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Point de presse de M. Pierre Karl Péladeau, chef de l'opposition officielle, M. Alexandre Cloutier, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'éducation, de recherche et de persévérance scolaire, et M. Nicolas Marceau, porte-parole de l'opposition officielle en matière de finances et revenu

Version finale

Le jeudi 7 avril 2016, 8 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures trente-six minutes)

M. Péladeau : Bonjour, messieurs, mesdames. J'aimerais, ce matin, souligner un événement qui me tient particulièrement à coeur, qui me touche personnellement — j'ai eu l'occasion de pouvoir aller rencontrer des familles, des employés — c'est la fermeture du pavillon Sainte-Marie à Saint-Jérôme. Nous avons appris hier que le déménagement avait démarré. Probablement que vous savez qu'il y a également une injonction qui a été demandée, et malgré le fait qu'on puisse vouloir faire valoir ses droits en justice, le ministre de la Santé a procédé à l'éparpillement de 63 patients, de 63 familles, au détachement de ces patients, ces patientes qui ont vécu, pour certains, depuis 30 ans dans cette institution, des patients qui ont développé un lien filial avec les employés. Et, oui, nous avions eu le régime de l'austérité avec le gouvernement du chef du Parti libéral du Québec, Philippe Couillard, mais là, aujourd'hui, dans cette situation, nous avons un régime de l'indignité.

Alors, j'appelle le premier ministre Couillard, j'appelle son ministre de la Santé, qui dit qu'à propos du projet que nous avions déposé dans la législature précédente, qu'il n'était pas inscrit au PQI, ce qui est inexact, il avait été provisionné, de suspendre, de surseoir au déménagement des patients et de faire en sorte qu'il y ait un peu de compassion et d'empathie à l'endroit de citoyens et de citoyennes qui sont vulnérables, parmi les plus vulnérables de la société.

Maintenant, je dois dire que c'est la cerise sur le sundae. Hier, nous avons appris que, pour certains membres du Parti libéral du Québec, pour certains membres du Conseil des ministres, les objectifs qui avaient été fixés à 100 000 $ pour un grand nombre d'entre eux étaient beaucoup plus élevés. Et nous avons appris aussi, et il va falloir que le premier ministre s'explique à cet égard, que le député de Louis-Hébert a menti. Il a dit qu'il n'avait pas atteint ses objectifs de 100 000 $. Or, encore une fois, ce sont les médias qui nous ont amenés à découvrir que c'est bien plus que 100 000 $ qu'il avait été en mesure de pouvoir récupérer, et c'est vrai pour un grand nombre de ses autres collègues. Il va falloir que le premier ministre prenne ses responsabilités, qu'il cesse de faire cette mise en scène permanente, qu'il prenne ses responsabilités comme chef du Parti libéral du Québec, qu'il assume le passé de ce qu'il considère être un grand parti et qu'il redonne aux Québécois et aux Québécoises la confiance nécessaire qui doit s'imposer à l'endroit des citoyens et de la classe politique.

Nous appelons le premier ministre, nous appelons le chef du Parti libéral du Québec à prendre ses responsabilités, à avoir le courage et le leadership nécessaire à sa fonction. Vous savez, gouverner, c'est décider, et malheureusement nous constatons que le premier ministre est incapable de décider. Et le premier ministre, depuis les deux dernières années, nous a précipités dans l'improvisation. C'est l'improvisation en matière économique, c'est l'improvisation en l'incapacité de pouvoir prendre des décisions. Nous les avons vues, nos entreprises sont vendues les unes après les autres, et on s'en félicite. On dit que c'est une bonne nouvelle que RONA soit vendue à une entreprise américaine.

