(Onze heures trente minutes)
Mme Vallée
: Bien, bonjour.
Merci de votre présence. Je voulais prendre quelques moments pour vous
présenter le projet de loi n° 98, projet de loi n° 98 que j'ai déposé
il y a environ une heure. Vous savez, le système professionnel québécois, c'est
l'ensemble des institutions qui encadrent 380 000 professionnels au
Québec, qui régit 54 professions réglementées au sein de 46 ordres
professionnels et qui comprend un organisme de surveillance, qui est l'Office
des professions du Québec.
Donc, à titre de ministre responsable de l'application
professionnelle, j'ai à coeur de m'assurer que les ordres professionnels vont
disposer de tous les outils qui leur permettent d'accomplir leur mission
première, qui est la protection du public, et que les ordres puissent exercer
pleinement les responsabilités qui leur incombent.
Au Québec, le Code des professions, qui
est la loi-cadre en la matière, a été adopté en 1973. Donc, un bref coup d'oeil
dans le rétroviseur de l'histoire nous révèle combien les changements ont été
nombreux pour répondre aux défis de la société québécoise au fil des gouvernements
qui se sont succédé.
Depuis mon arrivée en poste, je me suis
résolument engagée dans un exercice de réforme important afin de bonifier les
pratiques en vigueur notamment en matière de justice disciplinaire.
La Commission d'enquête sur l'octroi et la
gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction a levé le
voile sur de nombreuses pratiques controversées notamment en matière de
gouvernance et d'éthique. Dans ses 60 recommandations, la juge France
Charbonneau témoigne du travail considérable réalisé par cette commission pour
prévenir la répétition de pareilles situations.
Le 24 mars dernier, je vous
promettais de revenir régulièrement et de faire le point sur nos avancées pour
donner suite aux recommandations de la commission. En compagnie de mon collègue
Martin Coiteux, j'étais devant vous hier pour vous faire part des suivis des
recommandations qui touchaient le monde municipal. Alors, aujourd'hui, mon tour
est de vous présenter les dispositions du projet de loi, cette fois, qui visent
à renforcer la gouvernance et l'éthique au sein des ordres professionnels.
Bien que plusieurs ordres se soient déjà
dotés de bonnes pratiques en matière de gouvernance et d'éthique, il est essentiel
que les principes de base puissent être suivis par tous, tant dans l'intérêt
des Québécoises et des Québécois que dans celui des administrateurs et des
membres des ordres professionnels qui ont à coeur la protection du public,
l'excellence et surtout le développement de leurs professions respectives.
Le projet de loi n° 98 comprend de
nombreuses dispositions, mais je m'attarderais avec vous aux quatre
recommandations touchant les recommandations de la commission Charbonneau. En
résumé, le projet de loi propose, dans un premier temps, d'imposer des
obligations aux ordres, dont celle d'offrir une formation en matière d'éthique
et de déontologie à ses membres, d'en faire rapport ainsi que celle obligeant
les candidats à la profession à suivre une telle formation — on fait
référence à la recommandation n° 29; d'améliorer la formation des
administrateurs des ordres sur le rôle du conseil d'administration, particulièrement
en matière de gouvernance et d'éthique — il s'agit de la
recommandation n° 30; d'allonger le délai de prescription de certaines
poursuites pénales prévues au Code des professions — il s'agit de la
recommandation n° 37, vous avez vu hier que cette recommandation touchait
également le monde municipal et a été… a fait l'objet des amendements déposés
par mon collègue Martin Coiteux; de mieux protéger, en ce qui a trait au volet
disciplinaire, les membres des ordres professionnels qui seraient appelés à
témoigner pour dénoncer des actes répréhensibles au sein de leur
profession — il s'agit là de la recommandation n° 9.
Il répond également, ce projet de loi, à
une préoccupation de la commission quant aux limites actuelles du travail de
surveillance et de contrôle du système professionnel qui est effectué par
l'Office des professions. Le projet de loi prévoit donc notamment l'obligation
pour tout ordre de collaborer avec l'office en permettant à l'office de
requérir d'un ordre d'apporter des mesures correctrices, de déterminer des
mesures de surveillance et d'accompagnement et en permettant à l'office
d'entreprendre, de sa propre initiative, sans l'autorisation préalable du ou de
la ministre, une enquête sur un ordre.
