(Quatorze heures vingt minutes)
M. Drainville
: Alors,
bonjour, tout le monde. D'abord, quelques réactions aux propos tenus par
Philippe Couillard ce matin. Dans le fond, Philippe Couillard, ce qu'il dit, c'est :
Si vous êtes quelqu'un qui voulez protéger les sièges sociaux au Québec, vous
êtes quelqu'un de fermé, hein? C'est ça qu'il dit dans le fond. Alors, les États-Unis,
qui ont une politique industrielle pour protéger leurs centres décisionnels,
les Français qui ont une politique comme celle-là, ça, c'est tous des gens
fermés. Dans le fond, il y a juste M. Philippe Couillard qui est ouvert, puis
le reste du monde est fermé. Est-ce à dire que les personnes qui ont travaillé
sur le comité pour protéger les sièges sociaux, Mme Jérôme-Forget notamment,
c'est une personne fermée? Le président de la Chambre de commerce de Montréal,
ça aussi, c'est quelqu'un de fermé? Andrew Molson, qui a travaillé sur le même
comité pour protéger les sièges sociaux au Québec, c'est quelqu'un de fermé? Tout
le monde est ouvert sauf Philippe Couillard... Tout le monde est fermé sauf Philippe
Couillard.
C'est quand même assez étonnant. Michel
Leblanc, l'actuel président de la chambre de commerce, a siégé sur ce
comité-là. Le rapport, ça s'appelle Le maintien et le développement des
sièges sociaux au Québec. Quand les libéraux sont arrivés, ils l'ont jeté
aux poubelles celui-là aussi. Pourtant, il nous servirait bien aujourd'hui, ce
rapport-là, si M. Couillard se donnait la peine de le lire. Et je vous le
rappelle, c'est un rapport consensuel qui a été signé par Claude Séguin, qui
est un grand patron de chez CGI, Andrew Molson, Monique Jérôme-Forget, Michel
Leblanc, président de la chambre de commerce. Ils proposaient là-dedans des
mesures pour protéger les sièges sociaux au Québec. Pourquoi les libéraux
ont-ils jeté à la poubelle ce rapport-là? Et pourquoi M. Couillard dit-il de
tous ceux qui veulent défendre les sièges sociaux au Québec qu'ils sont des
personnes fermées?
Moi, je trouve que la pensée de M.
Couillard, elle me fait penser à quelqu'un, à un locataire... à quelqu'un qui
veut bâtir une économie de locataires au Québec. Nous autres, au Parti
québécois, on veut construire une économie de propriétaires, puis M. Couillard,
lui, ce qu'il veut, c'est construire une économie de locataires. Il est
d'accord avec ça, lui, qu'on perde des sièges sociaux, puis ceux qui sont
contre ça, c'est des personnes qui sont fermées.
Autre question que je vous soulève, Mme
Anglade, hier, lors d'une des interventions qu'elle a faite, elle a dit : Investissement
Québec a vendu les actions qu'elle détenait dans RONA parce qu'il n'y avait
plus de menace qui pesait sur RONA. Or, on apprend ce matin dans la bouche du président
du conseil d'administration de RONA, M. Chevrier, que la compagnie Lowe's, la
compagnie américaine, revenait cogner à la porte de RONA à tous les six mois pour
l'acheter. Alors, si effectivement la menace qui pesait sur RONA n'a jamais
diminué, n'a jamais disparu, voulez-vous bien m'expliquer comment ça se fait
qu'Investissement Québec a vendu son bloc d'actions?
C'est pour ça qu'aujourd'hui le gouvernement
du Québec se retrouve avec rien pour se défendre contre la tentative
d'acquisition de Lowe's. C'est parce qu'Investissement Québec a vendu son bloc
d'actions, et, soit dit en passant, le bloc d'actions qu'on a acheté,
qu'Investissement Québec a acheté, ça a commencé sous Raymond Bachand. Ça,
c'est Raymond Bachand qui a dit à Investissement Québec : Achetez du RONA
pour empêcher que Lowe's mette le grappin sur RONA. Et, quand nous, on est
arrivés au pouvoir, le Parti québécois, Investissement Québec nous a posé la
question : Êtes-vous d'accord pour qu'on continue à acheter du RONA? Et la
directive du gouvernement, à ce moment-là, du ministère des Finances a été :
Oui, continuez à acheter du RONA, il faut continuer à protéger notre siège
social, continuer à protéger notre entreprise québécoise, notre siège social à
Boucherville et tous les emplois qui en dépendent.
