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Point de presse de M. Dave Turcotte, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'emploi et de solidarité sociale, et porte-parole de l'opposition officielle en matière de lutte contre la pauvreté, et Mme Françoise David, députée de Gouin

Version finale

Le mardi 20 septembre 2016, 9 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures dix-huit minutes)

M. Turcotte : Donc, bonjour à vous tous. Il nous fait plaisir, si on peut dire, d'être réunis ici aujourd'hui avec Yann, comme porte-parole de la Coalition Objectif Dignité. Hier, les groupes ont fait une contreproposition au ministre. Le ministre nous reproche, depuis plusieurs mois, de ne pas faire de proposition à son projet de loi, ce qui est complètement faux. Ma collègue Françoise David a déposé plusieurs amendements, j'ai déposé plusieurs amendements, nos collègues ont déposé plusieurs amendements. Tous les amendements sur la partie II du projet de loi, donc sur la partie de l'aide sociale, ont été refusés. Mais les groupes on cru bon, la coalition a cru bon présenter une proposition globale, donc une contreproposition qui est illustrée par le tableau et qui bonifie le programme Objectif emploi que le ministre présente, qui fait en sorte que les prestataires pourraient sortir gagnants pour faire en sorte de retourner sur le marché du travail.

Et nous considérons que c'est une excellente proposition, mais cependant, nous, ce qu'on croit, c'est que le ministre doit rencontrer rapidement la coalition parce que le gouvernement nous convoque cet après-midi en commission parlementaire pour le projet de loi, et, en ce moment, on n'a aucune idée de l'intention du ministre parce que le ministre n'a toujours pas rencontré la coalition et ses représentants.

Donc, nous considérons que le ministre doit s'asseoir avec les groupes, avec la coalition, discuter, dialoguer, trouver un terrain d'entente et faire en sorte que, comme parlementaires, nous puissions avoir un débat sur le fond, donc sur la proposition maintenant qui est sur la table, pour faire en sorte qu'on puisse progresser et faire améliorer le projet de loi, comme nous le souhaitons depuis le début.

Donc, nous considérons que le ministre doit rencontrer les groupes avant qu'on se rende en commission parlementaire, parce que, sinon, nous allons parler de quelque chose que nous ne serons pas sur la même longueur d'onde, parce que nous ne sommes pas sur la même proposition. Le ministre veut parler de son projet de loi; nous, on veut parler de la contreproposition qui est très intéressante, selon nous.

Mme David (Gouin) : J'ajouterais que l'heure n'est pas au bâillon, l'heure est à la négociation. C'est ça que le ministre Blais et le premier ministre Couillard doivent comprendre parce que, là-dessus, ils marchent tous les deux main dans la main. L'heure est à la négociation. La contreproposition de la Coalition Objectif Dignité offre une très, très bonne base de négociation, et nous savons, nous qui rencontrons souvent des organismes sur le terrain, que, pour les groupes, c'est une recherche de compromis importante. Ce n'est pas n'importe quoi, cette contreproposition. Elle est engageante à la fois pour les nouveaux prestataires de la sécurité du revenu, mais aussi pour l'État, qui doit fournir les fonctionnaires nécessaires, le nombre nécessaire, pour rencontrer une personne qui vient demander de l'aide sociale pour la première fois, ce qui ne se fait plus, faute de fonctionnaires à cause de toutes les coupes qu'il y a eu.

Donc, vraiment, à l'instar de mon collègue, je dis au ministre qu'aujourd'hui est une journée charnière. Il doit rencontrer les groupes, et nous allons faire tous les efforts nécessaires pour qu'ils les rencontrent. C'est le premier geste à poser, et après, que la négociation démarre. On est capable de sortir de cette ornière si, de part et d'autre, il y a des compromis qui sont faits. Les groupes viennent d'en faire un important, bien là, c'est au tour du ministre, qui n'en a fait aucun, aucun compromis depuis le début des discussions.

M. Chouinard (Tommy) : O.K. Bien, on peut passer aux questions?

Mme David (Gouin) : Bien oui.