Parmi les autres dispositions prévues au
projet de loi, mentionnons l'optimisation du fonctionnement des conseils
d'administration. Le rôle du conseil d'administration d'un ordre sera revu pour
être axé sur la surveillance générale des affaires de l'ordre. Les
responsabilités des directeurs généraux et des présidents seront distinguées,
et ces fonctions ne seront plus cumulables. Notons aussi que le nombre maximum
d'administrateurs autres que le président sera réduit à 15 et que la
représentativité des administrateurs issus du public sera augmentée.
Le projet de loi inclut une modification
qui aura un impact positif aussi sur la participation des jeunes dans la
surveillance générale de l'ordre et de la conduite de ses affaires en obligeant
les ordres à avoir, au sein du conseil d'administration, un membre inscrit au
tableau de l'ordre depuis moins de 10 ans.
Il est également proposé d'instituer au
Code des professions le pôle de coordination pour l'accès à la profession, qui
mettra en place tous les organismes concernés par l'offre de formations
d'appoint et de stages prescrits par les ordres professionnels aux candidats à
la profession dont la formation et l'expérience professionnelle ont été
acquises à l'extérieur du Québec. Ce forum vise notamment à dresser un état de
situation à l'accès à la formation et aux stages, d'identifier les problèmes et
les enjeux et de proposer des solutions.
Enfin, le projet de loi propose aussi de
bonifier le rôle et le titre du commissaire aux plaintes concernant les
mécanismes de reconnaissance des compétences professionnelles en vue
d'accroître l'équité, la transparence, l'objectivité et l'efficacité du
processus d'admission à une profession.
En somme, les dispositions du projet de
loi s'appuient sur les demandes qui ont été formulées par les ordres
professionnels et le Conseil interprofessionnel ainsi que sur des travaux
réalisés par un groupe de travail sur la gouvernance qui était présidé par
l'Office des professions. Elles nous permettent également de donner suite aux
recommandations de la commission Charbonneau, dont 80 % nécessitent des
modifications législatives et réglementaires. En date d'aujourd'hui, le
gouvernement donne suite en tout ou en partie à 22 des 60 recommandations
de la commission à ce jour. Dans l'intérêt des Québécois et des Québécoises et
dans le respect du travail qui est effectué par la commission Charbonneau,
notre souhait, évidemment, est d'obtenir l'entière collaboration des partis
dans le cadre de l'étude du projet de loi, et nous espérons l'adoption de tous
les projets de loi qui viseront à donner suite aux recommandations de la
commission.
La transparence de notre gouvernement
s'incarne aussi par la collaboration ouverte que nous proposons entre les
partis, au-delà des allégeances et dans l'intérêt collectif. Je vous remercie
de votre attention.
La Modératrice
: On va
prendre quelques questions.
M. Chouinard (Tommy) : Mais
vous laissez entendre — puis j'avais une question
là-dessus — que certains ordres professionnels ne sont pas visés par
le projet de loi.
Mme Vallée
: Tous les
ordres professionnels sont visés par le projet de loi.
M. Chouinard (Tommy) : O.K.,
tous les ordres professionnels.
Mme Vallée
: Tous les
ordres.
M. Chouinard (Tommy) : Parce
que j'avais vu dans... lorsqu'il y a la liste des projets de loi qui sont...
des lois qui sont modifiées avec ce projet de loi là, que ça ne semblait pas être
tous les ordres professionnels régis par loi.
Mme Vallée
: Parce que
tout dépend des lois constitutives qui mettent en place les ordres
professionnels. Alors, certains ordres professionnels ont des lois
constitutives, et, à l'intérieur des lois constitutives, des amendements sont
nécessaires pour pouvoir donner plein effet aux dispositions modifiées par le
Code des professions. Mais l'ensemble des ordres professionnels sont régis par
le Code des professions. Le Code des professions est notre législation de base
qui encadre l'ensemble des ordres professionnels.
M. Chouinard (Tommy) : Donc,
autant... les médecins puis les pharmaciens sont dans ce lot-là.
Mme Vallée
: Tout à
fait. Le Collège des médecins, l'Ordre des pharmaciens, le Barreau du Québec
seront touchés. Évidemment, certains ordres professionnels ont déjà modifié
leur loi constitutive, pensons au Barreau du Québec. Nous avons, l'an dernier,
adopté une modification à la loi constitutive du Barreau. Alors, évidemment,
certaines modifications sont similaires, et donc il n'y a pas de modifications
à apporter.
M. Chouinard (Tommy) : La
formation que tout membre d'un ordre professionnel devra avoir en matière
d'éthique sera déboursée par qui?
