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Point de presse de Mme Lucie Charlebois, ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse, à la Santé publique et aux Saines habitudes de vie, et M. Yves St-Denis, député d'Argenteuil

Version finale

Le mercredi 27 avril 2016, 9 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures trente-deux minutes)

Mme Charlebois : Alors, bonjour, tout le monde. D'abord, saluer mes collègues, Mme St-Pierre, M. St-Denis, mais je veux aussi saluer Mme Bourgault et M. Piché, commandant Piché, qui sont venus ici aujourd'hui. On va vous annoncer une belle nouvelle, et je suis ravie de la partager avec vous, cette excellente nouvelle pour la région des Laurentides.

Comme vous le savez, le centre Mélaric avait dû fermer ses portes en janvier dernier en raison d'enjeux de gestion financière, et cette situation-là a créé certaines incertitudes dans le milieu des services sociaux, notamment à cause du fait que les résidents ont dû être pris en charge la journée même, évidemment, par le Centre intégré de santé et de services sociaux des Laurentides,  et ce, sans préavis. Alors, cette situation... d'ailleurs, on vient de voir des images à la télé qui nous démontraient à quel point les citoyens, les résidents de l'endroit étaient en plein désarroi. Alors, cette situation nous a amenés à bonifier notre réflexion, évidemment, afin d'éviter des ruptures de services pour cette clientèle plus que vulnérable.

Vous savez, lorsque la continuité des services n'est pas assurée, bien, ce sont les bénéficiaires des services qui en subissent les conséquences. Alors, nous proposerons d'ailleurs, à l'intérieur de l'entente financière dont pourra bénéficier le centre Mélaric, des mesures qui permettront d'éviter que ce genre de situation ne se reproduise. Je me permets une parenthèse, ça va être comme ça dans tout le Québec aussi.

Alors, depuis plusieurs mois déjà, nous nous penchions sur la structure de financement des ressources d'hébergement en dépendance, comme vous le savez. En effet, les personnes aux prises avec des problèmes de dépendance, notamment celles qui sont bénéficiaires de l'aide de dernier recours, ont un grand besoin des services offerts par ces ressources. Ce travail a porté fruit, et, avec l'aide financière, vous vous souviendrez, annoncée en janvier dernier de 6 millions de dollars récurrents, nous nous sommes assurés que les personnes ayant accès à l'aide de dernier recours n'auront pas à débourser d'argent pour des frais d'admission, ça, on s'est assuré de ça, ni d'argent pour des frais d'ouverture de dossier ou des frais de séjour journalier, puisque le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale paie pour le gîte et le couvert, et notre ministère paiera pour tous les frais reliés autour de la thérapie.

Nous avions à coeur de maintenir l'accès à tous et c'est ce que nous avons fait. Depuis sa fermeture, nous avons accompagnés dans son désir d'entreprendre des changements à l'intérieur de l'organisation et, par le fait même, nous nous sommes assurés de la viabilité des projets et de son mode de gestion rigoureux. C'est pourquoi je suis vraiment heureuse qu'ils puissent ouvrir à nouveau leurs portes grâce au programme de financement des ressources certifiées offrant de l'hébergement en dépendance et aux efforts des gestionnaires du centre Mélaric. Le processus de réactivation et de la certification de Mélaric est en cours, et le centre y collabore activement afin de respecter les conditions requises.

Le financement que nous avons annoncé il y a quelques semaines comporte le montant récurrent de 6 millions de dollars, comme je viens de vous le mentionner. Ce montant est partagé entre plusieurs ressources réparties sur tout le territoire québécois. Comme toutes les autres ressources bénéficiant de l'aide financière, le centre Mélaric touchera une somme qui sera calculée en fonction des critères du programme. Tous auront les mêmes critères, et évidemment ça tient sur la certification, mais aussi le nombre de places occupées, etc. Ce calcul sera fait à la fin du processus de réactivation de la certification.

Alors, vous comprendrez qu'aujourd'hui il s'agit d'une excellente nouvelle pour les hommes qui bénéficient de ces services et vous pouvez constater à quel point Mme Bourgault est contente.

