus en plus les personnes de 55 ans et plus qui perdent leurs emplois, qui se retrouvent dans une situation de disqualification, stigmatisées à cause de leur âge, qui perdent leur logement, qui se retrouvent à la rue avec toutes les conséquences sur leur santé physique, mentale, sociale et financière.

Le troisième principe, c’est la sécurité. Depuis quelques années, on parle davantage d’abus, de maltraitance physique, psychologique, de fraude financière, de violation des droits de la personne. Le plan d’action 2009-2017 pour contrer la maltraitance envers les aînés et soutenir financièrement les organismes qui oeuvrent auprès des aînés en maltraitance porte fruit. Le gouvernement actuel poursuit les actions que nous avions entreprises et qui se bonifient d’année en année avec les réflexions qui sont apportées par les organismes tels que le réseau FADOQ, comité des usagers, l’AQRP, lorsqu’ils se rencontrent pour bonifier les situations et contrer la maltraitance et assurer la sécurité qui est un incontournable.

Finalement, le quatrième principe, celui de l’appartenance. Ce n’est pas rien, l’appartenance. Il faut travailler pour contrer l’âgisme, faire en sorte de valoriser les personnes qui avancent en âge et qui ont de l’expérience. Elles représentent une richesse pour notre collectivité et pour les générations montantes. Il faut tisser les liens intergénérationnels et inviter les personnes aînées à prendre part aux décisions qui touchent leur vie. Elles font partie à part entière de la société, et leur participation doit être inclusive.

À cet égard, les quatre principes du contrat social du réseau FADOQ sont en lien avec les principes de l’Organisation mondiale de la santé, qui sont les principes fondateurs de la politique Vieillir et vivre ensemble lancée en 2011... en 2012, soit la santé, la participation et la sécurité. Les municipalités amies des aînés... et le ministre de la Santé soutient les municipalités amies des aînés. C’est le coeur de la politique. Et la raison pour laquelle c’est si beau, les municipalités amies des aînés, c’est que, pour qu’il y ait une politique et un plan d’action dans une MRC, dans une ville, dans un village, les aînés doivent prendre part aux décisions de ces politiques. Donc, elles prennent... Les aînés prennent part, évidemment, aux décisions de leur milieu de vie avec tous les élus. Quand on se base sur des notions de santé, dans tous les sens du terme, de loisir, de culture, de bénévolat, qu’on inclut celle du transport, de revenus, nous avons beaucoup plus de chances de pouvoir garder nos aînés actifs et créatifs.

En terminant, je tiens à remercier les aînés du Québec pour tout ce que vous faites pour la société, le réseau FADOQ pour son engagement envers la communauté depuis toutes ces années, ses partenaires, les quatre formations politiques qui s’unissent pour le mieux-être des aînés du Québec, en s’engageant à offrir une place à nos aînés, celle qui leur revient et à consacrer les efforts nécessaires pour les traiter et les soigner dans le respect et la dignité.

M. Prud’homme (Danis) : Merci beaucoup, Mme Blais. J’aimerais maintenant inviter M. Réjean Hébert, ministre de la Santé et des Services sociaux et ministre responsable des Aînés, à prendre la parole.

M. Hébert : Merci beaucoup. M. Dupont, M. Prud’homme, chers collègues de l’Assemblée nationale, chers amis, chers partenaires. C’est intéressant aujourd’hui, au-delà des divergences d’opinions, que nous soyons tous réunis pour une bonne nouvelle, en fait, pour célébrer la Journée internationale des aînés et la célébrer avec des gestes concrets, le geste concret que nous invite à poser la FADOQ, c’est-à-dire de signer ce contrat social qu’ils ont eu l’excellente initiative de proposer.

J’étais, dimanche, par une belle journée d’automne, à Québec, au Salon des aînés organisé par la FADOQ, et la table de concertation de la Capitale-Nationale a lancé, là, un guide extrêmement intéressant qui s’appelle Comment faire face aux complications, c’est-à-dire comment répondre à toutes les questions que vous vous êtes posé comme aîné et que vous n’avez jamais osé demander, pour reprendre le titre d’un film célèbre. Et c’est une des initiatives, je pense, de la table de concertation et de la FADOQ qui mérite d’être soulignée et qui s’inscrit très bien dans ce contrat social.

