(Neuf heures trente-deux minutes)
Mme
Charlebois
:
Alors, bonjour, tout le monde. D'abord, saluer mes collègues, Mme St-Pierre, M.
St-Denis, mais je veux aussi saluer Mme Bourgault et M. Piché, commandant Piché,
qui sont venus ici aujourd'hui. On va vous annoncer une belle nouvelle, et je
suis ravie de la partager avec vous, cette excellente nouvelle pour la région
des Laurentides.
Comme vous le savez, le centre Mélaric
avait dû fermer ses portes en janvier dernier en raison d'enjeux de gestion
financière, et cette situation-là a créé certaines incertitudes dans le milieu
des services sociaux, notamment à cause du fait que les résidents ont dû être
pris en charge la journée même, évidemment, par le Centre intégré de santé et de
services sociaux des Laurentides, et ce, sans préavis. Alors, cette situation... d'ailleurs,
on vient de voir des images à la télé qui nous démontraient à quel point les
citoyens, les résidents de l'endroit étaient en plein désarroi. Alors,
cette situation nous a amenés à bonifier notre réflexion, évidemment, afin
d'éviter des ruptures de services pour cette clientèle plus que vulnérable.
Vous savez, lorsque la continuité des
services n'est pas assurée, bien, ce sont les bénéficiaires des services qui en
subissent les conséquences. Alors, nous proposerons d'ailleurs, à l'intérieur
de l'entente financière dont pourra bénéficier le centre Mélaric, des mesures
qui permettront d'éviter que ce genre de situation ne se reproduise. Je me
permets une parenthèse, ça va être comme ça dans tout le Québec aussi.
Alors, depuis plusieurs mois déjà, nous nous
penchions sur la structure de financement des ressources d'hébergement en
dépendance, comme vous le savez. En effet, les personnes aux prises avec des
problèmes de dépendance, notamment celles qui sont bénéficiaires de l'aide de
dernier recours, ont un grand besoin des services offerts par ces ressources.
Ce travail a porté fruit, et, avec l'aide financière, vous vous souviendrez,
annoncée en janvier dernier de 6 millions de dollars récurrents, nous nous
sommes assurés que les personnes ayant accès à l'aide de dernier recours
n'auront pas à débourser d'argent pour des frais d'admission, ça, on s'est
assuré de ça, ni d'argent pour des frais d'ouverture de dossier ou des
frais de séjour journalier, puisque le ministère de l'Emploi et de la
Solidarité sociale paie pour le gîte et le couvert, et notre ministère paiera
pour tous les frais reliés autour de la thérapie.
Nous avions à coeur de maintenir l'accès à
tous et c'est ce que nous avons fait. Depuis sa fermeture, nous avons
accompagnés dans son désir d'entreprendre des changements à l'intérieur de l'organisation
et, par le fait même, nous nous sommes assurés de la viabilité des projets et
de son mode de gestion rigoureux. C'est pourquoi je suis vraiment heureuse
qu'ils puissent ouvrir à nouveau leurs portes grâce au programme de financement
des ressources certifiées offrant de l'hébergement en dépendance et aux efforts
des gestionnaires du centre Mélaric. Le processus de réactivation et de la
certification de Mélaric est en cours, et le centre y collabore activement afin
de respecter les conditions requises.
Le financement que nous avons annoncé il y
a quelques semaines comporte le montant récurrent de 6 millions de dollars,
comme je viens de vous le mentionner. Ce montant est partagé entre plusieurs
ressources réparties sur tout le territoire québécois. Comme toutes les autres
ressources bénéficiant de l'aide financière, le centre Mélaric touchera une
somme qui sera calculée en fonction des critères du programme. Tous auront les
mêmes critères, et évidemment ça tient sur la certification, mais aussi le
nombre de places occupées, etc. Ce calcul sera fait à la fin du processus de
réactivation de la certification.
Alors, vous comprendrez qu'aujourd'hui il
s'agit d'une excellente nouvelle pour les hommes qui bénéficient de ces
services et vous pouvez constater à quel point Mme Bourgault est contente.