Et là Philippe Couillard arrive au
pouvoir, et la directive qui est donnée à Investissement Québec, c'est :
Vendez, vendez les actions de RONA que vous avez. Et, selon Mme Anglade,
la directive a été donnée de vendre parce que, soi-disamment, la menace qui
pesait sur RONA n'existait plus, elle s'était dissipée. Or, ce n'est pas vrai,
ça. Cette menace-là, elle a été maintenue au cours des dernières années. C'est
M. Chevrier, le P.D.G... pas le P.D.G., mais le président du conseil
d'administration, qui dit qu'à tous les six mois Lowe's revenait. Alors, je vous
pose la question : Pourquoi Investissement Québec a liquidé son bloc
d'actions? Pourquoi ils ont liquidé le levier qu'on avait pour se défendre
contre une tentative de prise de contrôle comme celle à laquelle on assiste
présentement?
Une dernière chose avant de prendre vos
questions. Je ne sais pas si vous avez entendu l'entrevue de Jacques Daoust ce
matin avec Paul Arcand au 98.5, mais je peux vous dire une affaire, ce n'était
pas une défense très, très rigoureuse de l'achat de RONA par Lowe's. J'ai la
transcription ici, là. Paul Arcand dit : Des gens ne sont pas convaincus, là,
à propos de la transaction. Et là : Ouin — c'est Jacques Daoust,
ça — oui, silence; moi, écoutez, j'ai une collègue qui est
responsable de l'économie, elle est saisie du dossier, elle a eu des
conversations que je n'ai pas eues avec la nouvelle direction. Alors, je lui
laisse...» Arcand : Elle a l'air de trouver que c'est bien bon,
l'acquisition de RONA par Lowe's. Réponse : Écoutez, c'est ce que
j'entends.
Alors, moi, je vous dis, il y a des
ministres libéraux qui, visiblement, ne sont pas très enthousiastes par rapport
à cette transaction-là, et visiblement Jacques Daoust en fait partie. Et je
vous rappelle que Jacques Daoust, il était P.D.G. d'Investissement Québec quand
Investissement Québec les a achetées, les actions de RONA. Alors, est-ce que Jacques…
Une voix
: …
M. Drainville
: Oui,
oui, oui. Bien oui. Jacques Daoust, qui a acheté les actions de RONA quand il
était patron d'Investissement Québec, à la demande de Raymond Bachand, est-ce
qu'il est d'accord avec la transaction?
Alors, en résumé, quatre choses. Quatre
choses en résumé. Tous les États sérieux ont des politiques industrielles qui
visent à préserver puis à protéger leurs centres de décision et leurs sièges
sociaux. Philippe Couillard dit de ces États qu'ils sont fermés. Lui, il est
ouvert, mais les États occidentaux comme les États-Unis et la France qui ont
des politiques pour protéger leurs sièges sociaux seraient, aux yeux de
Philippe Couillard, des pays et des États fermés et repliés sur eux-mêmes.
Il y a un comité sur lequel ont siégé des
personnes reconnues pour leur crédibilité, dont l'ancienne ministre des
Finances libérale, Mme Jérôme-Forget, qui ont recommandé des mesures pour protéger
les sièges sociaux, qui proposaient notamment d'amender la Loi sur les sociétés
par actions du Québec et la Loi sur l'Autorité des marchés financiers pour se
donner justement des moyens de protéger nos sièges sociaux. Est-ce que les
personnes qui siégeaient sur ce comité-là sont des personnes fermées, dont le
président de la Chambre de commerce de Montréal? Je vous dis que cette façon de
voir les choses, ça participe d'une mentalité, d'un réflexe de quelqu'un qui se
contente d'être locataire dans sa propre économie, alors qu'il faut construire
une économie de propriétaire. Je pose la question : Pourquoi
Investissement Québec a vendu son bloc d'actions de RONA, alors que la menace
de Lowe's pesait toujours, contrairement à ce qu'a dit Mme Anglade? Et
finalement je note le malaise, la difficulté de Jacques Daoust à défendre cette
transaction. Voilà.
M. Robillard (Alexandre)
:
Je voulais juste voir ce que vous pensiez du fait que M. Daoust, il a aussi dit
ce matin, à l'émission de M. Arcand, que normalement le ministre de l'Économie
n'était pas tenu au courant des transactions d'Investissement Québec. Qu'est-ce
que vous pensez de ça?
