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Point de presse de M. Maxime Arseneau, député des Îles-de-la-Madeleine

Version finale

Le mardi 12 février 2008, 15 h 12

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures douze minutes)

M. Arseneau: Alors, bonjour, tout le monde, bonjour à tous. Écoutez, on a rapidement pris connaissance du rapport de la commission Pronovost, qui travaille depuis 2006 à réfléchir à l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire au Québec. Alors, il s'agit d'un travail considérable qui a été fait, des centaines de mémoires, des centaines d'heures d'écoute, d'audiences, une tournée à la grandeur du Québec. Bref, il faut saluer le travail qui a été accompli par M. Pronovost et tous les membres de la commission pour en arriver à produire un tel rapport, un rapport important.
Alors, je vous dirais d'entrée de jeu que, le Parti québécois, on partage certains aspects du rapport. On est en accord en grande partie avec la vision qui est dégagée en ce qui concerne, par exemple, la souveraineté alimentaire pour nourrir les Québécois d'abord, pour le futur aussi, une agriculture multifonctionnelle, plurielle, durable, et donc on est aussi en accord avec cette vision et de l'intérêt qu'il y a pour développer le plein potentiel de notre agriculture. Le rapport dit, par exemple, qu'il n'y a que 53 % des terres agricoles québécoises qui sont utilisées. Donc, on partage cette vision et on fait nôtres aussi, si vous voulez, des éléments du diagnostic de base que fait M. Pronovost et son équipe, à savoir que le Québec a un système agricole cohérent dont les principes sont solides: la gestion de l'offre, le système de soutien du revenu agricole, la Loi sur la protection du territoire agricole, la loi sur la mise en marché collective. Donc, c'est un système cohérent.
Nous estimons aussi qu'il faut faire de la place aux jeunes, qu'il faut développer une agriculture à temps partiel. Par contre, nous nous questionnons pour savoir si les recommandations qui sont faites dans le rapport Pronovost pourront solutionner le problème le plus criant des agriculteurs québécois, de l'agriculture au Québec actuellement, à savoir les problèmes de revenus nets des agriculteurs du Québec. Je note, par exemple, que la commission Pronovost ne fait pas de rapport pressant en ce qui concerne La Financière agricole. C'est là, on considère que La Financière est là pour rester, mais il n'y a pas de recommandations précises. Ça m'inquiète.
Et surtout, on trouverait presque irresponsable, inacceptable que le gouvernement du Québec s'en remette au fédéral en entérinant la position ou la proposition de la commission qui propose que le Québec dans le fond laisse toute la protection du revenu agricole ou la stabilisation du revenu agricole aux programmes fédéraux. C'est ça qui est proposé dans le rapport. Quand on sait l'approche fédérale, qui est une approche avec le cadre stratégique agricole pareil pour l'ensemble de tous les Canadiens, ça nous inquiète un peu. Parce que je vous rappelle, et j'insiste là-dessus, que le Québec ne reçoit à peu près que 9 % de toutes les dépenses fédérales en agriculture. On n'a pas notre juste part. Et là s'il faut faire un acte de foi: que le fédéral va jouer son rôle, on a un petit peu de problèmes avec ça. Rappelez-vous la situation dans la vache folle et la contribution du fédéral. Par contre, je veux être clair aussi: nous partageons les inquiétudes de la commission Pronovost en ce qui concerne l'état actuel du rendement de l'ASRA, par exemple, le rôle que joue l'ASRA. On pense qu'actuellement ça ne joue pas correctement son rôle et nous partageons certaines recommandations de la commission en ce qui concerne des aménagements à apporter à l'ASRA, des correctifs à apporter à l'ASRA.
Mais ça n'a pas de bon sens pour nous non plus qu'il y ait des surcompensations, par exemple, pour les gros et que les petits producteurs agricoles, au niveau de l'ASRA, ne soient pas correctement couverts, ne soient pas justement compensés de façon adéquate. Mais, si la commission s'en remet entièrement au bon vouloir du fédéral, à notre avis, là, il y a un problème. C'est un changement historique dans l'histoire du Québec, parce que jusqu'à... jusqu'au Cadre stratégique agricole canadien, je peux vous dire que les agriculteurs du Québec se tournaient vers le gouvernement du Québec pour assurer la stabilité, la sécurité et le développement de l'agriculture et pour les soutenir, dans le fond.
Bref, ce que nous craignons, c'est qu'avant qu'on puisse avoir les effets positifs de l'oxygène souhaités par M. Pronovost pour les agriculteurs, que le patient, lui, meure probablement au bout de son sang, et en plus dans la chicane.
Je sais que vous allez rencontrer le ministre de l'Agriculture dans quelques minutes pour des réactions au rapport, et probablement qu'on peut anticiper ce qu'il va dire, il va dire: Il faut que le Québec se dote d'une politique globale en agriculture parce qu'on n'en a pas. Mais là... Il a déjà évoqué ça à quelques reprises de toute façon. Mais là je vous dis: Attention, là! Il ne faudrait pas... Oui à cette politique, mais il ne faudrait pas que cette politique globale fasse en sorte qu'on doive encore aller en consultations. Il faudra qu'on soit capables, là, de marcher puis de mâcher de la gomme en même temps. Parce que là il y a urgence. Le temps n'est plus justement à la réflexion, mais le temps est à l'action. Et voilà! C'est un peu ça, les commentaires qu'on a à ce moment-ci en ce qui concerne le rapport Pronovost.

