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Point de presse de M. Pierre Karl Péladeau, chef de l'opposition officielle

Version finale

Le mercredi 10 février 2016, 8 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures seize minutes)

M. Péladeau : Alors, bien, nous l'avons constaté une fois de plus hier, c'est le festival du cafouillage, le festival de l'improvisation, le festival du laisser-aller, hein? Vous avez entendu, tout comme moi, donc, la ministre de l'Économie, qui a dit, à propos de RONA : Ce ne sont plus des garanties, ce sont des attentes. Et elle nous a dit, dorénavant, que ce n'est plus le gouvernement du Québec qui a compétence ou autorité en cette matière, c'est le gouvernement fédéral, avec la loi sur les investissements étrangers. C'est absolument ridicule, absolument ridicule.

Alors, les Québécois sont très préoccupés de cette transaction. On considère que ce n'est pas une bonne chose que nous perdions nos sièges sociaux, que nous perdions RONA. Or, il se trouve que le Québec avait la capacité d'intervenir. Il a toujours la capacité aujourd'hui, avec une détention d'environ 17 % par la Caisse de dépôt. Mais vous vous souviendrez que c'est M. Bachand, durant la campagne électorale de 2012, qui avait souhaité que le gouvernement, par le biais d'Investissement Québec, prenne une participation au capital de RONA. À ma connaissance, cette participation était jusqu'à hauteur de 9 %, peut-être même un peu plus. J'ai fait un calcul rapide ce matin. Donc, la valeur... la capitalisation boursière de RONA, avec une action à 24 $, est de 2,5 milliards. Ça, ça veut dire que la participation du Québec, par le biais d'Investissement Québec, alors que le stock était environ à 12 $, il devait détenir... je n'ai pas les chiffres exacts, on va tenter de les obtenir en posant des questions à Investissement Québec, et ce serait bien qu'Investissement Québec réponde à ces questions : Combien détenaient-ils d'actions? Quand les ont-ils vendues, et comment, et à qui? Mais chose certaine, s'ils détenaient environ 10 millions d'actions, bien, ils auraient laissé sur la table 120 millions de dollars dans cette transaction-là qui a été annoncée.

Alors, ça serait intéressant de savoir, d'avoir tous les détails, pour Investissement Québec, de cette transaction parce qu'on parle de beaucoup d'argent. Alors, est-ce que le gouvernement va répondre à ces questions tout à fait légitimes que la population du Québec se pose? Bien, nous allons évidemment continuer à faire notre travail pour faire en sorte que, dans cette soi-disant transparence que voulait instaurer le gouvernement de Philippe Couillard, on puisse y arriver.

Le Modérateur : On va y aller avec le micro de gauche. M. Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Comment vous expliquez qu'Investissement Québec ne réponde pas aux questions?

M. Péladeau : Je n'en sais rien du tout, je n'en sais rien du tout, mais je considère que, puisque c'est l'argent des contribuables, il devrait être redevable et imputable à l'endroit de la collectivité. Et ce qu'on commence à comprendre, c'est que, malgré le fait que M. Bachand ait donné des directives — c'est le bras financier, là, c'est le bras financier du gouvernement — à Investissement Québec d'acheter des actions de RONA, donc en 2012, action qui a été entreprise, bien, ces actions-là n'ont pas été achetées par ce que nous appelons, donc, le Fonds de développement économique du Québec, ils ont été achetés sur les fonds propres.

Et vous vous souviendrez — et je n'en reviens toujours pas — alors que le ministre de l'Économie de l'époque, Jacques Daoust, avait dit à propos de la transaction de Canadian Royalties... C'est un prêt de 100 millions de dollars, là, qui a été octroyé à cette compagnie. Le prêt a été octroyé par les fonds propres, et de dire du ministre Daoust, qui n'était plus président d'Investissement Québec, qu'il n'était pas au courant de ce prêt. Alors, effectivement, il semble que, parce que la transaction a été faite par les fonds propres d'Investissement Québec, le gouvernement ne serait pas au courant. Voyons donc! Est-ce qu'on prend le monde pour des valises? C'est l'argent des contribuables. Il a simplement à le demander et Investissement Québec a simplement à répondre à la population. Ce n'est pas l'argent d'Investissement Québec, c'est l'argent des contribuables qui est en cause. Le gouvernement doit répondre.