Mentionnons que j'ai le souci de m'assurer que les sommes provenant des fonds publics soient destinées à des projets vraiment viables et pérennes. C'est pourquoi le centre Mélaric, au même titre que les autres ressources financées dans le cadre du programme, devra fournir une reddition de comptes concernant les argents qui leur seront dévolus. Ce financement et les conditions qui l'accompagnent démontrent que nous avons à coeur de soutenir les personnes vulnérables de notre société. Le mieux-être est d'ailleurs une des priorités du gouvernement. Il est crucial de les soutenir, et ce, dans toutes les régions car, outre ces personnes qui ont des dépendances, qui vivent avec ces dépendances, c'est leurs familles qui sont touchées, c'est leurs proches également, bref, plein de gens autour d'eux, puis il y a tout un milieu qui s'en trouve touché. Ultimement, c'est toute la société qui va pouvoir profiter de leur épanouissement.

En terminant, vous allez me permettre de souligner le travail exceptionnel des intervenants du centre Mélaric, mais aussi de tous les centres de traitement de dépendance, parce qu'on n'a pas l'occasion assez souvent de les remercier du travail accompli auprès des ces clientèles vulnérables au quotidien, qui permet aux personnes qui ont des problèmes de dépendance de reprendre leur vie en main. Merci également aux équipes du ministère et de chez Mélaric qui ont mis sur pied ce programme de financement et qui ont permis de venir en appui au centre Mélaric afin que celui-ci puisse poursuivre sa mission plus qu'essentielle.

Sur ce, vous allez me permettre de céder la parole à mon collègue le député d'Argenteuil, M. Yves St-Denis, mais je veux encore une fois saluer le travail de tous les gens autour de ce dossier, tant au ministère que chez Mélaric, pour le résultat du bon travail, mais pour l'ensemble des ressources du Québec. Merci.

M. St-Denis : Alors, Mme Charlebois, Mme Bourgault, commandant Piché, Mme St-Pierre, représentantes et représentants des médias, je suis très heureux de participer avec vous aujourd'hui à l'annonce de la réouverture du centre Mélaric. Il s'agit d'une ressource importante pour la région des Laurentides et plus particulièrement pour la circonscription d'Argenteuil. Nous étions tous très déçus d'apprendre sa fermeture en janvier dernier. Cependant, la nouvelle d'aujourd'hui démontre qu'il est possible de se mobiliser afin de maintenir les services offerts aux personnes qui en ont le plus besoin.

Le centre Mélaric a d'ailleurs fait de grands efforts pour répondre aux exigences du programme de financement, et je suis très fier qu'il ait pu bénéficier de ce financement. Il est crucial de soutenir les personnes en dépendance car elles permettent à de nombreuses personnes de se sortir de leurs problèmes de toxicomanie, d'alcool ou de jeu. Je pense également à leurs familles et à leurs proches qui peuvent énormément souffrir de la situation. Comme l'a mentionné ma collègue, leur épanouissement a non seulement un impact sur leur entourage, mais aussi sur leur communauté toute entière.

Alors, en tant que député, je ne peux que me réjouir de voir se poursuivre la mission du centre Mélaric dans notre région. Je tiens à remercier ma collègue Mme Lucie Charlebois de faire cette annonce aujourd'hui et de consolider son soutien aux personnes aux prises avec des problèmes de dépendance. Je la remercie d'avoir été à l'écoute de nos besoins dans la circonscription d'Argenteuil, nos besoins aussi... Cette annonce-là aussi vient redonner des emplois, une vingtaine d'emplois, des emplois de qualité à des gens qui les avaient perdus. Merci aussi à l'équipe du centre Mélaric, et tout particulièrement à Mme Bourgault, d'avoir persévéré dans ses démarches et d'avoir réussi à démontrer la viabilité de ses projets au bénéfice de ses résidents à venir. Sur ce, bonne journée à tous.

Mme Bourgault (Lise) : Ah! mon Dieu, seigneur. Vous avez des papiers, vous? Je veux dire, moi, je n'en ai pas. J'en ai rempli tellement de papiers depuis les derniers mois qu'aujourd'hui je n'en ai pas.

Alors, écoutez, merci beaucoup, Mme la ministre, d'avoir répondu si rapidement, je pense, parce que c'est le 12 janvier que, malheureusement, on a été contraints de fermer une des plus grandes ressources en toxicomanie au Québec, qui dessert une clientèle, comme vous avez mentionné, extrêmement vulnérable et qui, particulièrement pour la région de l'Outaouais, qui est, entre parenthèses, orpheline d'un centre de thérapie pour la clientèle provenant de l'Outaouais québécois.

