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Point de presse de M. Marjolain Dufour, député de René-Lévesque, M. Sylvain Roy, député de Bonaventure, et Mme Lorraine Richard, députée de Duplessis

Version finale

Le mardi 2 décembre 2014, 13 h 25

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures vingt-neuf minutes)

M. Dufour : Alors, bonjour à tous. Alors, on est ici pour faire le point sur la mobilisation qui s'ensuit par rapport à notre filière bois sur le territoire de la Côte-Nord. Alors, peut-être, pour commencer, faire les présentations d'usage : Sylvain Roy, qui est député de Bonaventure; la députée de Duplessis, Mme Lorraine Richard; la présidente de la conférence régionale des élus et mairesse de Forestville, Mme Micheline Anctil; M. Francis Bouchard, qui est le maire de Bergeronnes; Claude Martel, qui est le maire de Baie-Comeau; Donald Perron, qui est le maire de Longue-Rive; bien sûr, Yanick Charest, qui est directeur des affaires publiques à la conférence régionale des élus; M. Pierre Richard et M. Sylvain Bélanger, des représentants des syndicats de Résolu, Unifor; et bien sûr le maire de Sept-Îles, qui s'est joint à nous, M. Réjean Porlier.

Alors, peut-être faire suite à la mobilisation qu'il y a eu hier sur la Côte-Nord, vous dire que ce n'est pas la première fois qu'on vit des coupures au niveau de la filière bois sur la Côte-Nord. À prime abord, la papetière Résolu avait déjà coupé ou fermé une machine, voilà un an et demi, en 2012. Au mois d'octobre, ils ont annoncé qu'ils fermaient deux autres machines de manière ou de façon indéterminée, sans date de réouverture.

Alors, il y a une première machine qui a été fermée hier, le 1er décembre. Il y a une seconde machine qui va être fermée le 12 de décembre. On a déjà rencontré le ministre à cet effet, sur les retombées économiques puis les pertes d'emploi que ça va occasionner sur la Côte-Nord. Signaler que la Manicouagan et la Côte-Nord vont écoper au complet parce que la papetière à Baie-Comeau, c'est le poumon de l'industrie forestière, c'est le poumon de la filière bois sur la Côte-Nord.

Bien sûr, on avait déjà rencontré le ministre pour qu'on ait de l'aide. Je pense qu'il y a des pourparlers qui se font, au moment où on se parle, avec l'industrie et le ministère des Ressources naturelles. Bien sûr, il est minuit moins une, mais, à l'heure où on se parle, il y a déjà une machine de fermée. Depuis hier, il est minuit une. Alors, on aimerait bien ça avoir des résultats des pourparlers qu'il y a entre l'industrie et le ministère des Ressources naturelles au moment où on se parle. On entendait parler d'un soi-disant projet pilote sur la Côte-Nord. On est aux prises, puis c'est important de le souligner, avec le phénomène de la tordeuse de bourgeons d'épinette. Au niveau de la récupération des bois, on aimerait qu'il y ait un plan d'action pour aller récupérer ce bois-là, qui n'est pas éternel en soi. On parle de plusieurs millions de milles mètres cubes de bois, on en aurait peut-être pour une possibilité de 15 ans à aller chercher. Alors, ça serait une aide qui pourrait nous être apportée pour faire en sorte qu'on soit capables de consolider notre filière bois.

Alors, comme je vous disais précédemment, c'est sur toute la Côte-Nord, c'est Boisaco, c'est Forestville, c'est Baie-Comeau, c'est Port-Cartier, c'est Sept-Îles, c'est toute la Côte-Nord qui va écoper au complet. Alors, bien sûr, les pourparlers sont en cours au moment où on se parle. On a des informations comme de quoi qu'il y aurait possibilité de rencontre cet après-midi. Alors, le «setup» qu'on est en train de faire aujourd'hui, c'est de démontrer la continuité de la mobilisation, puis qu'on tient à nos emplois, puis que la Côte-Nord, au niveau économique, on a besoin d'aide du gouvernement, on a besoin qu'il y ait des solutions qui soient mises sur la table. Alors, peut-être que le porte-parole au niveau de la forêt peut vous entretenir quelques instants.

M. Roy : Merci, M. le député de René-Lévesque. Écoutez, j'aimerais faire un peu une rétrospective des problématiques que vit l'industrie forestière depuis de nombreuses années, vous rappeler que, de 2003 à 2012, c'est tout près de 20 000 emplois qui ont été perdus, puis il y a eu à peu près 300 fermetures d'entreprise. Donc, c'est des régions qui perdent des emplois, ce sont des gens qui perdent leur emploi, donc c'est très grave.

En novembre 2013, Rendez-vous national de la forêt où il y a eu le retour de l'espoir puis il y a eu un bilan extrêmement positif. L'Union des municipalités du Québec a salué l'événement, bon, l'Association forestière Abitibi-Témiscamingue et d'autres organisations.