M. Chouinard (Tommy) : D'accord. Bien, la première, pour bien comprendre cette contreproposition-là, vous dites qu'un nouveau demandeur d'aide sociale aurait toujours le choix, c'est-à-dire de participer ou pas au programme Objectif emploi à la base.

Mme David (Gouin) : Oui.

M. Chouinard (Tommy) : Sans obtenir, évidemment, l'allocation supplémentaire, par ailleurs. C'est bien ça?

Mme David (Gouin) : Évidemment.

M. Chouinard (Tommy) : D'accord. Maintenant, une fois qu'il décide d'y participer, vous dites : si jamais, en cours de route, il décide de laisser tomber, de ne pas participer aux rencontres, c'est l'allocation supplémentaire qui serait, à ce moment-là, réduite et de façon... c'est-à-dire qu'un premier défaut dans la réalisation du plan entraînerait un montant de pénalité, puis ce montant-là grimperait en fonction des récidives, si j'ai bien...

Mme David (Gouin) : Vous savez que c'est déjà le cas en ce moment, hein? Donc, là-dessus, il n'y a rien de neuf. Ce qui est vraiment neuf dans la contreproposition des organismes de la Coalition Objectif Dignité, c'est le fait qu'un premier demandeur, quelqu'un qui vient demander de l'aide sociale pour une première fois et qui, de toute façon, a des tonnes de documents à déposer, là, ce n'est pas simple d'avoir de l'aide sociale, doit aussi accepter de rencontrer un agent d'aide sociale. Ça, c'est ce que le demandeur doit faire. C'est ça responsabilité, il doit accepter ça.

Mais de l'autre côté, ça veut dire qu'il faut la fournir, la rencontre. Il faut l'offrir, il faut la réaliser. Et, si le primodemandeur habite à 50 kilomètres du centre local d'emploi, parce que le gouvernement a fermé plein de points de service au niveau des centres locaux d'emploi, c'est au fonctionnaire à se déplacer. Quelqu'un qui n'a pas de voiture, qui n'a pas d'argent, qui habite à 50 kilomètres d'un CLE ne peut pas se déplacer pour une rencontre. Donc là, il y a des arrangements à faire, là. Ça, ça serait plus au plan réglementaire, mais il faut d'abord que le ministre accepte que là nous avons un compromis sur la table, un compromis important et qu'à partir de là on peut réouvrir la discussion.

M. Chouinard (Tommy) : Mais comment le ministre peut y trouver satisfaction véritablement avec une proposition comme celle-là?

M. Turcotte : Depuis le début de l'étude du projet de loi, le ministre nous dit que le problème, c'est qu'il ne peut pas rencontrer les prestataires d'aide sociale, il n'y a pas possibilité d'obliger une rencontre. C'est ce qu'il nous dit. Il dit : Écoutez, même si on voudrait les rencontrer pour leur offrir des programmes, même si on les convoque, ils ne sont pas obligés de se présenter. Donc là, dans la contreproposition, c'est qu'il y a obligation de rencontre. Le ministre aime ça, des obligations, là? On s'entend qu'on peut utiliser un autre vocabulaire, mais, si on utilise le vocabulaire du ministre, donc, dans la contreproposition, il y a obligation d'une rencontre initiale pour obtenir un chèque d'aide sociale. Donc, le ministre a sa rencontre qu'il souhaite.

M. Chouinard (Tommy) : ...pour obtenir un chèque d'aide sociale et l'allocation supplémentaire?

M. Turcotte : L'allocation supplémentaire est conditionnelle si le prestataire embarque dans le programme Objectif emploi.

M. Chouinard (Tommy) : Mais vous dites : Il y a une rencontre initiale qui va être obligatoire pour avoir une prestation de base.