M. Drainville
: Que le
ministre de l'Économie n'était pas au courant?
M. Robillard (Alexandre)
:
Lui, il n'a pas été… Il n'avait pas à être mis au courant, là, Mme Anglade non
plus.
M. Drainville
: J'ai
lu ça et j'en ai été surpris, mettons. J'ai été surpris de cette déclaration
parce que l'on sait que c'est Raymond Bachand, comme ministre des Finances sous
Jean Charest, qui a donné une directive claire à Investissement Québec de
protéger RONA en achetant des actions de RONA. Alors, c'est le ministre des
Finances et de l'Économie de Jean Charest qui a agi pour qu'Investissement
Québec protège RONA, mais Investissement Québec n'aurait pas informé le
ministère de l'Économie de sa décision de liquider son bloc d'actions sur RONA?
J'ai été surpris.
M. Robillard (Alexandre)
:
Il semble qu'il n'y a pas d'obligation qu'il le fasse, en tout cas.
M. Drainville
: J'ai
été… Ah! Attention! C'est une chose de dire qu'il n'y ait pas d'obligation, c'en
est une autre de dire qu'il n'a pas été informé. Moi, jusqu'à preuve du
contraire, je n'ai pas le choix. Je prends sa parole, mais j'ai été étonné de
ça, parce qu'Investissement Québec connaissent, comment dire, ils connaissent
l'orientation économique du gouvernement du Québec sous les libéraux de M.
Charest et sous les péquistes de Mme Marois. Arrive un nouveau gouvernement, et
là ils auraient liquidé leur bloc d'actions de RONA sans même demander au politique
ce qu'il en pensait, alors que la directive d'acheter dans le cas de Bachand et
de continuer à acheter dans le cas de Nicolas Marceau avait été très claire?
C'est quand même étonnant. Ça se peut, mais c'est quand même étonnant.
M. Lacroix (Louis)
:
Sur la traite des jeunes filles dans le secteur de Laval, entre autres, mais
les cas sont quand même assez nombreux, qu'est-ce que le gouvernement devrait
faire à votre avis pour essayer de... je ne sais pas si on peut dire endiguer
ce problème-là, là, si c'est faisable. Mais qu'est-ce qu'il faut faire à votre
avis?
M. Drainville
: Oui. Là,
les informations que j'ai, et vous allez me corriger, M. Lacroix, là, si vous
avez des informations plus fraîches, là, mais là, ce que je comprends, c'est
qu'il y a une autre adolescente qui a fui le centre jeunesse de Laval,
Mathilde, c'est ça? Et il s'agirait du même centre jeunesse que celui où
étaient Kelly et Sarah. C'est les informations que vous avez?
Bon, écoutez, on s'entend que, quand
arrivent des cas comme ceux-là, il n'y a pas de place à la partisanerie, là,
tout le monde doit être solidaire de ces parents-là puis de ces familles-là.
Moi, je vais vous dire, je me suis posé la question avant de venir vous
rencontrer, sincèrement. Je me suis dit : Si la question m'est posée,
qu'est-ce que je réponds à cette question-là? Puis c'est sûr que tu te poses la
question : Est-ce qu'il faut regrouper les ressources policières que nous
avons pour avoir de plus en plus d'expertise dans ce domaine-là? Parce qu'on a
l'impression que les cas se multiplient. Puis là tu penses aux parents qui
vivent le drame puis qui attendent leur fille puis tu te dis :
Franchement, la dernière affaire dont ils veulent entendre parler, là, c'est de
la création d'une nouvelle unité ou je ne sais pas quoi.
Moi, je vais vous dire, si j'étais Martin
Coiteux, je dirais à mes services policiers : Mettez le paquet. S'il faut
libérer des ressources, libérez-les. Si ça prend de l'argent, dépensez-le.
Prenez tous les moyens pour la retrouver. Il faut la retrouver, puis une fois
que ce sera fait, puis il y a de l'espoir parce qu'on en a retrouvé d'autres
ces derniers jours, bien, on se posera la question : Est-ce qu'on est face
à un phénomène qui prend de l'ampleur? Il semble que ce soit le cas. Et, si
c'est le cas, est-ce qu'il y a moyen de prévenir? Est-ce qu'il y a moyen de se
donner des moyens plus spécialisés pour contrer ça puis pour aider les filles
qui sont prises là-dedans à s'en sortir?