Et c'est l'improvisation sur un chantier qui nous appartient, nous, au Parti québécois, comme le plus important, pas uniquement au Parti québécois, mais dans l'ensemble de la collectivité québécoise. L'investissement que les Québécois et les Québécoises ont fait depuis les 50 dernières années en éducation nous a permis de nous engager dans un processus d'émancipation, nous a donné notre place dans la société. Et aujourd'hui, si nous réussissons, c'est grâce à la vision de ces hommes et de ces femmes qui ont cru. Et là, aujourd'hui, depuis les deux dernières années…

Et c'est une semaine de perdue, mais je dirais même plus, c'est deux ans de perdus. Parce que, dans le domaine de l'éducation, qu'est-ce que nous avons eu? Nous avons eu une ribambelle de ministres. Nous avons eu Yves Bolduc qui a tenté de faire des fusions. Nous avons eu M. Moreau, tristement, qui aurait probablement peut-être été en mesure de pouvoir s'engager dans une réforme. Entre-temps, il y a eu François Blais, qui est arrivé avec un projet repris par Sébastien Proulx et qui, aujourd'hui, fait dorénavant l'objet d'une mise en suspension. Et c'est absolument intolérable de constater que cette patate chaude dans laquelle s'est mis le Parti libéral du Québec fait l'objet d'un manque d'attention, d'un manque de sérieux, d'un manque de discipline et de rigueur à l'égard de, justement, ce qui est considéré, de notre côté et de la part de la grande majorité des Québécois et des Québécoises, comme le plus important.

M. Couillard avait dit qu'il en ferait une priorité. Où sont les priorités? Ce que nous avons vu, ce sont des coupures, des centaines de millions de dollars de coupures dans notre réseau de l'éducation. M. Couillard, il est temps que vous vous engagiez sérieusement et rigoureusement vers un développement de l'éducation et un investissement à la hauteur des expectatives de la population.

What we have been seeing since the Liberal Government been there is a lack of vision, is a lack of capacity to understand that the most important thing in a society is the investment in education. We've been seeing improvisation all over the place for the last two years. We've been seeing PL 86, we've been seeing the minister not able to proper consider all the constituencies that have the right to talk about the wrong concerns. We were, Alexandre and I, forced to be in front of the medias and saying that the English board should be allow to testify here, in Québec. And, after few days, we've been seeing the minister going in this direction. But the process is over. The process basically is saying that, you know, the last few months we've been working on this were completely non necessary.

We ask the Premier to consider very seriously the most important thing for a society, to invest in education, to make sure that he will have the proper leadership to bring this nation in the right direction. Thank you.

Le Modérateur : Merci. M. Cloutier.

M. Cloutier : Peut-être simplement ajouter que le gouvernement actuel est tellement empêtré dans ses problèmes d'éthique, dans ses problèmes de gouvernance à l'interne, qu'il oublie qu'il y a des gouvernements, il oublie qu'il y a des ministères à gérer, dont le ministère de l'Éducation. Ce n'est pas banal, là, ce qui s'est passé hier. Il y a eu des auditions sur le projet de loi n° 86 durant toute l'année en cours, puis le ministre annonce que finalement son projet de loi, bien, va être mis de côté, ne sera pas prêt pour la prochaine rentrée scolaire, puis ils vont recommencer à zéro. Deux années de perdues, deux années de tergiversions, de l'improvisation, un gouvernement qui ne sait pas où est-ce qu'il s'en va parce qu'ils sont empêtrés dans leurs problèmes d'éthique, empêtrés dans leur gouvernance interne.

Alors, nous, au Parti québécois, là, on demande au ministre de l'Éducation, mais au premier ministre, de travailler avec le milieu de l'éducation pour déposer une véritable politique nationale sur la réussite scolaire. C'est ce que nous réclame le milieu de l'éducation. Le milieu veut être entendu, veut être écouté, veut être respecté et veut connaître la vision du gouvernement actuel. Or, présentement, c'est improvisation par-dessus improvisation sur un des enjeux qui est le plus important au Québec et, comme Pierre Karl le disait, pour notre formation politique, un enjeu qui est clairement prioritaire.

Le Modérateur : Merci, MM. Péladeau et Cloutier. Micro de gauche, M. Robillard, LaPresse canadienne.

M. Robillard (Alexandre) : M. Péladeau, est-ce que c'est suffisant si M. Hamad renonce à ses privilèges de ministre?

M. Péladeau : En ce qui concerne la situation de M. Hamad, donc, vous le savez, il y a une série d'enquêtes qui sont ouvertes ou qui vont être ouvertes. Dans les circonstances, s'il maintient sa présence comme député, comme représentant de sa circonscription, évidemment, il est l'élu du peuple, et c'est tout à fait légitime qu'il garde son poste de député. Mais, s'il devait faire comme Tony Tomassi, c'est-à-dire fuir les bancs de l'Assemblée nationale alors que les représentants de sa circonscription l'ont élu à l'Assemblée nationale, bien, évidemment, alors, à ce moment-là, je suis convaincu que les institutions comme le Commissaire à l'éthique et certainement l'opposition vont réclamer sa démission à titre de député.

