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Point de presse de M. Jean-François Roberge, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière d'éducation, d'enseignement supérieur, de recherche et de science

Version finale

Le jeudi 26 février 2015, 11 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures trente minutes)

M. Roberge : Bonjour. Je vous remercie d'être là. Je m'excuse tout de suite pour le timbre de voix, mais j'y vais avec ce que j'ai aujourd'hui.

Aujourd'hui, on a la chance d'avoir les témoignages de gens qui sont directement sur le terrain. On a trois parents et une intervenante qui intervient autant auprès des enfants que des parents, que des professionnels. Donc, c'est une grande chance d'avoir réellement le pouls de ce qui se passe sur le terrain, ici, au Parlement.

Le nombre d'enfants qu'on appelle EHDAA, donc les élèves handicapés ou en difficulté d'apprentissage ou d'adaptation, a bondi entre 2003 et 2013, une augmentation de 37 %. Mais, pour les enfants ayant un trouble du spectre de l'autisme, l'augmentation est encore plus fulgurante, c'est une augmentation de 100 % en cinq ans. On a, en ce moment, environ 8 300 enfants qui ont un trouble du spectre de l'autisme au Québec, et ce n'est pas facile, ce qu'ils vivent dans nos écoles en ce moment.

Le système d'éducation et le gouvernement en général laissent tomber ces parents et ces enfants-là qui ont des besoins pourtant criants. On a un manque de ressources professionnelles, un manque de place dans les classes spécialisées, un manque de formation pour beaucoup d'enseignants, ce qui donne ce qu'on appelle malheureusement parfois des intégrations sauvages. Le gouvernement a coupé dans l'aide à la réussite au cours des derniers mois, et il propose à l'avenir d'augmenter le ratio maître-élèves et de ne plus tenir compte des difficultés des enfants dans la formation des classes. Donc, on va clairement dans la mauvaise direction.

Et je vais laisser les parents témoigner aujourd'hui parce que je pense que la grande pertinence, c'est d'avoir cette chance d'avoir des parents qui sont là avec nous aujourd'hui. Donc, pour commencer, je vais laisser Mme Chabot.

Mme Chabot (Martyne) : Alors, bonjour. Aujourd'hui, je tiens à remercier M. Roberge et son équipe de la CAQ de nous permettre d'avoir tribune pour exprimer qu'est-ce qui se passe vraiment sur le terrain.

Alors, mon enfant a six ans, et, comme bien des petits garçons fréquentant l'école de l'Apprenti-Sage de la commission scolaire de la Capitale... et pourtant, il n'est pas comme tous les petits garçons. S'il est normal pour les autres de la maternelle de parler, de s'habiller seul, de socialiser avec les copains, de rire aux éclats lorsqu'on entend une blague ou encore de faire des jeux de mots, le mien est étranger à tout ça.

 Être autiste, c'est être aveugle à tout ce que les autres voudraient qu'on voie, qu'on fasse et qu'on comprenne. C'est vivre sans canne blanche en s'enfargeant continuellement dans les obstacles que le désir de normalité des autres, bien plus que l'autisme, met sur votre chemin. L'autisme, c'est une construction différente de l'être humain. Donc, vouloir normaliser un enfant autiste, c'est non seulement nier sa différence, mais également son besoin d'être compris autrement. Autrement dit, c'est le traiter comme s'il n'était qu'un autre petit garçon normal.

Malgré les efforts conjugués de la directrice, de sa professeure et de son éducatrice spécialisée, tout le monde est unanime pour dire que mon fils devrait être dans une classe spécialisée pour les enfants atteints d'un TSA. La commission scolaire de la Capitale ne dispose pas d'une classe spécialisée au préscolaire pour un enfant TSA, donc ne peut répondre adéquatement aux besoins de mon enfant. Une demande a été adressée à l'école Saint-Michel de la commission scolaire des Découvreurs pour avoir accès à cette classe de maternelle spécialisée, mais notre demande a été rejetée, et les motifs de ce rejet ne nous ont jamais été communiqués malgré une demande d'accès à l'information. Forcer notre enfant à suivre le cursus scolaire normal, c'est non seulement nier ses besoins spécifiques, mais c'est brimer les autres élèves également dans leur droit à un enseignement qui n'est pas détourné ou entravé par les mesures adaptatives pour un seul enfant.

Cette problématique est également présente lors des inscriptions en milieu de garde. Ma bataille pour faire accepter mon enfant dans une installation a perduré deux ans. J'ai fini par obtenir une place. Je suis reconnaissante de M. Deltell de la CAQ, qui m'a accompagnée dans mes démarches.