Mme Vallée
: Les
formations sont déboursées à l'intérieur même des formations de base, donc le
citoyen, la personne qui souhaite adhérer à un ordre professionnel, dans le
cadre de sa formation, aura évidemment à avoir une formation à l'éthique,
donc... en éthique et en gouvernance. Donc, cette formation-là sera incluse à
la formation de base que la personne reçoit, et donc ça fait partie... ça
ferait partie des obligations pour pouvoir accéder au titre professionnel.
Mme Dufresne (Julie) : Je
comprends qu'un des objectifs du projet de loi, c'est de pouvoir faciliter le déclenchement
d'enquêtes pour certains ordres. Mais, en termes de moyens punitifs, c'est bien
beau, faire une enquête, mais est-ce qu'on peut... de quelle... Vous ne pouvez
pas vraiment intervenir sur les moyens punitifs qui pourraient être donnés en
termes de...
Mme Vallée
: En fait,
le code prévoit déjà des moyens d'intervention pour l'office. Ça peut être de
l'accompagnement, de l'accompagnement, donc l'office peut nommer un
accompagnateur qui va amener l'ordre à revoir ses pratiques, mais ça peut aller
également jusqu'à la tutelle. Alors, ça, c'est déjà prévu, ces moyens punitifs
là ou ces moyens d'intervention sont déjà prévus au Code des professions. Par
contre, le mécanisme qui amène l'Office des professions à enquêter et à pouvoir
aller à la recherche et obtenir les réponses, mais ça, pour le moment, il est
soumis à l'autorisation préalable du ministre, et donc difficile pour l'office,
actuellement, dans la forme actuelle, de prendre les devants. Et donc les
nouveaux pouvoirs vont permettre à l'office, dès que des informations seront
portées à ses connaissances qui pourraient, par exemple, porter atteinte à l'objectif
premier de protection du public de l'ordre, bien, permettrait à l'office
d'intervenir, de faire enquête et par la suite d'émettre les recommandations
pour la mise en place de mesures de redressement.
Mme Dufresne (Julie) : Alors,
concrètement, qu'est-ce que vous espérez que ça va donner comme résultats?
Mme Vallée
: Bien, permettre
de travailler davantage en amont, permettre à l'office d'intervenir davantage...
Il y a certains... Je pense qu'il y a eu des commentaires notamment lors de la
commission Charbonneau et il y a eu, dans la sphère publique, certains nombres
d'incidents qui ont suscité ce besoin doter l'office d'outils additionnels pour
pouvoir vraiment exercer son plein... son rôle entier de surveillance pour
assurer la protection du public, parce que c'est à ça que servent les ordres
professionnels, il ne faut pas l'oublier. Un ordre professionnel n'est pas là
pour assurer le corporatisme de la profession, mais bien pour assurer la
protection du public. Alors, il s'agit d'un rôle... c'est le rôle premier des
ordres. L'office a ce pouvoir de surveillance sur les ordres, et on doit
pouvoir permettre à l'office de s'assurer que la mission première des ordres ne
sera d'aucune façon mise à mal par des situations qui peuvent survenir au fil
d'une année.
Mme Dufresne (Julie) : Est-ce
qu'on comprend, par exemple, que vous espérez, ultimement, que les ingénieurs, tout
ça, tous les problèmes de financement illégal, que ça pourrait aider à éviter
ce type de situations dans le futur?
Mme Vallée
: Bien, vous
voyez, vous soulevez un enjeu. La question de la crise qui a secoué l'Ordre des
ingénieurs fait partie des situations qui ont été mises de l'avant au cours des
dernières années par les médias et qui ont mené à une réflexion importante sur
le rôle que pouvait jouer l'office parce que, dans le cas de l'Ordre des
ingénieurs, évidemment une enquête a été menée, mais il a fallu que j'autorise
préalablement l'office à mener cette enquête. L'office ne pouvait pas, sur la
simple foi d'informations qui lui étaient transmises, intervenir sans avoir
préalablement obtenu l'autorisation de la ministre. Alors, il faut permettre à
l'office de jouer pleinement son rôle de contrôle auprès des ordres
professionnels, et je pense que c'est beaucoup plus sain, c'est beaucoup plus
transparent et ça permet d'agir en amont.
Journaliste
:
Mme Vallée, sur un autre sujet, sur le plan constitutionnel...