Je voudrais remercier mon député aussi qui ne m'a pas lâchée, hein, Yves. Il a compris qu'il était le lien entre notre ministre régionale, Mme la ministre. Mais, d'abord et avant tout, il y a une personne qui a été le pivot de l'ouverture d'aujourd'hui, il s'appelle Jean Gagnon de Raymond Chabot Grant Thornton. Ce monsieur-là a téléphoné à Mélaric offrir ses services pro bono. C'est la première fois que ça m'arrivait dans ma vie qu'un homme comme lui offre ses services en disant que Raymond Chabot avait une mission sociale. Et c'est grâce à M. Gagnon qu'aujourd'hui on est là, parce qu'il a travaillé avec nous, avec le ministère, pour démontrer la viabilité de Mélaric avec l'annonce du financement dans le cadre de ce programme spécial là de 6 millions.

J'ai aussi mon équipe formidable formée du directeur clinique qui va devenir maintenant le directeur général en la personne de Dimitri Pantelakis et de Sylvie Desjardins. C'est mon équipe tout près qui a travaillé avec moi sans relâche depuis le 12 janvier. Et vous avez raison, Mme la ministre, de souligner l'incommensurable travail de vos équipes, des gens du CISSS des Laurentides, là, du service du centre de certification des Laurentides, vraiment, là, et de votre cabinet. Je suis obligée de le dire, là. Isabelle est là... Isabelle, on s'est parlé... je veux dire, vous avez du monde qui travaille bien dans vos ministères puis qui sont dédiés, puis on n'en parle pas assez souvent, mais, sans eux, on ne serait pas là.

Alors donc, moi, Lise Bourgault, j'ai amené le bateau de Mélaric à bon port jusqu'à aujourd'hui. Mon seul intérêt et l'intérêt de l'équipe, c'était qu'on rouvre la ressource, qu'on permette aux clients d'avoir accès à nos services de qualité et qu'on permette aux employés de récupérer leur travail. Moi, c'était la mission que je m'étais donnée jusqu'au 20 avril dernier. Maintenant, je vais confier la responsabilité de la suite. Je vais continuer à rester sur le conseil d'administration, mais je vous présente officiellement Robert Piché, la personne qu'on appelle le commandant Piché. Vous avez fait un miracle, en 1900 quelque chose, vous, commandant Piché.

M. Piché (Robert) : 2001.

Mme Bourgault (Lise) : En 2001, vous avez fait atterrir un avion, vous avez sauvé... Bon, bien là, vous avez un autre miracle à faire, c'est de continuer et d'assurer la pérennité de la ressource. On a un excellent conseil d'administration qui a été élu le 20 avril dernier. Je suis très fière de ça, et bon, bien, je me dis : Mission accomplie, puis maintenant, bien, moi, j'ai fait amerrir le bateau, puis toi, bien tu vas le faire atterrir.

M. Piché (Robert) : Décoller l'avion.

Mme Bourgault (Lise) : Décoller l'avion. Alors donc, c'est à peu près ça que je voulais vous dire. Merci aux journalistes, à la presse, merci à Radio-Canada. Merci, merci, merci du fond du coeur pour la clientèle. Vraiment, je l'apprécie. Merci beaucoup.

La Modératrice : Nous allons maintenant passer à la période de questions. On vous demanderait de vous nommer ainsi que le média que vous représentez. Donc, M. Vigneault.

M. Vigneault (Nicolas) : Oui. Bien, Mme Charlebois, d'abord, la portion qui est dédiée à cette institution-là, c'est quoi, sur le 6 millions, là, par exemple, et comment va se faire... vous dites «d'un montage financier selon les critères du ministère», mais quels sont ces critères-là, là? Parce que la ressource, quand même, avait un déficit de 300 000 $, il faut résorber ça, il y avait un problème de clientèle. Les problèmes étaient nombreux, là.

Mme Charlebois : Oui, mais, vous savez, on a travaillé avec eux, et il y a des ententes qui ont été conclues. Puis d'ailleurs c'est plus eux qui pourraient vous en parler que moi, mais il y a des ententes qui ont été conclues avec leurs créanciers d'une part. D'autre part, pour ce qui est de la partie gouvernementale, du soutien financier, ça va être comme pour les autres ressources, c'est-à-dire que c'est en fonction de la certification, en fonction du taux d'occupation.