M. Robillard (Alexandre) : Donc, selon vous, il a obligation d'être présent.

M. Péladeau : Tous les députés ont l'obligation d'être présents en Chambre.

M. Robillard (Alexandre) : Maintenant, est-ce que vous pensez qu'il a encore sa place au sein du caucus libéral, dans les circonstances?

M. Péladeau : Nous l'avons demandé à plusieurs reprises. Nous l'avons demandé, il y a quelques semaines, en ce qui concerne Germain Chevarie. Nous considérons qu'il y avait une jurisprudence qui avait été établie par le premier ministre Jean Charest, que, si une enquête était ouverte à propos d'un député, d'un ministre, bien, il devait se retirer du caucus. Alors, nous constatons que le premier ministre Couillard a décidé de changer cette jurisprudence et il va vivre avec les conséquences qui y sont associées. Mais, en ce qui nous concerne, nous continuons à réclamer le retrait du caucus de tous les députés qui font l'objet d'une enquête.

M. Robillard (Alexandre) : Peut-être juste une petite précision...

Le Modérateur : Ensuite, M. Boivin.

M. Robillard (Alexandre) : Donc, est-ce que c'est nouveau que vous fassiez des déclarations bilingues? Est-ce que c'est... il y a une raison particulière?

M. Péladeau : Bien, écoutez, vous savez qu'il y a eu une forte représentation de la part, donc, des commissions scolaires anglophones, et je pense qu'il est important également que je puisse m'adresser à eux, et vous connaissez comment ça fonctionne. Donc, c'est télédiffusé et c'est normal que je m'exprime dans la langue anglaise.

M. Robillard (Alexandre) : Parce que M. Fournier avait déjà été, il y a quelques années, critiqué parce qu'il faisait des déclarations d'ouverture bilingues alors que la langue officielle du Québec, c'est le français. Donc, c'était juste pour...

M. Péladeau : Vous savez, on est au sortir de la commission parlementaire du p.l. n° 86. Vous savez qu'il y a un grand nombre, donc, de commissions scolaires anglophones qui sont venues témoigner. Et moi, je n'ai pas de difficulté à m'exprimer auprès d'eux dans leur langue.

Le Modérateur : Merci. M. Boivin, Le Soleil.

M. Boivin (Simon) : Bonjour, M. Péladeau, M. Cloutier. Vous avez dit, à la lumière du reportage d'hier qui dévoilait un document dans lequel les objectifs de financement étaient évoqués, que M. Hamad a, à toutes fins pratiques, menti vendredi dernier en disant qu'il n'était jamais parvenu à atteindre ses objectifs. En quoi est-ce que ça, ça ajoute à la gravité de sa situation actuelle?

M. Péladeau : Écoutez, est-ce que d'avoir menti à la population, là... Bien, c'est comme une espèce de crescendo, là, que nous constatons. Et je reviens à ce qu'a dit mon collègue le député de Lac-Saint-Jean, malheureusement, là, l'action législative, aujourd'hui, est arrêtée.

Le Québec a besoin de mettre en place les outils nécessaires pour investir dans l'éducation, pour investir dans l'économie. Le gouvernement est empêtré dans des séries d'embarras successifs. Qu'est-ce que nous allons apprendre la semaine prochaine? Parce que nous savons fort bien que le premier ministre Couillard, le chef du Parti libéral du Québec, celui qui a été membre du gouvernement de Jean Charest de 2003 à 2008... va-t-il nous expliquer si lui avait des objectifs à 100 000 $? C'était-u 120 000 $? C'était-u 150 000 $? Nous en apprenons... C'est comme un striptease permanent.