M. Dutrisac (Robert) : On
pourrait faire... on va finir le sujet. J'aimerais savoir, Mme Vallée, si,
avec ce projet de loi, vous appliquez toutes les recommandations de la
commission Charbonneau qui ont trait aux professions?
Mme Vallée
: Il reste
un enjeu sur lequel il y a une réflexion, c'est sur la question de la
transparence. En matière de transparence, il y a une réflexion qui a cours et
il y aura une consultation auprès des ordres parce qu'il y a la... à savoir :
Est-ce qu'il serait opportun de rendre publics les salaires des dirigeants des
ordres professionnels? Alors, c'est une question qui est soulevée, qui fait
l'objet d'une consultation auprès des ordres, mais qui pourrait éventuellement
être présentée. Mais une consultation se fait auprès des ordres professionnels,
mais ça touche vraiment la plupart des recommandations qui touchent les ordres
professionnels. Le travail s'est fait en amont, c'est-à-dire que nous avons
suivi les travaux de la commission Charbonneau et nous avons par la suite
adopté... travaillé en amont, donc commencé déjà à établir ce que pourrait être
une réponse probable, ce qui s'est avéré quand même assez similaire, mais par
la suite ça a été bonifié suite au rapport le 24 novembre. Donc, le
travail s'est fait quand même assez rondement avec les gens de l'office pour
assurer le dépôt d'un projet de loi à l'intérieur d'un calendrier, d'un agenda
qui était serré.
M. Chouinard (Tommy) : J'ai
une dernière question sur le sujet si... bien, ça ne sera pas très long. Mais
vous avez dit tout à l'heure que l'Office des professions doit vous demander
une autorisation pour lancer les enquêtes. Mais, depuis que vous êtes ministre
responsable des lois professionnelles, combien de fois c'est arrivé que
l'Office des professions vous demande une telle autorisation, et lui avez-vous
chaque fois donné le feu vert?
Mme Vallée
: À trois
reprises, des enquêtes ont été faites, des vérifications ont été faites dans
des contextes autres, mais, oui, j'ai autorisé parce qu'il y a, à chaque fois,
des enjeux. Et, avant de sauter aux conclusions à l'effet que la protection du
public était mise à mal, il était bon d'aller au fond des choses, puisque,
souvent, lorsque des situations, par exemple, sont rapportées sur la place
publique... Il y a toujours deux côtés à une médaille, il est important de
voir... d'aller au fond des choses, mais l'office, malheureusement, ne
disposait pas des outils pour intervenir sans préalablement obtenir
l'autorisation.
M. Chouinard (Tommy) : Donc, il
y a le cas de l'Ordre des ingénieurs, les deux autres cas étant...
Mme Vallée
: L'Ordre
des ingénieurs a fait l'objet d'une vérification de l'office. L'an dernier, évidemment,
lorsque le Barreau a été secoué par une crise interne, on s'était assurés que
la mission de protection du public n'était pas mise à mal, et la Chambre des
huissiers, également, a fait l'objet d'une vérification.
M. Chouinard (Tommy) : Ces
dossiers sont clos aujourd'hui?
Mme Vallée
: Les trois
dossiers sont clos. Bien, en fait, à l'Ordre des ingénieurs, il y a un
accompagnement, il y a des recommandations qui ont été émises, alors le travail
de collaboration, d'accompagnement se poursuit, mais ces dossiers suivent leur
cours. Alors, c'est important. Parfois, les informations qui sont portées à
l'attention de l'office ne viennent pas compromettre la mission de protection
du public, mais il faut quand même aller valider avant d'en venir à cette
conclusion.
M. Bellerose (Patrick) :
Est-ce que j'ai bien compris que les modifications nous permettent de mieux
protéger les dénonciateurs?
Mme Vallée
: Oui,
également, protéger les dénonciateurs, notamment contre les mesures de
représailles qui pourraient sévir. Un dénonciateur peut ne pas souhaiter porter
à l'attention de son ordre professionnel un enjeu, puisqu'il a fait partie de
l'acte.
Alors, il y a, dans le projet de loi, des
mesures qui vont permettre au syndic de ne pas agir à l'encontre d'un
dénonciateur, suivant la situation du dossier, et va permettre, bien, c'est ça,
de mieux encadrer ces gens et de les protéger à l'encontre de mesures de
représailles.
M. Chouinard (Tommy) : Mais
est-ce qu'il est protégé comme un délateur? Bien, c'est-à-dire que... est-ce
que, puisqu'il a participé à l'acte répréhensible, potentiellement...