Et je vous rappelle que ces sous qui sont dévolus aux maisons de dépendance ou de traitement de thérapie, c'est des sous qui sont pour les personnes qui sont sur l'aide de dernier recours. Or, tous ceux qui ne sont pas sur l'aide de dernier recours ne bénéficieront pas de cet apport financier, mais là on arrive pour aider les personnes qui sont à l'aide de dernier recours parce qu'on se souviendra que ces personnes-là devaient débourser de leur poche. C'était très inégal partout dans le Québec, les frais de... puis ce n'est pas Mélaric, là, ici, qui est en cause dans cette situation-là, mais l'ensemble des ressources n'avait pas la même facturation nulle part.

Alors là, on a rétabli cette chose-là à la satisfaction des deux associations que sont l'APOD et l'AQCID. On a toujours travaillé en partenariat avec les représentants des deux associations, l'Association provinciale des organismes communautaires en dépendance, et l'AQCID, c'est l'autre association, les centres d'interventions. Alors, vous comprendrez que ces sous-là vont être vraiment tributaires du nombre de places qui vont être occupées.

M. Vigneault (Nicolas) : Mme Bourgault, on vous sent aussi très émue par rapport à tout ça.

Mme Bourgault (Lise) : Pour répondre à votre question, M. Gagnon de Raymond Chabot a travaillé le dossier, et on a proposé un concordat à nos créanciers et tous ont accepté, c'est-à-dire que Mélaric repart en neuf. La Fondation Mélaric s'est engagée pour 50 000 $ au niveau de ce concordat-là, et on a satisfait aux exigences du ministère pour prouver notre viabilité.

Vous parlez de mon émotivité, c'est... en vieillissant, on dirait que c'est pire. En vieillissant, ça... Mais non, c'est parce que ça fait... écoutez, ça fait depuis 2013, hein, que je suis aux... pas aux amarres, non, commandes, en tout cas, aux commandes du bateau de Mélaric, j'appelle affectueusement... et moi-même, j'ai connu puis j'ai... Vous savez, les clients qui viennent chez Mélaric, c'est devenu quasiment mes enfants parce qu'ils ont 18, 19, 20 ans, là. Ça fait qu'on les adopte, on ne porte pas de jugement, on veut qu'ils deviennent des meilleures personnes, et c'est ça qui... Vous savez, quand on est à tous les jours avec cette clientèle-là, on finit par s'y attacher à ces toxicomanes et alcooliques là parce qu'ils ne sont pas devenus alcooliques ou toxicomanes pour rien. Ils ont une histoire qui nous pogne aux tripes et puis c'est ça qui nous anime. Ça fait que c'est pour ça qu'aujourd'hui je suis contente que la ressource va rouvrir après avoir fermé. Finalement, ce n'est pas si pire, là, 12 janvier au 28 avril... 27 avril, ce n'est quand même pas rien.

M. Vigneault (Nicolas) : À plus long terme, est-ce que vous êtes assurés, avec cette aide-là, d'une viabilité financière?

Mme Bourgault (Lise) : Absolument. Avec l'apport, là, de... Je ne sais pas si, Robert, tu veux en parler, de la fondation...

M. Piché (Robert) : Bien, comme...

M. Vigneault (Nicolas) : Justement, votre apport là-dedans.

M. Piché (Robert) : Oui, comme Mme Bourgault vous disait, on a fait un nouveau plan d'affaires avec Raymond Chabot, et le plan est viable maintenant sans problème avec l'apport du ministère, bien entendu. Mon apport, je suis président du nouveau conseil d'administration. Moi, je reprends les effectifs à zéro, et on repart avec un nouveau plan pour rendre la chose viable.

M. Vigneault (Nicolas) : Est-ce que votre fondation a donné?

M. Piché (Robert) : La fonction de la fondation, en partant, c'est d'aider financièrement les instituts psychiatriques... pas psychiatriques, mais les instituts qui ont besoin d'aide financière, et c'est ce qu'on va continuer à faire à l'avenir. Mais essentiellement on va se revirer vers Mélaric pour lui donner un coup de main si jamais qu'il vient qu'à y avoir un trou dans le budget. Mais, à venir jusqu'à date, le plan d'affaires fonctionne très bien, puis on a une bonne viabilité.