Vous savez, je me présente souvent comme une célèbre céréale avec mon côté grillé, qui est celui du ministre responsable de la Santé et des Services sociaux, et mon côté givré, qui est ministre responsable des Aînés. Et, lorsqu’on relit les caractéristiques ou les responsabilités légales de ce côté givré, on y retrouve la promotion des aspects positifs du vieillissement, donc combattre les préjugés, les stéréotypes, le développement de liens intergénérationnels, la sensibilisation des partenaires relativement aux besoins liés au vieillissement et d’encourager la mise en place de services répondant aux besoins et aux intérêts des aînés. Alors, vous voyez que ces quatre responsabilités concordent tout à fait avec le contrat social qui nous est proposé par la FADOQ, et, pour moi, c’était tout naturel de me joindre à mes collègues de l’Assemblée nationale pour signer officiellement ce contrat social.

J’aimerais insister sur deux éléments de la politique d’un gouvernement qui s’inscrivent exactement de plain-pied sur ce contrat social. La première, c’est notre proposition d’une assurance autonomie, dont nous avons livré le livre blanc au mois de mai et dont les consultations débuteront en commission parlementaire à la fin de ce mois-ci. Et ce livre blanc là redonne aux aînés une liberté fondamentale qui est la liberté de choisir là où ils veulent vivre et de recevoir les services dont ils ont besoin. Donc, plutôt que de déménager vers différentes institutions qui répondent à leurs besoins, ce que nous souhaitons, c’est que les personnes âgées exercent leur liberté de choisir là où elles veulent vivre et qu’elles puissent recevoir sur place les services dont elles ont besoin, donc une priorité au maintien à domicile qui est réclamé depuis de très nombreuses années par l’ensemble des personnes aînées.

La deuxième priorité gouvernementale, c’est de s’inscrire dans la démarche Municipalité amie des aînés. Vous savez que le Québec a été l’un des précurseurs, au niveau mondial, de la stratégie de l’Organisation mondiale de la santé sur Villes amies des aînés. D’ailleurs, il y a quelques semaines, nous accueillions au Québec la deuxième conférence sur Villes amies des aînés de l’Organisation mondiale de la santé, et ça a été le moment, vraiment, de partager, avec tous les autres pays du monde, les expériences et de voir qu’au Québec on a exercé, au cours des dernières années, un leadership certain au niveau de la promotion de Villes amies des aînés par notre programme Municipalité amie des aînés.

Il y a plus de la moitié des municipalités au Québec, plus de 600, plus de la moitié des municipalités qui ont adhéré à Municipalité amie des aînés, et ça, ça nécessite une démarche qui est une démarche de consultation, d’abord, des aînés, de mise en place d’une politique envers les aînés, et les actions gouvernementales de soutien par des programmes de financement vont s’appuyer sur ces plans d’action, sur la reconnaissance comme municipalité amie des aînés.

Alors, c’est un élément majeur, que nous voulons central, et qui correspond tout à fait au contrat social. Et, lors de la conférence de fermeture de cette conférence internationale, j’ai lancé le défi aux municipalités du Québec et à l’ensemble de la société québécoise de faire en sorte que le Québec puisse être la première nation amie des aînés, puisque toutes nos politiques seraient arrimées aux besoins de la population des aînés. Et je pense que c’est un objectif extrêmement important, surtout dans un pays où le vieillissement sera l’un des plus accéléré au monde, tout de suite après le Japon, qui a maintenant plus de la... du quart de sa population âgée de plus de 65 ans. Nous y serons dans à peine 15 ans, et je pense que c’est un grand défi, et non pas un obstacle, un grand défi auquel est invitée toute la société québécoise. Et je salue l’initiative de la FADOQ avec ce contrat social qui nous permettra d’aller plus loin et d’inclure tous les acteurs de la société québécoise dans ce grand défi. Merci.