Présentement, le développement de mon fils est entre les mains des commissions scolaires, qui tirent les ficelles de sa destinée. Quelle place pouvons-nous espérer pour lui dans le grand théâtre de la vie, alors que nous savons très bien que l'école est un microsystème de la société? Dans ce contexte, je me demande qui du système ou de l'autisme est le plus rigide. Va-t-on lui faire porter le poids de sa différence toute sa vie en l'obligeant de rentrer dans les rangs des normaux ou lui apporterons-nous plutôt le réconfort de lui présenter des semblables dans un monde peuplé de tellement trop d'étrangers... réalités à son avenir?

Quand j'ai mis mon enfant au monde, ce n'était certes pas pour qu'il s'y perde, mais qu'il s'y retrouve. Je sollicite donc l'appui du nouveau ministre de l'Éducation à venir pour qu'il trouve un chez-soi à mon fils et qu'il ne soit pas continuellement chez les autres. Merci beaucoup.

M. Roberge : Merci, Mme Chabot. Je vais céder maintenant la parole à M. Labonté, père aussi d'un enfant ayant un trouble du spectre de l'autisme.

M. Labonté (Michel) : Merci à M. Roberge et à son équipe à la Coalition avenir Québec de justement se préoccuper de l'avenir des enfants qui ont des besoins spéciaux dans les commissions scolaires.

Moi, je vais vous parler d'un aspect assez désagréable des commissions scolaires : leur manque de transparence. Moi, pendant plus d'un an, on m'a fait croire que mon garçon était sur une liste d'attente. Alors, j'ai demandé : Elle est où, la liste d'attente? Et on m'a dit : Ah! On ne peut pas te donner ça. Mais pourquoi? Parce qu'il y a le nom de d'autres enfants qu'on ne peut pas te donner. Mais c'est parce que tu peux les obscurcir. Non, on ne fait pas ça.

Donc, une plainte à la Commission d'accès à l'information. Neuf mois plus tard, après plusieurs interventions et des batailles sans cesse avec eux autres, ils finissent par avouer, par un affidavit, que, et je vais vous le citer parce que je l'ai ici, essentiellement : «J'affirme que les listes d'attente faisant l'objet de la demande d'accès du 17 décembre 2012 de M. Labonté n'existent pas.» Ça, c'est signé par le secrétaire général de la commission scolaire de la Capitale, M. Érick Parent. Donc, ils m'ont menti pendant plus de deux ans, ils ont menti à moi, et ils ont menti à d'autres parents, et ils continuent de mentir aujourd'hui.

J'ai un autre document pour un autre type de handicap, qui dit essentiellement, puis ça provient toujours de la même commission scolaire : «La demande est recevable, mais l'élève sera sur une liste d'attente pour l'année 2014‑2015.» C'est un mensonge, ces listes-là ne peuvent pas exister pour deux raisons. La première, c'est la Loi sur l'instruction publique, à l'article 234, qui dit qu'une commission scolaire doit adapter les services selon les besoins identifiés de l'enfant, et non l'inverse.

La deuxième, c'est la Charte des droits et libertés, à l'article 10, puisque, quand on dit à l'enfant un : Je reconnais tes services, je te donne une classe spécialisée; à l'enfant deux : Je reconnais les mêmes services, identiques à l'enfant un, mais je ne t'envoie pas dans une classe spécialisée, je fais le choix de t'envoyer dans une classe ordinaire avec des services relativement adaptés, qui ne sont pas tout à fait conformes à la classe spécialisée; ça, c'est ni plus ni moins que de la discrimination. Si vous avez des questions, je suis disponible. Merci.

M. Roberge : Merci beaucoup, M. Labonté. Maintenant, on va avoir le témoignage d'une autre maman, Mme Sicotte.

Mme Sicotte (Vanessa) : Bonjour à tous, merci. Je m'appelle Vanessa Sicotte, je suis maman d'un petit garçon qui s'appelle Teddy, qui aura bientôt cinq ans. Mon fils a été diagnostiqué avec un trouble du spectre de l'autisme, il avait trois ans et demi. C'est très, très jeune pour un diagnostic, et la raison pour laquelle on a réussi à avoir un diagnostic si jeune, c'est qu'on l'a fait au privé. Quand j'ai appris la longueur de la liste d'attente qu'il y avait dans le réseau public, qui était d'un an et demi, je me suis dit : Je ne peux pas perdre tout ce temps-là, c'est du temps qui est précieux pour essayer d'éduquer et d'apprendre des choses à mon fils.