Mentionnons que j'ai le souci de m'assurer
que les sommes provenant des fonds publics soient destinées à des projets vraiment
viables et pérennes. C'est pourquoi le centre Mélaric, au même titre que les
autres ressources financées dans le cadre du programme, devra fournir une
reddition de comptes concernant les argents qui leur seront dévolus. Ce
financement et les conditions qui l'accompagnent démontrent que nous avons à
coeur de soutenir les personnes vulnérables de notre société. Le mieux-être est
d'ailleurs une des priorités du gouvernement. Il est crucial de les soutenir,
et ce, dans toutes les régions car, outre ces personnes qui ont des
dépendances, qui vivent avec ces dépendances, c'est leurs familles qui sont
touchées, c'est leurs proches également, bref, plein de gens autour d'eux, puis
il y a tout un milieu qui s'en trouve touché. Ultimement, c'est toute la
société qui va pouvoir profiter de leur épanouissement.
En terminant, vous allez me permettre de
souligner le travail exceptionnel des intervenants du centre Mélaric, mais
aussi de tous les centres de traitement de dépendance, parce qu'on n'a pas l'occasion
assez souvent de les remercier du travail accompli auprès des ces clientèles
vulnérables au quotidien, qui permet aux personnes qui ont des problèmes de
dépendance de reprendre leur vie en main. Merci également aux équipes du ministère
et de chez Mélaric qui ont mis sur pied ce programme de financement et qui ont
permis de venir en appui au centre Mélaric afin que celui-ci puisse poursuivre
sa mission plus qu'essentielle.
Sur ce, vous allez me permettre de céder
la parole à mon collègue le député d'Argenteuil, M. Yves St-Denis, mais je veux
encore une fois saluer le travail de tous les gens autour de ce dossier, tant
au ministère que chez Mélaric, pour le résultat du bon travail, mais pour
l'ensemble des ressources du Québec. Merci.
M. St-Denis : Alors, Mme
Charlebois, Mme Bourgault, commandant Piché, Mme St-Pierre, représentantes et
représentants des médias, je suis très heureux de participer avec vous
aujourd'hui à l'annonce de la réouverture du centre Mélaric. Il s'agit d'une
ressource importante pour la région des Laurentides et plus particulièrement
pour la circonscription d'Argenteuil. Nous étions tous très déçus d'apprendre
sa fermeture en janvier dernier. Cependant, la nouvelle d'aujourd'hui démontre
qu'il est possible de se mobiliser afin de maintenir les services offerts aux
personnes qui en ont le plus besoin.
Le centre Mélaric a d'ailleurs fait de
grands efforts pour répondre aux exigences du programme de financement, et je
suis très fier qu'il ait pu bénéficier de ce financement. Il est crucial de
soutenir les personnes en dépendance car elles permettent à de nombreuses
personnes de se sortir de leurs problèmes de toxicomanie, d'alcool ou de jeu.
Je pense également à leurs familles et à leurs proches qui peuvent énormément
souffrir de la situation. Comme l'a mentionné ma collègue, leur épanouissement
a non seulement un impact sur leur entourage, mais aussi sur leur communauté
toute entière.
Alors, en tant que député, je ne peux que
me réjouir de voir se poursuivre la mission du centre Mélaric dans notre
région. Je tiens à remercier ma collègue Mme Lucie Charlebois de faire cette
annonce aujourd'hui et de consolider son soutien aux personnes aux prises avec
des problèmes de dépendance. Je la remercie d'avoir été à l'écoute de nos
besoins dans la circonscription d'Argenteuil, nos besoins aussi... Cette
annonce-là aussi vient redonner des emplois, une vingtaine d'emplois, des
emplois de qualité à des gens qui les avaient perdus. Merci aussi à l'équipe du
centre Mélaric, et tout particulièrement à Mme Bourgault, d'avoir
persévéré dans ses démarches et d'avoir réussi à démontrer la viabilité de ses
projets au bénéfice de ses résidents à venir. Sur ce, bonne journée à tous.
Mme Bourgault (Lise) : Ah! mon
Dieu, seigneur. Vous avez des papiers, vous? Je veux dire, moi, je n'en ai pas.
J'en ai rempli tellement de papiers depuis les derniers mois qu'aujourd'hui je
n'en ai pas.
Alors, écoutez, merci beaucoup, Mme la
ministre, d'avoir répondu si rapidement, je pense, parce que c'est le
12 janvier que, malheureusement, on a été contraints de fermer une des
plus grandes ressources en toxicomanie au Québec, qui dessert une clientèle,
comme vous avez mentionné, extrêmement vulnérable et qui, particulièrement pour
la région de l'Outaouais, qui est, entre parenthèses, orpheline d'un centre de
thérapie pour la clientèle provenant de l'Outaouais québécois.
