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Point de presse de Mme Diane Lamarre, porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé et d'accessibilité aux soins

Version finale

Le mercredi 25 mai 2016, 9 h 33

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures trente-quatre minutes)

Mme Lamarre : Bonjour. Nous sommes ici ce matin... Je suis en compagnie de Mme Claire Montour, qui est présidente de la Fédération de la santé du Québec, FSQ-CSQ, et de Billy-Sam Roy, vice-président de la Fédération des syndicats de la santé et des services sociaux, F4S-CSQ, M. Roy, et évidemment de plusieurs collègues impliqués, des gens qui, dans le fond, ont ressenti l'importance de dire haut et fort que le Commissaire à la santé et au bien-être était une institution qui était essentielle, essentielle pour la transparence, essentielle pour pouvoir apprécier, évaluer, analyser et donc corriger les problèmes de notre système de santé. Et clairement ce qu'on voit, c'est qu'ils ont fait signer une pétition que je déposerai tantôt au salon bleu, pétition qui a été signée par 6 439 pétitionnaires.

Il faut bien se rendre compte qu'un commissaire à la santé et au bien-être, c'est quelque chose qui peut sembler un petit peu éloigné pour la population. Donc, que les gens de la CSQ aient vraiment compris l'importance de la mission de ce commissaire, son rôle de sentinelle, de chien de garde par rapport au système de santé dans un contexte où on impose des réformes à toute allure, dans un contexte d'improvisation sans plan d'action complet, eh bien, je pense que ça mérite vraiment d'être reconnu et que le ministre et le premier ministre doivent entendre ce message que les Québécois et les Québécoises leur transmettent par cette pétition. Parce que la pétition, c'est une voix qu'on donne aux citoyens, alors il faut entendre cette voix-là.

Je vais vous dire, dans l'abolition du Commissaire à la santé et au bien-être, on cherche encore les vraies raisons. Et, ça aussi, je pense que ça mérite encore plus notre réaction par rapport à l'abolition de ce poste-là parce que les vraies raisons, elles ne nous ont pas été données, on ne les a pas entendues. Celles qui ont été données, ce ne sont pas de bonnes raisons, ce ne sont pas de vraies raisons. D'abord, quand on est confiants de notre décision, on ne dissimule pas une décision comme celle-là dans la section Renseignements additionnels du budget 2016‑2017, ça ne va pas là, on en fait une annonce formelle, on le déclare officiellement et puis on explique pourquoi. Alors là, c'est caché dans un discours et dans un texte du budget.

Écoutez, c'est très étonnant de voir ça parce que le premier ministre laisse défaire ce qu'il a généré quand il était ministre de la Santé. Donc, M. Couillard, c'est lui qui a créé le Commissaire à la santé et au bien-être en 2005, donc il y a une dizaine d'années, et je vais le citer sur ce qu'il avait donné comme raison. Ici, il dit : «Donc, la population, avec la mise en place de cette institution du Commissaire à la santé et bien-être, disposera d'un rapport originant d'une institution crédible qui lui donnera l'état de la situation pour le système de santé et de services sociaux. Par ailleurs, il est très important pour le Québec, pour l'État du Québec, de disposer d'un tel mécanisme de reddition de comptes et d'imputabilité...» Ça, c'est M. Couillard, ministre de la Santé, qui disait ça, et M. Barrette, ministre de la Santé, défait ce commissaire, et le ministre Couillard ne dit rien, le premier ministre ne dit plus rien. Alors, il considérait que c'était un instrument important d'imputabilité et de transparence, et il contribue... il est complice dans cette abolition sans bonnes raisons du poste du Commissaire à la santé et au bien-être.

Moi, j'ai travaillé avec les gens au Commissaire à la santé et au bien-être et je peux vous dire que c'est des équipes extrêmement rigoureuses, des gens qui faisaient un travail où ils obtenaient de l'information de façon objective, qui ont fait un travail sans parti pris, un travail d'une grande indépendance et qui nous ont livré des rapports incroyables. Peu de gens le savent, il y a 47 780 visiteurs sur leur site Internet en 2015. Alors, les travaux qu'ils font ont une portée inestimable, et personne d'autre... Ce n'est pas vrai... Quand le ministre dit : Je vais faire faire ça par l'INSPQ, l'Institut national de santé publique, ou dans l'Institut national d'excellence en santé et en services sociaux, ces deux autres organismes n'ont pas le mandat d'évaluer la performance du système de santé, il n'y a que le Commissaire à la santé et au bien-être qui l'a.