Je suis donc allée au privé, on a obtenu un diagnostic très rapidement. Par la suite, évidemment, après, je me suis inscrite sur la liste d'attente pour les services de prise en charge du gouvernement qui sont offerts, qui sont de très bons services, mais on m'a répondu encore une fois une autre attente d'un an et demi. Donc, ce que j'ai fait, depuis la dernière année et demie en fait, c'est que je suis allée encore une fois au privé. On a beaucoup de chance, on a les moyens de pouvoir faire ça, mais des centaines de familles n'ont pas cette même chance là.

Et, en fait, une fois qu'on est dans le système de prise en charge, les services sont très, très bons, mais c'est d'y avoir accès. Si on calcule que c'est un an et demi pour avoir un diagnostic et une autre année et demie ensuite pour avoir des services de prise en charge, les enfants souvent arrivent tout près de l'âge de six ans ou ont même dépassé la barre des six ans, ce qui fait que ces services-là ne leur sont plus d'aucune valeur parce qu'au Québec actuellement les services de prise en charge pour les enfants autistes arrêtent à l'âge de six ans.

Je veux vraiment… j'aimerais vraiment pour les enfants qui suivent, la génération suivante et ceux de l'âge de mon fils, que les services puissent être plus longs, qu'on ait une prise en charge plus longue et que le nouveau ministre en place puisse faire quelque chose pour aider les petits garçons et les petites filles qui sont sur le spectre de l'autisme. Merci.

M. Roberge : Merci beaucoup, Mme Sicotte. Et finalement nous avons un dernier témoignage ce matin, Mme Langevin, qui est une intervenante spécialisée auprès des enfants et des intervenants auprès… qui ont un trouble du spectre de l'autisme. Merci.

Mme Langevin (Marie-Joëlle) : Bonjour. Merci. J'aimerais, moi aussi, commencer en remerciant M. Roberge et son équipe de nous donner l'opportunité de vous raconter un peu le quotidien que je vis personnellement, comme intervenante communautaire à Autisme Québec depuis maintenant plus de cinq ans. Je suis donc témoin de la détresse que vivent les enfants, les adultes autistes et leurs familles, faute notamment de ressources dans le système public.

Ce manque de ressources a des conséquences qui sont graves autant à court, à moyen et à long terme. D'abord, les familles attendent de longs mois avant de pouvoir avoir un diagnostic ou se tournent, comme Mme Sicotte, vers des services au privé, ce qui a notamment été dénoncé par l'Ordre des psychologues récemment. Ils attendent ensuite encore pour avoir le support d'une travailleuse sociale du CLSC, qui se tourne vers... pardon, alors qu'ils sont dans un moment particulièrement émotif suite à la réception du diagnostic. Et puis finalement ils attendent encore et toujours pour pouvoir avoir le soutien d'un éducateur spécialisé au centre de réadaptation, qui, lui, va venir, là, les aider à mettre en place des adaptations à la maison. Les conséquences pour les enfants et les adultes, en fait, c'est de grandir sans tous ces services qui pourraient potentiellement les aider, là, à se développer de façon optimale.

Nous sommes donc actuellement bien loin de respecter les délais qui ont été prescrits dans le plan d'accès aux services pour les personnes qui ont une déficience, qui a été mis en place en 2008. Malgré les rapports du Protecteur du citoyen sur la situation des enfants et des adultes autistes, malgré les réorganisations qui ont été faites et les différents investissements, force est de constater que les efforts qui ont été réalisés jusqu'à maintenant ne sont pas suffisants pour répondre aux besoins. Les enfants autistes ont des besoins variés, et la réponse à ces besoins devrait être tout aussi variée.

Malheureusement, on constate que les milieux scolaires ont des difficultés à s'adapter pour répondre de manière adéquate à ces besoins-là, et ces difficultés-là se traduisent notamment par le manque de places en classe spécialisée, le manque de formation du personnel ainsi qu'un manque de soutien aux enfants qui sont intégrés dans les classes régulières. Malheureusement, nous constatons qu'en plus de devoir composer avec les particularités de leur enfant, les parents doivent se battre constamment contre le système qui a été mis initialement en place pour les aider. Plusieurs familles se voient donc contraintes à diminuer leurs heures de travail et même à abandonner leur emploi pour répondre aux besoins de leur enfant.

Il est temps que le gouvernement cesse de gérer uniquement les urgences et rende accessibles, et ce, dans un délai raisonnable, les services auxquels les enfants, les adultes autistes et leur famille ont besoin. Merci.