Je voudrais remercier mon député aussi qui
ne m'a pas lâchée, hein, Yves. Il a compris qu'il était le lien entre notre
ministre régionale, Mme la ministre. Mais, d'abord et avant tout, il y a une
personne qui a été le pivot de l'ouverture d'aujourd'hui, il s'appelle
Jean Gagnon de Raymond Chabot Grant Thornton. Ce monsieur-là a téléphoné à
Mélaric offrir ses services pro bono. C'est la première fois que ça m'arrivait
dans ma vie qu'un homme comme lui offre ses services en disant que Raymond
Chabot avait une mission sociale. Et c'est grâce à M. Gagnon
qu'aujourd'hui on est là, parce qu'il a travaillé avec nous, avec le ministère,
pour démontrer la viabilité de Mélaric avec l'annonce du financement dans le
cadre de ce programme spécial là de 6 millions.
J'ai aussi mon équipe formidable formée du
directeur clinique qui va devenir maintenant le directeur général en la
personne de Dimitri Pantelakis et de Sylvie Desjardins. C'est mon
équipe tout près qui a travaillé avec moi sans relâche depuis le
12 janvier. Et vous avez raison, Mme la ministre, de souligner
l'incommensurable travail de vos équipes, des gens du CISSS des Laurentides,
là, du service du centre de certification des Laurentides, vraiment, là, et de
votre cabinet. Je suis obligée de le dire, là. Isabelle est là... Isabelle, on
s'est parlé... je veux dire, vous avez du monde qui travaille bien dans vos ministères
puis qui sont dédiés, puis on n'en parle pas assez souvent, mais, sans eux, on
ne serait pas là.
Alors donc, moi, Lise Bourgault, j'ai
amené le bateau de Mélaric à bon port jusqu'à aujourd'hui. Mon seul intérêt et
l'intérêt de l'équipe, c'était qu'on rouvre la ressource, qu'on permette aux
clients d'avoir accès à nos services de qualité et qu'on permette aux employés
de récupérer leur travail. Moi, c'était la mission que je m'étais donnée
jusqu'au 20 avril dernier. Maintenant, je vais confier la responsabilité de la
suite. Je vais continuer à rester sur le conseil d'administration, mais je vous
présente officiellement Robert Piché, la personne qu'on appelle le commandant
Piché. Vous avez fait un miracle, en 1900 quelque chose, vous, commandant Piché.
M. Piché (Robert) : 2001.
Mme Bourgault (Lise) : En
2001, vous avez fait atterrir un avion, vous avez sauvé... Bon, bien là, vous
avez un autre miracle à faire, c'est de continuer et d'assurer la pérennité de
la ressource. On a un excellent conseil d'administration qui a été élu le 20
avril dernier. Je suis très fière de ça, et bon, bien, je me dis : Mission
accomplie, puis maintenant, bien, moi, j'ai fait amerrir le bateau, puis toi,
bien tu vas le faire atterrir.
M. Piché (Robert) : Décoller
l'avion.
Mme Bourgault (Lise) :
Décoller l'avion. Alors donc, c'est à peu près ça que je voulais vous dire.
Merci aux journalistes, à la presse, merci à Radio-Canada. Merci, merci, merci
du fond du coeur pour la clientèle. Vraiment, je l'apprécie. Merci beaucoup.
La Modératrice
: Nous
allons maintenant passer à la période de questions. On vous demanderait de vous
nommer ainsi que le média que vous représentez. Donc, M. Vigneault.
M. Vigneault (Nicolas) : Oui.
Bien, Mme Charlebois, d'abord, la portion qui est dédiée à cette
institution-là, c'est quoi, sur le 6 millions, là, par exemple, et comment
va se faire... vous dites «d'un montage financier selon les critères du ministère»,
mais quels sont ces critères-là, là? Parce que la ressource, quand même, avait
un déficit de 300 000 $, il faut résorber ça, il y avait un problème
de clientèle. Les problèmes étaient nombreux, là.
Mme
Charlebois
:
Oui, mais, vous savez, on a travaillé avec eux, et il y a des ententes qui ont
été conclues. Puis d'ailleurs c'est plus eux qui pourraient vous en parler que
moi, mais il y a des ententes qui ont été conclues avec leurs créanciers d'une
part. D'autre part, pour ce qui est de la partie gouvernementale, du soutien
financier, ça va être comme pour les autres ressources, c'est-à-dire que c'est
en fonction de la certification, en fonction du taux d'occupation.