M. Laforest (Alain) : Concernant Anticosti, M. Péladeau, on apprend, ce matin, dans Le Journal de Québec, que, même si les libéraux qui sont au pouvoir actuellement affirment et répètent que ce ne sont pas les libéraux qui ont enclenché les négociations avec l'entreprise, il y a un échange de courriels qui prouve que le cabinet de l'ex-premier ministre Jean Charest était impliqué. Vous en pensez quoi, là, de toute cette histoire-là?

M. Péladeau : Bien, une autre imposture du gouvernement Couillard. Vous l'avez mentionné, ça fait déjà, donc, plusieurs jours que cette nouvelle est sortie. Aujourd'hui, preuve à l'appui, avec ce que vous venez de mentionner, effectivement, des courriels, bien, c'est le cabinet de M. Charest qui a entamé cette transaction et c'est le gouvernement de Mme Marois qui l'a terminée. Et j'ai toujours dit, et je vais le répéter, je considère que c'était une bonne transaction parce que... plutôt que, si le cas échéant, il s'avérait qu'il y ait des hydrocarbures et qu'avec le processus législatif approprié et les critères d'acceptabilité sociale qui sont ceux qui ont... dont nous faisons la promotion et pour lesquels nous sommes en accord, mais je pense que les Québécois et les Québécoises devraient également aussi participer à l'enrichissement collectif. Or là, aujourd'hui, nous l'avons constaté à Paris, là, tout d'un coup, notre premier ministre est devenu vert. Et, par des décisions arbitraires et des décisions qui risquent de coûter cher, là aussi, aux contribuables, je l'ai mentionné ici hier, nous nous en allons directement vers un débat judiciaire. Ça va coûter combien d'argent ça, en honoraires d'avocats et ça va coûter combien d'argent, éventuellement, en pénalités que les Québécois vont être appelés à payer si, effectivement, un tribunal trouvait coupable ou responsable le gouvernement de ne pas respecter la signature que l'État a apposée en bas du contrat? Je ne le sais pas, mais les prétentions risquent d'être très élevées, d'autant plus que le premier ministre s'est promené à gauche et à droite, et il récidive, et il réitère à des fins purement électoralistes. Mais ce sont les contribuables qui vont payer à la fin de cet exercice.

Le Modérateur : Merci. Micro de droite, M. Robillard.

M. Robillard (Alexandre) : M. Péladeau, Investissement Québec refuse de donner des détails sur la transaction. Donc, juste bien comprendre, est-ce que c'est Mme Anglade qui doit obtenir ces informations-là et les rendre publiques? Parce que, jusqu'ici, c'est une fin de non-recevoir quand il y a des demandes qui sont faites à Investissement Québec. C'est ça?

M. Péladeau : Oui, bien, bien sûr, mais plus que Mme Anglade, le premier ministre. C'est le premier ministre qui est responsable du gouvernement. C'est lui qui a nommé Mme Anglade au ministère de l'Économie, c'est lui le patron. Il ne peut pas dire tout d'un coup que ses ministres ne sont que des marionnettes. C'est lui le responsable. Quand vous êtes un P.D.G., comme je l'ai été, quand vous êtes un chef de parti, comme lui l'est, comme je le suis, vous avez la responsabilité de faire en sorte, d'autant plus lorsque vous faites de la politique et que vous travaillez avec l'argent des contribuables, d'être transparent. Il nous a dit qu'il allait être transparent. Quelle est cette transparence sinon, effectivement, de cacher la vérité aux Québécois et aux Québécoises?

M. Robillard (Alexandre) : Sur Anticosti, M. Daoust, hier, nous a dit qu'il ignorait tout de ce que Ressources Québec faisait et des discussions qui ont mené à la lettre d'intention d'août 2012. La semaine dernière, M. Arcand nous a dit qu'il n'avait aucune connaissance politique du dossier. Aujourd'hui, on apprend que des conseillers de M. Charest discutaient du dossier, étaient au courant de ça, des directions de ministères aussi qui étaient impliquées là-dedans. Qu'est-ce que vous pensez de ça, M. Péladeau?