Alors, nous souhaitons que le premier ministre, et nous le réitérions, là, ça fait 50 fois que nous le disons, qu'il prenne ses responsabilités et qu'il nous explique une fois pour toutes comment fonctionnait le financement du Parti libéral du Québec. Et vous avez évidemment entendu et lu, là, de façon permanente, cette métaphore, cette illustration de la goutte chinoise. Que nous mettions fin à cette goutte chinoise, parce que ce sont les Québécois et les Québécoises qui ont besoin d'avoir une action gouvernementale pour relancer l'économie, pour créer des emplois, et pour investir dans l'éducation, et s'assurer également que les Québécois et les Québécoises ont accès à des soins de qualité au niveau du réseau de la santé.

M. Boivin (Simon) : Mais je cherchais à savoir si, au fond, ce mensonge-là ne méritait pas une sanction plus grande que ce qui découle de ce qu'on sait avec Marc-Yvan Côté. Est-ce que ça, ça serait être quelque chose qui pourrait vous amener à lui demander de démissionner complètement?

M. Péladeau : Bien, c'est à lui de prendre ses responsabilités, mais, chose certaine, en ce qui concerne le mensonge, je pense que ça va tristement le suivre fort longtemps et que sa crédibilité est entamée à un niveau tel qu'il pourrait ne jamais être en mesure de pouvoir la récupérer.

Mais le grand coupable, dans tout ça, c'est le premier ministre lui-même. C'est le premier ministre lui-même qui savait très bien que Sam Hamad avait travaillé chez Roche, que Marc-Yvan Côté avait travaillé chez Roche. Il savait très bien qu'il y avait eu des révélations faites à la commission Charbonneau concernant le groupe Roche. A-t-il été véritablement surpris, là, la semaine dernière lorsque... ou il y a deux semaines, lorsque des accusations ont été portées contre le groupe Roche? Et c'est lui qui l'a choisi comme directeur de campagne pour sa course à la direction du PLQ. Est-ce qu'il va faire croire à la population qu'il ignorait tout ça? Il n'y a personne qui va croire ça. Donc, il porte un lourd fardeau et un lourd boulet.

M. Boivin (Simon) : Certains supputent que...

Le Modérateur : Ensuite, M. Lavallée.

M. Boivin (Simon) : ...oui, supputent que les reportages des derniers jours peuvent avoir trouvé leur origine dans des fuites de la police à la suite de perquisitions qui auraient été menées au cours des derniers mois, dernières années.

Est-ce que c'est, selon vous, une bonne chose que, d'une façon ou d'une autre, cette information-là se fasse jour ou s'il y a lieu de se préoccuper de ce que la police fait avec les informations qu'elle obtient lors de perquisitions?

M. Péladeau : Bien, certainement qu'il y a lieu de se préoccuper, mais, en même temps, est-ce qu'il y a véritablement des moyens de contrôle? Vous savez, moi, j'ai vécu longtemps à l'étranger, je continue à lire la presse étrangère et, honnêtement, du coulage, il y en a systématiquement. C'est comme ça que les médias sont fréquemment alimentés. Je pense particulièrement au Monde, le journal... le quotidien Le Monde, mais je pense également au Financial Times, je pense au Wall Street Journal, qui sont des lectures quotidiennes. Donc, c'est un petit peu comme ça que fonctionne, excusez-moi l'expression, la game. Alors, je ne vois pas comment éventuellement...

Et, vous savez il y a eu une grave... d'importantes questions qui ont été soulevées sur la protection des sources. Et vous en êtes évidemment à l'avant-scène. Donc, je pense que c'est très important qu'on puisse avoir le nécessaire pour informer la population. Et il faut le prendre... et ça, c'est la déontologie des journalistes, qui est susceptible, donc, d'être appelée en renfort et bien s'assurer que vous avez plusieurs sources pour être en mesure de divulguer ces informations.

Mais ce n'est pas moi qui va... Demandez à la FPJQ en ce qui concerne la déontologie, ils sont certainement meilleurs que moi en cette matière. En tout cas, pas nécessairement meilleurs, mais ils se sont penchés sur cette question-là depuis fort longtemps.

Le Modérateur : Merci. M. Lavallée.