Et je vous rappelle que ces sous qui sont
dévolus aux maisons de dépendance ou de traitement de thérapie, c'est des sous
qui sont pour les personnes qui sont sur l'aide de dernier recours. Or, tous
ceux qui ne sont pas sur l'aide de dernier recours ne bénéficieront pas de cet
apport financier, mais là on arrive pour aider les personnes qui sont à l'aide
de dernier recours parce qu'on se souviendra que ces personnes-là devaient
débourser de leur poche. C'était très inégal partout dans le Québec, les frais
de... puis ce n'est pas Mélaric, là, ici, qui est en cause dans cette
situation-là, mais l'ensemble des ressources n'avait pas la même facturation nulle
part.
Alors là, on a rétabli cette chose-là à la
satisfaction des deux associations que sont l'APOD et l'AQCID. On a toujours
travaillé en partenariat avec les représentants des deux associations,
l'Association provinciale des organismes communautaires en dépendance, et
l'AQCID, c'est l'autre association, les centres d'interventions. Alors, vous
comprendrez que ces sous-là vont être vraiment tributaires du nombre de places
qui vont être occupées.
M. Vigneault (Nicolas) : Mme
Bourgault, on vous sent aussi très émue par rapport à tout ça.
Mme Bourgault (Lise) : Pour
répondre à votre question, M. Gagnon de Raymond Chabot a travaillé le dossier,
et on a proposé un concordat à nos créanciers et tous ont accepté, c'est-à-dire
que Mélaric repart en neuf. La Fondation Mélaric s'est engagée pour 50 000 $
au niveau de ce concordat-là, et on a satisfait aux exigences du ministère pour
prouver notre viabilité.
Vous parlez de mon émotivité, c'est... en
vieillissant, on dirait que c'est pire. En vieillissant, ça... Mais non, c'est
parce que ça fait... écoutez, ça fait depuis 2013, hein, que je suis aux... pas
aux amarres, non, commandes, en tout cas, aux commandes du bateau de Mélaric,
j'appelle affectueusement... et moi-même, j'ai connu puis j'ai... Vous savez,
les clients qui viennent chez Mélaric, c'est devenu quasiment mes enfants parce
qu'ils ont 18, 19, 20 ans, là. Ça fait qu'on les adopte, on ne porte pas de
jugement, on veut qu'ils deviennent des meilleures personnes, et c'est ça
qui... Vous savez, quand on est à tous les jours avec cette clientèle-là, on finit
par s'y attacher à ces toxicomanes et alcooliques là parce qu'ils ne sont pas
devenus alcooliques ou toxicomanes pour rien. Ils ont une histoire qui nous
pogne aux tripes et puis c'est ça qui nous anime. Ça fait que c'est pour ça
qu'aujourd'hui je suis contente que la ressource va rouvrir après avoir fermé.
Finalement, ce n'est pas si pire, là, 12 janvier au 28 avril...
27 avril, ce n'est quand même pas rien.
M. Vigneault (Nicolas) : À
plus long terme, est-ce que vous êtes assurés, avec cette aide-là, d'une
viabilité financière?
Mme Bourgault (Lise) :
Absolument. Avec l'apport, là, de... Je ne sais pas si, Robert, tu veux en
parler, de la fondation...
M. Piché (Robert) : Bien,
comme...
M. Vigneault (Nicolas) : Justement,
votre apport là-dedans.
M. Piché (Robert) : Oui, comme
Mme Bourgault vous disait, on a fait un nouveau plan d'affaires avec Raymond
Chabot, et le plan est viable maintenant sans problème avec l'apport du
ministère, bien entendu. Mon apport, je suis président du nouveau conseil
d'administration. Moi, je reprends les effectifs à zéro, et on repart avec un
nouveau plan pour rendre la chose viable.
M. Vigneault (Nicolas) : Est-ce
que votre fondation a donné?
M. Piché (Robert) : La
fonction de la fondation, en partant, c'est d'aider financièrement les
instituts psychiatriques... pas psychiatriques, mais les instituts qui ont
besoin d'aide financière, et c'est ce qu'on va continuer à faire à l'avenir. Mais
essentiellement on va se revirer vers Mélaric pour lui donner un coup de main
si jamais qu'il vient qu'à y avoir un trou dans le budget. Mais, à venir
jusqu'à date, le plan d'affaires fonctionne très bien, puis on a une bonne
viabilité.
