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Point de presse de Mme Françoise David, députée de Gouin

Version finale

Le jeudi 28 janvier 2016, 12 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Douze heures trente et une minutes)

Mme David (Gouin) : Alors, le point de vue de l'aile parlementaire de Québec solidaire sur le remaniement de ce matin, écoutez, au-delà du jeu de chaises musicales, ce remaniement, il ne change rien à l'échec du gouvernement Couillard de nous faire oublier tout ce qu'il a fait dans les deux dernières années, toutes les coupes qui ont touché les parents, les enfants, les écoles, qui ont touché les personnes âgées dans les soins à domicile. Toutes les coupes, toutes les abolitions de centres locaux de développement, par exemple, tous ces leviers économiques, là, qu'on avait dans nos régions et aussi à Montréal, tout ça, là, on ne va pas l'oublier parce que, là, il y a un jeu de chaises musicales qui change les ministres de place.

M. Couillard nous dit : C'est vrai que ça été difficile, j'ai dû agir en bon père de famille. D'abord, j'aimerais juste lui dire que c'est un peu archaïque comme formule. Il y a aussi des mères de famille, et, de toute façon, la population, ce n'est pas une gang d'enfants. Nous, là, les gens de la population, les gens qui nous écoutent, les gens qui nous regardent, là, on a trouvé ça franchement dur, ces deux années là. M. Couillard ne nous dit pas qu'il n'y aura plus de coupes, hein, dans les services publics. Le mot «services publics», il ne le prononce pas d'ailleurs, mais il nous dit qu'on est à la veille d'arriver à bon port. Alors, moi, j'attends avec impatience de voir à quoi va ressembler le port : d'autres coupes, des baisses d'impôts pour les plus riches ou alors un développement économique dans la diversité de l'économie, un développement économique qui tient compte de l'environnement? Alors, j'espère qu'Anticosti, c'est fini, les oléoducs, c'est terminé. Il faut aller vers les énergies vertes, vers la diversification de l'économie, de l'économie sociale, aider les régions qui ont beaucoup souffert. C'est ça qu'il faut faire en économie.

Deuxièmement, réinvestir dans les services publics. Alors, M. Couillard nous annonce un réinvestissement en éducation. Ça, c'est certainement le fruit des grosses batailles qui ont été menées à la fois par le personnel de l'éducation, mais par les parents, hein? Rappelez-vous toutes ces chaînes humaines, là, qui ont entouré les écoles et qui continuent de les entourer. Il y en a encore une autre lundi prochain. Donc, bravo pour les gens qui se battent, mais on a hâte de voir la hauteur du réinvestissement, là. Ce n'est pas une petite centaine de millions qui va nous faire oublier le milliard de coupes en éducation.

Troisièmement, les CPE. J'ai hâte de voir ce que va faire le nouveau ministre de la Famille. D'énormes coupes sont encore annoncées dans nos centres à la petite enfance, joyaux du Québec. Est-ce qu'on va les protéger, oui ou non? Est-ce que la qualité des services est importante, oui ou non? Moi, j'attends M. Couillard là-dessus.

Quatrièmement, l'aide sociale, dossier très chaud en ce moment. M. Couillard nous dit : Je mets un nouveau ministre, et il doit avoir comme orientation l'instauration d'un revenu minimum garanti. Surprise. Mais attendez, là, le revenu minimum garanti, c'est à quelle hauteur? Le chèque d'aide sociale actuel qui permet à peine aux gens de survivre ou, pire encore, on le coupe de moitié sous toutes sortes de prétextes? Inacceptable. Donc, là-dessus aussi, le gouvernement va devoir nous prouver que le port, ce fameux port dont M. Couillard nous parle, là, avec bonheur, on arrive enfin à bon port, moi, je veux un port bien équipé, bien habillé, qui donne de l'emploi aux gens, des bons emplois, des emplois durables. J'attends un port qui respecte l'environnement. J'attends un port qui réinvestit dans les services publics.