M. Prud’homme (Danis) : Merci beaucoup, M. Hébert. Avant de passer la parole au responsable de la tribune pour les questions, deux petites choses. J’aimerais évidemment... Comme on sait, le contrat, nous l’avons lancé avec des partenaires qu’on appelle fondateurs, et j’aimerais nommer ceux qui sont ici présents pour les reconnaître, évidemment. Il y a ici Mathieu Santerre, directeur général de l’Association québécoise des retraité-e-s des secteurs public et parapublic; Mme Michèle Boisvert, vice-présidente responsable, secteur sociopolitique et condition féminine de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec; M. Claude Ménard, président du Regoupement provincial des comités d’usagers; Mme Johanne Murphy, présidente de SécuriGroupe; M. Patrick Robineau, vice-président adjoint Banque Laurentienne; et, et non le moindre, en fait, parce que je le nomme en dernier, mais M. Rosaire Roy, qui est le président de la région Québec‑Chaudière-Appalaches pour le réseau FADOQ. Alors, merci à ces partenaires qui nous ont appuyés et auxquels ensemble nous avons fait ce qu’on fait aujourd’hui, de faire un contrat qui va aller de l’avant pour les aînés du Québec.

Avant de passer la parole pour la période de questions, j’aimerais, comme c’est une journée positive, c’est un événement positif, j’aimerais, autant que possible, que les questions des médias soient dirigées vers l’événement d’aujourd’hui et que, s’il y avait d’autres questions qui ne touchent pas le sujet, ce serait très intéressant si on pouvait les faire en entrevues individuelles par la suite. Merci de votre compréhension. Monsieur, à vous.

Le Modérateur : Merci, M. Prud’homme. Alors, mon nom est Régys Caron du Journal de Québec. Donc, je vais présider la période des questions. Mes collègues ne sont pas très nombreux, mais ils ont des questions à poser. On commence avec Jocelyne Richer de La Presse canadienne.

Mme Richer (Jocelyne) : Bonjour, M. Hébert. Dites-moi, le fait, pour vous, de signer un tel contrat social, en quoi ça va faire en sorte que l’an prochain, quand on va lire le prochain rapport de la Protectrice du citoyen, on ne lira pas qu’on assiste, année après année, à une détérioration des services, des soins aux personnes âgées, les plus démunies?

M. Hébert : Bien, nous sommes résolument engagés dans toutes les recommandations de la Protectrice du citoyen. Je l’ai souligné la semaine dernière à l’Assemblée nationale, c’est un excellent rapport, et nous sommes engagés dans ces améliorations-là, que ce soit au niveau de la certification des résidences privées, que ce soit au niveau du processus d’inspection des CHSLD qui ont été repris et qui sont en accéléré avec un nouveau guide, que ce soit au niveau de l’équité dans le maintien à domicile par la mise en place d’une assurance autonomie, nous sommes résolument engagés. Et ça, ça s’inscrit de plain-pied dans le contrat social qui est présenté par la FADOQ.

Mme Richer (Jocelyne) : Oui, mais n’empêche que le fait de signer ça ne change rien à la réalité.

M. Hébert : Bien, ça change… en fait, ça confirme notre engagement. On confirme notre engagement vers une amélioration de la qualité de vie et de la qualité des services des aînés. C’est un engagement que nous avions pris lors de la dernière campagne électorale, c’est un engagement que nous tenons, que ce soit les personnes âgées à domicile par la mise en place de l’assurance autonomie et par l’injection d’une somme sans précédent dans le budget des soins à domicile — 110 millions cette année, et nous nous sommes engagés à y mettre 500 millions — et également par la poursuite du programme Municipalité amie des aînés et par une meilleure intégration des aînés au niveau de la société.

Donc, ça confirme notre engagement, cette signature du contrat social, et on invite, dans ce contrat social là, les autres partenaires de la société civile à également joindre les rangs de la FADOQ et de l’ensemble de la société québécoise pour relever le défi du vieillissement.

Le Modérateur : Tommy Chouinard, La Presse.

M. Chouinard (Tommy) : Oui. Bonjour. Ma première question s’adresse à M. Dupont. Bonjour. Ma première question s’adresse à vous. J’aimerais savoir, est-ce que vous croyez que le gouvernement actuel respecte et croyez-vous que le gouvernement précédent a respecté les termes de ce contrat?