Mme Vallée
: Bien, suivant
le cas, il pourrait ne pas y avoir de mesures professionnelles... de poursuites
en matière professionnelle contre cette personne-là pour un manquement à son
code de déontologie, par exemple.
Journaliste
: Mais est-ce
que ça peut rester anonyme, sa dénonciation?
Mme Vallée
: Bien, les
dénonciations sont toujours anonymes, alors... et le syndic aura la possibilité
de déterminer s'il y a lieu ou pas parce que, dans certains cas, tout dépendra
aussi, là, des circonstances, mais le syndic a cette possibilité-là. Alors, c'est
une des recommandations qui avaient été formulées par la commission Charbonneau
pour permettre d'inciter davantage les membres des ordres à dénoncer des
situations qui sont problématiques.
M. Bellerose (Patrick) : ...obliger
d'avoir un jeune sur les C.A. Alors, pourquoi est-ce que c'était important de
l'inclure?
Mme Vallée
: Ça, je
vous dis que c'est une petite signature personnelle. J'ai toujours considéré, à
l'époque, et ça date du moment où j'étais adjointe parlementaire au premier
ministre pour les dossiers jeunesse... Les jeunes membres des ordres ont une
expérience qui est différente, permettent d'insuffler un nouveau souffle au
sein des ordres professionnels. C'est, bien souvent, une première expérience au
sein d'un conseil d'administration et ça permet d'assurer une meilleure
diversité autour de la table. C'est sain pour l'ordre, c'est sain pour les
jeunes, c'est sain pour la société, et j'y tenais. Nous avons inclus une disposition
similaire lors de la modification des amendements apportés à la Loi sur le
Barreau il y a près de deux ans et maintenant nous allons étendre cette disposition
pour l'ensemble des ordres professionnels. Je pense qu'il s'agit, là aussi, de
demandes qui avaient été formulées à un certain moment par des organismes
jeunesse; je me souviens de Force Jeunesse, qui milite très fort pour assurer
la place des jeunes au sein des différentes instances et des conseils d'administration.
M. Gagnon (Marc-André) :
Mme Vallée, sur un autre sujet, de permettre aux villes de décréter les
conditions de travail, est-ce que ça passerait le test des tribunaux? Est-ce
que ça vous apparaît constitutionnel?
Mme Vallée
: Pour le
moment, je vais laisser à mon collègue le soin de déposer ce qu'il aura à
déposer là-dessus, et on traversera le pont quand on sera rendus à la rivière.
M. Gagnon (Marc-André) :
Est-ce que votre ministère s'est penché là-dessus?
Mme Vallée
: Je vais
laisser mon collègue se pencher là-dessus, c'est un dossier du milieu municipal.
On travaille chacun dans notre sphère de demandes.
M. Hicks (Ryan) : What do you hope to accomplish with this bill?
Mme Vallée
:
A better protection of the public, give tools to the «Office des professions»
to intervene and to be more efficient with its primary role of controlling the
public protection by the means of being able to intervene without having to
come and get the Minister's authorization.
M. Hicks (Ryan) : And you… yes, you have mentioned a litte bit… What was the process
before?
Mme Vallée
:
Before, when facts were brought before the «Office des professions», troubling
facts, for example, or… in between a professional order, the office was not
able to intervene and make an inquiry prior to having to get the Minister's
authorization and that, sometimes, would lead to delays and does not give the
proper tool to intervene. So, by this act, we wish to give a better power to
the «Office des professions» to really play its role of public protection.
M. Hicks (Ryan) : So, I guess… so, that it's not necessarily that the orders are
investigating themselves all the time?
Mme Vallée
:
No. It's actually... «L'Office des professions» has the power to intervene, but
has to get the authorisation of the Minister before doing anything. Now, what
we're presenting is giving full power to «l'Office des professions» to
intervene and to be able to go forward with an enquiry without having to build
a file, get the Minister's authorization and go back to the order, which
sometimes brings delays.
M. Hicks (Ryan) : And do you... Are the orders going to be on side with this? Have
you consulted with them and have they...
Mme Vallée
:
Most of these recommendations were discussed with the orders. We had a large
consultation that started a few years ago and it was into the air in last
summer. I sent out orientations to the professional orders, asking them their
comments on the orientations.
M. Hicks (Ryan) : OK. Merci.
Mme Vallée
: Thank you.
(Fin à 11 h 52)