M. Roberge : Merci. Alors, les témoignages qu'on vient d'entendre sont évidents. On a vraiment la lumière sur la réalité, c'est un constat d'échec. Le statu quo est intenable. Et la réponse que j'ai obtenue ce matin, quand j'ai questionné le gouvernement, est absolument irresponsable. On m'a répondu qu'il fallait aller voir un OSBL, une fondation. On a dit aux parents : Le gouvernement démissionne de vous aider, allez voir un OSBL, allez voir une fondation, la Fondation Miriam, elle va s'occuper de vous. Le gouvernement Couillard n'en finit plus de nous surprendre, mais de la mauvaise façon. Ce n'est pas en changeant simplement de ministre que les problèmes vont s'effacer d'un coup de baguette magique. On le voit, j'ai interpellé le premier ministre sur la question primordiale de l'éducation, il s'est défilé. La ministre qui s'est levée nous a dit : Allez voir un OSBL. C'est extrêmement, extrêmement inquiétant pour la suite des choses, et pourtant on est dans une situation de crise. On n'a pas une crainte que ça se mette à mal aller, ça fait des années que ça ne va pas. Il y a des parents et il y a des enfants qui en paient le prix en ce moment.

Donc, je souhaite à M. Bolduc d'être heureux dans ce qu'il va faire à l'avenir, mais je souhaite surtout que le prochain ministre de l'Éducation soit à la hauteur. J'espère qu'il sera le premier ministre de l'Éducation des jeunes et qu'il va prendre la parole des jeunes pour l'amener au Conseil des ministres, plutôt que de prendre la voix de M. Couillard et du Conseil des ministres et d'apporter ça dans nos écoles parce que ce n'est pas de ça dont on a besoin. Merci. Est-ce qu'il y a des questions?

M. Gagnon (Marc-André) : Marc-André Gagnon, je suis du Journal de Québec. Bonjour aux parents. M. le député, donc je comprends que vous fondez beaucoup d'espoir sur le prochain ou la prochaine ministre de l'Éducation pour régler ce dossier-là. En même temps, est-ce que l'austérité, l'atteinte de l'équilibre budgétaire ne risquent pas de rendre plus difficile la création de classes spécialisées, comme les parents le réclament?

M. Roberge : Bien, d'abord, on ne peut pas opposer le développement de nos jeunes à l'atteinte du déficit zéro. On veut atteindre l'équilibre zéro, et ma formation politique en est, pour assurer un avenir meilleur à notre jeunesse. Alors, de couper dans les services aux jeunes ou de ne pas répondre à leurs besoins, c'est de scier la branche sur laquelle on est assis. Il n'est pas question qu'on cautionne ça.

M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce que vous êtes satisfait du départ de M. Bolduc, comme c'est une demande que vous avez répétée à de nombreuses reprises dans les dernières semaines?

M. Roberge : Je pense que, sincèrement, le milieu de l'éducation voit la lumière au bout du tunnel. Est-ce que c'est le soleil ou c'est un train qui s'en vient nous ramasser? Je ne le sais pas, mais il y a la lumière au bout du tunnel. Je pense que M. Bolduc n'était pas à sa place. Comme je vous dis, c'est quelqu'un de très sympathique, c'est quelqu'un qui est une bonne personne. Je ne lui en veux absolument pas personnellement, je lui souhaite la meilleure des chances, mais il n'était pas à sa place, c'est un fait. C'est inquiétant que M. Couillard lui ait confié ce ministère pour lequel il n'était pas prêt au départ. Est-ce que c'était sa meilleure option? J'espère que non.

M. Gagnon (Marc-André) : …prix de consolation pour M. Bolduc, le ministère de l'Éducation? C'est un peu troublant.

M. Roberge : Je vais laisser M. Bolduc répondre à cette question-là. Je ne sais pas, pour lui, ce que ça représentait que le ministère de l'Éducation, mais je peux vous dire que, pour le monde de l'éducation, ça a été une déception, malheureusement, malheureusement.

Journaliste : Est-ce qu'il y a un parent qui parle anglais?

Mme Chabot (Martyne) : Yes, I do.

Journaliste : OK. Mrs. Chabot.

M. Roberge : Je pense qu'ils sont nombreux à pouvoir vous répondre.

Journaliste : Oh! Excellent! So, could you maybe sum up your situation and tell me do you think it's a sort of two speed system in our schools today.

Mme Chabot (Martyne) : Absolutely, because my son was supposed to have a specialized class, and, like Michel explained, they choose to take my son and placed it on a regular class. So we have other choice, but the other choice was not taken. So what's the problem there? So my son has to compose — sorry for my English — have to live with this kind of a choice and, like, you know, autism is a really hard for childrens to have education and have good days with this kind of class.