Mme
Charlebois
:
Juste pour vous dire qu'avec Raymond Chabot on s'est assurés de cette viabilité
financière là. L'annonce d'aujourd'hui est possible justement parce que Mélaric
et tous ses dirigeants ont fait la preuve de la viabilité.
M. Croteau (Martin) : Bonjour.
Martin Croteau, du journal LaPresse.
Mme Bourgault, ma question est pour vous.
Dans votre communiqué du mois de janvier, au moment où le centre était fermé,
vous aviez dit que Québec était demeuré sourd aux nombreux messages à l'aide
que vous aviez lancés. Est-ce que vous diriez que l'annonce d'aujourd'hui vient
corriger une erreur du gouvernement?
Mme Bourgault (Lise) : Dans le
fond, ce n'est pas une erreur, c'est dans le sens que nous, ce qu'on se disait,
c'est qu'il y avait des centres... et c'est ce qu'on a fait part au ministère,
il y avait des centres qui étaient financés, des centres de thérapie comme
Mélaric qui avaient du financement via le Programme de soutien aux organismes
communautaires, et nous, les 2 001 lits, on n'avait pas cet apport
financier là. Et c'est certain qu'avec la coupure du 1er mai 2015,
qui a... les clients à qui on chargeait, à même leur chèque d'aide sociale, le
montant des 400 $ pour payer leurs frais de thérapie... parce que les
frais de subsistance étaient payés par le ministère de la Solidarité sociale, parce
qu'il y a un per diem qui est payé pour le gîte et le couvert, mais, la
thérapie, parce qu'on nous exige des intervenants certifiés, était payée à même
le chèque de l'aide sociale. Le client qui était à l'aide sociale déboursait un
400 $. C'est certain que le fait que ces clients-là n'aient plus l'argent,
ça a causé un problème financier.
M. Croteau (Martin) : Pardonnez-moi
d'insister, mais, dans votre communiqué, je le cite toujours : Le gouvernement
voulait faire fermer des centres : c'est maintenant mission accomplie.
Mme Bourgault (Lise) : Bien, à
l'époque, on avait eu des échos à l'effet qu'il y avait effectivement trop de
centres de thérapie au Québec, et c'est sûr que...
M. Croteau (Martin) : Est-ce
que c'était une erreur de laisser ce centre-là fermer, oui ou non?
Mme
Charlebois
:
Bien, écoutez, je vais répondre à cette question-là, Mme Bourgault, parce
que vous savez...
M. Croteau (Martin) : Non, je
la posais à Mme Bourgault, mais je vous donnerai la chance d'y répondre
après...
Mme
Charlebois
:
Oui, bien, moi, je vais quand même me permettre...
M. Croteau (Martin) : ...Mme Charlebois,
parce que c'est à votre tour après.
Mme
Charlebois
:
...bien, je vais quand même me permettre de vous répondre puis je vais vous
laisser la parole ensuite...
Mme Bourgault (Lise) : Il n'y
a pas de problème.
Mme
Charlebois
:
...parce que vous pourrez donner vos commentaires. Ça fait partie du
cheminement. Là, vous pouvez le voir comme une erreur. On peut voir les verres
d'eau à moitié pleins, à moitié vides. C'est toujours question d'attitude dans
la vie.
Mais, vous savez quoi, il y a eu une
mesure d'accompagnement qui a été fournie par Emploi et Solidarité sociale, c'est
ce qui nous mène aujourd'hui au processus d'aboutissement. Cette mesure-là
faisait en sorte que nous puissions regarder les finances de plusieurs centres
de rétablissement, voir qu'est-ce qui étaient les problèmes, si c'étaient des
problèmes de gestion, des problèmes de financement. On a découvert plusieurs
choses. C'est ce qui nous amène à une modification autant du règlement à l'aide
sociale que du règlement chez nous. Et, savez-vous quoi, c'est une bonne chose.
Les deux associations nous demandaient,
Mme Bourgault en a été une part importante de ces associations-là, nous
demandaient que les frais de thérapie soient rapatriés au sein du ministère de
la Santé et des Services sociaux. Et là on a pu constater combien de centres
avaient besoin d'aide, qu'est-ce que c'était la problématique, etc. Au Québec,
si on ne peut plus se poser des questions, savez-vous quoi, c'est la fin de
tout. Alors, moi, je pense que, dans le cas de Mme Bourgault, à l'époque,
elle était aussi émotive qu'elle l'est aujourd'hui, puis je vous laisse finir
votre réponse.