M. Péladeau : Bien, je réitère ce que je viens de dire, hein? C'est absolument inacceptable et invraisemblable. C'est invraisemblable que, parce que... Vous savez, le ministre de l'Économie n'est jamais au courant de rien, mais, quand on parle de petites transactions, bien là, tout d'un coup, hein, il est très fier de dire qu'il a fait un investissement de 3 millions à Shawinigan, tu sais. Donc, tout ça, là, dans ce temps-là, ça va bien. Mais des transactions, je vous réitère celle que je vous ai donnée comme exemple, Canadian Royalties, 100 millions, un prêt de 100 millions... Il n'y en a pas 250, des prêts de 100 millions chez Investissement Québec. Il y en a peut-être eu quatre ou cinq, des investissements aussi majeurs. Il n'est pas au courant. Bien, voyons donc! Pensez-vous que la population va le croire?

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que c'est de l'aveuglement volontaire, selon vous?

M. Péladeau : Je ne sais pas si c'est de l'aveuglement volontaire ou du mensonge pur et simple, mais, chose certaine, la vérité, c'est qu'il a les moyens de le savoir, et ça m'étonnerait énormément qu'il ne le...

En plus de ça, on parle de quelqu'un, là, qui était président-directeur général d'Investissement Québec, là. Il n'arrive pas d'une commission scolaire, là. Il a assumé, pendant de nombreuses années, la présidence d'Investissement Québec, le véhicule, et il prétend qu'il n'était pas au courant. Fumisterie!

Le Modérateur : Merci. M. Caron, Journal de Québec et Journal de Montréal.

M. Caron (Régys) : Bonjour, M. Péladeau. On dit souvent que la Caisse de dépôt et Investissement Québec doivent être... il doit y avoir un mur entre le pouvoir politique et ces institutions-là. Est-ce qu'un gouvernement du Parti québécois interviendrait souvent auprès de ces organismes-là pour leur dire : Bon, protégeons tel siège social, passerait des commandes aussi directes que ça? Est-ce que c'est faisable?

M. Péladeau : Bien, il y a deux choses, je pense, qui sont utiles de mentionner. La première, c'est qu'effectivement Investissement Québec, c'est le bras financier du gouvernement, et ce bras financier travaille, évidemment, aussi avec d'autres organismes. Lorsqu'Investissement Québec achète des actions de RONA, ça donne un signal, ça donne un signal aux autres organismes pour faire en sorte que nous puissions atteindre les objectifs, et cet objectif de la Caisse de dépôt existe. Il existe, puisque, lorsque Jean Lesage est à l'origine de la création de la Caisse de dépôt, oui, certes, il s'agit de faire fructifier l'épargne des Québécois, mais il s'agit également de participer au développement économique du Québec. C'est une double mission, vous le savez, et il y a eu des débats ici, à l'Assemblée nationale, pour préciser la teneur et le rayonnement de cette double mission. Alors, oui, la Caisse de dépôt doit participer au développement économique.

M. Caron (Régys) : Mais, quand un conseil d'administration est d'accord avec une transaction, il y trouve sont intérêt, est-ce que la Caisse de dépôt et Investissement Québec, ou tous les organismes d'État qui sont impliqués, peuvent dire au C.A. : C'est bien de valeur, mais nous, on refuse. Donc, vous allez passer votre tour? Est-ce que ça peut se faire? Est-ce que ça peut aller jusque-là?

M. Péladeau : Écoutez, moi, j'ai l'intime conviction que... Tu sais, Investissement Québec et la Caisse de dépôt travaillent en concert, mais ils ont éventuellement, donc, une capacité de pouvoir s'engager dans le développement économique de façon concertée et c'est, je pense, comme ça que ça doit également se produire parce que ce n'est pas aller à l'encontre de la mission de la Caisse de dépôt que de participer au développement économique et de s'associer avec un autre organisme, une autre institution comme Investissement Québec.

Vous savez, Investissement Québec avant, c'était la Société générale de financement, et la mission de la Société générale de financement était encore plus précise concernant le développement économique. Aujourd'hui, et ça, j'ose espérer... parce que, là aussi, les Québécois et nous, au Parti québécois, nous sommes en attente. Vous savez, à la dernière session, le ministre Daoust, pour respecter l'échéance légale du dépôt du plan stratégique, a déposé... et il nous a dit qu'il n'était pas satisfait. Mais il est où, le plan stratégique aujourd'hui, à l'heure où, nous, nous parlons d'Investissement Québec? Nous ne l'avons toujours pas. Nous n'avons pas de stratégie, nous n'avons pas de vision et nous n'avons pas de politique économique de la part du gouvernement Couillard.

Le Modérateur : Dernière question, M Caron.