Journaliste : And I think it was mentioned that you have to seek help from the private sector at this point, waiting lists are so long, right?

Mme Sicotte (Vanessa) : Sure, the waiting lists are very long and that's why, in our case, we chose to send our son Teddy into the private system because we know that the little child's brain really develops until they're six years old. So those first six years of life are primordial in an education for a young child. If I had waited — because I knew we had a suspicion, he was three years old — but the time we made all… you know, we wrapped our head around the fact that he might be autistic, he was three and a half. That time was fleeing it was… just flying between our fingers. So, for us to go private was really the solution. Had we waited a year and a half to get the public system to even give us only a diagnostic, we haven't had any services yet, we only just got a diagnostic, he'd be five, we'd be today, and it wasn't acceptable to us because our son was missing a year and a half.

Journaliste : What do you expect out of the new Education Minister?

Mme Sicotte (Vanessa) : So, what I expect is to have a few things actually, and I know it's a wishlist, but many of them are very, very feasible at this point. It's to have more trained services into the regular school system because there are services offered to the children but they're very generic. These people are not trained in autism, they are trained in lack of language, they are trained in special aid, they are trained in ADHD, but they are not trained in autism. So, when they have a case like my son coming in, they don't know how to deal with them. You know, when you have a crisis on your hand, they don't know how to deal. So that's the first thing.

The second is resources. There's a crying, crying need for more resources. The third also is shorter waiting lists. Absolutely, we need to shorten those waiting lists because children of Teddy's age are the prime candidates to be able to be inserted then into the regular school system. What we've done over the past year and a half has given us, and I'm so proud to say, but it's giving us the chance to send our son to regular school. As of September, Teddy will start kindergarten in a regular class. Why? Because the past year and a half we got amazing services. So, if we could shorten those lists, it would be amazing.

And the last thing is to give a little longer service. Six years old is too short. These children are very, very young. They need longer services.

Journaliste : Mr. Roberge, you were making the point that autism is a growing problem in Québec, but, like my colleague said, my colleague from the Journal de Québec, isn't… you know, the context of austerity, sort of… isn't it impossible to wish for more services and more help given the context of austerity?

M. Roberge : No. We have to be ambitious. There is a lot, a lot of money on the education system, and I think that a lot of money can go from the schoolboard to the school and to the service for the child. So there is enough money in the system right now to help autistic child. It's not an unrealistic wish.

Journaliste : And so your reaction today to the departure of Yves Bolduc, he's quitting politics, how do you react?

M. Roberge : It's sad for him. I think he is a good person, but it was time for him to go. He wasn't able to run the ministère de l'Éducation as well. It was a fact, and everybody knows it, so hope that the next Minister of Education will be more able to do the job.

Journaliste : Do you see any potential good candidates in the Liberal roster right now?

M. Roberge : The problem is they are Liberals, you know. I will let Mr. Couillard do his decision.

Journaliste : Can I ask one of the parents about the current situation with the lack or resources? How does it make you feel, on a personal level, when you look at the current situation?

M. Labonté (Michel) : I could handle that. Actually, when the child leaves…

M. Labonté (Michel) :

Une voix : Yes. When the child leaves the primary schooling and he gets to the secondary phase, there is less services available for the children. And currently, in my school commission, there is six classes for autistic children, but, at high school, there is only two. And the number of children who could be call upon to go into those classes is exponentially growing every year. So there is missing resources.

 So, at some point, yes, austerity, but again you have to give the services. The Supreme Court said in 2012 that it's not a luxury to give to those children the proper schooling that they should receive.

Journaliste : But, when you look at that situation, how does it make you feel?

M. Labonté (Michel) : It makes me feel sad, because I have to continuously fight. I've been lied to, other parents have been lied to, and it's a continuous battle with those school commissions to be able to prove your point that you need more classes, and that is very, very disappointing. It eats up a lot of your time, a lot of your free time to take care of you child. Thank you.

Une voix : May I add a little… You know, when you have a child, you want the best for that child. I mean, when… I have three children : two girls that are perfect, and my son, that is even more perfect because he's autistic. But when you have a child, what you want for them is the best that's in the world. And when the system doesn't allow you for that, it's very exhausting, first, but you also feel your child is being ostracized, and that's a terrible feeling for a parent. So it's exhausting.

Raising a child on the autism spectrum is really exhausting in itself. Having to run after resources and always try to find a solution is even more exhausting. So, to make it all a little easier would make our lives much easier and also the schooling system. I know a lot of teachers they're having a hard time with the situation as well, integrating our children into the regular classes.

(Fin à 11 h 52)

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