Mme Bourgault (Lise) :
Savez-vous quoi, il n'arrive jamais rien pour rien dans la vie, et peut-être
que cette fermeture-là a été douloureuse, mais peut-être que maintenant,
aujourd'hui, avec la réouverture, avec ce qu'on est allé chercher comme aide,
comme support récurrent, avec l'aide de la fondation, peut-être qu'on a eu
raison de fermer pour mieux rouvrir aujourd'hui avec une assurance d'une
meilleure viabilité.
M. Croteau (Martin) : Mme Charlebois,
si vous permettez, j'avais aussi une question pour vous.
La Modératrice
: ...
M. Croteau (Martin) : Mais je
pense qu'il y a deux journalistes francophones. Je pense que ce n'est pas
anormal qu'on puisse poser des questions à la ministre.
Mme Charlebois, après l'annonce de la
fermeture du centre en début janvier, vous avez débloqué soudainement une aide
de 6 millions pour venir en aide à ce type d'établissement là quelques
semaines plus tard, et maintenant vous annoncez la réouverture du centre. Ça
semble être une volte-face complète de la part de votre gouvernement.
Mme
Charlebois
:
Bien, vous pouvez le voir comme ça. Moi, je le vois plutôt comme une réflexion
qui a été amorcée, puis le 6 millions, il n'est pas apparu soudainement.
Je veux vous corriger là-dessus. Ce 6 millions là, il est apparu parce
qu'on l'a travaillé, parce qu'on a évalué les situations. Il n'y a pas juste
Mélaric, là, qui a eu un accompagnement en gestion puis il n'y a pas juste
Mélaric qui a eu un accompagnement en aide financière quand on a découvert des
problèmes ou de gestion ou des problèmes carrément de manque de fonds. Alors,
il y a eu les deux phases qui ont été déployées par Emploi et Solidarité, mais
nous, pendant ce temps-là, là, les ministres, on était à l'oeuvre, puis, s'il y
en a une qui est sensibilisée aux causes des dépendances, c'est bien la
ministre que vous regardez.
Alors, vous ne pouvez pas prétendre que
l'argent est arrivé comme ça, par hasard. Il n'y a rien qui arrive comme le
fruit du hasard, c'est le fruit d'une réflexion qui était amorcée. Là, je
comprends que vous voyez des écarts...
M. Croteau (Martin) : Pourquoi
la réflexion a-t-elle été amorcée après la fermeture du centre plutôt qu'avant?
Mme
Charlebois
:
Non, elle était commencée avant, la réflexion. Le centre Mélaric a fermé ses
portes pendant que cette réflexion-là avait cours. Honnêtement, là, vous
pourriez demander aux deux représentants des deux associations que sont l'APOD
et l'AQCID, quand je les ai convoqués, là, ils savaient qu'on travaillait là-dessus,
puis on a eu des échanges avec eux.
Le ministère, les fonctionnaires au
ministère, les représentants n'ont pas fait ça seuls dans leurs bureaux, là. On
travaille avec les associations, Mme Bourgault peut vous en témoigner. Mais à
l'époque où le centre Mélaric... Mélaric avait une urgence, vous l'avez dit
vous-même, il y avait une dette accumulée, il y avait une urgence d'agir pour
eux autres. Mais moi, si j'avais pu faire plus vite, je l'aurais fait, mais il
faut prendre le temps de réfléchir pour bien faire les choses. Allez voir
l'APOD et l'AQCID. Puis je l'ai montré en crédits, il y a un autre
centre — pas pour faire de la concurrence à Mélaric, au contraire, on
aide plus de monde — L'Envolée, ils m'ont fait une carte, là, de
reconnaissance et de remerciements, puis Dieu sait qu'ils en ont eu besoin, eux
autres aussi, de l'accompagnement.
Alors, il fallait juste revoir le mode de
fonctionnement, le mode de gestion, la reddition de comptes, voir à
s'assurer... Je les remercie, là, d'avoir fermé comme ils ont fermé, parce que
moi, ça me permet, dans la certification, à l'avenir de dire : Vous ne
pourrez plus fermer sans aviser les centres intégrés de santé et de services
sociaux à l'avance. Pourquoi? Parce qu'on travaille, autant eux autres, chez Mélaric,
d'autres centres de traitement de dépendance, que moi, au ministère, et les
fonctionnaires, on travaille pour les citoyens qui ont besoin de ces
services-là. On ne travaille pas pour nos égos personnels, là, on travaille
pour aider les gens, pour voir à leur épanouissement, mais aussi à tout leur
entourage. Merci.