M. Lavallée (Hugo) : Bonjour, M. Péladeau. Vous avez parlé du cas de Sam Hamad en lien avec ces nouvelles informations à l'effet qu'il y avait des objectifs de 150 000 $ au Parti libéral, mais, au-delà du cas de Sam Hamad, de façon générale, l'existence même de ces objectifs à 150 000 $ qui, sauf information contraire, n'avait pas été dévoilée — on était toujours sous l'impression que c'étaient des ministres qui devaient récolter 100 000 $ et non pas plus — vous avez dit tout à l'heure : C'est la cerise sur le sundae. J'aimerais que vous développiez un peu votre pensée sur les risques que ça peut représenter, là, des objectifs de financement aussi élevés.

M. Péladeau : Bien, c'est certain que la mise en place de telles pratiques donne ouverture à ce que nous sommes en train de connaître, a donné ouverture à la commission Charbonneau, a donné ouverture aux députés, mes collègues du Parti québécois, de demander des enquêtes sur la façon dont le Parti libéral du Québec finançait ses activités. Et c'est un continuum, aujourd'hui, qui est en train de livrer des résultats.

Mais, encore une fois, je suis obligé d'insister sur le fait que la responsabilité du premier ministre, du chef du Parti libéral du Québec, c'est de bien expliquer comment fonctionnait le financement de son parti, qu'est-ce qui arrivait si vous n'atteigniez pas vos objectifs, qui a eu droit à ces objectifs, quelles ont été les résultats des objectifs et quelles étaient les méthodes utilisées pour rencontrer ces objectifs. C'est au chef du Parti libéral du Québec de s'expliquer là-dessus pour que la population, les citoyens, les citoyennes puissent faire en sorte d'avoir... de redonner confiance à la classe politique et de faire en sorte que nous puissions nous engager dans une action gouvernementale pour le bénéfice des Québécois, c'est-à-dire en économie, en éducation et en santé.

M. Lavallée (Hugo) : Au bureau du premier ministre, on nous indique que M. Couillard n'était pas au courant, là, de l'existence de ces objectifs à 150 000 $ puisque c'était en 2009, à la suite de son départ. Est-ce que ça vous convainc comme argument?

M. Péladeau : Non, pas du tout. Il est chef du Parti libéral du Québec. Alors, ou bien il fait de l'aveuglement volontaire... Alors que tout le monde sait que ces objectifs existent, il avait la responsabilité et il a toujours la responsabilité d'aller demander aux officiers du Parti libéral qu'est-ce qui s'est passé. Il se sait très bien ce qui s'est passé et évidemment il ne souhaite pas le dire. Mais sa responsabilité, c'est de le dire aux citoyens et aux citoyennes parce que sinon on va continuer à vivre dans un environnement de striptease, excusez-moi l'expression, et ça, ça va freiner, pour ne pas dire stopper purement et simplement, l'action gouvernementale alors que les Québécois et les Québécoises requièrent une action dynamique, solide pour notre développement économique, pour le développement de l'éducation et pour nous assurer des soins de santé de qualité et accessibles.

M. Lavallée (Hugo) : Une dernière question, sur un autre sujet. Il y aura élection partielle lundi dans Chicoutimi, une circonscription, donc, péquiste depuis les années 70. Qu'est-ce que le résultat va nous indiquer sur votre leadership?

M. Péladeau : Écoutez, nous allons attendre le résultat. J'ai eu l'occasion, avec Alexandre et avec également le député de Jonquière, Sylvain Gaudreault, de faire campagne avec une candidate de très grande qualité. Nous souhaitons pouvoir avoir de nouveau une collègue qui a, tu sais, une feuille de route très intéressante, très impressionnante, une entrepreneure, une femme. Nous avons besoin davantage de femmes dans notre députation, dans notre aile parlementaire, et ça va être un ajout très apprécié de la part de mes collègues.

M. Lavallée (Hugo) : Donc, vous êtes convaincu de gagner, là. C'est ce que je comprends.

M. Péladeau : Nous allons continuer à travailler et nous avons travaillé fort durant cette campagne. Je vais reprendre ce que Mireille Jean nous a dit et je l'ai répété aussi : Nous ne prenons rien pour acquis et nous allons continuer à travailler jusqu'à la dernière minute.

Le Modérateur : Merci, M. Lavallée. Mme Delainey, TVA.

Mme Delainey (Marie-Laurence) : M. Péladeau, M. Cloutier, bonjour. Toujours en lien avec les allégations entourant M. Hamad, s'il y a un gagnant et un perdant dans cette crise-là, qui sont-ils?