M. Dupont (Maurice) : Alors, je m’excuse, mais je pense que, comme il a été demandé, c’est un jour de fête, c’est un jour de belles nouvelles, c’est une journée positive, je ne voudrais pas rentrer dans les analyses des gouvernements actuels et passés. À moins que M. Prud’homme voudrait ajouter quelque chose.

M. Prud’homme (Danis) : Bien, écoutez, je vous dirais, je pense que notre but, au réseau FADOQ, c’est de travailler avec les parties en place, évidemment le gouvernement au pouvoir, pour faire avancer les choses. Évidemment, quand on demande des choses parce qu’on a certaines revendications, on ne s’attend pas à ce qu’elles soient toutes acceptées, mais on s’attend à ce qu’on puisse collaborer pour aller dans la bonne direction. Et je pense qu’on a fait des pas dans les dernières années, depuis les derniers cinq ans où, moi, je suis présentement au réseau FADOQ, avec l’équipe qu’on a, on a essayé de faire avancer les dossiers, et je pense que, oui, les dossiers ont avancé. Est-ce qu’ils ont avancé à la vitesse qu’on veut? Je ne pense pas, on aimerait tous que nos dossiers avancent plus vite, mais le but, je pense, c’est de continuer à avancer. Alors, c’est la réponse que je donnerais parce que je pense qu’on a vu des avancements dans les dernières années.

M. Dupont (Maurice) : Si je me permettais d’ajouter quelque chose, je me dis : Aujourd’hui, c’est un projet qui débute, c’est la journée un. C’est sûr qu’il y a des connaissances antérieures avant, il y a des données statistiques, il y a des manifestations, des observations qui sont faites, mais aujourd’hui, avec la signature de ce contrat social là, je pense que… va nous faire et nous permettre que… au gouvernement actuel ou les subséquents d’aller plus loin et d’aller, peut-être, à une vitesse de croisière un peu différente, mais il y a déjà des choses de faites.

M. Chouinard (Tommy) : La terminologie, c’est un contrat. Généralement, les parties doivent respecter le contrat. Est-ce que vous allez faire une forme de reddition de comptes pour évaluer si les partis représentés à l’Assemblée nationale ou le gouvernement lui-même respecte ce qu’il a signé?

M. Dupont (Maurice) : Moi, je pense qu’il faut être politiquement corrects là-dedans, il faut être aussi prudents. Mais, par ailleurs, je dirais que, quand il y a signature d’un contrat, qu’il y a des ententes, je veux dire, ça doit être respecté. Alors, il faut faire attention dans la façon de le faire, mais je pense que, quand on s’engage, chaque personne ici, en avant, de façon unanime, univoque, s’attend à ce que les choses soient respectées.

M. Chouinard (Tommy) : D’accord. Maintenant, M. Hébert, vous avez parlé dans… quand vous avez présenté une liste de mesures pour répondre à la question de ma collègue, vous avez parlé de la certification des résidences. Pourtant, la Protectrice du citoyen dit qu’avec la nouvelle certification il y a, dans le fond, des résidences qui ont été décertifiées parce qu’elles donnent deux services ou moins… moins de deux services, en fait, aux personnes âgées, mais que, de façon tout à fait volontaire, certaines résidences ont réduit les services pour éviter d’être sous le coup de nouvelles normes jugées trop strictes, trop coûteuses. Est-ce que les personnes âgées sont gagnantes dans ce scénario-là?

M. Hébert : Le but de la certification, c’était de faire en sorte que, lorsqu’on s’appelle une résidence pour personnes âgées et qu’on vend aux gens qui viennent habiter dans cette résidence-là des éléments de sécurité et des éléments de qualité des services, que cette sécurité et cette qualité de services là soient au rendez-vous.

Il y a des personnes âgées qui habitent partout dans la société, dans des HLM, dans des blocs-appartements, dans des maisons individuelles, et on ne leur vend pas la sécurité et la qualité des services, là. Ils doivent recevoir leurs services de la part des centres de santé et de services sociaux, des entreprises d’économie sociale, des organismes communautaires.

