(Neuf heures trente-deux minutes)
M. Péladeau : Bonjour à vous
tous et à vous toutes. J'apprécierais vous faire la déclaration suivante.
Le 7 avril dernier, j'ai eu le privilège
d'être élu député de Saint-Jérôme par les citoyens de cette circonscription que
j'affectionne énormément. La population de Saint-Jérôme a décidé de me faire
confiance pour les représenter à l'Assemblée nationale du Québec, institution
si chère à notre système démocratique. Depuis mon arrivée à cette honorable
Chambre et mon statut de représentant de la population de mon comté, j'effectue
mon travail le plus efficacement possible, alors que, vous le savez, j'ai passé
plus de 28 ans pour une entreprise dont la grande majorité des Québécois sont
fiers. J'avoue qu'il s'agit d'un nouvel environnement pour moi ainsi que d'une
nouvelle vie. Dois-je également vous rappeler que le choix des électeurs de Saint-Jérôme
a été fait en toute connaissance de cause de mes antécédents professionnels et
ma situation personnelle?
Aujourd'hui, une motion parlementaire
présentée par François Legault me vise personnellement et tente de m'empêcher à
envisager l'hypothèse d'occuper davantage de responsabilités auprès de la
population du Québec. En vertu de la loi, que je respecte scrupuleusement, je
n'ai pas à choisir entre le choix que j'ai fait de représenter les citoyens de
mon comté à l'Assemblée nationale du Québec et la détention du patrimoine qui
m'a été légué par mon père, Pierre Péladeau, pour lequel, comme un grand nombre
d'autres citoyens québécois, j'ai un immense respect et une très grande estime.
Il a été l'illustration parfaite de cette
volonté que les Québécois peuvent réussir également dans le monde des affaires
et que nous pouvons nous affirmer dans la sphère économique. Il fut pour moi
une source d'inspiration phénoménale que je souhaite également léguer à mes
enfants pour qu'ils poursuivent un jour, s'ils le souhaitent, l'émancipation
économique des Québécois.
La partisanerie outrancière et déplorable
de cette motion dépasse les limites du respect que nous devons tous aux
institutions démocratiques. En vertu du principe sous-jacent que l'on y
retrouve, une porte grande ouverte serait dorénavant là pour déterminer qui
peut et qui ne peut pas se présenter devant la population et être élu pour
remplir cette noble fonction de député. Je suis actuellement député de Saint-Jérôme
et n'ai nul autre statut. Je souhaite accomplir ma tâche tel que l'ont souhaité
les électeurs de Saint-Jérôme.
Nous ne pouvons pas ignorer qu'une course à
la direction sera bientôt engagée au Parti québécois. À l'instant où je
m'adresse à vous, je ne suis pas candidat. Je dois avouer que je n'avais pas
envisagé le scénario que fut le 7 avril. Je dois toutefois aujourd'hui y
réfléchir et je peux vous dire que ma réflexion est ouverte. La décision de me
présenter ou non à la chefferie n'est pas prise. Si je me portais candidat et
que les militants du Parti québécois me choisissent comme chef du parti et, par
voie de conséquence, comme chef de l'opposition officielle, je peux vous
assurer que je mettrai en fiducie, sans droit de regard, les actions que je
détiens dans Québecor, et ce, alors que la loi ne m'y oblige d'aucune façon
puisqu'à titre de député j'applique la loi en vertu du code d'éthique et de
déontologie.
De plus, alors que, durant ma vie de dirigeant
d'entreprise, je n'intervenais pas dans le contenu rédactionnel des journaux ou
des autres médias d'information de l'entreprise que j'ai eu le privilège de
diriger, je ferai également, au moment opportun, une déclaration sur l'honneur,
dans laquelle je m'engagerai solennellement à ne jamais intervenir dans le
contenu éditorial des médias d'information de quelque manière que ce soit.
En tout état de cause, je continuerai à
aimer mon pays, à défendre ses intérêts, sa richesse culturelle, sa langue et de
garder ma volonté et ma détermination de faire du Québec un pays. Merci
beaucoup.
(Fin à 9 h 37)