M. Deschênes (Alexis): M. Arseneau, vous croyez que le rapport est divisé. Est-ce qu'il va créer de la chicane?

M. Arseneau: Moi, je pense qu'effectivement ce qu'on fait maintenant, c'est sûr... je ne sais pas si on doit ou si on ne doit pas, mais ce que je vous dis, la conséquence certaine de cette recommandation-là si elle était appliquée, c'est de mettre de la chicane dans le monde agricole. Alors qu'on veut développer une vision commune, alors qu'on veut travailler ensemble, on commence par assener un coup de poing à notre principal partenaire. C'est sûr que ça va causer un problème.

M. Deschênes (Alexis): Remettre en question le monopole de l'UPA, qu'est-ce que le PQ en pense?

M. Arseneau: Ce n'est pas pertinent. Je pense que la recommandation à ce moment-ci n'était pas pertinente.

M. Deschênes (Alexis): Pourquoi, encore une fois?

M. Arseneau: Bien parce que justement on cherche des solutions. Il y a à l'origine de la mise sur pied de la commission Pronovost, il y a la crise de revenu net des fermes du Québec, il y a une problématique qui s'accentue, très grave, et on cherche des solutions à ça. Alors, je constate que le rapport Pronovost fait une analyse qui est très intéressante, constate des choses, qu'on a un système qui est bon, qu'il y a des modifications à apporter pour donner de l'oxygène. Mais, avant de commencer à travailler avec les partenaires pour donner de l'oxygène, il met en cause le statut de l'UPA, ce qui va de toute évidence causer de la turbulence.

Mme Rich (Kristy): Just basically, you don't agree with the idea of splitting up the UPA?

M. Arseneau: I think it was inappropriate because the main problem that we have with agriculture in Québec now is the income of the producers. And so, if you want to develop a new policy for the agriculture in the coming time, you have to work with people around you. And the first thing you're doing, you are telling that you have to diminish the power of UPA, of course, and we think that it's not really appropriate at this moment.

M. Dougherty (Kevin): What does it mean for consumers? It's what the farmers want precisely, but what would it mean for consumers, this approach of more diversification?

M. Arseneau: If UPA has some problems with the representation in their structure, the problems belongs to UPA. There's no link with the producers... with the consumer.

M. Dougherty (Kevin): Never mind the UPA and that part. The rest of the report, you said you liked the rest of the report?

M. Arseneau: O.K., yes.

M. Dougherty (Kevin): So why is it good for consumers? You talked about diversification, for instance what happened with cheese, for instance, you know. What would it do for agriculture? What would it do for what people buy in the grocery store if you have this policy? Does it change?

M. Arseneau: The Pronovost recommendation proposal is to design a future for the agriculture, and we share that vision and we share the fact that also the Commission says that we have a good system, with good law, on the base of the agriculture system. So, it's good. And so, he says we have to put some oxygen in the system. That's supposed to go to young becoming agriculteurs, for more diversification, and things like that. So, that will be good for the consumer and good for the Québec too, so it's good. But it's a long term, and, before we have the effect of the proposal, what is going to happen to our producers? That's the question that we bring now.

Une voix: Merci.

(Fin à 15 h 22)

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