M. Turcotte : Exactement, parce que, pour la personne, c'est très complexe, il y a beaucoup de documents à compléter. En ce moment, là, ça ne se fait pas, une rencontre. Quelqu'un qui demande de l'aide sociale au Québec, il n'y a pas de rencontre avec un agent. Donc, ça se fait par téléphone, par Internet, par la poste. Ça prend plus de temps, c'est moins efficace. S'il y a une rencontre, la personne, là, l'agent qui va être là, il va voir s'il manque un document, ou s'il y a un document qui n'est pas complété, ou la signature n'est pas à la bonne place, peu importe. On va économiser du temps sur le plan, là, administratif, mais aussi, pour les prestataires, ça va être beaucoup plus efficace, et on va assurer un meilleur suivi pour ces personnes-là qui peut-être pourraient être référées vers des organismes, vers des ressources qui existent déjà qui pourraient faire en sorte que ces gens-là pourraient s'en sortir plus rapidement de l'aide sociale.

M. Gagnon (Marc-André) : Depuis que le projet de loi a été déposé, ce n'est pas votre premier point de presse sur la menace d'un bâillon. En quelque part, vous n'avez pas l'impression qu'on tourne en rond, justement? C'est un peu ce que le gouvernement pourrait dire de son côté?

M. Turcotte : Bien, moi, ce que j'ai comme impression, c'est que, dès que le ministre Blais est arrivé dans le dossier, il a déjà évoqué le bâillon en mai dernier, là. C'était ça, son objectif. Il disait : On va aller en bâillon. Écoutez, on venait de commencer l'étude, là, de la partie II du projet de loi. Et depuis, systématiquement, systématiquement, tous les amendements qu'on a déposés, même ceux que le ministre est d'accord, il nous dit : On va voter contre.

Moi, je crois que, s'il y a quelqu'un qui tourne en rond, là, c'est le ministre Blais. Puis, si le ministre, il ne veut pas faire sa job de ministre, c'est-à-dire de s'asseoir avec les groupes de la coalition, rencontrer... Il nous a demandé une contreproposition. Les groupes arrivent avec une contreproposition. Il nous demande : C'est quoi que vous voulez? Vers où vous vous en allez? On le dit maintenant, là, c'est sur papier.

Donc, le ministre a l'obligation — il aime ça, l'obligation — il a l'obligation de rencontrer les groupes. Sinon, on va aller s'asseoir en commission parlementaire pour jaser de la pluie puis du beau temps, là.

M. Gagnon (Marc-André) : Et vous adhérez donc complètement à la proposition que le milieu communautaire a présentée?

M. Turcotte : Tout à fait.

M. Chouinard (Tommy) : M. Tremblay-Marcotte, vous avez rendu publique hier cette proposition. Est-ce que vous avez eu quelque nouvelle que ce soit du cabinet, d'un représentant de M. Blais ou du ministre lui-même?

M. Tremblay-Marcotte (Yann) : Hier soir, on a rencontré par téléphone le chef du cabinet du ministre Blais. Ce qu'il nous a dit, c'est qu'il trouvait la proposition... qui n'était pas intéressante du tout, en fait. Nous, ce que ça nous donne comme son de cloche, en fait, c'est qu'on propose... il est intéressé à rencontrer les prestataires. Donc, nous, c'est ça qu'on propose, qu'on puisse rencontrer les prestataires et ensuite les orienter, mais là on voit qu'il tient mordicus à pénaliser les gens et se doter d'un outil pour ça.

M. Chouinard (Tommy) : Quels motifs ont été invoqués pour rejeter cette contreproposition-là?

M. Tremblay-Marcotte (Yann) : Il n'y a rien, aucun motif qui a été énoncé. Seulement, il dit que notre proposition n'est pas assez mitoyenne, n'est pas assez entre les deux, n'est pas...

M. Chouinard (Tommy) : Le bout de chemin n'est pas suffisant. C'est ce qu'il a laissé entendre.

M. Tremblay-Marcotte (Yann) : C'est ça, selon lui, mais on se rappelle que lui, il n'a fait aucun bout de chemin aussi, là.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, eux veulent s'en tenir à leur plan de match, essentiellement.

M. Tremblay-Marcotte (Yann) : Au plan de match qui est la pénalité, oui.

Des voix : Merci.

(Fin à 9 h 28)

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