Aujourd'hui, retour de l'incertitude. Résolu, Tembec, Uniboard ce matin, dans la Vallée-de-la-Matapédia, qui voient potentiellement qu'ils vont avoir des problèmes d'approvisionnement. Donc, ces entreprises-là émettent des signaux de détresse pour avoir de l'aide, mais ce n'est pas juste des entreprises, c'est des emplois dans les régions, et actuellement on est aux prises avec un gouvernement qui a une tendance urbanocentriste, qui abandonne les régions, et ça, il va falloir que ça suffisse. Il va falloir que les gens se lèvent et fassent en sorte de revendiquer des emplois.

Là, écoutez, la Gaspésie vit actuellement énormément de problématiques, mais c'est toutes les régions du Québec aussi. On a un constat. On sait qu'il y a des solutions, hein? On parle de manque de ressources, prix de la ressource et planification des travaux dans un contexte où les ressources sont disponibles et qu'il y a une embellie dans le marché américain. Donc, il y a une contradiction inhérente à l'approche libérale. Et donc, écoutez, nous, ce qu'on considère actuellement, c'est que le gouvernement est déconnecté de la réalité des régions, et qu'il a un comportement obsessif par rapport aux coupures, et que ça nuit à l'ensemble de l'environnement économique au Québec. Merci beaucoup.

M. Dufour : Alors, la présidente de la conférence régionale des élus et mairesse de Forestville, Mme Micheline Anctil.

Mme Anctil (Micheline) : Merci beaucoup. Alors, les manifestations qui ont eu lieu hier dans plusieurs villes de la Côte-Nord étaient à l'effet d'appuyer l'ensemble de l'industrie forestière et, bien sûr, les travailleurs. Nous portons aujourd'hui la détresse de notre région puisque la situation de l'ensemble de la filière industrielle forestière est jugée dramatique.

Pour illustrer, depuis 10 ans, donc depuis 2004, la région a connu des fermetures très, très particulières au niveau des usines. On est passé de 10 usines de sciage du résineux à quatre aujourd'hui. Les machines à papier, aujourd'hui, on parle d'une, et puis, le 12 décembre, ce sera probablement zéro. La même chose au niveau du feuillu. Il y avait deux usines de feuillu, aujourd'hui il en reste juste une. Alors, pour la Côte-Nord, c'est 1 700 emplois. C'est une industrie qui se chiffre à 290 millions, et la Côte-Nord dit aujourd'hui : Nous n'avons pas les moyens de perdre ces emplois-là, ni pour la Côte-Nord, ni pour l'ensemble du Québec.

Trois choses sont demandées, d'ailleurs depuis plusieurs mois : récupérer le bois de la tordeuse de bourgeons d'épinette pour qu'il soit utilisable le plus rapidement possible et compenser les coûts de cette récolte, les coûts supplémentaires de la récolte; payer le bois à un prix équivalent à celui du Québec. Les usines de la Côte-Nord affirment que le bois au mètre cube, rendu à l'usine, leur coûte de 10 $ à 15 $ de plus du mètre cube qu'ailleurs au Québec. Et, bien sûr, nous assurer, assurer aux industriels un approvisionnement suffisant et prévisible, donc il est question de la planification forestière pour l'ensemble de nos usines.

Alors, depuis plusieurs mois, ces demandes sont adressées au gouvernement du Québec, et aujourd'hui, au nom des travailleurs et au nom des industriels, nous demandons au ministre des réponses. Les Nord-Côtiers ont le droit d'avoir des réponses à ces questions, et il y a des pistes de solution, même, qui sont sur la table. Alors, nous sommes là pour réclamer l'heure juste de la part du gouvernement du Québec.

M. Dufour : Merci beaucoup, Micheline. Peut-être un représentant des travailleurs de la papetière, M. Pierre Richard.

M. Richard (Pierre) : Merci beaucoup. Le 3 octobre dernier, l'employeur Résolu annonçait la coupure… la fermeture de deux machines, qui licenciait une centaine de travailleurs. Hier, le couperet est tombé pour 20 d'entre eux. Depuis l'annonce, on nous projette dans le temps, on nous fait miroiter des ententes qui sont à venir. Jusqu'à date, on n'a rien. Le couperet devrait tomber dans 15 jours, le 12 décembre, sur une dizaine d'autres. Les 70 autres devraient avoir un licenciement dans quatre à six semaines.

Pour les jeunes travailleurs qui sont touchés, c'est le supplice de la goutte. On leur fait miroiter toujours une possible entente qu'on attend puis qu'on ne voit pas venir. Il faut que le gouvernement nous annonce des pistes de solution, des solutions au plus vite. On est dans la pire période de l'année pour ces jeunes familles là. Avant que nos jeunes quittent la région puis qu'on ne soit plus capable de les remplacer… Merci.

M. Dufour : Oui. Ça va? Bon, bien, parfait. Écoute, ça n'arrête pas de bien aller.

Mme Richard : Merci beaucoup, messieurs.

(Fin à 13 h 37)