Et donc, dans les rapports qu'ils ont faits, ils ont fait des rapports, par exemple, sur la comparaison entre le Québec et le Canada au niveau des systèmes de santé, au niveau des soins de fin de vie, au niveau de la fécondation in vitro, au niveau des urgences. Dans les projets qu'ils avaient... et on se demande si ce n'est pas un peu en lien, mais ils avaient, justement, à l'étude des... une étude projetée dans les CHSLD, dans les urgences des hôpitaux et dans la rémunération des médecins. Alors, le ministre ne nous a pas démontré que ce n'était pas un peu en lien à cause... à ces études-là qu'il transférait, finalement, le commissaire et qu'il lui faisait perdre son indépendance.

Alors, je vais laisser la parole à Mme Montour et à M. Roy, mais clairement on n'a pas les vraies raisons. Pour un gouvernement qui se targuait de vouloir être plus transparent, il ne donne pas les bons motifs et en plus il abolit une organisation, une instance qui avait pour mission de nous en donner, de la transparence, de nous donner des résultats concrets sur le système de santé qui est en péril, actuellement, et qui, déjà, était dans un état précaire, mais qui, par les réformes tout à fait improvisées du ministre Barrette, est clairement en train de se démanteler.

Alors, merci, merci beaucoup à la CSQ pour son travail, et je laisse la parole à Mme Montour.

Mme Montour (Claire) : Bien, bonjour. Écoutez, je pense que cette pétition-là qu'on a supportée, tant à la FSQ-CSQ, par la... avec la CSQ, je pense que, pour nous, c'était important de soulever ce manque de transparence là et cet autoritarisme du ministre à l'égard des institutions qui sont neutres, au-dessus de lui, au-dessus de la mêlée et qui sont capables de donner des avis et d'alerter aussi sur des dérapages possibles ou sur des enjeux pour lesquels, à long terme, il pourrait y avoir des conséquences. Donc, le ministre, à même un budget, pour ne pas dire dans le varia, nous indique l'abolition du Commissaire à la santé sans plus d'explications, sans aller plus loin, naturellement. Donc, pour nous, ce ministre va se contrôler, va se vérifier, va approuver ses recherches; on est loin d'une démocratie à cet égard-là.

Dans le fond, nous, on a posé la question et on la pose tout le temps : Qu'est-ce qui dérange ce ministre? Qu'est-ce qui dérange ce Dr Barrette, pour qu'il abolisse un poste qui peut approuver ses recherches, qui peut approuver ses décisions, qui peut même aller plus loin? Il ne cesse de dire qu'il a des bonnes décisions, qu'il a un intérêt pour la population, donc il serait content de se faire applaudir par le commissaire, mais il l'abolit. Ça pose la question de fond : Comment se fait-il qu'on laisse aller ce manque de transparence là au Parti libéral? C'est l'enjeu pour nous.

M. Roy (Billy-Sam) : Alors, bonjour. Donc, j'aimerais replacer les choses en perspective un peu ici. La situation actuelle, c'est que le ministre Barrette nous dit : Ne craignez rien, moi, mon ministère et l'organisme qui relève directement de moi, nous allons nous occuper nous-mêmes de surveiller nos propres actions. On se fait dire ça en ce moment, en ce moment où est-ce qu'on est dans les suites d'une abolition de l'Association québécoise des établissements de santé et de services sociaux du Québec, on est dans les suites de l'abolition des conseils d'administration, qui, ensuite, ont été reformés, mais nommés par lui-même. Ça n'a aucun sens.

Le Commissaire à la santé et au bien-être, son rôle est un rôle de transparence, est un rôle de vérification. C'est le dernier rempart démocratique qu'il nous reste en santé au Québec en ce moment. Jamais, dans l'histoire du Québec, un ministre de la Santé n'a eu autant de pouvoir que ça. Après plus de 10 ans au pouvoir, les libéraux n'ont pas l'air d'avoir appris de leurs erreurs. La population crie, les jeunes crient, les femmes crient, toute la population du Québec crie à un déficit démocratique important. La réponse de Barrette, en ce moment, c'est quoi? C'est : Non, non, on va abolir toutes les instances démocratiques, mais, moi, c'est correct, moi, faites-moi confiance, je vais surveiller. Ça n'a aucun sens. En ce moment, selon nous, selon la F4S, la FSQ, la CSQ, on est en train d'assister à toutes les conditions gagnantes pour un grand dérapage. Merci.

Mme Lamarre : Merci beaucoup.

(Fin à 9 h 44)

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