M. Vigneault (Nicolas) : Mme David, justement concernant l'aide sociale et tout ça, de dire qu'il y a un revenu minimum garanti, est-ce que vous souhaitez que le nouveau ministre revienne en arrière sur ce qui s'est passé hier, notamment en commission parlementaire, à savoir s'il coupe notamment de moitié?

Mme David (Gouin) : Non seulement je souhaite, mais j'exige que le nouveau ministre d'Emploi et Solidarité sociale retire complètement la deuxième partie du projet de loi n° 70, celle qui porte sur l'aide de dernier recours et toutes ces coupes dont on parle, là. Ça doit être complètement retiré et remplacé par un projet de loi qui nous parlerait de comment on va aider les personnes assistées sociales. D'abord, avoir un revenu minimum garanti décent, et deuxièmement, pouvoir bénéficier de services d'insertion, de services d'accueil, de services d'entrée à l'emploi, là, qui vont être multipliés. Il y a des listes d'attente. Les gens ne demandent pas mieux que d'être dans des programmes. Il faut les multiplier, il faut leur donner les moyens d'agir. C'est ça, c'est à ça que je m'attends d'un nouveau ministre d'Emploi et Solidarité sociale.

M. Vigneault (Nicolas) : Quand le premier ministre parle de prospérité maintenant, est-ce que ça, ça vous encourage un peu?

Mme David (Gouin) : Bien, le premier ministre a toujours parlé de prospérité. C'est pour ça que je vous dis que là, on a quand même un problème et que ce n'est pas le remaniement qui va changer ça. Il nous parle de prospérité depuis qu'il est arrivé au pouvoir. Or, oui, d'un côté, il y a des emplois qui se créent, puis de l'autre côté, il y a des emplois qui se perdent, entre autres dans les services publics d'ailleurs, plein de gens qui partent à la retraite dans les services publics parce que c'est devenu trop dur d'y travailler, les conditions de travail sont de plus en plus difficiles.

Alors, la prospérité, nous, on veut bien. Donc, ça veut dire de l'emploi puis ça veut dire des changements à la fiscalité aussi. Il faut que la prospérité, ça soit celle de tout le monde. Tout le monde doit avoir un revenu décent pour vivre et tout le monde doit payer sa juste part d'impôt. Il faut que ce gouvernement-là arrête de faire des cadeaux aux amis du régime, aux grandes entreprises, y compris des entreprises immensément polluantes, puis il faut que ce gouvernement-là décide de faire des réformes fiscales qui vont avantager la classe moyenne, les travailleurs et les travailleuses. Alors, la prospérité, à Québec solidaire, on est tellement d'accord avec ça, on l'attend, on l'espère, puis il faut que ça soit fait pour le bénéfice du 99 %.

M. Vigneault (Nicolas) : Avez-vous senti, dans le discours du premier ministre, qu'il y avait un peu… on laissait de côté l'austérité et que ce changement-là, ce nouvel élan là, en faisant un remaniement ministériel, on s'en va vers peut-être des réinvestissements?

Mme David (Gouin) : Visiblement, c'est le message que le premier ministre veut lancer, mais moi, là, je ne suis pas capable de croire ce message-là tant que je n'ai pas les preuves. Et les preuves, je vais les avoir avec le nouveau ministre Emploi et Solidarité sociale. Va-t-il retirer définitivement cette idée de couper les plus pauvres? Ça, pour moi, là, il faut que ça soit clair.

Deuxièmement, on va avoir bientôt un budget. C'est là qu'on jugera si vraiment l'austérité est derrière nous. Et ça va prendre des réinvestissements majeurs. Je vous ai parlé d'aide à domicile, je vous ai parlé d'éducation, des écoles, du soutien aux enseignants. Il faut que ça soit sérieux, là, un vrai réinvestissement, pas des pinottes. Merci.

(Fin à 12 h 38)

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