M. Caron (Régys) : Mais je veux bien vous comprendre, M. Péladeau. La Caisse de dépôt peut-elle dire à un conseil d'administration : Non, vous ne le ferez pas, vous ne vendrez pas votre compagnie à des Américains?

M. Péladeau : Non, la Caisse de dépôt ne peut pas faire ça, mais la Caisse de dépôt possède des actions et la Caisse de dépôt a la liberté de déposer ou non dans une offre, comme tous les autres actionnaires, d'ailleurs. Elle n'a pas de statut particulier, sinon de pouvoir dire oui ou non à une transaction.

Le Modérateur : Dernière question.

M. Caron (Régys) : Question d'intervention politique, M. Péladeau, le premier ministre a dit...

M. Péladeau : Bien, M. Caron, je pense que vous pouvez peut-être laisser certains de vos collègues.

M. Caron (Régys) : Juste une petite question.

Le Modérateur : Une dernière, dernière, M. Caron, ensuite on passe à M. Bélair-Cirino.

M. Péladeau : C'est vos collègues qui vont...

M. Caron (Régys) : Le premier ministre a dit hier : Les fonctionnaires du ministère de l'Environnement vont respecter nos commandes, question des autorisations pour la fracturation hydraulique à Anticosti. Qu'est-ce que le Parti québécois... Qu'est-ce que le chef du Parti québécois pense d'une commande, d'une telle commande politique placée par le premier ministre à des fonctionnaires qui, normalement, ont des grilles d'analyse, ont des critères pour...

M. Péladeau : Bien oui, bien sûr, vous venez de le dire, M. Caron, c'est tout à fait inacceptable et, encore une fois, c'est le festival du cafouillage parce que le ministre de l'Environnement dit l'inverse. Alors, où allons-nous? Où allons-nous dans ce gouvernement, sinon d'antinomie, à contradiction, à paradoxe? C'est ça, le gouvernement Couillard.

Le Modérateur : M. Bélair-Cirino, Le Devoir.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Justement, au lendemain de ses déclarations de M. Couillard, quelle sera la crédibilité de cette étude hydrologique là, selon vous?

M. Péladeau : Mais vous avez raison de poser la question, et effectivement on commence... le doute est semé. Est-ce que... Alors, à ce moment-là, s'il devait y avoir une étude, les Québécois et les Québécoises pourront avoir confiance aux résultats de l'étude, auront travaillé... auront-ils travaillé dans la transparence ou leurs recherches et leurs conclusions sont déjà orientées et écrites d'avance? C'est inacceptable.

M. Bélair-Cirino (Marco) : M. Couillard se refuse de se lancer dans l'exploitation des hydrocarbures sur Anticosti parce qu'il y aura notamment de la fracturation hydraulique. Vous, êtes-vous favorable à ce procédé-là qu'est la fracturation hydraulique dans un milieu comme Anticosti?

M. Péladeau : À l'heure où nous nous parlons, là, nous devons respecter la signature, la signature de l'État. Et ce que je comprends de ce contrat, c'est qu'il y a des forages qui ont été effectués par carottage et il y aurait trois forages par fracturation. Nous devons terminer le contrat.

De toute façon, si nous ne le terminons pas, bien, encore une fois, comme je l'ai dit, mentionné, ça va donner ouverture à des poursuites judiciaires, et ensuite, bien, le cours législatif va effectivement s'engranger, et il y aura un BAPE, et les citoyens et les citoyennes auront l'occasion, un, d'une part, d'avoir la connaissance appropriée — puisque, pour l'instant, nous ne l'avons pas — et de déterminer avec un jugement éclairé les décisions qui devront être prises.

Le Modérateur : Merci. M. Salvet, dernière en français, je crois.

M. Salvet (Jean-Marc) : Bonjour, M. Péladeau. Pour bien comprendre, est-ce que vous demandez formellement et directement, vous, M. le chef de l'opposition officielle, à Québec, à la Caisse de dépôt de ne pas vendre ses avoirs dans RONA?

M. Péladeau : Mais là il est un peu tard, ils ont annoncé qu'ils allaient déposer dans l'offre.

M. Salvet (Jean-Marc) : Donc, il est trop tard. C'est parce que je vous entends, donc, parler de ça. Vous semblez dire qu'il faut intervenir, il faut agir, mais donc il est trop tard?