Mme Charlebois : Juste pour vous dire qu'avec Raymond Chabot on s'est assurés de cette viabilité financière là. L'annonce d'aujourd'hui est possible justement parce que Mélaric et tous ses dirigeants ont fait la preuve de la viabilité.

M. Croteau (Martin) : Bonjour. Martin Croteau, du journal LaPresse.

Mme Bourgault, ma question est pour vous. Dans votre communiqué du mois de janvier, au moment où le centre était fermé, vous aviez dit que Québec était demeuré sourd aux nombreux messages à l'aide que vous aviez lancés. Est-ce que vous diriez que l'annonce d'aujourd'hui vient corriger une erreur du gouvernement?

Mme Bourgault (Lise) : Dans le fond, ce n'est pas une erreur, c'est dans le sens que nous, ce qu'on se disait, c'est qu'il y avait des centres... et c'est ce qu'on a fait part au ministère, il y avait des centres qui étaient financés, des centres de thérapie comme Mélaric qui avaient du financement via le Programme de soutien aux organismes communautaires, et nous, les 2 001 lits, on n'avait pas cet apport financier là. Et c'est certain qu'avec la coupure du 1er mai 2015, qui a... les clients à qui on chargeait, à même leur chèque d'aide sociale, le montant des 400 $ pour payer leurs frais de thérapie... parce que les frais de subsistance étaient payés par le ministère de la Solidarité sociale, parce qu'il y a un per diem qui est payé pour le gîte et le couvert, mais, la thérapie, parce qu'on nous exige des intervenants certifiés, était payée à même le chèque de l'aide sociale. Le client qui était à l'aide sociale déboursait un 400 $. C'est certain que le fait que ces clients-là n'aient plus l'argent, ça a causé un problème financier.

M. Croteau (Martin) : Pardonnez-moi d'insister, mais, dans votre communiqué, je le cite toujours : Le gouvernement voulait faire fermer des centres : c'est maintenant mission accomplie.

Mme Bourgault (Lise) : Bien, à l'époque, on avait eu des échos à l'effet qu'il y avait effectivement trop de centres de thérapie au Québec, et c'est sûr que...

M. Croteau (Martin) : Est-ce que c'était une erreur de laisser ce centre-là fermer, oui ou non?

Mme Charlebois : Bien, écoutez, je vais répondre à cette question-là, Mme Bourgault, parce que vous savez...

M. Croteau (Martin) : Non, je la posais à Mme Bourgault, mais je vous donnerai la chance d'y répondre après...

Mme Charlebois : Oui, bien, moi, je vais quand même me permettre...

M. Croteau (Martin) : ...Mme Charlebois, parce que c'est à votre tour après.

Mme Charlebois : ...bien, je vais quand même me permettre de vous répondre puis je vais vous laisser la parole ensuite...

Mme Bourgault (Lise) : Il n'y a pas de problème.

Mme Charlebois : ...parce que vous pourrez donner vos commentaires. Ça fait partie du cheminement. Là, vous pouvez le voir comme une erreur. On peut voir les verres d'eau à moitié pleins, à moitié vides. C'est toujours question d'attitude dans la vie.

Mais, vous savez quoi, il y a eu une mesure d'accompagnement qui a été fournie par Emploi et Solidarité sociale, c'est ce qui nous mène aujourd'hui au processus d'aboutissement. Cette mesure-là faisait en sorte que nous puissions regarder les finances de plusieurs centres de rétablissement, voir qu'est-ce qui étaient les problèmes, si c'étaient des problèmes de gestion, des problèmes de financement. On a découvert plusieurs choses. C'est ce qui nous amène à une modification autant du règlement à l'aide sociale que du règlement chez nous. Et, savez-vous quoi, c'est une bonne chose.

Les deux associations nous demandaient, Mme Bourgault en a été une part importante de ces associations-là, nous demandaient que les frais de thérapie soient rapatriés au sein du ministère de la Santé et des Services sociaux. Et là on a pu constater combien de centres avaient besoin d'aide, qu'est-ce que c'était la problématique, etc. Au Québec, si on ne peut plus se poser des questions, savez-vous quoi, c'est la fin de tout. Alors, moi, je pense que, dans le cas de Mme Bourgault, à l'époque, elle était aussi émotive qu'elle l'est aujourd'hui, puis je vous laisse finir votre réponse.