Ça s'est déjà vu par le passé. Quand on s'est
trouvé pris avec des problèmes de criminalité très, très, très pointus, bien,
on s'est donné une expertise. Les policiers, travailleurs sociaux, travailleuses
sociales et tout le reste, on s'est mis ensemble puis on a trouvé des moyens de
contrer ça. Il va peut-être falloir en arriver là dans ce cas-ci également.
M. Lacroix (Louis)
: Parce
que le problème vient du fait aussi que, tout d'abord, ça peut être n'importe
quelle jeune fille, là. Il n'y a plus vraiment de…
M. Drainville
: Il n'y
a plus de couleur, là, hein? Non.
M. Lacroix (Louis)
: Il
n'y a plus de couleur. Il n'y a plus non plus de différence sociale.
M. Drainville
: On
parlait de… Vous avez raison de le dire. On parlait de la traite des blanches à
un moment donné. On parle de la traite des jeunes filles ou de la traite des
femmes maintenant, là.
M. Lacroix (Louis)
: Et
il n'y a plus non plus de différence sociale, en termes de richesse ou quoi que
ce soit. Alors, qu'est-ce qu'il faut faire? Est-ce que c'est de la prévention
qu'il faut faire auprès des jeunes filles? Est-ce que… parce que c'est des
gourous, finalement, qui vont endoctriner jusqu'à un certain point.
M. Drainville
: Oui. C'est
des gourous. Puis, écoutez, je ne suis vraiment pas un expert en la matière, M.
Lacroix. Ça fait qu'aidez-moi un peu, là. Aidez-moi un peu, là, tu sais.
M. Lacroix (Louis)
:
Vous êtes un père de famille en même temps puis….
M. Drainville
: Oui,
oui, je suis un père de famille, puis j'ai une fille, puis je ne peux pas
m'imaginer ce que c'est que de vivre ça, puis d'être à la maison, puis
d'attendre de ses nouvelles, puis d'attendre qu'elle t'appelle, puis tout, là.
Alors, oui, de la prévention, c'est sûr,
tu sais, mais dans l'immédiat, là, au jour d'aujourd'hui, là, à l'heure où on
se parle, là, moi, je pense que ce qu'il faut faire, c'est envoyer un signal
très clair aux forces policières qui sont impliquées à Laval puis ailleurs.
Puis mettez-vous ensemble, travaillez ensemble. On va dégager les ressources qu'il
faut pour la retrouver, puis «money is no object», tu sais. On va dépenser ce
qu'il faut, on va mettre… On va arrêter certaines choses puis on va dégager les
ressources pour la retrouver.
M. Vigneault (Nicolas)
:
Sur le même sujet, en fait, c'est ça, votre parti vient tout juste d'émettre un
communiqué, là. Votre collègue disait qu'à l'époque, en 2013, il y avait eu
quand même certaines choses qui avaient été faites et qu'on devrait poursuivre
l'adoption d'une politique, là, pour…
M. Drainville
: Bien,
ce que je comprends, moi, c'est qu'il y avait un plan d'action là-dessus qui
était prêt, et, au moment où on a pris le pouvoir, bien, qu'est-ce que tu veux,
c'est resté un peu dans les limbes. Alors, qu'est-ce que le gouvernement
libéral pense de ce qu'il y avait dans ce document-là? Est-ce qu'il y a des
mesures qu'ils sont prêts à reprendre? Je pense que c'est à eux de nous
répondre.
Mais, encore une fois, moi, je trouve que,
de parler de plan d'action aujourd'hui, là, c'est être un peu déconnecté de la
réalité, là. Tu sais, je pense qu'il faut noter qu'il y a des choses qui
peuvent être faites, mais à très court terme, au jour d'aujourd'hui, là, ce
dont il faut parler, c'est des moyens pour les retrouver, les moyens, les
ressources humaines, les ressources financières, qu'est-ce qu'on donne aux
policiers comme moyens, qu'est-ce qu'on donne aux services sociaux comme moyens
pour qu'on retrouve nos filles. C'est ça qui est important, je pense.