M. Péladeau : Bien, je souhaiterais intervenir, je ne connais pas les termes du dépôt éventuel. Est-ce qu'il y a eu des négociations qui ont eu lieu entre la direction de Lowe's, la direction de RONA et la direction de la Caisse de dépôt pour le dépôt à l'intérieur de l'offre des actions détenues par la caisse?

M. Salvet (Jean-Marc) : S'il n'est pas trop tard techniquement, demandez-vous, vous, formellement à la caisse de ne pas déposer?

M. Péladeau : Je souhaite, et je l'ai mentionné à plusieurs reprises, que cette transaction ne se réalise pas. Ils sont trop nombreux, les sièges sociaux qui ont quitté le Québec, et les conséquences sont trop nombreuses et néfastes pour le Québec. Nous devons avoir une position, une politique et une stratégie de maintien et d'accueil de nouveaux sièges sociaux. Nous allons dans la mauvaise direction.

La Modératrice : Dernière, M. Salvet.

M. Salvet (Jean-Marc) : Pensez-vous qu'à ce stade-ci il serait bon que vous mettiez plus de poids dans la balance et que vous demandiez formellement à la caisse de ne pas déposer?

M. Péladeau : Nous allons faire ce qui est approprié au moment opportun.

Le Modérateur : Merci. En anglais, M. Hicks, CBC.

M. Hicks (Ryan) : Good morning.

M. Péladeau : Good morning.

M. Hicks (Ryan) : What is the threshold, for you, for a foreign company to be able to buy a Québec company?

M. Péladeau : Well, you know what? I would not talk about threshold, I would talk about a strategy, I would talk about a policy. And, unfortunately, what we are seeing right now, there is no such a thing, you know, in the Government, it's, you know, free-for-all and we consider that, you know, everything is for purchase. I don't believe this is the right strategy.

I believe that head offices in Québec will maintain our capacity to get richer. And each time that we are loosing one — and there's been so many examples for the last 20 years to show up that — you know, each time that we are loosing a head office, we are loosing jobs, we are loosing all the councils that comes with it, and we are loosing the money, and the capacity to tax, you know, good compensation to make sure that the citizens of Quebec will participate in the missions of the State which are, as we all know, the most two important : education and health.

M. Hicks (Ryan) : So, if you were Premier today, how would you stop this merger?

M. Péladeau : Well, stop the merger is certainly something that we will have to think about. First of all, I'm not Premier, so… but, if I was to be Premier, I would tell you…

M. Hicks (Ryan) : Because it sounds to me like you don't want this deal to happen.

M. Péladeau : I will tell you… I will have a strategy. I will have a policy, a policy to protect our companies, a policy to protect our head offices, a policy to grow our economy in Québec, not a policy of getting rid of everything, not a policy of free-for-all. And this is what's happening elsewhere. It's even happening in Canada. Canada has his own legislation to protect Canadian enterprises, and that has been seen in the past. Remember Canadian PotashCorp, you know, it was a takeover bid and the Canadian Government decided not to proceed. So, we need to have tools and we need to have a policy, and there is no such thing right now in the «gouvernement Couillard».

Le Modérateur : Merci. M. Authier, The Gazette.

M. Authier (Philip) : Good morning, Mr. Péladeau. I'm just reading the story here that Mr. Charest's office was directly involved in negotiations with the petroleum companies over île Anticosti. Can I get your reaction to that?

M. Péladeau : Well, you know…

M. Authier (Philip) : It seems that they were right at the top.

M. Péladeau : Absolutely and, you know, you're right to raise this. And what we are seeing is that, you know, because the Premier went in Paris, and he's suddenly changed his mind, and he's accusing, you know, the Parti québécois. Because, as you know, he said that the worst thing he met, you know, when he came in was, you know, this contract. But this contract, you know, the negotiation began with his predecessor. So, again, you know — and we've been seeing this so many times — he is not transparent with the people of Québec. He's not transparent with the citizens and he need to be reliable, as a politician, to the signature of the State. And I said yesterday, and I will repeat it, you know, on the Globe and Mail for the last few days, we've been seeing people are saying Philippe Couillard is creating instability in the economy. So he's going in Davos, he's going everywhere. You know what? People will raise : Will you respect the signature? Because, with some contracts, you decided not to go in this direction. And you know what? If a lawsuit was to be filed, I guess that this will be in the media. And you know what? The world will know about it.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

M. Péladeau : Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 36)

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