M. Péladeau : Bien, je dirais que le perdant, c'est la population, ce sont les citoyens et les citoyennes qui font face à une mise en scène permanente, qui font face à un déploiement de cynisme absolument invraisemblable. Et c'est la raison pour laquelle je réitère l'invitation et l'exhortation, je dirais même, au premier ministre de faire toute la lumière sur les méthodes de financement du parti qu'il dirige, du Parti libéral du Québec. Il doit assumer ses responsabilités et il doit faire en sorte, comme garant de la démocratie, de le chasser, ce cynisme.

Le gagnant... Je pense qu'il n'y a pas de gagnant là-dedans, il n'y a que des perdants, et les perdants, bien, ce sont nous tous.

Mme Delainey (Marie-Laurence) : Je veux revenir un peu sur le bilan que vous avez fait hier du mandat des libéraux. Si vous aviez une note sur 10 à donner à M. Couillard et aux libéraux, ce serait quoi?

M. Péladeau : Oh! Ce n'est certainement pas la moyenne.

Mme Delainey (Marie-Laurence) : Et la moyenne étant? Est-ce que c'est six sur 10? C'est quoi, la moyenne?

M. Péladeau : Bien, ça varie d'une école à l'autre.

Mme Delainey (Marie-Laurence) : Et voilà. Si vous êtes enseignant, là, puis que vous avez à noter M. Couillard...

M. Péladeau : Aïe, aïe, aïe! Nicolas, c'est toi, l'économiste. Qu'est-ce que tu en penses?

M. Marceau :

Mme Delainey (Marie-Laurence) : Venez ici, M. Marceau.

M. Péladeau : Une note de zéro à 10 pour le gouvernement libéral?

Mme Delainey (Marie-Laurence) : Bien, pouvez-vous venir devant le micro? M. Marceau, s'il vous plaît, venez ici.

M. Péladeau : Mais je l'ai dit…

Une voix : ...

M. Péladeau : Non, non, je l'ai… Non, Mme Delainey, je l'ai dit hier.

Mme Delainey (Marie-Laurence) : Non, non, pas du tout. Venez ici, je veux vous entendre. Je veux vous entendre, M. Marceau.

M. Péladeau : Je l'ai dit hier, donc... Tu sais, le gouvernement libéral s'était fait élire sur deux éléments : l'économie et l'éthique. Ce sont des échecs sur les deux éléments.

Mme Delainey (Marie-Laurence) : Est-ce qu'on peut quand même entendre M. Marceau? M. Marceau, est-ce que vous pouvez venir, s'il vous plaît? Venez. C'est tout simple. Est-ce qu'on peut juste l'entendre, juste...

M. Péladeau : Bien oui, bien oui, Nicolas.

Une voix : ...

M. Péladeau : Bien, sur l'économie, je pense qu'il va vous dire que le ministre des Finances a raté ses prévisions les unes après les autres. Il n'a jamais été capable de rencontrer... Et je l'ai dit, effectivement, il était... il m'accompagnait hier durant, justement, donc, notre point de presse sur la mi-mandat. Le trio économique, qui était censé être l'effet libéral magique de 250 000 emplois, vous le savez, il a été démantelé, et les objectifs ont purement et simplement disparu, investissement zéro. Et je laisse Nicolas...

Mme Delainey (Marie-Laurence) : Je veux une note, c'est ça, parce qu'il a été question beaucoup d'éducation, puis on... je veux faire un... Le bilan des libéraux, vous l'avez fait hier.

M. Péladeau : On se croirait dans un vrai... un vaudeville.

Mme Delainey (Marie-Laurence) : C'est très drôle. Si vous étiez enseignant, par exemple, vous aviez à noter le gouvernement libéral, le gouvernement au pouvoir, quelle note vous leur donneriez?

M. Marceau : Ce serait difficile parce que les bulletins québécois ne prévoient pas de notes négatives. Alors, je me contenterais de mettre la plus basse note possible.

Mme Delainey (Marie-Laurence) : O.K. Merci beaucoup. C'est gentil.

M. Péladeau : Merci, messieurs dames.

(Fin à 9 h 1)