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Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Le mercredi 25 mai 2016, 15 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures trente-quatre minutes)

M. Khadir : Bonjour. Chaque année, à peu près vers cette période de l'année et à deux autres occasions, lorsque la Vérificatrice générale ou le Vérificateur général fait des rapports intérimaires, moi, je suis devant le constat — ça fait maintenant sept ans que je suis à l'Assemblée nationale : on a le spectacle désolant de rapports qui sont souvent accablants sur la situation des mines, sur la situation dans différents ministères et, en retour, très faible capacité, par l'État, par le gouvernement, à prendre ses responsabilités, à rectifier le tir.

On peut donner de nombreux exemples. Tout le dossier de l'informatisation de l'appareil gouvernemental, notamment les contrats donnés par le Conseil du trésor, c'est d'une tristesse infinie comment on n'est pas capables... Et en fait les ministères sont pieds et poings liés entre les mains d'une série d'entreprises qui ont le contrôle à tous les échelons, souvent en conflit d'intérêts, comme la Vérificatrice générale l'a démontré dans son rapport déposé aujourd'hui.

Mais il y a aussi la situation très désolante dans deux, disons, régies ou sociétés de l'État, la Société des alcools du Québec et la Régie du logement. Pour ce qui est de la Société des alcools, là, il faut d'abord comprendre que c'est une institution, c'est une entreprise publique qui rapporte énormément à l'État. Donc, le ministre responsable a raison de dire que c'est au bénéfice, quand même, des Québécois que travaille cette entreprise qui rapporte beaucoup. Sauf qu'on s'aperçoit qu'à cause d'un mandat uniquement basé sur le rendement en termes de redevances puis de revenus pour l'État, sans... de directives claires de la part du gouvernement pour dire que ce n'est pas sur le dos des contribuables que ça doit se faire, ce n'est pas sur le dos des consommateurs, les consommateurs ont droit à savoir… ont le droit de bénéficier d'une entreprise publique qui pense aussi aux intérêts des consommateurs.

Or, la situation actuelle et le rapport de la vérificatrice nous permettent de comprendre que la SAQ ne fait aucun effort pour obtenir de bons prix. Il compte, finalement, sur la bourse des contribuables pour augmenter ses revenus. Ses revenus sont passés de 1 à 1,6 milliard dans une période d'une dizaine d'années, mais principalement en augmentant les prix à sa guise et en facturant les consommateurs comme bon lui semble, finalement, alors que d'importants rabais pourraient être obtenus parce que c'est un des principaux acheteurs à l'échelle internationale. Nous le déplorons. Nous pensons qu'il en va de la responsabilité du gouvernement... Et je ne pense pas que ça soit quelque chose qui soit du… il y ait un hasard, c'est lié au fait que ce gouvernement-là n'a pas l'intérêt du public à coeur, parce que, si c'était le cas, la directive serait envoyée depuis longtemps et de manière très claire que les revenus qu'on cherche à tirer de la Société des alcools, ça ne doit pas se faire aux frais des contribuables, aux frais des consommateurs, mais en obtenant de très bons prix aux fournisseurs, ce que la SAQ ne fait pas.

Enfin, un mot sur la Régie du logement. J'ai posé la question à la Vérificatrice générale : Comment se fait-il qu'il y a des régisseurs qui ont été nommés par ce gouvernement depuis 12, 13 ans qui ne font pas leur travail à plein temps? Comment se fait-il qu'on a plusieurs régisseurs qui ne fournissent pas le rendement nécessaire pour qu'on puisse combler le retard dans les dossiers, qui sont traités parfois avec 10, 12, 13 mois d'attente avant d'être entendus par la régie?

On comprend qu'en grande partie c'est que les… il y a un déséquilibre de traitement entre locataires et propriétaires, d'une part. D'autre part, on comprend aussi que la Régie du logement se trouve dirigée par des gens, des nominations politiques sans doute, qui n'ont certainement pas à coeur de faire en sorte qu'on puisse avoir un service en temps utile. Ne serait-ce que dans le préavis donné pour les dates d'audience, là, quand tu donnes à peine trois semaines aux gens qui ont attendu deux, trois, quatre mois, c'est sûr qu'il y a beaucoup de cancellations, d'annulations, de reports. Et le faible délai laissé pour les réponses fait en sorte que la régie ne peut même pas combler ces dates d'audiences par d'autres dossiers qui pourraient être traités, de sorte que près du tiers du temps d'audiences prévues sont cancellées, sont annulées et n'ont servi à rien.

Mais, encore là, il en va d'abord de la responsabilité du gouvernement. Il faut que le gouvernement nomme des gens qui sont soucieux de l'intérêt public et non pas des nominations partisanes en vertu du principe du gouvernement post-it, juste pour placer les amis du pouvoir dans tous les endroits où il y a des nominations.

Chose encore plus désolante, j'ai constaté, dans mon propre comté il y a deux semaines, dans l'étude d'un dossier qu'on faisait sur le traitement abusif réservé à des locataires par un propriétaire qui se trouve à être avocat, que ce propriétaire immobilier de mon quartier, son associé a été nommé à la Régie du logement comme régisseur. Avec toutes les pratiques déficientes qu'on voit là, moi, ça ne m'étonne pas, parce que ce monsieur-là a une pratique privée parallèle qui fait en sorte qu'aujourd'hui, bien, nous avons cette situation déplorable. Et je me demande combien d'autres régisseurs, comme lui, n'accordent pas tout le temps nécessaire au service de la Régie du logement pour rattraper le retard. Merci beaucoup de votre attention.

(Fin à 15 h 40)

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