Alors, ce qu’on voulait en certifiant les résidences privées, c’est d’avoir une appellation contrôlée. C’est-à-dire, lorsque vous vendez quelque chose, il faut que ce que vous vendez soit au rendez-vous, il faut que vous livriez la marchandise, et c’est ça qu’on va s’assurer, que, lorsqu’une résidence privée s’appelle «résidence pour personnes âgées», qu’il y ait un minimum, et je dis bien un minimum, de services qui soient assurés dans cette résidence-là.

M. Chouinard (Tommy) : …des résidences qui, dans le fond, en sont, mais qui, là, ne seront plus sous le regard du ministère.

M. Hébert : Bien, ils s’appelaient «résidences pour aînés», mais ils ne donnaient pas les services qui vont avec ça. Alors, on fait une appellation contrôlée. Et c’est lorsque…

M. Chouinard (Tommy) : …des inspections avant, puis là il n’y en aura plus.

M. Hébert : C’est comme lorsque vous vous achetez un vin d’appellation contrôlée, vous vous attendez à un standard de qualité. Vous pouvez acheter d’autres vins, mais ils ne portent pas l’appellation contrôlée. La résidence privée, la résidence pour aînés, c’est une appellation contrôlée qui vient avec un certain nombre de standards de qualité et de sécurité, et c’est ça qu’on voulait s’assurer.

M. Chouinard (Tommy) : Mais convenez-vous qu’il y a des personnes âgées qui ont perdu des services et qui habitent dans des résidences qui ne seront plus inspectées aujourd’hui?

M. Hébert : Bien, ils n’ont pas perdu des services. En fait, on leur disait qu’il y avait des services, mais ils ne les recevaient pas. C’est ça, le problème. Il est là, le problème.

M. Chouinard (Tommy) : Il y a juste peut-être un autre point. Sur les soins à domicile, la Protectrice du citoyen réitère que, dans le fond, il y a peut-être une augmentation de nombre d’heures de services et du nombre de personnes servies, mais justement c’est des heures éparpillées à différentes personnes, si bien qu’il y a des gens qui recevaient tant d’heures de soins par semaine à domicile et qui, là, en ont moins aujourd’hui, si bien qu’il y a l’espèce de cercle vicieux qui commence où la personne n’ayant pas de service à domicile se retrouve tantôt au CLSC, à l’urgence dans les hôpitaux, on recherche des lits, on déplace du monde. Bref, tout ça, c’est une espèce de cercle vicieux qui se produit. Est-ce que vous comptez régler cette situation-là?

M. Hébert : Alors, vous comprenez pourquoi on met en place l’assurance autonomie, parce que, ça, simplement ajouter de l’argent dans le maintien à domicile, même si on ajoutait 500 millions demain matin, ça ne règle pas le problème que vous soulevez. Le problème que vous soulevez, c’est d’avoir une évaluation équitable des besoins des personnes et de pouvoir établir un plan de services et de financer ce plan de services à l’aide de l’assurance autonomie. Alors là, il y a une équité entre les régions, il y a une équité, peu importe là où habite la personne, dans le droit de recevoir un certain nombre de services assurés par l’État, et c’est ça que va mettre en place l’assurance autonomie. D’ailleurs, la Protectrice du citoyen salue cette initiative dans son rapport.

M. Caron (Régys) : J’aurais une question aussi, M. le ministre. Dans quelle mesure le Québec a-t-il les moyens des ambitions évoquées ce matin?

M. Hébert : Bien, je pense que le Québec doit accorder une priorité à cet élément, puisque le Québec est une société qui vieillit de façon importante. Donc, ça devient une priorité pour un gouvernement s’il veut répondre aux besoins de ses citoyens. Dans à peine 15 ans, c’est demain matin, là, on aura le quart de la population du Québec qui va être âgée de plus de 65 ans. Alors, ça, ça veut dire le quart des citoyens qui ont des besoins particuliers, que ce soit d’intégration au niveau social ou encore des besoins de santé et de services sociaux. Alors, il faut répondre à ces besoins-là et il faut éviter de se cacher la tête dans le sable et de ne pas voir qu’il y aura des besoins, et c’est ce que nous posons.

