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Point de presse de M. André Boisclair, chef du deuxième groupe d'opposition

Version finale

Le mercredi 18 avril 2007, 16 h 28

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Seize heures vingt-huit minutes)

M. Boisclair: Bonjour, mesdames et messieurs. J'ai pris connaissance comme vous de la composition du Conseil des ministres. Je voudrais d'abord saluer un certain nombre de choses qui méritent d'être soulignées, des faits qui sont je pense positifs et qui seront bien accueillis par les Québécois: le fait d'abord que le premier ministre ait accepté notre recommandation d'avoir un Conseil des ministres réduit. Vous vous souvenez que j'avais pris l'engagement, pendant la campagne électorale, d'avoir un Conseil des ministres réduit. Je vois que le premier ministre a entendu cette recommandation et je me réjouis qu'il ait choisi un gouvernement, un Conseil des ministres, une formule plus légère. Je pense que le gouvernement pourra agir de façon plus efficace et ainsi mieux servir les intérêts des contribuables québécois.
Je suis très content de voir aussi que nous en arrivons à une... c'est une première dans l'histoire du Québec, de voir que nous sommes à parité entre hommes et femmes, et je tiens à souligner ce fait et à en féliciter le premier ministre du Québec.
Ceci étant, je pense que les Québécois ont vu aujourd'hui un Jean Charest qui était plutôt embêté. Alors, quelqu'un qui devait tenir un discours de changement, quelqu'un qui voulait dire aux Québécois qu'il avait bien compris le message de l'électorat québécois, pourtant, lorsqu'on regarde dans les faits, j'ai peine à voir où est la substance qui permettrait de justifier ce discours sur le changement. Pourquoi? Parce que d'abord M. Charest a ... sur la question des baisses d'impôt, de voir qu'il a reconduit M. Couillard dans le secteur de la santé, alors qu'il a été sévèrement jugé par la population. Je note aussi que M. Pelletier, qui était responsable du dossier des affaires intergouvernementales canadiennes, demeure lui aussi en poste. Nous avons souligné le 25e anniversaire du rapatriement unilatéral de la constitution hier. Je pense que M. Pelletier est l'homme-orchestre qui est resté impassible, sans mouvement dans le dossier constitutionnel, c'est lui qui a inventé cette stratégie du fruit qui n'est pas mûr. Je pense que, si le gouvernement ne fait pas preuve de plus d'ouverture, là, le fruit, il va pourrir sur la branche et qu'à cet égard les intérêts supérieurs du Québec seront mal servis.
Je remarque aussi que le premier ministre, qui veut marquer le changement, lorsqu'il a parlé des responsabilités de la ministre de l'Environnement, n'a pas dit un seul mot sur le mont Orford, et, s'il y a bien un sujet où le premier ministre a été durement jugé pendant la dernière campagne électorale, c'est bien sur le dossier du mont Orford. Il n'a même pas évoqué, lorsqu'il parlait des responsabilités de la ministre de l'Environnement, il n'a d'aucune façon évoqué ce dossier, et, sur cette question, je suis particulièrement déçu.
Je note aussi un certain nombre de contradictions. J'ai salué tout à l'heure le fait que le premier ministre a fait le choix d'avoir un Conseil des ministres restreint. Donc, il devait concentrer des responsabilités. Je vois mal comment, d'un côté, il peut justifier la présence d'un ministre au Conseil des ministres qui est à la fois responsable des questions de la famille et des questions de l'éducation et, d'un autre, d'un ministre qui est sans portefeuille, qui est un ministre des Aînés. Sachant très bien que la responsabilité de la gestion des services de santé appartient bien sûr au ministre, je ne vois pas quelle est la valeur, au-delà de la valeur symbolique... Il y en a une, elle est importante, cette valeur symbolique, je le comprends. Mais, dans les faits, il n'y a pas de ministère des Aînés qui existe, il y a à peine un tout petit secrétariat de quelques personnes. Alors, je vois mal comment le premier ministre peut justifier de concentrer dans les mains d'une seule personne le ministère de l'Éducation et le ministère de la Famille et d'un autre côté avoir au Conseil des ministres un ministre qui est dans les faits sans portefeuille.
Voilà donc les commentaires que j'avais à partager avec vous, et je suis disponible pour répondre à vos questions.

M. Duchesne (Pierre): Voyez-vous quand même des signaux vers une plus grande ouverture, les signaux d'un gouvernement qui est minoritaire et qui veut peut-être engager réellement une discussion puis des ententes?