Mme Bourgault (Lise) : Savez-vous quoi, il n'arrive jamais rien pour rien dans la vie, et peut-être que cette fermeture-là a été douloureuse, mais peut-être que maintenant, aujourd'hui, avec la réouverture, avec ce qu'on est allé chercher comme aide, comme support récurrent, avec l'aide de la fondation, peut-être qu'on a eu raison de fermer pour mieux rouvrir aujourd'hui avec une assurance d'une meilleure viabilité.

M. Croteau (Martin) : Mme Charlebois, si vous permettez, j'avais aussi une question pour vous.

La Modératrice : ...

M. Croteau (Martin) : Mais je pense qu'il y a deux journalistes francophones. Je pense que ce n'est pas anormal qu'on puisse poser des questions à la ministre.

Mme Charlebois, après l'annonce de la fermeture du centre en début janvier, vous avez débloqué soudainement une aide de 6 millions pour venir en aide à ce type d'établissement là quelques semaines plus tard, et maintenant vous annoncez la réouverture du centre. Ça semble être une volte-face complète de la part de votre gouvernement.

Mme Charlebois : Bien, vous pouvez le voir comme ça. Moi, je le vois plutôt comme une réflexion qui a été amorcée, puis le 6 millions, il n'est pas apparu soudainement. Je veux vous corriger là-dessus. Ce 6 millions là, il est apparu parce qu'on l'a travaillé, parce qu'on a évalué les situations. Il n'y a pas juste Mélaric, là, qui a eu un accompagnement en gestion puis il n'y a pas juste Mélaric qui a eu un accompagnement en aide financière quand on a découvert des problèmes ou de gestion ou des problèmes carrément de manque de fonds. Alors, il y a eu les deux phases qui ont été déployées par Emploi et Solidarité, mais nous, pendant ce temps-là, là, les ministres, on était à l'oeuvre, puis, s'il y en a une qui est sensibilisée aux causes des dépendances, c'est bien la ministre que vous regardez.

Alors, vous ne pouvez pas prétendre que l'argent est arrivé comme ça, par hasard. Il n'y a rien qui arrive comme le fruit du hasard, c'est le fruit d'une réflexion qui était amorcée. Là, je comprends que vous voyez des écarts...

M. Croteau (Martin) : Pourquoi la réflexion a-t-elle été amorcée après la fermeture du centre plutôt qu'avant?

Mme Charlebois : Non, elle était commencée avant, la réflexion. Le centre Mélaric a fermé ses portes pendant que cette réflexion-là avait cours. Honnêtement, là, vous pourriez demander aux deux représentants des deux associations que sont l'APOD et l'AQCID, quand je les ai convoqués, là, ils savaient qu'on travaillait là-dessus, puis on a eu des échanges avec eux.

Le ministère, les fonctionnaires au ministère, les représentants n'ont pas fait ça seuls dans leurs bureaux, là. On travaille avec les associations, Mme Bourgault peut vous en témoigner. Mais à l'époque où le centre Mélaric... Mélaric avait une urgence, vous l'avez dit vous-même, il y avait une dette accumulée, il y avait une urgence d'agir pour eux autres. Mais moi, si j'avais pu faire plus vite, je l'aurais fait, mais il faut prendre le temps de réfléchir pour bien faire les choses. Allez voir l'APOD et l'AQCID. Puis je l'ai montré en crédits, il y a un autre centre — pas pour faire de la concurrence à Mélaric, au contraire, on aide plus de monde — L'Envolée, ils m'ont fait une carte, là, de reconnaissance et de remerciements, puis Dieu sait qu'ils en ont eu besoin, eux autres aussi, de l'accompagnement.