M. Robillard (Alexandre)
:
Partagez-vous le constat de la CAQ concernant les nominations de M. Perrino
et M. Farrah à l'effet qu'ils placeraient les libéraux dans une position
contradictoire, étant donné qu'ils avaient critiqué la double nomination de
M. Boisclair. Est-ce qu'ils font la même chose?
M. Drainville
:
Écoutez, je n'ai pas entendu les porte-parole de la CAQ là-dessus, mais ce que
je peux vous dire, c'est qu'il y a un rapport, le rapport Perrault, qui a été
produit, qui vise à encadrer les nominations partisanes, là, comme on les
appelle. Puis il y avait des très, très bonnes mesures là-dedans, il y a des
très, très bonnes mesures là-dedans, et je pense que ça vaudrait la peine d'en
adopter certaines. On pourrait le faire rapidement. Dans le rapport Perrault
notamment, il était question de dire... d'attendre que l'employé soit en poste
depuis une durée significative avant de lui offrir une sécurité d'emploi. Je
pense que c'est une bonne idée. D'ailleurs, quand on était là, on avait décidé
de l'appliquer, cette recommandation-là, même si la loi n'était pas changée. On
avait décidé quand même d'aller de l'avant avec ça. Puis on proposait
également, dans le rapport Perrault — puis ça, c'est une autre
recommandation qu'on avait décidé d'appliquer — de mettre fin aux
indemnités de départ ou de transition pour les hauts fonctionnaires qui
démissionnent.
Alors, vous comprenez mon avis. Vous savez
ce que j'en pensais pour les députés qui quittaient avant la fin de leur
mandat, j'ai travaillé fort pour qu'on mette fin à ces allocations-là. On a
fini par y parvenir. Alors, c'est bien entendu que, si c'est une bonne idée
pour les députés qui quittent avant la fin de leur mandat, c'est certainement
une très bonne idée aussi pour les hauts fonctionnaires qui quittent avant la
fin de leur mandat. Alors, je pense qu'on pourrait mettre de l'avant des
recommandations comme celles-là, les adopter dès maintenant, et ça
contribuerait, je dirais, à assainir, mettons...
M. Vigneault (Nicolas) :
Est-ce que le gouvernement du Québec devrait reculer comme vous l'avez fait
avec M. Boisclair? Est-ce que le gouvernement actuel devrait annuler la nomination...
M. Drainville
: Dans
le cas de Perrino et de... Il faudrait qu'il y pense. Il faudrait qu'il y
pense. Je vais vous dire franchement, quand j'ai vu cette nomination-là, je
n'ai pas fait... tu sais, tu ne peux pas faire autrement que de toujours te
poser la question : Est-ce qu'ils sont nommés parce qu'ils proviennent de
la filière libérale ou ils sont nommés parce qu'ils sont compétents? Bon. Puis
ce n'est pas parce que tu proviens de la filière libérale que tu es
nécessairement incompétent, mais ce n'est pas parce que tu proviens de la
filière libérale que tu es nécessairement compétent non plus.
Alors, moi, ce que je dis, c'est : Ce
n'est pas parce que quelqu'un a fait de la politique qu'il faut le discarter
d'office, mais il faut s'assurer qu'il soit nommé en fonction de ses
compétences et non pas en fonction de la filière à laquelle il appartient. Et
ça, c'est vrai pour tous les partis politiques.
M. Lacroix (Louis)
:
Juste une précision, M. Drainville, sur Investissement Québec, là, et la vente
des actions de RONA. Qui les a vendues, au juste, les actions de RONA? Est-ce
que c'est... à quelle époque ça s'est fait et qui les a vendues au juste?
M. Drainville
: Bien,
ça, c'est une excellente question. Qui les a vendues? Quand ont-elles été
vendues? À qui? Pourquoi? À quel prix? On n'a pas les... À ma connaissance, on
n'a pas les réponses à ces questions-là. Moi, ce que je peux vous dire, M.
Lacroix, là, puis je le tiens de bonne source, O.K... Ce que je vous dis là,
là, c'est une information que j'ai pris la peine de, comment dire, que j'ai
obtenue et que je vous transmets, O.K.? Je vous informe de ça.
Lorsque le gouvernement Marois prend le
pouvoir, Investissement Québec vient nous voir et nous demande : Êtes-vous
d'accord avec l'orientation que nous a donnée M. Bachand avant vous, c'est-à-dire
d'acheter des actions de RONA pour protéger RONA? Et la réponse qu'ils ont eu
de notre gouvernement, c'est : Oui, vous gardez vos actions et vous
continuez à acquérir des actions pour protéger RONA. Les informations que j'ai,
c'est que la vente des actions de RONA, elle a commencé avec l'arrivée au
pouvoir du gouvernement de M. Couillard.