M. Boisclair: Bien, je dois vous dire, moi, que je vois d'un bon oeil l'arrivée du nouveau leader du gouvernement et de son adjoint. Je fais référence en particulier à M. Fournier et à M. Pelletier. Un nouveau leader, un nouveau leader adjoint, je pense que c'est sans doute le prélude à un climat beaucoup plus serein à l'Assemblée nationale, et je salue leur arrivée dans leurs nouvelles fonctions.

M. Duchesne (Pierre): Donc, pour vous, c'est suffisamment encourageant? Vous pensez pouvoir faire des alliances avec les libéraux à...

M. Boisclair: Je pense que ce sera certainement plus... J'avais beaucoup de plaisir à travailler avec M. Dupuis, c'est un homme très, très combattant, un combatif. Même chose avec M. Béchard. Mais, dans un contexte de gouvernement minoritaire, je pense que le premier ministre devait envoyer un message clair que, quant au ton, il allait changer. Cependant, même si je vois un changement sur le ton, je salue l'arrivée du nouveau leader et de son adjoint, je pense que le ton, ça va trancher avec celui que nous avaient offert M. Béchard et M. Dupuis. Ceci étant, sur le fond, je remarque qu'on fait bien davantage dans la continuité que dans le changement.

M. Delisle (Norman): J'imagine que vous avez été saisi du projet de votre député de Mercier concernant une constitution québécoise...

M. Boisclair: Oui, ça fait plusieurs mois d'ailleurs qu'on... on en a même parlé avant la campagne électorale.

M. Delisle (Norman): Comment réagissez-vous?

M. Boisclair: Bien, c'est une question qui est intéressante, qui mérite très certainement d'être discutée avec les membres du caucus du parti.

M. Deschênes (Alexis): Si ça fait plusieurs mois que vous y pensez, vous devez avoir une opinion, M. Boisclair?

M. Boisclair: On va en discuter avec le caucus de notre parti. M. Turp et moi avons engagé des conversations sur ces questions et j'entends bien en discuter avec les membres de notre caucus avant toute chose.

M. Boivin (Mathieu): ...l'impression que c'est un piège pour les deux autres partis, par exemple?

M. Boisclair: Bien, on verra en temps et lieu, mais je veux d'abord et avant tout en discuter avec les membres de mon caucus. M. Turp est un spécialiste de ces questions, il a écrit un livre sur cette question, ses positions sont bien connues et je pense que M. Turp fait simplement dans la continuité.

M. Duchesne (Pierre): On ne vous a pas entendu le jour du rapatriement de la Constitution. Je veux bien, Mme Lemieux a été...

M. Boisclair: Mme Lemieux a très...

M. Duchesne (Pierre): ...mais écoutez, c'était quand même le gouvernement du Parti québécois qui a vécu ça, c'était René Lévesque...

M. Boisclair: Mme Lemieux a très bien fait ça.

M. Duchesne (Pierre): Vous nous aviez même avertis au conseil, je pense au caucus de Rivière-du-Loup au mois d'octobre...

M. Boisclair: Et vous vous souvenez de votre réaction?

M. Duchesne (Pierre): Oui. Et que vous aviez souligné que vous alliez avoir des événements, vous allez souligner ça, il n'y a rien eu.

M. Boisclair: C'est ce que j'ai fait tout le long de la campagne.

M. Duchesne (Pierre): Heureusement que Mme Lemieux était là.

M. Boisclair: C'est ce que j'ai fait tout le long de la campagne électorale, souligner le fait que pendant 25 ans nous n'avons pas signé la Constitution canadienne. Et je pense que le message qu'il faut rappeler à ce moment-ci, c'est qu'il appartient toujours aux fédéralistes de résoudre cette question-là. La balle, elle est dans le camp des fédéralistes. Et je me permettrais de rajouter à tous les commentaires auxquels j'ai pu assister hier et ce que j'ai lu dans la presse, c'est que les gens sont passés à côté de l'essentiel du débat dans les analyses. Et l'essentiel du débat, c'est la formule d'amendement. Qu'on revienne sur le début, sur la clause Canada, la clause Québec et ainsi de suite, je veux bien, ça fait partie du débat politique, mais la réalité, c'est que non seulement on nous a imposé une constitution, mais encore pire une constitution qui contient une formule d'amendement qui rend quasi impossible tout changement constitutionnel. Puis on le voit bien avec le premier ministre Harper qui nous dit que la terre n'est pas fertile, on voit M. Charest et son ministre Pelletier qui nous dit que le fruit n'est pas mûr, ça fera pas pousser grand-chose, ça là dans les prochaines années.