La Modératrice
: On va
aller en anglais.
Journaliste
: Bonjour,
Mme Charlebois. How can you explain what appaers to be a
pretty significant reversal after the closure of this centre in January and now
$6 million in recurring funds?
Mme
Charlebois
:
OK. It's the same question that I just answered in French, so maybe, if I'm not
able to answer properly in English, if I'm searching for some words, you're
going to help me.
Journaliste
: Of course.
Mme
Charlebois
:
It's not a new funding that appears like Loto-Québec, no. We worked on it and we
started to work before Mélaric close their door, and it was with the reform of… «règlement», how do you say that?
Une voix
:
The rules?
Une voix
:
The by-laws?
Mme
Charlebois
:
The rules of… the by-laws of Emploi et Solidarité sociale, the ministry of
Emploi et Solidarité sociale, and we were… You know what? They were following all
those centers and make sure that they have the… people that help them with the
management of their centers with the funding, and, after that, if there were
still some problems, they have funding from Emploi et Solidarité sociale to
make sure that they are going to be able to survive until I arrive with my
reform, you know, with the $6 million.
So it was already on
reflexion, and what the two associations asked us is to have the place to live
and the meal paid by Emploi et Solidarité sociale, but all the part of the treatment.
They asked us that it should be paid by the ministry of Social Affairs, the ministry
that I am looking at. So that's why now, for all the part that is regarding the
therapy is paid by our ministry, and with the certification, there are some
rules that they have to respect and they are going to have the money allowed,
but they got to do «reddition de comptes», I don't know how to say that.
Journaliste
:
Oh, that, I'm not sure either…
Mme
Charlebois
:
They are going to have to explain us what they are doing with their money.
Journaliste
:
They'll have to provide an accounting for the money.
Mme
Charlebois
:
Yes, the audit.
Journaliste
:
And, Mme Bourgault, if you could answer a question as well, I am going to
follow up on what my colleagues asked earlier, you obviously had some very
strong and harsh words and basically said that this closure would result of a
lack of support from the Government. So now the tone has changed. Was it a
mistake?
Mme Bourgault (Lise) :
Well, you know, as I said earlier, sometimes, with mistake, we are capable of
doing great things, and that's why, today, it's important to note that, on May
2015, when the welfare people — is it the proper
word? — had their cut on their check, those that were paying us the
$400, it had, at that time, a real severe impact on the revenues of the
resources. We are a non-profitable organisation and, yes, in the past, Mélaric
had some problems, and then we were trying to solve it, but we were capable of
doing it. We started a new foundation on June 2015,
and the foundation was capable a little bit, but… to compensate, you know.
But that's why we come to
the Government… said, you know, now that we cannot bill the client
anymore, so the Government has to do something because we are going to close,
and they understand. We met the Minister twice, I guess, and all the
departments, and we proved them the necessity. And, you
know, it's a low cost for the Government to subsidize
our houses all in Québec
because we keep them, we treat them and we… and it's better to have them in
Mélaric than in prison, should I say.
So everybody noticed that
it was important. And I agree
with the audit, that it is necessary in the future, and I'm sure that the new
council will respect these rules and the general manager is going to do it. I'm
going to be close and make sure that Mélaric will not close again.
Journaliste
:
And what's the timeline? Just one quick, quick question.
Mme
Charlebois
:
On a une période de questions.
Journaliste
: Oui. Just the timeline for the reopening of the
centre?
Mme Bourgault (Lise) : Oh! the reopening of the centre. We have a meeting…
Une voix
: Maybe June, beginning of June.
Mme Bourgault (Lise) : The beginning of… We have a meeting on beginning of May and we are
going to discuss when the centre will open for the first client. Thank
you.
Une voix
: ...au début
de juin.
Mme
Charlebois
:
Oui, bien là ils sont en processus d'accréditation...
Une voix
: Tout
dépendant du processus d'accréditation.
Mme
Charlebois
:
C'est ça, la certification est en processus, mais ça ne devrait pas...
Mme Bourgault (Lise) :
...retarder. 1017
Mme
Charlebois
:
Merci.
(Fin à 9 h 59)