M. Lacroix (Louis)
: Bien,
il faudrait vérifier les dates, parce que moi, on me dit qu'à un moment donné
il y a eu un changement à la tête d'Investissement Québec, M. Daoust a été
remplacé Mario Albert, n'est-ce pas?
M. Drainville
: Ça se
peut, là, je...
M. Lacroix (Louis)
: Et
on me dit que c'est lui qui a vendu des actions.
M. Drainville
: Bien,
ce sera à vérifier, mais ce que je peux vous dire, c'est que la direction politique,
la volonté politique de notre gouvernement, c'était de protéger le siège social
de RONA et c'est très clairement l'orientation qu'on a donnée, nous, à Investissement
Québec.
M. Lacroix (Louis)
:
Donc, si tel est le cas, ça aurait été vendu à l'encontre de la volonté du gouvernement
de l'époque.
M. Drainville
: C'est
clair. C'est clair, et ce que je peux vous dire, c'est qu'hier Mme Anglade a
dit, à un moment donné, dans une entrevue : La raison pour laquelle Investissement
Québec a vendu les actions de RONA, c'est qu'il n'y avait plus de danger, le
danger était écarté, Investissement Québec avait le sentiment que la menace de
Lowe's, l'acquisition par Lowe's de RONA, cette menace-là avait été écartée.
Or, ce que nous dit le président du conseil d'administration, c'est que ce
n'était pas Ce n'était pas le cas. In English.
M. Hicks (Ryan) : On RONA, what did you make of the Premier's comments this morning?
M. Drainville
: Well, it's as if M. Couillard
is the only open-minded person in the world. If you disagree with him, you're a
close-minded person. Well, it makes a heck of a lot of close-minded people on
the issue of protecting head offices of our corporations, of our businesses.
Every modern open-minded society or State has a policy of protecting its
corporations' head offices because they generate wealth, they generate jobs.
They generate all sorts of positive effects and benefits for the population,
whether it is American population, the French population. So I think he's wrong. Basically, he's wrong. I mean, he seems to
be thinking that he is the only person who knows the truth and knows what's
best and anyone who disagrees with him is on the wrong side of the story.
Well, I ask him then :
Does that mean that those who participated in the committee to protect «les
sièges sociaux», head offices in Québec are also close-minded backward kind of people? Because the members
of this committee include Andrew Molson. Is Andrew Molson a close-minded
backward kind of person? Is Mme Jérôme-Forget, former Liberal Finance Minister,
also a backward close-minded person? They both agreed with this report, which
suggested ways to protect head offices headquarters in Québec, including some amendments to some of the laws that oversee the
financial sector.
I think M. Couillard… You know, I think on the
economic side of things, he seems to have the mindset of a tenant. He likes the
idea of having a tenant economy. Well, we like the idea of having an economy of
owners, owning, owning our head offices, owning our decisions, deciding what's
good for our economy, what are the best ways of generating benefits and wealth
for Quebeckers. We do not think
that we should be renting these kinds of decisions. We do not think we should
be leaving it up to other people in other countries. We think that what is best
for Québec and for the Québec's economy is to have as many head
offices and headquarters as possible. And saying it's a good thing for RONA to
be bought by an American company, to say this is a good thing for Quebeckers, I think this is wrong. I think
this is silly.
And in the end, I also
said in French, please note the fact that M. Daoust, who used to be in the job
of Mme Anglade, M. Daoust seems very, very ill at ease with the decision, based
on the comments he made on a radio show this morning.
M. Hicks (Ryan) : On another file, on the young women who are running away from these
group homes, is there something you think that the province can do?
M. Drainville
: Well, in the very short-term,
I think we have to do everything we can to find them. I tell you, maybe there's
a strategy to be developed, maybe there's an expertize to
be built to prevent these kind of things, but, right now, if you think of the
parents, the only thing that matters is what are you doing to find my girl.
What are you doing to find my daughter?
And what we should be
doing is put all of the means we have, all of the means available, whether they
are human resources, financial resources, to find them and to save them. It
doesn't really matter, you know, as of today, as of this hour, it doesn't
really matter whether you have a nice strategy, or plan of action, or whatever.
I think what you must do is to stop what you're doing, what is not urgent and
take the resources you've got and put them to find her before it's too late.
This is what we should be doing as a society.
(Fin à 14 h 47)