M. Duchesne (Pierre): Martine Tremblay, ancienne chef de cabinet de M. Lévesque, a dit sur nos ondes hier que...

M. Boisclair: Il veut discuter, il va...

M. Duchesne (Pierre): Non, non, mais elle a dit nos ondes que le Parti québécois devait modifier son article 1 et, bon, veiller à peut-être informer le Canada, vous en pensez quoi?

M. Boisclair: Je pense que c'est bien trop prématuré à ce moment-ci pour tirer ce genre de conclusion.

M. Deschênes (Alexis): Seriez-vous prêt à travailler avec l'ADQ pour une coalition qui demanderait une révision constitutionnelle avec... essayer de pousser dans le dos des nouveaux...

M. Boisclair: Je pense qu'en toutes circonstances ce qui doit primer, c'est l'intérêt supérieur du Québec puis il y a les deux tiers des députés de l'Assemblée nationale à peu près qui s'opposent au statu quo constitutionnel. Alors, je pense que se serait une belle occasion de monter aux Québécois puis de montrer au reste du Canada qu'il doit y avoir du mouvement sur le plan constitutionnel. Il y a des propositions qui ont été faites par l'Action démocratique du Québec, il pourrait en venir de chez nous. En d'autres mots, le fait qu'il y ait les deux tiers de l'Assemblée nationale qui souhaitent autre chose que les positions qui ont été celles du gouvernement de M. Charest, je pense que tout ça pourrait se traduire dans des décisions concrètes de l'Assemblée nationale, bien sûr.

M. Boivin (Mathieu): Comment est-ce que vous allez jouer cette partie-là? Vous semblez dire: On va se placer en retrait, c'est aux fédéralistes, la balle est dans leur camp, c'est à eux à faire la preuve qu'il y a quelque chose à faire. Votre rôle ça va être quoi? De regarder et de n'être jamais content?

M. Boisclair: Ça n'a jamais été mon habitude, et je ne commencerai pas demain.

M. Roy (Paul): Vous êtes déçu que M. Couillard reste à la Santé, est-ce que vous pensez que M. Charest avait quelqu'un de plus compétent?

M. Boisclair: Ce que je remarque c'est que, dans les faits, M. Charest nous parle aujourd'hui de changement, d'un gouvernement qui est en rupture avec le gouvernement précédent, mais dans les faits, je ne vois pas ça. M. Couillard reste à la Santé, le ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes demeure M. Pelletier, M. Charest fonce de l'avant avec ses baisses d'impôt sans aucune nuance, pas un mot sur le mont Orford, alors il est où le changement? Au-delà du changement d'étiquette c'est le même contenu à l'intérieur de la conserve ou de la bouteille.

M. Roy (Paul): Mais s'il a gardé M. Couillard à la Santé, c'est peut-être parce qu'il n'avait personne d'autre pour faire la job.

M. Boisclair: Bien, ce serait un peu... Est-ce à dire qu'il n'y a pas de compétence alentour de la table du Conseil des ministres?

Mme Rich (Kristy): What is the message that you received from this new Cabinet that was announced by Mr. Charest? It is much smaller, there is a new House Leader?

M. Boisclair: Well I feel at first that there is a positive message. I am very happy that we have reached equality between men and women in the Cabinet. I feel there is a strong message sent to all Quebeckers, and I support this message, but what I see most in this announcement made by Mr. Charest today is a message of continuity. I don't understand how Mr. Charest can talk about major change while at the same time Mr. Couillard stays Minister of Health, Mr. Pelletier Minister of Relations with the rest of Canada. I don't see real change, and Mr. Charest hasn't said a word on mont Orford. I hear a message of renewal, but what I see is a message of continuity, and I feel that Mr. Charest was stuck in a difficult position, he needs to say to Quebeckers that he understood the message, but in fact he hasn't changed his mind. He is moving ahead with tax reduction, hasn't said a word on the mont Orford, and he named Philippe Couillard Minister of Health. That is no big change to me.

Mme Rich (Kristy): The Liberals are saying that Mr. Fournier will present a more conciliatory face for the Government in the House. I am just wondering how do you feel about that?

M. Boisclair: Well, I feel that the arrival of the new leader and his associates is a good thing for the climate in the House, and I salute their arrival.

Une voix: Merci.

(Fin à 16 h 39)

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