D’ailleurs, dans le livre blanc sur l’assurance autonomie, on a fait les projections. On le sait, hein? Les gens disent : C’est un tsunami, le vieillissement. Ce n’est pas vraiment un tsunami; un tsunami, on ne peut pas prévoir ça. C’est plutôt un iceberg, on le voit, il se rapproche de plus en plus, mais on est capables de compter combien vont coûter les soins et services aux personnes aînées dans 15, 20 ans, à moins qu’on trouve un traitement miracle de la maladie d’Alzheimer, là. On est capables de compter. Et, dans le livre blanc sur l’assurance autonomie, on vous les donne les projections jusqu’en 2031. Alors, on le sait ce que ça va coûter, et il faut donc mettre en place les mesures qu’il faut pour mitiger ces augmentations de coûts. Et c’est l’un des objectifs de l’assurance autonomie de faire en sorte qu’on donne les services à la maison plutôt que d’utiliser la solution institutionnelle qui n’est pas souhaitée, d’une part, et elle n’est pas souhaitable aussi.

M. Caron (Régys) : Vous avez évoqué, la semaine dernière, au salon bleu, M. le ministre, que, dans les CHSLD, par exemple, on a moins besoin de soins infirmiers que de préposés pour venir en aide aux personnes qui sont hospitalisées ou qui sont en… qui sont résidentes dans ces institutions. L’Ordre des infirmières a réagi hier en disant : Ce n’est pas vrai. Effectivement, vieillir, ce n’est pas une maladie, mais il y a une incidence qui est croissante de la maladie avec le vieillissement. Comment pouvez-vous répondre à l’Ordre des infirmières? Il y a comme un argument qui en train de se créer, là, entre vous et les infirmières qui disent : Ce n’est pas vrai, les aînés ont davantage besoin de soins infirmiers.

M. Hébert : D’abord, j’aimerais ça que vous me surligniez la phrase, dans leur communiqué, qui dit que ce n’est pas vrai. Ce n’est pas ce qu’ils ont dit. Ils ont dit qu’à leur prochain congrès ils allaient établir un certain nombre de critères et de normes, et j’attends de voir ces critères et ces normes-là et j’espère qu’elles seront basées sur des données probantes et des données scientifiques pour appuyer leurs dires.

Moi, ce que je vous dis, c’est que, dans la plupart des CHSLD au Québec, il y a eu une transformation de l’offre de service pour insister sur l’aide aux soins personnels, parce que c’est ça qui est le besoin le plus important, et de mettre un peu moins d’importance sur les soins infirmiers, de façon à ce que les établissements d’hébergement soient plus des milieux de vie que des milieux de soins. Je pense que c’est ça le changement qu’il est important d’opérer et qui tarde encore, dans certains établissements, malheureusement.

M. Caron (Régys) : …pas une mesure d’économie là-dedans, M. Hébert?

M. Hébert : Non parce que c’est le même argent. Écoutez, il n’y a pas d’économie, dans la transformation des activités. On augmente d’un côté, on diminue de l’autre, c’est un rééquilibrage de l’offre de services.

Le Modérateur : S’il n’y a pas d’autres questions… Ça va? Oui, Jocelyne.

Mme Richer (Jocelyne) : …de détails sur… Est-ce que vous souhaitez un nombre précis d’adhérents à votre contrat social? Vous êtes-vous fixé un objectif, dans le temps et en nombre, de personnes qui vont le signer ou quoi?

M. Dupont (Maurice) : Dans les pétitions, il me semble que les chiffres, c’était 300 000. Dans notre contrat social, on en a déjà plusieurs dizaines, et ça se poursuit, c’est étalé. On essaie d’avoir une diversité aussi…

Mme Richer (Jocelyne) : Mais il n’y a pas d’objectif quantifié.

M. Dupont (Maurice) : On essaie aussi d’avoir une diversité, là, dans les… Aujourd’hui, c’est au niveau politique, mais on en a au niveau de… auprès des autres organismes de différents niveaux.

Le Modérateur : Alors, ça complète la période de questions pour vous. Merci. Alors, merci beaucoup. Juste en terminant, il reste la signature officielle et la photo, si on peut procéder pour… s’il vous plaît. Merci.

(Fin à 10 h 36)