Alors, il fallait juste revoir le mode de fonctionnement, le mode de gestion, la reddition de comptes, voir à s'assurer... Je les remercie, là, d'avoir fermé comme ils ont fermé, parce que moi, ça me permet, dans la certification, à l'avenir de dire : Vous ne pourrez plus fermer sans aviser les centres intégrés de santé et de services sociaux à l'avance. Pourquoi? Parce qu'on travaille, autant eux autres, chez Mélaric, d'autres centres de traitement de dépendance, que moi, au ministère, et les fonctionnaires, on travaille pour les citoyens qui ont besoin de ces services-là. On ne travaille pas pour nos égos personnels, là, on travaille pour aider les gens, pour voir à leur épanouissement, mais aussi à tout leur entourage. Merci.

La Modératrice : On va aller en anglais.

Journaliste : Bonjour, Mme Charlebois. How can you explain what appaers to be a pretty significant reversal after the closure of this centre in January and now $6 million in recurring funds?

Mme Charlebois : OK. It's the same question that I just answered in French, so maybe, if I'm not able to answer properly in English, if I'm searching for some words, you're going to help me.

Journaliste : Of course.

Mme Charlebois : It's not a new funding that appears like Loto-Québec, no. We worked on it and we started to work before Mélaric close their door, and it was with the reform of… «règlement», how do you say that?

Une voix :  The rules?

Une voix : The by-laws?

Mme Charlebois : The rules of… the by-laws of Emploi et Solidarité sociale, the ministry of Emploi et Solidarité sociale, and we were… You know what? They were following all those centers and make sure that they have the… people that help them with the management of their centers with the funding, and, after that, if there were still some problems, they have funding from Emploi et Solidarité sociale to make sure that they are going to be able to survive until I arrive with my reform, you know, with the $6 million.

So it was already on reflexion, and what the two associations asked us is to have the place to live and the meal paid by Emploi et Solidarité sociale, but all the part of the treatment. They asked us that it should be paid by the ministry of Social Affairs, the ministry that I am looking at. So that's why now, for all the part that is regarding the therapy is paid by our ministry, and with the certification, there are some rules that they have to respect and they are going to have the money allowed, but they got to do «reddition de comptes», I don't know how to say that.

Journaliste : Oh, that, I'm not sure either…

Mme Charlebois : They are going to have to explain us what they are doing with their money.

Journaliste : They'll have to provide an accounting for the money.

Mme Charlebois : Yes, the audit.

Journaliste : And, Mme Bourgault, if you could answer a question as well, I am going to follow up on what my colleagues asked earlier, you obviously had some very strong and harsh words and basically said that this closure would result of a lack of support from the Government. So now the tone has changed. Was it a mistake?

Mme Bourgault (Lise) : Well, you know, as I said earlier, sometimes, with mistake, we are capable of doing great things, and that's why, today, it's important to note that, on May 2015, when the welfare people — is it the proper word? — had their cut on their check, those that were paying us the $400, it had, at that time, a real severe impact on the revenues of the resources. We are a non-profitable organisation and, yes, in the past, Mélaric had some problems, and then we were trying to solve it, but we were capable of doing it. We started a new foundation on June 2015, and the foundation was capable a little bit, but… to compensate, you know.

But that's why we come to the Government… said, you know, now that we cannot bill the client anymore, so the Government has to do something because we are going to close, and they understand. We met the Minister twice, I guess, and all the departments, and we proved them the necessity. And, you know, it's a low cost for the Government to subsidize our houses all in Québec because we keep them, we treat them and we… and it's better to have them in Mélaric than in prison, should I say.

So everybody noticed that it was important. And I agree with the audit, that it is necessary in the future, and I'm sure that the new council will respect these rules and the general manager is going to do it. I'm going to be close and make sure that Mélaric will not close again.

Journaliste : And what's the timeline? Just one quick, quick question.

Mme Charlebois : On a une période de questions.

Journaliste : Oui. Just the timeline for the reopening of the centre?

Mme Bourgault (Lise) : Oh! the reopening of the centre. We have a meeting…

Une voix : Maybe June, beginning of June.

Mme Bourgault (Lise) : The beginning of… We have a meeting on beginning of May and we are going to discuss when the centre will open for the first client. Thank you.

Une voix : ...au début de juin.

Mme Charlebois : Oui, bien là ils sont en processus d'accréditation...

Une voix : Tout dépendant du processus d'accréditation.

Mme Charlebois : C'est ça, la certification est en processus, mais ça ne devrait pas...

Mme Bourgault (Lise) : ...retarder. 1017

Mme Charlebois : Merci.

(Fin à 9 h 59)

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